Traquenard [Sylfar]

[lol, t'inquiète, ça ira très bien ! ^^]

Cette nuit, Alydaëlle s'adonna volontiers au meilleur des pêchés, sombrant avec le sorcier dans la luxure passionnée qui les avait possédés des heures durant. Elle songea que ces exquis moments, alliant douceur, tendresse, brutalité un peu sauvage et passion débordante resteraient à jamais gravés dans sa mémoire. Elle embrassa le Drow avec ferveur, se livrant à un manège de caresses enivrantes qui ne cessaient d'arracher des grognements plaisants à Sylfar. Lui-même s'activait de son côté, si bien qu'ils partagèrent ensemble le sommum du plaisir auquel ils se livrèrent. Le temps aurait pu suspendre son vol ou le monde imploser que la jeune femme ne serait pas pour autant détournée de son amant.

En sueur malgré la fraîcheur effective de la nuit, Alydaëlle et le Drow ne cessèrent cette danse des corps endiablée que lorsque le soleil effleura l'horizon avec timidité. Désir et plaisir sans cesse renouvelés dans l'esprit de la jeune femme, qui s'était finalement endormie contre le Drow, plus ou moins étendue sur lui. Leurs corps nus encore entrelacés transpiraient des dernières passions les plus brûlantes, et rien ne vint troubler leur tranquilité. Quand le soleil se hissa péniblement à travers la grisaille matinale, la tueuse rouvrit les yeux et étouffa un bâillement. Elle avait peu récupéré face à l'énergie dépensée dans leurs ébats nocturnes, mais un sourire nonchalant étira ses lèvres lorsqu'elle vit Sylfar encore assoupi.

Se redressant doucement, elle s'étira paresseusement et ne put s'empêcher de contempler avec la même envie que la veille le corps parfait du sorcier. La jeune femme semblait toujours en appétit de chair, comme s'il était impossible de la rassasier, et cette pensée la fit sourire plus encore. Elle se pencha au-dessus du Drow et laissa un baiser passionné sur ses lèvres entrouvertes avant de se lever. Après cette nuit torride, un nouveau bain s'imposait. Désireuse de ne pas éveiller l'étrange sorcier, Alydaëlle s'éloigna gracieusement, sur la pointe des pieds, entièrement nue. Elle s'arrêta au bord de l'eau, goûtant à cette fraîcheur avec un frisson d'hésitation.

Ce fut un Drow comblé qui ouvrit un oeil lorsqu'un rayon de soleil blafard tomba sur son visage. Il repensa avec délice avec la nuit qui venait de s'écouler, tout d'abord un bain de sang d'une rare qualité puis un bain d'une toute autre nature mais d'une qualité encore supérieure. Celà tira à Sylfar un rictus satisfait, jusqu'à ce qu'il repense à ses vêtements...

Il chercha sa robe et ses braies des yeux et poussa un grognement agacé lorsqu'il les vit en tas, tachés de sang seché, désormais inutilisables...

L'Elfe Noir se maudissait encore de sa distraction lorsque son regard tomba sur l'Assassine encore nue qui se tenait au bord de l'eau. Un nouveau rictus de contentement apparu sur ses traits, mais il se hata de le faire disparaître pour dire d'une voix amusée;

-Quoi de mieux pour se réveiller le matin que ce qui vous a enchanté toute la nuit?

Le compliment n'était même pas déguisé, Sylfar tenait seulement à faire savoir à Alydaëlle qu'il avait passé une nuit délicieuse. Peu de femmes dans la vie du Drow avaient eu droit à ce traitement de faveur...

C'était néanmoins une des seules occasions, si pas LA seule, dans lesquelles le O-Karan s'exprimait avec une sincérité totale...

Alydaëlle fut brusquement tirée de ses pensées.

- Quoi de mieux pour se réveiller le matin que ce qui vous a enchanté toute la nuit?

Son sourire s'étira et elle pivota sur les talons pour constater qu'effectivement, le Drow était bel et bien réveillé. Elle promena un regard gourmand sur son corps toujours dénudé, ravivant en cela quelques brûlants souvenirs qu'elle s'assurerait de garder intacts. A travers le ton du sorcier, la tueuse était prête à parier que le compliment était sincère. Il avait donc bien apprécier leur folle nuit, savourant toutes les caresses et les initiatives que la jeune femme avait eu plaisir à lui offrir en retour des trésors qu'il avait déployés à son égard pour la combler. Les mains sur les hanches, la tueuse releva le menton, l'air cynique.

"Je dois vous avouer que vous avez su vous montrer à la hauteur de mes espérances !" lança-t-elle, goguenarde.

Rien d'ironique, bien au contraire. La jeune femme avait été presque surprise par le "talent" du Drow, et accepterait volontiers de renouveler pareille expérience en sa compagnie. Le soleil commençait à danser sur la peau de satin d'Alydaëlle, la réchauffant timidement. Le froid était encore mordant mais un bain dès le matin serait des plus vivifiants.

"J'ai été plutôt satisfaite de vos... performances," sourit-elle avant de se tourner à nouveau vers la rivière.

Elle s'y enfonça allègrement, frissonnant de la température peu élevée, puis s'imergea totalement. Nageant un instant sur le dos avec grâce, observant le ciel, elle se remit ensuite à la verticale et se tourna vers Sylfar, l'observant avec un intérêt non dissimulé.

Alydaëlle se retourna, surprise, lorsqu'un amas de tissus raides comme du bois atterrit près d'elle. Elle eut un rictus moqueur en dévisageant le Drow, et réprima un rire bien naturel lorsqu'il shoota dans un caillou, se blessant au pied. Elle croisa les bras devant elle en constatant son évidente mauvaise humeur après leur nuit plus que plaisante. Curieux. Mais Sylfar était tout sauf ordinaire, et c'est peut-être même ce qui plaisait le plus à la tueuse. Elle acheva de se tremper, lavant son corps avec énergie tant l'eau était fraîche. Puis elle ressortie, nue, décidant de se laisser sécher par le soleil qui émergeait peu à peu, et par le vent timoré.

"Vous comptez poursuivre votre route dénué de vêtements ?" ironisa-t-elle. "Remarquez, je ne m'en plaindrais pas mais certains risquent de vous regarder d'un drôle d'air."

Elle passa près de lui, effleurant de ses ongles le torse du sorcier, puis lui planta un baiser brûlant sur les lèvres avant de s'éloigner avec un sourire satisfait. Elle revint vers ses propres vêtements et commença à se rhabiller lentement. Elle n'était pas encore tout à fait sèche mais elle n'avait pas la patience d'attendre. Ses longs cheveux, mouillés sur leur fin, lui chatouillaient le dos.

"Vous devriez vous presser si vous ne voulez pas vous faire agresser par le soleil..." avertit Alydaëlle en lui faisant face, les mains sur ses hanches étroites.

Elle n'avait pas encore récupéré son arme mais comptait le faire prochainement. Elle étudiait gravement le Drow, se demandant ce qu'il comptait faire ou à quoi il pouvait bien penser.

Aux paroles de l'Assassine, Sylfar retourna un regard acéré et une mimique par laquelle il semblait montrer les dents. A son baiser, le Drow répondit avec agressivité, manquant de mordre la langue de la belle Alydaëlle. Il se calma lentement et réfléchit tandis qu'il regardait d'un air distrait la sublime créature face à lui.

Finalement, le O-Karan se leva et toisa la demi-Drow avec un air qu'il aurait voulu bien plus condescendant. Il haussa les épaules et lâcha en tournant les talons:

-Lorsque j'aurai besoin d'une nourrice, je vous ferai signe...

Pour la énième fois, le Sorcier reprit le chemin du lieu de torture, glissant de zone d'ombre en zone d'ombre. Une fois revenu, sans même se soucier de savoir si l'Assassine l'avait suivit ou pas, il fouilla dans le tas de vêtements des Divins avec une grimace de dégout.

L'idée de devoir porter des vêtements répugnait l'Elfe Noir au plus haut point, mais il avait du se rendre à l'évidence, il n'avait pas d'autre choix. Quelques minutes plus tard, le Drow portait une tenue qui avait appartenu à un des Traits. Elle était plus ou moins à sa taille, aussi il l'avait jetée négligemment sur son corps en faisant quelques modifications pour qu'on ne le prenne tout de même pas pour un de ces immondes Humains... Bien entendu, il restait son teint et la couleur de ses cheveux, mais cette situation enerva le Sorcier.

Il ceignit sa ceinture ou pendait son sceptre et son carquois, passa son arc autour de sa poitrine et se retourna voir si la jeune femme l'avait suivi ou non...

Alydaëlle faillit lâcher un rire moqueur lorsque le Drow lui fit une réflexion comme quoi s'il avait besoin d'une nourrice, il lui ferait signe. Comme il tournait les talons, visiblement dans l'intention de quitter la rivière, peut-être pour retourner là où étaient restés les Divins, elle lui emboîta le pas :

"Ne rêvez pas ! Si vous avez besoin d'une nounou, vous irez voir ailleurs ! Moi, je n'ai pas de temps à perdre avec ces bêtises... Ma réflexion avait pour seul but de vous dépêcher un peu, car vous aviez l'air de traîner et cela m'agaçait."

Ils arrivèrent sur les lieux des tortures infligées par le sorcier. Alydaëlle s'arrêta, croisant les bras devant elle, l'épée pendant à son côté. Elle observa Sylfar qui furetait comme un loup à la recherche de nourriture, et s'épaule contre un tronc d'arbre en attendant qu'il ait trouvé ce qu'il était venu chercher. Elle faillit se mettre à rire en le voyant se revêtir des habits d'un Trait, un peu trop grands pour lui. Quelle humiliation cela devait être pour lui. En-dehors du côté ridicule de la situation, porter les vêtements de ces pitoyables humains devait en mettre un coup à la fierté du Drow. Ayant pitié de lui, la tueuse préféra s'abstenir de tout commentaire, et étouffa le rire qui menaçait de s'échapper de sa gorge. Se mordant la lèvre jusqu'au sang, elle détourna les yeux, essayant de paraître détendue. Quand Sylfar se tourna enfin vers elle, Alydaëlle accepta de le regarder, faisant un effort pour se contrôler.

"Que comptez-vous faire à présent ?" demanda-t-elle avec gravité.

Tout à coup, elle n'avait plus envie de rire. A moins que le Drow n'ait de nouveaux projets ou qu'il ait encore besoin de son aide, il paraissait évident que leurs routes allaient bientôt se séparer. Etrangement, cette idée donna un pincement au coeur de la jeune femme. Elle s'était plutôt bien habituée au Drow, à ses sautes d'humeur ou à son comportement ambigu, et en était presque venue à apprécier sa compagnie. Ses longs cheveux portés par le vent, Alydaëlle attendit, son regard bleu plongé dans celui du sorcier. Ce serait probablement lui qui allait trancher pour eux...

Sylfar dévisagea Alydaëlle avec un visage parfaitement lisse de toute émotion et entendit sa question. Une foule de sentiments explosa dans sa tête et comme d'habitude, des sentiments bien opposés; allégresse, mélancolie, envie n'étaient pas en reste...

Le O-Karan réfléchit un instant puis montra ses vêtements d'un air dégouté et amusé à la fois;

-Enlever ces horreurs et me changer dès que je le peux...

Malgré le ton détaché de sa réponse, le Drow menait en son for intérieur une âpre lutte contre un désir qui lui tordait les entrailles. Finalement, il fit un choix et prit son sceptre maudit de sa ceinture. L'agitant dans l'air, le Sorcier fit appel à sa magie et la concentra sur sa paume ouverte. Un petit objet apparut bientôt dans la main de l'Elfe Noir, un symbole tribal constitué d'une multtude d'enchevêtrements complexes, le tout dans une matière étrange, de l'ébène à la vérité.

En une rapide foulée, Sylfar fut contre l'Assassine et lui vola un long baiser duquel il ne parvint pas à chasser un goût de nostalgie.

Lorsque le Sorcier se dégagea avec une lenteur allanguie, l'étrange bijou reposait entre les doigts de la belle jeune femme. Sans rien expliquer, il grimpa élégamment dans l'arbre le plus proche et jeta un regard étrangement sombre en arrière. Sa voix s'éleva alors dans un sourire taquin;

-Soyez gentille, attendez que je soies là pour mourir...

Encore une attitude bien drow, Sylfar ne changerait donc jamais. L'Elfe Noir adressa un signe de tête à la terriblement séduisante Alydaëlle puis disparut dans les feuillages ombragés.

Il n'avait bien entendu pas expliqué à l'Assassine que le présent qu'il lui avait fait l'air de rien lui assurerait un sauf-conduit si elle devait se rendre chez les Drows...

[Bah, c'est un cadeau de toute façon, donc elle va le garder... ^^ Merci aussi à toi, j'avais encore jamais fait un rp aussi long avec la même personne ! Pas de problème pour une suite éventuelle.... Je conclus le rp avec un dernier post.]


Alydaëlle eut un sourire lorsque le Drow lui expliqua qu'il comptait changer de vêtements au plus vite. Il ferait bien, en effet, de remédier rapidement au problème. La jeune femme se racla discrètement la gorge en guise de réponse puis tout à coup, sous ses yeux, Sylfar eut recours à sa magie, par le biais de son sceptre, pour créer un étrange objet. Médusée, la tueuse le regarda en silence, sans mot dire. Puis en quelques pas, le sorcier fut sur elle, l'embrassant avec passion. D'abord surprise par cette initiative, Alydaëlle ne réagit pas mais elle ne tarda pas à lui rendre son baiser avec autant d'ardeur, savourant chaque seconde de ce contact contre les lèvres chaudes et fermes du Drow. Elle voulait que cet instant soit gravé dans sa mémoire et que cette sensation ne s'efface jamais. Elle eut le souffle coupé lorsque Sylfar mit fin à ce baiser aussi brusque que délicieux, laissant entre ses mains l'objet qu'il avait créé.

Alydaëlle ne trouva rien à dire, suivant de son regard saphir le sorcier tandis qu'il s'écartait lentement. Elle le contempla d'un air nostalgique, les yeux dans les yeux, puis soudain, il grimpa lestement dans l'arbre pour disparaître.

-Soyez gentille, attendez que je soies là pour mourir...

Alydaëlle leva la tête pour l'apercevoir, un séduisant sourire aux lèvres. Drow jusqu'au bout.... Elle acquiesça machinalement, lui adressa un clin d'oeil juste avant qu'il ne disparaisse dans le feuillage. La jeune femme resta encore un moment le regard levé vers le ciel, comme si elle espérait le voir revenir, mais il ne réapparut. Les minutes s'écoulèrent, puis la tueuse reporta son attention sur l'étrange objet, l'étudiant avec intérêt. Sylfar ne lui avait même pas dit ce que c'était ou à quoi cela servait. Elle finit par hausser les épaules avec un soupir, sans pouvoir se départir de son sourire. Quelle curieuse aventure qu'elle avait vécu avec le Drow... Fort agréable à plusieurs égards, moins à d'autres. Mais dans l'ensemble, Alydaëlle pensait en garder un souvenir immuable.

Lentement, la jeune femme se détacha de l'arbre, rangea précautionneusement le bijou, la tête encore pleine d'images du séduisant sorcier. Il était temps pour la tueuse aussi de reprendre sa route. Elle avait conscience de nourrir des sentiments bien précis à l'égard du sorcier, mais elle savait que c'était le genre d'histoire qui ne dure pas. Chassant ces pensées, elle récupéra toutes ses affaires, jeta un dernier oeil aux cadavres des Divins, et décida de continuer son chemin, ne sachant pas vraiment vers où ou pourquoi... Elle ne se sentait pas d'aller à Diantra trouver Styrak pour le tuer. C'était trop risqué pour l'instant. Il ne lui restait plus qu'à improviser...

FIN