Conseil au sommet!... au plus profond des cavernes [PV dirigeants]

Une fois que Garmin eut terminé de recevoir l’allégeance des différents Seigneurs de son Royaume, il ne prit pas de temps pour se reposer ; il envoya mander les délégations humaine et elfique qui étaient reçues à Kirgan, les priant de suivre les gardes à la salle du Conseil. Lui-même était allé chercher ses Conseillers : les trois Généraux et le Sage Ambro. Les Nains prirent place sur les grands sièges de pierre et attendirent leurs hôtes. Ils arrivèrent rapidement, et prirent place à leur tour, tandis que les gardes royaux se plaçaient tout autour de la salle, afin d’assurer une sécurité et une tranquilité aux dirigeants.

Le Roi des Nains fit un petit bilan, et remarqua qu’il était “moins bien” entouré que ce qu’il espérait : à la grande table siégeaient exceptionnellement : Trystan, duc d’Erac, Mage et Conseiller du Roi humain Ultuant ; Nakor, Sage Humain, représentant son peuple ; Veldrin Dëlisa, Baron d’Oësgard et Maréchal des armées humaines ; Rima-Marcil Eregcül, noble Elfe et surtout Commandant des Armées du Sud ; et enfin Dragan Tiril, Marquis d’Ardamir. Il avait convié Ultuant, ainsi que la famille royale elfique, dont la reine Orelindë, mais… Aucun des deux souverains n’était venu. Jusqu’à présent, Garmin avait préféré ne pas demander d’explication, mais il semblait que les Elfes s’étonnaient eux-mêmes de ne pas voir leur Reine présente… Le Roi des Nains posa son casque au sol à son côté, puis se leva et parla.


« Mes amis, je vous remercie d’être venus! C’est un honneur pour mon peuple de vous accueillir en sa bonne capitale, et ce sera un honneur encore plus grand de nous battre à vos côtés. Je suppose que vous avez fait bonne connaissance pendant le temps où je vous ai laissés, ce dont je vous prie de m’excuser encore une fois… Je vais donc me présenter à nouveau : je suis Garmin, fils de Parvus, Roi des Nains, et j’ai reçu des mains de Bromar Sansoif la hache d’Ikthor, pour mener mon peuple vers la fin des Drows. Permettez-moi également de vous présenter *il désigne chacun de ses Conseillers, qui s’inclinent respectueusement les uns après les autres* Belegar, le Forestier, Général des Armées d’éclaireurs et de patrouilleurs ; Ethgar Bradacier, Général des Armées d’infanterie ; Grahan Findelfer, Général des Armées de siège ; et Ambro, qui vient nous retrouver après toute une vie d’exil, afin de nous éclairer de sa sagesse et de son grand savoir. »


Garmin se rassit et posa ses bras sur les solides accoudoirs de son incofortable fauteuil. Puis il reprit la parole d’une voix plus sombre que précédemment.


« Chers amis Elfes et Humains, de nombreuses questions me taraudent quant à l’absence de Ses Majestés Ultuant et Orelindë… Notre communauté dans le reste de Miradelphia n’est plus ce qu’elle était, et nous étions ces temps-ci un peu chamboulés suite à notre bataille sur nos propres terres : depuis les bonnes nouvelles que nous avons reçues au sujet des fléaux envoyés sur vos cités par les Drows, je n’ai plus eu de renseignements. Avant de commencer à préparer l’avenir, j’aimerais donc qu’un bilan des dernières périodes soit dressé. Seigneur Trystan d’Erac, commencez, je vous prie : quelles sont les nouvelles de Diantra? »

Et voilà Kirgan. Cité des nains indomptables... Cité qu'il n'avait jamais vu et qu'il ne verrait jamais. Il le regrettait vivement, on le lui avait toujours décrite comme extraordinaire de par son architecture troglodyte et maintenant qu'il y était, il ne pouvait même pas en profiter. Le voyage avait été long et assez morne. Pas de Lilianna pour éclairer ses pensées. Et Thibault ne lui offrait pas le même genre de compagnie, bien que le garçon fasse de son mieux.

Trystan était quelqu'un de très ponctuel. Et pour le coup, il était arrivé en avance, si bien qu'il avait pu écouter la cérémonie du couronnement de garmin, ses paroles pleines de fougue pour haranguer son peuple. il avait ressenti la combativité des nains, mieux que quiconque extérieur à leur peuple.

Et puis, la réunion les concernant avait enfin commencé. Les hauts dignitaires des races elfes, humains et elfes s'étaient installés autour de la table. Trystan ne savait pas qui était là exactement, il espérait que quelqu'un éclairerait sa lanterne.

Ce que fit le roi Garmin en nommant les nains qui l'accompagnaient. Il demanda alors de façon polie pourquoi les rois elfes et humains n'étaient pas là. trystan nota à part lui que le nain ne manquait pas de diplomatie et se promit de réviser ses préjugés à leur encontre. Lui qui pensait avoir à faire à quelqu'un brute de décoffrage et un peu maladroit, il s'était trompé. C'était une bonne nouvelle. Trystan se leva quand il fut interpellé :

- "Seigneur, je vous remercie d'abors de votre hospitalité à notre égard et vous félicite pour votre couronnement, bien qu'il se fasse dans des circonstances tragiques. Et malheureusement, votre peuple n'est pas le seul à se voiler du noir du deuil. Comme vous le savez, la Peste a frappé Diantra et décimé des milliers d'habitants... une solution radicale a été trouvée pour l'éradiquer, mais non sans des sacrifices trop lourds pour notre conscience."

Il ne détailla pas. Cela n'était pas utile. Et ce n'était pas le sujet.

- "Nous avons donc tout mis en oeuvre pour reconstruire Diantra et redonner l'espoir au peuple. Mais c'était sans compter la perfidie des drows... et le coeur malveillant des traîtres... Les princesses royales, filles et héritières d'Ultuant, ont été interceptées par les drows alors qu'elles se rendaient à Alëandir pour y être en sécurité. Elles ne sont revenues à Diantra que mortes, torturées et souillées par les elfes noirs, leurs têtes dans des boites, comme des cadeaux funestes. Cela a abattu notre reine et notre roi. Ils ont perdu leurs enfants de la plus horrible des façons..."

Sa voix semblait parfaitement contrôlée, comme s'il faisait un rapport militaire ou politique d'une situation. Trystan était là en tant que représentant d'Ultuant, il se devait donc d'arborer son masque de froideur. Pourtant sa voix s'était réduite à un murmure sur la fin. Il se racla la gorge et reprit plus haut :

- "Certains évènements se sont accélérés et je suis ici en tant que régent, notre roi étant accablé de douleur, mais aussi en tant que... prince. Frère illégitime d'Ultuant, mais fils de roi et dernier héritier de cette noble lignée."

Il avait joué carte sur table, pour commencer les accords sur une base saine, exempte de cachotteries et de faux semblants. c'était aussi une preuve de bonne volonté de sa part.

- "Et l'homme qui m'accompagne s'appelle Veldrin Dëlisa, Maréchal des armées, Baron d'Oësgard, qui s'est employé ces derniers mois à rassembler notre armée et à purifier notre territoire des Sombres qui s'y promenaient comme en terrain conquis. Je laisse maintenant la parole à la délégation elfique."

Il se tut, inclina la tête et se rassit, laissant ainsi la parole aux elfes, puisque la question de Garmin ne concernait pas que la situation chez les hommes.

De toute sa vie d’elfe c’était bien la première fois que Rima posait les pieds en terres naines, encore plus en tant que représentant de la nation elfique. Il n’était pas seulement le commandant des armées du sud, mais aussi le marquis de l’épine dorée, et c’était autant en tant que tel qu’en tant que chef d’armée qu’il était présent. Pourquoi ne pouvait-il choisir d’être là qu’en tant que soldat ? La politique lui hérissait le poil plus qu’autre chose. En temps normal c’était à la famille royale de représenter les elfes, mais curieusement ils avaient du retard. Probablement un problème de carrosse, rien de grave, mais par précaution Fine-Lame avait envoyé un détachement à leur rencontre. Ils avaient beau être avoir une solide escorte, on ne savait jamais.

En tout cas il devait reconnaitre une chose, le roi Garmin n’était pas du tout comme les autres nains qu’il avait eu l’occasion de rencontrer. Il considérait les elfes et les humains comme ses égaux, ce qui était une bonne nouvelle. Ce n’était pas seulement par nécessité qu’il les avait fait mander, mais aussi parce qu’il les respectait, et pour cela le commandant elfe l’admirait. Avec un tel roi, les relations entre les différents peuples ne s’enliseraient pas dans des conflits interraciaux.

L’elfe jeta un coup d’œil au représentant de la délégation humaine. Un aveugle. Et jeune qui plus est. Mais la jeunesse n’était pas un signe d’incompétence, il ne le savait que trop bien. Si le roi Ultuant l’avait choisit pour le représenter il devait y avoir une bonne raison. Par contre il était intrigué par le baron. Pas de doute à avoir, c’était bien un hybride. Etrange, ils étaient censés être rares, et pourtant il en connaissait désormais trois : sa fille, Almareàn, le Médiateur divin, et maintenant lui. Pourquoi les mettre ainsi tous sur le devant de la scène ? Que voulaient donc les Dieux ? Les faire accepter ?

L’attention de Rima revint à la réunion, et il écouta d’une oreille attentive sa majesté Garmin ainsi que le jeune Trystan. Eux aussi avaient soufferts de la malveillance des drows, ces derniers leur ayant envoyé la peste. Ils avaient même tués les princesses. Dieux tout puissants ! Le peuple humain avait énormément perdu. Tout comme chacun d’eux. Les nains avaient vu mourir deux rois en si peu de temps. Par contre il fut surpris par la révélation qui vint. Ainsi donc voila pourquoi il représentait le Roi. C’était son frère, et donc prince de la nation humaine.

Trystan leur laissa ensuite la parole, et Fine-Lame se leva. En tant qu’ainé c’était à lui que revenait en premier la parole.

« Roi Garmin, au nom du peuple elfe nous vous adressons toutes nos condoléances pour la mort de Bromar Sansoif, et vous félicitons nous aussi pour votre couronnement. Tout comme l’a dit le prince Trystan, il est regrettable que cela se soit fait dans de si tristes circonstances, mais je suis certain que vous serez un grand roi. Je tiens aussi à présenter mes condoléances au peuple humain pour la perte de ses princesses. Je ne puis imaginer quel grand choc ce fut que des les perdre. »

Fine-Lame soupira un moment avant de reprendre.

« Tout d’abord je vous prie d’excuser l’absence de la reine Orelindë. Sa majesté, sa fille la princesse Illydril et son fiancé le prince Anàrion auraient du se trouver à ma place à l’heure qu’il est. J’ignore tout des raisons de ce retard, aussi ai-je envoyé une escorte pour aller à leur rencontre. Je pense que d’ici peu de temps nous aurons de leurs nouvelles ainsi que les raisons de ce retard. »

Le commandant jeta un coup d’œil à Dragan, se préparant à parler de la tragédie qui les avait touchés. Rien dans sa voix ne trahissait l’émotion qui lui serrait le cœur au souvenir des derniers mois.

« Vous le savez certainement, notre peuple fut aussi sévèrement touché par les drows. Un poison fut versé par eux dans le lac Uraal, dont les ramifications traversent la moitié de notre royaume dont Alëandir même. La moitié de notre population fut touchée, les plus faibles succombant en quelques heures, les plus forts en quelques jours. Ma fille aussi fut touchée par ce mal, mais fort heureusement elle s’en sortit. Ne trouvant pas de remède nous avons dans un premier temps tenté de le ralentir en distribuant de l’eau non contaminée en provenance de mon domaine, l’épine dorée. Puis nous sommes partis trouver la source du mal au lac et parvînmes à créer un remède. Mais trop des nôtres avaient succombés, nous désorientant et affaiblissant plus que jamais. Notre armée désorganisée, les drows frappèrent à nouveau, décimant un de nos villages avant de s’en prendre à un village humain. Leurs intentions étaient de nous monter les uns contre les autres, mais ils ne parvinrent pas. Nous les arrêtâmes et capturâmes leur meneuse, Div’Argh, haute prêtresse de Teiweon. Elle mourut quelques jours plus tard en tentant de s’échapper. »

Aucune émotion sur son visage ni dans sa voix. Rima avait un contrôle total de son corps, ne laissant rien transparaitre, comme tout bon elfe. Il pouvait paraitre froid de décrire les malheurs de son peuple ainsi, mais il ne fallait pas croire. Ces souvenirs faisaient mal, très mal.

« Aujourd’hui nous reprenons doucement des forces. Le poison a fait de nombreuses dans notre armée, si bien qu’il me faut la réorganiser au plus vite, mais ce n’est pas une tâche facile. Beaucoup de soldats de valeurs ont été perdus. Pour le moment des Sombres se tiennent tranquille, mais il ne faut pas s’y fier. Mes éclaireurs m’ont fait état de la construction de fortifications autour du Puy. Ils se préparent à la guerre après nous avoir tous affaiblis. S’ils frappaient maintenant, je ne sais si nous pourrions les repousser. »

Une triste vérité en réalité. Fine-Lame avait bien une idée pour que palier à ce problème, mais cela viendrait en son temps. Ce qui était sûr c’est que les choses allaient changer. Il se tourna vers Dragan avant d’ajouter :

« Je pense avoir tout dit vos majestés. Je laisse maintenant la parole à mon gendre Dragan Tiril, marquis d’Ardamir, pour le cas où j’aurais oublié quelque chose. »

Puis il se rassit à son tour, attentif à ce qui allait suivre, bien qu’une partie de ses pensées soient tournées vers la famille royale. Ce retard commençait à l’inquiéter. Que se passait-il donc ?

[Petit post, pour faire acte de présence :p]

Dragan n'était qu'à moitié avec les gens du conseil. Pourtant, l'évènement était de taille, c'était certain... Une alliance entre trois races... Les elfes n'aimaient pas les nains et c'était réciproque, mais contre la menace drow les deux peuples avaient décidé de faire fi de leur animosité pour faire front commun. Le nouveau roi des nains parlait bien et sans aucun mépris envers les elfes. Chose appréciable, c'était certain.

Alors pourquoi cet air un peu absent? Tout simplement parce qu'alors que Rima prenait la parole à la suite du prince humain, Dragan se faisait la réflexion que son beau père n'aurait pas du à avoir à le faire. Orelindë aurait du être la voix de son peuple, ou tout du moins, Illydril ou Anàrion... Mais ils n'étaient pas là. Un retard, sans doute. Mais le jeune Marquis repensait à sa conversation avec rév quelques jours plus tôt, alors qu'il lui avouait avoir un sombre pressentiment... Le couple Tiril et leurs enfants étaient arrivés sans embûches à la cité des nains... Mais la famille royale se faisait attendre. Et l'angoisse montait d'un cran.

Le prince humain avait fait un résumé de la situation chez les hommes. Rima-Marcil en faisait un de celle des elfes. Ils échangèrent un regard alors qu'il parlait du poison et de la contamination de Révérie, puis de la façon dont ils s'en étaient sortis. Il parla aussi de l'attaque masquée des drows, de la mort de Div'argth, leur meneuse et soeur jumelle inconnue de Révérie...

De nouveau, les pensées du jeune elfe dérivèrent vers Anàrion et Illydril. La reine Orelindë n'était plus que l'ombre d'elle-même, son esprit désertant peu à peu son corps alors que la folie s'emparait d'elle doucement. Quelle tristesse pour cette femme d'exception... Dragan émergea de ses pensées alors que Rima-Marcil le présentait et lui demandait s'il n'avait rien oublié. Il salua le roi nain et le prince humain d'un signe de tête et se força à revenir au présent.

- "Non, il me semble que tout a été dit de manière concise et pourtant détaillée. Je ne peux que vous présenter à mon tour mes hommages et simplement vous demander ce qu'il s'est passé dans vos montagnes ces derniers temps, pour que le bilan de la situation soit complet Majesté. Et vous prier d'accepter nos excuses pour le retard de notre reine et de notre couple princier, qui doivent être aussi contrits que nous de ne pas être là pour honorer votre hospitalité et cette alliance."

Et la boucle serait bouclée. Et les tractations pour cette alliance de l'espoir pourrait commencer. En espérant que la famille royale elfique arriverait avant qu'elle ne soit scellée. Dragan ne voulait pas que les nains se sentent offensés de ce retard... Les vieilles rancoeurs étaient toujours présentes...

Les discours de Trystan d’Erac et de Rima-Marcil attristèrent au plus haut point le Roi des Nains. Lui qui pensait que ses voisins avaient autant souffert à cause des Drows que les Nains, eh bien… Elfes et Humains avaient été tués par dizaines de milliers! Même en comptant les escarmouches aux frontières, les Nains comptaient tout au plus un ou deux milliers de victimes des Drows… Les alliés de Garmin étaient encore plus abattus que lui, et c’était maintenant au Peuple des Montagnes de monter en première ligne! Le Nain écouta également le discours de Dragan, puis parla de nouveau quand il fût assuré que plus personne n’avait quoi que ce soit à ajouter pour l’instant.


« Eh bien… Je suis confus. Je ne pensais pas que vos pertes étaient si lourdes, mes amis, et je me permets de vous souhaiter à tous des jours moins sombres, et un grand courage dans les épreuves qui nous attendent. Et soyez certains qu’ils paieront pour toutes ces abjections! *il s’incline* Je pense qu’il est maintenant temps pour notre peuple de payer notre tribut : nos terres sont bien plus éloignées des Drows que les vôtres, et il est bien connu qu’ils ont une haine bien plus tenace pour vous, camarades Elfes, que pour nous… Je crains que les Sombres ne vous laissent point le temps de vous reconstruire, c’est pourquoi je pense qu’il est de notre devoir de tenir ces maudits loin de vos territoires, le temps que vous soyiez réorganisés. »


Pendant cette petite tirade, Garmin avait regardé dans les yeux les deux membres de la délégation elfique. Il avait bien plus de respect que ses pairs pour la gent elfique, et tenait vraiment à leur laisser le temps de panser leurs blessures, afin de partir au combat avec eux. Il espérait également que le retard de la famille royale ne présageait rien de mauvais, car si jamais… il leur était arrivé malheur, ce serait un coup très dur porté à l’alliance.


« Et pour vous répondre, Marquis Dragan, voici un bref état de notre situation relativement récente : il y a quatre semaines, comme je l’avais inscrit sur le missive qui vous est parvenue, feu Bromar Sansoif et moi-même avons découvert que des Drows se cachaient dans Kirgan, abrités par… des Nains qu’ils avaient corrompus, certains de ces Nains faisant partie du Conseil-même de feu notre bon Roi Yordin. Nous avons mené une bataille d’abord silencieuse afin que les ennemis ne s’échappent pas, puis plus générale, pour exterminer les intrus. Entre temps, Yordin le Bon était mort, sans doute suite à un empoisonnement des Sombres, et Bromar Sansoif, celui qui devait être son successeur, est lui aussi tombé, face aux coups d’un guerrier Drow. La bataille fut gagnée, et nous eûmes des pertes, certes relativement minimes par rapport aux vôtres… J’avais été désigné par Bromar pour lui succéder, puis quatre semaines furent nécessaires, officiellement pour faire notre deuil, enterrer nos morts et panser nos blessures ; toutefois, ce fut en fait le temps nécessaire pour enquêter, et déterminer quels Nains avaient été corrompus. Ces individus, s’ils n’avaient pas encore fui Kirgan, ont été sitôt bannis de nos terres, et emmenés jusqu’aux Terres Stériles, afin qu’ils aillent retrouver leurs damnés “alliés”. Ce fut aussi le temps pour moi de trouver de nouveaux Conseillers pour remplacer les traîtres. Et comme vous le savez, la journée d’hier fut conascrée à l’enterrement officiel de Yordin et Bromar. Voilà, vous savez tout, mes amis… »


Garmin avait fait ce sobre état des lieux d’une voix à la fois triste et légèrement colérique, puis avait de nouveau revêtu un masque d’impassibilité pour reprendre la parole.


« Marquis Rima-Marcil et Dragan, Seigneur Trystan, je suis tout disposé à traiter directement avec vous, puisque vous parlez au nom de vos souverains absents, et en celui de vos peuples ; aussi aimerais-je que vous fassiez un état des lieux plus précis sur le plan militaire : quel est l’état de vos troupes? Et surtout : de combien de temps pensez-vous avoir besoin? Ensuite, Général Belegar, je te prierai de faire l’état de tes troupes d’éclaireurs dans le Sud, et de nous dire de quels renforts, en quantité et en qualité, tu auras besoin. Puis, Général Ethgar, tu exposeras l’état de nos propres troupes à nos alliés, si tu le veux bien… ainsi qu’à moi-même, car j’aimerais également savoir quels sont les premiers résultats de notre campagne de recrutement. »

Trystan écoutait avec attention les discours des elfes et des nains. Les elfes aussi avaient été durement touché... Et ils n'avaient pas la fécondité ni la démographie des hommes. Nul doute que ce poison les avait décimé plus durement encore que la maladie à Diantra. Quant aux nains, ils avaient du chasser les drows de leurs terres et ils avaient aussi du se battre avec les traîtres... Il y en avait eu chez les humains aussi. Comment le convoi princier aurait-il pu être attaqué aussi facilement sinon? Les nains et les hommes étaient-il plus facilement corruptibles que le peuple éternel? Pour les humains, sans aucun doute. Certains étaient pires que les drows. Les humains étaient connus pour leur soif de pouvoir, de gloire et d'argent, pour leur versatilité. Autant de qualités que de défauts, une fois exacerbés.

Le roi Garmin proposa alors de faire l'état des lieux de l'armée, avant de proposer un répis aux elfes et aux humains. Et c'est alors qu'une tierce personne intervint. Une personne dont la voix n'était pas inconnue de Trystan... Nakor! Son discours hérissa quelque peu Trystan, qui se retint de l'interrompre, quelque peu vexé de ce que les paroles sous entendaient. Surtout qu'il n'avait pas encore eu le temps de répondre. Quand enfin, le silence fit place aux paroles, il se leva de nouveau, réclamant ainsi la parole. Posément, il déclara :

- "Tout d'abord, je vous remercie de votre confiance Majesté."

Ainsi donc, il traiterait au nom d'Ultuant et s'avouait flatté que le roi garmin l'accepte aussi simplement.

- "Ensuite, votre proposition est généreuse, mais en ce qui concerne mon peuple, il n'y aura pas besoin de nous accorder du temps. Nous ne pouvons malheureusement pas nous octroyer le luxe de pleurer nos morts et nos princesses. Il n'est pas temps de pleurer et les larmes ne sont pas que de tristesse, mais aussi de rage et de vengeance. L'on dit qu'elle est mauvaise conseillière, mais elle est aussi un excellent moteur... Et pour cette guerre, nous avons besoin de cette rage de vivre et de nous venger. Elle est plus salvatrice que le désespoir."

Il se tut un instant, pour reprendre, tout aussi calmement, mais d'une voix claire et nette :

- "Cet homme a raison : il faut nous unir dés maintenant. Et assurer ensemble la sécurité à nos frontières, avant de nous lancer à l'assaut. Il n'y a guère longtemps des drows se sont infiltrés jusqu'à Ydril pour y semer le chaos et enlever le Comte... Dont nous n'avons aucune nouvelle. Le territoire humain a déjà été purifié de l'engeance drow, l'armée, sous le commandement du Maréchal Delisa, s'est réorganisée pour une efficacité redoutable. Les frontières sont surveillées, les routes l'objet de patrouilles fréquentes. Des mesures drastiques ont été mises en place et plusieurs drows interpellés. D'autres ont été tués à vue. L'état de guerre est déclaré. Nous sommes tout disposés à fournir l'aide nécessaire à nos voisins les elfes pour protéger leurs frontières. Et honorés d'acceuillir vos guerriers à nos côtés Majesté."

Il s'inclina légèrement et se rassit. L'alliance était entamée.

Ambro était dans la salle de réunion de Kirgan sans trop savoir pourquoi, les événements c’étaient déroulés à une telle rapidité qu’il lui était impossible de tout ce souvenir correctement. Il y avait tout juste deux petites semaines il était encore dans sa tour, seul et abandonné de tous tel un ermite, lisant et relisant sans cesse tout les livres qu’il avait sous la main, les apprenants par cœur. Puis tous les événements se sont chamboulés sans vraiment prévenir, sortant le vieux sage de sa routine qui était sienne depuis près de 130 ans.

Et maintenant il était là, dans la grand salle de Kirgan, entouré des hommes les plus importants de tout Miradelphia, il les connaissait tous, du moins il connaissait tout sur leur vie, il avait tout lu sur eux et sur leur peuple, si bien qu’il pouvait raconter toute la vie de ce Rima-Marcil ou sur la famille royale humaine ou naine. Mais une personne, une seul personne échappait à la connaissance d’Ambro, et cela le lui déplaisait au plus haut point, il s’agissait de cet étrange petit personnage du nom de Nakor, il était sur d’avoir entendu parler d’un humain étrange, magicien et plus ou moins immortel, mais il ne se présentait pas sous ce nom actuel. Ce personnage n’était qu’un détail, mais une ignorance à mettre au compte du demi-nain. Une guerre s’apprêtait à se dérouler et Ambro venait d’être convier à prendre des décisions, enfin du moins à écouter, car Garmin peut de temps avant la réunion, lui avait demandé de se taire, de ne pas parler durant ce congrès des Rois …

Et pour le moment Ambro suivait les directive de son Roi, il était le long d’un mur, derrière tout le monde, presque caché de tous, se basculant tranquillement sur sa vieille chaise à bascule, écoutant le discours des différents dirigeants tout en fumant sa pipe devenus aussi légendaire a Kirgan que sa sois disant sagesse. Il s’imprégnait de tout les discours, notant dans sa tête la situation qu’il ne connaissait pratiquement pas, il comprit qu’il c’était passer beaucoup de chose durant son ermitage forcé.
Puis le vieux sage se leva lentement, profitant d’un moment de silence pour intervenir, oui il avait promis, mais il s’en fichait, il vivait selon ses envies, sans doute une mauvaise habitude prise par plus d’un siècle de solitude. Il quitta son siège, se dirigeant vers la table, apparaissant véritablement pour le première fois aux yeux de tous.

- Fichtre et fouchtre, vous en avez mis du temps à prendre une décision.

Il posa sa pipe sur la table, tout près de Garmin, puis il s’appuya de tout son poids sur sa canne.

- Hum, j’ai du aller trop brusquement, oui, oui je le pense. Bien mes bon souverains, excusez moi, je suis trop direct, sans doute mon âge, hum, non pas mon âge, enfin bref on s’en fiche, ce n’est pas le sujet.

Ambro était de nouveau partis dans ses pensées, parlant à la fois à lui-même et à l’assemblé.

- Hum, comme la dit mon bon ami Garmin, je me nomme Ambro, il paraîtrait que j’ai une sagesse ou autre connaissance du monde de Miradelphia, et je peux vous assurer une chose ! Bon sang, allez vous vous bouger les fesses, bon sang de bon soir. Il a fallu que les drows attaquent les premiers pour que vous réagissiez enfin ! Je ne suis pas là pour vous juger, mais il va sans doute falloir accélérer les choses mes bon amis. Seigneur Trystan, je pourrais vous citer toutes les occasions qu’ont eues vos ancêtres, et même votre frère pour attaquer ses drows. Je salue par conséquent votre sagesse et votre courage.

Le demi-nain fit une légère révérence, puis se tourna vers les membres de la délégation elfe.

- Votre Reine n’est pas là, certes mais il va sans doute falloir changer pour la guerre. Laissez de côté votre légendaire patience, je ne veux pas vous juger, je ne suis pas ici pour le faire, et j’en ai aucun droit, mais fichtre et fouchtre, vous avez eu des siècles pour botter le derrière de vos frères de l’ombre, vous êtes plus ou moins à l’origine de leur existence, il n’y a donc pas besoin de parler pendant des mois. Bon sang !

Puis Ambro posa son regard bleu dans celui du dénommé Nakor, comme pour sonder son âme et savoir qui il était.

- Maître magicien, je ne sais pas qui vous êtes, je crois le savoir, mais j’ai des doutes, une discussion entre nous va devoir s’imposer.

Conter toute attente, le vieil homme se mit à rire, un rire chaleureux, qui n’avait pourtant pas sa place à un conseil de guerre, mais qui réchauffait le cœur de tous.




De nouveau il se mit à rire. Puis il ajouta.

- Je vais maintenant retournez m’assoir et vous écouter, car je n’étais pas censé intervenir, Messire Garmin me l’avais fortement conseillé. Mais que voulez vous un vieil homme a souvent des tendances de rébellion.

Ambro se dirigea vers son siège, il s’assit, se remit à fumer, et posa son regard sur les différents membres, comme un grand père observe ses petits enfants, bien qu’ici la situation soir différente.

La réunion continua, Garmin reprenant la parole après Dragan. Il fit un état de la situation naine, et de comment ils furent touchées eux aussi par la malveillance des drows. Il fut terrible pour eux d’apprendre que certains des leurs avaient pu oser s’allier avec les Sombres. Ils avaient été corrompus selon le roi nain, cela voulait sans doute dire qu’on leur avait promis richesse et pouvoir. Quelle tristesse. Ces renégats furent chassés de Kirgan pour aller se perdre dans les Terres Stériles. En arriver là avec son propre peuple… Le commandant aurait plutôt pensé que telle chose arriverait aux humains.

Le débat passa à un plan qui intéressait beaucoup plus le marquis : les armées. Un humain, Nakor prit la parole. Il était censé représenter les humains, mais pourtant ne faisait pas partie de la délégation du duc d’Erac. Etrange. Il représentait une autre faction humaine alors ? Quoi qu’il en soit son discours disait vrai : plus on attendait, plus on avait de chances de se faire massacrer. Malheureusement, si ça n’avait tenu qu’à lui il y a bien longtemps que les elfes seraient partis en guerre. Si ça n’avait tenu qu’à lui, ils auraient frappés avant que Div’arght ne frappe. Mais il y avait un protocole à respecter, il se devait de s’y plier.

Trystan reprit la parole, et assura que ses hommes étaient prêts à se battre. Il n’était plus temps de pleurer, il fallait riposter. Au moins lui avait le pouvoir de bouger ses troupes. A sa suite enchaina le conseiller nain, Ambro qui s’exprima avec passion et virulence. Il ne mâchait pas ses mots, et dans un sens amusait le commandant elfe. Quelle énergie et quelle conviction ! Alors qu’il s’en prenait à Dragan et à lui, Fine-Lame réprima un sourire avant de jeter un coup d’œil à son gendre. Ambro finit son discours et se rassit, laissant l’assistance dans un silence gêné. Rima en profita pour prendre la parole et pour se faire se leva.

« Messire Ambro, si vous le permettez je vais vous répondre quant à notre inactivité. Il est vrai nous sommes patients, mais ce n’est pas la raison qui nous a poussé à attendre. Certains le savent déjà ; mais j’ai été accusé de haute trahison par mon peuple. J’ai aimée une drow. Elle s’appelait Arakmorach et était haute prêtresse de Teiweon, la déesse des âmes. Je l’ai rencontrée sur les champs de bataille, alors qu’elle accompagnait son peuple. Dès notre première rencontre nous sommes tombés fous amoureux l’un de l’autre. Quand nous repoussâmes les drows, elle m’avoua être enceinte, aussi l’ai-je emmenée chez moi. Elle mit Aglarer au monde avant de succomber aux coups d’épées des soldats venus m’arrêter. Depuis ce jour, on me retira mon grade et fut consigné à domicile. Aux yeux de tout mon peuple j’étais un traitre, aussi lorsque je fus réhabilité il y a un an de cela, il me fallut regagner la confiance de mon peuple, mais surtout celle de l’armée. Cela prit un peu de temps et ne fut pas sans mal, mais j’y parvins. Mais alors que nous étions prêts à marcher sur les drows, un souci politique se présenta. Notre reine ne sortait plus, laissant le soin de gouverner au prince Anàrion et à princesse Illydril. Si je voulais déclarer la guerre aux drows, il me fallait leur accord à tous deux, mais ils étaient plus préoccupés de réconcilier leur peuple par leur mariage que par la guerre. Alors nous avons du attendre, jusqu’à que Div’arght frappe. Et suite à cela nous avons encore du attendre, jusqu’à aujourd’hui. »

Le commandant marqua une pause, puis se tourna vers le roi Garmin et le prince Trystan.

« Majestés, croyez bien que si ça n’avait tenu qu’à moi, il y a longtemps que nous aurions fait mordre la poussière aux drows. Mais la décision ne me revenait pas, et les Sombres en ont profité, continuant de nous décimer un peu plus chaque jour. Je suis pieds et poings liés, incapable de prendre des mesures pour faire payer la mort des nôtres. Tout ce que je peux faire, c’est attendre et protéger du mieux possible mon peuple, et croyez bien que cette situation me frustre depuis bientôt plus d’un an ! »

Fine-Lame desserra les poings qu’il avait fermés sans s’en rendre compte. Il avait réussit à retenir dans sa voix les échos de la colère qu’il ressentait, en pensant que les drows devenait chaque jour plus fort, se préparant à se défendre alors que lui devait attendre encore et encore et encore. S’il avait eu l’autorisation d’attaquer plus tôt, les drows n’auraient pas eu le temps de se préparer. Voila pourquoi il détestait la politique.

« Nous voulons tous la même chose sires, mais ce n’est pas moi qu’il vous faudra convaincre mais ses majesté Orelindë, Anàrion et Illydril. Pour ma part, je veux vous faire part d’une proposition : vous accueillir à fort Ellyrion. Il est la seule frontière qui sépare les drows de la victoire. Il tombe l’armée tombe avec lui et leur ouvre le chemin vers Alëandir, et vers vos terres. Il nous faut unir nos forces comme vous l’avez dit, et pour cela il faut que nos armées se fassent confiance en les obligeant à vivre ensemble et à se connaitre. De plus en vous accueillant là-bas nous les dissuadons de nous attaquer. Il est temps de leur opposer un front uni et solidaire, qu’ils tremblent devant nous tous, comme eux nous ont fait trembler. »

De mémoire d’elfe telle chose n’était jamais arrivée. Réunir les armées des trois peuples sous le même toi, au quartier général de l’armée elfe, c’était du jamais vu.

« Qu’en pensez-vous mes seigneurs ? »

Belegar, se tenant jusqu'à présent dans un coin d'ombre de la salle, sentit que le moment était venu pour lui de prendre la parole. Il était resté volontairement discret. Il ne voulait pas se mêler à toutes cette politique... Même avec son nouveau poste de général, il ne se considérait pas assez important pour décider de quoi que ce soit, sauf bien sûr de son corps d'armée. Il ne savait pas bien s'il avait sa place ici d'ailleurs...

Il reconnut Nakor, lequel lui adressa un bref salut, qui siégait à ce conseil des grands. Le jeune général ne c'était pas attendu à le retrouver ici. Ainsi donc, le vieux mage a moitié fou était plus important qu'il n'y paraissait au premier regard. Il y avait aussi le général Bradacier et leur vénéré roi, ainsi que Ambro, le presque légendaire demi-nain sage. Il y avait d'autres réprésentants des divers peuples de Miradelphia : Trystan pour les hommes, Dragan et Rima pour les elfes.

Il avait écouté les élucubrations des autres peuples des terres Miradelphiennes, s'abstenant de tous commentaires. Il se refusait même à y penser quoi que ce soit : pour le jeune nain, on ordonnait, il obéissait. A moins qu'il ne juge les ordres contre son honneur ou dépourvus de sens, ce genre de chose... Il avait encore un pas à faire pour devenir un vrai général, avec tout ce que cela impliquait...

Bientôt vint son tour de parler. Il sortit de l'ombre sans un mot, et s'installa à côté de son siège, préférant rester debout. Il n'était pas particulièrement à l'aise, mais ne le montrait point. Peu de chose se montrait chez ce nain immuable...

Il siffla avec deux doigts. Un sifflement qui ressemblait subtilement au hululement d'une chouette. Aussitôt, deux jeunes gaillards nains, qui devaient approcher, sans pourtant dépasser, la soixantaine (l'équivalent d'une vingtaine d'années humaines) entrèrent dans la pièce en pourtant un lourd et grand plateau en bois où reposaient des figurines en bois finaement taillées et peintes. Elles représentaient plusieurs types d'unités naines, elfes, huamines et drows. Sur la plaque de bois étaient resprésenté le continent de Miradelphia. C'était une carte de stratégie. Belegar l'avait emprunté à la caserne. Les soldats ressoritrent aussitôt.

- Voilà la situation, annonça-t-il de sa grosse voix bourrue. J'ai actuellement 150 éclaireurs sous mes ordres dispersés en trois équipes de trente à soixante hommes. J'en ai placée deux dans la forêt d'Aduram et une à la lisière de la forêt d'Anaëh.

Tout en parlant, il indiquait les points correspondants sur la carte. On pouvait voir de nombreux pions respréentant de petites bandes drows à de nombreux points de la forêt d'Aduram, et même quelques uns dans les forêts elfiques. Bien sûr, les positions restaient approximative mais Belegar en savait long sur les déplacements en forêt, et avaient pas mal de connaissances dans les villages forestiers... Un efficace réseaux d'espions...

- Nous avons déterminé plusieurs positions idéales pour la construction d'un camp de base permanent pour l'armée naine à proximité de la ligne de front. Actuellement, je dispose de 500 de nains en réserve dôté d'un équipement léger. Ce sont principalement des archers et arbalétiers ainsi que des guerriers en armure légère. Ils formeront une réserve mobile à disposé lors d'une bataille, et seront placé comme garnison du camp de base quand celui-ci sera créé.

Ayant fini son résumé, Belegar retomba dans son mutisme habituel et retourna dans son coin d'ombre...

Garmin écouta attentivement tous les protagonistes. La guerre était sur le point de passer d’une série d’escarmouches à de vraies batailles rangées, car les Drows avaient, du moins le semblaient-ils, terminé leur travail de sape dans tous les camps adverses.


« Seigneurs Nakor, Trystan d’Erac, sage Ambro, je suis d’accord : il faut agir ans plus tarder. Mais il ne faut pas non plus agir sans réflexion, ou nous le paierons très cher! Les traîtres qui furent chassés de notre caiptale ne réfléchirent qu’avec le contenu de leurs coffres, et nous-mêmes devons réfléchir avec le contenu de nos crânes, et non celui de nos cœurs… Je pense que le Seigneur Rima-Marcil a raison : il nous faut d’abord avoir une position fortifiée sûre, imprenable, pour servir de base à nos attaques, et il est clair que nos terres sont trop éloignées des Drows pour être un bon emplacement… Il me semble que Fort Ellyrion est une très bonne proposition ; je suggère donc la chose suivante : primo, nous regroupons nos soldats qui sont prêts immédiatement à Fort Ellyrion, ce qui mettra, de notre côté, environ deux semaines de marche à bonne allure, car je vous rappelle que nous n’avons pas de chevaux ; nous avons environ huit mille soldats disponibles, répartis comme suit dans nos garnisons : la moitié dans notre grande garnison du delta de la Virné, qui pourront arriver en dix jours, et à ce sujet, je m’entretiendrai avec le Seigneur Harald Langue d’or, pour qu’il mène cette première troupe ; puis un peu plus de trois mille Nains seront envoyés de Kirgan-même, et arriveront quelques jours plus tard ; les autres viendront des garnisons de Nérania, puisque les soldats de Brissalion sont trop peu nombreux et devront tous rester pour assurer une garnison minimale… Ce dernier millier de soldats sera assez long à réunir et à acheminer, donc ils pourront ne pas être sur place avant trois voire quatre semaines…

Bien sûr, les soldats dont je viens de parler ne sont pas tous ceux qui sont techniquement disponibles… Mais il est clair qu’il faut laisser un minimum de guerriers pour tenir nos cités! Sages Nakor et Ambro, je vous préviens, je ne vous laisserai pas dire que nous devons tous aller au front pour les poutrer, même si c’est tentant! »


Il avait souri aux deux vieillards en disant cela, mais il y avait un fond de sérieux dans ses paroles. Il serait vraiment trop idiot de partir combattre une armée de plusieurs milliers de Drows pour que quelques navires bien équipés et bien barrés en profitent! Aussi reprit-il, expliquant son point de vue.


« Il est tout-à-fait possible que des Drows passent nos lignes, et alors il faudra garder des soldats en arrière pour défendre nos enfants et nos forgerons… Et puis il y a toujours d’autres protagonistes extérieurs, je pense surtout aux pirates de Meca. Ils pourraient tenter de profiter de la guerre pour piller nos villes… Donc nous enverrons certains soldats et laisserons des renforts.
Secundo, nous continuerons le recrutement pendant deux semaines, afin que les habitants des coins les plus reculés viennent jusqu’aux casernes. Puis, pendant deux semaines à nouveau, les recrues seront équipées et un minimum formées ; après cette formation, ces recrues seront envoyées à Fort Ellyrion.
Tertio, pendant que les nouvelles recrues seront en chemin, nous lancerons nos premières offensives sur les positions Drows ; je pense que la priorité numéro 1 est d’éliminer les Sombres cachés dans la forêt Anaëh. Si cela n’est pas fait à ce moment-là, nous terminerons ce travail avant le lancement de la grande offensive, afin d’être certains que personne ne nous prendra à revers…
Quatrio, les denrières recrues arrivées à Fort Ellyrion, nous stabiliserons le premier front le temps de regrouper tout le monde, et de lancer une deuxième, que j’espère dernière, vague d’assauts.

Voilà le plan général que j’ai imaginé avec l’aide du Seigneur Harald. Ce n’est bien entendu qu’un bref aperçu, et il sera toujours temps d’ici là de peaufiner cette stratégie en fonction des terrains où nous serons amenés à combattre, ainsi que des divers aléas qui pourraient nous tomber sur le coin de la figure… »


Garmin considéra avec circonspection le plan de bataille et les figurines présentés par Belegar : les Drows semblaient éparpillés un peu partout dans la forêt Anaëh, et il serait relativement long de les en déloger…


« Belegar, je te fais confiance pour mener tes guerriers dans la forêt et exterminer cette vermine. Je crois que toi et les membres de la famille royale, ou bien le Seigneur Dragan, devriez rapidement vous retrouver sur le front, afin de mettre en place vos troupes de façon coordonnée, si ce n’est déjà fait… Je propose également que les Seigneurs Valandil, Ethgar et Rima-Marcil soient parmi les premiers à arriver à fort Ellyrion pour étudier le terrain et commencer à mettre en place une stratégie commune. Mes amis, qu’en pensez-vous? »

Attendre et écouter, s’imprégner du contexte et l’analyser avant de se faire entendre. Comprendre le point de vu de chacun pour exposer à tous une solution acceptable.

Ethgar appliquait cela depuis de nombreuses années, comme pour un plan de bataille, étudié au millimètre afin de ne laisser aucune faille que l’ennemi puisse exploiter.

Il s’était tenu silencieux à la droite de son roi depuis le début de la réunion des grands de ce monde afin de bien comprendre la situation politique et militaire de chacun ainsi que la situation générale.
Il choisit de prendre la parole après que le vieux mage eut terminé son discours.

- « Je demande à mon roi la permission de parler ».

Il avait délibérément choisit de paraitre formel pour apporter plus de poids à son point de vu. Garmin hocha la tête et le général se leva.

« Messieurs, ce qui à été dit jusqu’à présent ne manque pas de bon sens, mais j’aimerais que vous me permettiez d’y ajouter mon propre point de vu ».

Les autres ne dirent rien et le nain continua.

« Nos armées sont toutes très différentes, chacune possédant des qualités et des défauts que les autres n’ont pas. Il ne serait pas bon d’oublier cela ».

Il marqua une pause et continua

« L’armée naine, et je ne vous dirais jamais cela si je n’étais pas sur de votre bonne foi, ne vous sera d’aucun secours dans votre forêt. Notre infanterie lourde ne pourra qu’aller s’y enliser ! Quand à notre artillerie, inutile d’y penser. Seuls les pisteurs du général Belegar et à la limite notre infanterie légère pourra vous apporter de l’aide en ses lieux. Pour le reste…"

Il marqua une pause, le temps de s’avancer vers la table au centre de la pièce sur laquelle avait été déposée une grande carte de Miradelphia.

« …il est clair pour vous nous tous que c’est la forêt d’Anaeh qui sera leur première cible. Je me permets donc de proposer donc la stratégie suivante : Comme la fait remarquer mon Roi nous disposons en tout et pour tout de huit milles hommes. L’édit de guerre que nous nous apprêtons à mettre en place pourra, j’en suis convaincu faire monter ce nombre à neuf mille. Ce qui peut sembler peu sauf si ce nombre et bien utilisé. Belegar dispose de 150 éclaireurs, je suis près à mettre sous ses ordres non pas trois cents mais mille de mes fantassins légers qui pourront vous être utile pour la défense de vos bois. Quand au reste de l’armée naine j’aimerais, avec votre permission mon roi, qu’elle campe en différents points le long de cette ligne. »

Sont doigt décrivit un arc de cercle au nord de Yutar, entre le fleuve et le lac Uraal.

"Le reste de l’infanterie légère pourrait être mise en garnison ici."

Il désigna un point un peu à l’ouest d’Aleandir.

"Notre armée, ainsi positionnée formera un rempart contre toute tentative d’incursion Drow, même s’il est plus probable qu’ils fassent passer leurs forces par les marais de Faelia. Toujours est-il que nos forces, spécialisées dans les batailles rangées sur terrains plats et dans le siège, pourront, une fois la forêt purifiée, converger rapidement et directement vers le puy d’Elda, afin de mettre un terme à la menace des sombres."

Il se tut un moment afin que tous puissent s’imprégner de ce qu’il venait de dire puis il poursuivit.

« Bien sur nous ne pourrons y arriver seuls. Le dernier assaut devra être mené de concert avec les forces hommes et elfes. Il serait d’ailleurs souhaitable que ces dernières passent par les marais, afin de s’assurer qu’il n’y reste plus aucun sombre. Ce n’est la bien sur que mon opinion, libre à vous de la suivre mais ce que je viens de vous énoncer relève de la logique même."

Il se tut un instant, paraissant réfléchir puis il dit :

« Il serait aussi souhaitable que les humains nous aide à tenir cette ligne au nord de Yutar. Une dernière chose enfin: Les soldats engagés grâce à l'édit de Guerre devraient être entrainé pour la protection civile afin de garantir la sécurité de nos terre, ils ne nous serviraient à rien sur un champ de bataille, nous n'aurons pas le temps de les former pour ça. Ce sera tout, merci messieurs de votre attention. »

Il retourna alors s’asseoir à sa place et attendit les réactions de son auditoire.

Spoiler:

[HRP : topic expédié en vitesse, je sais, mais veuillez m'en excuser... >_< promis je ferai mieux à la guerre ]

Les propositions fusèrent pendant un bon bout de temps. Mais finalement, aucune ne convint mieux à tous que celle de se réunir au Fort Ellyrion ; les paroles qui furent ajoutées ne furent que chiffres divers et simple logistique(encore que “simple” ne fût pas le mot adéquat). Garmin attendit d’être certain que chacun avaient dit ce qu’il voulait, puis fit un signe à un des gardes, qui sortit de la salle du Conseil. Il prit la parole devant tous d’une voix plus douce.


« Mes amis, maintenant que nous sommes tombés d’accord sur nos plans, je crois que voici venu le temps de nous restaurer. J’ai fait mander ripaille et breuvage de bonne facture dont vous me direz des nouvelles!… Mais en attendant que tout ceci arrive, dit-il avec un air faussement attristé, rien ne vaut pour se mettre en appétit… un bon traité en apéritif! »


Et en terminant sa phrase, il tapa du poing sur la table avant d’ouvrir d’un geste énergique un grand parchemin qui venait de lui être apporté par le Nain ayant été désigné comme greffier du Conseil. On voyait plusieurs articles traitant entre autres de la souveraineté conjointe des trois dirigeants de la Communauté de la Lumière(liberté fut prise par le greffier de nommer ainsi l’alliance, et cela plut à tout le monde), quelques enluminures donnant au document un ton sollennel, et une place en bas du papier pour les paraphes des signataires du traité. La phrase du dirigeant nain était tellement grotesque, et contrastait tant avec la situation, que l’assemblée éclata de rire. Une fois le calme revenu, le Vengeur parla de nouveau.


« Très bien. Croyez bien que poser tout cela par écrit ne relève pas d’un manque de confiance en vous, mais nul ne sait de quoi demain sera fait, et il est toujours bon de pouvoir garder une trace historique d’évènements comme ce Conseil. Et puis… au vu des sombres évènements qui nous attendent, mieux vaut ne rien laisser au hasard. »


Il avait repris son sérieux en disant cela, puis fit signe qu’on apportât plume, encre et cire à cacheter. Ce fut fait, et Garmin lui-même apposa sa griffe juste sous le cachet de la Royauté de Kirgan. Puis il tendit, avec un grand sourire, la plume et l’encre à son voisin Rima-Marcil, qui signa à son tour. Garmin espérait que le fait que tout le monde partage la même plume détendrait un peu l’atmosphère, qui s’était d’un coup alourdie, et cela marcha plutôt bien. L’écrit fit le tour de la grande table de pierre, et revint aux mains de Garmin, qui posa un regard satisfait sur ce traité. Il roula le parchemin, le scella et le confia au “capitaine” de la garde royale, pour que grand soin en fût pris. Le soldat partit et, au même moment, de nombreux Nains et Naines arrivèrent, portant des plateaux chargés de victuailles, ce qui suscita un cri de satisfaction générale. Les mines sombres s’envolèrent, et l’assemblée profita entièrement de l’hospitalité naine.

Parmi les plats, on trouvait des extraits de gastronomie naine, célèbre pour… son caractère gras, il faut bien le reconnaître. [HRP : cherchez donc le calembour de Rpiste dans cette phrase…] Mais dans sa volonté de rassemblement et d’accueil, Garmin avait commandé que la cuisine fût variée ; on trouvait donc également de la viande rouge, quelques légumes(purée de Tristil et autres à gogo… et même des légumes verts!), mais surtout – chose inconcevable pour un esprit sain – des fruits à la table des Nains! Les Elfes furent quelque peu étonnés en voyant arriver les grandes corbeilles, débordant de fruits colorés, frais et juteux à souhait. Bien sûr, l'alcool ne fut pas oublié car, la réunion étant terminée, il n'était plus nécessaire d'éviter l'ivresse... Mais les invités des Nains furent une deuxième fois surpris car à côté des traditionnels fûts de bière trônaient de grandes carafes de vins elfiques d'une finesse honorable! Le repas fut animé par des échanges de chants traditionnels assez… hétéroclites : les Nains célébraient l’esprit de convivialité et de fête qui leur était bien connu, les Elfes chantaient la beauté de leurs souverains passés, et les Humains contaient d’épiques batailles, fictives ou réelles.

Quand tout le monde fut repu, chacun regagna la chambre qui lui avait été allouée dans le Palais. Seul Nakor resta après tout le monde, voulant parler avec le Roi. Que pouvait-il donc bien vouloir?…

Désormais, Garmin le Vengeur et Nakor étaient seuls autour de la grande table du Conseil de Kirgan. Même les gardes étaient sortis, la plupart étant même allés se coucher. Les deux vieux dirigeants se faisaient face, chacun tenant un verre à la main, ou plutôt une chope. Puis l’Humain commença une longue tirade expliquant sa réelle fonction, et il appuya ses dires en présentant au Roi nain un autre traité, signé entre… deux factions humaines! Cela n’étonna qu’à moitié Garmin, qui parla après avoir parcouru puis refermé le livre.


« Frère Nakor, tu as raison sur certains points. En effet, j’avais entendu parler d’une sorte de division – d’énième division d’ailleurs – dans les rangs humains, mais je vois que je m’inquiétais pour peu de choses… Je dois bien avouer que je suis un peu embarassé ; notre propre peuple vient d’échapper de peu à la fourbe manœuvre de corruption des Drows, mais nous n’en sommes pas encore à chercher une solution du type de la Lignée ; me comprends-tu, notre vieil ami? Je ne suis pas sûr de comprendre tout-à-fait le besoin de se diviser autant pour garder une solution de secours à la corruption et à la tyrannie. Au contraire, une armée séparée pourrait donner à certains des arguments… Mais il est vrai que l’heure n’est pas venue pour les tyrans de faire leur apparition, exceptée bien sûr l’engeance drow. Tant que vous, frères humains, vous battez au sein de la Communauté de la Lumière, nous n’avons pas à intervenir dans vos affaires.
Comme quoi, je comptais te demander des renseignements sur cette organisation, et tu viens me dire que tu en fais partie!… Ma foi, pour une coïncidence! HAHAHAHAHA! »


Garmin éclata de rire ; il n’avait pas été surpris par le contenu de ce que lui avait dit Nakor, maisjustement parce qu’il n’avait rien eu à demander à Nakor! Le Roi porta la main à sa chope et but une grande gorgée de bière afin de s’éclaircir la voix. Il jeta un œil au traité donné par Nakor puis y vit le symbole semblant représenter la Lignée en question. Il se remémora reprit la parole avec un air plus grave.


« Quoi qu’il en soit, cela explique les présences qui ont été repérées dans les montagnes par certaines de nos patrouilles… Comme ce n’étaient pas des Drows, nous ne sommes pas intervenus militairement, mais notre vigilance a été éveillée. Oui, on m’avait rapporté la présence d’hommes en armes, portant ces mêmes armoiries, dans les falaises d’Arkan ; je n’y avais pas prêté bien grande attention car le problème drow était trop pressant, sans compter qu’il nous fallait enterrer nos morts… Maintenant, sache juste que j’aurais fortement apprécié qu’on me demandât l’autorisation avant d’investir ainsi les terres naines ; car les Conseillers de feu le Bon n’eurent pas d’explication à me fournir au sujet de ces hommes armés, donc je suppose qu’ils ne savaient rien sur cette Lignée…
Comme nous sommes en temps de guerre, je n’en tiendrai pas rigueur aux vôtres, mais il faudra que je m’entretienne avec le seigneur Valkayre le plus tôt possible, sans doute sur le champ de bataille, du moins à notre futur Quartier Général. Car j’ose espérer que vous vous joindrez à tous? Nous retrouverons-vous à Fort Ellyrion? »


Le Roi essayait de paraître détendu, mais l’évocation de cette présence dans les Falaises le mit mal à l’aise. Jusqu’à présent, ceux qui s’étaient établis sur les terres naines sans y être invités avaient payé le prix fort… De nombreuses questions commençaient à se poser : d’abord, comment ces hommes avaient-ils pu passer inaperçus si longtemps? Yordin était-il au courant? Si oui, pourquoi n’en avait-il pas informé ses Conseillers les plus fidèles? Si non, comment les Nains avaient-ils pu rester aveuglés sur ce qui se passait sur leurs propres terres? Dans les deux cas, cela signifie que la crise au sein de la société dirigeante militaire et politique naine couvait depuis un bon bout de temps… Et ce n’était pas du meilleur augure, car il faudrait plus de temps pour retrouver une organisation proche de la perfection, qui caractérisait l’armée naine, du moins en un temps de grandeur apparemment révolu.
Il regarda Nakor dans les yeux et parla à nouveau gravement.

« Je suis inquiet, mon ami. Serons-nous suffisamment unis, suffisamment forts, suffisamment organisés? Le doute m’envahit, même si je crois en mon peuple et en nos alliés. Et à la fin de la guerre, je me demande quel sera l’état de tous nos peuples… Qui sera anéanti? Qu’adviendra-t-il des peuples les plus touchés? »


Il défit et refit machinalement quelques nœuds de sa barbe puis maîtrisa ses gestes et sourit en parlant.


« Bah… Oublie ces dernières paroles, ce ne sont pas des questions à se poser, enocre moins à poser à un allié et ami. »


Il avala d’un trait le reste de bière qu’il avait face à lui, puis posa la chope lentement.

La plupart des doutes du Roi des Nains sur la Lignée de l’Arbre Blanc avaient été levés ; il avait confiance en Nakor, sachant pertinemment que le vieil homme était proche des Nains depuis trop longtemps pour être capable de tromperie à leur égard. Restaient maintenant quelques petites interrogations, sans doute rejaillissements de la nature méfiante des Nains ces derniers temps, interrogations qui ne seraient à leur tour levées qu’à la rencontre avec Valkayre. Quant aux Nains qui faisaient partie de la Lignée… Venait se poser la question de qui était au courant de l’existence de l’organisation? Pourquoi Bromar et Garmin n’en avaient-ils pas été informés? Il faudrait discuter de tout cela avec le chef de la Lignée, ainsi qu’avec les Nains… pas “déserteurs”, mais…


« Comprends que je sois mal à l’aise. Nous autres Nains sommes très attachés à notre respect de l’autorité, à notre sens de responsabilités, tu le sais depuis tout ce temps, mon ami. Et maintenant tu m’annonces que des Nains ont quitté nos rangs pour rejoindre ceux d’une armée secrète?! Pour être franc avec toi, je n’aime pas du tout cela. Même si votre organisation poursuit un but tout-à-fait louable, qui est le même que celui de nous tous, cela dénote une grave crise de confiance des Nains, ou du moins de certains Nains, envers la Royauté. Jamais auparavant, du moins depuis la Grande Guerre Naine, les troupes de nos peuples n’avaient été clairement divisées. En tant que Roi des Nains, je ne peux accepter que mes sujets n’aient pas confiance en moi! »


Garmin s’était une nouvelle fois assombri puis légèrement mis en colère, comme cela ne lui était pas coutumier. Il prenait sa responsabilité royale très à cœur, mais se rendit compte qu’il ne pouvait être lucide et juste s’il était dépassé par sa fierté. Le Roi reprit un ton normal et se leva.


« Mes excuses, mon ami. Ceci devra être réglé avec le Seigneur Valkayre et les Nains en cause, je ne voulais pas t’importuner, encore moins t’agresser… Il n’est simplement pas habituel que les Nains partagent tant de choses, tant au niveau politique que militaire ; pardonne donc notre trop grande fierté. »


Garmin s’approcha du vieil homme et lui donna une accolade avant de lui sourire.

« Je regrette tant que nos deux peuples ne se soient rapprochés dans des circonstances moins difficiles… Mais ce qui est fait est fait, et je te promets de tout mettre en œuvre pour le bien de nos frères. […] Bien, je pense qu’il est grand temps de rejoindre la Créatrice dans son monde de rêves, frère Nakor. Logeras-tu à ton auberge habituelle? Car depuis que je réside au Palais, ma chambre à l’Elfe Pédant est libre, et nous la gardons pour les amis… Enfin, fais comme tu le souhaites. »


Le Roi se dirigea vers la sortie, emportant avec lui sa chope personnelle qui ne le quittait jamais.




[hrp]Encore désolé pour le retaaaaaaard T_T Hum on va s'arrêter là sinon y me faudra encore trois semaines pour répondre xD Tu peux ajouter une réponse si tu veux, mais personnellement, je pense avoir fini... On se retrouve à Alonna?^^ [/hrp]