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 A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)

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Hadjirah Saliha Lahidi
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MessageSujet: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeLun 19 Jan 2009 - 10:37

(le post commence avec Soren et Hadjirah, ensuite rejoints pas Lomah, puis Elvira plus tard, avec PM d'invitation pour intervenir!)

Hadjirah était au château depuis quelques jours à peine, et elle avait déjà décrété qu'il s'agissait du pire endroit au monde.
Elle détestait tout ce qui s'y trouvait, Lomah y compris, pour avoir accepté de traîner son charmant fessier jusqu'à la mission offerte par le très brillant par son absence Trystan.

La secrétaire ne supportait pas de ne pouvoir avoir les choses en main que dans la suite qui leur avait été allouée. Elle ne supportait pas la façon qu'avaient les domestiques de faire leur chambre, ni les talents des chefs cuisiniers, encore moins les tenues des soubrettes, et elle se serait damnée pour verser du poison dans les repas de ces satanés jardiniers qui avaient sûrement appris à tailler les rosiers dans des écoles de gueux.

Et par dessus tout, Hadjirah fulminait à l'idée de ne pas être présente en permanence à la baronnie de Fenice. Nul dout que Karin devait courir la campagne plutôt que de faire ses récitations, et que le coin droit de la cheminée ne serait pas impeccablement récuré !

Oh, oui, Hadjirah détestait le château, ses habitants, le pays tout entier, et les autres peuples dans la foulée.

Elle n'avait pas tardé à se tailler une réputation à la hauteur de sa chère baronne en terme d'antipatie, mais pour des raisons différentes. On ne l'approchait pas, on ne lui parlait pas, et celà lui allait impeccablement. A la limite, si ses contemporains avaient même pu aller habiter ailleurs, elle aurait trouvé celà parfait.

La secréataire glaciale inspirait néanmoins un goût amer de gâchis dans l'esprit de la gent' masculine du château. Insaisissable et psychorigique, son comportement contrastait tristement avec son allure indéniable. Elle aurait pu être flamboyante, à la cour. Elle aurait pu ravir les libertins. Mais elle trainait la réputation d'être la plus improbable pucelle du pays, et restait parfois au coeur de conversations interloquées. Car son nom n'était pas sans en rappeler un autre... Lahidi... Le patronyme de la désormais célèbre bras droit de l'une des plus réputées tenancières de bordel en Diantra... D'ici à faire le rapprochement entre deux femmes à la peau sombre et aux allures exotiques...

Elle n'en avait cure. C'était un avantage de plus pour se tenir la tête hors de cette insupportable fange qui se mouvait autour du pouvoir.


Quoiqu'il en soit, ce matin là, Hadjirah avait explosé. Deux fois. Elle avait du dire deux fois la même chose à l'une des petites servantes des cuisines. Elle avait du se répéter ! Par tous les dieux, démons, et autres entités ridiculement innexistantes mais ô combien défoulantes à invoquer, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder la minuscule éprouvette de sa patience !

Elle était descendue, le talon claquant les dalles marbrées des couloirs du palais, et s'était arrêtée aux portes des cuisines, imposante dans sa colère glacée et immobile.

Le couloir retentissait maintenant de sa voix éraillée aux accents lointains :
"Deux fois ! Bon sang, je vous l'ai dit deux fois ! Je ne veux pas de vos satanés mélanges ! Si je vous demande de l'eau chaude, ça n'est pas pour la voir arriver souillée avec vos mauvaises herbes ! Je la veux pure de vos expériences culinaires ratées !"

Recroquevillées, la regardant comme le diable en personne, les déléguées aux cuisines matinales encaissaient sans mot dire, priant tous les dieux, les Cinq et tous les autres qui pourraient les entendre, de faire repartir dans son domaine cette secrétaire aux accents de tyran :
"Si vous n'êtes pas capables de vous atteler à des tâches aussi simples, je ne veux plus vous voir poser un seul de vos pieds innutiles dans nos chambres !"

Elle referma la porte à la volée, et fit volte face, ré empruntant le couloir en sens inverse, le visage fermé.

Si quelqu'un était passé par là en cet instant, nul doute qu'il eut peut entendre ses remontrances emportées.

La secrétaire de Fenice avait encore frappé...
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Soren de Scylla
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 9:29

A mon grand dam, je n'allais pas bien, ces derniers temps.
Mon chaton vous l'aurais dit, je dormais peu, et mal. Mon sommeil était agité par de mauvais rêves et je passais de longs moments de ma journée à broyer du noir, chose que je ne supportais pas et qui ne me ressemblait aucunement. Du coup, je devenais gentimment excécrable et évitais tout contact avec ce qui aurait pût m'irriter davantage, soit une bonne partie de la cour. Par le fait, nulle demoiselle à la croupe généreuse dans mon lit et pas plus de troussage à la sauvette dans un des jardins où dans un recoin de couloir. Pour résumer, je n'étais pas moi-même.
Je ne cernais pas vraiment mon problème, c'était tout de même un comble ! Je pensais que c'était surtout parce que je ne me plaisais aucunement à la cour et que je me rendais compte petit à petit. Toutes ces vipères prêtes à se mordre entre elles, ces hypocrisies continuelles et ces faux-semblant...Rien de tout ça n'était pour moi, qui aimait la franchise et la vie des basses-classes. Et avec mes cours prodigués aux soldats, j'avais de moins en moins le temps d'aller me pavaner dans le vieux Diantra et donc de décompresser. J'aurais vendu l'âme du premier venu pour une soirée dans un bordel de la capitale ! Fort heuresement, Elvira n'était jamais bien loin pour me rappeller à mes bons souvenirs de ses si élégantes façons...

Ce matin là, j'avais eu du mal à me tirer de mon lit. Les rêves que j'y avais fait avaient été... Curieux. Une nuit endiablée à avec un sac d'épice en plein désert, tandis que mon chaton m'attachait les poignets à l'aide d'un ruban de cuir issu d'un corset qui avait servi à maintenir les seins outrageusement gonflés de Lillianna... Allez comprendre, surtout au réveil. Grommelant, je me passais la main sur le visage quand je sentis le frottement familier sur mon visage. Le lacet de cuir qui me faisais depuis huit ans office de bracelet se rapellait à moi. Je l'oubliais toujours, mais ce matin là, j'eus l'impression qu'il n'y avait que lui. Je restais quelques instants silencieux, les yeux rivés dessus. Puis enfin, je trouvais l'activité qui allait m'occuper sur cette journée de repos tant méritée et attendue depuis une bonne semaine. J'avais prévu d'emmener Elvira dans la campagne pour certaines raisons qui s'expliqueraient une rapière d'entraînement à la main, mais j'avais le temps. Nous ne devions partir que dans le milieu d'aprés-midi. Et à vrai dire, mon objectif était tout autre et une fois que l'idée fût bien ancrée dans mes méninges, il ne fût plus question de quoi que ce soit d'autre.


Tandis que je me débarbouillait avec attention, nu comme une ver dans mes appartements, je faisais le point sur mon petit défi personel de la journée.
Les jeunes gens de la cour et quelques soldats ne parlaient que d'elles deux, en ce moment. Il y avait quelques jours de cela étaient arrivée à la cour deux femmes qui éclaboussaient les autres de leur côté "je t'en mets plein la vue" et de leurs généreux décoltés. De parfaites petites nobles sorties du moule de la bourgeoisie, le genre qu'Elvira aimerait noyer dans son fichu tonneau d'huile.
Mais d'aprés ce que j'avais entendu, il y avait matière à profiter. L'une des deux était rousse et d'aprés mes sources plus brûlante que les brasiers de l'Enfer (pour ce qu'on en disait, vous savez comment sont les hommes entre eux) tandis que sa compagne était tout le contraire. Un véritable baquet de glace, dure et froide. De ce genre de femmes qui refrènent les envies les plus ardentes d'un regard implacable et d'une réplique plus tranchante que le plus travaillé des aciers. Et d'aprés la rumeur, une chevelure à la couleur de la nuit et une peau à la curieuse teinte assombrie par un trop-plein de soleil, le tout monté sur un corps taillé d'une main de maître et forcément mis en valeur de la meilleure des façons.
Une femme inacessible aux courbes parfaites ? Un parfait défi pour Soren de Scylla ! Il ne serait pas dit que celle çi m'échapperait, et que je n'arriverais pas à entraîner la fameuse rousse dans mon sillage. Si tout les prétendants s'y étaient cassés les dents, mon prestige n'en serait que plus grand encore.
Aaah.... Rien que cette idée suffisait à me remettre en selle. Pourtant, quelques interrogations demeuraient, comme je m'en souvenais tandis que j'enfilais mon pantalon noir et mes cuissardes.
Cette femme de glace avait quelque chose d'intriguant hormis sa couleur de peau peu commun dans nos contrées. Son nom, paraissait il, était identique à celui de ma chère Selma.


Selma, c'était tout une histoire. Tenancière du Boudoir de Charnelle aux côtés de cette dernière, j'avais eu à de nombreuses reprises affaire à elle. Et croyez le où pas, longtemps elle me résista. Jamais femme ne m'avait tant épuisé lors d'étreintes sportives ! Il m'avait fallut du temps pour enfin tenir la distance (et une certaine somme que j'avais d'ailleurs mis un certain temps à rembourser). A présent, je ne la voyais plus que trés rarement, mais j'avais pour habitude de visiter le Boudoir pour donner mon avis sur telle où telle fille et de papoter avec Selma. De son "élève", j'avais acquis le staut d'égal. Et ses leçons diverses me servirent bien des fois, croyez le bien. Je portais à Selma un intêret bien spécial et elle restait mon petit coin de soleil lors des tempêtes.
Tout ça pour dire quoi, me direz vous ? Pour dire que cette même Selma se nommait Lahidi.... Tout comme la Pucelle du Grand Nord du château. Deux femmes à la peau évoquant les terres du sud, l'une à une bonne place à la cour et l'autre à la tête du meilleur des bordels de Diantra.... Je me demandais si il y avait lien à y voir. Comment une femme enflammée comme Selma pourrait avoir à faire avec son parfait contraire ? Ca semblait bien stupide.
Mais cette peau, je l'avais déjà rencontrée, et pas avec Selma. Un certain matin, il y avait de cela huit années. Bah, une simple coïncidence. Oui, c'était sûrement ça.


J'étais enfin habillé et avait terminé mes reflexions silencieuses. Il ne me restait qu'a passer à la ceinture ma fidèle rapière et ma tenue serait parfaite, comme je m'y employais toujours. Prêt à aller briser la Glace, au figuré comme au propre.
Vérifiant une dernière fois ma tenue, je m'aperçus qu'Elvira n'était plus dans les appartements. Où diable traînait elle encore ? Qu'importait, elle avait sa liberté et aucun compte à me rendre, aprés tout. Tant qu'elle était à l'heure cet aprés-midi....


Jettant un dernier regard sur mon bracelet avec une curieuse sensation au fond de l'estomac, j'avais quitté mes appartements pour prendre la directions des cuisines. On ne partait pas relever des défis improbables le ventre vide, surtout si il s'agissait de mettre le feu à une bloc de givre.
Mon moral remontait peu à peu, et mes oeillades à ces donzelles bien matinales qui arpentaient les couloirs ne cessaient de me remettre en selle. Qui que soit cette Lahidi, elle allait connaître Soren de Scylla dans toute sa superbe, Pucelle imprenable où pas ! Je ferais sauter cet hymen à la barbe de tout ces gamins de la cour au nez poudré et au collants blancs. On ne défiait pas l'Hirondelle, même si je me défiais moi-même.
Un insupportable sourire d'assurance se peignit sur mes lèvres tandis que je dévalais les couloirs, les inondant de mon humeur qui se faisait superbe.

Foutredieu ! La femme qui s'en prenait aux cuisinières avait un sacré caisson et un ton de voix à faire peur. Le personel du château ne devait rire tout les jours avec ce genre de personnage, odieux et sans patience aucune. Je l'avais entendu dès que j'eu tourné pour acceder aux portes de la cuisine et n'avait pas poussé celles çi, préférant écouter les remontrances salées qu'une femme visiblement de caractère dispensait avec ce talent qu'ont les rats pour répandre la peste.
Prudent, je n'étais pas entré et m'étais contenté de m'accouder contre un mur non loin, qui me donnait une vue toute relative sur l'entrée des cuisines. A peine de quoi apercevoir ce qui en sortirait, et encore ! A peîne jusqu'au fesses.... Ce qui m'allait parfaitement.
Sifflottant tranquillement un air d'opéra, j'attendais que le Dragon sorte de son antre pour aller m'emparer d'une pomme où deux et peut-être consoler quelques cuisinières sur leurs fourneaux. Mais ce qui sortit des cuisines d'un pas rapide et sec qui avait refermé les portes avec autant de grâce qu'un nain imbibé de mauvais vin n'avait rien d'un dragon. Vu le derrière qu'elle m'avait exposé, cela aurait été sacrilège que de la comparer à un animal, même mythique.
Mon sifflotement s'était tû à l'instant même où la porte s'était ouverte à la volée et j'étais prêt à parier que la chut de reins qui sortait de là ignorait jusqu'a ma présence. D'ailleurs, la sienne reléguait l'interet des cuissots de cuisinières loin derrière... Avant de m'attaquer à la Pucelle Imprenable, je comptais bien tâter de la bourgeoise furibonde. Le tout était de trouver le bon angle d'attaque.
Me relevant de mon mur, je fis quelques pas dans le couloirs, sur les talons de notre dragon au fessier de compétition. Parfaitement dans son dos, je n'avais vu que sur son délicat derrière et sa cascade de cheveux couleur aile de corbeau, somme toute assez secondaire pour le coup.
Un raclement de gorge pour amorcer ma présence et ne pas la surprendre, et j'entrais en scène.


- Et bien, ma Dame.... Ces pauvres cuisinières ont essuyé une bien grosse colère ! Aprés cela, j'espère que vous gardez un peu d'énergie pour...hm... Les choses du quotidien.

Arriver comme un cheveux sur la soupe quand le moment n'est pas le bon ? Ce n'était pas une tare, mes amis. Juste un art à cultiver, comme je le faisais en braquant mes yeux lunaires sur le déhanché de ma compagne de corridor, guettant le moment où elle se retournerait pour ne pas me faire surprendre en délicate contemplation.
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Hadjirah Saliha Lahidi
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 10:41

Ooooh non... Non, ça n'était pas une bonne journée ! Absolument pas !
D'une part, Lomah introuvable ce matin. Lilianna n'avait pas cru si bien dire, lorsqu'elle s'inquiétait de la voir garder le lit ! Ensuite, ces incapables de soubrettes. Et pour finir, qui s'amusait à écharper un air de musique à peu près respectable en le sifflant sans vergogne ?

Hadjirah ne fit qu'accélérer le pas sous le coup d'une colère explosive qui l'avait envahie par vagues successives. Depuis ce matin, quelque chose n'allait pas. Un pressentiment ? Une impression étrange ? Elle avait horeurs que les choses aillent de travers, alors quand ce travers s'emparait de ses intuitions, c'était encore pire.

Soudainement, la dernière vague aux allures de raz de marée fit déborder ses dernieres capacités à se contenir. Un pas accélérant derrière elle, un râclement de gorge, et une phrase lâchée à la volée.

- Et bien, ma Dame.... Ces
pauvres cuisinières ont essuyé une bien grosse colère ! Aprés cela,
j'espère que vous gardez un peu d'énergie pour...hm... Les choses du
quotidien.


Hadjirah se figea, écarquillant les yeux, pinçant les lèvres. Soren n'aurait pas fait meilleur effet en entrant en scène en posant une main directement sur son fessier. Il en fallait moins à Hadjirah pour s'offusquer.

Elle grimaça pour elle même, le dos toujours tourné à l'intrus à la voix de velour. Oh, par les Cinq, elle détestait le velour ! Cette horrible matière impossible à ravoir si du vin venait s'y ficher !

"Au moins ces incapables auront essuyé quelque chose ! S'il faut compter sur elles pour faire preuve d'efficacité de leur propre chef, j'ai le temps de mourrir d'ennui en écoutant les boniments du premier cavaleur de passage!"

Il y avait décidément des raisons pour laquelle on regardait souvent Hadjirah passer, mais en silence. Et encore, généralement elle se contentait d'un mot glacial. Mais aujourd'hui, elle avait besoin de réfrigérer le royaume entier.

Elle fut tentée de continuer son chemin, mais quelque chose l'interrompit. L'odieuse sensation d'être observée. Et d'être observée sans détour !

Elle se retourna brusquement, faisant voler son épaisse chevelure dans le mouvement, entrainant un frou frou de sa robe aussi sombre que sa peau.

Elle planta son regard glacé dans celui de Soren. De quoi figer sur place les plus grands brasiers. Son nez busqué se plissa légèrement dans un mécontentement palpable :
"Vous n'avez pas mieux à faire que vous préoccuper de mon énergie ? Si vous..."

Elle plissa légèrement les yeux... Quelque chose était familier... Trop familier... Ces yeux de lune, elle avait rarement vu telle couleur. Et pourtant, elle se préoccupait de la couleur des yeux de tous, comme de chaque détail, pour ne rien oublier. Jamais.
"...cherchiez plutôt à vous rendre utile en me faisant plaisir, et en disparaissant de ma vue, je..."

Quelque chose n'allait pas. Quelque chose venait s'accrocher à ses souvenirs. A ses tripes... Et un peu plus bas. Elle avait toujours profité de son extraordinaire mémoire, talent naturel, mais cette fois, quelque chose s'insinuait dans son esprit. Elle aurait voulu oublier.

Elle continua sa phrase en baissant le ton sans s'en rendre compte:
"...vous en serait grée. J'ai à faire, puisque personne n'est capable de se rendre utile dans ce domainre. Si je veux pallier à..."

Elle parlait en le détaillant intensément du regard, sans détour ni gêne, son oeil inquisiteur le mettant presque à nu. Elle faisait toujours ainsi. Pour ne pas oublier. Mais chaque courbe de visage lui semblait dramatiquement familière. Différente, mais familière. Et ses cheveux d'argent, et...

Sa voix devint presque inperceptible:
"...L'incompétence ambiante, je n'ai pas le temps de..."

Ca lui revenait. Vraiment. Et ce n'était pas un visage, un regard, une mêche de cheveux, qui s'imposa soudainement en vision superposée à l'image de Soren de Scylla.

Ce fut autre chose.

Elle en oublia la fin de sa phrase et la laissa mourir dans un murmure. Les yeux écarquillés dans une attitude absolument immobile, elle regardait le maitre d'arme sans remuer, comme figée dans sa propre glace.

Le temps s'était suspendu dans son esprit, cette rencontre était trop improbable pour être réelle, il allait forcémment disparaitre d'une seconde à l'autre...
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Soren de Scylla
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 11:46

Moi, disparaitre devant un derrière comme celui çi ? Même pas en rêve !
Quoique. Notre dragon aux cheveux noirs et volants avait assurément de quoi refroidir les plus hardis pourceaux qui parcouraient les couloirs de pierre de ce bon vieux château fleurant la moisissure et la vieille sueur masquée par les parfums les plus coûteux. J'avais déjà essuyé quelques répliques assassines en début de conversation, mais alors là... Si j'avais eu un cahpeau, je le lui aurais tiré. Un ton plus cinglant que les vents d'hiver à faire mourir les brasiers de bas-ventres les plus courants. Mais n'était pas Soren de Scylla qui voulait. Et en lieu et place d'une remise en place qui aurait dû me freiner, je ne voyais que la stimulation du coup de cravache qui me poussait à entretenir cette réputation qui galopait à présent à la cour.
La belle (du moins le supposais-je) s'était arrêtée net pour m'octroyer ce coup de fouet qui aurait fait glapir le premier prétendant venu. Quant à moi, je trouvais fort à propos de la reprendre à la volée. Se taire devant une femme, aussi vindicative soit elle ? Il allait lui falloir compter que quelqu'un d'autre.


- Un cavaleur de passage ? Mais... Nous sommes seuls dans ce couloir, me semble t'il ? lui assenais-je un ton trés largement amusé dans la voix avant d'enchaîner Il faut apprendre aux ignorants dans tout les domaines. La première fois n'est pas toujours aisée...

Et mon regard ne cessait de la dévaler, cette chute de reins ! Foutredieu, j'aurais bien volontiers soulever tout ce lourd tissu pour me livrer à quelques tâtages explorateurs içi et maintenant, mais mon petit doigt me disait que cela risquait d'être quelque peu mal pris. Peu m'importait, ce n'était que partie remise à quelques minutes !
Je scrutais donc sans vergogne aucune, attendant qu'elle se retourne. Elles se retournent toujours, toujours ! Le plus souvent parce qu'elles ne peuvent décemment pas laisser un goujat les parcourir des yeux au vu et au su de tous, mais aussi parce qu'elles aiment lire qu'on apprécie ce qu'on regarde avec tant d'attention, quitte à feindre l'indignement.


Et vlan, ça ne manqua pas ! Dans un mouvement théatral que je n'aurais pas renié, elle vient à faire volte face, emportant robe et crinière corbeau dans un mouvement d'une certaine élégance qui n'était pas sans dénoter une certaine pointe d'agacement, au moins aussi imposant que la fontaine de la place du marché. Et nos regard plongèrent l'un dans l'autre, le sien essayant de faire baisser le mien. Peine perdue, mademoiselle à la peau couleur.... Couleur sombre ? Et ce nez qui se plissait tandis qu'elle parlait alors que je ne l'écoutait qu'a moitié, tandis que mon cerveau commencait à crépiter doucement sous les différentes connexion qui se faisaient entre mes différents hémisphères tandis que peu à peu je regardais ce visage, que je n'étais pas sans connaître, j'en étais sûr.
Tout en déblatérant un discours qui semblait l'interesser de moins en moins à chaque mots qui franchissait sa bouche, elle m'observait en silence tout comme je le faisais de mon côté. Et croyez bien que si petit à petit ses traits semblaient se décomposer, les miens les imitaient.
Ce visage vieilli par le temps mais toujours identique à lui-même, ce corps affirmé et superbe.... Cette masse de cheveux noirs qui contrastaient avec les miens si clairs... Ces yeux assassins mais pourtant si hypnotiques.... Foutredieu.... Ma raison me soufflait que j'aurais peut-être dû faire quelque chose plutôt que de rester planté là, agrémentant ce qui se dessinait dans mon esprit d'un haut haussement de sourcil surpris et interrogateur.
Cette femme qui me coupait le sifflet de par sa simple présence en face de moi, je la connaissais, bien que ce mot ait un sens trééééééés relatif dans la situation qui avait constitué notre rencontre. Car oui, je savais qui elle était. Et derrière elle s'était effacé le couloir, le château, tout. Derrière elle, la petite chambre sordide d'une auberge du bas-Diantra sur le sol de laquelle reposait un lacet de cuir. Derrière cette femme aux yeux ouverts plus rond que les seins de la baronne de Fénice, c'était un scène de mon passé qui s'était dessinée.
Une scène que je n'avais jamais oublié, qui avait laissé gravée dans ma mémoire la seule femme qui m'ait marqué le coeur à vif en quelques courtes minutes. Celle qui avait dessiné l'esquisse de celui que j'étais à présent....


- La tigresse de la cent onze....

Fûrent les seuls mots qui sortirent de ma bouche de façon audible. Foutredieu de funérailles ! Si quelqu'un était entré à ce moment précis, il n'aurait pas reconnu le sulfureux Maitre d'Armes et la redoutable secrétaire de Fénice. De nous il ne restait que les enfants que nous étions il y avait là huit ans.
Bébé Soren avait il grandi depuis qu'il se soit fait planté sur le pas de la porte ? En tout cas, j'essayais de reprendre les rênes, pour elle comme pour moi. Nous n'allions tout de même pas rester à nous regarder ainsi toute la prochaine heure ?
Cherchant maladroitement à reprendre mon habituelle prestance, je ne parvins qu'a faire résonner ceci dans le corridor :


- Tu... Tu es bien rentrée, l'autre matin ?

Comme si entre ces deux moments clés de ma vie il ne s'était écoulé que quelques heures. Avais-je attendu ce moment de retrouvailles, où l'avais-je toujours un peu redouté ? Je n'en savais foutrement rien, tout comme j'étais incapable de décrire ces sentiments qui se battaient dans mon crâne, et ce frissonnement que je ressentais de façon trés lointaine me parcourir l'entrejambe....
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Lomah Locura de Fenice
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 12:23

Hadjirah était intenable.
La vie de château était d'une claustrophobie sans borne pour la pauvre secrétaire déracinée de son petit monde orchestré au millimètre près. Alors Lomah lui passait ses colères, la laissant faire ses griffes sur la domesticaille du palais comme un bon vieux sofa neuf. Elle n'avait jamais su tenir parfaitement un rôle de composition. C'était le seul échec de sa patiente éducation. Lomah avait modelé sa compagne avec un doigté de maitre sculpteur... et elle avait fait merveille. Néanmoins, la jolie orientale n'arrivait jamais complètement à renier sa nature profonde. Il lui fallait pouvoir respirer de temps en temps.

Tempêter en faisait partie.

Le matin était son heure favorite pour écraser les cuisinières comme de la porcelaine fine projetée à terre. Mais à présent, son petit passe-temps avait du prendre fin et elle allait pouvoir partir à sa recherche.

Elle poussa un soupir et repoussa le plateau de son petit déjeuner. Magdalen et Varsovie préparèrent leur maitresse pour une journée de paresse printanière dans un nuage virevoltant de poudre : un maquillage léger, une pointe de parfum sur la poitrine et aux poignets, et une robe simple mais de bon goût en soie jaune et corsé vestonné de rayures rouge sur lit crème.


A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) 16064946if0

Elle enfila ses escarpin rouges favori et s'enfonça dans les couloirs de l'Aile de la Reine avec une mine de gamine à la recherche d'un nouveau terrain de jeu. Elle ne croisa personne, mais trouva sa secrétaire comme à l'accoutumée dans le couloir menant au ventre des fourneaux et du quartier des domestiques. Elle semblait en pleine concertation cinglante avec un valet de pied... enfin ce qui lui sembla, les serviteurs se ressemblent tous et sont d'un commun !

Elle arriva à pas comptés derrière Hadjirah et lui glissa soudain les mains autours de la taille se hissant par surprise sur la pointe des pieds jusqu'à son cou pour lui déposer un baiser provocateur :


- Trouvée ! Vilaine, vilaine petite secrétaire trop matinale pour moi !

Petite ? Hadjirah faisait facilement une tête de plus que la jolie rouquine aux yeux verts acides qui l'enlaçait de manière si familièrement équivoque. La nouvelle venue était en tout point d'une beauté incomparable, sophistiquée, même au naturel, et diablement pétillante, à l'exact opposé de celle qu'elle serait contre elle. Semblant ignorer le regard glacé de reproche de cette dernière la Baronne esquissa un sourire amusé envers Soren sans lâcher sa prise.

- A-t-elle fini de vous martyriser mon cher ? Ne prenez pas garde à ses mignons petit coup de griffes, c'est un chaton qu'il faut savoir apprivoiser par le bon bout !

Elle ponctua sa tirade moqueuse d'un rire perlé avant de s'attarder sur le jeune homme en face d'elles : Beau à n'en pas douter, dans l'éclat de ses plus belles années mais l'air légèrement hagard. A cause de son petit glaçon ? En voilà une donnée intéressante.

- Mais je vois que ta nouvelle pelote de laine est loin des bouts de ficelles avec lesquelles tu as l'habitude de jouer, ma chérie. Comment ce nomme cette nouvelle source de ton courroux ?
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Hadjirah Saliha Lahidi
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 13:19

- Tu... Tu es bien rentrée, l'autre matin ?

Hadjirah avait eu la sensation d’être brusquement projetée dans le passé, tirée en arrière par les cheveux jusqu’à cette chambre crasseuse baignée dans une lumière matinale.

« …Oui… »

C’est le seul mot qui avait réussi à franchir le seuil de ses lèvres. Une preuve plus probante que n’importe quelle autre confirmation : c’était bien elle.

Elle n’entendit par Lomah arriver. Pourtant, la secrétaire aux aguets avait un talent naturel pour déjouer les pièges de son encombrante baronne, mais cette fois ci, elle sursauta plus que de coutume, brusquement arrachée à sa perplexité.

Des bras autour de sa taille, un baiser contre son cou, une tirade moqueuse. Hadjirah inspira brusquement, comme une nageuse remontant à la surface, s’emplissant du parfum familier de Lomah.

En situation normale, Hadjirah se serait dégagée avec une fermeté contenue, air pincé et moue réprobatrice, ne supportant pas ces marques d’affection en public – sans s’avouer qu’elles éclairaient parfois sa journée.

Mais elle ne bougea pas, fixant Soren d’un air aisément qualifiable d’ahuri. Fascinant spectacle que ces deux femmes si différentes et si proches. Comme un bloc de glace lêché par les flammes de l’enfer diffusant leurs parfums conjoints, ce tableau éclatait comme une évidence aux yeux de n’importe quel spectateur ayant entendu parler des deux femmes une fois dans sa vie. S’il ne s’agissait pas de la baronne de Fénice et de son insaisissable secrétaire, elles avaient des sosies.


Lomah continua ses questions taquines, avec le peu d’innocence dont elle était capable :

Mais je vois que ta nouvelle pelote de laine est loin des bouts de ficelles avec lesquelles tu as l'habitude de jouer, ma chérie. Comment ce nomme cette nouvelle source de ton courroux ?

« Soren… ? »

C’était une question plus qu’une réponse. Une façon d’effacer le dernier doute… Hadjirah réalisa qu’elle n’avait jamais prononcé ce nom devant personne. Elle avait même essayé de le faire disparaître de sa mémoire trop acérée. Sans succès… Il ressurgissait aujourd’hui dans toute sa superbe.

Elle se raidit un peu plus, secouant la tête comme pour sortir d’un mauvais rêve, cherchant à retrouver de l’assurance dans son regard où la perplexité avait fait place à l’incrédulité.
« Mais qu’est ce que tu fais là ?! »

Depuis quand Hadjirah avait elle tutoyé quelqu’un d’autre que Lomah et Karin ? Non, depuis quand avait elle posé une question dont l’intérêt allait au delà de la froide politesse ?

Elle en revint à Lomah, dont elle était restée trop proche pour que tout aille bien :
« C’est… »

Elle s’empourpra brusquement, pour en revenir une fois de plus à Soren, qui attirait son regard comme un aimant. Pourquoi diable ne voulait il pas disparaître ? Il était bien un mirage, non ?

Elle ne put pas finir la phrase adressée à sa baronne, ne trouvant aucun moyen de l’achever de façon ni incorrecte, ni ridicule.

Elle était prise en étaux entre sa flamboyante baronne à la curiosité échaudée, et l’homme dont la seule vue emplissait son esprit de souvenirs qu’elle n’arrivait pas à endiguer.

Hadjirah avait vu la mort, avait côtoyé la guerre, avait torturé avec froideur.

Elle pouvait tout affronter.

Mais rien ne l’avait préparée à ça.
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Soren de Scylla
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 14:15

Il me fallait un électro-choc.
Quelque chose de puissant, comme une gifle retentissante où une rapière dégainée pour m'occire. Mais bien évidemment, il ne se passait jamais rien de tel dans la vraie vie. C'était bon pour les histoire romancée, ça ! Si j'avais été un personnage fictif à ce moment là, je crois que j'en aurais voulu à mon auteur de me mettre dans pareille situation. Imaginez : Moi, Soren de Scylla, incapable de placer un mot face à une femme, et tout aussi incapable de decider quoi faire. Désastreux spectacle qui aurait tôt fait de ruiner mon nom et la réputation que j'avais construit avec tant d'acharnement durant ces huit longues années.


Pourtant, même cela passait aprés le simple fait de la retrouver. Que devais-je faire ? Le baise-main ? M'incliner légèrement ? Où la prendre dans mes bras ? Peut-être simplement la saluer comme la première des ribaudes et filer, conservant prestance et classe ? Foutredieu, je n'en savais rien !
Au moins, elle me répondit. Et par l'affirmative, m'apportant l'inutile preuve de son identité. Au fond de moi, je savais parfaitement qu'elle n'était ni fantôme, ni apparition ni sosie. Elle était ma tigresse aux effluves d'épices dont j'ignorais jusqu'au simple prénom.J'en étais sûr et rien, absolument rien n'aurait pût me faire prétendre au contraire.


Nous aurions tout aussi bien pût continuer à nous regarder d'ahuri à ahuri, mais ce qui semblait être une tornade de bonne humeur rousse vint prendre une place dans cette scène qui n'était aucunement la sienne. Peut-être tiquais-je alors qu'elle s'approchait de la Tigresse pour l'étreindre et lui laisser un baiser doux ? Possible, mais ce ne fût pas conscient. Un reflexe pur et simple, tant je considérais qu'elle n'avait rien à faire ici. J'aurais voulu que cette femme laisse ce tête à tête à ses seuls protagonistes. N'y voyez nulle jalousie, mais uniquement de l'agacement pur et simple. Ce moment était à nous et qui qu'elle fût, sa place n'était pas là.
J'aurais pût la gratifier d'une réplique à faire sauter sa poudre, mais je m'en abstins. A vrai dire, je lui accordais un regard parfaitement dédaigneux avant de quitter ses profonds yeux verts, qui m'évoquèrent rapidement quelque chose, sans que je cherche à savoir quoi. Dans ce couloir et dans cette scène, il n'y avait de place que pour la demoiselle de la Cent-onze. Je n'aurais permis à personne de m'ôter ces quelques instants, aussi indécis soient-ils.
Elle prononca mon nom, comme pour s'assurer que j'y répondrais, chose que je ne manquais pas de faire, d'une voix calme et douce, d'où mes prétentions et assurances habituelles étaient en fuite.


- Oui... Oui, c'est bien ça.

Alors mon nom lui était resté malgré tout ? Malgré le fait qu'elle m'ait fuit comme la peste pour ne jamais chercher à me revoir ? Je lui avais donc laissé un souvenir, quel qu'il fût. Au fond de moi, je l'espérais bon mais me gardait bien de me l'avouer.
Quand elle me demanda ce que je faisais là, je ne trouvais rien de mieux à répondre qu'un simple


- Je... Je venais simplement chercher une pomme où deux dans les cuisines...

Je fûs bien tenté de lui retourner la question, mais elle sembla enfin réaliser la présence de cette femme pendue à sa taille. Me sembla t'il qu'elle chercha à lui expliquer qui j'étais sans toutefois y parvenir.
Au moins, l'intervention de cet inconnue impolie avait eu du bon, puisque l'entrée d'une femme au généreux décolté avait eu le bon goût de faire rugir la bête en moi, même timidement. Je me râclais la gorge pour reprendre un timbre de circonstances et commençais à parler, ne pouvant absolument pas me résoudre à quitter ces superbes yeux d'un bleu d'azur.


- La pelote de laine s'appelle Soren de Scylla et se trouve être le Maître d'Armes de ce tas de pierres.

Parler me faisait peu à peu retrouver mes moyens, même si face à ma tigresse je n'en menait pas large. Mais il fallait bien que l'un de nous se décide enfin à bouger, non ? Et même si pour le moment j'avais du mal à être moi-même, j'espérais intérieurement que la rousse ne m'échaufferait pas trop l'esprit. J'avais déjà assez à faire avec les retrouvailles qui se jouaient là.... Une fois encore, mon regard lunaire se perdit béatement dans les yeux de la femme du sud.

- ...Et je suis.... Ravi.... De te revoir. Quoi que tu puisse en penser.

Un simple sourire, voilà ce qui ponctua ma phrase. Un sourire simple mais plus francs que tout ceux que j'avais accordés depuis bien des lustres. Un sourire honnête, doux et simple.
Oh, vu la vitesse à laquelle elle m'avait quitté ce fameux matin, je n'étais pas sans me douter que je risquais fort bien de foncer dans un mur. Mais tant pis, au moins j'aurais dis ce que je considérait être important.
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 15:14

- "Tu ?"

Lomah regarda Soren avec un mépris plus que palpable : il était là piquant et corrosif comme le vert de ses pupilles dardées sur le bellâtre.

- "Tu"... répéta-t-elle avec une moue de dégoût. Qui êtes vous pour oser tutoyer ce qui m'appartient. Auriez vous la folie d'imaginer que vous les avez pour acquises ?

La baronne se plaça entre Hadjirah et lui. Tout dans son ton démontrait la froide colère. En réalité, elle se fichait éperdument de ce crétin endimanché venu ronger sa pomme. Elle ne supportait juste pas qu'on s'approprie SON Hadjirah de la sorte.
Lomah Locura de Fenice n'était pas femme à prêter ses affaires. Elle veillait jalousement sur ses conquêtes et possessions. Hadjirah était le joyaux de sa collection, son œuvre la plus réussie, son âme damnée. Elle l'avait façonnée tant et si bien qu'elle savait cette fleur d'hiver incapable de survivre sans l'habile jardinier qu'elle était. Du moins le croyait-elle. Ce tutoiement était aux yeux de la flamboyante baronne un acte délibéré et certifié de vol des plus éhonté.

Mais dans le fond , le doute se mit percer un trou dans son masque si savamment poli. Hadjirah ne pouvait pas lui avoir caché quelque chose. Pas à elle ?


- Vous êtes donc ce "Soren" là... Le fameux trousseurs de gueuses, le coureur de jouvencelles, l'affamé aux braies trop pleine. Soyez agréable de ne pas salir de vos tutoiements infâmes ce que vous ne pourrez toucher que des yeux.

La déferlante avait été brusque , sans aucun indice de prémices de tempête. Maintenant que la bourrasque était passée, le silence coi des deux anciens amants emplissait l'air. Lomah haussa un sourcil et fit d'une voix posée parfaitement antithétique avec le terrible typhon précédent :

- Hé bien, Maitre d'arme qu'attendez-vous pour vous quérir de vos pommes en cuisine ? Ne restez pas là, NOUS devons circuler...
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Hadjirah Saliha Lahidi
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 16:08

Ravi de la revoir ? Elle n'eut pas le temps de répondre, une tempête s'était déchainée en la personne de Lomah. Une tempête inattendue, tranchant avec le badinage attendu de la baronne face à un si charmant interlocuteur...

Hadjirah se sentit paniquer intérieurement. La présence de Soren, la soudaine volée de jalousie possessive d'une Lomah n'ayant pas toutes les cartes en main... Que pourrait elle comprendre ? Comment lui expliquer sans qu'elle n'explose avant la fin ? Et Hadjirah n'avait pas envie d'expliquer quoique ce soit, comment poser des mots sur la situation ? Elle aurait préféré être écartelée vive !

Mais la flamme vivace de son âme soeur crépitait déjà :

- Qui êtes vous pour oser tutoyer ce qui m'appartient. Auriez vous la folie d'imaginer que vous les avez pour acquises ?

"Lomah..."
Elle ne l'écoutait pas, hors d'elle.
Hadjirah n'avait finalement jamais réalisé, ni entendu de la voix de Lomah, à quel point celle ci la considérait comme sienne... La secrétaire n'avait rien contre la situation, et n'avait jamais dérogé à sa règle de ne laisser personne l'approcher. Une idée sournoise s'insinua dans son esprit, lui soufflant qu'elle aurait du le faire, si cela poussait sa baronne à se dévoiler un peu plus ainsi.
Mais le résultat lui inspirait autant de satisfaction que de terreur...

- Vous êtes donc ce "Soren" là... Le fameux trousseurs de gueuses, le coureur de jouvencelles, l'affamé aux braies trop pleine. Soyez agréable de ne pas salir de vos tutoiements infâmes ce que vous ne pourrez toucher que des yeux.

"Lomah?"

Non, elle ne l'écoutait vraiment pas... Les rouages ralentis de son esprit firent lentement la relation entre la réputation sulfureuse de Soren le nouveau maître d'arme - dont les réactives espionnes n'avaient pas tardé à se renseigner sur les prouesses - et le jeune Soren laissé penaud sur un pas de porte sans avoir pu le révéler le quart de ses raisons de l'avoir rejoint puis abandonné...

La dernière phrase de Lomah fit l'effet d'un électrochoc, et la ramena directement à la réalité. Si elle ne faisait rien, elle pourrait continuer à garder pour elle les méandres de la fameuse nuit... Faire passer Soren pour un affabulateur s'il insistait ? S'offusquer même ! Satisfaire Lomah...

Mais pour cela, il lui faudrait dans un même élan balayer sans scrupule un homme qu'elle n'avait déjà que trop utilisé... Et surtout mentir à sa baronne. Jusqu'à aujourd'hui, ce mensonge n'avait été qu'un silence mutin, un refus de répondre à des questions sous entendues. Une dissimulation ouverte, dont Lomah était consciente au point d'avoir cessé de questionner depuis bien longtemps.

Hadjirah était à deux doigts de passer au mensonge volontaire.

- Hé bien, Maitre d'arme qu'attendez-vous pour vous quérir de vos pommes en cuisine ? Ne restez pas là, NOUS devons circuler...

"Lomah !"

Hadjirah avait haussé le ton, avec un peu plus de panique dans la voix qu'elle ne l'aurait voulu.

Elle posa une main sur l'épaule de sa baronne, pour se placer à côté d'elle avec fermeté, et se retrouver à nouveau face à Soren.
Elle ressera machinalement ses doigts sur l'étoffe du vêtement de Lomah. Pour se raccrocher à quelque chose ? Ou pour l'empêcher de s'enfuir, peut être ?

Elle regarda Soren, cherchant à rassembler ses idées. Bon sang ! Elle n'aurait pas pu tomber sur un autre que ce fameux libertin ? Fallait il que chaque petite faiblesse se transforme systématiquement en imbroglio indépêtrable ?

"Ravi de me revoir..." Oui, elle en était restée là... : "Je n'en pensais rien du tout ! Tout au plus que je te serais sortie de la tête, ou que nous nous ignorerions au détour d'un chemin sans vraiment nous reconnaître... bon sang! Maître d'arme ? Tu vis ici?"

La question ressemblait plus à une façon de s'ancrer dans la tête ce coup du sort. Elle ne chercha pas à rattraper un vouvoiement. Pas pour plaire à Lomah. Elle n'avait pas décidé de se laisser glisser dans la simplicité du mensonge.

Elle en revint à Lomah, reprenant conscience, mais rongée d'inquiétude :
"Lomah..." Elle avait rarement autant prononcé son nom en si peu de temps : "Si je pars maintenant, je le recroiserai forcémment, s'il vit ici. Je ne vais pas passer mes journées à raser les murs, alors..."

Elle se retourna vers Soren, dardant son regard de glace sur lui. Des yeux un peu trop expressifs pour elle, un peu trop concernés par la situation. Où était partie sa nonchalance blasée ?
"...Autant mettre les choses au clair plus vite, pour le bien de tout le monde, n'est ce pas ?"

Elle reprenait cependant de l'assurance. Une fois jetée dans le piège à loup et sans possibilité de reculer, elle n'avait plus qu'à se redresser. Comme elle l'avait fait des années auparavant, dans un lit et sans vêtements cependant, elle passa de la stupeur affolée à la droiture assurée.

Elle en revint à sa bouillante baronne :
"Il ne se permet d'être familier que parcequ'il m'a reconnue, c'est la deuxième fois que nous nous rencontrons et..."

Hadjirah se figea un instant, consciente qu'elle ne faisait qu'aggraver les choses. Elle tendit brusquement une main presque accusatrice vers Soren :
"Ha bon sang, c'est lui qui a... hrm... Chassé ma soeur, tu comprends?!"

Gardant sa main levée dans les airs, elle baissa ses doigts pour garder seulement son index levé en direction de Soren comme une préceptrice autoritaire:
"Je t'expliquerai... Enfin non, je ne t'expliquerai pas, mais ça n'est pas important, et ça n'est pas un reproche !"

Elle s'était placée entre les deux sans s'en rendre compte.

Elle expira comme si elle venait de courir un marathon, tiraillée entre une multitude de pensées - bienvenues pour chasser certains souvenirs ceci dit.

Elle relâcha enfin l'épaule de Lomah, dans un frisson inquiet. Elle oscillait entre la culpabilité, et la colère de devoir se sentir coupable sans raison.

Elle lâcha dans un soupir :
"Au moins il n'est pas devenu un bourgeois chauve et ventripotent dont j'aurais à rougir."

Elle retrouvait peu à peu sa verve et sa franchise...

Il n'était pas vraiment prudent de signifier, dans la situation actuelle, que Soren n'était pas - si - déplaisant, en étant à la limite de l'auto congratulation sur sa seule conquête...

Mais même dans la pire des situations, Hadjirah restait elle même, à prendre un plaisir masochiste à plonger ses mains dans les flammes de son insupportable âme soeur.

Et quitte à ne pas mentir, autant prouver jusqu'au bout qu'elle n'avait rien à cacher de plus...
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 18:07

Trés bien.... La rouquine voulait donc monter au créneau ?
Sûrement avait elle l'habitude des moutons de la cour, s'écrasant devant ses caprices et autres colères. Pour la peine, la voilà qui était mal tombée, car je ne comptais pas baisser la tête devant quiconque, fusse une femme réactive et volcanique. De plus, s'adresser à moi sur ce ton était une parfaite façon de m'énerver gentimment. Et même son décolté savamment mis en valeur n'aurait sû éviter cela.
Reprenant du poil de la bête plus vite qu'il n'en aurait fallut pour le dire, je quittais à regret le regard d'azur pour plonger dans ce curieusement familier regard vert émeraude. Laissant de côté la question qui me trottait dans la tête, à savoir "où avais-je déjà croisé pareille paire d'yeux ?" j'entrepris de répondre à la vindicative compagne de ma chère tigresse sur le même ton froid qu'elle avait employé.


- Qui je suis, je vous l'ai dis, me semble t'il. Alors avant d'hausser la voix, écoutez donc ce qui a été dit. Cela nous épargnera vos questions inutiles.
Que m'importait sa colère, et qu'espérait elle faire en se dressant tel un ridicule rempart entre la femme du sud et moi ? Nous séparer dans l'espoir de prendre le monopole d'une scène où elle n'avait aucun rôle ?
Mon regard ne cilla aucunement devant le sien pourtant si colérique tandis que la tigresse psalmodiait ce qui semblait être le prénom de la rouquine. Lomah... Oh, cette fameuse Lomah qui faisait tant jaser gardes, soldats et noblions ? J'allais réaliser autre chose quand cette fameuse parfumeuse évoqua ma réputation. Encore une fois, je n'étais pas passé inaperçu, visiblement. Tant mieux, puisque c'était ce que j'avais toujours recherché. Un petit sourire en coin narquois et satisfait passa donc sur mes lèvres avant que je lui réponde du tac au tac.


- Ma dame, bien que l'intêret que vous me portiez semble tout à fait entier, veillez à modérer vos propos. Vous n'êtes visiblement pas au fait de tout les tenants de l'histoire et parlez pour ne rien dire. Usez de votre langue pour courir le puceau et mater vos quelques prétendants et ne vous avisez plus de me parler sur ce ton. De plus, me semble t'il que votre réputation de coucherie peut facilement tutoyer la mienne. Inutile donc de prendre ce ton hautain avec moi.

Une nouvelle fois, la voix de ma belle brune à la majestueuse chute de reins accompagna la mienne. Qu'avait elle à prononcer ce nom sans rien ajouter d'autre ? Je fis un pas vers les deux femmes, ayant entièrement retrouvé mon assurance et ma prestance, qui recommencait une nouvelle fois à transprirer par toutes les pores de ma peau. Tout allait parfaitement, du moins le temps que mes yeux couleur de lune plongeaient dans ceux de Lomah et non pas dans ceux de sa compagne, qui le temps d'une nuit avait été la mienne. Mais la baronne continua, me demandant avec la grâce d'un troupeau d'âne de quitter les lieux. Décidément, elle ne doutait de rien...

- Hé bien, baronne, qu'attendez vous pour circuler et retourner à vos occupations ? Me semble t'il que cette scène ne vous concerne aucunement, et que c'est généralement le plus gêné qui part ? En partant, passez donc par la cuisine m'apporter un fruit, vous seriez une perle.

Le cynisme n'était pas uniquement de son côté, il allait qu'elle le comprenne une bonne fois pour toutes. Je ne me démontrais d'aucune façon face à elle, que ça lui plaise où non.
Pourtant, alors que j'attendais la réplique qu'elle n'allait sûrement pas manquer de m'asséner, ce fût la voix de ma première fois qui coupa net à cet échange d'une délicatesse de forgeron. Je vis la main de la demoiselle à la peau brune se resserer un peu sur l'étoffe de la robe de celle qui lui barrait le chemin vers moi, avant de finalement m'accorder son regard, qui me désarçonna une fois encore, mais bien moins que les fois précédentes. Puis elle revint vers Lomah et je compris qu'elle voulait elle aussi se faire entendre. Aprés tout, elle était plus concernée par cette affaire que cette fichue Lomah, non ?
Pour ma part, je la laissais parler, puisqu'elle s'adressa à moi.
Ce qu'elle prononca ne m'étonna pas outre mesure, puisque cela avait toujours été mon opinion sur la question. De parfaits inconnus l'un pour l'autre où presque, pas fichu de se reconnaître si nous nous tombions fortuitement dessus. Mais apparement, il en avait été décidé autrement. Pour le meilleur, où....


- J'ai toujours été de ton avis, tigresse. Visiblement, nous nous sommes toujours fourvoyés toi et moi. Et effectivement, j'ai pris mes quartiers dans l'aile ouest, non loin de là d'ailleurs. Tout comme toi et dans si charmante baronne l'avez fait récemment, n'est ce pas ?

J'aurais trouvé difficile de ne pas le savoir, vu que tout cet emménagement avait fait grand bruit dans les couloirs et autres jardins arpentés par la cour et ses répresentants. On murmurait même que cela était loin, trés loin de plaire à Lillianna. Bah, ma nomination ne l'avait pas vraiment emballée non plus, alors qu'elle avait été de son fait. Alors...
Ce qu'elle assénana à Lomah n'était que la vérité pure et simple. Même si ne nous étions pas croisé aujourd'hui, cela se serait fait à un autre moment, dans un autre lieu. Revenant vers moi, elle plongea son regard dans le mien une nouvelle fois, déclarant qu'elle allait mettre les choses au clair. Pour ma part, je trouvais ça tout bonnement inutile, puisque la rousse baronne n'avait pas mots à piper dans cette histoire. Probablement la sulfureuse brune considérait elle avoir à se justifier devant celle qui était plus que sûrement sa maîtresse ?
Finalement, elle décida de revenir à Lomah pour lui expliquer le pourquoi du comment, sous mon oeil attentif et scrutateur, qui ne lâchait pas les courbes que j'appréciais tant. J'avais toujours préféré les brunes et celle çi était tout simplement superbe.
De fait, nous nous étions bien rencontrés une première fois, mais par contre, je ne voyais absolument pas ce que sa soeur venait faire dans cette histoire? Je n'avais jamais chassé personne ! Apparement si, puisque sa main tendu vers moi faisait de moi le coupable d'un crime dont je n'avais tout simplement pas connaissance.
Placée entre nous et le soufle court, elle m'octroya ce qui aurait pût passer pour un compliment. Indélicat et grossier, je vous l'accorde. Mais un complment tout de même, qui parvint à m'arracher un sourire.


- Au moins, aucun de nous n'aura à rougir de l'autre, tigresse.

Comment pouvais-je la nommer d'autre, étant donné qu'elle ne m'avait jamais donné son nom ? Quoique.... Si la rousse était bien la baronne Lomah Locura de Fénice, ma tigresse d'épice devait être son assistante, la dénommée Lahidi dont je n'étais jamais parvenu à me souvenir du prénom.
Minute, minute ! Si Tigresse était bien cette fichue Lahidi dont on disait d'elle qu'elle rafraichissait n'importe quelle ardeur masculine, ça faisait d'elle...


- La Pucelle Imprenable ? Foutredieu !

Mes yeux alors écarquillés s'emplirent soudainement de malice pour que je parte soudain dans un grand rire franc et incontrôlable, ni plus ni moins. Par tout les panthéons de Miradelphia, voilà qui était plus que surprenant ! Ma tigresse au corps exotique, la terrible Pucelle Imprenable aux cuisses infranchissables ?
Et moi, j'étais en fait la plus fervente des grenouilles de bénitiers !
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 19:54

Lomah écouta le jeune homme faire habilement virevolter sa langue tandis qu'Hadjirah lui tirait le jupon comme une petite fille perdue. Elle ne l'écouta pas concentrée comme un oiseau de proie sur sa cible. Du caractère, un bon phrasé, il semblait avoir été à bonne école. Comme elle, on sentait le galvaudage d'une vie souvent passée dans les ruelles nocturnes de la capitale plutôt que dans les tours d'ivoire royales.

- LOMAH ! Ha bon sang, c'est lui qui a... hrm... Chassé ma soeur, tu comprends?!

La baronne tourna la tête vers sa secrétaire comme une mère regarderait une enfant en plein caprice. Ce qu'elle fit alors désarçonna tout le monde. Elle se mit à applaudir tout en souriant de manière parfaitement incongrue. Les claquement de ses mains résonnèrent un instant contre les pierres du couloir. Venait-elle de se jouer d'eux à l'instant pour tout d'un coup changer aussi brusquement de comportement ?

- Bravo ! Jolie prose, une pointe de cynisme bienvenue et d'orgueil masculin charmant ! Un bémol par contre pour cet amour immodéré des sobriquets ridicules.

Elle se pencha vers Saliha avec un sourire malicieux :

- Il t'appelait" tigresse" aussi pendant qu'il déverrouillait ton pucelage ? ajouta-elle crument en tapotant la joue d'Hadjirah.

Elle reporta son attention sur Soren, ses pupilles vertes pétillantes d'amusement.


-Je suis déçue néanmoins que Selma ne vous ait pas enseigné ça avant de vous lâcher l'engin à l'air dans le grand monde : coucher avec une femme ne vous donne aucune prérogative sur elle. Mais vous êtes un homme, il est difficile de concevoir ce genre de chose pour vous, je crois.

C'était une vérité qu'elle énonça en toute simplicité avec un haussant d'épaules, sans once de méchanceté. Quel calme ! Quelle sérénité ! Où était la furieuse Dame de Fenice d'il fut quelques instant ?

-...Au moins il n'est pas devenu un bourgeois chauve et ventripotent dont j'aurais à rougir.

- Au moins, aucun de nous n'aura à rougir de l'autre, tigresse. fit-il en dévorant sa silhouette des yeux.

Lomah laissa échapper un petit rire sous cape, signifiant à quelle point elle trouvait ce surnom peu avantageux. Quand soudain l'énergumène s'écria :


- La Pucelle Imprenable ? Foutredieu ! Et de partir d'un grand rire gras.

Il n'aurait pas du.

Lomah le saisit promptement par le paletot pour le coller contre le mur avant de se saisir de ses bourses à pleine main et de les vriller d'un coup sec, ce qui ne manqua pas de faire grincer des dents leur propriétaire. Elle posa négligemment une main juste à coté de son visage, pour s'appuyer sur la pierre tout en le dévisageant de près, un sourire badin sur les lèvres.


- Tut.. tut.. tut... Soren, mon bon Soren. fit-elle sans lâcher son emprise sur le délicat contenu de ses braies, la poitrine collée contre son torse. Selma serait attristée de savoir que vous n'avez rien retenu de son enseignement. Premièrement, ne jamais manquer de respect à une femme. Si vous désirez faire la cour à MA (et elle insista particulièrement sur le "ma") secrétaire, il vous faudra cesser d'utiliser vos artifices de campagnard. Votre charme rustique marche sans doute sur les porchères et les caméristes, mais point avec une Dame.

Elle planta ses ongles quelques millimètres de plus dans la chair à vif.

- Evitez donc de la considérer comme les morceaux de viandes avec lesquels vous avez coutume de nourrir vos appétits et peut-être vous accorderez-je le droit de lui faire la cour dans de bonnes conditions.

Elle le relâcha d'un coup avec un petit sourire narquois tandis qu'il se pliait de douleur.

- Tout cela m'a donné faim, pas toi Hadjirah ?
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Hadjirah Saliha Lahidi
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Hadjirah Saliha Lahidi


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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 20:37

Hadjirah resta interdite face à la réaction première de Lomah. Quoi ? Elle applaudissait ? Et cet insupportable sourire plaqué sur son visage : un masque trop familier, qu'elle portait trop souvent, mais qu'elle ne lui avait jamais réservé.

Jamais comme ça.

La secrétaire s'apprêta à lui faire une remontrance, puisant dans sa capacité à se rendre inflexible, lorsque sa baronne l'acheva, dans toute sa splendeur :

- Il t'appelait" tigresse" aussi pendant qu'il déverrouillait ton pucelage ?

Elle lui tapota la joue pour finir de porter son coup d'estoc. La jeune étrangère ne répondit rien, figée dans sa surprise. Son estomac venait de se nouer comme jamais depuis des années. Elle sentit une désagréable vague de froid l'envahir, comme si on lui avait brutalement arraché toutes ses convictions.

Les mots de Lomah était amers. Et violents, pour elle. Quelque part, au fond d'elle, elle savait que ce sujet était délicat pour sa compagne, et qu'elle ne pouvait pas apprécier de s'y trouver confrontée. C'était le dernier secret entre elles deux, le dernier rempart que la jeune Lahidi n'avait pas réussi à faire tomber. Plus par lâcheté de sa part, et peur de s'écrouler une fois de plus. Elle avait juré de ne plus s'effondrer, et pour tenir sa promesse, elle avait gardé les lèvres closes.

Mais comment expliquer à son âme soeur qu'on se refuse à lui ouvrir une partie de soi pour ne pas s'exposer à de la déception ? Par crainte de la perdre, peut être.

-Je suis déçue néanmoins que Selma ne vous ait pas enseigné ça avant de vous lâcher l'engin à l'air dans le grand monde : coucher avec une femme ne vous donne aucune prérogative sur elle. Mais vous êtes un homme, il est difficile de concevoir ce genre de chose pour vous, je crois.

Alors qu'une bourrasque soufflait sur ses pensées, Lomah avait continué à parler... Hadjirah marmona, comme pour elle même :
"Selma... Pourquoi Selma...?"

Tout devenait un peu plus flou. Qu'est ce que Lomah savait de sa mère et de Soren ? Un hasard ? Y avait il déjà eu des hasards, dans le sillage de la baronne de Fénice ? Avait elle toujours tout obtenu en laissant des choses au hasard ?

Et ils continuaient à parler...


- La Pucelle Imprenable ? Foutredieu !

Hadjirah sursauta, hébétée... quoi ? Il riait ? Oh... Lomah se ruait sur lui... Elle lui disait... quoi ? Des choses qui auraient irrité sa secrétaire en temps normal. Et encore Selma...

Lomah la défendait à sa façon, encore une fois. Mais Hadjirah était partie à des lieues de ces considérations...

- Tout cela m'a donné faim, pas toi Hadjirah ?

Sourire narquois et question badine.

Hadjirah fit quelques pas en direction de Lomah, un manque d'assurance peu commun dans ses gestes.

Elle passa une fois de plus à côté de la dame de Fenice, sans la regarder cette fois, presque hagarde... Elle tendit une main vers Soren, toujours en difficulté, mais ne le toucha pas. On aurait dit qu'elle voulait s'assurer de sa présence bien réelle.

Elle se retourna vers Lomah sans avoir effleuré Soren. Elle était à nouveau interposée - deux fois en une journée, plus qu'en toute une vie - entre la baronne et sa victime. Hadjirah la regarda d'un air proprement décomposé :
"Non, tout ça ne m'a pas donné faim."

Sa voix était agitée d'un trémolo inquiétant:
"Ca aurait pu être n'importe qui, Lomah!"

Elle avait presque crié. Elle la voyait, la rancoeur sourde de sa baronne, qui avait éclaté contre cet homme. Pas uniquement à cause d'un manque de respect:
"Est ce que tu ne fais que défendre mon honneur ? Seulement ça? "

Elle était aveuglée par une panique grandissante, mais n'était pas dupe. Soren avait été le dernier à s'interposer dans la voie tracée par la baronne pour son élève. Le dernier avant que la jeune Hadjirah ne se dévoue corps et âme à la femme qui l'avait recueillie ensuite.
La réaction de Lomah ne pouvait être dégagée de toute forme de rancune à l'égard de cet homme dont Hadjirah avait toujours refusé de parler.

La secrétaire fit un pas en arrière, posant une main sur le mur du couloir pour s'y appuyer, abattue. Elle voilà son regard glacé de son autre main, pour le dissimuler. Peut être pour contrômer une chaleur méconnue qui lui montait au visage:
"Ca vous amuse, tous les deux? La tigresse déverouillée, le voilà, votre bon mot de la journée..."

L'accusation valait pour l'un comme l'autre. Et ce n'était pas une moquerie froide d'une secrétaire irritée. C'était une plainte abattue. Un blâme pour l'un comme l'autre, qui n'avaient pas daigné la ménager une seule seconde.

Elle laissa retomber sa main pour regarder Lomah, ses épaules s'afaissant. Elle aurait voulu se précipiter à son côté. Elle n'avait envie de rien d'autre. Mais pourquoi diable sa précieuse baronne avait elle choisi ce moment pour lui asséner un coup pernicieux au sujet d'un sujet si sensible ? Et comment aller au delà de ça, et aborder la foule de questions qui lui envahissaient l'esprit, sur ce que sa mère venait faire dans cette histoire.

Le regard de la secrétaire brilla légèrement, mais elle réprima la boule qui lui montait dans la gorge. Dernier combat pour le paraître, qui acheva de brûler les restes de ses réserves d"énergie.
Alors qu'elle se figeait et se redressait, sa mine déconfite reformait peu à peu un masque froid et dénué d'émotions.

Mais cette fois, la glace s'était un peu trop reformée, jusqu'à voiler la vie de ses yeux, seul symbole habituellement criant de son énergie intérieure dévastatrice.

Elle se laissa aller en arrière pour s'appuyer dos au mur, le regard dans le vide, posé sur le coin d'une dalle de marbre qui assistait nonchalament au spectacle.

Pour la première fois depuis son arrivée au chateau, Hadjirah ne se sentait plus irritée, ni en colère. A vrai dire, elle ne sentait plus rien du tout.
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Soren de Scylla
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 23:47

Ouch. On avait beau être Maître d'Armes, certaines petites choses faisaient horriblement mal.
Mais avant d'en venir à la dite douleur, il me faut en revenir à Lomah Locura de Fénice. Certes, je n'étais en rien un espion et me serait sûrement montré malhabile dans ce domaine. Porter des masques n'était pas vraiment pour moi, tant je craignais y perdre mon âme. J'aimais à être moi-même et je n'aurais pour rien au monde voulu jouer quelqu'un d'autre. Alors certes, je n'espionnais pas, mais je n'étais pas dénué de sources pour autant. L'avantage de fréquenter toutes les couches sociales d'une ville dont le bras droit aime à savoir ce que fait le gauche, et vice-versa. Et au fur et à mesure de quelques coucheries, j'avais appris bien des choses qui, je le pensais, me seraient totalement inutiles. Comme le fait que la baronne de Fénice semblait fricotter avec le roi pour d'obscures raisons, où encore que la reine ne pouvait pas sentir cette rousse volcanique. Où encore que parfois, cette dernière s'habillait en homme. Sans compter que ses conquêtes multiples pouvaient assez facilement rivaliser avec les miennes en termes de chiffre et que cette femme avait un passé plus sombre que les cheveux de sa secrétaire. Oh, je ne possédais aucunement tout les tenants et les aboutissants et j'étais sûrement à mille lieux de cerner la bête, mais j'étais assez réfléchis pour comprendre qu'il y avait trés certainement anguille sous roche. Et bien que l'idée de rencontrer ce qui semblait être un équivalent féminin à ma personne me plaisait furieusement, j'avais décidé de ne rien en faire. Je n'avais nulle envie de mettre les pieds dans une mélasse dont j'aurais été suscpetible d'ignorer tout.
Je n'étais pas vraiment au fait des intrigues de la Cour et celles çi ne m'interessaient aucunement. Peut-être aurais-je même gardé une réserve dont je n'étais pas coutumier en la présence de la Baronne ? Possible, oui. J'aimais les femmes, pas les vipères.


Et évidemment, rien ne se passa comme je l'aurais voulu. Lomah ne sembla pas aimer mon rire amusé venu du fond du coeur face à l'ironie grasse de la situation et ne manqua pas de me le signaler d'une (trés) douloureuse façon.
La rousse me surprit, je dûs l'admettre. Me saissisant avec une poigne que je ne lui aurais pas soupsconné, elle me colla contre le mur et saisi de sa main libre ma délicate bijouterie personelle. Je réprimais un cri de douleur et me contentais de serrer les dents à m'en faire souffrir la mâchoire. Foutredieu, quelle poigne dans cette main !
Son discours, je me résignais à l'écouter sans y répondre. Non pas que je n'ai rien à dire, mais simplement... J'en étais incapable. Si d'aventure j'avais ouvert la bouche, cela aurait été pour gémir. Remarquez, j'eus mentalement le temps de me concentrer sur ces paroles précédentes. Pleines d'un fiel inutile fleurant bon la répartie qui peinait à venir. Son applaudissement n'était pour moi que la preuve que j'avais touché juste, du moins suffisamment pour la faire enrager davantage. D'ailleurs, cela m'avait arraché un sourire de victoire. Par contre, je le perdis vite lorsqu'elle tapota négligeamment la joue de sa secrétaire. Cette femme était gonflée par l'orgeuil et la jalousie. Sinon, jamais elle n'aurait traîner sa suivant qui semblait fidèle si bas. Quant à la suite, elle ne fit que renforcer mon antipathie pour elle. Comment savait elle pour Selma ? Car je n'en connaissais qu'une, et dire que celle çi eut fait mon éducation sexuelle n'aurait aucunement été erroné.
Je lui avais répondu sans broncher, la colère dans le fond des yeux.


- Je crois surtout que la peine à concevoir est la vôtre. Que cette femme qui est toujours collée à vous puisse vous échapper au moins une fois vous dépasse, n'est ce pas ? Celui qui avait fait de vous une femme ne vous l'a donc pas enseigné avant de vous lâcher les cuisses ouvertes sur le monde, baronne ? Vous ne vaudrez jamais un homme tant que vous vous refuserez à reconnaître sa valeur.

Elle ne pouvait tout contrôler et je gageais que le fait que je lui ravisse la première nuit de la tigresse l'ai mise hors d'elle. De sa bouche ne sortait que jalousie et tentative de revanche sur celui qui lui avait volé ce qu'elle aurait probablement voulu conserver comme une exclusif privilège. Mauvaise perdante.
La suite s'enchaînan aussi vite que vous le savez, pour que je finisse coller contre un mur, remettant mon précieux arsenal de chair et de sang entre les mains de de Fénice... Littéralement. Foutredieu, que ça faisait maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal !
Et Selma qui revenait sur le tapis, qui plus était. Je ferais le point sur cela aprés. Qu'elle me relâche d'abord, parce que vraiment, la situation était douloureuse. Je l'écoutais toujours sans répondre, expirant par le nez lorsqu'elle consentit enfin à me lâcher pour se détourner de la situation avec l'air satisfait de celle qui pensait avoir mené la situation à son avantage avec brio. Une fois que les petites étoiles dûes à la douleur auraient disparue de devant mes yeux, je me chargerais de lui apprendre à s'adresser à moi. Mais d'abord souffler discrètement, reprendre ce souffle que j'avais coupé pour ne pas lui faire le plaisir de hurler. Ce laps de temps s'avéra suffisant pour la tigresse, qui réentra en scène.


...Bon, j'avoue.
Je ne l'avais écouté que par politesse, pour la bonne et simple raison que ma pensée était braquée sur deux choses bien distinctes : Lomah Locura de Fénice et la douleur que cette dernière m'avait occassioné et qui ne cessait de faire battre violemment le sang à mes tempes. Ne pas crier, ne pas se plier de douleur..... Bon sang, je n'avais autant pris sur moi de toute ma vie. Remarquez, l'illusion était presque parfaite si on ne parlait pas de mes machoîres fermées plus sûrement que des cuisses de pucelles effarouchée et des mes poings serrés à m'en faire blanchir les jointures. Je tentais de troquer une douleur contre une autre pour un bien piètre résultat.
Tout ce que je retins, c'était la lassitude que notre femme à la délicate odeur d'épice et d'arômes d'ailleurs semblait lasse de cette gueguerre qui s'était installé entre Lomah et moi. A vrai dire, elle était celle qui souffrait le plus de cette situation. Elle est mon généreux paquet, mais le propos n'était pas là. Quoique.
Lassitude et souffrance aussi, pour des raisons qui ne regardaient qu'elles deux et dont je me fichais somme toute éperdument. Et tandis que la douleur s'estompait lentement et trop peu à mon goût, je revis quelque chose qui sur le moment ne m'avait aucunement marqué. Lomah avait collé sa main non loin de mon visage et j'en avais aperçu l'intérieur l'espace d'un instant. Une main qui semblait soeur de la mienne : couverte de durillons et autres cales. Nul doute qu'en temps normal elle les dissimulaient, mais là.... Il me fallait m'en assurer pour certaines raisons liées à une parire d'yeux verts masqués et le souvenir d'une belle estiflade sur le bras. Simple hasard où superbe coïncidence ? J'en doutais fortement.... Aucune femme de la cour n'aurait dûe se voir dotée de telles marques au creux des mains. Des marques dûes au maniement des armes. Je le savais pour en avoir de belles moi-même. Comment être sûr de ce que j'avançais ? Trés simple, j'allais le vérifier.
Je réussis enfin à bouger. Difficiles fûrent mes premiers pas vers la baronne et mes premiers mots à l'attention de sa secrétaire.


- T'appeller Tigresse ne me déplait pas, personnellement. Maintenant, que ça te plaise où pas, quel autre choix ai-je ? Je ne connais pas ton prénom, je te rapelle.

J'avais la tête tournée vers elle et cru bon de lui octroyer un sourire compatissant. Si nous avions été seuls, j'aurais trés sûrement agi de façon bien différente.
Mon regard revint alors vers vers Lomah, mon objectif du moment.

- Visiblement, vous en savez plus que moi que je n'en sais sur vous, baronne. Je serais presque flatté d'attirer votre attention si vous n'êtiez pas si vile. Soyez rassurée, toutefois... Selma n'a pas à s'inquiéter des fruits de ses enseignements.

Me déplacant rapidement en faisant appel à la vitesse qui avait contribué à ma réputation de duelliste, je visn à lui saisir le poignet sans qu'elle ne puisse esquisser un geste. Une nouvelle fois nous nous toisâmes, mais mon regard était bien plus dur que ce qu'il n'avait été jusque là.

- Je ne manque aucunement de respect à qui que ce soit. Votre secrétaire me rends la pareille en ce qui concerne le tutoiement qui vous horripile tant. Quant à vous.... Je ne vous considère pas comme une femme, mais comme mon égal.

Et là, je lui tordis le poignet d'un coup sec. Et croyez bien que la poigne d'un artiste martial était loin d'être négligeable. Passant derrière elle en lui faisant tordre le bras sans aucune once de douceur aucune, je lui infligeais une prise qui l'immobilisa. Elle devait bien s'en rendre compte : un mouvement trop brusque où un peu de pression supplémentaire et l'un de ses os céderait. Me collant à son dos, je lui parlais au creux de l'oreille aprés avoir observé avec attention la paume de sa main, ce qui me confirma ma vision rapide de toute à l'heure.

- Je sais qu'elle m'en voudra pour cela et je ne l'en blâmerais pas. Tant pis, elle est bien moins pour moi qu'elle n'est pour vous et je saurais assumer les conséquences de ce geste à tendance machiste.

Je resserrais la prise, cherchant à lui rendre la douleur qu'elle m'avait si gentimment fait découvrir avant de pousuivre.

- Ces cales dans votre main me disent que vous saurez me tenir tête dans quelque chose de plus sportif, n'est ce pas ? Je n'ai nulle envie de passer pour un goujat. Et puisque vous semblez avoir quelques petites révélations à me faire et un honneur à laver aprés ce que je suis entrain de vous faire subir, je vous propose de m'affronter dans un duel. Loin de tout le monde, où nous pourrons nous en donner à coeur joie.... Avec où sans masque.

La dernière allusion pouvait tout aussi bien tomber à plat, mais je n'y croyais pas. Si elle était bien celle à qui je pensais, elle comprendrait. Sinon tant pis. Mais tout les dieux m'en soient témoins, je ne doutais aucunement qu'elle fût le Masque que j'avais affronté un soir.

- Une humiliation partout. Je vous propose de cesser nos enfantillages, au moins pour la tigresse -où secrétaire, peu importe la dénomination-. Je n'ai aucune envie de détruire davantage la piètre image qu'elle doit à présent avoir de moi. Si nous ne sous respectons pas nous, respectons là elle. Nous règlerons ces différents en famille, si j'ose dire. Oh... Superbe fragance que la vôtre, ma chère.

Je consentis enfin à la relâcher sans ménagement et la faire s'éloigner de moi, n'osant pas croiser le regard de la brune. Si elle ne me maudissait pas encore de tout les dieux, ça ne saurait sûrement tarder. Mais au moins, j'avais remis les comptes à plat. Et je comptais sur Lomah pour ne pas rétorquer, au risque de nous jetter dans une spirale infernale de répliques infantiles. Je lui avais proposé une solution plus que convenable, à elle de voir ce qu'elle en ferait.
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Lomah Locura de Fenice
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMer 21 Jan 2009 - 9:21

Lomah pâlit.

Elle était allée trop loin, elle le savait.
Malheureusement la Dame de Fenice était ainsi faite d'audace, de passion et de feu. Elle déglutit suspendant presque sa respiration. Elle avait blessée Hadjirah plus que quiconque mais sa fierté mal placée lui refusait le droit de revenir sur ses pas pour s'excuser. Elle se contenta de la regarder en serrant les point, oubliant Soren et ses attributs mortifiés un temps.

Mais il ne faut jamais lâcher une proie des yeux, surtout s'il s'agit d'un homme dont on vient d'abîmer la tuyauterie.

Il se releva d'un bond et lui attrapa le poignet de telle manière qu'elle ne pouvait plus se débattre sous peine de se déboiter le bras et commença à baragouiner à propos de masque, de duels et de sportivité. Ce qui était certain c'est qu'il voulait lui faire mal. Elle se contenta juste de serrer les dents par courtoisie. Un homme aime à penser qu'il domine une situation.

- Un duel , Et vous parlez d'enfantillages ? Pour qui me prenez-vous ? Une aventurière ? Je suis une Dame de la cour ne l'oubliez pas.

Ceci étant, elle repassait le fil historique de ses missions à la loupe, tentant de se souvenir d'une escapade qui aurait mal tourné, d'un échange de fer un peu violent... Mais pour le moment sa mémoire lui faisait défaut et elle ne pipait pas un mot des fariboles de Soren.
Par contre, elle n'aimait pas l'allusion.
Fin observateur ou adversaire éconduit et oublié dans les limbes du passé, il lui faudrait sans doute vérifier ce que les Maitre d'armes avait en tête.

Il finit par la relâcher.
Elle se massa le poignet de manière circonspect puis se tourna vers Hadjirah. Ces yeux verts la scrutèrent un moment, avec une expression indéfinissable, semblant hésiter à l'amener de force avec elle, avant de finalement faire mine de s'éloigner. Ce n'est qu'à quelques pas plus loin, alors qu'elle leur offrait la vision de son dos qu'elle prononça ces paroles :


-... Celui qui a fait de moi une femme a aussi fait de moi un monstre. Vous ne serez jamais mon égal Soren de Scylla tant que vous persisterez à penser que l'humanité se compose de gens de valeur.

Elle disparut dans le corridor laissant comme trace de son passage uniquement son parfum entêtant et le bruit de ses escarpins rouges sur le sol dallé.
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Hadjirah Saliha Lahidi
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMer 21 Jan 2009 - 9:54

Hadjirah les avait captés du coin de l'oeil se débattre l'un contre l'autre, faire claquer leurs langues plus sèchement que des rapières.

Adossée contre son mur, elle était juste fatiguée. Plus usée qu'après une journée de chevauchée. Et blessée.

Le petit jeu semblait cependant toucher à sa fin, alors que chacun s'éloignait de l'autre et que les tons s'apaisaient. Hadjirah ne les suivait ni ne les comprenait plus vraiment. La talentueuse psychologue était à des lieues de là.

Un regard brûlant sur elle. Lomah ? Le temps qu'Hadjirah relève les yeux, elle ne voyait déjà plus que le dos de la baronne qui s'éloignait. Elle l'avait manquée d'une seconde.

-... Celui qui a fait de
moi une femme a aussi fait de moi un monstre. Vous ne serez jamais mon
égal Soren de Scylla tant que vous persisterez à penser que l'humanité
se compose de gens de valeur.


Elle n'aurait jamais voulu l'entendre dire ça. Elle en avait horreur, elle sentait remonter à la surface cette vieille rancoeur haineuse qu'elle avait à l'égard du fameux homme en question... Hadjirah ne s'autorisait jamais de faiblesse, car elle ne voulait en aucun cas se reposer sur l'épaule de cette femme qui n'avait rien à lui envier en termes de blessures.

Elle aurait voulu se relever, redresser la tête, suivre Lomah, et la rassurer de son ombre derrière elle, de sa simple présence silencieuse. Comme toujours.

Mais elle se sentait comme plantée dans ce satané mur par une rapière qui lui aurait transpercé le coeur au passage. Et son agresseur était reparti sans un mot de plus.

Hadjirah porta une main à sa bouche, le parfum flottant dans les airs de Lomah lui souleva brusquement le coeur, rendant palpable son trop plein d'émotions.

Les yeux glacés se fermèrent, pour tenter d'échapper à la lumière du couloir et à la migraine qui se profilait.

"Je m'appelais Hadjirah..." Fut tout ce qu'elle parvint à énoncer, avec difficulté. Peut être pour Soren. Peut être juste pour briser son propre silence. Ou pour tirer un trait définitif sur tout ce qu'elle venait d'entendre, et se raccrocher à son identité.
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Elvira Dommein
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMer 21 Jan 2009 - 15:43

Et au moment où les choses auraient pu enfin se calmer et laisser un peu d'intimité à l'étrange couple laissé dans le couloir, la porte des cuisines se rouvrit à la volée, laissant passer une Elvira plutôt survoltée.

Et pour cause. La matinée avait bien mal commencée, comme toutes les matinées passées dans ce foutu château. La jeune femme était d'humeur morose. Il n'y avait guère que les moments passés avec Soren pour la sortir de l'ennui, et particulièrement les entraînements qu'il lui dispensait depuis peu de temps. Elle en sortait courbaturée pour des jours, mais elle attendait chaque nouvelle séance de torture avec impatience. La rapière lui plaisait, et si pour l'instant, Elvira ne plaisait pas particulièrement à la rapière, elle avait bien l'intention de changer cet état de fait. Malheureusement, son maître avait été d'une humeur noire ces derniers jours. Le voir déprimer la déprimait, voir qu'il avait pris autant d'importance dans sa vie l'énervait, et constater qu'elle, la grande insensible, pouvait être influencée par l'humeur des autres lui collait l'envie de mordre tout ce qui passait à portée. Et les Dieux savaient qu'elle comprenait Soren. Venir vivre au château demandait de tirer un trait sur un certain nombre de bonnes choses. Et pour quoi au final? La jeune femme était ainsi perdue dans ses réflexions lorsque une jeune cuisinière vint l'interrompre, faisant apparaître sa tête constellée de tâches de rousseur dans son champ de vision.

"Il faut que tu viennes voir ça, Elvira!"

Elle s'était donc faite attraper à contre-cœur, et tentait désespérément de se souvenir du nom de la cuisinière en la suivant dans les couloirs. Est-ce qu'elle la connaissait? Malheureusement pour elle, les semaines de discrétion s'étaient envolées lorsqu'elle avait accepté de devenir servante de Soren, et tout le château ne la voyait plus que comme ça. C'est ainsi, que, lorsque les cuisines avaient assisté aux éclats de voix du trio de nobles, la petite rouquine n'eut rien de mieux à faire que d'aller prévenir Elvira. Et cette dernière tentait désespérément de faire coïncider les pièces d'un puzzle qu'elle ne comprenait pas. Bon, la cuisinière parlait des deux furies installées il y a peu. Si Elvira ne connaissait la baronne que par sa réputation sulfureuse, elle avait eu l'occasion de croiser sa servante dans ses colères matinales. Disons plutôt que, dès qu'elle surprenait la silhouette exotique mais au combien glaciale d'Hadjirah, elle utilisait son aptitude extraordinaire à se fondre dans le décors pour échapper aux éclats de voix. L'efficacité du camouflage n'était plus à prouver. Mais qu'avait Soren à faire avec tout ça? A tous les coups, il cherchait à renouveler sa flamme avec les deux femmes fraîchement arrivées. Eh bien, pourquoi pas? Il faisait ce qu'il voulait, elle n'allait pas non plus le chaperonner, non?

-Tu sais, je pense sincèrement que Soren est assez grand et réfléchi pour se débrouiller sans sa servante.


Réflexion pleine de bon sens, mais qui fut purement et simplement ignorée par la tornade rousse qui la trainait maintenant de force vers les cuisines, en marmonnant quelque chose comme quoi ç'allait mal tourner et qu'il valait mieux qu'elle vienne quand même voir.

C'est ainsi qu'une Elvira excédée fit son apparition dans le couloir, plus pour qu'on lui lâche les bottines qu'autre chose, mais aussi parce que sa curiosité mal placée la titillait fortement. Elle en fut pour ses frais: elle qui s'attendait à une dispute sanglante se retrouvait avec deux jeunes gens, l'air passablement épuisés, voire gênés. La surprise et l'impression de surgir comme un cheveu sur la soupe la clouèrent devant l'embrasure de la porte. La servante jeta un coup d'œil à Soren, puis à Hadjirah, tentant d'éclairer une lanterne qui ne bougeait pas. La reine des glaces semblait avoir perdu la verve et l'énergie colérique qui la faisait fondre sur les pauvres servantes tous les jours. Quand à Soren, impossible de déchiffrer son expression. Alors, quoi? La voleuse sentait qu'il fallait qu'elle dise quelque chose, ou alors refermer la porte en silence, ce qui aurait seulement ajouté au ridicule de la situation. Et puis ça ne lui ressemblait pas d'avoir honte. Maintenant qu'elle avait mis les pieds dans le plat -merci à la capacité des cuisinières à s'impliquer dans ce qui ne les regardait pas, autant les mettre pour de bon. Elle haussa un sourcil désespérément interrogateur:

"Soren? J'ai raté l'action?"

Nouveau coup d'œil à la femme qui lui faisait face.

"Qu'est-ce que tu as pu bien faire pour provoquer cet effet là?"

Cela faisait peu de temps qu'elle était au service du maître d'armes, et elle en avait vu passer, des femmes, suffisamment pour arrêter de faire le compte. C'était bien la première fois qu'elle voyait le jeune homme déclencher pareilles réactions.
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMer 21 Jan 2009 - 17:47

Elle se réclamait femme de la cour, vraiment ?
D'apparence, c'était certain. Le nez poudré, la belle toilette et les manières étudiées. Tout cela respirait la bourgeoisie et l'éducation stricte. Mais en elle bouillait le feu de l'action, le feu du mensonge et des non-dit. Non, elle n'était pas comme moi, en vérité. Lomah ne savait pas être franche et préférait s'exprimer par des chemins détournés, dressant d'elle même sur sa route des obstacles qu'elle aurait pût éviter... Comme j'en étais devenu un. La Baronne de Fénice aurait à présent à composer avec ma présence à la cour tant que notre différent n'aurait pas été réglé, d'une façon où d'une autre. Cela la changerait trés certainement des moutons de panûrges mous qui suivaient Trystan et sa reine dans l'espoir de leur lécher les bottes pour obtenir leurs restes. Car moi, je n'hésiterais pas à agir de front et à me salir personellement les mains. Je n'aimais pas les allusions à Selma, qui sous-entendaient que Lomah se tenait au moins un peu dans un recoin d'ombre de ma vie.
La rouquine s'éloigna alors sans se retourner, avant de s'arrêter au bout de quelques pas pour délivrer une phrase qui trouva bien vite sa réplique, vive comme un coup de fouet.


-... Celui qui a fait de moi une femme a aussi fait de moi un monstre. Vous ne serez jamais mon égal Soren de Scylla tant que vous persisterez à penser que l'humanité se compose de gens de valeur.

- Effectivement, je ne serais jamais l'égal d'un être qui se réclame être un monstre et qui se complait dans cet état sans jamais chercher à en sortir. De plus, la valeur d'un Homme n'est pas celle qu'il se donne mais celle qu'on lui prête. Vous êtes faible, baronne. Et toutes vos gesticulations ne sauront le cacher indéfiniment.

Mon regard la transperça, rivé sur elle. Puis elle s'éloigna sans ajouter quoi que ce fût, laissant simplement comme trace de sa présence le bruit de ses souliers sur le marbre, qui finirent finalement par mourir dans le détour de l'un des trops nombreux couloirs du château, me laissant seul en compagnie d'une tigresse exotique passablement fatiguée.
Pour ma part, je poussais un soupir sur ce superbe gâchis. Ces retrouvailles hoûleuses auraient pût se passer différement. Mieux, elles auraient dûes. Peut-être ne serions nous pas devenus copains comme cochons, mais au moins nous aurions pût apprendre à faire connaissance.
C'est ce que mes yeux exprimèrent tandis qu'ils se posèrent sur la silhouette lasse et fatiguée. Aprés un instant d'hésitation, je me décidais à m'approcher d'elle et à m'agenouiller pour me mettre à sa hauteur. Enfin, j'obtins ce que j'avais désiré ardemment il y avait huit ans de cela. Un simple prénom. Evidemment, je ne pûs m'empêcher de sourire.


- Et c'est toujours le cas, non ? A moins que les choses n'aient changé, inutile d'employer le passé.... Hadjirah. Il en aura fallu du temps, mais je peux au moins mettre un nom sur ton visage. Je garderais le sobriquet pour plus tard, sauf si tu veux que je m'y tienne.

L'idée de continuer à l'appeller tigresse ne me dérangeait pas outre mesure, je devais l'admettre. Mais je n'avais dorénavant plus aucune raison de le faire, puisqu'elle m'avait livré son prénom.
Je tendis alors la main pour qu'elle la prenne et se relève, mais le bruit des portes de la cuisines claquant contre la pierre m'annonça que cette scène n'en était pas à son dénouement. On ne voulait pas nous laisser un peu de paix, alors ? Ma tête tourna vers les arrivantes et je découvris Elvira en compagnie d'une rouquine qui aimait à m'apporter le petit déjeuner au lit, si vous voyez ce que je voulais dire. D'ailleurs, depuis l'entrée de mon chaton dans ma vie, les servantes étaient un tantinet moins zélées. Foutredieu.


- On peut dire cela, oui. Enfin, au moins tu es là.

Quoique le "enfin" n'était vraiment pas à sa place, car j'aurais donné cher pour un peu de paix avec Hadjirah. Comment en vouloir à Elvira, qui avait la vie dure ces derniers jours au vu de mon humeur catastrophique ? Doucement, j'entrepris de relever la jolie brune avec précaution, tout en répondant à ma disciple.

- Disons que la situation s'est montrée assez surprenante. Tu sais ce que c'est, un peu trop de piment sur un plat déjà corsé, ce genre de choses. Je te raconterais ça ce soir, quand tu sera dans l'eau.

Ah, l'excercice de l'eau.... Son corps se retrouvait plongé dans un ancien puit où elle avait pied mais où tout le reste de son corps était immergé. Répeter inlassablement une série de mouvement de cette façon façonnait les muscles et aidait le corps à develloper une vitesse supérieure. Et cela n'était que la première partie.... Le reste, elle finirait bien par le découvrir, mais son enseignement n'en était qu'a ses prémices. Et de toutes façon, le sujet n'était pas là ! Une fois Hadjirah péniblement mise debout, je m'adressait à la compagne d'Elvira.

- Emilie, soyez gentille et amenez moi un peu d'eau, voulez vous ?

La jeune femme s'executa dans un petit rougissement et j'entrepris alors de faire les présentations.

- Cha.... Elvira, je te présente Dame Hadjirah Lahidi, secrétaire de la baronne de Fénice. Hadjirah, voici Elvira, ma... Mon assistante.

Le terme de servante ne me semblait plus approprié depuis longtemps et je profitais de l'occassion pour le signifier à la principale intéréssée, qui ne semblait pas résolue à abandonner son poste au château alors que je lui en avais donné plusieurs fois l'occassion. Cependant, je lui adressais un sourire et un regard doux, qui voulait simplement dire "merci d'être là".

- Hadjirah, veux tu que nous te raccompagnions à tes appartements, où tout au moins dans un autre endroit que ce fichu corridor ?
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Hadjirah Saliha Lahidi
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MessageSujet: Re: A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira)   A la croisée des chemins (PV Soren, Lomah, Elvira) I_icon_minitimeMer 21 Jan 2009 - 20:25

Hadjirah ne releva légèrement les yeux que lorsque Soren prononça son prénom. Sensation étrange de l'entendre dans sa bouche - bouche dont les seuls souvenirs qu'elle pouvait avoir n'avaient pas grand chose à voir avec la conversation, ceci dit...

Elle ne répondit pas, au sujet du sobriquet. Elle n'avait peut être pas été assez claire ? Oh, de toute façon, plus rien n'était claire.

Lomah était partie, donc?

Il y avait une autre femme dans la pièce. Hadjirah la regarda brièvement. Ses yeux inquisiteurs ne parvinrent pas à s'accrocher sur elle, y glissant sans y trouver de prise. Sa mémoire s'était fermée à toute nouvelle information, il y avait déjà trop à traiter.

Donc Lomah était partie...

Elle sentit les mains de Soren s'emparer des siennes, fermement mais avec une certaine douceur, et elle se sentit repartir vers le haut. Bon sang, le sol était donc si bas ?

Le parfum de la baronne se dissipait déjà dans le couloir.

Maintenant Soren parlait d'eau, dans laquelle se plonger, et à boire. Quel rapport avec la nouvelle venue...? Il la lui indiquait d'une main ? Elle regarda la main... Ha non, c'était la femme, qu'il fallait regarder ? Bien, elle regarda la femme.

-
Cha.... Elvira, je te présente Dame Hadjirah Lahidi, secrétaire de la baronne de Fénice. Hadjirah, voici Elvira, ma... Mon assistante.


Dame Hadjirah Lahidi... C'est vrai, elle était encore ça. Elle inspira avec difficulté, il fallait se raccrocher aux branches encore un peu, et balayer la stupeur dans un coin pour la garder pour plus tard. Elle ravala sa salive en même temps que sa rancoeur, et se redressa... Oh, elle était grande... Vraiment grande, lorsqu'elle retrouvait son port altier et ne laissait plus ses épaules s'affaisser.

- Hadjirah, veux tu que nous te raccompagnions à tes appartements, où tout au moins dans un autre endroit que ce fichu corridor ?

Encore ce prénom... Ha, oui, c'était le sien.
L'orientale se redressa un peu plus, et secoua négativement la tête, s'éclaircissant légèrement la gorge pour reprendre la parole, moyen comme un autre de garder la tête hors du brouillard :
"Je n'ai pas besoin d'être chaperonnée, je ne vais pas m'attarder ici, de toute façon, je dois me rendre en ville pour la journée."

Elle devait ? Elle venait surtout de décider sur l'instant ce qu'elle allait faire pour échapper à ces horribles pierres étouffantes. Au moins un instant.

Elle plissa les yeux en observant Soren. Il était insupportablement débraillé, son altercation avec la baronne lui avait laissé quelques traces.
Se raccrocher à quelque chose.
Elle combla la distance entre eux, et ses mains agiles entreprirent de saisir sa chemise au col, puis aux épaules, et en d'autres points stratégiques, pour tirer dessus par petits accoups au résultat à la limite du tour de passe passe : le vêtement repris sa forme et ses plis d'origine, comme s'il avait été repassé à même le corps de Soren :
"Vous ne pouvez pas vous en empêcher, hein ? Les combats de coq, ce genre de choses."

On aurait dit qu'elle avait parlé à un enfant turbulent. Elle lui offrit un regard qui se voulait accusateur, malgré l'air absent qui ne quittait pas totalement ses traits. Elle le relâcha, et recula d'un pas, laissant flotter son odeur épicée autour de lui:
"Oh, vous pourriez bien tomber encore plus bas, en décidant effectivement de vous battre vraiment."

Le duel évoqué lui avait flotté aux oreilles. Encore une chose qu'elle avait trouvée effarante dans cette improbable conversation.

"Tu as une assistante, maintenant..."

Encore une information engrangée qui ressurgissait à voix haute. Constatation :
"...Je suppose que tu as changé, toi aussi. Si tu t'évertues à bomber le torse devant Lomah, assure moi que ça n'est pas pour établir je ne sais quelle nouvelle image de toi. Je n'en ai pas besoin d'autre que celle de mon souvenir."

Elle s'éclaircit légèrement la gorge, s'empressant d'ajouter:
"Quoique... Peut être quelques unes, si..."

Au moins des images habillées, en fait...

Elle marqua une légère pause, avant d'une fois de plus sauter du coq à l'âne, ne maîtrisant plus vraiment le fil de ses pensées:
"Tu connais vraiment Selma, donc? Si j'ai réussi à extirper quelque chose de vos déblatérations assassines, c'est qu'elle t'a beaucoup appris... J'aimerais que ça soit un hasard."

Sa voix avait été plus tranchante qu'elle ne l'aurait voulu. Si seulement ce pouvait être un hasard... Mais cette idée s'était déjà rayée de la liste des possibilités dans son esprit.
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