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| [Intronisation] Une septième branche sur une étoile | |
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+4Kalendrilh Fandoreth Anorn Ëninríl Il'Dolwen Telenwë Neraën 8 participants | Auteur | Message |
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Telenwë Neraën
Elfe
Nombre de messages : 571 Âge : 32 Date d'inscription : 04/07/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Mar 11 Aoû 2015 - 22:47 | |
| - RPs liés à l'Intronisation:
Neuvième ennéade de Barkios, VIII° année du XI° Cycle, Palais d'Eteniril. Il regardait, pensif, la salle dans laquelle il se trouvait. Tout était pur aux yeux de l'elfe, aussi bien dans les décors simples aux couleurs de l'Anaëh (vert et blanc) ajoutés pour l'occasion que dans l'état de la pièce elle-même. Pas une seule poussière, rien ne se trouvait pas à sa place. Ce qui captait le plus son regard était le trône resté vide plusieurs mois, trône sur lequel il s’assiérait bientôt si tout se passait bien. De vie d'elfe, jamais il n'avait vu palais aussi beau, où l'architecture datant de l'époque où son peuple réalisait de pures merveilles était aussi fine et agréable à admirer. Et encore la salle du trône n'était pas la plus belle, loin de là. Celle qui avait fait chavirer son cœur était une pièce méconnue du plus grand nombre à cause de ce qu'elle contenait et pour la préserver. Une pièce dans laquelle il se trouverait d'ici quelques temps, lorsque les invités les plus importants s'y seront placés. Des Seigneurs-Protecteurs et les Protecteurs des territoires du protectorat, sinon les membres du Haut-Conseil ainsi que des gardes d'élite. Peu de monde pour le moment le plus important de l'intronisation, mais c'était là la tradition. Lui qui déplorait les traditions inutiles, voilà qu'il fallait bien en ce jour particulier qu'il n'en fasse pas trop qu'à sa tête : l'étiquette était de mise et beaucoup l'attendaient au tournant.
Neraën laissa un soupir traverser ses lèvres. Tant de beauté qui, dans le fond, ne voulait rien dire. Il se souvenait parfaitement du court rêve qu'il avait fait la nuit-même, rêve selon lui dicté par la Symphonie des Arbres. L'état, le délabrement dans lequel il avait retrouvé cette même salle lors de ce songe le troublait encore parce qu'il avait l'impression de ne pas pleinement comprendre le message d'Anaëh. Pourquoi une salle délaissée, ruinée et où l'on pouvait apercevoir des traces de combats, perdue au beau milieu des étoiles ? Quelle signification autre que l'inquiétude de la Symphonie quant à la succession trop rapide de Seigneurs-Protecteurs pouvait-il y avoir ? L'elfe n'était pas sûr... et c'était en partie ce qui l'inquiétait.
"Tu peux t'avancer, Falaedhel... ce n'est pas parce que je suis seul à contempler une pièce que je connais bien que tu ne dois pas me tirer de mes pensées.
Il n'avait pas même jeté un regard en arrière pour savoir s'il avait vu juste ou non, ce qui n'étonna pas le commandant de l'armée d'Eteniril qui connaissait depuis bien longtemps le haut-conseiller. Falaedhel s'avança jusqu'à être aux côtés de son confrère ; ce fut seulement à ce moment que Neraën tourna quelque peu sa tête pour regarder dans les yeux son ami.
- Il ne manque plus que toi pour la cérémonie. Tous les autres sont entrés. - Très bien. Mais je te sens tendu... craindrais-tu quelque chose ? - Hormis que des noss décident de montrer aujourd'hui que les Elfes des Cités ne comprennent pas le message de Kÿria ou que ce qui a tué plusieurs elfes près d'Ardamir ne monte jusqu'ici ? Pas grand chose... je ne pense pas que nous intéressions les Sombres. - Ne crains pas des Noss. Je pense qu'ils seront les derniers à se montrer hostiles aujourd'hui. S'ils doivent se manifester, ce sera pour voir qui je suis, non pas pour tuer une quelconque personne. Quant à ce qu'il s'est passé au sud, il nous faudra voir de quoi il en ressort exactement. - Ce sera une bonne journée pour. Viens, sinon certains vont s'amuser à dire que je ne fais pas mon travail !
Neraën eut un sourire, appréciant l'humour du commandant. Sans plus parler il fit un signe de tête à son comparse et se retourna vers la grande porte de la salle. Sa longue tunique de vert, d'or et de blanc traînant jusqu'au sol glissa un temps sur la pierre, se retournant sur elle-même, avant d'enfin suivre les pas de son porteur. Le haut-conseiller n'aimait pas particulièrement les vêtements d'apparat mais, encore une fois, il avait dû faire l'effort de se plier à la règle - et il devait reconnaître que ces vêtements avaient une certaine classe. Il s'avança, si dirigeant sans empressement particulier vers la petite pièce qui se trouvait de l'autre côté du couloir. Avant d'arriver près de la porte close il ralentit, les mains jointes au niveau de son ventre, et adressa une dernière remarque au chef de l'armée.
- Falaedhel, ne t'inquiète pas à mon sujet. Je sais que tu as approuvé et appuyé mon ascension en tant que Seigneur-Protecteur au même titre que tu l'as fait pour Ringwë... mais je ne suis pas elle et elle n'était pas moi. Ne crains pas que je parte aussi vite qu'elle, même si je viens à emprunter des chemins semblables. Tous deux nous n'y sommes pour rien et il faut savoir se dire que le passé est le passé, que seules les étoiles et notre Mère savent exactement ce qui a été et ce qui aurait pu être."
Contrairement à son frère d'arme, Neraën semblait confiant. Comme toujours il se tenait avec droiture et son visage était fermé à toute démonstration d'émotion, mais ses traits étaient loin d'être tendus. Falaedhel ne répondit rien et se contenta de marcher auprès de son futur Seigneur-Protecteur. Lors de leur marche quatre gardes vinrent s'ajouter au cortège et, lorsqu'ils arrivèrent devant la porte close gravée de mille feuilles, Neraën s'arrêta, les quatre gardes se placèrent en demi-cercle derrière lui et le commandant s'avança encore de quelques pas avant de s'arrêter et d'ordonner, de sa puissante voix grave.
"Que les portes s'ouvrent !
Ainsi débutait la cérémonie. Neraën prit une grande inspiration et expira doucement pendant que les portes s'ouvraient sur une salle chaleureuse. Il fallait qu'il se concentre, qu'il bloque son esprit aux autres personnes présentes, qu'il contrôle sa relation à la magie pour éviter qu'un quelconque incident n'arrive. Seulement à ce moment-là ses traits se crispèrent quelque peu et il ferma les yeux pour reprendre l'entier contrôle de ses craintes. Son visage se détendit et il rouvrit les yeux pour voir des gardes au garde-à-vous en deux rangées se faisant face, occupant tout l'espace libre par lequel l'elfe devrait passer pour devenir Seigneur-Protecteur. Le commandant se déplaça sur le côté, le haut-conseiller s'avança de deux pas et les gardes dégainèrent leurs épées, croisant leurs armes de sorte à créer une étoile à six branches. Neraën s'arrêta.
- Moi Neraën Yeldoreï, membre du Conseil d'Eteniril, demande à entrer dans la salle de l'Aube afin d'apporter une septième branche à l’Étoile d'Anaëh.
La voix du haut-conseiller le plus âgé s'éleva dans la salle, alors que la personne venait se placer à côté d'un très vieil elfe qui n'était autre que celui qui guidait le temple de Kÿria situé en Eteniril.
- Un protectorat sans protecteur est un peuple sans guide, un feu sans bois. Longue fut l'année où Eteniril fut sans guide et lourde est la charge de Seigneur-Protecteur. Êtes-vous prêt à la prendre, Neraën Yeldoreï ? - Je le suis. - Alors puissiez-vous apporter la lame d'Eteniril à l'étoile formée par toutes les terres d'Anaëh, et ainsi signifier qu'en ce jour ce protectorat est de nouveau prêt à suivre de toute son âme le Trône Blanc.
Falaedhel dégaina son épée d'apparat, qu'il tendit selon l'usage à celui qui se prétendait au trône. Neraën se tourna vers lui et fit glisser doucement l'épée sur les mains de son ami en l'amenant vers lui, la porta lame vers le haut jusqu'à son visage et s'avança pour que l'épée repose comme étant la septième branche. Cette arme avait vu de nombreux Seigneurs-Protecteurs la porter puisqu'elle faisait partie des instruments allant avec la prise de pouvoir. Par tradition, tout le temps qu'Eteniril se trouvait sans guide il était au commandant de son armée de veiller sur elle et de la transmettre au prochain qui prendrait ce rôle. Les six gardes relevèrent leur lame au niveau de leur visage, Neraën les imita puis rendit l'arme au commandant. Enfin, il s'avança dans l'allée, entrant réellement dans la salle de l'Aube.
A l'intérieur, peu de tapisseries. Le bois lui-même donnait l'impression d'être tinté de différents rouges, donnant à cette pièce un côté intime et chaleureux. Des quelques piliers présents, dont la plupart n'étaient là que pour la décoration, jaillissaient de fines branches ondulées parsemées de feuilles. Ces branches venaient se rejoindre au centre de la voûte pour repartir, les feuilles disposées telles des étoiles dans le ciel nocturne ou, selon en plan d'ensemble, de façon à représenter un soleil aux multiples rayons. Une sculpture si fine et réussissant pourtant à soutenir murs et voûte... une œuvre architecturale datant des temps anciens que personne ne saurait refaire. Sur le sol un long tapis et sur celui-ci de nombreuses chaises dont on ne pouvait nier le confort. Au bout de la pièce se trouvait un autel où reposait une orbe de laquelle émanait de la magie, certainement aussi vieille que le palais lui-même, reposant sur un socle d'or représentant de multiples feuilles. L'Aube et, derrière, étaient gravés les noms des différents Seigneurs-Protecteurs s'étant succédé au fil du temps et ce, supposait-on, depuis la création du protectorat.
Alors qu'il s'avançait, le même haut-conseiller qui lui avait demandé s'il était prêt à guider un protectorat entama brièvement un récit de la vie de Neraën, comme pour le mettre à nu, ou plutôt pour que tous ceux présents sachent qui était celui qui se présentait. Fils de Nedelran Yeldoreï et d'Amariel Tilduviel, soldat puis lieutenant dans l'Armée d'Eteniril, soldat puis lieutenant des Aigles de l'Armée d'Ellyrion, mage de l'esprit et enfin membre du Haut-Conseil d'Eteniril. Voici quel avait été son parcours en huit cents ans et il ne servait à rien d'en rajouter. L'elfe n'avait aucunement envie que l'on précise trop de choses sur lui, notamment pourquoi il n'avait pas été mage dès le début... Neraën ne jeta pas un seul coup d’œil aux invités, de peur de commettre un impair magique, mais il ressentit la présence d'au moins une personne avec laquelle s'était établi un lien : son ancien mentor Celebrand. Arrivé face au vieux religieux, il s'agenouilla sur le sol, tête baissée.
- Neraën, le Haut-Conseil vous a jugé apte à diriger Eteniril, aussi a-t-il demandé qu'en ce jour vous deveniez Seigneur-Protecteur. Mais c'est à notre Mère à tous, Kÿria, d'accorder cette charge. Nous laissons donc le Prêtre de Kÿria ici présent juger de ce choix avant que l'Aube ne se lève. - Une nuit les astres se sont levés, le ciel s'est rapproché et le temps s'est arrêté. Le chant de la Mère s'est levé et j'ai pu voir un elfe être à son écoute. Kÿria sait bien des choses et elle réagit par la vie qui est au sein de la Prime Forêt. Rêve ou réalité, ce que je ressens envers vous, ce que je peux voir de vous, Neraën, ne demande pas à ce que je m'oppose à votre nomination. Aussi puisse notre Mère vous bénir et vous aider dans votre fonction. N'oubliez jamais que tout Elfe a ses forces et ses faiblesses et que le jour où il tombe, se tourner vers Elle lui redonne la force de se relever. Levez-vous, et que l'Aube confirme ou non mon ressenti.
Le haut-conseiller resta un instant abasourdi en entendant les première paroles du prêtre : n'était-ce pas là un résumé du songe qu'il avait fait la nuit dernière ? La Symphonie lui aurait-il parlé elle aussi ? Il se releva et s'inclina devant les deux représentants, puis se tourna vers l'Aube trônant sur l'autel. Plus qu'un pas à faire, une main à tendre avant de savoir s'il deviendrait Seigneur-Protecteur ou non. Et une entrée en contact avec la magie. Il ne fallait pas qu'il pense aux conséquences, aux possibilités qu'il ne contrôle plus son ouverture à la magie, qu'il se passe quelque chose qui ne devrait pas. Il fallait juste qu'il respire, se concentre sur le flux et prononce les paroles qu'il avait apprises par cœur. Il avait réussi à surmonter pire, non ?
Il fit l'unique pas qui le séparait de l'orbe, se plaça devant, ferma les yeux, inspira, tendit sa main droite, ressentit la magie émaner de l'objet et se décida à poser sa main dessus. Tout de suite il ressentit le flux, voire même plus, il n'en était pas sûr. Il craint un moment que son esprit ne parte, qu'il ne se contrôle plus, il hésita brièvement... puis parla, sans réfléchir à ce qu'il disait, essayant en même temps d'apaiser son propre esprit et de se concentrer sur l'Aube.
- Suite à la nomination du Haut-Conseil d'Eteniril et à la bénédiction du prêtre de Kÿria, moi Neraën Yeldoreï me présente à l'Aube pour qu'elle puisse juger de ma légitimité à guider le peuple elfe d'Eteniril. Si elle me trouve digne de la charge de Seigneur-Protecteur, alors je jure solennellement de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour guider et protéger mes frères, de veiller sur l'Oeuvre de la Mère et de suivre le Trône Blanc. Choisir et guider, vivre et risquer, avancer et préserver."
Neraën s'en voulut intérieurement en se rendant compte qu'il n'avait pas prononcer mot pour mot ce qu'il fallait. Ne connaissant pas les capacités magiques de l'Aube, il se demanda si cela aurait une quelconque influence sur la décision de l'objet. Il se passa quelques secondes où tout se fit silence et où l'elfe resta en contact avec le flux magique qui lui était lié. Puis s'entendit un craquement derrière l'autel, la pierre se fissura à un endroit et commença à s'écrire en elfique le prénom puis le nom du nouveau Seigneur-Protecteur. Dans la salle de l'Aube, les elfes du protectorat poussèrent un cri de joie, terminant ainsi la cérémonie et toute sa solennité - ce qui put étonner ceux venant d'autres régions. Après quelques instants il fallut que le prêtre lève les mains au ciel et réclame le silence pour que tous adressent une prière à Kÿria. Les portes s'ouvrirent en grand et des gardes furent chargés d'annoncer aux Elfes attendant à l'extérieur du palais qu'ils avaient un nouveau Seigneur-Protecteur. Seigneur-Protecteur qui devra rapidement se montrer, d'ailleurs. Face à la joie de beaucoup, Neraën ne peut se retenir de sourire et il se fit force pour ne pas rire. S'étant dorénavant éloigné de l'autel, il prit le temps de saluer d'un signe de tête ceux présents et de faire attention à tous. Comme à son habitude il évita de toucher qui que ce soit et, tous ensemble ils sortirent de la salle de l'Aube. En sortant Falaedhel vint trouver Neraën et lui remit l'épée liée à la charge dans son fourreau, ainsi qu'une ceinture. Ils échangèrent un regard complice et Neraën boucla la ceinture à sa taille. S'ensuivrait le banquet du soir, où il pourrait réellement discuter avec tous ceux qui étaient venus pour ce jour particulier de sa vie. - Hrp :
Existence de l'Aube approuvée par le staff. L'Aube est une orbe créée il y a de cela plusieurs millénaires, dont aucun mage de nos jours n'a réussi à vraiment comprendre l'essence et les capacités de l'objet. Tout ce que l'on sait est que cette orbe magique a été depuis de nombreuses années utilisée lors de la cérémonie d'intronisation des Seigneurs-Protecteurs d'Eteniril. Liée à cette terre, elle a la capacité de donner son assentiment quant à la personne choisie pour diriger le protectorat. Si elle accepte le prétendant au trône, alors elle inscrit le nom du nouveau Seigneur-Protecteur dans la pierre se trouvant derrière l'autel où elle se situe. Le toucher est obligatoire. La magie qui se trouve dans l'orbe n'est aucunement divine. PRECISION : Cet objet n'est aucunement lié à mon perso, il est lié à Etiniril, se trouve dans la salle de l'Aube et y reste ; il n'est que peu de fois utilisé (quoique vu la trop rapide succession de Seigneurs-Protecteurs ces dernières années...). Merci de ne pas avoir de mauvaises idées derrière la tête.
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| | | Ëninríl Il'Dolwen
Ancien
Nombre de messages : 347 Âge : 24 Date d'inscription : 14/02/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 341 ans (Mort en l'an 9 XI Cycle) Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Mar 18 Aoû 2015 - 22:15 | |
| Quelques heures auparavant...
Arafinwë Véneaná regarda la druidesse assise au centre du cercle d'enfants et d'adulte rassemblés là pour écouter les histoires qu'elle avait à conter. Idril Lissësúl racontait aux plus jeunes les traditions de la Noss Wen'Döril, s'attardant sur un sujet qui la concernait particulièrement : la lignée de druides que le clan accueillait à chaque génération. Irrémédiablement, les pensées du chef guerrier s'envolèrent vers son fils, Ëninríl. Qu'était-il fier lorsque que le jeune avait montré ses capacités à la magie druidique. Et plus encore lorsqu'il avait été accepté par la cheffe spirituelle comme apprentie ! Maintenant, la fierté était éclipsée par de la honte à son propre égard et à celle de son fils. C'était à croire qu'Idril avait retourné la tête de son enfant avec ses histoires concernant son oncle. Le frère même du premier du clan. Lui aussi avait été corrompu par la folie des Cités. Arafinwë pesta contre son frère que la Créatrice avait placé à côté de lui dans le ventre de leur mère. Deux jumeaux, une perle pour les elfes dont la reproduction était si difficiles. Deux jumeaux, si ressemblants qu'on ne pouvait les différencier, et pourtant si différents. Seul les Noss pouvait comprendre Anaëh, alors pourquoi ce druide s'était rapproché des Taledhels ? A la limite étaient-ils des traîtres à leur sang. Et voilà que son propre fils s'engageait sur ce chemin. Le chef du clan leva les yeux vers l'Arbre Mère. Il avait fait le bon choi en refusant la proposition d'Ëninríl. Il n'était plus de leur famille à présent. Qu'il vole de ses propres ailes à présent ! Arafinwë eut un sourire ironique en pensant que l'animal totem du druide était l'aigle géant. Malgré tout, en bon père, il ne pouvait s’empêcher d'aimer et d'espérer le retour du héraut d'Anaëh auprès des siens. Kÿria pardonnerait ses erreurs de jeunesse à son fils... Tári Véneanár vint se placer contre son mari. De plus en plus à présent il pensait à leur fils perdu. La prêtresse de Kÿria comprenait bien plus Ëninríl et tranchait bien moins son sort que l'elfe qui se tenait debout à sa droite. Elle le savait troublé en ce moment, par les nouvelles que la Symphonie apportait. Ses murmures semaient le doute dans l'esprit du chef. D'ailleurs, il entendait toujours les paroles de son fils – non, du druide – lors de la réunion. Il ne pouvait avoir raison. Et pourtant... Arafinwë posa la paume de sa main contre le ventre à peine plus rond que d'habitude de sa femme. Il espérait tant de ce nouveau bébé. Et c'est en espérant de l'avenir de son nouvel enfant qu'il écouta distraitement les dernières histoires de la druidesse. ~oOo~ A plusieurs lieux à l'Est du camp des Wen'Döril, les pensées d'Ëninríl étaient aussi tournées vers sa famille d'origine. Lui aussi pensait avoir fait le bon choix en la quittant. Après tout, n'était-ce pas la Symphonie elle même qui l'avait conduit à une telle extrémité ? Il avait ruiné plusieurs Cycles de traditions en privilégiant ses convictions plutôt que le sang. Son oncle, Tinrael, avait lui aussi eut une relation étroite avec les Cités, notamment avec un jeune citadin résidant à Eteniril. D'ailleurs, en épiant les conversation de deux émissaires partant pour Alëandir et Ardamir quelques jours plutôt, le héraut d'Anaëh avait compris que ce même citadin allait être nommé Protecteur de la Cité, fermant ainsi l'étoile du Royaume elfique. Le druide sauta lestement de la branche sur laquelle il s'était assis. Il se réceptionna sur le sol en ployant les genoux et avec un petit bruit sourd à peine audible. Puis, à l'écoute de la Symphonie, il se mit en route vers le Palais d'Eteniril. Il n'avait pas connu son oncle, mais étant le propre mentor de celle qui fut autrefois sa maîtresse druide, il ne pouvait que l'admirer. Et au nom de son amitié, il se devait d'assister à la Cérémonie qui ferait de son ami un Seigneur Protecteur. Par ailleurs, il était très probable qu'Halyalindë fut présente. Hors, cela serait un bon moyen de la revoir, alors qu'il l'avait quitté si brusquement à son réveil dans son bureau. Une petite brise caressa le visage de l'Ornedhel, soulevant sa capuche en plume et libérant une mèche de cheveux bruns qui vint lui cacher un œil. Il la rabattit sur sa tête et poursuivit son chemin. Après une heure de marche, la Sylve se fit plus clairsemée et Ëninríl sut que la Cité n'était plus très loin. Et en effet, quelques minutes plus tard, il déboucha sur la Cité. Il chercha la porte d'entrée principale, qu'il trouva et franchit sans encombre. La cacophonie qui régnait ici le déboussola un peu, mais ce n'était rien en comparaison des regard haineux qu'il recevait, des bousculades dans les rues plus étroites et des mains sur la garde des épées des gardes lorsqu'il passait. Mais, contre toute attente, on le laissa pénétrer plus loin dans la Cité. C'est ainsi qu'après plusieurs minutes à chercher son chemin dans le dédales de rue, il déboucha sur la Palais d'Eteniril. En admirant sa beauté – certes moindre qu'un paysage de forêt, mais tout de même ! – il ne put s’empêcher de penser que celui-ci méritait bien son surnom de "Lumière de Miradelphia". Alors qu'il s'attendait naïvement à franchir les grilles du Palais sans encombre, il se heurta à des gardes dont toutes les démonstrations de sa bonne volonté ne suffirent pas à leur faire changer d'avis. Le druide se montra inflexible et insista sur son lien avec le nouveaux Seigneur Protecteur. Mais les deux soldats aux armures frappées du sceau de l'armée locale refusèrent tout en bloc et s’apprêtèrent de mettre l'inopportun dehors lors qu'un gradé apparut sur les marches qui introduisait l'entrée du Palais, certainement alarmé par le vacarme. L'un des deux soldat s'approcha de lui et lui rapporta la demande l'elfe. Alors que celui-ci avait perdu tout espoir de rendre hommage à son oncle et déplorait la rudesse d'esprit de certains Taledhels, le gradé acquiesça et déclara que si le druide lui remettait son arc et se soumettait à une fouille sommaire, on le laisserai assister à la cérémonie, sur demande de Neraën lui même. Ben que rechignant à laisser son arme en des mains étrangère, l'Ornedhel se plia aux règle et fut introduit dans la Grande Salle, escorté par deux nouveaux gardes.
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| | | Anorn
Ancien
Nombre de messages : 671 Âge : 28 Date d'inscription : 18/06/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1201 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Ven 28 Aoû 2015 - 22:29 | |
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Il était assis à son bureau lorsqu'on lui apporta la nouvelle. Neraën allait devenir Seigneur Protecteur d'Eteniril. Et la cérémonie aurait lieu durant la neuvième ennéade de Barkios. Cela réchauffa son cœur un instant, et sourit presque. Il était bon de savoir que le peuple de ces Terres allaient être dirigées par quelqu'un de sensé, par quelqu'un qu'il connaissait, et qu'il appréciait. S'il ne connaissait pas encore ses intentions en politique, il savait son âme pure, et il était, à son humble avis, totalement apte à guider les siens. Cela prenait encore plus de sens, encore plus d'importance, que leur Royaume était sans Roi. Qu'il manquait quelqu'un au dessus d'eux pour garder les terres unies, et soudées. Pour l'instant, elles tenaient. Par quel miracle, il n'en avait pas la moindre idée, mais elles tenaient. Peut-être à cause de la menace commune, qui était plus forte que n'importe quel désir personnel. Et encore, le manque de communication s'était clairement fait ressentir ces derniers temps. Il avait essayer de remédier à cela, du mieux qu'il pouvait, en envoyant des missives, en s'informant à la source du problème, en recrutant l'avis de chacun, mais certaines choses mettaient du temps à arriver. Certaines choses étaient moins prioritaires que d'autres. En l'occurrence, l'information semblait moins bien importante que l'action. Erreur. Erreur monumentale, puisque qu'une action sans une vue d'ensemble pouvait être néfaste. Enfin, ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait régler cela, il le savait pertinemment, mais il aimait pester de temps à autres, pointer du doigt ce qui n'allait pas, et ce qui lui déplaisait fortement. Une fois cette constatation personnelle faite, et une fois qu'elle fut partagée avec son frère, il put se permettre de revenir à ce qu'il devait actuellement préparer. Soit son voyage jusqu'en Enteniril, pour assister à l'intronisation de l'ancien Lieutenant des Aigles. Depuis ce temps, il en avait fait, du chemin. Le temps était passé, si vite, qu'il revoyait encore le jeune soldat blessé comme si cela s'était produit la veille. Légèrement nostalgique, il quitta Aldartha pour trouver sa femme et lui annoncer la nouvelle. Il était de mise qu'elle l'accompagne, il ne pouvait imaginer assister à cette cérémonie sans elle, et ce fut avec joie qu'elle accueillit la nouvelle. - J'étais loin de m'y attendre ! Je savais Ringwë partie, mais je ne pensais plus à son remplacement. Neraën qui plus est ! Je suis si impatiente de le rencontrer enfin, tu m'en as dit tellement de choses, que je n'ose même pas l'imaginer, de peur de déformer la réalité. - Tu verras, il est particulier. Mais je pense que tu vas l'apprécier, ce n'est pas quelqu'un d'arrogant, ni même de désagréable. D'après mes souvenirs, il est plutôt sympathique, et assez respectable. Je suis certain que tu le porteras dans ton cœur, répondit Anorn, d'une voix qui se voulait rassurante. A vrai dire, il avait du mal à effacer ses doutes, puisqu'il était loin d'en avoir autant à ce propos. Anorn n'était pas de ceux qui voulaient être appréciés de tous, ni même appréciés tout court. Arwain'míriel n'était pas ainsi. Elle aimait se savoir appréciée, se savoir admirée, voire même adorée. Elle aimait se sentir utile, et se sentir exister, aux yeux des autres. S'il ne comprenait pas réellement l'intérêt de la chose, il la respectait tout de même. Après tout, elle était ainsi, et si cela lui procurait une certaine satisfaction que d'être reconnue, et estimée par tout le monde et par n'importe qui, alors il n'était personne pour la blâmer. Alors, après avoir régler les détails de l'organisation, il prit sa main, et il l'entraîna vers leurs quartiers, où deux autres elfes vinrent bientôt les rejoindre. A vrai dire, Anorn avait besoin de conseil pour choisir sa tenue. S'il n'accordait que très peu d'importance à ce que les autres pourraient bien penser de lui, il en accordait beaucoup à son apparence. A son avis, elle reflétait, bien plus que des mots, sa personnalité, et ses intentions. Il était donc de première nécessité de choisir une tenue appropriée, et pour lui, et pour son épouse. Hors de question qu'ils ne soient pas accordés, bien évidemment. - Bien, ce que j'aimerais pour cette cérémonie... Quelque chose d'assez sobre je pense. Je ne vais pas là bas pour être vu, ni pour être écouté, seulement pour voir, et écouter. Un bleu saphir peut-être ? Ou un vert pâle. Et dans ce cas, un vieux rouge, ou un vieux rose, pour ma femme. Qu'en dites vous ? - Le saphir se mariera à merveille à votre blond, et à vos iris. Le vert relèvera sans doute le gris dans ces derniers, mais il est tout de même plus sobre. Un vieux rose l'accompagnerait à merveille, et votre épouse serait à ravir dans une telle couleur. - Très bien, allons-y pour le vert, dans ce cas. Arwain, cela te va ? - Parfaitement, mon cher. Ces couleurs sont sans aucun doute celles qu'il nous faut, répondit-elle, le sourire aux lèvres. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les pièces arrivèrent rapidement, et les parures suivirent sans qu'il n'ait rien demandé. Un léger manteau vint recouvrir sa longue robe, et la teinte légèrement plus foncée contrasta élégamment avec l'autre tissu. On dégagea son visage à l'aide de peignes, qu'on fixa dans ses cheveux, et l'on habilla le reste de sa tenue avec une ceinture argentée finement ciselée, et une dernière bande de tissu, une sorte d'écharpe parfaitement plaquée sur son torse, dégradant ainsi le vert dans un camaïeu de couleurs, du plus foncé vers l'extérieur, au plus clair vers l'intérieur. Quand on voulu lui rajouter d'autre apparats, il refusa catégoriquement. Sobre. Son mot d'ordre était sobre. Un rapide coup d'oeil dans le miroir, un remerciement à ceux qui l'avaient si bien apprêté, et il rejoignit sa femme. - Parfait. Tu es parfait pour l'occasion, déclara-t-elle lorsqu'elle le vit apparaître dans le chambranle de la porte. Un sourire étira les lèvres du vieil elfe. Il aurait voulu lui retourner le compliment, mais il ne put. Quand elle fut fin prête, et qu'elle se leva de son séant, pour admirer le travail qui avait été fait, Anorn resta un instant sans voix. Chaque fois qu'il la voyait ainsi arrangée, chaque fois qu'elle faisait un effort, ne serait-ce qu'infime, pour se mettre en valeur, il la revoyait comme au premier jour. La robe qu'elle avait passée dessinait son corps à merveille, marquant sa taille, laissant deviner les courbes de ses hanches, et la perfection de sa poitrine. Un magnifique dos nu, ni trop fermé, ni trop vulgaire, dévoilait la cambrure de son dos, et laissait deviner le creux de ses reins. Elle tournait doucement, sous ses yeux ébahis, et un petit rire vint le tirer de sa contemplation. - Ne t'inquiète pas, cette partie n'est que pour toi, je mets ce long manteau par dessus. Sois donc rassurée, on ne voudra pas me voler ce soir ! - Qu'ils essaient donc. Tu es à moi, et personne ne me vole, rétorqua Anorn, taquin. Sur ces belles paroles, le couple descendit devant le palais, où les attendaient leurs montures, et leur voiture. D'ordinaire, Anorn n'aimait pas s'encombrer d'une telle chose, mais aujourd'hui, il voyageait avec son épouse. Et son épouse ne lui pardonnerait sans doute pas une éclaboussure sur sa robe. A contre cœur, il grimpa dans cette voiture, dont il n'appréciait que très peu le confort. *** Le voyage ne fut pas aussi long qu'il le pensait. Il avait fini par se laisser porter par le rythme très peu changeant de la course, et avait fini par arrêter de maudire cet engin totalement inutile et vulnérable. Lorsqu'il mit enfin pied à terre, l'invitation du futur Seigneur Protecteur d'Eteniril lui ouvrit les portes du palais sans aucun heurt. Ils n'étaient pas arrivés dans les premiers, mais étaient loin d'être les derniers. D'un coup d'oeil rapide, il nota les personnes présentes, et celles absentes. Entre temps, sa femme s'était éloignée, et avait déjà entamé une discussion, sans aucun doute absolument passionnante, avec une elfe qu'elle avait cru reconnaître. Elle ne disait rien à Anorn, mais peu importait. Bientôt, la cérémonie débuta. Arwain était revenue à ses côtés, et ses yeux ébahis lui firent chaud au cœur. Il était vrai qu'ils n'avaient pas pour habitude d'assister à ce genre de cérémonie, et la candeur avec laquelle sa femme approchait cet événement rajoutait à sa joie. Tout au long de cette dernière, Anorn resta silencieux, aussi silencieux que les autres. Il observait, simplement. Il était heureux, certes, mais il était loin d'être transporté. A vrai dire, tout ceci n'était que formalité. Non, ce qui l'intéressait le plus était de pouvoir ensuite parler à Neraën. De pouvoir lui présenter sa femme, et surtout, prendre de ses nouvelles. Ils avaient été plus ou moins en contact durant ces dernières décennies, mais ils n'avaient pas eu le temps pour une véritable discussion. Alors, lorsque les réjouissances furent annoncées, Anorn s'approcha doucement du nouveau seigneur protecteur pour lui glisser discrètement à l'oreille : - Félicitations, Lieutenant ! Il semblerait que vous soyez passé un rang au dessus.
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| | | Kalendrilh Fandoreth
Elfe
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Sam 29 Aoû 2015 - 19:46 | |
| Lorsque la nouvelle parvint jusqu’à Kalen, il en fut d’abord surpris, puis ravi. C’était une excellente nouvelle, du genre qui arrive trop peu souvent en ces temps si troublés. Un nouveau seigneur protecteur était nommé ce qui signifiait un grand rassemblement pour officialiser la chose ainsi qu’une sorte de réception pour célébrer. Le contexte actuel rendait toute extravagance de mauvais goût, mais ce n’était pas une mauvaise idée que d’oublier pendant un bref instant les troubles qui menaçait la quiétude habituelle des elfes. Kalendrilh avait envie de s’éloigner pour quelque temps pour penser à autre chose. Il se doutait qu’en allant là-bas, il allait surement rencontrer des visages connus. Les protectorats sont habituellement indépendants les uns des autres, mais c’était le moment idéal pour nouer quelques contacts amicaux qui seront probablement très utiles à l’avenir. Kalen n’était pas réputé pour être le plus chaleureux de tous, mais il ne dédaignait pas se retrouver parmi les gens et entretenir quelques conversations érudites avec ses pairs. C’était aussi le moment idéal pour revoir quelques anciennes connaissances. Il n’avait pas la moindre idée de qui sera présent ou non, mais tout était possible. Il espérait tout de même y voir Halya et peut-être même Anorn, deux êtres avec qui il entretenait depuis plusieurs années une longue amitié. Ils n’avaient malheureusement pas l’occasion de se voir souvent et lorsque ça arrivait, c’était rarement dans un contexte heureux.
Kalendrilh envoya donc une missive pour confirmer sa présence lors de l’intronisation, même s’il se demandait si c’était vraiment utile de le faire. Après tout, il ne sera là qu’en simple spectateur. En attendant le jour du départ, il s’employa à trouver un cadeau pour le nouveau seigneur protecteur. Une fois encore, c’était une liberté qu’il se permettait, mais il pensait que ce serait une bonne idée que de sceller cette possible amitié naissante par un modeste présent représentant Mera. La cité était creusée à même la roche. Elle était donc reconnue pour le travail de la pierre. Transporter une statue n’était pas une mince tâche à faire, mais il pouvait toujours proposer au nouveau seigneur protecteur d’envoyer l’un de ses plus grands artisans pour le mettre à sa disposition. Kalen abandonna rapidement cette option qu’il finit par trouver un peu trop pompeuse. Il ne voulait pas être celui qui en fait trop. Creusé à même une immense caverne, Mera était éclairé par une multitude de cristaux enchantée. Il pouvait peut-être en donner un. Cette fois, l’idée lui sembla très radine. N’importe lequel mage un peu doué pouvait enchanter un cristal. Le temps de la cérémonie approchait et il n’avait toujours pas trouvé de présent digne d’un seigneur protecteur. C’est une conversation entendue par hasard entre deux de ses conseillers qui lui mit la puce à l’oreille.
— On dit que cet elfe est un grand guerrier. Je me demande si cette nomination n’a pas un lien avec ce qui nous menace.
— Peut-être… Il saura mener sa cité au combat le moment venu.
Un guerrier… Lui-même était un ancien soldat, même s’il n’a jamais eu la fibre guerrière comme son père l’avait. Kalen eut une idée : il pouvait demander à l’un de ses joailliers de tailler une pierre précieuse qui pourra être montée sur une épée à titre d’ornement. C’était une excellente idée et ça laissait Neraën de l’utiliser comme il le voulait. Kalen quitta Mera avec un écrin contenant une pierre de taille relativement modeste, mais si brillante qu’une lumière semblait en émaner. L’artisan l’avait appelé : elen en' i' numen, l’étoile de l’ouest.
Comme à chaque fois que Kalen allait quelque part, l’elfe attirait l’attention. Il avait une apparence atypique qui inspirait parfois la crainte lorsqu’on ne le connaissait pas. S’il n’était pas rare de croiser un elfe à la chevelure blanche, il est beaucoup plus rare d’en voir un pratiquement défiguré. Kalen portait les marques d’une attaque qui l’avait presque tué des années plus tôt. Son visage et son cou avaient été sévèrement touchés, mais ses vêtements cachaient d’autres marques semblables. Il n’avait pas honte, mais Kalen n’appréciait pas pour autant l’attention qu’elles attiraient. Certains de ses détracteurs affirmaient que son apparence traduisait ce qu’il était à l’intérieur : froid et monstrueux. Ces elfes ne le connaissaient pas, mais Kalen ne faisait rien pour rectifier la situation. Il est vrai que Kalen n’est pas particulièrement habile dans ses relations interpersonnelles et c’est drôle de constater qu’il se rend volontairement à cette intronisation où il y aura certainement une foule très importante. Lui aussi il a besoin de quelques contacts avec ses pairs.
Kalen avait un peu honte de le dire, mais il ne connaissait pas du tout l’elfe qui sera le nouveau seigneur protecteur hormis quelques détails entendus ici et là. Il espérait donc faire une bonne première impression, malgré les histoires qu’il avait peut-être entendues à son sujet. Il devait admettre que la ville était magnifique et que les efforts n’avaient pas été négligés pour cette réception. Kalendrilh traversa la foule d’un pas lent, saluant les visages connus parmi ceux qu’il croisait. On le respectait, car on le savait seigneur protecteur de Mera, mais il voyait parfois l’ombre d’un doute dans le regard de certains elfes. Il les ignora et alla plutôt se placer en bonne position pour assister à la cérémonie. Lorsqu’elle fut terminée, il se plaça un peu en retrait pour laisser les proches de Neraën lui offrir leurs félicitations. C’est à ce moment qu’il vit un visage connu, Anorn. Voilà longtemps qu’il ne l’avait pas vu et il avait si peu changé. Cette présence lui faisait chaud au cœur. Sans lui, il ne serait plus là aujourd’hui…
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| | | Halyalindë
Ancien
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Dim 30 Aoû 2015 - 16:10 | |
| La route avait été longue entre Ardamir et Etiniril. Sans parler de toute l'hésitation qu'elle avait eu à venir alors que des réunions décisives avaient lieu sur le Front concernant l'avenir du partenariat entre Noss et Cité tout comme le devenir d'Eraison. Mais la nomination d'un nouveau Protecteur n'était pas si courante. Elle avait du choisir entre se mêler aux officiers ou aux politiciens.
Si ce n'était pas le choix qui serait le plus facile à tenir, la deuxième option était sans conteste celle pour laquelle elle devait opter... Surtout avec les derniers événements qui avaient bouleversé le Palais quelques jours à peine avant son départ... Et qui l'avaient bouleversée, elle.
Malgré le voyage qui s'était fait en majorité à bride abattue dès la réception des dernières missives de Wyslena, elle n'avait pas trouvé à se plaindre plus d'une ou deux fois, car elle était au côté de Fenris. Maintenant elle pouvait se l'avouer... un peu : elle avait hésité à accepter cette invitation car elle ne voulait pas avoir à le quitter si vite, même si elle savait au fond d'elle qu'elle aurait fini par l'accepter par devoir. Ils savaient tout deux que leurs routes se sépareraient vite... et peut-être violemment. Alors elle savourait se voyage bien différent de celui qu'ils avaient déjà fait ensemble.
Le trajet n'était pas qu'un voyage d'agrément, pourtant, par miracle, aucune embûche ne vint ralentir la délégation. Lorsque les murs d'Eteniril apparurent dans les derniers rayons du soleil, la veille de la cérémonie, aucune autre perte que celle d'une couverture fugitive n'était à déplorer.
Devant le spectacle, Halya fit accélérer le pas déjà leste de sa monture. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire. Elle avait passé quelques temps à Alëandir, escorté des Protecteurs d'Eraison jusqu'à l'Epine Dorée, elle était sortie d'Anaëh, descendue au Sud jusqu'à voir la Mer et à l'Est jusqu'à savoir ce qu'était un désert. Mais elle n'était encore jamais allée à Eteniril. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas eu l'occasion de voir ne serait-ce qu'une nouvelle Cité et la joie presque enfantine qui la tenaillait ajoutait encore à son humeur splendide.
Des ombres de tous les dégradés de gris au pastel se découpaient sur le ciel et la canopée. Les rayons rouges de la fin du jour glissaient sur les pierre du mur, étirant son ombre droite pour le rendre plus haut encore. Quelques secondes plus tard, certains des membres de l'expédition ralentirent. Arteäs, le Limier dévolu à la protection personnelle de la Protectrice depuis l'Incident du Palais, levait des yeux ronds de surprise. Il était étrange pour les elfes originaires d'Ardamir, la Cité des Arbres aux Murailles de vent, de voir soudain ce mur de pierre aussi grandiose qu'imposant percer l'Anaëh. Les Cités elfiques étaient si différentes les unes des autres...
De même que la mentalité de leurs habitants disait-on. Les Mages traditionalistes d'Alëandir, les strictes Guerriers de Daranovar, les Artistes orgueilleux d'Ardamir. Des mots simples qui ne représentaient rien de précis, qui étaient même fortement éloignée de la réalité, et que beaucoup chérissaient pourtant comme un surnom affectueux. Aujourd'hui pourtant, ce n'était pas les habitants de la ville qui retenaient les pensées de la Protectrice, mais plutôt celui qui serait au centre de l'attention durant les prochains jours : Neraën Yeldoreï
En tant que personne, elle ne le connaissait que de réputation, mais depuis quelques temps déjà. Plus de 70ans pour être plus précis. La première fois qu'elle avait entendu ce nom, elle était assise au bord d'une rivière, dans l'obscurité, serrée contre Sandriel et Mirahn. Entre deux plaisanterie pour lutter contre la fatigue, ils s'étaient raconté leurs souvenirs de la Bataille du l'Uraal. La si gentille Mirahn était la plus âgée et la plus gradée à l'époque. Déjà Aigle, elle avait fait mention du Lieutenant qui opérait sur les lieux et qui avait quitté l'armée. Un homme droit grâce aux consignes duquel elle avait survécu. Personne n'avait posé plus de questions et elle n'aurait jamais penser le rencontré un jour. Par la suite, ce nom était revenu quelques fois. Une fois, son propre lieutenant l'avait mise en garde sur ses lacunes en matières de magie et des effets qu'elle pouvait avoir dans une bataille en rappelant l'histoire d'un de ses frères d'arme qui avait du quitter l'armée pour avoir mal évaluer les risques.
Puis il avait disparu. Disparu de l'armée. Presque disparu de la mémoire de la militaire qu'elle était. Jusqu'à sa nomination en tant que Protecteur.
A vrai dire, elle n'était pas celle qui avait fait le rapprochement, l'un de ses Conseillers l'avait fait à sa place. Mais l'opinion d'une sœur d'arme dont elle connaissait les valeurs, lui en apprenait plus que tous ce qu'avaient put lui dire ses Conseillers. L'anxiété qu'elle aurait put éprouver à l'idée de voir arriver un nouveau membre du Haut Conseil sans connaître grand chose de ses opinions s'en trouvait bien amoindrie. A présent, elle était impatiente de le rencontrer pour s'en faire sa propre opinion.
L'heure n'était pas aux fêtes et aux rires, mais elle savait quels types de personnalités seraient présentes. Elle avait essayé d'envoyer des missives à Eteniril depuis la prise d'Eraison, depuis la disparition de Dyarque, depuis que les drows avaient repris leur avancée. Mais les morts successives n'avaient permis aucune réponse concluante. Cette fois, elle espérait que la malédiction qui semblait frappée le Protectorat allait s'arrêter là. Cette fois elle avait fait le déplacement et priait pour que le Protecteur soit aussi prompt à comprendre la situation que celui de la Quatrième Saison... qu'elle aurait peut-être l'occasion de rencontrer officiellement d'ailleurs, depuis le temps qu'elle en entendait parlé par Kalendrilh.
Mais pour l'heure, la Cité et la nuit les engloutirent rapidement. L'invitation du nouveau Protecteur, tout comme les couleurs d'Ardamir qui floquaient ses vêtements lui assurèrent d'être reçue dans les règles de l'art malgré l'heure tardive de son arrivée. Quittant Fenris à regret, elle se retira pour prendre un peu de repos après avoir revérifier la présence de la missive et de la bourse en velours qui la suivaient depuis Ardamir.
Dans la lumière du jour, la Cité était encore bien différente. Et surtout, elle débordait d'activité. A travers la fenêtre ouverte, les bruits de la fête qui détournerait un instant les esprits d'une guerre bien triste parvenaient jusqu'aux oreilles de la protectrice. Elle finissait de tresser minutieusement ses cheveux avec l'aide d'une compagne. Ce genre d'artifices complexe entremêlé souplement de fils d'argent était la seule chose pouvant camoufler le fait que sa crinière était disgracieusement courte.
Une fois de plus, elle fronça les sourcils en regardant intensément sa tenue à la pure mode ardamirienne. Elle se demandait toujours si elle avait fait le bon choix.
Pas de couleur criarde ou de coupe complexe ici. Sa robe de mousseline blanche glissait jusqu'à terre en suivant ses courbe, frémissant au moindre de ses mouvements, au moindre souffle d'air. Plusieurs voiles remontaient ainsi jusqu'à son buste en drapés précis et un procédé de couture typique soulignait sa poitrine sans comprimer sa taille déjà mince. Puis le tout retombait en un seul drapé fixé sur son épaule par une fibule représentant un aigle, pour couler le long de son bras jusqu'à son poignet et plus bas encore tout en prenant une douce teinte verte. Les seules autres notes de couleur était la pierre qui ornait son front, du même vert que ses yeux, et ses cheveux flamboyant.
Elle l'avait choisit pour bien des raisons tout à fait valable, notamment la mise en valeur non négligeable de sa silhouette, mais dans le miroir, elle voyait encore et toujours ses épaules. Il suffisait d'y prêter un tant soit peut attention pour reconnaître une énorme cicatrice sur son épaule couverte et un léger entrera de coupures qui parcourait sur son bras nu du bout des doigts au creux du cou comme une toile d’araignée. Elle les arboraient sans gêne habituellement et n'y avait même pas pensé jusque là, mais ne sachant pas qui serait présent en ce jour, elle se demandait maintenant si une telle vue ne serait pas choquante pour certains des convives. Et puis non. Elle n'avait rien à changer.
De toute façon, elle n'y pouvait plus rien.
A l'heure dite, elle était parmi les spectateurs de la cérémonie. Un demi sourire flottant malgré elle sur ses lèvre, elle saluait d'un signe de tête la moindre personne dont elle croisait le regard mais pris plusieurs fois le temps de s'arrêter pour échanger quelques mots. Elle sourit encore davantage devant la cérémonie en elle-même. Rien à voir avec les traditions d'Ardamir.
Tout en restant silencieuse, elle gravait chaque détail dans sa mémoire. En réalité, elle était plus touchée de voir un elfe atteindre le grade de Protecteur qu'elle ne l'aurait crue. En plus d'être une bulle d'air dans son quotidien au Sud d'Anaëh, c'était comme regarder à nouveau vers l'avant. Les choses bougeaient, changeaient.
Cette pensée finit de fixer son humeur au plus haut. Il ne restait plus qu'à voir si cet homme serait à la hauteur des attenantes de son Protectorat... Et de la jeune Protectrice.
Lorsque le nom du nouveau Protecteur fut gravé dans la pierre et que les personnes présentes eurent laisser éclater leur liesse, tous commencèrent à sortir. Ne voulant pas gêner qui que ce soit, elle chercha plutôt les visage connus au milieu des hommes et des femmes de l'assistance. Si elle ne trouva pas celui qu'elle cherchait des yeux l'air de rien, ce fut l'expression détachée de Kalendrilh qui lui apparut. Pour une fois, cette journée finirait peut-être sans le moindre nuage.
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| | | Delnwë Iridwen
Elfe
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Mer 2 Sep 2015 - 18:56 | |
| Un nouveau jour. Une nouvelle énéade. Une nouvelle aube en Anaëh. De quoi serait fait le lendemain? Nul ne le savait. Lui ne savait que l'instant présent, du moins pensait-il. Il avait en ce jour décidé de rejoindre ceux qu'il dirigeait. Ou plutôt ceux sur lesquels ils savaient compter en ces temps difficiles. Allongé parmi les ombres des frondaisons, il réfléchissait, tout en lissant lentement la corde de son arc. Il semblait rêveur, lorsqu'on lui apporta la nouvelle. Une nouvelle parmi tant d'autres, aurait-il pu se dire. Et pourtant une nouvelle d'importance. Mais de quelle importance? Devrait-il faire comme il avait toujours tenu à le faire? La politique ne lui avait jamais réussi. Il n'avait jamais accepté ses maints échecs auprès des autres peuples, comme auprès des siens, lorsqu'il avait tenu à faire entendre sa voix, à appeler l'aide face à la menace grandissante. On l'avait à chaque fois éconduit. Qu'arriverait-il s'il décidait de prendre part cette fois encore? L'esprit plein de doute, il réfléchissait, écoutant le bruissement du vent parmi les branches. La Symphonie ne lui parlait certes pas, mais l'Anaëh n'en était pas moins son foyer. Et elle l'avait toujours porté lorsqu'il devait choisir.
Neuvième ennéade de Barkios
Ainsi, il revenait en Eteniril. Ce n'était pas la première visite, et probablement pas la dernière. Il espérait que celle-ci et celles à venir seraient sous de meilleures auspices.
Il observa les tenues des autres invités. Jugées probablement sobres par leurs porteurs, elles étaient criardes à ses yeux. Non qu'il les en blâma. Chacun était libre de son choix. Mais là où ils étaient des protecteurs, des nobles, des politiciens, des conseillers, lui n'était que soldat. Que? Pas seulement à ses yeux. Car certains soldats valaient davantage que ceux qui discutaient autour des tables. Lui même s'était vêtu pour l'occasion. Son armure d'argent aux motifs élégants, une tunique et une cape toutes deux vertes brodées d'argent, des bottes de cuir simples mais pratiques. A son côté pendait Fael celeb, ceinte par une lanière de cuir gravée. Il s'était départi de son arc, le jugeant inopportun. Même pour un capitaine de l'armée du Trône Blanc?
Son voyage, il l'avait fait à cheval, avec deux des siens, qui étaient resté plus loin dans la cité. Il tenait à se présenter seul. Et c'est seul qu'il se présenta devant les gardes à l'entrée. Ceux-ci furent réticents à le laisser avec sa lame. Chose compréhensible, mais il leur fit comprendre qu'il ne s'en départirait pas. Moins par crainte de menace que parce qu'il estimait qu'un soldat, gradé qui plus est, devait pouvoir la ceindre partout et en toute circonstances. Ils ne trouvèrent rien à y redire.
Le palais était à la fois grandiose et porteur d'une simplicité unique. Splendide œuvre d'architecture, elle ne l'ému pas pour autant. Ce n'était pas le fait qu'il fut venu par le passé, car n'importe quel être se fut émerveiller même après d'innombrables visites. La raison en était davantage son état d'être. Cela faisait trop longtemps déjà que son âme ne s'émouvait plus de la beauté des choses. Il avait vu trop d'horreur, trop d'erreurs pour se perdre dans ces instants. Un cœur trop dur et trop lourd ne pouvait plus être perméable à cela. Il se mêla du mieux qu'il put à la foule. Assistant de loin à la cérémonie, il écouta plus qu'il ne vit. Ainsi le nouveau seigneur était un ancien soldat. Au moins avait-il connu cela. Au moins savait-il ce qu'il en était. Peut-être serait-il plus à même de comprendre. Mais pourrait-il seulement agir?
La cérémonie fut à la fois courte et si longue pour lui. Non pesant, ni ennuyeuse. Simplement longue, sans qu'on ne put y apposer aucun autre adjectif. Ces terres avaient un nouveau protecteur. L'Anaëh recouvrait sa forme d'antan. Mais cela suffirait-il?
Lorsque les invités commencèrent à se mouvoir, il se contenta d'aller cà et là sans but. Comme une errance parmi les autres. Trop de choses le préoccupaient. Pas un visage familier parmi l'assemblée. Et quand bien même, il n'aurait su le voir. Il avait l'esprit au sud. Mais aussi à ces terres. Au moins seraient-elles protégées désormais. Et il l'espérait, pour un long moment.
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| | | Kelendil
Elfe
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Jeu 3 Sep 2015 - 9:15 | |
| - Spoiler:
Désolé pour le petit post mais comme je n'ai pas beaucoup de temps et vu que je m'absente pour un certain temps, je ne voulais pas bloquer mais tout de même marquer ma présence et pouvoir discuter ultérieurement de cette rencontre ou des choses auront été dites et faite.
Kelendil se trouvait sur le front lorsqu'on lui annonça la nouvelle de la nomination d'un nouveau seigneur protecteur d'Eteniril. Les temps étaient sombres pour les elfes et bien que l'entente soit de mise, il était difficile pour le jeune commandant de se faire entendre. Les forces royales étaient peu nombreuses et il n'y avait pas eu de véritable fusion avec les troupes d'Ardamir, chacun restant un peu de son côté. Eraison était également tombée mais il ne pouvait pas être partout à la fois, il avait donc pour l'instant envoyé quelques soldats pour appuyer l'armée locale mais ce serait sans doute insuffisant. Il avait hésité à se rendre lui même sur place mais on lui avait expliqué que sa présence était plus importante ici vu le nombre d'elfes en place.
Malgré tout cela, Kelendil n'hésita pas très longtemps avant de se décider de se rendre en Eteniril pour assister à l'événement. En effet, il y avait fort à parier qu'il y aurait d'autres seigneurs protecteurs de conviés et il lui fallait asseoir sa place et nouer des liens avec les puissants s'il désirait avoir leur appui et qu'ils l'aident en cas de besoin comme en ce moment sur le front. Bien qu'ayant fort à faire, il délégua donc son commandement et il se mit en route. Toujours un peu paranoïaque depuis sa capture par un mage sombre, il était escorté de dix aigles et de trois mages qui ne le quittaient pas afin d'assurer sa protection. Le voyage se fit sans heurt bien qu'il ressentit la symphonie qui se plaignait de la présence drow. Il avait maintenant apprit à vivre avec cette bénédiction de Kyria et il n'avait plus de soucis.
C'est donc ainsi accompagné qu'il se présenta dans la ville sous le regard des habitants. Ils revêtirent leurs habits d'apparat composé de tissus verts et d'argent pour le commandant, portant l'emblème, l'étoile à sept branches argentée avec trois feuilles dorées flottant en-dessous. Lorsqu'ils pénétrèrent au palais pour la nomination, leur nombre ne les laissa pas passer inaperçu mais ils gardèrent la tête haute comme il était de mise dans leur profession.
Kelendil regarda autour de lui, ils n'étaient certes pas dans les premiers. Il vit plusieurs seigneurs protecteurs, celui de la Quatrième Saison, celle d'Ardamir qu'il connaissait déjà et celui de Mera entre autre. Il sourcilla en apercevant l'officier des archers royaux. Il y avait donc en effet du beau monde comme il l'avait prévu, ce serait la une belle occasion de converser et de tisser des liens s'il y parvenait et de plaider pour la cause du front et d'Eraison.
La cérémonie se passa sans anicroche, tout le monde observant le nouveau seigneur d'Eteniril. C'était un elfe dont le nom figurait sur la liste des anciens aigles, cela faisait déjà un point en commun avec Kelendil. |
| | | Fenris Nöldorion
Elfe
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Ven 4 Sep 2015 - 9:59 | |
| Fenris s'était effectivement glissé dans les bagages d'Halyalindë, après quelques recommandations de son soigneur afin que ce voyage ne ruine pas tous les efforts faits jusque là pour le remettre sur pieds. Mais le cavalier avait quelques motivations pour se risquer à faire des heures de cheval en plein milieu de sa convalescence. La première était bien entendu de ne pas avoir à se séparer de la Protectrice si tôt dans leur nouvelle relation. Il venait tout juste d'avouer ses sentiments et elle avait été si réticente à les accepter au départ qu'il n'était pas enthousiaste à l'idée de la voir partir sans lui. Cela aurait certes été une bonne préparation au retour au front du soldat mais il ne tenait pas à voir ces petits moments de bonheur partagé laisser la place au vide de l'absence, même pour quelques jours. De plus, la venue de Voronwë à Ardamir avait eu son lot de conséquences, blessant les deux elfes : l'une en rouvrant ses plaies et l'autre en l'affectant au cœur via la Symphonie.
Mais Fenris n'avait pas eu besoin de jouer de tous ces arguments pour convaincre Halyalindë de le laisser venir. Elle aussi devait probablement ressentir le besoin de l'avoir à ses côtés durant les prochains jours. Sans compter qu'elle redoutait, bien plus encore que lui, le jour où le cavalier reprendrait les armes et retournerait au front.
Toutefois, le jeune elfe avait une seconde idée en tête. Il espérait qu'à l'occasion de l'intronisation du nouveau Protecteur il pourrait retrouver quelques êtres qui lui étaient chers. Le temps ne lui avait pas permis de contacter ses parents et son second frère Finwë mais les chances pour qu'au moins l'un d'eux ait fait le déplacement étaient suffisamment grandes. Aussi, dès son arrivée, le cavalier prit congé de son escorte, adressant un regard un peu plus appuyé à Halie, pour se rendre au Palais et demander si le nom des Nöldorion apparaissait sur la liste des personnes attendues le lendemain. C'est ainsi que Fenris appris avec bonheur que ses parents étaient à Eteniril. On lui indiqua où les trouver et il se rendit aussitôt sur place. Connaissant ses parents et ne voulant pas gâcher ses retrouvailles improvisées, le cadet de la famille demanda audience dans un salon privé. Ëolir et Melian, seuls avec leur fils, ne cachèrent pas leur joie de revoir leur dernier né. Ils avaient appris sa mésaventure et avaient suivi avec une attention toute particulière l'évolution de son état à travers les différentes missives qui leur avait été envoyées. C'était avec bonheur qu'ils avaient parcouru les quelques mots écris par Fenris lui-même dans une lettre reçue juste avant leur départ mais ils ne s'attendaient pas du tout à le voir dans cette cité. La discussion ne dura que peu de temps. Melian commanda à son fils de se reposer. Il venait de faire un voyage éreintant et il avait besoin de repos pour affronter la journée du lendemain. Ils auraient le temps de discuter plus longuement dans les jours à venir.
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Fenris n'était encore jamais venu à Enteniril et découvrit le Palais avec une curiosité qui lui était propre. Toutefois, il n'avait hélas pas le loisir de pouvoir pleinement profiter du spectacle. Il était pas des raisons bien plus officielles qui ne supporteraient pas l'oisiveté d'une observation béate. Son attention devait malheureusement se porter sur les évènements de la journée, même si cela n'avait rien d'inintéressant. Après tout, ce n'était pas tous les jours que l'on intronisait un Protecteur et ce n'était pas tout le monde qui avait l'occasion de pouvoir y assister. Le jeune elfe se fit aussi discret qu'à son habitude, bien que le couple qu'il accompagnait le fut bien moins. La prestigieuse lignée des Nöldorion ne passait que rarement inaperçue. De plus, ses cheveux blancs, sa tenue soignée et sa stature noble trahissait son identité. Il était de notoriété publique que les fils d'Ëolir et Melian avaient tous les cheveux d'un blanc pur et Fenris était le seul à les porter courts (sans compter ses yeux vairons si particuliers).
En attendant l'arrivée de Neraën, le cavalier eut un aperçu bien connu de ce que seraient les heures à venir. Plusieurs personnes abordèrent ses parents afin de les saluer et ne manquèrent pas remarquer le jeune elfe qui les accompagnait, feignant pour certains de ne pas le reconnaître malgré la broche portant les armoiries familiales qui ornait sa veste, tout cela dans le but d'engager quelques conversations. Dans l'assistance, Fenris remarqua bien évidemment la Protectrice d'Ardamir. Il l'avait prévenue que ses parents voudraient très certainement la rencontrer et peut-être même s'entretenir avec elle. Après tout, elle avait offert à leur fils de prendre en charge ses soins qui étaient d'excellente qualité. La moindre des choses était bien de la remercier. Toutefois, ces présentations n'auraient rien d'officiel en ce qui concernait leur relation car, pour l'heure, personne n'était au courant. Quoi de plus normal après une seule ennéade... Il ne manqua pas non plus de remarquer la présence de quelques personnes connues dont deux hauts officiers de l'armée et du druide Noss.
Mais l'attention de toute l'assistance se tourna soudainement vers une porte alors que l'on annonçait l'arrivée de nouveau Protecteur. Fenris put alors observer les évènements à loisir, découvrant la cérémonie d'intronisation. Il avait certes déjà lu un livre ou deux sur le sujet mais c'était pas première fois qu'il y assistait. Il interpréta la signification de chaque détail, les associant à ses lectures, et les grava dans sa mémoire. Lorsque tout fut terminé, il s'associa sa voix à celle de l'assistance après l'inscription du nom du nouveau Protecteur dans la pierre. Il allait à présent retrouver les fastes des fêtes officielles et leur lot de mondanités. Non pas qu'il n'y fut pas habitué mais ce n'était pas ce qui lui manquait le plus depuis qu'il était entré à l'académie militaire... - HRP:
Voilà Maman Gli. Je suis pas dans les temps ! Tu peux remercier le dieu des arrêts de travail. x) Par contre j'ai pas relu donc désolé pour les fautes mais faut que je mange avant de me transformer en gremlins ! (Oui, une femme enceinte ça fonctionne à l'envers pour le coup !)
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Lun 7 Sep 2015 - 16:43 | |
| Comme il s'y était attendu, le nouveau seigneur-protecteur fut rapidement demandé par les personnes qui lui étaient proches. Proches... plutôt des connaissances ainsi que des elfes avec qui il travaillait, comme par exemple les membres du Haut-Conseil d'Eteniril. Parce qu'il n'avait depuis longtemps plus de famille et que, malheureusement, il ne pouvait considérer aucune de ces âmes comme étant réellement proche : seul Falaedhel arrivait vraiment à percer l'armure de distance et de suffisance qu'il s'était créée, et encore même si leur lien amical se faisait de plus en plus fort, il manquait un "quelque chose" que Neraën ne saurait décrire. Peut-être était-ce là le revers de médaille du fait d'être un mage de l'esprit... déjà qu'il ne voyait pas la sensibilité à la magie comme une bénédiction - loin de là - ce genre d'état de fait ne l'aidait pas à vraiment s'accepter. Mais il se faisait force, essayant chaque jour de trouver de quelle manière il pourrait un jour vivre en paix avec lui-même et les autres.
"Félicitations, Lieutenant ! Il semblerait que vous soyez passé un rang au dessus.
Les yeux bleus de Neraën se braquèrent sur le seigneur-protecteur qui venait de prononcer ces mots, plus froids qu'à l'accoutumée. Puis, après quelques secondes de gêne entre les deux êtres, l'elfe d'Eteniril se décida à enfin se tourner vers le guérisseur, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres.
- Cela fait bien longtemps que je ne suis plus lieutenant, Anornedellon. Mais merci. Je suis heureux que tu ais pu venir, j'espère que nous aurons le temps de parler dans la soirée... Serait-ce ta femme, à tes côtés ?
Si le mage de l'esprit n'arrivait pas vraiment à voir Anorn comme un elfe depuis leur rencontre à cause du lien magique qui s'était créé entre eux, il aperçut sans problèmes la dame qui s'était placée à ses côtés. Fort belle, il devait avouer, et la tenue qu'elle portait ne faisait que l'enjoliver. Mais l'esprit de l'elfe ne s'arrêta aucunement sur ses traits physiques puisqu'il regarda la femme droit dans les yeux tout en inclinant respectueusement sa tête. Pleine de vie, un fort caractère, de l'assurance, quelqu'un qui tient à une certaine prestance ainsi qu'à un respect des protocoles et qui aime se montrer. Voilà quelles furent les premières mises en mots qu'il eut d'elle et, lorsqu'il s'en rendit compte, il se voulut de l'avoir détaillée suivant sa voix, sa façon d'être et de se tenir, ainsi que ses yeux. Une habitude qu'il aurait préféré perdre, ne serait-ce que le temps d'une soirée.
- Sois la bienvenue en Eteniril Arwain'míriel, Anorn m'a dit du grand bien de toi.
Peut-être s'était-elle attendue à ce qu'il embrasse sa main ou bien qu'il se montre un temps soit peu plus chaleureux au niveau de la gestuelle. Mais non, une éternelle distance le séparait des autres et ses mains jointes au-dessus de son bassin n'aidaient pas à briser le mur invisible qui était entre lui et elle. Mais déjà d'autres personnes désiraient le rencontrer, marcher à ses côtés tout en discutant jusqu'à la salle de réception... marche qui n'attendait plus que lui.
- Veuillez m'excuser mais je viendrai vous voir lors du repas. Trop de personnes semblent désirer savoir qui je suis. Puissiez-vous en attendant profiter de cette soirée."
C'était court. Malheureusement. Mais le temps demandait à ce qu'il aille se présenter au peuple avant de pouvoir réellement s'occuper de ses invités. Alors qu'il se retournait pour saluer la famille Nöldorion, couple accompagné de l'un de leur fils, Neraën constata quelque chose qui le perturba un court moment : en premier lieu son lien avec Anorn... c'était comme s'il était toujours juste à côté de lui, ce qui n'était plus le cas. Ensuite, il ressentit une présence réellement troublante, qui le fit revenir plus de trois cents ans en arrière ; Tinrael ? Non, il était mort... et pourtant... Du coin de l’œil il vit un druide un peu à l'écart, mais s'aperçut très rapidement qu'il ne s'agissait pas de son défunt ami. Alors il s'obligea à revenir à ceux qui étaient venus représenter l’Épine Dorée puisque leur protecteur ne pouvait se déplacer en cette occasion. Ils commencèrent à marcher tout en continuant à discuter, jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à l'endroit où le nouveau seigneur-protecteur se devait de se montrer. Une autre tradition... qui était relativement utile, contrairement à d'autres. Neraën s'excusa donc auprès des Nöldorion, clôturant ainsi leur discussion, et s'avança sur le balcon où se trouvait déjà le commandant de l'armée d'Eteniril. Un chaud rayon de soleil vint illuminer le visage du vieil elfe et, lorsque vint le moment pour lui de dégainer l'épée d'intronisation et de la brandir pour la montrer à tous, ce même rayon de soleil créa de somptueux reflets sur l'arme qui ajoutèrent une dernière touche de beauté à l'intronisation en elle-même.
Lorsqu'ils arrivèrent tous dans la salle de réception, une musique accueillante s'accordant parfaitement avec le côté chaleureux de la grande pièce les accueillit. Sur les contours étaient des tapisseries tissées avec finesse ainsi que des braseros placés à distance suffisante pour que les œuvres ne prennent pas feu, au mur de magnifiques décorations étaient sculptées et, ce qui se vit en premier, de nombreuses tables disposées en cercle étaient parées de couleurs vert, blanc et or. Neraën s'avança alors, seul, et la musique s'arrêta. L'elfe avait un court discours à faire avant que le banquet ne puisse commencer.
"Messieurs-Dames, tout d'abord merci à vous tous d'être venus si nombreux en ce jour particulier, important pour le Protectorat d'Eteniril. La cérémonie à laquelle vous venez d'assister fait partie des plus anciennes traditions du protectorat et est chargée de nombreux symboles, rappelant comme l'étoile à sept branches que tout elfe vient de tout coin d'Anaëh, de n'importe quel protectorat... mais que où il aille, il est amené à rencontrer d'autres elfes d'autres régions de la forêt. Cette journée est à l'emblème de cette étoile particulière si chère à nos cœurs : vous venez tous d'horizons différents, avez des charges différentes, êtes des cités comme des noss... mais vous êtes tous venus afin de vous rassembler en une occasion particulière.
Il laissa un court moment de silence s'installer, faisant ainsi comprendre quel était son mode de pensée et profitant de cela pour reprendre son souffle. Ses mains, qui avaient doucement accompagné ses paroles, retombèrent avant qu'il ne se retourne à moitié pour désigner de la main droite la table qui se trouvait derrière lui.
- Traditionnellement, le seigneur-protecteur s'installe en bout de table puis d'un côté viennent se placer les conseiller, de l'autre les autres seigneurs-protecteurs. Aujourd'hui, vous verrez qu'aucun nom ne figure sur les places. Vous pourrez même constater que plus de sièges ont été placés que d'invités. Et pour quelle raison ? Parce que nous sommes tous appelés à nous rencontrer, à discuter, à apprendre à nous connaître en-dehors de tout ce qu'il se passe chez nous, que ce soit au sein-même de nos protectorats ou à la frontière sud. Moi-même j'ai encore à parler avec beaucoup d'entre vous, et je m'excuse d'ailleurs de ne pas encore avoir pu tous vous accueillir comme il se devait. Alors n'hésitez pas, au cours de la soirée, à changer de place pour rencontrer d'autres. Les places libres sont faites pour cela.
Il sourit. Il ressentait l'étonnement de nombre de convives, certainement bien plus habitués aux repas protocolaires qu'aux idées de Neraën.
- Sur ce, je vous souhaite à tous une excellente soirée. Installez-vous, profitez au mieux du temps qui nous est imparti."
Désormais, tous pouvaient venir s'attabler. - HRP :
Voilà le premier tour clôturé. Vous avez ainsi l'invitation irp de parler entre vous, d'oser changer de place au cours de la soirée ! Pour plus de simplicité et de lisibilité concernant la suite, je propose que vous n'hésitiez pas à ouvrir des sujets parallèles à celui-ci pour vos discussions. Il serait même plus simple d'indiquer, en plus de [Intronisation], le nom de la personne qui est visitée. Par exemple : Neraën décide d'aller voir Ëninril, je lui ai demandé en hrp avant. Ëninril ouvre donc un sujet où se trouvent le fameux [Intronisation] ainsi que son nom. Ainsi, lorsque j'ai terminé de le voir, quelqu'un d'autre pourra poster à la suite de ce sujet la discussion qu'il aura avec le druide (puisque ce sera lui qui aura été voir Ëninril). Cela éviterait de surcharger le sujet principal qui, si l'idée vous va, sera réservée au "général" ainsi qu'à ceux qui viennent voir mon perso (puisqu'il ne devrait rien y avoir de grandement important par la suite). Si vous avez d'autres idées, nous pouvons en discuter dans le sujet hrp ici. Bon rp à tous !
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| | | Ëninríl Il'Dolwen
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 341 ans (Mort en l'an 9 XI Cycle) Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Mer 9 Sep 2015 - 16:52 | |
| "Quand un arbre tombe, on l'entend ; quand la forêt pousse, pas un seul bruit." Proverbe Noss
La cérémonie s'était déroulée de la façon la plus spectaculaire qui soit. Du Palais, véritable joyau de construction elfique, au déploiement magique lorsque le nom du Seigneur Protecteur se grava dans la pierre, comme pour sceller son union avec le Protectorat d'Eteniril, tout resplendissait, alors même qu'à quelques ennéades de voyage au Sud, la guerre faisait rage et une bataille d'une importance capitale se préparait. Même pour un Noss, druide qui plus est, n'ayant pour seul paysage familier la beauté d'Anaëh, un tel spectacle ne pouvait le laisser indifférent. Si seulement les Citadins n'avait du saper les ressources de la Prime Forêt pour construire de telles merveilles... Ici, la Symphonie semblait chanter dans une bulle... Mais pas la même bulle qu'Ëninríl avait senti au contact d'Aerlynn un mois auparavant, lors de la Lothod Mereth. Non, ici, le Chant des Arbres était lointain, comme édulcoré par la présence des milliers elfes de pierre. Malgré l'impatience du druide à retrouver Halyalindë et de découvrir l'ami de celui qui avait été son modèle pendant des années, une telle déconnexion ne pouvait qu lui faire mal. Le héraut d'Anaëh s'adossa contre un mur, les yeux fermés, pour profiter des dernières gouttes du Chant Symphonique qui résonnait ici. Il écouta distraitement la fin du discours et de la Cérémonie. Ensuite, les convives affluèrent, la plupart quittant la salle du Trône pour gagner la salle du banquet. Ne sachant si il devait les suivre ou non, Ëninríl rouvrit les yeux et parcourut la salle du regard. Il entre-aperçut le guerrier blond qu'il avait rencontré à l'issue de la réunion de l'Etat-Major elfe. Il vit aussi Neraën se déplaçer au milieu de la foule qui cherchait à le voir, le toucher ou lui dire quelques mots. Le regard des deux elfes se croisèrent. Celui du nouveau protecteur de la Cité était perçant, celui du druide, circonspect. Mais chacun dut se détourner et cette parenthèse se referma d'elle-même. L'Ornedhel se mit en recherche d'Halyalindë, seul point de repère dans la marée d'homme et de femme citadins. Les gens s'écartaient, apeurés, sur son passage. Il les rassurait souvent d'un regard bienveillant ou levait les mains d'un geste pacifique lorsqu'il rencontrait des attitudes haineuses. Il était le protecteur d'Anaëh, mais ces gens ne voulaient pas le comprendre. Pouvait-on le leur reprocher ? Les siècles avaient marqué cette Cité avec les tensions qui y régnaient entre leurs deux peuples. Et une simple cérémonie mondaine ne pourrait effacer cela, même avec la meilleure volonté du monde. Le druide déambula parmi les convives, reconnaissant vaguement certains comme étant des soldats rencontrés aux abords d'Eraison, mais pour une écrasante majorité, ces dizaines de visages étaient inconnus. Lorsqu'enfin il vit Arava à l'autre bout de la salle, il voulut s'en approcher, mais fut happé par le mouvement de foule et la perdit de vue. Pour lui qui était habitué à la tranquillité de la Forêt, toute cette agitation lui donnait la nausée. Au fil des bousculades et de faufilements discrets, Ëninríl se retrouva devant la table du banquet, où tous les convives écoutaient avec attention le bref discours du maître des lieux, avant que chacun ne prenne place sur l'une des chaises libres. Le druide balaya de ses yeux vairons la pièce mais n'aperçut toujours pas celle qu'il recherchait. Il se dirigea alors vers le Protecteur, à présent seul debout au milieu de la pièce. L'elfe était grand, même pour un Citadin, ce qui représentait un écart d'une demi-tête. Les cheveux blancs tombant sur ses épaules et encadrant son visage fin, son visage dégageait une certaine distance et ne froideur perceptible. Il ne semblait pas désagréable, simplement, comme détaché de la réalité. Cette impression était complétée par ses yeux bleu clair. "– Mes hommages, Seigneur Protecteur, dit-il en introduisant la discussion, une teinte d'ironie à peine perceptible dans sa voir. Vous savez qui je suis, même si nous ne nous sommes jamais rencontré, n'est-ce pas ? Ou plutôt vous croyez que je suis quelqu'un d'autre... Laissez moi me présenter : Ëninríl Il'Dolwen, héraut d'Anaëh et neveu de Tinrael le druide. Que dites-vous de nous éloigner quelques peu ? La foule ne me rend pas très à l'aise, pour être honnête." - HRP:
Citation originale : "Quand un arbre tombe, on l'entend ; quand la forêt pousse, pas un seul bruit. " Proverbe africain Suite de la discussion dans un RP à part comme convenu avec Glin^^
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Dim 13 Sep 2015 - 14:29 | |
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Le repas avait commencé depuis un moment. Sa femme semblait ravie par l'idée qu'avait eu Neraën, et elle ne se privait pas pour changer de place, et discuter, un temps soit peu, avec chaque elfes présents autour de la table. Anorn la regardait faire, fasciné par la facilité qu'elle avait à nouer des liens avec des inconnus. Elle avait cette joie de vivre, et cette aisance avec les mots, qui la rendait plutôt sympathique, et assez attractive, pour que les gens aient envie d'en apprendre plus sur elle. Il admirait ces qualités qu'il n'avait pas, et parfois, il les enviait. Parce qu'elles semblaient combler sa femme, et parce qu'elles semblaient lui rendre la vie plus facile. Lui restait assis à sa place, préférant observer les autres, avant d'engager une conversation avec eux. Les représentant de l'armée semblaient légèrement écœurés par tant de cérémonie. Certainement à cause du Front. Les Seigneurs Protecteurs célébraient l'intronisation d'un nouveau des leurs, tandis que les armées, au sud, se concertaient sur la défense de l'Oeuvre. Pourquoi étaient-ils présents, en ce cas ? S'ils semblaient si peu enjoués par tout cela, pourquoi s'étaient-ils donné la peine de se déplacer, si loin du Front ? Enfin, eu importait. Il irait certainement leurs parler en temps voulu. Parce qu'il avait tout de même besoin d'entendre leur avis, leur opinion, sur ce qui se passait aujourd'hui en Anaëh.
Attendant que Neraën ait terminé de faire le tour de la table, il engagea la conversation avec son épouse, qui était finalement revenue s'asseoir à côté de lui. Elle lui raconta ce qu'elle avait bien pu récolter comme information, et s'employa à lui faire la liste des qualités et des défauts qu'elle trouvait à chacun. Anorn avait l'impression d'avoir envoyé un espion, qui venait maintenant au rapport. Chose qui l'amusa assez, puisque cela se produisait chaque fois qu'ils allaient à ce genre d'événement. Chaque fois qu'ils se retrouvaient en présence de nombreuses personnes, Arwain partait rapidement au contact des autres, pour ensuite venir lui rapporter consciencieusement ce qu'elle avait entendu. Cela permettait à Anorn de cerner rapidement les personnes avec qui il allait devoir parler, de connaître leurs opinions, leurs idées principales, et donc de ne pas faire d'erreur lorsqu'il engagerait la conversation. Et à cet instant précis, il put voir une nouvelle fois combien son épouse lui était nécessaire. Combien elle l'aidait dans l'exercice de ses fonctions, tant lorsqu'il doutait de ses décisions, que lorsqu'ils étaient en société. Elle lui donnait les cartes nécessaires pour qu'il puisse avancer correctement, pour qu'il soit efficace et précis.
- As-tu pu parler à Neraën ? demanda-t-il, lorsqu'elle eut fini. - Non, malheureusement. Il se déplace énormément, et discute avec beaucoup de monde. Mais j'aurai certainement l'occasion plus tard, lorsque son tour sera terminé, tu ne penses pas ? - Si, très certainement, et si jamais tu n'y arrives pas, j'irai l'intercepter pour toi.
Et lorsque enfin le Seigneur Protecteur eut terminé son tour de table, Anorn s'avança vers lui, pour engager la conversation. Il savait très bien qu'il n'allait pas s'étendre sur des choses personnelles, trop d'oreilles indiscrètes traînaient dans le coin, mais il voulait tout de même lui parler de certaines choses. Il commença gentiment, sur le ton de la plaisanterie :
- Vous avez enfin terminé les présentations ? Je crois que ma femme a été plus rapide que vous ! Enfin, peu importe, je vous attendais. Je pense qu'il y a beaucoup de choses dont nous devons discuter, qu'elles soient de l'ordre de la politique, ou de l'ordre du personnel. C'est pourquoi je ne vous retiendrai pas longtemps ici, je vous demanderai seulement une... audience ? Plus tard, dans la soirée, ou demain, je ne sais pas. Lorsque vous aurez le temps pour une longue discussion. Ici, je ne peux m'étendre beaucoup sur les sujets que j'aimerais aborder, une ambiance plus intimiste serait la bienvenue. Qu'en dites-vous ?
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Dim 13 Sep 2015 - 17:42 | |
| Enfin, le tour de table était terminé. La première chose que fit Neraën en s'asseyant fut de se remplir un verre d'eau et de boire à grandes gorgées pour se désaltérer, tant il avait parlé. Au moins cette partie de la soirée avait fait ses preuves, beaucoup d'elfes s'étaient tournés vers les autres et le tout s'était terminé par une joyeuse assemblée où certains se tenaient assis, protecteurs du nord discutant avec ceux du sud, militaires et protecteurs se rencontrant enfin après tant de jours de front... Neraën avait d'ailleurs noté que si Delnwë Iridwën et Kelendil Lennderiel avaient fait l'effort de venir à cet événement afin de pouvoir rencontrer les principaux protecteurs et ainsi rendre mieux compte de ce qu'il se passait à Eraison, ils n'étaient pas forcément les plus à l'aise dans une telle soirée. L'elfe avait longuement parlé avec les deux militaires, cherchant à voir ce qu'il en était exactement de la guerre. Parce qu'autant le fait qu'elle dure n'était pas forcément étonnant aux yeux du vieil elfe d'Eteniril, sachant qu'étant loin du front ils n'avaient que des rumeurs pour beaucoup infondées, mais la nouvelle de la prise d'Eraïson par les Drows avait tout de même jeté un froid sur le Conseil. Une telle prise ne pouvait que représenter une menace plus que réelle. Pour autant, rien n'était moins sûr qu'Eteniril participe à cette guerre... ce n'était pas comme si la dernière dame-protectrice de ce lieu n'était jamais revenue de sa visite du front...
Après avoir terminé son verre d'eau Neraën se servit un verre de vin, s'appuyant plutôt sur le dossier de sa chaise pour se poser. Il avait encore beaucoup d'informations collectées à trier dans sa tête, et prendre le temps de réfléchir à tout ce qu'il avait pu voir et percevoir était fondamental pour arriver à bien mener les futurs projets qui risquaient de se présenter à lui. Il leva son verre à sa bouche et s'arrêta une fraction de seconde avant de commencer à boire le doux liquide rouge. Sans même avoir besoin de regarder sur sa droite, il avait senti qu'il se rapprochait, certainement pour aller le voir - comme Neraën lui avait suggéré à la sortie de la salle de l'Aube. Neraën tourna donc juste le regard quand Anorn commença à lui parler, désormais assis à côté de lui.
"Vous avez enfin terminé les présentations ? Je crois que ma femme a été plus rapide que vous ! Enfin, peu importe, je vous attendais. Je pense qu'il y a beaucoup de choses dont nous devons discuter, qu'elles soient de l'ordre de la politique, ou de l'ordre du personnel. C'est pourquoi je ne vous retiendrai pas longtemps ici, je vous demanderai seulement une... audience ? Plus tard, dans la soirée, ou demain, je ne sais pas. Lorsque vous aurez le temps pour une longue discussion. Ici, je ne peux m'étendre beaucoup sur les sujets que j'aimerais aborder, une ambiance plus intimiste serait la bienvenue. Qu'en dites-vous ?
L'ancien militaire opina lentement du chef, regardant en même temps le reste de l'assemblée. La demande de son confrère était logique au vu de la situation, cependant la façon dont il l'avait présentée laissait entrevoir beaucoup de questions. Qu'est-ce qui pouvait être si personnel pour qu'une entrevue soit demandée ? Neraën baissa sa coupe, sans regarder son collègue, le regard froid. S'il y avait une chose qu'il voulait éviter, c'était de trop lire dans celui qui se trouvait à côté de lui. Il préférait savoir les choses de vive voix.
- Je souhaitais justement te parler, Anornedellon. Mais je crains que la soirée ne se termine trop tardivement pour que tu puisses supporter de tenir éveillé jusqu'aux premières lueurs du jour avec une conversation qui, je suppose, sera sérieuse. Viens donc me rejoindre demain en fin de matinée dans le jardin de l'aile est, j'y serai. Tu pourras demander à n'importe quel serviteur, il saura où te mener.
Par le geste Neraën proposa du vin à son interlocuteur, réagissant en fonction de sa réponse.
- Je suppose que tu voudras venir seul ? Ah et... tutoies-moi, je te prie. J'ai perdu l'habitude de vouvoyer et donc d'être vouvoyé.
Il sourit, sembla se concentrer, puis reporta enfin ses yeux si clairs sur ceux d'Anorn. Alors la musique s'arrêta et quelques elfes d'Eteniril applaudirent les musiciens, bientôt repris par d'autres - notamment les membres du conseil. Le dessert avait été déjà servi et ceux qui avaient déjà assisté à quelque cérémonie que ce fut - c'est-à-dire tous les Elfes de cette cité - connaissaient la signification de l'arrêt de la musique à la fin du repas. A nouveau, les traditions reprenaient leur droit sur cette soirée. Neraën n'avait forcément été en accord sur tout concernant l'agencement de la soirée, mais il avait réussi à garder le changement auquel il tenait le plus : le fait que tous ne soient pas obligés de rester sagement à leur place pendant le repas. A voix basse, l'elfe s'adressa une nouvelle fois à son comparse.
- Les applaudissements... cela sonne l'heure de la danse et d'une musique plus prononcée. Tu entendras très certainement des musiques traditionnelles d'ici, que tu ne devrais pas avoir de mal à reconnaître d'ailleurs. Par contre...
Neraën joua un instant avec le bord de son verre, légèrement gêné par la situation qui arrivait bien malheureusement à grands pas.
- ... je crois que j'ai complètement oublié de choisir une cavalière pour l'ouverture du bal."
Une voix s'éleva dans la salle, introduisant la deuxième partie de la soirée. Bien sûr, le haut-conseiller d'Eteniril qui présentait le déroulement de la soirée prit un malin plaisir à clamer haut et fort que son nouveau seigneur-protecteur devait s'avancer pour ouvrir le bal. Affichant un sourire de circonstance, Neraën se leva donc, se demandant sincèrement quelle pirouette il allait trouver concernant la cavalière. - HRP :
Vous avez maintenant la deuxième partie de la soirée, à vous de vous en emparer ou non pour vos rps ! Bonne danse !
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| | | Anorn
Ancien
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| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Dim 13 Sep 2015 - 21:41 | |
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La réaction qu'il reçut suite à sa question ne fut pas réellement celle qu'il attendait. Neraën était froid, et distant, et lorsqu'il répondit, il fut des plus sérieux. Avait-il dit quelque chose de mal ? Il se le demanda un instant. Mais il l'invita ensuite à le rejoindre le lendemain matin, dans un des jardins, pour mener une conversation assez sérieuse. Bien. Au moins avait-il ce qu'il était venu chercher. L'elfe ne le regardait toujours pas, et lorsqu'il lui proposa tout de même à boire, chose qu'il ne refusa pas, il évita scrupuleusement tout contact avec lui. S'il avait un temps soit peu jeté un regard au visage de son interlocuteur, le nouveau Seigneur Proteceur aurait pu remarquer sans peine la légère ride qui barra un instant l'espace entre ses deux sourcils, qui trahissait une certaine incompréhension. Cela avait-il un quelconque rapport avec ce qu'il avait pu ressentir lorsqu'ils s'étaient retrouvés dans la même pièce, pour la première fois depuis longtemps ? Cette étrangeté magique était-elle la cause de cette séparation froide que l'ancien lieutenant s'évertuait à garder entre eux ? Il n'en savait rien, et cela le mettait quelques peu mal à l'aise. Il espérait grandement que ce soit à cause de cela, mais il ne pouvait exclure le fait qu'il ne le portait peut-être pas dans son cœur. Mais il ne put s'attarder plus avant sur la question, puisqu'on lui demanda une précision. A laquelle il répondit, sur un ton beaucoup moins enjoué qu'au début :
- Je compte venir seul, oui. Sauf si vous aviez prévu de voir quelqu'un d'autre à cette même occasion. En ce cas, je ne refuserai aucunement sa présence. Quant à vous tutoyer, ne vous inquiéter pas. Je vous tutoierai en temps voulu. Nous sommes ici entouré de beaucoup trop de personnes importantes pour que j'emploie une ton trop familier. Veuillez m'excuser si cela vous met mal à l'aise, ce n'est absolument pas le but. Et cela ne vous oblige en aucun cas à me vouvoyer en retour. Vous êtes chez vous ici, faites donc comme bon vous semble.
Il était vrai qu'Anorn avait du mal à rendre une relation plutôt personnelle publique. Et le tutoiement, à son goût, était beaucoup trop informel pour être utilisé ici. Il ne se le permettait qu'avec sa femme, qui l'accompagnait depuis des années dans ce genre de réunions, et qui était désormais aussi connue que lui, si ce n'était parfois plus. Il pouvait donc être associé à elle en tout bien tout honneur. Mais Neraën était un cas lus particulier. Il avait certes été très proche de lui lors de la bataille du lac d'Uraal, si proche qu'il semblait l'être encore aujourd'hui, mais cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas réellement côtoyer. Et s'adresser à lui publiquement aussi familièrement qu'il s'adressait à sa femme semblait contraire à ce qu'il était. Il espérait qu'on le comprendrait, sans quoi il couperait certainement cours à la suite de la discussion. Il n'était là que pour demander une entrevue, pas pour mettre Neraën mal à l'aise. On célébrait aujourd'hui intronisation, et il n'avait pas envie de gâcher ne serait-ce que légèrement la joie de ce dernier. Avant qu'on ne puisse lui répondre, un tonnerre d'applaudissements se déclencha dans la salle, et le nouveau Seigneur Protecteur lui expliqua rapidement, et à voix basse, de quoi il retournait. La danse. Depuis combien de temps n'avait-il pas dansé ? Il n'en savait rien, ce pourquoi il en déduit que cela devait faire fort longtemps. Seulement, une autre préoccupation remplaça rapidement celle ci. Celui devant ouvrir le bal n'avait pas choisi de cavalière. Pour une fois, un sourire légèrement amusé apparu fugacement sur ses lèvres. Cette situation plutôt cocasse lui fit oublier la gêne précédente, et, se tournant rapidement vers sa propre femme, il lui lança un regard soutenu. Alors, presque aussitôt après que Neraën se soit levé, elle se leva aussi, et murmura, à son intention seule :
- Je serais sincèrement heureuse si vous m'accordiez cette danse, Seigneur Protecteur. Me ferez-vous cet honneur ?
On s'inclina légèrement devant elle, et on s'arrêta un instant avant de lui prendre la main. Anorn observait la scène d'un oeil, notant la légère tension qui s'empara de l'ancien lieutenant lorsqu'elle le toucha. Cette dernière ne le quitta pas lorsqu'il emmena Arwain au milieu de tous, pour ouvrir la danse. Il regardait sa femme danser, ravie, comme chaque fois qu'on l'emmenait virevolter sur une piste de danse. Elle devait sentir la tension qui émanait de son partenaire, mais elle n'en laissait rien paraître. Comme à son habitude, elle affichait un sourire resplendissant, et comptait soigneusement chacun de ses pas. Il pouvait le voir au léger spasme qui animait son majeur droit. Et lors, il se sentit idiot. Idiot de ne pas lui avoir accordé une seule danse depuis bien longtemps. Idiot de ne plus l'avoir faite virevolter ainsi depuis des décennies. Alors, même s'il n'aimait pas plus la danse qu'un autre art, il se promit se l'inviter pour la prochaine. Et la prochaine encore. Jusqu'à ce qu'elle se fasse inviter par un autre, sinon jusqu'à ce que la musique s'arrête.
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| | | Telenwë Neraën
Elfe
Nombre de messages : 571 Âge : 32 Date d'inscription : 04/07/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 816 ans Taille : 2m05 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Mer 16 Sep 2015 - 16:55 | |
| Soumis à cette tradition qu'il appréhendait somme toute un peu trop, Neraën se déplaça sans même remarquer le sourire amusé de son confrère, ni la demande silencieuse que celui-ci fit à sa femme. Aussi ce fut avec surprise qu'il vit Arwain s'avancer vers lui, devant tous, et lui proposer sans forte malice d'être sa cavalière le temps d'une danse. Le seigneur-protecteur sourit tout en inclinant la tête, signe qu'il acceptait cette aide qui n'aurait certainement pas eu lieu d'être s'il avait un temps soit peu accepté l'idée de danser avec quelqu'un. Puis, comme le voulait la coutume, Neraën s'inclina vers sa partenaire avant de la prendre de la main gauche par la taille et de l'autre côté par la main. Il y eut un bref instant où Neraën ne sut faire de geste, devant s'obliger malgré ses appréhensions concernant sa magie à entrer en contact physique avec la dame de la Quatrième Saison. Ce ne fut pas simple et, quoiqu'il afficha un sourire pour tromper l'extérieur, Arwain put sentir à quel point il était tendu. Mais elle continua à sourire. Et de cela le vieil elfe lui en était reconnaissant.
La musique commença, la danse aussi. Ses yeux dans ceux de sa cavalière, son esprit concentré sur le pendentif qui dormait entre son torse et le vêtement qu'il portait, il fit les premiers pas, allant d'avant en arrière ainsi que sur les côtés, tournant en une valse douce et et augmentant en tempo au fil du temps. Il évita de lire en elle. Il se ferma complètement à la magie qui pouvait la traverser afin de ne pas créer de lien particulier avec elle. Pas qu'il désirait rester au plus loin d'elle, non, mais il voulait la sauvegarder de lui : il ne supportait pas pour les autres de pouvoir lire en eux comme dans un livre ouvert. Chose plus facile à dire qu'à faire, ma la musique aidant, les pas s'enchaînant, il finit par prendre confiance en lui et à pleinement se laisser à aller à l'art de la danse, son malaise s'effaçant. Alors Arwain put apercevoir une partie de la psychologie de Neraën, qui n'était pas visible par beaucoup d'Elfes : il était doux, ne cherchait plus à apporter une certaine distance entre lui et le reste du monde, et dans sa façon d'être elle ne pouvait que deviner sa nature protectrice voire paternelle.
La musique s'arrêta. Neraën sourit et s'inclina plus bas que d'habitude devant celle qui ne s'était pas départie de son sourire. Elle dansait bien, très bien même. Dans le fond, ce moment avait été bien court : lui qui avait toujours apprécié l'art (dont la danse) avait arrêté de danser par peur du contact avec les autres et cette danse lui avait fait un grand bien.
"Merci."
Un simple mot, prononcé pour qu'elle seule ne l'entende. Puis ceux qui désiraient s'adonner à la deuxième partie de la soirée prirent position dans le vaste espace de la salle où ne se trouvaient pas de tables ; la musique reprit. |
| | | Anorn
Ancien
Nombre de messages : 671 Âge : 28 Date d'inscription : 18/06/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1201 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Intronisation] Une septième branche sur une étoile Ven 18 Sep 2015 - 16:49 | |
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Le bal allait bon train, les invités s'étaient aventurés peu à peu sur la piste de danse, et avaient entamé, chaque fois avec un peu plus de ferveur, un nouvel enchaînement de pas. Bientôt, la plupart se retrouvèrent là, au milieu des tables, et la place se fit assez rare. Non pas qu'ils se marchaient dessus, mais les grandes envolées n'étaient plus au rendez-vous. Anorn ramena donc sa femme contre lui avec la ferme intention de l'y garder aussi longtemps que la piste serait bondée. Et s'ils donnaient tout deux l'impression qu'il menait la danse, ils savaient pertinemment qu'il n'en était rien. Elle était l'experte en la matière, elle était celle pour qui il avait accepté de s'y mettre, réellement. Bien sûr, il savait danser avant de la rencontrer. Mais il n'avait jamais réellement excellé dans le domaine, ni même apprécié, d'une façon ou d'une autre, cet art. Puis elle était arrivée, et elle lui avait expliqué. Elle lui avait expliqué comment elle voyait la danse, comment elle exerçait la danse, et pourquoi cela avait un intérêt tout particulier à ses yeux. Alors, il s'était laissé porté. Et avait commencé à apprécier. Bouger avec elle, la faire virevolter, ressentir la musique et la faire vivre à travers eux, à travers elle. Il la ferait s'envoler, il la ferait onduler, il la ferait vibrer, lorsqu'ils auraient la place. Lorsque les autres seraient partis, et qu'ils ne resteraient plus qu'eux. En attendant, il la tenait contre elle, appréciant silencieusement son contact, l'emmenant doucement à travers la foule, au rythme de la musique. Profitant de cette intimité, elle lui glissa quelques mots à l'oreille :
- J'ai bien cru que Neraën ne se détendrait jamais, lorsqu'il m'a emmené pour une danse. Cela aurait été dommage, c'est un très bon danseur, très doux et très appliqué ! - Serait-ce un reproche ? répondit-il, d'un ton légèrement ironique. - Bien sûr que non, tu restes malgré tout le meilleur ! se défendit-elle en riant. Plus sérieusement, je l'ai réellement senti tendu, plus que n'importe qui d'autre. Est-ce parce que je suis ton épouse ? - Non, je ne pense pas. Ne t'en fais pas pour cela, le principal reste tout de même qu'il ait réussi à se détendre, non ? - Très bien. Tu me raconteras plus tard, conclut-elle d'un regard entendu.
Certes, il lui raconterait plus tard. Parce qu'il savait qu'il n'y couperait pas. Après tout, elle n'était pas sa femme pour rien, elle savait lorsqu'il ne lui disait pas tout, et elle savait comment obtenir, de lui plus que de n'importe qui d'autre, ce qu'elle voulait. Ils se connaissaient depuis quelques siècles aujourd'hui, se côtoyaient, s'aimaient, se détestaient. Ils étaient devenu une sorte de tout qu'il serait périlleux de vouloir séparer. Leurs pas les emmenèrent bientôt en marge du groupe, et il en profita pour la faire tourner quelques fois, la ramenant toujours plus promptement auprès de lui. Leurs regards se croisaient sans cesse, et finir par s'accrocher. Leurs pupilles ne virent bientôt plus le reste, s'abandonnant dans leur monde. Pour la première fois depuis des décennies, ils ressentirent réellement cet amour qu'ils savaient éprouver l'un pour l'autre. Leurs cœur s'emballèrent, et la chaleur s'empara de leurs corps. Un sentiment de honte s'empara alors d'Anorn. Comment avait-il pu vouloir la garder si loin d'elle pendant tout ce temps ? Comment avait-il pu marquer autant de distance entre eux sans jamais s'en offusquer ? Soudain, la musique n'eut plus aucune espèce d'importance. Ses bras se refermèrent sur elle, les faisant définitivement quitter la piste de danse. Mais il n'en avait cure. La seule et unique chose qui comptait étaient les mots qu'il se devait de prononcer. Le pardon qu'il se devait de demander.
- Pardonne moi. Je t'en prie, pardonne moi.
Un murmure, à peine audible, avait franchit ses lèvres. Et sans qu'il s'en rende compte réellement, l'anneau sur son torse se mit à briller, dans un coin de son esprit. Il attribua d'abord la douce chaleur qui se répandait dans son corps à l'appréhension d'entendre sa réponse, d'entendre que peut-être elle ne lui pardonnerait pas, mais il se rendit rapidement compte que ce n'était pas cela. C'était autre chose. Sans qu'il ne s'en aperçoive, elle l'avait emmené à l'écart, bien à l'écart. Dans un coin de la pièce, là où les regards ne s'aventuraient pas, et les invités encore moins. Sans qu'il s'en aperçoive, son corps s'était ouvert au flux, et ce dernier avait commencé à l'envahir. Commençaient à se dresser sur sa peau, et sur celle d'Arwain, une sorte d'enveloppe protectrice, une sorte de seconde peau, transparente, qui les préservaient autant du reste du monde qu'elle les en coupait. Lorsqu'il prit conscience de ce qu'il faisait inconsciemment, il arrêta tout, rompant le contact avec sa femme, portant sa main à son cou, dans le vain espoir de couper son focalisateur de toute magie. Il avait certes conscience de l'inutilité de la chose, parce qu'il n'agissait pas directement, parce qu'il n'était là que pour l'aider à se concentrer, pas pour transmettre quoi que ce fut. Mais avant qu'il ne puisse interpréter totalement ce qui venait de se passer, Arwain lui répondit, doucement, après avoir posé une main sur sa joue :
- Que veux-tu que je te pardonne, Anorn ? D'avoir été si impliqué dans l'élévation de notre peuple ? D'avoir choisi la connaissance au détriment du plaisir ? D'avoir toujours été là pour ton frère ? Dis moi ce que tu veux que je te pardonne, parce que je ne sais pas si je peux réellement te pardonner quelque chose. - D'avoir douté. D'avoir douté de nous. De moi. De mon amour pour toi.
La détresse de l'elfe était presque palpable, et s'il ne parlait que rarement avec son cœur, lorsqu'il le faisait, ce n'était pas à moitié. Il prenait pleinement conscience ce soir de l'absence d'affection qu'il avait eu, au cours des dernières décennies, pour celle qui l'avait toujours épaulé, pour celle qui avait été là lorsque son monde avait semblé s'effondrer.
- Evidemment, je te pardonne. Comment pourrait-il en être autrement ? - Je n'en sais rien, Arwain, je n'en sais rien.
Ses lèvres se posèrent sur son front, et ils restèrent ainsi, l'un contre l'autre, le temps d'une énième danse. Le temps qu'il trouve la force de l'emmener à nouveau au milieu des autres, là où leur union était établie, là où elle n'était jamais remise en cause. Là où le doute et la faiblesse n'avaient pas leur place.
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