Soins intensifs pour une femme agonisante !

Ultuant arriva dans le palais portant toujours Daneva. Elle avait perdu connaissance dans l'autel de Deina et n'avait toujours pas rouvert les yeux. Son front était chaud, presque brûlant.
Le roi arriva devant une chambre d'ami et poussa la porte du bout du pied. Il entra rapidement et déposa avec une délicatesse étudiée la femme sur le lit moelleux, au milieu des coussins soyeux.

Ce n'était pas normal cet état, non vraiment pas normal. Il ressortit de la pièce presque en courant et revint peut de temps après avec un prêtre à la calvitie bien prononcée ce qui témoignait de son âge avancé.

"Elle est tombé d'un seul coup sans prévenir. J'ai pu voir qu'elle avait mal au ventre, mais je ne sais vraiment pas ce qu'il lui arrive. Pouvez-vous m'éclairer et la soigner ?"

Le prêtre hocha la tête et s'approcha de Daneva pour l'examiner. Au bout d'un long moment, presque interminable pour le roi, il releva la tête et lui annonça qu'elle avait contracté une maladie assez contagieuse. Il ferait son possible pour la soigner et viendrait le prévenir au moindre signe d'amélioration.

Le roi était inquiet mais sortit sans faire d'histoire, il connaissait bien les prêtres et plus il les embêtait avec des questions plus ils étaient désagréables. Mieux valait les laisser faire leur travail correctement en attendant les résultats.

[Désolé pour ce post de classe moyenne !]

Ultuant était en train de se préparer pour dormir quand une servante vint le chercher en toute hâte. Elle le prévint que son invitée venait juste de se réveiller.
Le roi enfila une chemise de nuit en soie verte par dessus son pantalon noir et son torse nu. Il sortit de sa chambre et parcourut les couloirs dans le bruit feutré de ses chaussons de laine.
Les sons se répercutaient et s'amplifiaient dans le silence profond de la nuit. Ultuant passa devant une chambre dans laquelle il entendit un ronflement qui faisait trembler les murs. Jetant un coup d'oeil intrigué sur la porte, il continua tout de même sa marche.

Après de nombreux détours, il pénétra enfin dans la chambre d'ami et vit tout d'abord le prêtre penché sur le lit. En avançant, il aperçut enfin Daneva. Elle avait le visage pâle, les yeux se réduisant à des fentes cernés de noir, mais elle était en vie.
Il s'approcha d'elle et lui prit la main.

"Comment allez-vous Daneva ? Vous m'avez fait une de ces peurs. Vous évanouir ainsi sans prévenir. Tout de même. Un petit avertissement, s'aurait été la moindre des politesses. Surtout envers un roi"

Le visage d'Ultuant était souriant. Il ne voulait pas vraiment aborder le sujet de son malaise et essayait de lui remonter le moral comme il le pouvait, mais ce n'était pas facile.

"Notre prêtre a fait des miracles sur vous. Vous pouvez lui dire un gros merci !"

- Et tout ira pour le mieux.

Une voix fit écho à celle du roi, une voix teintée d'ironie. A l'autre bout de la pièce, Calis, à l'allure fière, et au sourire triomphant. Un sourire confiant arbore son visage. Sans grande peine, il s'est infiltré dans le château, et se trouve à présent devant le roi. Il pourrait le tuer d'un simple bond en avant, et d'un leste mouvement... Il n'a rien contre lui, du moins cette haine ressentie quelques jours auparavant n'est plus. Il a compris que le seul coupable ici de la mort de ses parents, c'est le père d'Ultuant. Mais savoir qu'il a réussit à déjouer la surveillance des gardes, et qu'il pourrait tuer l'homme le plus influent de Diantra, le met en confiance. Son cœur cependant bat rapidement. Elle est là. Elle est vivante. Il voudrait s'approcher d'elle, la prendre dans ses bras, lui dire combien il était inquiet.

Une main tremblante se saisit d'une plume, et se penche sur un parchemin. Elle manque d'assurance. Dix ans que le jeune homme ne se sert pas d'une plume. Dix ans que le jeune homme n'écrit pas. Après une longue minute d'hésitation, il sert ladite plume dans sa main, respire longuement, et commence à gratter le parchemin de sa petite plume sous l'ondulation vacillante d'une flemme.

- "Voilà un jour que Daneva devrait être de retour de son entretien avec le Roi. Je commence à m'inquiéter. Elle devrait à l'heure qu'il est, être de retour. J'attends, j'attends."

- "Deux jours déjà que je n'ai pas de ses nouvelles. Personne ne l'a vu, personne ne sait ou elle est. Je me demande s'il ne lui est pas arrivé malheur dans les rues. Je vais, cette nuit, à l'aide de quelques Silencieux, me lancer à sa recherche. Nous ne reviendrons qu'après avoir fouillé les alentours du Palais, et de la Notre Dame de Deina."

- "Aucune trace d'elle, et pourtant, nous avons interrogés la plupart des mendiants et commerçants de la ville. Je..."

- "Je viens d'apprendre dans une taverne, qu'on aurait vu le roi porter une jeune femme au château. Ce doit être elle. Cette histoire de mission pour le roi, c'est donc un piège. Ce soir, je passe à l'acte. Au risque de me faire tuer, je vais infiltrer le château."

Devant lui, un garde. Il s'en approche lentement. Le tuer, serait attirer l'attention trop rapidement. Il ne pense pas ressortir vivant du château, mais il veut, s'il doit rendre l'âme, savoir ce qui est arrivé à Daneva. Il se faufile entre le mur et un buisson. Le garde se retourne, tend l'oreille, reste immobile quelques instants, tourne les talons et s'en va. Calis se glisse hors de sa cachette improvisée, et rase le mur. Une colonne. Il se faufile entre le mur et la grande colonne, et se hisse progressivement, en faisant pression sur les deux parois. A la hauteur d'une fenêtre, il saisit le rebord de celle-ci et se laisse tomber. En dessous de lui, le magnifique jardin dans lequel il aimait passer ses après-midis à observer le ciel... D'un coup sec il tape sur la fenêtre, qui s'ouvre dans un bruit sourd. Il se glisse dans le château. Malgré toutes ces années, il se rappelle de tout, et connaît encore l'intérieur château comme sa poche. En moins de trois minutes, il se trouve devant les appartements du roi. La porte est surveillée par deux gardes. Miracle ! Une servante arrive, elle demande à voir le roi, et disparaît à l'intérieur de la pièce. Quelques secondes passent et le roi en personne sort de, suivit de la petite servante. Il le suit.

- Me reconnaissez-vous, Ultuant ?

{Va lire l'histoire fraîchement postée de mon Calis. Le roi dont je parle dans ma présentation, c'est le père d'Ultu. Calis ayant 26 ans, n'a pas pu traiter directement Ultuant, qui lui en a 44. Mais ils se connaissent, et n'avaient pas de mauvaises relations. Cela dit, ils ne se sont jamais revus, après que Calis ai été chassé du château. La relation peut donc avoir changée, elle est beaucoup plus tendue etc. Allez, je file dodo ! Bisous vous deux <3}

Daneva écouta le roi d'une oreille fatiguée mais attentive à tous les mots. Elle ferma les yeux. À moitié soulagée, elle sentit l'étau qui enserrait sa poitrine se relâcher quelque peu. Pas en danger, elle allait s'en sortir… C'était rassurant. Tout le reste était passé au second plan, ses obligations, ses projets, son amant… Dane n'aspirait plus qu'au repos, à la convalescente. La vie, parfois, était bien lourde à porter, et il fallait prendre sur soit si l'on voulait la conserver. Le roi la berçait de ses paroles, l'entraînant vers un nouveau sommeil réparateur. Elle avait aussi oublié le statut de son hôte, et voyait maintenant en lui une figure bienveillante qui veillerai sur son repos.

Une chose, un son particulier, la réveilla en sursaut. Elle s'agita et ouvrit brusquement les yeux. La voix de Calis… Une si douce mélodie qui éveillait ses sens dès les premières notes. Une chanson d'espoir qui lui insuffla une bouffée d'émotion qui la prit au dépourvu. Elle s'attendait à tout, sauf à son apparition. Sa silhouette, dans l'encadrement de la porte… Le cœur de la jeune femme manqua un battement. Elle se rendit compte à ce moment là que c'était sa présence qui lui avait manqué le plus, qui comblait le vide douloureux que son absence avait creusé.

-Calis, tu es venu…

Elle tenta de lui sourire, mais n'essaya même pas de se redresser : tous ses muscles la faisaient souffrir. Elle aurait tant aimé le rassurer, lui dire combien elle l'aimait, exprimer toutes ses craintes de le perdre… Mais elle en était incapable, les émotions violentes qui secouaient l'intérieur de sa poitrine ne lui permettaient plus de réfléchir convenablement. Elle ferma de nouveau les yeux, abaissant à contre-cœur un rideau opaque sur la vision du si beau visage de l'assassin.

-Je suis désolée… désolée…

Son corps se tendis un instant, puis se laissa de nouveau aller contre le matelas. Même invisible derrière ses paupières closes, la présence de Calis la rassurait et semblait l'envelopper d'un doux cocon de tendresse dont elle s'abreuvait comme une assoiffée. Elle avait eu peur de ne jamais le revoir… Et cette idée lui était insupportable.

Mais que faisait-il au palais ? Comment était-il entré ? Comment avait-il apprit qu'elle se trouvait ici ? Il avait du être terriblement inquiet… Et elle était désolée de l'avoir fait souffrir de la sorte, elle s'en voulait énormément.