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 [MdO 2016] Le siège d'Amblère

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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 19:32

"Hardi, mes bons! Plus un seul puysard sur nos terres, hormis les cadavres!", hurlait un marquis tout ébaudi par ce vertueux carnage. Ils étaient entrés en force dans le drow, avaient brisé leurs rangs, et désormais achevaient de chasser les fuyards jusqu'aux bords de la Vâmme. En vérité, quel triomphe! Un instant durant, cette charge avait su rappeler au marquis ses souvenirs de jeunesse, quand les fiefs serramirois s'étaient soulevés contre Merwyn le Fol, et avaient défait ses armées sous les remparts de Serramire.

Ainsi, l'offensive puysards s'achevait dans la débâcle, et l'on raconterait, des semaines plus tard, comment les eaux de la Vâmme coulèrent rouge trois jours durant. Dans la plaine ambléroise, s'offrait à la vue de tous ce joyeux spectacle des cavaliers frappant de dos les derniers fuyards, et des hourras collectifs après ce grand fait d'armes. Gardant un œil sur les remparts, que ses occupants avaient déserté, le marquis vit arriver devant lui son neveu, Nestor, ainsi que d'autres chevaliers du pays.

"Hourra pour nous, mon oncle! La journée est nôtre! lança, enjoué, l'héritier des Versmilia
- Tranquillisez vous, mon neveu, Amblère nous résiste encore.
- Vous avez raison! Le Verse avec moi! Hardi!" Le jeune chevalier et ses épigones eurent alors certainement chargé sus aux murailles, si la voix de leur seigneur ne les avait pas arrêté.
"Allons Nestor, tempérez vous!
- Mais, sire, la ville nous tend les bras!
- Ne soyez pas sot, Nestor : les puysards nous attendent de pied ferme.
- Profitons de notre élan, dans ce cas, et enfonçons les à nouveau!
- À cheval dans les venelles ambléroises, j'en doute fort ; nous finirions tous lardés. Allons, les bêtes ont soif, et les hommes ont faim. Heinrich! Fais sonner le rassemblement!"

Peu après, les cavaleries regagnait en bonne ordre leurs campements respectifs, sous les hourras de la piétaille. Le marquis, trop heureux d'exorciser sa mauvaise défaite du mois passé, ne boudait ainsi guère son plaisir d'entendre son nom crié haut et fort. Après avoir salué copieusement la horde, il prit le chemin de son habituelle grand'tente de commandement. S'installant à table en compagnie de ses féaux et de ses capitaine, Aymeric ordonna que l'on fasse bonne chère, en l'honneur de la victoire.

"Sire, ces puysards là sont fort pauvres, et le butin est bien maigre. Mais les hommes désirent tout de même s'en saisir, et nous pressent de leur offrir quartier libre.
- Fais donner le mot, mon bon Otto, que la piétaille pourra se servir à sa guise, tant qu'ils n'approcheront pas trop les murailles. Et fait quérir l'inquisiteur Manfred, nous ne voudrions pas que le drow refasse usage de sa sorcellerie.
- Quartier libre ? Cela veut-il dire que nous renonçons à attaquer la ville aujourd'hui ? La journée est à peine entamée, mon oncle!
- Du calme Nestor. C'est ce que je veux que le drow croie : en vérité, nous attaquerons dans l'après midi, ainsi, le Soleil sera dans nos dos.
- Emprunterons nous la brèche du mur Est, messire ?
- Point, Roland : nous nous emparerons de la grand'porte. Le baron Duncan se chargera du mur Est.
- Et les autres seigneurs ? Se joindront-ils à l'assaut ?
- J'enverrais des enseigne à chacun, et espérons le, tous porterons les armées contre les murs amblérois. Ainsi, nous submergerons le drow."



Quelques heures plus tard, l'armée se mit à nouveau en branle. On avait attaché les chevaux derrière le camp, arrachant au frère du marquis un "pour la surprise, c'est rappé", et seuls quelques seigneurs, ainsi que les capitaines, trottaient parmi la piétaille. Celle-ci, rangée en ordre de bataille, se tenait prête pour monter à l'assaut des murs. "Quelques mots pour enhardir ces ladres ?", interrogea Evrard, n'écopant qu d'un laconique "une fois victorieux" de son ainé. Ainsi, sans autre forme de procès, on sonna l'oliphant pour la deuxième fois de la journée, et l'assaut débuta.

À la différence du premier affrontement, en contraste avec la précipitation des puysards, les humains offraient au regard le spectacle d'une avancée implacable et méticuleuse. De fait, elle était plutôt lente. D'un pas pesant, les hommes marchaient vers les murs, leurs boucliers formant un mur solidaire. Observant sa gauche et sa droite, le marquis eut le plaisir de voir ses alliés répondre à l'appel, menant eux aussi leurs ostes à la bataille. Toutefois, son attention fut nettement plus sollicitée, quand une première volée de flèche s’envola du rempart. Les hostilités avaient commencé.

Il s'ensuivit une réponse prompte des hommes de serramire, dont les gens de trait, demeurés en arrière, arrosèrent à leur tour les murs amblérois. Malgré cela, la marche continuait, et au milieu de cet échange de dondaines, les hommes progressaient inexorablement vers la ville. Ils finirent par l'atteindre, et, protégés qu'ils étaient des flèches ennemis en se terrant au pied du mur, les sergents serramirois déployèrent tout ce que leur ingéniosité leur avait offert pour emporter sur l'ennemi... des échelles, pour commencer.

"Voila qui devrait leur donner fort à faire... et ce n'est que le début : qu'on envoie le bélier!" ordonna le marquis.

Qu'il était de beau de voir un homme si justement satisfait ! Mais, avouons le, quel seigneur n'aurait pas été empli de félicité à la vue d'un pareil tableau ? Aymeric, au comble de la fierté, imaginait déjà la jalousie des alliés, quand ceux-ci le verraient hisser le corbin des Brochant en haut de la grand'porte d'Amblère. Il dut cependant oublier un instant ces rêveries, quand dans un éclat de lumière, une boule de feu consuma le premier assaillant s'étant hissé jusqu'en haut de la courtine. "Pute borgne."
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Duncan du Lys
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 20:47

Une fois la bataille dans la plaine terminée, les reîtres avaient vaqué à leurs occupations, de celles qu'on attend après une bataille : on retira les cadavres des Alonnais de la plaine, et à cet instant, larmes et réjouissances furent au rendez-vous. On soigna les blessés, et on décompta combien d'hommes il restait. En somme, la bataille avait été courte, et l'essentiel des morts ou blessés alonnais avaient été les phalangistes, et les vougiers. Les lanciers, eux, n’avaient que peu perdus d’hommes, à l’instar des bretteurs. Quant aux cavaliers, plusieurs avaient perdus la vie, mais on ne déplorait aucun mort parmi les gens de traits.

L'heure était désormais venue de prendre la ville, et on eut recours alors au plan que Duncan avait formulé deux jours auparavant : les forces de Serramire enfonceraient la porte, Odélian et Etherna se rueraient dans la brèche Nord, tandis que la faille alonnaise serait envahie par les forces du même nom, appuyées par Arétria. Mais, peu après la fin de la bataille de la plaine, Duncan fit mander le chef des ingénieurs, et ils discutèrent longuement des opportunités. L'essentiel fut échangé, lorsqu'on informa le baron de l'assaut imminent. Avec les siens, il s'approcha de la faille. Son flanc gauche était composé des phalangistes. Les vougiers, en grand nombre, étaient au centre. En double flanc droit, les bretteurs, renforcés par les reîtres d'Altiom d'Ydril, voisinaient les lanciers. Les cavaliers avaient mis pied à terre, et restaient proche du baron, qui avait alors requis toute la garde baronniale à son côté. Au total, un grand nombre chevaliers à pied l'accompagnaient, et parmi eux la fine fleur de la chevalerie Alonnaise. Les gens de traits, eux, suivaient le tout, et les bricoles avaient été avancées pour bénir les Drows de pierres. Quand le signal fut donné, les troupes Alonnaises n'avancèrent pas. Duncan se tourna vers Hermance.


« Allez, brave sénéchal. Guidez nos phalangistes, et assistez Arétria. Que les bricoles vous assistent. »
« Monseigneur, vous connaissez ma pensée. Votre plan n'est pas en cause, mais est-il sage de se détourner de la stratégie que vous avez vous-même conçu pour la coalition ? »
« Sage, peut-être pas. Mais nécessaire, au vu des confections des ingénieurs, n'en doutez guère. Allez, à présent. Nous nous reverrons de l'autre côté. Sachez ceci, et informez-en le bon seigneur de Wenden : vous devez tenir la brèche, non percer. Les Drows ne doivent pas sortir, et votre objectif n’est pas pour autant d’entrer. »

De là où il se trouvait, seul Arétria pouvait voir qu’il se détournait de la brèche, et qu’il se dirigeait vers le fleuve. Hermance se détacha, et prenant le commandement du flanc gauche de l’armée alonnaise, vint se ranger auprès des troupes arétriannes. Alors les troupes du Lys mirent à l’eau deux grands bacs, assez grands  pour que vingt hommes en armes s’y tiennent. On leur donna une très longue corde, que l’on avait rallongée en accrochant d’autres cordes, et dont une extrémité était tenue par ceux qui restaient sur la berge ouest. A l’aide de rames, et après avoir mis à l’eau les barques de fortune, ils ramèrent afin de traverser le fleuve, et accoster de l’autre côté, à l’est. Là, des quarante hommes, trente débarquèrent, et tendirent la corde, tandis que cinq demeuraient à l’intérieur de chaque barque. S’aidant ainsi de la corde tendue, ils traversèrent à grande vitesse le fleuve, et c’est de cette manière que Duncan avait envisagé de faire traverser son armée, pour surprendre l’ennemi, car si les armées de la coalition ignoraient en ce moment ce qu’il faisait, cela lui était bénéfique, et pour cause : ignorant la stratégie alonnaise, aucun mouvement de troupes suspect aurait pu alerter les Sombres d’un tel stratagème. Et, se tenant bien proche des remparts, mais loin de la faille alonnaise, ils traversèrent sans craindre d’être vus. Duncan renonça à chercher à pénétrer directement dans la ville. Son objectif, une fois les soldats suffisants passés, était de prendre la citadelle à revers, qui, comme il s’en doutait bien qu’il ne pouvait en être sûr, avait été fortement délaissée de ses troupes Noirelfes, qui s’étaient dispersées dans la ville. Ce qui était alors sensé être, pour l’ennemi, un lieu de repli, ne le serait bientôt plus.

Échelles et cordes assorties de grappins furent ainsi transportées en grand nombre, ainsi que la « surprise alonnaise ». On l’appelait, parmi les rangs, le « grand Livre du mur ». C’était un grand pan, comme une palissade, faite de bois que l’on avait apporté ou coupé. Elle était large comme quatre hommes, et haute comme dix. Mais comme elle était fort grande, on l’avait coupé horizontalement à la moitié, et on avait disposé des charnières, afin de pouvoir la plier comme un livre. On avait mis des roues, de bois, pour pouvoir le faire rouler sur l’herbe, et à chaque extrémité, des anneaux de fer, à travers lesquels on avait passé des cordes. Cette même extrémité, celle tournée vers l’ennemi, avait été agrémentée de gros crochets de fer. A l’origine, Duncan avait fait secrètement construire cet engin pour surprendre les Sombres, et traverser le pont détruit prestement. Mais finalement, il se rendit compte – avec l’avis favorable de ses ingénieurs consultés plus tôt dans la journée – qu’il était également possible d’en faire un chemin ascendant contre un mur. Faire passer le « grand Livre du mur » fut périlleux, et plusieurs fois, le bac menaça de s’effondrer. Mais lorsqu’il parvint, chacun fut soulagé, mais aucun ne cria, car on ne voulait pas attirer l’attention. Une fois lui-même parvenu sur l’autre berge, Duncan, aidé de sa canne et protégé par les siens, guida son armée sur quelques mètres. A vu d’œil, passé une bonne vingtaine de minutes qui lui semblèrent être une éternité, plus de six cents soldats étaient passés, et chaque voyage augmentait ce nombre. Il ordonna alors qu’on s’élance contre les murailles de la citadelle, attaquant par le sud, à grands renforts de grappins, et d’échelles, mais surtout, du grand Livre. Les troupes s’élancèrent, à tel point que des murailles jusqu’à la berge est du fleuve, tout fut bientôt recouvert de soldats alonnais, impatients d’en découdre. Duncan avait avec lui un grand nombre d'hommes, dont des gens de traits, des bretteurs, des hommes d'Altiom d'Ydril, sa garde entière et les cavaliers à pied, ainsi qu'un nombre modéré de lanciers.



Dernière édition par Duncan du Lys le Jeu 11 Fév 2016 - 23:54, édité 2 fois
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Nakor
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 10:32

Le premier combat avait été mené, les troupes du Lys comme d'autres durent encaisser le gros de la première vague, des pauvres fous adorateurs de Kiel, capable d'occire autant des humains que des leurs du moment qu'ils pouvaient offrir un moment de douleur à d'autres. Nakor comme Jérôme était du côté des troupes d'Etherna, au nord de la cité, faisant face à un mur qu'il avait été décidé de laisser en place. Chaque seigneur espérant reprendra la citadelle, aucun n'avait envie de devoir reconstruire plusieurs murs si imposant avant de redonner sa splendeur d'antan à Amblère. L'archimage avait obéit aux ordres et observé de loin, attendant de voir si la magie entrait en œuvre sur le champ de bataille. Il serait alors intervenu, mais ce ne fut pas le cas, les sorciers drows après la débâcle des rochers et du tonnerre, ne s'étaient pas remontrés, sentant qu'un ou plusieurs ennemis pouvaient se trouver dans le camp humain. La vieille barbe s'était bien gardée de déployer toute sa puissance, il fallait garder de l'effet de surprise. Ils discutèrent longuement après avoir reçu les ordres et Nakor fit une demande

"Trouvez moi un trébuchet, même petit, mais il m'en faut un. Nous nous concentrerons sur le mur Nord comme indiqué dans le plan ... mais un mur qui tient haut peut autant nous servir que servir l'ennemi. C'est ici que j'entrerai en œuvre Jérôme. Occupez-vous des épées, moi, je m'occupe de la magie!"

Nakor avait alors pointé du doigt la poterne du Pisse-dru. Une porte, assez grande pour laisser entrer plusieurs hommes de front en même temps, mais solide, énorme, ancienne, résistante. Trop pour des forces humaines. Un bélier? Il allait prendre feu ou être défoncé par la magie drow pendant que des flèches abattraient tout homme tentant de forcer l'entrée. Nakor obtenu donc ce qu'il désirait et fit déposer un grand monticule de terre sur le lanceur du trébuchet. Lorsque l'heure de la bataille approcha et que le signal fut donné, le magistère prit la parole une dernière fois, devant les troupes de son ami baron.

"Soldats! Aujourd'hui, vous allez au devant d'un affrontement que l'on ne peut plus éviter! Vos épées vont devoir affronter celles du Puys. Vous craignez la sorcellerie! Ce n'est pas elle qu'il faut craindre mais ses utilisateurs! Laissez moi vous protéger des arcanes drows. Plus de peur, plus de crainte, je vais vous ouvrir un passage qui vous mènera jusque dans la citadelle. Une fois la bas, plus de dieu, plus de seigneur mais votre vie! Battez-vous pour vos vies et celles du monde des hommes! Aller!"

Le dernier mot fut hurlé sous les hourras et les vivats des hommes qui cherchaient à détruire en eux la peur de mourir et surtout, de revenir des morts pour en tuer d'autres. Ils devaient faire confiance en la vieille barbe, mais Nakor y avait pourvu, en passant beaucoup de temps dans les camps, avec les hommes. Il se mit ensuite à l'œuvre. Il prit une profonde respiration, leva les mains vers le ciel pour les redescendre lentement et se concentra. Ses vieilles mains se mirent à faire des mouvements de rotation, comme s'il entourait sans cesse de ses doigts, quelque chose devant lui. Ses mouvements devinrent de plus en plus vaste. Les yeux toujours fermés, il parla à voix basse

"La magie n'est pas colère, la magie est union, elle est concentration, lente et progressive, son contrôle doit être total. La terre est solide et puissante, forte et calme. Le vent et fugace, léger, subtil. Mais ils peuvent tous deux déclencher une puissance sans commune mesure. Il suffit de réveiller les puissances qui dorment, de les appeler ... de les influencer ... "

A ce moment précis on pouvait sentir des vibrations dans l'air autour du vieux fou, même sans être sorcier. Le signal fut donné pour la charge. Nakor dit alors tout haut

"Maintenant!"

Les hommes actionnèrent le trébuchet qui balança une belle boule de terre dans les airs. Le magicien tendit alors les bras et continua ses mouvements de cercle. La boule de terre dans les airs, se mit à tournoyer de plus en plus. Enfin, le vieux fou ouvrit les yeux et baissa avec vigueur ses mains vers le sol, index tendu. La boule de terre qui tournoyait, se mit à chuter en ligne droite, de plus en plus vite, de plus en plus fort. De temps à autre, Nakor donna quelques impulsions de plus et le reste ne se fit pas attendre. Frappant en plein dans le mille, la poterne nord vola en éclat, transpercé par une masse de terre qui avait gagné suffisamment en vitesse pour faire sauter le bois et les gonds métalliques. Les hommes poussèrent encore des cris de hourras avant d'approcher dangereusement des murs. Le vieux fou le senti alors, les mages du C'nros commençaient leur œuvre maudite. Ils utilisaient du feu, en plus des arbalétriers qui se trouvaient sur les murs et qui reprenaient leur équilibre après le choc. L'archimage s'approcha le plus possible des murs avant qu'il ne soit trop tard et hurla de sa vieille gorge desséchée

"Ho non! Pas si vite ... vous avez un ennemi de plus ici!"

Puis il se concentra sur la Vâmme, très proche du mur Nord. Il y avait là tellement d'eau. Une aubaine pour le sorcier élémentaire qui venait d'utiliser le vent et le contrôle de la terre pour orienter le boulet du trébuchet. Il avait pensé au feu, mais le Puys en était spécialiste. Il fallait donc son opposé pour lutter contre efficacement. Il fit lever de belles quantités d'eau et avant que des flammes et des flèches ne frappent les premiers Ethernians, Nakor balança une nappe d'eau sous pression par dessus les premières lignes. Des boules de feu s'écrasèrent, ce qui diminua l'épaisseur de la nappe. De la fumée s'en échappa et des flèches furent, nombreuses, arrêtées par l'eau qui servait de bouclier. Mais les troupes de Jérôme devaient absolument se hâter et Nakor aussi. Si trop de mage se mettaient à bombarder cette entrée, il ne pourrait pas maintenir longtemps une telle protection. Mais au fur et à mesure qu'il avançait, son emprise allait grandissante. Pourvu que les troupes entrent vite dans la cité, le Magistère du Firmament était très puissant, il s'était longuement préparé pour cet assaut mais maintenant allaient débuter des combats de magie spontanés. Le vieux fou devait garder toute son attention à son paroxysme, il serait trop fort malvenu de mourir maintenant!
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Jérôme de Clairssac
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Jérôme de Clairssac


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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 12:48

Jérôme regrettait de ne pas avoir prit part à la charge lorsqu'on annonça une pause avant l'assaut suivant. Il était sage de laisser les hommes se reposer mais cela permettait aussi à l'ennemi de se ressaisir, le choix était difficile lorsqu'on dirigeait un ost entre un ordre qui ferait des ravages ou qui serait une catastrophe. Le baron prit sur lui, laissant couver la haine qu'il portait depuis plusieurs ennéades envers la race des sombres. Les cavaliers etherniens et d'Odélian étaient revenus tout sourire, heureux d'avoir porté le fer contre les drows. Ils racontèrent la bataille, ou plutôt le massacre que cela avait été.

L'heure de l'assaut de la ville était venue, les osts se préparaient, s'alignant soigneusement. Odélian en faisait de même à la gauche d'Etherna, tout comme Serramire à droite. Jérôme ne voyait pas ce qu'il se passait pour Aretria, Sainte-Berthilde et Alonna mais il s'en moquait, il était pleinement concentré sur la charge à venir et ses hommes. Il grommelait intérieurement car toutes les armes de siège avaient été donné à Alonna et on lui demandait maintenant de charger des murs toujours debout, ce qui n'était pas de bonne augure pour ses troupes. Heureusement une discussion avec Nakor avait levé le problème. en effet il avait promit à Jérôme de l'aider et ce dernier lui faisait une confiance aveugle, certain de sa bonne foi.

"Nous vous laisserons donc vous occuper de la magie et nous occuperons du fer. Vingt hommes d'élites vous suivront partout afin de vous protéger, j'espère que vous comprendrez que vous êtes précieux et que votre sécurité est primordiale"

Jérôme avait décidé de cette garde rapprochée sans le dire au vieil homme. Celui-ci savait se défendre mais il n'était jamais inutile de renforcer sa protection. Sa magie serait d'une aide précieuse, voir vitale pour la bataille à venir.

Les hommes se tenaient la à attendre le signal. L'attente était toujours un supplice lors d'une guerre et lorsqu'on était prit dans la bataille, l'on regrettait ce temps. Les entrailles se nouaient, des prières muettes étaient faites aux Dieux, certains vomissaient du stresse qui les prenait. La chevalerie avait démonté et elle se trouvait aux côtés de Jérôme, au centre de la formation et en première ligne. Nakor prit la parole, haranguant les troupes à la place du baron, celui-ci tiqua lorsque le mage dit qu'il n'y aurait plus de seigneur au sein de la bataille mais il n'était pas temps de le contredire alors que tout le début reposait sur ses épaules. Les hommes hurlèrent à la fin du discours de Nakor et aucun encouragement n'était encore venu de Jérôme, lui qui aimait haranguer ses troupes. D'habitude, il se battait sur son cheval, avec son armure complète et entouré des nobles. Aujourd'hui, il était à pied, avec la piétaille et il avait une autre idée en tête. Toutefois il n'avait pas oublié son rôle bien que la chevalerie et tout l'ost obéiraient encore aux ordres de Guillaume, son frère qui se trouvait en retrait, à son grand désarrois. Il fallait qu'un Clairssac survive si lui même mourait et on lui avait prouvé qu'il était plus aisé de commander en ayant une vue d'ensemble de la bataille et non en se trouvant en son sein. Gaston était aussi resté en arrière pour Odélian, c'était d'ailleurs dans son campement que Guillaume se trouvait afin d'être plus efficace et de commander de concert. La rancœur de Jérôme le portait à vouloir se battre cette fois et il avait donc délesté cette charge à son cadet. Jérôme avait le nom d'Aline dans son cœur et dans sa tête et il espérait la venger ce jour ou du moins laver l'affront qui lui avait été fait. C'était puéril car tuer des drows ne changerait pas ce qui lui était arrivé et elle avait sans doute besoin d'autre chose mais c'était la seule réponse que lui, un guerrier, avait trouvé.

Jérôme était entouré de sa garde personnelle ainsi que de vingt prêtres d'Othar qui avaient juré de tout faire pour le maintenir envie. Dix autres se trouvaient répartit au milieu des soldats, faisant également des prières à leur Dieu mais avec plus de réussite qu'un simple croyant. Ils incantaient, renforçant la détermination des hommes, leur retirant la peur qui étreignait leurs entrailles. Ils préparaient aussi de quoi riposter aux mages adverses. La chevalerie venait à la suite alors que les flancs étaient occupés par les lanciers, hallebardiers et épéistes d'Etherna, Froissart et Oësgard. Les archers et arbalétriers se trouvaient à l'avant, derrière les mangonneaux qui les protégeaient. Des échelles étaient au sol, prêtes à être prises et amenées contre les murs

Après les mots de Nakor et juste avant l'assaut, Jérôme fit signe à ses hommes de rester en place

"Godefroy, avec moi, bien haut la bannière"

Le baron et son porte bannière s’avancèrent, le second emboîtant le pas à son seigneur. Jérôme ne dit rien mais il passa devant l'intégralité de ses troupes, levant et baissant son arme pour les exhorter. Les cris et les hourras fusèrent, la clameur se laissant porter par la vent aux alentour. La vu de leur baron, ce fin stratège et tacticien hors pair qui n'avait encore perdu aucune bataille et qui se tenait avec eux en ce moment était un véritable baume contre la peur. Rien ne pouvait leur arriver alors que cet homme, béni de Néera, partait à l'assaut. Personne ne songeait plus à s'enfuir ou se cacher dès qu'il le pourrait afin de survivre, tous voulaient suivre leur seigneur et ils scandaient son nom. La bannière de la licorne flottait au vent, bien haut afin qu'elle soit visible de tous. Jérôme revint à sa place et il attendit le signal.

Lorsque l’olifant se fit entendre, Jérôme leva sa main droite, armée d'une hache et il commença à avancer, doucement et implacablement vers les murs d'Amblère. Serramire et Odélian, de part et d'autre en faisaient de même. C'était presque inquiétant de voir cette masse avancer à faible allure. Nakor fit son office et l'on ressentit bientôt la puissance qui l'entourait. Le tir de l'arme de siège, renforcé par la magie de l'archimage, alla percuter de plein fouet la poterne du Pisse-dru, offrant l'ouverture qu'il fallait aux troupes pour entrer. L'on s'approcha encore puis lorsqu'ils arrivèrent à distance des arbalétriers, les armes de jets etherniennes et d'Odélian entrèrent en jeu, les soldats arrosant les remparts de traits et de flèches. Les hommes qui marchaient se mirent à courir afin de donner d'avantage de difficultés aux tireurs qui se tenaient en haut des murs. Les cris sortirent des gorges de milliers d'hommes qui chargeaient maintenant à la suite du baron. La première salve arriva mais au lieu de moissonner son lot et d'envoyer des hommes au royaume de Tyra, Nakor intervint une fois de plus et heureusement car les mages adverses avaient décidé de se mêler au combat. Des boules de feu accompagnaient les tirs mais ceux-ci furent détournés en grande partie par la Vâmme que l'archimage avait utilisé pour recouvrir les premières lignes. Quelques hommes tombèrent tout de même, transpercés par les carreaux ou flèches qui n'avaient pas été détournés mais aucune boule de feu ne les atteignit. Jérôme arriva à la poterne et il entra derrière sa garde, il aurait voulu être le premier à entrer mais ils ne l'avaient pas laissé faire et le baron ne courait pas plus vite que toute son armée. La masse se précipita à l'intérieur de la ville, passant par la poterne du Pisse-dru alors que les échelles commençaient à être posée afin d'attaquer par plusieurs endroits. Le baron entra par la poterne ouverte et il constata que la bataille faisait rage, les drows voulant refouler les hommes et les empêcher d'entrer en trop grand nombre. Des échelles basculaient dans le vide, repoussées par les sombres sur les murs et de l'huile bouillante coula. Pourtant il était déjà trop tard pour la poterne. La surprise et le désarroi avait permit à suffisamment d'hommes d'entrer pour éviter le refoulement. Les cris et les gémissements des mourants se firent alors entendre tout en étant noyé par le vacarme du fer qui s'entrechoquait et des insultes lancées avant de se jeter sur un adversaire. Les forces d'Etherna et d'Odélian étaient entrées dans la ville.

Bien que c'était guillaume qui commandait aux forces etherniennes, il était évident que le baron et sa bannière étaient le point de ralliement. L'élite se portait à l'avant et la poterne fut tenu mais les hommes tombaient, éventrés, décapités ou toutes les formes que peuvent prendre la mort lors d'une bataille de cette envergure. En effet l'adversaire était des sombres, des soldats et non plus des fanatiques inexpérimentées. Il était donc difficile de prendre le dessus en combat singulier, bien que les meilleurs bretteurs pouvaient se défendre plus qu’honnêtement. Jérôme faisait parti de ceux-la, les hommes qui avaient voué leur vie à l'usage des armes. Heureusement les hommes étaient en surnombre et ils se battaient à plusieurs contre un ennemi. Ses hommes voulaient le protéger et un mur d'épées avait été érigé devant lui mais lorsque la bataille fait rage, chacun lutte pour sa vie et il devient difficile de protéger quelqu'un d'autre. Le baron arriva donc au moment ou il se retrouva face à un sombre. Une lueur assassine dans les yeux, il se rua sur son adversaire sans chercher à se protéger, sa hache levée et son épée en attente pour parer. Il fonça et frappa mais le sombre para aisément l'attaque mais alors qu'il voulait tuer son ennemi, un coup de flamberge d'un garde le transperça. L'instant que prit le drow pour regarder la lame qui sortait de l'autre côté de son corps permit au baron pour le décapiter, envoyant la tête au loin. Toujours lucide en ce début d'attaque, Jérôme se dirigea vers la poterne par l'intérieur et il débuta l’ascension des escaliers qui mèneraient sur les murailles. il fallait prendre les murs afin de permettre aux renforts d'entrer dans difficultés. Les etherniens le suivirent et le combat fit rage dans les escaliers, le sang coulait le long, rendant glissant la progression. Jérôme avait réussit à se porter à l'avant et il taillait de droite et de gauche, d'estoc et de taille. La poterne fut prise plus rapidement qu'on ne l'aurait cru mais les murs et la ville étaient infestés de sombres, la bataille ne faisait que commencer.
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Walther Hohenburg
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 22:01


Leur progression jusqu'aux remparts se passa presque sans encombres même si les noirauds réussirent à trouver quelques brèches dans leur dispositif. Malgré les boucliers, certains de ses hommes furent ainsi stoppés net, un trait dans le gosier où dans le ventre. Il fallait dire que ces salauds savaient viser juste, à défaut de ne pas savoir user de stratégie. Le reste de ses hommes, sur ses arrières, finirent pourtant par atteindre les grands murs au même moment où l'on apporta le bélier pour percer la grande porte. Toujours protégé par son bouclier, ce dernier était entièrement recouvert de carreaux et risquait de céder à tous moment. Mais le contrebas des murailles lui laissa un répit tout relatif. Des hommes de la troupe apportèrent dès lors quelque longues échelles à l'efficacité encore inconnue. Afin d'éviter que la piétaille ne s'agglutine trop en ne pouvant que prier la dame pour qu'un sombre ne le bombarde, Walther aida à installer la première échelle à l'aide de ses hommes et ordonna aux premiers d'entreprendre l'ascension.

-Fils de Néera, aux échelles !

Ni une, ni deux, tout le monde suivit et lui emboîta le pas dans un ordre approximatif. Si les siens furent les premiers à gravir les remparts, ceux des ost serramirois prirent également soin d'escalader les remparts sur d'autres échelles. A son tour, il commença l'ascension et vit tomber un homme au dessus de lui, touché par un carreau dans le cou. Le pauvre hère lâcha un hurlement qui le prit aux tripes et faillit presque le faire tomber à son tour, mais il garda ses mains solidement attachées aux barreaux. « Donnez-moi-la force de mener ces hommes jusqu'en haut ! ».

Les premiers combats sur les remparts se firent entendre et après une escalade interminable, il finit par arriver jusqu'aux créneaux. Aidé par l'un des siens, il les enjamba et ressorti sa lame. Visiblement, du ménage venait déjà d'être fait et des corps s'étaient déjà entassés tout le long du tour de ronde.

-BOUCLIER ! Gueula-t-il en direction des quelques hommes encore en vie.

Un mur de boucliers vint protéger l'arrivée des nouveaux arrivants et lorsque les troupes furent assez nombreuses, il ordonna que l'on progresse en direction des noirauds réfugiés derrière les créneaux de la grande porte. Sur ces remparts, seuls quatre où cinq hommes pouvaient progresser côte à côte. De facto, le nombre n'eut que peu d'importance et les centaines de carreaux ne firent que quelques dégâts désuets dans leurs rangs. Un de ses hommes, pourtant, s'en prit un sur son flanc à découvert et son corps chuta dans la ville sans qu'il n'eût rien pu faire pour l'en empêcher. Cela n'eut pour effet que de leur donner plus de hargne.

L'escalier menant aux portes de la Hure n'était plus qu'à quelques mètres devant eux et les noirauds se démenaient comme des lions pour les dissuader de continuer. C'était mal connaître la persévérance des nordiens. Malgré les morts et les blessés, les fils de Néera et les hommes d'Outremont atteignirent finalement les escaliers et à coup de lance et de flèches, les sombres se décidèrent finalement à passer à l'offensive par force du désespoir. Le contact fut brutal et sanglant. Bons nombres d'hommes y laissèrent leur vie et chutèrent dans la cité.

-Meinhard ! Jindanor ! Enfoncez-moi ces ordures, il nous faut gagner la porte !

Les deux géants, équipés d'épée longue comme un homme firent le travail et déblayèrent le passage jusqu'au sommet de la première tour surplombant la grande porte. Walther et le reste de la compagnie gravirent les marches comme des démons et une fois sur la grande terrasse protégée de créneaux, une dernière poche de résistance vint à leur rencontre. Pendant que les siens combattaient encore, il fit signe au porteur de la bannière d'agiter le calice de la Sainte mère à la vue des troupes encore en bas. Quelle vision eut-il alors ! Quel spectacle s'offrit à lui lorsqu'il vit les regards de milliers d'hommes contemplant le calice. Mais un noiraud vint mettre un terme au spectacle en enfourchant le frère qui tenait la bannière. En guise de vengeance, Walther donna un coup de pied dans le ventre de l'assassin et ce dernier ne put que sauter par-dessus les créneaux pour venir s'écraser sur les troupes coalisées. Jetant un œil derrière lui, il aperçut dès lors la jeune Lyarra qui s'était tenue derrière lui tout ce temps.

-Vous ! Protégez l'étendard et brandissez-le à la vue des hommes. Tout le monde doit savoir que nous nous sommes rendus maîtres de la porte.

Bientôt, ses hommes descendirent par les petites trappes donnant à l'intérieur de la porte et réussirent à tuer les derniers sombres restés-là pour maintenir la herse et la porte fermées. Pendant ce temps-là, il retourna de nouveau aux côtés de la dernière recrue en date devenue maintenant la porteuse de la grande bannière au calice. Fier du spectacle qu'il voyait du haut de la tour, il ne put qu'esquisser un sourire nerveux mêlant joie et fatigue. En bas, on entendit les grandes portes s'ouvrir et la masse d'homme qui attendait encore derrière ne tarda pas à s'immiscer dans la ville.

-Au temple de Néera ! Lâcha-t-il aux hommes qui l'entouraient déjà, attendant ses prochains ordres.



Dernière édition par Walther Hohenburg le Sam 13 Fév 2016 - 14:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 11:22


- Tenez la putain de position ! s'époumonait Roderik du côté de la poterne sud, où tout un large pan de mur s'était effondré.

Même en donnant de la voix, il peinait à se faire entendre dans ce vacarme. Toute la rue vibrait des cris stridents poussés par les combattants, du martèlement de l'acier contre les épées ou les boucliers, du vrombissement des flèches et des carreaux d'arbalète, de la pluie de pierres projetées par les bricoles alonnaises. Bien que la brèche fut relativement large, ils étaient si nombreux que l'on manquait rapidement de place ; impossible de distinguer combien de drows exactement leur faisaient face, et il ne pouvait deviner ce qui se passait au même moment à la porte de la Hure et à la poterne du Pisse-dru. Il ne pouvait qu'espérer qu'on avait bien réparti les effectifs, afin qu'aucun allié ne se retrouve en difficulté et que la situation n'en vienne à s'envenimer pour tout le monde.

Il avait d'abord maudit le baron d'Alonna lorsqu'il l'avait aperçu filer vers le fleuve avec une partie de ses hommes ; il ignorait au juste ce que tramait le forban, même s'il pouvait en avoir une vague idée. Au moins ne les avait-il pas totalement abandonnés, puisqu'il laissait des hommes pour les épauler ; mais, plutôt que d'informer Roderik de son plan en temps utile, il avait préféré le mettre devant le fait accompli en lui envoyant ce Hermance, lequel se permettait presque de lui donner des ordres. Tenir la position ? Il faudra bien qu'on fasse un peu plus que tenir la position, à un moment donné ; c'est nous les assaillants, il ne faudrait pas que ça change, s'était-il dit tout d'abord. Finalement, devant le merdier que constituait un combat dans une rue étroite, il s'avérait que le surplus d'hommes qu'aurait pu leur fournir le baron d'Alonna aurait été inutile, voire gênant. Ici, le nombre comptait bien moins que dans la plaine. Cela, malheureusement, avantageait l'assiégé, mais Roderik s'y était attendu, la chose étant inévitable.

Alors on se battait au corps à corps, avec une hargne et une sauvagerie sans nom ; jusqu'à présent, l'expérience de Roderik se limitait à guerroyer contre des péninsulaires, des hommes comme lui dont le seul tort avait été de suivre un suzerain autre que le sien. Ici, point de code d'honneur chevaleresque ; on ne rançonnerait pas de valeureux chevalier, on n'abattrait point miséricorde pour abréger les souffrances de l'adversaire vaincu. Dans un tel déferlement de haine, la différence entre les drows et les hommes était peu de choses.
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Duncan du Lys
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 10:54

« Aux murs ! »

Aucun soldat ne se fit prier ! Les arbalétriers et archers échangèrent les civilités avec ceux des Drows qui, parmi leur armée, étaient demeurés à la citadelle. On amena, à trois mètres du mur, le grand Livre. On tira alors sur les cordes accrochées à l’extrémité dudit Livre, celle qui était tournée contre le rempart. L’ensemble se déplia, dos aux soldats, et lorsqu’il bascula contre la muraille, on planta au sol de gros pieux pour bloquer les roues, mais l’on plaça des poutres aussi sous le Livre, afin que le poids des hommes ne le brise pas. Une palissade, large comme quatre hommes, étendue vers le haut du mur, était ouverte à tous ceux qui souhaitaient alors l’emprunter. De chaque côté du Livre, échelles et grappins en très grand nombre avaient été déployées, et si l’on entendait avant la bataille qui faisait rage plus loin à l’ouest, dans la ville, bientôt ces sons furent couverts par les affrontements qui débutèrent sur les murailles de la citadelle. Les soldats alonnais s’élancèrent alors sur le Livre, étant en assez grand nombre pour faire la différence sur les murs, sans se soucier de le briser, car il avait été renforcé en sa base.
Alors, s’élançant tel des chiens des Enfers, vivifiés par leurs prières et leurs rites, les reîtres suivant Altiom d’Ydril se jetèrent sur le Livre, l’escaladant. Les échelles se remplirent de leurs hommes, et ceux qui étaient légers se hissèrent via les cordes.

Le Diable d'Ydril, à l'instar des plus grands héros des anciens contes, chargea. Mais dans sa fougue, son marteau lui glissa des mains, et tomba à ses pieds. Se penchant alors pour la ramasser, il ne vit pas un Sombre s'élancer contre lui ! Mais, surpris bien malgré lui, l'ennemi se heurta au postérieur d'Altiom, qui, dur comme du fer, repoussa l'assaillant qui bascula, et alla se briser le crâne en contrebas. On cria alors : « YDRIL ! YDRIL ! » et lorsqu'il tourna le regard vers Duncan, le porte-étendard agita la bannière, et l'inclina vers le Nord. Hochant ainsi la tête, le reître sut quels étaient ses ordres. Poussant alors un formidable cri de guerre, chacun fut revivifié au son d'un « MEEEEUUUAAAAR » de toute beauté. Beaucoup chutaient des murailles, tranchés ou pourfendus. Mais plus il en tombait, plus on s'élançait avec hargne.

Beaucoup des chevaliers du Lys se jetèrent dans la bataille. Ceux qui ne pouvaient pas encore monter aux échelles ou sur le Livre, se rendirent alors à la base de ce dernier, le tenant fermement afin de bien le tenir. Se retournant alors, le Lys vit l'immense flot d'hommes qui s'étendait jusqu'au fleuve. Il ne pouvait pas le voir d'ici, ni même le savoir, mais son armée ne pouvait désormais plus passer, aperçue par les ennemis. Quand bien même passer demeurait possible, cela relevait alors du suicide, et on abandonna donc l'idée de poursuivre la traversée. D'une voix forte, le baron s'écria :
« Avec moi ! Avec moi ! Gens de traits, gens de hasts, avec moi ! » Le Lys se dirigea avec ceux qui n'étaient montés - et ceux qui ne prévoyaient pas de monter, vers la herse, au Nord. Entre les mailles de l'imposante pièce, les arbalétriers décochèrent leurs traits pour couvrir le peu d'hommes qui, avec Altiom d'Ydril, s'étaient élancés pour ouvrir la herse. Lorsqu'on vit que le treuil s'actionnait, et que la herse se levait, on cria : « Amenez donc les poutres ! ». Les derniers hommes qui s'engagèrent sur le Livre se ruèrent, tandis que plusieurs hommes s'emparaient des poutres. On les amena, quelque peu difficilement, dans la mêlée et entre les hommes, et au fur à mesure que la herse s'ouvrait peu à peu, on finit par pouvoir les placer verticalement, afin de bloquer la herse.

Duncan fut le premier à entrer dans la citadelle, et grand mal lui en prit : une flèche fusa, et se planta dans sa cuisse gauche. Son armure le protégea, si bien que la pointe n'était pas fichée dans la chair, mais elle en était suffisamment proche pour avoir coupé la peau. Le Lys mit genou à terre, et sous son heaume, il n'entendit plus que le souffle rauque de sa respiration, tandis qu'il criait :
« Par les vulves damnées de leurs génitrices, tuez-les ! Tuez-les tous ! » La fin de sa phrase fut voilée par les gardes du baron, au nombre fort satisfaisant de cent, qui se ruèrent et formèrent un cocon impénétrable. Un grand cercle, couvert sur tous les points, et même au-dessus, se forma autour de Duncan, qui ôta la flèche d'un coup sec. De là où l'armure avait été percée, un fin filament de sang s'écoulait. Il se releva, juste à temps pour apercevoir et entendre les arbalétriers décocher une salve contre ceux des Noirelfes qui étaient alors descendus.

Les troupes du Lys s'élancèrent alors dans la cour, et un combat s'engagea contre ceux qui étaient en bas.  « Videz les bâtiments ! Lanciers, bloquez le pont ! En formation ! Arbalétriers, couvrez le pont ! » Le Lys, lui, suivi par sa garde et le porte étendard, se dirigea en boitant plus qu’à l’habitude vers l'escalier le plus proche. Vingt gardes se placèrent devant lui, et ils aidèrent à nettoyer les murs. Un temps incertain passa. Le Lys ne pouvait savoir combien de temps s'était écoulé depuis son entreprise, mais une fois que la herse avait été levée, les troupes Alonnaises déferlèrent dans l'enceinte de la citadelle, et obéissant au baron, les troupes attitrées se dirigèrent vers le pont, et s'ordonnèrent en une formation défensive, destinée à ne rien laisser passer. Les arbalétriers se hissèrent sur murailles et toits, prêts à décocher leurs traits sur les Sombres, qui, persuadés que la citadelle était pour eux l'ultime repli, se rueraient dans le piège.


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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeLun 15 Fév 2016 - 13:58




Jindanor avait été le premier déçu de s'arrêter là... En tout premier lieu pour l'arrêt de l'adrénaline qui maintenant son déjeuner dans son gosier, ne pouvant dorénavant plus se retenir, il s'appuya sur une hampe de lance plantée à même le sol pour vider son estomac sur un reste de Drow, plié en deux il reprit calmement ses esprits avant de se redresser en grognant...
Son regard se porta sur les alentours.. Son armure crasseuse, son visage couvert de perle de sang séchés, celles-ci parsemant une grande partie de son corps... Il respira calmement, essuyant sa machoire d'un revers de bras à l'aide du tissus qui dépassait de son gant... Avant de rire un peu, les nerfs lâchant.. Il se laissa emporter par les hurlements de victoire, courte victoire puisqu'ils y retourneraient bientôt, mais... C'était bon de se savoir encore en vie après cette boucherie.. Passer si près de la mort, jouer avec elle et s'en sortir, c'était grisant.

Avoir survécu à cela lui permettait d'espérer d'autant plus qu'il s'en sorte, qu'il puisse enfin quitter ce foutu merdier et retourner auprès de la Dame... Mais il savait que toutes les horreurs qu'il avait vu aujourd'hui allaient le hanter deux trois ... Mois ? Peut-être plus. Il se laissa tomber à genoux et pria ici même, remerciant la Damedieu de lui avoir permis de survivre à cette bataille, et lui demandant humblement de lui accorder de survivre aux prochaines épreuves qui allaient parsemer son chemin d’embûches.


Deux heures plus tard, Jindanor et l'ordre eurent le droit à un repos, après avoir retrouvés le campement, et s'être un tantinet rafraîchis et remplis la panse, Jindanor profita de l'accalmie pour écrire une lettre avec un peu plus d'empressement encore... Une "Au cas où"... Car malgré toute la foi qu'il avait aux capacités de miracle, et auprès de ses camarades qui sauraient le protéger, il ne pouvait s'empêcher de penser au pire... Et plus le temps avancé, plus il savait qu'ils allaient se retourner au combat..... Et dans des rues, sur des murs, dans des lieux exigues... Où le nombre ne jouerait plus, mais que les compétences prendraient le dessus.

Quelques temps plus tard, ils se trouvaient sur les remparts, le plus dur avait été de passer les créneaux, le plus long serait de parvenir à la Grand porte... Alors que Jindanor et Meinhard se tenaient aux côtés de leurs hommes, retenant l'afflux des noirauds tentant de les renvoyer de l'autre côté des remparts, de les faires chuter des murs, de les empâler, de réduire leurs nombres, chose auxquelles Jindanor les trouvait bien trop efficace, la voix de Walther retentit, non loin derrière.


-Meinhard ! Jindanor ! Enfoncez-moi ces ordures, il nous faut gagner la porte !

Il ne fallut pas plus de cet ordre et de la hargne qui les gagnait de voir leurs camarades tomber au combat pour que les deux géants ne prennent les devants, côtes à côtes, combattant dans le style demi-épée, ils tranchèrent, firent glisser les lances sur les flancs, bousculèrent et tranchèrent en avançant d'un pas lent mais assuré..
Alors qu'ils avançaient Jindanor sentit une lance glisser trop près de son flanc, entaillant légèrement celui-ci et le faisant grogner avant qu'il ne renvoit sa lame, tranchant le visage du drow à la perpendiculaire..

L'avancée fut longue, et difficile, mais ils finirent par traverser la porte de la Hure, tranchant avec plus de liberté dans les rangs Drow qui ne supportaient pas l'avancé des géants soutenus par les lances de leurs frères d'armes, et des quelques milliers de carreaux qui filaient au dessus des remparts... Carreaux qui ne manquaient pas de rater leurs cibles et d'effrayer quelque peu les alliés...

Alors qu'ils parvenaient difficilement à l'étage, Jindanor fut l'un des premier à hurler devant l'étendard hissé, appréciant la vue qui se donnait à eux en contrebas... Grisante, effrayante... C'était quelque chose, ça oui.
Et alors que le Noirauds s'attaquait à la bannière, Jindanor fut le premier à assister à la chute de l'assassin, celui-ci s'écrasant une dizaine de mètres plus bas dans un hurlement qui le fit avoir quelque peu pitié... En sachant que la joie de le voir s'écraser ainsi était bien présente... Il fut l'un des premiers à se glisser dans les trappes, tranchant avec une certaine hargne l'un des drow' s qui se présenta à lui, enfonçant la garde de sa lame dans la jugulaire de celui-ci et lui arrachant ce qui restait de gorge..

Une fois la herse et la grand porte ouverte, Jindanor et les hommes rejoignirent Walther dans la grand rue... Il remarquait aujourd'hui que de se battre contre autre chose qu'un semblable pouvait être le déferlement de haîne et de hargne sans pareil... Ils n'étaient que des bêtes capable de tenir des armes, des bêtes qu'ils tuaient sans respect... Comme on abat un porc à l'abattoir.

-Au temple de Néera !
Proclama Walther, alors que les hommes de l'Ordre encore apte à se battre l'entouraient, prêts à tout, attendant leurs ordres.



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Louve Noire
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 21:07

Nous marchions en direction des remparts, je devais combler le manque d'effectif qui commençait à naitre. Je portais un bouclier pour participer à la constitution de ce mur d'acier. En première ligne, nous subissions les salves des drow. Nous marchâmes en direction de l'ennemi. Certains, de braves guerriers tombèrent au champ d'honneur. C'était la fin pour eux. La première échelle était posée contre le mur. Je tendis le bouclier à un des hommes.

« Garde le ! Il va me gêner. »

Je fus la première volontaire, L'ascension était difficile, voire dangereux. Le risque de se prendre un carreau était importante. Des serraminois étaient abattues dans l'ascension des remparts, des cris se faisaient entendre. Au-dessus de ma tête, Je suivais un soldat en m'adaptant à sa cadence, il était rapide cet homme ! Pour faciliter mon attaque, j'accrochais avec un bandage ma lame avec mon poignet. La lame bougeait constamment, elle était utile pour la rapide prise en main.

En haut de l'échelle, je vis le soldat en train d'abattre le premier elfe. Je profitais pour m'élancer sur un des soldats. Ma lame se logea dans son cou, il tomba à genou et s'effondra sur le sol.. Le deuxième ennemi tenta de m'empaler avec son épée. J'esquivais sur le côté, je le poussais dans le vide avec mon pied accompagné d'un cri de rage. D'autres hommes remplissaient cet espace, les drow commençait à perdre du terrain.

« -Meinhard ! Jindanor ! Enfoncez-moi ces ordures, il nous faut gagner la porte ! » Hurla Walther.

Jindanor et Meinhard déblayèrent les ennemis jusqu'à la tour, c'était un par-fait massacre pour les ennemies. Je me contentais de suivre Walther. LA ba-taille de la tour était particulièrement difficile. Une symphonie hurlante raison-nait dans le bâtiment et dans la tête ! Les choc de métal accablaient mes oreilles. Puis, je montais en haut de la tour pour atteindre la terrasse. Nous éliminions les derniers Drow.

Quand l'homme brandissait fièrement le Calice, un noiraud le tua avant de mourir par la main de Walther. Mon seigneur me regarda et me confie la tâche de porter la bannière. Cet homme me confiait cette tâche importante de brandir un étendard, je fus surprise et enjouée. L'homme remarquait mon talent guerrier ! Il m'honora !   J'étirais un sourire ! j'hochais la tête.
D’une poigne de fer, je brandissais la grande bannière de l’ordre à la vue de tous. Je vis quelque visage et des cris de joie qui se hissait dans le cœur des hommes. Derrière, je sentis Walther qui possédait une fierté de voir son drapeau se dressait à la vue de tous. La joie de cette bataille était de voir la joie des hommes en train de surmonter cette épreuve dans une magnifique vue. Othar devait être heureux. Ce farouche guerrier doit jouir des yeux par ce magnifique spectacle et agréablement surpris de voir l’humanité détruire les fanatiques drows.

-Au temple de Néera ! Ordonna Walther

Nous descendions de la tour et nous dirigions dans la grande ruelle à côté de la grande porte. L’ordre ne connaissait pas les moindres recoins de la ville. Pour me faire entendre, j’haussais le ton, mon doigt était pointé sur la petite ruelle qu’on appelait « le saint Leeroy »

« Mon seigneur ! Je vous demande de me suivre dans cette ruelle ! Les drow protègeront surtout les endroits dans les grands passages ! Ce chemin sera plus sur et plus rapide ! Faites-moi confiance ! Cette ville est chez moi ! »


Quand je reçus le soutien du seigneur. Nous détournions le chemin pour rejoindre plus rapidement le temple de Néera. L’ordre et quelques volontaires de divers seigneurie me suivirent.  Je l’ai guidée dans les petites rues. Nous avancions dans les ruelles, nous nous heurtions à quelques résistances. La résistance était tenace, nous nous battions dans cette étroitesse de la ruelle. Quelques hommes moururent dans cette accrochage. Au bout du raccourci, nous apercevions le temple. Un groupe d’elfe d’une cinquantaine d’homme avait campé devant la place.  Ces derniers n’hésitaient pas à nous charger. Rapidement, nous nous battions à nouveau dans une sauvagerie inhumaine. On se battait pour survivre, ne pas mourir et atteindre cette objectif. Dans ce combat frénétique, un groupe de Lourmellois attaquait par derrière les elfes noirs.  Il fallait une bonne vingtaine de minute pour que le combat cesse, on était épuisée. Rapidement, nous arrivions dans le temple de la dame-dieu.  




Dernière édition par Lyarra Courevent le Jeu 25 Fév 2016 - 21:04, édité 1 fois
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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 17:10

Resté à l'arrière de ses troupes, Aymeric embrassait l'ensemble de l'assaut de son regard. Inexorablement, les ostes nordiques avaient progressé vers les murs d'Amblère, d'où les puysards tentaient tant bien que mal d'endiguer cette crue humaine. En contrebas, la piétaille avançait, grignotant chaque pouce de terrain jusqu'à venir se loger aux pieds du mur, pavois et mantelets enfoncés dans la terre, arbalètes pointées sur les créneaux.

Malgré la défense noirelfique, on voyait ainsi se dresser nombre d'échelles contre le rempart, et après que le bélier fut emporté par un souffle magique, les hommes n'eurent plus d'autre moyen pour espérer emporter la porte. La chose périlleuse, n'était toutefois pas impossible, et les arbalétriers, en bas des murailles, plumaient allègrement chaque chapel noirelfique trop imprudent pour quitter l'abri des créneaux - les précédents sièges ayant dénudé ceux-ci de leurs hourds.

Tandis que les gens d'armes faisaient irruption sur le rempart, l'attention du marquis fut toutefois attirée non pas par le combat qui s'ensuivrait, mais par le mouvement qu'opérait à sa droite le baron d'Alonna. À nouveau, la coterie serramiroise s'interrogea de la fantaisie de son voisin, et les doutes ne manquèrent pas de fuser à l'encontre du seigneur du Lys. Aymeric, agacé par l'insubordination de son vassal, compensa en hurlant quelques invectives en direction du rempart.

Là-haut, le corps-à-corps était bien engagé, et seule la piétaille aux prises avec les puysards saurait raconter ce qu'il s'y déroula vraiment. Bien vite, au grand étonnement du marquis, qui s'était figuré une lutte acharnée pour le contrôle du corps de garde, on vit cependant se dresser la bannière au calice en haut des fortifications. Par corolaire, ce fut bientôt la herse qui se leva, et alors on enfonça les vantaux aisément. "Des braves, ces guerriers de la Damedieu", ponctua laconiquement le maquis.

Dès lors, le combat pris la direction des rues, où les drows, retranchés derrières des barricades érigées tantôt, se préparaient à accueillir dignement leurs adversaires. À l'extérieur, le marquis ordonnait, organisait, diligentait, de manière à ce que l'assaut ne fut pas une charge aveugle. La chose ne sembla cependant guère du goût de la fraternité nééréïte, dont les guerriers s'élancèrent sus aux puysards. Toutefois, là où le marquis les voyait en tête de cortège pour se frayer une voie vers la grand'place, les fanatiques, eux, obliquèrent sur la gauche, s'engouffrant dans d'étroites ruelles, pour gagner le temple. La confusion fit ralentir la marche des hommes, et bientôt, les puysards répliquèrent. "Des enragés, oui. Incontrôlables, de surcroit."

La première tentative de forcer un chemin vers la place des forges fut ainsi reçue à grand coup de sortilèges, quand les puysards, psalmodiant derrière leurs porte-boucliers, firent naître un déluge de feu et de glace contre les premières lignes humaines. Frappé d'effrois, la colonne reflua pour se retrouver à nouveau au niveau de la porte. Dans les rangs, on jurait à la fois de peur et de hargne, et le marquis, conscient qu'envoyer une deuxième charge reviendrait au même, fit dépêcher ses gens de traits. "Plumez moi ces nigromanciens!", lâcha-t-il plein de verve, avant d'envoyer plusieurs palefreniers au camp.

Ainsi l'assaut fut suspendu un instant, durant lequel les arbalétriers serramirois tâchaient d'estourbir les sorciers noirelfiques, avant de se recroqueviller à l'abri du rempart - si bien que ce dernier devint une aide plus qu'un obstacle. Pendant ce temps, la chevalerie serramiroise, qui avait initialement démonté, se regroupait à l'arrière, enfilait poulaines et étriers, se préparant à donner la charge.

Lorsque la horde fut apprêtée, le marquis fit donner la charge : la piétaille s'élança bille en tête sur les puysards, passablement éclaircis par les volées précédentes. Très vite cependant, ballets des éléments reprit, quand les sorciers restant usèrent de leur méchante magie. Cependant, la marquis avait prévu cela, aussi avait-il envoyé la piétaille en premier, car derrière ces pauvres hères destinés à la carbonisation ou la glaciation, s'était élancée au triple galop une horde de reîtres tout de fer vêtus, montés sur de puissants destriers. Avalant la distance en un rien de temps, balayant - hélas - même les piétons qui leur avaient servi d'écran de fumée, la chevalerie serramiroise enfonça les rangs des puysards dans un fracas de tonnerre.

Le chaos de la bataille fut complet, quand suivant la charge, les bataillons de piétons vinrent rejoindre la mêlée. "Hardi! Vers la place!" s'époumona le marquis, entre deux passes d'armes avec un vougier du Puy.

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Duncan du Lys
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 19:16

Duncan entendait les cris, le bruit de l'acier qui ripait contre les écus ou les murs, et la peine. Tant de peine, de douleur, celle de la chair lacérée, d'un membre arraché, d'un œil mutilé ou d'une main tranchée. Il était là, un genou à terre, sur la muraille, regardant d'un œil vide les cadavres à ses pieds. L'enceinte en était recouverte. Ses hommes, des Sombres, tous, les mirettes vides, regardant sans voir dans l'Au-Delà. Des presque deux milliers d'hommes qui avaient traversé le fleuve, un peu moins de milles hommes avaient perdus la vie dans l'assaut. Son heaume était à ses pieds, juste à côté de l'étendard Sombre qui flottait toujours, au gré du vent, celui là même qui caressait les dépouilles de ceux qui brandissaient ce morceau de tissu la veille. Son regard se porta sur la cour. Là encore, un spectacle de désolation se trouvait là, des cadavres partout. Certains contre des murs, comme si la dernière volonté des mourants avait été de vouloir s'adosser avant d'expirer, une dernière fois. Des carreaux étaient fichés dans certaines armures, celles qui n'avaient pas été tranchées.

Par delà la cour, il voyait ses hommes rassemblés près du pont - ou du moins, ce qui y ressemblait depuis que les occupants d'Amblère l'avaient détruis. Sur les murailles qui protégeaient la forteresse de la ville, de chaque côté du pont, les arbalétriers Alonnais avaient pris position. A l'orée de la cour, un mur de lanciers s'était bâti, et de chaque côté, des centaines d'hommes, attendant la faille. Il n'y avait autour de Duncan qu'une cinquantaine d'hommes de sa garde, l'autre partie achevait les prisonniers et fouillaient les quelques bâtiments du château. Relevant péniblement sa jambe gauche, il ressentit la coupure de la flèche qui avait bien failli lui coûter sa cuisse, plus tôt. Il leva ses yeux, voyant les arbalétriers, accroupis afin de ne point être vu de l'autre côté. Il entendit crier un ordre, et tous se levèrent. Le Lys n'entendit qu'un son, celui de centaines d'arbalètes décochant leurs traits meurtriers. Duncan demeura là un temps indéfini, qui lui parut durer une éternité. Tout autour de lui prit une allure d'irréel tandis qu'il se levait, et que d'une main, sans grande conviction, il asséna un coup au support du drapeau. Fendu, celui ci tomba au sol. Le baron posa son regard sur celui qui portait son étendard, et ce dernier le planta contre la muraille.
La forteresse était prise.

Boitant, tenant sa canne et son épée au fourreau dans la même main, et son heaume par le panache dans l'autre, il traversa la cour, lentement, regardant les blessés, ceux qui étaient soignés, ceux à qui on prodiguait l'ultime sacrement. Ceux qui, non au pont, se tenaient là, regardaient leur baron avec un sourire fier et triste au visage. Il les avait mené sur le sentier de la victoire, et tous lui étaient reconnaissants. Son visage est dénué de toute émotion, livide, désabusé. Il se courba subitement, crachant au sol ce qui aurait dû être son vomi. Mais il ne venait pas. Il ne voulait pas sortir. Il se releva, s'essuyant les lèvres. Il entendait - et voyait - toujours les arbalétriers cribler de carreaux les Sombres. Il entendait leurs cris. Duncan savait : ceux qui croyaient se replier dans un bastion sûr s'étaient dirigés droit dans un piège. Et ils étaient maintenus à découvert par le mur de lanciers, tandis que derrière eux venait le reste de la coalition. Tandis qu'il avançait, le Lys rattacha son épée à sa ceinture, et laissa le fourreau lui taper sa jambe blessée. Il tendit sa main, et on lui remit l'étendard Drow tranché plus tôt. Les yeux à moitié dénués d'énergie, il s'adossa contre un mur, regardant l'entrée de la forteresse, tenue fermement par ses hommes. Le tout ne serait plus long, désormais.

Partie anciennement écrite à ne plus prendre en compte:


Dernière édition par Duncan du Lys le Jeu 25 Fév 2016 - 21:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 20:50

Nakor était un archimage, un puissant sorcier presque millénaire, reconnu par tous comme un pauvre fou, régicide, mangeur d'enfant et il ne savait quelles autres fadaises venues du fond des âges. Mais une chose qu'il n'était pas, c'était suicidaire. Il avait vécu de nombreuses batailles, il était malheureusement habitué aux horreurs de la guerre. Il n'aimait pas la guerre, mais il en connaissait les risques, les difficultés et il connaissait surtout les faiblesses de la magie dans une telle situation. Il aimait sans doute encore moins de mettre en péril d'autres vies que la sienne ou d'être responsable de la perte de la vie d'alliés mais il ne pouvait pas refuser l'offre. Il accepta donc et serra la main des vingt guerriers qui reçurent pour ordre de tout faire pour protéger le vieil homme.

"Messieurs, je vais avoir besoin de vous ... mais vous aussi de moi. Je ne suis pas votre seigneur, mais si vous voulez survivre ... obéissez dés que je donne un ordre!"

Nakor avait indiqué ces quelques conseils dans un froid qui aurait congelé le pire des volcans. C'était pour indiquer à quel point la situation était sérieuse, périlleuse et qu'il était donc vital d'obéir aux ordres d'un magicien quand on allait devoir l'accompagner pour justement faire défaite à une armée d'autres. Il harangua les jeunes soldats en leur rappelant que, devant les épées des drows, au tout dernier moment, il n'y aurait qu'eux et leur propre vie face à celles des elfes. Il fallait donc qu'ils oublient tout le reste et ne pense qu'à cela, qu'il trouve la force et la rage de vaincre. Bien sur Jérôme serait là, quelque part, Aymeric aussi, Duncan, Roderik et tous les autres, Nakor même! Mais devant un ennemi, on se sent, au dernier instant, étrangement seul!

La première vague passa, Nakor maintenant l'emprise magique sur les eaux de la Vâmme aussi longtemps que possible. Les dernières boules de feu du Puys arrêtèrent momentanément de tomber puisque les premières flèches partirent d'Etherna. Les magiciens noirs moururent dans un gargouillis infâme pendant que le Magistère se tourna vers ses vingt gardes du corps.

"Messieurs, au pas de course! Et souvenez-vous de deux choses ... vigilance constante d'abord et ensuite ... un couteau dans la gorge ou le ventre d'un mage le tuera aussi sûrement que n'importe quel autre soldat dans cette bataille!"

Puis la vieille barbe blanche se mit à courir, soulevant légèrement le bas de sa robe pour ne point choir en un tel endroit! Les vingt soldats, comme un seul homme, entourèrent Nakor et tous partirent dans une même direction. Il était difficile de l'imaginer, mais la magie et les arcanes avaient brillamment conservés l'ancien conseiller personnel du roi de Diantra. Si on ajoutait à cela les millions de kilomètres que six cent vingt huit ans de marche acharnée lui avait donné, et bien chacun des vingt protecteurs furent grandement étonnés de voir qu'il pouvait presque les devancer! Quelle forme ce vieux bougre! En approchant des murs, il eut une sensation terrible mais qu'il reconnu sans aucun problème. Il avait prévu le coup, après tout quand on savait bien faire quelque chose, pourquoi tenter d'en faire autrement? Les drows utilisèrent la magie du feu et attaquèrent. Sauf qu'au lieu d'être trois ou quatre sur les remparts, une quinzaine harcelèrent le chapeau pointu. Nakor manqua presque de se souvenir que d'autres que lui étaient là, dans la zone de frappe.

"Retenez votre respiration ... maintenant!"

Puis le mage donna de grands coups de moulinet devant lui, mêlant les arcanes de l'air et du feu. Il prit le contrôle des boules de flammes drows et les fit tournoyer autour des vingt et uns ladres qu'ils étaient. En quelques instants une véritable tempête de feu tournait autour de la brigade d'intervention magique. Un des hommes ne pu se retenir et hurla

"Sorcier ... ça brûle!"

Peste et damnation, ces soldats n'avaient pas de moyen de résister magiquement à tout cela. Ouvrant de grands yeux, Nakor hocha de la tête

"Je sais ... attendez ... voilà!"

Puis Nakor fit converger toute la magie brûlante qu'il avait dévié afin de la réunir en une énorme boule qu'il balança sur les remparts.

"Courrez!"

Ils arrivèrent enfin à la porte défoncé, alors qu'une explosion avait emporté une partie du haut du rempart et plus de la moitié des sorciers du Puys qui avaient tenté de se débarrasser du sorcier. Se plaquant contre le mur, ils attendirent un peu avant de se jeter dans la gueule du loup. Des rues jonchées de cadavres humains comme drows.

"Allons messieurs, il faut avancer! De la magie dans cette direction. A moi les hommes d'Etherna!"

Et il parti avec sa suite. Il continuait tranquille quand le sol vint fortement à sa rencontre, dans la violence d'un impact qu'il n'avait pas prévu. Trois flèches passèrent alors par dessus Nakor et le soldat qui avait plongé pour protéger le vieux fou

"Méfiance sorcier, il n'y a pas que de la magie ici.
- Et c'est pour cette raison que vous êtes là mon très jeune ...!"

Puis Nakor balança un énorme coup de vent qui fit valdinguer les vingt gardes ainsi que lui-même. Une volée de pics de glaces inonda la petite rue dans laquelle ils se trouvaient tous. Ils auraient été littéralement transpercés de toute part. Un râle de douleur en plus, son dos le faisant souffrir, il dit tout haut, une main levée, un genou à terre et un oeil à moitié fermé

"Non mais comment osent-ils?"

Et la main levée balança des dizaines de jets d'éclairs qui allèrent frapper les sources de magie de la glace. Une fois le sortilège passé, ils n'attendirent pas une seconde de plus. Deux soldats soulevèrent Nakor pour le remettre debout et d'un coup de tête, il indiqua par où aller. Puis se stoppant net au bout de trente mètres, il parla tout bas

"Ils nous attendent là bas ... non ... ils m'attendent ... prés de vingt cinq mages ... vous allez les contourner par l'Ouest puis remonter pour les prendre dans le dos. Je vais les tenir occuper. N'oubliez pas ... l'effet de surprise et ..."

Puis pour terminer son discours, Nakor mima un couteau qui se plante dans la gorge. Ils partirent tous comme un seul homme et le magicien concentra ses forces. Il retint son souffle, ferma les yeux puis se leva et parti en direction de centre d'Amblère, il suffisait de remonter la ruelle pour tomber sur ces fichus sorciers. En approchant du piège, Nakor commença le premier : il jaillit dans la petite placette qui se trouvait là, il prit le contrôle de l'eau qui se trouvait dans les jarres avant que les drows ne le fasse et s'entoura d'un bouclier d'eau épais et tournoyant. Des boules de feu vinrent frapper. Nakor en profita pour donner un grand coup avec son bâton sur le sol. Trois drows furent alors écrasés par des murs d'un mètre cinquante de haut qui venaient de jaillir du sol pour les entourer. Le magistère avait utilisé l'élément terre pour en effet les aplatir comme des crêpes sans demander leur reste. Manier deux éléments en même temps était une prouesse difficile, Nakor parvenait à en mélanger un troisième s'il restait bien concentré. L'eau tournait donc autour de lui pour le protéger, la terre avait fait son oeuvre. Gardant son esprit ouvert, il senti la glace apparaître. Des pics qui allaient tenter une nouvelle fois de lui transpercer le corps. Au dernier moment, le sorcier à la barbe blanche fit joindre ses deux mains avec violence, devant lui et la boule d'eau autour de lui se transforma en boule de feu très vive. Cela aveugla momentanément les drows qui ne virent donc pas arriver les vingt poignards. Condensant la flamme devant lui, Nakor brûla avec violence les deux derniers sorciers qui leur faisaient face. Un des hommes dit tout haut

"Je n'aimerai pas vous avoir comme ennemi sorc ... "

Mais une épée lui transperça le ventre. Des troupes armées

"Nonnnnnnnnnn!"

Et des éclairs partirent dans tous les sens, ainsi que les épées. Nakor se prit alors une boule de feu dans le dos, heureusement l'impact fut diminué du choc originel par les pouvoirs en action et l'énergie qui émanait du vieux fou. Il poussa un râle de douleur et envoya une onde de vent si forte qu'elle arracha la tête du sorcier. Il n'avait pas brûlé, mais l'impact avait fait vibrer tout son corps et coupé sa concentration, ses vieux reins le faisant souffrir. Les yeux de nouveau focalisés, il n'eut que le temps de dire

"Attention derrière vous!"

Pour que les hommes se jètent au sol et continuent le combat. Mais ce n'était plus des guerriers mais de nouveaux mages

"Combien diantre sont-ils?"

Nakor souleva un pan de terre suffisamment grand pour bloquer l'entrée de la ruelle. Les guerriers restants, ils n'étaient plus que seize, rejoignirent le magicien et se tinrent prêt.

"Nous n'avons pas un seul instant de répits, ils ont senti que j'étais là, ils vont venir en nombre quand ils le pourront! Ceux qui ne sont pas déjà pris dans un combat ... cela sera déjà ça d'offert aux autres. Courage messieurs, ils en ont après nos vies!"

Puis fermant les yeux pour regagner son calme, il prit une profonde respiration puis releva ses deux mains devant lui, bras tendu

"Sorcier ... leurs bombardement magique va abattre votre mur sous peu ... ne pouvez vous pas ..."

Il n'y eut aucun besoin de réponse, le mur de terre parti, bien droit, comme si un terrible géant invisible l'avait poussé bien parallèlement au sol. Les drows derrières, qui bombardaient le mur furent écrasés par l'impact et une maison s'effondra par la même occasion.

"Si ... je peux ... allons!"

Et ainsi continuèrent les combats. Aussi souvent qu'il le pouvait, Nakor faisait diversion pendant que ses gardes tentaient de prendre les puysards par revers. Le vieux fou fut sauvé à plus d'une occasion par ces guerriers, certains se jetant sur lui pour lui éviter la mort. A d'autres reprises il dut encaisser le choc de quelques poings d'airs, des boules de feu et même un coup d'épée qui lui entailla le bras gauche légèrement. De son côté, il avait occis un nombre plus que conséquent de mages, permettaient aux troupes d'avancer plus sereinement et sauva ses gardiens à de nombreuses reprises. Ils ne survivaient malheureusement pas tous, il n'en restait déjà plus que douze quand les combats approchaient de leur fin, sans que personne ne sache réellement quand la bataille serait terminée.
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 21:27


« Comment vous appelez-vous ? »
Alanya observait les armées à ses pieds. Le soleil n'était pas encore bien haut lorsque tous furent en place. Duncan était aux pieds de la cité d'Amblère, chaque seigneur était parfaitement rangé auprès de ses hommes. Vingt-quatre mille âmes qui à cet instant avait cessé de penser seules. Chacun confiait sa vie tantôt aux Dieux, tantôt à son frère d'armes. D'autres suivaient l'ordre militaire établit. Ils pensaient naïvement que leur vie dépendait de leur corps d'arme, de leur meneur, de leur suzerain. Mais qu'espéraient-ils ? Elle les voyait là, étalé à ses pieds. Vingt-quatre mille âme et peut-être moins de la moitié qui reviendrait.
« Jean Ivobois, ma Dame. »
Ses yeux ne cillèrent pas. Fixés sur l'armée réunifiée, traçant mentalement chacune des positions, chacun des traits. Comme si cela avait la moindre importance à cette heure-ci. Elle se prit à rire. Un rire angoissé, étranglé dans une gorge bien trop serrée pour ce genre de chose. C'était tellement stupide. Du haut de son promontoire, elle surplombait toute la vallée jusqu'à Amblère. Avec elle se trouvait cinquante hommes de la garde personnelle des barons.
« Enviez-vous ceux qui se trouvent en bas ? »
Le mur tomba. Ainsi commença le premier acte de la bataille de l'armée du Nord contre la menace Puysarde. Elle n'entendait qu'une clameur étouffée d'où elle se trouvait. Rien d'intelligible. La seule chose qu'elle pouvait sentir de la bute c'était l'anxiété commune à tous. Une inquiétude qu'elle partageait silencieusement avec tout les autres. Seule sa fille et la grosse servante semblaient parfaitement calme. Presque comme si, à l'extérieur, il ne se passait rien de plus. Le soleil se levait, il brillait pour toute une journée apportant avec lui la petite brise d'été qui faisait plier l'herbe tendre de la Sgarde pour finalement s'éteindre laconiquement. Mais aujourd'hui n'était pas une journée ordinaire. Aujourd'hui l'herbe tendre ne se plierait pas sous le souffle du vent mais sous les pieds des soldats martelant le sol. L'eau ne s'écoulerait pas tranquille à l'image du fleuve, non. Ce serait un torrent de sang et bile.
« Non ma Dame. Veiller à la sécurité de son Honneur est un privilège. »
Elle rit. Cette fois-ci sa gorge ne s'était pas serrée. Elle savait qu'il ne pensait pas un piètre mot de ce qu'il venait de dire et ce, malgré la peur qui le tiraillait. Qui les paralysait tous à cet instant.
« Jean, vous n'êtes pas un bon menteur. ».


Une heure. L'heure la plus longue de sa vie où elle était restée là, immobile avec ses cinquantes qui voyaient tomber les leurs. Les uns après les autres, ils venaient nourir la terre de Sgarde, jonchant le sol de leurs cadavres encore chauds. Serramirois, Arétans, Odéliannais, Ethernien, Alonnais... Tous tombaient côte à côte, défaisant les Sombres. Aucune logique n'était présente dans leur organisation, se battant pour on-ne-sait-trop-quoi. Ils étaient vecteurs de mort. Une annonce funèbre, comme le grognement d'un loup avant qu'il ne morde. Comme le croassement énervant des corbeaux qui avaient élus domiciles dans les arbres avoisinants. Ils avaient attendus que les échos du métal contre le métal cesse. La liesse s'était doucement tû, laissant le soin à chacun de trouver un peu de repos.
La journée était particulièrement chaude et ils s'étaient tous battus avec acharnement. La sueur ruisselait de leurs fronts tandis que la baronne déambulait parmi les vivants, aidant ceux qui pouvaient l'être.
La mort.
Du sang partout.
Les larmes.

Pas de celles que l'ont voit couler dans un château. Toute sa vie elle avait été épargnée de l'horreur du monde et voilà qu'en quelques heures de temps elle y était plongée. Un bain violent, peut-être trop. Elle déambulait – et c'était le terme. Vidée, lessivée. Elle était présente, elle parlait, respirait mais derrière ses yeux gris, c'était le néant. Elle refusait d'affronter la vérité. Elle refusait de penser qu'ils pouvaient tous échouer dans leur quête. Que le soldat mangeant tristement sa ration ne reviendra certainement pas. Que Jean pourrait disparaître en une fraction de seconde. Une existence balayée en quelques secondes. Alors elle pensait à sa fille. La petite Pénélope qui était loin de se douter de l'infime membrane qui séparait ce qui était vivant de ce qui ne l'était plus. Qu'en un instant, tout pouvait sombrer. Puis son esprit se pencha sur son époux qui lui manquait à cet instant. Il aurait certainement trouvé les mots justes. Il lui aurait peut-être simplement dit la vérité mais ça l'aurait rassurée. Non, en fait, cela ne l'aurait pas réconforter le moins du monde. Duncan n'auait pu rien faire. Elle était déboussolée.

Là, sur les plaines d'une terre qui n'était pas la sienne, elle risquait de s'éteindre avant même que l'astre du jour n'ait quitté la plaine.

La bataille avait repris depuis un petit temps. Elle était blême. C'était à présent l'heure où tout se jouer. Où tout prenait une dimension particulière. Si les hommes du Nord se faisaient massacrer alors ils seraient perdus. La Sgarde tomberait et ses voisines viendraient en leur temps. Avaient-ils la force nécéssaire ? Pouvaient-ils s'en sortir réellement ?
« Où en sont-ils ? »
« Ils entrent dans la ville ma Dame. »
Alors elle le regarda. Elle plongea ses yeux dans les siens. Son coeur battait dans ses tempes et jamais le temps ne lui avait parut aussi long. Jamais. Cette maudite journée n'en finirait pas et à la tombée de la nuit ils seraient tous morts. « Où en sont-ils Jean ? »
Le soldat déglutit. Il ne savait pas quoi répondre d'autre. S'il avait pu être envieux en début de journée, à l'instant présent il n'échangerait sa place pour rien au monde. Il les voyait tomber les uns après les autres. Et s'il n'entendait pas les plaintes, il imaginait aisément le bruit de la chair que l'on coupe, des os que l'on brise, du dernier râle du mourant. Non, il n'aurait voulu y être pour rien au monde.
« Jean ! Par les Cinq dîtes moi où se trouvent nos troupes ! »
Elle l'avait poussé. Un geste de désespoir alors que ses yeux commençaient à s'innonder de larmes. Elle avait peur. Pour pour les siens, peur pour son mari, sa fille. Mais plus encore elle craignait pour sa vie. Elle se trouvait sur son promontoire à voir la mort approcher sans rien pouvoir y faire.
La guerre n'était pas une affaire de femme.
« Ils sont sur le fleuve ma Dame. »
Le fleuve ?! Mais que faisaient-ils donc ? « Comment ? »
« Je pense que son Honneur votre époux veut prendre le castel. ». Sa voix était chevrotante. Il était aussi terrifié qu'elle à cette idée. Il avait peut-être un cousin, un oncle, un frère ou même un père dans l'armée qui ne marchait plus mais voguait sur les flots. Les hommes ne flottaient pas. On ne faisait pas la guerre sur des radeaux de fortune. Non, cela n'était pas vrai. Alors elle se retourna pour mettre fin à l'humour douteux de son protecteur mais ce qu'elle vit la laissa bouche bée. Les larmes qui avaient plus tôt noyées ses yeux coulaient abondamment sur ses joues. Elle aurait voulu les arrêter mais n'y parvenait pas. C'était bien trop pour elle. Elle s'essaya à faire une phrase mais seul un sanglot parvint à passer ses lèvres. Jean resta en retrait par respect mais l'inquiétude qu'éprouvait sa suzeraine n'était pas pour le rassurer. Personne ne disait rien. Ces hommes étaient pourtant des hommes d'armes mais ils ne disaient rien. Etait-ce une bonne chose ? Une mauvaise ? Elle voulait qu'on la réconforte mais les échos de la bataille la faisait sursauter à chaque fois. Ce n'était pas ces hommes qui tombaient sur le sol, c'était des parties d'elle-même.
Le manège dira encore. Elle avait vu de ses yeux les rues bondées. Elle avait vu la charge des vaillants soldats dans les ruelles étroites de la cité. Elle avait vu l'intelligence du Lys lorsque furent monter les engins. Son palpitant n'avait cessé de battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle fixait la bataille, obnibulée. Et les larmes n'avaient jamais cessé de couler. La baronne en avait même oublié la raison, mais peu importait.
Des morts.
Du sang.
Des larmes.

Le fracas des armes qui s'entrechoquaient, la clameur des ordres beuglés à tout va par des chefs qui ne parvenaient pas à se faire entre.
Des morts.
Du sang.
Des larmes.

Les rues devenaient pénibles et l'armée Alonnaise n'était plus visible de là où elle se trouvait. Les cadavres se raidissaient sous les pieds meurtriers des Sombres et des Nordistes. Ils gagnaient. Alors son coeur s'apaisa un peu, retrouvant un rythme régulier.
« MA DAME ! »
Jean Ivrobois hurlait. Non, il s'exaltait. Alanya de Broisiseux fronça les sourcils.
« MA DAME LA BANNIERE !».
Son doigt temblant était pointé sur le sommet du castel. Alors tous se turent. Alors le temps s'arrêta, s'égraina pour ne plus exister. Elle le voyait au milieu de ses larmes. Elle le voyait.
« Il l'a fait... ».
Des morts.
Du sang.
Des larmes.

Les mots avaient été murmuré. La baronne n'y croyait pas encore et pourtant elle le voyait. Le vent du soir faisait battre lentement les couleurs de l'Alonnan. Fièrement. Souvent envahie, parfois vaincue, jamais détruite. Le liquide salin sortait en flot régulier, mouillant ses joues et son cou.
« Qu'on m'apporte mon cheval ! ». Elle souriait. Pour la première fois de sa vie, elle ressentait quelque chose de vrai, de profond et d'immuable au fond d'elle. « Sortez nos bannières ! ».
« Duncan du Lys a prit Ambère ! »
« BENI SOIT LE LYS »
« BENNIE SOIT ALONNA ! »
Oui, il l'avait fait.
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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 12:08

Jérôme montait les escaliers pour accéder à la plateforme en haut de la poterne, il tailladait les ennemis qui lui faisaient face, ses hommes sur ses talons. D'autres avaient ouvert la porte pour se lancer sur les murailles pour les nettoyer. Une surprise les attendait en la présence de mages qui entrèrent en action. Une boule de feu partit et les cinq premiers guerriers s'embrasèrent, hurlant alors que les flammes les brûlaient vifs. Ils se jetèrent du haut des murailles dans les douves, espérant de tomber dans l'eau et de s'en sortir, chose vaine ou alors de mourir plus rapidement que consumé et dans d'atroces souffrances. La poterne était maintenant prise et la bannière de la licorne flottait tout en haut, Jérôme était redescendu et il regardait les hommes se tasser à l'intérieur, cherchant comment investir les murs, une vingtaine d'hommes au tapis. Le baron prit les devants, il se porta en tête, feinta une sortie, amenant une nouvelle boule de feu qui s'éclata. Dès qu'elle disparu, il s'élança en courant sur la muraille

"Avec moi !" furent les seuls mots qu'il prononça avant de partir

Hache et épée croisées devant son visage, sa garde sur ses talons, pestant encore des dangers que leur seigneur prenaient, ils envahirent la muraille. Une nouvelle boule de feu arriva, lancée par amusement et sans réel conviction, ni concentration de la part de son lanceur, tellement sur de lui. Sa vanité amena sa perte, la surprise l'immobilisant alors qu'il constatait que sa boule de feu, loin d'enflammer sa cible, se dissipa. En effet, Jérôme était un utilisateur des arcanes et il s’entraînait régulièrement en secret, gardant toujours en tête l'avertissement de son paternel qui avait faillit périr au combat à cause de la magie. Il n'aurait pas résisté à un arcaniste concentré mais cette fois, il réussit, un bouclier d'air l'entourant et dissipant le sort qui lui était lancé. Il était sur son adversaire avant que celui-ci se reprenne, lui enfonçant la hache dans la tête et la séparant en deux parties égales. Les hommes n'y virent que du feu, surpris certes mais obligé de suivre dans l'élan, l'avenir dirait que la déesse l'avait protégé mais personne ne pensa une seul instant au fait que le baron avait usé de magie. Le chaos régnait maintenant, les mages reculant pour se mettre en retrait, derrière les soldats mais ils ne pouvaient plus utiliser leur magie aussi facilement, sans blesser les sombres qui dressaient un rempart entre eux et les farouches guerriers humains. Jérôme bataillait comme un furieux, transpirant la haine qu'il avait gardé en lui toutes ces ennéades. Il se présentait tel un guerrier d'Othar et sa prestance ne passa pas inaperçu envers les moines guerriers qui le suivaient également, tout comme sa garde. A droite à gauche, estoc, taille, une main tranchée, une tête, un ventre ouvert avec les boyaux qui se battaient pour se déverser sur le sol alors que les mains du malheureux faisaient tout pour les garder à l'intérieur. Le sol était rouge de sang et terriblement glissant mais Jérôme ne s'en occupait pas, perdant à chaque un peu plus le contrôle qu'il avait sur lui, se laissant submerger par sa haine. Plusieurs dizaines de minutes passèrent avant que la muraille ne fut acquise aux hommes d'Etherna, d'Odélian et de Sgarde, les prêtre d'Othar avaient lutté contre les mages alors que les guerriers avaient lutté avec leurs armes contre les soldats. Jérôme était recouvert de sang, celui de ses ennemis, mais également le sien car sa rage l'empêchait de se protéger comme il se devait, le poussant toujours à avancer vers ses ennemis en ne pensant pas à ses blessures. Sa défense n'avait pas paré toutes les attaques de ses adversaires, loin de la, encore plus vu leur race et leurs talents dans le métier des armes. Son haubert l'avait bien protégé mais certaines attaques étaient parvenue à trouver des failles et plusieurs estafilades ou coupures laissaient couler le sang du baron.

Jérôme appela les arbalétriers à l'extérieur et ceux-ci entrèrent dans la ville, prenant position sur les remparts et faisant pleuvoir une pluie de carreaux sur les sombres qui se trouvaient en bas. Le baron redescendit avec ses hommes et ses alliés afin de porter son combat dans les rues. Le quartier de l'esplanade des divins se tenait devant les hommes qui allait lui donner la charge. Les drows s'étaient préparés à l'assaut et de nombreuses barricades se dressaient, les drows se tenant derrière. Les carreaux et les prêtres entrèrent une nouvelle fois en action et le sang gicla de nouveau avant que les obstacles ne soient prises. Une guerre urbaine débuta, chaque ruelle, chaque maison étant un piège, une embuscade potentiel. Chaque centimètre prit était des suites d'une lutte acharnée et l'adversaire faisait payer le prix de sa retraite aux envahisseur. Combien d'etherniens étaient tombés depuis le début de l'assaut ? cent, deux cents ? Jérôme ne le savait pas et il ne s'en préoccupait pas. Le décompte viendrait en son temps et de toute façon, il avait succombé à la folie de la bataille, rendant la tâche de ses protecteurs des plus ardues. Il murmurait alors qu'il frappait les sombres et encaissait les coups qu'il recevait, les parant quand il les voyait ou laissant son armure de maille faire le travail, préférant frapper que de se défendre

"Aline, Aline, c'est pour toi, prenez ça raclures, enfant de démons, je vous tuerais tous"

Les guerriers d'Etherna, d'Odélian et de Sgarde combattaient côte à côte, se protégeant mutuellement et renouant ou nouant des liens de fraternité qu'il serait difficile de brisé aux vus du contexte qui les avaient vu naître. On avait oublié les désaccords, chacun comptant sur son confrère pour protéger ses flancs ou ses arrières. Lentement, maison après maison, ruelle après ruelle, la troupes avançait inexorablement, rencontrant de moins en moins d'opposition alors que le nombre d'adversaires diminuait. Toutefois, la hargne des drows était plus forte tel un fauve acculé ou blessé et le danger était extrême, Des carreaux d'arbalètes, des boules de feu et des coups d'épées, de haches, de lances ou de toute sorte d'arme qui s'entrechoquaient rythmaient les heures qui s'écoulaient. Encore quelques dédales et la place des forges serait en vu mais cela, Jérôme ne le savait pas, il avait perdu le compte de rue qu'il avait prit au fil de ses armes et il ne savait plus vraiment ou il se trouvait.
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeMer 24 Fév 2016 - 16:12


On s'étripait toujours fermement du côté de la poterne sud. Les arétans poursuivaient leur lente progression dans la ruelle. Roderik ne se trouvait pas en première ligne ; sa responsabilité de chef de guerre le laissait plus en retrait, d'où il était censé pouvoir coordonner plus facilement ses hommes. En réalité, Roderik ne coordonnait pas grand-chose dans ce merdier. On frappait, on tuait, on mourait de toutes parts, et s'il hurlait des ordres de temps à autre, c'était surtout pour avoir l'air de servir à quelque chose. Il avait l'impression d'assister, en spectateur impuissant, à une boucherie. Lui qui aimait les grandes charges dans les vastes plaines n'était clairement pas dans son élément ici : la masse d'hommes à pied avançait en formation resserrée dans la ruelle étroite, jouant une épreuve de force avec les drows en face, avançant d'un pas, reculant de deux. Il n'y avait rien de beau ni de chevaleresque dans tout cela. Ah, si quelque artifice pouvait faire s'écarter les bâtiments, que l'on ait un peu de place, que tout ça ressemble un peu à quelque chose !

L'ennemi reculait, néanmoins. Et de plus en plus fréquemment. Le fait, sans doute, des assauts multiples, lancés de toute part sur la ville ; chaque groupe drow qui défendait son bout de terre se voyait appeler à la rescousse à tel ou tel endroit.

Puis Roderik reçut un renfort qu'il n'attendait plus ; les alonnais, subitement, revenaient à la charge.

- Quelqu'un peut me dire où ils étaient passés ? lança-t-il avec humeur, mais personne n'était en mesure de lui répondre.

Cette assistance inespérée ne fut pas utile ; il put envoyer un certain nombre d'hommes progresser dans la ruelle sur la droite, afin d'y chasser les maraudeurs qui s'y cachaient sans doute. Le reste de l'ost continuait de remonter la rue, avant d'obliquer à droite vers le quartier des tanneurs. L'endroit, légèrement plus large, donna aux attaquants une meilleure chance de profiter de son nombre. Et Roderik, qui jusqu'alors n'avait l'épée en main que pour donner le change, put enfin s'en servir.

Le combat dans le quartier des tanneurs dura un long moment ; pourtant, les ruelles du côté nord avaient cessé de vomir leurs renforts drows. Roderik, dont l'optimisme ne le disputait pas à la naïveté, refusait d'y voir un bon signe : les drows qui n'étaient pas au combat se repliaient probablement du côté de la place des forges, et, de là, ils se réfugieraient dans la citadelle s'ils en avaient encore le temps. Bien décidé à en empêcher le plus possible de se barricader, Roderik encouragea ses hommes, et les arétans luttèrent fort et ferme pour nettoyer le quartier des tanneurs. Mais il y avait déjà fort à faire : la rue était noire de monde, et l'ennemi se retranchait aussi dans les maisons ; chaque pièce devenait l'objet d'une lutte acharnée.

Lorsqu'ils s'élancèrent au nord en direction de la place des forges, ils laissaient derrière eux un enchevêtrement de cadavres de drows, mais aussi d'hommes en grand nombre. Nombre d'arétans avaient trouvé la mort aujourd'hui.
Et nombre d'arétans allaient encore la trouver au cours des prochaines heures.
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 25 Fév 2016 - 16:10


Duncan le Fol…
Voilà ce qu'était leur seigneur : un fou.

Tenant fermement la main de Gus, il passa le fil de son coutelas sur la gorge de celui dont la poitrine avait été enfoncée par sa propre armure. Murmurant quelques mots à Tyra, le grand gaillard ferma les yeux de son frère d'arme en se détournant légèrement. Il essayait déjà d'oublier la vision de cette barbe couverte de sang et de bave qui battait l'air alors qu'il cherchait à prendre une dernière inspiration qui ne viendrait jamais.

« Chiure... »

Pesta-t-il sans grand enthousiasme en se relevant. Pas à pas, il se détourna de Gus et pris le chemin de l'escalier, pour descendre dans la cour de cette place qu'ils avaient transformé en charnier. Les râles s'étaient presque tus. Des cadavres. Partout… ils avaient pris la citadelle. Oui. Mais à quel prix ?

Des milliers d'hommes gisaient sans vie. Noirs ou blancs. Ils étaient à presque quatre contre un pourtant… mais ils n'avaient pas eu une seule chance. Des pièges, des protections, des sorcelleries malignes les avaient détruits avant même que les drows n'aient perdu un seul des leurs. Puis les combats…

Il grogna en descendant les marches, la douleur vrillant ses côtes à chaque à-coup. Ça avait été une boucherie. Les elfes noirs étaient bien installés, retranchés même sur certains points de la battisse. Chacun d'eux était volontaire, entraîné et taillés comme une armoire serramiroise. Compter sur des erreurs de leur part était suicidaire. Combien d'entre eux avaient survécu? Trop peu.  Et pourquoi ?

Ça, il se le demandait bien.

Du haut des remparts, il avait vu les armées d'Odélian, d'Etherna et de Sgarde faire face côte à côte. Ils avançaient moins vite, mais de façon plus assurée. Les traînées de cadavres étaient sans commune mesure avec la fosse commune dans laquelle il se déplaçait. Et dire qu'il restait encore sept fois plus de drows, là, éparpillés dans les ruelles.

Fatigué, il leva les yeux vers la bannière. Sa bannière. Oui, ils l'avaient fait. Peut-être était-ce suffisant ?

Cela apaisait son cœur, l'emplissant de fierté et de mélancolie. Il ne restait plus qu'à continuer. Malgré la peur… Malgré les morts… Main sur le pommeau, il passa dans un couloir pour rejoindre la porte principale… Et retint un hoquet de douleur. Une main le bâillonnait. Déjà affaiblit, il s'affaissa doucement.

Un petit poignard étincela dans l'ombre. La silhouette du mage drow se pencha un instant sur sa dernière victime, avec un sourire cruel. Essoufflé, le sang coulant par plusieurs estafilades, l'elfe noir acheva sa victime en lui perçant la gorge avec une délectation non dissimulé. Le monstre savait qu'il ne lui restait plus longtemps. Mais s'il devait se présenter à Teiweon, ce serait accompagné de l'âme de chaque pourceau qui avait réussit à arriver jusque là.

Une seconde silhouette, féminine, apparue à son côté comme si elle avait toujours été là. Ils échangèrent un regard et s'effacèrent à nouveau dans les dédales de la citadelle, dissimulés par les arcanes de leur Art, rendus fébriles par l'odeur du sang.


*  *  *


Sur ce qu'il restait de la place des Forges, les drows courraient en tout sens. Les bâtisses qui abritaient les soufflets et les fourneaux avaient été dès le début de l'installation des noirelfes transformés en arsenaux par les occupants. Désormais, ils s'employaient à en ressortir tout ce qui pouvaient les aider à tuer le plus d'humains possible. A l'entrée du bâtiment, debout devant une table sur laquelle s'étalait un plan sommaire de la ville, maintenu déroulé par des crânes humains à chaque coin, deux drows devisaient et beuglaient occasionnellement un ordre. L'un était un vétéran des militaires du cinquième ost et avait vu plus de combats qu'aucun de ses confrères. Exceptés celui qui se tenait à sa gauche, un vieux prêtre d'Uriz dont la face taillée à la hache, littéralement, donnait une assez bonne idée de son expérience du terrain.

Ils avaient pris le commandement des restes de leur armée après que les prêtres de Kiel aient mené leur charge suicidaire dans la plaine. L'ordre, déjà décimés quelques ennéades auparavant par un étrange créature qu'ils avaient finalement repoussés, ne comptait guère plus d'une demi-douzaine de membres désormais dans la ville, des novices dont la parole ne faisait aucun poids face à celles des deux vétérans. Ils n'arrêtèrent leurs discussions que lorsqu'un jeune soldat se présenta face à eux, visiblement essouflé.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » le vétéran parla le premier.

« Des humains ont traversé le fleuve en aval et attaquent la citadelle en ce moment même. »

Les deux chefs de guerre quittèrent leur table pour s'avancer sur la place et regarder en direction de la Citadelle. Pour l'heure, seuls quelques colonnes de fumée inhabituelles étaient visibles. Le jeune soldat s'approcha :

« Qu'est-ce qu'on fait Streea Jabbuk ? »

Le vétéran n'avait jamais obtenu ce titre, mais dans la situation présente c'était tout comme.

« Rien. Si les humains prennent la citadelle, ce dont je doute franchement, ils devront traverser le pont pour nous atteindre. Et dans ce cas, nous avons largement assez de carreaux et d'arbalètes pour les transformer en pelotes d'épingles. »

Il regagna la table à pas rapides. Le prêtre le suivit, rajoutant son propre commentaire de sa voix rauque, usée mais dégageant une puissance sourde :

« D'arbalètes, oui, d’arbalétriers, ce n'est pas si sûr. La majorité de ceux qu'il nous reste sont dans la rue principale, où ils peuvent avoir une bonne ligne de tir sur la horde qui a enfoncé la porte. »

Le vétéran porta son regard sur l'intérieur des forges, sur les fourneaux puis sur le pont.

« Alors on va condamner le pont. Étalons du combustible sur toute sa largeur, ça empêchera au moins une attaque dans le dos.

-Et condamnera notre principale chance de fuite. Non pas que je m'en soucie, je ne compte pas rejoindre Yutar après un tel échec, mais tous vos hommes ne sont peut-être pas de cet avis.

-Ceux qui voudront tenter le coup pourront toujours fuir par le fleuve. De toute façon tout cela n'aura d'importance que si les humains parviennent à prendre le contrôle de la Citadelle.

-Un si qui a de l'importance. » ajouta le prêtre tout en attrapant d'une main le marteau de guerre qui reposait contre le mur tout proche.

« Vous allez sur le front ?

-Oui, j'en ai assez de les attendre ici, et vu la vitesse à laquelle notre nombre se réduit, vous n'avez plus besoin de moi pour vous seconder. »

Et le prêtre de prendre la direction de la grande rue qui menait à ce que les humains appelaient la Porte de la Hure. Le vétéran n'y accordât pas plus d'attention et reprit son manège, beuglant des ordres de préparation aux quelques dizaines d'hommes qui étaient sur la place et essayaient de le tenir informé des avancées des humains. Ce qui devint bientôt futile quand les troupes combattantes commencèrent à affluer de toutes parts, reculant sous la pression de la soldatesque humaine. Le combat arriverait bientôt sur la place des Forges. Les plus lâches des soldats commençaient déjà à fuir par le fleuve, les plus vaillants reformaient de vagues rangs qu'ils espéraient à même de soutenir le combat. La moitié d'entre eux étaient déjà blessés, certains ne tenaient qu'à peine debout et d'autres agonisaient contre un mur. Mais dans les yeux de la plupart de ceux qui n'étaient pas morts brûlaient cette rage si particulière, propre à leur peuple : peu leur importait la défaite, ils verseraient jusqu'à la moindre goutte de sang avant de s'effondrer. Un regard sur la Citadelle permit au vétéran d'y voir flotter une bannière. Il ne la regarda même pas : ses hommes ne s'amusaient pas à hisser de telles futilités, les humains avaient donc pris l'avantage.

Il laissa échapper un sourire. Il s'était vu mourir bien des fois, mais n'aurait jamais imaginé le faire au bord d'un fleuve boueux, dans une misérable cité humaine, privé de renforts et acculé comme une bête. Il posa les mains sur les deux cimeterres qui pendaient à sa ceinture. Il allait donc mourir ici, mais il ne leur épargnerait rien et s'assurerait que le maximum de ces sous-êtres tombent à ses pieds avant qu'il ne rejoigne Teiweon. D'un pas digne, il rejoignit les rangs des hommes, prêt à goutter le sang.

_________________
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 25 Fév 2016 - 19:47




Ils avançaient dans ces ruelles, enfin, avancer est un bien grand mot lorsque vous devez vous arrêter toute les cinq Drow tués, pour éviter un piège mortel, ou bien affronter quelques fuyards qui ne souhaitent certainement pas périr lors de ce dernier affrontement...

La douce folie de la peur pour les lâches les amenaient à se battre avec d'autant plus de hargne qu'un père bien décidé à venger sa progéniture lâchement exécutée, ou bien pire encore.
Jindanor pourrait en parler, de ces quelques groupes de Drow's, résistant avec la hargne d'une meute de loup affamée, les yeux injectés de sangs, les dents jaunes, la face d'un monstre de suie, ce genre d'image qu'il garderait très certainement pour les quelques mois à venir, prête à bondir lors de ses meilleures rêves pour l'en sortir dans un douloureux réveil.

Leur avancée pénible les mena enfin dans une ruelle légèrement plus importante, des combats s'y étaient déjà menés, et une bonne centaines de cadavres traînaient à même le sol.. Jindanor n'avait pas réellement pris la tête du groupe, mais lui et Walther avançaient l'un à côté de l'autre, suivis de leurs camarades qui se joignaient aux rixes éclatants tout les cinq mètres.
Son armure badigeonnait de sang qui n'était -Il en remercie la Damedieu- en partie pas le sien, résidu de ses combats contre les quelques Drow's qui s'étaient interposés entre leur destination et les membres de l'Ordre... Ils entendaient distinctement les échos de la bataille qui faisait encore rage, les déclenchements de certains pièges, les râles d'un gars agonisant... Les Hurlements d'angoisse face à la sombre magie de ces êtres.

-Soyez attentif... Lâcha doucement sortir de ses lèvres l'Ours d'Oësgard... Son regard scrutant les alentours, alors qu'ils avançaient à pas de loups vers la prochaine intersection... Ils cherchaient le temple, et étaient maintenant certain qu'il n'était plus très loin, le sommet de celui-ci ayant été aperçu tantôt.

L'espadon qu'il magnait depuis le début de la bataille, toujours tenu en demi épée, les avait amené jusque là par son tranchant sans faille, et la maîtrise de Jindanor, qui bien que fatigué, s'éssouflait à avancer en première ligne, afin d'éviter à ses camarades une mort atroce.
Il avait Foi, quoi qu'ils puissent penser, il se savait protéger par la Damedieu, certains de son retour bien vivant à Lourmel...

Il se plaqua doucement contre le coin d'une maison de trois étages, les balcons de celle-ci couvrant la moitié de la ruelle, et l'un de ses murs effondrait s'étant écroulé dans la ruelle a sa gauche... Une pierre de plusieurs centaines de kilos, certainement balancé par les trébuchets qui assiégeaient la ville depuis belle lurette, trônait au milieu de ce qui semblait avoir été une échoppe, les propriétaires ayant depuis longtemps abandonnés les lieux... Que ce soit en bon terme ou non avec les précédents envahisseurs... Jindanor déglutit quelque peu en observant le cadavre de ce qui semblait être un enfant, avachis dans un coin de cette échoppe, le corps disloqué et partiellement dévoré... Les asticots alimentant celui-ci d'une vie moribonde et qui lui donnèrent une légère nausée... Levant sa main droite comme pour faire taire ses camarades et les faire s'arrêter, Jindanor se pencha sur le coin, observant plus facilement la ruelle... Déglutissant à la vue qui lui était destiné de voir...

Le temple qu'ils cherchaient depuis leur escapade dans la ville... Désacralisé, couvert de cadavres décapitaient et à moitié dévoré par les asticots, découpés à la manière dont on charcute un porc, traînaient pendus aux lucarnes, ou bien empâlaient depuis leurs fondements sur le devant de la bâtisses... Trônaient ça et là des dizaines de cadavres approximativement en bon état.. Le temple n'avait plus rien d'accueillant, certains murs étaient défoncés, les statues de la Damedieu étaient éffondrés, balançaient au sol par ce qui avait été les précédents occupants... Des sacrifices à leurs dieux pensait-il, fort probablement...

La peur s'empara de lui lorsqu'il entendit un bruit glauque, un gargouillis lointain, creusait dans ce qui semblait être un corps vide, profond et gigantesque... Provenant du temple lui même...

-Jindanor... Que vois-tu ? Lui demanda Anthoine, avant qu'il ne réponde calmement.

-Que nous sommes dans de beaux draps... Je sens que c'est un foutu guet-apens...
Grogna-t'il finalement, en essuyant sa barbe gorgée, et couverte d'un sang séché depuis quelques temps...

-Avançons prudemment...

Et alors qu'ils reprenaient leurs route d'un pas assez silencieux, ils purent ouïr une charge provenant d'une ruelle adjacente... Une centaines d'hommes dont les bannières étaient trop tâchées de sang pour qu'ils ne puissent réellement l'identifiait s'étaient ruaient sur une dizaine de drow's, les éjectant dans la grand rue, qui fut rapidement gorgée du sang des Drow, et des hommes qui s'extasiaient à l'idée d'en finir avec ces chiens... L'un d'entre-eux redressa la tête vers le groupe d'hommes, qui les saluèrent d'une main.

Un grondement, des claquements de dents... Jindanor n'en revenait, il n'en croyait pas ses yeux...

Alors qu'ils se tournaient tous à l'unisson vers le temple, les quelques cents hommes s'étant enfoncés dans la rue découvrir avec effrois les dizaines de cadavres qui traînaient ça et là en bordure de la rue, et du temple se relever... Agitaient par il ne savait quelle magie noire...

Les hommes se rassemblèrent en un cercle quasiment parfait, prêts à accueillir l'assaut, les hommes de l'Ordre encore en état de combattre s'étant mêlé à celui-ci.. Ainsi ils ne risquaient pas d'être surpris par un cadavre se relevant dans leurs dos... Les morts se ruèrent sur eux, animait d'une nouvelle vie qui ne les rendait pas moins horrible à voir, agitant dans tout les sens arme de fortune, et lame qui leur avait très certainement appartenu avant le retour d'outre-tombe.

Ils devraient faire face à ces créatures... Ensembles... ET alors que Jindanor accueillait deux d'entre-eux en faisant sauter le sommet de leurs thorax d'un coups de lame assez imposant , qui du le voir quelque peu avancer dans la mêlée, l'énorme gargouillis retentit à nouveau...

Un immense corps, immondes, bosselé et constitué de ce qui semblait être de la chair fondue s'extirpa de par ce qui devait autrefois être la grand porte du temple, se traînant sur deux jambes immenses, couvertes d'os écharpés et brisé vers l'extérieur, formant un véritable piège à pieux... Ses deux immenses bras l'aidant à se tenir légèrement courbé face à la horde de cents hommes... Alors qu'il avalait sa salive, Jindanor comprenait maintenant l'objectif de la manoeuvre... Les morts relevés étaient destinés à distraire les malheureux, et cette monstruosité avait alors l'occasion de venir les écraser d'un seul coup...


-RECULEZ ! Hurla Jindanor, sans effet, les hommes étaient aux prises avec les morts, se débattant comme ils le pouvaient face à la horde qui semblait sans cesse affluer, véritable sortilège immonde qui faisait affluer une vingtaine de mort à la minute, probablement déjà relevé depuis des semaines, attendant patiemment dans les caves des bâtiments avoisinant pour surprendre leurs proies...


Le monstre de chair se rua en direction du groupe, agitant son poing massif, couvert d'os ébréchés et de parties métallique qui provenaient sans doute des armures des malheureux qu'il avait déjà du massacrer...
Ce poing vint souffler dans le dos de Walther et ses compagnons, qui s'étaient en fin de compte avancés sous l'injonction de Walther, arrachant du sol  les corps disloqués de la quelque vingtaines d'hommes qui ne s'étaient pas jetés au sol pour l'esquiver...

Ceux s'étant jetés au sol se voyait rapidement débordés par les cadavres animés, ceux-ci les dévorants avec une soif de sang sans pareil, déchirant les corps, arrachant les globes occulaires, scène véritablement indescriptible qui fichu une peur bleu à Jindanor...

La monstruosité continuait d'agiter ses bras, arrachant les corps, propulsant les morts qui s'étaient trouvés instantanément empâlé sur ses immenses bras... La course entre les jambes de la bête fut périlleuse, ce qui semblait être des centaines de bras animés d'une même envie tentèrent de les attraper lors de cette ruée, qui les mena de l'autre côté de la bête...

Le sang gorgea d'autant plus la ruelle, celui des hommes, dévoraient, leurs hurlements à gorges déployées, les craquements de leurs os, leurs membres séparaient de leurs corps... Jindanor en eut une nausée sans pareille... Il avait beau faire, cette scène l'écoeurait à tel point qu'il n'avait pas remarqué s'être arrêté pour l'observer avec effroi, et alors qu'il entendait au loin la voix de Walther le sommer de revenir, il trancha avec violence cinq des cadavres qui s'étaient approchés de lui, agitant son espadon elfique de ses deux bras robustes, ne combattant plus à demi-épée...

Une fois débarassée de ses assaillants, Jindanor rejoint ses camarades, les morts s'étant entre-temps remarqué de la fuite de ces quelques êtres, ils se ruèrent à leur poursuite, vers l'intérieur du temple.

-BLOQUEZ l'ACCES ! Hurla Jindanor en traversant les reste de la grand porte... Celle-ci n'était pas couchée comme il l'avait especté, mais se trouvait légèrement dégondée, et ne tiendrait probablement bien longtemps face aux coups de ces immondices... Cependant cela n'empêcha pas le groupe de survivants qui se décomptait à la quarantaines de pousser l'immense porte pour bloquer en partie l'accés au temple, malgré les quelques trous du murs, au moins la principale menace devrait prendre quelques instants pour défoncer la porte.

-Walther ! Occupez ces chiens ici, j'ai une idée ! Hurla Jindanor en passant à son côté, se hissant le long des marches démontée du temple...

Il espérait que son idée était bonne... Oh il l'espérait.
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Duncan du Lys
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeVen 26 Fév 2016 - 15:50


HRP : Points clairement établis par Entité présents tout au long du texte. Merci d'en lire intégralement, et lentement, le contenu.


« Monseigneur. Le pont est tenu fermement. Nous les empêchons d'entrer, et nos arbalétriers font pleuvoir la mort depuis les cieux. Les rangs ennemis se dilapident.»

Le Lys leva les yeux vers le capitaine, avant de hocher la tête. Il se releva du mur, sa jambe lui arrachant un grimace de douleur. Ses hommes eurent tous le même réflexe - un pas vers lui, comme pour le soutenir, mais voyant qu'il ne tombait pas, ils reculèrent quelque peu. Par des petits mots à peine audible, et désignant de son menton la porte, et l'escalier, qui menaient aux murailles, il s'y dirigea. Il échangea des signes de têtes avec ses hommes, qui, ne bloquant pas le pont, se reposaient. Peu de Drows s'étaient élancés contre les forces Alonnaises, et pour cause : le pont s'embrasa alors, les flammes étaient grandes et menaçantes : ne pouvant ni entrer, ni sortir, les soldats Alonnais se mirent à couvert de tout projectile pouvant provenir de la cité. Ils se trouvaient là à l'abri des gens de traits ennemis, ainsi que de leurs mages. De chaque côté des murailles, ils se cachèrent, se retirèrent, et placèrent de manière à être hors de vue.

Ils se rendaient compte, à présent, pourquoi le Lys avait contourné la ville : s'il ne l'avait pas fait, c'eut été eux à la place des Drows, en train de forcer vainement une entrée, criblés de carreaux. Et si certains avaient doutés de lui jusque là, il avait réussi à prendre possession de la citadelle, avec juste le peu d'hommes nécessaire à le faire, et le résultat était satisfaisant. Si à peu près la moitié des hommes présents avait perdu la vie, le bilan aurait été bien plus funeste s'ils avaient dû user d'un si petit pont pour assiéger la forteresse.

Depuis les murailles donnant sur la ville, on voyait un spectacle désolant. La cité se volatilisait par ces colonnes de fumées, noirâtres et épaisses, qui s'envolaient. Les gens de trait tiraient sans cesse, à s'en meurtrir les doigts à force de recharger par le biais des manivelles, ornant leurs arbalètes. Ces braves soldats tiraient sur tout ce qui bougeait, et sur ce qui était à portée de tir. Les Drows tentaient, pour certains, de fuir par le fleuve, et ceux qui savaient nager - ce qui était rare - ne le faisaient guère longtemps avant qu'un carreau ne se plante dans leur échine. Beaucoup coulaient, du poids de leur armure. De là où il était, il vit que les bacs qu'il avait utilisé pour faire traverser ses hommes avaient été détruit : quelques débris flottaient, déviant sur le fleuve. Sur les toits, les gens de traits ennemis, ainsi que leurs mages, se cachaient comme ils pouvaient derrière les cheminées - du moins derrière celles qui ornaient les maisons qui en avaient une.

Peu d'humains avaient perdu la vie sur le court laps de temps où ils avaient tenus l'entrée de la citadelle, et pour cause : le pont avait brûlé à peine après la mise en place de leur formation. En haut, les arbalétriers continuaient leur office, tirant à tout va sur la place des forges, et échangeant les civilités avec les arbalétriers ennemis. Duncan, avant de descendre, n'avait pas manqué de leur rappeler d'ajuster leurs tirs, car bientôt leurs alliés arriveraient. Regardant la bannière Noirelfique dans sa main, il en ôta le mât, et plia le drapeau qu'il remit à l'un de ses gardes. Aucun homme d'Alonna ne s'aventura sur le pont, et l'on remplaça la première ligne : ceux qui avaient combattus purent souffler quelque peu, la plupart s'adossant au mur, reprenant leurs esprits, ou pour certains, leur souffle. Duncan mit genou à terre devant un, et avec un sourire, s'adressa à lui.


« Et bien, Bermiet. Toujours en première ligne ? »
« Pour occire du Noirelfe ? Toujours, monseigneur. »

Les deux eurent un rire léger, sans grande joie, saccadé par leur épuisement. Puis Duncan se releva, s'appuyant sur sa canne, retenant la brume qu'il sentait monter à ses yeux, voyant les soldats derrière rassembler les corps des défunts d'Alonna au centre de la forteresse, tandis qu'on mettait le feu aux dépouilles Sombres. Alors on appela le baron de vive voix. On l'appelait près d'une dépouille, dont le sang encore chaud coulait encore de la plaie. La mort du soldat était si récente qu'on pouvait croire qu'un filet d'air s'extirpait encore de ses lèvres.

« A-t-on bien vidé ces murs de leurs engeances ? »
« Les bâtiments ont été fouillés, mais... »

Duncan regarda ses hommes. L'entrée de la forteresse avait brûlé, et plus aucun danger ne pouvait entrer dans la forteresse par un pont inexistant. Les soldats pouvaient souffler, et l'espace fut occupé par ceux qui cherchaient un lieu où se reposer.

« Procédez à une nouvelle fouille, rigoureuse, et lente. Tuez ce qui ne répond pas à notre bannière. »

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Jindanor Numanor
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Jindanor Numanor


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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeLun 29 Fév 2016 - 11:50




Il sauta, au dessus du gouffre donnant sur le rez de chaussée du temple.. Sur ce qui était un étage ouvert sur le centre du temple et de l'autel, Jindanor se ruait, vers ce qu'il avait découvert en levant les yeux et en admirant l'incroyable sacrilège ayant été réalisé au sein du Temple. Les corps pendues, plantés sur des épieux, éventrés, couverts de symboles hérétiques...

La scène était effroyable, effrayante, troublante et déstabilisante... Le battement des lourds bras de la créature contre la grand porte faisait trembler toute la structure du temple déjà fragilisée... Les hurlements rauques et gargouillant des cadavres se faufilant dans les interstices à taille d'homme laissés par des rochers propulsées lors des quelques ennéades de bombardements accompagnée le tambour battant la porte de chêne robuste.. Le craquement sourd des gonds résistant difficilement à l'agression, le chuintement des lames sur les corps osseux et cadavériques... Toutes ces choses qui se déroulaient plus bas le pressait à réaliser ce qu'il avait remarqué..

Dans le centre de la salle se trouvait une immense statue de la Damedieu, suspendue à même le plafonds par un lot de chaînes accrochées vaillamment à la roche... Son objectif ? Vous l'avez certainement déjà compris, se débarrasser des chaînes et laisser la statue empaler le monstre qui les attaquait.. Mais pour ça il faudrait que celui-ci soit à quelques pas de l'autel.

Alors qu'il se débrouillait pour atteindre ces quelques chaînes, sautant par dessus des gouffres haut de plusieurs mètres, glissant sur des gravats qui ne tenaient plus à grand chose, en bas se déroulait l'enfer.

Sir Walther Hohenburg, et Sir Meinhard avaient rassemblés les hommes près de l'escalier centrale, tenant celui-ci dans un mur de bouclier, accueillant les êtres qui se ruaient sur eux sans une pensée sur la mort atroces qui leur était réservée... La première ligne constituée du Sir Meinhard, armé de son espadon, dans un style demi-épée, repoussait les engeances aux côtés d'Anthoine et d'hommes ne faisant pas partie de l'ordre, derrière eux, Walther et d'autres hommes s'étaient armés de lances et de vouges qui traînaient ça et là, ayant autrefois servis à mutilés les cadavres des prêtres, Nonnes et citoyen s'étant réfugiés ici même, dont les corps pavaient maintenant les murs comme le feraient des tapisseries aux toiles ensanglantées, cette deuxième ligne composée de vougiers et de lanciers improvisaient repoussait les cadavres s'approchant de trop à leurs goûts de leurs camarades de première ligne, empalant les crânes et fendant ceux-ci. La défense ainsi organisée leurs permis de tenir l'escalier jusqu'à ce que les battement sourds contre le battant de la porte ne la fasse céder,celle-ci s'écrasant lourdement sur le sol, les gonds arrachés emportant quelques gravats avec eux qui roulèrent jusqu'à l'autel à une quinzaine de mètres de là.

L'abomination:

-J'ai besoin de bras là haut ! S'emporta la voix de Jindanor, celui-ci ayant déjà réussis à décrocher dix des chaînes sur la vingtaine qui se fixait en cercle sur les murs...

Walther fit se dépêcher dix hommes derrière lui, semblant prier pour que l'idée de ce foutue roturier les sortes de la merde dans laquelle ils étaient, cette saloperie d'engeance ne cessant d'affluer, emportant quelques hommes rapidement remplacés par la troisième ligne qui se faufilait aux côtés des survivants de la première...
Et à la vision de l'abomination ils déglutirent tous, les mâchoires de certains tremblaient, la poigne d'autres se refermaient avec plus de force sur les manches de leurs lances et vouges, sur les gardes de leurs lames, priant pour que cette bestiole s'écroule avant de ne les atteindre... Du haut de ses trois à quatre mètres, elle agitait des bras larges comme des bœufs, son immondice en aurait fait pâlir plus d'un, l'horreur de sa vision portait à croire qu'elle n'était pas qu'une arme de destruction.

La voix de Jindanor retentit par dessus les encouragements et les ordres beuglaient par les deux seigneurs en contrebas, claire et concise.

-Attirez cette abomination vers l'autel ! ! Hurla-t'il, le tremblement d'un pas de celle-ci fit cliqueter les chaînes maintenant la statue, portant le regards de certains vers celle-ci, elle était plus libre de ses mouvements et se balançait légèrement aux pas de la bête...

Ils purent tous entendre distinctement : "Par la Damedieu..." prononciation portée à l'oreille de tous alors que la bête continuer de s'avancer, témoignage de la folie et de l'audace de la chose...

-Tenez la position !

Les onze hommes à l'étage s'étaient ainsi répartis sur les divers chaînes, les détachants et les maintenant à la force de leurs bras, utilisant l'anneau qui les voyaient attachées pour servir de poulie, réduisant la force qu'ils avaient à y placer... Jindanor se trouvait être aux côtés d'un jeune homme qui l'avait rejoint... Tout deux côtes à côtes observaient avec effroi l'afflux continus des créatures, le tas de cadavres s'amoncelant dans les escaliers et forçant les troupes à reculer d'une à deux marches par vagues...

Alors que la bête était attirée par les hurlements prononcés par les guerriers combattant dans l'escalier -Celui-ci se trouvant à quelques mètres de l'autel-, Jindanor et les hommes l'ayant rejoints... Devaient faire face à quelques difficultés... Les chaînes ainsi tirées commençaient à se faire de plus en plus difficile à maintenir, l'acier des anneaux vissés à même la roche commençaient à s'arracher des murs, dans des craquements malsains et peu rassurant...

Jindanor leva la main droite, pour faire comprendre à l'attente, continuant d'aider le gamin à tenir la chaîne.. L'anneau derrière eux se faufilant lentement hors du murs... La bête devait se trouver en dessous de la statue, ou tout cela serait en vain...

Cette statue, déjà ébréchées, désacralisée, brisée en une pointe donnait bien plus la forme d'une lame divine que d'une représentation de la Dame-dieu... Seul son visage -Flouté par le sang- et la courbe de ses formes laissaient à deviner celle-ci.

Un craquement sourd s'arracha du mur de gauche, l'un des hommes hurlant à la mort alors que la chaîne arrachaient du mur l'anneau, emportant le bras du pauvre gars qui fut propulsé l'étage plus bas, s'ensuivit la même chose sur  plusieurs des chaînes, le poids devenant bien trop lourd à soutenir...

- LÂCHEZ !!!! Hurla Jindanor, alors que la bête n'était qu'à moitié en dessous de la statue.. Dans un craquement sourd l'anneau derrière Jindanor emportant le jeune homme, la chaîne fouettant le torse du bûcheron qui fut plaquer contre le mur, s'écroulant , sonné, sur le sol de l'étage...
Alors que l'ordre donnait était effectué, seul l'épaule et le bras de la créature, levé, se trouvait en dessous de la statue, celle-ci s'enfonçant dans la chair, brisant le squelette de la créature et l'immobilisant dans un hurlement de rage plus que de douleur...

Un sang noir s'écoula de la plaie béante de la créature, toujours immobilisée au sol, et beuglant de rage en agitant son bras libre, tentant vainement de se défaire de la statue enfoncée dans la roche et dans ses membres... L'agitation dont elle faisait preuve secoua grandement le temple, faisant s'effondrer quelques gravats ne tenant qu'à un fil...

Jindanor, sonné au sol n'entendait que de loin les beuglements, les cris de surprises de ceux qui n'avaient pas encore compris l'objectif, les hurlements de semi-victoire qui s'emparèrent des survivants à l'étage...
La main sur le sol, Jindanor poussa en grognant sur son bras pour se redresser, ses côtes le faisant grogner, la difficulté à respirer se faisant ressentir... Il se saisit de la rembarde de pierre pour se redresser, observant avec effroi que la bête était toujours vivante... Rageant il frappa de son poing en se remettant sur ses pieds... Cependant, cela avait aussi un atout, la rage de la bête ainsi immobilisée ne touchait pas ses compères, bien haut dans les escaliers, mais ralentissait fortement l'afflux de cadavres en les propulsant contre les murs...

-F'CHIER ! Hurla Jindanor avant de grogner à nouveau, faisant signe aux hommes de rejoindre les siens.. Il s'empara de sa lame ayant glissée au sol, les suivants le long de l'étage avant de s'arrêter... Observant la bête à trois mètres plus bas, à moitié couchée au sol par son bras blessé...

-C'est de la folie bordel... Grommela-t'il en observant plus bas, un des gars le suivant s'arrêtant à sa hauteur pour le regarder.

-... T'comptes pas sauter quand même ? Dit-il en regardant Jindanor.

-Va trouver des lances, vous allez me perforer cet enfant de putain avec tout ce que vous trouverez, j'm'en vais le finir... Gras comme il est ce sera un doux matelas... Et puis, la Damedieu est avec nous !Dit-il en ricanant, très légèrement, se hissant sur la rembarde avant de plonger armé de son espadon elfique, qu'il abattit avec toute la force qu'il avait acquis dans la chute dans le crâne de la bête allongée, alors que le gars l'observait d'un regard ébété et incrédule.

La chute ne fut pas si doucement accueillis qu'il ne lavait especté, chair grassouillette mais bien présente et squelette composé d'on ne sait combien de cadavres l'accueilla avec un effet peu sympathique.. SA lame perfora le crâne de la bête qui s'agita bien moins que précédemment, mais ne la tua pas... Accroché a sa lame, JIndanor parvint à ne pas chuter dans les quelques cadavres affluant encore..

Les hommes virent l'ours plonger du haut de l'étage, et abattre sa lame dans le crâne de la bête, ne la tuant pas sur le coup mais la rendant suffisamment affligée pour qu'elle ne pose plus une énorme menace et que l'on puisse enfin la terminer sans grand risque... Les hommes dévalèrent l'escalier sous l'ordre combiné de Meinhard et Walther, tranchant les quelques cadavres affluant encore avant d'envoyer leurs lances dans la chair de la créature immonde, la terminant, bête au sol blessée et agonisante, qui fut ainsi terminée...

Jindanor se laissa chuter au sol lorsqu'il fut sur qu'elle ne bougerait plus, et que les gars pourraient le réceptionner et l'empêcher de se faire bouffer par les quinze cadavres se déplaçant encore sans réel but dans le temple... Cadavres qui furent rapidement éliminés.

Ses jambes ne le soutinrent pas lorsqu'il toucha le sol, il avait déjà eu bien du mal à retirer sa lame du cadavre, ses muscles ne répondant plus à ses appels, et ses codes, probablement fêlées lors du coups l'ayant projetés contre le mur était dorénavant bel et bien brisée... La douleur ne le laissait pas indemne, il tituba jusqu'au bords de la créature avant de se laisser tomber au sol.. Se réceptionnant sur bras et jambes... Toussant avec une douleur non-feinte.. On dirait probablement que c'était inconscient, mais il voulait s'assurer que la bête ne pourrait faire grand mal ... S'ils avaient pu tenir quelques instants de plus ces chaînes, ils l'auraient tués sur le coups...

Alors qu'il voulut se relever il vit le visage d 'Anthoine avant de tomber sur le flanc, inconscient.

Anthoine le rattrapa pour éviter qu'il n'aille s'ouvrir le crâne aussi bêtement... Ils étaient tous couverts de sang, de griffures, de blessures, internes ou externes, griffures ou autre... Mais ils avaient nettoyés le temple des engeances, et attendraient maintenant calmement le reste de l'armée... Ils étaient bien là où ils se trouvaient.

Cette bataille d'Amblère, ils l'avaient suffisamment dégustés... Les quelques hommes conscient furent répartis, certains s'attelèrent à trouver des emplacements où mettre les blessés, afin qu'ils puissent se reposer... Jindanor fut déposé sur une marche, comme bons nombres des gars ne présentant pas de blessures très graves, les lits ayant été trouvés étant très peu nombreux, ils furent gardés pour les quelques blessés graves... L'homme qui avait perdu son bras et s'était brisés les jambes l'étage d'en dessous, certains présentant des plaies profondes.

Le Sir Walther et Meinhard profitèrent de l'accalmie pour mener les membres de l'ordre en l'état prier auprès de la Damedieu.

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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeMer 2 Mar 2016 - 21:59

Les rues ambléroises s'agitaient, transies d'une rage profonde. Dans l'avenue principale, la charge serramiroise avait balayé les défenses noirelfiques, et ceux-ci refluaient désormais vers la grand'place des forges, au cœur du bourg, pressés par un afflux toujours plus fort de soldats nordiques. Dans chacune des ruelles s'engouffraient désormais nombre de piétons, pertuisane au poing, prêts à embrocher du puysard acculé.

Pour autant, la résistance des démons levantins demeurait acharnée. Pire : plutôt que frontale, elle devint sournoise. Nichés sur les toitures, les drows assaisonnaient leurs adversaires de viretons et de sortilèges. Au loin, sur la place des forges, les derniers bataillons noirelfiques se préparaient à recevoir l'ultime charge.

C'est après avoir avisé de ce péril in extremis que le marquis fit sonner la halte, alors que lui et les siens pressaient leurs destriers jusqu'au centre du bourg. Bientôt, les agrestes montures firent demi-tour, et on s'en alla regagner la piétaille, au nombre toujours croissant, qui passait les portes par bataillons entiers. Faisant mander ses capitaines et ses bannerets, Aymeric ordonna alors que l'on investisse les quartiers périphériques pour y déloger tout puysard embusqué. C'est avec un plaisir certain que les gueulards reçurent l'ordre d'enfumer chaque bâtisse de la ville, tant il est vrai que les passes d'armes poussent trop souvent la gueusaille vers ses instincts incendiaires primaux.

On s'engouffrait ainsi dans les rues ambléroises avec pour compagnes piques et torches, tandis que le marquis, passant la revue de ses hommes, ordonnait la marche des plus hardis en première ligne. Ainsi, alors que des brasiers s'allumaient ça et là dans les quartiers extérieurs d'Amblère, la colonne serramiroise remontait implacablement vers son cœur : la place des forges. De là, Aymeric entendait isoler les drows dans leur citadelle, et, avec une étincelle d’optimisme, espérait les voir s'égailler direction l'Aduram, sans demander leur reste.

Trottant plein d'entrain à la tête de ce funeste cortège, le marquis se retourna tout soudain, prêt à enhardir les siens de sa verve proverbiale. "Hardi, bon braves! Doux preux! Gens de Serramire ! Je... commença-t-il, quand dans un souffle torride, une langue de flamme vint lécher le sommet de son heaume. Parbleu, c'était passé de près! Pour peu, la chose lui aurait roussi le visage. Se retournant prestement, Aymeric avisa le sorcier puysard, qui droit comme une quille, agitait les bras, prêt à récidiver du haut de sa demeure faîtière. Faisant faire un écart à sa monture, le marquis eut cependant l'heureuse surprise de voir le sorcier choir, quand un viteron lui transperça la caboche sans autre forme de procès. Interrompu dans son beau discours, notre héros se reprit tant bien que mal, hurlant tant bien que mal un tonitruant "Serramire à l'assaut!" Les cris de guerres fusèrent de toute part, bientôt recouverts par le fracas des sabots.

La horde serramiroise fit ainsi irruption dans le cœur d'Amblère au son particulier du triple galop d'une masse de destriers carapaçonnés - son singulier s'il en est. Coupez cordes, sonnez batailles! La chevalerie enfonça ça et là les rangs noirelfiques, et bientôt, l'ensemble fut plongé dans une mêlée confuse. Le chaos ne semblait condamné qu'à s'accroitre, quand des rues voisines, on vit accourir d'autres hommes aux cris d'Etherna, d'Odelian, d'Aretria et d'Alonna. Dressant d'instinct son écu contre des viretons en provenance de la citadelle, Aymeric aperçut cependant bien vite que les carreaux, au lieu de le cibler lui et les siens, s’abattaient sur les rangs noirelfiques. Alors seulement, quand il leva sur les yeux vers le donjon amblérois, il vit flotter au vent la bannière alonnaise.

Après un instant passé à se demander par quel prodige la chose avait été faite, le marquis redoubla d'effort dans la mêlée. À mesure que le soleil faiblissait, les flammes vinrent lécher les façades des maisons ambléroises, et à l'instar des charpentes se consumant, la place des forges, elle, s'embrasait pour de bon.

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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 3 Mar 2016 - 13:14

Les rues se succédaient et l'on avançait plus doucement qu'au début. Chaque maison était devenue un piège mortel potentiel et une question revenait dans l'esprit de Jérôme lorsque celui-ci oubliait sa rage avant de disparaître derrière le voile rouge de la fureur qu'il avait laissait l'envahir. Devait il continuer de nettoyer les demeures une à une ou alors est ce qu'il ne serait pas plus approprié d'avancer et d'empêcher les sombres de se replier sur la place, puis la citadelle, les bloquant dans une poche qui serait percée ultérieurement. Quelqu'un, un serramirois d'après son accoutrement et qui semblait s'être perdu dans ce dédale, arriva jusqu'aux etherniens. Il expliqua que le marquis avait fait enfumer le tout afin de faire sortir la vermine et livrer combat la ou les troupes les attendaient. Il était tellement limpide que cette tactique était bonne que Jérôme se demanda comment il n'y avait pas pensé. Immédiatement, on alluma des torches et on fit de même côté etherniens, accompagnés des hommes d'Odélian et de Sgarde qui avaient fait serment au baron. Le travail devint alors plus facile, surtout lorsqu'il n'y avait pas de mage, c'était une autre pair de manche lorsque c'était le cas. Les prêtres d'Othar faisaient leur office mais une poignée d'entre eux avait péri en affrontant les mages adverses.

Le sang ruisselait littéralement dans les rues et il rendait la tenue des armes difficile. La fatigue se faisait ressentir avec le temps qui passait et les coups à répétition et les bras étaient lourds, pourtant les hommes avançaient toujours, rue par rue, maison par maison. Jérôme avait reçu son lot de coups et il saignait de plusieurs endroit, bien que cela ne se voit pas vu les litres de sang adverses et alliés (lorsqu'ils périssaient à côté de lui) qui le recouvraient. Son armure l'avait bien protégé mais elle avait cédé à plusieurs endroits, le meurtrissant. Il avait perdu son casque mais il s'en moquait, sa rage sanguinaire cherchant à être étanché. Sans le savoir, ils s'approchaient de la place des forges, encore deux carrefours et ils y seraient. En tournant à un coin de rue, une barricade les attendait au milieu de l'avant dernier croisement. La charge fut donnée et on oublia les membres endoloris pour frapper de nouveau, encore et encore, tuer ou mourir, voila le credo de la journée. Une volée de carreau les accueillie et Jérôme ne survit que grâce à un homme qui passa devant lui juste au bon moment, mourant à sa place. D'autres hommes prirent le relais et l'on continua de courir jusqu'aux sombres retranchés derrière la barricade. Le baron se trouvait en avant, ayant survécu à la volée, il arriva face aux sombres avant la seconde, fracassant le drow qui le visait. Une nouvelle ligne d'ethernien tomba et le baron était isolé. Ceux qui n'avaient pas d'arbalète sautèrent sur celui qui envahissait leur position. Jérôme frappa, tuant un second drow, puis un troisième alors qu'il prenait le premier coup. Il fut soudain submergé, une maille sautant sous la violence du coup et une nouvelle estafilade sur le flanc droit. Jérôme chuta et, lorsqu'il se retourna sur le dos, il vit l'arme de son adversaire fonder sur sa tête. Sa dernière heure était elle arrivée ? Néera l'avait elle lâché ou sa présomption d'invulnérabilité était elle arrivée à son terme ?
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Walther Hohenburg
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeJeu 3 Mar 2016 - 22:53

Son visage était recouvert d'un sang qui n'était pas le sien. Celui de ses hommes, celui de ses amis, celui de ces vermines. Les muscles endoloris par de trop longues heures de combat, chaque effort le faisait gémir et hurler intérieurement. Pourtant, il tâchait de garder le contrôle, préférant montrer aux derniers survivants qu'ils pourraient encore compter sur leur capitaine. La prise du temple ne s'était pas faite sans encombre et il fallait remercier la sainte Mère de les avoir mené jusqu'à elle. En guise de comité d'accueil, ils avaient été fortement gâté, tout autant que les hommes partis se battre dans les centaines de petits coupes-gorges que comptaient la cité.

Une fois terminé, ils avaient mis leurs genoux à terre et s'était mis à prier. Les hommes de l'ordre étaient soient morts, soient blessés. Même Meinhard avait frôlé la mort de peu et son état peu reluisant n'en était qu'une preuve accablante. Mais Néera avait continué, tant bien que mal, de veiller sur eux.

Etait-ce la fin ? Amblère était-elle finalement tombée, leur laissant ainsi la paix dont ils souhaitaient tous ? Lorsqu'un homme déboula en trombe par la porte du temple, hurlant haut et fort que des hommes étaient en train de se faire massacrer par des dernières poches de résistance puysarde, il ne se passa pas un seul moment où il se posa la question de partir pour leur venir en aide. D'un signe de main, Walther reprit sa lame et convia les hommes en état de le suivre.

-Où sont-ils ? Demanda-t-il à l'homme arrivé en trombe.

-Près du quartier des forges, sire, le baron d' Etherna s'y trouve.

-Allons le sortir de là !

Lui et les derniers survivants se mirent dès lors à courir tant bien que mal sur les pavés ensanglanté par le sang des dizaines, voire des centaines de corps le jonchant. Lorsqu'ils arrivèrent en vue d'une des barricades où gisait plusieurs cadavres aux couleurs d'Etherna, Walther vit un puysard s'apprêtant à porter le coup de grâce à un homme allongé sur le sol, levant ses mains en direction de son agresseur pour tenter de parer le coup. Avec ses derniers vestiges de force, il accéléra la cadence et hurla en direction du drow.

-NEERA !

Le puysard s'arrêta net et lui jeta un regard glacial. Ne sachant pas s'il allait passer à l'action et achever sa victime, Walther sauta par dessus la barricade, tête la première et le faucha comme un blé. Taclé violemment, le drow ne put rien faire pour l'en empêcher et s'extirper de son emprise. Une fois au sol, il se mit alors à l'affubler de coups de poing. Il chercha son épée, mais vit qu'elle était tombée à quelque mètre de lui. Ainsi, il sortit sa dague et vint la pointer en direction du cœur de sa victime. Ses yeux scrutaient ceux du sombre et il ne vit que haine et mort dans son regard. Pourtant, le rustre refusait de céder et retenait ses mains de toute ses forces.

Autour de lui, ses hommes combattaient les derniers résistants, mais de son côté, la situation commençait à se retourner contre lui. Surtout lorsque le drow usa d'une force quasi surhumaine. La dague pivota légèrement et finit par manquer de pointer dans sa direction. Voyant qu'il n'avait plus d'autre choix que de recourir au dernier acte imaginable, il adressa une dernière prière à la sainte Dame et lui demande de lui pardonner.

Un dernier cri, un dernier hurlement et Walther se mit à mordre le visage du drow, au point que ses dents pénétrèrent la chaire et que le sang se mit à jaillir partout. Petit à petit, son adversaire céda et après quelques secondes d'agonie, la pression se fit moins intense.

Exténué, Walther s'allongea aux côtés de l'homme qu'il avait déjà rencontré sous la grande tente de commandement.

-C'est terminé maintenant...
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Roderik de Wenden
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeVen 4 Mar 2016 - 16:40


Tandis que de braves et pieux combattants, ayant ramené l'ordre au temple, se portaient au secours du baron d'Etherna, la plus grande partie des groupes d'assaillants comme de défenseurs, éparpillés jusqu'alors, se concentraient peu à peu au cœur d'Amblère ; la place des forges cristallisait désormais l'action. Les drows, privés de tout moyen de repli vers la citadelle, opposaient une résistance furieuse, mais sans espoir.
Or, rien n'est plus redoutable qu'un adversaire qui sait qu'il n'a rien à perdre.

Les arétans se battaient à pied, dans un environnement qui n'était pas le leur ; ils étaient habitués aux chevauchées dans les vastes plaines, qui faisaient la part belle à la bravoure individuelle au détriment de la discipline. Pourtant, ici, accoudés les uns aux autres, ferraillant de leurs lames et parant de leurs boucliers, ils semblaient combattre comme un seul homme, mus par une volonté commune ; Roderik remarqua avec étonnement qu'ils suivaient bien plus aisément ses directives et se conformaient à une discipline fort inhabituelle. Mais, gageons qu'une fois qu'ils retrouveront leurs chevaux et leurs grands espaces, ils reprendront instantanément leurs vieilles habitudes.

Roderik s'efforçait de guider ses hommes du mieux qu'il le pouvait à travers cet ultime affrontement ; néanmoins, rien n'était plus malaisé que de garder la tête froide en pareilles circonstances. Une odeur aigre de cendre et de fumée le faisait suffoquer, et la rumeur des glaives et des hurlements poussés de toutes parts lui martelait le crâne. Il y avait aussi le vrombissement répété des flèches ; chaque flèche qui venait se ficher près de lui dans un écu, voire dans un combattant malchanceux, sonnait comme un funeste avertissement.
Comme tout chevalier, Roderik préférait le combat monté ; serré au milieu de ses hommes, il peinait à avancer et même à respirer. Son armure lui semblait lourde, et il maniait de plus en plus difficilement son épée, pourtant légère. L'averse de flèches ennemies s'estompa peu à peu, mais la mêlée continuait de plus belle. Et le combat se faisait plus féroce. Depuis qu'ils avaient chassé les drows du quartier des tanneurs, les arétans avaient pu avancer rapidement, mais à présent, l'ennemi était là en nombre et faisait face. Les noirelfes étaient des combattants redoutables, et leurs maudits sorciers étaient pire encore.

Roderik pouvait sentir la fébrilité grandissante dans les rangs. Il ne devait pas laisser les arétans flancher, non ; il fallait continuer, coûte que coûte, et jusqu'au bout. Alors, se dressant de toute sa superbe, Roderik fit volte-face pour confronter ses hommes.

- Arétria ! Pour Alwin ! Pour Iselda !

Une clameur s'éleva des rangs arétans en réponse, la plupart des hommes scandant le nom du comte Alwin - bien moins nombreux étant ceux qui crièrent celui d'Iselda, car qui était-elle pour eux, cette comtesse que la plupart n'avaient jamais vue, et qui ne pouvait prendre les armes ?

- Pour l'Atral ! Pour la péninsule ! reprit-il à s'en égosiller.
- Sainte-Berthilde ! lança un chevalier du Berthildois de sa voix de stentor.
- Pour la péninsule ! fit un autre, lui aussi repris en chœur.
- Pour la terre de nos pères et de nos fils !
- Pour Arétria, pour la comtesse, et pour le conin de ma rombière ! beugla un reître qui ne semblait pas enivré que par la seule odeur du sang.
- Hahaha, oui, acquiesça Roderik, amusé par cette dernière sortie, comme il le dit ! Pour Arétria, pour la comtesse, et pour le conin de SA rombière !

C'est à ce moment précis qu'une flèche vint se ficher dans sa fesse gauche.



On ceintura le seigneur de Wenden hurlant à la mort, pour le porter à l'écart des combats. La lutte, acharnée, se poursuivit longtemps sur la place des forges. Nombreux devaient y laisser la vie. Pendant ce temps, on emmenait Roderik à l'abri ; toussant, suffoquant, celui-ci voyait déjà se dessiner devant lui les portes du royaume de Tari. En réalité, c'était juste une porte, une simple porte à la con, la porte d'une maison à l'intérieur de laquelle on l'allongea à même le sol. Et tandis qu'on lui fichait un morceau de bois entre les dents, et qu'un médecin, ou tortionnaire selon le point de vue, lui conseillait de mordre pour atténuer la douleur, Roderik songeait que s'il devait mourir ainsi, ce serait véritablement une mort de merde.

Il mordit jusqu'à en perdre connaissance alors que l'on extrayait la flèche ; et dans son sommeil troublé, il lui sembla voir la place des forges, où l'ennemi continuait de lutter jusqu'au dernier souffle, face à la marée humaine qui déferlait sur lui.
La victoire était proche, mais elle avait un goût amer et faisait très mal au derrière.
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Duncan du Lys
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 17:59



Alors que les bruits de la bataille s'éteignaient progressivement, on ne vit sur le fleuve qu'une multitude de cadavre emportée par le courant. Alors que la place des forges se vidait de tout Drow, on cherchait dans la forteresse de quoi enjamber la rivière.

Quelques mages Drows avaient été débusqués, et furent tués - ces derniers tuèrent trois soldats avant d'être vaincus. On finit par trouver des planches de bois, en assez grand nombre et assez large pour les étendre. Les troupes alonnaises se fendirent pour laisser passer leur baron, et tous purent lire le visage déconfit de Duncan, tout comme on pouvait voir la surprise dans les rangs de ceux qui venaient d'attaquer la ville. Le baron, seul, s'avança, suivi, quelques pas derrière, de sa garde, et derrière elle, les forces alonnaises. Il leva les yeux, les posant sur les chefs des armées - Aymeric, Jérôme, et Gaston - qui avaient remonté leurs troupes lorsqu'on leur avait informé que nul autre Sombre ne respirait. Le regard las, et un sourire sans joie les accueillit. Puis, regardant Aymeric, et faisant preuve de déférence, il parla ainsi :

« Amblère est à vous, monseigneur. Alonna vous offre la citadelle d'Amblère. »

Sans un autre mot, il s'en alla vers la ville, et les siens suivirent ce baron claudiquant, l'armure témoignant des stigmates de la bataille - au cas où le visage du Lys ne suffisait pas. Chacun pouvait voir, au loin, la bannière de l'Alonnan flotter au sommet de la forteresse.



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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: [MdO 2016] Le siège d'Amblère   [MdO 2016] Le siège d'Amblère - Page 3 I_icon_minitimeLun 7 Mar 2016 - 9:38

Nus. Corps et cœurs. Âmes et chairs mêlées. Il n'était plus de barrières pour les séparer en ce jour. Plus de règles pour les asservir. Plus d'archonte. Plus de vicomtesse. Plus de cause à défendre, plus de terre à sauver. Plus rien que des rêves brisés, des landes mortes et des horizons noirs. Plus rien qu'eux deux. Ce que le monde leur avait pris ils se l'étaient rendu au centuple, dans une passion désespérée, une dévotion folle. Aujourd'hui ils marchaient nus dans les flammes, entre les ruines croulantes qu'avaient été leurs vies, leurs œuvres, leurs passés. Ensemble. Et partout se massaient les ombres. Ces silhouettes voûtées, traînantes, si pesantes et douloureuses, ces fantômes amers revenant les juger de leurs yeux morts, se pendant à leurs épaules, s'accrochant à leurs chevilles, arrachant de leurs serres vaporeuses toute volonté, toute ardeur en eux. Ils étaient les regrets, les peines, les pertes, les sacrifices, ils étaient tous ces frères qui n'avaient pu les accompagner jusqu'à la fin. Mais devant leur marche inéluctable, ils n'étaient plus que volutes cendreuses s'évanouissant dans l'air brûlant à l'entour. Le vent des siècles se levait sur la plaine obsidienne, érodant en un instant tous ces vestiges craquelés, emportant d'une bourrasque tous les remords des deux âmes brisées. Bientôt des éclairs de sang déchiraient l'empyrée, frappant ça et là les étendues stériles, pulvérisant roche et terre à deux pas du couple damné. Alors, ébranlant cette fresque de fin des âges, sonnèrent de sourds et lointains olifants, et grondèrent les volcans, et tremblèrent les montagnes, et chutèrent les cieux, et s'ouvrirent les enfers, et vint le chaos.
POOOOOIIIIIIIIIN !! Ouvrant à demi une paire d'yeux englués en se passant une main tremblante sur le front, Altiom laissa échapper un long soupir. POOOOWOOOOOOIN !! Voilà qu'on sonnait à tout-va dans le campement, et bons dieux les drilles avaient su choisir leur moment pour tirer le pauvret de ses terrifiants songes ! PooOOOooOooWOINWOINWOINWOINWOOOIN !!

- MAIS J'VAIS LUI LA FAIRE BOUFFER SA SALOP'RIE D'CORNE À C'T'APÔTRE !! Oui, non parce qu'on avait compris à la fin. Point trop n'en faut. Un instant juché sur ses avant-bras, le bougre s'affala bien vite, laissant choir sa joue sur la peau de bête et son regard dans les yeux de s'amie. Et les minutes glissèrent sur eux avant qu'aucun n'ose briser leur échange silencieux.
- L'heure est venue Aedis. Allons mourir. Un pâle sourire éclosit sur le visage de la jeune femme, qui caressa silencieusement la joue de l'Ydrilote.
Abandonnant tour à tour la douceur des fourrures de fanuël, chacun partit réunir son attirail. Passant chausses et doublets armants, les deux amants se firent face sans un mot, s'accrochant quelquefois d'une œillade hésitante. Tandis que l'une laçait des goussets de mailles treslies au gambison du déchu, l'autre enfilait par le col un haubert à sa belle, renforçant le tout de quelques ferrailleries ça et là. Couvrant d'acier une épaule trop exposée, de baisers une gorge trop dénudée, une dernière fois. Ne lui manquait plus que son tabard, et s'affairant déjà à en déplier un aux armes de la vicomtesse, le suderon se vit arrêté d'une main sur le torse. Sans dire mot la semi s'en fut dans un coin du tref, farfouillant à genoux dans quelque fatras de breloques en tous genres pour y dégotter on ne savait trop quoi. Et puis soudain se figea, et en extirpa une sombre étoffe qu'elle révéla aux yeux de l'archonte d'une grande volte. L'Hydre d'Ydril. Son emblème. Flottant un instant dans les airs, paraissant, évanescent, entre les plis et replis, le monstre sembla revenir à la vie pour son dernier baroud. Celle qui bientôt l'endosserait darda son suzerain d'un regard plein d'espoir, comme pour obtenir son accord. Et il ne put que sourire, et l'enlacer, ému aux larmes.
À son tour, il se laissa barder de ses solerets, de ses jambières, cuissards et genouillères, de sa braconnière à laquelle Aedis sangla quelques tassettes. Il se laissa engoncer dans son plastron, le souffle un instant coupé tant s'amie serra ses lanières, et tendit enfin les bras pour recevoir les derniers lambeaux de sa seconde peau, brassards à cubitière, spallières à rondelle et gantelets articulés. Alors chacun se saisit du casque de l'autre pour l'en coiffer, lentement, presque tendrement. Un bassinet à ventail de maille, couvert d'une petite visière frontale pour l'hybride, un armet typique de son pays pour le fils d'Ydril. Ils se firent face en silence, leurs regards d'acier plantés l'un dans l'autre, comme pour repousser encore un peu le terme fatidique, et puis se résignèrent à quérir leurs armes. La bâtarde et son épée éponyme, le banni et son bec de corbin à marteau dentelé. Ils étaient prêts. Altiom n'eut plus qu'à accrocher son grand pavois armorié dans le dos et...

- YEPEPEP ! couâna-t-il tout à coup. Bontchû mais c'qu'elle partirait à la marave sans sa targe l'innocente !
- Pff, je peux m'en passer ! Laisse-moi -
- Et pourquoi pas à poil tant qu'on y est ? Allez zou, tu m'sangles ça fissa au bras et sans rouspéter ! la gourmanda-t-il encore de son plus convaincant ton de papa poule (Nakor lui avait tout appris).

Sur la plaine moribonde claquaient les mille étendards du ban du Septentrion. Et parmi eux une Hydre d'or à l'éclat bien terni, si loin de son domaine, de sa grandeur passée. Cette vieille chimère qui n'effrayait plus personne semblait s'être traînée jusqu'en ces landes abandonnées pour mourir. Pourtant aujourd'hui, aux côtés du Lys, elle retrouverait son ancienne force, elle sentirait à nouveau toute la vigueur des Hommes ébranler la terre du Nord, toute la puissance des vieilles lignées, toute la fureur du vieux sang ressurgir des profondeurs des âges pour mettre à bas l'éternel ennemi. Amblère avait vu la ruine du nouveau monde, qui depuis le Voile s'écroulait lentement sur ses fragiles fondations, elle se rappellerait bientôt la gloire de l'ancien. Unvar le Grand, les Pères Fondateurs des antiques colonies pharétanes, tous les Rois Protecteurs d'Oëstkjǫrd, toutes les légions immémoriales des seigneurs et gardiens des Marches, tous ces héros et ces grands aïeux de jadis aujourd'hui contempleraient leurs fils porter l'ultime estocade aux hordes eldanes. Et ils seraient fiers.On entendit alors les murs s'ouvrir dans un grondement de fin des temps, et mugir toute l'affreuse cohorte des libérateurs, comme si déjà la victoire était acquise !
- Du Lys ! Du Faucon ! D'Alonna ! En arrière ! En arrière, bons hommes ! Suivant le flanc allié dans sa manœuvre, Altiom et ses capitaines aperçurent alors l'ichor puysart se déverser de la brèche béante comme d'une plaie purulente. Ça y était.
- Flèche de marque ! entendit-on beugler sur la gauche.
- ARBALESTES EN PREMIÈRE LIGNE !
- NBALLUGU WELLO NASIL ! relaya un Zurthan aux siens.
- Em.. Tiom, commença le pégriot, mi-figue mi-raisin. Sentant la couillonnade arriver à grands pas, l'intéressé se pinça d'avance la base du nez. Quelles arbalestes ?
- Oh putain ils les ont laissées au camp.
- Non mais on a pensé aux pavois !
- Ah ouais les pavois. Donc quand y s'agit d'sauver son cul y a du monde mais dès qu'y faut aider les p'tits copains plus un rat.
- Baaah.. disons qu'c'est un peu frais comme notion, ça. Sauver leur cul 'sont d'jà plus habitués, hm. Prenant quelques secondes pour au moins conclure en ayant l'air intelligent - à défaut de rattraper la bourde -, le Parrain se fendit d'un : du coup y s'ront tout frais pour s'met' sur la gueule.
- Ç'tombe bien c'est pour bientôt ! trancha le suderon à la vue des premières lignes de lanciers déjà englouties sous la déferlante. Alors sans quitter la vague noire du regard, plus proche chaque seconde passant, il vint chercher d'une main tremblante celle d'Aedis. Nous deux contre le monde.
Toute la vilaine bande faisait face, chaque visage tourné vers la masse grouillante, chaque regard soutenant l'horreur sans ciller, chaque lance, chaque hallebarde, chaque épée, chaque sabre, chaque bec de corbin serré à s'en péter les jointures, prêt à faire son office. En cet instant, il n'était pas sur toute cette terre de lieu plus débordant de haine envers la race honnie. Des millénaires de razzias sur les tribus zurthanes, le sac d'Ydril et des siècles d'invasions des Marches avaient une fois de plus unifié tant d'hommes que tout séparait. Et une fois de plus le drow était seul.
- BRETTEURS ! EN AVANT ! Les lanciers reculaient, enfin !
- À LA MORTAILLE HARDIS COMPAGNONS ! FRÈRES DU NORD VENGEONS SGARDE ! FRAIRES DEL SUD VENJAM IDRIL ! GEǮRIGU WOLNA SRAIRO UZURTAI ! (FRERES DE L'EST VENGEONS LA ZURTHANIE !) hurla l'archonte d'une voix de tempête, son bec de corbin tendu bien haut dans les airs, chargeant à corps perdu, sans attendre qu'on lui emboîte le pas, sans entendre le tonnerre de rugissements derrière lui, les hourvaris de bêtes enragées à qui l'on ôtait enfin les chaînes ! Partout l'on reprenait de viscérales sentences, SUS AUS NOIRPIAUS !! MORT A L'ENGE ELDANE !! HARO SOR LES NOIRAULTS !! Alors fondant sur la horde, Altiom accrocha pour la première fois de ce siège les yeux de l'adversaire. Enfin il put mettre un visage sur cet ennemi qu'on affublait de cent noms ! Et d'un monstrueux revers, le lui écrasa proprement du coin du marteau. Entraîné par son élan, il bourra tout ce qui se présenta à lui, fauchant d'une épaule avide la menue truandaille de dégénérés qu'avait vomie la cité morte. Déjà sa coterie de fous furieux le rattrapait, et les voilà qui bondissaient comme des cabris, partant à leur tour s'emplâtrer sur tous ces suppôts de Kiel et leurs magelets de salon !
- LAISSEZ-LES MOI ! LAISSEZ-LES MOI ! LAISSEZ-LES MOI ! grognassait le drille en se remettant tant bien que mal sur pattes, le tas d'immondices puysardes à ses pieds s'échinant encore à l'engloutir vif. Décochant ça et là une patate aux phalanges d'acier, broyant quelques mâchoires d'un talon à l'arrière-goût ferreux, foulant frénétiquement toutes ces vilaines trognes comme on foulait du raisin, un moût sanguinolent giclant bientôt de tout ce que l'engeance comptât d'orbites, naseaux, bouches et autres esgourdes, le suderon parvint à s'extirper du fatras de carcasses encore gigotantes. Prenant aussitôt en grippe le noiraud le plus proche - qui s'affairait à consciencieusement sortir la tripaille puante d'un pauvre bougre à l'agonie - l'animal se mit un vagir un dantesque "D’OÙ TU M'TOURNES LE DOS GROSSE PUTASSE ?!" avant de lui en asséner une belle sur le coin du ciboulard.
On entendit alors la terre trembler, et se retournant, l'on vit la fine fleur de la chevalerie alonnoise radiner au triple galop, droit sur les vilaines mouilles malelfiques. Et avec eux, les Soixante. À leur tête, ce bon vieux Alaric qui filait tout droit sur son destrier, le sourire aux lèvres ! Sa lance reposant sur son faulcre de cuirasse, gonfanon sable et or attaché à sa hampe, le loustic se remémorait tant de bon souvenirs du tournoi de Laréor ! Et puis vint le choc. Perçant les créatures d'une pointe acérée, son destrier les couchant du poitrail sans regimber ni faiblir dans sa charge, il s'enfonçait au cœur même de la mêlée. On s'était alors séparé en îlots ô combien isolés, et dans la frayeur soudaine d'une mort solitaire on entendit une voix, qui comme un écho montagneux se vit transportée de toutes parts, sur toutes les bouches !

- HARDI ! DU LYS ! MONTJOYE ! MONTJOYE !
- MONTJOÌA !
- MONTJOAAAAAAAAAAHAHAHAHAHAAAAAAAR !
- MONTJOYE !
- MONTJOYE ! MONTJOYE !!
- MONTJOOOOOOOYE ! faisait une voix de femme.
- MONTJOOOOOOOOOYE !! MONTJOOOOOOYE !! Et puis d'une grande rafale, le vent du Nord plia la mauvaise herbe du Puy. Dix mille cavaliers de toutes terres s'en vinrent définitivement mettre en déroute l'envahisseur, et l'on acheva la besogne de lames sanglantes et de répliques cinglantes.
- BOUTEZ-LES DANS L'EAU, QUE LA VASME ENGLOUTISSE À JAMAIS TOUTE CETTE RASCAILLE DÉGÉNÉRÉE !! OFFRONS-LES À TYRA, OFFRONS-LES AUX ÂMES DAMNÉES DES AMBLÉROIS, QU'ILS LES EMPORTENT EN SON DOMAINE, QU'ILS LES TOURMENTENT DE MILLE HORREURS !! OFFRONS-LEUR JUSTICE ET VENGEANCE !! Et ainsi fut fait, lorsque le peu de fuyards encore en état de décaniller partit se noyer dans les eaux vives du fleuve.

Songeur, le Sanglier des Wandres mirait la brèche à travers son mézail. Ainsi concentré, on le croyait presque en train.. de réfléchir ? Allons bon, quelle idée ! C'était l'affaire d'une poignée de secondes avant sa prochaine cornichonnerie aux doux relents de vinasse frelatée, tout au plus.
- R'garde-moi le ton trou, étroit comme un cul d'nonne, jamais on rentr'ra là-d'dans. Étonnamment le bestiau marquait un point. Comme quoi sans son litron de gnôlon quotidien même lui pouvait se mettre à sortir des choses sensées ! L'archonte en aurait presque regretté de voir le siège toucher à sa fin.
- Exact, on y fout'ra pas les pieds. Sans avoir le temps de relever, Halvdan entendit au loin les cors serramirois claironner dans la plaine. Tout l'ost se remettait en branle, mais Alonna attendait. Brièvement mis au parfum des manigances du Lys, Altiom leva une dextre impérieuse à l'adresse de ses hommes. Bifurquant avec le reste du flanc droit, sa troupaille suivit alors sans trop comprendre le mouvement. Bientôt l'on mouilla deux grands bacs, et par un ingénieux système on put faire passer toute une force d'assaut sur l'autre rive en un temps record ! Le suderon avait accepté d'emblée de se joindre à la manœuvre. Un plan qui verrait toute la perfide engeance périr de la main des hommes ou dans l'étreinte de la Vasme, sans qu'un seul noiraud ne puisse aller se carapater dans les bois d'Aduram, foutredieu il aurait donné trois fois sa vie pour s'assurer sa réussite !
Une fois à bon port et la plupart des troupes débarquées sur la berge Est, on le vit rassembler ses capitaines en une étrange cérémonie. Altiom, Aedis, Alaric, Aarnis, Halvdan et Ollvar s'agenouillèrent en cercle, silencieux, mains jointes, yeux clos. Et par les Cinq on ne savait point si c'était du lard ou du cochon ! Croyant sans doute l'heure de l'ultime prière venue, les Soixante et leurs camarades des lointaines terres orientales posèrent eux aussi genoux à terre pour implorer qui de droit. Mais le fils d'Ydril n'avait plus besoin des Dieux. En lui naissait un vent bienveillant, une brise de soir d'été, tantôt chaude, tantôt fraîche, qui doucement l'emplissait, se répandait de main en main, en chacun de ses compagnons de bout du monde, en ses derniers fidèles. Déliant les membres, allégeant l'âme et réchauffant les cœurs, la Plénitude mènerait tous ces hommes par-delà les remparts d'Amblère, à la victoire. Se relevant d'un même mouvement, libérés du poids de leurs armes, de leurs armures, de leurs âges, portés comme par un souffle en eux et tout autour, ils prirent la tête de cette gaillarde troupe pour acheminer le grand Livre sous les remparts de la citadelle.

- Aux murs ! Poussant l'édifice grinçant au travers d'un déluge de traits, de flammes, de givre, les drilles le déplièrent alors en tirant comme des bœufs sur tout ce qu'il comptât de cordes, et n'attendant pas même que le reste des soudards alonnois n'ancre cet espèce de beffroi bâtard, les capitaines grimpèrent à l'assaut des murailles, Altiom à leur tête. Une marotte fort hasardeuse qui lui avait valu bien des balafres, mais aussi l'estime et la fidélité de ceux à qui il commandait. Couvert par l'arbalestrie norroise et celle de sa compagnie (qui cette fois-ci avait pensé à les apporter), et dressant son pavois au-dessus de sa tête en crapahutant vaille que vaille de sa seule paluche de libre, il parvint enfin à l'orée de la muraille.
- ALONNA, UNE SALVE !! beugla-t-il à en dégobiller ses poumons. Et tandis qu'une belle cinquantaine de carreaux venait cueillir les Eldans occupés à matraquer son grand bouclier comme des beaux diables, il put avaler le dernier mètre le séparant des créneaux ! Débaroulant ainsi sur le chemin de ronde avec force vagissements, l'animal se mit à dégoiser tout ce qu'il savait d'invectives en moulinant sans relâche. Comprenant sans trop avoir à se creuser la carafe que l'on parlait mal des mamans, les puysarts redoublèrent de virulence à l'encontre du preux parangon. Las ! Ce fut bien sûr l'instant fatidique que choisirent les Cinq pour le frapper d'une de leurs innommables malédictions !
- HAH ! FOUTREDIEUS'RIE ! s'éjarpeta-t-il en sentant son bec de corbin lui glisser des pattes, avant d'ajouter dans un élan de lucidité : PAR LA VERGE MOLLE D'ARCAM Y A QU'À MOI QU'ÇA ARRIVE ! Ployant aussitôt pour se saisir de l'arme facétieuse, le zigue jarta d'un coup de cul savamment administré quelque assaillant un poil trop téméraire, qui profita au moins du panorama à couper le souffle deux secondes avant d'aller se fracasser le museau au pied de la citadelle. AMBLÈRE VUE DU CIEL SALOPE !!
- YDRIL ! YDRIL ! Bannière couchée au Nord, c'était son signal. S'érigeant en un mur de pavois, les premiers montés aux créneau firent place pour laisser affluer les renforts. Et lors qu'enfin la troupe de choc fut suffisamment populeuse, retentit le glas de la vermine eldane.
- MEEEUUUUUUUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAAR !! Tandis que le gros des forces se répandait sur les remparts, Altiom et ses capitaines imbus d'énergie mystique entamèrent de se frayer un chemin jusqu'au treuil de la herse. Ainsi pénétrés de sorcellerie, ce n'était pas simplement leur attirail qui se faisait aérien, ou leur fatigue imperceptible, mais aussi leurs réflexes qu'ils sentaient s'aiguiser, la vivacité de leurs coups décupler ! On les voyait rivaliser d'agilité avec leurs adversaires elfiques, mus d'une coordination, d'une synergie surnaturelles, comme agissant d'une seule volition, comme les six membres d'un même corps, commandé par un seul esprit de groupe ! Voltant, tailladant, bondissant, parant, bloquant à deux une lame adverse tandis qu'un troisième larron venait percer le poumon du malheureux d'un estoc à l'aisselle ! Diable, le plus réticent obstacle rencontré en route fut encore cette porte en chêne massif ! Que l'on rectifia tout pareillement d'une grosse degelée à la masse d'armes, pas de jaloux.
- Saignez-moi ces drôles ! lâcha l'Ydrilote en déboulant dans le corps de garde, encore tenu par un trio de noirauds. L'affaire expédiée, on s'occupa fort habilement de bloquer l'entrée défoncée à l'aide des pavois, tandis qu'un ou deux zigues partaient s'activer sur le treuil, entrapercevant par les mâchicoulis l'ost alonnan poireautant de pied ferme à l'entrée de la citadelle.
- ALLEZ GAMINE ! On s'remue les nibards et on s'active les cuissots, comme dans la tente du patron heheh ! charria l'autre vieux loubard en empoignant vigoureusement le treuil.
- Vous êtes bien content que ça soit le cas, il vous resterait pas grand chose pour vous souvenir que votre engin vous sert à autre chose qu'à pisser sinon !
- Houhouhouu, et elle sait aussi s'servir d'sa bouche ! gouailla-t-il encore un sourire jusqu'aux oreilles.
Alors enfin la grande herse s'ébranla, enfin l'on sentit la victoire proche, et les hommes crièrent leur joie meurtrière ! Tandis que certains s'apprêtaient à bloquer la lourde grille, d'autres déjà se faufilaient à croupeton pour estripailler leur lot de puysarts, Duncan en tête ! Pris entre le marteau et l'enclume, sous la pression des renforts du Livre d'un côté et les nouveaux tauliers du corps de garde de l'autre, les derniers défenseurs du chemin de ronde se virent promptement éjectés au bas des escaliers, pour finir noyés dans le raz-de-marée nordique. De toutes parts on bataillait sec, et il restait encore fort à faire, mais Altiom accusait sévèrement le coup. Jamais il n'avait autant tiré sur la corde, jamais il n'avait enduré si longtemps pareil effort, ni diffusé et maintenu sa Plénitude dans tant de corps et d'esprits à la fois. Et son harnois plain, pardieux, un vrai four ! Une soif pas possible ! Le pauvret suait comme un pourceau, tremblottait des quilles comme un vieux débris, sa vue même commençait à le trahir ! Pressé d'en finir, il se rua au-dehors, dévala la floppée de marches, et brandit une ultime fois son bec de corbin en râlant quelque cri de guerre d'une voix passablement éraillée. À la suite des norrois, il s'élança dans la mêlée sans plus trop savoir ce qu'il y tournait, tabassant probablement autant d'alliés que d'ennemis avant de finir par poser le premier genou au sol.. et puis se relever, en beuglant un coup pour se redonner un peu de force. Et puis pencher un peu à droite, un peu en arrière, et SCHPLAF ! s'étaler de tout son long face contre terre.

- PLACE ! PLACE !! L'ARCHONTE DÉFAILLE !! tonitrua d'une voix théâtrale cette rouxstar de Vavar. S'agenouillant à ses côtés alors que les Eldans se voyaient proprement exterminés de toutes parts, les capitaines du suderon entreprirent de lui retirer son armet, craignant sans doute de le retrouver à moitié étouffé dans sa bave.
- PEUAHAHAHAHAHAHAHA PAR L'CON VERDOYANT D'KIRIA J'Y CROIS PAS !!
- E.. dormís ? (Eh.. il dort ?) L'arsouille confirma aussitôt d'un ronflement à ouvrir une deuxième brèche dans les murs d'Amblère.
Émergeant quelque temps plus tard du sommeil du juste, il se relevait encore tout fourbu, les naseaux sauvagement agressés par la puanteur de l'endroit. On avait semblait-il jugé bon de l'installer au fin fond des écuries, de quoi faire ressurgir bien des souvenances de lendemains de cuite ! Mais pourtant le cœur n'y était point. Car au fond de l'étable, un amoncellement de carcasses religieusement dépiautées et de foin maculé de sang desséché laissait entrevoir le reconditionnement des montures en casse-dalle de fortune opéré par l'assiégé. Pah, l'odieux gâchis ! Voir ainsi finir de si belles bêtes ça vous retournait le bide comme pas permis. Partant se balader pour oublier telle injustice et quérir un peu d'air frais, l'archonte retrouva une citadelle vidée de toute noirauderie - à laquelle on boutait le feu par tas entiers désormais -, et avide des dernières nouvelles du siège s'en fut vers le Lys.

- A-t-on bien vidé ces murs de leurs engeances ?
- Les bâtiments ont été fouillés, mais... La mine contrite, les deux hommes devisaient au-dessus d'un nouveau cadavre. Un peu trop récent à leur goût semblait-il.
- Procédez à une nouvelle fouille, rigoureuse, et lente. Tuez ce qui ne répond pas à notre bannière. S'en retournant aussi sec vers ses capitaines, Altiom fit passer le mot et bientôt les soudards organisaient une véritable battue en les murs de la citadelle. Norrois, Zurthans et Ydrilotes se répartirent l'endroit en farfouillant comme des sangliers dans une truffière ! On défonçait les portes qui osaient nous résister, on ouvrait les coffres scellés, on renversait les meubles, les tables, on foulait les paillasses, on se mettait même à briser les tonneaux depuis longtemps vidés de toute substance ! De la plus haute tour au dernier des culs de basse-fosse on investit chaque recoin, chaque réduit poussiéreux, chaque alcôve obscure, torche dans une main, pique dans l'autre. Et pourtant rien ne fut découvert sinon plus d'atrocités. Quelques corps pendigolant au plafond comme des lapins attendant d'être pelés, quelques drows faméliques même, à moitié mastiqués à l'abri des regards. Et plus on en voyait, plus on regrettait d'avoir offert mort si rapide à l'Eldan.
- Boeh, c'peine perdue autant laisser un planton d'vant la porte et remballer. On trouvera que d'chi ici, ronchonnait Halvdan au fin fond des souterrains. Il planait une drôle d'impression ici-bas. Une atmosphère pesante et qui mettait sa petite équipe mal à l'aise. Remontant les escaliers humides en laissant l'un des leurs patrouiller dans les couloirs, les troupiers n'entendirent qu'un piaulement mourant, porté par l'écho des vieilles pierres, alors qu'ils retrouvaient enfin la lumière du jour. On les avait bernés ! Sa face tordue dans une grimace de fureur pure, ses deux billes semblant prêtes à éclater, le Sanglier des Wandres dévala le colimaçon d'une seule traite, bourrant à moitié ses gars au passage, et n'ayant que le réflexe de coucher la première silhouette en vue comme un taureau en rut - silhouette qui se trouva être son camerluche à l'agonie -  le bestiau emporta dans sa rage un second pantin désarticulé à terre !
- BOUGEZ-VOUS L'FION Y EN A DEUX ! mugissait-il alors qu'une lame venait lui chatouiller les dessous-de-bras, cherchant la faille entre ses plates. Débaroulant en quelques instants, toute la smala fondit sur le duo de surineurs, écrasant à moitié notre bon Halvdan dans le feu de l'action. Six paires de bras vigoureux alors s'occupèrent de les maintenir. On les tient nos gaillards ! Toutefois peu habitué à prendre ses ennemis vivants, le pauvret ne sut trop quel sort leur réserver. Il n'y avait plus aucun intérêt à les cuisiner, et puis de toute façon, un noiraud, ça ne causait pas le péninsulaire ? Bah, tant qu'à faire, autant profiter un peu de l'occasion ! Entamant de lui démolir méticuleusement la mâchoire, le Sanglier sut faire preuve d'un professionnalisme à toute épreuve lorsque, le malotru frôlant l'évanouissement, il retint ses châtaignes pour lui coller une belle prune dans les balloches, s'octroyant ainsi l'attention nécessaire à la suite des opérations. C'est qu'il fallait faire durer les réjouissances un minimum, sans ça, ça ne rimait à rien ! Et puis varier les plaisirs aussi, péter une gambette par-ci, une rotule par-là, cramer les arpions du bougre à la torche histoire de le tenir éveillé, fignoler le tout d'une paire de pouces dans les orbites. Et pourquoi pas se laisser tenter par un classique arrachage de langue en bonne et due forme ? Ah, mais un peu de patience, avant toute chose, il était de bon ton de laisser le sacripant agoniser quelques jours en pleurant son dieu sous les remparts.
- Tiens ç'f'rait un joli orn'ment d'extérieur quand on y r'garde à deux fois. Allez donc m'le pendre au corps d'garde çu-là, qu'on mont' à nos potes norrois qu'on a toujours l'privilège du bon goût en Ydril heh ! Par les épaules, pas l'cou, hm ? Qu'y gigotte au moins assez d'temps pour amuser la gal'rie. Tournant alors le regard vers l'autre sorcière, qu'on avait copieusement avoinée par principe, le Sanglier sentit bien vite l'inspiration lui monter au creux des cuisses. Déliant tranquillement sa braconnière devant la noirelfe déjà passablement horrifiée, il entendit à peine l'attroupement descendant les escaliers derrière lui.
- Ho z'en sortez en bas ? On nous a ram'né un noiraud, y en reste d'autres ou c'est b.. Et se retrouva ainsi cul nu devant son archonte. Sentant déjà le sermon traditionnel arriver, le vieux briscard se rabibocha en tirant une tronche de six pieds de long.
- Bon bah pas d'noiraude au m'nu les gars, la festaille est finie, on la saigne propr'ment sans y toucher. Mais d'abord immobile, Altiom leva la dextre, les yeux légèrement plissés.
- Qu'elle paye. Pour toutes les filles d'Amblère qui auront subi le même supplice. Aedis, qui le suivait, ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Attrapant le bras d'Altiom, elle le serra dans sa poigne ; elle n'aimait pas l'idée de remettre son autorité en cause devant ses hommes, mais il y avait des choses qu'elle ne pouvait supporter. Se retenant à grand peine de gifler l'archonte, elle grogna, et attrapa le poignard d'un des hommes. Se dirigeant vers l'elfe, elle lui trancha la gorge d'un coup sec, avant de jeter l'arme à terre, se retournant sans la regarder.
- J'ose espérer que vous continuerez dans cette voie, que je sois là ou pas. Elle jeta un regard furieux à Altiom, et remonta, avec comme promesse qu'ils ne se coucheraient pas sans avoir discuté avant. Son capitaine, décidément sur le cul, mit une bonne dizaine de secondes avant de reprendre le fil de ses pensées.
- Pah, sa faiblesse de femme nous perdra, grinça-t-il, mauvais.
- Non, elle m'a sauvé. Et sans un mot de plus, l'archonte s'en fut. Au-dessus de la porte, on pendait comme un symbole de victoire et de haine l'autre magelet, qu'il puisse profiter tout son saoul du carnage de ses frères d'armes. La citadelle était purgée.

HRP:


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Lun 6 Nov 2017 - 13:08, édité 8 fois (Raison : Corrections + EAURTEAUGRAF + liens zic morts + balises chrono listenonrepeat qui faisaient de la chiasse)
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