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 ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]

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Amnesia
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MessageSujet: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeDim 4 Jan 2009 - 20:41


    Voilà plusieurs jours déjà, que la Demoiselle avait été laissée pour compte en une petite auberge au cœur de Diantre. Lieu paisible où elle avait été astreinte à prendre repos. Là, son mal avait été tu, force de lourdes paroles et moyennant paiement. Que le temps semblait long face à la douleur lancinante qui tiraillait sa chaire, et à la solitude qui, peu à peu, trônait en maître en cette sombre pièce qui lui avait été déconseillé de quitter. Une cage où l’on semblait ainsi se complaire à la délaisser, rien de plus…

    Son agacement arrivé un beau jour à son apogée, la jeune femme pris congé de ce lit souillé qu’elle avait depuis tant d’heures déjà occupé. Las, elle s’était parée, étouffant quelques gémissements de douleur. Trop de mouvements brusques auraient tôt fait de rouvrir la plaie si soigneusement pansée, n’avait-on cessé de lui rappeler. Mais qu’importe à l’oiseau en cage de se briser une aile afin de recouvrer sa liberté, tant bien même il ne puisse plus s’envoler.

    La voici donc qui, en hâte, descendait les escaliers, ses doigts suivant avec prudence la courbe du mur, afin d’assurer un certain équilibre précaire. A son côté droit, une bourse de cuir, qu’elle déposera sur un comptoir ou s’adossaient quelques habitués. Voici les regards curieux qui, lentement, en sa direction se tournaient.

    « Hé ! Charmante Demoiselle, il n’est pas courant de voir telle créature en un lieu si prompt aux rencontres malines… »

    Un coup d’œil sur sa droite, et la voici qui, Silencieuse, observera finalement un homme d’un certain âge, imposant et aux cheveux grisonnants, intervenir en hâte, se glissant vers la jeune femme.

    « Que faites vous donc ici, demoiselle ? Votre compagnon n’est point de retour, vous devriez vous reposer… Il m’a demandé de… »

    « Il suffit. Voilà plus de douze lunes qu’il ne s’est manifesté. Je n’attendrai un jour de plus.»

    « Mais, demoiselle, votre blessure… Vous devriez… »

    Fermement, la jeune femme poussera la somme due vers son interlocuteur, le dissuadant ainsi de s’aventurer plus amplement en ces quelques palabres. Rapidement alors, elle se détournera et, poussant la porte, elle s’éloignera sûrement de ces regards maladroits qui suivaient son déhanchement.

    Peu de temps après, la jeune femme franchissait les portes de la ville. Ce n’était guère l’inquiétude qui la poussait à un tel acte. Non, bien entendu. Elle savait le jeune homme en sécurité, bien que cela puisse sembler grotesque à certains. Cela n’avait cependant pour seul fait que de l’irriter d’avantage. Il fallait reconnaître que, de nature habituellement calme, en cette heure, elle se laissait malgré elle aller à la frustration et à la désillusion. La plaie à son côté la tiraillant n’arrangeait en rien les choses.

    Cela se faisant, elle en vint à marcher à allure monotone, et lente, et ce, plusieurs jours durant. Ses iris n’étant guère faits pour lui permettre une aise totale au sein de l’obscurité, elle dut ralentir l’allure les jours de nuit sans Lune. Et ce fut l’une de celles ci qui l’accueillirent enfin, tandis qu’elle franchissait enfin l'orée de la forêt d’Aduram.

    Comme lors de chaque escapade, au premier abord, ce lieu paraissait d’un calme Sublime, presque oppressant… Et comme toujours, elle se mouvait entre les arbres avec une prudence non feinte, tentant de ne pas trébucher par mégarde sur une racine. La pénombre était sans faille, et continuer sur cette voie était désormais pénible et épuisant, tant elle se devait de conserver en éveil le moindre de ses sens afin de progresser et ne pas se laisser surprendre.

    C’est au pied d’un arbre, finalement, qu’elle se laissera glisser. Son dos appuyé contre l’écorce, ses genoux se relevant doucement contre sa poitrine, elle laissera ses bras vagabonder jusqu’à s’y enrouler. L’air était frais. Finalement, sa joue droite se posera contre son genoux, tandis qu’elle se mordait la lèvre inférieure tant cette position était inconfortable, sollicitant la chaire meurtrie. Mais la voici qui fermait les yeux, attentive.

    Le silence seul accueillera doucement les songes qui, peu à peu, s’insinuaient en elle. Un silence de velours. Une fatigue pesante et une insouciance inhabituelle.

    ------

    Voici la jeune femme s’élançant en une course folle, une longue robe d’ivoire balayant les fleurs de saison sur son passage. Un coup d’œil en arrière, puis un second. Personne. Pourtant, il était nécessaire de courir. S’arrêter serait s’adonner à une mort certaine. Mais ô combien cette robe de satin la pesait, et rendait le moindre de ses pas si lassant.

    Le soleil était haut dans le ciel, tandis qu’en cet horizon de nacre, de sombres nuages s’insinuaient doucement, jusqu’à ce qu’un voile ténébreux ne s’abatte sur la clairière. Et la jeune femme continuait à courir, quelques gouttes venant s’écraser sur sa chaire, ses joues, ses cheveux. Sa robe toujours plus lourde ralentissait sa progression, tandis que la pluie laissait une eau trop froide s’insinuer jusqu’à ses genoux.

    Impossible d’aller plus loin. Là, un tourbillon de folie s’emparait d’elle, tandis qu’elle en venait à tenter de faire face au courant qui l’emportait, peu à peu. Une douleur fulgurante sur le côté, le souffle haletant, un cri que l’on retient et qui ne daigne s’échapper… Et puis ce bruit incessant de chaînes… Un cliquetis monotone qui, doucement, semblait s’emparait d’elle… Un cliquetis… Ce… Cliquetis…

    ------

    Un cliquetis !

    La jeune femme ouvrit brusquement les yeux, sa tête toujours posée contre son genoux. La voici qui se redressait, étouffant à nouveau une plainte déchirante, tandis que, sous l’effort, il lui semblait sentir la plaie se déchirer, brûler d’un feu intarissable. Mais ce cliquetis… Combien de temps était-elle restée ainsi ? Combien de temps s’était-elle assoupie ? Bien trop, sans doute. La nuit était alors à son apogée, et le silence oppressant. Ci ce n’était ce…

    La voici désormais sur ses jambes, attentive au moindre bruit. Non loin, une respiration haletante, rauque. Une rumeur légère tel un ronronnement monotone… Finalement, des pas, et voici un souffle chaud qui s’abattait durement sur sa chaire, tandis qu’elle reculait d’un pas, arrêtée par le tronc de l’arbre.

    « Tiens donc… Mon frère, une humaine… »

    Deux hommes se tenaient ainsi face à elle. Cette respiration n’était pas leur, pourtant. Retenue par une chaine, un loup, fort probablement, au pelage sombre à en juger par le peu qu’elle pouvait en discerner, se tenait à ses pieds, la surveillant avec attention. Et c’est une seconde voix qui le mettra en garde.

    « On ne touche à cela, Telak… Elle est à nous, celle ci. »

    Effectuant un pas sur le côté, elle s’écartera de cet arbre qui gênait le moindre de ses mouvement… Pour se retrouver dos à un second. Elle devait faire face à un désavantage évident… Cette obscurité parfaite. Cependant, ce n’était guère là une raison de baisser les bras, car voici déjà l’une des deux créatures qui s’élançait sur elle. Miracle, surement, qu’elle parvint à éviter sa lame, et à tirer la sienne. Cependant, il était évident que les deux jeunes gens qui lui faisaient face n’avaient aucun mal à la discerner… Drows, sans doute.


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeLun 5 Jan 2009 - 20:15

L’astre lunaire avait mainte fois changé de position, déposant chaque matin la rosée légère sur les feuilles des herbacées. Foulant la terre de ses pieds tolérés, ses pensées tournées vers Cheilan son compagnon de route, Heaven s'éloignait des quais et de l'agitation humaine, dépourvue de bon sens et de tolérance. Il quittait ces terres qui, malgré une rencontre plutôt amicale l'avaient déçu, comme elle eut déçu des milliers d'elfes avant probablement. Jamais il n'eut le loisir d'admirer un être humain, toujours le déplaisir de constater leurs défauts majeurs, soulignant inévitablement dans leur tourbillon de maladresse ceux qui se trouvaient encore n’être que mineurs.

Il serait inutile de retracer le début de son périple, car peu de choses intéressantes s'y étaient déroulées. Tout était trop frais, trop vague encore, trop fragile pour être consigné sur papier, ou même en mémoire douteuse. Mais ce qu'il avait tiré comme enseignement jusqu'ici, parvenait déjà à la hauteur de ses espérances les plus profondes. Réussir à comprendre, sans juger un être, enfreindre les limites fixées par l'humaine condition pour s'enfoncer plus loin encore, dans les mystères qui entouraient celui de la vie. On dit parfois que seules les épreuves forgent la maturité d'un être, mais il y est des cas où le dialogue pur, voir simple et la découverte de l'autre, fait bien plus mûrir, qu'un coup de lame traître et fourbe entre les clavicules.

Depuis peu, le demi-sylvain foulait les terres neutres. Il marchait d'un pas plutôt assuré sur le sentier de terre battue, récemment lessivé par une pluie qui se voulut battante. Tout le jour durant, ses pas le menèrent l'un après l'autre, vers la lisière de la forêt d'Aduram. Jetant un bref coup d’œil au sol encore argileux, ses doigts se posèrent sur une trace de pas fraîchement moulée. Sans hésiter, il s'enfonça entre les branchages, sans explication rationnelle, après tout ... mère nature lui conférait une liberté encore certaine, pourquoi se priver de nouvelles expériences ? De ça, de là, il retrouvait les empreintes similaires ... qui pouvait bien marcher dans la forêt, alors que le sol était encore boueux et instable ...

En fin de journée, la terre s'était asséchée. Les traces devinrent invisibles, la route était perdue de vue depuis trop longtemps pour reculer. L'astre luminescent perdit de son intensité ... rapidement ... Heaven se retrouva seul au milieu des fourrées, néanmoins dans son élément naturel ... la nature, la forêt, son berceau. Avançant tout droit sur quelques mètres encore, un arbre relativement étoffé attira son attention, non loin de lui, quelque chose sembla glisser sur le sol ... comme si on traînait un corps dans la poussière ... puis le bruit s'arrêta. Le maître d'armes eut l'envie de se mouvoir jusqu'au lieu dit. Noyant son corps dans les profondeurs de la nuit, son regard vert émeraude se déposa sur un corps frêle, recroquevillé sur lui même, au pied de ce même centenaire.

Un fin sourire se glissa sur ses lèvres. Un éclat de chance l'avait mené jusqu'au détenteur des traces de pas, enfin, il espérait que cela soit bien son but. Ses yeux se firent perçant, mais jugeant sa curiosité mal placée, il n'observa pas d'avantage cet être inconnu, fermement replié sur lui même dans la pénombre. Le froid voile d'une nuit sans lune envahit la clairière, déposant son lot de ténèbres sur les environs. Le dos contre l'arbre, le sang mêlé s'assoupit légèrement ... tout comme cette nuit, un sommeil sans rêves. A tel point que lorsqu'il ouvrit les yeux, l'elfe s'enquit d'une question qu'il ne s'était encore jamais posé ... avait-il réellement une âme ? Où est-ce que seuls les êtres humains possédaient cette capacité de ressentir de forts sentiments, et de rêver ... il songeait rarement, peut-être qu'aux tréfonds de son subconscient, il n'osait se le permettre.

Un cliquetis retentit, déchirant le silence si paisible de ces lieux ... se relevant sans faire craquer la moindre brindille, ralentissant progressivement les battements de son cœur, Heaven glissa son dos contre le tronc de l'arbre. La distance qui le séparait du bruissement était moindre, et rapidement, son doute quand à la présence d'intrus dans la clairière se confirma ...

« Tiens donc… Mon frère, une humaine… »

Une femme ? L’elfe ferma les yeux ... dans l'obscurité son regard était parfois luminescent, se faire repérer ne serait pas un bon point, surtout dans la situation actuelle ... pour l'instant, il savait qu'il poursuivait lui même une jeune femme, cette voix était sans conteste celle d'un homme ... ils venaient probablement de la découvrir. Un grognement guttural fit entrouvrir les paupières du maître d'armes. Un loup ? Il risqua un œil sur le côté, en effet, c'était bien un de ses compagnons à quatre pattes, non, rectification, il connaissait Cheilan, mais celui-ci ne possédait pas l'intelligence de son compagnon, ni même la possibilité de communication autre que le grognement primaire. Une seconde voix perça les ombres, également celle d'un homme.

« On ne touche à cela, Telak… Elle est à nous, celle ci. »

Rapidement, la jeune femme quitta son emplacement pour passer à quelques mètres de distance, puis, sans ralentir le rythme des événements, un bruit de course puis des frottements de lames. On croisait le fer à quelques mètres du sang mêlé, le temps pressait, il lui fallait agir maintenant ...ou le regretter plus tard. La voix se fit de nouveau entendre.

- Oh oh ... mais elle est agile ... et jolie ... j'aimerais une démonstration plus ... approfondie ...

Un bruit de course, un rapide sifflement puis un claquement de lames sonores. Heaven ouvrit ses yeux couleur espoir, libérant une faible lueur absinthe sur le visage de son opposant. Le bras tendu sur sa gauche, son katana d'argent à l'horizontale, la dague du drow posée sur le plat de celui-ci ...

- Non ... je ne pense pas.

Le regard fixement posé sur celui de son adversaire, l'autre homme et la jeune femme à un mètre de lui, il ne leur adressa pas un seul regard. L'antagoniste poussa un râle de mécontentent et lança une charge sur le sang mêlé. Le maître d'armes vrilla sur le côté, esquivant la lame. Son katana s'abattit sur le poignet du drow, taillant la chair de part en part ... le membre roula sur le sol. Les yeux de l'opposant s'ouvrirent dans une expression de surprise affligée, ignorant presque totalement la douleur d'une telle blessure, celui-ci ramassa sa dague et la lança sur l'elfe, cependant une rafale de trois autres suivirent la première ... la rapidité du lanceur était impressionnante, la première dague frola l'oreille du sylvain, la seconde passa à quelques centimètres de sa hanche droit, la troisième fut inesquivable et blessa légèrement son épaule gauche, la quatrième enfin fut arrêtée dans sa course contre la lame du katana.

Le drow se jeta sur Heaven, visiblement à cours de projectile, mais voilà ... une main en moins ne lui facilitait pas la tâche, cependant un puissant coup de pied dans le ventre envoya l'elfe contre un tronc d'arbre. Profitant de cet appui, il se donna un élan convenable et s'élança sur l'antagoniste rageur. Esquivant quelques coups, il balaya ses jambes au niveau des tendons d'achile. Le drow s'étendit sur le sol, et se redressa avec la lame du sylvain sous la gorge ...

- Si j'peux plus m'amuser... juste une femme ...

Le regard d'Heaven se fit légèrement haineux. Il appuya la pointe extrême du katana contre la peau de l'ennemi qui abandonnait visiblement le combat. Au fond cela l'arrangeait, les drows étaient puissants, mais la chance lui avait une fois de plus sourit en lui permettant de lui trancher un membre capital ...

- C'est une humaine certes ... mais je crois qu'une humain qui se bat mérite un peu plus de respect que tu n'en témoignes à son égard ...

Le bras plus dur qu'une barre de fer ... il laissait planer. La jeune femme avait dû se débarrasser des deux autres gêneurs, car il n'entendait plus le moindre bruit, à part peut-être, les battements accélérés du coeur effrayé battant au bout de sa lame ....



<< Ici bas, parmis les mortels
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Même las, elle était immortelle
Elle m'a donné la chance de faire en sorte que le monde change ... >>
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMar 6 Jan 2009 - 8:56

    [HRP : Oh..! Tu as une façon d’écrire très plaisante… Cette réponse fut une agréable surprise… ^^]



    Et le duel débuta ainsi. Un Drow en avant, face à la jeune femme, le second resté en arrière, immobile. Sans doute, l’un comme l’autre, s’attendaient-ils à en finir rapidement, aussi, ne voyaient-ils guère l’utilité de s’accorder plus de mal que nécessaire. Cependant, de la sorte, les événements s’avérèrent bien vite tourner au désavantage du Sombre, tandis qu’à plusieurs reprises, il se devait de parer avec justesse une attaque qu’il n’avait certes pas vu venir.

    « Oh oh ... mais elle est agile ... et jolie ... j'aimerais une démonstration plus ... approfondie ... »

    Palpitations effrénées et souffle saccadé. Donne déconcertante face à un moindre effort. Pourtant, il ne semblait guère l’instant propice à la décadence, tandis que voici le protagoniste prêt à entrer en scène, encore une fois. Disposée à recevoir cette nouvelle atteinte, elle laissera son pied gauche glisser en arrière, s’accordant un tant soit peu d’équilibre en ce lieu hétérogène et propice aux chutes.

    Pourtant, voici l’esquisse ébranlée, et la toile remaniée, car cela sera avec une agilité et une précision troublante, qu’une lame nouvelle prendra part à la danse, mettant un terme certain à la courbe assassine portée à l’attention de la Guerrière. Là, une voix s’élèvera, impartiale.

    « Non ... je ne pense pas. »

    Achevant là l’intervention, le jeune homme ainsi mis en scène n’accordera plus ample attention aux protagonistes alentour, car déjà, le Drow s’élançait en sa direction, sa contrariété à son apogée. La jeune femme elle même n’aura manifestement guère plus de temps à accorder à cet étranger, un râle profond à son côté la rappelant à l’ordre ; libéré de ses chaînes par un maître trop hâtif de mettre main sur sa proie, la sombre créature allait désormais en sa direction.

    Là, elle ira doucement sur sa droite, s’éloignant des deux duellistes, afin de ne pas entraver leurs mouvements, tandis que l’animal en venait à la suivre de manière inévitable, semblant aller en quelques larges cercles autour de sa proie. Finalement, la jeune femme s’immobilisera, imitée par le loup. Un coup d’œil en arrière, et voici ce dernier qui bondissait, certain de l’aboutissement de son geste. Néanmoins, l’humaine se déportera vivement sur le côté, évitant la manœuvre.

    « L’animal est-il plus courageux que le maître… ? »

    Dans l’attente d’une nouvelle attaque, elle avait glissé ses iris sur le Drow qui se tenait à l’écart, observant la scène en simple spectateur. Piqué au vif par la remarque, il se redressera, au contentement de la Demoiselle.

    « Telak ! Elle est à moi. Cela vous convient-il ? »

    Là, le loup semblera marquer un temps d’arrêt, avant de s’écarter une nouvelle fois. Le Drow arborait alors un curieux rictus, tandis qu’il empoignait une longue lame. Ainsi, et sans attendre quelconque réponse, il s’élancera sur son opposante, cette dernière accusant le coup, puis un second. Le ballet ainsi entamé pèsera bien vite à la Demoiselle, tiraillée par une plaie désormais rouverte. Il était temps d’y mettre un terme, la dite faiblesse n’ayant guère échappé à l’adversaire, dont les iris s’étaient ainsi posés sur le tissus qui, doucement, prenait une teinte écarlate.

    Cependant, du point de vue du Sombre, il n’était pas encore l’heure de mettre un terme à ce duel. Bien au contraire, les choses semblaient peu à peu glisser à son avantage : la jeune femme était d’ores et déjà blessée, et l’épuisement semblait bien vite s’emparer d’elle, de ce fait. Aussi, esquissant un sourire, il reviendra vers elle, redoublant de vivacité, jusqu’à ce qu’il ne parvienne à faire reculer la Demoiselle, avant de lui faire perdre l’équilibre sur une racine qu’il avait jugée apte à cet aboutissement.

    Et cela sera en effet une chute qui accueillera la jeune femme, dont la lame glissera au sol. Surprise, elle sentira une vive pression au niveau de sa taille, tandis que le Drow s’y installait à califourchon, sans ménagement. Elle laissera échapper un cri malgré elle, car il avait choisi de placer sa main à l’endroit même où se tenait la plaie. Cri qui apportera d’ailleurs la plus grande satisfaction au Drow, qui se penchera doucement au dessus du visage de la Demoiselle.

    « Les humains sont si… fragiles… »

    Ce souffle contre sa chaire, cette lame qui doucement glissait le long de sa jambe, remontant jusqu’à sa taille. C’en était trop. Au comble de l’exaspération, elle parviendra tant bien que mal à repousser le Sombre, se redressant vivement afin d’aller quérir sa lame, tandis que son adversaire, lui même, se redressait, las de ce petit jeu.

    Ainsi, tandis qu’empressé d’en finir, le Drow élançait sa lame en sa direction, la Demoiselle en viendra à s’abaisser soudainement. Déconcerté par la manœuvre, le Sombre n’aura alors que le temps d’entrevoir son adversaire profiter de la distraction afin de laisser sa propre dague venir se ficher en sa chaire. Ce dernier alors, s’écartera vivement, laissant sa lame retomber au sol en en bruit sourd. Ses deux mains se portant à son torse, il abordera alors une grimace grotesque, tandis que sa voix, rauque, s’élevait à nouveau :

    « Telak ! »

    Vaine tentative afin que le jeune loup ne prenne la relève car, ce dernier, en effet, ne semblait d’ores et déjà plus faire parti du manège. Cependant, il insistera, répétant ce nom une seconde fois, puis une troisième, au comble de l’agacement. L’animal devait être loin, déjà. Alors, il s’avancera à nouveau, incertain, vacillant, et viendra récupérer sa lame, tombée au sol. Là, il croisera les iris de la jeune femme, et tentera une dernière attaque maladroite. Le contournant alors, elle laissera sa lame venir s’enfoncer dans sa nuque, l’adversaire portant ainsi son dernier souffle, tandis qu’il s’effondrait à même le sol.

    Ne se souciant guère plus de ce qu’était advenu le loup, elle s’éloignera du cadavre, et se laissera elle même glisser au sol, déposant sa lame sur sa gauche, et portant sa main sur son côté, courbant l’échine sous l’effort. La douleur engourdissait alors ses membres, assombrissait ses songes. Il aurait alors été si aisé de s’y abandonner, plutôt que de lutter contre la pénombre qui semblait quérir son inconscience.

    Malgré tout, un instant immobile, elle finira par laisser ses doigts empoigner sa lame, la portant à sa taille, avant de déposer ses paumes au sol, y prenant appui afin de se relever. Une fois redressée, elle scrutera avec attention les alentours. Le combat entamé entre l’étranger et le Drow semblait avoir pris fin, également. Cependant, l’issu lui en était à l’instant même inconnue. Aussi reviendra-t-elle sur ses pas, tentant tant bien que mal de retrouver le lieu du duel. Prudente, sa main gauche effleurant sa lame, bien vite elle discernera une ombre face à elle, et le souffle haletant d'une créature prise au piège par la lame de son adversaire. Cessant alors son avancée, elle restera Silencieuse, à l'écart de la scène.



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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMar 6 Jan 2009 - 18:40

// Hrp ; Merci car personnellement, j'apprécie beaucoup ton écriture, et je prends donc ton compliment comme un honneur ^^ //.


Entendez vous les pierres grincer, entendez vous l'appel d'agonie d'une soumission monstrueuse ? Tendez l'oreille, plaquez la au huis de votre habitation ; méphitique acclamation de soubassements enfouis dans les méandres de vos âmes, elle est là, tapie telle une araignée grasse et hideuse la folle, patiemment, dans les recoins du désespoir et de la souillure, attend ... Elle vous saisira le cœur et l'âme, jettera votre carcasse au feu et brûlera votre chair devant l'autel d'immondices du purgatoire. C'est elle, la seule, araignée du désespoir aux membres interminables, tel une bête à la merci des chasseurs.

Le drow regardait Heaven avec une certaine difficulté, son regard croisait le sien par périodes intermittentes, tellement la véhémence de ce dernier lui conférait des frissons de frayeur. L'anxiété accroissait chez l'antagoniste, cela était plus que visible, son aura diminuait peu à peu, son souffle rauque s'atténuait, alors que le sang coulait en un flot continu de la plaie béante de son moignon. Mais l'elfe ne bougeait pas ... la lame pointée sur la gorge de sa victoire, sur l'injustice du moins. Un léger vent soufflait désormais sur l'immense plateau immobile, ne soulevant nulle poussière, n'agitant pas les feuilles fixées aux herbacées, qui semblaient se mouvoir de leur propre volonté.

Le temps sembla s'arrêter ainsi ... personne n'aurait pû dire depuis combien de temps ils s'observaient de la sorte, mais la haine entre les représentants des deux races se faisait clarté. Alors que la situation semblait désespérément bloquée, le maître d'armes entendit un léger bruissement derrière son épaule droite ... sans même quitter son ennemi du regard, l'identité de la personne présente se révéla en son esprit. C'était elle, cela ne pouvait être qu'elle, car il ne serait jamais battu pour quelqu'un qui ne valait pas la peine d'être aidé. Elle avait vaincu ... Raide de peur, le drow agita nerveusement ses doigts dans la poussière et cracha aux pieds du demi-sylvain.

- TUE MOI ! Ou alors ... Laisse moi partir !

Le regard vert émeraude du sang mêlé se fit plus étroit, la tentation était forte, extrêmement forte, il était probable que cette race n'ait pas plus de valeur que l'humaine condition. Mais il le savait, et chaque seconde le lui confirmait, il n'était pas le juge de ce destin là, ses mains habiles de chirurgien ne décideraient pas de sa vie, ce n'était pas son devoir, ni son fardeau, pour cette fois, la tache serait déléguée à celle qui se trouvait derrière lui. Le visage d'Heaven se fit parfaitement impassible ... puis, lentement, il recula d'un pas, de deux, de trois et s'arrêta. Sa lame le long du corps, droit et digne, ses yeux toujours posés sur la victime étendue sur le sol, l'air déboussolée.

- Ce n'est pas à moi de décider, de ce qu'il va advenir de toi ... c'est à celle qui le mérite.

Redressant son visage vers la jeune femme, l'elfe fit un léger signe de tête en direction du drow. Il la laissait faire un choix crucial, la vie la mort ou la condamnation. Si elle décidait de le tuer, le problème serait rapidement résolu, si elle le laissait partir, elle le condamnerait à une mort lente et douloureuse, si elle lui accordait la vie sauve, alors elle ou le maître d'armes devrait se charger d'arrêter l'hémorragie du blessé, et ce avant de le laisser courir les campagnes.

Ce fut alors que l'hybridé remarqua quelque chose de particulier chez cette inconnue, son teint était blême et son iris renfermait quelque chose de sombre. Serait-elle blessée ? Jusqu'à présent, il n'avait pas porté son attention sur elle et ce détail lui avait totalement échappé. Cependant, cela pourrait s'avérer préoccupant, avoir passé la nuit hors d'un lit avec une blessure au flanc n'était jamais recommandé par tout bon médecin. Enfin, qu'importait après tout ? Pour le moment, l'étrangère se tenait sur ses deux jambes, peut-être que certains humains possédaient plus de courage que d'autres ... Enfin, la sagesse elfique aurait plutôt considéré cet acte comme une pure inconscience, mais la tolérance du maître d'armes passa outre cette idée cynique.


L'elfe ne savait plus si il attendait ou si il faisait semblant, mais détaillant à peine les traits de celle qu'il venait d'aider, ses questions s'envolèrent avec la douleur émise par sa blessure légère. L'espérance est probablement la plus grande de nos folies, lui considérait celui-ci comme une bougie ... les chances pour que ses volontés les plus sincères se réalisent étaient infimes, pour que la chandelle se consume jusqu'au bout également. Pourtant, en son cœur régnait une braise incandescente, cette flamme qui perdure, et qui peut-être un jour diminuera, pour finalement se noyer dans son propre élément ...



<< Le vent avait chassé la pluie aux larges gouttes,
Le soleil s'étalerait , radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts ...
>>
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMar 6 Jan 2009 - 21:18


    [HRP : Nan, ce n’est pas un honneur, tu mérites vraiment ce compliment. C’est… Waw *.*]



    Sa présence n’était pas étrangère aux deux protagonistes, de cela, elle ne doutait nullement. L’un d’eux, d’ailleurs, étendu au sol, en viendra promptement à s’agiter, alarmé. Etait-ce son trépas, qu’il appréhendait tant, ou bien l’affût d’un châtiment insoupçonné ? Nombre de fois elle avait considéré cette même scène, et nombre de fois avait-elle été confondue face à la capacité d’un être à tout répudier en faveur de sa survie… Cela en était parfois révoltant… Dignité, courage… Compagnons… Rien n’y échappait, lorsque l’instinct de survie ne surpassait guère celui de l’animal seul…

    « TUE MOI ! Ou alors ... Laisse-moi partir ! »

    L’attente d’une mort qui ne venait pas laissait naître alors l’espoir d’une survie précaire.

    « Ce n'est pas à moi de décider, de ce qu'il va advenir de toi ... c'est à celle qui le mérite. »

    Le jeune homme se redressera alors, glissant ses iris sur la Demoiselle, tandis qu’il lui indiquait, d’un vague mouvement de la tête, l’emplacement où se tenait toujours le Drow, décontenancé et, il fallait le reconnaître, plutôt mal en point. Elle même alors haussera un sourcil, surprise par l’initiative. Cette issue ne lui avait pas même traversé l’esprit. C’était un dilemme auquel elle aurait préféré ne pas se voir confronter en cet instant. Tuer n’était pas en sa nature profonde. De plus, il y avait une différence certaine entre mettre un terme à une vie lors d’un duel, et anéantir une personne à terre, tant bien même fut-elle un Drow.

    Ainsi, elle reportera ses iris sur le jeune homme. Un regard profond, troublé, peut être bien. Ses songes voilés par une brume obscure n’arrangeaient en rien les choses. Soigner le Drow et le laisser s’en aller ? Voilà bien une chose à exclure… Cela revenait sans nul doute à les exposer à nouveau à un danger inutile. Le tuer ? Elle ne pouvait s’y résoudre elle même. Il n’avait été son adversaire, et ce combat n’avait pas été le leur. Seul le jeune homme aurait eu ce loisir. Ne restait alors qu’à le laisser s’en aller ainsi, trop affaibli pour les attaquer. S’il avait un tant soit peu de chance, il parviendrait de quelconque manière en sa Cité. Sans quoi il périrait en quelque lieu, et la jeune femme ne viendrai nullement le pleurer. Alors, elle se détournera. Malgré tout, s’il tenait à intervenir, elle même ne s’y opposerait pas.

    Le Drow alors, comprenant le message, prendra appui sur son bras valide afin de se redresser avec peine, un fin sourire au coin des lèvres. Ces humains étaient bien trop sentimentaux… A sa place, sans doute n’aurait-il pas hésité un instant à la tuer. Satisfait par cette pensée, il étendra d’ailleurs son bras afin de récupérer sa lame, désormais débout ; l’elfe semblait étudier un instant la plaie de la Demoiselle. Celle la même qui lui tournait le dos. L’occasion était trop belle !

    « Stupides… »

    Vague murmure soufflé entre ses dents, tandis qu’une dernière fois, il s’élançait sur la jeune femme. Proie première qu’il avait juré de faire sienne. Elle périrait. Cependant, une dernière fois également, sa course sera stoppée, tandis que son regard glissait en celui de sa proie, avant de descendre doucement sur la lame qui venait de s’enfoncer en son torse. La Demoiselle, consciente du manège, venait de mettre un terme définitif au dilemme cruel qui lui avait été imposé.

    Ainsi, en un mouvement las bien que dénué de ménagement, elle retirera sa lame de la chaire du Sombre, et effectuera deux pas en arrière tandis qu’il s’effondrait à même le sol, désormais inconscient. Là, elle glissera à nouveau sa lame au niveau de sa taille, et déposera la paume de sa main sur le tronc d’un arbre proche de sa position actuelle, afin de s’assurer un appui momentané, tandis qu’elle vacillait dangereusement.

    Une minute, puis deux… Un haut le cœur soudain et la voici adossée contre l’arbre. Ce n’était certes nullement la mort de l’intrus qui la mettait en un tel état. Trois minutes, puis quatre… Et la voilà qui se redressait à nouveau, profitant pleinement d’un courant d’air frais qui venait glisser doucement sur sa chaire, tandis qu’elle inspirait profondément. En ces lieux, l’odeur du sang seul régnait désormais, difficilement balayée.

    Malgré tout, elle lèvera les yeux vers le jeune homme, l’étudiant autant que le lui permettaient ses iris un tant soit peu habitués à la pénombre. Son Silence était de marbre, ses sens aux aguets. Lui même semblait en ses songes… Profitant de cette inattention, elle se détournera finalement, sans guère plus d’explications, s’éloignant. Curieux manège que voilà, se laissant aisément fort mal interpréter.

    Néanmoins, auprès d’un arbre, elle finira par s’accroupir, prenant entre ses doigts une large lanière de cuir qu’elle laissera glisser par dessus son épaule. Détail qui semblait avoir été omis par chacun. Elle reviendra alors, une main venant doucement se glisser au sein de la sacoche qu’elle transportait désormais, et dont elle ne se séparait que très rarement. De là, elle sortira une petite fiole au contenu d’un vert pâle.

    Revenue aux côtés du jeune homme, elle ouvrira la fiole et laissera une petite quantité de son contenu glisser langoureusement sur son indexe droit.

    « Permettez… »

    Sans attendre de réponse, sans même lui laisser la moindre occasion de protester, elle laissera glisser son doigt sur la plaie qui avait été occasionnée par la lame du Drow. Un instant plus tard, elle avait à nouveau effectué un pas en arrière. Certes, il n’avait guère de réelle raison de la laisser ainsi agir en confiance, et aurait eu mille fois raison de la repousser. Cependant, elle s’était montrée brève et rapide, afin d’éviter tout mouvement de recul. Si doute il y avait, ce dernier serait d’ailleurs tôt balayé, car cela sera un soulagement certain qui s’emparera de la coupure. Bien vite, celle ci serait refermée, et le mal estompé.

    Alors, sans ajouter autre parole inutile, elle refermera le précieux flacon, presque vide malgré la faible quantité usée, et le laissera à nouveau glisser au sein de la sacoche, reposant ses iris sur le jeune homme.

    « Je vous suis redevable… En ce qui est de votre intervention… »

    Son ton était calme, posée, bien qu’entrecoupé par une respiration irrégulière.

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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMar 6 Jan 2009 - 22:33

// Hrp ; Je ne sais que dire ... merci beaucoup //



Heaven possédait une patience quasiment inépuisable, il vit les iris de la jeune humaine se poser sur les siens, un sourcil rehaussé, le regard profondément troublé et probablement en pleine réflexion. Peut-être pensait-elle qu'il avait mal fait de la laisser faire ce qu'elle voulait de leur captif, cependant l'elfe était totalement sûr de lui. Ce fut elle la victime originelle, ce serait donc à cette même personne de décider du sort de son meurtrier. Bien que la curiosité ne soit pas un défaut majeur chez le sang mêlé, il fut tenté de savoir ce qu'elle pensait de ce drow, la pensée humaine était tellement différente de celle des peuples elfiques et drowesques. Savait-elle par pur hasard, qu’une guerre sans merci faisait rage entre ces deux peuples ?

Les humains se retrouvaient tels de faibles pantomimes, ballottés entres les forces obscures et la blanche luminescence des armées du bien. Élevé par un humain et une sylvaine, le jeune maître d'armes était le fruit d'une union amoureuse, trop profonde pour être rompue à cause de divergences de points de vue, il était une oxymore de culture et de façon de vivre, un espoir nouveau pour recréer un lien entre les peuples cyrilliques et les simples mortels. Enfin, ce n'était pas ici l'heure de s'enfouir dans ce genre de méditation à n'en plus finir ... L'inconnue regarda son agresseur d'un oeil critique puis se détourna, comme pour lui laisser le champ libre. La ruse ... unique chose fortement usitée pour vaincre les drows lorsque nos forces physiques nous délaissent.

Heaven ignorait si cela avait été un stratagème ou non, mais la confiance qu'il portait en la vigueur de la jeune femme croissait avec les minutes, et lorsque l'antagoniste eut le malheur de tenter une dernière offensive contre elle, se croyant de nouveau libre d'épandre haine et malhonnêteté à travers les cieux de Miradelphia, l'elfe ne fut point surprit de voir la lame de l'humaine le traverser de part en part ... le dilemme était terminé, la décision venait d'être prise par mère nature. Comme l'ont dit tant de philosophes, chassez le naturel, il revient au galop ! Le peuple drow est fourbe et profiteur, il était aussi inutile d'espérer du bien d'eux, qu'un soupçon de logique guerrière. L'opinion envers cette race commençait fortement à se retrouver en position de faiblesse, en l'âme du sylvain.

Le jeune sang mêlé n'avait pas bougé d'un pouce, sinon que la chaleur l'avait obligé à retirer sa cape, son regard restait posé tranquillement sur sa nouvelle rencontre, la suivant d'un regard lascif mais toujours dépourvu de tout sentiment humain. Les minutes passèrent ... il la regardait souffrir, se mouvoir entre les ombres du soulagement et de la douleur, sans nouvelle explication plausible, il eut le sentiment qu'aller vers elle n'aurait contribué qu'à l'éloigner de lui. Faire fuir une humaine n'avait jamais été son but, du moins pas cette fois-ci. Aussi, lorsqu'elle s'approcha de lui, il n'esquissa pas le moindre mouvement de recul. En bon chirurgien, il se doutait de ce qu'elle avait en l'esprit, il écarta légèrement son bras pour permettre à sa main de passer, contact léger ... doux et surtout rapide. Était-il possible qu'elle eut peur de lui ? Ou peut-être simplement craintive de se retrouver cible d'une réaction violente ?

« Je vous suis redevable… En ce qui est de votre intervention… »

Étonné tout d'abord, Heaven retira le masque qui lui barrait le visage. Saisissant son extrémité entre deux doigts, celui-ci disparut dans un petit " pof " sonore, dévoilant un nez droit, les paumettes et le regard bien dessiné des peuples elfiques, héritage de la beauté de sa mère. Dans un mouvement vif mais calme, celui-ci replaça son katana d'argent préalablement débarrassé de l'hémoglobine l'ayant maculé précédemment, entre ses omoplates. Puis il s'approcha d'un pas vers la jeune femme, sortant des profondeurs de l'ombre, apparaissant dans un faible rayon de clarté. Laissant glisser son regard de la hanche de la jeune femme jusqu'aux prunelles de cette dernière, son expression impassible se fit un peu moins dure, laissant transcender une certaine chaleur ... peut-être relevée par le flamboiement de son regard absinthe.

- Vous venez sans doute de payer votre dette, je vous en remercie ... Je tenais à m'excuser, en réalité j'ai remarqué d'étranges traces de pas sur un mien territoire qu'est cette forêt, je vous ai suivie, et c'est uniquement là ce qui a joué en votre honneur ... cependant, je suppose que vous laisser combattre seule dans votre état n'aurait pas été du meilleur goût.

Son bras se leva dans un geste doux et gracieux ... passant sa main au dessus de l'endroit apparemment sensible de la jeune femme, sans y toucher, il suspendit son geste et regarda de nouveau l'inconnue lui faisant face. Une douleur poignante inonda le regard du jeune sylvain ...

- Qui a osé ... pourquoi ...

La question était simple, aussitôt, comme si il craignait de s'être trop longtemps laissé à découvert, Heaven rabattit sa main le long de son flanc, et son visage retrouva sa neutralité coutumière. La capacité des elfes à passer d'un sentiment à l'autre n'était qu'apparente. La jeune femme ignorait combien il venait d'avoir mal pour elle ... au plus profond de son âme ...



< ...Un visage au parfum de mon royaume
D'une femme me parle par ses yeux
Reconnait en moi la patrie et ses lieux
Et me donne un espoir qui m'embaume ...>>
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMer 7 Jan 2009 - 13:14

    [HRP : Mais je t’en prie… ^^ Et heu... à mon tour de m'excuser cette fois ci, réponse de piètre qualité ^^" Désolée, lol xD]

    Singulièrement, le jeune homme ne s’était pas aventuré à manifester quelconque marque de recul, se laissant ainsi faire sans objecter, allant jusqu’à lui faciliter la tâche. Cependant, cela sera avec soin mais vélocité qu’elle ira au bout de son office, revenant par la suite sur ses pas, en sa position primaire. Là, elle le considèrera à nouveau avec égard, tandis qu’après quelques instants, il délaissait ce masque curieux qu’il arborait sur son visage, ce dernier disparaissant entre ses doigts, non sans apporter surprise et intrigue à la Demoiselle.

    Alors, elle distinguera ses traits avec plus de justesse, tandis que, rangeant sa lame lavée de toute souillure, il s’engageait un tant soit peu en sa direction. Courbes fines et élégantes, il détenait sans conteste la noblesse et la candeur des elfes. De plus, tant bien même elle ne l’avait aperçu rivaliser, il n’était nullement à contester son agilité et sa vivacité, aux vues de l’issu du conflit. Son appréciation restée neutre malgré une haine ancrée au sein des deux peuples… Il était difficile à croire que cet être possédait en son sein un autre sang que celui issu du peuple immortel. Et pourtant…

    Malgré tout, trêves d’estimations et de suppositions, car voici qu’il reprenait la parole, simplement, tandis que doucement, ses traits semblaient ses détendre, laissant transparaître sans doute plus qu’il ne souhaitait en livrer à une parfaite étrangère.

    A nouveau, elle haussera un sourcil à ses paroles, sans pour autant les relever. Il fallait reconnaître qu’elle avait souvent vu d’un mauvais œil les êtres qui s’appropriaient pareil territoire, jugeant que la nature n’appartenait qu’à elle seule, et que ce n’était ainsi que pure prétention que d’aspirer à la conquérir. Néanmoins, elle s’apaisera bien tôt sur ses dernières paroles, tandis que se main s’approchait doucement de la plaie. Là, ses muscles se contracteront, et elle retiendra un mouvement de recul ; cette fois ci, en effet, c’était la crainte qui s’était emparée d’elle un bref instant, mais nullement à son égare.

    Durant son séjour à l’auberge, la jeune femme avait conservé un cuisant souvenir des quelques passages du dit médecin apporté à son chevet lors de son arrivée. Ce dernier était censé la suivre durant sa guérison, mais, force est de constater qu’elle s’en était allée bien avant son retour. Cependant, une rencontre lui avait été suffisante : l’homme, désireux de soulager son mal, avait apposé sans guère plus de ménagement quelques tissus sur lesquels il avait porté une forte pression, rendant la douleur telle que la jeune femme en avait été sur le point de perdre conscience. Aussi, cette réaction n’était que pur réflexe défensif, et il ne fallait guère s’en formaliser, car cela fait, elle se détendra à nouveau, retrouvant une sérénité certaine.

    Doucement alors, elle glissera son regard dans le sien, surprise par l’expression qu’elle y découvrira. Néanmoins, quelques paroles, et la voici qui en perdait le fil de ses réflexions.

    « Qui a osé ... pourquoi … »

    Elle laissera ses iris glisser au sol tandis qu’il retrouvait un masque d’impassibilité qui n’échappera guère à la Demoiselle. Cependant, à son tour de ne point s’en formaliser, tandis qu’elle s’apprêtait à répondre calmement, un vague sourire effleurant ses lèvres. Les circonstances étaient si semblables… D’une voix sereine, pourtant, elle esquissera une vague explication, plus ou moins détaillée.

    « En cette forêt même… A Diantra, la veille au soir, je vis un homme sur le pas de Deina… De votre peuple… Et fort mal en point… Son état préoccupant, je pris en charge ses soins, le rejoignant auprès de l’autel déserté en cette heure… Un Drow était à l’origine de son mal… Ne souhaitant guère le laisser reprendre la route seul en cet état, je l’ai accompagné, l’aube venue, au sein de la forêt. Il tenait tout particulièrement à achever ce qu’il avait entamé. Un premier groupe nous est alors tombé dessus peu après notre arrivée. »

    Elle marquera un temps d’arrêt, reposant ses iris sur son interlocuteur, tandis qu’elle s’apprêtait à lui offrir réponse à son interrogation.

    « Durant un duel, un second Drow s’est empressé de saisir l’occasion afin de laisser sa lame glisser en ma chaire… Cause de cette plaie… Maladresse de ma part, sans doute… »

    Un simple sourire viendra naître sur ses lèvres. Curieuse manière d’exprimer son ressenti face à la situation. Pourtant, ne s’attardant guère plus ce sujet, elle glissera une nouvelle fois la paume de sa main contre un arbre. Rester en ces lieux n’était sans doute guère prudent. L’odeur du sang aurait tôt fait d’attirer quelconque créature en quête de proies. Cependant, si comme le disait son interlocuteur, il n’en était venu à se rendre en ces lieux en ce seul but qu’elle ne foulait un territoire qu’il considérait comme sien, leur chemin ne tarderait probablement pas à se séparer, ce dernier ayant certainement d’autres préoccupations. Pour sa part, elle irait sans nul doute trouver refuge au sein de la forêt, afin de se reposer un peu, avant de reprendre sa route à l’aube.


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMer 7 Jan 2009 - 14:23

// Hrp; mais non ^^ Il est très bien ton post, juste un petit mal entendu avec " un mien territoire " mais bon, ce n'est pas grave .//



Le temps fuyait, incrédule sur les rives des âmes. Encordant sur son passage des corps et des cœurs, jouant l’éternelle mélodie du destin. Les minutes s’écoulaient, grains de sable dans le gargantuesque sablier du temps. Bien que le visage du sylvain eut retrouvé son impassibilité coutumière, il gardait un œil légèrement troublé sur la blessure à vif de la jeune femme. Il n'avait pas osé y porter la main, par crainte de réveiller une douleur qui se trouvait déjà être instable et lancinante. La situation était quelque peu tendue depuis la mort du drow, n'accordant que peu de confiance l'un à l'autre, les deux êtres restaient sur leur gardes, et à distance convenable de la chaleur corporelle. Mais alors que le silence semblait s'étendre sous les feuillages mouvants, la voix de l'inconnue retentit de nouveau dans les ténèbres de cette nuit sans lune.

« En cette forêt même… A Diantra, la veille au soir, je vis un homme sur le pas de Deina… De votre peuple… Et fort mal en point… Son état préoccupant, je pris en charge ses soins, le rejoignant auprès de l’autel déserté en cette heure… Un Drow était à l’origine de son mal… Ne souhaitant guère le laisser reprendre la route seul en cet état, je l’ai accompagné, l’aube venue, au sein de la forêt. Il tenait tout particulièrement à achever ce qu’il avait entamé. Un premier groupe nous est alors tombé dessus peu après notre arrivée. »

Elle afficha une pause, déplaçant son regard vers celui couleur émeraude du maître d'armes, debout devant elle, il n'avait pas esquissé le moindre mouvement depuis son dernier geste, lorsqu'elle lui avait conféré un peu de son liquide aseptique. Derechef, elle revint à la charge. Mais cette fois-ci, ce fut la réponse à sa question qui franchit le fin portail de ses lèvres charnues aux reflets ambrés.

« Durant un duel, un second Drow s’est empressé de saisir l’occasion afin de laisser sa lame glisser en ma chaire… Cause de cette plaie… Maladresse de ma part, sans doute… »

En effet, tourner le dos ne serait-ce qu'un instant à un membre du peuple drow, pouvait être passible d'une mort certaine. Une sorte d'auto-condamnation, qu'elle s'était infligée par erreur, lors d'un moment d'inattention probablement. La pensée de la lame s'enfonçant dans cette chair humaine rebuta le cyrillique, au point qu'il ferma les yeux quelques secondes. Lorsque ses prunelles absinthe furent de nouveau visibles, elles se posèrent sur le dos de la jeune femme. Cette dernière avait porté sa main sur le tronc d'un arbre, tournée vers le sentier. Allait-elle partir dès à présent ? Même pour un membre du peuple sylvain, la perspective de laisser l'humaine partir sans lui conférer de soin l'indigna.

- Votre plaie ... Je sens qu'elle n'est pas en bonne voie ... l'odeur du sang est insupportable en ces lieux, et l'humidité de la forêt est très peu recommandable.

Il s'approcha de quelques pas, hésitant ... elle semblait ignorer comme elle le pouvait la douleur qui gerçait son flanc meurtri. Lorsqu'il fut dans son dos, il passa de nouveau sa main au dessus de la meurtrissure, ressentant cette même impression de chaleur anormale. Une inflammation des tissus ne ferait qu’empirer sans soin adapté, et le subconscient du chirurgien l’habitant lui somma d’y mettre terme sur le champ. Qu’aurait donc fait Cheilan ? Peut-être qu’abréger les souffrances d’un être aurait été son envie la plus profonde, non, il n’était pas un animal, et aurait très certainement réagi d’une autre façon. La chevelure de l'humaine proche de son visage, il se contenta de murmurer, il était plus qu'évident qu'elle se trouvait assez près pour entendre ses paroles.

- J'aimerais ausculter votre blessure ... c'est moi qui vous suis redevable ...

Mais il ne se permit pas de la toucher, la proximité physique n'était que trop étrangère pour la culture elfique. Ainsi, comme sa connaissance en matière d'humains était encore minime, il préféra éviter ce genre de geste. Il ne voulait pourtant pas qu'elle souffre ... et sans explication, il ne voulait pas non plus qu'elle s’éloigne. Non pas que la compagnie lui eut manqué, il n'était pas seul, ses pensées à elles seules prenaient la place d'un être proche. Ne sachant que faire, il recula d'un pas. Une lame pourrait si vite le transpercer, qu'il joua la carte de la prudence. Son regard intensif balayait les alentours, l'odeur du sang devenait irrespirable et d'ici peu, le phénomène de putréfaction rendrait la chose abominable. Peut-être était-ce le moment de quitter cet endroit souillé par le sang, et par la guerre …

Que se passerait-il si elle venait à mourir en cet instant ? Il s'écroulerait, tel un château de cartes, sur la poussière de ses espoirs réduits en cendre. De lourdes chaînes autour de son cou s'enrouleraient, étouffant un cri de désespoir que personne ne voudrait ouïr. Dépourvu de toute proche ambition, son âme se nourrissait de quelques miettes de tolérance diffuse. Et la pluie se remet à couler ...les eaux se mélangent, le sel se perd dans la douceur des rivières emportant les erreurs et les regrets des hommes. Il n'existait que le passé et l'avenir, ces deux moitiés de vie dont l'une dit jamais, et l'autre dit toujours ...



" ... Noble est le sang qui te parcoure
Et qui remplit de fierté ta belle fleur
Légère est l’âme de ton discours
Qui t’orne par autant de couleurs ..."
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMer 7 Jan 2009 - 19:15

    [HRP : En tant que joueuse je m’en doute… Mais dit comme cela, je l’ai joué comme elle même a pu l’interpréter ^^]


    Palabres achevées, la voici qui détournait dès lors son attention. Lui même l’avait, semblait-il, écouté sans outre mesure. Pas l’ombre d’un souffle ni même l’esquisse d’un mouvement. Aussi, cela sera de manière naturelle que le Silence s’installera entre les deux jeunes protagonistes. Oppressant. Ainsi allaient-t-ils se quitter sans autre manière ? Pourtant, nulle raison de s’en émouvoir plus que nécessaire. L’un pour l’autre n’étaient que parfaits étrangers, rencontrés par un simple concours de circonstance. Néanmoins, il n’était pas à douter qu’elle aurait probablement noté une forte croissance quant à ses chances de trépasser s’il ne s’était manifesté. Pouvait-elle pleinement passer outre ce fait ?

    Délaissant ces quelques songes, elle penchera doucement la tête sur le côté, afin de reporter ses iris sur sa personne. Là, prenait place un curieux regard, mêlant nombreuses nuances de vert, et de brun, soulignant un teint pâle, lui même accentué par des traits fins et élégants. Le portrait se voyait ainsi achevé par un encadrement de cheveux lisses, assez courts pour ne pas entraver les mouvements de la guerrière, et se jouant de nombreuses teintes de châtains.

    Malgré la fraicheur ambiante, la Demoiselle ne portait pour seule tenue que quelques vêtements légers, et sobres. Ca et là, quelques protections de cuir, maintenant un simple tissu aux couleurs pâles. Autant le reconnaître, la tenue était plutôt légère, autant pour la Duelliste, que pour la simple errante en cette heure. Mais qu’importe.

    Face à elle, le jeune homme semblait à nouveau se préoccuper de la plaie rouverte, malgré tout dissimulée sous un bandage imbibé de sang.

    « Votre plaie ... Je sens qu'elle n'est pas en bonne voie ... l'odeur du sang est insupportable en ces lieux, et l'humidité de la forêt est très peu recommandable. »

    Là, il s’approchera finalement, malgré une hésitation certaine. Son regard seul suivait toujours ses mouvements, tandis qu’elle conservait un solide appui au sein de l’arbre. Les doigts du jeune homme n’effleurèrent pas même la plaie, pourtant, ce geste ne lui restera pas inconnu, tant bien même il était hors de son champ de vision. Quelques instants, et le voici une nouvelle fois sommé par quelques songes étrangers à la Demoiselle qui, patiente et d’un calme certain, conservait une posture égale. Elle le laissait désormais agir, en Silence, sans manifester alors la moindre crainte à son égare.

    Là enfin, auprès de son oreille, quelques paroles susurrées. Simple souffle à son attention, murmure qui ne lui échappera guère.

    « J'aimerais ausculter votre blessure ... c'est moi qui vous suis redevable ... »


    Alors seulement, elle se permettra d’effectuer un demi tour, afin de lui faire face, tandis qu’après un léger par en arrière nécessaire à leur laisser à chacun un peu d’espace, elle se retrouvera adossée contre l’arbre. Son regard se fit interrogateur. Redevable ? En quoi lui était-il redevable ? C’était bel et bien lui qui s’était porté à son secours, que cela fut volontaire où simple hasard, la chose était là. Cependant, bien qu’elle dût reconnaître qu’il lui était alors pénible de se maintenir debout, tant la douleur s’accentuait au rythme de ses mouvements, elle marquera à son tour un temps d’hésitation. Continuer ainsi n’était guère plus prudent que d’accepter l’offre… Aussi, elle finira par s’y plier, soufflant prudemment.

    « Je vous en serais… Reconnaissante… »

    Sa voix s’était mêlée à la brise, comme craignant quelque répercussion maladroite à ces paroles. Cependant, le voici qui, à son tour, reculait d’un pas. Surprise, elle ne relèvera pourtant pas ce geste. Était-ce la jeune femme, qu’il redoutait de la sorte ? Sur cette hypothèse désagréable et quelque peu troublante, elle détournera son attention, balayant les alentours d’un vif coup d’œil. Il était impératif désormais de quitter ces lieux. Lui même en avait fait mention. De plus, sa condition associée à cette atmosphère n’auront de cesse que de la pousser aux frontières de nausées répétitives et fortement désagréables.

    Ainsi, elle se détournera quelque peu, entamant une progression lente et plus ou moins maladroite. Pas un coup d’œil en arrière, ne doutant nullement du fait que le jeune homme avait d’ores et déjà mis la main sur son intention. Aussi, c’est à force de quelques arrêts durant lesquels elle venait prendre appui contre le tronc d’un arbre, et d’une progression mesurée, qu’ils finiront par achever cette avancé en un coin reculé du lieu qu’ils venaient de quitter. Peu de temps s’était écoulé, pourtant, la jeune femme se laissant glisser à terre contre le tronc d’un arbre mettra un terme clair et définitif à ce cheminement. Elle n’irait guère plus loin, à n’en pas douter, depuis un moment déjà, le sang imbibant le bandage s’étant écoulé le long de sa chaire.


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMer 7 Jan 2009 - 20:48

// Hrp; ça suffit, il est très bien ton RP !! //



Dans le plus profond des silences, le vide s'invitait. S'escrimant en danses informes, évidant le rapide, évitant le lascif. Assailli par de profondes pensées vengeresses, le sylvain patientait. La jeune femme vit un lent volte-face, ses Iris fixant les siens dans un désordre troublant de ressentiments, mais que pensait-elle, à quoi ou vers qui ses pensées étaient-elles tournées ? Il l'ignorait, et ne désirait pas réellement le savoir. La distance corporelle n'égalait pas la distance critique de ce peuple, qui n'accordait que peu d'intérêt à l'humaine condition. Elle réfléchit un bref instant supplémentaire, puis accepta, signifiant sa reconnaissance dans un murmure, empreint d'abandon et d'espoir effrayé.

L'aspiration du sang mêlé était claire à présent, un fil ténu qui s'enfuyait par la seule fenêtre subsistant, subissant sur des contreforts inaccessibles les vents mugissants, d'une multitude rutilante et écorchée. Il allait la soigner, mais quoi … ici ? S’en était hors de question, et ce fut ce qu’elle sembla penser elle aussi. Se détournant, prenant appui sur les arbres qui défilaient à chacun de leurs pas, s’enfonçant de plus en plus profondément dans la forêt devenue muette, sa vie se jouant sur le fil d’une lame, comme les notes glissent sur la corde d’un archer. Pendant ce bref trajet, elle ne se retourna pas vers son compagnon de route momentané, que cela soit une preuve de confiance en soi, ou pas, il n'en savait rien. Se contentant de la suivre aveuglément en ces lieux bénis et propices à l'abandon de soi. Finalement, lorsque la densité des herbacées se fit un peu plus éparse, la jeune humaine se laissa glisser contre le tronc d'un millénaire, à l'écorce douce et parfumée.

Le maître d'armes s'avança à pas souples et aériens, son bras outrepassant son épaule, il saisit le fourreau de son katana, détachant sa lanière de cuir de l'autre main, il le déposa sur le sol. Il saisit également son fleuret pendant à sa droite et le déposa près de sa première lame. Enfin, il ouvrit une sorte de sacoche ancrée dans le métal du fourreau d'argent, laissant à l'intérieur ce qui devait s'y trouver. Son regard glissa sur le visage de la jeune femme, les traits d'Heaven s'étaient détendus, comme à chaque fois qu'il faisait preuve de ses dons de chirurgien, le plus grand des calmes envahissait son âme et son esprit. Il se trouvait à genoux sur le côté de sa " patiente ", et l'examen préliminaire allait pouvoir débuter.

Le poison de l'anxiété, du plus mauvais aloi se répandait dans le corps du sylvain. Déstructuré et aux abois, sa respiration faiblissait, écho d'un noir oppressant dans ce tunnel de vérité alourdie, empesée et obscurcie, jugement d'un autre temps, d'une autre vie ... paralysant la vertu, agressant les non-vues, débouchant dans le cercle fendu d'oubliés, de passés vécus, d'existences vendues au plus imbu, la mort rendue au premier rang des plus offrants qui donnent occasions impromptues sur bavures imprévues. Figé, attente pavée comme une rue dans l'attente du premier rythme, sang primordial coulant en rythme rebattu ... il ne la laisserait pas s'envoler vers les cieux de la souffrance.

Doucement, les doigts de l'elfe se posèrent sur le bout du bandage, desserrant légèrement son étreinte autour du tronc de la blessée, il parvint dans l'agilité et la légèreté la plus absolue à le dénouer, puis à le déposer sur le sol. Toujours à genoux, il posa une main sur le ventre de la jeune femme, l'autre en dessous de la plaie. Écartant doucement la chair, il perçut une résistance même faible de l'épiderme, cela était un excellent signe. Cependant, la quantité importante de sang en était un nettement plus mauvais. Il relâcha la faible traction et retira ses mains du corps de l'humaine. Puis, se penchant vers elle, il déposa ses deux mains sur chacune de ses joues, approchant son visage du sien, son regard absinthe pénétrant le sien, dans une expression purement professionnelle, il regarda le blanc, les prunelles, les filets membraneux, pas d'infection, juste une faible inflammation rendue visible par le suintement des chairs. La blessure n'était pas belle, mais ce n'était plus qu'une question de temps. Dans un geste aussi doux que précédemment, il relâcha le visage de l'inconnue, se retournant vers sa blessure.

Son bras se tendit vers sa sacoche. Il en sortit une petite dague, à peine plus grande qu'un couteau de table, mais bien plus travaillée. Son manche était entouré d'un tissus spongieux, avec une pression mesurée, il appuya le tissus propre sur la blessure ... épongeant le sang, la lymphe et ôtant les résidus de bandage. Puis il laissa le tissus sur le sol. Ses yeux remontèrent doucement vers ceux de la jeune femme, toujours cet air sérieux et confiant dans le regard. Il murmura brièvement un ...

- Vous me faites confiance ?

Il n'attendait pas réellement de réponse au fond. Dans un geste de douceur extrême, il prit la main fraîche et pâle de sa jeune patiente, déposant celle-ci sur son bras aux muscles présents mais décontractés. Avant qu'elle ne lui pose une question détournée, il l'anticipa et expliqua son geste, alors même qu'il saisissait sa dague et la posait sur son genou droit.

- Ça va faire mal ... pendant environ trois secondes, la douleur sera quasiment insupportable. Mais par la suite, votre blessure va se refermer en quelques minutes ... faites moi confiance ... sincèrement, serrez mon bras aussi fort que vous le voulez, car vous ne devez en aucun cas bouger, et vous risquez de convulser ...

Heaven pinça légèrement la peau autour de la plaie béante, rapprochant les deux bords, puis, sans attendre une seconde de plus, il tailla la chair par dessus la blessure, en croix, presque en un canevas, alors que la lame de la dague étincelait d'une lueur blanchâtre. Le geste était rapide, précis, loin de l'incertitude, il avait confiance en ses gestes, foi en sa maîtrise. Car de toute façon, il n'avait pas le choix. Dès que ce fut fait, au premier tressaillement des nerfs, il lâcha sa fine lame, posant son avant bras fermement ( sur lequel se trouvait la main de son compagnon ) sur le ventre de l'humaine, et bloqua ses jambes de l’autre. Les quelques secondes à venir allaient être un supplice, mais il tiendrait bon …


" ... Un sentiment désirant ton bien-être
Vitalise enfin ses intimes obsessions
Et se déguise en un vénérable prêtre
A qui je concède mes confessions ... "
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMer 7 Jan 2009 - 22:36


    Abandonnée à la lassitude, la Demoiselle n’avait cherché à s’aventurer plus loin, jugeant là l’effort inutile. Ainsi installée, sa main oscillait quelque peu, indécise quant à la nécessité curieuse de tenter un soulagement quelconque et la raison de repousser un acte si maladroit. Bien tôt, elle notera la présence du second protagoniste à ses côtés. A terre, reposaient ses lames, tandis qu’avec une aisance et une attention déconcertant, il retirait patiemment le bandage humide, et en cette heure, dénué de toute utilité. A ce contact pourtant léger, elle semblera se contracter.

    La douleur cependant, bien tôt naquit plus présentement en sa chaire, tandis qu’il entrait en contact direct avec la plaie, un faible gémissement de surprise allant en un souffle, avant qu’il n’en vienne finalement à revenir à une quelconque autre préoccupation. Alors, se penchant doucement au dessus de la jeune femme, il s’emparera de son visage, y achevant l’étude avec attention. Résolue, elle n’avait guère plus protesté, le laissant agir. Cependant, désormais, les quelques doutes quant à ses capacités s’estompaient peu à peu. Son compagnon semblait mener ses gestes avec une précision que l’on ne semblait pouvoir acquérir qu’en connaissance de cause.

    Ses iris glisseront alors sur le jeune homme, tandis que, la délaissant, il s’emparait d’une dague richement ouvragée, reposant singulièrement au sein d’un tissu poreux, qu’il usera avec soin afin de nettoyer le sang écoulé. La chaire en périphérie de la plaie toujours plus ou moins sensible en certains points, elle se contractera d’ores et déjà, à nouveau quelque peu.

    Ainsi, voici quelques tissus délaissés, et un regard confiant porté à son attention. Cela, pourtant, ne semblera nullement apaiser la jeune guerrière, à présent angoissée. Ce n’était certes pas de la méfiance qu’elle portait à son attention, bien loin de cette malveillante sensation. La voici simplement redoutant une douleur qu’elle ne connaissait dès lors que trop bien, et qu’elle songeait délaissée en son passé. Pourtant, il fallait le reconnaître… Si elle n’avait elle même entreprit cette escapade, elle n’aurait guère eu à souffrir plus que de raison. Ce n’était là que pure inconscience, sans nul doute.

    « Vous me faites confiance ? »

    Quelque peu prise au dépourvu par la question, aucun mot n’échappera à ses lèvres closes. Cependant, il était certain qu’en l’absence totale de confiance, elle l’aurait dès lors repoussé, tandis qu’il s’emparait de cette lame singulière. Mais elle ne semblait avoir agit de la sorte, et ne paraissait nullement prête à s’adonner sous peu à pareille réplique. Aussi pouvait-il momentanément agir sans crainte.

    Et c’est ce qu’il fera, d’ailleurs, tandis qu’il s’emparait de la main de la jeune femme, la déposant avec délicatesse sur son propre bras. Surprise par cela, elle n’opposera cependant aucune résistance, s’attendant probablement d’ores et déjà à l’explication supposée. Cette dernière vint d’ailleurs parachever la scène, tandis qu’il déposait la lame sur son membre droit. Attentive, elle laissera ses iris suivre le mouvement, tandis que les palabres de son compagnon parvenaient jusqu’à elle, franches, décisives.

    « Ça va faire mal ... pendant environ trois seconde, la douleur sera quasiment insupportable. Mais par la suite, votre blessure va se refermer en quelques minutes ... faites moi confiance ... sincèrement, serrez mon bras aussi fort que vous le voulez, car vous ne devez en aucun cas bouger, et vous risquez de convulser ... »


    Encore une fois, ces paroles ne sembleront guère l’apaiser. Là n’était nullement leur but premier, cependant. Une chose dont elle était certaine, était bien en ce fait que l’homme ne semblait guère posséder l’aptitude à s’accommoder à la douleur, à s’y habituer. Tant et si bien tentait-il de s’y soustraire. Aussi, ne se laissait-elle en accord guère désillusions quant à ce qui l’attendait. Elle était avertie, tout du moins. Pourtant, toujours nulle protestation. Simple hochement significatif de la tête.

    Alors il entama là le supplice, car nul autre terme ne semblait plus approprié. S’emparant du tissu meurtri afin d’accomplir son office, il laissera la lame mordre la chaire avec précision. La jeune femme alors ne notera pas même la teinte empruntée par la dague, refermant malgré elle sa main sur son bras, tandis qu’elle étouffait à grande peine un gémissement de douleur. Pour sa part, son compagnon ne semblera pas même s’en émouvoir, parachevant son œuvre.

    Là seulement, les secondes devinrent des minutes, les minutes devinrent des heures, tandis qu’une douleur alors inconnue s’emparait d’elle, inondant la moindre parcelle de chaire, s’insinuant en chacun de ses membres, de son être. Embrumant son esprit et assombrissant ses songes, tandis que chaque muscle au plus au point contracté semblait s’animer d’une vie propre, a laquelle seul le bras du jeune homme s’opposait fermement. Sur son bras, une pression grandissante, tandis qu’un cri déchirant, finalement, semblait s’échapper, clamant là milles supplices.

    Trois secondes… Pas une de plus… Tandis que le corps de la Demoiselle semblait soudain se défaire de toute résistance, de toute force, délaissant là un corps haletant, un esprit plongé en un inconscient précaire, une lassitude sans faille. Sa main était retombée au sol, retirant là toute pression apposée sur le bras du jeune homme. Soulagement, sans nul doute.

    Ainsi de marbre elle restera un instant, sa chaire humide, respiration saccadée et ne semblant guère en l’état de lutter contre ce voile brumeux qui la maintenait en une demie veille. Pourtant, encore un instant, et la voici qui semblera s’apaiser, peu à peu. Doucement, son rythme cardiaque allait en diminuant. Un à un, chacun de ses membre perdait la raideur imposée par l’effort, jusqu’à ce qu’à son apogée, elle n’en vienne à rouvrir les yeux, dévoilant au sein de la pénombre un regard voilé, à la recherche du jeune homme, sur lequel elle tombera bien vite, portant son visage sur sa gauche. Là alors, sa main glissera tant bien que mal au niveau de l’endroit où se situait la plaie, quelques instants encore plus tôt.

    Sous ses doigts, alors la chaire seule paraîtra, saine, dénuée de toute meurtrissure, à l’image de ce qu’il s’était avancé à lui affirmer en son précédent discours. Sceptique, cependant, son indexe effleurera un instant encore la chaire sensible, avant de n’en finir à céder à l’évidence. Aussi, péniblement, elle prendra appui sur ses avants bras, se redressant quelque peu. Ses iris vinrent alors se déposer à même le jeune homme, sans un mot. Puis, elle cherchera d’un vague coup d’œil la lame qui avait servit à son office, avant de n’en revenir une nouvelle fois sur sa personne. Son regard semblait toujours voilé, son attitude désorientée. Pourtant, en un calme vain, elle laissera un mot échapper. Murmure péniblement arraché à l’antre de ses lèvres.

    « Merci… »

    Ce remerciement semblait bien fade et sobre face à son agissement. Cependant, sans doute n’était-il pas sans ignorer qu’il lui faudrait en cet instant plus qu’un simple effort afin d’articuler une tirade murement recherchée, et qu’elle n’était en la minute même nullement apte à lui offrir ceci.


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeJeu 8 Jan 2009 - 12:18

// HRP ; pardon pour la qualité, mais l'inspiration n'était pas trop au rendez-vous .//



Et ce fut le saut, dans l'inconnu, dos nu et chair repue, crissant des ongles sur les murs ténus, accrochant la réalité de mes muscles tendus. La douleur, lancinante, poignante et flagrante. Elle saisissait le tronc de la jeune humaine tel l’enfer se refermait sur ses proies, tenant fermement le corps de cette dernière, Heaven ferma les yeux, les battements de son cœur s’accéléraient avec les convulsions de plus en plus rapprochées de sa patiente, ce n’était qu’horreur et douleur, un poison s’épandant dans leurs veines. Une seconde … deux secondes … trois secondes … et le supplice prit fin. Les muscles de la jeune femme se détendirent soudainement, les nerfs ne répondant que peu encore, puis peu à peu, plus rien. La blessure se referma, habituellement la douleur n’était pas aussi importante, mais la meurtrissure avait été trop profonde pour que les simples picotements coutumiers puissent avoir lieu.

Lentement, comme craignant une rechute inconnue, le sylvain retira ses membres du corps de la jeune femme. Laissant glisser son regard sur son visage à l’air soulagé. Celle-ci palpa lestement sa peau, lisse, nette et saine, voir même redevenue douce. L’endroit devait être encore légèrement sensible, mais le plus gros de la douleur s’en était allé. Se détournant, la laissant faiblement reprendre ses esprits, il rangea sa lame enchantée dans la sacoche, après l’avoir préalablement essuyée dans le tissus spongieux désormais bon à être abandonné. Il creusa un trou dans le sol, d’une profondeur moyenne et y enterra ce dernier. Rebouchant son office, il s’épousseta et se retourna vers la demoiselle. Celle-ci semblait désorientée, et la fatigue rodait sur son visage. Malgré son état fébrile, elle laissa s’échapper un souffle d’entre ses fines lèvres.

« Merci… »

Un fin sourire prit place dans le coin des lèvres du maître d’armes. Il ne répondit pourtant pas … ce fut alors que le long et déchirant hurlement d’une bête, cassa le silence de cette nuit qui s’était voulue paisible jusqu’à présent. Les muscles de l’elfe se contractèrent, ce n’était pas un loup, malgré la nette ressemblance avec le hurlement de ce dernier, ce son terrifiant ne provenait pas d’un membre de la gente canine. Malheureusement, et heureusement à la fois, il savait à quelle sorte d’individu il appartenait. L’humaine avait dû l’entendre, la proximité des décibels n’était qu’infime dans l’immensité laconique de la forêt d’Aduram. Ils n’avaient plus le choix, il fallait fuir, mais elle était bien trop faible pour sprinter sur une grande distance. S’abaissant rapidement, Heaven rassembla ses lames, les fourrant entre ses omoplates, puis glissa un bras sous les jambes de la jeune femme et l’autre dans son dos, ainsi il la souleva comme une plume ou presque.

Lui, tellement pragmatique habituellement, leva vers le visage de celle qui reposait entre ses bras, un regard plutôt inquiet. Que faisait cette créature dans ces bois ? La réponse était simple, une antre se terrait sous les racines d’un millénaire, de temps à autres, des monstres provenants d’outre tombe refaisaient surface sur Miradelphia. Le sang mêlé n’en avait vu qu’une fois comme celui-ci, il avait dévoré vivant un soldat et déchiqueté plusieurs autres sans leur laisser la moindre chance de fuite. Sans laisser plus de temps à la bête se flairer leur présence, le jeune sylvain enjamba agilement un buisson et s’engagea sur le premier sentier, il ne pouvait pas courir, les secousses seraient peut-être douloureuses pour la jeune femme. Marchant d’un pas rapide, les sens aux aguets … préférant ne rien dire à sa jeune amie, il avançait dans le silence, le regard fixe, droit devant lui. Ils parcoururent ainsi près d’un bon kilomètre à travers ronces et fougères, la lumière céleste invisible pour cause de branchage extrêmement feuillu. Au loin, la lisière de la forêt émettait enfin une faible lueur rassurante.

Ce fut alors que ce qui devait se produire arriva, retentissant non loin derrière eux, le même cri déchirant et profondément effrayant, un hurlement guttural qui n’avait rien d’humain, et quasiment rien d’animal. Heaven se retourna vivement, son regard vert absinthe sondant les ténèbres … lorsque deux yeux d’un rouge vif apparurent entre deux arbres à environ cent mètres d’eux, défiant le regard du sylvain, il l’avait déjà vu … ce même monstre … cette même sensation de froid qui remonta le long de son échine, et l’inévitable odeur de la mort qui envahissait les environs. Le maître d’armes regarda la jeune femme au creux de ses bras …

- A l’époque, je fus impuissant face à ce monstre … seul, j’ai du fuir, laissant une dizaine de personnes à sa merci. Le voilà revenu, je ne ferais pas la même erreur cette fois … je ne connais pas votre nom, mais ce que vous êtes représente pour moi déjà bien plus que ma propre vie.

Il déposa rapidement les jambes de l’humaine sur le sol, puis saisissant sa main, il porta le bout de ses doigts jusqu’à ses lèvres, ne quittant que brièvement son regard du sien. Soudainement, ses sourcils s’accentuèrent, formant deux accents circonflexes, son visage se fit dur et volontaire, ses pupilles brillaient d’un feu plus violent que la seule perspective de sauver une vie, plus fort, bien plus puissant que cela.

- Si jamais je devais mourir, j’aimerais que vous preniez mon cœur et que vous le jetiez aux caprices de l’océan tumultueux …

Se détournant, il dégaina son katana d’argent … ce même bruit significatif du fer coulissant contre un autre, cette fois personne ne mourait, pas un hybridé du moins. Laissant sa lame pendre le long de son flanc, il regarda impassible la créature sortir des ombres mouvantes. Balançant furieusement sa crinière de part et d’autre de ses ailes membraneuses, la Manticore ( Ici image de la Manticore )s’avança, majestueuse et maléfique dans sa direction, un grognement provenant de ses entrailles faisait mousser de la bave sur ses babines retroussées, dévoilant quatre superbes canines acérées, et deux rangées de dents tout aussi tranchantes. Chaque pas de l’hybride laissait sur le sol des traces inhabituelles … et lorsqu’il poussa un hurlement deux fois plus fort que les précédents, un puissant jet de sang jaillit jusqu’aux pieds du sylvain. Il ne pouvait plus fuir désormais. Son ennemi ressemblait tant à ces antiques statues de pierres gardant parfois les temples, qu’il se surprit un instant à admirer son poil étincelant.

- Fuyez … tout de suite … je vous en prie …


" ... Cauchemar bestial, la caresse froide du temps blesse en son sein…
L’inassouvi fantasme de chaire meurtrie dans l’écume de l’oubli.
Avide spectre vêtu du mensonge, ténèbres voraces ensevelissent
La fragile flamme, crépitement rougeoyant, dansent faiblement
Sous la voûte brisée de nos yeux rongés par des torrents douloureux.
Qui se déversent comme un vacarme affolant, follement… "
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeJeu 8 Jan 2009 - 16:12

    [HJ : Désolée pour l'attente T_T]


    Un vagissement d’outre tombe. Plainte interminable issue des entrailles de la Terre. Une Terre tant et tant bafouée, souillée du sang de ses ennemis. Voici la clameur trouble de l’éternel recommencement, qui pénétrait insidieusement en leur chaire, n’omettant là nulle issue, nulle faille. Extirpée à la pénombre, une créature tôt éveillée par quelques sens avivés, allait à la confrontation sempiternelle entre la proie et le chasseur. Ultime issue.

    -------------------

    Un geste impétueux, et la voici arquant l’échine, la paume de ses mains faisant corps désormais avec la Terre, tandis qu’y puisant quelconque force, elle se redressait d’avantage, sens en alerte. Cette plainte restait étrangère à la Demoiselle avertie. Alors seulement, ses iris glisseront sur son compagnon, tendu, anxieux. Nul doute que ce n’était point là l’ignorance qui l’habitait en cette heure. Néanmoins, guère plus de temps aux interrogations, car déjà, le voilà qui portait un bras sous les jambes de la jeune Duelliste, puis, un second derrière ses épaules, la tirant à sa torpeur, après avoir pris soin de reprendre possession de ses effets, force de vivacité et d’agilité.

    L’inquiétude se discernait en ses traits, tandis qu’il portait un regard curieux sur sa personne. Elle même restait en une ignorance pénible et lourde de promesses. L’attitude, bien que se voulant mesurée, de son compagnon, ne laissait guère envisager quelques agréables présages. Il entamera sa progression sur le fait, sans nulle explication outre, tandis qu’il prenait grand soin conserver une allure soutenue, tout en ménageant la jeune guerrière. Cette dernière, afin de le soulager un tant soin peu de son poids, avait glissé son bras sur son épaule, et sa main derrière sa nuque, son autre membre simplement déposé contre son torse, tandis qu’elle portait un regard par dessus son épaule, semblant quémander à la forêt de lui livrer quelques secrets inavoués.

    Elle n’était pas sans savoir que nombreuses légendes contaient la présence de quelques créatures en ces lieux. Cependant, familière à ceux ci, jamais elle n’avait eu à déplorer autre que quelques loups et diverses créatures sauvages rodant en ces terres. Aussi, et de ce fait, avait-elle achevé par mettre un terme à ces croyances futiles, qu’elle jugeait tout juste bonnes à dissuader quelques voyageurs de mettre main mise sur cette nature indépendante. En cette heure, voilà de quoi ébranler ces quelques certitudes.

    L’angoisse était à son apogée, inévitablement ressentie et transmise à la Demoiselle entre ses bras, dont les membres semblaient se raidir en chaque instant, à chaque mesure. Le temps filait ainsi, inlassable, en l’attente interminable d’une tiers issue, qui se jouerait en leur faveur, ou les entrainerait en quelques tourments insoupçonnés. Le regard du Sylvain était fixe, tandis que pas un mot n’échappait à ses lèvres closes.

    Finalement, après quelques instants, ils parvinrent à l’orée de la forêt. Périphérie où s’écoulait la clarté naturelle de ces sombre Nuits. Promesse d’une course achevée, et d’une fuite repoussée. Cependant, là ne fut point le cas. La chose aurait été bien trop aisée, comprenez-le, car, derrière eux, une nouvelle plainte s’extirpait aux profondeurs de la forêt d’Aduram. Une clameur aigre, assourdissante.

    Vivement, voici une demi-volte, et un regard de braise qui se portait en une direction résolument choisie. Faible distance à parcourir. Quelques mots alors la tirèrent à cette contemplation malsaine, tandis qu’elle laissait ses iris glisser en direction de son compagnon, découvrant un regard émeraude.

    « A l’époque, je fus impuissant face à ce monstre … seul, j’ai du fuir, laissant une dizaine de personnes à sa merci. Le voilà revenu, je ne ferais pas la même erreur cette fois … je ne connais pas votre nom, mais ce que vous êtes représente pour moi déjà bien plus que ma propre vie. »

    La laissant glisser à terre avec soin, il s’emparera de sa main. Ainsi donc, elle avait vu juste : dès le premier retentissement au sein de la forêt, le jeune homme s’était gardé de lui dévoiler la nature de cette créature. Avait-il craint sa réaction ? Quelques gestes imprudents et insouciants ? Pour l’heure, les traits du jeune homme étaient tirés, son regard grave, impassible.

    « Si jamais je devais mourir, j’aimerais que vous preniez mon cœur et que vous le jetiez aux caprices de l’océan tumultueux … »

    S’il en venait à trépasser ? Cette idée ne ferait guère plus loin son chemin. Il en était tout simplement hors de question, et, tandis qu’elle s’apprêtait à protester, il se détournera, empoignant son katana. Face à lui, la créature enfin se précisait, dessinant une silhouette d’une force et d’une stature imposante. Curieux entrelacs d’espèces. Un corps puissant et des pates robustes aux griffes acérées. Un regard millénaire soulignant un visage aux traits humanoïdes, lui même encadré d’une crinière majestueuse. Le tout était enfin accentué par deux ailes d’un noir de jais, et d’une queue semblable à celle du scorpion.

    « Fuyez … tout de suite … je vous en prie … »

    Futiles recommandations. A ses côté, la jeune femme, de marbre, semblait étudier avec attention la créature. Le temps d’un bref instant, son regard semblera différer de celui des simples humains, se mêlant sans peine à celui de l’animal qui allait en leur direction. La crainte ne semblait non plus être maitre mot de ses agissements. Quelques instants à peine…

    La voici désormais qui, en un geste doux, mais non moins ferme, laissait ses doigts se refermer sur son épaule. Son regard était neutre, son visage impassible.

    « Si vos dires sont justes, et que ma vie vous est précieuse, prenez en compte ma considération, car je ne saurais tolérer que la votre soit mise en péril. Combattre n’est que pure inconscience, tant bien même en faveur de cette cause que vous jugez noble. Si malgré tout vous désirez passer outre, sachez que votre cœur ne cessera de battre tant que le mien subsistera. »

    La chose était claire. Soit ils prenaient la fuite à l’unisson, et sur le champ, car en cette heure chaque seconde était précieuse, soit ils combattaient ensemble, prenant le risque certain de ne pouvoir faire face à cette créature. Là, ils périraient en vain tout deux.


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeJeu 8 Jan 2009 - 20:29

// HRP ; navré, mais tu ne m'as pas laissé le choix, en fait la situation était bloquée x) //


Chasse ou fuite, en avant, en ailleurs, plus rien ne se distingue, dans un tourbillon d'effarouchement de ses sens, se heurtant, fracas des armes dans l'espace d'une larme suintant de l'âme, telles d'âpres lames riant pour ces dames, crissant, criant et priant dans le drame, j'adore le ciel et adule le calice. Croupe dévastée, instants aigüs, à l'angle de certains monuments de ses amis, la raison de rester ici. Dévoilement d'un tout, les voiles se gonflent et gros est le grain, tempête ou ciel calme, dans la finitude qu'importe. Il métamorphose ces doigts de fée en roses ; ose, princesse de ses proses, relever d'un baiser posé le preu qui te suit, morose d'une aubade teintée d'aube, d'une ode depuis longtemps ternie.

L’air semblait s’alourdir tandis que la créature s’extirpait des ténèbres, une patte menaçante après l’autre, elle avançait inéluctablement vers les deux protagonistes. Un duel, voilà ce que désirait la Manticore. Rapide, agressive et relativement intelligente, elle était ressortie de l’antre au seul parfum, même lointain du sylvain. Lui que la peur avait fait fuir il y avait si longtemps, cela faisait près de soixante-dix ans, mais ce jour là, en cette même nuit de pleine lune, son courage n’avait pas été à la mesure de sa force. Il s’en était allé, sans même tenter d’aider ces pauvres ères, qui s’armaient en vain contre ce monstre réitéré de l’outre tombe. Une clameur gutturale le fit s’évader de ses réflexions. Ce fut alors qu’une main douce mais ferme se posa sur son épaule, puis que la voix désormais familière de la jeune femme s’éleva jusqu’à son ouïe …

« Si vos dires sont justes, et que ma vie vous est précieuse, prenez en compte ma considération, car je ne saurais tolérer que la votre soit mise en péril. Combattre n’est que pure inconscience, tant bien même en faveur de cette cause que vous jugez noble. Si malgré tout vous désirez passer outre, sachez que votre cœur ne cessera de battre tant que le mien subsistera. »

Ainsi elle refusait de partir, sachant obstinément qu’elle n’était pourtant pas en état de combattre cette créature, elle resterait, et mourrait avec lui si il le fallait. Désenchanté, désorienté, le sylvain ne comprendrait jamais comment un humain pouvait prétendre vendre son âme, en même temps que celle d’un cyrillique. Il ne pouvait pas la faire partir de force, mais il se refusait à la voir mourir. Pour lui, le sacrifice était certes beau, mais surtout inutile. Ses sourcils s’arrondirent en arc de cercle, surplombant un regard plein d’incompréhension et d’inquiétude. La Manticore avançait de plus en plus vite, il ne lui faudrait que quelques secondes à ce rythme pour les rejoindre, ce fut alors que le sang mêlé tenta encore et encore de se rappeler du moindre détail à propos de ce jour fatidique …

La libération vint par l’un des derniers souvenirs de cette catastrophe, lorsqu’il s’était enfermé dans un cabanon, il avait vu la créature occire un berger devant ses yeux éberlués. La bête avait tué l’humain en seulement trois coups de griffe, puis le liquide vital s’était répandu sur le sol, coulant sous la porte, venant lécher les pieds de l’enfant qu’il n’était qu’encore. Puis l’hybride s’était penché sur sa victime, dans un élan de curiosité, mais dès que l’odeur du sang avait pénétré ses nasaux, la créature fit un bond en arrière en crachant sa salive et sa haine … là était la solution. La bête ne tuait que pour le plaisir, et l’unique faiblesse qu’elle possédait, n’était autre que le refoulement de la vue et de l’odeur du sang encore chaud, car après une longue ellipse, elle était revenue dévorer le cadavre froid et famélique. Mais, ce souvenir semblait tellement lointain, qu’il ne lui était possible que de faire une supposition fébrile et ingrate.

La Manticore vociféra méchamment. Se détournant vers la jeune humaine, Heaven se trancha le poignet gauche. Immédiatement, le sang gicla abondamment d’une grosse veine, il avait épargné l’artère, mais avait touché un vaisseau important. Sans lui demander son avis, outrepassant sa douleur, il frotta énergiquement son poignet sur les vêtements et le corps de la jeune femme, avant de faire de même avec lui. Tout s’était passé très vite, dans un geste incertain, il saisit l’inconnue à la taille et l’allongea avec force de persuasion sur le sol. Son sang, liquide vital couleur rubis s’écoulait en une flaque de plus en plus imposante sous, et sur leur corps dont les jambes se trouvaient par mégarde entrelacées. Serrant méthodiquement l’humaine contre lui de son bras meurtri, il susurra à son oreille en serrant les dents sous la douleur …

- Ne bougez plus … la Manticore … elle est effrayée par le sang chaud … nous sommes morts, dites vous cela.

Estimant la quantité suffisante, il fit un fort point de compression sur son poignet, ne laissant qu’un mince filet flamboyant s’échapper de ses chairs. La créature s’approcha d’eux d’un pas déterminé. Posant son front contre celui de sa désormais protégée, le maître d’armes ferma ses beaux yeux d’émeraude et ralentit les battements de son cœur, calmant ses muscles et ses nerfs, il attendait simplement … il n’y avait rien d’autre à faire. La bête allait flairer les deux corps et s’éloigner en quelques instants, mais pour cela, ils devraient impérativement passer pour trépassés depuis peu. Imperceptiblement, l’étreinte des bras du sang mêlé se resserra légèrement, pourtant, il n’avait pas l’air de se mouvoir, mais depuis peu, il sentait le cœur de la jeune femme battre contre sa poitrine, et cette sensation le rassurait …


" ... Been far away for far too long
I keep dreaming you'll be with me
and you'll never go
Stop breathing if
I don't see you anymore ... "
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeJeu 8 Jan 2009 - 23:50

    [HJ : Bon... Désolée... Il sera une heure du matin dans dix minutes... Je ne tiens plus debout... J'ai tenté une vaine relecture, mais ce n'est pas évident oO En ce qui est de la fin du post, je t'envoies un MP...]



    Le jeune homme semblera rester un certain temps songeur quant à sa réaction. Néanmoins, au plus les secondes passaient, et au plus la fuite devenait solution improbable. Alors quelques instant durant, elle attendra quelconque réplique significative. Mais en vain ; son compagnon semblait égaré en certains souvenirs lointains auxquels la Demoiselle ne pouvait emmètre que quelques hypothèses superflues.

    Là, sans crier gare, il s’entaillera la chaire, atteignant une veine première, sous le regard interdit de sa compagne qui n’aura pas une seconde pour intervenir. Sans tarder, son sang vint à perler, glisser le long de son épiderme, telle une rivière intarissable qui ne fut que trop longtemps retenue, jusqu’à venir achever sa course au sein de la Terre, s’insinuant en cet amas poreux et avide.

    Alors, sans la moindre explication, toujours, il délaissera ce même liquide s’immiscer sur le corps de la Demoiselle, incrédule. Pourtant, elle n’objectera pas. Il n’était guère plus l’heure à cela. Bien tôt, il la délaissera, afin d’accomplir le même ouvrage sur sa propre personne. Une seconde plus tard, et le voici qui la poussait à s’allonger, la saisissant au niveau de la taille. Cet acte ne laissant nulle place à la réplique ni même à quelconque contestation, elle se retrouvera allongée à ses côtés, ses propres bras resserrés contre sa poitrine, tandis qu’elle ressentait l’étreinte de ceux du jeune homme, dont le sang s’écoulait toujours bien trop abondamment au gout de l’humaine. Il était impératif désormais que cela cesse dans les plus brefs délais, qu’elle puisse mettre un terme à l’hémorragie.

    Une voix alors laissera glisser quelques murmures au creux de son oreille. Explication hâtive à toute cette mise en scène, et directives nécessaires à leur survie.


    « Ne bougez plus … la Manticore … elle est effrayée par le sang chaud … nous sommes morts, dites vous cela. »


    Encore six ou sept pas… Fermant doucement les yeux sans autre réponse, elle sentira le front du Sylvain se déposer contre le sien, tandis qu’il finissait par resserrer imperceptiblement son étreinte. Apaisement certain, tandis que son corps semblait se détendre quelque peu sous ses bras. L’angoisse pourtant, marquait ses traits. Cette situation de faiblesse lui était étrangère, et fortement désagréable, contrariant la Demoiselle au plus haut point.

    Encore trois ou quatre pas… Le sol lui même semblait céder sous les caprices de l’être imposant qui allait sans hâte, désormais. Le temps, quant à lui, paraissait alors s’écouler sans outre mesure que celui cadencé par les cœurs enchainés en une dolente attente. L’air frémissant sous l’angoisse tangible, tandis que les deux corps hiératiques reposaient.

    Encore un ou deux pas… Une respiration rauque, lancinante. La proximité était telle qu’il était aisé de ressentir la brise légère provoquée par le va et vient de ces ailes imposantes, tandis qu’il allait à pas mesurés, parvenant enfin auprès des deux jeunes protagonistes. Son visage aux traits curieusement marqués se portera au dessus des corps inertes, le temps d’un instant. Bien vite rebuté par l’odeur émanée, il marquera un recul certain, avant de tenter l’esquisse d’une nouvelle approche. Nouvelle issue, nouveau dilemme.

    Fortement contrarié, il délaissera un instant ces mets, instaurant une distance respectable de quelques mètres, un regard de braise arqué en leur direction. Entamant là quelques va et vient, voltes inachevées et figures inlassables, il achèvera la danse par une résignation mal contenue, se détournant et s’éloignant, tandis qu’il retournait avec désintérêt sous le couvert de la forêt, dans la pénombre d’Aduram. Sans nul doute reviendrait-il sous peu.

    Et pendant ce temps, contre le maître d’arme, la Demoiselle n’avait pas esquissé l’ombre d’un mouvement, pas même lorsque plus un bruit ne s’était laissé entendre alentour. Encore quelques instants, et la voici qui risquait un coup d’œil prudent, glissant ses iris en direction de l’orée de la forêt. Le murmure seul des arbres était audible. Quelques secondes de plus, et la voici qui s’extirpait à l’étreinte de son compagnon, basculant sur son côté gauche tandis qu’elle se redressait, afin d’achever son mouvement en s’agenouillant. Fébrilement, son bras glissera au sein de sa sacoche, en sortant une fiole qui ne semblait pas même avoir été entamée. De petite taille, à l’image de celle qu’il avait pu distinguer plus tôt, son contenu en était restreint, et sans nul doute précieux, soit, couteux.

    En hâte, et sans guère de ménagement, elle s’emparera d’un morceau de tissu qui composait ses propres vêtements, entaillé au niveau de sa cuisse, et semblant avoir plus ou moins été épargné de quelques souillures par le cuire le recouvrant. Le déchirant ainsi avec plus d’aise, elle ouvrira la fiole et laissera un contenu pâteux aux pâles couleurs verdâtres s’écouler entre ses doigts. S’emparant alors de son poignet de son autre main et sans attendre son assentiment, elle étalera la pommade sur la plaie. Cela n’était certes guère agréable, entrant inévitablement en contact immédiat avec la chaire entaillée. Une fois cela fait, elle s’emparera du tissu qu’elle enlacera avec douceur autour de son poignet, soufflant brièvement.


    « Golcorone… Cela stoppera l’hémorragie durant quelques heures… »


    Glissant la fiole vide en sa sacoche, elle en tirera une dernière, tout en se relevant. La lui tendant, elle laissera échapper un simple mot.


    « Buvez… »


    Plante très rare usée en infusion, le balme était souvent utilisé comme anti douleur. Ainsi, afin de pallier à toute protestation, la Demoiselle se détournera par la suite, glissant ses iris en direction de la forêt. Il était temps désormais de s’éloigner en hâte, ne s’étant accordé que quelques instants à peine en ce qui était de ses derniers agissements. Aussi, elle reportera ses iris en direction du Sylvain, s’assurant qu’il avait pris en compte sa demande, avant d’étudier le chemin qui s’offrait à eux.

    L’obscurité régnait toujours en maître, et la Demoiselle, ne possédant en aucun cas la capacité de discerner les choses avec aisance en cette situation, tentera malgré tout de s’orienter. La chose n’était pas aisée, car le cheminement jusqu’à ces lieux s’était effectué tandis qu’elle se trouvait a peine tirée d’une inconscience partielle. Décidant alors tout simplement qu’il n’était guère prudent de rester si près de l’endroit où se tapissait la créature, elle entamera de prendre la route opposée, trébuchant de temps à autre sur quelques obstacles qu’elle ne discernait que trop tard. Toujours plus aisé, cependant et sans nul doute, que de se mouvoir en cette heure au sein de la forêt. Elle restera malgré tout auprès de son compagnon, qui percevait certainement les choses avec plus de justesse, ignorant où la mèneraient ses pas.

    Quoiqu’il en soit, la ville la plus proche devait se trouver à une certaine distance tout de même. En cet instant alors, il était impératif de trouver un lieu sûr ou les deux jeunes gens pourraient se reposer…



    [EDIT : Rolala >_< Sur Word ça fait deux pages, et là... Grou >_<]


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeVen 9 Jan 2009 - 10:56

// Hrp ; Arrête de te dénigrer de la sorte, ton RP est très bien, tous nos posts ne peuvent pas être poétiques et bien structurés, regarde celui qui va suivre, j’abandonne mon inspiration littéraire pour faire avancer les choses … au sujet de la grandeur de tes post, tu n’as rien à envier aux autres, le nombre de lignes est largement respectable, on ne fait pas une course à la longueur après tout ! //


Le grognement rauque de la Manticore se rapprochait dangereusement … la créature avalait rapidement et en peu de pas, les quelques mètres séparant sa localisation de celle de ses victimes. Outrepassant tant bien que mal sa douleur, le sylvain n’esquissait pas un seul mouvement, tout comme la jeune humaine. L’hybride parvint à leur hauteur, une faction de seconde, les cœurs s’arrêtèrent presque de battre, ou de combattre. Flairant nonchalamment les carcasses à l’aspect inerte, le parfum fétide du sang chaud remonta ses naseaux à la vitesse d’une flèche. Comme prévu, bondissant en arrière avec une clameur sourde, la bête jeta un dernier coup d’œil aux deux protagonistes, fit volte-face de son pas lent et pesant, puis disparut dans les ténèbres d’Aduram. Heaven s’autorisa un faible gémissement de douleur lorsqu’il laissa sa captive se libérer de son étreinte.

Alors, elle se redressa. L’elfe en fit de même, roulant sur sa droite, le visage abaissé vers le sol, la terrible impression que son corps se vidait, se desséchait à chaque seconde qui passait, et l’esprit ralentissant peu à peu, un point noir n’allait pas tarder à obscurcir sa vision, alors tout serait fini. Mais l’inconnue ne paraissait pas de cet avis, déchirant un bout de tissus, jusqu’alors subsistant sur sa cuisse, elle sortit une fiole au liquide verdâtre et en imbiba la chute. Puis, sans lui quémander assistance, lui noua le cataplasme autour du poignet meurtri. Presque instantanément, le filet de sang se tarit, soulageant d’une vue fort peu agréable les iris de son propriétaire. La voix de la jeune femme s’éleva dans un murmure mesuré.

« Golcorone… Cela stoppera l’hémorragie durant quelques heures… »

Bonne nouvelle, dans le cas présent surtout. Le sang mêlé devrait retenir ce nom, Golcorone, il se put qu’il en ait besoin durant certaines opérations plus ou moins mécaniques et minutieuses. Rangeant sa fiole, une seconde sembla apparaître presque aussitôt dans les mains de l’humaine, elle se releva cette fois, lui tendant le petit récipient au contenu incertain. Habituellement, le sylvain aurait probablement protesté, et aurait tout bonnement refusé une telle chose, se faire soigner par une personne de l’humaine condition lui paraissait tout bonnement inconcevable, mais il passa outre ce fait. Ingurgitant une partie du contenu de la fiole, il en rendit la moitié à son émetteur, qui lui avait sèchement sommé d’en absorber derechef. La douleur l’avait fait faiblir face aux ordres, plus jamais cela ne se reproduirait, il s’en fit un serment.

L’ombre prodiguée par les feuillages des herbacées, se trouvait être dense en cette nuit sans lune. La profondeur des ténèbres insondables pourrait en effrayer plus d’un. La Manticore leur laissait un bref instant de répit, certainement involontairement, mais cela jouait à leur avantage. Ce fut alors que le maître d’armes s’aperçut de la désorientation de son compagnon de route, et de malchance. Cherchant autour d’elle d’un œil perdu, mais consciente, il allait lui épargner l’affront personnel d’avouer qu’elle était perdue. Reprenant ses esprits sous l’apaisement de sa douleur, Heaven lui posa une main amicale et sûre, entre les omoplates. Il voyait où elle voulait en venir, plus ou moins. Son but était maintenant de fuir cet endroit qui signerait leur arrêt mortel, afin de rejoindre un lieu sauf où ils pourraient se remettre de leur combat pour la survie. Il fit un bref signe de tête vers la luminescence rassurante et surtout proche, de la lisière d’Aduram.

- Partons, La Dross n’est pas loin nous n’en avons que pour très peu de temps.

Sans ajouter quoi que ce soit, le sylvain s’engagea d’un bon pas sur le sentier, délaissant derrière lui la flaque, puis le cercle de sang encore tiède, qui les avait protégé quelques instants auparavant. La véritable soulagement s’empara de son âme lorsqu’ils s’éloignèrent quelque peu de la frontière forestière. La créature ne sortait que rarement des bois, et dans le cas présent, ne se risquerait pas à gambader au milieu des peuples bipèdes. Il ne leur fallut pas plus de trois quart d’heure pour atteindre la ville souterraine de La Dross, ville des bandits. S’arrêtant derrière un monticule de terre, le maître d’armes s’adressa à la jeune femme, dont il songeait qu’il ignorait encore le nom et l’identité. Chose étrange d’ailleurs … comment avaient-ils pû passer tellement de temps ensemble, et risquer simultanément leur vie pour l’autre, sans même connaître l’identité de celui ou celle avec qui il serait apte à mourir ? Effaçant de sa réflexion, cette interrogation loin d’être vitale, il entreprit d’informer son compagnon.

- Lorsque nous franchirons cette garde, nous aurons été fouillés sommairement. Nos principales armes seront conservées par les gardes, et nous seront rendues à notre sortie de la ville souterraine. La fouille n’étant que partielle, vous pouvez dissimuler une petite arme sur vous. Faites attention, La Dross est une ville accueillante comme cela, mais c’est force de brigandage que les habitants gagnent leur vie. Outre ce fait, c’est un peuple pacifique qui vit à l’intérieur de ces immenses galeries.

Ceci étant dit, Heaven ouvrit la pochette métallique située sur le fourreau de son katana et sortit ses deux petites dagues, dont l’une ornée d’un diamant se trouvait être enchantée. Il dissimula les deux dans la doublure de l’intérieur de ses bottes, puis sortit de leur cachette, son katana et son fleuret tenus à bout de bras. Il n’était jamais venu, mais il avait entendu parler des habitudes de ces lieux, aussi, comme il s’y attendait, les gardes l’accueillirent chaleureusement, par des sourires simples, ils récupérèrent ses armes et tâtèrent sommairement son corps de leurs mains, puis il put passer à sa guise. L’elfe attendit un bref instant que sa camarade le rejoigne, puis il descendit d’un bon pas, l’immense pente fréquentée par les habitants de La Dross. N’ayant rien ou presque à voler sur lui, il gardait simplement une main sur sa bourse, le tout étant de nouveau dissimulé par sa cape entourant ses épaules.

Les galeries d’une taille impressionnante, accueillaient des habitations bâties pour être confortables, tout avait un aspect entretenu et éclairé comme sous l’astre solaire. Illusion produite par la lueur des milliers de chandelles et de torchères qui brûlaient ça et là, tels des bâtonnets d’encens éternels. L’architecture de la ville était un sujet passionnant, tellement le travail fourni fut gargantuesque, des centaines d’architectes s’arrachèrent les cheveux de rage, lorsqu’un plan venait à être perdu. Ici, la moindre paroi s’écroulant avait des conséquences désastreuses, mais cela n’arrivait que très rarement, et ce fut en toute confiance que des milliers d’êtres de toutes races parvinrent jusqu’à ces lieux, et y établirent leur demeure. Ainsi, les deux protagonistes circulèrent aisément dans les larges tunnels pavés, et décorés de fresques plus ou moins archaïques.

S’arrêtant bientôt devant une auberge à la devanture engageante, le sylvain poussa la lourde porte de bois verni, et pénétra dans le bâtiment. L’intérieur était extrêmement bien entretenu et confortable, un feu brûlait dans la grande cheminée qui trônait dans la pièce centrale, des sièges recouverts de coussins aussi doux les uns que les autres ornaient le vestibule, et le comptoir était propre, présentant quelques pierreries incrustées dans le bois sculpté probablement, entre les mains d’un maître ébéniste. Le gérant leur proposa une chambre à lit double, ou à lits séparés. Songeant avant tout au confort de la demoiselle qui l’accompagnait, le sang mêlé choisit une chambre plus grande à lits séparés, contenant un endroit propice à prendre un bain. Déposant d’avance plusieurs pièces dans la main du brigand, celui-ci lui frappa amicalement sur l’épaule et disparut dans son office personnelle. Heaven se détourna, un léger sourire aux lèvres et tendit la clé à la jeune humaine.

- Honneur aux dames.


// HRP ; on peut continuer ici, ou alors je peux poster de nouveau ce message dans la ville de La Dross .//
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeVen 9 Jan 2009 - 14:42

    [HJ : J'ai du abréger le début... xD Et puis l'on peut continuer ailleurs oui, si tu le souhaites.. ^^ ]



    Après un certain temps passé à étudier les alentours, une main, finalement, viendra la tirer à ses réflexions, tandis que la voix du jeune homme s’élevait au sein de la pénombre.

    « Partons, La Dross n’est pas loin nous n’en avons que pour très peu de temps. »

    Alors il s’engagea, et elle le suivra, lui accordant certes plus de confiance qu’à ses propres sens en cet instant. Trois quart d’heure de marche, durant lesquels un Silence de marbre s’était installé, tandis qu’ils allaient à allure soutenue, l’Humaine suivant autant que possible les pas du Sylvain. Finalement, ils parvinrent au lieu dit, et ralentirent la progression. Ce lieu ne lui était connu que de nom, et jamais elle ne s’y était aventurée… Et pour cause ! Sans doute émettant quelques doutes à ce propos, il reprendra la parole.

    « Lorsque nous franchirons cette garde, nous aurons été fouillés sommairement. Nos principales armes seront conservées par les gardes, et nous seront rendues à notre sortie de la ville souterraine. La fouille n’étant que partielle, vous pouvez dissimuler une petite arme sur vous. Faites attention, La Dross est une ville accueillante comme cela, mais c’est force de brigandage que les habitants gagnent leur vie. Outre ce fait, c’est un peuple pacifique qui vit à l’intérieur de ces immenses galeries. »

    Elle hochera alors doucement la tête en signe d’approbation. Cependant, une chose était alors problématique, car, à sa taille, une dague seule pendait. Il lui aurait sans doute était fort délicat, étant donné son allure même, de faire croire à quelconque histoire justifiant l’absence totale d’arme. Malgré tout, l’idée d’aller en ces lieux sans la dérangeait quelque peu. En fin de compte, elle finira par s’y résoudre, leur remettant en Silence sa dague, tandis qu’elle pénétrait à la suite du jeune homme.

    L’endroit était imposant, et richement travaillé, et cela sera en différents lieux que les iris de la Demoiselle allaient et venaient. Cependant, elle reviendra promptement à leur destination, tandis qu’il s’arrêtait devant une auberge. Y pénétrant, le Sylvain prendra en charge l’accueil, jusqu’à finir par lui tendre une clé, avant même que la Demoiselle n’ait eu le temps d’en placer une, afin de lui quémander de la laisser payer une part de la somme nécessaire à la chambre.

    « Honneur aux dames. »

    La Demoiselle esquissera finalement un léger sourire, tandis qu’elle laissait la dite clé glisser entre son index et son pouce gauche. Détail d’une innocence certaine qu’il était cependant en quelques circonstances intéressant de relever. Nul duel envisagé, aussi, inutile de s’y attarder plus amplement, alors que d’ores et déjà, la jeune femme s’emparait de la main droite du maître d’armes, celle là même dont le poignet avait été épargné. Là, balayant d’un vif coup d’œil les alentours, elle l’entraînera par la suite en direction de la chambre, assignée par le gérant de l’auberge.

    Quelques secondes, et la voici qui repoussait la porte déverrouillée par ses soins, pénétrant au sein de la pièce. Elle marquera alors un temps d’arrêt, surprise par l’opulence omniprésente. Plutôt à l’encontre de la modestie, cependant loin de l’aisance fortunée, se manifestait là une chambre tout à fait respectable. Sur leur droite, deux lits étaient adossés contre le mur, dressés avec soin. Quelques meubles, également, se situaient ça et là, afin que voyageurs et occupants de longue date puissent y déposer leurs effets.

    Sur leur gauche, un encadrement séparait la pièce principale d’une petite salle d’eau, permettant à qui de droit de se redonner certaine contenance en se rafraîchissant quelque peu. En fin de compte, l’ensemble était bien plus que suffisant pour leur permettre de se reposer à leur aise, et de se tirer de cette agitation Nocturne.

    Examination faite et achevée, la Demoiselle ira en direction de l’un des deux lits, et s’y asseyant, elle laissera la lanière épaisse de la sacoche glisser par dessus son épaule, puis sa tête, avant de retomber sur les draps. Elle l’ouvrira alors, et en sortira deux fioles vides, qu'elle déposera sur sa gauche, une fiole pleine à moitié, qu'elle glissera sur sa droite, et une dernière à moitié pleine également, qu’elle déposera sur ses genoux. Suite à cela, elle replacera avec soin et organisation les trois fioles reposant sur ses côtés, et se relèvera avec la dernière en main.

    Allant alors en direction du jeune homme, elle l’entrainera plus en avant au sein de la pièce afin de pouvoir refermer la porte derrière lui, n’ayant aucunement l’intention d’attirer l’attention plus que de raison. Revenant une énième fois en sa direction, elle l’invitera à s’installer sur le lit, prétextant qu’il était impératif de prendre soin de la plaie avant que l’hémorragie ne s’y installe à nouveau, une fois les effets de la "pommade" estompés.

    Se plaçant alors sur sa gauche, elle s’emparera de ce même bras qu’elle déposera sur ses propres genoux, défaisant avec soin le bandage de fortune qu’elle avait mis en place. Cela fait, elle ouvrira la fiole qu’il reconnaîtra comme étant la première dont elle s’était emparée afin de soigner la plaie occasionnée par la lame du Drow. La couleur en était d’un vert clair, tirant vers le jaune. Cependant, afin de ne pas le contrarier plus que de raison, elle s’expliquera à nouveau brièvement.

    « La sève d’Arkasu aide à la cicatrisation des plaies réalisées par coupures… Cette fougère est caractérisée comme rare, et ne se trouve que durant l’été, auprès des rivières… Cependant… Il n’en reste là que très peu pour une telle plaie… Elle empêchera tout du moins l’hémorragie de reprendre son cours… »


    Durant ces quelques palabres, elle avait laissé la dite préparation à base de sève s’écouler langoureusement sur la plaie, avant que l’indexe de la jeune femme ne vienne l’y appliquer avec plus de précision. Achevant finalement son office, elle reviendra déposer la fiole désormais vide au sein de la sacoche, dont elle observera un instant le contenu. Cinq de ses huit fioles étaient vides, et il était certain qu’elle n’irait guère loin accompagnée de contre poison et de Kintal de mage… Il était impératif qu’elle ne se réapprovisionne sous peu, à défaut de ne pouvoir elle même partir en quête de ces herbes. Cela représenterait un long voyage incertain.

    Une chose était pourtant intrigante… Ainsi parée, il était en effet surprenant qu’elle ne se soit elle même soignée au moment propice… Elle possédait tout du moins de quoi apaiser la douleur, mais ne semblait pas même en avoir fait usage… Enfin qu’importe, car la voici qui, refermant sa sacoche, se redressait alors, glissant ses iris sur son jeune compagnon. Une simple phrase semblera sur le point de naître, un instant durant, en coin de ses lèvres… Pourtant, elle y renoncera, achevant simplement par ces quelques palabres.

    « Permettez que je vous fausse compagnie un instant… »

    Inclinant doucement l’échine à son attention, elle se redressera finalement, glissant un bref instant ses iris en ceux du jeune homme, avant de se détourner, allant en direction de la petite porte, qu’elle entrouvrira, se faufilant à l’extérieure de la pièce sur un dernier propos.

    « Oh… Ne redoutez pas de retirer la pommade… Bien au contraire… Son effet est prompt et son office est sans nul doute d’ores et déjà accompli… »

    Ainsi, refermant la porte derrière elle, La Demoiselle lui laissait tout à loisir d’aller se rafraîchir tandis qu’elle s’absentait… Mais en quel but ? Et effectivement, elle tardera à se manifester à nouveau… Pourtant, ceci n’en était encore que peu inquiétant, son état semblant s’être sensiblement amélioré au cours des derniers instants. Ses pas étaient désormais assurés, ses songes éclaircis.


    -------


    Refermant la porte derrière elle, la jeune femme reviendra sur leurs pas, Silencieusement, quelques brefs coups d’œil glissant alentour. L’endroit était calme en cette heure, et cela sera avec la plus grande aise qu’elle parviendra à l’endroit même ou s’était tenu le gérant quelques temps plus tôt. Curieusement, il s’y trouvait à nouveau, et semblait attendre désormais que la jeune femme ne vienne le rejoindre. Prudente pourtant, elle ira à sa rencontre, s’accoudant contre le bois qui lui faisait face.

    « Que puis-je pour vous en cette heure, Demoiselle ? »

    Sa voix était chaude, accueillante. Haussant vaguement les sourcils, surprise, elle soufflera alors à son attention en un simple murmure, comme craignant de réveiller quelconque âme endormie en cette obscurité ambiante.

    « Mon compagnon et moi avons fait un long trajet et… »

    « Comme nombre d’entre nous jeune fille, comme nombre d’entre nous…! »

    Un sourire échappera à la jeune femme, tandis que son interlocuteur, guilleret, attendait alors qu’elle n’enchaîne, ne semblant guère plus se soucier de l’avoir ainsi coupé. Elle même ne s’en formalisera pas.

    « Serait-il possible de quérir auprès de vous quelque tenue plus… »

    L’homme considèrera un instant la tenue de la jeune femme, maculée, cette dernière ayant laissé sa phrase en suspend. Cependant, nulle besoin d’en venir à bout, car déjà, le gérant s’exclamait vivement, d’une voix tonitruante.

    « Bien entendu, oui ! Je vois ! Cependant… »

    Portant sa main à sa taille, la jeune femme laissera une bourse d’un cuir sombre glisser devant lui.

    « … Oh, oh ! Vous et votre compagnon… Je vous aime bien ! »

    Et le voici qui se détournait en riant, fier de sa réplique. La Demoiselle, immobile, restera alors sceptique quand à la sobriété de son interlocuteur. Mais qu’importe… Tant qu’elle obtenait ce qu’elle était venue quérir… Et tant bien que mal, il reviendra, tenant en chaque bras une tenue simple et légère. Lui tendant la première, il lui laissera un instant afin de l’examiner. La jeune femme hochant doucement la tête, il lui tendra la seconde, qu’elle étudiera avec plus de soin. Satisfaite, elle finira par sortir quelques pièces quémandées, avant de se détourner.

    Revenant sur ses pas, une silhouette viendra alors à se mouvoir en sa direction, se plaçant soudainement sur sa route, au grand damne de la Guerrière qui sursautera, manquant de laisser tomber les quelques tenues. Néanmoins, venant à sa rescousse, l’inconnu portera avec vélocité ses mains contre le tissu, afin de le maintenir en place, une voix monocorde échappant alors à ses lèvres.

    « Navré de vous avoir… Alarmé... »

    La Demoiselle, certaine à présent de ne plus laisser glisser ce qu’elle transportait, laissera ses iris remonter sur l’étranger qui se tenait toujours sur sa route. Retenant un hoquet de surprise, elle découvrira là un visage aux traits grossiers et marqués par quelconques meurtrissures où caractères de naissance. La chose était difficile à discerner au sein de la clarté seule d’une flamme. Cependant, il arborait un curieux sourire, malsain, qui poussera la jeune femme à reculer d’un pas, d’un seul, léger, imperceptible.

    « Permettez qu’une créature telle que moi quémande votre compagnie… »


    S’inclinant avec peine, il laissera son bras gauche frôler sa poitrine, tandis que le second désignait deux places isolée au sein de la vaste pièce. Ses longs cheveux noirs en cette position, glisseront le long de ses joues, dévoilant à la jeune femme un curieux symbole naissant à la base de sa nuque. Intriguée, elle l’étudiera avec soin avant de prendre la parole, calmement.

    « Vous me voyez navrée de décliner telle offre, mais je ne saurai m’attarder… »


    Inclinant doucement la tête, elle entamera alors de contourner l’intrus afin de retourner au sein de la chambre qui leur avait été désignée. Cependant, deux pas esquissés sur le côté, et le voici qui s’élançait une nouvelle fois sur sa route, laissant sa main se refermer fermement sur le bras de la jeune femme, qui laissera alors elle même un sombre regard glisser sur sa personne.

    « J’insiste..! »

    Le curieux sourire qui se laissait deviner quelques instants plus tôt sur le visage de l’homme n’était plus. Ses traits étaient durs, désormais, et c’est avec peine que la Demoiselle se dégagera de son emprise.

    « Navrée. »

    Son ton avait été sec, tandis qu’elle tentait une nouvelle fois de le contourner. Cette fois ci, il ne s’interposera pas, ses iris suivant avec attention la direction empruntée par la Demoiselle. A n’en pas douter, ce seront ses pas qui résonneront derrière les siens, jusqu’à ce qu’elle ne repousse la porte de la chambre.


    -------


    La porte s’était ainsi ouverte à la volée, puis refermée sans guère plus de ménagement, tandis qu’après un certain temps, Amnesia refaisait son apparition au sein de la pièce, les bras occupés par quelques tissus. Une fois la dite porte close, cependant, elle s’adossera contre celle ci, préoccupée. Un instant à peine, et la voici qui déposait les tenus sur un lit, soufflant quelques mots, sans même prendre le temps de vérifier si le jeune homme se trouvait dans la pièce pour les entendre.

    « Voici de quoi nous changer… Tenue modeste, mais sans doute plus agréable que de conserver ces vêtements souillés… »

    Bien entendu, elle ne le poussait en rien à troquer ses vêtements contre la tenue qu’elle venait d’apporter, ceci n’étant qu’une alternative. Alors seulement, elle se redressera.


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeVen 9 Jan 2009 - 18:01

// Hrp ; c'est plus court que toi ... navré //


Il pleuvait. On entendait le bruit égal des eaux le feuillage, humble et que nul vent ne berce, se penche et brille en pleurant sous l’averse. Le lourd deuil de l’air affligeant les oiseaux. Dans le souterrain, l’eau commençait à poindre sur les parois rocailleuses et poreuses. Souriante, la jeune humaine prit rapidement la main du sylvain. La cadence de pas fut convenable, malgré la fatigue qui irradiait les corps et les esprits. Le couloir se fit long, un virage à droite, s’enfonçant plus profondément dans les méandres du bâtiment, ils parvinrent dans un énième renfoncement. La jeune femme déverrouilla la porte et poussa le battant.

S’arrêtant dans l’encadrement de la porte, le sang mêlé observa la pièce. Deux lits accolés au mur de droite, en face desquels se dressait une commode utile pour les voyageurs obstinés, un miroir se trouvait accroché au-dessus de cette dernière. L’ensemble était très respectable, et agréable à contempler pour deux êtres éreintés par un début de nuit extrêmement éprouvant. A gauche de l’entrée, une pièce permettait de se rafraîchir et de rincer quelque peu les corps souillés et meurtris. Le confort serait donc assuré pour cette nuit, voir même pour deux nuits de repos, car l’elfe avait suffisamment payé pour rester au moins deux nuits.

Regardant l’humaine évoluer tel un enfant dans l’espace, qui désormais leur appartenait, un mince sourire se glissa sur ses lèvres. Son compagnon défit son sac qu’elle posa sur un lit, puis sortit plusieurs fioles, les triant, les arrangeant à sa façon, afin probablement de mieux s’y retrouver. Puis, lorsqu’elle eut l’air satisfaite, elle vint quérir le maître d’armes, qui n’avait toujours pas bougé de l’encadrement de la porte. Sans lui laisser réellement le temps d’intervenir, elle le somma de s’installer sur la couche restante., prônant le besoin urgentissime de soigner sa blessure volontaire. Heaven redressa l’oreiller, s’assit contre lui et étendit ses jambes sur les couvertures. S’asseyant en bordure de lit, l’humaine saisit son poignet en question, et le posa sur ses genoux. Ce fut alors qu’il put entendre de nouveau sa voix.


« La sève d’Arkasu aide à la cicatrisation des plaies réalisées par coupures… Cette fougère est caractérisée comme rare, et ne se trouve que durant l’été, auprès des rivières… Cependant… Il n’en reste là que très peu pour une telle plaie… Elle empêchera tout du moins l’hémorragie de reprendre son cours… »


Expliqua la jeune femme. Laissant couler le liquide flasque sur la plaie tout d’abord, son doigt vint l’appliquer avec plus de précision quelques instants plus tard. Lorsqu’elle se retourna pour ranger la fiole dans son sac, le sylvain eut un petit rire étouffé. Il la trouvait pour le moins attachante, il lui aurait été si simple d’utiliser sa dague enchantée pour venir à bout de cette blessure, mais elle tenait à le soigner elle même, et cette attention lui parut tellement naturelle et innocente, qu’il n’avait pas osé l’en empêcher. Elle eut un air songeur puis referma son sac, enfin, elle se redressa dans le même mouvement qu’eut le sang mêlé pour se relever, mais il fut interrompu par les iris de son compagnon …

L’humaine le regardait d’un regard pour le moins perturbant, remuant imperceptiblement les lèvres, comme si elle s’apprêtait à dire quelque chose d’important, inconsciemment, il retenait son souffle. Finalement, elle murmura ces quelques mots …

« Permettez que je vous fausse compagnie un instant… »

Heaven relâcha sa respiration, et termina de se relever. Elle s’inclina légèrement et s’arrêta sur le pas de la porte, en confirmant qu’il pouvait retirer la pommade si cela lui disait. Puis, la jeune femme se faufila tout à fait à l’extérieur de la pièce, refermant la porte derrière elle.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


Le maître d’armes observa son poignet, alors que ses pas le dirigeaient vers la salle d’eau. La pièce n’était pas très grande, mais cela suffisait amplement, au centre trônait une petite vasque de cuivre, au dessus de laquelle une grande outre d’eau encore fumante semblait appeler les intéressés. Il se dévêtit complètement, et se plaça dans la cuve, fermant ses yeux, il tira sur la corde qui maintenait l’outre, et le liquide se déversa sur son corps. La boue, le sang, l’herbe, la sueur, tout ce qui avait pu s’accumuler disparaissait sous l’eau chaude, et sous le savon à base d’extraits floraux, dont il se frotta énergiquement l’épiderme.

Cela ne dura pas éternellement, remettant de l’eau dans l’outre, il alla la placer au dessus du feu, afin que son compagnon puisse à son tour se réchauffer et retirer tout ce qui obstruait les pores de sa peau éreintée. L’elfe revêtit simplement le bas de son accoutrement, un simple pantalon de bonne main, puis se sécha avec le reste brièvement. La jeune femme tardait à revenir, mais il ne s’en formalisa pas, et entreprit de laver ses vêtements dans une seconde vasque remplie d’eau savonneuse. Lui sentait bon, et avait la peau douce, inutile de gâcher ce plaisir avec des vêtements souillés. Peu après, il étendit ses vêtements au dessus du feu, allant replacer l’outre au dessus de la vasque.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Les minutes passèrent, mais l’humaine ne revenait pas, serait-il possible qu’elle se soit enfuie sans demander son reste ? Non, cela n’était pas possible. Mais alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la porte de la chambre pour aller à sa recherche, la poignée tourna entre ses doigts. D’un bond agile, le sylvain se dissimula derrière un rideau qui pouvait se refermer après la porte lorsqu’elle était fermée. Cette dernière s’ouvrit à la volée, et se referma presque aussitôt, la jeune femme plaqua nerveusement son dos contre la porte, tenant entre ses bras une pile de vêtements propres. Une main contre sa propre bouche, le sang mêlé s’empêcha de respirer.

« Voici de quoi nous changer… Tenue modeste, mais sans doute plus agréable que de conserver ces vêtements souillés… »

Quelque chose clochait, et malgré le soulagement de la voir arriver, la colère s’empara de son âme sans même qu’il ne put la renier. Elle ignorait volontairement une situation qui ne devait pas être ignorée, son attitude était trop pressée, trop stressée, trop violentée pour que tout ce soit passé à son bon plaisir. Sortant de sa cachette, l’elfe poussa l’humaine, verrouilla fermement et résolument l’entrée tout du long à l’aide des verrous prévus à cet effet, puis rabattit le rideau derrière la porte.

Heaven se retourna alors vers son compagnon, un air de rage et d’acrimonie, accompagné d’un ton inquiet sur le visage. Rapidement mais avec une douceur certaine, il saisit le poignet de l’humaine et la rapprocha de lui, plongeant son regard perçant dans le sien, il vociféra avec véhémence en envoyant les vêtements valser eux même sur le lit, outrepassant les lois du vouvoiement sous la colère …

- DIS MOI CE QU’IL S’EST PASSÉ ! … tu as été en danger je le sens, JE VEUX SAVOIR ! C’est de ma faute … entièrement de ma faute … je n’aurais pas dû te laisser sortir seule dans cette ville … c’est trop dangereux …

Elle devait absolument lui dire ce qui était arrivé, sans quoi il serait capable de prendre ses affaires et partir sans ajouter un seul mot. Il n'aurait probablement pas eu aussi peur pour n'importe quel être, mais le mal provenait surtout de sa propre inaptitude à protéger quelqu'un, qui l'avait pourtant soigné résolument quelques instants auparavant.


Le cœur en lambeaux, déçu par lui même, il relâcha doucement l’étreinte autour du membre de l’humaine, si bien que si elle le voulait, elle pouvait s’éloigner de lui, le frapper même, après tout il n’en avait éperdument rien à faire, tellement la douleur explosait en son âme telle une nuée ardente.


" ... J'ai écris sur le sable,
Tant de mots qui plaident coupable,
Effacés par l'écume,
Comme les phrases rayées par ma plume ... "
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeVen 9 Jan 2009 - 21:54

    [HRP : Ne t'excuses pas voyons, c'est parfait =) Toujours très agréable de te lire, la longueur important peu ^^ On va passer notre temps à s'excuser l'un l'autre je crois xD]


    Relevant les yeux, elle ne trouvera tout d’abord nulle trace de son compagnon. Surprise, elle froncera les sourcils, délaissant la porte contre laquelle elle s’était adossée quelques instants précédemment.

    Le Sylvain alors, se manifestera devant elle sans crier gare, tandis qu’il la poussait à s’écarter, venant sur le fait verrouiller la porte de la pièce, avant de rabattre un rideau qui avait échappé à la Demoiselle jusque là. Sous l’incompréhension, l’Humaine glissera son regard sur sa personne ; son visage était tiré tout aussi bien par la colère que par l’inquiétude.

    Cette agressivité soudaine était étrangère à la jeune femme, qui aura alors un mouvement de recul prononcé. La situation lui échappait momentanément, alors qu’il venait s’emparer de son poignet, la tirant à lui, tandis qu’il repoussait les vêtements sur le lit. Là, son regard se fit perçant, comme cherchant à dévoiler un mystère qui lui était dissimulé. Troublée, la Demoiselle aura un nouveau sursaut tandis que sa voix s’élevait avec violence et emportement.

    « DIS-MOI CE QU’IL S’EST PASSÉ ! … tu as été en danger je le sens, JE VEUX SAVOIR ! C’est de ma faute … entièrement de ma faute … je n’aurais pas dû te laisser sortir seule dans cette ville … c’est trop dangereux … »

    Un instant durant, pourtant, la Demoiselle restera interdite, plongée en un mutisme désemparé. Alors seulement, elle ressentira l’étreinte se desserrer, jusqu’à ce qu’elle puisse pleinement reprendre possession de son membre. Elle possédait désormais tout à loisir l’opportunité de se retirer, mettre une certaine distance entre ce nouveau tempérament fougueux et sa propre personne. Pourtant, elle n’en fera rien, ses iris remontant doucement vers ceux de son compagnon.

    Le maître d’arme représentait quelques énigmes aux yeux de la jeune humaine ; en tout premier lieu, il s’était porté garant de sa survie en combattant à ses côtés, tant bien même cela fut-il un simple concours de circonstance. Suite à cela, il avait pris en charge de la soigner, jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau sur pied. Plus tard encore, il s’était montré prêt à délaisser sa propre survie afin de permettre à sa compagne de fuir. Enfin, lorsque celle ci avait manifesté un rejet ferme et catégorique quant à ce fait, il avait une nouvelle fois assuré sa sureté, au défaut de la sienne…

    Cette réaction, désormais…

    En ces iris émeraude, elle discernait un entrelacs de sentiments, tantôt cherchant à s’exprimer par un biais quelconque, tantôt, et le plus clair du temps, désireux de se tapir au plus profond de son être. Alors, simplement, elle laissera ses doigts venir effleurer sa chaire, jusqu’à ce que la paume de sa main ne se dépose à l’endroit plus ou moins exact où se trouvait son cœur. Le contact était apaisant, sa chaire était chaude, et son geste avait était doux. Un instant elle restera ainsi, Silencieuse, avant que, finalement, sa main ne délaisse sa position.

    Ses yeux, ayant suivit le mouvement, se relèveront alors afin de croiser les siens. Son ton était posé, apaisant, bien qu’elle semblera hésiter quelques secondes avant de prendre la parole, pesant ses mots afin de ne pas attiser sa colère.

    « Tu n’es en rien coupable en cette histoire… Tout comme il n’y a nulle inquiétude à avoir… Cesse donc de te jeter ainsi la pierre… Quant à savoir ce qu’il en est… Un résidant de cette auberge, probablement, m’a surprise tandis que je revenais ici, croisant ma route et quémandant ma compagnie… Face au rejet porté, il s’est empressé de quérir le chemin emprunté jusqu’ici… D’où mon empressement… La fatigue dût jouer la pièce maitresse de la scène en accroissant ma nervosité… Rien de plus… Sans doute repose-t-il en cette heure sur sa couche, tout comme nous devrions le faire, également… »

    Elle même semblait avoir délaissé en cet instant la marque de bienséance prudente que représentait le vouvoiement. Cette simple altercation semblant en ce fait avoir d’une quelconque curieuse manière, rapproché les deux êtres d’un pas prudent, mais certain.

    Finalement, esquissant tant bien que mal un sourire, elle se détournera une nouvelle fois en direction du lit, triant rapidement les vêtements délaissés en hâte. Cela fait, elle s’emparera d’une pile de tissus, et ira en direction de la salle d’eau. Marquant un arrêt à son niveau, elle soufflera prudemment.

    « Pardonne-moi le soucis occasionné… »

    Et, sans attendre de réponse, elle reprendra son chemin. Une fois parvenue à l’endroit désiré, elle entamera de dénouer les liens qui maintenaient les quelques protections de cuir. Travail long et pénible tant cela la forçait parfois à se contorsionner, elle parviendra finalement à mettre à bas ses vêtements, s’étant au préalable empressée de quérir l’eau. Quelques instants de plus, et la voici qui se délectait de la chaleur de l’eau glissant sur sa chaire, et du savon qui épurait son corps et son esprit des événements de la nuit.

    Finalement, la voici qui, une fois séchée, se paraît des vêtements propres apportés. Le gérant avait pris, semblait-il, fort grand plaisir à lui proposer une robe immaculée de couleur ivoire. Légère, elle serait amplement suffisante pour la nuit. Cependant, il était tout bonnement hors de question qu’elle sorte de cette pièce ainsi vêtue… Aussi, elle profitera d’un instant pour imiter son compagnon, tandis qu’elle nettoyait le tissu sobre qui prenait habituellement place sous ses protections. Le cuir, quant à lui, représentait un ouvrage plus délicat.

    Cela fait, elle les déposera en un coin, afin de leur permettre de sécher. Enfin, repoussant ses cheveux encore humides derrière sa nuque, elle reviendra dans la pièce principale, allant s’emparer de la sacoche qu’elle avait délaissée derrière elle, et qu’elle glissera au sol.

    « Il nous faut nous reposer… »

    Un délicat sourire effleurant ses lèvres, elle s’était agenouillée sur le lit qui se tenait en face d’elle, s’assurant d’un bref coup d’œil que la clé de la porte se trouvait toujours à l’endroit même où elle l’avait laissée : sur une petite table de bois prenant place entre les deux lits. La Nuit était plus que bien entamée, et au dehors, l’aube ne tarderait sans doute pas à poindre.


    [HRP : Je comptais enchaîner, mais c'est impossible en ignorant la réaction de ton personnage... Tant pis, cela sera pour la nuit prochaine s'ils restent effectivement :p]

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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeSam 10 Jan 2009 - 11:00

Voyant le vil et vorace assemblage de vilennies buvant la vérité en ces jours et leurs envers, voyant de vitupérantes vipères louvoyer vers les versatiles phrasages du verbeux discours finissant inévitablement en verbiage, apercevant ce gigantesque vaudeville d'ailleurs voilé par un voyeurisme assourdissant, il avait voyagé vers de plus vertes mais évidemment volatiles pensées ; se retrouvant désavoué par le vent fouaillant ces landes vouées à la via errata, la voie de la raison fut repris, sous les directives de la voix de la raison. Dérivant infiniment désormais dans des voyages oubliés, revenant aux vortex virevoltants de la vie, s'immisçant à nouveau dans ce gouvernement de l'abscence, abscence vue et revue, paturages du cerveau vendu, offert aux pensées votives et dévoyées, moments volés mais vécus et voulus, il volait.

Parmi les centaines de réactions, composant le florilège de possibilités données, elle choisissait celle-ci. La Tolérance. Ce sentiment de soulagement conféré par une suite nerveuse réactionnelle, alors que les iris de la jeune femme, coulissant espièglement vers le regard du sylvain contrastaient avec la moue mutine de ses lèvres. Elle ne s’était pas éloignée, n’avait pas même esquissé un mouvement de recul. Elle semblait songeuse, perdue dans ses réflexions, ce fut alors que pour la première fois, le sang mêlé trouva malgré lui, ses multiples à priori sur l’espèce humaine, que les traits de cette dernière lui inspiraient bien d’avantage qu’une simple amitié.

Lentement, les doigts de la jeune femme effleurèrent intentionnellement la chair du sylvain, puis elle posa sa main sur le cœur du maître d’armes. Le regard fondant dans les iris de la demoiselle, il ne bougea pas, laissant son organe vital résonner contre la paroi douce de sa peau. Et il espérait secrètement, qu’à travers les vibrations produites, elle sentirait ce relent de sentiments qui l’envahissait chaque heure un peu plus, comme un poison hydromel dont il se serait délecté, mais malheureusement, lui même ignorait ce dont il s’agissait. Le silence s’installa, léger, rassurant, et peut-être même plus parlant que de simples mots. L’instant sembla durer une éternité, qui s’interrompit …

« Tu n’es en rien coupable en cette histoire… Tout comme il n’y a nulle inquiétude à avoir… Cesse donc de te jeter ainsi la pierre… Quant à savoir ce qu’il en est… Un résidant de cette auberge, probablement, m’a surprise tandis que je revenais ici, croisant ma route et quémandant ma compagnie… Face au rejet porté, il s’est empressé de quérir le chemin emprunté jusqu’ici… D’où mon empressement… La fatigue dût jouer la pièce maîtresse de la scène en accroissant ma nervosité… Rien de plus… Sans doute repose-t-il en cette heure sur sa couche, tout comme nous devrions le faire, également… »

Ainsi, un homme s’en était prit à elle. Cela n’était que peu étonnant dans la ville de La Dross. Mais que cela fut arrivé aussi promptement, et surtout qu’il ne soit pas intervenu le mettait hors de lui. Enfin, il l’ignorait et au fond, malgré sa colère, il ne s’en voulait que peu lui même. Tentant l’optimisme, il chassa ses noires pensées, et songea qu’elle était saine et sauve. Vérifiant que la porte était bien verrouillée, il fit de même pour la fenêtre qui donnait sur l’allée principale de la ruelle. Son regard fut alors capté par celui d’un homme au bas de l’auberge. Titubant tout d’abord, il s’arrêta et se retourna, frappant l’elfe de son regard rougeoyant.

Le visage de l’elfe se referma. Reculant calmement, il alla défaire les draps de sa couche, les plia et les déposa sur le sol. Il n’appréciait guère être recouvert lorsqu’il dormait en intérieur. Une étrange sensation s’était emparée de son esprit, les dernières secondes passées. Plus aucune once de sentiment ne parvint jusqu’aux traits si fins de son faciès. L’humaine lui parla, il entendit vaguement un murmure d’excuse, de loin, de si loin qu’il l’ignora du tout au tout. Il la vit simplement pénétrer dans la salle d’eau, il se détourna, respectant son intimité, surtout que la salle confortable mais mal pensée ne possédait ni battant, ni rideau, ni porte, pour protéger des regards indiscrets ...

Revêtant le pantalon de lin propre qu’elle avait apporté, il conserva son torse à nu. Son épiderme avait plus que jamais, besoin de respirer l’air libre aux senteurs épicées voir boisées de l’auberge. Il déposa ses dagues de part et d’autre de la clé qui se trouvait sur la table de pin verni, entre les deux couches accueillantes qui semblaient leur tendre les bras. Pendant plusieurs minutes, il s’assit sur son lit, les jambes croisées, les mains sur chacun de ses genoux, il tenta de se relaxer, de faire le point, les derniers événements en date défilant sur l’écran noir de ses yeux clos.

Puis l’humaine revint, les cheveux légèrement humides. Elle s’agenouilla sur sa propre couche et somma au sylvain de se reposer. Quittant sa position de méditation superficielle, il se leva, le regard flamboyant. S'avançant vers elle, ll laissa glisser ses doigts dans la chevelure de celle-ci ... puis, sans un mot, regagna sa couche. L’elfe s’étendit sur le côté droit, regardant d’un œil redevenu plus doux le visage de son compagnon. Il laissa poindre un sourire du bout de ses lèvres et inclina respectueusement la tête vers la jeune femme.

- Bonne nuit …

Tel un enfant qui cherche son doudou, le maître d’armes laissa ses doigts glisser sur l’une de ses dagues, la saisissant, il la déposa sur le sol près de son lit. Puis, il tourna le dos à l’inconnue, pensant que la présence d’un homme en cette pièce pourrait la gêner, il ne voulait pas qu’elle ressente son regard sur elle et que cela l’empêche de se reposer. Aussi, lui exposait-il son dos, aux épaules relativement musclées, aux clavicules apparentes, à la finesse du grain elfique. Et au dessus du lien retenant son fut, là, gravé en noir au creux de son rein droit, son nom … Heaven.

Il souffla la bougie …


" ... Je vous tire mon chapeau, relève mon drapeau,
m'envole pour une dernière cabriole, et m'évanouis,
dans les méandres de vos dévisagements. ... "



// Hrp ; peu d'inspiration, la nuit il ne se passe pas grand chose //
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeSam 10 Jan 2009 - 14:06

    [HRP: Je n'en dirai guère mieux (du mien, je parle ^^)... lol]



    Tandis qu’elle avait repris place sur sa couche, le Sylvain se redressera, et ira en sa direction. Il avait revêtu le pantalon de lin, accordé par le gérant et apporté par ses soins quelques instants plus tôt, satisfaite de constater que la taille était plus ou moins adaptée. Arrivé à sa hauteur, alors, et sans un mot, il laissera ses doigts agiles glisser au sein de la chevelure encore humide de l’Humaine. Relevant alors son visage vers lui, elle s’accordera une légère expression de surprise. Cependant, déjà, il se détournait et regagnait sa propre couche.

    « Bonne nuit … »

    A son tour alors, elle inclinera doucement la tête, un sourire léger naissant à la commissure de ses lèvres, tandis qu’elle imitait en réponse ces deux mots. Simples, doux, promesse frivole d’une nuit sereine.

    « Bonne nuit… »

    Basculant alors quelques peu sur le côté, tandis qu’elle se redressait, la voici qui s’insinuait désormais au sein de la chaleur apaisante des draps mis en place à leur attention. Là, ses iris glisseront un instant sur le jeune homme, qui s’emparait d’une dague et la glissait à terre, à ses côtés, avant de n’achever par se détourner. Antérieurement à ce qu’il n’en vienne à éteindre la lueur seule qui maintenait un faible éclairage au sein de la pièce, elle discernera une inscription ancrée au sein de sa chaire.

    « Heaven… »

    Murmure inaudible, tandis qu’elle même détournait ses iris en direction du plafond, la pénombre s’installant au sein de la pièce. Un instant de plus, et la voici qui fermait les yeux, laissant la conscience laisser place au subconscient, en un entrelacs de songes éphémères.


    ----------


    Là se mêlaient corps et âmes, visages insolites soustraits à quelques instants d’égarement. Et ces sourires insensés, tantôt rieur, tantôt sournois, surmontés de quelques préceptes lancinants. Un tumulte oppressant, au sein duquel évoluaient de paire angoisse et infamie. Divagation aliénante, extravagante fantaisie…

    Un éclat assourdissant martelait alors la lourde porte, issue instable à cette confusion des sens. Vacarme éhonté cherchant à l’extraire à cette langoureuse démence. Battant s’ouvrant alors à la volée, une silhouette grossière prendra place. Vague souvenir outrepassé, tandis que la main de l’étranger continuait inlassablement à marteler la lourde porte de bois…


    ----------


    La Demoiselle se redressera promptement, prenant appui sur ses avant bras, tandis que ses iris se portaient en direction du rideau qui masquait toujours la porte. Un coup d’œil à ses côtés, et la voici qui s’assurait de l’apaisement de son compagnon. Troublée et le corps en nage, la jeune femme enfouira son visage au creux de son coude.

    Une seconde, puis deux…

    Et la voici qui sursautait, tandis qu’un impact sourd était porté en direction de la porte. Cet impact même qui avait troublé ses songes, sans nul doute. Se redressant en Silence, elle ira en direction de la dite porte. Depuis combien de temps dormait-elle ? Inconsciente aux heures qui filaient, elle ressentait cependant d’ores et déjà les bienfaits d’un repos apporté. Ainsi, avec aisance et prudence, elle repoussera quelque peu le rideau qui voilait à son attention les verrous clos par son compagnon.

    Tous étaient accessible de l’intérieur, un seul de l’extérieur. Celui là même qu’elle avait déverrouillé lors de leur arrivée, se trouvait très précisément en ce même état. Pourtant, la Demoiselle aurait été prête à parier que tous sans exception avaient été clos. Voici un raclement léger et la jeune femme qui esquissait un pas en arrière, tandis qu’elle laissait le rideau entrouvert.

    Là, tout comme si elle s’attendait à ce que la porte ne s’ouvre à la volée d’un instant à l’autre, elle conservera ses iris braqués sur cette dernière, un instant durant. Finalement, Silence se faisant malgré une longue attente, elle reviendra sur ses pas, se glisser sur les draps. Au dehors, l’agitation allait en s’accroissant… La journée devait d’ores et déjà être entamée. Sur ce songe, elle laissera sa tête retomber sur l’oreiller, sans pour autant fermer les yeux.

    Ainsi les instants continuèrent à filer, tandis que la Jeune femme éveillée laissait quelques souvenirs la bousculer. Pourtant, et bien malgré elle, elle finira tout de même par s’évader une nouvelle fois en un sommeil plus serein et réparateur, durant lequel aucun songe ne vint s’immiscer. Une heure encore durant, elle se reposera, jusqu’à ce qu’elle n’en vieille à s’éveiller, laissant ses iris balayer les alentours. Une lueur curieuse issue de quelques mises en scène perçait au travers de la fenêtre.

    Basculant alors sur le côté, face à la vitre, elle s’assiéra, laissant ses pieds effleurer le sol de la pièce. Détendant ses muscles, elle parviendra finalement à se tirer définitivement de ses songes, tandis qu’elle se levait, et allait en silence en direction de la salle d’eau. Là, elle glissera doucement sa main sur le tissu qu’elle avait rincé durant la nuit, déplorant une humidité encore bien présente. La chose était plus marquée encore sur le cuir qu’elle avait malencontreusement laissé non loin.

    Résolue, elle finira alors par revenir dans la pièce principale, jetant un coup d’œil sur la couche de son compagnon…


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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeSam 10 Jan 2009 - 21:10

Dans la fraîcheur lourde d’une nuit sans lune, le grand sylvain observait, les songes épars, la porte surmontée d’un rideau. Ils étaient en une sécurité relative, non pas qu’il craigne la sienne, mais plutôt celle de l’humaine. La bougie s’était éteinte avec un ruban de fumée blanchâtre, qui venait momentanément embaumer l’air environnant. Derrière lui, provenant du lointain et du proche à la fois, la voix de la jeune femme s’identifia parmi les ombres.

« Bonne nuit… »

Fermant ses yeux au monde extérieur, le maître d’armes se laissa porter par la douce chaleur ambiante, atmosphère remontant du plancher par l’intermédiaire des canaux de la cheminée. Il entendit vaguement son compagnon pénétrer entre ses draps, puis plus rien. S’évanouissant dans un sommeil profond et calme, une patte de loup l’éveilla en songes …

~ ~ ~ ~

… Cheilan lui faisait face. Debout devant la forêt, celui-ci abhorrait la même robe noir scintillante, que lors de leur première rencontre. Cependant, toute trace de douleur avait quitté son faciès, de malheur physique du moins, car l’elfe n’allait pas sans ignorer que ses blessures les plus virulentes ne cesseraient jamais d’enchaîner les infections de son âme. L’immense loup-mage lui jeta un regard bienveillant, plein de compréhension, et d’entendement. Ce fut alors qu’une pointe d’amertume vint pourtant s’insinuer dans ce beau rêve … Il ne l’avait plus revu. Dès lors qu’ils avaient quitté la forêt et le lac, ils avaient décidé de faire route à part quelque temps.

Mais ceci n’était pas vain. Peut-être s’agissait-il d’une sorte de test, afin de confirmer ou non le lien de leur esprits, la problématique avait été la suivante … le destin fera t-il de nouveau se croiser leurs pas ? Seul l’avenir pourrait répondre à une telle énigme. La surface de Miradelphia était telle, qu’ils n’avaient probablement qu’une chance sur un millier, de se trouver au même endroit, et qui plus était au même moment. Pourtant, ce fut ce qu’il arriva en ce moment onirique … Le sang mêlé s’avança vers son ami, celui-ci tendit le cou.

Une nouvelle fois, la deuxième seulement, les doigts du cyrilliques eurent l’honneur de glisser dans la fourrure de jais de l’hybride. Un grand sourire s’insinua sans crier gare sur les lèvres du sylvain, puis ce fut la chute …

~ ~ ~ ~

Tirant le sang mêlé de la torpeur de ses songes, un coup sourd fut frappé contre le bois de la porte. Les yeux encore clos, il ne bougea pas … retenant sa respiration, ne laissant qu’un léger filet d’air s’égarer hors de ses poumons. Près de lui, l’humaine s’agita, et finit par se lever tout à fait. Agile et silencieuse, elle traversa la pièce, ce fut seulement lorsqu’elle atteignit la porte que Heaven s’aperçut de sa démarche. Cette dernière retira le rideau dans son encadrement. Visiblement nerveuse, elle observa le côté droit de la porte, permettant au cyrillique d’émettre une conjecture quant à son regard se portant sur les verrous.

Un léger raclement la fit sursauter, et reculer vivement. Remuant imperceptiblement, l’elfe resserra son poing autour de sa dague, les yeux semi-ouverts. Les minutes s’écoulèrent … puis lorsque la jeune femme put se mouvoir de nouveau, il lâcha prise, laissant simplement sa main effleurer le sol, le bras pendant dans le vide. De nouveau, le temps fila à une allure singulière. Il ne faisait pas encore jour, car les torches de la ville n’étaient allumée qu’après le lever du soleil, mais dehors, l’agitation des marchants croissait dores et déjà dans les ruelles chaudrons, véritablement témoins d’une effervescence de vies.

L’elfe ne put se rendormir. Laissant ses yeux clos, il écoutait sereinement la respiration de son compagnon, peu à peu, l’accalmie revint, puis elle s’endormit de nouveau. Réfléchissant avidement à leur situation temporelle, selon son horloge biologique, le soleil se lèverait d’ici quelques heures. Laissant un tourbillon de bien être l’emporter sur les troubles de la nuit passée, il s’assoupit brièvement. Et, lorsque son regard absinthe fut titillé par les premiers rayons des torches incandescentes, son cœur s’arrêta. Le lit de l’humaine était vide. Se redressant vivement, il entendit des bruits de pas dans la sale d’eau … ceci le rasséréna instantanément.

Effectivement, la jeune femme pénétra de nouveau dans la pièce semi-éclairée par la lueur des torchères d’extérieur. Ses iris se posèrent sur le sylvain. Se levant, frais comme un gardon, le jeune sang mêlé lui accorda un petit sourire tout d’abord, puis, passant derrière elle pour rejoindre la salle d’eau, glissa une nouvelle fois ses doigts dans les cheveux de l’inconnue … un geste simple, aux intentions apparemment amicales, qui ne portait pas à conséquence pour elle du moins. Heaven se rinça le visage, et laissa quelques gouttes d’eau glisser sur son épiderme. Sa toilette terminée, il regagna la pièce principale et tout en affûtant ses dagues, s’adressa à son compagnon.

- Il est impératif que … vous retrouviez rapidement votre … famille.

Sa gorge se noua, sa langue devint sèche et comme meurtrie.

- Je ne voudrais pas que votre fiancé me prenne pour un kidnappeur.

Qu'est le but, la vénalité, de cette vacillante et, vide mais vive déclaration ?En vingt il répondrait, en vain il répond, le vin s'épuisant l'histoire touche à sa fin, et ainsi que ces véritables expressions, vénérables fournées de vivacité, telles qu'in vino veritas, Il rendrait la vox populi, abasourdie par la vision erratique du viatique, dans la transparence délavée de la vérité.

"... J’estomperai du bout de mes doigts
Les larmes que toi, mon âme
Tu verseras malgré moi
T’en servant comme des lames ..."
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeDim 11 Jan 2009 - 18:25

    [HRP : Hum désolée... Des phrases un peu trop simples à mon goût et quelques répétitions agaçantes... Moi et mes "tandis que" >_<... Un peu fatiguée T_T]



    Alors qu’elle regagnait une nouvelle fois la pièce maîtresse, campant ses iris dans l’axe même de la couche du Sylvain, la Demoiselle découvrira ce dernier éveillé, tandis qu’un sourire se glissait doucement sur ses lèvres, se redressant, et parvenant à sa rencontre. A l’image du geste qu’il avait effectué quelques heures plus tôt, il laissera glisser ses doigts dans la chevelure de la jeune femme, avant de continuer son chemin en direction de la salle d’eau.

    Pour seule réponse, elle inclinera alors doucement la tête, un pâle sourire éclairant son visage, tandis qu’elle même effectuait quelques pas en direction de la fenêtre. Déverrouillant cette dernière, elle laissera l’atmosphère extérieure s’immiscer au sein de la chambre. N’étant que peu habituée à un tel confinement, elle en vint bien vite à déplorer l’absence de l’aube se levant sur l’horizon, et de l’air frais s’engouffrant habituellement avec fougue.

    Prenant alors appuis sur l’encadrement de la fenêtre, elle laissera ses iris vagabonder au sein de la vaste ruelle qui prenait place non loin. L’air ambiant était humide, suite aux intempéries de la nuit. L’eau suintait encore au sein de la roche, perlant langoureusement le long des parois aménagées. Ainsi, elle prendra plus amplement le temps d’observer l’architecture de la ville ; celle ci représentait un travail incommensurable, tant par son aspect apparent, que par tout ce qui semblait permettre à ce lieu souterrain de subsister.

    L’effervescence était à son comble, malgré l’heure encore peu avancée de la journée. N’étant cependant guère adepte de ce genre de rassemblement, elle se relèvera, et, reculant d’un pas, elle entreprendra de repousser et de clore la vitre avec soin, s’en détournant.

    Heaven, si tant est que cela fut assurément son nom, revenait désormais au sein de la pièce principale, toilette faite. Là, il entreprendra alors un affûtage méticuleux de ses lames, tandis que sa voix achevait par s’élever doucement en cette pièce, s’adressant manifestement à la Demoiselle, qui, Silencieusement, revenait dès à présent s’asseoir sur sa couche, qu’elle avait pris en tout premier lieu soin de redresser convenablement.

    « Il est impératif que … vous retrouviez rapidement votre … famille. »

    Surprise, elle laissera une nouvelle fois ses iris se porter en sa direction, tandis qu’il semblait sur le point d’enchaîner, les quelques mots à venir semblant lui coûter quelconque force de volonté. Malgré tout, il parviendra à articuler la sentence.

    « Je ne voudrais pas que votre fiancé me prenne pour un kidnappeur. »

    Alors le Silence prendra place un instant, palpable, un sourire amère se dessinant ses les lèvres de la jeune femme. Se détournant alors et laissant ses jambes remonter contre sa poitrine, elle les enlacera de ses bras. Que répondre, à cela ? Ereintée, piquée au vif, elle finira par laisser son menton se déposer sur ses genoux, conservant un mutisme vain. Quelques instants de plus, et la voici qui se redressait, articulant péniblement.

    « Nulle crainte quant à ce dernier point… Personne n’attend quelconque retour en ce qui me concerne, ni même ne se préoccupe de quelconque manière de ma condition… »

    Aucune confusion probable. Cependant, ne souhaitant guère s’étendre d’avantage sur ce sujet, elle se redressera promptement, bondissant au sol avec légèreté, tandis qu’un nouveau sourire venait naître sur ses lèvres, masquant un voile d’animosité passagère, qui ne lui était en aucun cas destinée. Là, elle reprendra alors.

    « Mais peu importe… Que penseriez-vous si nous allions quérir quelque restauration ? Ce fut une longue Nuit… Cela fait et en ce qui vous concerne, sans doute souhaiterez-vous retourner sur vos propres terres… Il me serait fort mal avisé de songer que vous n’avez rien de plus urgent à accomplir que de veiller sur ma personne…»

    Laissant alors échapper un rire léger, simple, elle se détournera, refermant ses bras sur sa poitrine. A dire vrai, elle n’avait que peu d’appétit en cette heure, quelque peu contrariée par ses propre dires. Cependant, voilà bien là la seule distraction plausible qui lui était venue à l’esprit. De plus, tant bien même elle ne souhaitait se restaurer, il était impératif qu’ils reprennent quelques forces. Face à cette constatation, elle basculera à nouveau, revenant au sein de la salle d’eau sans grande hâte, habitée par quelque espoir vain. Cependant, voici un dit espoir bien vite balayé, tandis qu’elle laissait glisser ses doigts sur le tissu, qui, à son grand désarroi, était toujours humide. Le contraire aurait cependant été fort surprenant.

    Premièrement, elle n’avait été en mesure d’assurer sa propre protection et celle de son compagnon. Deuxièmement, elle avait été astreinte à délaisser sa lame aux soins des gardes de ces lieux. Finalement, la voici qui allait devoir sortir parée d’une… robe. Voici bien le comble pour la jeune guerrière qui, tentant de relativiser, s’agenouillera auprès d’une bassine d’eau. Là, elle laissera sa main vagabonder, tandis que son autre repoussait quelques mèches de cheveux. Cela fait, elle viendra alors humidifier sa nuque. Rassérénée, elle se redressera et reviendra à nouveau sur ses pas.

    Ceux ci la mèneront ainsi auprès de la porte, dont elle achèvera de déverrouiller les loquets, sans plus s’émouvoir de constater une seconde fois l’un d’entre eux ouvert. Là, repoussant le rideau entièrement, elle laissera glisser ses doigts sur la poignée. Ainsi, elle attendra patiemment que son compagnon soit enclin et prêt à la suivre. Cela fait, elle ira en direction de la petite table où trônait toujours la clé des lieux, et reviendra par la suite ouvrir la porte, laissant sortir le Sylvain.

    Alors, tandis qu’elle refermait derrière eux, elle aura un léger mouvement de recule ; la porte en bois présentait nombreuses fentes et lacérations grossières, sans doute provoquées par une petite lame simple. Là était sans doute l’origine des bruits survenus durant la nuit. Un simple coup d’œil en direction du Sylvain, et la voici qui verrouillait la porte, en un mutisme forcé. Ce n’était plus l’angoisse ni la nervosité qui guidaient alors ses mouvements.

    Puis, finalement, elle laissera un simple sourire résigné naître sur ses lèvres, tandis qu'elle faisait face au maître d'arme.

    « En espérant ne pas avoir à régler pour ces dommages… »

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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeMer 14 Jan 2009 - 20:30

[ Hrp ; pardon pour l'attente et la qualité, mes cours me prennent du temps, et du moral par la même occasion. ]



Atmosphère tendue, goût inexorable d’amertume en fond de gorge. Voilà ce qu’il en fut, incapable de se prononcer sur l’origine de ce sentiment de mal être, le sylvain laissa le silence planer après sa réplique. L’humaine le regardait, ou pas, au fond il l’ignorait. Car lui même s’occupait à dissimuler dans ses bottes, les uniques lames qu’il eut pû conserver avec lui. Mais la voix de la jeune femme rompit l’ambiance, devenue trop pesante pour perdurer encore et encore.

« Nulle crainte quant à ce dernier point… Personne n’attend quelconque retour en ce qui me concerne, ni même ne se préoccupe de quelconque manière de ma condition… »

La confusion se laissa lire sur le visage de cette dernière. Mais Heaven, lui avait le visage totalement fermé. La nouvelle aurait dû paraître réjouissante, cependant le fait qu’elle n’ait personne à qui se rattacher, avait incommensurablement freiné l’élan de joie du sang mêlé. Ne souhaitant guère s’étendre sur le sujet visiblement, la jeune femme se redressa, foula le sol de ses pieds, puis avec un masque certain joua de ses mots envers son interlocuteur, qui, lui aussi s’apprêtait à rejoindre la position verticale.

« Mais peu importe… Que penseriez-vous si nous allions quérir quelque restauration ? Ce fut une longue Nuit… Cela fait et en ce qui vous concerne, sans doute souhaiterez-vous retourner sur vos propres terres… Il me serait fort mal avisé de songer que vous n’avez rien de plus urgent à accomplir que de veiller sur ma personne…»

Le maître d’armes dissimula un sourire, alors que l’humaine ne voilait pas le sien. L’idée qu’il puisse avoir quelque chose de plus urgent que passer du temps avec elle l’amusa. Etait-elle persuadée à ce point de sa non-importance aux yeux du sylvain ? Ce n’était bien sûr pas le cas. L’air songeuse, elle croisa ses bras sur sa poitrine. Les pensées de la jeune femme restaient quelque chose d’étrange, un saut dans l’inconnu pour l’elfe qui ne comprenait encore que peu de choses à la profondeur d’esprit des femmes, et surtout des humaines. Le phénomène lui semblait apte à être analysé, mais son sujet le passionnait peut-être plus encore. Ce fut alors qu’elle s’éloigna de la salle principale, gagnant la sale d’eau qui se trouvait être juste à côté ...

Vagabondant à gauche, à droite, Heaven ouvrit la fenêtre, humant l’air frais et revigorant du matin. Le tunnel était une œuvre fortement bien menée, aussi, on y respirait comme en plein air. Passant de nouveau à l’intérieur, il verrouilla la vitre, à l’occasion, il serait intéressant de compter le nombre de portes qui ne possédaient pas de verrous, ce dénombrement serait probablement plus aisé que le raisonnement inverse dans cette ville. Le sang mêlé refit son lit, par politesse ainsi que par habitude. Jetant un œil à la clé qui se trouvait sur la table de chevet, il se détourna, pour voir son compagnon sortir de la salle adjacente, vêtue d’une robe simple mais extrêmement séante.

Se dirigeant à son tour vers la salle d’eau, il laissa à l’humaine le temps de déverrouiller les loquets de la porte. Se rinçant le visage et les mains jusqu’au coude, il sortit un petit sachet de sous sa ceinture, versa un peu de poudre nacrée au creux de sa main, la mélangea à de l’eau, et s’en rafraîchit le cou ainsi que la nuque. Une composition florale, légère et volatile, au parfum très doux. Le physique du sylvain n’était pas sa première priorité, mais son hygiène corporelle en était une. S’étant lavé de toute souillure la veille, cela valait la peine d’ajouter une touche suave pour la journée à venir. Cela fait, il s’en retourna près de son compagnon qui referma la porte derrière lui.

La vue de violentes lacérations, embruma légèrement l’esprit du maître d’armes. Les raclements ouïs la nuit dernière révélaient une partie de leur mystère, quelqu’un leur en voulait peut-être, mais cela paraissait trop étrange. Ici personne ne les connaissait, la Manticore elle n’aurait jamais pû parvenir en ces lieux. Il ne restait que deux explications possibles, suivant une logique enfantine, il pouvait s’agir de l’agresseur en question de la jeune femme, ou d’un simple voleur ou même assassin, qui, passant par là et n’ayant pas pû accomplir son méfait, aurait laissé une signature bien peu artistique et engageante. Quoi qu’il en soit, son compagnon sembla s’en accommoder, et souffla avec une certaine dérision …

« En espérant ne pas avoir à régler pour ces dommages… »

Heaven ne pût s’empêcher de sourire.

- Je pense que c’est monnaie courante dans cette ville, le quartier général doit payer lui même les réparations.

Oui, car il s’agissait bien d’un « quartier général » la hiérarchie de la ville se composait probablement, d'une grande clique de voleurs et mercenaires en tout genres. Cependant ceux-là ne vivaient pas de leur propres rentes, mais obtenaient de quoi vivre par toutes les railleries et trafics circulant dans leur ville-tunnel. Après réflexion, cela était un endroit idéal pour faire passer en catimini des objets illicites d’un bout à l’autre des environs.

Quittant l’auberge dans la fraîcheur matinale du printemps, le sylvain traversa deux rues la jeune femme sur ses talons, coupa par une ruelle de charpentiers, salua un poissonnier sur la grande place, et ouvrit la porte d’une taverne propre, accueillante, voir luxueuse. Laissant passer l’humaine, maintenant la porte d’une main et posant respectueusement l’autre au creux de ses reins pour l’enjoindre à accepter l’invitation, il laissa quelques mots s’échapper d’entre ses lèvres, dans un souffle léger et envoûtant .

- Vous êtes resplendissante ce matin.

Sans même lui laisser le temps de répliquer, il se dirigea vers le comptoir, connaissant personnellement le chef créancier, qui lui ouvrit magistralement et amicalement les bras en riant. Mais le sachant d’un naturel peu enclin à ces familiarités, le dirigeant de la taverne serra simplement, mais chaleureusement la main de son client.
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MessageSujet: Re: ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven]   ¤ Une Nuit sans Lune. [PV Heaven] I_icon_minitimeDim 18 Jan 2009 - 11:15

    [HRP: Désolée, je n'ai pas grandement fait avancer les choses... T_T]



    Songeuse le temps de quelques secondes, la voici qui déposait la paume de sa main contre les irrégularités de la porte, tandis que son indexe suivait avec méticulosité une ligne sinueuse. Le tout en était grossier, disgracieux. Nulle indentification probable. Ne pouvant ainsi que se complaire en quelques hypothèses frivoles et superficielles, elle laissera un souffle léger se soustraire à ses lèvres, mi closes.

    Se soustrayant finalement à ces spéculations anodines, elle se prêtera alors avec indifférence à son présent office, achevant bien tôt de verrouiller la porte, ses doigts se refermant avec obstination sur la clef. Cela fait, elle laissera son indexe délacer le cordon qui maintenait la petite bourse de cuir à son côté, close, et y entreposera cette dernière. La nouant à nouveau avec soin, elle se redressera.

    Pivotant en fin de compte à la rencontre du Sylvain, la guerrière surprendra alors l’indéfinissable sourire pendu à ses lèvres, tandis qu’il s’exprimait, prenant la parole d’un ton paisible, assuré.

    « Je pense que c’est monnaie courante dans cette ville, le quartier général doit payer lui même les réparations. »

    Certes, elle se devait pour le moins de lui accorder ce fait, hochant alors légèrement la tête en guise d’assentiment, et pour seule réponse. Pourtant, sa sérénité ébranlée, cela sera avec résolution qu’elle achèvera par lui emboiter le pas. Revenant au sein de la pièce principale, ses iris glisseront alentour ; nombreux étaient ceux palabrant ça et là, en quelques coins de la pièce, éclairée par nombreuses bougies et mise en scène diverses.

    Captant du coin de l’œil le regard du gérant, elle inclinera doucement la tête, afin de le saluer. Semblant quelque peu préoccupé, il laissera ses iris effectuer un bref mais pourtant clair va et vient sur sa droite. Suivant alors son regard, elle marquera un temps d’arrêt : là en coin reculé où seules les ombres dansaient, un homme suivait leur progression, ne semblant guère se préoccuper de cette soudaine attention.

    Intriguée, elle penchera doucement la tête sur le côté. Cependant, devant elle, le Sylvain déjà franchissait le seuil de l’auberge. Revenant alors à quelques certitudes, elle ira en hâte le rejoindre, laissant la porte se refermer langoureusement derrière sa personne. Alors, tandis qu’ils quittaient la chaleur paisible de l’auberge, la fraîcheur extérieure vint à les cueillir, tirant un frisson à la Demoiselle qui refermera alors ses bras sur sa poitrine.

    Restant assidûment aux côté du maître d’arme, ses iris viendront vadrouiller alentour, évasivement. Cette affluence paraissait sans nul doute laisser quelques malaises prendre place en son sein, n’étant guère adepte de ce genre de rassemblements. Ainsi était-il à supposer que la proximité seule du jeune homme parvenait à l’apaiser un tant soit peu en cet instant. Pourtant, s’efforçant de garder une contenance certaine, elle mémorisera les ruelles empruntées lors de l’escapade, où s’engageaient nombreux passants, tandis que, bien vite, ils finissaient par faire face à ce qui semblait se présenter comme une taverne.

    Ainsi les avaient-ils menés ici d’un pas sûr. A cette heure se confirmait alors la familiarité de son compagnon avec ces lieux, tandis qu’il saluait chaleureusement quelques inconnus aux yeux de la Demoiselle, durant leur progression. Pourtant, elle conservera un certain mutisme, ne cherchant plus amples explications.

    Alors, il repoussera doucement la porte, invitant la jeune humaine à pénétrer au delà, glissant sa main au creux de ses reins. Sur ce contact seulement, elle s’exécutera, effectuant quelques pas en avant, tandis qu’elle laissait un vif coup d’œil glisser par dessus son épaule gauche. Semblant satisfaite par quelques curieuses constatations, elle achèvera son mouvement, au moment même où quelques mots, susurrés, parvenaient à elle.

    « Vous êtes resplendissante ce matin. »

    Effectuant là un quart de tour discret en sa direction, un sourire léger viendra naître à la commissure de ses lèvres. Pourtant, nulle réplique, car déjà, le voici qui s’éloignait en direction du comptoir, la délaissant de ce fait à sa suite. La Demoiselle laissera alors ses iris suivre ses mouvements, laissant ses bras retomber le long de son corps alors que, la porte derrière elle désormais close, une douce chaleur venait caresser sa chaire.

    Finissant par progresser de quelques pas, elle saluera les quelques protagonistes, avec cependant plus de réserve, courbant légèrement l’échine. Cela fait, elle prendre alors quelques instants afin d’étudier plus attentivement le lieu où ils s’étaient ainsi introduits : la taverne s’avérait engageante et chaleureuse, tandis que l’atmosphère ambiante laissait paraître une aisance certaine, qui semblera particulièrement intriguer la jeune femme. Certes, la chose était concevable, mais plutôt curieuse…

    Quelques instants de plus, et la voici qui rejoignait son compagnon en Silence, lui accordant à nouveau une partie non négligeable de son attention, préalablement distraite par les environs. Alors seulement, elle soufflera quelques mots à son attention.

    « Permettez que je prenne en charge les frais … Cela ne sera qu’équité… »

    Bien que la tournure semblait laisser quelconque matière à protester, son ton, lui, suffisait à l’en dissuader. Pourtant, elle esquissera un sourire, tandis qu’elle attendait désormais qu’il ne s’exprime quant à ce qu’il désirait. Attendant ce fait, elle jettera un nouveau coup d’œil autour d’elle, afin de trouver une place disponible. A sa grande satisfaction, cela n’était guère ce qu’il manquait, bien que nombreuses voix s’élevaient d’ores et déjà en conversation animées.


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