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| Où l'on pose les glaives [Roland de Dorour] | |
| | Auteur | Message |
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Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Où l'on pose les glaives [Roland de Dorour] Mer 10 Fév 2016 - 11:13 | |
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[Sur le plan temporel, ce RP suit le conseil de guerre narré au début du siège d'Amblère.] L'An Huit du onzième cycle Quatrième ennéade de Verimios Le premier jour...
Malgré un climat tendu, le conseil de guerre s'était achevé sur une décision ; Roderik voulait y voir le signe qu'en dépit de leurs inimitiés, les puissants seigneurs du nord de la péninsule étaient capables de s'entendre lorsqu'ils étaient menacés par un ennemi commun. Il voulait croire qu'une paix durable était possible ; mais pour l'heure, la paix et l'unité demeuraient parce que l'ennemi était là. Une fois les drows partis, ne risquait-on pas de voir un énième conflit ravager les marches du royaume ?
Roderik était las, en vérité ; las de se soucier de tant de choses qui le dépassaient, lui le petit seigneur de Wenden, qui aurait eu meilleur compte de demeurer au sein de son caillou, à l'abri, loin de toute cette folie. Arétria elle-même n'était pas concernée aussi directement que les autres par la menace noirelfique : sa participation dans cette guerre semblait désintéressée, même si, dans un sens, le comté s'assurait qu'Oësgard ne devienne pas un avant-poste drow qui, à long terme, aurait menacé toute la péninsule. Mais le comte Alwin avait eu d'autres desseins lorsqu'il avait décidé d'intervenir : veiller à ce que la discorde chez ses voisins s'efface au profit d'une réconciliation. Arétria n'avait rien à gagner d'un nord désuni ; la guerre n'apportait que la ruine, sapait tout espoir de prospérité. Alwin avait rêvé de jouer les ambassadeurs. Maintenant qu'Alwin était mort, la responsabilité de veiller à ces choses aurait dû retomber sur les épaules de Roderik. Mais il était las, et se sentait impuissant. La rancune tenace qui brûlait entre Duncan du Lys et Jérôme de Clairssac avait semé ses braises pendant la réunion ; les petits conflits qui opposaient le baron d'Alonna au baron d'Etherna pouvaient dégénérer en une guerre ouverte entre Serramire et Odélian. Roderik voulait éviter cela, mais comment, par quel moyen ? Il n'était ici qu'en qualité de chef de guerre allié, et n'était même pas comte d'Arétria. Une fois les drows jetés hors de la péninsule, il redeviendrait un vavasseur comme un autre, sans aucun poids, incapable de faire entendre sa voix.
Il avait été élevé pour être chevalier, formé très jeune aux armes, et ses années d'insouciance avaient été bercées par une fougue martiale, un appétit de gloire et des rêves de batailles. Aujourd'hui, il se rongeait les sangs de ne pas être capable d'éviter une guerre.
Il ruminait ces sombres pensées, alors qu'il traversait lentement les allées du camp de Serramire du haut de son cheval - un cheval emprunté parmi ceux de feu le comte, le sien ayant péri à Nebelheim - suivi par son écuyer Athaulf. Son regard s'attarda sur la bannière de Lourmel, flottant au vent parmi les tentes. Lourmel. Dame Maélyne contribuait elle aussi à la guerre, bien qu'elle ne se soit pas ceinte d'une épée. Le visage de la belle femme blonde s'insinua dans son esprit, et d'agréables souvenirs lui revinrent en mémoire. Des souvenirs qu'il était préférable de taire, par respect pour les convenances, mais dont il n'avait aucune honte. Pendant une fraction de seconde, il se surprit à regretter qu'elle ne soit pas ici ; mais il préférait la savoir à l'abri, loin de cette désolation, loin de cette puanteur, loin de la laideur de la guerre. Il associait Maélyne à la paix, au calme, à la joie et à l'espoir, tant de choses qui n'étaient pas présentes ici. Des choses qu'il espérait retrouver une fois cette guerre terminée, s'il s'en tirait. Pensif, il caressa du bout des doigts le bracelet de cuir qu'elle lui avait laissé lors de leur dernière rencontre. Il se demanda s'il l'aimait.
Puis il aperçut la tête blonde de Roland de Dorour, le chevalier qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer lorsque Maélyne s'était rendue en Arétria. Les deux hommes n'étaient pas des intimes, loin de là, mais cette vision rappela au seigneur de Wenden des jours plus heureux, et il fit avancer son cheval pour se rapprocher.
- Ma foi, il est agréable de revoir des visages familiers au milieu de cette marée humaine. Bonsoir, seigneur Roland.
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| | | Roland de Dorour
Humain
Nombre de messages : 56 Âge : 35 Date d'inscription : 16/05/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans, Année 981 du 10ème cycle en Favriüs Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Où l'on pose les glaives [Roland de Dorour] Dim 14 Fév 2016 - 9:01 | |
| Chaque journée naissait avec le même infime espoir, cette idée folle que tout ceci se termine enfin, qu'il puisse retrouver son domaine et ramener autant des siens qu'il était possible au bercail… Et chaque journée mourrait sur une déception prévisible mais amère… et la nature de l'ennemi était seule à justifier qu'il s'inflige encore ce cycle quotidien.
Tout seigneur de son rang qu'il était, il avait volontairement choisi de ne pas se mêler aux « grands seigneurs », cette atmosphère lui pesait suffisamment pour qu'il n'ait pas à rajouter une surcouche nauséabonde – auquel il ne pourrait rien - aux contacts de ces « nobles citadins »… Oh que non, lui préférait le contact des simples, au mieux de ses pairs chevaliers qui narraient et comparaient leurs prouesses et leurs conquêtes… qui n'avait que peu à voir avec celles des plus grands, mais dont ils pouvaient jouir, littéralement, ce qui était peu le cas lorsqu'il s'agissait d'une terre. Et pour tromper l'ennui qui s'installait après qu'ils aient établi le siège de la cité, il s'était mis à jouer… Si le bilan était mitigé, le hasard se montrant capricieux et incertain – mais n'est-ce pas là sa vraie nature, après tout ? - quant à ses gains, il avait pu apprécier, jour après jour, le succès ou le déclin des uns et des autres… Là, un homme qui avait probablement perdu bien plus qu'une paie, entre les jeux d'argents et ses sauts dans les bordels qui s'étaient improvisés en marge des camps… l'heureux rapporterait des dettes et des saletés, en supposant qu'il survive, dans son foyer. Là un chanceux, à qui on voyait naître des cornes, qui raflait la mise, un temps du moins, avant de prendre des coups de quelques mauvais perdants à cran. A chaque soirée ses parties endiablés, et à chaque matin ses gueules endolories par la conclusion de la veille.
Une fin de journée comme une autre, sinon qu'apparemment, les grands de ce monde s'étaient réunis pour décider de la suite… Quel qu’elle soit, il était bien décidé à minimiser les risques. Alors, oui, ça n'était pas brave, héroïque ou ce genre d'ânerie, mais il n'avait aucune intention de crever là, anonymement, pour qu'un autre s'attribue le mérite sur son cadavre… Il ferait ce qu'il faut, mais ne ferait nulle bravade, nulle initiative insensée, et il repartirait vivant de ce bourbier, retrouvant Dorour et ses charmes simples pendant que les citadins se disputeront cette maudite terre.
« N'avez-vous pas amené suffisamment d'hommes à cette fête pour cela, Seigneur Roderik ? »
Quoi ? Ça n'était pas la réponse attendue ? Mais c'est là tout l'intérêt de la chose. Bien sûr, c'était dit sans méchanceté, et malgré la mine fatiguée, mais surtout lassée de la Lance de Dorour, il affichait son habituel et coutumier sourire. Qu'importe combien la situation serait déplaisante, il lui fallait préserver ça, le nourrir même quand sa chair le lâcherait, sans quoi il aurait tout perdu.
« Que nous vaut le plaisir de votre visite en… Lourmel-en-Oësgardie ? J'espère que vous appréciez, la salle des fêtes et les bains » et il eut un sourire encore plus marqué à cette référence « ne sont pas encore tout à fait en place, mais on y travaille. »
Quatre foutues ennéades à tourner en rond et à camper, sans autre plaisir que les histoires et les jeux d'argents, et le chevalier avait l'impression que des années d’ennuis s'étaient déjà écoulé, et il n'hésitait pas à le mettre en scène. |
| | | Roderik de Wenden
Ancien
Nombre de messages : 1133 Âge : 34 Date d'inscription : 25/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 ans (né en 982) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Où l'on pose les glaives [Roland de Dorour] Ven 19 Fév 2016 - 9:59 | |
| La répartie de Roland pouvait paraître cinglante, mais elle amusa le seigneur de Wenden. Le chevalier s'était montré bien plus effacé, bien plus calme lorsque Roderik l'avait rencontré en compagnie de Dame Maélyne. Sans doute se sentait-il plus libre d'exprimer son côté facétieux, désormais loin du protocole. Ou, plus probablement, il se faisait royalement chier pendant que s'éternisait le siège, et c'était pour chasser l'ennui qu'il se laissait aller. Il n'était pas difficile de lire la lassitude dans le regard du chevalier, en dépit de sa faconde et de son sourire imperturbable.
- J'envie votre confort, dit-il en souriant. Tâchez de ne pas trop vous habituer, il risquerait de vous manquer lorsque nous lèverons le camp.
Roderik fit faire halte à sa monture et, tenant les rênes d'une main, il flatta de l'autre l'encolure du cheval.
- Nous ne nous connaissons guère, il est vrai, seigneur Roland. Outre votre réputation de brillant duelliste, je ne sais pratiquement rien de vous, et je n'aurais pas l'hypocrisie de me présenter comme votre ami sous prétexte que nous nous sommes déjà croisés. Pour autant... me refuseriez-vous de profiter un peu de votre feu ? Son sourire s'élargit. Vous me raconterez comment vous êtes venu à bout de ce maudit Kerkand.
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