/!\ ... Il faut qu'on parle Dragan...

Cela ne pouvait plus durer ! C’était impossible pour Révérie de tenir encore le rôle de la jolie poupée de porcelaine qui souriait le jour et pleurait la nuit. Combien de temps depuis la dernière fois ou Dragan l’avait touchée ? Trop longtemps… il se murait dans un mutisme, n’en sortant que pour annoncer des banalités qui lui brisaient le cœur. Comment osait-il ? Comment pouvait’-il préférer s’enfermer plutôt que de se consoler ?

A l’annonce de leur disparition et puis de leur mort, il y avait eu des signes de faiblesse, les larmes de son mari, la tendresse… puis le froid mordant. Il délaissait le lit conjugal pour préférer ses devoirs de jeune Marquis. Par la suite, cela devint pire, il délaissait non plus sa femme, mais son amie, sa confidente et bientôt ses enfants. Elle devait lui ouvrir les yeux, lui faire prendre conscience du mal qu’il faisait à sa famille.

Mais voila, la colère fait place à nouveau aux larmes et Révérie choit sur le bord du lit, ses bras se croisant sur les draps alors que des perles translucides noyaient son visage pale. Révérie effaça les traces de son chagrin du revers de sa main, abimée comme jamais. Mais ça Dragan ne s’en était pas rendu compte… pas plus qu’il ne s’était rendu compte des draps humides de larmes ou encore de tous ceux qui l’entouraient !

La mère posait son regard protecteur sur ses enfants. Les petits commençaient à doucement se mouvoir, d’ailleurs Lomion, allongé sur le ventre, jouait avec une sorte de grelot, le fourrant dans sa bouche sous le regard de sa mère. Valamel lui, semblait moins éveillé que son frère, plus calme aussi. Révérie se leva, s’approchant doucement pour caresser la joue de son fils.

« Mes pauvres petits… nous voila bien seuls tous les trois. Mais je vous le promets… je vais vous rendre votre père. »

La décision prise, Révérie se leva, s’approchant de la porte, elle fit venir le valet proche et disponible pour le moindre de ses besoins a elle ou aux bébés.

« Va voir la gouvernante des petits, dis lui de venir se charger d’eux… ensuite va voir le maitre des lieux et fais le venir ici en lui disant que sa compagne est au plus mal. N’en dit pas plus… j’ai besoin qu’il vienne tout de suite et qu’il ne trouve aucune raison de s’échapper une nouvelle fois. »

Bien sur il acquiesce, Révérie soupire, elle a l’impression que son cœur va lâcher. Quelques minutes et voila la nourrice, surprise de sa demande, qui accompagne les petits dans leur chambre et s’occupe d’eux. Elle ne fait que rarement appel à ses services, mais il faut qu’elle soit seule avec son mari… elle doit lui parler, lui faire comprendre… sinon, elle ne donne pas cher de son couple.

Révérie? Au plus mal?

Dragan leva la tête de ses paperasses quand un valet frappa à la porte, entra et lui dit ces quelques mots.

- "Au plus mal, comment ça?"

Mais le valet ne semblait pas pouvoir en dire plus, ou ne le voulait pas. Enfin, si Rév avait été malade, il s'en serait aperçu non? Ah? Vraiment? parce qu'il faisait attention aux autres en ce moment? Non. trois fois non. Renfermé dans sa douleur, il vivait comme un automate, comme un zombie, faisant ce qu'il avait à faire machinalement, mais sans plus rien n'éprouver. Ses sentiments étaient soigneusement enfermés dans une boite dont il tenait fermement la clé loin de tout accès. Si cette boite s'ouvrait, il s'écroulerait. Il ne voulait pas. Cela faisait trop mal. Et pour fuir la douleur, il devait fuir l'amour, la tendresse et tout ce qui avait fait de sa vie un bonheur sans nom cette année.

Il se leva alors et se dirigea jusqu'à leur chambre. Depuis combien de temps n'avait-il pas touché Rév? Depuis la fois où ils avaient préparé leurs valises... Enfin essayé. Cela faisait de longues semaines. Même quand elle était enceinte, il ne s'était pas tenu éloigné d'elle aussi longtemps. mais il n'avait plus goût à rien...

Et il la délaissait de la pire des manières.

Il frappa à la porte et entra doucement. Les jumeaux n'étaient pas là. Il n'y avait que Rév.

- "On m'a dit que tu n'allais pas bien... Qu'est-ce qu'il y a?"

Quelle naïveté... S'il n'avait été aussi perturbé, jamais il n'aurait posé cette question et il aurait déduit de lui-même ce qui n'allait pas. mais égoïstement, il ne s'intéressait pas aux problèmes des autres, ne parvenant déjà pas à faire face à ses propres problèmes...

Il entre et me regarde, me demandant de quoi il retourne. Mais est-il donc aussi aveugle que cela ? Je me lève, ma robe bleue nuit aux perles blanches comme une nuit sans lune virevolte et arrivée près de lui ma main vol. Je le frappe d’une gifle, laissant une trace sur sa joue rougie et douloureuse.

« Je ne peux pas comprendre ta douleur
Mais je veux te sortir de ta torpeur
Ce n’est pas toi qui repose dans ce tombeau
Ce n’est pas ton nom gravé sur ce caveau

Toi tu vis mon tendre amour
Alors je ne vais pas faire de détour
Je vais te dire ce que j’ai sur le cœur
Ce qui fait mon malheur.

Je sais, je suis lâche de te dire tout ça vers
Mais je n’ai plus le courage de mes pères.
Alors voila ce que j’ai à te dire
Voila ce qui doit entre nous en finir

En finir avec cette distance que tu t’imposes
Alors comme je te l’ai dis, moi j’ose
J’ose te dire que je t’en veux de ne plus briller
Je te hais de ne plus être capable d’aimer

Je ne parle pas de nos corps, mais de nos cœurs
Car c’est aujourd’hui le mien qui se meurt.
Tu es tout pour moi tu le sais n’est ce pas ?
Tu sais que c’est pour toi que je me bats ?

Je t’ai offert deux vies, tu as deux petits garçons.
Mais les as-tu oublié grand bouffon ?!
Ils ont besoin en vérité d’une mère
Mais aussi et surtout d’un père.

Et c’est ce que tu es Dragan
Même plus bête qu’un âne
Tu es leur père quoi que tu dises et le resteras
Car nul autre ne t’aimera ou ne te regardera

Comme eux pourrons le faire
Et toi tu feras tout pour leurs plaire. »

Révérie se mit à pleurer, frappant de ses poings sur le torse de Dragan, sans force, elle était bien trop affaiblie.

« Dragan… Tes fils ont besoin de toi… J’ai besoin de toi. Pitié mon tendre amour, ne vis pas dans un passé qui m’est inaccessible. Sans toi qui éclairera les ombres, qui les dispersera ? J’ai dit oui pour être a jamais ta compagne, mais ne me refuse pas ton esprit, ne me refuse pas ta clarté… ne me refuse pas ton amour. Je suis ombre et tu es lumière, l’un sans l’autre n’a pas de raison d‘être… alors par tout les dieux, pitié Dragan… ne m’oublie pas, ne me délaisse pas. Tu es ma vie a présent et tu es père a présent… Si pour toi je ne compte pas assez soit. Mais pour tes fils, ne soit pas un étranger je t’en supplie. »

Elle ne sait plus quoi lui dire pour le secouer... elle ne sait plus et s'effondre en larme dans ses bras.

La gifle le ceuillit et eut le mérite de le faire réagir. de un parce qu'il ne s'était pas attendu à être reçu ainsi et de deux parce que la douleur avait de quoi le secouer et le sortir de sa torpeur. Il porta une main à sa joue, ses yeux bleu glace écarquillés alors que révérie se mettait à lui déclamer un poème.

Un poème né des tourments qu'il lui infligeait, de sa douleur d'être délaissée et de ne pas être capable de franchir le mur de glace qui s'était formé autour du coeur de son époux. Un poème qui le toucha, surtout à cause des mots proférées.

Par les dieux, mais qu'est-ce qu'il lui arrivait? Comment avait-il fait pour en arriver là, pour faire pleurer celle qu'il avait juré de protéger et d'aimer?

Elle se mit à pleurer et à lui marteler la poitrine de se spoings. En temps normal, elle l'aurait à moitié tué en faisant cela, mais là, elle était sans force, sans conviction, juste, terriblement malheureuse. A nouveau, elle le supplia de revenir et se mit à pleurer, à bout de force, ayant épuisé toutes ses forces pour ce vibrant plaidoyer.

- "Rév..."

Il ne supportait pas de la voir comme ça. Pas aussi fragile et désespérée. Ce n'était pas Rév ça! Ce n'était pas la fière jeune femme sortant nue du lac! Ce n'était pas la maitresse passionnée, ni la mère aimante.

Quelque chose craqua en lui. Ce n'était pas le moment de s'effondrer... Vraiment pas. Et pourtant, elle avait volé la clé et ouvert la boite... Le barrage céda, les digues se rompirent... Il enfouit son visage dans le cou de Révérie et inversa les rôles. Aujourd'hui, il avait besoin de sa force et de sa compassion.

- "Je suis désolé... Telllement désolé. Mais j'ai mal Rév, j'ai mal à en crever et cette absence insupportable me tue à petits feux. Je n'arrive pas à surmonter ça, je n'arrive pas..."

Sa voix se brisa dans un sanglot. Et Révérie put sentir des larmes lui chatouiller le cou alors qu'il laissait enfin éclater son chagrin insoutenable.

Il la serrait dans ses bras puissants, les muscles souples de son ventre étaient doux sous le tissu et les mains de la belle métisse touchaient le torse de l’aimé alors qu’elle pleurait. Elle avait tellement mal… Il parle, il LUI parle, non… juste un murmure, Rév… Son prénom, enfin plutôt son surnom, que seul lui et Eldis utilisent… Il est privilégieé, je suis Révérie, l’amazone indomptable, la force maternelle et la gardienne de son cœur… du moins, je l’étais jadis, car voila aujourd’hui une ombre brisée…

Il lui faudra du temps à notre guerrière pour retrouver toute sa fierté… et plus encore pour retrouver le courage d’être un jour à nouveau forte pour deux. Mais pourtant, c’est ce qu’elle doit être en cet instant… Un support pour son mari qui fond en larme dans ses bras. Elle l’écoute, posant ses mains sur sa nuque, glissant ses doigts dans ses cheveux. Elle se fait rocher, pour la vague qui vient se briser contre son sein. Elle se fait pilier, pour que le temple ne cède pas sous le poids des dieux… elle se fait amour pour son mari qui dépérit intérieurement…

Il parle à nouveau, elle écoute, caressant l’arrière de son crâne. Il souffre le martyre, il souffre de cette solitude qui le ronge et le détruit. De cette absence qu’elle n’a pas eu le temps de combler… Alors elle murmure, un souffle, un "chut", avant de prendre la parole.

« Amour…. pleure, pleure tout ton saoul… c’est normal, la mort est quelque chose qui demande des larmes et du courage. Tu as les larmes… je suis ton courage. Apprend à vivre sans eux, noie-toi dans mon amour et celui de tes fils. Lomion et Valamel ont besoin de toi… besoin de ta présence… tu n’as pas vu, mais ils grandissent, ils se développent et je suis amusée de les voir chaque jour s’éveiller d’avantage… Pour eux, pour eux tu dois être fort ! Pour moi… aucune importance… je suis ta femme, ta compagne, ta moitié… si tu te brises, c’est moi que tu éclates en fin morceau… »

Doucement, ses mains glissent sur sa joue, cherchant à ramener le visage de son époux devant elle. Elle plonge son regard blanc dans le sien, si beau… si doux… si… glacial. Les larmes ne gâchent rien… il n’a pas a en avoir honte. Non… Jamais elle ne jugerait ses larmes. Elle l’aime trop pour ça…

« Dragan… Ne t’enferme plus dans ta bulle sourde et aveugle. Je ne veux plus avoir à souffrir de ton indifférence. Te rends-tu compte amour ? J’ai été obligée de te faire croire que j’allais mal pour avoir le droit à ta présence. »

Voila qu’elle le sert a nouveau dans ses bras, caressant son dos.

« Tout ira bien maintenant Dragan, tout ira bien mon amour… mais parle moi à présent… parle moi et ne m’oublie plus dans un coin de ton palais ou de ton cœur. »

Il n'a pas l'habitude d'être si fragile, il n'a pas l'habitude de montrer sa souffrance. Il n'a pas été élevé ainsi et depuis qu'il connait Rév, rares ont été les moments où il ne lui a pas montré un visage souriant et insouciant... Détendu et serein. Mais aujourd'hui, le barrage se fissure, aujourd'hui, sous le poids du chagrin, de la souffrance et de l'horrible absence, la digue se rompt et Révérie se fait dernier barrage avant l'échouage. Il ne peut pas s'échouer, il ne peut pas. Il a des responsabilités et surtout, il a des personnes qui comptent sur lui. et qui comptent pour lui.

Alors il laisse libre court à son mal, il pleure dans les bras de celle qu'il aime et a blessé dans son orgeuil et sa douleur. Elle est là, maternelle, aimante, apaisante. Elle se tait et elle écoute. malgré ce qu'il lui a fait subir, elle est là. Et elle le sera toujours. Ils se le sont promis il y a des mois de cela. Et lui, il a failli à sa promesse...

- "Pardonne-moi mon amour, pardonne ma faiblesse et mon égoïsme..."

Elle réconforte, elle apaise et les lames se tarissent. Il n'a pas honte, pas devant elle. Ils ont dépassé depuis longtemps ce stade tous les deux. Tous les deux, voilà bien une notion qu'il a oublié trop longtemps. Il se redresse, il caresse le beau visage de son épouse, de son adorée.

- "Je ne mérite pas ta patience... Je t'aime Rév et je l'ai oublié... J'ai noyé mon amour dans ma douleur, j'ai enfermé tout cela à clé pour ne plus rien ressentir pour ne pas sombrer. J'ai eu tort de faire cela... Pardonne-moi."

Il s'empara alors de ses lèvres, en un baiser plus vivant que tous ceux qu'il lui avait volé ces dernières semaines, mécaniquement. Oui, il avait mal, mal de leur absence, mais l'amour de Rév et de ses enfants remplirait ce vide, sans jamais le remplacer...

Sa fragilité, elle l’accepte de bon cœur, elle lui ouvre les bras et lui donne le soutiens qu’il désire. Elle est sa moitié, elle est cette partie de lui qu’il a eu tant de mal a retrouver. Puis, il s’excuse, il demande pardon alors que ses larmes roulent sur ses joues. Pourquoi demander pardon quand le pardon vous est déjà offert ? Par respect ? Par amour ? Oui sans doute…

« Je n’ai rien a pardonné, je t’ai déjà tout pardonné… je t’aime Dragan. Je t’aime plus que jamais. »

Les larmes disparaissent lentement, et il se reprend, se redressant alors qu’il lui parle, lui avouant ce qu’elle a réussi à lui faire comprendre. Enfin, il a ouvert les yeux sur l’erreur qu’il commentait depuis trop longtemps… beaucoup trop. Il demande encore pardon… mais elle n’en dit rien, acceptant plutôt son baiser fougueux. Elle l‘enserre ses épaules et sa nuque de ses bras et elle se colle a lui, l’embrassant un peu plus. Puis elle s’écarte, reprenant son souffle amusée.

« Amour, veux tu donc m’achever a grand coup de baiser ? Et sache le, tu mérite toute ma patience, mon amour, ma douceur… Je t’ai dit oui pour une éternité non ? Alors c’est ainsi et pas autrement. Je dois être avec toi, t’aider, te soutenir. Tu n’es pas seul Dragan et tu ne le seras plus jamais. Tu as une femme, des enfants… et tu en auras d’autre. Mais pour ça… ne t’enferme plus. »

Elle se fait de nouveau douce, caressant sa joue en faisant non de la tête.

« Je ne t’en veux pas Dragan… je ne t’en veux plus. Tu as su reconnaître tes tord… pour cette raison je te pardonnerai tout. Mais ne t’avise plus de recommencer tel stupidité… sinon tu me perdras Dragan. Je suis forte, mais pas assez pour accepter à nouveau ton indifférence. »

La voila prévenue, elle espère ne jamais voir se jour venir… Comme pour oublier ses dernières paroles et sceller leurs réconciliation, c’est elle qui se met sur la pointe des pieds et viens l’embrasser avec amour.

- "Rév... j'ai juré de te protéger et te rendre heureuse et en à peine quelques mois, j'ai bafoué mon serment en m'emmurant dans un silence qui t'a terriblement blessé. je suis désolé de t'avoir délaissé, de t'avoir écarté de mon chagrin et de mes tourments... D'avoir délaissé les magnifiques enfants que tu m'as donné. Mais se couper de tout sentiment me semblait plus facile que de tous les ressentir..."

Il soupira. Elle pardonnait. Bien sûr qu'elle lui pardonnait, elle l'aimait et elle le comprenait, un sentiment qui allait au delà de la souffrance qu'il lui avait infligé.

- "Je ne devrais pas avoir à me justifier... j'ai tout gâché."

Elle lui explique pourquoi elle lui accorde son pardon, après un baiser fougueux. Oh par les dieux, comment a-t-il pu l'ignorer aussi longtemps? Comment a-t-il pu se priver de la douceur de ses bras, de son étreinte anivrante et réconfortante?

Mais alors, elle le met en garde. Son coeur se serre devant cette ombre noire. Il n'est pas certain de ne pas recommencer, il ne se connait pas assez pour jurer cela. Mais il essaiera. Il essaiera de lui parler, plutôt que de s'enfermer en lui-même. Quelque part, il regrette qu'elle n'ai pas été élevée comme lui, parmi les elfes, car alors, elle comprendrait son mécanisme de défense.

Elle l'embrasse pourtant passionément, balayant ses paroles de ce baiser, mais elles sont désormais gravées au fer rouge dans l'esprit du marquis.

- "Te perdre serait mourir Rév... Je peux surmonter tous les deuils avec toi, mais pas vivre sans toi."

Il chuchote à son oreille alors qu'il l'embrasse doucement.

- "Tu es la plus merveilleuse des femmes, Rév, tu le sais? La seule capable de me sortir de cauchemars qui me dévorent les entrailles... Je ne t'ai que trop délaissé. La prochaine fois que j'agis stupidement, frappe-moi pour me remettre les idées en place."

Bon, une claque de Rév risquerait de lui décoller la tête du cou, mais au moins, cela le ramènerait dans la réalité.

- "Au fait, comment s'en sort ton père?"

Emmuré dans sa douleur, il n'avait même pas fait attention aux premiers pas de Rima comme régent, ni à ses sentiments à cet égard. il n'avait été qu'un spectateur loitain et désinteressé.

« Pas plus que je ne peux vivre sans toi Dragan. »

Des baisers, de la tendresse et beaucoup d’amour… voila ce que Révérie préconisait pour soigner son prince charmant.

« Hum… j’avais oublié que tu aimais vivre dangereusement… tu sais que j’ai passé le plus clair de mon temps avec nos fils et à m’entrainer ? Alors te gifler… je ne crois pas que ce soit une bonne idée Mélindo. »

Mais alors qu’ils étaient tous les deux l’in dans les bras de l’autre, il lui posa une question quand à son père. Révérie fit une petite moue, soupirant alors.

« Nous nous retrouvons à peine et tu me parles de mon père… je peux le prendre mal, tu sais. »

Elle rit doucement, ah qu’elle est belle sa femme, sa métisse, lorsque son visage brille d’un sourire joyeux. Puis elle reprend son sérieux, offrant à Dragan une réponse à sa question.

« Il essait de s’en sortir comme il peut. Il n’est pas du genre à se plier au protocole, il est même pire que moi quand il s’y met mais tient quand même le coup. Le plus dur pour lui c’est son cœur… Il est pour la seconde fois tombé amoureux d’une personne qu’il n’a pas le droit de fréquenter. »

Un long soupir et elle se rend compte de ses paroles plus que douteuses, bien sur elle se reprend rapidement pour écarté tout mal entendu.

« Pas de sang drow, non, c’est un demi elfe… et oui UN demi elfe. C’est un noble du peuple humain, un certain Hélios… Quand papa parle de lui ses yeux brillent de la même étincelle que celle qui brille dans tes yeux quand tu me regardes Dragan. »

Sa main se soulève, son regard s'adoucit alors que sa paume caresse sa joue, ses doigts glissant dans ses cheveux d'argent.

« Mais, il n’a pas le droit d’aimer un homme… pas plus qu’il n’a le droit de vivre le cœur libre. »

Un sourire nait a nouveau sur ses lèvres a la pulpe sensuelle.

« Il… enfin le sujet de la succession a été levé… et il semblerait que tu vas être l’époux de la princesse royale d’ici peu. Je ne vais jamais le supporter Dragan… c’est sur. »

Elle se blottit contre lui, cherchant autant à le réconforter qu'à se rassurer de sa simple présence dans ses bras. Son époux la connait, il sait combien elle déteste ce monde de faux semblant et de protocole.

« Ho et je dois te parler de tes fils, Valamel m’inquiète un peu. Si Lomion tente de bouger, de se redresser et de découvrir tout ce qui l’entoure… Valamel lui, reste calme, ne semble remarquer les choses que quand je les lui met sous le nez. Je sais que certains enfants sont calmes, mais je n’en ai jamais élevé et j’ai du mal à attirer l’attention de Valamel sur le monde. »

Ho le petit n’avait rien, rien du tout, mais Révérie s’inquiétait pour ses fils, quoi de plus normal pour une mère ?

- "Justement, cela me remettrait les idées en place... Et puis, oui, j'aime vivre dangereusement, cela pimente un peu la vie, tu ne penses pas? Je vais finir par m'empâter à jouer les époux modèles et les papas gâteaux."

Chose qu'il n'avait pas vraiment faite ces dernières semaines, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais il allait réparer cela... Il allait s'occuper de ses fils et combler Rév d'amour comme il se devait. Elle était faite pour être adorée.

- "Je sais, mais tu me connais assez pour ne pas le prendre mal, pas vrai?"

Son sourire revint. Son visage était toujours empreint de chagrin, mais il avait reprit vie.

Cependant, il prit une expression intriguée quand Rév lui parla de l'amour de son père. Tiens, Rima avait trouvé quelqu'un pour enfin combler le vide laissé par Arakmorach, la mère de Rév? Mais c'était une bonne nouvelle! Pourtant, quand elle lui parla du dit amour, Dragan cilla. Un homme? Le régent et bientôt roi des elfes, amoureux d'un homme, d'un demi elfe? Mais c'était tout bonnement inacceptable! Oh Dragan ne jetait pas la pierre à Rima, même s'il était profondément surpris, mais en tout bon elfe conservateur, il savait ce que cela impliquait... Rima devrait renoncer à son amour pour être roi... Ou à la couronne pour être heureux.

Et une idée en amenant une autre...

Révérie, lui annonce qu'il sera l'époux de la princesse royale, chose qu'elle ne supporte pas. Mais lui, il entrevoit déjà un autre statut, bien pire encore. Et si Rima décidait de laisser sa couronne à sa fille et son genre pour être enfin heureux et en paix? Nul ne pourrait l'en blâmer... Et Révérie deviendrait folle de devenir reine. Dragan aussi, surement, le rôle de conseiller du prince lui vait toujours suffit. Agir dans l'ombre lui avait toujours suffit. Mais la situation était délicate... Très délicate.

La jeune femme se blottit contre lui, en quête de réconfort, aussi se tait-il et ne parle-t-il pas de cet autre avenir possible. Peut-être y a-t-elle déjà songé, il ne sait pas. Ce qu'il sait, c'est qu'il ne veut pas rompre ce moment. Il la serre doucement contre lui, caressant son dos doucement. Mais sa main s'arrête alors qu'elle parle de leurs fils. Surtout de Valamel, qui semble enfermé dans sa bulle. Elle est inquiète et il l'est aussi. Et si le bébé était différent? S'il avait un problème de développement?

- "Tu en as parlé à une sage femme ou même à une de mes soeurs? Ou à ton père?"

Pas plus qu'elle, il ne savait si cela était normal ou inquiétant. Il n'avait pas plus élevé d'enfants qu'elle...

Non, elle n’envisageait pas ce titre… ce rang la. C’était et ce serait toujours une hybride, l’une des rares femmes portant le sang des deux races et ayant donné la vie. Et pas n’importe laquelle, deux fils, deux jeunes héritiers qui étaient un réel présent des dieux selon la plupart des elfes. Elle avait par deux fois mérité d’être reconnue comme la femme de Dragan et une épouse modèle en donnant deux petits hommes dignes de perpétuer le nom des Tiril. Elle était métisse, mais digne de Dragan… mais de là à un jour devenir reine… non non non, jamais de la vie !

Puis elle cherche ses bras, lui confiant une inquiétude qui la ronge au sujet de l’un de leurs deux fils. Valamiel semble moins… éveillé ou réceptif à ses tentatives de le faire réagir. Elle sent alors dans la question de son époux les mêmes peurs que les siennes. Elle regarde le petit tapis de peau de bête, chose qui répugnait les elfes du palais mais qui pour elle était la chose la plus douce et chaude.

Elle avait toujours eu une de ces peaux aux poils longs, quand elle était petite, et même plus grande. Elle n’était pas elfe et ne le serait jamais tout à fait, elle ne revendique plus la moindre tentative de se faire passer pour plus raffinée ou douce que ce qu’elle est vraiment. Un mélange interdit de deux races ennemies. Pourtant elle était capable des plus grands gestes de bonté comme des pires coups dans le dos. Doucement, sa voix s’éleva et elle lui dit un peu craintive.

« La nourrice m’a dit qu’il fallait simplement lui donner envie de jouer. De le monopoliser le plus possible et de l’embêter autant que possible. Mais c’est si difficile de s’occuper des deux… L’un demande toute l’attention du monde et l’autre est jaloux que son frère ai mes faveurs. »

Un long soupire s’échappe de ses lèvres entrouvertes.

« Il était plus que temps que je te retrouve Dragan… parce que sans toi je suis bien moins forte. Ou est donc la moine invincible et inébranlable que tu as fais gémir dans une chambre d’auberge ? »

Ho, si vous pensez que personne n’avait remarqué que les enfants étaient nés en avance, qu’elle avait plus que mal supporté la grossesse et que pourtant les deux petits se portaient comme des charmes… non cela n’avait pas vraiment surpris qui que ce soit. Il y avait eu une bonne centaine de rumeurs a son sujet, des plus folles, parlant d’une fiancée cachée de Dragan qui depuis des années aurait été présente… jusqu’à des rumeurs qu’elle ne soit qu’une usurpatrice et que son père ne le soit pas vraiment. Les gens sont stupides quand ils ont peur de quelque chose…

Pas besoin de mots pour savoir qu'elle avait eu les mêmes pensées que lui. Il lui suffit de la voir se blottir contre lui, chercher son réconfort, sa chaleur alors qu'ils parelent de leur nouveau statut pour deviner que Révérie a pensé à l'éventualité de devenir reine. Déjà être princesse royale doit lui peser. Imaginez un peu! Elevée dans un monastère, parmi des hommes, n'ayant reçu comme seule éducation que celle du combat et la sagesse de Calymentar! Pas de protocoles, pas d'hypocrisie... Elle n'aimait pas l'atmosphère étouffée de la Cour et voilà qu'elle en devenait un point central. Maigre consolation : ce n'était pas la faute de Dragan si elle se retrouvait le point d'attention. Elle l'était par son père, pas par son époux et lui l'était justement parce qu'il était le mari d'Aglarer Tiril. Quel casse-tête!

Mais finalement, ces soucis là s'envolèrent bien vite devant un problème qui touchait bien davantage les jeunes parents : le développement de leurs enfants. Et si pour l'un, tout se passait à merveille, cela ne semblait pas être le cas du second. Révérie en avait parlé à la nourrice qui lui avait confié une solution. Solution ayant ses inconvénients, il le comprenait fort bien.

- "Oh Rév... Par les dieux, comment ai-je pu passer à côté de ça... Comment ai-je pu te laisser te dépétrer avec ces problèmes qui me concernent tout autant? Il n'y aura pas de jalousie, il n'y en aura plus... Deux enfants, deux parents, l'équation est simple, non?"

Il allait s'occuper davantage des petits, c'était une priorité désormais. Il émit un léger rire devant le désarroi de sa compagne. Où était la moine invincible? Jamais très loin, de cela, il était certain. Il s'empara du visage de Révérie, plongeant son regard dans le sien :

- "Elle est juste endormie. Mais elle réapparaitra, comme une tigresse, si jamais l'on menace les siens. Après, je ne dirais pas inébranlable... Tu ne l'étais pas dans cette fameuse chambre."

Et lui non plus... Il avait complêtement perdu la tête en se retrouvant seul avec elle! Il s'était comporté comme le dernier des humains à se laisser aller à une telle passion! Lince, ce n'était pas du tout ainsi que les elfes procédaient d'habitude!

- "C'est donnant donnant. Tu n'es plus la même et je ne suis plus le même. Regarde, il suffit que tu me fasses les yeux doux pour que je perdre tous mes moyens et cède lamentablement à mes plus bas instincts. Mon arrogance et mon cynisme ont disparu. Suis-je vraiment celui que tu as croisé ce jour-là près du lac... ce hum... goujat manquant de politesse?"

Son regard pétilla alors qu'il se rappelait avec une limpidité effarante de leur conversation d'alors. Il s'était montré froid, menaçant et discourtois devant cette fille aux charmes dangereux et au sang qui l'était davantage. mais elle-même n'avait rien de l'exquise créature qu'il tenait dans ses bras maintenant. Oui, ils avaient changé. Qu'ils le veuillent ou non.

- "Je ne regrette pas ce changement chez moi... et toi?"

La question n'était pas si anodine. La tigresse s'était transofrmée en chatte aimante. Il lui avait limé les griffes en l'épousant et en lui donnant des enfants.

Comment a-t-il pu ? Ho simple, il était aveugle et elle n’avait pas eu ni le courage ni la volonté de chercher à lui faire ouvrir les yeux sur ce qu’il délaissait… jusqu’as aujourd’hui. Finalement il n’était pas le seul fautif de tout cela et elle s’en rendait rapidement compte, posant ses doigts sur ses propres lèvres alors qu’elle semblait écouter et réfléchir a la fois. Si elle lui avait dit avant ce qu’elle avait sur le cœur, il n’y aurait pas eu cette ébauche de crise… enfin, c’est du moins ce qu’elle se plus soudain à croire.

« Oui, à présent elle est simple…»

Osait-elle avouer à demi mot alors qu’elle jouait de l’anneau qui ornait son doigt. Oui, ils sont marié pour l’éternité, du moins, jusqu’as ce que leurs sang elfique faiblisse et étant tout deux elfe de pure souche… cela mettrait des siècles et des siècles. C’est aussi pour cela que les elfes se courtisent autant, pour être sur que l’union résistera au temps, car ils ne s’engagent qu’une fois… jusqu’as la mort. Dit ainsi on peux s’émouvoir de pareil délicatesse, mais la vérité, c’est que même n couple les elfes restent lointains entre eux. La preuve la plus flagrante était cette coutume pour les nobles et les haut placé, de faire chambre a part de leurs compagnes.

Mais voila, Révérie avait outre passée toute les règles les plus élémentaire, s’offrir avant le mariage, par envie, par plaisir et par curiosité sans doute aussi. Aimer avec toute la déraison de sa jeunesse et finir par en concevoir un fruit, bien trop tôt mais bel et bien présent. Un mariage rapide… des enfants plus vite encore. Pourtant pas une seule seconde elle n’avait regrettée son choix et pas une minutes ses sentiments n’avaient osé fléchir. Elle l’aimait, quoi qu’il advienne ne lui en déplaise.

Elle douta pourtant d’elle, avouant qu’elle se demandait ou était donc cette moine sans peur et indomptable. Ses mains se posèrent sur ses jours, l’obligeant a plonger son regard blanchâtre dans celui d’un bleu glacial. Ses prunelles l’avaient charmée et aujourd’hui encore, plonger ainsi dans cet océan lui faisait monter le rouge aux joues. La pâleur de sa peau devenant plus flagrante alors que ses pommettes rosissaient a vu d’œil.

Il lui avouait savoir qu’elle n’était pas si loin cette jeune femme, cette guerrière. Comment pouvait’ il en être si sur ? Oui… que l’on touche a l’un de ses amours, les jumeaux ou leur père, il ne fait aucun doute qu’elle oublierait toute ce qu’elle se force a assimiler ici pour redevenir celle qui tue sans la moindre once d’hésitation ou de remord. Mais même en sachant cela, il n’avait jamais eu vraiment peur d’elle. Elle qui avait comparée a une époque a une rose, douce, incroyablement belle, mais avec une langue aussi épineuse que la dite plante.

Il ajouta aussi un petit quelque chose d’humour, rappelant aux bons souvenirs de la métisse, cette nuit d’oublie dans les bras de Dragan.

« Pas plus que tu ne l’as été Dragan… je crois me souvenir fort bien que c’est toi qui céda a l’envie le premier. Ce fut toi aussi qui m’appris tout des plaisirs, de la tendresse et de la douceur… Et pas que cette nuit la. »

Pas de honte a parlé ainsi de manière complice avec son époux, pas plus qu’elle ne devait en avoir. Une elfe se serais sans doute évanouie a l’entendre parler de manière si libre et libertine avec celui qui partageait sa vie. Mais elle n’aurait pu penser au plaisir qu’avaient ses deux la a se retrouver en cet instant… la séparation lorsque trop longue n’est bonne qu’as l’amour qui n’est pas fusionnel… soit a d’autre gens que ceux la.

Elle l’écouta ensuite, ne délaissant pas son regard, ou juste pour effleurer de ses prunelles ses lèvres sombres. Il dévoile au fil de ses paroles une vérité troublante. Ils changeant, non pas chacun de leurs cotés non, mais ils changeant au contacte de l’autre. Lui-même n’as plus rien à voir de l’elfe pédant et reniflant la prétention a pleins nez. Il reste un homme au visage glacé au public, mais même ainsi, il ne peut s’empêcher un sourire a sa femme. Une caresse sur la joue, ou un baiser chaste déposa sur sa joue ou son front. Ce qui en soit, c’est déjà une marque d’affection bien trop démonstrative pour son peuple qui devient peu à peu celui de l’hybride.

Ho oui, Dragan a changé, mais a la question qu’il pose ensuite, Révérie semble un peu plus songeuse. Elle-même avait changée, son corps avait gagnée en souplesse et en forme avec la grossesse. Sa musculature bien que toujours présente était plus fine et nerveuse que jamais. Mais il n’y avait pas que physiquement qu’elle avait changée, son esprit lui aussi avait évoluée en un sans qui lui restait étrange. Elle qui n’avait vécu que pour la guerre, vivait à présent pour l’amour et avait été jusqu’as donné la vie alors qu’on ne lui avait appris qu’as donné la mort. Alors… regrettait ’elle ?

« Non, pas une fois je n’ai regrettée quoi que se soit… ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Le changement est une continuité de la vie. Il faut évoluer pour s’adapter et vivre avec une personne comme toi, ne peux que me donner une raison de changer en bien.»

Elle prend ses mains dans les siennes, ses propres paumes caressant le dos des mains de l’aimé. Pui, dans un murmure que le souffle de sa propre respiration portait à oreille effilée de son tendre amour, elle osa reprendre en parole ce qu’il y avait eu un jour d’inscrit sur un simple morceau de papier, froissé a force d’être trop caressé et lu.

« Tu a toujours dit aimé mes mots, mais se sont toujours mes mots qui t’aiment, parce qu’ils viennent de mon cœur Mélindo. »

Cela a quelque chose de ridicule et d’incongrue de nommer « mon amant » celui qui est votre époux. Mais pas pour elle, pas plus qu’elle ne cessera un jour dévoiler ainsi ce qu’elle ressent pour lui. A quoi bon cacher ce qui est aussi visible que le nez au milieu de la figure ?

« C'est étrange, je me sent tellement légère a présent que je peux a nouveau sentir tes mains dans les miennes.»

Il se mit à rire à la réplique de Révérie. Oui, elle avait raison, il avait vraiment fait honte à son éducation et son sang en cédant à cette envie sexuelle complêtement incontrôlable! D'habitude, les elfes faisaient preuve d'un self control à toute épreuve mais là... Et bien, les dame elfiques aux formes graciles et aux manières raffinées ne mangeaient pas comme Révérie, ne se baignaient pas nues dans un lac, ne transpiraient pas la sensualité. Parce que les formes généreuses de l'hybride, disgracieuses pour les siens, l'avaient rendu fou. Une telle volupté, c'était presque indécent. Elle était différente des autres femmes qu'il avait croisé et c'était cette différence qui lui avait plus.

Déjà, elle avait fait montre d'un sacré caractère! Avec quelle audace elle lui avait répondu, mais en restant toujours parfaitement courtoise et se jouant des mots, mettant son esprit en alerte, à son plus grand ravissement. Comment aurait-il pu résister dés lors? Comment résister à un esprit aiguisé et une sensualité débordante? Oui, il avait craqué dans cette auberge, contre toute raison, contre toute logique. Lui, jeune noble de bonne famille, s'était compromis avec une moine au demi sang maudit. Mais il n'avait jamais regretté. Jamais. Quand bien même elle n'aurait pas été noble. Mais si tel avait été le cas, se seraient-ils séparés, car rien ne les retenait? Ou bien l'attirance aurait été la plus forte?

- "Rév, comment aurais-je pu te résister? Par les dieux, je n'avais jamais vu une telle femme. A la fois enfant et terriblement sensuelle. Et ta façon de manger... Ah, tu connais mon avis là dessus, et la sensation que ça me fait! Il faut être aveugle ou moine pour ne pas te désirer..."

Et il n'était ni l'un, ni l'autre. Elfe, mais homme.

- "Cela dit, tu ne t'es pas beaucoup débattu."

Il esquissa un demi sourire. Il se savait assez séduisant, peu de femmes auraient résisté à ses avances. Mais Rév n'avait eu que faire de son titre et de sa noblesse, si elle s'était donnée à lui, c'était pour lui, pas pour ce qu'il représentait.

- "C'est idiot, mais quelques fois, je me demande où nous serions aujourd'hui si tu n'avais pas été la fille de Rima. T'aurais-je laisser repartir? Redevenir une anonyme? Je ne pense pas, j'étais déjà attaché à toi..."

Il réflechissait à voix haute. Oui, il s'était vite attaché à elle, c'était un fait indéniable et indiscutable. Ah Arcamenel, comme tu as d'étranges desseins. D'ailleurs, n'avaient-ils pas rencontré sa gardienne? Etait-ce un signe?

- "Oh, je ne t'ai pas appris tant de choses que cela, tu as de l'audace..."

De l'audace que beaucoup de femmes elfes n'ont pas et qui avait prit Dragan totalement au dépourvu. Surpris oui, mais agréablement. Rien que de repenser aux caresses qu'elle lui avait octroyé, il sentait son sang s'échauffer. D'ailleurs, rien que de reparler de tout cela réveillait sa libido endormie par la douleur depuis trop longtemps. Rév était là, toujours aussi belle et désirable et il ne l'avait pas vu pendant des semaines. Idiot.

Il se remit à sourire alors qu'elle avouait qu'elle ne regrettait pas les changements opérés chez elle. Lui non plus. Elle avait toujours une langue acérée si on l'énervait, toujours l'esprit combatif. La moine était toujours là, la barde aussi. Mais la mère et l'épouse les supplantaient simplement pour le moment. Lui, il s'était fait moins froid et arrogant, moins à cheval sur le protocole aussi. Certes, il n'avait jamais hésité à quitter le palais ou Ardamir pour partir à l'aventure, mais quand il reprenait son rôle de Marquis, il le jouait à la perfection. Sauf que quand Révérie était là, le masque se fissurait légèrement. Elle-même était plus douce. Son corps avait des formes encores plus épanouies.

Elle s'empara de ses mains et lui murmura quelques mots à l'oreille qui le firent sourire de nouveau, en même temps que son corps s'émouvait de ce murmure sensuel. Il était vraiment en manque. La voix un peu trop rauque, il répliqua à mi voix :

- "Et moi, j'ai très envie qu'elles caressent autre chose que tes mains mon amour."

Cette fois, son visage avait une expression espiègle, alors qu'il se faisait charmeur. Sa bouche vint se poser contre le cou de la jeune femme, l'embrassant avec chaleur, avant de descendre lentement vers la clavicule, écartant l'étoffe au passage.

- "Je t'ai délaissé trop longtemps... Tout mon être te réclame."

Il lui fallait de l'amour, de la tendresse, son corps contre le sien, unis de nouveau. Anàrion était mort, Illydril était morte, il ne pourrait plus rien y faire. Il était vivant, il avait une femme aimante et des enfants magnifiques. La vie n'était pas juste, mais elle était ainsi et il fallait en profiter tant que cela durerait. La roue tournait si vite...

Comme elle adorait l’entendre parler ainsi d’elle, la flatter et la rassurer sur ce qu’il pensait d’elle et de ses charmes. L’appellation enfant lui fit lever un sourcil, puis vint le coté sensuelle. Comment pouvait’ elle être les deux ? Aujourd’hui encore le reflet que les miroirs lui renvoyaient était ceux d’une femme jeune, le visage encore marqué par l’esprit juvénile de l’elfe. Pourtant j’avais plus de quatre vingt ans… mais non, je restais une femme encore enfant malgré la naissance des petits et mon mariage. Pour une humaine, je ne devais pas paraître avoir plus de seize années…

Il revenait aussi sur sa façon de manger, aujourd’hui encore la voir déguster légume, fruit ou viande le mettait dans un état second… c’était sans doute pour ça qu’il évitait soigneusement de la regarder fourer sensuellement les aliments entre ses lèvres charnues. Il m’avoua même savoir qui pouvait résister à tel vision de supplice et de luxure… un aveugle ou un moine. Forcément, cela fut accueillit par un de ses rires à demi retenue.

« Voyons Monseigneur Tiril, je vous croyais l’esprit bien plus fort et votre résistance plus grande que cela. Vos penchants pour le beau sexe étaient donc vrais ! »

Mais voila qu’as son tour il se fait espiègle, lui glissant une vérité qui ne manque pas de la faire rire.

« Oui j’avoue… mais qui aurais pu dire non en croisant ton regard brulant de désir ? En sentant le poids de ton corps au dessus du mien ? Je n’aurais pas pu et je n’ai pas eu la force de te rejetée… bien au contraire. »

Il se confia à sa femme d’un étrange sujet que l’esprit de la belle n’avait jamais effleuré. Que se serait’ il passer si jamais elle n’avait été noble, une jeune marquise de bonne famille et de belle naissance. Elle ne dit mot, laissant son esprit vagabonder pour chercher une réponse. Aurait’ il été jusqu’as avoir une amante ? Ou pire, jusqu’as prendre pour femme une roturière métisse… nul doute que la situation serais autrement plus difficile que celle qui est actuellement la leur. Pourtant… elle su que quelque soit les difficultés, elle n’aurait pas pu l’oublier.

« Je ne sais moi-même si j’aurais pu me séparer de toi… savoir que mon cœur est possédé par un homme que je n’aurais jamais pu aimer au grand jour sans lui infliger la honte d’aimer une vas nue pied. Pourtant… je crois que je me serais battue pour avoir ce droit. Le droit d’écouter mon cœur et non mon esprit.»

Dit ainsi c‘était beau, mais si cela avait été le cas, la beauté de sa phrase aurait été souillée par la douleur d’un combat perdu d’avance. Il lui fait alors à nouveau oublié ses sombres pensées, lui avouant qu’il n’avait pas eu beaucoup à lui apprendre, l’audace de la métisse ayant fait beaucoup. Inutile de précisée que la belle ne semblait pas s’offusquer des propos de son époux et bien au contraire, fini par lui murmurer quelque mots dans le plus grand secret de sa voix modulée pour n’être qu’un souffle.

Ses mains dans la siennes, elle lui confia sa joie d’as nouveau pouvoir les tenir mais voila qu’il lui parle d’une voix qui ne laisse aucun doute. Plus sombre, plus charmeuse… son regard et son sourire s’y accorde alors qu’il avoue son envie de caresser autre chose que ses mains, aussi douce soit t’elle. Ses yeux s’arrondir alors qu’il vint déposer ses lèvres avec douceur dans son cou, embrassant sa gorge alors que d’une voix faussement indignée elle répliquait.

« Voyons, Dragan… tu… tu ne vas toute de même pas... Maintenant?! »

Comme si elle avait eu envie de l’empêchée, elle posa ses mains sur ses épaules, mais loin de le repoussée, elle crispe ses doigts sur l’étoffe alors qu’il lui apporte sa réponse de manière presque trop brute pour un elfe… mais naturel pour Révérie.

« Je devrais t’en vouloir… tu me délaisse pendant des semaines et voila que… tu me désir à peine t’es tu rendu compte que tu ne pouvais pas vivre sans moi. »

Elle étirait la gorge, glissant ses doigts dans ses cheveux argent alors qu’elle retrouvait avec un plaisir indéniable la sensation du flot argenté. Combien de fois avait’ elle dénouée les liens de cuir pour pouvoir glisser ainsi ses doigts ? Un nombre de fois incalculable et jamais Dragan n’avait bronché.

« Mais loin de m’en offusquée… je m’en trouve rassurée. »

Oui, forcément, cela prouvait qu’il l’aimait encore comme un fou, assez pour la vouloir à un moment de la journée incongrue quand les elfes ne font cela qu’une fois la nuit tombée. Il avait même délaissé son bureau et sa paperasse… Là était Dragan, l’amoureux fou et irréfléchi qu’elle avait pris pour époux.

« Cette nuit… ne me fais pas languir de te présence… je ne dors bien, que dans tes bras… Dragan. »

Si je voulais lui résistée, j’ai perdu. Je sens déjà ma poitrine se soulever anormalement, mon corps être brulant et surtout, cette impression enivrante de bien être.

- "Mais bien sûr qu'ils étaient vrais! Il n'y a pas de fumée sans feu madame la Marquise..."

Oh elle pouvait bien se moquer de lui va! Il était clair qu'il s'était comporté comme le dernier des humains à brûler de désir comme ça pour elle! Et il continuait dans cette voie en plus... Il était un étrange paradoxe. Il avait l'apparence froide et hautaine des elfes, c'était un fait, mais finalement, il ne l'était pas tant que ça. D'abord, il avait eu un tempaérément relativement passionné, qu'il avait tenté d'assouvir avec maintes demoiselles, sans jamais se trouver satisfait. La satisfaction, il l'avait trouvé avec Révérie. Dés lors, elle n'avait pas eu à craindre une infidélité de son époux. Bien que jeune célibataire inconstant autrefois, il n'en restait pas moins elfe qui ne se liait que pour la vie.

- "Hélas, je ne suis qu'un homme faible, prisonnier de vos charmes ma chère. Tout en vous brise ma volonté. Quel terrible pouvoir vous avez là..."

Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas plaisanté, qu'il n'avait pas ainsi jouer avec son épouse. Il se rendit alors compte, de façon brutale, que cela lui manquait énormément. Cet esprit léger et malicieux, cette complicité propre aux amis de toujours.

- "Cela dit, je suis heureux d'apprendre que tu es prisonnière de mon charme comme je suis esclave des tiens."

Il n'y avait aucune explication. C'était juste la magie d'une étrange alchimie. Ils étaient fait pour se rencontrer, se plaire et vivre ensemble à jamais. Il était des âmes qui avaient le droit à cette chance. Ils étaient des privilégiés et Arcamenel s'était montré généreux avec eux. En espérant qu'un jour, il ne vienne réclamer son du pour tant de bonté. Le dieu de l'amour ne faisait jamais rien par hasard.

- "Oui, je pense que tu te serais battue. Et j'aurais pu renier mon titre pour rester avec toi."

Oui, il en aurait été capable. Malgré les enjeux.

- "Mais là, Serindë aurait vraiment fait une attaque."

Il en plaisante. Mais sa soeur ainée n'apprécie toujours pas son épouse. Elle s'est calmée avec la naissance des enfants et n'est plus ouvertement hostile. Ses paroles ne sont plus des attaques vipérines. Mais elle ignore Révérie, lui battant froid et ne se contentant que de la plus stricte des politesses. C'est mieux que rien, mais ce n'est encore pas le rêve.

Mais le jeu se fait moins léger et plus brûlant. Les sens du jeune elfes sont éléctrisés alors qu'elle lui tient la main. Non, ce chaste contact ne lui suffit pas, loin de là. Audacieux, il lui fait comprendre qu'il veut plus et elle s'offusque... Comédie que tout cela, elle est déjà offerte.

- "Oui, maintenant."

Ses yeux de glace se sont assombris, son timbre de voix se fait plus rauque. Révérie s'agrippe à lui. Il dévore son cou, alors qu'elle le lui offre pleinment et glisse ses mains fines dans ses cheveux d'argent, libérant ses cheveux de toute entrave. Ses paroles le font s'arrêter un instant. A-t-il tort de penser qu'elle lui a pardonné? Non, il la connait trop bien et la phrase suivant le lui confirme.

- "Rév, ne doute jamais de l'amour que je te porte. Quand bien même mon comportement le reflète bien mal. Tu as comblé la moitié de mon âme détruite par la mort de ma soeur. Il n'y a qu'avec toi que je suis entier. Ne doute jamais."

Elle susurre quelques mots relatifs à la prochaine nuit. Cela le fait sourire alors qu'il s'empare de ses lèvres.

- "Cette nuit, je serais là et pourrais te regarder dormir. Et toutes les nuits qui suivront. Je ne me lasse pas de ce spectacle."

Il la taquine à moitié. Il sait bien qu'elle est un peu jalouse de dormir autant par rapport à lui et qu'elle se trouve affreuse au réveil. Mais ce sommeil de plomb, il ne le connait pas, ne le connaitra jamais, alors cela le fascine.

- "Veux-tu que je te laisse et revienne cette nuit?"

Il plaisante. Mais il aurait l'air fin si elle disait oui. parce que la violence de son désir ne fait aucun doute et devoir repartir dans un tel état serait une sacrée punition. Une puniton qu'il aurait amplement mérité. Révérie irait-elle jusqu'à taire son propre désir pour se venger?

Il lui demande de ne jamais douter, ce a quoi un sourire radieux s’étira sur ses lèvres charnues et rosées par le baiser.

« Je n’ai jamais douté Mélindo… Jamais.»

Elle lui murmure sa crainte de ne pas avoir ses bras pour la nuit même… mais bien sur il balaye cette crainte et pire, il la perturbe et la fait piquer un fard, ses joues s’empourprant avec une violence rare. Il le sait, il se joue d’elle et de sa réaction sans la moindre hésitation.

« Arrête Dragan… tu sais très bien que ça me gêne toujours de me dire que tu ne dors pas et que tu m’admires alors que j’ai la bougeotte. Je sais que tu me trouves belle les yeux gonflés de sommeil et les cheveux en fouillis mais moi je trouve cela… presque trop… perturbant. »

Ho elle n’ignore rien de cette étrange fascination qu’il a de la voir dormir. Elle sait qu’il affectionne son visage paisible, le petit sourire en coin que ses lèvres ont tendance à prendre dans le sommeil et cette place aux creux de son épaule qu’elle a tant de facilité a trouver. Il n’y avait que la ou elle pouvait espérer avoir une nuit de sommeil complète et réparatrice, sans le poids de ses larmes froides sur les draps au petit matin. Combien de fois lui avait-il confié son émoi ? Combien de fois s’était-elle réveillée pour rencontrer le regard bleu glace l’observant somme le trésor le plus précieux qui soit ? Comme si la lumière eu pu la faire fondre sur l’heure.

Mais alors que sa gêne est palpable, il lui pose une question à laquelle elle a une réaction plus que démesurée. Comment est ce donc possible ? Sa main se crispe sur son bras avec une célérité rare, c’est à peine si elle a elle-même vu son propre mouvement. Sa poigne sur le tissu se fait de fer et son regard cherche dans son visage la moindre trace de colère ou d’indifférence. Elle a peur, ses yeux la trahissent tout comme cette main qui n’arrive pas à se desserrer. Puis la voila qui rougit à nouveau, relâchant son emprise alors qu’elle recule d’un pas, ses mains fines et délicates, malgré les cicatrices affreusement visibles, passent dans ses cheveux. Le plancher de la chambre a l’air soudainement d’un intérêt dérangeant.

« Je… pardon… Si… si tu a des obligations… je… »

Ho Révérie, ce n’était qu’une plaisanterie, pourquoi ces larmes soudaines ? Cette peur soudaine d’être a nouveau délaissée ? Il a promis, il a dit qu’il y aurait changement alors pourquoi ? La métisse relève doucement le visage et se jette dans les bras de son mari, faisant abstraction de ses larmes et de tout le reste pour l’embrasser avec une passion folle. Elle encadre délicatement le visage de son amour de ses paumes soyeuses.

Elle hait soudainement sa robe, qui l’entrave dans ses mouvements. Oui, son armure lui aurait permit de sauter dans les bras de son époux, de lier ses jambes interminables contre son bassin et de se faire amazone dans ses bras. Mais elle devait porter corsage et dentelles… elle devait pour ne pas ternir d’avantage la réputation de son époux. Avoir épousé une métisse était déjà un fardeau bien suffisant au gout de la métisse.

« Dragan… ici… maintenant… aime moi avec toute cette fougue qui m’a manquée. »

Elle ose lui demander, elle ose quémander son amour comme si c’était la dernière minute qu’elle eut pu passer en compagnie de celui qui lui avait ravi le cœur en même temps qu’une partie d’elle. N’être entier qu’a deux, n’être comblé que par la présence de l’autre… voila a quoi ils s’étaient tout deux condamné avec amour. Et elle ne regrettait pas, rien de ce qu’elle avait vécu avec lui n’était digne de déception… rien.

Elle se fit plus entreprenante, repoussant inexorablement son mari vers le lit… mais y arriveraient-ils ? Non… elle en doutait soudainement.

Elle n'avait jamais douté. Vraiment? Même alors qu'il lui battait froid, anéantit par la mort de celui qu'il considérait comme son frère? Avait-elle comprit que cela ne changeait rien à ce qu'il éprouvait, qu'il ne savait juste plus comment le montrer? Oui, peut-être... N'importe qui pouvait voir qu'il était fou d'elle. Que ce soit il y a un an, aujourd'hui, ou dans cent ans.

Il ne peut s'empêcher de la taquiner bien sûr et un sourire fend son visage alors qu'il la voit rougir violemment. Oh il sait parfaitement que cela la dérange qu'il parle ainsi de son sommeil. Elle ne comprend pas qu'il puisse la trouver désirable alors qu'elle n'est pas à son avantage. Mais justement, dans l'abandon du sommeil, sa douceur ressort, sa vulnérabilité aussi. Et même s'il adore sa force, il aime pouvoir se dire qu'il peut la protéger. Parce qu'il est un homme, parce que tout homme pense souvent ainsi.

- "Et que veux-tu que je fasse d'autre pendant ce temps là hum?"

Et oui, pelotonnée contre lui, elle dort. Il ne bouge pas, pour ne pas la déranger, parce qu'elle se réveille tropf acilement quand il n'est pas là. Alors il ne peut que la regarder et réflechir. Oh, il ne s'en plaint pas le moins du monde et encore une fois, la question est posée d'un ton léger et plaisantin et non de façon à la faire culpabiliser parce qu'il ne fait rien d'autre en ettendant.

Par contre, il ne s'attend pas à la réaction violente de Révérie alors qu'il parler de repasser plus tard. Surpris, il la regarde s'accrocher à lui instinctivement, comme s'il allait se volatiliser. Leurs regards se rencontrent et il voit la peur déraisonnée de le perdre. Et il prend alors conscience du mal qu'il lui a fait, de cette fêlure qui s'est créée en son âme alors qu'il la délaissait. Son coeur se serre. Oh jamais il ne l'a vue aussi fragile qu'en cet instant, alors qu'elle se recule et s'excuse, génée de son comportement trop impulsif, de sa réaction démesurée.

- "Rév... Ma seule obligation c'est toi."

Finalement, elle perd toute réserve et se jette soudain sur lui. Le baiser est passionné et sauvage alors qu'elle implore qu'ils s'aiment maintenant. Elle le pousse vers le lit avec détermination.

- "Ici et maintenant..."

Il s'empare soudain d'elle et la prend dans ses bras, se dirigeant à grandes enjmabées vers le lit où il la dépose, l'embrassant avec ardeur dans la foulée, un genou sur le lit, ses mains commençant déjà à ôter à Rév ses vêtements qui sont de trop.

- "Je t'ai fais tellement de mal..."

Il remonte sa robe, glisse sa main sur sa cuisse, impatient. Il a du feu dans les veines, la tête qui bourdonne d'un désir trop lontemps inassouvi.

« Que tu… tu… je… ne sais pas.»

Qu’il quoi ? Qu’il dorme ? Cela lui était impossible. Sa méditation lui suffisait amplement quand elle, était totalement incapable de la pratiquer. Pas assez de sang elfe avait t-on dit. Elle pense plutôt qu’il n’y a que les elfes pour arriver à un tel stade de tranquillité. Ou quelque chose du genre. Toujours est-il qu’elle piqua un nouveau fard quand il avait prononcé ses mots et qu’elle avait du répondre quelque chose, tant bien que mal.

Puis vint sa plaisanterie qu’elle trouverait sans doute de mauvais gout plus tard, la blessa plus qu’elle n’aurait du et la voilà qui attrape sans retenue le bras de l’elfe de sa main de fer. Ses yeux ouverts en grand, son cœur battant la peur alors que finalement elle s’écarte. Non… elle n’aurait pas du agir ainsi, d’ailleurs je m’excuse pour de mauvaise raison. Sa voix à lui résonne dans son esprit, sa seule obligation… c’est elle ? Est-elle donc une obligation ? Une contrainte dans sa vie de tous les jours ?

Elle n’y tient plus, s’accrochant au cou de son aim" alors qu’elle l’embrasse. Ses propres mots lui échappent et sa fougue n’en est que plus grande. Elle veut savoir. Elle veut son contact rassurant et apaisant, son amour, sa présence tout simplement. Il confirme ses propos des plus intolérables pour un noble de son rang, un elfe de surcroit, mais peu importe les principes de la bienséance… elle n’as jamais été douée pour ça et Dragan pas plus qu’elle.

Sa peur s’envole alors qu’il la porte à présent, telle une princesse… princesse, c’est ce qu’elle sera d’ici peu, trop peu sans doute pour s’en rendre vraiment compte. Elle sent à peine qu’il la dépose sur les draps, posant genoux sur le lit alors qu’il l’embrasse comme si sa vie en dépendait. L’amour fou, fougueux du premier jour est toujours la… il ne les a jamais quitté et cela la rassure.

Les mains de l’apollon elfique glissent sur son corsage, faisant sauter les liens pour laisser à sa femme le plaisir de mieux respirer. Il retrousse ses jupons sans honte alors que sa main glisse le long de sa cuisse, la paume contre sa chair procurant des frissons depuis trop longtemps oubliés. Elle le regarde alors que ses mains glissent sur ses joues pour encadrer son visage. Il a murmuré quelque chose… ha oui.

« Alors fait moi oublier ce mal Dragan… efface tes erreurs de ma mémoire. »

Ses mains blanches glissent dans les cheveux argent de son compagnon, puis le long de sa mâchoire pour laisser courir ses doigts sur son cou. La paume contre sa clavicule, elle faisant déjà se séparer les fermoirs de métal ou dénouait les liens de cuir ou de tissus. Les mains glissaient le long de son torse, dévoilant millimètre par millimètre sa peau mate et dorée par le soleil plus que la plupart des siens. Une peau presque couleur chocolat, étrange pour un elfe n’est ce pas ?

Ses lèvres retrouvent les siennes avec fièvre, elle n’est donc pas la seule à bruler de désir ? Être si proche de la combustion spontanée a quelque chose d’irrationnel et pourtant, elle a véritablement l’impression que chaque goutte de son sang n’est que lave en fusion. La tunique est ouverte à présent et ses doigts fins et souples peuvent courir sur sa peau de glabre. Inutile de préciser qu’elle est comme toujours émerveillée de la différence de sa peau sombre a lui et de la sienne, si blanche, presque maladive. Elle est la nuit, blanche, pâle et maladive… comme beaucoup d’hybrides. Lui est le jour, doré, chaud et si lumineux.

- "Voilà, donc je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait, ne t'en déplaise."

Et toc. Il continuerait à la regarder dormir et à rencontrer son regard le matin, au réveil, lui, la surplombant légèrement, immobile et un sourire aux lèvres. Cela lui convenait tout à fait.

Il ne perçut pas l'hésitation de son épouse alors qu'il rétorquait qu'elle était sa seule obligation. S'il avait eu le pouvoir de lire dans les pensées, il aurait été atterré qu'elle puisse à ce point chercher à décortiquer ses paroles. Evidemment qu'elle n'était pas une obligation! Elle était sa priorité pour être plus exact.

Mais il ne s'apperçut de rien, juste de sa peur qu'il la délaisse de nouveau. Il la rassura en l'emportant dans ses bras et en la déposant sans rél ménagement sur le lit, pris d'une frénésie féroce de la couvrir d'amour et lui faire comprendre que rien n'avait changé : il ne l'abandonnerait jamais. JAMAIS.

Il s'excusa piètrement du mal qu'il avait fait en commençant à la dêvetir avec une hâte impatiente et elle ne nia pas. Non, elle confirma, mais lui donna un moyen de se rachcter, d'effacer les erreurs. C'était insoutenable de savoir qu'il l'avait blessé au point de la rendre di fragile et dépendante. Son estime de lui-même venait d'en prendre un sacré coup et il se faisait plus honte qu'autre chose alors qu'elle s'offrait si librement à lui. Il ne méritait pas un tel abandon, un tel pardon.

Mais plutôt que de s'arrêter et de s'auto flageller au risque de faire encore penser à Rév qu'il ne voulait plus d'elle, il redoubla d'ardeur, son souffle s'accélérant sensiblement, alors qu'il lui ôtait son corsage et libérait sa poitrine ronde et blanche, épanouie par la grossesse. De son côté, Rév ne restait pas inactive, loin de là. Elle ôta la riche tunique de son époux et dévoila sa chair brune à ses yeux, caressant sa peau douce de ses doigts légers et frais, lui arrachant un frisson de plaisir. Ses lèvres avides s'emparèrent de la poitrine tendue de désir, s'amusant de sa langue à la faire gémir.

- "Je compte bien tout te faire oublier... sauf moi."

Sa main se glissa vers l'entrejambe de la métisse, s'aventurant dans une zone qui lui était totalement réservée. Le supplice de Rév ne faisait que commencer.

Dans ses bras protecteurs et aimants, elle ne doit peser en tout et pour tout pas plus lourd qu’une plume. Il ne semble faire aucun effort alors qu’il la dépose amoureusement sur les draps, son regard fièvreux alors qu’il dévoile son corps. Mais il n’y a pas que ça, elle a vu quelque chose de plus dans cette étrange ébullition que le sang de Dragan semblait subir. Quelque chose n’allait pas mais elle était incapable de mettre le doigt dessus… elle était incapable de lire dans ses yeux pleins de désir les tourments de son époux. Comment aurait-elle su qu’il se morfondait intérieurement des fissures qu’il avait ouvertes dans son cœur ?

Ses lèvres sur sa poitrine la forcent à se tendre. Les vêtements s’écartent, les caresses se prolongent et elle retrouve cette étrange impression de bien être. Pourtant son ventre lui donne l’impression de dépasser les températures que la bienséance ne devrait pas permettre. Chaque contact de sa main lui brule la chair, provoquant un frisson qui ne devrait plus exister. Trop sensible pense t-elle alors que son souffle se perd déjà et se saccade malgré elle. Mais malgré ses efforts pour tenter de ne pas dévoiler les réactions de son corps, elle sent plus qu’elle ne voit sa poitrine se soulever de manière perdue, son souffle se transformant en gémissement.

Sa voix la fait doucement sourire, ses mots lui échappent pourtant à demi alors qu’il les prononce d’une voix sensuelle. Comment sa voix peut-elle être aussi parfaite ? Chantante malgré l’assombrissement provoqué par son désir. Il parle en elfe bien sur, sachant qu'elle parle aussi bien que lui cette langue. Mais il n’y a pas que ce phrasé qui fait manquer un battement à son cœur, sa façon de la dire avec une telle ferveur, tellement d’amour… ça n’existe que dans les contes de fées… mais n’est’-il pas son prince charmant depuis toujours ?

« Quand… bien même… je… je le… voudrais… je… suis… incapable de… de t’oublier. »

Comme c’est difficile de former une phrase. Elle ne reconnait pas sa propre voix qui monte à une vitesse effrayante dans les sons haut perchés de sa voix chantante. Comme c’est difficile de lui répondre alors qu’il joue comme un musicien de son corps. Son souffle l'abandonne et elle ne cherche pas à le retenir, pas plus que son cœur qui s’emballe dans sa poitrine, menaçant à chaque battement puisant de sortir de sa poitrine.

Ses mains venaient se perdre dans les draps, se crispant de chaque coté de son visage alors que ses cuisses s’écartaient pour s’offrir un peu plus a Dragan. Une de ses mains quitta les draps pour venir se poser sur ses joues, confirmant par cette sensation brulante qu’elle devait être rouge comme jamais. Fermant les yeux alors qu’elle se tend un peu plus, sa main quitte sa peau de neige soyeuse pour celle, sombre de son époux. Ses doigts voguent sur la ligne de sa mâchoire pendant que ses paupières éclosent pour observer les prunelles bleu glace.

De la mâchoire, sa main remonte le long de sa joue, passant sur la paupière alors qu’elle fait des pieds et des mains pour se contenir un peu pour enfin enfouir ses doigts dans ses cheveux et l’attirer à elle. Ses lèvres, elle ne veut que dévorer ses lèvres en cet instant. La crainte s’envole en même temps que les caresses de Dragan se jouent d’elle, en même temps que ses lèvres butinent sa peau fiévreuse.

« Dragan… Je t’aime. »

Murmure contre sa bouche, vérité offerte alors qu’elle ferme ses paupières pour profiter de la chaleur et de la douceur de ses lèvres.

Si complices, si complémentaires et pourtant, si incapables de voir les blessures de l'autre, les regrets, les remoers, les peurs... Révérie qui se pensait une contrainte pour lui, qui songeait trop souvent qu'elle n'était pas forçément digne de lui de par ses manières et lui qui culpabilisait de l'avoir tant blessée de par son indifférence. Et pourtant, aucun des deux époux ne songeait à parler de ses pensées à l'autre, les jugeant ridicules, ou voulant les oublier. Effort dérisoire.

Avec une impatience tout sauf feinte, il la déshabille, il l'embrasse, il allume un brasier. Elle se tort sous ses caresses, se retient, finit par perdre la bataille. Quel bonheur que de se rendre compte qu'on est encore capable d'émouvoir sa femme comme au premier jour! Quel bonheur de s'apperçevoir que le temps n'a pas usé leur passion. Il se retrouve propulsé plus un an et demi en arrière, dans cette petite chambre d'auberge, alors qu'il la lutine et la fait gémir. Alors qu'il découvre que cette fille magnifique sin indécemment vêtue était verge de toute intrusion.

Les gémissements étouffés de sa compagne sont un stimulant puissant. Son coeur qui bat la chamade, sa respiration saccadé, tout autant de petits indices qui l'enivrent. Lui-même n'est plus tout à fait maître de son corps et de ses réactions. Sa voix lui échappe, son timbre le trahit. Sa voix mélodieuse se fait plus basse. C'est la sincérité et la passion qui tranpercent. C'est l'amour inconditionnel. Un tel sentiment ne se lit que dans les contes, mais pourtant, il unit sûrement les deux amants... les deux époux. Au delà d'une alliance, pas d'obligation, juste le plaisir de s'aimer, de se donner l'un à l'autre. La voix saccadée de Rév lui parvient et il sourit malgré lui.

- "Je sais."

Ses paroles pourraient sembler arrogantes, mais elle straduisent simplement une certitude : elle ressent, ce qu'il ressent. Incapable de l'oublier, elle est nichée dans son coeur, dans sa tête, coule dans ses veines.

La voix de sa compagne s'envole dans les aigus alors que les digues de contrôle d'elle-même se rompent. Sa voix dérape, la trahit, résonne. Qu'importe! Que le monde entier sache qu'il honore son épouse et l'aime comme un fou! Réflexion choquante pour les elfes, naturelle pour lui. Les doigts de la belle se crispent sur les draps, ses jambes s'écartent et se replient pour l'acceuillir. Comme elle est belle, ainsi en souffrance. Exquise souffrance d'ailleurs.

Il se fait artiste, et arrache des gémissements comme un barde joue de sa lyre. Sa langue, ses lèvres, ses mains, tout est un instrument soigneusement maîtrisé pour donner la plus belle des symphonies. Il sent les doigts de Rév effleure sa peau, caresser son visage, s'enfouir dans la masse argentée de ses cheveux. Elle l'attire à elle et lui murmure qu'elle l'aime. Il sourit et l'embrasse.

- "Je me consume d'amour pour toi, Rév. Cela a toujours été et sera toujours."

Il l'embrasse et scelle ainsi ses paroles, alors qu'il pénètre en elle sans excès de douceur et lui montre toute l'étendue du brasier qui le consume. Il a du mal à modérer ses ardeurs, mais il s'y force, pour faire durer le plaisir encore un peu.

Elle ne prend pas mal ses mots, elle le connaît trop et ne l’entend plus assez pour vraiment discerner chaque syllabe qu’il eu pu prononcer. Peu importe, il reste le timbre désespérément amoureux de son amant. Seules les nuances hypotoniques des basses de ses cordes vocales sont importantes. Son souffle alors qu’il le murmure, chaud, non brulant littéralement lorsqu’il caresse sa peau.

Alors que la sienne déraille, tressaute dans les aigues, chante pour lui une mélodie qu’il est le seul capable de lui extirper. Il n’a toujours été que l’unique, le premier homme qui la fit femme et elle le sait aujourd’hui, il sera aussi le dernier. Aucun autre n’eut le droit de faire vibrer la barde, d’aimer la femme, de combler l’amante. Son corps, son cœur, son âme lui appartiennent, il en est le gardien même si la douleur lui a fait oublier un temps ce devoir.

Mais il la retrouve, tout autant qu’il retrouve les plaisirs qui sont les leurs. Il la fait se trahir, elle oublie sa retenue déjà bien délicate pour se laisser aller à dévoiler le plaisir qu’il lui fait ressentir. Peu importe qui l’entendra, peu importe les conséquences tant qu’il reste près d’elle, tant qu’il ne la quitte plus pour la délaisser. Egoïste pensée mais pourtant, elle aime à croire que cette pensée est partagée… non, elle le sait avec une certitude soudaine et déconcertante alors qu’elle l’embrasse.

Ses lèvres contre les siennes, elle apprécie son souffle, sa chaleur, la caresse aussi douce que brutale de ses lèvres. Ses gémissements s’étouffent, se noient dans le baiser alors qu’elle brule de l’intérieur à présent. Contre ses lèvres elle avoue, elle dévoile une vérité qu’il connaît mais dont elle a besoin de lui faire part. Il lui dévoile son propre cœur et elle étreint sa nuque de ses bras, l’attirant un peu plus alors qu’il vient au dessus d’elle.

Il les unit, arrachant un nouveau cri mélodique alors qu’elle renverse son visage en arrière, dévoilant sa gorge blanche et délicate. Quand a-t-il… A quel moment a t-il perdu le reste de sa tunique ? Est-elle donc si perdue que la voila qui en oublie ses gestes ? Peu importe car déjà, lentement, son corps contre le sien imprègne un mouvement qui lui rappelle étrangement la caresse de l’eau. Il est léger contre elle, ondulant avec le feu et la passion en lui sans pour autant se brusquer.

Sa peau sombre caresse la sienne si claire, le mouvement ressemble alors à une danse, folie sans nom dans la lumière d’une chambre. Lentement, leur peau se fait moite, pourtant, elle était persuadée que chaque goutte de leurs corps se serait évaporée tant elle brulait à cet instant. Mais non, ils ne prennent pas feu, du moins pas extérieurement.

Combien de temps ? Elle ne le sait pas, mais peu importe, la voila qui se cambre, qui se tord alors que ses mains se crispent dans les draps, jusqu’à en faire devenir blanches ses articulations. Son souffla se coupe un instant et une nouvelle mélodie lui échappe alors qu’elle atteint le plaisir divin, avec lui, une harmonie qui lui avait tant manquée. L’esprit, le cœur… et maintenant le corps. Elle s’écroule, le corps soudainement émoussé et faible alors qu’elle retrouve cette étrange façon qu’ils ont toujours eu de raisonner en symbiose.

Sa respiration est perdue, son souffle ne revient pas alors que sa poitrine tressaute sous les battements de son cœur au rythme erratique. Elle redresse sa main, posant cette dernière sur la peau brulante et humide de son amour. L’oubli… divine euphorie, paisible bonheur alors qu’elle se sent encore flotter dans une demi conscience étrange.

« Dragan… je… je suis heureuse de t’avoir retrouvé. Ce n’est pas un rêve n’est ce pas ?»

Un fin sourire étire lentement le coin de ses lèvres alors qu’elle le regarde, le regard aussi épris qu’au premier jour.

Cette gorge blanche qu'elle lui offre alors qu'il les unit, il la dévore littéralement. Si chaque baiser était un feu, elle serait brûlée sur chaque parcelle de cette peau blanche qu'il embrasse avec dévotion. Les coups de reins sont de plus en plus saccadés et lui-même éprouve des difficultés à retenir ses gémissements qui montent à l'aune de son désir.

Oh cette osmose, cette harmonie, comment a-t-il pu s'en priver? Comment a-t-il pu s'amputer lui-même d'une partie de son âtre en refusant que Rév entre dans sa douleur et y mette un baume cicatrisant? Quel idiot... Il a eu tout faux, sur toute la ligne. Se murer c'était les faire souffrir tous les deux, s'ouvrir, ne souffrir que seul. Et pour elle, il aurait du avoir le courage de souffrir seul, de la préserver. Il avait été en dessous de tout, il se faisait horreur par cette lâcheté qui ne lui ressemblait pas.

Il se rachèterait auprès d'elle, auprès de Rima aussi, qui avait du voir cette crise dans le couple. Le commandant, non pardon, le régent désormais, était quelqu'un de fin et d'intuitif et il connaissait trop les tourtereaux pour ne rien avoir remarqué.

Nouveau déchainement des sens alors qu'il se tend subitement et laisse échapper le gémissement accompagnant la délivrance. Rév fait de même. Etrange symbiose alors qu'ils atteignent l'orgasme simultanément. Une seconde magique devient éternité, le temps s'arrête...

Il reprend son cours alors qu'il quitte Rév, roulant sur la côté, haletant et le corps légèrement humide. Sa respiration s'harmonise avec celle de Révérie, et il l'acceuille volontiers près de lui.

- "Un rêve implique un réveil et un retour à une réalité morne, c'est ça?"

Il se fait joueur et vient lui embrasser les cheveux avec amour, tout en murmurant :

- "Alors non, ce n'est pas un rêve, il n'y a aucun réveil morne à redouter."

Il se mit sur le côté, un coude sur le lit, le menton dans sa paume alors que sa main vient caresser les courbes pleines de Révérie. Un sourire étira ses lèvres, taquin :

- "En plus, il n'y aura qu'à demander au reste du palais..."

Les cris de Révérie n'étaient pas forçément très discrets. Mais peut-être qu'ils n'avaient pas passé les limites de la chambre? Cependant, il s'amusait à la taquiner avec ça, le regard brillant, beaucoup moins froid que d'ordinaire.

- "Hum, t'ai-je déjà dis que tu étais magnifique et irrésistible?"

Oui, un bon million de fois, mais qu'importe, il voulait la convaincre...

L’émoi de la passion qui fut telle celle qui les consuma eu tôt fait d’embraser les terres elfes si il eu été lâché en un tel feu ardant. Brulure, soudain plaisir puis cette étrange impression de voler loin au dessus des nuages. Le souffle revient, les idées et les doutes aussi hélas. L’esprit retrouve avec une lenteur pourtant trop rapide aux gouts de la métisse, peu a peu ses fonctions, la brume de bien être se dissipe bien plus lentement quand a elle.

Sa voix encore éblouit, elle murmure, demande presque pleine d’espoirs si il ne s’agit pas d’un rêve. Il répond par une question hélas, lui demandant si un rêve signifie à la réalité morne. Une déception en somme… Alors doucement, alors qu’elle vient nicher son visage contre le creux de son épaule, elle acquiesce de la tête, sans prononcer un mot de plus. Son regard est aimant, pleins d’espoirs quand a la répondre alors qu’il dépose un baiser sur la flot blanc de ses cheveux.

La réponse étire ses lèvres charnues en un sourire comblé. Les doutes disparaissent, effaçant les failles qui avaient été si douloureuse en son cœur. Pas de singe, il n’y avait pas de réveil horriblement douloureux, que son amour et sa présence. Un long soupir échappa des lèvres de la métisse alors qu’il se redressait contre elle, posant son menton dans sa paume alors qu’elle le regardait intriguée. Sa main se mit à courir sur son corps souple, délicat et aux formes pourtant tellement généreuse pour une elfe.

Nouvelle véritée qu’il lance amusé alors que la belle cherche a retrouvé encore sa voix. Il suffit de demander a QUI ?! Les yeux de l’hybride s’ouvrir en grand alors qu’elle s’empourpra avec une violence rare. Le sang lui montait aux joue, ses doigts se posant sur ses dernières elle parla d’une voix encore difficilement chantante, sans doute a cause de ses fameux cris qu’elle avait poussé avec tant de liberté.

« Le… le reste du Palais ?! N’abuse tu donc pas ? Ho amour je n’ai pas pu crier aussi fort tout de même ! »

Combien elle avait tord, il était sans doute impossible que dans l’heure qui vienne tout les serviteurs ne soit pas déjà au courant. Demain, se serait une rumeur de plus sur le dos du fameux couple déjà tellement critiqué ou adoré. Il va mieux… un peu… doucement elle en oublie sa honte et lève sa main timide vers le visage de son amant. Il la regarde, admire d’une certaine façon et ses propos confirme la pensée de la belle.

« Oui… souvent, mais tu a le droit de me le dire encore. »

Elle se redresse, venant voler un baiser léger du bout des lèvres, le sang commençant à quitter ses joues.

« T’ai-je dis combien tu es beau, désirable et surtout, combien tes yeux sont un tourment pour moi ? J’ai l’impression de pouvoir m’y noyer éternellement. »

Elle dépose son front contre son cou, respirant le parfum de sa peau.

« Tu m’as tellement manqué Dragan. »

Un sourire illumine son visage, elle vas déjà tellement mieux.

«Mélindo... si tu n'étais pas mon mari... je te demanderai de m'épouser sur l'heure.»