D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]

Aller en bas 
3 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
AuteurMessage
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 19 Fév 2015 - 16:29

Visiblement, les pointes d'humour étaient à bannir en cas de grosse fatigue. Pour éviter de repartir dans une boucle d'incompréhension, Halya désamorça tout de suite le conflit. Les explications viendraient plus tard.

-Non. Tout va bien. Excusez-moi. Je ne voulais pas vous froisser.

Halya regarda sa botte, se demandant combien de temps sa jambe continuerai à la gèner.

-On dirait que la pause est finie.

-Ha...

Les arbres résonnaient d'une mélodie à la fois stridente et triste. Les elfes fuyaient toujours et la corruption gagnait en puissance. D'ailleurs les accords sombres des drows avaient changés... Fenris avait raison. Ils s'approchaient. Mais ils étaient encore loin. L'affinité du cavalier avec la Symphonie n'était plus à démontrer. Elle n'aurait sûrement pas été capable de les repérer au milieux de la cacophonie si elle n'avait pas su qu'ils étaient là!

-En effet.

Ils n'avaient plus le choix. Il fallait partir. Vu l'état de Maëghan et de Fenris, il était peu probable qu'ils prennent de l'avance, même avec un cheval. Le front était proche, cela pouvait poser problème. Ils n'avaient vraiment pas intérêt à tomber sur d'autres sombres. Mais d'un autre côté, les plus à même de les aider se trouvaient au camp de l'armée du Sud... Dur dilemme.

Pour se donner le temps de la réflexion, elle ramassa la protection qui avait servit à Fenris et la remis en place tant bien que mal. De profondes marques de dents creusaient le cuir et le métal ne pouvait pas être raccroché sans l'intervention d'un artisan spécialisé mais c'était toujours mieux que rien.

-Dans ce cas il vaut mieux partir maintenant... J'aurais tendance à dire que nous devrions nous rapprocher du camp. Avec un peu de chance, une patrouille nous repérera ou les drows laisserons tomber.

Chercher les autres ne servirait a rien. Dans le meilleur des cas, ils se retrouverait en groupe: lus facile à traquer mais pas assez nombreux pour se défendre. Mieux vallait jouer les insaisissables. Chaque problème en son temps... et la cuirasse du cavalier trainait toujours dans un coin.

-Vous pensez pouvoir remettre votre armure ou vous préférez voyager sans pour l'instant?

Une fois la question réglée, Halya rassembla les affaires qu'elle avait sorti et les rangea dans les sacoches de selles. L'équipement de Maeghan avait bien survécu. La sous-ventrière et la bride étaient intacte. Les maigres protections ne serviraient plus à grand chose par contre.

-Laissez moi encore quelques minutes pour m'occuper de Maeghan et je viens vous donner un coup de main.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 19 Fév 2015 - 18:11

Halyalindë ne semblait pas avoir perçu le changement dans la Symphonie qui pour lui avait semblé évident. Il était sans doute plus aisé de percevoir un changement dans des émotions que dans quelques notes jouées par un orchestre comportant une multitude d'instruments. Avec des capacités comme celles de la Protectrice, sans doute n'aurait-il pas pu le percevoir si vite lui non plus...

-Dans ce cas il vaut mieux partir maintenant... J'aurais tendance à dire que nous devrions nous rapprocher du camp. Avec un peu de chance, une patrouille nous repérera ou les drows laisserons tomber.

Fenris approuva d'un signe de tête. Ils n'avaient pas beaucoup d'autres solutions de toute manière. Seuls, ils ne pouvaient rien. Ni prendre leurs distances, ni se cacher, ni se battre. Un groupe suivait leur piste et nul doute qu'en voyant les traces qu'ils avaient laissé au pied de cet arbre ils sauraient déterminer leur nombre et leur état de santé. Faire la chasse à deux elfes dont un grièvement blessé, qu'y avait-il de plus excitant pour un drow ? Sans compter que d'autres raids avaient peut-être cours dans la région... Les chances de tomber sur des ennemis par ici étaient plutôt élevées. Et puis les drows ne seraient pas leur unique problème. Anaëh grouillait de créatures dangereuses. En temps normal, contourner leur zone de prédation ou tout simplement leur tanière suffisait souvent à ne pas s'attirer d'ennuis. Si les sombres décidaient de les prendre en chasse, ils ne pourraient pas toujours les éviter...

-Nous devons trouver de l'eau et à manger. Et le moyen de ralentir les drows, car nul doute qu'ils nous traqueront.

-Vous pensez pouvoir remettre votre armure ou vous préférez voyager sans pour l'instant ?

Fenris porta son regard vers l'objet qu'on lui désignait. Il le fixa un court instant puis secoua la tête de gauche à droite.

-Non. Vous aurez besoin de regarder régulièrement mes blessures et vous perdriez du temps à me l'enlever tout le temps. De toute façon, je ne pourrais pas me battre...

Le jeune cavalier aurait aimé pouvoir aider son amie dans les préparatifs mais ce serait déjà bien s'il parvenait à se lever seul sans utiliser son dos. D'ailleurs, il profita qu'Halyalindë s'occupe de rassembler leurs effets pour tenter quelque chose... Basculant le poids de son corps sur un côté, il passa des jambes en dessous de lui. Il en redressa ensuite une pour prendre appui et préparer à se mettre debout. S'aidant de sa main valide, il parvint à se hisser lentement pour se mettre sur ses pieds. Toutefois, ses doigts ne quittèrent pas le tronc tout de suite. Malgré les précautions qu'il avait prises, le cavalier fut pris d'un vertige. Finalement, il avait bien tous les symptômes de l'hémorragie... Et il ne pourrait tenir debout bien longtemps.
Fenris gardait désormais son second bras plié, renonçant à l'utiliser. Il se prévenait ainsi de la possibilité de se faire plus de mal encore. Il avait certes été recousu mais les points pouvaient sauter dans un faux mouvements... Une simple respiration s'avérait d'ores et déjà douloureuse, il était inutile d'en faire davantage.

Finalement, le soldat fit quelques pas en direction de la jument. Les vertiges s'étaient apaisés et il n'avait pas dans l'idée de laisser son amie tout endurer pour lui, sans quoi il aurait été un poids plus qu'autre chose. Tant qu'il pouvait agir, autant qu'il le fasse. Marcher s'avéra plus difficile qu'il ne le pensait mais pas impossible. Il était malgré tout heureux de ne pas avoir à faire des kilomètres à pieds.

-Une chance que Maëghan soit là ou fuir ne serait même pas une option.

Fenris adressa un sourire amusé à Halyalindë tandis qu'il achevait de la rejoindre. Marcher ne lui faisait pas plus mal que cela mais il avait la sensation d'être lourd au point que ses jambes peinaient à lui répondre et qu'il traînait. A présent qu'il était aux pieds de l'animal et qu'ils étaient prêts à partir, il redoutait la mise en selle... Il ne gardait pas un très bon souvenir de la veille.
Etant donné l'emplacement de sa blessure, le mieux pour lui serait déjà de monter par le côté droit... Ce qui n'était pas très conventionnel mais pas plus que de se faire rhabiller par une noble dame... Une fois en position, la Protectrice lui fit à nouveau la courte échelle.

-Il y a un exercice de dressage auquel vous devriez songer...

Le pieds calé sur les doigts d'Halyalindë, Fenris tenta de se hisser tant bien que mal pour parvenir à la hauteur qui lui permettrait de passer sa jambe de l'autre côté de la monture. C'était sans doute plus facile pour elle qui avait affaire à quelqu'un de plus conscient que la veille mais pour lui en revanche... Il avait été à ce moment-là un amas de souffrance à peine conscient de ce qui l'entourait. Désormais en possession de la majorité de ses moyens, la chose lui semblait bien plus difficile et douloureuse.
Une fois en selle, il poursuivit.

-J'ai dressé mon premier méharas pour qu'il m'aide à lui monter sur le dos car j'étais trop petit pour y parvenir seul. Depuis que j'ai rejoint l'armée, j'ai inculqué cette méthode à chacune de mes montures afin qu'elles puissent m'aider dans une situation comme celle-ci.

Tandis qu'Halyalindë le rejoignait, Fenris eut une pensée pour Inysiëis. Elle n'avait pu interrompe son élan après avoir perdu son cavalier et elle s'était enfoncée dans les bois au grand galop. Il n'avait pas vu par où elle était partie mais espérait de tout son cœur que les drows ne lui tomberaient pas dessus. Il préférait la savoir errante qu'entre leurs mains car qui savait ce qu'il pouvait leur faire.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 19 Fév 2015 - 20:29

Faisant attention à ne pas trop frotter la blessure qui se trouvait sur le flanc de Maeghan, Halya replaça la selle sur son dos et serra la sangle avant de s'occuper de la bride le temps que la jument dégonfle le ventre. Elle semblait s'être calmée depuis la veille, même si ses oreilles jouaient aux girouettes, essayant de comprendre le moindre son inhabituel qui éclatait dans la forêt. Elle acceptait de poser légèrement sa jambe parterre, ce qui serait beaucoup plus agréable pour Fenris et éviterait des chocs répétés.

Le fait de réaliser un geste aussi banal que de passer la bride à sa jument malgré ses réticences faisait aussi du bien à la guerrière. Elle avait souvent tenu à s'occuper elle-même de ses montures, au cas où elle aurait un jour à compter sur l'une d'elle dans une situation délicate... ce qui était finalement arrivé semblait-il. Le contact du cuir ouvragé d'une bride était presque aussi habituel que celui de sa propre armure.

La Protectrice essayait de retirer un caillou du sabot de sa jument lorsque les jambes de Fenris apparurent de l'autre côté du ventre de Maëghan. L'elfe se releva vivement, surprise. Il avait toujours l'air sur le point de s'effondrer, mais il était venu jusque-là seul. Le jeune homme fit un commentaire heureux sur la présence de Maëghan auquel elle répondit avec un sourire.

-Je suis quand même contente que vous puissiez tenir debout.

Elle avisa le bras du soldat contracté contre sa poitrine avec un froncement de sourcil. Elle aurait dû y penser avant. Juste après avoir vérifié la tension du collier de chasse, elle plongea la main dans l'une des sacoches pour en retirer la bande qui avait servi durant la nuit.

-J'ai quelque chose qui devrait vous aider...

Elle approcha du cavalier alors qu'il s'arrêtait près de la jument tout en déroulant la bande entre sa main et son coude. Elle finit par nouer l'extrémité autour des nombreux tours, faisant ressembler le tout à un gros rouleau de corde lâche et le passa autour du cou de Fenris. La longueur était approximative, mais ça serait mieux que rien.

-ça devrait aller pour vous faire une écharpe et reposer un peu votre épaule.

Une fois que le soldat eut ajusté son bras comme il le pouvait, elle posa un genou à terre pour l'aider à monter... Avant de le voir indiquer l'autre côté de la monture. Oui. Ça serait sans doute plus facile pour lui-même si Maeghan ferait la tête, toute habituée qu'elle était aux conventions de cavalerie.
Pas de trop mauvais poil visiblement, la jument se contenta de frapper le sol du sabot pendant que Fenris essayait de trouver sa place.

-J'ai dressé mon premier méharas pour qu'il m'aide à lui monter sur le dos car j'étais trop petit pour y parvenir seul. Depuis que j'ai rejoint l'armée, j'ai inculqué cette méthode à chacune de mes montures afin qu'elles puissent m'aider dans une situation comme celle-ci.


-Oui. En effet. Cela doit être pratique!

D'autant  plus qu'un cheval habitué à Fenris aurait surement été une nette amélioration pour le blessé. Mais Inysiëis n'était pas là et Kÿria seule savait si elle était encore en vie... et entière.

-Mais je n'ai aucun talent pour le dressage des chevaux. Elle continua avec un sourire entendu. Je m'entends bien avec eux mais je me trouve bien plus dans mon élément entourée de loups...

Ce qu'il pouvait lui manquer... Elle ne le montrait pas et le fait d'être prise dans l'action l'aidait à ignorer ce détail mais elle était nerveuse rien qu'à l'idée de savoir Randil loin d'elle. Elle craignait que cela se finisse comme avec Unmiriel.
Enfin... ils avaient de l'avance et leurs chances de s'en sortir n'étaient pas nulles pour l'instant. Flattant une dernière fois l'encolure de sa monture avant de se mettre en marche, Halya leva de nouveau les yeux vers son ami.

-Cette fois je pense que je vais marcher. Maëghan n'a vraiment pas besoin d'une charge double et je ne pense pas qu'accélérer le rythme soit une bonne idée... si?




Quelques heures plus tard, les arbres défilaient toujours aussi lentement autour d'eux. Halya arrivait à peu près à suivre le rythme de la jument malgré sa jambe douloureuse. Elle essayait de garder une oreille attentive sur la progression des drows malgré la faible ligne mélodique qu'ils représentaient. Ils ne semblaient pas gagner vite du terrain. Soit ils étaient très mauvais dans ce qu'ils faisaient soit ils étaient à pied. La seconde option étant la plus probable, ça ne pouvait être qu'un bon point... non pas que la première option aurait été moins appréciée de la guerrière.

Au détour d'une sente sauvage tracée par Kÿria savait quel animal, la botte d'Halya se posa dans un environnement froid avec un "Plouf!" Retentissant. Heureusement, le cuir était à peu près étanche et lui permit de ne pas sentir instantanément la morsure de l'eau fraiche sur ses doigts de pied.

Pourtant, l'elfe se fichait éperdument de l'humidité qui risquait d'imprégner ses chaussures. Elle sourit comme une enfant en s'accroupissant au bord du ruisseau qui serpentait entre les races des géants de bois. Il était relativement clair du moment qu'on ne remuait pas la vase. Rien que l'odeur de l'eau fraiche était revigorante!

-Kÿria soit remerciée!

Elle attapa la gourde et se décala de quelques pas pour la remplir à côté d'une touffe de mousse, une habitude pour récupérer de l'eau avec un goût un peu meilleur. Elle ne savait même pas si c'était utile mais les vieilles habitudes avaient, comme le disait si bien le dicton, la peau dure.
Une fois l'outre pleine, elle la passa à Fenris.

-Dites-moi si vous en voulez plus. Cela vous évitera d'avoir à descendre.

Elle profita aussi du courant pour se laver les mains et le visage avec la plus grande délectation. Elle grinça des dents plusieurs fois en répertoriant les coupures sur ses mains, sa joue, son coude, son bras, sa lèvre éclatée ou l'énorme bleu qui fleurissait à l'angle de sa mâchoire, mais cela valait largement le coup. Débarrassée du sang séché, des restes de la mixture anti-inflammatoire, de la saleté et de la sueur, elle en profita également pour boire tout son soûl.

L'entreprise ne prit qu'une minute. Lorsqu'Halya se redressa, quelques mèches étaient coulées à son visage à cause de l'humidité et d'autre gouttait légèrement le long de son cou. L'air frais la fit frissonner. Ça faisait un bien fou! Elle passa une main dans ses cheveux roux pour les rejeter en arrière tout en récupérant la gourde pour la remplir une dernière fois avant de reprendre la marche. Depuis le temps que son père insistait pour qu'elle les laisse de nouveau poussés, arguant qu'elle ressemblerait plus à sa mère, elle ne pouvait s'empêcher de trouver l'état actuel des choses bien plus pratique.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 19 Fév 2015 - 22:16

Fenris observa son amie tandis qu'elle préparait l'écharpe et resta immobile alors qu'elle la mettait en place. Une fois son bras posé, son épaule fut soulagée de ne plus avoir à maintenir elle-même le poids de ce membre et se détendit, allégeant le mal du blessé. Celui-ci ferma involontairement les yeux et lâcha un soupir. Après une installation non sans mal, le résultat était bien celui escompté et il appréciait grandement l'attention. Il la remercia d'un sourire avant de se mettre en selle. Son idée semblait plaire à Halyalindë.

-Oui. En effet. Cela doit être pratique ! Mais je n'ai aucun talent pour le dressage des chevaux. Je m'entends bien avec eux mais je me trouve bien plus dans mon élément entourée de loups...

Cela, le cavalier l'avait bien remarqué. Même si elle n'était pas mauvaise cavalière, il fallait reconnaître qu'elle ne maîtrisait pas sa monture aussi bien qu'elle faisait autorité sur son loup. Mais à chacun son domaine. Jusque là, Fenris avait évité de trop s'approcher Randil. Il ne le craignait pas outre mesure mais il s'en serait voulu de créer un incident en commettant un impair par ignorance.

-Dans ce cas, je vous propose quelque chose. Je pense être en mesure de vous apprendre quelques petites choses utiles sur les équidés. En revanche, je ne sais absolument rien des loups. Que direz-vous de nous apprendre mutuellement ? Et cela ne demande pas de savoir compter...

Une petite pique amicale qui montrait que le cavalier était malgré tout bien plus éveillé que lors des minutes précédentes. Un petit sourire malicieux se dessina sur ses lèvres tandis qu'il attendait la réaction de son amie.

Halyalindë décida de marcher, ce que Fenris approuva mais seulement en partie. Il était en effet logique de ménager Maëghan en la dispensant autant que possible d'une double charge. Et cela était d'autant plus vrai qu'elle était blessée. Toutefois, il restait difficile pour le noble cavalier de prendre ainsi la place de la dame sur sa propre monture tandis qu'elle marchait à côté. Se dire que son état le justifiait et qu'il n'était absolument pas en capacité de marcher des heures durant n'aidait qu'à moitié.
N'ayant pas à partager la selle, le soldat s'installa un peu mieux et mit les pieds à l'étrier pour assurer son équilibre et solliciter ses muscles le moins possible.



sans tenir compte du fait que l'allure n'était pas la même que la veille, le pas de la jument était nettement plus confortable et de ce fait moins douloureux pour le blessé. Halyalindë avait sorti deux portions de pain durant le trajet qu'ils avaient mangé sans s'arrêter. C'était peu mais suffisant pour Fenris dans son état. Les lents balancements de l'animal avaient quelque chose d'hypnotiques et il se surprit à somnoler. Il ne sut si c'était à cause de la perte abondante de sang, de la fatigue ou de la digestion... Peut-être le tout en même temps. Il luttait pour rester un minimum attentif à la Symphonie et à l'avancée des drows mais sans toujours y parvenir.

-Kÿria soit remerciée !

Fenris fut tiré de son demi-sommeil par la voix exaltée de son amie. Ouvrant les yeux et suivant son regard, il vit l'eau à leurs pieds. Il semblait bien qu'elle ne l'ai pas vue avant de mettre les bottes en plein dedans. Elle se dépêcha de remplir la gourde et la tendit au blessé. Même en étant inactif, il conservait une soif qui semblait insatiable... Il but une bonne partie de la gourde à lui seul. Il se força néanmoins à s'arrêter à plusieurs reprises afin de ne pas se rendre malade et de prendre le temps d'habituer sa soif à la sensation de rassasiement.
Pendant ce temps, Halyalindë ôta une grande partie du sang qui la recouvrait, le sien et celui du cavalier... Il aurait aimé pouvoir en faire autant et retirer tout le sang qui avait séché dans sur sa peau et ses vêtements. Une grande partie de son dos en était couvert ainsi qu'un bon bout de son pantalon. Mais la meilleure manière de procéder pour faire vite et bien était encore de l'immerger totalement et ce petit cours d'eau n'y suffirait jamais.

-Nous ferions peut-être bien de suivre ce ruisseau. Les galets au milieu masqueront nos traces. Cela les ralentira un peu.

En effet, si les drows suivaient leur piste jusque là, ils devraient ralentir l'allure afin d'être sûrs de ne pas manquer une empreinte qui indiquerait la direction qu'ils auraient prise en quittant le lit du cours d'eau.

-Et qui sait, nous trouveront peut-être de l'aide sur les rives...

Là où il y avait de l'eau, il y avait souvent des êtres vivants. Peut-être des Noss avaient-ils élus domicile dans les environs ou un détachement de l'armée elfe y avait-il établi son campement ? L'espoir ne faisait pas de mal et pour l'heure ils en avaient toujours. Leur cause n'était pas perdue
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 0:43

Halya acquiesça à la proposition de Fenris. Rester dans le ruisseau permettrait de brouiller les pistes. Et si leurs poursuivants avaient suffisamment de retard, ils pourraient même se demander dans quelle direction les elfes étaient partie et tenter de se diviser en deux groupes. Bon... Il ne fallait pas non plus rêver.

Mais le voyage repris. Plus... humide. Halya aimait l'eau. Elle avait appris à nager très tôt même si elle n'habitait pas en bord de mer et s'y sentait toujours bien d'ordinaire. Qu'elle soit froide ne lui posait aucun problème. En revanche, au bout de quelques heures, elle était devenue un ennemi farouche des muscles fatigués de la guerrière. Marcher dans l'eau, même peu profonde, demandait un effort supplémentaire et se faire ventouser le pied par la vase une fois sur trois n'aidait pas spécialement à apprécier la balade.
Pour la première fois de la journée, elle jeta un coup d'œil envieux à Fenris. Elle remarqua sa façon nonchalante de se tenir en selle. Même blesser il suivait naturellement les mouvements de Maëghan, même les légers écarts qu'elle faisait pour éviter des trous d'eau ou des caillasses. Elle était toujours plus à son aise sur ses deux pieds... voire sur un. Oh, ce n'est pas qu'elle montait mal ou qu'elle manquait d'équilibre, mais à part pour se déplacer vite d'un point A à un point B ou pouvoir suivre Randil dans ses courses folles, elle préférait être libre de ses mouvements.

Se rendre compte de l'aisance du cavalier lui rappela leur conversation du matin. Apprendre quelques trucs sur les chevaux ne pourrait certes pas être une mauvaise chose. Elle ne pouvait que supposer que Maeghan lui en serait reconnaissante. Mais surtout elle s'imaginait déjà en train d'essayer de faire comprendre ce qu'était l'esprit de Meute à Fenris. Elle n'arrivait pas à savoir s'il saisirait la nature des loups avec la même facilité qu'il semblait avoir pour percer la protectrice à jour.

Elle s'entendait encore lui répondre d'un ton joueur, déjà piquée à vif par le défi... et peut-être aussi par la promesse qu'il représentait. La promesse de se tirer du pétrin où ils étaient actuellement.

-Vous seriez intéressé par les loups, vous? Comme vous le dites si bien, compter ne sera pas suffisant... Mais je vous prends aux mots! Il ne sera pas dit que j'ai refusé l'occasion de m'instruire auprès d'un cavalier de talent.


Mais pour l'heure, il n'y avait qu'une monture et Fenris en avait bien plus besoin que des pieds endoloris et une jambe fatiguée. A vrai dire, même pour une monture, elle n'était pas sûre d'avoir envie de goûter à la douce caresse d'un arbalète drow...






Un sourire étira les fines lèvres noires. Les tâches sombres sur les racines étaient indubitablement du sang. Un blessé. La terre était tassée et les racines maltraitées à deux endroits. Il y avait quelqu'un d'autre. Des éraflures profondes dans la mousse et l'écorce du tronc. Le blessé avait souffert... D'autres avaient déjà signalé la présence d'un cheval à quelques pas. Un seul.

Un cheval. Deux elfes. Un blessé.

-Ils sont deux... au moins un blessé au sang.

D'autres sourires lui répondirent en silence.
La traque promettait d'être amusante.










La journée fut longue. Les deux elfes ne croisèrent pas grand monde sur les rives à part quelques animaux qui détalèrent bien avant de pouvoir être approchés. Le ruisseau était devenu peu à peu plus profond. Halya avait dû sortir de l'onde et s'éloigner un peu sous le couvert des arbres sans perdre pour autant perdre Fenris de vue... Ce qui n'était pas tout le temps facile.

En fin d'après-midi, ils avaient eut la surprise de voir leur fil conducteur arrivé subitement dans un bassin plus large. Caché derrière une végétation sans mais peu âgée, un étant s'était formé au pied d'une petite cascade s'écoulant du haut d'un éperon rocheux. Le plus gros de l'eau s'écoulait paisiblement dans le lit d'une rivière peu profonde. Le ruisseau étroit qu'ils avaient suivis était surement le résultat des débordements du printemps.



D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 566782a0qo0bo5


Les échos de leurs poursuivants étaient toujours loin, mais se rapprochaient lentement. D'un autre côté, c'était peut-être la dernière fois qu'il croisait de l'eau pendant leur périple et ils n'avaient rien pour la stocker. Ils marchaient depuis le matin et Maëghan ne tiendrait pas éternellement. Le moment était peut-être venu de faire une pause. Elle fit part de ses interrogations à son compagnon. Il étaient toujours deux dans la même galère.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:04, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 13:47

-Cul de sac.

Sentant les mouvements de la jument s'arrêter, Fenris avait relevé la tête. Son état de l'après-midi avait été le même que le matin. Au début, l'eau fraîche avait réveillé son esprit et il était resté concentré durant le premier kilomètre dans la vase sans trop d'effort. Mais l'inactivité associée à sa fatigue permanente ne lui avait pas permis d'en faire davantage et il avait sombré lentement dans un état semi comateux.
Désormais, il se tenait devant cette petite étendue d'eau au pied d'une cascade. Si les circonstances avaient été toute autre, il aurait pu trouver le lieu romantique. Halyalindë lui proposa de faire halte ici pour la nuit et il acquiesça. Ils avaient tous besoin de repos. La Protectrice pour avoir beaucoup marché. Maëghan pour avoir supporter son poids des heures durant avec la croupe ouverte. Et lui parce que toute forme d'énergie semblait l'avoir totalement abandonné... Il ne tenait pas debout et peinait à rester éveillé plusieurs minutes durant. Lui qui avait toujours eu un esprit vif était presque frustré de ne rien être en mesure de faire, pas même quelque chose d'aussi simple que de réfléchir à un plan d'action !

Halyalindë mena la jument le long de la berge pour les mener un peu plus près de la cascade. Elle trouva un coin agréable pour la nuit et aida Fenris à descendre. L'expérience était toujours aussi douloureuse mais ils ne pouvaient y faire grand chose. Retrouver le contact du sol était aussi étrange que désagréable. Étrange parce qu'après tout ce temps passé à cheval il en avait perdu l'habitude. Désagréable parce qu'il ressentait alors la fragilité de ses jambes qui peinaient à le maintenir sur pieds. Peut-être son amie l'avait-elle senti... Toujours était-il qu'elle l'emmena s'asseoir et qu'il ne fut pas en état de refuser.

Installé sur le tronc d'un arbre tombé depuis longtemps, le cavalier dut se résigner à laisser la dame s'occuper de sa jument et de leurs affaires. Elle posa l'harnachement de sa monture près de lui avec le reste de leurs effets. Fenris fixa sa cuirasse abîmée... En voyant l'intérieur de la protection dorsale, il ne pouvait qu'imaginer l'état de son dos. Là où il n'y avait pas de bandage, il pouvait sentir le contact du tissu imbibé de sang séché. Sur toute la partie droite de son dos, sa peau le tiraillait et le démangeait à cause de ce précieux liquide coagulé qui le recouvrait encore.
A côté de son armure trônaient ses deux lames. Ou plutôt, une lame et un fourreau. Il avait dû perdre de la seconde pendant le combat ou dans sa chute. Les yeux vairons ne quittèrent pas les armes pendant un long moment. Ces épées, il les tenait de son père qui avait combattu avec. Il les lui avait confié. Nul doute qu'il comprendrait mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir du regret à l'idée d'avoir égaré cet objet cher au cœur de son patriarche. Lui qui commençait à ressentir la lassitude des siècles alors que l'un de ses fils étaient encore si jeune...
Un peu de sang maculait encore le pommeau de la lame restante. Il était vrai qu'il n'avait pas eu l'occasion de la nettoyer. Prenant une seconde de réflexion, le cavalier se dit que faire les quelques mètres qui les séparaient de l'étang ne pourrait pas lui faire de mal.

Fenris prit alors son épée d'une main et se leva. Il resta immobile le temps que son vertige passe puis il avisa son amie qu'il n'en aurait pas pour longtemps. Il s'avança d'un pas lent vers l'étendue d'eau, prenant soin de rester près des arbres au cas où il ferait un nouveau malaise. Une fois sur place, il s'arrêta pour regarder la surface. Comment allait-il bien pouvoir faire pour la nettoyer sans se baisser ? Et s'il avait besoin de frotter le fil de son épée, comment y parviendrait-il avait une seule main ?
Mais la réponse était toute trouvée et se tenait à sa droite. La cascade ruisselait d'une eau pure et claire. Elle saurait sans mal retirer tout le sang qui maculait son arme et elle se trouvait à sa portée. A la même vitesse qu'auparavant, il s'avança vers le pan de mur rocheux. Une fois sur place, il tira son épée du fourreau et la plaça dans la chute d'eau. Il n'avait plus qu'à attendre et à retourner la lame de temps à autre.

Pour patienter, Fenris porta son regard sur les alentours, appréciant le calme et la paix qui régnait en ce lieu. Les cités étaient certes belles mais l'oeuvre de Kÿria était pour superbe encore. Ici se rassemblaient plusieurs variétés d'oiseaux dont le chant se mêlait à celui des arbres avec harmonie et les tracas des deux elfes semblaient bien loin... Si tant est qu'ils portent l'oreille ailleurs que sur les traces persistantes des drows qui étaient à leurs trousses... Car il en avait désormais confirmation : ils les avaient pris en chasse.
Tournant son regard sur Halyalindë, il se demandait comment tout ceci pourrait bien finir. Ce n'était pas en pleine forêt qu'ils auraient des chances de tomber sur deux chevaux en pleine santé et un mage guérisseur... Et même avec l'aide de la magie, il avait des litres de sang à reconstituer ainsi qu'un peu de motricité à retrouver. Une chose était sûre : Il ne laisserait pas son amie encourir plus de risques de nécessaire. Pas à cause de lui.

Tirant sa lame de la chute d'eau, elle lui sembla suffisamment propre. Restait à passer un coup dans le fourreau et à essuyer le tout pour éviter que de la rouille ne se forme. Remplaçant l'épée par son étui, il entreprit d'en rincer l'intérieur jusqu'à ce qu'une eau claire en sorte. Se faisant, il remarqua un bruit étrange... Comme un écho provenant d'on ne sait où... Baissant la tête pour tendre l'oreille, il vit alors que la flaque constituant le pied de la cascade se poursuivait vers le pan de roche... et disparaissait avant qu'il puisse en voir la fin.
Comprenant ce qu'il venait de trouver, Fenris tourna la tête en direction de la protectrice et l'appela aussi fort qu'il put, essayant de couvrir le bruit de la chute d'eau.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 15:31

Finalement, la question ne resta pas longtemps en suspend. Les deux elfes décidèrent de rester passer la nuit près de l'étang. Maëghan fut débarrassé de son équipement, brossée avec une poignée de mousse et Halya la laissa s'ébrouer librement un moment. Elle ne préféra cependant pas intervenir dans le jeu, ayant toujours peur de paraitre trop agressive pour un équidé. Une fois que la jument fut un peu calmée, l'elfe la flatta avant de la laisser boire tranquillement pour se tourner vers Fenris, assis sur un tronc.

-Je vais faire un petit repérage. Voir si la rivière continue au-dessus. Ne vous en faites pas, je n'en ai pas pour longtemps et j'essaie de rester à porté de voix.

lle ne comptait pas s'éloigner, seulement savoir ce qui se trouvait au-dessus de leur tête... et peut-être trouver quelques traces de ce qui avait pu arriver à leurs compagnons d'armes. Bien sûr, la cascade n'était pas bien grande et les arbres la surplombaient de loin, mais d'en bas, ils n'avaient aucun moyen de savoir ce qu'il y avait en haut.

Halya vérifia que son épée coulissait bien dans son fourreau et disparu entre deux arbres pour trouver un passage plus facile que d'escalader la roche humide et pleine de mousse. Elle n'eut pas longtemps à chercher. La pente était abrupte, mais la présence de quelques jeunes arbres lui permit de grimper sans autre problème que des glissades répétées à cause de la fatigue et de ses chaussures imbibées d'eau.


Une fois sur le surplomb, elle ne put que constater que la petite rivière s'engouffrait très vite sous un pan de roche lur lequel serpentait une énorme racine. Si ce n'était pas une source, ça y ressemblait furieusement. De toute façon, il ne pourraient pas suivre ce chemin.

Soucieuse de ne pas laisser Maëghan et Fenris seuls, elle redescendit rapidement. Était à quelques pas de l'orée des arbres lorsqu'un appel lui parvint, étouffé par le bruit constant de la cascade. La voix de Fenris. Elle déboucha en courant près de l'étang. Leurs affaires étaient toujours entreposées près de l'arbre mort... Toutes sauf l'épée du cavalier. Le cavalier qui n'était plus là.

Le cœur battant, Halya se retourna, main sur le pommeau de son arme... pour apercevoir Fenris au pied de la cascade. Elle souffla. Il était seul et semblait aller aussi bien que possible. Son épée était posée près de lui. Il tenait son fourreau à moitié sous le courant de la chute. Cet idiot venait de faire monter le rythme cardiaque de la protectrice bien au-delà de le normal.

Pour reprendre tout à fait contenance, elle prit tout son temps pour arriver jusqu'à son ami. Maëghan était toujours sur la berge et mâchonnait des fougères dont les feuilles étaient plus large que le buste de l'elfe. Lorsqu'elle arriva à la hauteur de Fenris, elle découvrit la raison de son appel avec une joie non dissimulée.

-Je vais vraiment finir par croire que Kÿria et les Ëalas veillent sur nous.

Derrière la chute d'eau s'étendait une grotte pour le moins difficile à voir de loin. L'endroit était humide et sombre, mais avec un peu de chance, il serait plus sec vers le fond. Peut-être même pourraient-ils tenter de faire un feu... Si rien avait élu domicile dans ce coin de roche.

Pour vérifier, ils allaient avoir besoin de feu cette fois. Pas question de prendre des risques inutiles face à un prédateur. Une simple torche sifflerait, mais il fallait espérer que la fumée ne passerait pas la cascade. Halya passa quelques minutes à inspecter les environs avant de trouver une branche suffisamment sèche pour prendre feu. Par contre l'allumé directement près de la cascade serait impossible. L'amadou serait forcément mouillé par les éclaboussures. A moins que...

-Fernis, vous pensez pouvoir allumer un morceau d'amadou avec votre magie?

Pendant qu'ils s'escrimaient à trouver une source de lumière, Halya en profita pour mettre une petite chose au point.

-Bon... Je passe en première, au cas où il y ait des habitants indésirables... Vous feriez mieux de rester près de Maëghan, au cas où.

La présence de créatures ne serait pas si improbable que ça et tant qu'elle était tranquillement dans son refuge, impossible d'utiliser la symphonie pour s'en assurer. En temps normal, Halya aurait préféré laisser la forêt en paix mais ils n'avaient guère le choix cette fois-ci.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 17:38

Halyalindë montra beaucoup d'enthousiasme devant sa découverte. A peine l'eut-elle vue qu'elle partit en quête des matériaux nécessaires pour faire une torche. Il était vrai que cette cachette était une aubaine et qu'elle leur ferait un excellent abri pour la nuit. Lui aussi pensait à la chance potentielle qu'ils auraient de pouvoir faire du feu... Il devait bien reconnaître que depuis sa blessure il était bien plus sensible au froid qu'à l'accoutumée et il ne pouvait guère se déplacer de manière à se réchauffer. Si ce soir-là il pouvait au moins récupérer un peu de chaleur, cela ne serait pas un mal.
La Protectrice trouva une branche assez sèche pour être enflammée sans trop de mal. Mais comment ? Elle se tourna alors vers son compagnon, requérant l'aide de la magie. Fenris répondit en levant une main et en glissant son pouce sur ses autres doigts. Se faisant, une petite série d'étincelles claqua avant de disparaître. Le cavalier était en effet un briquet très efficace, fonctionnant même par temps humide ! Halyalindë alla donc chercher son amadou et le piqua à la pointe de son bâton. Le jeune Nöldorion n'eut qu'à faire claquer quelques fois ses doigts pour que la plante prenne feu, embrasant par la même occasion le bois sur lequel elle reposait.

-Bon... Je passe en première, au cas où il y ait des habitants indésirables... Vous feriez mieux de rester près de Maëghan, au cas où.

Fenris leva un sourcil tandis que son amie s'enfonçait dans la grotte. Sa jument n'était donc pas dressée pour le combat et pourrait s'enfuir en cas de problème. C'était assez fâcheux... Peut-être lui suggérerait-il d'y remédier plus tard. Après tout, cela n'était pas la première fois que l'animal se retrouvait en situation dangereuse et sans doute pas la dernière. Il était dommageable que sa cavalière ne puisse pas pleinement compter sur sa monture dans ce genre de situation...
Enfin, peut-être n'était-ce là que le raisonnement d'un cavalier.

Maëghan paissait calmement plus loin. Si une bête vivait à l'intérieur de la grotte (ce dont il doutait), il faudrait vraiment qu'elle sorte de la grotte et parte dans sa direction pour l'effrayer au point qu'elle s'enfuit. Aussi choisit-il de rester près de l'entrée. Ayant de mal à tenir debout, il s'assit sur un rocher tout proche. Il en profita pour examiner le rideau d'eau et le sol alentour. Aucune trace ne laissait à penser qu'un animal était venu dans les environs dernièrement. Il fallait avouer que l'entrée était si bien cachée et si étroite qu'elle était trop difficile d'accès pour une créature des cavernes tel qu'un ours.
Tendant l'oreille, l'écho lui permit de suivre Halyalindë presque pas à pas, même après avoir perdu sa torche de vue. S'il aurait été en mesure de distinguer le son de sa voix, la cascade lui aurait empêcher de comprendre ses paroles. Il était donc inutile d'essayer de lui parler pour le moment. Mieux valait attendre son retour. Toutefois, il ne put s'en empêcher lorsqu'il entendit un son sourd suivi d'un cri qu'il assimila à de la douleur. Il se leva et passa la tête entre la roche et et la cascade.

-Tout va bien ?

Il entendit encore la voix de son amie, ne sachant si elle lui parlait ou non et ne put même distinguer aucun mot. Néanmoins, il ne perçut aucune agitation suggérant la peur ou la précipitation, aussi ne s'inquiéta-t-il pas davantage. Il attendit un moment encore avant que la torche d'Halyalindë ne revienne enfin dans son champ de vision. Il attendit qu'elle soit à portée de voix pour réitérer sa question.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 20:34

Halya entra dans la grotte à pas prudents.
Elle avait bien fait de prendre une torche car le soleil avait beau être encore présent dans le ciel, il n'y avait pas vraiment de lumière derrière la cascade.

Les murs suintaient un peu vers l'entrée mais comme elle l'avait espéré, le reste de la caverne avait l'air beaucoup plus sec bien qu'une légère odeur de pourriture persiste. Elle était assez profonde pour faire du feu sans que la fumée se voit de loin. Elle était aussi probablement assez vaste pour ne pas non plus finir asphyxié, un point mine de rien important. Le sol était relativement égal. Les pas de la guerrière résonnaient par contre furieusement. Avec un peu de chance, la cascade évitait au son de se répercuter à l'extérieur.

Un mouvement glissa à la périphérie du regard d'Halya. Elle se retourna d'un geste vif, épée à moitié tirée. Son pied heurta quelque chose dans l'obscurité. Son genou plia. La protectrice retint son souffle en sentant sa jambe la plus faible se dérober sous son poids au lieu de rétablir l'équilibre. Une seconde plus tard, elle se retrouvait les deux coudes au sol et le front à un souffle de la roche. Elle lâcha un cri avant de serrer les mâchoires. Son tibia déjà endolori venait de heurter une pierre.

Elle attendit quelques secondes, les muscles tendus, que la douleur reflue pour pouvoir se tenir de nouveau debout. C'était officiel: elle détestait sa jambe! Mais deux jambes valaient toujours mieux qu'une et Fenris serait capable de s'inquiéter, elle se força donc à marcher normalement. Dans le doute, elle lança aussi un:

-TOUT VA BIEN!


En tout cas, il n'y avait pas trace d'habitant indésirable... ou de créature se cachant dans l'ombre pour la surprendre. A part peut-être quelques rongeurs, c'étaient surtout des vermines aux multiples pattes qui gardaient ces lieux, au vu du nombre de toile qu'elle décrochait ou brûlait sans le faire exprès. Elle avança encore un peu pour voir si la cavité ne comportait pas d'autres passages mis à part une espèce de début de boyau qui se fermait un mètre plus loin à peine, l'endroit était totalement clos.

Parfait.

Une fois son expédition récupérée et sa jambe remise d'aplomb, elle retourna auprès de Fenris. Évidement, il n'avait pas raté le bruit qu'avait fait sa chute... Essayant de cacher tant bien que mal sa gêne, Halya confia la torche au cavalier et continua sa route vers leurs affaires.


-Oui Oui. Tout va bien... J'ai glissé. C'est tout. On pourra même faire du feu. Vous pouvez y aller.

Il lui fallut un peu de temps pour rassembler de quoi démarrer un feu. Pour l'alimenter longtemps, il s'en occuperait plus tard. Elle devait encore déplacer leurs affaires. Seule, elle ne put tout amener en un seul voyage dans leur nouvelle cachette.
Une fois fait, elle s'assura que tout allait bien pour Maëghan avant de retourner auprès de Fenris. La jument n'était pas vraiment dressée pour le combat à proprement parler, même si elle avait reçu un entraînement pour être à la hauteur en situation de guerre et ne pas céder à la panique. Sa blessure et la fatigue la rendaient nerveuse. Pour éviter tout problème, Halya l'attacha de façon très lâche à un jeune arbre proche de la cascade. Elle aurait de quoi manger et boire jusqu'au lendemain matin, mais ne pourrait pas s'éloigner.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 21:56

A son tour, Fenris entra dans la grotte pour l'explorer. Apparemment, Halyalindë n'avait pas envie d'expliquer ce qu'il s'était passé pour qu'elle crie. Il ignorait même qu'elle était blessée à la jambe car elle ne lui avait rien dit. C'était à croire qu'elle le préservait à cause de son état. Mais cela non plus il ne pouvait le savoir. Si tel avait été le cas, il n'aurait pu s'empêcher de se demander pourquoi.
Une fois à l'intérieur, il fit les mêmes constats que son amie et se réjouissait par avance de pouvoir dormir près d'un feu cette nuit-là. Ils n'en auraient peut-être plus l'occasion avant d'être à l'abri parmi les leurs. Dommage qu'ils n'aient rien à faire cuir. Manger chaud aurait été la cerise sur le gâteau.

Se retournant pour se diriger vers la sortie, le pied de Fenris butta sur le même rocher qu'Halyalindë. Il perdit à son tour l'équilibre mais, par chance, un mur n'était pas loin et son épaule valide y prit appui avant même qu'il ne tombe. Il resta ainsi, immobile, durant plusieurs secondes. Dans son début de chute, il avait eu les mêmes réflexes que n'importe qui, relevant un bras pour retrouver un peu de stabilité... Seulement il avait bougé le mauvais et la douleur avait été saisissante. Entre la plaie recousue et la seconde qui contenait toujours un carreau, il avait de quoi souffrir beaucoup pour une si petite mais impardonnable erreur. Fort heureusement, il n'avait pas l'impression d'avoir empiré son état et le mal passa. Ce n'était qu'une douleur comme les autres mais en un peu plus intense.
De nouveau en pleine possession de ses moyens, il tendit la torche en direction du sol pour voir ce qui avait bien faillit le faire tomber. La pierre en question n'était pas plus grosse que sa tête mais elle suffisait largement pour le faire chavirer. Se remettant debout, il poussa le bout de roche du pied afin de l'écarter du chemin. Il ne fallait pas que l'un d'eux s'y fasse prendre.

Avant d'approcher de la cascade, il coinça la torche entre deux rochers. Nul besoin qu'il sorte avec et Halyalindë en aurait besoin pour faire le feu. Et puis ainsi placée elle éclairerait leur chemin le temps de leur installation. Se redressant lentement, il croisa son amie, les bras chargés par quelques uns de leurs effets. Il lui adressa un sourire amical et la laissa passer avant de sortir. Retrouvant son épée et son fourreau, il les plaça contre la paroi de roche afin de les laisser sécher. Il pouvait retirer toute l'eau de la lame en quelques moulinets du poignet mais hélas il ne pouvait essuyer l'intérieur de son fourreau sans le matériel adéquat.
Halyalindë fit un deuxième passage. C'était une vraie frustration pour Fenris que de ne rien pouvoir faire. Mais peut-être y avait-il une activité utile qui était à sa portée... N'avait-il pas rêvé un peu plus tôt dans la journée de pouvoir se laver ? Il se trouvait désormais à côté d'une étendue d'eau et aucune menace ne pesait sur eux dans l'immédiat. Il pouvait aisément profiter des dernières lueurs de ce soleil de fin de Bàrkios pour prendre un bain. Evidemment, il n'était pas seul et il pouvait être pris d'un vertige pendant sa baignade, aussi devrait-il rester en partie habillé mais ce serait toujours mieux que rien.
Alors que la Protectrice repassait les bras chargés, il retirait son bras de l'écharpe de fortune qu'elle lui avait confectionné. Il n'était pas dans son intention de lui demander de l'aide pour le moment. Il espérait bien pouvoir se dévêtir seul. Les bottes seraient sans doute un problème, notamment en ce qui concernait les lacets, mais il avait bon espoir de pouvoir ôter sa chemise lui-même cette fois-ci. Il avait encore en tête le souvenir de la matinée qui restait pour lui la situation la plus gênante qu'il ait connu.

Quelques instants plus tard, le haut des lacets de ses bottes étaient défaits mais il n'était pas parvenu à les desserrer suffisamment pour être en mesure de les retirer. Sa tunique et sa chemise étaient ouvertes. Il avait pu les faire descendre sur son épaule blessée mais pas sur le seconde. De plus, le carreau fiché dans son omoplate accrochait un peu... Il se faisait mal assez inutilement et, faisant ce constat, allait bien devoir se résoudre à appeler Halyalindë...
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 23:32

Enfin, Halya retourna dans leur abri avec la ferme intention de défaire ses bottes trempées et de laisser sa jambe se reposer un peu. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant Fenris assis par terre et pour le moins... Débraillé. Ses chaussures étaient à moitié délassées. Sa chemise et sa tunique étaient totalement déboutonnées et pendaient lâchement sur une épaule, dévoilant son bandage.

L'image était si incongrue et si inattendue, qu'Halya marqua un temps d'arrêt avant d'être prise d'un fou rire. Même après leurs mésaventures, voir le soldat qu'elle avait toujours vu porter impeccablement l'uniforme empêtrer dans sa chemise était légèrement surréalisme.

Elle dut se faire violence pour reprendre son calme et s'excusa plusieurs fois avant de s'agenouiller près de Fenris. Tout en étouffant les derniers éclats de rire qui secouaient ses épaules, elle finit de délasser les bottes et les tira d'un coup sec.

-Je suis désolée. C'est nerveux.

Glissa-t-elle une dernière fois au cavalier, les yeux encore pétillant de malice. Elle l'aida à retirer sa chemise et sa tunique comme elle l'avait fait le matin avant de s'asseoir à son tour contre l'autre mur avec un soupir de lassitude.

Il lui fallut regarder Fenris torse nu pendant quelques secondes avant qu'une question ne germe dans son esprit. Elle fronça les sourcils.


-Mais... Puis-je savoir pourquoi je vous ai aidé à vous déshabiller?

Elle ignora superbemant l'étrange façon qu'elle avait eut de tourner sa phrase. Il valait mieux qu'elle attende qu'ils soient prêts pour la nuit avant de vérifier l'état des blessures du jeune homme et bien que l'on soit au printemps, la chaleur n'était pas encore au rendez-vous.



Après avoir eu le droit à son explication et laisser Fenris à ses occupations balnéaires, Halya se traîna vers le fonds de la grotte et commença à empiler diverses branches qu'elle avait ramassé un peu plus tôt en les coinçant avec la pierre sur laquelle elle avait trébuchée un peu plus tôt. C'est avec une délectation non feinte qu'elle l'utilisait pour délimiter un foyer.

Lorsque les premières brindilles commencèrent à prendre, elle retourna poser la torche là où Fenris l'avait coincée la première fois. Pour l'instant, elle pouvait toujours servir. Mais si faire un feu était une bonne idée, la guerrière l'avait allumé si tôt seulement en attendant d'être sûre que Fenris ne poserait pas les yeux sur elle.

Elle posa ses deux bottes près du feu naissant pour essayer de les faire sécher un peu. Elle avait pris mille précautions pour enlever celle de sa jambe faible mais ce n'était pas spécialement agréable. La veille elle était presque sûre que ce n'était rien qu'un bleu. Maintenant, elle se demandait si ce n'était pas autre chose. La botte une fois retirée et le pantalon relevé jusqu'au genou, elle put admirer les dégâts. Sa jambe et sa cheville avaient pris une jolie teinte violacée et étaient légèrement gonflées. La gaine que représentait la botte devait aider à limiter le gonflement mais la douleur persistait. Elle n'était pas cassée, sinon Halya n'aurait pas put marcher jusque là. Mais en savoir plus était presque impossible.
Abandonnant l'idée d'avoir des bottes sèches et chaudes, elle glissa de nouveau sa jambe dans la gangue de cuir avec une grimace. Il ne valait mieux pas qu'elle laisse trop longtemps son pied hors de la botte où elle risquait de ne plus pouvoir la remettre.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 10:11

Fenris n'était pas vraiment en position de participer à la crise de rire dont était victime la Protectrice. Bien qu'il ne comprenne pas ce qui lui prenait, il avait surtout en tête ses difficultés à essayer de retirer sa tunique et souffrait en silence de cette tentative échouée, coincé qu'il était avec les bras en arrière du buste. Mais finalement Halyalindë vint à son secours, commençant curieusement par ses bottes.
Les mains de son amie sur sa peau n'avaient pas le même effet qu'au matin. Sa température externe avait chuté de plusieurs degrés et, au lieu de lui provoquer des frissons, la Protectrice le réchauffait. Peut-être ne s'en rendit-elle même pas compte. Son attention avait été tout d'abord orientée vers ses actions... Et ensuite seulement vint la réflexion.

-Mais... Puis-je savoir pourquoi je vous ai aidé à vous déshabiller ?

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Fenris. Libéré de ses entraves et le dos moins endolori, il était déjà plus réceptif à l'humour et à la situation saugrenue à laquelle la dame venait de participer sans même réfléchir.
Mais la réponse était un peu moins joyeuse et il tâcha de trouver une façon de la tourner qui n’entache pas trop le moral de son amie.

-J'aimerais me débarbouiller un peu.

Le sourire n'avait pas quitté les lèvres du soldat et il s'était tourné de manière à ne pas laisser son dos visible, essayant de faire oublier qu'il était couvert des quelques litres de sang qu'il avait perdu. Toutefois, il était bien obligé de laisser la dame revoir son dos... car il devait à nouveau solliciter son aide afin d'être temporairement débarrassé de ses bandages.
Une fois prêt, il ne laissa pas le temps à Halyalindë d'observer ses blessures. Elle en aurait tout le loisir une fois qu'elles auraient été nettoyées. Pour l'heure, elles étaient encore recouvertes de sang séché et de pommade malodorante. Fenris attrapa les différents bandages, sa chemise et sa tunique et prit lentement la direction de l'eau.

Ce fut donc vêtu d'un unique pantalon que le blessé entra dans l'étang. La pente était douce et lui permit d'avancer sans la moindre difficulté. Il s'arrêta lorsque l'eau atteignit le milieu de son dos. Inutile qu'il aille perdre pieds, il aurait été bien incapable de nager. Il lâcha la masse de tissu qu'il portait et les fit couler d'une main avant de les laisser quelques instants afin que le sang se réhydrate. Il n'en serait plus facile à retirer.
En attendant, Fenris plia les genoux et laissa l'eau venir recouvrir entièrement son corps avant de se redresser, tête en arrière. L'eau était froide et tiraillait ses blessures mais au moins elle allégeait son poids. Il lui semblait bien plus aisé de se tenir debout ici que sur la terre ferme.

Les vêtements ne furent pas très durs à nettoyer. Il les agita dans l'eau et la majorité du sang partit tout seul. Quant aux résidus, il ne pouvait user de sa seconde main pour frotter. Fort heureusement, la cascade avait les moyens de l'aider. Il les plaça donc à son pied et n'eut qu'à attendre. La chute d'eau percuta le tissu, retirant tout ce qui pouvait encore l'être. Une fois qu'il estima que c'était suffisant, il récupéra le tout et retourna sur le bord de la rive pour les essorer autant qu'il le pouvait. Puis il les étendit sur une branche au soleil avant de retourner dans l'eau. Ses vêtements étaient propres, il ne manquait plus que lui.

La baignade dura pas moins d'une heure. La lessive fut faite en à peine un quart d'heure mais son dos fut bien plus long à nettoyer car il ne pouvait l'atteindre. Le plus pratique aurait sans doute été de se mettre sous la cascade mais il aurait préféré être recousu une seconde fois plutôt que de faire cela... Mais le sang fini par partir de lui-même, tout comme la pommade aux herbes qui lui avait été appliquée. Il sortit ensuite pour s'asseoir sur un rocher où il profita des derniers rayons du soleil pour se sécher un minimum. Alors que le jour déclinait dangereusement et qu'il commençait à avoir froid, il récupéra toutes ses affaires et se dirigea vers l'entrée de la grotte. Ses vêtements étaient encore humides mais ils sècheraient sans mal près du feu.
Les cheveux ébouriffés et humides, sur les jambes un pantalon encore relativement gorgé d'eau et des vêtements pratiquement secs dans les mains, c'est ainsi que Fenris se représenta devant son amie. La baignade lui avait fait du bien et la fatigue qu'il ressentait était un peu meilleure que celle qui l'avait maintenu comateux toute la journée. Son dos était nettoyé de toutes les saletés qui lui collaient à la peau depuis le matin, voire la veille. Il sentait qu'il avait besoin de s'asseoir mais il entreprit auparavant d'étendre son linge.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 11:43

La marche avait été longue et la découverte de l'état de sa jambe plutôt désagréable mais l'un dans l'autre, ça allait plutôt bien. Les fuyards avaient gagnés un nouvel abri et les drow devaient encore essayer de savoir quand est-ce qu'ils étaient sorti du lit de la rivière pour s'enfoncer dans les bois.

Halya comprenait très bien l'envie de Fenris de piquer une tête dans l'eau... même si vu son état, ça serait surement plus utile que détendant. Et c'était aussi l'état du cavalier qui inquiétait Halya. Ce n'était vraiment pas le moment qu'il fasse un malaise. En même, temps, elle ne pouvait pas lui tenir la main à chaque fois qu'il voulait faire quelque chose. Elle l'aurait fait si elle pensait que c'était nécessaire, mais il avait l'air de commencer à s'habituer à ses blessures. Elle ne l'avait pas vu faire de faux mouvements de la journée et depuis leur arrivée à l'étang, il était resté plutôt actif dans la mesure de ses moyens.

D'un autre côté, au bout d'une demie heure, il ne revenait toujours pas... Avisant le feu qui commençait à avoir besoin de plus qu'une vieille branche sêche, Halya mis sa seconde botte, déjà un peu moins pleine d'eau et se glissa à l'extérieur. Le cavalier était tout à fait conscient et prenait son temps dans l'onde. Ses cheveux blancs étaient plaqués sur son crâne par l'eau qui continuait sa course sur sa peau. Elle se détourna, gênée. Elle n'était pas venue pour espionner son ami. Elle était venue pour le bois. Juste le bois!


-Je passe juste chercher de quoi garder le feu allumer cette nuit avant qu'il fasse trop sombre.


Et elle avait bien fait de sortir à ce moment-là. Le soleil décroissait vite. Un peu plus et elle n'aurait pa put récupérer assez de combustible pour la nuit. Que le bois soit bien mort et sec était d'autant plus important qu'ils n'avaient aucune aération pour évacuer la fumée. Et à chaque passage qu'elle faisait près de l'étang, elle gardait les yeux obstinément vissés sur l'entrée de leur abri ou sur l'orée des arbres.

Les arbres reprenaient très vite leur ampleur colossale, mais la flore était plus jeune autour de l'étang. Une aubène an réalité. Halya n'aurait su dire combien de temps elle y passa, mais elle dut s'asseoir plusieurs fois sur une racine ou une souche pour récupérer un peu. La marche dans l'eau de l'après-midi suivit du choc dans la caverne n'avaient vraiment pas été salutaires.

Seule entre les arbres, elle en profitait aussi pour tendre l'oreille. Les drows se rapprochaient, mais leur ruse du ruisseau semblait les avoir très largement ralenti. Les fuites mélodiques qui flottaient dans l'air s'étaient pour la plus part éteinte. La Noss qu'ils avaient rencontrée la veille devait être en sécurité. La veille... Tout paraissait si loin. Elle aurait tant voulu savoir si les autres cavaliers avaient réussi à s'en sortit.

Lorsqu'elle rentra enfin se poser près du feu, elle se promit de ne plus faire un pas de la journée et profita de la douce chaleur. Parfois comme ce soir-là, la musique qui résonnait à Ardamir lui manquait. Pour avoir aussi bivouaqué avec quelques musiciens, elle savait que quelques notes pouvaient changer les idées et occuper les voyageurs pendant longtemps. Mais Fenris rentra peu après. Il était encore trempé.


-L'eau était bonne?

Halya aurait bien fait un plongeon à son tour, mais il faisait déjà trop sombre. Peut-être s'ils avaient le temps avant de partir au matin... Enfin si les drows n'étaient pas trop proches.

Du bout des doigts, elle caressait de temps à autre sa corne d'appel blanche. Elle savait en l'emportant qu'elle ne lui serait sans doute d'aucune utilité mais au fil du temps, elle était devenue comme une pièce de son armure, une sorte de talisman. Sous les yeux de l'elfe un peu absente, Fenris étendait ses affaires. Les croutes de sang avaient presque disparu...

-Il faudra aussi que vous me laissiez jeter un oeil à votre dos après une si longue baignade. Histoire de m'assurer qu'aucune saleté ne s'est coincé la où elle ne devrait pas.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:06, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 13:14

Fenris ne sentit pas le regard de son amie sur lui tandis qu'il se baignait. Il ne vit pas non plus ses yeux suivre les quelques gouttes qui perlaient sur sa peau, prolongeant les courbes de ses muscles... Pas plus qu'il ne remarqua la façon dont elle tourna finalement la tête pour fixer avec obsession sa destination. En revanche, il entendit bien sa voix qui lui manifestait poliment sa présence ainsi que son désir de ne pas violer son intimité. Il n'était certes pas dans la tenue la plus convenable qui soit mais il n'était pas nu pour autant. Il lui semblait percevoir dans son intonation quelque chose qui le surpris mais sans qu'il ne parvienne à mettre e doigt dessus.
Il ne dit rien et se contenta de la regarder faire quelques allers-retours, les bras tantôt vides, tantôt chargés de bois sec. Pendant ce temps, il poursuivait sa baignade, s'obligeant à nager à moitié afin de faire circuler l'eau dans son dos et retirer le sang qui s'y trouvait. Cela lui permettait par la même occasion de rester actif car l'eau était bien froide à son goût et faire fonctionner ses muscles le réchauffait un tant soit peu.

Lorsqu'il revint auprès de son amie, sa première question l'amusa tant elle était banale et sonnait presque faux dans le contexte actuel. Ils auraient été en simple promenade qu'ils n'auraient pas agi autrement. Il lui répondit dans un petit rire.

-Un peu froide à mon goût.

Fenris aurait voulu rajouter qu'il n'était pas non plus dans son état habituel et qu'en temps normal il l'aurait probablement trouvé très bonne et en aurait profité pour faire quelques brasses mais il préférait écarter leurs tracas de son discours. De toute manière, ils se rappelaient d'eux-mêmes...

-Il faudra aussi que vous me laissiez jeter un oeil à votre dos après une si longue baignade. Histoire de m'assurer qu'aucune saleté ne s'est coincé la où elle ne devrait pas.

Le jeune cavalier hocha la tête.

-Bien évidemment.

Achevant d'étendre son linge, il glissa ses pieds dans ses bottes après en avoir frotter la plante contre sa jambe pour en retirer les saletés qui s'y étaient accrochées et qui pourraient s'avérer gênante par la suite. Sans même essayer de les lacer (maintenant qu'il s'en savait incapable), il s'assit près d'Halyalindë de manière à ce que les flammes éclairent son travail.
Les sutures tenaient bon et le carreau n'avait pas bougé. Quelques gouttes de sang perlaient encore de cette dernière blessure, le bout de projectile empêchant les chairs et les veines de se refermer. Au moins, aucune grosse artère n'était touchée et la perte de sang n'était plus le principal problème de Fenris, même s'il en conservait les séquelles. Malgré la douleur, il sentait la fatigue vouloir s'emparer de son esprit et chercha à lutter contre. Se retenant de secouer la tête, il réfléchit à un moyen de se tenir éveillé.

-Je crois n'être jamais allé à Ardamir. Comment est-ce ?

Oui, discuter lui apparut comme une bonne idée. De plus, il ne savait finalement presque rien de celle qui avait demandé à être son amie. C'était l'occasion d'en apprendre davantage.

-Vous devez avoir une certaine affection pour cette cité pour en devenir la Protectrice.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 14:21

Les réponses de Fenris étaient légères. L'un comme l'autre semblait tenir à oublier un peu leur situation tant qu'ils le pouvaient encore. Halya faillit faire une réflexion à moitié moqueuse lorsqu'il vint lui-même se poser dos au feu pour la laisser l'examiner. Ce soir, elle n'avait pas eu besoin de l'aider une seule fois à s'asseoir ou se relever. C'était plutôt une bonne nouvelle et elle ne méritait pas que la guerrière risque une nouvelle fois des incompréhensions qui les mettraient mal à l'aise tous les deux.

L'autre bonne nouvelle était l'état des blessures du jeune homme. Bien que quelques gouttes de sang perlaient encore, les points de suture avaient tenu bon et le carreau n'avait pas bougé.

-Tout semble être en ordre. Elles ont bien meilleur mine que ce matin si vous voulez mon avis.

Après les vérifications de circonstance, elle se cala de nouveau contre le mur. Les petites flammes lançaient des ombres dansantes presque hypnotiques. Cette nuit, il faudrait qu'ils fassent des tours de garde, elle avait vraiment besoin de récupérer.

-Je crois n'être jamais allé à Ardamir. Comment est-ce ?

Machinalement, Halya s'entendit répondre avant d'avoir le temps de réfléchir.

-Magnifique.

Oui. On pouvait dire en effet qu'elle avait de l'affection pour cette cité. Tous les elfes devaient ressentir cela pour leur propre terre natale, mais Halya considérait Ardamir comme un joyau au cœur d'Anaëh. Même le Trône Blanc n'égalait pas le Palais de Chêne dans l'esprit de la Protectrice. Elle sourit à Fenris, heureuse de pouvoir discuter un peu et plus encore de quelque chose qui lui tenait à cœur.

-Oui. J'aime beaucoup Ardamir. Ma famille fut une des premières à s'y installer. Tout le temps que je n'ai pas passé hors de nos terres ou dans l'armée royale, je l'ai passé là-bas... Enfin quand je ne suis pas aux quatre coins d'Anaëh pour des raisons plus ou moins politiques.

Elle envoya un regard entendu son ami. Depuis qu'elle avait rencontré le cavalier, elle avait passé bien peu de temps dans sa ville. Soi l'armée avait besoin d'elle, soit elle avait besoin de l'armée. Mais elle était contente de pouvoir agir et ne s'en plaignait pas. Elle préféra retourner à son récit.

-Je pourrais vous parler de la musique, des couleurs ou des jeux de lumière sur les arches en verre qui ornent les ballades de la ville. Le seul moyen de lui rendre justice serait d'y aller...

De nouveau, elle ménagea une légère pose avant de reprendre.

- Mais je pense pouvoir vous faire comprendre sa particularité la plus notable. Si je vous dis que je n'ai compris pourquoi on nous surnommait les elfes de pierre qu'en regardant par hasard les illustrations des autres cités dans un recueil géographiques, me croirez-vous?

Elle n'avait même pas eu a inventé cette petite accroche. Tout n'était que pur vérité. Elle était restée des jours entiers à contempler les bâtiments qui couvraient les pages du livre que son précepteur lui avait donné. Des portes closes. Magnifiques mais tellement restrictives. Elle qui ne pouvait pas s'empêcher de partir à l'aventure à la moindre distraction de ses parents ! Elle ne se rappelait plus exactement de l'âge qu'elle avait alors, mais elle se souviendrait toujours de l'effet qu'avaient produit les dessins des murs d'enceinte dans son esprit d'enfant.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:06, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 16:40

Lorsque Halyalindë se détacha de son dos, Fenris se retourna afin de pouvoir la voir. Il l'observa en silence tandis qu'elle parlait de sa ville natale. Elle avait des étoiles plein les yeux et donnait l'impression de contempler le spectacle en direct. Elle ne revint auprès de son compagnon que pour lui poser une question à laquelle il ne répondit pas. Au contraire, il resta un moment à la fixer avant de finalement lever une main en l'air, comme s'il reconnaissait avoir été battu.

-D'accord, vous avez piqué ma curiosité au vif ! Je vous promets de m'y rendre dès que j'en aurais l'occasion.

Quand ? Là était la grande question. La vie d'un militaire était imprévisible. Plus le grade était faible et plus cette vérité se confirmait. Même si Fenris n'était pas n'importe quel soldat et qu'il jouissait de certains avantages, il ne pouvait pour autant pas se départir des besoins de son frère qui réclamait régulièrement sa présence. De plus, si d'aventure il avait la permission de partir quelques semaines, il se rendrait en premier lieu à l’Épine Dorée car il n'avait pas vu sa famille depuis avant sa sortie de l'académie. Quant au domaine familiale, cela faisait bientôt un siècle qu'il n'y était pas retourné...
Un siècle... La moitié de sa vie.

-Mais j'imagine que vous comprendrez que le jour où j'aurais une permission, je commencerai par rentrer chez moi.

Fenris se releva et tâta les bandages pour vérifier s'ils étaient secs. Satisfait, il les prit et retourna à sa place. Assis en tailleur, il commença à les enrouler afin de faciliter la tâche d'Halyalindë.
Même s'il dormait habituellement torse nu, il lui tardait de pouvoir se rhabiller. En dehors des soins, il prenait soin de conserver des distances respectables avec la Protectrice, ne voulant pas retrouver la sensation de gène éprouvée le matin même. Mais avant de pouvoir remettre sa chemise, il devait être bandé.

-En tout cas, on peut dire que vous savez en parler. Il n'y a sans doute pas de meilleur Protecteur que celui qui aime sa cité comme vous aimez la vôtre.

Ayant achevé d'enrouler les bandages, il les tendit à Halyalindë avant de lui tourner à nouveau le dos.

-J'imagine que votre famille est là-bas ?
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 22:34

Quelques mots dis avec le cœur avait su toucher Fenris peut-être mieux qu'une longue description. Au lieu de répondre à la question presque rhétorique de la Dame d'Ardamir, il leva la main en promettant d'aller voir de ses propres yeux à quoi ressemblait la cité de son amie. Puis il sembla réfléchir un instant avant d'ajouter.

-Mais j'imagine que vous comprendrez que le jour où j'aurais une permission, je commencerai par rentrer chez moi.

-Ma foi, ça m'a l'air raisonnable...

Elle n'était pas sûre d'avoir déjà demandé à Fenris d'où il venait mais ce n'était pas bien difficile de le deviner. Ses frères et son père était assez connu pour qu'elle sache d'où les Norldörion étaient originaires.

-Chez vous... Maereg c'est ça? Je ne suis jamais allée plus au Nord que Mera... ça doit être très différent d'ici, non?

Elle avait entendu dire que les régions du Nord étaient beaucoup plus rocailleuses que celles du Sud. Des plateaux et des villes entièrement construites en pierre à fleur de roche. Comme Alaendir. C'était bête à dire mais elle n'était pas franchement habituée à sentir des murs de pierre partout autour d'elle. Même lorsqu'elle vivait avec Kaelan, le toit était en chaume la nature reprenait très vite ses droits à l'extérieur. Une nature rachitique mais bien présente. Peut-être qu'un jour, elle aurait l'occasion de voir le temple du Chêne d'Or qui trônait à Maereg. Ses enseignants ne tarissaient pas d'éloges à son sujet...

Puis le Cavalier revint sur Ardamir. Elle doutait qu'aimer sa cité suffise à faire d'elle une bonne protectrice mais au moins, elle savait pourquoi elle se bâtait chaque jour. L'équilibre était une chose difficile à maintenir. Surtout en période de guerre.

Elle accepta la bande que Fenris lui tendit en le remerciant d'un signe de tête. Elle lui demanda décaler les bras comme il l'avait fait le matin et commença son travail. Il se tenait droit beaucoup plus facilement que lorsqu'elle venait de le recoudre, aussi le rebander ne prit que quelques minutes.

-En effet, mon père est à Ardamir... et il doit avoir a supporter une très lourde boule de poil en se moment...

Elle hésita un moment avant de continuer. Le sujet ne la gênait plus, elle avait réussi à faire son deuil, mais elle n'aimait pas voir le malaise dans les yeux de ses interlocuteurs lorsqu'elle parlait de sa mère. Le dos de Fenris coupait toute possibilité de croisé son regard. Il fallait peut-être mieux qu'elle lui apprenne plutôt qu'il ait l'impression de faire un impère en essayant d'en savoir plus.

-Ma mère est morte à Ellyrion, tout comme Unmiriel. Elle faisait parti des Limiers d'Ardamir qui étaient sous mes ordres. Elle a évité à un bataillon de se faire prendre en tenaille par les drows mais n'a pas pu s'enfuir à temps. Ne vous inquiétez pas, j'en ai fait mon deuil. On doit tous avoir perdu quelqu'un dans cette guerre de toute façon. Je préfère célèbrés ceux qui sont encore vivants... et qui jusqu'ici ne s'en sortent pas si mal.

Elle attacha le dernier pan de tissus en terminant sa phrase. Elle recula. Il ne restait plus qu'à aléger l'athmosphère. Cela faisait longtemps qu'Halya n'avait pas eu l'occasion de discuter simplement avec quelqu'un. Il n'y avait pas de but, pas de perte, pas de risque, juste un bon moment.

-Vous n'êtes pas retourné depuis quand à l'Epine dorée, d'ailleurs?


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:07, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 11:38

Halyalindë n'avait pas une aussi bonne mémoire que son compagnon semblait-il. Il lui avait dit lui-même où se trouvait actuellement ses parents lors de leur première soirée au coin du feu mais elle devait faire appel à une mémoire plus ancienne pour se rappeler de la cité d'origine du cavalier. Fenris ne s'en rendit toutefois pas compte et répondit à sa question avec plaisir.

-Différent ? C'est peu de le dire. Vous devriez voir le spectacle de l'automne. Le paysage prend de belles couleurs dorées qui se reflètent dans le lac. Mais les Laurenorn sont les plus beaux arbres entre tous. Il y a tant de sites d'exception... Les temples, le palais et le Thara-pata par exemple. Notre demeure se trouve sur l'île principale et est une des plus anciennes. Elle fait partie des habitations qui existaient déjà du temps où la cité n'était qu'une terre d'accueil temporaire.

Fenris était aussi attaché à sa cité qu'Halyalindë l'était à la sienne. Il avait lu un certain nombre d'ouvrages sur les différentes cités d'Anaëh. Chacune avait leur charme, leur architecture, leur histoire. Les villes des deux elfes étaient somptueuses et méritaient le détour. Et quoi de mieux pour apprendre à connaître les lieux que de les visiter avec quelqu'un qui en était originaire ?

-J'aimerais vous y conduire un jour.

Le cavalier adressa un sourire à son amie, espérant qu'elle accepterait l'invitation. Il aimait l'idée de parcourir à nouveau sa terre natale en sa compagnie. Il aurait pu sans mal s'imaginer retourner sur ses sites typiques avec la Protectrice à ses côtés, marchant d'un pas lents tandis qu'il lui parlait de l'histoire et de l'architecture des lieux.
Halyalindë répondit ensuite à sa question sur sa famille, commençant par lui parler de son père. Il n'avait pas souvenir d'avoir entendu parlé d'un noble Yasairava récemment. En fait, avant la Protectrice, il ne lui semblait pas avoir beaucoup entendu parlé de cette famille hormis dans quelques livres d'histoire. Mais il pouvait y avoir de nombreuses raisons à cela et il préféra ne pas émettre d'hypothèses.

-Vous avez confié Randil à votre père ? J'imagine que vous ne devez pas avoir l'habitude de vous déplacer sans lui.

Fenris suivit les indications de la dame et lui laissa l'aisance nécessaire pour refaire son bandage. Le fait de lui tourner le dos lui permettait de cacher certaines grimaces, notamment lors des passages sur le carreau encore enfoncé dans son omoplate.

Il ne pouvait comprendre le lien qui unissait Halyalindë à son loup. En revanche, il savait ce qui liait un cavalier à sa monture, la relation indescriptible qui faisait qu'il savait pouvoir compter sur elle quoi qu'il arrive. Il pouvait donc sans mal imaginer à quel point Randil lui manquait.
Le cadet des Nöldorion l'écouta ensuite parler de la prise d'Ellyrion et de la perte de sa mère. En revanche, il y avait un nom qu'il ne connaissait pas et que la Protectrice n'avait encore jamais évoqué mais elle le citait à présent comme si la réponse était évidente.

-Qui est Unmiriel ?

Fenris pouvait déjà émettre de nombreuses hypothèses sans savoir laquelle était la bonne. Un compagnon d'arme, un ami, un amant, un mari, un frère... Il pouvait bien faire toutes les suppositions du monde, il ne trouverait sans doute pas la réponse par lui même.
Il avait parfaitement conscience que sa famille avait dû être bénie dans cette bataille pour défendre le fort car nombre de familles y avait perdu un proche. Mais pas la sienne.

-J'ai eu la chance de ne perdre aucun de mes frères. Delyndil et moi avons participé à la charge finale pour couvrir la retraite de l'armée. Mon méharas est tombé devant les murailles d'Ellyrion. J'ai eu l'impression de perdre un ami cher... Bon nombre de ceux avec lesquels j'ai fait mes classes n'ont jamais quitté la forteresse non plus.

Voilà. A son tour, il avait évoqué les pertes qu'il avait subies ce jour-là. Elles étaient bien moindre que celles de son amie mais c'était les premières qu'il avait eu à endurer. Il avait conscience d'être un survivant mais ne voulait pas s'apitoyer sur son sort. Il comptait bien jouir de sa vie préservée pour poursuivre sa mission et si possible un jour se combler de bonheur. Car si Delyndil voulait demeurer célibataire, son cadet n'avait pas les mêmes ambitions.
Mais il était grand temps d'alléger un peu l'ambiance ! Prenant un ton plus enjoué, il entreprit d'évoqué son plus joyeux souvenir de guerre.

-C'est d'ailleurs ce jour-là que j'ai fait preuve de la plus belle impertinence de ma vie. J'étais sur les remparts aux côtés de Delyndil, à regarder les troupes ennemies arriver sur nous. Après avoir distribué ses instructions, il s'est tourné vers moi et m'a donné l'ordre de rejoindre les jeunes recrues à l'arrière, alors que jusque là j'avais toujours combattu à ses côtés. Je lui ai répondu quelque chose comme : "Avec tout mon respect Capitaine... dans tes rêves". Je crois que ce fut la seule fois où j'ai désobéi à un ordre direct.

Fenris en riait, évoquant la tête de son frère qui était partagé entre la consternation et l'admiration. Il fallait avouer que ce jour-là il l'avait bien mouché et que seul son statut l'avait préservé de la sanction. Cela restait malgré tout un souvenir marquant dont il se rappelait avec plaisir. Sirillë et Tarion, les lieutenants de son frères, l'avaient déjà évoqué à plusieurs reprises et gardaient un souvenir amusé de cette scène où Delyndil n'avait plus rien eu à y répondre. Certains de leurs sous-officiers auraient payés cher pour voir cela.

Halyalindë s'enquit de la durée de son absence auprès de sa famille. Elle avait visiblement compris que cela faisait longtemps... Trop sans doute pour un elfe aussi jeune. Son bandage terminé, il se retourna pour voir le visage de son amie et lui répondre toutefois sans détour. Après tout, si sa demeure et ses parents lui manquaient, il avait choisi cette vie.

-98 ans. Ce qui correspond à mon entrée dans l'académie militaire d'Alëandir. C'est mon frère qui m'y a accompagné et c'est lui qui est venu me chercher il y a vingt ans. Nous ne nous sommes pas quittés depuis. Il rentrait bien plus souvent autrefois. Sans doute parce qu'il voulait voir son petit frère grandir un peu.

Fenris donna à cette dernière phrase un ton un peu plus léger afin de ne pas ternir l'ambiance. Sa nostalgie était sans doute visible mais il était bien placé pour savoir qu'il y avait bien plus grave dans la vie. Il adressa donc un sourire sincère à la Protectrice.
Assis en tailleur, le jeune cavalier se rendit compte qu'ainsi installé ses lacets étaient suffisamment à portée pour qu'il puisse les resserrer lui-même. Il entreprit donc de refermer correctement ses bottes. Il ne lui manquerait ensuite plus qu'une chemise pour se sentir à peu de choses près à son aide.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 14:36

Visiblement, la Dame d'Ardamir n'était pas la seule à porté sa terre natale dans son cœur. La voix de Fenris était enjouée. Comme elle le pensait, chacun était attaché à sa cité. Surtout lorsqu'il s'agissait d'une région qui abondait d'histoire comme l'Epine dorée. Elle n'allait certainement pas refuser sa proposition de voir Malereg avec quelqu'un qui en était originaire, surtout quelqu'un d'instruit sur la question.

La petite Halya n'aimait pas beaucoup la lecture. Elle adorait apprendre et pouvait être d'une patience infinie pour comprendre quelque chose, mais voulait les entendre de la bouche de gens qui avaient le savoir qu'elle recherchait. Même maintenant, elle préférait écouter quelqu'un lui raconter sa vision du monde, lui transmettre quelque chose, plutôt que de lire des récits qui se voulaient objectifs. Seuls quelques auteurs trouvaient vraiment grâce à ses yeux et ce n'étaient pas des géographes.

-On dirait bien que nous avons notre deuxième accord de la journée. Répondit-elle au sourire de Fenris.

Arava faisait référence à demi-mot à leur promesse de s'enseigner mutuellement quelques astuces au sujet de leurs animaux favoris. Voilà qu'ils projetaient déjà des voyages comme si la guerre n'existait plus. Et c'était sans doute pour ça que c'était aussi agréable. Lorsque la guerre durait, on apprenait à vivre avec autant qu'à l'ignorer.

La bande qu'elle enroulait autour du dos du cavalier était tout à fait sèche et propre. Elle devait être plus agréable à portée que pendant la journée. Fenris revint un instant sur l'absence de Randil. C'est vrai que c'était la première fois qu'il la voyait sans loup à ses côtés. Tout comme elle le voyait sans monture pour la première fois depuis la bataille de la veille...

-En effet. Cela ne m'est arrivé que deux fois en deux siècles. La première fois, c'était pour mon entrée dans le corps d'infanterie de l'Armée royale. Ils n'avaient que quelques décennies. Ils ont entièrement dévasté le jardin de mes parents et une bonne partie de ma chambre. Mon père m'en a encore reparler avant mon départ!

Élever des louveteaux n'avait pas toujours été une ballade sans accro. Son épaule droite pouvait sans problème le prouver ! Restreindre leurs instincts de prédateur en présence de bipèdes tout en préservant leur nature... Tout était une question d'équilibre. Mais le résultat valait chaque problème qu'elle avait rencontré et chaque cicatrice qu'elle avait récoltée.

Un nouveau sourire incertain vint troublé le visage d'Halya lorsqu'elle se rendit compte du parallèle qu'elle venait de faire entre sa mère et Unmiriel. D'après la formulation de sa question, Fenris devait croire qu'il s'agissait d'un elfe...

-C'était le frère de Randil... Vous devez trouver cela étrange que j'en parle souvent comme des personnes de ma propre famille...

Déplorer la mort d'un animal presque autant que celle de sa propre mère devait paraitre étrange et irrespectueux. Peut-être que cela pouvait même sembler à la limite de l'hérésie ou de la folie pour certains. Mais ils étaient tous les créations de Kÿria, non? Et Halya avait passé plus de temps en compagnie de Randil et Unmiriel qu'elle en avait passé auprès de ses propres parents... ou de qui que se soit d'autre. Elle avait combattu et vécu à leurs côtés. Ils avaient pris soin d'elle comme elle avait pris soin d'eux depuis leur naissance.

Au contraire de la Protectrice, Fenris n'avait perdu aucun membre de sa famille dans la débâcle du Fort. Un miracle si la plupart de ceux avec qui il avait fait ses classes étaient morts. Mais il semblait comprendre ce que la perte d'un animal fidèle pouvait signifier. Halya avait du mal à comprendre comment les cavaliers pouvaient s'attacher si vite à une monture qui vivait si peu de temps, mais n'en dit rien. Chacun avait ses propres sensibilités.

Mais il n'y avait pas que de mauvais souvenirs avec ses compagnons d'armes. Halya ne put retenir un éclat de rire en imaginant la tête du Capitaine Noldörion qui était réputé pour son flegme. Elle ne préférait pas penser à sa propre réaction dans une situation pareille! Remarque, imaginer Fenris s'opposant aussi franchement et simplement à un ordre directe était aussi assez cocasses. Mais elle comprenait un peu mieux pourquoi il avait un statut si particulier au sein des cavaliers. Ce n'était pas seulement son lien avec le capitaine qui le différenciait.

-J'ai du mal à imaginé la réaction de votre frère! Le Lieutenant Aranos nous aurait tués sur place, je crois! Et pour ma part, à chaque fois que j'entends quelqu'un commencer une phrase par: "Avec tout le respect que je vous dois", j'ai l'impression d'entendre "taisez-vous."... Je déteste ça!

Le cavalier se retourna enfin et son visage réapparut dans le champ de vision de la protectrice pour répondre à sa dernière question. Cela faisait près d'un siècle qu'il n'avait pas revu les siens. Cela devait être difficile pour une famille nombreuse de se retrouver. Sur leurs trois enfants, deux avaient déjà de grandes responsabilités. Mais d'après ce que le jeune homme venait de dire, Delyndil avait toujours essayé de rester proche de lui.

Halya essaya également de cacher sa surprise lorsqu'il lui apprit qu'il n'était pas retourné à Malereg depuis son entrée à l'académie militaire. Au travers de ses réponses, et connaissant quelques faits d'armes de son frère aîné, elle se doutait qu'il devait être relativement jeune... Mais elle n'aurait pas pu se douter qu'il n'était entré dans l'armée que deux décennies auparavant...
Cela voulait dire qu'il avait à peine plus de deux siècles. Il n'avait presque pas vécu la situation militaire avant l'invasion drow. Ellyrion avait du être d'autant plus marquant pour lui, même s'il n'avait pas perdu de membre de sa famille...

Tout en évaluant son âge, elle le regarda renouer ses bottes. Il avait trouvé une technique plus efficace que ses premiers essais. Il s'habituait bien à son état et trouvait des moyens détournés de se débrouiller. Il avait décidément l'esprit vif. Halya avisa ses affaires toujours en train de sécher un peu plus loin

-Si vous avez besoin d'aide pour votre tunique, n'hésitez pas à demander. Je ne voudrais pas que vous attrapiez la... froid.

L'expression désuète que l'elfe allait utilisée n'était pas vraiment de bon aloi... Elle était incapable de se souvenir si c'était en Ardamir ou chez les hommes qu'elle l'avait entendue la première fois mais c'était le genre d'expression qui finit par faire partit de son langage. avec un peu de chance, son interlocuteur ne relèverait pas.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:07, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 17:47

Fenris laissa échapper un rire tandis que la dame d'Ardamir acceptait sa nouvelle proposition. Ou plutôt, un accord tel qu'elle appelait cela.

-On dirait deux marchands ! Mais que marchandons-nous au juste ?

La question était rhétorique, prononcée pour leur seul amusement. En réalité, ils étaient deux nouveaux amis qui se promettaient mutuellement de passer plus de temps ensemble à l'avenir. Tout du moins, c'était ainsi que le jeune Nöldorion voyait les choses. Il devait bien avouer qu'une telle perspective l'enchantait mais il n'aurait réellement su dire pourquoi.
Reprenant un peu de sérieux, il poursuivit.

-Je suis ravi à l'idée d'en apprendre plus sur Ardamir et les loups. Car sachez que tous les sujets me passionnent.

Fenris eut un sourire attendri lorsqu'Halylindë évoqua l'enfance de ses deux compagnons à quatre pattes. Deux frères élevés ensemble par une elfe des cités. Cela éveilla la curiosité du cavalier qui demanda à en savoir plus sur la façon dont elle en était venue à prendre deux louveteaux comme animaux de compagnie et à la façon dont elle s'en était occupée. Cela l'aiderait sans doute à comprendre ce qui la liait aujourd'hui à Randil.

-Vous devez trouver cela étrange que j'en parle souvent comme des personnes de ma propre famille...

Fenris secoua la tête de droite à gauche.

-Nullement. Après tout, vous parlez à un elfe qui a pleuré sa monture tombée au combat. Le lien qui unit les cavaliers à leurs chevaux est certes différent mais que serions-nous sans eux ? Je ne peux que m'efforcer de comprendre.

A travers son regard, le jeune Nöldorion tenta de lui témoigner toute sa sympathie. Cette relation ne devait pas être évidente à entretenir tous les jours. Il lui avait sans doute fallu beaucoup de travail et il imaginait sans mal les sentiments qui étaient nés avec tous ces efforts.

L'anecdote sur la brève insubordination du soldat amusa beaucoup Halyalindë. Il était probablement difficile de concevoir qu'un elfe aussi droit que lui puisse aller à l'encontre d'un ordre, qui plus est édicté par son propre frère. Mais c'était bien l'amour pour son aîné qui l'avait fait agir ainsi car il lui était inconcevable de le laisser sans sa protection dans un tel combat. Non pas qu'il se considérait comme un très grand escrimeur mais ils se protégeaient mutuellement depuis des années et Fenris n'avait alors pas l'intention d'y changer quoi que ce soit dans un moment pareil.
Il était amusant qu'un acte dicté par l'amour fraternel dans une situation aussi critique soit à présent source de rire. Mais, s'il évitait dans parler habituellement, le soldat en plaisantait de bon cœur avec la Protectrice.

-Heureusement pour moi, vous n'êtes pas mon frère. Et au fond je pense qu'il a davantage apprécié mon attitude qu'il ne l'a désapprouvée. Il ne pouvait pas en attendre moins de la part d'un membre de sa famille.

Le cavalier ne manqua pas de paraître surpris lorsqu'elle évoqua son service sous les ordres d'Aranos. C'était l'un des rares officiers que Fenris ne connaissait pratiquement pas étant donné qu'il avait disparu à Ellyrion. Il ne manqua pas de mander plus d'informations à Halyalindë sur sa carrière, car il n'en savait finalement que bien peu.

Finalement, la Protectrice lui proposa son aide pour se rhabiller. Avec leur discussion, il avait complètement oublié la tenue dans laquelle il se trouvait et il s'empressa d'accepter. Il aurait besoin d'aide pour enfiler chemise et tunique mais aussi pour les attacher car s'il parvenait à se déboutonner d'une main, l'inverse n'était pas chose facile.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 19:12

Jusqu'ici, Fenris s'était montré plus que compréhensif au sujet de la relation qui unissait la Protectrice et Rendil. Il avait aussi eu l'air amusé par la réaction d'Haly concernant son anecdote, mais la remis un peu dans son contexte original. Il était vrai que son acte d'insubordination, en plus d'avoir sans doute coupé le sifflet de son frère, montrait toute l'affection qu'il avait pour son frère.

-Je ne voulais pas déprécier vos actions. C'est juste que je ne vous imaginais pas vraiment vous opposer à un ordre direct.

La nuit s'était peu à peu refermée sur eux et le feu qui continuait de crépiter, diffusait une chaleur et une lumière minime. Tout en faisant en sorte que Fenris n'attrape pas une pneumonie, les deux compères continuèrent de discuter un moment.

La journée avait été longue et celle du lendemain le serait au moins autant. Certes, ce moment de détente leur faisait le plus grand bien mais il allait falloir songer à des choses un peu plus sérieuses. L'organisation de la nuit par exemple. Ils se penchèrent sur la question des tours de garde jusqu'à déterminer que le plus simple et ce qui leur permettrait le plus de récupérer serait de découper la nuit en deux. Ils argumentèrent cependant encore un peu, Halya insistant pour que Fenris se repose plus qu'elle. Ses blessures avaient beau ne pas empirer pour l'instant, son état restait préoccupant et il risquait de s'affaiblir dans les jours à venir.

Une fois les soucis techniques réglés, Halya sorti une nouvelle ration de pain des sacoches. Ce qu'elle avait emporté leur permettrait de tenir encore un ou deux jours, mais pas beaucoup plus. Ils pourraient se rationner davantage mais cela ne servirait à rien d'autre que commencer à les affaiblir. Les vrais problèmes arriveraient quand il leur faudrait trouver quelque chose de comestible en pleine forêt. Bien sûr, la plupart des militaires avaient quelques bases de survie, surtout lorsqu'ils faisaient partie de petites équipes comme les Aigles. Mais de la à trouver à manger pour deux adultes pendant un temps indéterminé... Il faudrait peut-être chasser sur le chemin. Pourquoi n'avait-elle pas un loup sous la main alors qu'elle en avait tant besoin...

Le repas fut bien vite avalé et les discussions se tarirent peu à peu. Halya finit par s'allonger entre le feu et le fond de la grotte pour dormir un peu. Sa jambe la lançait toujours mais moins que lorsqu'elle ramassait du bois. Éreintée par la journée de marche autant que par la mauvaise nuit qu'elle avait passée la veille, elle trouva très vite le sommeil. Elle n'eut même pas le temps de revenir sur les évènements de la journée, sur le trouble qu'elle avait ressenti ou de réfléchir à une meilleure façon d'agir. L'ombre l'emporta tout à fait.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:07, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 20:26

Fenris avait achevé de lacer ses bottes lorsque Halyalindë approcha pour l'aider à enfiler le reste de ses vêtements. Une fois prêt, ils avalèrent chacun une ration de pain de voyage. Seul, ce n'était pas vraiment très appétissant mais cela avait le mérite de remplir le ventre. C'était le principal. Une fois rassasié, le cavalier laissa la dame à son repos.

-Je prends le premier quart.

Sur ses mots, il se leva et prit la direction de la cascade. Rester inactif près du feu aurait rapidement raison de sa fatigue. Il valait mieux pour lui qu'il reste actif dans un cadre un peu plus frais. A peine arrivé à l'entrée, il sentit la fraîcheur de la nuit lui fouetter le visage. Ce contact était des plus revigorants et réveilla son esprit usé par le manque de sang mais qui devrait pourtant tenir durant les premières heures de la nuit.
Son tour de garde se déroula sans évènements majeurs. Il alla quelque fois rendre visite à Maëghan pour voir si tout allait bien pour elle. Il la caressa et lui parla en elfique, ce que la jument sembla apprécier. La pauvre était blessée mais était contrainte de porter l'elfe des heures durant. C'était le moins qu'il pouvait faire. Il alla chercher du bois à quelques reprises afin d'assurer le maintien du feu. Il entrait alors dans la grotte en faisant le moins de bruit possible, plaçait une bûche dans les flammes puis ressortait aussi discrètement qu'il était venu.
Durant ses brefs allers-retours, Fenris eut un vertige. Il sentit soudainement la tête lui tourner et son équilibre se fit très instable. Fort heureusement, il se trouvait alors près du mur de roche et pu se rattraper avant de tomber. Après cela, il fut contraint de réduire les déplacements au strict minimum. Aussi passa-t-il une bonne partie de son tour de garde assis en tailleur derrière la chute d'eau. A nouveau inactif, il tenta par tous les moyens de garder son esprit éveillé. Il prit son carnet, qu'il avait laissé sur le bord de l'eau le temps de sa baignade. Il utilisa son crayon pour prendre quelques notes, écrire quelques idées...

Mais il n'avait malheureusement pas de quoi tenir des heures ainsi. De plus, son état de santé n'était pas favorable à la veillée. Par moment, le sommeil tenta de le prendre alors qu'il était toujours assis à l'entrée de la grotte. Il sentit alors son torse basculer en avant, ce qui le réveillait aussitôt. La plupart du temps, le mouvement qu'il effectuait pour se redresser subitement était douloureux. Il lâcha donc des gémissements en plusieurs occasions. Heureusement, le bruit de la cascade sembla couvrir ses plaintes et il ne vit pas Halyalindë se lever pour voir ce qu'il se passait. Il s'en serait voulu de perturber son court cycle de sommeil.
Il n'y eut qu'une fois où il ne fut pas réveillé par l'impression que son corps était en train de tomber. La sensation qui le tira du sommeil fut très différente... C'était celle d'une main passant dans son cou, comme une caresse. Il ouvrit alors les yeux et les tourna du côté où il avait senti la présence de celle qui l'avait touché... La présence d'Halyalindë. Mais il n'y avait personne. Fenris se leva pour aller vérifier près du feu et il trouva la Protectrice toujours endormie. Il se convainquit alors qu'il avait rêvé et que cette sensation était une réminiscence de l'un de ses rhabillages. Il fallait admettre qu'une telle proximité avec la dame avait de quoi perturber un peu et il avait du mal à s'y faire, même après plusieurs fois.

Finalement, vint l'heure de la fin du quart du cavalier. La lune avait effectué plus de la moitié de son trajet dans le ciel. Il restait encore quelques heures avant que le jour se lève. Fenris revint dans la grotte, une bûche à la main. Il la plaça dans les flammes avant de s'approcher d'Halyalindë. Il posa délicatement une main sur son épaule et lui parla d'une voix douce afin de la tirer du sommeil, espérant qu'elle s'était suffisamment reposée. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il lui sourit.
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 22:03

De très loin, une voix parvint aux oreilles d'Halya. Roulée en boule contre le mur, protégée de la lumière du feu par le bras qu'elle gardait sur son visage, elle essayait de se tirer des affres collants d'un sommeil très profond. Elle mit quelques instants à réaliser que la voix était celle de Fenris. Et encore quelques-uns de plus pour ouvrir les yeux. Un sourire allongé par les ombres projetées par les flammes, l'accueillit. Fenris avait l'air épuisé, mais il devait avoir réussi à tenir.

On venait de raviver le feu. Il faisait encore nuit noire à l'extérieur. La Protectrice s'étira et laissa sa place au cavalier. Plus qu'une réelle douleur, c'était une sensation d'inconfort qui persistait dans sa jambe. Mais pour l'heure, elle n'avait qu'à s'asseoir près de l'entrée. L'absence de lumière n'aidait pas vraiment à chasser le sommeil, mais elle avait pu récupérer un peu. Rester éveillé pour elle était surement moi dur que pour Fenris.

Comme lui, elle du aller chercher du bois plusieurs fois. Ce n'était pas une tâche aisée sans réveiller le dormeur, mais elle ne vit pas une seule fois le jeune homme ouvrir les yeux. Les heures avançaient et pour se tenir éveillée, elle se poussa à marcher un peu au bord de l'étang. Pour s'accompagner, elle fredonna une vieille ballade elfique contant l'histoire du siège d'Alaendir sous le règne de Lindal: la Ronde des Hordes. Les notes approximatives résonnaient à peine dans l'air frais. Plusieurs fois elle mit le pied dans l'eau, mais cela ne la gênait pas outre mesure.

Enfin le ciel pâlit. Dans cette trouée, la lumière se rependait bien mieux que dans le reste de la forêt, beaucoup plus dense. Ils ne pourraient pas partir avant un moment mais on voyait de nouveau à travers les eaux dans lesquelles tombait la cascade. Halya jeta plusieurs regards hésitant à l'étang avant de passer le plus silencieusement possible dans la grotte pour fouiller une fois de plus ses sacoches de selle.

Elle avait raison. Elle se souvenait bien avoir gardé une tunique de rechange au cas où. Pas la totalité de ses affaires, mais mieux valait être habillée correctement pour rencontrer un chef de Noss. Même si leurs valeurs n'étaient pas les mêmes, cela instaurait une sorte de cordialité. En tout cas, peu important le pourquoi, cette tunique serait appréciée à sa juste valeur. Elle jeta un dernier regard à Fenris pour s'assurer qu'elle ne l'avait pas réveillé et elle était dehors.

Assise sur la berge, dos à la grotte, elle défit ses chaussures, retira son armure, ses protections et délassa sa tunique. Elle ne portait plus que son pantalon. Elle savait que sa tenue était totalement indécente, mais elle avait d'autres projets pour sa tunique... et de toute façon Fenris dormait à poings fermé. L'air frais la fit frissonner. Cela faisait deux jours pleins qu'elle n'avait pas enlevé son armure et certaines parties étaient toujours légèrement déplacées à cause de sa chute et des coups puissants que lui avait porté les drows. La plongée en entier sous la surface était une mauvaise idée, le cuir en souffrirait autant que les parties métalliques. Mais enlever le sang et la terre qui grippaient les articulations était une bonne idée.

Se servant de sa tunique comme d'une éponge, elle essaya d'enlever le plus gros avant de poser les différentes parties sur l'arbre mort qui bordait le bassin. Elle pouvait enfin profiter de l'eau... Froide. Elle avança jusqu'à ce que ses pieds touchent à peine de sol et donna un coup de talon pour disparaitre sur la surface. Le froid glissait le long de son crâne et de son dos. Mais ses muscles délivrés du craquant de son armure et de la pesanteur, se détendaient rapidement. Allongée à la surface, elle reprit un instant la ballade qu'elle chantait un peu plus tôt.



Et les Hordes, Et les Hordes
des nombreux humains;
Et les Hordes, Et les Hodes
revenaient sans fin.

Mais le noble seigneur
Avisé par ses pairs,
Ne pouvait rendre sans heurt
Une juste colère

Et les Hordes, Et les Hordes
des nombreux humains;
Et les Hordes, Et les Hodes
revenaient sans fin.



Elle barbota près d'une demi-heure, en profitant pour se frotter et enlever tout le sang qui maculait sa peau. Ses tibias et ses cuisses étaient écorchés de toute part. Décidément, le combat monté n'était pas son fort. Sa jambe blessée était moins colorée que la veille. Sous la lumière pâle du petit jour, on pouvait clairement voir une grosse zone d'impact en plein milieu du tibia, là où le drow l'avait touchée. Sinon, le bas de la jambe et la cheville étaient toujours un peu enflés. L'eau froide faisait un bien fou.

Mais toutes les bonnes choses avaient une fin et il fallut bien sortir. Elle s'essora comme elle put attendit un peu avant de mettre sa tunique propre. Elle en profita pour jeter un coup d'œil à son armure et redresser ce qui pouvait l'être. Puis elle réajusta chaque protection avant de se préparer au départ. Elle s'en faisait pour Fendis, mais ne pouvait rien faire de plus que la veille, lui laisser Maëghan.

Et le voyage sans destination recommença. Aujourd'hui, ils devraient marcher plus vite.


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 23 Fév 2015 - 14:08, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Fenris Nöldorion
Elfe
Fenris Nöldorion


Nombre de messages : 387
Âge : 36
Date d'inscription : 12/01/2015

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  213 ans (797)
Taille
: Environ 2m
Niveau Magique : Apprenti.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeLun 23 Fév 2015 - 13:34

A plusieurs lieues de là, un groupe d’elfes bien plus important mais également en mauvaise posture se préparait au départ. La veille au soir, deux hommes étaient partis, prenant la direction du front. Leur mission : informer au plus vite le Capitaine de la situation. L’attaque du camp, l’état de leurs effectifs, les drows à leurs trousses… sans oublier la disparition de la Protectrice ainsi que de Fenris.
Le Sergent avait donné lui-même les informations à transmettre au chef militaire de la cavalerie et son cœur était partagé entre deux sentiments totalement opposé. D’un côté, il lui tardait que les renforts arrivent. Ceux de ses hommes qui n’étaient pas blessés étaient épuisés par leur fuite éperdue depuis la veille au soir. Après l’attaque, ils avaient chevauchés jour et nuit pour prendre le plus de distance possible entre eux les leurs poursuivants. Ils ne s’étaient arrêté que parce qu’ils y étaient contraints par la fatigue qui gagnait les corps et les âmes des cavaliers.
Avant même le levé du jour, les hommes encore valident commencèrent à défaire le campement. Faisant le tour de ses effectifs, le Sergent essaya de remonter un tant soit peu le moral des troupes. Le Capitaine recevrait le message dans la soirée et les renforts devraient les rejoindre sur la route le lendemain. En attendant, ils pouvaient maintenir leur avance sur les drows grâce à leurs montures.

Passant près d’un guerrier, le sous-officier s’arrêta.

-J’ai été surpris de ne pas te voir te porter volontaire hier soir. Tu sembles pourtant proche de Fenris.

Terond délaissa son office et releva la tête vers son supérieur.

-Justement. En apprenant sa disparition, le Capitaine montera sans doute un groupe pour le retrouver et je veux en être.

Le Sergent hocha la tête. Les messagers qu’il avait envoyé devaient chevaucher durant 24 heures sans interruption afin d’atteindre le campement de l’armée du Sud et Delyndil n’attendrait pas que le jour se lève pour envoyer de l’aide. Même si le cavalier résistait à la fatigue de deux jours complets de voyage après quelques heures de bataille, ses supérieurs lui refuseraient sûrement la mission pour sa propre sécurité. En demeurant avec les rescapés, il s’assurait de pouvoir accompagner le groupe qui partirait à la recherche du frère cadet du Capitaine et de la Protectrice.
Le gradé posa une main compréhensive sur l’épaule du cavalier avant de s’éloigner, le laissant reprendre son travail.

__________________

Contrairement au reste de leur groupe, ce ne fut qu’une fois le jour levé qu’Halyalindë et Fenris quittèrent leur cache dans la roche. La Protectrice avait été contrainte de tirer le blessé du sommeil car, une fois endormi, il lui était impossible de se réveiller seul. Une bûche aurait pu tomber devant son nez, il n’aurait pas ouvert l’œil tant la fatigue était forte. Heureusement, les quelques heures de sommeil lui avaient été propices. La chaleur du feu combla les quelques degrés qu’il avait perdu et sécha la sueur froide qui continuait à perler sur son front.
La douleur semblait se faire moins saisissante que durant la nuit précédente, sans doute grâce au retrait du carreau instable. Son corps avait instinctivement verrouillé ses épaules pour les empêcher de bouger. S’en découla une respiration serrée rapide mais les traits détendus de son visage ne pouvaient laisser de doute quant à la qualité de son sommeil.

La forêt était relativement calme mais les prévenait du rapprochement des drows sur eux. Ils avaient l’avantage d’être en pleine santé, de jouir de vivres abondants et d’être suffisamment nombreux pour faire des tours de garde permettant le repos de tous. Ils marchaient donc plus vite et plus longtemps qu’eux qui n’avaient qu’une jument blessée pour deux. S’ils continuaient à ce rythme, ils arriveraient sur eux d’ici un ou deux jours… Si les deux citadins voulaient survivre, ils auraient besoin d’aide… Pour l’heure, ils avaient encore de l’eau mais ils avaient besoin de nourriture et de repos. L’état de Fenris était déjà préoccupant mais il ne s’arrangerait pas avec les jours passants.

Comme la veille, Halyalindë marchait à côté de Maëghan qui portait toujours le cavalier sur son dos. Un peu plus habitué à la douleur lancinante de son dos et jouissant de quelques heures d’un sommeil assez réparateur, il se sentait un peu mieux que la veille. Un mieux relativement temporaire s’il ne pouvait emmagasiner plusieurs nuits complètes de repos et bénéficier de repas lui donnant l’énergie nécessaire pour combler la perte abondante de sang.
Halyalindë avait bien émis l’hypothèse de chasser mais Fenris s’opposa à l’idée. Cela leur prendrait un temps considérable, leur faisant ainsi perdre le peu d’avance dont il jouissait encore. De plus, comment mangeraient-ils la viande obtenue s’ils ne pouvaient refaire de feu ? Crue ? Les elfes des bois n’avaient guère l’habitude de la chair de Kÿria alors tenter l’expérience dans ces conditions risquaient fort de les rendre malades, ce dont ils n’avaient pas besoin. Il avait donc tenté de la dissuader.
Laissant la Protectrice les diriger, Fenris portait son regard sur les alentours à la recherche de plantes à fruits. La chose était rare, évidemment, car le printemps n’est pas la saison la plus propice à la cueillette. Toutefois, il pourrait peut-être dénicher quelques baies précoces ou des fruits à coque restant de l’automne précédent. Pour l’instant, ses recherches n’avaient pas donné grande chose malgré de légers détours pour se rendre au pied d’arbres d’un noisetier ou d’un noyer.

Au détour d’un fourré, le jeune soldat arrêta sa compagne et lui désigna quelque chose d’un signe de tête. Il s’agissait d’une plante portant des petits fruits noirs en grappe. Fenris ne se souvenait plus de son nom mais il était persuadé de l’avoir déjà vue et de connaître les effets de ces baies.

-Cette plante… Ce ne serait pas du poison ?

Il tourna ensuite son regard vers Halyalindë et haussa un sourcil.

-Croyez-vous que les drows la connaissent ?

Habituellement, ce n’était pas ses méthodes mais à situation désespérée… Que ce soit en voyant des fruits manquants à cette plante ou en trouvant ses baies malencontreusement oubliées sur les lieux de leur prochain campement, les sombres pourraient être tenté d’en prendre dans leur ignorance. Les chances que cela fonctionne étaient minces mais cela ne coûtait rien de le tenter.
Sortant un mouchoir, Fenris le tendit à Halyalindë.

-Tenez. Ne les touchez pas directement.


Dernière édition par Fenris Nöldorion le Lun 23 Fév 2015 - 21:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Halyalindë
Ancien
Ancien
Halyalindë


Nombre de messages : 1722
Âge : 97
Date d'inscription : 17/12/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 480ans (né en 531)
Taille
: 1m96
Niveau Magique : Non-Initié.
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitimeLun 23 Fév 2015 - 19:39

Avec la densité de la forêt, il était parfois difficile de s'orienter, mais si Halya ne se trompait pas, ils étaient repartis dans la direction de leur but: le Camp de l'armée du Sud. Fenris avait raison, la chasse les aurait trop ralentis et pour l'instant et risquait de les rendre malades. Ils ne mouraient pas suffisamment de faim pour en être réduit à cette extrémité.

Sans faire de gros détours, ils ne trouvèrent pas grand chose à se mettre sous la dent, mais Fenris arrêta sa monture en désignant un bosquet de baies noires et joufflues qui ressemblaient à d'énormes myrtilles sauvages... Du poison.

Comme le cavalier lui demandait, elle enferma une bonne poignée de baie dans le mouchoir en faisant attention de ne pas les toucher directement. C'était fourbe, mais ça restait une excellente idée.

-Cela m'étonnerait qu'ils connaissent les plantes d'Anaëh!

L'utilisation du poison n'était pas vraiment dans les habitudes de la Protectrice. En plus d'être quelque chose qu'elle concéderait comme profondément lâche, il était toujours risqué de manier des substances toxiques. Dans tous les cas, le buisson était facile d'accès et... Certaines baies semblaient déjà manquer.

Une foi repartit, il ne leur fallut pas longtemps pour comprendre ce qu'il était advenu des baies manquantes...

Halya, légèrement en avant, ne tarda pas à voir apparaitre de longues mèches de cheveux blonds reposant sur une énorme racine. La tête d'un de leurs soldats.

-Là!

S'ils n'arrivaient pas trop tard, ils avaient peut-être encore une chance de le sauver et d'en apprendre plus sur le reste de leur équipe!

Avant même d'arrivée jusqu'à l'elfe inconscient, Halya pila net et dégaina son arme dans la foulée, scrutant les alentours. Mais rien. Rien ne semblait bouger. Rien ne semblait rôder.

-Tenez-vous prêt, il y a un prédateur dans le coin.


Ce n'était pas les baies qui avaient qui avaient causé l'affaiblissement de l'elfe. En tout cas, ce n'était certainement pas la seule cause...

Attention description très crue:

A côté du cadavre, on pouvait voir quelques empreintes de patte brouillonnes. Un félin. Un énorme félin. Cela n'annonçait rien de bon. Ce genre de prédateur pouvait avoir des terrains de chasses très étendus et les feux elfes se trouvaient en plein milieu... avec un blessé.

-Il faut que nous partions.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]   D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya] - Page 2 I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
D'une grande blessure peut naître autre chose que la mort. [PV Halya]
Revenir en haut 
Page 2 sur 4Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
 Sujets similaires
-
» La chasse qui fit naître la rébellion. [Halya] [Terminé]
» Je t'avais dit que tu recevrais quelque chose... il est temps (Halya)
» [quartier du Nid]Vous savez faire autre chose que voler? (Lyrah)
» Un malheur peut en cacher un autre [pv]
» Un Haize peut en cacher un autre .. (PV)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ANAËH :: Terres d'Ardamir-
Sauter vers: