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 De retour à Dorour [Mathilde]

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Roland de Dorour
Humain
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MessageSujet: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 18:29

Voilà plusieurs jours que la petite troupe de Dorour était sur les routes, marchant à un rythme bâtard entre l'empressement et la fatigue s'effaçant devant le premier, mus par l'envie de retrouver leurs foyers.
À leur tête, un Roland tout aussi impatient de retrouver sa vie et loisirs, sa famille, ses gens, ses terres et ses chiens, chargea un messager de les devancer, afin d'avertir sa mère, de procéder à un chaleureux accueil pour les braves et prévenir les familles des disparus... Elle comprendrait que son fils de retour n'ait pas l'envie de devoir assumer cette part, y préférant un repos salvateur et la distraction.

C'est ainsi qu'à Dorour même, Tilda prit à sa charge de tout organiser pour le retour des hommes, de convoquer les épouses, les frères et sœurs des tombés et de les informer des tristes nouvelles qui se propagèrent, faisant planer un sentiment mitigé, confinant, limitant les effusions publiques par décence et respect.

Le jour venu, les cloches utilisées pour prévenir d'un danger ou appeler au rassemblement retentirent lorsque la petite troupe fut en vue et tout le village se rassembla près de l'entrée principale.
Là, à mesure que pénétraient les hommes, se succédèrent embrassade et empoignade, et la tension qui n'avait jamais complètement quittée le village depuis leurs départs se dissipa.

Au milieu de cette effervescence progressa Roland, rejoignant mère et sœur à l'écart de la foule, démontant avant de les embrasser, ayant retrouvé son sourire propre, plus léger et mieux depuis qu'il avait retrouvé ses terres.

«  Mère, je suis au regret de vous annoncer que je vais continuer de vous exaspérer. »

Elle secoua la tête pour toute réponse, ponctué d’un idiot auquel il offrit la feinte d’un choc, avant de se séparer d’elle, tandis qu’entrait le dernier chariot où était disposé les corps qu’il avait pu récupérer et ramener avec lui, suivi d’un prêtre de Tyra qu’il avait sollicité de Lourmel.
Il observa les familles affectées par les pertes, mais sa mère lui mit une main sur l’épaule, sans un mot, il savait ce qu’elle l’invitait à faire, et il laissa à chacun l’intimité des retrouvailles et du deuil, retournant à sa demeure pour se reposer, prendre un bon bain, s’immerger dans la quiétude et l’intimité retrouvé après ces ennéades de campagne.

Qu’il était bon d’être de retour chez soi.

Spoiler:
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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 19:50

    De retour à Lourmel depuis deux jours, Mathilde s'apprêtait à regagner Hiviène en compagnie de Lyse. Elle avait eut pas mal de chose à régler, notamment avec Dame Maélyne qui l'avait une nouvelle fois accueillit chez elle et qui avait eu la gentillesse de veiller sur Lyse durant son absence. Aujourd'hui c'était sa dernière journée à Lourmel. Le lendemain matin le carrosse serait enfin prêt et ce voyage ne serait qu'un souvenir. Heureux certes, mais un souvenir.
    Après le déjeuner elle s'était rendue dans la cour intérieure en espérant trouver le chef de sa garde Edward d'Yers. Elle voulait s'assurer qu'il n'y avait aucun problème avec les préparatifs et lui proposer une balade dans la campagne alentour.
    Le soldat l'accueillit avec un grand sourire amusé.


    « - Par Néera, si vous pouviez rester jour et nuit sur votre selle vous le feriez n'est-ce pas ! Fort bien ne me regardez pas comme ça, nous y allons et cette fois je gagnerai à la course. »


    Le sourire aux lèvres, Mathilde releva le défi et se rendit aussitôt dans ses appartements pour enfiler sa tenue de monte. Alors oui ce n'était pas très conventionnel qu'une femme porte un pantalon mais une fois caché sous une jupe s'était tout de suite moins problématique. Une chemise blanche et un corset du même tissus sombre de sa jupe complété la tenue. Un ruban noir retenait ses cheveux, seul signe du deuil de sa mère qu'elle portait encore.

    Une fois en route, le plus naturellement du monde leurs courses répétées et le temps qu'ils passèrent à pister un chevreuil dans les bois, il se retrouvèrent bientôt à quelques lieux de Dorour. Bien qu'Edward lui conseilla de faire demi-tour, Mathilde trouvait stupide de rebrousser chemin sans être allait saluer Dame Tilda et sa fille. Les deux femmes leur avaient fait bon accueil la dernière fois et ils ne s'imposeraient que quelques minutes. Une fois les chevaux désaltérés ils repartiraient tranquillement pour Lourmel.

    Moins d'une demie heure plus tard, Mathilde débarquait une nouvelle fois aux portes du village sans Edward qu'elle avait distancé sur une longue route droite. Il n'y avait pas à dire, Tempête avait le feu dans les sabots.
    A son arrivée, la jeune Ethernoise remarqua immédiatement un changement. L'homme qui l'accueillit, le même que la dernière fois, souriait, c'était un fait suffisamment important pour être noté ! Alors qu'elle mettait pieds à terre, l'homme se saisit des rênes de Tempête et entreprit de le mener vers l'écurie près du château.


    « - Ne vous embêtez. Je ne reste pas, je souhaite juste saluer Dame Tilda.. »

    Pour toute réponse elle eut droit à un haussement d'épaule et une sorte de gargouillis qui devait vouloir dire « Comme vous voulez ma ptite dame ». Alors qu'elle arrivait devant la porte du château, Mathilde repéra la Dame qu'elle était venue saluer. Elle se tenait dans la cour, visiblement occupée à donner des ordres. Il était question de nourriture, sûrement les directives pour le dîner du soir. Elle attendit patiemment qu'elle ait terminé et qu'elle se tourne vers elle.
    La surprise qui se peignit sur son visage l'espace d'une seconde n'échappa pas à Mathilde, mais presque aussitôt un sourire étira les lèvres de la Dame. Elle la salua alors d'une inclinaison de la tête que lui rendit Mathilde.


    « - Bonjour Dame Tilda. J'imagine que vous ne vous attendiez pas à me revoir si tôt, mais je suis de passage à Lourmel et comme la dernière fois, nous nous baladions non loin de chez vous alors je me suis permise de venir vous saluer. »

    Passé la surprise, Dame Tilda avait retrouvé son amabilité et c'est avec la même gentillesse que la première fois qu'elle lui fit signe de la suivre à l'ombre. Il faisait chaud en ce début d'après-midi, un coin d'ombre était un vrai paradis. Elle fit signe à l'une des femmes qui passait pour lui demander de leur apporter des rafraîchissements.

    « - Je suis ravie de vous revoir, vous semblez rayonnante. Avez-vous reçu des nouvelles de votre fils ? Bonnes j'espère.»
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Roland de Dorour
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 20:59

Tiens, de la visite ? Le chevalier, alors affairé dans les écuries, s’occupant de sa propre monture, en tenue de travail, jeta un coup d’œil sans s’avancer, observant la demoiselle de noble naissance, assurément. Mère lui faisait-elle des cachoteries, à recevoir sans l’en avertir ce genre de compagnie ? Oh, elle n’était pas désagréable à regarder, cela changeait, mais tout de même… Il s’interrogeait sur l’objet de cette visite.
Une fois cette dernière disparue, il intercepta son palefrenier et le soulagea des rênes, l’envoyant chercher eaux et foins pour ce dernier, tandis qu’il le conduisait tranquillement dans l’un des boxes.

« J’ignore qui t’accompagne, mais elle ne sait pas ce qu’elle raconte, alors que, tout de même, tu mérites un peu de confort pendant qu’elle fait la causette, hein ? »

Il caressa le flanc du cheval avant de laisser la suite au palefrenier de retour avec le nécessaire, et il se dirigea vers l’entrée du château, aussi déterminé à découvrir le pourquoi de cette visite, mais surtout, savoir de qui il s’agissait. Mais il allait faire les choses à sa manière… Quelques jours à peine de retour chez lui, et il avait retrouvé son naturel.

Pendant ce temps, Tilda était affairée à donner les instructions pour le soir venu, où il était prévu de recevoir presque tout Dorour pour célébrer enfin le retour de Roland et des hommes qui étaient rentrés avec lui. La plus grande salle du château avait subi les aménagements nécessaire, les tables assemblées, et depuis l’arrivée du messager, elle s’était mise à faire rentrer suffisamment de denrées et de gibiers pour ce soir.
C’est dans un tel contexte qu’elle découvrit avec surprise la visite de la jeune de Clairssac, à laquelle elle adressa un sourire avant d’expédier ses dernières instructions.

« Dame Mathilde, c’est un plaisir de vous recevoir à nouveau, et en effet, je ne m’attendais pas à vous revoir, venez, ne restez pas là. »

Et en effet, elle la conduit à l’ombre, et demanda à ce qu’on amène des rafraîchissements, et jetant un œil derrière Mathilde, elle ajouta un linge propre à sa demande, au plus vite. Sur ce, la jeune femme demanda des nouvelles, et c’est à nouveau derrière elle qu’elle sembla regarder, prenant un air interrogateur à l’attention d’un individu qui, dans le dos de Mathilde, se dirigeant vers un seau, haussa les épaules avec son sourire taquin.

« Ma foi, ma dame » se permit-il d’entamer, s’invitant sans autorisation « de biens tristes nouvelles. Il est revenu, en vie, pour l’exaspérer encore. Quel malheur ! » Là-dessus, il immergea ses mains, s’aspergeant le visage avant d’y laver ses mains, et c’est dans ce délai qu’on ramena d’une part de l’eau fraîche pour les deux dames et un linge propre pour l’audacieux qui s’essuya en la remerciant.

« Roland, un peu de tenue, voici Dame Mathilde de Clairssac… » Sans l’être à l’excès, la dame semblait quelque peu gêné des manières – dont elle avait pourtant l’habitude – du fils et seigneur des lieux.

Et sur ces mots, il examina avec plus d’attention la jeune femme, que faisait la jeune sœur du baron d’Etherna à Dorour ? Et pourquoi diantre sa mère lui semblait… familière ? Il espérait le savoir, en attendant, et pour faire bonne figure.

« Eh bien, Mère, je ne vous savais pas avoir de telle relation. » Lui adressa-t-il avant d’offrir son attention à son invitée. « Roland de Dorour, c’est un plaisir de vous accueillir en mon domaine. »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 22:13

    Que pouvait-il y avoir de si captivant dans le dos de Mathilde pour que Dame Tilda y reporte presque à chaque fois son attention. Evidemment, elle tombait à coup sur à un mauvais moment. Depuis qu'elle s'était occupée de la gestion d'Hiviène, la jeune femme avait pu se rendre compte du travail que c'était de diriger et d'ordonner tout ce qui faisait une maison.
    Alors qu'elle venait de poser sa question, une voix s'éleva derrière elle, la faisant sursauter. Se tournant vers celui qui venait de répondre à la place de la maîtresse des lieux, Mathilde reste coite. L'homme était très grand et sa carrure était impressionnante, mais il n'y avait chez lui aucune forme d'agressivité à son encontre. Du moins le pensait-elle. Elle n'avait que rarement vu un homme porter ses cheveux courts, ce n'était pas le genre de détail qu'elle observait habituellement mais là c'était assez frappant.
    Elle l'observa alors qu'il nettoyait son visage et ses mains tandis que sa mère... parce qu'elle comprit à cet instant qu'il s'agissait ni plus ni moins du Seigneur de Dorour, le rappeler à l'ordre. Effectivement ses manières étaient quelque peu surprenant, mais au lieu d'offusquer Mathilde, cela la fit sourire davantage. Elle n'avait pas non plus était un modèle de vertu en se présentant ainsi à l'improviste chez une femme qu'elle ne connaissait que très peu.
    A sa dernière phrase, Mathilde prit un air faussement outragé.


    « - 'De telle relation' ? Vous dites cela comme si j'étais porteuse de peste ! Mais n'ayez crainte messire Roland, je ne suis pas ici pour contaminer qui que ce soit.» Un sourire amusé ponctua sa phrase tandis qu'elle adressait un inclinaison de la tête à l'homme qui s'approchait. « - Enchantée de vous rencontrer. Je suis heureuse de voir que les prières de votre mère et de votre village ont été entendues. Elle m'a tant vanté vos exploits que je suis persuadée qu'elle vous préfère ici à l'exaspérer que là-bas.»

    Et comme si brutalement elle prenait conscience de ce que sous-entendait la présence de Roland à Dorour, Mathilde écarquilla les yeux une seconde... la guerre était finie et ses frères devaient sûrement être sur le retour, peut-être qu'ils lui avaient adressé une lettre pour la prévenir du voyage qu'ils avaient entreprit et elle à Lourmel elle ne l'avait pas reçu,.. Il fallait qu'elle en ait confirmation, cette information était bien trop importante et une déception la concernant lui aurait été bien trop douloureuse.

    « - Mais...si vous êtes ici... cela veut dire que... que la guerre est finie ? »

    La réponse à cette question elle la trouva sur les lèvres de Dame Tilda qui lui adressait un nouveau sourire réjouit. Alors qu'elle se tournait ravie vers le Seigneur de Dorour pour lui souhaiter un bon retour chez lui, elle vit approcher Edward, la mine renfrognée. Après avoir démonté il s'approcha et salua le petit groupe comme un bon soldat.

    « - Par les Cinq messire d'Yers, bientôt il me faudra vous laisser une heure d'avance ! Je pensais que nous faisions une course ! »
    «  - Je dois le reconnaître vous êtes bien meilleure cavalière que moi Dame Mathilde, je m'incline.»

    Et, effectivement, il s'inclina avant de guider son cheval vers les écuries. Reportant son attention vers la mère et le fils, Mathilde se sentit soudain gênée de s’immiscer ainsi dans leurs retrouvailles.

    « - Je suis vraiment navrée d'arriver ainsi sans m'être fait annoncer. Je ne veux pas abuser une nouvelle fois de votre temps. Nous allons reprendre la route pour Lourmel dès que les chevaux auront souffler un peu. Si vous me le permettez Dame Tilda, j'irais m'occuper du mien d'ici là pour vous laisser à vos occupations. »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 22:53

Elle semblait bien accueillir ce que certains auraient qualifié d’insolence, ou autre termes peu élogieux, car contraire à la manière habituelle et cérémonieuse qu’aimait mettre en scène la noblesse citadine, mais en son propre château, il aimait davantage de naturel, de spontanéité.

« Elle préfèrerait que je cesse, au moins sur certains sujets. » Mais il était délicat de les évoquer, et ses manières étaient loin d’être le principal problème qu’il posait, il en avait bien conscience.
Mais il sembla qu’une autre pensée ait pris le pas sur la jeune femme… La présence du chevalier lui fit prendre conscience que la guerre s’était terminée, même si ça n’aurait pas été ainsi qu’il aurait présenté la chose. On était parvenu à repousser les drows, c’était une bonne nouvelle, mais la conclusion humaine d’Oësgard  ne lui était pas davantage parvenu qu’à elle, à supposer qu’elle en ait déjà trouvé une.

« La guerre, ça, je ne peux m’avancer, mais les drows ont été chassés, oui. » Mais à la voir, il comprenait la question sous-jacente qui devait brûler les lèvres de la jeune femme, soumise à la même inquiétude que sa mère jusqu’à il y a quelques jours à peine. « Pour ce que j’ai entendu, vos frères s’en sont sortis, indemne, je ne sais pas, mais vivant. » Il s’était peu soucié de ce genre de chose, à vrai dire, se concentrant sur ses propres hommes et sur un départ qu’il voulait le plus rapide possible.

Il salua celui qui devait être le garde rapproché, supposé tel, de la demoiselle, et observa cette agitation soudaine avec un certain recul, pour ne pas s’y laisser prendre, et c’est sa mère qui répondit aux excuses de la jeune femme – qu’il estimait inutile, mais elle allait l’apprendre.

« Prenez le temps, ma chère, je vous confie à mon fils, car en effet, il y a fort à faire pour ce soir. Je suis heureuse que vos prières aient également portés et que vos proches s’en soient tirés. Sur ce… » Elle s’approcha de Roland et lui murmura une chose à l’oreille, qui lui fit jeter un œil curieux d’abord à sa mère, puis à Mathilde, avant de retourner à l’intérieur.
Quand elle eut disparu au-delà de la porte, le chevalier resta songeur quelques instants, avant de revenir au présent.

« Eh bien… Si vous voulez voir votre monture, veuillez me suivre. » Et d’un geste, il l’invita à prendre son pas en direction des écuries. « Si ça n’est pas indiscret, puis-je vous demander ce que vous faites dans la région ? »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMer 16 Mar 2016 - 9:50

    En vie. Ces frères étaient vivants. Cette nouvelle était la plus réjouissante qu’elle ait entendue depuis des jours. Les dernières lettres de Jérôme et Guillaume dataient de plusieurs ennéades et dans celles-ci ils lui disaient qu’il était devant les murs d’Amblère et que l’assaut serait probablement donné dans les jours suivants. Depuis, plus un mot. Mais la victoire devait être récente pour que l’annonce ne lui soit pas parvenue avant son départ d’Hiviène.
    Dame Tilda la salua une dernière fois avant de la remettre aux bons soins de son fils puis elle retourna à ses préparatifs. Elle n’était pas tombée au meilleur moment, mais de toute façon Mathilde n’était venue que pour saluer la mère du Seigneur de Dorour, comme elle l’avait fait la première fois et surtout sans arrière-pensée. Juste un brin de politesse pour se montrer reconnaissante de l’accueil qu’elle lui avait fait la première fois.
    Tandis que sa mère se dressait sur la pointe de ses pieds pour glisser quelque chose à l’oreille de son fils, Mathilde détourna le regard vers l’écurie ou elle entendait les piaffements impatients de Tempête.

    Répondant à l’invitation à le suivre d’un signe de tête, Mathilde prit la direction des écuries en compagne de Roland. Sa question était personnelle et elle aurait été dans son droit de ne pas lui répondre, pourtant elle préférait là jouer franche directement. Cet homme ne la connaissait pas, il la voyait débarquer chez lui sans la moindre invitation, d’autres auraient probablement pris moins de gant que lui.


    « - Et bien, je suis en visite chez Dame Maélyne de Lourmel. Enfin, pour être tout à fait franche ma première visite date de plusieurs ennéades, mais j’ai été contrainte de regagner Etherna en urgence et je suis partie en laissant… beaucoup de chose derrière moi. »

    Alors qu’ils arrivaient dans les écuries, Mathilde remarqua la nervosité de Tempête. Il se laissait mener d’un point à un autre mais il ne pouvait visiblement pas s’empêcher de renâcler, de tirer et de frapper le sol à grands coups de sabots. En gros il faisait sa mauvaise tête. Il devait sûrement craindre d’être à nouveau enfermer dans un box jusqu’à sa prochaine sortie.
    Traversant l’espace qui la séparait de son cheval, il cessa sa comédie lorsqu’elle posa sa main sur son encolure.


    « - Je suis navrée, il peut avoir très mauvais caractère. » s’excusa-t-elle auprès du palefrenier qui pestait dans sa barbe. « - Mais il n’y a pas meilleur compagnon de route que lui. Je suis sûre qu'il me préfèrerait vagabonde tant il aime se sentir libre....»

    Parcourant du regard l’espace près d’elle, elle repéra sa selle, son arc et son carquois et sa besace. De cette dernière elle tira une belle pomme qu’elle n’eut même pas le temps de tendre à son cheval, il la dévorait déjà. Le palefrenier revenait avec une brosse et elle le déchargea pour s’occuper elle-même de bichonner Tempête. Certes ce n’était pas à elle de le faire, elle aurait sûrement dû se tenir à l’écart, à l’ombre à agiter un éventail comme une petite fleur fragile, mais elle imaginait la tête d’Henrich, le maître des écuries d’Hiviène s’il l’avait vu se prélasser ainsi au lieu de s’occuper de son cheval.

    Le seigneur de Dorour était toujours là. Elle venait de croiser son regard et elle se rappela de la salle remplie de trophées que lui avait fait visité Dame Tilda la première fois.


    « - Lors de ma précédente visite, votre mère m’a fait visiter la salle des trophées. Je n’avais encore jamais vu de Kerkand. Même mort il reste très impressionnant. Vos talents pour la chasse méritent le respect. »[/i]
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 16:47

Une urgence la rappelant à Etherna, hein ? C’est là qu’il fit attention à ce petit détail qu’était le ruban noir qu’elle portait. La jeune femme avait donc perdu un proche, mais pas là où on pouvait s’y attendre ? Il s’était donc fait d’autant plus un messager des bonnes nouvelles qu’à cette perte demeurant floue, elle était rongée par l’inquiétude au sujet de ses frères, c’était une bonne chose.
Cela lui signifiait aussi de ne pas trop insister sur les détails, quand bien même il aurait aimé en savoir plus… Il lui faudrait prendre des pincettes s’il s’y essayait.

Alors qu’ils parvenaient aux écuries, il sembla que sa monture faisait des misères, s’agitant nerveusement. Que voilà un animal peu commode et difficile à gérer, et pourtant, son homme savait y faire, mais cela ne devait rien à voir avec ses compétences, c’était le caractère et la façon dont on avait traité la chose…
Une main sur l’épaule de son palefrenier et ce dernier s’éloigna, non sans avoir fait une remarque pas forcément très agréable au sujet, non pas de la monture, mais de celui qui l’avait dressé. L’animal n’était jamais en cause, c’est la façon dont les hommes le traitent et le préparent à sa tâche qui pose souci, toujours.

« Eh bien, j’imagine que pour des promenades en plein air, un tel goût de la liberté ne pose pas de problème… »

Quoi ? Oui, il n’était pas tout à fait d’accord, et se refuserait à monter ce genre de bestiau mal dressé… La liberté peut être l’ennemi de la fiabilité, et pour ses propres besoins, il avait besoin d’une monture qui suivait sans rechigner la moindre de ses consignes, sur laquelle il pouvait compter en toute circonstance… Mais pour de simples balades, ça ne devait pas poser de problème… N’est-ce pas ?
Le palefrenier revenant avec une brosse ne fut qu’à demi-surpris de la voir s’en saisir, et il jeta un œil au chevalier qui lui répondit par un haussement d’épaules et un sourire amusé. Il n’était pas le seul à vouloir se charger par lui-même des soins ordinaires de sa monture, même si il laissait évidemment ce qui exigeait davantage d’expertise et de connaissance à son homme.
Cette dernière lui raconta avoir visité sa salle des trophées… Sa mère avait fait des siennes, mais qu’importe, il n’y avait aucune honte à avoir, il restait simplement suspicieux quant aux intentions qui la motivait vraiment, mais il y reviendrait… plus tard.

« Je n’étais pas seul, ce monstre a emporté avec lui de nombreux hommes de valeurs. » Il aurait pu se couvrir de l’ensemble du mérite, mais il en était autrement, il devait son succès sur le Kerkand à ses hommes, non pas à sa seule lance, qui n’aurait jamais suffi à en venir à bout. « Mais ça a été un sacré combat, en effet. » Il en été fier, car quand bien même des hommes étaient tombés pour lui permettre de triompher, il considérait que la fierté était, ici, la meilleure façon de rendre hommage. « Vous vous intéressez à la chasse ? » C'était elle qui avait abordé le sujet, et il ne pouvait échapper au sentiment d'avoir sa mère l'épiant, en cet instant.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 17:53

    La remarque du seigneur de Dorour à propos de Tempête fut froncer les sourcils de la jeune femme. Poser problème ? Certes son cheval avait du tempérament mais de là à dire que pour de simple promenade en plein air il ne poserait pas de problème.... Il y allait fort. Enfin, en même temps, elle devait reconnaître qu'il s'était comporté comme une vraie mule.

    « - Je reconnais qu'il a ses mauvais jours mais c'est un excellent cheval. Je le monterai les yeux fermés sans la moindre hésitation. »

    Reprenant les soins sur Tempête, Mathilde interrompit son geste lorsqu'il lui indiqua que plusieurs hommes étaient morts pour que cette tête trône dans cette fameuse salle. Elle qui avait seulement lancer un sujet de conversation anodin afin que la situation ne lui paraisse pas plus gênante qu'elle ne l'était... voilà qu'elle venait rappeler la mort d'hommes qu'il avait dû côtoyer.

    « - Je...je suis vraiment désolée, je ne savais pas que... En même temps je comprends que votre mère ne m'ait pas parlé de ça. »

    Effectivement ce n'était pas le genre de chose que l'on racontait à une jeune dame en visite. Surtout alors qu'il s'agissait d'une visite totalement inattendue et que la jeune dame en question était une parfaite inconnue. Cela ne rendait pas la chose moins extraordinaire et le seigneur Roland ne déméritait pas pour une telle prise.
    Sa question la laissa une seconde silencieuse tandis qu'elle continuait de brosser Tempête, le débarrassant de la sueur et de la poussière de leur ...promenade en plein air !


    « - Et bien... les convenances voudraient que je vous réponde que non, que je préfère les broderies, la musique et les discussions légères autour du thé, mais il est vrai que je m'y intéresse. En fait, lorsque mon père m'y autorisait j'y participais même. Mais depuis qu'il nous a quitté, je n'ai plus demandé la permission à personne. Et j'espère ne plus jamais avoir à la demander ! »

    Autant ses frères n'étaient pas très embêtant concernant les goûts de Mathilde en matière de loisirs, après tout Guillaume était le premier à venir lui proposer un tour en forêt ou un concours de tir à l'arc, autant elle redoutait le jour où Jérôme lui trouverait un mari... Elle avait finit par s'habituer à sa propre liberté et elle aurait probablement du mal à rentrer à nouveau dans un moule.

    « - D'ailleurs notre ... promenade n'était qu'un prétexte » Le mot « promenade » la fit sourire. Les hommes avaient tendance à croire qu'une dame ne montait à cheval qu'en amazone, l'ombrelle sur l'épaule, sans jamais dépasser la vitesse très effrayante du trot !  « - Si nous avons croisé de belles proies, nous ne nous sommes affrontés que sur des cibles fixes pour éviter tout incident diplomatique ! Je préfère évité d'être jeté aux cachots pour braconnage ! »

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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 20:23

« Pourquoi vous excuser ? C’est une histoire, pas un sujet tabou. Je le précise car prétendre que j’ai abattu la bête par moi-même serait un mensonge, cela leur retirerait les honneurs dû et me rendrait indigne. Je ne pleure pas ces hommes, vous savez, je ne me souviens que de leur bravoure face à une monstruosité qui aurait fait trembler les plus grands. »

Il souriait, il laissait les fables et les contes aux ménestrels, si on voulait le dépeindre comme le chevalier à la lance qui terrassa seul un tel monstre, il ne chasserait pas les responsables, mais de lui ne serait racontée que la vérité tout aussi captivante, et davantage honorable. C’était ça, un chevalier et seigneur possédant une dimension humaine.
Mais fallait-il encore partager sa conception pour le comprendre… Pleurer sans cesse les morts n’étaient pas dans sa nature, il préférait se souvenir de ce qu’ils furent de leurs vivants, il préférait sourire et rire plutôt que de regretter.

Quand elle répondit à sa question sur la chasse, la forme prit une dimension plus importante que le fond, il avait presque envie de la réprimander de lui suggérer des jugements préconçus… Où croyait-elle se trouver ? Quel genre d’homme pensait-elle avoir face à elle ?

« Avons-nous tant en commun avec les courtisans qu’on peut trouver dans vos villes pour que vous ayez besoin d’évoquer les convenances ? » La question était ouvertement rhétorique, et le reproche juste assez marqué pour qu’elle en tienne compte, sans pour autant l’accabler. Il ne la voulait pas se confondant en excuse, ce qui serait ennuyeux. « Vous devriez vous affirmer davantage, plutôt que vous présentez en défaut face à des normes supposées. Aussi longtemps que vous continuerez d’accorder même une infime importance à ceux qui les fixent, vous resterez une jeune fille cloîtrée dans une tour, contemplant le monde à sa fenêtre en rêvant d’une vie dans ce dernier. » Le reproche avait laissé place à une douceur teinté d’un certain encouragement qui trouvait ensuite son paroxysme. « Et cela vous rend moins intéressante et plus ennuyeuse, c’est un vrai gâchis. » conclut-il avec un sourire.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 7:33


Ses mots étaient pleins de vérité mais il raisonnait étrangement à ses oreilles. Certes ils n'avaient peut-être rien en commun, après tout elle ne le connaissait que depuis dix minutes, mais effectivement elle partageait son point de vue. Vivre en haut d'une tour, à attendre que sa vie passe sans rien faire d'autre que la regarder de loin... c'était une chose qu'elle redoutait et qu'elle refusait. Pourtant la dernière année qu'elle venait de vivre lui avait ouvert les yeux sur beaucoup de chose. Et d'une façon bien trop violente pour elle. S'affirmer davantage ? Pouvait-elle faire pire que céder aux avances d'un inconnu, donner naissance à un bâtard, pleurer son frère pour qu'il accepte qu'elle le garde, mentir à sa propre mère ? Ou pire que lorsqu'elle s'était enfuie à Thaar sans donner la moindre nouvelle à sa famille ? Là, on aurait pu difficilement lui reprocher d'être trop à cheval sur les convenances. Son entêtement à faire ce qu'elle voulait sans s'embêter avec toutes ces règles que sa mère lui rabâchait depuis sa plus tendre enfance, toutes ses fois où elle s'était affirmée sans prêter attention à ce qu'on aurait dû attendre d'elle... tout ça lui avait apporter bonheur et souffrance. Son regard s'était fait plus froid tandis qu'elle ressentait à nouveau cette douleur familière qui tiraillait son cœur chaque fois qu'elle pensait à son fils.

« - Et vous vous devriez éviter de porter ce genre de jugement alors que vous ne savez rien de moi. Ce n'était qu'une façon de parler et je regrette que vous l'ayez mal interprété.
Seulement, la dernière fois que je me suis affirmée, comme vous dites, je l'ai chèrement payé.»


Sa dernière phrase n'était qu'un murmure, presque couvert par le bruit de la brosse. Oui, le prix que les Dieux avaient exigé d'elle avait été bien trop cher et cruel à ses yeux. On avait eu beau lui dire que l'enfant n'était pas mort de négligence, que d'autres enfants en bas âge du village étaient aussi morts, emportés par la même fièvre, elle y voyait toujours une punition divine. Parce qu'elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi une telle chose avait pu se produire si ce n'était pas la volonté des Dieux. Et puis il parlait de s'affirmer, mais il n'avait pas l'air de se rendre compte que la position d'une femme n'était pas la même que celle d'un homme. Oui elle aurait voulu être entièrement libre de tout, de n'avoir de compte à rendre à personne mais il y avait son frère, le nom qu'elle portait, et peut-être un jour son mari. Pouvait-il réellement croire que ces hommes là n'en aurait rien à faire des convenances ?

Ravalant le nœud qui s'était formé dans sa gorge, Mathilde se tourna à nouveau vers le chevalier et afficha un petit sourire, plus faible que les précédents certes mais un sourire tout de même. S'il voulait l'imaginer comme une jeune femme craintive, rechignant à descendre du haut de sa tour elle se fichait bien de le détromper. Pourtant sa dernière remarque avait été prononcé avec plus de douceur et son sourire venait apaiser le tourment qu'il avait causé involontairement par ses premières paroles. La brosse retourna dans le seau et elle grattouilla la tâche blanche qu'il avait juste entre les deux yeux. Tempête était bien plus calme, comme si cette conversation le détendait malgré les paroles échangées.
Cessant ses cajoleries, Mathilde se rinça les mains dans un seau d'eau et revint près du seigneur de Dorour. Si elle avait toujours su comment composer avec ses frères, elle avait du mal à cerner cet homme. Il pouvait lui paraître froid et distant, et l'instant d'après tout le contraire.


« - Mais je m'en voudrais de vous faire pareil effet le premier jour. M'accompagneriez-vous faire quelques pas dehors ou avez-vous trop peur de vous ennuyer ? » L'amusement perçait dans sa voix et cette fois un franc sourire accompagné ses derniers mots.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 8:46

« Je m’en voudrais de vous imposer ma compagnie au nom de la convenance. »

Oui, il pouvait être taquin, c’était une chose établie de longue date. Il avait bien vu sa réaction, et il s’interrogeait sur le passif qui se trouvait sous cette réaction froide et la distance qu’elle lui avait paru prendre d’un coup. Mais il ne se trompait pas, il en était convaincu, quand bien même elle disait qu’il ne savait rien d’elle, ces quelques minutes avaient transpiré de tant de détails, qu’il s’était fait une idée de ce qu’elle désirait, sans avoir, en effet, idée de ce à quoi ce désir s’était confronté. Mais cela avait-il une importance ?
Mais il y avait autre chose qui le dérangeait, et il n’avait pas l’intention de la laisser s’en tirer de la sorte. Il fit une moue soucieuse, avant de conclure finalement.

« Aussi vais-je décliner l’offre… Une invitation pour soigner l’effet et l’image, quel ennui. Si seulement vous l’aviez faite par envie, alors… ma foi, j’y aurais réfléchi plus sérieusement. »

Il avait choisi d’ignorer ce que le froid qu’il avait reçu suggérait, préférant une démarche sincère. Oh, elle pouvait bien renoncer, c’était un risque, mais c’était ça ou passer les moments suivants avec l’idée qu’il la contraignait dans une posture qu’il avait lui-même provoqué, involontairement mais sans véritable regret. Cette idée déplaisante, il l’avait exclu pour préférer ce jeu, cette invitation à faire ce qu’elle voulait, non ce qu’elle devait.
Et il avait commencé à s’éloigner, se retournant toutefois, car tout ceci faisait partie du jeu.

« Oh, et, si vous vous souciez à ce point de l’image et de la forme… Si cette obsession vous hante et vous freine, vous n’avez pas à vous en faire, à supposer que ma voix ait quelques importances, vous n’aurez pas affecté la manière dont je considère votre frère, ni vous-même d’ailleurs. Vous serez toujours la bienvenue à Dorour. »

Et tout ceci avec le sourire, évidemment. Il l’aidait, et alors ? Elle semblait sans assurance, il fallait bien lui donner un coup de main pour l’aider à faire son choix. Bon, si elle ne se décidait pas, l’occasion serait manquée, se serait une triste et sa mère l’ennuierait encore avec ses manières mais c’était toujours mieux qu’un moment partagé entre deux individus qui se forcent, non ?

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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 11:24



« - Par Néera je comprends à présent votre mère !»

Il n'en fallut pas davantage pour que cette fois Mathilde se mette à rire franchement. Une goujaterie pareille aurait fait rougir de honte la grande majorité des dames qu'elle connaissait, mais elle, elle riait. Non pas qu'elle apprécie ce genre de traitement un peu brusque, mais il fallait reconnaître qu'elle avait toujours été traité avec bien plus d'égard et de galanterie, ce manque de manière était surprenant et très divertissant elle devait bien le reconnaître. Les mois précédents sa mère lui avait reproché tant de fois son manque de tenue, ses manières et ses écarts de conduite qu'elle trouvait presque libérateur que quelqu'un se soucie enfin qu'elle soit simplement elle-même.
Du coin de l'oeil elle vit approcher Messire d'Yers qui se trouvait lui aussi dans les écuries. A son air crispé, il n'avait sûrement rien raté des paroles du châtelain et aussi surprenant que cela puisse paraître, ça la fit rire encore un peu plus.


« - Nous pouvons partir si vous le souhaitez Ma Dame. Les chevaux ont bus et notre présence ... »

Sans attendre la suite, Mathilde sortit des écuries pour rejoindre l'homme qui la traitait avec si peu d'égard. Alors qu'il lui souriait, elle se planta devant lui, affichant la même mine amusée.

 « - Très bien, je vous l'avoue, j'apprécierai sincèrement de faire quelques pas avec vous. Notamment parce que j'ai envie de connaître l'homme qui se cache derrière si peu de manières ! »

Mathilde fit un pas de côté pour lui signifier qu'il était tout de même libre de partir et qu'elle ne s'imposerait pas davantage s'il décidait de poursuivre son chemin sans elle.
Après tout elle ne voulait pas non plus lui courir après. Cette entrevue avait été divertissante, mais quoi qu'il en dise, il y avait des limites à ne pas dépasser.

Edward d'Yers qui avait dû prendre le silence de sa maîtresse pour une réponse en sa faveur sortait à présent des écuries, les deux chevaux sellés, rênes en main. Mathilde croisa son regard, légèrement surprise, elle se demanda même une seconde s'il n'avait pas prévu de la hisser de force sur sa selle pour la ramener à Lourmel.
Avant qu'il dise quoi que ce soit, elle reporta son attention sur Roland et lui sourit à nouveau, toujours la même lueur amusée dans les yeux.


 « - Maintenant que je vous ai avoué mon désir de mieux vous connaître, accepteriez-vous de m'accompagner pour une promenade au grand air ? Je vous promets de ne pas m'encombrer d'effet, d'image et de convenance !
A moins, bien sur, que l'envie ne soit pas partagé, et dans ce cas je m'en retournerai pour vous laisser à vos occupations et je ne vous ennuierai pas davantage. »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 17:00

Comprendre ? Non, elle se faisait une idée, mais les problèmes que lui posaient Roland dépassaient de loin ses seuls manières cavalières – en même temps, pour un chevalier… -, mais ça n’est pas de lui que viendrait la confession, ni de sa mère, si soucieuse et critique lorsqu’il faisait preuve d’égarement. La jeune femme était charmante, certes, mais il n’oubliait pas le monde dans lequel ils vivaient, et surtout, qui elle était… N’offrons pas le bâton pour se faire battre.
Réapparut son accompagnateur, et sa curieuse expression crispée… et surtout, un empressement certain, à le voir manœuvrer pour précipiter leur départ. Il n’allait les retenir, si c’était cela qui l’inquiétait, mais tout de même, il existe de meilleures façons de procéder, moins voyante… Qu’il le dise haut et fort si quelque chose le gêne, au point où il en était !

Derrière la jeune femme, son palefrenier qui écoutait la conversation, de loin, lui lança un coup d’œil interrogateur, auquel il répondait en acquiesçant légèrement de la tête… Oui, prépares donc ma monture, je vais raccompagner la demoiselle sur une partie du chemin. Et ce dernier s’exécuta, non sans mettre au travail un jeune apprenti.
En attendant, il l’écouta tenter d’inverser les rôles, comme si elle le pouvait de façon crédible, mais non, ma petite demoiselle, ça ne marche pas, ça n’est pas lui qui a un passif qui le fait trembler à l’idée de paraître autrement que sous le meilleur jour.

« Cela fait déjà plusieurs minutes que j’ai accepté, en réalité, mon homme ne devrait pas tarder à revenir avec ma monture. » Inutile donc de répondre à la provocation, et il revint, en effet, avec l’une de ses montures, sellée, le gamin transportant l’une de ses lances, une des plus simples, mais il comprenait l’attention… On ne sait pas ce qui pouvait arriver par les temps qui courent, n’est-ce pas. Il le remercia avec chaleur et se mit en selle, récupérant ensuite son arme de prédilection. « Je vous accompagnerais sur une partie du chemin qui vous ramènera à Lourmel. » C’était tout de même un bien curieux tableau qu’il présentait, dans sa modeste tenue de travail, loin, loin de l’élégance riche mais oisive des nobles courtisans.

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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 17:39


Qu'il se soit amusé à la faire languir la fit légèrement rougir. Etait-elle donc si facile à décrypter ? Sûrement, mais qu'importe, les ennéades qui venaient de s'écouler avaient été les plus sombres de toute sa vie et aussi surprenant que cela puisse paraître cet homme l'amusait en osant la bousculer, alors que d'autres prenaient soin de la couvrir d'attention et de gentillesse par égard pour le deuil qu'elle portait. Un sourire plus timide que les précédents se dessina sur ses lèvres, tandis qu'elle le remerciait d'un léger hochement de tête.

Suite à ses paroles, un homme sortit de l'écurie, tenant un cheval par la bride d'une main et une lance de l'autre. Le choix de l'arme la surprit mais elle se rappela ensuite le surnom qu'il portait. Sa mère lui en avait parlé alors qu'elles arpentaient la galerie des trophées, et elle se souvenait du jeune homme qui avait défié son frère en duel quelques années plus tôt. Lorsqu'il monta en selle et qu'il proposa de la raccompagner sur un bout de chemin il ne semblait guère ravi mais Mathilde ne fit aucune remarque et monta à son tour en selle. Flattant son cheval d'une caresse, la jeune femme attendit que son compagnon de route donne le départ. Messire Edward montait à son tour et se tenait prêt lui aussi à les suivre.

Une fois le village derrière eux et lorsqu'elle put venir se placer à la hauteur du cavalier, Mathilde osa interrompre le silence qui les entourait.


« - Merci »

De quoi ? De perdre de son temps précieux auprès des siens pour la reconduire ? De s'être montré naturel avec elle ? De lui avoir apporté des nouvelles inespérées de ses frères ?
Un peu de tout probablement.

Une minute s'écoula encore dans le silence. Son garde était légèrement en arrière, calant son rythme sur celui de leurs chevaux, il avait toujours son air sombre sur le visage, si bien que Mathide lui adressa un froncement de sourcil avant de se tourner à nouveau vers Roland et de murmurer pour que lui seul l'entende.


« - Que diriez-vous si je vous proposais de semer ce rabat-joie ? »

Un sourire rempli de malice accompagna sa demande. Oh et puis zut, elle avait envie de s'amuser un peu et Messire Edward, tout pleins de bonnes intentions qu'il était, n'était pas un compagnon de route très joyeux. Encore moins depuis que Roland avait décidé de les accompagner.

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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeJeu 31 Mar 2016 - 10:36

« Que ça n’est, ni une bonne idée, ni une bonne chose. »

Paraîtrait-il rabat-joie lui-même en tenant une telle position ? C’était possible, mais il avait beau être ce qu’il était, à jouer de désinvolture, à manquer aux convenances dans certaines situations, tout ceci n’était qu’une facette, un morceau du personnage. Il était un seigneur responsable et soucieux de ses gens et un chevalier accompli, de bien des façons… Et il allait peut-être devoir glisser à la demoiselle une leçon ou deux sur la manière de ces gars-là.

«Vous pouvez vous sentir restreinte, mais n’oubliez pas que c’est son devoir qui le lui impose. J’imagine qu’il a été attaché à votre compagnie par votre frère, à qui il rend des comptes. Imaginons que nous filions, là, tout de suite, en cas d’imprévu, il lui faudrait s’en expliquer. Et d’un point de vue plus pratique, où est-il censé vous retrouver ? » Y avait-elle seulement pensé ?

« Alors, si vous voulez que nous le fassions, on va le faire en bonne et due forme. » Et s’il restait relativement léger, il ne semblait pas disposer à négocier la chose. « Vous allez le prévenir, après tout, si il a des ordres de votre frère, il doit aussi vous obéir, il peut être en désaccord, mais pas vous empêcher de le faire. » C’était une astuce, mais elle était tout à fait valable, sinon, elle n’aurait pas pu le conduire jusqu’à Dorour. « Et vous lui dites où il doit vous attendre. Pour ma part, je m’engagerais personnellement à assurer votre protection et à vous ramener auprès de lui. »

Oui, un homme qui avait fait montre d’aussi peu de convenance devant son château pouvait tout aussi bien être procédurier… L’art et la manière d’adapter les règles à la situation. La façon dont il pouvait être perçu par un visiteur, en se montrant cavalier, n’avait d’impact que pour sa seule personne. Si cela devait avoir des conséquences sur autrui, il assumait cette responsabilité et les obligations qui allaient avec. Telle était la manière du Seigneur de Dorour.
Mais il n’avait pas refusé, et tandis qu’il démontrait l’importance des responsabilités, il n’hésitait pas à lui faire comprendre qu’il était prêt à engager la sienne pour ce petit détour en terres sauvages, si l’on peut dire, qu’elle voulait faire.

« Faites ainsi, et c’est avec plaisir que je vous accompagnerais dans votre bouffée de liberté, mais ce pauvre bougre ne fait que son devoir, et ma foi, il m’a l’air très contentieux dans sa tâche, il ne devrait pas payer les frais de votre révolte, vous ne croyez pas ? »

Elle avait un goût pour la liberté, une volonté de se faire plaisir, quand bien même son exercice semblait contrarier les convenances et les règles communément admise, soit, il l’introduirait à la manière de le faire en bonne intelligence, et sans qu’il en coûte à des innocents.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeJeu 31 Mar 2016 - 11:57


Tantôt anticonformiste, tantôt donneur de leçon, le seigneur de Dorour avait de quoi dérouter. Mais la jeune femme ne broncha pas le moins du monde. Elle savait qu’il n’était pas correct de planter son garde là, bien que l’idée l’amusait, mais elle savait également qu’elle l’aurait de toute façon retrouvée à Lourmel. Certes la manière de faire les choses pouvaient rendre cette escapade bien plus agréable pour tout le monde et elle se plierait à la demande de Roland. Après tout son but n’était pas que Messire Edward s’attire les foudres de Jérôme ou de Guillaume, ni même qu’il se ronge les sangs pour elle.

« - Vous avez raison. Il s’est toujours montré très dévoué et se serait bien mal l’en remercier que d’agir ainsi. »

Guillaume aurait sûrement payé cher pour voir sa sœur accepter aussi facilement une telle leçon, elle qui s’était souvent montrée butée et indisciplinée durant leur enfance. Mais ce temps-là était loin et elle avait vécu bien trop de choses pour qu’elle soit restée là même adolescente frivole. Elle avait grandi et même si parfois l’insouciance de la Mathilde d’Hiviène qu’elle avait été lui manquait, à présent elle voyait les choses différemment. Peut-être que c’était son voyage à Thaar qui avait entamé ce changement chez elle. Lorsqu’elle avait dû confier sa vie et celles de ses enfants à un voyageur inconnu. A moins que ce soit son voyage de retour, seule cette fois, ou la mort de son fils… ou celle de sa mère. Ecartant ses sombres pensées d’un battement de cils, Mathilde stoppa son cheval et attendit que son garde arrive à sa hauteur.
Son air sévère se dérida un peu lorsqu’elle lui adressa un sourire, mais il fronça bien vite les sourcils, portant son regard de sa maîtresse au cavalier.


« - Nous allons partir, Messire Roland et moi par devant vous. Je vous retrouverai au pont que nous avons traversé en venant. Vous vous souvenez ? Le ruisseau dans les bois.»
« - Mais, Ma Dame, je suis chargé de vous suivre et il n’est pas question que je vous laisse seule. »
« - Je ne suis pas seule puisque Messire Roland m’accompagne, et il m’a assuré que je ne risquais rien avec lui et qu’il me conduirait jusqu’à vous. Douteriez-vous de sa parole ? »
« - Non, bien sûr que non. Mais nous ne devrions pas nous attarder, Mademoiselle Lyse vous attends à Lourmel et …. »
« - Lyse sait parfaitement que je ne rentrerai pas avant ce soir, et je n’attends pas votre permission Messire Edward. Alors, je vous le redemande, attendez moi là-bas vous voulez bien ? »

C’était plus une question pour la forme, elle savait qu’il l’attendrait là-bas et qu’il n’insisterait plus. Il avait dû la voir se crisper légèrement lorsqu’il avait prononcé le nom de sa fille. Aussi hocha-t-il la tête lorsqu’elle lui adressa un nouveau sourire.

« - Très bien Ma Dame, je vous attendrai là-bas. A moins que ce ne soit l’inverse, vous pourriez bien y arriver avant moi ! »

Sa remarque déclencha un léger rire chez la jeune femme tandis qu’elle revenait à la hauteur de Roland. Le garde adressa un regard au seigneur de Dorour et inclina la tête comme si par ce seul geste il lui confiait la sécurité de sa dame. Certes c’était moins amusant que de lui fausser compagnie, mais effectivement c’était plus sûr pour tout le monde.

« - Voilà, j’ai fait selon vos sages consignes Messire Roland. »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeVen 8 Avr 2016 - 16:37

« En effet, vous l’avez fait. »

Pour autant, quelque chose le tracassait, une idée probablement déplacée sur laquelle il espérait se tromper, à propos de ce qui venait de se passer. Si il ne doutait pas avoir observé chez la jeune femme un caractère aspirant à une certaine liberté, il n’oubliait pas la « douche froide » qu’il avait reçu, révélant un petit quelque chose, des choix aux conséquences fâcheuses pour elle. Un soupçon qui l’empêchait d’apprécier l’instant ou la compagnie d’une jeune femme au demeurant charmante avec un bon fond, quoiqu’étouffé par ce passif douloureux.

« Puissiez-vous en tirer quelque chose d’utile pour la suite. » C’était un début, insuffisant pour dissiper le doute, car il n’avait pas envie de froisser la jeune femme, ni la mettre dans une position embarrassante, même si il était tout à fait conscient de la limite à ne pas franchir, et il s’y tiendrait, la chose était certaine.
Le reste viendrait, pour l’heure, il prit légèrement les devants pour orienter la jeune femme, connaissant évidemment la région et ses petits trésors naturels, il ignorait dans quelle mesure elle s’était égarée pendant sa ou ses venues précédentes.

« Vous avez dit que je ne savais rien de vous, et il est vrai que je ne vous connais pas, mais savoir et connaître sont deux choses très différentes. Je ne connais pas votre parcours, mais ça ne m’a pas empêché de saisir à la volée ce à quoi vous semblez aspirer ou tout au moins, ce qui vous fait vibrer. Des tracas que vous provoquez à votre garde personnel en filant, à votre monture qui ne semble supporter d’être enfermée, ces détails vous trahissent. »

Mais il n’y avait aucune critique dans ses mots, non, pas même l’intention de faire la moindre leçon, il évoquait simplement la chose, la différence qu’il existe, la nuance qui peut différencier le savoir de la connaissance, surtout concernant une personne.

« Mais ne nous attardons pas là-dessus... Avant que vous ne détourniez la conversation à grand coup de convenances de hautes cours, nous parlions de la chasse... Vous vous y intéressez et vous pratiquez, si j'ai bien saisi, et votre père est en partie à l'origine de vos envolées sauvages, soit, mais de quelle manière ? Quel gibier ? »

Oui, il l’accusait, sans sérieux toujours, d’avoir détourné les choses, même si dans les faits, ça n’était pas tout à fait ça, mais elle avait quand même invoqué les convenances plutôt que de répondre directement à la question, alors finalement…
C’était une façon comme une autre de s’éloigner de ce qu’il avait compris être des sujets délicats, de détendre l'atmosphère, mais aussi d’un rôle certes intéressant, mais peu enviable, de moralisateur, et s’intéresser plus avant à la jeune femme, surtout sur les sujets qui les rapprochaient.

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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeVen 8 Avr 2016 - 21:41


Un sourire amusé étira les lèvres de la jeune femme lorsque son compagnon de chevauchée changea de sujet en suggérant qu'elle l'aurait fait de toute façon au nom des convenances. Il cherchait autant à la taquiner qu'à lui rappeler, probablement, qu'il n'était pas friand de ce monde sur-maniéré. Il dévia donc la conversation sur un terrain plus neutre et bien plus intéressant. A quoi bon parler de ses désirs de liberté avec un homme qu'elle ne connaissait pas. Et puis était-ce vraiment un besoin de liberté ?
Non pas vraiment. La mort de son fils l'avait faite se sentir vide. Pour la première fois de sa vie elle n'avait plus eu envie de rien, elle avait eu l'impression de n'être qu'une coquille vide, un fantôme errant sans but. Lyse lui avait donné une raison de vivre mais très peu de chose l'avait faite se sentir vivante ses dernières ennéades.
Et l'enterrement de sa mère n'avait pour ainsi dire rien arranger.
Non, ce n'était pas de liberté dont elle avait besoin, mais seulement d'un souffle de vie, de quelque chose qui aurait pu ranimer son cœur en miettes, même quelques secondes.
Et pour l'instant, ses sorties à cheval et les parties de chasse auxquelles elle s'adonnait quand elle pouvait lui procuraient en partie cette sensation.


« - Je vous ai promis de ne pas m'embarrasser de convenances et de manières de Cour si vous acceptiez de m'accompagner. Douteriez-vous de ma parole ? Et puis, sii je suis heureuse d'apprendre à faire votre connaissance, j'ose espérer que vous trouverez le même plaisir à faire de même avec moi. »

Elle s'était montrée sincère, aucune trace d'ironie ne perçait dans sa voix. Elle espérait qu'il comprendrait qu'ainsi elle acceptait de discuter librement avec lui, sans l'entrave des questions que l'on ne pose pas à une dame de son rang, se baladant qui plus est, sans chaperon. De toute façon, il y avait bien longtemps qu'elle n'en avait plus ! 

 « - Sinon, comme vous le savez, j'ai deux frères et il est difficile de grandir avec deux garçons sans vouloir faire comme eux. Je reconnais avoir beaucoup insisté auprès de mon père et il a été long à accepter mais un jour il m'a offert un arc pour l'un de mes anniversaires et il m'a promis qu'une fois que je saurais m'en servir correctement, il m'autoriserait à  les accompagner à la chasse. L'automne suivant j'étais en selle avec eux. »

Repenser à cette période de sa vie faisait sourire la jeune femme. Son père avait toujours eu une tendresse particulière pour elle et il fallait reconnaître qu'il lui cédait facilement. Bien plus facilement que sa mère qui était son parfait opposé.

« - Je n'avais le droit de les accompagner que lorsqu'il s'agissait d'une chasse aux petits gibiers. Lièvres, faisans, bécasses, lapins, chevreuils parfois. Mais c'était déjà une chance incroyable. J'aimais partir avec eux à l'aube, pour écouter les bois se réveiller, pour suivre les pistes fraîches, observer en silence. C'est quelque chose que j'aime faire encore aujourd'hui, même si c'est différent. »

Les chevaux avançaient lentement, Mathilde observait les paysages alentours, elle ne reconnaissait pas ce coin, mais c'était sûrement parce qu'elle était arrivée par un chemin différent. L'endroit était plaisant, une terre entre montagnes et plaines. Faisant glisser son regard vers le cavalier, Mathilde se surprit à sourire. Sa compagnie, bien que surprenant par endroit, était très agréable. Il se tenait droit en selle, tête haute, il s'adressait à elle sans plus de délicatesse que nécessaire, mais malgré tout cela elle comprenait les quelques commérages qu'elle avait entendu le concernant.
Détournant le regard avant que ses pensées n'aillent plus loin, Mathilde chercha refuge dans un autre sujet de conversation.


« - Y a-t-il un endroit en particulier qu'il faudrait que je vois avant de repartir ? »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 19 Avr 2016 - 4:54

« Ca n’est pas de votre parole dont je doute, mais de vos motivations. » C’était idiot, mais quel mal y avait-il à vouloir être sûr quant à la sincérité de ce qui conduisait à cette petite  balade ? Enfin, la chose lui passerait, mais cela pouvait suggérer l’importance que revêtait une telle démarche. « Et ne douter pas de mon plaisir, je n’aurais pas engagé ma parole pour veiller sur vous si je ne l’avais pas désiré. »
Les serments ordinaires incorporaient déjà suffisamment d’engagements, dont certains le peinaient, pour qu’il en ajoute sans raison ou simplement pour le plaisir d’une jeune femme, dut-elle être charmante. Non, elle ne représentait pas – encore – un motif valable de déroger à sa règle et à l’hédonisme qui le caractérise.

Elle répondit finalement enfin à la question qui avait emballé la conversation plus tôt, et sans parasite d’aucune sorte cette fois. N’était-ce pas mieux ainsi ? Bon, en réalité, ça l’était que parce que c’était ce qu’il recherchait chez elle, mais il avait probablement suffisamment insisté pour témoigner du caractère propre au personnage de la démarche. Il comprenait sans vraiment le faire, les frères qu’il a pu avoir, il ne les a pas connu, ou si peu de temps qu’il les avait oublié, et lui-même menait un train de vie tel que sa sœur ne désirait l’imiter… Pour le temps qu’il a été présent en la demeure familiale pendant sa jeunesse.
« Différent parce que vous êtes seule, à présent ? » C’était une hypothèse, mais ces dernières années, ses frères avaient bien souvent été sur les routes, au cœur bien souvent, se mêlant parfois, aux troubles qui avaient secoué le Nord et le Royaume, c’était donc tout à fait imaginable. Bon, oui, il aurait pu rebondir sur le reste, mais qu’y avait-il à en dire ? Non, définitivement, il voulait creuser, comprendre la jeune femme… C’était à ça que servait le passé, après tout.

Il guida les montures indirectement, sur des sentiers à l’écart des grandes chemins, une idée en tête avant même qu’elle le questionne, et d’ailleurs, il allait répondre à côté, autrement, cela gâterait le plaisir. « Je crains n’avoir rien de particuliers pour une femme qui a autant voyagé que vous. » Que savait-il réellement, cela, il le garderait pour lui-même. Il savait des choses, des on-dit, cela faisait partie intégrante de ses fonctions que de savoir lorsqu’on était conseiller. Mais il n’y avait aucun jugement, surtout pas négatif, l’homme serait bien mal placé pour le faire, d’ailleurs, lui-même avait beaucoup voyagé ces dernières années, avant la mort de son père, passant de cour en cour, provoquant çà et là des duels pour se faire une expérience et un nom. Il avait poussé jusqu’en Estrévent, pour la curiosité, pour découvrir combien le monde pouvait être plus vaste que le seul Nord.

« Mais il y a peut-être une chose qui pourrait vous plaire, ça n’est plus très loin. » il menait les montures à travers bois, sur des chemins qui témoignaient d’un usage peu fréquent tant ils étaient restés sauvage. Et en même temps qu’il conduisait la jeune femme, il se mit à parler, à évoquer ou à raconter certaines chasses qu’il avait mené dans ces bois, des gibiers les plus coriaces aux rencontres aussi surprenantes que périlleuses qu’il avait fait, avec des ours – dont elle avait probablement pu voir une tête dans sa salle des trophées – notamment. Mais au bout d’un certain temps, il se tût, sembla davantage soucieux, aux aguets, sur ses gardes.
Il avait ce sentiment, cette appréhension, cette tension instinctive qui précède un combat et accompagne un danger, et il le sentait même dans sa monture… Qu’il fit s’arrêter, sans un mot d’explication, et démonta, faisant le tour de sa monture pour confier les rênes à Mathilde, toujours silencieux, et récupérant sa lance ensuite.

« Si ça tourne mal, fuyez sans vous retourner, et allez prévenir Dorour. »

Il avait perdu son sourire, mais il n’était pas effrayé, sa plus grande inquiétude, si on devait s’y intéresser, concernait Mathilde, non, simplement soucieux, s’interrogeant, et il alla, à pied, en avant. Et après seulement quelques pas, quelque chose sembla s’agiter dans les fourrés devant eux.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMar 19 Avr 2016 - 14:45


Les paroles de Roland concernant ses voyages firent tiquer la jeune femme. Les rumeurs sur sa disparition étaient-elles venues jusqu’ici ? A moins qu’il l’ait appris lors de ses propres voyages. Ne faisant aucun commentaire, Mathilde se laissa guider à travers les bois. Elle aurait peut-être dû se montrer plus méfiante, après tout elle ne connaissait cet homme que depuis peu, mais craignait-elle encore pour sa vie ? Si elle était encore là s’était surtout grâce à Lyse, mais combien de fois avait-elle souhaité rejoindre son fils chez Tyra ? Chassant ses pensées, elle finit même par sourire lorsque le cavalier la précédant lui annonça qu’il y avait tout de même quelque chose qui pourrait lui plaire. Il se montra ensuite très agréable, conversant avec légèreté. Elle appréciait de l’entendre.
Et puis, sans réellement en comprendre la raison, Roland cessa de parler, il semblait tendu. Avait-elle dit ou fait quelque chose qui lui déplaisait ? Lorsqu’elle le vit mettre pieds à terre, elle resta un moment interdite, se demandant si elle devait en faire autant, mais il vint vers elle et lui remit les rênes de son cheval. La phrase qu’il prononça doucement aurait dû la glacer d’effroi, la terrifier même. Elle se contenta seulement d’hocher la tête pour lui signifier qu’elle avait bien compris.

Elle ne savait pas ce qui avait bien pu attirer l’attention de Roland et depuis qu’il lui avait parlé de sa rencontre avec un ours, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y en avait peut-être un dans les parages…
Pour avoir les mains libres, Mathilde noua les rênes du cheval de Roland au pommeau de sa selle. Une fois fait, elle défit rapidement le nœud qui retenait son arc et son carquois. Elle passa rapidement la lanière de cuir en bandoulière et testa la tension de la corde.
Il y avait du mouvement dans le buisson en face d’eux, quelque chose s’apprêtait à en sortir. Répétant ce geste qu’elle avait fait des centaines de fois, Mathilde tira une flèche de son carquois. Alors qu’elle observait Roland qui continuait d’avancer lentement, un homme bondit hors de sa cachette, suivi d’un autre, mais avant qu’elle ait pu bander son arc, elle sentit une pointe pressait au bas de son dos.

Un instant le calme qui l’habitait s’évapora tandis qu’elle sentait son cœur battre la chamade. Ses yeux glissèrent sur sa droite et ils rencontrèrent le regard noir d’un homme aux intentions bien loin d’être amicales. Son attention était entièrement portée sur cet homme et la menace qu’il représentait pour elle.


« - Tu vas descendre gentiment d’là ma jolie, sinon c’moi qui vais t’faire descendre »

La main libre du bandit se leva, menaçante, prête à la jeter au bas de sa monture. Avant qu’il ne saisisse son poignet, elle recula vivement sa main, répugnée à l’idée qu’il ne la touche. Ce n’était probablement pas la chose à faire puisqu’il pressa un peu plus sur la lame qu’il appuyait déjà sur son rein. Une grimace accueillit la douleur et cette fois il fut plus rapide qu’elle. La seconde suivante elle était debout contre lui, légèrement sonnée par sa brutalité.
Il était bien plus grand qu’elle, d’une bonne tête au moins, et fort malgré sa fine carrure. D’une main il fit voler l’arc auquel elle s’accrochait encore et  lui serra le bras  à l’en faire gémir. Après un bref regard vers ses comparses, il reporta son attention vers elle et l’entraîna hors du sentier. Si elle s’était d’abord débattue, pensant peut-être qu’elle pourrait échapper à sa poigne, rejoindre Tempête et détaler, elle fut contrainte de le suivre docilement lorsqu’il plaça la lame sous sa gorge.

Elle entendait des bruits de lutte, mais elle ne savait pas combien ils étaient, si Roland était blessé, elle savait juste que l’homme derrière elle la faisait avancer sans le moindre ménagement. Lorsque son pied heurta un obstacle et qu’elle s’étala de tout son long sur le sol épineux, elle se tourna vivement pour faire face à son agresseur qui souriait.


« - Ca m’dérange pas d’faire ça là ! »

La seconde d’après il était sur elle, ses mains pressant son corps plus qu’elles ne le caressaient, ses lèvres humides parcourant sa gorge, jusqu’à ce qu’il trouve l’espace trop réduit et qu’il décide de déchirer le haut de sa chemise d’une main que l’on aurait pu juger experte. Le dégoût qu’elle éprouvait lui donnait envie de vomir et elle contenait difficilement les larmes de rage qui montaient à ses yeux. Voyant qu’elle ne se débattait presque pas, l’homme eut la bêtise de dévier la lame qu’il maintenait jusque à présent sous son menton. Il se débattait avec la robe qu’elle portait et pestait de voir le pantalon qui se trouvait dessous tandis qu’elle, elle remontait légèrement sa jambe, comme elle l’aurait fait pour inviter un amant. Sa main glissa jusqu’à sa botte et du bout des doigts elle parvint à attraper le manche de sa petite dague.
Invité par son mouvement de hanche, l’homme s’était remis à baver sur sa peau et elle…elle tentait de se rappeler les leçons de son père. « - Pas trop haut, tu frapperais les côtes et tu ne ferais que blesser ton agresseur. Juste là. Tu vois ? Essaye avec ton frère. Si tu frappes là, il ne bougera plus. Tu as bien compris Bouton d’Or ? »

Serrant les dents, Mathilde leva la main et frappa. Et son père avait raison. L’homme ne bougeait plus.

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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeMer 27 Avr 2016 - 18:12

Tandis qu’il avançait vers les fourrées les plus agités, sans plus se soucier de ce qui pouvait arriver derrière lui, il prit une démarche assurée, déterminée, prenant sa lance à deux mains, paré pour la suite. Trois brigands dans des tenues depuis longtemps dépassées, n’offrant qu’une protection toute relative et des épées probablement volées. Tels étaient ses adversaires.
Rien d’insurmontable, assurément, en temps normal, mais les blessures encore fraîche de la campagne d’Oësgard représentait une possible gêne, d’autant plus qu’il ne possédait pas la moindre protection… En somme, il n’était pas à l’abri d’un malentendu lui causant grand tort.

« On ne peut pas s’absenter quelques ennéades sans que la vermine infeste à nouveau les environs… Cette tâche est franchement une plaie ! »

Il devait éviter d’être encerclé, frapper le plus vite et maintenir la distance… Face à des opposants qui devaient prendre la mesure de l’homme qui se trouvait face à eux, il aborda un sourire plein d’assurance et accéléra son approche, et prit l’initiative à son compte contre le plus proche, lui faisant subir une série de frappe rapide d’estoc qui ne mirent pas longtemps à enfoncer sa défense et à le blesser grièvement, avant que ses compagnons n’attaquent à leur tour, forçant le chevalier à reculer avec l’agilité qui faisait sa réputation, même si cette manœuvre confirmait ses craintes, réveillant la douleur. Ses singeries risquaient de se payer chèrement.
Il reprit l’attaque, décidant d’en finir au plus vite, minimisant les mouvements, se bornant à profiter de sa portée supérieure et de l’inexpérience de ses adversaires, mais chacune de ses frappes plus appuyées lui coûtaient. Le combat en lui-même ne dura pas, bien vite, les trois hommes furent à terre, agonisant ou gémissant, pour les deux premiers tombés, le troisième ayant eu la « chance » de se voir achever vite, la pointe de la lance enfoncée dans le cœur, le chevalier, tirant sa pointe de sa dépouille, se tenant les côtes avant de se diriger vers le suivant qui se mit à réclamer la clémence du seigneur.

« On dirait que tu as perdu ton sourire… » Disant cela, sans plaisir mais sans état d’âme, il enfonça sa lance pour l’achever. Inutile de le laisser agoniser, quand bien même la première blessure l’aurait tué, de toute façon, il n’y prêta pas plus d’attention et se dirigea vers le dernier qui essayait de s’enfuir en rampant… jusqu’à recevoir l’arme du chevalier entre les omoplates qui soupira, se tenant toujours le côté.
Il avait besoin de se reposer, mais avant cela, il se tourna vers la direction de Mathilde, qui semblait avoir eu à faire à un quatrième malandrin, qu’elle avait géré avec brio, à priori, bien que l’expression qu’elle arborait laissait entendre un fait prévisible… La demoiselle venait de tuer son premier homme, elle venait d’en prendre conscience.

Un œil vers les chevaux qui s’étaient arrêtés un peu plus loin, et il considéra inutile de s’en soucier, pour s’intéresser à la jeune femme, et une fois assez près, il mit une main sur son épaule, affichant à nouveau un de ses sourires, pour dédramatiser la situation, dirons-nous.

« Ca va aller ? »

Bon, il se doutait bien que non, mais il n’allait pas anticiper les sentiments qui l’agitait hein ! Puis, comme dirait l’autre, si on agissait toujours avant que les problèmes ne se présentent, les héros n’existeraient pas !
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeJeu 28 Avr 2016 - 11:37


Le problème avec un homme mort, c’est qu’il devient lourd. Très lourd…La blessure que Mathilde lui avait infligé saigné abondement et elle sentait à présent le liquide chaud couler sur elle, imbibant son corset et sa chemise. Poussant de toutes ses forces, elle parvint enfin à faire rouler l’homme sur le côté et à se dégager. Sa première réaction fut de s’assurer que le sang qu’elle avait sur elle et sur ses mains n’était pas le sien. Puis ses yeux se baissèrent sur le corps sans vie et un étrange sentiment l’étreignit. Les dieux l’avaient déjà suffisamment puni pour ses erreurs, mais quel prix devrait-elle payer pour avoir tué cet homme ?
Elle n’entendait plus les bruits de lutte, mais elle n’arrivait pas à détourner son regard de l’homme gisant à ses pieds. Bientôt une main se posa sur son épaule et elle leva les yeux, surprise, vers un Roland qui lui souriait. Et ce sourire était tellement étrange pour elle à cet instant, comme s’il cherchait à l’apaiser avant même que la tempête ne se soit déchaînée en elle.

Un nouveau regard choqué vers le cadavre et elle sentit alors qu’une larme roulait déjà sur sa joue. Et elle savait de d’autres suivraient. Par réflexe elle voulut chasser cette larme d’un revers de la main mais elle ne fit qu’étaler le sang de sa victime sur sa joue. Un frisson d’horreur la parcourut et un étrange son s’étrangla dans sa gorge. La tête lui tournait et cette main sur son épaule semblait être la seule chose de réelle. Elle s’agrippa alors à ce bras et l’instant d’après elle se tenait contre Roland, tremblante comme une feuille. Elle fermait les yeux, crispant ses paupières en cherchant vainement à chasser les images de ce corps étendu.
Elle n’aurait su dire si elle était restée ainsi une minute ou une heure, elle ne voulait plus réfléchir à rien. Seulement s’accrocher à lui le temps de se reprendre.

Et puis elle se rappela alors qu’il avait dû faire face à plusieurs brigands de son côté. S’il se tenait là c’est qu’il avait eu le dessus et intérieurement elle s’en réjouissait. Bougeant enfin, elle leva la tête et croisa son regard avec celui de Roland. Sa proximité aurait dû la gêner, pourtant ce n’était pas le cas. Elle se contenta juste de le regarder une poignée de seconde.


« - Pardon… je…. Non … enfin… il faudra bien … que ça aille. Non ? »

C’était une question sans en être une. Il venait juste de rentrer d’une guerre et il avait sûrement vu son lot de mort. Lui-même avait dû tuer à de nombreuses reprises. Il savait gérer cette situation alors qu’elle, elle n’était plus sûre de rien.
Prenant conscience qu’il se tenait les côtés, Mathilde se recula légèrement. Elle avait gardé sa main posée sur son avant-bras, comme si ce contact lui était encore nécessaire pour ne pas s’effondrer littéralement.


« - Vous allez bien ? Est-ce que vous êtes blessé ? »

[i]Malgré les larmes qui menaçaient toujours de couler, elle était sincèrement inquiète pour lui.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 15:03

D’autres auraient profité de l’opportunité, mais aucune pareille idée ne vint au chevalier quand la jeune femme se blottit contre lui pour trouver un réconfort au trouble qui la secouait. Bien au contraire, il ne broncha pas, ne la pressa pas non plus de se reculer. Elle avait besoin de se reposer sur quelque chose de stable, elle était bien tombée.
Bon, prétendre qu’aucune idée n’était venue serait mentir, en vérité, c’était une jeune femme agréable à voir, et l’avoir contre soi, se tenir dans le rôle du chevalier servant, cela faisait forcément son bonhomme de chemin, mais il n’était pas du genre à profiter de la faiblesse pour la ravir.

« Tout va bien. » Bon, ça n’était qu’une demi-vérité, mais il n’allait pas plus mal que quelques instants plus tôt, il était simplement encore loin d’être prêt pour se remettre à danser avec sa lance, voilà tout. En tout cas, il continuait d’afficher ce sourire et cette légèreté, comme si ce qui venait d’arriver n’était rien de bien grave – ce qui était partiellement le cas, il avait vu et connu bien pire.

« Vous n’avez pas à vous forcer à aller bien… Vous venez de tuer un homme, pour ce que je peux en juger, c’était votre premier, ou pas loin, ça n’est pas une chose facile à surmonter. »

Bien des années le séparaient du premier homme qu’il avait tué, mais il en conservait un souvenir, depuis, il en avait fait tombé de nombreux, mais probablement moins que d’autres chevaliers de son âge, du fait de son rapport à la guerre, ou même à la courtoisie. La Vie était un présent précieux, il fallait une bonne raison de l’ôter.

« Mais vous vous en remettrez, assurément. »

Il était confiant et le montrait, il voulait la rassurer, et pour se faire, il allait en dire un peu plus sur lui-même, pour montrer à la jeune femme qu’on pouvait surmonter cela, et reprendre le cours normal de sa vie… Et si un homme tel que lui avait pu être marqué mais continuer de sourire et de profiter de la vie sans s’inquiéter, elle pourrait fort bien faire de même.

« Il y a des années, alors que j’étais encore l’écuyer du seigneur d’Outremont, j’ai tué mon premier homme pour lui sauver la vie, et la mienne du même coup, et j’avais beau aspiré à la chevalerie, savoir que j’allais être amené à me battre et à tuer toute ma vie, ou tout au moins une bonne partie, ce jour-là, j’ai été marqué. »
« Je crois que la plupart des chevaliers, des hommes en général, connaissent un tel moment, lorsque le jeune garçon qui imagine et rêve, baigné dans des contes, des chansons vantant l’héroïsme et le mérite, et où la mort dénaturée, est vidée de sa substance pour ne servir qu’à grandir le glorieux exploit, se retrouve confronter à la réalité du combat et de la guerre, qu’il découvre ses véritables traits, son visage hideux. »


Il se dévoilait un peu plus, mais à quoi servirait-il de s’en cacher ? Il ne voulait pas d’une réputation d’insensible au cœur de pierre. Il laissait ce genre de chose aux grands seigneurs qui se voulaient paraître inatteignable du haut de leur trône, s’élevant au-dessus du commun.

« J’ai douté de la voie que j’empruntais, de la vérité de la chevalerie, du moins, telle que je me la figure. Un prêtre de Néera est venu dissiper mon trouble. » Jusque-là, il n’avait fait qu’évoquer des souvenirs, mais il prit, pour la suite, un ton plus personnel, une petite chose ou deux à l’adresse de la jeune femme, directement. « On ne doit pas tuer avec routine, aveuglément, mais on ne peut laisser sévir des hommes tels qu’eux. Considérez la chose ainsi : Si vous n’aviez pas tué cet homme, il vous aurait probablement tué, vous, et d’autres plus tard, la chose était certaine, car il avait fait le choix d’une telle vie. Et si Néera nous a offert la vie, elle nous a aussi offert le choix, avec l’obligation d’assumer les conséquences de chacun. »

C’était un raisonnement qui pouvait être détourné si il était manipulé par un esprit qui n’aspirait pas à préserver une certaine droiture, sûrement, et un autre pouvait se cacher derrière cette idée de préserver, mais peu importait, les dieux seuls étaient juges, et eux sauraient démêler la vérité des intentions qui animaient l’homme à cet instant.

« C’est ce que j’ai fini par accepter, et considérer qu’il appartenait à mon devoir de prendre sur moi une telle responsabilité, d’épargner que d’autres en souffrent, ou qu’ils aient à vivre avec cela. »

Et il ne s’appropriait aucun mérite quant aux bandits qu’il lui arrivait de chasser, ça ne serait pas là-dessus que reposerait son nom, il l’avait décidé des années plus tôt. Mais il espérait que la jeune femme en tirerait, dans les jours à venir, un moyen de surmonter les pensées qui lui viendraient assurément après avoir tué cet homme.

« Dites-moi quand vous vous sentez de reprendre, nous ne sommes plus très loin. »
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 10:02


 « - Mon premier ?.. Je … euh.... oui je n'avais jamais... »

Jamais eu besoin de tuer un homme jusqu'à présent … Elle s'était toujours trouvée loin de ce genre de danger. Même durant son escapade à Thaar. La violence de son geste la faisait trembler de la tête au pied. Elle avait l'impression qu'un étau invisible lui étreignait la gorge, l'empêchant de respirer correctement. Mais à mesure qu'elle écoutait la voix de Roland, elle parvenait peu à peu à se maîtriser. Et puis il affichait toujours ce sourire bienveillant qui semblait lui dire que tout irait bien. Étonnamment, alors qu'elle le connaissait si peu, elle avait envie de le croire. Il était en train de lui parler de sa propre expérience, du premier homme qu'il avait tué et malgré la teneur de ses propos, Mathilde fut touchée qu'il se confie ainsi. Les hommes, en général, n'évoquaient pas facilement ce genre de souvenir, d'ailleurs, elle n'avait jamais entendu Jérôme ou Guillaume sur un tel sujet. Cette preuve de confiance, même infime lui mettait du baume au cœur. Et en cet instant... c'était essentiel pour elle.

Petit à petit elle desserra son étreinte. La situation actuelle était largement suffisante pour qu'elle ne se soucie plus des règles de bienséance et le chevalier ne semblait pas s'en soucier non plus puisqu'il ne lui fit aucune remarque. Au contraire, il ne chercha ni à profiter de la situation, ni à la repousser. Il lui laissait le temps qu'il lui fallait pour qu'elle se remette de la brutalité des émotions qui l'avaient traversé.

Elle se répétait les mots qu'il venait de prononcer, comme un mantra, pour ne pas sombrer une nouvelle fois dans la panique. Si elle ne l'avait pas poignardé... il l'aurait tué, elle et puis d'autres... elle redoutait une nouvelle punition divine, mais elle n'avait pas eu d'autre choix...n'est-ce pas ? Le sang qui maculait ses vêtements, ses mains et sa joue lui rappelait l'horreur des secondes qui avaient succédé son geste mais en même temps, elle devait s'estimer heureuse qu'il ne s'agisse pas de son sang...
Roland lui demanda alors de le prévenir lorsqu'elle se sentirait mieux. A cette phrase elle releva les yeux vers lui et croisa à nouveau son regard. Son sourire semblait toujours irréel à côté du cadavre encore chaud de l'homme qu'elle venait de tuer, mais l'entendre parler de continuer leur chemin comme s'il ne s'était rien passé la rassurait étrangement. D'autres se seraient probablement préoccupés d'elle avec plus d'insistance, ses frères par exemple. Jérôme l'aurait serré dans ses bras des heures entières autant pour se rassurer lui que pour la rassurer elle. Mais Roland se contentait d'être simplement là. Et c'était suffisant.


« - J'aimerai... m'éloigner d'ici.... et retirer ce...ce...ça »

Bon, elle n'était pas encore tout à fait sortie de sa phase de choc. Mais les larmes ne coulaient plus, c'était donc qu'il y avait du progrès. Pour désigner le fameux « ça », Mathilde leva ses mains rougies par le sang. Pour ce faire, elle avait dû lâcher le bras du chevalier et c'était comme si le sol s'était mis à tanguer soudainement sous ses pieds, elle avait l'impression qu'elle allait s'écrouler d'une seconde à l'autre. Mais son malaise s'envola dès qu'elle eut reposer précipitamment sa main sur le bras de Roland. Elle avait encore besoin de ce contact et elle lui était infiniment reconnaissante de le lui accorder aussi simplement.

Ses yeux glissèrent jusqu'au cadavre à quelques pas d'eux et après l'avoir observé une longue poignée de secondes, elle se tourna à nouveau vers Roland.


« - S'il vous plaît, allons ailleurs... je ne supporte pas de … le voir. »

Ce devait être pitoyable à voir, mais elle n'avait jamais eu à gérer ce genre d'émotion et elle ne savait pas bien comment réagir. Pleurer, crier, se recroqueviller dans un coin, faire comme si rien ne s'était produit, fermer les yeux, vomir.... Elle ne réalisait pas encore tout à fait mais elle ne pouvait plus supporter de se trouver près de ce corps sans vie sans quoi elle allait bientôt finir par perdre le peu de raison qu'il lui restait.
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Niveau Magique : Non-Initié.
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MessageSujet: Re: De retour à Dorour [Mathilde]   De retour à Dorour [Mathilde] I_icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 11:01

Il ne discuta pas la volonté de s’éloigner, il attendait précisément ce signal pour se mettre en route, et il sentit bien qu’il fallait presser le pas, s’éloigner des corps avant qu’elle ne perde le contrôle. Il ramena les montures, aida la jeune femme à monter sur la sienne, fit de même sur la sienne, et conduisit les deux montures sur le sentier. Ils passèrent à côté des trois autres corps sans ralentir.
Dès lors, les morts furent derrière eux, et il décida de faire un léger détour plutôt que de se rendre directement à l’endroit qu’il voulait lui montrer. Il connaissait la région, ces bois, ces chemins, et les ruisseaux qui circulent, où elle pourrait se nettoyer.

« Nous retournerons à Dorour ensuite, nous trouverons bien quelque chose pour que vous puissiez vous changer. »

Il n’allait pas la laisser dans un tel état, il en profiterait pour avertir quelques hommes d’armes pour qu’ils dégagent ces corps, d’une part, et cherchent des traces d’éventuels compagnons qu’il faudrait alors chasser.

Il s’arrêta lorsqu’ils tombèrent sur un petit ruisseau serpentant au milieu des bois, et démontant, il vint aider une Mathilde encore choqué à descendre avant de la laisser se nettoyer autant qu’il était possible.
Il prit le temps de la pause pour observer la jeune femme, et repensa à ce que lui avait soufflé sa mère. Toujours la même rengaine, mais il ne pouvait lui donner tort, cela faisait partie de ses devoirs, de sa responsabilité vis-à-vis de sa sœur, de sa famille. Et pourquoi pas, après tout ? Elle était plaisante à regarder, et il y avait ce petit quelque chose de… sauvage, même si on tentait de l’étouffer derrière des convenances rappelées qui lui plaisait. Elle était également sœur d’un baron, étranger et encore récemment ennemi, certes, et n’avait pas pour elle-même de titre, et pour ce qu’il savait, pas de dot – mais la chose pouvait changer -, ça restait donc intéressant pour lui, même sous ce point de vue.
Dans tous les cas, il attendrait, il ne profiterait pas de sa faiblesse passagère, et si il se décidait, il ferait les choses en bonnes et dues formes, vis-à-vis de son frère autant que vis-à-vis d’elle.
Quand elle parut s’être convenablement nettoyée, et un peu plus remise de ses émotions – ça n’était pas très compliqué, en même temps – il l’invita à remonter, afin qu’ils puissent reprendre la route, et l’assura qu’ils n’étaient plus très loin.

Il fallut encore plusieurs dizaines de minutes à fouler des sentiers forestiers, ces derniers s’élevant doucement dans cette zone un peu plus ballonnée. C’est au bout d’une ascension un peu plus longue qu’ils parvinrent à ce qu’il voulait lui montrer… Ou presque. Au sommet de cette colline – la plus élevée et facilement accessible -, au milieu des bois, se trouvait une ancienne tour de guet en bois, même si celle-ci semblaient avoir été régulièrement retapée, s’élevant au-dessus de la cime des arbres.

Il démonta, attacha sa monture et prit sa lance, au cas où, et lorsque la jeune femme fit de même, il l’invita à le suivre, gravissant les marches qui les conduisirent au nid d’où s’offrait une vue magnifique sur la région alentours, de l’immense étendue que représentait les bois d’Ortheim dans lesquels ils se trouvaient, et au-delà, les pleines lourmelloises. On devinait de loin, les îlots d’habitations que représentaient les hameaux et petits villages dispersés.

« Je doute pouvoir vous offrir meilleur panorama que celui-ci. »

Il aurait préféré que le chemin se passe mieux, pour qu’elle en profite d’autant mieux, mais il espérait que cette vue lui permette d’écarter les pensées macabres.
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