Traquenard [Sylfar]

Frisson de bien-être, évasion le temps d'un contact sur ses bras...

Sylfar était toujours accoudé sur le rocher, et l'Assassine était maintenant derrière lui. Après avoir passé ses doigts sur le dos du Sorcier, la jeune femme sembla faire une pause dans son entreprise. Le Drow ne savait pas trop s'il devait en remercier le ciel ou maudire tous les dieux pour celà.

Toujours est-il que notre O-Karan bascula brusquement la tête en arrière. Ainsi, il pouvait voir la demi-Drow, depuis un point de vue on ne peut plus enviable, qui plus est... La tête ainsi renversée, l'Elfe Noir ne bougea pas le reste de son corps d'un seul pouce, seules ses lèvres s'animèrent pour livrer passage à ces mots:

-Ce n'est pas un problème, je sais nager...

Puis son front (qui occupait la place de son menton en cet instant précis) se barra d'un ride et il ajouta;

-Tiens, je présente ma gorge nue à une tueuse, ne suis-je pas en train de prendre un risque?

Sylfar se posait cette question autant qu'il la posait à l'Assassine, mais comme il n'arrivait pas à trancher...

Et si celà mettait Alydaëlle mal à l'aise, tant mieux... ou pas? Le O-Karan n'en savait fichtre rien...

Alydaëlle haussa un sourcil étonné lorsque le Drow renversa sa tête en arrière et la regarda ainsi positionné. La vue devait avoir ses avantages, même si la jeune femme n'était pas sûre de savoir quoi penser. La vue de son corps à demi-nu réveillait en elle certains appétits...

-Ce n'est pas un problème, je sais nager...

C'était heureux. Car s'il continuait ce petit jeu avec elle, Alydaëlle risquait fort bien de l'entraîner. Ses yeux parcouraient la peau humide du sorcier, mais se plantèrent avec insistance dans les siens, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

-Tiens, je présente ma gorge nue à une tueuse, ne suis-je pas en train de prendre un risque

Cette réflexion donna un sourire à la tueuse en question. Elle se rapprocha, étudiant la gorge si vulnérable, les mains sur ses hanches, puis s'intéressant de nouveau au visage élégant qui lui faisait face à l'envers.

"Peut-être bien..."

Elle se pencha en avant, effleurant sa bouche de la sienne.

"Mais avec quoi vous la trancherai-je ? Mes dents peut-être ?"

Elle esquissa un rictus puis ses mains agrippèrent les épaules du sorcier, faisant preuve d'une force étonnante tandis qu'elle l'arrachait à son rocher. Ses mains glissèrent habilement sur son torse tandis qu'elle comblait lentement la distance entre leurs corps, la mine sévère.

Sylfar ramena sa tête en avant, leva les yeux au ciel comme pour l'implorer de sa clémence et se mordit la lèvre à en faire jaillir une goutte de sang noir comme la nuit. Bientôt, il vit les jambes de l'Assassine passer de part et d'autre de son torse mouillé et cette vue lui tira un grondement de contentement. Comme souvent lors de ce genre d'ébats, le Drow émettait de temps à autres des sons plus animaux qu'elfiques...

Se forçant à fixer l'eau devant lui, le sorcier répondit d'un ton léger;

-Je vous laisse le choix de l'instrument de ma mort, pourvu qu'elle soit lente et longue...

Paroles ambigues, l'Elfe Noir désirait-il souffrir avant de mourir? Bah, il se passait sans doute nombres d'autres choses plus étranges encore sous son élégante frimousse de noble gâté...

Les mains d'Alydaêlle se mirent à voyager sur le torse contracté du Sorcier, celui-ci décida donc tout naturellement d'entreprendre les jambes fuselées de la belle jeune femme. Ses doigts experts de mirent à tracer des arabesques aux formes tribales sur la peau satinée de la demi-Drow. Le O-Karan alterna à ces douces caresses d'autres gestes, plus sauvages et moins tendres. Légères griffures d'un ongle où de l'autre, massage puissant du plat de la main, tout y passait...

Le jeune Drow ramassa sur son index la goutte de sang qui perlait à sa lèvre et se mit à dessiner d'étranges formes que les mollets d'albâtre de la sulfureuse Alydaëlle.

Puis il se souvint des Divins toujours attachés plus avant dans la forêt et grimaça... A regret, Sylfar se dégagea de l'étreinte si tentante de l'Assassine et la regarda, désormais debout face à elle.

-Il va falloir attendre un peu, nous avons un travail à faire...

Et il nagea vers l'autre rive, se maudissant comme jamais et regrettant déjà le contact du corps sublime de la jeune femme

Portée par l'eau, Alydaëlle savoura les caresses habiles du Drow sur sa peau, ses doigts se crispant allègrement sur le torse musclé, se raidissant parfois de plaisir lorsque les doigts du Drow se faisaient plus brutaux. Une étreinte plus que plaisante dont la jeune femme se félicitait, prête à céder son corps aux mains expertes qui voyaient sur sa chair. Puis Sylfar eut une grimace et l'instant si exquis se suspendit :

-Il va falloir attendre un peu, nous avons un travail à faire...

Sans doute pensait-il aux Divins... Alydaëlle eut un soupir et le laissa partir à regret. Elle le regarda nager gracieusement vers l'autre rive, les bras croisés devant elle. Quand il fut sorti, elle se retourna et termina de nettoyer son corps des dernières traces de sang. Elle examina rapidement ses blessures, ne leur trouvant pas trop mauvaise mine, puis se dirigea à son tour vers la berge, lentement, comme soudainement prise d'une lassitude qu'on ne savait trop à quoi attribuer. Elle rejoignit Sylfar, le corps encore ruisselant d'eau, et se dirigea vers ses vêtements.

"Je vous suis... Allons donc régler cette affaire, puisque telle est votre volonté. Profitez que j'obtempère pour une fois..." grommela-t-elle.

La fin de leurs ébats à peine ébauchés la frustrait et elle comptait bien pallier à cette déception en regardant le Drow s'occuper des Divins à sa manière. Se rhabillant lentement, la jeune femme emboîta ensuite le pas à Sylfar, incapable de marcher trop vite à cause de sa blessure à la cuisse. Ses cheveux encore mouillés aux extrêmités et ses vêtements humides ne la réchauffaient pas et elle regretta sincèrement la chaleur du corps de Sylfar. Retraversant tranquillement la forêt, ils ne tardèrent pas à revenir au lieu où les Divins attendaient le terrible châtiment...

Sylfar avait retourné un sourire narquois aux paroles de l'Assassine puis ramassa sa tunique qu'il revêtit prestement. Il regarda ensuite l'Assassine sortir de l'eau avec interêt et s'étira voluptueusement, faisant rouler les muscles tout en finesse de son corps élancé. Le Drow se mit ensuite en marche, boitant au même pas qu'Alydaêlle mais sans lui adresser un seul mot, il ne savait toujours pas s'il devait ou non aller plus avant dans leur relation déjà ambigue.

Nos deux compères arrivèrent bientôt au lieu de campement, toujours sans être repassés par l'endroit ou ils avaient tendu l'embuscade. Là, le Sorcier prit son sceptre maudit dans sa main, se remonta les manches d'un air réjoui et convoqua les forces magiques qui sommeillaient en lui. Bientôt, les corps des 9 humains se soulevèrent du sol dans un même mouvement et chacun d'eux alla se plaquer brusquement contre un arbre différent. Les futurs suppliciés étaient désormais attachés les bras en croix à hauteur d'homme et réveillés par la magie de l'Elfe Noir. Leurs yeux s'arrondirent bientôt et leurs bouches s'ouvrirent pour crier leur surprise et leur rage, mais aucun son ne se fit entendre.

Fier de son oeuvre, le O-Karan se retourna vers la demi-Drow avec une mine de gosse qui vient annoncer une bonne interro à ses parents. Il expliqua alors d'un ton enjoué

-Nos chers amis nous voient et nous entendent parfaitement, mais ils ne pourront pas nous donner leur avis sur ce qui va se passer, je les en empêche. Les cris des torturés ne sont pas ce qu'il y a de mieux, l'expression de leur visage y est de loin préférable...

Sylfar alla sélectionner plusieurs armes dans le tas qu'il avait fait lorsqu'il avait dépouillé les Divins et les aligna devant le feu. Après celà, le Drow alla chercher un peu de bois qu'il jeta dans les flammes qui baissaient.

La peau des malheureux était déjà hérissée par le froid de la nuit qui tombait, ou était-ce la peur?

[Si tu as envie de mettre des détails croustillants, libre à toi ! Je te laisse gérer comme tu l'entends]

Alydaëlle s'appuya avec nonchalance sur le tronc d'un arbre solide, étudiant avec intérêt le Drow qui s'activait gaiement dans la perspective de ce qui devait suivre. La jeune femme reconnaissait bien là la nature Drow qui transpirait à travers toute sa personne. C'était à la fois écoeurant et fascinant. La tueuse s'humecta les lèvres en observant les Divins à présent immobilisés en croix contre des arbres. Elle ne fit pas le moindre commentaire lorsque le sorcier lui expliqua brièvement ce qui allait suivre, avec quelques menus détails qui laissèrent la tueuse de marbre.

"Ecoutez, amusez-vous tant que vous le voulez, je me fais une joie de regarder... Mais j'ai d'autres affaires qui m'attendent alors évitons de perdre du temps."

Les bras croisés, épaulée contre le tronc, Alydaëlle braqua son regard bleu sur Sylfar et ses suppliciés. Elle se demandait bien ce qu'il comptait leur infliger mais savait bien qu'elle ne tarderait pas à le découvrir. Elle aurait même tout à loisir de contempler. Elle eut une moue irritée au souvenir de leur étreinte éphémère, se demandant jusqu'où ils seraient allés si le Drow n'avait pas brusquement tourné les talons pour s'occuper des Divins.

La jeune femme étouffa un bâillement d'ennui et leva un bref instant les yeux vers le ciel. La nuit arrivait calmement. Enfin calmement... Pas pour longtemps car le sang ne tarderait pas à habiller les ténèbres à sa façon...

Sylfar acquiesça aux paroles de l'Assassine, pressé qu'il était de commencer à torturer. Il alla sélectionner un large pannel d'armes en tout genre dans le barda qu'il avait extorqué aux Divins. Il remit également du bois sur le feu puis se plaça au centre du cercle formé apr les suppliciés suspendus. Là, le Sorcier écarta la bras et clama haut et fort:

-Ne rêvez pas mes tout beaux, elle a dit qu'on ne devait pas traîner, mais elle a aussi dit que je pouvais faire tout ce que je voulais...

Dans un sourire mauvais, il s'empara d'une paire d'épées courtes et alla droit vers un Trait attaché. Le visage de l'homme se voulait impassible, mais celà tira un rictus malfaisant au Drow qui leva les deux lames vers le ciel, la tête baissée. Lorsqu'il la releva, une lueur démente brillait dans ses yeux et les dents du O-Karan se découvrirent alors qu'il traçait un premier trait ensanglanté sur la poitrine de l'humain d'un pouvement rapide et précis. Ses bras entamèrent ensuite un ballet terrible, lacérant la peau comme du papier, ouvrant des plaies ignobles mais aucune mortelle. Le torse du Divin ne fut bientôt plus qu'un tas de chair sanguinolente, et son visage était tordu d'une indicible douleur.

L'Elfe Noir s'en désinteressa soudain et jeta les deux épées sur le côté. Il reprit son sceptre magique et marche droit vers un Larmoyant qui hurlait sa haine devant le supplice de son compagnon. Sylfar ne fit rien q'autre que de poser la tête de son arme magique sur le front de l'homme, mais ce dernier se tordit soudain dans tous les sens, malmené par un mal invisible. Le visage grimaçant du Divin arracha au Drow une exclamation d'extase, tandis qu'il continuait à faire déferler des images plus horribles les unes que les autres dans la tête du supplicié. L'homme continua à se débattre dans tous les sens, brisant son poignet sur les liens magiques, la face déformée par une expression de terreur pure.

Le Pigeon apeuré vit le Sorcier arriver sans rien en main et il tenta de conserver une attitude bravache et garda la bouche fermée. Ce que l'humain n'avait pu voir, c'était les deux grosses braises qui voletaient derrière le O-Karan, suspendues par magie dans les airs. Or ce furent justement ces deux morceaux de bois incandescents qui constituèrent l'instrument de la douleur qui le fouetta et l'écrasa l'instant d'après. Sylfar agitait joyeusmeent son sceptre, dirigeant les brasilons pour qu'ils roulent et tracent des silons brulants sur les jambes et les pieds du pauvres Pigeon. Jambes et pieds qui ne furent plus bientôt que cloques et brûlures infectes...

Cela n'avait pris qu'une petite demi-heure à l'Elfe Noir, mais il se retourna vers Alydaëlle pour l'interroger ainsi:

-Est-ce assez rapide pour vous?

La lueur de démence ne s'était pas éteinte dans le regard de l'Ele Noir, loin de là...

Alydaëlle avait assisté au spectacle sans laisser transparaître la moindre émotion. Elle avait même un petit creux, songeant brusquement que son dernier repas commençait à dater. Elle eut un mouvement d'impatience, émettant un claquement sec de sa langue contre son palais. Elle n'avait rien dans sa besace pour pallier à ce manque. Même pas un fruit. Elle s'intéressa un court moment aux tortures infligées par Sylfar, se demandant bien s'il y avait autre chose que la souffrance pour l'exciter. Il avait l'air tellement en extase, tel un enfant jouant avec ses nouveaux camarades que ça en était presque touchant...

A cette pensée, la jeune femme eut un sourire malgré elle. Sylfar était tout sauf un enfant. C'était un sorcier d'une cruauté exemplaire pour les Drows, et la tueuse n'était pas entièrement mécontente de leur rencontre. Bon, elle avait déjà vu mieux comme spectacle, mais voir Sylfar ainsi heureux lui donnait étrangement le sourire.

-Est-ce assez rapide pour vous?

Alydaëlle releva ses yeux bleus vers lui, le dévisageant comme si elle le voyait pour la première fois. On aurait dit qu'il venait de lui parler une langue étrangère, si bien qu'elle mit quelques secondes avant de réagir. Elle haussa les épaules, manifestant son indifférence.

"De toute façon, avec la nuit qui tombe, je ne vais pas reprendre ma route. J'ai besoin de repos, afin de récupérer. Cela vous laisse de longues heures pour vous amuser. Tant que je ne suis pas incommodée par les hurlements, faites-vous plaisir..."

La neutralité du ton en aurait effaré plus d'un. Mais Alydaëlle était ainsi. Tueuse de sang-froid, habituée à la souffrance et à la désolation, il lui semblait parfois avoir tout vu. Encore que ce O'Karan atteignait des sommets en matière de sadisme qui étonnaient la demi-drow.

"Je vous laisse à votre affaire, je vais m'allonger un peu plus loin..." lâcha-t-elle en se décollant du tronc d'arbre.

De sa démarche gracieuse, la jeune femme s'éloigna de quelques mètres, trouvant un confortable tapis de mousse au pied d'un autre arbre. Sans plus se soucier de la scène qui avait lieu plus loin, elle déboucla son ceinturon, laissant son arme à portée de main, s'étendit par terre et ferma les yeux avec un soupir satisfait.

Alydaëlle entendit un bruissement tout près d'elle. Etendue sur le sol, au pied d'un arbre, allègrement vautrée sur la mousse légèrement humide de rosée, elle rouvrit les yeux et se redressa sur les coudes. Sylfar venait d'arriver non loin d'elle, se laissant choir au pied d'un autre arbre. Apparemment, il avait délaissé ses activités. En avait-il fini ou prenait-il une simple pause ? Difficile à évaluer. La tueuse le dévisagea froidement puis un sourire se glissa sur ses lèvres :

"Je suppose que vous ne les avez pas encore tués ?"

Elle ramena une de ses jambes vers elle, avec une moue faussement timide. Elle cherchait à cerner le sorcier, mais ce n'était pas chose facile. Son comportement, plus qu'ambigu, ne cessait pas de la mettre dans l'embarras ou l'incompréhension. Alydaëlle, malgré l'obscurité oppressante, distinguait assez bien le Drow. Mais elle voyait surtout l'image de son corps à demi-nu, se superposant à ce qu'elle voyait, et cela lui arracha un nouveau sourire, mi-narquois, mi-satisfait.

"Vous avez une sacrée passion pour ce genre d'activités", fit-elle remarquer en s'allongeant de nouveau, les yeux rivés sur les étoiles qui brillaient. "Il semble même que vous ayez préférence pour la torture sur les humains que pour la compagnie d'une femme..."

Alydaëlle eut un soupir et ferma les yeux, l'esprit en paix. Elle se fichait éperdument de savoir si les Divins étaient encore en vie, ou s'ils étaient morts, ou s'ils étaient en proie aux pires souffrances qui soient. Elle avait la tête ailleurs et de toute manière, elle n'éprouvait aucune pitié ni le moindre remord à leur égard. Seul l'intéressait l'énigmatique sorcier Sylfar. Il ne menait pas une vie ordinaire, et Alydaëlle aurait été curieuse de connaître son histoire.

-Vous avez parfaitement raison, d'ailleurs j'y retourne...

Alydaëlle eut un sourire narquois à cette réponse. Elle ne s'en étonnait même pas. Sa folie pour la torture était d'une telle évidence... La jeune femme trouvait cela plutôt curieux. Et intéressant. Elle avait renoncé à tenter de cerner sa personnalité atypique, préférant s'abandonner au sommeil. Ainsi, quand Sylfar repartit s'occuper de ses "jouets", la tueuse s'assoupie en toute tranquillité. Combien de temps dormit-elle ? Aucune idée, mais elle fut tirée de son sommeil par la voix agréable du sorcier.

- Voilà...

La jeune femme rouvrit les yeux, se réveillant avec un grommellement mécontent.

"Voilà quoi ?" demanda-t-elle en se redressant à peine.

Elle jeta alors un oeil aux Divins dans leur agonie, se noyant dans leur propre sang. L'odeur de la mort régnait, mais cela ne gênait pas outremesure la jeune femme. Elle avait l'habitude et se sentait même rassurée. Elle huma profondément cet air saturé de sang et esquissa un sourire profondément cruel. Cela réveillait ses instincts les plus meurtriers mais elle opérait un contrôle admirable. Son regard tomba sur le torse nu du sorcier, puis sur ses vêtements trempés du sang de ses ennemis. Appétissant. Alydaëlle releva les yeux pour fixer le Drow.

"Eh bien ?" lança-t-elle d'un ton froid, toujours étendue sur son matelas improvisé.

Heureux comme seuls les fous peuvent l'être, Sylfar n'avait plus en tête que des pensées agréables... Pensées agréables pour un Drow bien entendu, ce qui devait signifier tout autre chose pour un Humain...

L'effet de cet état fut que l'Elfe Noir ne discernait plus les choses de la même façon que s'il était parfaitement 'sobre'. Lorsque ses yeux tombèrent sur la délicieuse Alydaëlle, ce fut tout naturellement que le O-Karan adopta une posture tentatrice. Oh bien sur, il n'avait pas oublié que l'Assassine était à moitié Humaine, mais son esprit faisait désormais abstraction de ce fait. D'autant plus qu'elle avait un comportement bien plus Drow qu'Humain...

Ce fut donc avec une moue décontractée et séductrice que le Sorcier répondit à celle qui éveillait un appétit en lui depuis longtemps réprimé...

-...et bien j'ai terminé, je suis donc tout à vous, voilà ce qu'il y a...

La belle demi-Drow pouvait maintenant se faire pleinement une idée de ce dont Sylfar était capable pour faire tomber une jeune femme dans ses rets. Toujours dans sa posture suggestive et élégante, le Sorcier promena encore une fois un regard appréciateur, limite gourmand, sur les courbes voluptueuses d'Alydaëlle. Cette fois, un long frisson parcourut l'échine du Drow qui ne fit rien pour la reprimer ni pour la masquer. Et il n'était pas sur du tout que le froid puisse en être à l'origine...

Alydaëlle sentit un frisson courir le long de son échine lorsque le Drow adopta une position horriblement suggestive. Elle détourna un instant les yeux avec une mauvaise humeur évidente, mais ne put empêcher un sourire narquois de se glisser sur ses lèvres. Voilà qu'il recommençait. Après s'être amplement soulagé de ses appétits sadiques, il semblait étrangement affamé d'autre chose, mais la jeune femme se demandait si elle allait céder. Bien sûr, elle trouvait Sylfar plus qu'attirant et aurait volontiers repris leurs étreintes là où ils les avaient arrêtées, mais néanmoins, l'impression de se laisser manipuler la dérangeait.

"Vous êtes tout à moi ?" répéta sournoisement la jeune femme, appuyée sur ses coudes.

Décidant finalement d'entrer dans son jeu, elle adopta à son tour une attitude délibérément sensuelle et provocante, le fixant de son regard bleu impénétrable. Volontairement, avec une parfaite indécence, elle parcourut de ses yeux le corps appétissant qui avait hanté ses pensées un peu plus tôt.

"C'est une proposition intéressante mais pas très claire..." susurra-t-elle après un temps de silence.

Elle ignorait bien ce que le sorcier avait en tête mais elle tâtait le terrain pour tantôt de le déterminer. Le comprendre, anticiper ses actions, voilà ce à quoi Alydaëlle voulait s'entraîner. Or, pour l'instant, Sylfar était tout sauf prévisible. C'était bien là le problème. Impossible de le cerner, impossible de savoir à quoi s'en tenir de sa part.

Alydaëlle demeura assez estomaquée pour le toupet du Drow, mais manque de chance, cela n'en finissait pas de la séduire. Elle était si surprise par ses répliques inattendues qu'elle resta silencieuse, ne sachant trop quoi répondre. Le dévisageant avec un intérêt sincère, elle se demanda s'il était sérieux en parlant de prendre un bain, mais ses doutes se dissipèrent bien vite lorsqu'il parla du sang séché dans son dos, qu'elle n'avait effectivement pas pu atteindre seule. Sylfar avait donc un bon sens de l'observation mais aussi une bonne mémoire.

Elle le vit se redresser d'un bond. Toujours étendue devant lui, elle le contempla un bref instant avec envie puis secoua la tête, espérant chasse ces pensées indécentes. Devait-elle ou non céder à la tentante proposition ? Sans doute pas mais difficile de résister, d'autant plus qu'Alydaëlle aimait les hommes peut-être autant que le Drow aimait les femmes. Ennuyeux dilemme à dire vrai, mais la tueuse prit rapidement sa décision. Lorsque Sylfar annonça qu'il avait lui aussi bien besoin de se laver - point sur lequel elle n'allait certainement pas se contredire étant donné tout le sang qui le maculait - elle se mit debout.

"Très bien..." accepta-t-elle avec ironie. "Puisque vous proposez à nouveau vos services, il serait malvenu de ma part de les refuser par deux fois...."

Elle s'approcha d'un pas vif, et s'arrêta assez près pour qu'il soit pratiquement obligé de reculer s'il ne voulait pas qu'elle le colle de son corps. Plantant son regard bleu dans le sien, elle sourit :

"Je brûle de vous voir à nouveau dans la plus indécente des tenues..."

Le ton était aussi provocant qu'il était narquois. Puis la demi-drow tourna les talons et reprit la direction de la rivière. Sa blessure à la cuisse la ralentissait, l'obligeant à un léger boîtement, mais cela n'entravait nullement sa démarche gracieuse. Chaque pas donnait un mouvement sensuel à son corps et Alydaëlle se fichait bien de savoir si le Drow était à sa suite ou non. Bientôt, la vraie partie débuterait, dans les eaux de la rivière. Enfin arrivée sur ses berges, la tueuse s'immobilisa avec un frisson. Le vent était loin d'être chaud, et l'eau aussi. Pourtant, elle ne comptait pas s'arrêter à ce genre de considération. Elle se retourna pour apercevoir Sylfar.

Sylfar avait fait un pas prudent en arrière lorsque l'Assassin s'était approchée de lui, puis avait sourit à l'évocation d'une tenue d'Adam... Ses yeux par contre s'arrondirent de surprise lorsque Alydaëlle fit demi-tour et se mit en marche vers la forêt. Le Drow secoua la tête et referma sa bouche qui s'était ouverte d'elle-même.

*Hallucinant!*

Il lui avait emboité le pas avec un empressement peu respectueux des règles de la bienséance, mais il n'aurait quitté ce spectacle des yeux pour rien au monde. Ce ne fut que quand ils arrivèrent à la rivière que l'Elfe Noir se rendit compte qu'elle venait de le mener comme un petit chien en laisse... Cette pensée le contraria et il émit un grognement irrité.

D'un mouvement rageur, Sylfar se défit de sa tunique devenue robe et poussa un juron sonore en découvrant ses braies tachées de sang.

-Malédiction!

Il jeta un coup d'oeil rapide à Alydaëlle et retint une autre exclamation, mais de ravissement cette fois. Le vent balayait les cheveux de la demi-Drow et plaquait ses vêtements fins contre son corps merveilleusement sculpté. Le Sorcier s'arracha à la contemplation de l'Assassine et enleva ses braies... Ce qui signifiait qu'il portait encore... rien du tout...

L'Elfe Noir ne portait plus que son bracelet noir au poignet gauche et ses trois colliers étranges au cou. Nullement gêné d'afficher sa nudité de la sorte, le problème vint du froid qui le saisit immédiatement en une gifle glacée. La peau au teint halé du O-Karan se hérissa sous le frisson qui s'empara de lui, mais il resta néanmoins droit comme un I, trop fier pour grelotter ouvertement.

Le Drow s'avança rapidement dans les eaux et s'immergea jusqu'au bassin, gardant une posture droite et digne. Son visage était également de marbre lorsqu'il se retourna pour voir ou en était la demi-Drow...

Même la fraîcheur de la nuit ne parvenait pas à combattre la chaleur qui envahissait progressivement la tueuse. Son sourire narquois s'étira lorsque le Drow entreprit de la suivre sur le tour qu'elle faisait autour de lui en contemplant avidemment son corps bien fait. Elle entendit un étrange bruit de gorge, comme un curieux ronronnement, venant du sorcier. Elle trouvait cela assez inattendu, comme à peu près tout chez ce damné Drow ! Mais c'était loin d'être déplaisant...

- J'ose espérer que vous savez ce que vous vous apprêtez à déclencher...

A ces mots, la jeune femme s'arrêta, le regard toujours aussi froid et impénétrable, et son sourire s'effaça lentement. Prenait-elle peur ? Nullement. Mais elle ressentait comme une sorte de défi à travers les savoureuses pensées du sorcier, et nul n'aimait plus les défis qu'elle. Après un instant de réflexion, Alydaëlle termina de contourner le Drow, tout en se rapprochant sournoisement de lui, jusqu'à ce que son souffle chaud se fasse sentir sur la peau fraîche de Sylfar. Son corps effleura bientôt le sien et ses mains montèrent au niveau de ses épaules, s'y posant avec fermeté.

"Et qu'est-ce que je m'apprête à déclencher ?" demanda-t-elle en susurrant chaudement à son oreille, ses cheveux caressant presque la chair nu du Drow.

Le vent froid lui donna un bref frisson et elle résista fermement à l'envie de se retrouver dans les bras du sorcier pour s'y réchauffer. Pas question qu'elle s'abandonne aussi facilement. Elle tentait déjà d'avoir la certitude, ou non, de ce que voulait Sylfar ou jusqu'où il comptait mener ce petit jeu, imprévu mais ô combien plaisant.

"Montrez-moi de quoi vous êtes capable..." lâcha-t-elle à voix basse sur un ton défi, ultime provocation envers ce curieux compagnon.

Encore la voix de l'Assassine dans son oreille, encore elle réclamait quelque chose. Et cette fois, le Drow était bien décidé à lui donner ce qu'elle voulait...

-Avec grand plaisir...

Il ne contrôlait plus son 'ronronnement', il était désormais incapable de l'arrêter, c'était là une des conséquences de la proximité intime entre Alydaëlle et Sylfar. Ce dernier eut un sourire en coin et posa ses mains glacées sur la peau brûlante de la belle demi-Drow. Le Sorcier approcha ses lèvres de celles de la jeune femme avec une lenteur et un mouvement touts professionnels. Il s'arrêta cependant lorsque leurs bouches se touchèrent et sourit.

Sans que l'Assassine aux atours envoûtants eut le temps de rien faire, l'Elfe Noir la souleva du fond de la rivière et lui fit faire un demi-tour. Les mains du O-Karan quittèrent alors la taille de la sublime demi-Drow et entrèrent en action, caressant et frottant le dos finement dessiné d'Alydaëlle.

Sans coup férir, Sylfar donna un coup d'ongle dans la peau de la jeune femme, qu'il fit immédiatement suivre d'un bref baiser. Le dos de l'Assassine fut bientôt débarassé de toute souillure, mais le Sorcier n'en arrêta pas son petit manège pour autant, ce n'était qu'une amorce après tout...

[si l'on considère certains posts, non, je crois pas.]

Alydaëlle laissa le sorcier poser ses mains sur ses hanches, malgré le contact froid. Quelque chose lui disait que ces mains ne tarderaient pas à être plus chaudes dans un proche avenir. Puis soudain, il lui fit faire demi-tour et elle se retrouva dos à lui. Ses mains entreprirent de nettoyer plus au moins son dos, et les caresses s'en suivirent. Les premiers instants, la jeune femme ne broncha pas, savourant en silence cette agréable attention, puis au bout d'un temps trop long à son goût, elle pivota sur les talons, obligeant Sylfar à suspendre ses gestes.

"Agréable préambule mais j'ose croire que le meilleur reste à venir..." murmura-t-elle ironiquement.

Après quelques secondes, Alydaëlle se rapprocha, menaçant de coller son corps contre celui du Drow. Finalement, elle plaqua assez brusquement sa bouche contre celle de son étrange compagnon, se pressant contre lui et se laissant aller à un baiser doux et féroce à la fois, comme si elle était affamée et comptait le dévorer. Elle s'ennivra de ces exquises sensations, lui offrant la passion d'un baiser brûlant avant de s'arracher à leur étreinte. Là, elle eut un soupir et son sourire revint. Son coeur s'était sensiblement emballé et tout son corps semblait réclamer de nouveau le contact musclé contre celui du sorcier. Elle recula d'un pas, comme si craignait sa réaction, et darda de nouveau son regard bleu sur lui, le dévorant des yeux.

"Vous vous faites attendre..."

Alydaëlle crut qu'elle allait perdre l'équilibre dans ce soudain déchaînement de passion. Le Drow l'avait fougeusement embrassé, sa langue se faisant aventurière mais experte entre ses lèvres, les mains de sorcier se révélant habiles et merveilleuses au contact de son corps, si bien que la Drow se demanda si elle allait un jour redescendre sur terre. Peu avant que ne commence ce ballet endiablé, la jeune femme avait failli répliquer contre sa prétention de tous les diables, mais elle n'en avait guère eu le temps. Aussi essoufflée que si elle venait de traverser le pays à pied, Alydaëlle sentait la fièvre de l'excitation la gagner.

"Vous êtes... plein de surprises", dut-elle reconnaître à contrecoeur.

Puis le Drow l'embrassa de nouveau, avec plus de douceur, et Alydaëlle passa les bras autour de son cou, lui rendant son baiser en pressant plus fermement son corps contre lui. Finalement, le sorcier fit glisser sa bouche vers son oreille et les mots murmurés donnèrent un frisson d'extase à la jeune femme.

-Celà valait-il la peine d'attendre? Tout en sachant que ce n'est encore qu'un début...

Intéressant. Alydaëlle sourit discrètement, haussant un sourcil dans l'impatience de découvrir quels autres trésors pouvait déployer Sylfar dans ce domaine si... plaisant. La jeune femme laissa promener ses mains sur les épaules puis le torse du sorcier, avec une exquise douceur, et caressa ses lèvres des siennes avant de prendre sa bouche dans un nouveau baiser plus passionné encore que le premier.