Une lutte pour un trophée [Guilhem]

La soirée avait pourtant bien commencé. Voir même très bien. Ils avaient eu tout se qu'il leur fallait et Guilhem, dans une étrange bonne humeur leur avait même fait parvenir un tonnelet de bière. Autant dire que les montagnards étaient ravis. De la bière et des femmes, que demander de plus ? En guise de femmes, tous avaient leurs trophée. En général, il n'y en avait qu'une seule par homme. Un trophée coûte cher. Il faut le nourrir et le vêtir. Même si on préfère lorsqu'il est nu, ce n'est pas pour cela qu'on le laisse se balader en tenue d'Êve chaque jours que les dieux faisaient. Mais tout le monde ne prenait pas de trophée vivant. Certains préféraient l'or et ensuite, les putains. Et des putains, ce soir là, il y en avait trois. Et toutes les trois évitaient le même personnage.

Daren avait toujours eu un goût prononcé pour la violence, même dans les ébats amoureux. Quant à sa passion fétichiste pour son fouet... le reste du groupe l'avait accepté parce que c'était un bon combattant, mais cela faisait longtemps que tout le monde prenait garde à ne pas lui prêter de fille. Il aimait assez les fouetter jusqu'à laisser d’horribles marques avant de les mutiler. Un doigt par ci, une oreille par là. En général, les pauvres filles s'éteignaient dans la douleur et les cris.

Urs était présentement plongé dans le décolleté d'une belle brune qu'il avait capturée trois mois auparavant. C'était assez étrange de penser que le titan n'était pas particulièrement violent avec les femmes. Bien au contraire. Bon, il était rare qu'elles échappent à quelques taloches par-ci par là... parce qu'il était de mauvaise humeur ou parce qu'elles avaient tenté de s'échapper. Mais la plupart du temps, Urs était un compagnon plutôt agréable. Si on oubliait qu'il avait les mains baladeuses bien entendu. Il n'y a quant même pas à dire, le syndrome de Stockholm, quel incroyable invention.

Mais lorsqu'un claquement de fouet retentit et que personne ne se mit à crier, se fut un premier signal d'alarme pour le chef de la bande. Puis, la musique s'arrêta et un lourd silence tomba sur le groupe. Mis à par Daren qui continuait à rire de bon cœur, serrant contre lui une belle brunette.

Urs crus qu'il était en train de rêver. Mais non. Ils avaient un très sérieux problème. Tout le monde savait qui était cette fille et, plus important encore, à qui elle était.

Bondissant sur ses pieds, Urs fonça vers un Daren trop ivre ou trop sur de lui pour se rendre compte de se qui était en train de faire. Pas de problème. Le gros poing d'Urs s'abattit sur son nez. Il n'avait toujours pas lâché le fouet et Agniès y était toujours accrochée.

« Laisse cette fille tranquille pauvre idiot. Tu as déjà une poupée à fouetter. »

Il n'existait pas énormément de façons de réagir à la scène qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Non, vraiment pas. Daren avait arraché la robe de la jeune femme, pressant ostensiblement sa poitrine. Elle avait réussi à l'écarter en le mordant sauvagement, se qui lui avait valut une gifle retentissante. Le fait de la peloter un peu aurait encore put passer. Mais là, c'était le cran au dessus. Et s'il ne faisait rien, se serait couverte de bleus que la jeune femme retournerait voir Guilhem. Et celui-ci demanderait des comptes. En d'autre terme, le futur ne s'annonçait pas joyeux si personne ne faisait rien pour arrêter Daren.

Hors, personne d'autre qu'Urs ne lèverait le petit doigt pour cela. La raison était simple. C'était lui le chef. Donc en cas de problème, c'est sur lui que cela retomberait. Il avait la plus grosse part du butin, mais il était aussi responsable du comportement de ses hommes. S'il n'arrêtait pas Daren, aucune des prises de guerres ne serait plus à l’abri, dans compter que son autorité serait réduite à néant. Pour rester le chef, il fallait que tout le monde suive ses décision et qu'il fasse rentrer dans le rang ceux qui le défiaient ou tentaient de braver son autorité. Les récalcitrants ou les enquiquineurs comme Daren devaient rentrer dans le rang. À coups de poings dans la figure s'il le fallait, mais ils devaient rentrer dans le rang.

Aussi, il était aussi certain qu'il devait affronter Daren que du fait que personne dans le groupe ne viendrait l'aider malgré leur animosité pour le guerrier. Soit il s'imposerait tout seul, soit il ne serait plus leur chef.

Hors, s'il n'était plus leur chef, les choses risquaient de dégénérer. On l'oubliait vite, mais il y avait un cerveau sous ce front large. Les autres étaient trop sur de leur force par rapport aux hommes de Guilhem et ils n'avaient pas tord. En duel, peu des hommes du seigneur étaient capable de rivaliser avec les nordiques. Mais en duel seulement. Dans les faits, la garnison de Karras avait un avantage numérique tout à fait écrasant.

Poussant un rugissement bestial en se jetant littéralement sur Daren qui, de toute évidence n'attendait que cela.

Coups de poings, coups de pieds, esquive s’enchaînaient rapidement. Un poing bien envoyé fit perdre une dent à Urs. Il avait sur Daren l'avantage de la force, de la taille et de l'expérience. Mais l’accroc du fouet avait pour lui la rapidité, l'agilité et la jeunesse. Autour d'eux, les autres guerriers étaient en train de crier pour encourager l'un ou l'autre, certains allèrent même jusqu'à prendre des paris sur le vainqueur.

Un coup de genoux dans les parties génitales de Daren mit fin au combat une seconde avant qu'Usr ne lui empoigne la tête par les cheveux pour lui porter un nouveau coup de genoux, cette fois au visage. Suffisamment efficace pour faire tomber dans l'inconscience le guerrier. Sa victime quant à elle hésitait entre la joie de le voir mis à mal ainsi et l’appréhension, ayant bien comprit que c'était sur elle qu'il allait reporter la frustration de sa défaite.

Mais Urs ne s'en souciait guère. Il avait des blessures à faire penser et de la pomade à se faire appliquer. Parce que quoi qu'on pouvait penser, il y avait aussi laissé des plumes.

Lorsqu'il entra dans sa tente, il ne reteint pas un sifflement admiratif. Agniès était dignement vêtue comme un trophé qui se respecte, Hilda venant d'ailleurs, sans doute par soucis du détail, de lui passer un collier d'esclave en cuir qui allait assez bien avec la tenue faite de bande de tissus vert et de lacet de cuir. Au final, c'était plutôt une bonne chose que Daren lui ait arraché sa robe. Dans un autre contexte, Urs aurait surement profité de la situation.

Mais pour le moment, il était préoccupé. Doucement, il prit le menton de la jeune femme pour lui tourner légèrement la tête. Comme il l'avait craint, sa peau fine et blanche commençait déjà à marquer le coup qu'elle avait reçus. Même avec la pommade et quelques cosmétiques, cela n'allait pas passer aperçue.

« Il faut trouver une compensation, déclara Urs en s'installant pour qu'Hilda s'occupe de son visage tuméfié. »

« Vraiment ? »

« Le coup n'échappera pas à Guilhem. Autant faire amande honorable sur ce regrettable incident que de tenter de le dissimuler. »

En prenant les devants, ils feraient au moins preuve de bonne volonté. Et Guilhem qui pouvait être prompt à se mettre en colère pouvait considérer cet acte de contrition d'un bon œil.

« Trouve quelque chose qui puisse plaire à son seigneur ou qui la mette en valeur et n'hésite pas à aller fouiller dans les affaires de Daren. Il est partit pour dormir un bon moment et après tout, c'est lui qui a donné ce coup, ordonna Urs au bout d'un moment en se relevant. Moi je dois voir avec les autres se qu'on fait de cet abrutis de Daren. »

Sans en rajouter plus, il quitta la tente de méchante humeur, l'air bougon. Il avait eu d'autres plan pour la soirée que cela.

La moitié de ses bien et douze coups de fouets.

On pouvait dire que l'amande était particulièrement lourde pour Daren, mais elle avait également un but dissuasif. Urs lui avait voté pour sa mise à mort. Cela leur éviterait pas mal de problème à l'avenir. Mais les autres n'avaient pas été d'accord. C'était un très bon guerrier. Lui confisquer la moitié des biens qu'il possédait dans le camps serait bien suffisant pour le calmer et dans le pire des cas, ils pouvaient toujours le tuer un petit peu plus tard, cela ne changerait pas grand chose. Urs était profondément convaincu que les autres membres du groupe avaient commis une erreur d'importance. Daren était quelqu'un de prétentieux et rancunier.

Il ferait tout pour récupérer son trésor ainsi que pour se venger de se qui venait tout juste de se passer. Mais sans avoir put convaincre les autres du bien-fondé de sa mise à mort ou de son bannissement, il fallait se contenter de cela.

Enfin, il verrait cela le moment venu. Et une fois qu'elle aurait quitté le camp, se serait à Guilhem de protéger son tropphé. Urs ne pourrait pas être totalement tenu pour responsable de se que ferait Daren à ce moment là. Ce n'était certainement pas l'idéal, mais bon, il n'avait pas réussi à obtenir mieux.

Il était plus inquiet pour la peine des coups de fouets. Normalement, elle devait être infligée par la victime. Il se demandait comment Agniès allait bien pouvoir infliger ces coups. Après tout, elle n'était pas seulement une esclave, elle avait gagné sa dent d'ours. Mais ils auraient tout le temps de voir cela plus tard.

Entrant pour la seconde fois de la soirée dans sa tente, la scène qui s'offrait à lui n'avait rien à envier à la première.

Tenant la brunette en laisse, Hilda s'était penchée sur elle pour l'embrasser. Si Urs n'avait jamais été particulièrement assisté par les scène de lesbianisme, elles ne le laissaient pas complètement indifférent et il poussa un grognement accompagnant un léger sourire qu'il adressa à son esclave.

« On dirait que je ne suis pas le seul sous cette tente à la trouver à mon goût. »

Caressant les épaules d'Hilda, sa grosse moustache se souleva légèrement dans se qui était de tout évidence un sourire.

« Attention ma chère, il sait mordre et griffer ce chaton. »

L'image d'Agniès en guerrière le faisait toujours autant rire, mais il fallait bien avoué que Daren avait une très jolie trace de dent sur les doigts. Elle ne l'avait pas manqué.

Après un moment de silence, il se redressa.

« Agniès passera la nuit dans le camps, décida-t-il. »

Elle pouvait manquer à Guilhem et il pouvait noter son absence, mais cela ne serait pas bien grâve. Il rajouterait une breloque si jamais le seigneur de Karras venait à se plaindre de l'absence d'Agniès dans sa couche, mais il doutait qu'il le fasse. Tout au plus, il voudrait avoir des explications sur se qui s'était passé.

« N'hésitez pas à venir lever le coude avec nous quant vous aurez fini. »

Il serait bien resté, mais pas que que cela aurait mit Agniès à l'aise. Et puis, se qu'il avait vu et imaginait était bien suffisant. Il y avait assez de putains dans le camp pour que, de toute façon, il ne se sente pas lésé ou esseulé parce qu'Hilda était en train de s'amuser avec la muette et donc pas en travers de ses genoux.

L'ambiance était ouvertement aux réjouissances et cette fois, personne ne viendrait gâcher la fête et surtout pas Daren. Pour être sur qu'il se tiendrait tranquille, il avait été enfermé dans une grande boite en bois pour la nuit. À moins qu'il ne parvienne à faire sauter les verrins (ce que personne n'avait encore réussi à faire depuis l’intérieur), ils allaient être tranquille pour la nuit. Agniès s'était vite retrouvée avec une choppe entre ses mains. C'était un peu étrange d'ailleurs. Elle était une esclave, mais également une guerrière. À mis chemins entre les deux en fait. Mais, se qui était plus étrange était de se dire qu'elle n'était à personne. Elle était seule au milieu de ces montagnard braillard qui parlaient dans un dialecte accouché de l'union improbable des langues naines et humaines. Et lorsqu'ils s'adressaient entre eux dans la langue de la Péninsule, c'était toujours avec un accent à couper au couteau, des phrases bancales et souvent graveleuse.

Plus d'une fois, il fallut qu'une des esclaves ou des prostitué traduise à Agniès qui, de toute évidence ne comprenait pas se qu'on était en train de lui dire. On l'incitait à manger et à boire. Un des hommes, plus dégrossis que les autres avec sa petite barbe et ses boucles blondes prit même la liberté de la prendre sur ses genoux un moment pour lui donner à béquer et une lampée de cervoise avant de la laisser filer. Rien de plus. Elle circulait de guerrier en guerrier. Il se la passait non sans lui avoir mis une claque sur les fesses au passage, mais guère plus. Il la désiraient, mais elle n'était pas à eux.

Les autres esclaves quant à elle la regardait avec un air un peu envieux, un peu jaloux. Mais il n'y avait pas d'hostilité comme chez les servantes. Elles avaient un propriétaire attitré, mais il arrivait souvent qu'elle passe entre les guerrier. Alors une de plus une de moins, cela ne changeait pas grand chose. Elles étaient toutes dans le même bateau et Agniès leur apparaissait comme une petite nouvelle à accueillir dans cet étrange gynécée.

Ce ne fut qu'au bout d'un long moment qu'elle réussi à retrouver une place à côté d'Urs, sagement agenouillée pendant qu'il embrassait et pelotait Hilda avec une envie bien visible. Ce fut ce moment qu'une femme se mit à genoux à côté d'elle, baissant humblement la tête. Elle l'avait déjà vu. C'était la victime de Daren qui, en l'absence de son maître se trouvait tout comme Agniès, seule.

« Madame, permettez moi de vous servir. Ce soir, je serait votre esclave. »

Elle avait visiblement souffert. De ses dix doigts, il n'en restaient que six complet. Les autres étaient coupé à différents niveaux. Elle avait également perdu une moitié d'oreille et les marques sur son corps montraient parfaitement que ce n'étaient là que quelques blessures parmi tant d'autres.

Malgré quelques encouragements, la muette se contenta de secouer poliment la tête. Non, être la maîtresse n'était de toute évidence pas fait pour elle. Un rien vexée par ce refus, l'esclave mutilée quitta l'assemblée pour retourner à la tente de son maître.

Hilda jeta à la muette un regard amusé alors que, taquin, les deux joueurs de tambours avaient changé de rythme, entraînant un certain cris d'enthousiasme de la part des montagnards. Urs en profita pour frapper les fesses de son esclave en souriant, désignant Agniès de sa choppe.

« Montre lui comment on fait. »

Ils n'avaient pas le droit de la toucher, mais la regarder, ils n'allaient pas s'en priver. Attrapant son amie par la main, Hilda l'aida à se relever et l’entraîna jusqu'au centre du cercle. Les femmes s'étaient rassemblées autour du feu.

« Fait comme nous, lui conseilla la blonde. Tu vas voir, ce n'est pas compliqué et ça plait. »

Elles entamèrent une danse lascive à base de mouvement de hanches et de bras, accompagnée des tambours et sous les acclamations et les sifflements enthousiastes des guerriers.

La lettre avait été finalement écrite et expédiée jusqu'à la seigneurie d'Arion. Allez savoir si elle était arrivée avant ou après le seigneur des lieux qui y avait ramené son fils. Une fois que cela fut fait, Guilhem s’entretient avec le prévôt concernant les comptes de la seigneurie. Il fallait qu'il parvienne à annexer Arion et à faire cracher à Anciet d'Hums son serment de vassalité. La situation de Serramire était bien loin d'attirer à elle les marchands et autres personnages de ce genre qui pouvait faire tourner l'économie. Sans pouvoir central, le prélèvement des taxes était devenu quelque peu aléatoire et avec les combats, il avait fallut mettre sur pied de petites armée privées. Cela faisait moins de paysans dans les champs qu'il pouvait taxer ou alors des hommes comme Urs qu'il fallait entretenir.

En d'autres thermes, les comptes allaient mal. Et même d'après les prévisions, l'annexion à Karras de l'Arion et de l'Hums ne serait que des solutions temporaires. Il faudrait plus d'hommes pour protéger les deux nouvelles seigneuries. Heureusement que Karras avait certaines liquidités, sinon la situation aurait été tout à fait catastrophique. Mais l'apport d'une manne d'argent ne serait pas une source de mécontentement, loin de là.

Ils avaient ensuite étudier la carte. Peut-être y avait-il dans leur proche secteur une autre seigneurie plus riche à la conquête de laquelle se lancer pour renflouer leurs caisses.

La région n'était pas assez riche pour ce genre de chose. Bastylle pourrait l'être. Mais imaginer prendre la citadelle de Bastylle avec leurs maigre force aurait été d'une incroyable prétention. Il fallait trouver autre chose.

La discutions s'était poursuivie jusque tard ou tôt, tout dépendait du point de vu, sans qu'une vrai solution ne puisse être trouvé. Les deux hommes finirent par se séparer sans avoir trouvé se qu'ils allaient faire et Guilhem s'effondra littéralement sur son lit.

Se fut un léger grincement de la porte qui le réveilla. Après l'attaque récente de Karras, il avait prit soin de faire en sorte qu'elle soit mal graissée. Ainsi, si quelqu'un tentait de se faufiler discrètement à l'intérieur, il en serait avertit.

D'un mouvement rapide, il dégaina la dague qui était dissimulée dans son lit et se redressa pour faire face à une Agniès vêtue de façon assez affriolante, un collier d'esclave autour du coup orné d'une chaîne que tenait une autre femme.

Il y avait vraiment beaucoup de questions qui se bousculèrent dans sa tête. Mais toutes restèrent figé dans sa gorge.

Le jeune seigneur de Karras, à défaut de pouvoir prononcer le moindre mot avait en tout cas rangé sa dague. Elle ne lui serait pas de la moindre utilité étant donner la situation dans laquelle il se trouvait présentement. Surprit, on pouvait dire qu'il l'était. Déjà rien que par la tenue. Jamais il n'aurait pensé qu'Agniès soit capable de porter des vêtements pareil. Elle qui était si pudique voir un rien bigote. Alors soit il était en train de rêver, soit elle n'avait guère eu le choix. Cette tenue sans parler de ce collier était des plus surprenante. Pas désagréable, mais extrêmement surprenante. On risquait de jaser pas mal parmi les serviteurs de Karras si on la voyait comme cela. À moins qu'il ne lui fasse descendre une troisième robe de son ancienne épouse. Mais cela n'empêcherait personne de jaser. On le ferait juste pour une autre raison.

« Tu aimes? Elle a passé la nuit avec moi, ton trophée. Mais t'inquiète pas, aucun mal lui a été fait ou presque... »

Doucement, elle prit le menton d'Agniès pour le tourner afin que Guilhem puisse voir de quoi il s'agissait. En effet, on pouvait bien avoir l'impression qu'elle avait prit un coup étant donné le bleu qui était en train d'occuper sa joue. Qu'est-ce qui avait bien put se passer cette nuit pour la mettre dans cet état ? Cela ne devait pas vraiment être anodin. Sans vraiment y penser, il reçus la laisse d'Agniès qui fut poussée dans sa direction par sa compagne. Il avait déjà vu cette jolie blonde quelque part. Mais où ?

« D'ailleurs c'est pour toi en guise d'excuse, cet alcool. »

Alors que sa captive s'avança dans sa direction, les mots que sa compagne blonde avait pronnoncé fire ''tilt'' dans la tête du jeune homme. Il ne se représentait pas qui il était, mais pour ce dont elle parlait, il n'y avait pas tant de monde que cela à son service qui pouvait avoir ce comportement. Elle venait du campement d'Urs, cela ne faisait pas le moindre doute à présent. Par contre, cela l'inquiétait un peu quant au déroulement de la nuit. Agniès portait de toute évidence une belle trace de coup au visage. Qu'avait-on bien put lui faire ?

Rougissante et les yeux baissé, Agniès tendit la carafe à Guilhem qui la prit pour la poser au pied du lit. Il avait d'autres choses dont il voulait s'occuper et d'autres choses qui méritaient d'être éclaircie avant de penser à prendre cela. Il n'avait toujours pas lâché la laisse de sa captive et était en train de se demander si cela lui plaisait ou non. En tout cas, ce n'était pas désagréable. Mais visiblement, ils n'allaient tout les deux pas assez rapidement au goût de la jeune femme qui poussa sans ménagement Agniès contre lui. Un contact soudain qui fit prendre à la demoiselle une belle teinte rouge.

En un tour de main, Guilhem se retrouva cerné par deux femmes. L'une gênée par sa tenue et la situation dans laquelle elle se trouvait, l'autre parfaitement à l'aise dans se qui était en train de se passer et qui, de toute évidence voulait pousser plus loin ce petit jeu. Parce qu'en se qui la concernait, se ne serait rien d'autre qu'un jeu. Si Urs ne pouvait pas se permettre de laisser ses hommes être trop entreprenant avec Agniès ou de l'être lui même, l'inverse aussi était vrai. Guilhem ne pouvait pas se permettre de la toucher. Ou plutôt, pas sans l'accord de son propriétaire, qui qu'il soit.

Mais cela n'empêchait en aucun cas la blonde se s'être glissé contre lui lascivement pour murmurer à son oreille.

« Tu devrais agir plutôt que de la regarder ainsi... A moins que tu ne veuilles la garder vierge encore longtemps car ce serait du gachis... En plus si tu l'aimes comme ça, je peux lui apporter quelques détails qui pourraient sans doute te plaire. »

Guilhem reste sans rien dire, se contentant de jouer avec la chaîne qui tenait lieu de laisse à Agniès, se demandant toujours s'il aimait ou pas cet impression. En tout cas, elle ne lui déplaisait pas. C'était relativement agréable et cela, la jeune fille semblait s'y être fait. Même si elle était toujours assez rouge de honte d'être détaillée de la sorte. Il l'avait vu dans des tenues bien moins pudique que cet assemblage de bande de tissus.

Pour être tout à fait honnête, il n'avait jamais vraiment imaginé la demoiselle de cette façon. Il avait plusieurs fois eu envie de la trousser contre un mur ou dans son lit, mais jamais rien de vraiment concret. Juste un petit désir fugace. Pour preuve, sa virginité l'avait totalement indifféré. Il apprenait tout juste qu'elle était encore vierge. Pour lui, elle n'avait été jusqu'alors qu'un objet. Une sorte de trophée de chasse comme son père et ses aînés aimaient collectionner. Une tête accrochée au mur comme souvenir d'une victoire. C'était à peu de chose prêt se qu'elle avait été. Mais il fallait l'avouer, se qu'il voyait aujourd'hui l'émoustillait.

Et malgré l'aiguillon de désir qu'il sentait pointer devant elle, il y en avait un autre, un aiguillon de dégout cette fois. C'était une Séraphin. Bâtarde certes, mais une Séraphin tout de même. Est-ce qu'un chat peu vraiment s'accoupler avec un chien ? Il la méprisait autant qu'il la désirait, rendant les choses confuse dans son esprit.

Doucement, il avait passe un bras autour des hanches de la jeune femme et, d'une torsion, il modifia la situation. C'était à présent elle qui se retrouvait allongée sur le lit, coincée entre lui et Hilda. La laisse tenue courte et contre l'oreillé par Guilhem lui interdisant de se redresser.

« C'est vrai que se serait dommage de se priver d'une telle beauté, murmura-t-il en caressant la joue de la brunette. »

Aussi vif que lorsqu'il avait tiré sa dague, il attrapa les cheveux d'Hilda qu'il tira en arrière.

« Aussi, tu vas me dire se que vous lui avez fait et pourquoi elle porte cette marque de coup, ordonna-t-il sèchement. »

Est-ce qu'il était vraiment en train de prendre la défense de sa Séraphin ? Mgnph... non... enfin... non, cela aurait été trop étrange.

Relâchant sa prise, sur les cheveux de la blonde, il lui adressa un sourire de connivence.

« Ensuite, dit moi à quels genre de détails tu pense. »

La mine de Guilhem s'était quelque peu assombrie en entendant le récit que lui avait fait la jeune femme. Il avait autre chose à faire que de prendre garde à l'honneur blessé d'un des nordiques sous les ordres d'Urs. Beaucoup d'autres choses à faire même. Et même si Agniès était ravissante, surtout dans cette tenue, il n'avait pas envie qu'elle le suive partout toute la journée. Pourtant, il paraissait évident que le guerrier allait se venger. Se faire mettre à mal de la sorte par une femme avait quelque chose de honteux, même chez les péninsulaires qui se considéraient comme plus évolué. Alors qu'est-ce que cela devait représenter pour un nordique... bien sur, ils parlaient assez régulièrement de leurs femmes au caractère peu commode. Mais pour autant que Guilhem pouvait en juger, les femmes libres étaient des hommes sans les bijoux de familles. Là, on parlait de l'humiliation qu'un homme avait reçus d'une simple esclave.

Il allait falloir se pencher sur le sujet de façon assez sérieuse.

Après le reste des explications, Guilhem prit le temps de réfléchir, imaginant Agniès avec des anneaux à différents endroits du corps. Il abandonna rapidement l'idée du nez, cela ne lui plaisait pas du tout. Les lèvres... pas terrible. Doucement, ses doigts caressèrent les oreilles de la jeune femme. Elle avait un tout petit trou dessus. Sans doute fait pour y passer de sages boucles d'oreilles lorsqu'elle était plus jeune. Mais quelque chose lui faisait douter que cela suffise à Hilda.

Doucement, il laissa sa main libre dériver, effleurant le galbe de ses seins avant de glisser sur son ventre pour remonter à son visage et à ses jolis yeux d'animal traqué.

« Je me contenterait des oreilles... pour l'instant. Je ne suis pas certain que le résultat sur d'autres endroits me plaise. »

Il avait une légère envie de l'embrasser. Légère, mais tenace. Il détourna le regard pour ne pas être occupé par cette pensée un rien dérangeante, il avait eu une idée qui ne lui déplaisait pas trop.

« Je pense que je vais te confier Agniès, dit-il calmement. Elle ne servira pas le lit des hommes de la troupe, mais elle pourrait vous aider dans vos tâches quotidienne. »

La tenue du campement, la préparation des repas et tout ce genre de choses était du rôle des trophées. Guilhem le savait, Urs le lui avait expliquer lorsqu'il lui avait proposé ses service et qu'ils avaient clairement défini les limites à ne pas franchir pour l'un, et les entorses aux traditions qu'il ne voulait pas voir pour l'autre.

Et puis, c'était utile de placer Agniès sous la protection de ce gynécée. Il n'avait pas à la faire surveiller toute la journée. Et si jamais ce Daren décidait de s'en prendre à elle, il aurait à faire à toute la petite troupe. C'était peut-être des esclaves, mais elles avaient leur propriétaire et formaient une petite communauté. Si on en attaquait une, les hommes ne tarderaient pas à réagir.

« Je vais aussi vous confier une petite fille. »

Sans Agniès, la fille d'Arion risquait fort de ne pas supporter son séjour ici. Hors, il fallait que la gamine reste aussi tranquille que possible. Hors, Agniès allait être dans le camp. En plus de cela, l'apprentissage et une formation servile ne serait certainement pas du luxe pour la gamine. Pas qu'elle soit désagréable ou prétentieuse, loin de là. Mais elle n'en serait que plus contrôlable une fois plus âgée. Et lorsque son père et son frère seraient tout les deux morts, elle serait la légitime dame d'Arion. Autant en faire le plus tôt possible une parfait marionnette pour s'éviter un certain nombre de problèmes.

Reportant son attention sur Agniès, Guilhem sourit à sa captive. Elle serait mieux là bas que parmis les servantes qui, visiblement, ne la portaient pas dans leur cœur. Parmi les esclaves des nordiques, elle semblait déjà avoir trouvé une protectrice et une amie.

« D'autres suggestions ? »

Apparemment, Agniès semblait quelque peu rassurée que Guilhem ait décidé de se contenter de customiser ses oreilles pour le moment, laissant sa poitrine, ou une autre partie plus sensible de son anatomie, tranquille. Mais cela n'importait guère au jeune homme qui commençait doucement à comprendre le goût qu'avait les nordiques pour leurs trophées de guerre. Cette possibilité de prendre quelqu'un à son goût et d'en faire clairement tout se que l'on voulait pour la rendre parfaite à ses yeux avait quelque chose d'assez étrangement grisant. Et maintenant que les choses était lancées avec Agniès, il doutait fortement.

Hilda ne tarda pas à les laisser tout les deux serré l'un contre l'autre à se regarder. Difficile de dire se qu'ils pouvaient bien trouver dans leurs yeux respectifs, mais Agniès ne détachait pas son regard de biche des prunelles dorées de son bourreau. Si biens qu'ils bougèrent à peine lorsque la porte se referma sur une Hilda pressée de regagner la tente d'Urs, espérant qu'il ne se serait pas réveillé et qu'elle pourrait lui expliquer la situation avant qu'il ne puisse s’inquiéter en se retrouvant tout seul.

Resté seuls, Guilhem continuait calmement à caresser la joue d'Agniès sans prononcer le moindre mot, sans ouvrir une seule fois la bouche. Elle était nerveuse. Cela se voyait. Tout en elle transpirait la détresse. Elle était une bête blessée et on s’apprêtait à sonner l'allalie. Pour elle, c'était terminée. On allait l'achever et elle le savait parfaitement. Elle voyait dans le regard de Guilhem percer cet aiguillon de désir. Comme elle pouvait le sentir dans les caresse de cette main qui, ayant quitter sa joue, avait tracer un chemin caressant jusqu'à son flan. Et chacune des légères caresses de Guilhem accélérait son souffle, soulevant et redescendant cette poitrine ronde et plus qu'attirante.

Doucement, le seigneur de Karras franchis le pas. L'aiguillon du désir l'emportait pour l'instant sur celui de la haine. Serrant la jeune femme contre lui, il se pencha en avant, déposant un baiser sur ses lèvres. Un baiser qu'il n'aurait pas put prévoir, mais qu'il savourait sans la moindre retenue alors que sa main serrait de plus en plus la jeune femme contre lui. Le baiser était plus passionné et Guilhem avait l'impression de s'enfoncer dans un puits sans fond. En face, Agniès se laissait faire docilement, les yeux fermées, elle suivait les attentions qu'il mettait dans cet étrinte. mais sans y injecter quoi que se soit d'elle. Elle lui répondait sans enthousiasme et, on avait l'impression, plus par sentiment d'obligation que par réelle envie.

Elle était comme éteinte.

Le seigneur de Karras tenta de pousse plus avant ses attentions, lâchant a laisse pour prendre son visage en coupe entre ses mains. Rien n'y faisait. Elle ne lui rendait toujours ni la passion d'une jeune femme amoureuse, ni même un quelconque désir. L'aiguillon de ce désir commença à refluer. A la place, se fut la colère qui commença à prendre place dans l'esprit de Guilhem. La colère et la honte. Une Séraphin... sans expliquer pourquoi, il avait l'impression de se sentir sale.

Qu'elle l'ait aimé, il n'en demandait pas tant.

Qu'elle ait eu une certaine attirance pour lui, oui, il avait pourtant crut discerner cela dans les yeux de la jeune femme. Mais elle restait frigide.

Finalement, Guilhem se détacha d'elle, regardant ailleurs.

"Sort, ordonna-t-il d'un ton glacé."

Urs n'avait pas tardé à partir de la tente, laissant Agniès entravée au poteau et Hilda qui se tenait le flan et tentait en même temps de tamponner du bout du doigt sa lèvre fendue. Son maître ne l'avait pas ratée et elle allait encore sans doute le payer ce soir. Mais cela n'avait au fond pas d'importance. Ce n'était pas la première fois qu'il la corrigeait et il l'avait déjà fait plus violemment que cela. Sa colère ne tarderait pas à tomber. Il était fâché parce qu'il avait été surprit et inquiet de ne pas les voir toutes les deux à son réveil. Elle avait commis une erreur s'éclipsant de la sorte. Mais cela lui avait plus fait peur que cela ne l'avait contrarié.

C'était juste de l'inquiétude et, chez Urs, c'était ainsi qu'elle s'exprimait. Il ne pouvait pas garder les choses à l'intérieur. Il était forcé de les exprimer. C'était se qui faisait aussi son charme de gros nounours. Mais parfois, cela pouvait faire mal.

Doucement, la jeune femme blonde s'approcha de l'autre captive et lui caressa doucement les cheveux. Elle avait l'air un peu effrayée par se qu'elle venait de voir et qui venait de se passer, mais elle s'en remettrait. Hilda lui accorda un sourire rassurant.

« Je ne m'attendais pas à te voir revenir aussi tôt, murmura-t-elle à son oreille. A-t-il vraiment été aussi rapide que cela ? »

C'est vrai, le seigneur de Karras était loin d'être un garçon de l'année, on aurait put croire qu'il puisse tenir un petit peu plus longtemps que cela. Surtout pour une jolie vierge comme l'était Agniès. Même Urs aurait passé plus de temps en préliminaire que se que la jeune femme était restée seule avec son maître. Et pourtant, les dieux savent que les nordiques étaient loin d'être des adeptes des préliminaires.

À moins que... l'expression de son visage changea alors qu'elle prenait tendrement Agniès dans ses bras.

« Oh, il ne t'a pas touchée c'est cela ? Qu'est-ce qui s'est passée ? Tu ne lui as pas plus ? »

Urs venait de quitter la tente de mauvaise humeur en laissant la muette attachée au pillier central de la tente et Hilda par terre qui se tenait les côtes de douleurs. La blondinette s'approcha avec difficulté de la captive et lui caressa les cheveux pour l'apaiser. Iseult était appeurée et cela se voyait aussi elle essaya de la réconforter. Etrange tableau que cela. C'était celle qui venait de se faire frapper qui devait calmer et appaiser la spectatrice involontaire et muette de la scène.
Elle lui murmura alors quelques mots à l'oreille, lui faisant alors part de sa surprise de la voir de retour aussi rapidement. Elle réalise rapidement que finalement il ne l'avait pas touchée. Elle désirait en savoir plus. Iseult baissa le regard en détournant la tête. Hilda prit son menton dans le creux de sa main et là, elle l'embrassa. La muette resta éteinte comme cela avait été le cas avec le seigneur. Hilda fit alors une grimace. Elle laissa entendre quelques paroles pour rabrouer la brunette.

Pas étonnant si tu as été comme cela avec lui. Va falloir que je t'apprennes...

Puis se redressant un peu, Hilda détacha la laisse du collier rendant sa liberté éphémère à la jeune captive. En milieu de matinée, une jeune garçon arriva sur le camp portant une gamine dans ses bras. Après avoir prononcé quelques mots, il fut conduit à la tente de Urs où il resta interdit en voyant sa princesse vétue de la sorte. Il se mit à rougir détournant le regard. Hilda eut alors une idée.

Tu vas rester avec nous, elle s'entrainera sur toi!

Déclara la blonde. La gamine fut déposée dans le lit du colosse pour plus de confort. Hilda poussa le jeune écuyer qui tomba en arrière et ne se releva point totalement subjugué par celle dont il était éprise. Elle poussa à son tour la muette qui tomba sur l'écuyer. Sa poitrine dans son visage, tous les deux à terre, allongés. Iseult se redressa rapidement confuse et rouge. Hilda leva les yeux au ciel en s'approchant de ces deux empotés. Laissant à peine le temps à l'adolescent de se redresser, elle l'embrassa à pleine bouge devant la muette. Un sourire aux lèvres, elle regarda ensuite la muette.

A ton tour, je viens de montrer.

Iseult secoua négativement la tête puis devant la véhémence d'Hilda qui voulait lui enseigner l'art du baiser, elle finit par poser sa bouche timidement sur celle du jeune écuyer. Des bruits de pas se firent entendre laissant Urs apparaitre. L'écuyer fut terrorisé en voyant ce colosse et se sauva en prenant ses jambes à son cou, cependant il garda en mémoire la douceur éphémère du baiser de sa belle. Hilda tenta alors de s'expliquer avant de se prendre une nouvelle correction de la part de son maitre.

J'essaie de lui apprendre à plaire. Le seigneur la repoussait alors je voulais l'aider un peu...

Urs n'en croyait pas ses yeux. De toute évidence, Hilda avait décidé de chercher et de trouver les problèmes aujourd'hui. Elle commençait par partir en emmenant le trophée de Guilhem sans en avertir personne, lui comprit et voilà qu'elle poussait la jeune femme dans les bras d'un autre. Elle était complètement folle ou est-ce qu'elle avait décidé qu'à partir de maintenant qu'elle se prendrait une correction par quart d'heure ? En tout cas, cela y ressemblait bien. La jeune femme tenta malgré tout de se justifier. Mais cela n'était pas vraiment des plus convainquant.

Elle commençait les bêtises et s'il lui fallait supporter ce genre de choses, autant laisser Daren s'amuser un petit peu avec la muette. Au moins on ne l'accuserait pas de ne pas avoir le moindre contrôle sur sa propre esclave. Mieux valait passer pour un mauvais meneur que pour un impuissant. Même si, au fond, les deux signifiaient invariablement une certaine honte qui pèserait sur lui.

« Elle n'est pas à toi, rugi-t-il en assénant une gifle à la blonde. »

Il l'avait envoyé par terre et se fut par les cheveux qu'il alla la récupérer. La forçant à se relever sous peine dans le cas contraire de devoir lui abandonner son scalpe.

« Tu sais qui était ce puceau que tu as choisit espèce de pauvre idiote ? Le propre écuyer de Guilhem. As-tu envie que je te vende ou te jette pour en trouver une autre plus docile et plus intelligente ? »

Difficile de dire s'il en était vraiment capable ou non. Il s'était beaucoup attaché à Hilda. Mais, d'un autre côté, elle savait très bien que plus au nord, il avait déjà chez lui une épouse et deux esclaves que sa femme ne tolérait que très difficilement. Est-ce qu'il pouvait vraiment de permettre de ramener une troisième fille à la maison quant on connaissait un peu le caractère de son épouse ? Sans doute pas. Et puis, il fallait dire se qui était. Être le jouet du chef, c'était une bonne situation. On ne risquait pas de mourir de froid ou de faim, Urs était un amant plein de vigueur et même s'il avait la main lourde lorsqu'il cognait, il ne le faisait pas par plaisir.

Suppliant précipitamment d'être pardonnée, Hilda se rendit vite compte qu'Urs ne la regardait pas. Il avait les yeux posées sur une Agniès totalement tétanisée par la scène qui se déroulait devant ses yeux.

Au bout de quelques secondes, Urs lâcha son esclave qui tomba à genoux devant lui.

« Soit plus discrète, ordonna-t-il. Apprend lui toi même, tu devrais faire l'affaire. »

Attrapant sa masse, il prit la direction de la sortie de la tente et s'arrêta un moment sur le pas de la porte.

« Si jamais cette histoire remonte aux oreilles du seigneur ou s'il faut payer une compensation, je te vendrais au plus offrant pour le faire. J'espère que je suis assez clair. »

Sans attendre de réponse, il quitta la tente, espérant sincèrement que le petit puceau qu'il avait vu détalé saurait tenir sa langue. Il n'avait pas la moindre envie de se séparer d'Hilda.

Lorsque Guilhem entra dans sa chambre, ma pénombre y régnait et il faisait relativement froid. Pourquoi diable n'y avait-il pas le moindre feu dans cette pièce ? Pourquoi ces fainéants n'avaient rien préparé à brûler ? C'est assez en colère que Guilhem passa totalement à côté de sa captive sans même la remarque elle ni l'absence de vêtements sur une grande partie de son corps. Il était tout entier concentré sur le fait de raviver les quelques braises rougeoyantes qui étaient encore dan l'âtre, relativement vivace. Jouant du tisonnier et du soufflet, il parvint à redémarrer le feu tout en grommelant contre les serviteurs qui l'avait laissé s'éteindre, se demandant se qu'il allait bien pouvoir faire pour leur mettre la main dessus et leur passer un savon.

C'est vrai quoi, on a pas idée de laisser un feu tomber dans la chambre de son seigneur et de laisser la pièce totalement froide. C'est un coup à se qu'il attrape froid. Parce que, mine de rien, cela ne risquait pas d'être la pierre qui allait réchauffer la chambre. Se frottant les mains, il regarda quelques secondes le feu, s'assurant que celui-ci ait bien prit. Et qu'il ne risquait pas de tomber en rideau avant de prendre une bougie à son bureau pou l'y allumer. Ce ne fut qu'en faisant demi tour avec sa faible chandelle qu'il l’aperçue, attachée sur le lit, presque nue.

Surprit, Guilhem se rapprocha d'elle, n'étant pas certain que c'était bien se qu'il pensait. Mais si. C'était bel et bien Agniès qui était étendue sur son lit pratiquement dévêtue et comme offerte à qui voudrait bien la prendre. Maintenant, il comprenait mieux pourquoi personne n'avait alimenter le feu. Ouvrant la porte pour ce faire et découvrant la muette en pareille position, ils avaient dut se dire que leur seigneur était en train de jouer avec elle et s'étaient éclipsé par pudeur, gardant en souvenir cette vision exotique et excitante de la muette attachée au lit, une laisse autour du coup comme un animal.

Il y avait fort à parier que des ragots commencent à courir à ce sujet. Mais au fond, quel importance ? Toutes les servantes du palais ou presque avec un minois un tant soit peu attirant se voyaient taxé d'être les amantes de Guilhem. Que se soit à tord ou à raison. Et il avait fallut moins de temps encore pour que ce genre de rumeurs ne vienne à courir sur Agniès. Les choses n'allaient donc pas s'aggraver pour elle. À la limite, peut-être seraient-elles maintenant battis sur un fond de vérité. Et encore, ce n'était pas garantit étant donner la déconvenue de la matinée.

Une grappe de raisin en main dans laquelle il avait pioché quelques grains, Guilhem s'assied à côté de la muette dans le lit.

« Je dois avoué que je suis surprit. Je ne m'attendait pas à cela. »

Doucement, il caressait ses lèvres, magnifiques écrins, ses joues, sa gorges, ses bras entravées, s'attardant un moment sur le nœud utilisé. Mais qui ne lui fourni pas le moindre indice sur celui ou celle qui l'avait attaché là. Puis, les caresses reprirent sans pour autant que les mains de Guilhem ne s'aventure sous les épaules de la brunette.

Et pourtant... Arcam que cette poitrine était belle...

« En tout cas, pas après ta... disons... performance, de ce matin. »

Posant jouant entre ses doigts avec un grain de raisin, il fini par le déposer sur les douces lèvres de la muette. Avant d'entourer ses hanches d'un bras.

« En tout les cas, tu es magnifique ainsi, lui murmura-t-il à l'oreille. »

D'un doigt, il poussa le raisin entre ses lèvres avant d'accorder à sa victime le bénéfice du doute et une chance de rattraper ce qu'elle avait gâché ce matin, déposant un chaste baiser sur ses lèvres.

Il ne savait pas se qu'elle avait fait pendant toute cette après midi et, à bien y réfléchir, il n'était pas vraiment certain de vouloir le savoir. Mais en tout cas, il n'avait pas l'impression de retrouver face à lui la même jeune femme que cette demoiselle frigide qu'il avait embrassé ce matin et tenté de débrider. Non. Celle qui se trouvait presque nue attachée à son lit ce soir était une tout autre personne. Son baiser était ardent. Elle n'avait pas encore l'expérience que pouvait procurer de nombreuses pratiques. C'était tout à fait certain.

Les caresses du seigneur de Karas se faisaient plus précises. Et plus pressantes. Doucement, il caressait ses hanches, puis ses cuisses et remontait vers sa poitrine sans encore daigner cueillir les fruits de son amante. Agniès avait changé.

Pendant qu'ils s'embrassaient, le petit diable passionné sur l'épaule de Guilhem était en train de mettre une sérieuse mandale au petit ange de la raison. Une Séraphin. Il s’apprêtait à faire entrer de la sorte une Séraphin dans sa vie. Arcam devait sans le moindre doute se fendre la poire devant ce couple plus que boiteux qu'il avait formé. La dernière des Séraphin dissimulée sous l'identité d'une simple bâtarde qui se retrouvait dans le lit de l'homme qui lui avait volé sa vie. Celui là même qui s'était jurer de traquer et d'exterminer la totalité de cette lignée maudite. Les dieux on un sens de l'humour on ne peu plus curieux.

Au bout d'un moment, le jeune seigneur rompit le contacte de ce baiser, Agniès était un met délicieux. On ne baffrait pas le caviar, il ne la dépucellerait pas à la vas vite. Continuant à caresser ses lèvres, il se pencha en avant pour détacher les liens de la jeune femme du lit. Ses mains étaient toujours attachées, mais elle était déjà plus libres de ses mouvements.

Puis, vint le tour de la laisse qu'il décrocha pour attirer doucement la jeune femme à lui, la forçant à se redresser. Elle avait toujours les yeux bandés et n'avait pas fait le moindre geste pour le retirer. Il l'en aurait d'ailleurs certainement empêché. Cela lui allait à ravir.

Aidant sa captive à se mettre debout, le jeune seigneur la tira par la laisse doucement pour la faire avancer. Toujours aveuglée et les poignets entravées, Agniès se trouva contrainte d'avancer totalement à l'aveuglette uniquement guidée par la tension exercée sur la laisse. Guilhem s'arrêta non loin de la cheminée pour attirer la demoiselle jusqu'à lui. Il aurait aimé aller plus loin dans ses caresses, mais cela aurait été trop vite à son goût et de plus, elle avait la peau froide.

Quoi qu'on puisse dire, on voyait rarement mieux comme tue l'amour que celui d'une peau glacée, aussi Guilhem l'avait-il amenée assez proche de la cheminée pour qu'elle ait la possibilité de se réchauffer.

Une fois installé dans son fauteuil, il l'attrapa par la taille pour l'asseoir ses ses genoux. Elle avait toujours la peau froide, mais cela ne durerait pas. Alors il préférait l'avoir contre lui pour pouvoir en profiter le moment venu.

« Je suppose que tu n'as rien mangé ce soir. »

Elle se contenta d'un petit signe de tête. C'était à prévoir. Elle avait passé la soirée attachée au lit les yeux bandés. Difficile d'imaginer dans ces conditions qu'elle ait put dîner comme tout les autres jours. Continuant de caresser son flan et ses hanches, Guilhem lui donna à béquer quelques morceaux de fruits, tirant doucement la laisse de temps à autre pour lui prendre un baiser. Doucement sa main passait de ses hanches vers le haut de sa cuisse. Et là plus encore il la sentait frémir lorsque ses doigts parcouraient sa peau délicate.

Doucement, les doigts du seigneur progressèrent vers l'intérieur de sa cuisse, se glissant doucement sous le seul tissus qui l'habillait encore pour remonter ensuite avant de redescendre. Il avait envie de la faire attendre et trépigner un peu. Le peu qu'il en savait, elle était terriblement prude. Il avait envie de savoir à quel point cela avait été changé par cette femmes blonde dont il ignorait toujours le nom et qui, il en était certain, avait apprit à la jeune femme à embrasser.