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| Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] | |
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Yenaël
Ancien
Nombre de messages : 222 Âge : 29 Date d'inscription : 17/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mar 13 Sep 2016 - 18:39 | |
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La connaissance, c’est savoir qu’une tomate est un fruit. La sagesse, c’est ne pas la mettre dans la salade de fruits.
Le doux crépitement du feu de camp parvenait jusqu’aux oreilles de Yenaël. C’était un bruit qu’il avait appris à apprécier et à écouter de mieux en mieux avec les années. Les douces lueurs dégagées par la combustion du bois éclairaient faiblement les alentours. Cela permettait au jeune homme de discerner plus ou moins bien ce qui l’entourait. Mais avant tout, cela lui permettait de pouvoir admirer son nouveau compagnon, Zaahrian. Le semi-elfe avait l’air tellement apaisé lorsqu’il dormait. Après seulement quelques jours de voyage, Yenaël avait été forcé d’admettre quelque chose : Zaahrian lui plaisait un peu trop. Le jeune mage avait déjà entendu parler de « ça » de nombreuses fois lorsqu’il était jeune et qu’il travaillait à l’auberge avec son père adoptif. Des hommes qui aimaient des hommes, des femmes qui aimaient des femmes. Dans certaines contrées, ce genre de pratiques étaient totalement proscrites. Cependant, il n’avait jamais entendu parler d’une quelconque interdiction en Ithri’Vaan. Le sujet n’en restait pas moins tabou et très rarement abordé en société. Se pouvait-il que Yenaël soit « comme ça » ? Un homme qui aime les hommes ? Sa seule certitude était que, dans l’immédiat, il appréciait vraiment son périple avec Zaahrian et n’avait pas hâte qu’il arrive à son terme. Le jeune mage plongea progressivement dans l’océan de ses pensées, toujours bercé par le crépitement du feu non loin d’eux.
Les deux jeunes gens avaient bien avancé depuis le début de leur périple. Il faut dire que la distance entre la cité-marchande de Thaar et le protectorat d’Ardamir en Anaëh n’était pas moindre. Ils étaient désormais sur les routes depuis plusieurs ennéades et le chemin n’avait pas été de tout repos. Yenaël avait été habitué lors de son apprentissage magique à beaucoup marcher et à explorer de nouvelles contrées à la force de ses jambes. Zaahrian, quant à lui, semblait un peu moins coutumier du fait. L’assassin avait paru très motivé lorsque les deux aventuriers avaient quitté Thaar. Mais son humeur s’était dégradée progressivement au fur et à mesure du voyage. Il n’en demeurait pas moins le Zaahrian que Yenaël avait rencontré sur l’un des marchés thaaris. Cependant, ses plaintes devenaient de plus en plus fréquentes et son humour naturel, lui, s’amenuisait de jour en jour. Bien que certains les défauts de l’assassin apparaissaient désormais au grand jour, cela n’avait pas rebuté le jeune mage. Bien au contraire, il savait pertinemment que personne n’était parfait et il préférait avoir connaissance des défauts des personnes de son entourage dès le début de leur relation.
Le périple qu’avaient entrepris les deux jeunes hommes n’était pas des moindres. Baaz’hima, Sol’dorn … Nombreuses étaient les grandes villes qu’ils avaient croisées sur leur route. Yenaël avait préféré en rester à l’écart pour ne pas perdre trop de temps. D’autant que la partie de l’Ithri’Vaan qu’ils avaient arpentée était majoritairement peuplée par des Drows. Le jeune homme n’appréciait guère les Drows et ne souhaitait surtout pas avoir de démêlés avec eux. En effet, de ce qu’il avait entendu, un simple malentendu avec les êtres à la peau sombre et n’importe qui pouvait rapidement se retrouver emprisonné ou pire, tué. Les deux aventuriers s’étaient donc contentés de remonter la rivière l’Oliya depuis son embouchure à Thaar, tout en évitant les grandes villes et les lieux trop fréquentés.
Au cours de leur périple, aucun imprévu majeur ne s’était mis en travers de leur chemin. Les deux aventuriers n’étaient pas fortunés. Ils avaient donc plus ou moins du se débrouiller pour se nourrir. Mais l’ingéniosité de Yenaël et la malice de Zaahrian avaient amplement suffit à contourner ce problème. Le principal contretemps qu’ils avaient subi était plutôt à propos de l’itinéraire. La route la plus logique et la plus courte entre Thaar et Ardamir consistait à passer vers un fort du nom d’Ellyrion. Cependant, de nombreux voyageurs qu’ils avaient croisé sur la route revenaient du Nord et semblaient assez traumatisés par ce qu’il se passait en Anaëh. De ce qu’avaient compris les deux jeunes hommes, le front elfico-drow n’allait pas en s’arrangeant et la zone n’était vraiment pas sure. Yenaël avait appris la géographie Miradelphienne durant son apprentissage magique. Il lui paraissait assez logique que si Ellyrion était à proscrire, un passage plus à l’ouest serait le plus pertinent. Le jeune homme ne connaissait pas parfaitement les contrées des elfes, mais d’autres voyageurs les invitèrent à se rabattre vers une ville du nom de Wyslena. Cela disait vaguement quelque chose au jeune mage. Yenaël et Zaahrian avaient donc pris conjointement la décision de se rendre à Wyslena.
Depuis quelques jours, l’Ithri’Vaan était désormais nettement derrière les deux jeunes gens. Les voyageurs et les marchands se faisaient bien plus rares sur les routes. Ils commençaient même à croiser quelques péninsulaire du Nord, ce qui indiquait qu’ils avaient nettement avancé dans leur périple. D’après les calculs de Yenaël, ils étaient désormais tout proche des frontières de l’Anaëh. D’ailleurs, force était de constater que le climat avait changé depuis qu’ils avaient quitté la grande cité marchande de Thaar. Non seulement leur périple vers le Nord les amenait vers des terres plus fertiles et moins ensoleillées que les terres estréventines. Mais aussi les mois chauds de l’année étaient désormais derrière eux et la température serait décroissante jusqu’à arriver à la période froide de l’année d’ici quelques ennéades. C’était une simple coïncidence, mais les deux aventuriers avaient choisis la bonne période pour voyager. Les nuits étaient encore agréables en cette saison et les journées n’étaient plus trop chaudes, ce qui permettait de pouvoir marcher tout le jour durant.
L’Anaëh. Yenaël en avait beaucoup entendu parler. Les légendes et récits étaient légion à propos de cette forêt mystérieuse. Son ancien mentor lui avait décrit les grandes villes de la contrée des elfes. Cependant il n’aurait jamais pensé y mettre les pieds un jour. De ce que le jeune mage savait, pour pouvoir pénétrer dans l’antique forêt elfique il fallait être accompagné et invité par une personne vivant dans la forêt. Autant dire que ce n’était une mince affaire pour un étranger … Zaahrian avait son père qui vivait dans la forêt ancestrale. Lorsque les deux jeunes hommes étaient partis de Thaar, l’assassin avait demandé à son ami encapuchonné d’adresser un message à Ardamir destiné à prévenir le père de Zaahrian de son arrivée imminente dans la forêt. Cependant, qu’arriverait-il si le père de Zaahrian ne souhaitait pas revoir ce dernier ? S’il n’était pas disponible pour les accueillir ? Qu’allaient faire les deux jeunes gens si leur plan ne réussissait pas. Rebrousser chemin après plusieurs ennéades de marche ? Cela paraissait peu envisageable.
Yenaël se secoua la tête afin de débarrasser son esprit de toutes ces pensées négatives. Il se rendit compte que le fait de penser à tout ça l’avait fait fermer les yeux et baisser considérablement son niveau d’attention. Le jeune homme jeta un rapide coup d’œil autour de lui. Soudain, quelque chose lui parut étrangement anormal : Zaahrian n’était plus dans sa couche. Le jeune mage se leva prestement, ce qui failli lui faire perdre l’équilibre. La torpeur mentale dans laquelle il s’était plongé lui avait complètement ramolli les sens et il y ignorait désormais tout de ce qu’il venait de se passer. Les sens en alerte, le jeune homme tâcha de scruter les environs à l’aide de son regard, en vain. Pas de Zaahrian. Qu’avait-il pu bien se passer ? Instinctivement, le jeune mage entama une phase de concentration afin d’être prêt à se battre si un danger venait à survenir. Sa première priorité était d’abord de concentrer assez de magie afin de pouvoir agrandir le feu de camp. Cela lui permettrait peut-être d’avoir une meilleure visibilité sur ce qui se tramait autour de lui. Enfin, avant de faire quoique ce soit d’idiot, Yenaël se dit que finalement Zaahrian était peut-être simplement allé se dégourdir les jambes. Un seul moyen d’en avoir le cœur net, il gonfla ses poumons et tâcha d’appeler son ami d’une voix légèrement craintive.
- Zaahrian, tu es là ?
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Ven 16 Sep 2016 - 22:20 | |
| Si Zaahrian avait été soulagé d’enfin quitter Thaar et sa horde d’assassins lancée à ses trousses, son sourire s’évanouit rapidement à mesure qu’ils s’éloignaient de la civilisation. Élevé sur un domaine niché au cœur de la forêt en plus d’avoir passé les premières années de sa vie sur les routes de l’Ithri’Vaan, il en était venu à détester profondément la forêt. Qui a dit que les oreilles pointues devaient obligatoirement l’aimer? S’il se retrouvait facilement en ville, il en était tout autrement dès qu'il s’en éloignait. Pour lui, tous les arbres se ressemblaient. Évidemment, avec un peu de pratique il en serait autrement. Après tout, il avait un bon sens de l’orientation et sa vue bien aiguisée lui permettait de voir les petits détails qui lui permettraient de se diriger. Ainsi, plus ils marchaient, plus l’humeur de Zaahrian devint maussade malgré un effort manifeste pour ne pas que ça arrive. Au début, il était particulièrement loquace. Il racontait avec beaucoup de détails ses aventures en tant qu’assassin. Comme d’habitude, il embellissait la réalité en se donnant toujours le bon rôle alors que Guilin était celui qui recevait les coups. Néanmoins, après ce qui s’était passé à Thaar, Yenaël avait surement compris que c’est plutôt Guilin qui sortait Zaahrian de situations impossibles. Le blond admettait sans difficulté que son ami était probablement le meilleur archer de tout l’Ithri’Vaan et ça faisait de lui l’assassin le plus terrifiant qui soit, car il pouvait frapper de loin sans qu’on le voie. Après un certain temps, il devint plus silencieux, ne faisant que quelques remarques à l’occasion. Le soir, lorsqu’ils allumaient un feu, Zaahrian redevenait un peu plus bavard, appréciant les conversations qu’il avait avec Yenaël. Le garçon était facile à vivre et il buvait littéralement ses paroles. En plus, il le trouvait vraiment mignon. Pour quelqu’un comme Zaahrian qui aimait être le centre d’attention, ça suffisait à le rendre heureux et à lui faire oublier son aversion pour la forêt. Fidèle à lui-même, Zaahrian avait plus ou moins préparé son itinéraire pour se rendre jusqu’aux elfes. Il s’était dit que s’il suivit la route dans la bonne direction, ça devrait être suffisant. Il n’avait pas pris en compte que la forêt était encore sous le coup de la guerre et que le chemin traditionnel n’était plus praticable à moins d’avoir envie de croiser des drows. Les marchands thaaries qu’ils croisèrent en chemin les informèrent de la meilleure route à prendre s’ils voulaient vraiment se rendre à Ardamir. Zaahrian avait un sérieux problème avec ça. Il avait demandé à Guilin d’envoyer une lettre à son père en son nom pour l’informer qu’il était en route. Peut-être qu’Halan allait tenir pour acquis que son fils allait passer par la route traditionnelle. En même temps, il n’était pas idiot. Il savait que le passage était dangereux et que seul un idiot allait s’y risquer. Il espérait être sur la même longueur d’onde que son père et que ce dernier allait anticiper correctement la trajectoire de son fiston. Sinon, ils risquaient de se manquer et Zaahrian savait maintenant qu’ils n’avaient aucune chance de se rendre jusqu’à Ardamir sans avoir un elfe comme guide. La forêt avait sa propre volonté. Zaahrian pouvait le sentir. Il avait également cette désagréable impression d’être constamment épié par des yeux invisibles et que cette présence n’était pas nécessairement amicale. Pour l’instant, ils étaient tout juste tolérés, mais l’assassin savait que ça pouvait changer rapidement. Plus que jamais, le blond était sur ses gardes et son attention était tournée vers Yenaël. Ironiquement, il savait maintenant comment se sentait Guilin qui s’était donné comme devoir de le garder en vie. C’est énormément stressant d’avoir une vie à protéger. En plus, la dernière fois que c’était arrivé, il avait lamentablement échoué. Zaahrian s’était bien gardé de parler de Djamel… La nuit était tombée. Ce soir, c’était à Yenaël de monter la garde en premier. Zaahrian s’était donc roulé en boule dans sa couverture avant de s’endormir aussitôt. La route était longue et épuisante. Il avait hâte de pouvoir dormir dans un vrai lit, mais il était si fatigué le soir venu qu’il trouvait le sommeil peu importe l'endroit où ils s'arrêtaient pour la nuit et se réveillait avec des courbatures et la sensation de vraiment faire son âge. La nuit était calme et ils n’avaient eu aucun ennui jusqu’à maintenant. Peut-être s’était-il trompé et qu’ils allaient réussir à se rendre à son père sans encombre. Ce n’était pas encore l’heure pour lui de prendre son tour de garde, mais le blond ouvrit tout de même les yeux. La vessie pleine, il sentait l’urgence d’aller se soulager. Il se leva donc sans faire de bruit et s’éloigna parmi les arbres et les bosquets. La forêt était si dense qu’elle coupa rapidement la lueur tremblante du feu pour plonger l’assassin dans les ténèbres. Il ne voulait pas trop s’éloigner, mais il ne tenait pas non plus à ce que Yenaël le surprenne dans une position délicate. Zaahrian devait être à 10 mètres du camp. Il s’arrêta pour vider sa vessie en poussant un soupir de satisfaction. Au même moment, il entendit la voix hésitante de l’humain l’appeler. Il venait de remarquer son absence. — Je suis en train de pisser! Répondit-il aussitôt Zaahrian fit un pas de côté, mais son pied s’accrocha sur une racine épaisse et il perdit l’équilibre. Il lâcha un cri de surprise alors qu’il dégringolait le long d’une pente abrupte parmi les branches et les ronces avant de s’arrêter quelques mètres plus bas, sonné, mais toujours en vie.
— Aïe… j’ai mal…
Il avait mal partout, mais la douleur la plus vive venait de sa cheville qu’il s’était probablement tordue en trébuchant sur la branche. C’était bien sa chance. Ils en avaient encore pour quelques jours de marche et ça allait certainement les ralentir.
— Yenaël, quoique tu fasses… Ne bouge pas! Je suis tombé… Je ne sais pas trop où je suis. N’essaie pas de me trouver. Attends qu’il fasse jour. On serait bien avancé si tu devais tomber aussi. Putain, je hais cette forêt…
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 19 Sep 2016 - 21:23 | |
| Pour un étranger, une forêt est un endroit sombre et lugubre. La nuit y est faite de bruissements sournois et de cris d’animaux effrayants. Cependant, n’importe quel humain qui s’habitue à vivre en harmonie avec la nature se rend rapidement compte que la réalité est beaucoup moins mystérieuse et effrayante que son imagination. Un bruissement est souvent une simple brise. Ce qu’on croit être un cri d’animal n’est parfois qu’un arbre qui grince. Et les ombres qu’on croit discerner dans le noir sont de pauvres animaux innocents qui ne mesurent qu’un dixième de la taille des humains. Yenaël avait appris ces choses. Mais lorsqu’il était en pleine nature, son instinct lui dictait de conserver ses sens en alerte. Après tout, si ce n’était pas la nature qui était dangereuse, n’importe quel humain mal intentionné pouvait s’y cacher pour préparer ses méfaits. Lorsque le jeune homme s’était rendu compte de l’absence de son compagnon de route, il s’était tout de suite imaginé le pire. Voilà maintenant plusieurs ennéades que les deux jeunes hommes étaient sur les routes ensemble et Yenaël ne souhaitait pour rien au monde être séparé de Zaahrian à ce moment même.
Un humour tranchant. Voilà ce qui caractérisait bien Zaahrian. La phrase que prononça le semi-elfe de manière totalement décomplexée, tourna bien rapidement l’inquiétude de Yenaël au ridicule. — Je suis en train de pisser! L’assassin ne devait très certainement pas apprécier d’avoir Yenaël sur le dos alors qu’il était en train de se soulager en pleine nuit. Dans les premiers temps, le franc-parler de Zaahrian avait tendance à surprendre régulièrement le jeune mage. Mais avec le temps il s’était habitué à ce genre de phrases surprenantes sorties de nulle part qui tournait la situation au dérisoire.
Soudain, un cri un peu trop fort pour ne pas avertir d’un danger vint de la direction d’où Yenaël avait entendu Zaahrian quelques secondes plus tôt. Sur le qui-vive, le jeune homme se leva et tendit l’oreille afin de voir s’il entendait quelque chose d’autre. — Aïe… j’ai mal… C’était toujours la voix de Zaahrian, un peu plus lointaine cette fois-ci. Le sang de Yenaël ne fit qu’un tour. Qu’est-ce qui pouvait bien être arrivé à son compagnon alors qu’il était simplement en train de vider sa vessie au coin d’un bosquet ? Guidé par son instinct, le jeune homme s’élança dans la direction d’où venait le bruit. Puis, l’avertissement de son ami le stoppa net. — Yenaël, quoique tu fasses… Ne bouge pas! Le jeune mage s’arrêta et constata qu’il s’était déjà bien rapproché de l’endroit d’où venait la voix de son ami. Puis il entendit Zaahrian lui expliquer qu’il avait chuté et qu’il était certainement dans un endroit difficile d’accès. L’assassin s’était ensuite mis à grommeler comme pour lui-même.
Yenaël se mit à ressentir la même sensation que lorsqu’il s’était retrouvé capturé par des bandits dans la ville de Thaar. Il ne voulait pas décevoir Zaahrian. - Te laisser passer la nuit dans un trou ? Et puis quoi encore ? Tu ne crois quand même pas que j’ai passé 8 ans à apprendre la magie pour laisser croupir mes amis quand ils ont besoin de moi ! Le jeune mage avait déjà commencé à se concentrer avant la chute du semi-elfe. Il reprit donc sa phase de concentration et fit très rapidement apparaître une boule de flammes dans le creux de sa main droite. La douce chaleur dégagée par la flamme était très agréable, Yenaël appréciait énormément manipuler le feu. La flammèche dégagea une lumière faible mais suffisante pour discerner les alentours. Le jeune homme n’y voyait pas très clair, mais il ne voulait pas prendre le risque de trop utiliser le feu en pleine forêt. Un incendie pourrait rapidement se déclarer et sa maîtrise de la magie de l’eau ne lui permettrait surement pas de l’éteindre. Éclairé par sa magie, Yenaël put rapidement voir que les branches des arbres étaient bien hautes et ne risquaient pas de s’enflammer. D’un geste lent mais assuré, il éleva doucement sa boule de flammes avant de l’alimenter en magie afin qu’elle grossisse. Cela eut pour effet de dégager une lumière suffisante pour éclairer à plusieurs mètres à la ronde. Il vérifia une dernière fois que sa magie ne risquait pas d’enflammer quoique ce soit avant de se mettre en quête de son ami infortuné. Après une rapide analyse des alentours, Yenaël vit que la terre et les feuilles mortes formaient un léger surplomb droit devant lui. Il s’avança en cette direction afin de voir s’il pouvait apercevoir Zaahrian. Yenaël regardait bien où il mettait les pieds afin d’être sûr de ne pas subir le même sort que son ami. Une fois arrivé en haut du talus, le blondinet était désormais à portée de sa vision. Il était plus ou moins allongé sur le côté, un peu replié sur lui-même. - Ah ben te voilà ! C’est confortable en bas ? Yenaël savait que Zaahrian aimait bien l’humour. Il constata cependant que le visage de l’assassin n’avait pas l’air d’exprimer beaucoup de plaisir face à la situation dans laquelle il se trouvait. Le jeune mage réfléchit donc à un plan afin de le sortir de là. Un coup d’œil aux environs le renseigna rapidement sur la marche à suivre. Son ami n’avait pas eu de chance, il avait chuté du haut d’une pente tapie de vieilles racines d’arbres et de petits rochers. Cependant, le talus était facilement contournable si Yenaël l’abordait quelques mètres plus loin. La pente serait plus légère et il pourrait facilement venir en aide à son ami. Voyant que Zaahrian n’était pas dans une situation confortable, le jeune homme se hâta de lui porter secours.
Yenaël espérait que Zaahrian ne serait pas gravement blessé ou estropié. Si c’était le cas, ils devaient trouver une solution ensemble qui ne serait pas trop préjudiciable sur le voyage qu’ils avaient initialement prévu. Après une marche prudente de quelques secondes, le jeune mage s’était rapproché de Zaahrian. Le semi-elfe grommelait régulièrement comme s’il cherchait à incriminer la forêt de ce qui lui arrivait. Après tout, la situation devait vraiment être désagréable pour lui. Qui aurait apprécié de finir en bas d’un ravin, blessé, juste parce qu’il avait voulu se soulager la vessie en pleine nuit ? Le jeune mage s’accroupit vers Zaahrian afin de constater rapidement l’étendue de ses blessures. Le corps du semi-elfe était parsemé de multiples contusions, comme si quelqu’un l’avait cogné de partout sur le corps. Cela devait être dû à sa dégringolade au milieu des rochers et des racines. Mais l’assassin se tenait le pied et c’était de là que provenait certainement la douleur la plus gênante. Après ce qu’il venait de vivre, mieux valait ne pas obliger Zaahrian à poser le pied par terre, cela risquait d’aggraver ses blessures.
Le cœur de Yenaël le poussait à faire son maximum pour rendre la situation moins difficile à Zaahrian. Le jeune mage avait beau réfléchir à la manière dont sa magie pouvait les sortir de cette situation, il ne voyait pas de solution. Ainsi, le jeune homme fit le choix de se servir de ses muscles plutôt que de son cerveau. Il se rapprocha un peu plus de son compagnon et tâcha de glisser ses bras sous lui. Il fit attention à ne pas se blesser à son tour. Le corps du semi-elfe était chaud et musclé. Ce contact était quelque chose qui perturbait beaucoup Yenaël. Mais ce n’était pas la priorité à l’heure actuelle. Lentement, le jeune mage tâcha de soulever son ami à la force de ses bras. Zaahrian était musclé mais son corps était fin et son poids était des moindres pour un homme de sa musculature. Yenaël avait passé son enfance à aider à charrier des marchandises et de la nourriture à l’auberge. Il avait pris tôt l’habitude des charges importantes. Une fois redressé, le jeune homme se concentra sur le chemin qu’il devait emprunter pour regagner leur camp de fortune. Dans un premier temps, la boule de feu le guiderait. Puis dans un second temps, il n’aurait qu’à suivre les lueurs du feu de camp qui devait vivoter en cette heure tardive de la nuit. La boule de feu qu’avait généré Yenaël un peu plus tôt nécessitait un apport en magie régulier pour continuer à briller. Le jeune mage avait pris soin de garder une partie de son esprit concentré sur l’apport en magie qu’il devait prodiguer à la source de lumière qui lui était indispensable. La combinaison entre l’effort physique et l’effort mental qu’il fournissait risquait de le fatiguer très rapidement. Il ne traîna pas et, tout en portant son compagnon à bouts de bras, se hâta de rejoindre leurs couchettes.
Quelques secondes plus tard, le campement était devant les deux aventuriers. Yenaël tâcha de déposer délicatement Zaahrian dans sa couche. Il cessa de se concentrer sur la boule incandescente, qui s’éteignit instantanément. Puis, il tomba sur les genoux, juste à côté de son ami. La respiration du jeune mage se faisait forte et irrégulière. Sa tête se mit à tourner et des images défilèrent dans son esprit. Il voyait Zaahrian, encore Zaahrian, toujours Zaahrian … Était-ce une force nouvelle qui l’avait poussé à sauver son compagnon tombé dans le ravin ? Le cœur de Yenaël battait la chamade et ses yeux étaient fixés dans le vide, en direction du sol devant lui. Il tacha de s’exprimer aussi clairement qu’il le pu. - Zaahrian … J’espère que je ne t’ai pas fait mal. Re… Repose-toi.
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 26 Sep 2016 - 0:59 | |
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— Si si, j’te jure! Reste où tu es. Je ne suis pas gravement blessé, je peux parfaitement passer la nuit là où je suis!
Évidemment, Yenaël n’allait pas l’écouter. C’était l’occasion pour lui de jouer aux héros et de payer sa dette à Zaahrian qui l’avait sauvé des vilains mercenaires quelques ennéades plus tôt. Ce que l’humain ne comprenait pas, c’est que c’était à cause de Zaahrian qu’il s’était retrouvé en danger et que ce serait encore à cause de lui qu’il allait se mettre en danger en venant le sauver. Même Guilin ne l’aurait pas fait. À la limite, il lui aurait jeté une couverture au fond de son trou en lui demandant de ne pas se faire tuer d’ici le lever du jour. Cette forêt était pleine de danger, Zaahrian le savait. Pour l’instant, rien n’était venu entraver leur progression, mais les ombres étaient pleines d’yeux. Il sentait des regards furtifs tout autour de lui. Maintenant qu’il était tout seul dans le noir, cette impression était encore plus marquée. Il espérait vainement que ce ne soit que le fruit de son imagination débordante, mais vu toutes les histoires que l’on racontait sur la mystérieuse contrée des elfes, il y avait certainement un fond de vérité dans tout cela. Même si la réalité ne représentait qu’un infime pourcentage, c’était déjà beaucoup trop.
Un bruit au-dessus de lui attira son attention. Apparemment, Yenaël avait vraiment décidé de n’en faire qu’à sa tête. Il progressait lentement vers lui avec cette énorme boule de feu flottant au-dessus de sa tête pour éclairer son chemin. Dans les ténèbres épaisses de la forêt, cette lumière faisait Office d’un phare qui permettait de les repérer. L’humain était plein de bonnes intentions, mais il n’avait pas réfléchi aux conséquences possibles de son courageux héroïsme. Il préférait plutôt badiner alors que, pour une fois, Zaahrian n’était pas d’humeur à le faire. Après tout, il était vraiment tombé au fond d’un trou et il avait mal. Sa cheville était très douloureuse et sa peau brulait horriblement là où les branches l’avaient écorchée.
— Je me porte comme un charme, vraiment. Yenaël, tu aurais mieux fait de m’écouter. Dit-il sérieusement.
Évidemment, il ne tenait pas vraiment à passer la nuit dans cette fâcheuse position. Il ne quitta pas des yeux Yenaël alors qu’il progressait lentement jusqu’à lui. Le terrain, à l’image de tout le reste de cette foutue forêt, était hasardeux avec ses branches et ses racines traitresses. Après un moment, il parvint enfin jusqu’à lui. Il se pencha pour passer ses bras sous lui comme pour le soulever.
— Attend, je peux peut-être marcher…
Trop tard, l’humain le soulevait du sol en le ramenant contre son torse. La situation était plutôt embarrassante alors que l’assassin se retrouvait accroché au cou de son sauveur comme une demoiselle en détresse. Heureusement, il n’y avait personne pour être témoin de cette scène. Zaahrian tenait quand même à son image de gars virile même si être contre le corps brulant de l’humain n’était pas désagréable. Il n’était pas contre des rapprochements, mais jusqu’à maintenant, l’humain ne lui avait pas montré de signe qu’il pouvait être intéressé par autre chose qu’une virile amitié.
— Ne répète jamais à Guilin cette histoire. Il va en rire et quand Guilin rit, c’est toujours un peu inquiétant.
Comme on pouvait, s’y attendre, si la progression de l’humain avait été pénible pour venir jusqu’à lui, le retour au camp fut encore plus difficile en raison du poids supplémentaire qu’il transportait. Non seulement il devait déployer beaucoup d’effort physique, mais il devait en plus ne pas perdre sa concentration pour garder cette lumière qui éclairait leur chemin. Au moins, le camp n’était pas très loin et il fut facile à retrouver en raison des dernières lueurs tremblantes de leur feu de camp. Zaahrian retrouva sa couchette non sans soulagement. Il aurait pu passer la nuit au fond du trou, mais dormir dans son lit était une option nettement plus invitante. Yenaël était à bout de souffle et semblait même sous le choc. Zaahrian avait remarqué son comportement un peu étrange comme s’il était troublé d’être en sa présence. Naturellement, ils s’étaient retrouvés tous les deux dans une sorte de promiscuité forcée depuis qu’ils avaient pris la route passant de parfaits inconnus à compagnon de voyage partageant presque tout.
— Je vais bien. Ma cheville me fait mal, mais c’est parce que mon pied s’est coincé dans une racine pendant ma chute. Écoute, il n’y a pas que moi qui aie besoin d'un peu de repos. Tu fais vraiment une sale tête. C’est à cause de la magie, non? Je n’y connais pas grand-chose, mais je sais que ça te prend beaucoup d’énergie. Tu aurais dû me laisser là-bas jusqu’au matin et attendre la lumière du jour. Avec ton tour de magie, tu as probablement signalé à toutes les bêtes voulant nous manger où nous trouver en plus de t’épuiser.
Zaahrian saisit sa dague pour la garder à porter de main. Son fidèle couteau n’était jamais bien loin.
— Au moins, si je dois finir mes jours dans l’estomac d’une bête sauvage, je vais m’arranger pour lui laisser un souvenir coincé entre les dents.
Il eut un petit sourire. Si ses paroles pouvaient passer pour des reproches faits à Yenaël, il n’était pas vraiment fâché contre lui. Après tout, il aurait probablement fait la même chose si les rôles avaient été inversés. Zaahrian n’était pas de ceux à laisser un ami dans une position difficile même si ça impliquait de se mettre lui-même en danger. Il était même touché par la détermination dont avait fait preuve l’humain en venant le sauver. Bon, maintenant que le mal était fait, il ne restait plus qu’à faire l’inventaire des dégâts. Sa tunique s’était déchirée dans sa chute et il pouvait voir dans le tissu bâillant une longue éraflure sanglante qui zébrait son torse et son flan. Il avait également écorché les paumes de ses mains en essayant d’arrêter sa chute en s’accrochant à ce qui passait à sa portée. De grandes ecchymoses allaient surement fleurir sur son corps d’ici le lendemain matin, mais hormis sa cheville qui l’inquiétait, rien ne semblait cassé.
— Il faut que tu m’aides à enlever ma botte avant que l’enflure nous empêche de le faire. Si le sang arrête de circuler, ça va être vraiment mauvais. Je suis trop jeune pour être estropié pour le restant de mes jours.
Zaahrian sentait déjà sa cheville se comprimer dans sa botte de cuir. S’ils n’agissaient pas vite, il serait peut-être impossible de la retirer. Il en profita aussi pour enlever sa tunique qui ne lui servait plus à rien de toute façon. Yenaël l’avait probablement déjà vu depuis le début de leur voyage, mais à la lueur du feu, des ombres sensuelles s’étiraient sur son torse et mettaient en valeur sa fine musculature. Zaahrian avait peut-être moins fière allure avec les feuilles encore accrochées dans ses cheveux et les meurtrissures sur son épiderme, mais il n’en était pas moins beau avec les traits anguleux de son visage et ses yeux gris qui vous transperçait d’un seul regard.
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| | | Yenaël
Ancien
Nombre de messages : 222 Âge : 29 Date d'inscription : 17/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mar 4 Oct 2016 - 21:57 | |
| Ne répète jamais à Guilin cette histoire. Tu aurais dû me laisser là-bas. Tu as probablement signalé à toutes les bêtes voulant nous manger où nous trouver, en plus de t’épuiser. Les phrases de reproches de Zaahrian résonnaient dans l’esprit de Yenaël. L’assassin était plus expérimenté que lui et certainement plus prudent, qui plus est dans un endroit inconnu pour lui. Après tout, l’Anaëh n’était pas réputée pour être la forêt la plus sûre et sans danger du continent, même s’ils n’étaient qu’à l’orée de la célèbre sylve. Cependant, Le jeune mage ne regrettait en rien les choix qu’il venait de faire. S’il devait revivre ce moment, il referait exactement les mêmes choses à l’identique. Le simple fait d’imaginer son compagnon coincé au fin fond d’un ravin le mettait mal à l’aise. Alors l’imaginer y rester pour une nuit entière … Mieux valait ne même pas y penser. Malgré les reproches qu’il lui adressait sur son imprudence, le semi-elfe semblait content au fond de lui d’avoir été secouru par Yenaël. Le jeune homme lui avait prouvé que ce voyage avait renforcé leurs liens et qu’ils devaient rester soudés dans les bons moments comme dans l’adversité.
Zaahrian semblait à son tour inquiet de l’état de santé du jeune mage. Sous ses apparences d’assassin individualiste se cachait un homme au grand cœur animé du désir de protéger ses amis. Yenaël tâcha de rassurer bien rapidement son compagnon sur les raisons de son essoufflement.
- Oui, la magie et l’effort physique ne font pas bon ménage. Et puis, ces derniers temps, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de manier les éléments … Je devrais le faire plus souvent, je pourrais même t’expliquer certains trucs ! Le jeune homme sourit à son compagnon. Il avait travaillé dur pour en arriver au niveau magique qu’il avait atteint. Il était désormais heureux de pouvoir partager ses connaissances avec le peu d’amis qu’il avait. Zaahrian semblait encore moins confiant qu’auparavant vis-à-vis de la forêt qui les entourait. L’assassin laissa son instinct de survie prendre le dessus en s’assurant qu’il était bien armé au cas où il devrait se défendre. Ensuite, le semi-elfe commença à se déshabiller. Sa tunique avait été sacrément amochée par la chute qu’il venait de vivre, il décida donc de l’ôter. Puis il invita Yenaël à l’aider à enlever la botte de cuir du pied qui s’était coincé dans une racine un peu plus tôt. Sans plus réfléchir, le jeune homme s’attela directement à la tâche tout en essayant d’être délicat.
- Je vais essayer d’être rapide pour ne pas trop te faire mal. Allez, serre les poings !
Yenaël attendit quelques secondes avant de tirer légèrement sur la botte, puis progressivement il intensifia l’effort fourni afin de parvenir rapidement à son but. Le pied de l’assassin se dégagea assez rapidement de sa prison de cuir devenue trop étroite maintenant qu’il était en train d’enfler. Zaahrian avait un côté fier qui l’empêchait de geindre face à son compagnon, mais le jeune mage imaginait bien que la douleur qu’il ressentait ne devait pas être des plus agréables. D’autant plus qu’un pied, comme pourrait l’être une main, est essentiel pour vivre. La douleur est donc lancinante et gênante tant qu’elle n’est pas résorbée. Le jeune homme était peut-être adepte de la magie élémentaire, mais il n’y connaissait absolument rien dans les arts qui permettaient de prodiguer des soins aux autres hommes. Il se contenta donc de rassurer son ami sur sa situation.
- Je pense que ça ira comme ça. Repose-toi, nous regarderons demain à la lumière du jour ce que nous pouvons faire pour te guérir au plus vite.
Puis le jeune mage resta à proximité de la couchette de son compagnon. Yenaël était assis sur le sol et toujours légèrement perturbé par les efforts qu’il avait fourni un peu plus tôt. Son regard se perdit un instant dans le léger éclat de lumière rougeâtre qu’émettait les braises du feu de camp qui était sur la fin de sa combustion. Il repensa à la réflexion qu’il avait eu avant que l’aventure malencontreuse de Zaahrian ne le sorte de sa torpeur. Se pourrait-il qu’il soit « amoureux » de Zaahrian ? Yenaël n’avait jamais vécu de situation similaire de toute sa vie et était de plus en plus perdu avec ses sentiments. La vérité la plus simple étant qu’il ne savait absolument pas où il en était ni ce qu’il devait faire. Le sauvetage qu’il venait d’organiser l’avait vidé de ses forces et cela lui offrait une occasion en or pour faire « un essai ». Après tout, autant avoir le cœur net sur ce que qu’un rapprochement avec Zaahrian pourrait provoquer en lui. - Zaahrian, je ne me sens vraiment pas très bien. Ça te dérange si je reste vers toi un instant ? Ne t’inquiètes pas, je peux rester éveillé pour veiller sur le camp, c’est juste que … J’ai besoin de reprendre mes esprits un instant.
Le jeune mage se traîna jusqu’à la couche de son ami. Le semi-elfe s’était mis sur le côté, de manière à ce que son pied blessé se retrouve au-dessus de son pied valide. Les muscles finement taillés des épaules et du torse de Zaahrian se distinguaient à travers les ombres grâce à la faible lueur dégagée par le feu de camp. Yenaël tâcha de s’allonger derrière Zaahrian pour ne pas le gêner en s’imposant devant lui. Il se laissa glisser dans la couchette du semi-elfe jusqu’à se retrouver au même niveau que lui. Le jeune homme pouvait sentir la chaleur dégagée par le corps de son compagnon, cette chaleur étant encore plus répandue depuis qu’il avait retiré sa tunique. Comme par instinct, Yenaël tâcha de se mettre dans la même position que Zaahrian, de manière à s’imbriquer juste derrière lui. Cette situation était inédite pour le jeune mage autant sur le plan physique qu’émotionnel. En effet, lorsqu’il se rapprocha légèrement de son ami, le contact de sa peau brulante provoqua quelque chose d’insoupçonné. C’était désormais tout le corps de Yenaël qui était en émoi, son cœur battant la chamade et l’endorphine se rependant à travers son organisme lui prodiguait une sensation … Nouvelle.
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Dim 9 Oct 2016 - 18:04 | |
| Comme Zaahrian l’avait deviné, la magie suivie d’un grand effort physique pour le sortir de son trou avait drainé son énergie. Il prenait un air détaché en lui disant de ne pas s’en faire pour lui, mais Yenaël avait vraiment une sale tête et une bonne nuit de repos était nécessaire.
— Je suppose que c’est comme pour le reste : plus tu t’entraines fort, meilleur tu deviens. Tu devrais consacrer un peu de ton temps à la magie tous les jours. Personnellement, je ne suis pas le meilleur assassin de tout l’Ithri’Vaan en me tournant les pouces toute la journée.
Zaahrian n’était pas devenu assassin de son plein gré et avait subi l’entraînement plus qu’autre chose. Il s’était suffisamment confié à Yenaël pendant le voyage pour que le jeune homme en sache plus sur son histoire, mais il avait également gardé des détails pour lui. C’est par instinct de survie qu’il est devenu assassin et son esprit a été façonné avec tant d’habileté par Daeron qu’il se voit mal faire autre chose de sa vie. Toutefois, son ancien chef de guilde n’avait pas réussi à lui prendre cette étincelle de joie de vivre et son arrogance naturelle qui faisaient de Zaahrian ce qu’il était.
— Fait vite…
Yenaël lui retira sa botte en essayant d’y aller en douceur, mais malgré ses précautions, il fit mal à Zaahrian. Un vrai guerrier serait resté stoïque, mais l’assassin n’en était pas un. Néanmoins, il était trop fier pour se montrer en état de faiblesse devant son jeune compagnon alors il supporta en silence ce bref instant de torture. En temps normal, il aurait gémi en se tortillant dans sa couchette comme un enfant tout en marmonnant une pluie d’insulte dans sa barbe inexistante. C’est fou comme la fierté peut nous faire faire des choses étonnantes. Zaahrian se redressa pour l’examiner rapidement. Il était presque certain qu’elle n’était pas cassée. Toutefois, la cheville était bien enflée et ça allait certainement compliquer les déplacements.
— Putain… Je crois bien qu’elle n’est pas cassée, mais pour gambader en forêt… Combien de temps nous reste-t-il avant d’arriver?
Ils ne devaient plus être bien loin. Pour l’instant, ils n’avaient croisé personne, mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne tombent sur des elfes… ou une créature désirant les dévorer. L’une ou l’autre de ces éventualités n’enchantait guère Zaahrian qui savait que trop bien que les elfes ne seront pas nécessairement ravis de leur présence ici. Il espérait simplement que son père ait reçu la lettre de Guilin et qu’il soit en route.
Yenaël aussi semblait inquiet. À moins que ce ne soit que la fatigue, son visage affichait une drôle d’expression. Zaahrian aurait presque pu l’entendre réfléchir. L’assassin l’aurait bien rassuré s’il n’avait pas été lui-même inquiet. Blessé, il était incapable de se défendre pour l’instant et l’humain avait épuisé ses réserves pour la journée. Il ne restait plus qu’à espérer que le reste de la nuit se passe sans encombre et que la chance qui leur avait souri jusqu’à maintenant ne les laisse pas tomber si près du but.
C’est à ce moment que Yenaël décida qu’il avait besoin de réconfort. Les nerfs étaient peut-être sur le point de lâcher. Il se glissa sur la couche étroite de Zaahrian, venant littéralement se blottir contre lui dans l’espoir vain de ne pas trop prendre de place. Le problème était que ce lit n’était pas fait pour deux personnes et, sérieusement, Zaahrian se demandait bien pourquoi Yenaël avait soudainement besoin de sa proximité. Avait-il eu peur que l’assassin meure? Il en fallait bien plus que cela pour le tuer!
— Qu’est-ce qui te prend? Demanda le blond le plus sérieusement du monde. Zaahrian n’avait rien contre un peu de proximité, mais dans de telles conditions…
Puis, il eut un doute.
Était-ce possible?
Selon les critères d’esthétisme de Zaahrian, Yenaël était mignon. Un jeune homme à peine sorti de le l’adolescence et qui avait encore cette maladresse qui caractérisait cette période de la vie. Il avait un superbe sourire et un corps qu’on pouvait facilement envier. Néanmoins, en aucun cas il n’aurait pensé qu’il puisse avoir un intérêt pour la gent masculine. Par expérience, l’assassin savait que ce genre de personne ne courrait pas les rues. C’est pour cela qu’il restait prudent lorsqu’il faisait de nouvelles rencontres. Zaahrian se montrait charmeur avec tout le monde, mais il se ravisait dès qu’il sentait qu’il avait franchi une limite à ne pas dépasser. Il ne l’avait pas senti avec Yenaël alors qu’il ne s’était pas gêné pour lui faire du charme dès les premiers instants de leur première rencontre. Néanmoins, ça n’expliquait pas à ses yeux les raisons de son étrange comportement. D’un autre côté, Yen était nettement plus jeune que lui. Ce n’était qu’un humain au début de sa vie d’adulte. Il n’avait pas du tout la même expérience que Zaahrian pour les choses de la vie. Était-ce son moyen à lui de lui faire passer un message sans avoir à lui dire? Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de l’assassin. Le meilleur moyen de savoir c’était de le tester.
— Ne t’inquiète pas, tout ira bien.
Il remua un peu dans son lit pour pouvoir lui faire face. Zaahrian se pencha ensuite sur lui de sorte que son visage ne fut plus qu’à quelques centimètres du sien. Il était si près que leur nez se touchait presque.
— Fais attention, blessé ou pas blessé, quand j’ai quelqu’un de collé si près de moi dans mon lit, je ne peux plus me maîtriser… Avec des yeux pareils, je ne vais plus répondre de rien bientôt…
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Sam 15 Oct 2016 - 23:54 | |
| Yenaël avait du mal à canaliser ses pensées. Il était tourmenté par de nombreuses choses et ne savait pas vraiment où il en était. Ses pensées agitées se bousculaient dans sa tête comme les planches d’un radeau emporté au milieu d’une immense tornade. Au vu de son état, un peu de réconfort n’aurait pas été de refus. Le jeune homme avait grandi « à la dure », et personne n’avait jamais vraiment été là pour l’aider à extérioriser ses sentiments. Ainsi, il avait toujours été habitué à garder ce qu’il ressentait pour lui. Il savait que le fait de parler aux autres pouvait aider à faire le vide dans son esprit. Mais il avait toujours eu beaucoup de mal à franchir le pas. Cependant, quelque chose était désormais différent dans sa vie. Il avait grandi, prit son indépendance et faisait ses propres choix. Son entourage, c’était maintenant lui qui le construisait !
La première réaction de Zaahrian suite à l’approche légèrement intrusive de Yenaël fut un peu brutale, certainement dû à l’effet de surprise. — Qu’est-ce qui te prend? Cela failli faire sursauter Yenaël. Après tout, sa réaction était des plus naturelles. Qui n’aurait pas réagi au quart de tour face à l’intrusion d’un individu dans son espace intime sans l’y avoir invité ? Cette question mis le jeune mage encore plus mal à l’aise vis-à-vis de la situation. Il ne savait absolument pas quoi répondre. Depuis qu’il connaissait Zaahrian, ce dernier avait toujours été très avenant avec lui. Que ce soit via de simples plaisanteries amicales comme des blagues un peu plus provocatrices, Yenaël avait toujours pu apprécier l’éloquence de son compagnon. Il lui avait même semblé parfois que Zaahrian lui faisait des avances. Mais l’assassin était un beau parleur, il avait l’habitude d’être sympathique avec les étrangers pour les amadouer. Le jeune mage se méfiait légèrement de cet aspect de sa personnalité et il avait toujours peut de trop lui en dire sur lui. Cette changement d’attitude envers Yenaël fit réfléchir le jeune homme et se dit qu’il s’était peut-être permis un peu trop de libertés avec Zaahrian.
Alors que les pensées de Yenaël fusaient et que ce dernier se préparait à s’excuser, Zaahrian ravisa son ton en se voulant cette fois-ci beaucoup plus rassurant. — Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Au lieu de rassurer le jeune homme, les paroles du semi-elfe le firent paniquer un peu plus, mais cette fois pour une autre raison. Et si Zaahrian aimait vraiment les hommes ? Yenaël avait eu de nombreux doutes, voire même certains espoirs, mais il n’avait jamais envisagé que cette situation se concrétiserait aussi tôt. Qu’allait-il faire ? Zaahrian se rapprocha un peu plus de lui comme s’il voulait l’encourager à passer à l’étape suivante. Les paroles de l’assassin confirmèrent les pensées de Yenaël. Cette scène qu’il avait déjà imaginée, sa première relation amoureuse était en train de commencer ! Le pire était que Yenaël avait essayé de se préparer à ce genre de situations des milliers de fois mais il ne se sentait absolument pas prêt ! Le jeune homme pouvait sentir le souffle chaud de son ami qui parvenait jusqu’à ses lèvres. Le cœur de Yenaël battait vite, vraiment très vite. Il était de plus en plus tendu à l’idée de devoir faire quoi que ce soit avec son compagnon de route. Son cerveau était en train de se noyer au milieu de tout un tas d’hypothèses et de réflexions toutes plus complexes les unes que les autres.
Soudain, comme guidé par son instinct, Yenaël arrêta de réfléchir et se mit à écouter son cœur. Il se lança. Il s’avança lentement vers Zaahrian et tâcha de l’embrasser. Lorsqu’il sentit le contact des lèvres du semi-elfe, tout son corps frémit. Ce fut un premier baiser court, mais intense. A vrai dire, c’était la première fois que Yenaël embrassait un autre homme. Le jeune mage recula légèrement sa tâte avant de s’adresser à son nouvel amant.
- Je … Tu sais Zaahrian, je n’y connais pas grand-chose dans tout ça.
Très gêné à l’idée d’ouvrir son cœur, le jeune mage hésita à en dire davantage. Il avait peur d’être ridicule et ne voulait surtout pas décevoir son compagnon. Mais son cœur lui disait de livrer un peu de lui-même à Zaahrian, il reprit rapidement la parole avant qu’il ne change d’avis.
- Je te trouve très beau, Zaahrian. Je suis vraiment heureux d’être là, avec toi. Mais, s’il te plait, est-ce qu’on peut prendre notre temps ? Je … ne sais pas encore vraiment ce que je veux. Je ne veux pas que tu me prennes pour un idiot, mais … je pense que je vais avoir besoin de ton aide.
Le cœur de Yenaël commençait à ralentir et à s’apaiser. Il était jeune, c’était sa première histoire d’amour. Ayant grandi seul, il n’avait jamais ouvert son cœur à qui que ce soit. Même si ce n’était qu’un simple baiser et deux trois phrases … Pour lui c’était énorme. Comme s’il venait de se soulager d’un énorme fardeau, il se mit à sourire. Pour la première fois de sa vie, une pensée qu’il n’avait jamais eu jusqu’à maintenant lui vint à l’esprit : « Je suis heureux ».
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Dim 16 Oct 2016 - 11:45 | |
| Étonnement, Zaahrian avait la sagesse de comprendre que dans certaines circonstances, il valait mieux ne pas forcer les choses. Dans le cas présent, l’assassin devait laisser Yenaël aller au bout de sa propre réflexion et le laisser faire ce qu’il voulait. La confusion était visible dans son regard. L’humain cherchait à comprendre quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti jusque-là et qui lui paraissait probablement contre nature bien qu’à Thaar, les mœurs soient plus libérées qu’ailleurs. Zaahrian attendit donc que quelque chose se passe. Il s’attendait à une déclaration, un questionnement, mais pas un baiser. Il fut donc surpris lorsque les lèvres tremblantes de l’humain se posèrent sur les siennes dans un baiser aussi court que maladroit, mais qui électrisa son compagnon. Moins émotif que Yenaël, le cœur de l’assassin ne bondit pas dans sa poitrine sous l’effet de l’émotion, mais un agréable frisson de contentement parcourut son épiderme et le fit soupirer.
Yenaël semblait sous le choc de sa propre audace ce qui fit sourire Zaahrian qui, malgré son assurance naturelle, comprenait très bien ce qu’il ressentait présentement. Il était passé par là alors qu’il était un tout jeune adulte ce qui, pour Zaahrian, représentait la soixantaine. L’assassin n’oubliait pas qu’il avait devant lui un humain dont l’expérience n’était pas du tout la même que la sienne. Le simple baiser l’avait tellement gêné… Pourtant, il trouva le courage de parler et de lui ouvrir son cœur en avouant simplement qu’il n’avait pas vraiment d’expérience pour ce genre de chose. Il ajouta rapidement qu’il le trouva très beau, ce qui flatta l’égo de l’assassin. Puis, il lui demanda s’ils pouvaient prendre leur temps, car il ne savait pas trop ce qu’il voulait lui-même et qu’en fait, il avait besoin de son aide. Sur ce coup, Zaahrian avait vraiment envie de rire. En fait, il dut pincer les lèvres et détourner le regard pour réfréner pour ne pas éclater. Toutefois, le blond ne pouvait pas grand-chose pour ses épaules qui tressautait, de sorte que l’humain dut certainement remarquer son hilarité.
— Désolé Yenaël, je ne ris pas de toi, je t’assure. Je suis touché que tu aies une si haute estime de ma virilité, vraiment. Néanmoins, je viens de tomber dans le fond d’un trou, j’ai mal partout et j’ai la cheville tordue… Tous les hommes ont leurs limites. Je suis pas mal certain que tu n’es pas non plus en état.
Son envie de rire passa pour laisser un sourire songeur sur ses lèvres. Le gamin en était à ses premiers émois amoureux, mais il n’était pas certain encore de connaître la véritable nature de ses sentiments. Il connaissait Zaahrian depuis peu et l’assassin ne s’était pas gêné pour flirter avec lui à l’occasion.
— Yenaël, je crois que c’est la première fois qu’on me fait une telle déclaration. On m’a souvent dit que j’étais séduisant, mais généralement les choses sont beaucoup plus expéditives par la suite.
Selon l’expérience de Zaahrian, les douces paroles étaient généralement suivies par des ébats charnels passionnés sans lendemain. Il revoyait rarement ses amants, car son boulot d’assassin l’obligeait à s’éloigner pour la sécurité de ses amants et pour la sienne aussi. Yen était l’un des rares à connaître sa véritable identité sans être lui-même un assassin. Pour Zaahrian, c’était une première.
— Cependant, je veux que tu comprennes que je ne vais jamais rien forcer. Je sais que tu es confus. Je le vois dans tes yeux. Tu n’es pas certain de vraiment être attiré… Tu peux me trouver séduisant, mais dès que je vais te toucher, tu peux être révolté. Je ne vais pas être vexé si ça arrive. Toutefois, sache qu’à mon avis, il n’y a pas mieux placé qu’un homme pour en satisfaire un autre.
En même temps, Zaahrian n’avait jamais couché avec une femme alors qu’il pouvait difficilement comparer. Toutefois, toutes ses expériences avec la gent masculine s’étaient révélées être très satisfaisantes et pas nécessairement pour les mêmes raisons. Soudainement inspiré, Zaahrian tendit la main pour caresser doucement le visage de l’humain. Il était beau… et si jeune. L’assassin eut un petit pincement au cœur. Il savait que cette histoire n’aurait pas de lendemain. Ça ne pouvait tout simplement pas marcher. Dans vingt ans, Zaahrian aura encore la même tête, mais Yenaël sera alors un homme dans la force de l’âge glissant lentement, mais surement sur le déclin. La barrière ne se limitait pas seulement à la race. En tant qu’assassin, Zaahrian était un criminel et il pouvait facilement se retrouver à la potence. Ce n’était pas dans ses plans, mais s’il devait se faire prendre, c’était fini pour lui. Il n’avait pas l’intention de s’investir dans une relation à long terme. Zaahrian avait trop à perdre pour que ce soit possible.
— Tu n’as pas fini de faire chavirer des cœurs, ça, c’est certain. Ferme tes yeux…
Zaahrian attendit qu’il se soit exécuté pour se pencher sur lui pour l’embrasser. Cette fois, le baiser fut plus lent, plus long et nettement plus en contrôle. L’assassin le guida doucement dans cet échange, lui apprenant l’art du baiser dans toute sa subtilité. Il ne pressa rien, laissant Yenaël calquer ses mouvements. Il n’avait pas eu l’occasion d’initier beaucoup de partenaire à ce genre de chose ses amants ayant généralement de l’expérience, mais Zaahrian aimait enseigner. De plus, la maladresse de Yenaël n’était pas du tout désagréable. La main qui caressait le visage de l’humain glissa lentement sur son torse pour se poser tout naturellement sur sa taille. Il avait dit ne pas être en état, mais il était forcé d’admettre que la température avait sensiblement augmenté.
— Vaut mieux s’arrêter là pour ce soir, qu’en dis-tu? J’ai besoin de dormir. Reste là… J’ai besoin d’un peu de compagnie et je serais plus apte à te protéger si quelque chose devait arriver.
Il s’installa confortablement en ramenant Yenaël contre lui, un doux sourire ne quittant pas ses lèvres.
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| | | Halandarin Las'Danir
Elfe
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mar 18 Oct 2016 - 18:26 | |
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Qui donc peut se croire en sûreté dans ces contrées que sont les toits verdoyants d'Anaëh ? Cette toiture qui respire d'elle-même, aspirant à noyer ces territoires de magies, de bêtes monstrueuses, d'être immortels, et d'un esprit commun qui se noyait dans des chants dont seuls quelques privilégiés pouvaient se targuer d'avoir accès.
Et ces chants, si ces deux êtres les entendaient ne serait pas des plus agréables, encore marqués des monstruosités des guerres de l'autre côté de cet empire animal, envahis de haîne et de tristesse, de volonté de vengeance et aussi de pardon, une schizophrénie à l'échelle d'un esprit communs. Quelque chose d'horrifiant pour les pauvres mortels qui eux ne sauraient pas même comprendre ce qu'est cette Symphonie. Un aglomérats de chants allant tous dans une même direction, partageant tous leurs ressentis, leurs douleurs, des êtres millénaires, bien plus vieux encore que bons nombres des elfes qui peuplent ces forêts, un ensemble de créatures a la chair plus solide qu'un os, à la peau râpeuse et sèche, au battements réguliers, comme des tambours de guerres, lent mais puissants, des respirations s'étalant sur des semaines... Qui pourrait véritablement accepter que de tels êtres existent si ce n'est de véritable adorateurs ? Immortels que pouvaient être les elfes, eux même n'était qu'un battement de cil dans la vie de l'arbre sur lequel ces deux êtres s'étaient autorisé à se poser. S'ils vivaient ici ce n'était que par la graçe de cette forêt... Manquer la mort n'était pas monnaie courantes, c'était là le quotidien des êtres vivant dans cette magnifique forêt.
Et pourtant certains parvenaient à survivre en ces lieux, et le plus souvent ceci n'était en aucun cas un animal à la peau tendre et à la chair facilement tranchée. Non, seuls ceux qui savaient vivre en communion avec cette forêt, qui acceptaient qu'elle soit toute puissante pouvaient y vivres réellement, et dépasser le stade de la simple survie.
Alors comment certains refusant de se laisser écraser par cette forêt s'étaient sortis de cette simple état de survie permanent ? La Forge. Ils avaient menés le feu en ces terres, s'étaient octroyés l'Acier, des armes capables de traverser la peau des plus solides de leurs opposants, et pourtant ils continuaient d'apprécier leurs frères, ces arbres, et chacuns des être peuplant cette forêt... La culture ? Le respect ? Peut-être un peu de ces deux choses..
Halandarin lui, ne ressentait du respect que pour ces immenses arbres, ils avaient vu passer ses plus anciens parents, des ancètres capables de raconter l'histoire de milliers d'être qu'ils avaient vu passer, leur mémoire infinie s'étendait entre chacuns de leurs semblables... Imposantes structures millénaires..
Et son fils se permettait de se poser là dessus avec son camarade, sans s'assurer d'arriver chez lui sain et sauf... Il soupira, du haut d'une branche, loin du plancher des vaches, lieu de chasses des plus grands prédateurs, sa lame en acier Veladrien trouvait toujours sa place sur le creux de ses reins, vêtue dans l'un de ses plus simples apparats, revenant depuis peu d'un voyage aux Portes d'Anaëh, il avait très certainement pris le moins de temps possible pour se vêtir... Cet incrédule de fils allait se faire déchiqueter par le premier prédateur venus, et ce en quelques secondes à peine, et s'il était encore vivant à l'heure où il y pensait, c'était que celui-ci avait très probablement une chance bien trop importante pour son bien.
Il se déplaçait de branches en branches, d'un pas leste, se propulsant entre les arbres avec une habitude presque trop grande pour un Forgeron des cités, après tout, c'était là son plus grand terrain de jeu, s'éloigner de cette forêt serait tourner le dos au plus grand gisements de minerais, au plus grand gisements d'adrénaline..
Il espérait littéralement arrivé à temps... S'ils venaient depuis la direction que lui avait donné Guilin, alors ils ne devraient pas être bien loin d'ici...
Et pourtant... Quelle idée de se lancer là dedans ?
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Ils se tenaient ainsi, l'un contre l'autre, se croyant peut-être intouchables ? Qui sait ... ?
Un animal, imposants, se glissait entre les racines, entre les feuillages sans un bruit, sur son terrain de chasse se trouvaient ces deux proies de haute qualité, de la chair tendre et moelleuse, comme cela pouvait être rare en ces lieux... Ha...
L'immense reptile se faufilait ainsi sans un bruits, glissant entre les feuillages, détectant la chaleur de ces êtres au travers les feuillages, son ventre de plusieurs dizaines de mètres de long, glissait sur un pied aussi long, tassant l'humus en dessous de lui..
Sa langue siffla alors qu'il continuait de se glisser, attiré par les effluves d'hormones et d'odeurs qui se glissent entre les feuillages.. Une proie rare en ces territoires...
Difficile d'y croire...
- HRP:
Salut salut, c'est Halan', ouais, vous inquiétez pas, c'est juste un véritable Boa d'Anaëh d'un bon p'tit 22 mètres de longs, sans compter sur la série de crocs tout ça... J'espère que vous tiendrez suffisamment longtemps, l'temps que le Papa arrive :3
Si l'intervention vous gêne, ne comptez pas sur Halan', mais prenez quand même en compte l'animal.. Vous êtes pas en ville. Bien que les serpents s'y baladent autant qu'ici, mais sous d'autres atours.
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 7 Nov 2016 - 0:11 | |
| L’estime de soi. La virilité. La séduction. Les termes utilisés par Zaahrian étaient tellement étrangers pour Yenaël. Au cours de sa vie, il avait vu bien d’autres personnes se laisser aller au jeu de la séduction. Mais regarder quelqu’un faire ou faire soi-même, ce n’était pas vraiment la même chose. Malgré son manque d’expérience face à la situation en cours, le jeune homme ne regrettait en rien ses agissements. Il avait choisi de partager son premier baiser avec le beau semi-elfe. Même si l’action en elle-même semblait précipitée, ce choix avait été murement réfléchi pendant plusieurs jours. Maintenant, il était en droit de se poser des questions pour la suite de leur relation … Mais ce n’était pas la priorité actuelle. Comme venait de le dire Zaahrian, les deux jeunes hommes n’étaient pas au mieux de leur forme et mieux valait en rester là pour ce soir. Yenaël avait trouvé les paroles de son ami rassurantes. L’assassin avait eu des mots justes et adéquats à la situation. Il avait su comprendre le désarroi du jeune humain et surtout son manque d’habileté qui était causé par son inexpérience en matière de relations amoureuses. Le jeune mage n’osait pas imaginer combien de conquêtes avait déjà pu avoir le semi-elfe. Après tout, il vivait depuis une centaine d’années et possédait un charme non négligeable. Le côté positif était que Zaahrian pourrait guider le jeune néophyte qu’était Yenaël sur ce terrain complexe.
Une des phrases prononcée par Zaahrian fit naître un soupçon d’angoisse dans le cœur du jeune mage. - On m’a souvent dit que j’étais séduisant, mais généralement les choses sont beaucoup plus expéditives par la suite. Yenaël croyait savoir ce que le blond sous-entendait par « expéditif ». Une vision lui vint à l’esprit et son sang ne fit qu’un tour. Non pas qu’il avait peur de se rapprocher de son ami voire même de découvrir les plaisirs sexuels avec lui. Mais le jeune homme se dit qu’il ne saurait absolument pas quoi faire si Zaahrian venait à être entreprenant avec lui. Il ne savait absolument pas s’il y’avait des « étapes » à respecter où quoique ce soit d’autre. L’idée d’être ridicule face à son compagnon mit Yenaël dans une situation plutôt inconfortable.
Heureusement, le semi-elfe se contenta d’offrir un simple baiser à son compagnon. Pour Yenaël, force était de constater que ce baiser entrepris par Zaahrian était beaucoup plus réussi que son avancée maladroite d’il y’a quelques instants. Comme quoi, rien que sur un élément simple comme un baiser, le jeune mage se sentait totalement incompétent. Il avait l’impression de se retrouver lors de ses premiers cours de magie, quand il était incapable de faire apparaître une simple flammèche dans le creux de sa main. Alors que son maître, lui, savait d’ores et déjà façonner le feu avec aisance à partir de presque rien. A la suite du baiser, la main de Zaahrian parcouru avec assurance le torse de Yenaël. Le corps du jeune homme fut parcouru d’un frisson comme il en avait rarement ressenti. Cette sensation était agréable. La chaleur humaine était d’un confort incomparable à ce qu’il avait pu connaître précédemment. Pour son plus grand bonheur, l’assassin proposa à Yenaël de rester à ses côtés pour le restant de la nuit. Sans demander son reste, le jeune mage épuisé des évènements précédents sombra dans le sommeil en quelques minutes à peine. Il avait besoin d’un repos conséquent suite à tout ce que son corps et son cœur venaient d’endurer.
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L’aube commençait à poindre. Les très lointains rayons du soleil commençait à illuminer la cime des arbres de la forêt en cette fraîche matinée d’Automne. D’ordinaire, Yenaël avait le sommeil assez léger et se serait réveillé rapidement avec le lever jour. Cependant, ses efforts magiques de la veille l’avaient épuisé et son corps aurait bien apprécié quelques heures de sommeil supplémentaires.
Une légère brise fit bruisser les feuilles des arbres et le jeune homme ouvrit lentement les yeux afin de contempler le cadre naturel qui l’entourait. Lors de ses années d’apprentissage magique, il avait parcouru les différentes territoires de l’Ithri’Vaan. Mais c’était la première fois qu’il voyait une forêt aussi dense et impressionnante que l’Anaëh. Les récits disaient donc vrai, d’autant plus que les deux aventuriers n’étaient qu’à l’orée de la forêt. Yenaël osait à peine imaginer la taille des arbres et la densité de la nature dans le cœur de l’antique forêt des elfes.
Yenaël se redressa afin de mieux contempler le cadre qui l’entourait. Zaahrian était resté allongé non-loin de lui et semblait plongé dans un sommeil encore assez profond. Le fait d’être éclairé, ne serait-ce que sommairement, par les rayons du soleil rassurait le jeune homme. Il n’avait jamais beaucoup apprécié l’obscurité et se sentait rassuré dès que le soleil pointait le bout son nez à l’horizon. Rassuré de voir que tout semblait calme autour de leur campement de fortune, le jeune homme allait se recoucher lorsqu’un bruit inconnu le surpris. On aurait dit une sorte de sifflement, mêlé avec un claquement très rapide. Yenaël tendit l’oreille pendant quelques secondes avait de reprendre sa position couchée mais il n’entendit rien. Le bruit avait été bref et sournois et il avait du mal à déterminer de quelle direction il venait. Puis, le vent agita à nouveau les feuilles des arbres ce qui fit penser à Yenaël que son imagination lui jouait des tours et qu’il s’inquiétait pour un simple bruit provoqué par le mouvement des branchages. Le jeune homme se recoucha puis ferma les yeux. Soudain, le même bruit étrange se reproduisit. Mais cette fois il était proche, très proche, trop proche. La poitrine de Yenaël fut comme oppressée par l’angoisse et il se sentit soudainement comme épié par quelqu’un ou quelque chose. Guidé par son instinct, le jeune posa un peu brutalement sa main sur la cuisse de son compagnon endormi et l’appela d’une voix assez forte pour le réveiller mais sans crier pour ne pas provoquer une réaction de la part de l’individu ou l’animal qui les surveillait.
- Zaahrian, réveille-toi immédiatement. Yenaël attendit un instant que le semi-elfe commence à se réveiller avant de reprendre mais en parlant un peu moins fort.
- Zaahrian, quelqu’un nous espionne. Il y a quelque chose dans les buissons de mon côté. Instinctivement, la peur qui animait Yenaël le fit se presser contre Zaahrian, il voulait s’éloigner de ce bruit qui provenait des buissons à côté de lui, rapidement.
- HRP:
Bon, je tiens à m'excuser pour le temps scandaleux que j'ai mis à répondre. J'avais prévenu Zaza que j'ai eu quelques soucis de santé qui m'ont dans un premier temps empêché de RP, puis par la suite coupé la motivation. Donc je tiens à m'excuser auprès de toi Halan', que je n'avais pas prévenu. Heureusement, happy end, l'inspi' est revenue Bref, amusons-nous avec le sac à main géant
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Sam 12 Nov 2016 - 14:05 | |
| Contrairement à ce que l’on peut dire et entendre, les premières expériences ne sont jamais très glorieuses. Même Zaahrian n’en menait pas large la première fois. C’est pour cela qu’il est important d’avoir confiance en son partenaire. Il faut pouvoir s’abandonner et, surtout, se donner une chance. Accepter qu’on ne soit pas le meilleur. Il ne faut pas non plus hésiter à faire part de ses craintes à l’autre. Normalement, s’il vous respecte réellement, il écoutera sans juger et vous respectera en conséquence. Yenaël n’avait même pas besoin de parler. Zaahrian comprenait très bien le malaise de l’humain. Il savait aussi qu’il pouvait être impressionnant à ses yeux. Zaahrian était bien plus vieux que lui. Par conséquent, il devait avoir plus d’expérience. C’était le cas, évidemment, mais il n’était pas non plus une machine et il ne s’attendait pas à ce que tous ses partenaires le soient. Une fois c’est arrivé qu’il tombe sur un homme particulièrement dégourdi, mais il était une exception. Yenaël n’avait pas à s’inquiéter. Les choses viendront en leur temps. Dans l’immédiat, aucun d’eux n’était en état pour ce genre de performance. Zaahrian voulait dormir et Yen en avait bien besoin lui aussi.
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Zaahrian dormait profondément ce qui n’était pas dans ses habitudes. Toujours en alerte, il avait un sommeil léger et se réveillait au moindre bruit suspect. Cette fois, peut-être à cause de son accident, il dormait d’un sommeil paisible sans se soucier du danger qui pouvait rôder autour de lui. Heureusement, Yenaël veillait lui. Il fut le premier à se réveiller. Zaahrian aurait dû lui apprendre quelques techniques de survie, comme la discrétion. Lorsqu’il était avec Guilin, les deux jeunes gens n’avaient même pas besoin de parler pour se comprendre. Un regard discret, un bref mouvement d’épaule ou de sourcil. Peu suffisait pour faire passer le message. Yenaël sentait le besoin de s’exprimer verbalement, ce qui, dans une situation où l’on pouvait être surveillé par un prédateur invisible, s’avérait aussi stupide que dangereux. Bon, il ne pouvait pas en vouloir à l’humain qui n’avait pas eu droit au même entrainement que lui, mais ça devrait être une évidence, non? Une simple pression sur la cuisse de Zaahrian aurait suffi à le réveiller. Il aurait immédiatement compris le message.
Zaahrian ouvrit les yeux, ses sens aussitôt en alertent. Quand Yenaël décida de parler un peu plus fort, l’assassin se jeta sur lui pour le plaquer lourdement sur le sol, une main sur sa bouche.
— Silence… Tu vas nous faire tuer!
L’assassin grimaçait de douleur ce qui, dans les circonstances, pouvait passer pour une expression de colère. Le temps passé immobile avait suffi à l’ankyloser. Il était courbaturé et la douleur à sa cheville irradiait jusqu’à son genou. Il n’était pas en état de se battre et il le savait. Ce constat désolant assombrit son regard, mais il était bien déterminé à ne pas se laisser tuer sans se défendre. Lentement, il se saisit de son épée pour la glisser dans la main de Yenaël. Lui-même allait utiliser sa dague. C’était son arme de prédilection, celle avec laquelle il se sentait le plus à l’aise. De toute façon, c’est encore Yen qui avait le plus de chance de pouvoir s’en sortir. Avec une épée, même s’il ne savait pas très bien s’en sortir, il avait toujours plus de chance de faire du dégât même s’il ne faisait que l’agiter dans tous les sens. Une dague demandait un combat plus rapproché et une habileté technique si l’on ne voulait pas se faire tuer.
— Je ne pourrais pas te défendre. Souffla-t-il à son oreille. Je ne suis pas en état de me battre… Toi, cependant, tu as une chance… à condition que tu ne fasses pas de magie. Tu as compris, Yen… Ne fais pas l’idiot et ne joue surtout pas aux héros.
C’est lui qui disait ça alors qu’il était prêt à se sacrifier pour laisser une chance à l’humain. Finalement, la forêt qui les avait laissés tranquilles jusqu’à maintenant s’apprêtait peut-être à faire payer le prix aux aventuriers inconscients qui s’étaient aventurés sur ses sentiers invisibles. Zaahrian détestait attendre, mais dans l’immédiat, c’est tout ce qu’il pouvait faire.
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Jeu 17 Nov 2016 - 17:22 | |
| Une forêt calme et baignée par la lumière naissante d’un soleil encore lointain … Yenaël avait été ignorant de croire à la perfection du spectacle qui s’offrait à lui. Depuis son plus jeune âge, la vie avait eu maintes occasions de lui rappeler que le danger pouvait se tapir n’importe où. Sa réaction avait été un peu précipitée en cette fraîche matinée de Favriüs. Lors de sa formation magique, il avait été confronté à des situations plus ou moins similaires et il n’avait jamais réagi avec aussi peu de finesse. Était-ce parce qu’il était perturbé de son aventure récente avec Zaahrian ?
Surpris par la réaction très prompte de son compagnon, Yenaël n’osa plus dire un mot. Après tout, c’était lui qui avait raison. Si un prédateur, quel qu’il soit, les observait mieux valait faire profil bas. Sans en avoir trop le choix, le jeune mage se saisi de l’épée de Zaahrian. Le contact du pommeau de l’arme était froid et inhabituel pour lui. Yenaël n’aimait pas les armes. Plus elles étaient grandes et plus il les trouvait lourdes et peu maniables. La magie était un travail de précision. Le jeune homme avait mis des années à acquérir la dextérité nécessaire à l’exécution du sortilège le plus simple qui soit. Alors aujourd’hui, il se sentait plutôt frustré lorsqu’il devait se réduire à utiliser une arme aussi imprécise et barbare qu’une épée.
L’inconnu. Yenaël allait devoir se lancer à l’assaut d’un ennemi qui lui était totalement inconnu. Etait-ce un animal ? Un voyageur ? Un elfe d’Anaëh ? Seule Néera le savait. Zaahrian avait raison, le maître mot de la situation était le suivant : prudence. L’assassin était déjà estropié à cause de sa chute de la nuit précédente. La suite du voyage se verrait fortement compromise si Yenaël venait à se blesser également.
Tout en essayant de calmer sa respiration, Yenaël entreprit de se lever doucement. Il devait en savoir plus sur cette présence qu’il avait ressentie un peu plus tôt. Le jeune homme n’était jamais venu en Anaëh et il ne connaissait pas toute la faune qui arpentait ces bois antiques. Une fois redressé, il se rendit compte qu’il avait une meilleure meilleure vision sur les alentours. A vrai dire, les buissons des environs étaient assez clairsemés et un gros prédateur n’avait pas la place pour s’y embusquer. Tout en regardant dans la direction vers laquelle il lui avait semblé entendre les sifflements, Yenaël vit que de nombreux arbustes formaient un petit fourré assez bas. Ils pouvaient permettre à un animal de se glisser entre eux ou en dessous.
Sans grande assurance, le jeune mage entreprit de s’avancer lentement dans la direction des fourrés qui se tenaient à quelques mètres de lui. Il brandissait l’épée de Zaahrian dans sa main droite, à mi-hauteur afin de pouvoir parer une attaque d’un éventuel assaillant. Sa main gauche était quant à elle occupée à faire tourner son anneau autour de son index. Même s’il ne faisait pas de magie, ce rituel l’aidait à garder son calme et à se concentrer sur les évènements alentours.
- HRP:
J'propose une attaque furtive du sac à main
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Jeu 29 Déc 2016 - 14:17 | |
| L’attente… Zaahrian détestait attendre. Il préférait agir, mais vu la situation, il pouvait difficilement se permettre de faire l’imbécile. Cette fois, il était le traqué. Bizarrement, il avait l’impression que son entraînement ne lui servait plus à rien maintenant. L’environnement y était peut-être pour quelque chose. Habitué de vivre en ville, il se sentait aussi démuni qu’un enfant lorsqu’il se trouvait en forêt, surtout dans celle-ci. Depuis le début, Zaahrian avait l’impression d’être observé. Quelque chose se cachait dans les ombres, une présence qui ne voulait pas de lui ici et c’était réciproque. S’il avait décidé de faire le voyage, c’était pour son père. Toutefois, plus les jours passaient, plus Zaahrian regrettait sa décision. Ils étaient peut-être sur le point de mourir maintenant! Pauvre Yenaël, il n’avait certainement pas accepté de suivre Zaahrian pour se retrouver dans une pareille situation. L’assassin se sentait coupable, un sentiment désagréable qui le prenait aux tripes et qui n’était clairement pas dans ses habitudes de ressentir. Il aimait bien le jeune homme et avec sa cheville blessée, il ne pouvait même plus le protéger! Zaahrian sentait la colère monter en lui, mais il devait absolument se calmer. Il ferma les yeux afin de se concentrer, puis il écouta. Il devait garder en tête qu’il était très doué dans ce qu’il faisait et qu’il pouvait sauver tout le monde, blessé ou non. Premièrement, il devait identifier d’où venait la menace. À moins d’être immatériel, il est impossible d’être totalement silencieux. Ensuite, comme il ne pouvait pas aller à elle, il devait la faire venir à lui. Finalement, Zaahrian devait l’éliminer. En théorie, ça semblait faisable, mais comme l’assassin n’avait pas la moindre idée de ce qui l’attendait.
Incapable de rester en plus plus longtemps, l’assassin se leva. Très lentement et avec mille précautions, il se mit sur ses pieds. La douleur à sa cheville irradiait plus que jamais, mais s’ils voulaient avoir une chance de s’en sortir, Zaahrian devait passer outre. Yenaël agissait en vrai héros, mais juste à le regarder, l’assassin savait qu’il n’était pas habitué à tenir une épée.
— Yen!
Il éleva sa voix juste assez pour attirer son attention. D’un signe de la main, il demanda qu’on lui rende son épée. Il lui indiqua aussi de se mettre au sol et de rester immobile. Zaahrian entendait son cœur battre dans ses oreilles. Rarement dans sa vie il avait été aussi tendu. Sa vie ne tenait plus à grand-chose. Une erreur de sa part et ils étaient morts. En boitillant, il rejoignit un grand arbre dont le tronc très large allait lui offrir une protection. Il savait surtout que la créature, s’il ne se trompait pas, se trouvait quelque part derrière. Il inspira profondément, rassemblant ce qu’il avait de courage avant de tonner d’une voix forte.
— Enfant d’chienne! T’as envie de te faire un semi-elfe? Approche donc pour voir!
La réaction fut immédiate. Était-ce les paroles qui l’avaient fait réagir ou le simple son de sa voix? Peu importe, un énorme serpent jaillit entre les arbres comme un ressort et fonça droit sur Yenaël, laissant à peine le temps à Zaahrian de réagir. Il abattit son épée sur le serpent, laissant une profonde entaille d’où un flot important de sang jaillit, éclaboussant généreusement Zaahrian au passage. La créature se tortilla de douleur avant de retourner dans les ténèbres de la forêt, agonisante.
— Va te faire foutre! C’n’est pas aujourd’hui que tu vas m’avoir!
L’euphorie de la victoire lui faisait oublier sa propre douleur alors qu’il riait aux éclats. Il regarda son jeune compagnon, le visage maculé de sang et l’œil vif. À la lueur mourante du feu, il faisait peur à voir.
— Ça va? Tu n’es pas blessé? Putain de serpent, je déteste les serpents! Je déteste cette forêt! Je déteste les elfes! Yenaël, on n’ira pas plus loin. C’était stupide de ma part de faire ce voyage. On rebrousse chemin. Retour à la civilisation! Que dirais-tu si… si… Il réfléchit un instant. Tu as déjà visité la Péninsule?
- Spoiler:
Désolée si ça semble un peu forcée, mais je devais débloquer cette situation! On va pouvoir le conclure et aller embêter ces nobles coincés de la Péninsule
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 9 Jan 2017 - 15:49 | |
| Yenaël fut assez surpris de voir son camarade Zaahrian bénéficier d’un pareil regain de courage. Etait-ce du courage ou alors … de l’orgueil ? L’assassin était-il trop fier pour se laisser sauver par un jeune humain tel que Yenaël ? Peu importe. Le principal était que cette situation inextricable se dénoue un minimum.
Le jeune mage était angoissé. Son ami lui avait dit de ne pas faire usage de sa magie. A vrai dire, Yenaël avait bien dormi et il aurait pu facilement faire quelques tours de passe-passe avec du feu pour éloigner les animaux alentours. Zaahrian devait surement être inquiet à propos de leurs vulnérabilité flagrante. En effet, les deux jeunes hommes étaient menacés, en territoire inconnu et dans un environnement qui leur était inhabituel. Le moment n’était pas venu pour attirer l’attention des éventuelles populations alentours en mettant le feu à la forêt.
Surpris au milieu du tissu d’angoisses qu’il était en train de se créer, Yenaël rendit son épée à Zaahrian sans chercher à comprendre ses motivations. Le jeune homme regarda son ami s’époumoner de manière à attirer l’éventuel prédateur qu’ils redoutaient depuis quelques minutes. Le jeune mage se mit légèrement en retrait de manière à ne pas être gênant pour son ami s’il devait faire usage de ses armes dans les secondes qui suivraient. L’espace d’un instant, Yenaël se dit que ce n’était peut-être rien. Ou alors un elfe qui les épiait discrètement. Peut-être même le père de Zaahrian qui préférait s’assurer de la bonne identité de son fils avant d’entrer en contact direct avec eux. Le spectacle offert par le semi-elfe était … déroutant. Il avait l’air accablé par toute la misère du monde, mais animé par un feu sans fin qu’était son désir de vivre. Ses traits permettaient difficilement d’identifier si le sentiment dominant qu’il éprouvait était la colère, la rage ou le désespoir.
En réponse aux exclamations de Zaahrian, le prédateur surgit de sa cachette. Il s’agissait d’un immense reptile, ses écailles étaient d’une teinte similaire aux couleurs qui paraient les arbres de l’Anaëh. L’animal sauvage, qui avait dû cerner les effluves de Yenaël lorsqu’il s’était approché des buissons, se dirigea prestement en sa direction. Le sang du jeune homme ne fit qu’un tour. Sans qu’il eut le temps de faire quoique ce soit, son ami assassin avait décampé de sa position pour s’attaquer au serpent. L’animal fut sévèrement blessé et se replia sans demander son reste.
Tout s’était passé si rapidement. Heureusement que le jeune mage avait eu la présence d’esprit de se mettre en arrière par rapport à son ami qui guettait l’animal. L’espace d’un instant, il se demanda s’il aurait eu les mêmes reflexes que l’assassin si leurs rôles avaient été inversés. Zaahrian eut tôt fait de couper court à ses paroles en venant s’enquérir de son état de santé. Puis il enchaîna très rapidement sur des invectives à l’égard de la forêt avant de proposer de quitter l’Anaëh sur le champ. Légèrement perturbé par les évènements récents et par le changement de cap opéré par son ami, Yenaël se redressa, prit une grande inspiration et tâcha de retrouver son calme avant de répondre.
- Je n’ai rien. Tu m’as sauvé, une fois de plus … Disons que maintenant il y a 2 à 1 pour toi !
Le jeune homme sourit avant de reprendre.
- Tu es sûr de toi ? Tu es sûr que c’était stupide ? Si tu as voulu venir jusqu’ici c’est qu’il y avait des raisons. Ne t’inquiètes pas pour moi. Je suis un aventurier : je n’ai ni maison, ni famille, ni amis … En fait, je n’ai nulle part où aller.
L’esprit de Yenaël s’assombrit un instant. De temps en temps, il avait une forte tendance à devenir nostalgique et à s’apitoyer sur son sort.
- Tu peux me dire que ta tante vit à Lante chez les nains et qu’elle t’attend là-bas ; ou même encore que ton ancien concubin vit à Langehack et que tu veux le revoir parce qu’il était super mignon. Il ne put s’empêcher de sourire devant la stupidité de ce qu’il était en train de dire. En fait, peu m’importe car je te suivrai. Je … Je t’ai … Je t’aime bien Zaahrian.
Le cœur du jeune homme s’emballa dans sa poitrine. A vrai dire, la situation était légèrement surréaliste. Zaahrian avait entraîné Yenaël dans son aventure et maintenant c’était le jeune humain qui s’apprêtait à le supplier de ne pas l’abandonner.
- Je suis en plein milieu d’une forêt truffée d’elfes mystérieux, de serpents et de je ne sais quoi d’autre. Je n’ai qu’une dague, trois rations séchées, quatre pièces qui se battent en duel dans ma bourse, une jolie bague pour faire de la magie et … toi. Si tu veux aller en péninsule, allons en péninsule.
Le discours du jeune homme était un savant mélange de réalisme, d’humour et de tristesse. Après tout, son seul objectif à lui était de ne pas perdre Zaahrian. Il chercha au fond de son esprit un moyen de convaincre son ami. Instinctivement, Yenaël prit la main de Zaahrian qui ne portait pas son épée et lui donna un baiser.
Le jeune mage finit de se redresser. Puis se dirigea vers le campement de fortune où ils avaient dormi. Il grommela, tout de même assez fort pour que son compagnon l’entende.
- A défaut de pourvoir visiter l’Académie d’Alëandir, je pourrais me rendre sur les terres historiques des mages de l’Arcanum.
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Ven 13 Jan 2017 - 0:03 | |
| Zaahrian secoua la tête, un sourire épuisé sur ses lèvres.
— Je t’en pris, ne fais pas le décompte. De toute façon, ce n’est qu’une question de temps avant que la situation ne se renverse et que ce soit toi qui me sort des mauvais pas. Guilin m’a sauvé les fesses si souvent que la règle voudrait que le soit à son service le restant de mes jours.
Il parlait avec humour, mais on sentait une pointe d’amertume dans ses paroles. Ce n’était peut-être que la fatigue qui le rattrapait. L’euphorie du combat passée, il sentait à nouveau la douleur. Chaque fois il était étonné par la capacité du corps à aller au-delà de l’inconfort et de la douleur dans les situations de survie. Personne ne connaissait vraiment sa force et ses limites avant d’y être confronté.
— Je voulais retrouver mon père. Il m’a demandé de venir le voir il y a de ça plusieurs ennéades déjà. Toutefois… Zaahrian désigna la forêt autour de lui. Ce n’est pas mon monde. Je n’y ai jamais appartenu et je n’y appartiendrai jamais. Je ne sais pas si tu as la même impression que moi, mais je ne me sens pas le bienvenu ici. Bon, c’est généralement le cas partout où je vais. Les gens n’aiment pas trop les assassins et j’attire les ennuis partout où je mets les pieds. Toute ma vie, j’ai pensé que mon géniteur avait violé ma mère avant de l’abandonner à son sort. On s’est retrouvé par hasard à Thaar. Les dieux aiment bien se foutre de notre gueule apparemment. Quand j’ai compris qui il était, je croyais vraiment que j’allais le tuer. Je voulais lui ouvrir la gorge et me baigner dans son sang. J’ai rarement détesté autant quelqu’un dans ma vie. Quand je suis en colère, je peux réellement être dangereux et j’étais dans un tel état de rage à ce moment que Guilin m’a assommé avant de me ligoter. C’est le seul moyen qu’il a trouvé pour me faire entendre raison. Il m’a raconté comment il a aimé ma mère. Il a cru qu’elle était morte, emportée par une bête de cette forêt. Évidemment, elle ne l’était pas, mais c’est pour cela qu’il ne l’a pas cherché. Que gagne-t-on à essayer de retrouver un mort? Rien du tout. Pourtant… Je ne peux m’empêcher de lui en vouloir. Je suis ce que je suis à cause de ça. Quel genre d’homme je serais devenu si ma mère était restée avec lui? J’en viens à regretter le fantôme d’un homme qui n’a jamais été, cette personne que j’aurais pu devenir. Aller là-bas va seulement me faire regretter encore plus ce que je n’ai pas eu. J’ai peut-être quelques siècles pour rattraper le temps perdu, mais je ne peux pas effacer ce qui a été fait. Je suis un assassin et je le resterai jusqu’à la fin de mes jours tout comme un guerrier ne cesse jamais vraiment d’en être un même lorsqu’il est vieux et usé par le temps. Puis, je ne suis pas fait pour vivre parmi eux. Je vais probablement finir par jeter la honte sur mon père. Mieux vaut que je reste loin de lui. Il sait que je suis vivant. Peut-être qu’un jour la situation sera différente, mais pour l’instant, plus on sera loin l’un de l’autre, mieux ce sera.
Zaahrian s’épanchait rarement sur sa personne. S’il parlait beaucoup, il gardait généralement ses sentiments pour lui. Toutefois, il se sentait obligé de se justifier après avoir décidé de rebrousser chemin alors qu’ils sont si près du but. L’assassin a peur, mais il ne le dira jamais. Il y a beaucoup de souffrances en lui et, à la lueur mourante du feu, son visage donnait l’impression qu’il portait le poids du monde sur ses épaules. Malgré tout, la remarque de Yenaël sur un possible amant l’attendant à Langehack le fit sourire.
— Non, à ma connaissance, je n’ai pas d’amant là-bas. Il souriait, mais il était un peu triste. Yenaël venait de lui faire une déclaration. Il en avait amoindri l’impact en ajoutant le «bien» à la fin, mais l’intention était là. Étrangement, ça laissait à Zaahrian un goût doux/amer dans sa bouche avec un léger pincement au cœur. En fait, je ne sais pas quel impression que je te donne, mais je ne les collectionne pas. Déjà, rencontrer quelqu’un qui partage mes préférences, ça n’arrive pas tous les jours et je ne vois pas l’intérêt d’avoir une personne différente dans mon lit toutes les semaines. Tu sais Yenaël, il ne faut pas oublier que je ne suis pas le bon gars dans l’histoire. Je vais finir par te décevoir ou pire...
Il ne voulait pas voir l’humain partir, mais Yenaël devait comprendre que Zaahrian n’était pas un héros. Il tuait des gens et était payé pour le faire. Son entraînement l’avait conditionné au point qu’il réfléchissait instinctivement aux méthodes d’assassinat qu’il pourrait utiliser dès qu’il voyait quelqu’un. Il posait les yeux sur Yenaël et déjà il savait comment il devait s’y prendre afin que ce soit rapide, efficace et avec un minimum de souffrance. Il pourrait laisser son corps dans la forêt et reprendre sa route comme s’il n’avait jamais existé. Le jeune mage savait tout cela et pourtant, il voulait toujours le suivre. Sa naïveté était touchante et Zaahrian l’aimait bien, mais il craignait le jour où la réalité viendrait les rattraper.
— Très bien. Nous allons donc vers la Péninsule. Il marqua une petite pause, saisissant la précarité de leur situation. Quoi!? Trois rations!? On ne se rendra jamais jusqu’à la Péninsule avec si peu de nourriture. On n’a pas le choix, il faudra chasser...
Zaahrian n’était pas un chasseur. La survie en forêt ne faisait pas partie de ses nombreux talents. La dernière fois qu’il avait tenté une telle expédition, c’était au lendemain de la mort de Daeron et il avait bien failli y laisser sa peau. Mourir de faim n’avait rien de très glorieux.
— Tu sais, les péninsulaires n’aiment pas trop la magie et les bâtards dans mon genre. Ça risque d’être intéressant. Enfin, c’est à condition qu’on puisse se rendre jusque là.
En grimaçant, il claudiqua jusqu’au camp où il s’étendit. Il était temps, car des points noirs dansaient devant ses yeux.
— J’ai besoin de dormir encore un peu. On reprendra la route après… Je ne sais pas si on va pouvoir faire beaucoup de chemin avec mon pied, mais je ne tiens pas à m’attarder ici plus longtemps. Yenaël, je suis content que tu sois avec moi, vraiment…
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 16 Jan 2017 - 17:54 | |
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Yenaël avait mis Zaahrian mal à l’aise. Il était assez rare que le jeune homme arrive à mettre quelqu’un dans l’embarras car ce n’était pas dans sa nature. Le semi-elfe semblait obligé de justifier du moindre de ses agissements. Cela dénotait d’une certaine culpabilité vis-à-vis de son nouveau compagnon. Yenaël écouta attentivement ce que Zaahrian lui racontait. Il était rare qu’il arrive à en apprendre autant sur lui en si peu de temps. En fait, l’assassin ne parlait jamais de lui. Etait-ce parce qu’il aimait préserver le mystère qui l’entourait ? Ou alors parce qu’il se sentait mal dans sa peau ? Le moment n’était pas à l’analyse psychologique, mais la soudaine loquacité du semi-elfe était certainement due à son état de santé … pour le moins préoccupant. Ou alors à la déclaration d’amour que Yenaël venait de lui faire. Peu importe après tout.
Yenaël reprit ses esprits afin de rester attentif au discours de son ami. Son cœur se serra lorsque Zaahrian évoqua le fait qu’il aurait été capable de trancher la gorge de son père et de se baigner dans son sang. Une vision d’horreur traversa l’esprit du jeune mage l’espace d’un instant. Heureusement, Guilin avait été là … Une fois de plus. L’assassin avait l’air de devoir beaucoup de choses à son ami. Yenaël en arrivait presque à se demander si Zaahrian n’était pas un petit peu amoureux de lui. Après tout, on dit bien qu’une amitié entre un homme et une femme sans relation amoureuse est quasiment impossible. La règle devait bien être la même pour un homme attiré par un autre homme.
La déception fut grandissante dans le cœur de Yenaël quand il se rendit compte que Zaahrian ne réagissait pas très positivement à sa déclaration d’amour. Après tout, il n’attendait pas grand-chose en retour mais tout de même. Il n’avait jamais dit « je t’aime » à personne avant lui. Enfin, il n’avait jamais eu de parent, ni de famille proche et encore moins de conquête amoureuse avant Zaahrian alors autant déclarer sa flamme a la première personne qui en valait la peine. Le jeune homme espérait que son compagnon se montrerait plus entreprenant dans leur relation de ces prochains jours. En effet, Yenaël ne savait pas vraiment ce qu’il devait faire ou dire pour entrer dans les bonnes grâces du semi-elfe. Le blond avait beau se dire « mauvais garçon », cela ne contrait pas le fait que Yenaël était seul et avait besoin de réconfort. De réconfort et d’amour.
L’assassin fut surpris d’apprendre que leurs vivres se faisaient rares. Leur voyage avait été long depuis Thaar et ils n’avaient pas vraiment pris le temps de se réapprovisionner correctement. Le jeune homme avait peut-être légèrement exagéré en parlant de trois rations et quatre pièces mais tout de même … La vérité était que leur stock était loin de faire pâlir qui que ce soit et se faisait de plus en plus frugal.
- Nous n’avons qu’à chercher des elfes … Je sais que tu ne les aime pas. Je sais aussi que tu n’aimes pas cet endroit mais, dans notre désespoir, peut-être pourrions-nous profiter de notre situation ?
Le jeune homme marqua une courte pause et regarda Zaahrian. Il faisait peine à voir. Il était estropié, sale et arborait un air désespéré.
- Tu fais peur à voir. Peut-être que des elfes aurons pitié de nous ? Ils vont chercher à nous raccompagner à la frontière mais … Tu n’es pas en état de marcher. Ils vont donc essayer de te remettre en état avant de te botter hors d’Anaëh. A vrai dire, je vois mal un être vivant avoir la froideur d’achever un aventurier blessé.
Zaahrian parlait de la péninsule. D’accord, mais le chemin allait être encore long jusque-là. Et pour l’instant il était de loin le moins en forme pour continuer le voyage. La situation se faisait pressante, c’était au tour de Yenaël d’aider Zaahrian.
- Zaahrian, repose-toi. Prends la journée pour te remettre s’il le faut. Je vais veiller sur le camp. Si je m’éloigne, je ne serais pas loin et j’aurais toujours un œil sur toi.
Yenaël aurait grandement apprécié se rapprocher de son compagnon pour lui donner un baiser réconfortant. Mais force était de constater que son état de saleté le répugnait plus qu’autre chose. Au vu de l’état des choses, le jeune homme était certain qu’un peu d’aide ne pourrait pas leur faire de mal. Après tout, ils avaient essayé de pénétrer seuls dans cette forêt maléfique et voilà le résultat : Ils n’avaient plus de provisions et l’un d’eux deux était blessé. Il devait faire quelque chose !
Dernière édition par Yenaël le Mer 25 Jan 2017 - 17:27, édité 1 fois |
| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Sam 21 Jan 2017 - 12:53 | |
| Épuisé, Zaahrian tendait à devenir nettement plus loquace et il disait alors des choses qu’il gardait pour lui normalement. Il comprenait très bien les sentiments de Yenaël et ça lui faisait peur. Ce n’était plus seulement un petit jeu entre deux adultes consentants qui s’amusaient à flirter sous les draps sans envisager un avenir ensemble. Il sentait toute la sincérité de l’humain et ça le prenait au dépourvu. Ce n’était pas une chose aisée que de déstabiliser l’assassin.
— Où ça? Voilà des jours qu’on marche dans cette forêt sans rien voir d’autre que des arbres. Je n’aurais jamais dû t’embarquer dans cette histoire, je suis désolé.
Un sourire désabusé étira ses lèvres. Yenaël était tellement naïf. Il ne voyait pas le mal chez les gens et même si leur situation était mauvaise, il pensait à des solutions contrairement à Zaahrian qui ruminait dans son coin des idées sombres.
— Peut-être… ou peut-être pas. Ça dépendra de sur qui on va tomber. Apparemment, certains elfes ont les humains en horreur et je ne parle pas des bâtards comme moi. Je ne devrais même pas exister selon eux. Ça te donne une petite idée...
Du coup, il avait vraiment envie de boire un truc bien fort, mais il était très loin du prochain débit d’alcool. Du coup, Zaahrian devait vivre avec ses pensées et essayer d’y voir clair plutôt que de prendre la fuite une fois de plus. Il agissait toujours comme s’il était le maître de la situation alors qu’il lui arrivait souvent de ne pas l’être. Jusqu’à maintenant seul Guilin avait été témoin de ça. Il détestait se montrer aussi vulnérable et il était honteux de le faire. Pourtant, tout le monde connaît un jour ou l’autre un moment de faiblesse.
— D’accord, je vais dormir un peu. Réveille-moi s’il y a un problème… N’hésite surtout… pas…
Zaahrian s’endormit avant de finir sa phrase. Les émotions et la fatigue dues au voyage avaient eu raison de lui. Il dormit longtemps même après que le soleil fut levé. Lorsqu’il ouvrit enfin les yeux, la faim lui tenaillait l’estomac et chaque muscle de son corps lui faisait mal.
— Yenaël, je ne crois pas qu’on pourra avancer aujourd’hui. Grogna-t-il en essayant de se redresser en position assise. Alors, du nouveau?
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mer 25 Jan 2017 - 17:35 | |
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Lorsque la situation se compliquait, le côté pessimiste voire fataliste de Zaahrian ressortait. Voilà un visage bien différent de celui que Yenaël avait rencontré près de deux mois plus tôt. Où s’était réfugié l’assassin blagueur et sûr de lui qui arpentait les marchés de Thaar sans le moindre sous mais également sans la moindre crainte ? Même s’il le trouvait un peu trop fataliste, Yenaël ne prenait pas à la légère les avertissements de Zaahrian concernant les elfes. Le jeune homme devrait être prêt au cas où il se ferait menacer par eux. Certains elfes étaient réputés pour être de bons archers mais également de grands magiciens. Après tout, ils vivaient des centaines d’années, c’était beaucoup plus facile pour eux d’avoir le temps d’apprendre à maîtriser un art … Après ses diverses mises en garde, Zaahrian ne tarda pas à s’endormir. Yenaël tâcha dans un premier temps d’explorer les environs du campement. Maintenant que le soleil était plus haut dans le ciel, ses investigations étaient facilitées. Il ne constata pas de danger particulier. Malheureusement, il allait devoir s’éloigner de leur campement de fortune s’il voulait avoir une chance de trouver de l’aide. Le jeune mage espérait de tout son cœur qu’il n’arriverait rien à Zaahrian en son absence. Même s'il savait pertinemment que le semi-elfe ne l'entendrait pas, Yenaël s'approcha de lui et dit à voix basse. - Reste ici, je reviens très vite.Il prit assez rapidement la décision de partir vers le nord. D’après ce qu’il se rappelait de la géographie locale, Wyslena devait être plein nord. Même si la ville était certainement à plusieurs heures voire plusieurs jours de marche, peut-être y’avait-il des villages disposés entre lui et la cité elfe ? Yenaël inspecta attentivement le soleil afin de savoir où se situait le nord. Il allait faire attention de marcher vite et toujours dans la même direction afin de ne pas se perdre. Il ferait son possible pour mémoriser le maximum de repères afin de retrouver son chemin lors de son voyage retour jusqu’à la clairière qui abritait leur campement de fortune. ________________________________________ Après un peu plus d’une heure de marche, Yenaël fit une pause. La forêt semblait se densifier au fur et à mesure qu’il avançait et il n’avait toujours croisé personne. Heureusement, l’humain avait eu la présence d’esprit de laisser des marques sur son passage. Il avait utilisé sa magie afin de laisser des légères traces de carbonisation sur le tronc des arbres. Il avait répété l’opération à peu près toutes les deux minutes afin de pouvoir retrouver facilement sa route. Les marques étant toujours tournées plus ou moins vers le nord : la direction vers laquelle il se rendait. De cette manière, il trouverait facilement les marques en face de lui lorsqu'il emprunterait la route en sens inverse. L’Anaëh était une terre densément peuplée … par la faune et la flore. Mais qu’en était-il des elfes ? S’il n’avait pas croisé certains de ces individus au cours de sa vie passée en Ithri’Vaan, le jeune homme en serait presque venu à se demander si ces êtres étranges existaient réellement. Le soleil était haut dans le ciel. L'heure du déjeuner venait d'être dépassée depuis peu. Le jeune mage arrivait à distinguer le soleil à travers les branchages toujours plus épais de la forêt. A vrai dire, il ne savait pas vraiment s'il approchait d'un quelconque endroit habité par quelqu'un. Il s'arrêta un instant afin de réfléchir à la situation. S'il n'avait croisé personne jusqu'à présent c'était certainement car il était trop à la lisière entre l'Anaëh et ses frontières. Depuis quelques jours, Zaahrian et lui marchaient vers le nord. Peut être le temps était-il venu de changer de direction ? L'instinct du jeune homme lui disait de bifurquer vers l'est afin de s'enfoncer de manière significative vers le cœur de l'antique forêt. Afin de ne pas perdre ses repères, le jeune homme devait laisser une marque afin de retrouver à quel endroit il avait quitté son chemin allant du sud vers le nord. Yenaël s’accroupit et se concentra un instant afin de faire cette fois-ci appel à sa faculté de contrôle de la terre. Il attira posa doucement sa paume sur le sol et fit en sorte de déplacer la terre au contact de sa main. Les yeux fermés, sa main droite sur le sol, sa main gauche occupée à faire tourner sa bague fétiche, le jeune homme commença son opération magique. Le terre se modela lentement à son contact. Très concentré sur ce qu'il était en train de faire, le jeune mage se redressa progressivement, tout en accompagnant la terre d'un geste lent mais précis. Un monticule d'une hauteur d'environ un mètre se forma devant lui. Cette anomalie élémentaire serait suffisamment visible, même en pleine forêt, pour quiconque avait l'oeil aguerri. Yenaël reprit son chemin en s'assurant d'aller dans le sens opposé à la course du soleil. Il avait pris la direction de ce qu’il pensait être l’est. D'après ses estimations concernant l'heure actuelle, il avait avait encore à peine une heure ou deux devant lui avant de rebrousser chemin afin de retrouver Zaahrian avant le coucher du soleil. Il espérait vraiment croiser quelqu’un … Le cas contraire serait synonyme d’un danger grandissant planant sur le destin des deux aventuriers.
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| | | Cilastiel
Elfe
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Dim 26 Fév 2017 - 20:41 | |
| Seuls dans cette forêt ? Non, loin de là. Mais les deux étrangers se trouvaient encore suffisamment en marge d'Anaëh pour que, d'une, la présence Noss ou Taledhel soit fortement réduite et, de deux, que cela laisse encore à penser qu'ils ne faisaient que passer et allaient s'en aller avant même qu'on ne leur en prie. Ou qu'on ne leur tire dessus à coup de flèches...
Toutefois, un petit groupe se trouvait également dans cette partie de la forêt. Et, cette fois, il s'agissait d'autochtones. Les quatre elfes des cités se prêtaient à un exercice : séparés, deux d'entre eux pistaient les autres. Dans ce second duo se trouvaient Macabre accompagnée d'Hiradrilion. Excellent chasseur, il essayait de lui apprendre à se repérer en forêt et, ce jour-là, à suivre une piste. Malheureusement, la jeune elfe n'était pas très douée. Pour elle, tous les arbres se ressemblaient. En voyant une brindille cassée, elle était incapable de dire si c'était récent ou non. Et elle ne voyait les traces de bottes que lorsqu'elles étaient évidentes. Mais les elfes étaient patients et prennaient le temps, parfois des années, pour apprendre et perfectionner leur art. Aussi, son instructeur du jour ne se formalisait pas pour si peu et continuait de lui montrer les indices du passage de leurs deux compagnons. Compagnons qu'ils n'étaient d'ailleurs pas près de rattraper étant donné le temps qu'Hira passait à enseigner à Mac. Mais cela était prévu. Dans tous les cas, le chasseur ne les laisserait pas dévier de la piste laissée pour leur indiquer le chemin à suivre. Leurs amis s'arrêteraient à deux heures du couché de soleil au plus tard afin de leur donner le temps de les rejoindre avant la nuit. Mais, ce jour-là, il n'y eut nul besoin d'attendre si tard pour que le petit groupe se reforme.
-Ne me dites pas que nous avons réussi à vous rattraper ? Te ferais-tu vieux Seregon ?
L’interpellé se retourna mais n'eut aucune réaction face à sa plaisanterie. Sa mine était même plutôt grave. Sentant que quelque chose n'allait pas, Hira fronça les sourcil. Olorin, le plus jeune des trois gardes, s'écarta alors, offrant à la vue de son compagnon un monticule de terre qui n'avait rien à faire là. Alors qu'il était en train de rejoindre ses amis, le chasseur s'arrêta net devant cette vision.
-Mac. Est-ce que tu vois quelque chose qui n'a pas lieu d'être là ?
La petite elfe arriva à la hauteur du garde et stoppa à son tour. Même elle pouvait constater l'étrangeté de la présence de cet amas. Ou plutôt, elle était la mieux placée pour en comprendre la nature.
-Magie élémentaire. Un géomancien.
-Et pyromancien semble-t-il. Ajouta Seregon. Tu confirmeras, Hiradrilion, mais je n'ai vu qu'une seule série d'empreintes de pas et il y a des traces de carbonisation sur plusieurs troncs vers le Nord.
Le chasseur ne mit guère longtemps à confirmer la théorie du doyen du groupe, ajoutant qu'il devait probablement s'agir d'un homme. Ainsi dont, un mage se promenait dans les bois en modifiant sans raison la forêt autour de lui. Et, s'il laissait des traces derrière lui, c'est qu'il devait avoir besoin de se souvenir par où il était passé lorsqu'il ferait demi tour.
-Ce n'est pas l'un des nôtres, pas plus qu'un Noss. Non seulement il n'aurait pas besoin de marquer son chemin mais il n'altérerait pas Anaëh de la sorte. Si nous pouvions entendre la Symphonie, nul doute que nous entendrions les arbres se plaindre de la morsure du feu et celui-ci nous dirait que ses racines ont été dérangées par la formation de ce monticule.
-Tu penses à un Humain ?
-Dans cette partie de la forêt ? Oui. Ou tout du moins un Estrevin.
Hiradrilion laissa échapper un bref soupir avant de poser son regard sur la petite elfe qui les accompagnait toujours et qui attendait en silence. Apparemment, l'exercice était terminé pour aujourd'hui. Il fallait retrouver cet intrus et le reconduire hors d'Anaëh.
-Les traces ne vont que dans une direction, il n'a donc pas encore fait demi tour. Nous devrions le suivre et le rattraper avant qu'il ne se fasse flécher à vue.
Les deux autres gardes acquiescèrent en silence puis Seregon se tourna à son tour vers Macabre.
-N'hésite pas à utiliser ta magie pour nous suivre ou te cacher lorsqu'on l'aura trouvé. S'il se montre agressif, pense à ce que tu as fais avec le Kerkand.
Il tendit le bras vers son visage et effleura la pointe de son menton, lui adressant un sourire amusé et amical. Ils n'avaient pas manqué de lui poser des questions sur sa mésaventure avec la bête et la façon dont la Noss et elle s'en étaient défait. Mac n'avait jamais pensé à utiliser son Art de cette manière. Jusque là, elle s'en était toujours servie pour fuir ou se cacher mais, depuis son arrivée à Tethien, elle avait changé sa façon de le pratiquer. Son dernier exploit en était la preuve.
Sans plus attendre, le petit groupe se mit en route. Suivant la direction empruntée par le mage, ils se mirent rapidement à courir, ne s'arrêtant que de temps à autres pour vérifier leur cap. Mac n'avait aucun problème pour rester à leur niveau. En fait, sur terrain plat, elle courrait plus vite qu'eux. Essayer de la battre était même devenu un jeu pour tous les gardes de Tethien. Mais cette fois, le sol de la forêt était un peu plus instable et, de toute manière, elle n'avait aucune raison de vouloir les dépasser. Après moins d'une demi-heure de course, les trois gardes se firent plus silencieux et demandèrent à Macabre d'en faire autant. Les traces étaient de plus en plus fraîches et ils ne tarderaient pas à trouver celui qu'ils cherchaient. Finalement, ils se séparèrent afin d'encercler l'intrus. Seregon partit sur la droite, Olorin sur la gauche. Hiradrilion resterait avec leur protégée. Usant de quelques discrets chants d'oiseaux, ils n'eurent aucun mal à communiquer entre eux pendant leur approche furtive sans éveiller les soupçons de leur cible. Lorsque le mage fut en vue et chacun à son poste, Hira sortit de derrière un arbre, dans le dos de l'intrus. Il tira une flèche qui vint volontairement se ficher dans le sol à un mètre devant lui.
-Ce n'est qu'un avertissement. Savez-vous où vous vous trouvez, l'ami ?
L'accent du chasseur s'exprimant en Oliyan était très léger. La force de l'habitude... Il était vrai que Macabre ne comprenait aucune autre langue. Enfin... Aucune qu'elle n'ait le droit d'utiliser sur le sol d'Anaëh. Peu de temps après, les deux autres gardes sortirent eux aussi de leur cachette, le plus jeune étant armé lui aussi d'un arc et l'autre d'une épée. Tous portaient les mêmes couleurs, celle de la bleu Tethien. Quant à Mac, elle resta bien gentiment cachée dans son ombre, comme Hira le lui avait demandé. Toutefois, de là où elle était, elle voyait toute la scène.
- Couleurs:
Hirdrilion (le "chasseur") : #999900 Seregon (le doyen) : #ffcc00 Olorin (le plus jeune) : #9999ff
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 27 Fév 2017 - 17:14 | |
| Un avertissement. Voilà le signe qu’attendait Yenaël depuis maintenant plusieurs heures. Ce signe était désormais planté là, juste devant ses pieds. Assez innocemment, il avait pensé que les elfes viendraient à son secours sans demander leur reste. Il avait certainement du omettre que les êtres vivants sont méfiants face à l’inconnu, qui plus est les elfes. Lorsque la flèche s’était fichée dans le sol juste devant lui, Yenaël s’était stoppé net. Son sang n’avait fait qu’un tour et il s’était immédiatement senti en proie à un grand danger. Puis retentit cette voix venant de derrière lui qui lui assénait un avertissement avant de lui poser une question. Comme instinctivement, le jeune homme leva les bras en l’air afin de montrer qu’il n’était pas armé. Il ne voulait surtout pas avoir l’air dangereux pour les inconnus. Il se déclara comme tel d’une voix un peu hésitante.
- Je ne suis pas armé !
Le jeune mage pivota sur lui-même afin d’évaluer le nombre de personnes qui l’entouraient. Il vit trois elfes assez lourdement équipés qui se tenaient à une courte distance de lui. Ils semblaient tous être des guerriers aguerris et Yenaël ne ferait assurément pas le poids si un affrontement venait à éclater. La question de l’elfe était claire, « Savez-vous où vous vous trouvez ? ». En fait, non. Il n’en savait rien. Peut-être cet endroit était-il un lieu sacré pour le peuple d’Anaëh. Peut-être avait-il fait quelque chose de mal ? Depuis plusieurs jours, le jeune homme vivait plus comme un survivant que comme un aventurier. Il faisait simplement de son mieux pour ne pas mourir. - Pour répondre à votre question, non je ne sais pas où je suis. En fait, nous nous sommes égarés avec un ami à moi. Il est blessé et je suis parti en exploration pour chercher de l’aide.
Yenaël voulait être le plus transparent possible. Il allait essayer d’être honnête et de répondre aux questions des guerriers elfes le plus clairement et simplement possible. Le but étant bien sûr de ne surtout pas attirer leur méfiance. Le jeune homme avait toujours les bras levés en signe de non-agression. Il ne voulait pas avancer vers les inconnus de peur qu’ils se sentent menacés. Il se contenta donc de baisser lentement ses bras pour les ramener le long de son corps avant de se présenter.
- Je m’appelle Yenaël. Je suis un aventurier qui a besoin d’aide. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose pour moi ?
Le jeune mage se demanda intérieurement comment le trio d’elfes avait bien pu le repérer. Peut-être avaient-ils suivi les traces sur les arbres que le jeune homme avait laissé ? Tout en parlant, il avait continué de les observer. Ces trois guerriers étaient bien armés et semblaient équipés pour voyager en forêt. Cela voulait donc dire qu’ils étaient certainement en transit lorsqu’ils l’avaient repéré. Cela diminuait donc les chances que Yenaël se soit retrouvé à proximité d’une ville ou de n’importe quel endroit plus ou moins peuplé. Mais ils avaient certainement un nécessaire de soins et des vivres qui pourraient être très utiles à Zaahrian …
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| | | Cilastiel
Elfe
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Lun 27 Fév 2017 - 20:08 | |
| Hiradrilion avait vu juste. L'intrus était bien un Humain, plutôt jeune apparemment. Enfin, s'il s'en référait aux critères de jeunesse que l'on pouvait observer chez les elfes et s'il tenait compte du vieillissement plus que précoce de cette race. L'homme leva immédiatement les mains, comme s'il était réellement effrayé ou qu'il avait déjà réfléchi au comportement à adopter. En revanche, ses premiers mots étaient mal choisis.
-Il n'est nul besoin d'armes dans votre cas. Et dans un lieu tel que celui-ci, votre magie n'est pas la bienvenue.
Le ton du garde était assez sévère. S'il était aussi sincère qu'il le montrait, il comprendrait sans nul doute le message. La suite de l'explication de l'Humain tenait déjà un peu plus la route... Bien qu'il doute que l'aventurier puisse ignorer se trouvait sur la terre des elfes, au moins son histoire expliquait pourquoi il avait laissé des traces de son passage en vue de rebrousser chemin.
Le nom sous lequel l'Humain se présenta décrocha un haussement de sourcil à son interlocuteur. Il avait des airs de prénom d'elfe sans en être un. C'était assez curieux, bien qu'il ne soit guère habitué aux patronymes de par delà les limites de la Première Oeuvre.
-Les aventuriers ne sont pas les bienvenus en ces terres. Tout comme les Humains en général.
Hiradrilion prononça ces mots comme s'il devait apprendre cette information à l'intrus. Il supposait que cette race avait la mémoire aussi courte que leur espérance de vie. Macabre lui avait appris que de nombreuses légendes courraient parmi les mortels sur leur forêt mais elle n'avait jamais évoqué cette part du passé commun entre Hommes et Elfes qui avaient rendu leurs relations plus que tendues. Peut-être avaient-ils oubliés. Dans le cas contraire, il fallait lui montrer que les elfes, eux, n'oublient jamais. Les paroles du fameux Yenaël avaient l'air sincères mais il manquait encore une petite chose pour que le chasseur le croit parfaitement. Il ne pouvait imaginer que les deux intrus s'étaient aventurés dans la région par pur hasard. Autant savoir s'ils n'étaient que de passage ou si leur volonté était de rejoindre les cités.
-Peut-on savoir ce qui vous a conduit tous deux en Anaëh ?
Si cette phrase avait la tournure d'une question badine, l'air peu enclin à la conversation d'Hira devait lui conseiller vivement de répondre. Et sans essayer de lui raconter d'histoires. Après tout, deux arcs étaient toujours bandés dans sa direction.
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| | | Yenaël
Ancien
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| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mar 28 Fév 2017 - 16:41 | |
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La magie. Durant ses huit années d’apprentissage tout en parcourant les terres de l’Ithri’Vaan, Yenaël avait appris beaucoup de choses sur la magie et ses subtilités. Son maître lui avait prodigué beaucoup d’enseignements théoriques en plus des enseignements pratiques. Ainsi, le jeune mage savait pertinemment que de nombreux elfes étaient des adeptes des différents arts inhérents à la magie. En effet, il était facile pour cette race qui vivait plusieurs centaines d’années de passer beaucoup de temps à apprendre à maîtriser les forces invisibles. De toute évidence, que ces elfes soient des mages ou non, ils avaient percé à jour la principale force du jeune homme. Il fallait donc qu’il les rassure.
- Je suis un mage, en effet. J’ai appris à maîtriser la magie élémentaire pendant de nombreuses années.
Le jeune mage réfléchit un instant avant de trouver un moyen de rassurer l’escouade elfique. Ils ne devaient pas être sans savoir qu’un mage, qui plus est un humain, avait beaucoup de mal à se concentrer et utiliser sa magie sans un focaliseur. Yenaël essaya donc de s’en servir comme argument.
- Vous voyez cette bague à ma main gauche ? Il releva son bras contre son corps afin de la mettre en évidence. C’est grâce à elle que je peux canaliser ma magie. Sans elle, je suis comme un soldat sans arme. Pour vous prouver ma bonne volonté, je suis prêt à l’enlever de mon doigt et à la glisser dans une de mes poches.
Sans attendre l’approbation des elfes et pour prouver sa bonne volonté, il s’exécuta. Le jeune mage n’enlevait que très rarement sa bague du nom d’Eclat Irisé. Il prit grand soin de la glisser dans une poche de son pantalon depuis laquelle elle ne pourrait pas glisser ou lui échapper. Une fois l’action terminée, il releva la tête. Un seul des elfes s’adressait à lui. Etait-ce car c’était le seul qui parlait sa langue ? Ou alors était-ce simplement le chef de l’escouade ? Yenaël en saurait peut être davantage plus tard. De toute façon, les injonctions du présumé chef étaient très claires. Yenaël et Zaahrian devaient quitter l’Anaëh sur le champ s’ils ne voulaient pas s’attirer d’autres ennuis. Cela renforça la décision qu’avait prise Zaahrian quelques heures plus tôt. Les deux aventuriers devaient s’éloigner de cette forêt maudite le plus vite possible. Le jeune mage devait rassurer le trio d’elfes en allant dans ce sens.
Cependant, un dilemme se posait : le sang de Zaahrian. S’ils étaient venus ici, c’était pour rencontrer un certain Halandarin Las’Danir, le père du semi-elfe. Très clairement, si Yenaël conduisait l’escouade d’elfes jusqu’à son ami, ils risqueraient de se rendre compte qu’il avait du sang elfe dans ses veines. Zaahrian avait été très clair sur ce sujet, les elfes détestaient les sang-mêlé. Que pouvait bien faire le jeune homme ? Improviser ? Mentir ? Dire la vérité ? Et si un mage de l’immatériel se trouvait parmi eux et était en train d’analyser ses pensées ? Comme il l’avait appris lors des entrainements de magie et pour ne pas avoir l’air suspect, le jeune mage apaisa ses pensées et tâcha d’être le plus honnête possible sans pour autant trop en dire.
- Nous sommes venus ici car mon ami à une connaissance qui vit sur les terres d’Ardamir. Il a rencontré cette personne dans la ville de Thaar, en estrévent. Nous avons fait l’erreur de penser que nous pourrions facilement atteindre la cité elfe. Dans la nuit d’hier à aujourd’hui, nous avons été attaqués par un serpent de plusieurs mètres de long. Mon ami a été blessé et nous avons pris ceci pour un avertissement. Nous souhaitons rebrousser chemin et continuer notre route vers l’ouest.
Les paroles de Yenaël étaient toutes vraies. Certes, il omettait de mentionner certains détails mais c’était assez pour le moment. Voyant que les soldats avaient toujours leurs arcs bandés en sa direction en attendant un signe de leur chef, le jeune mage tâcha de convaincre ses derniers en lui prouvant le désespoir de sa situation.
- Nous n’avons presque plus de vivres. Vous pouvez facilement constater que mes vêtements sont sales et que je suis épuisé. J’ai marché pendant une demi-journée pour trouver de l’aide alors que je suis à bout de forces. En fait, je n’ai aucune raison de vous mentir.
Le jeune mage sentait sa tête qui tournait. Maintenant qu’il en parlait, il n’avait pas bu depuis plusieurs heures alors qu’il marchait sans relâche. Son estomac était vide et il avait très mal dormi la nuit précédente. Il n’avait pas de miroir pour le constater, mais il devait faire peur à voir.
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| | | Cilastiel
Elfe
Nombre de messages : 520 Âge : 37 Date d'inscription : 06/01/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 155 ans (née en 863:X) Taille : A peine 1,60m Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mar 28 Fév 2017 - 18:48 | |
| Ce qu'il appelait "de nombreuses années" n'était qu'un battement de cils aux yeux des trois elfes. Fineldor pratiquait depuis de nombreuses années. Neraën aussi. Même Macabre pouvait se targuer d'avoir commencé son enseignement depuis environ un siècle. Alors les quelques années évoquées par le jeune mage les faisait bien rire. Tout du moins, intérieurement, car leurs visages restaient toujours aussi peu avenants. Le reste du récit de Yenaël ne faisait que démontrer ce que les elfes pensaient des Humains. L'un d'eux avait sympathisé avec un Taledhel et il croyait avoir le droit de pénétrer sur leurs terres histoire de lui rendre une petite visite à l'improviste. Oui, à l'improviste, car ils ne doutaient pas que, si ami il y avait, ils n'avaient pas dû le prévenir de leur arrivée sans quoi leur hôte se serait empressé de leur expliquer à quel point leur idée était mauvaise. Croyaient-ils vraiment que la tâche serait aussi aisée ? Et comment pouvaient-ils penser qu'on les laisserait seulement approcher d'une cité ? L'un comme l'autre manquait cruellement de jugeote à leurs yeux.
Toutefois, si le motif de leur venue leur semblait bancale ou imbécile, ils n'avaient aucune raison de douter concernant leur motivation à repartir. Hiradrilion consulta Seregon d'un regard. Celui-ci hocha simplement la tête et le chasseur débanda son arc, bientôt suivi par le plus jeune des gardes.
-Votre ami aurait mieux fait de s'annoncer avant de venir. La forêt est dangereuse, même pour nous. Nous sommes gardes du Palais de Tethien. Nous nous nommons Seregon, Olorin et Hiradrilion. Si vous parvenez à vous en souvenir...
Tenant toujours son arc relâché, la pointe de sa flèche en direction du sol, Hira avait désigné chacun d'un signe de tête en prononçant leur nom.
-Tu peux venir, Mac.
Il n'avait regardé nulle part en particulier et n'avait pas parlé plus fort que d'habitude tandis qu'il appelait le dernier membre de leur groupe. La raison de leur présence dans cette région d'Anaëh. Il ignorait où elle se trouvait exactement car, s'il l'avait vue entrer dans une ombre, elle avait pu en changer dix fois depuis le début de sa discussion avec l'Humain. Toutefois, il savait qu'elle se trouvait non loin. D'ailleurs, une petite forme se mit en mouvement derrière un tronc d'arbre. Quittant son cocon noir, elle retrouva la lumière sans grande motivation. Lentement, sa tête dépassa du tronc et elle observa l'intrus une seconde avant de finalement sortir totalement au grand jour pour rejoindre les côtés d'Hira.
-Elle est la protégée de Tethien. Ce qui est "des années" pour vous sont des décennies pour elle.
Ces quelques mots devaient suffire à faire passer deux messages. Le premier : Cette enfant était sous leur protection et il n'avait pas intérêt à faire quoi que ce soit à son égard. Le second : S'il pensait savoir pratiquer la magie, il n'avait pas encore vu Macabre à l'oeuvre. Elle ne maîtrisait certes pas totalement ses sorts, ayant davantage appris à les lancer qu'à les contrôler, mais elle faisait montre d'une puissance indéniable, comme le prouvait son intrusion dans la chambre de Neraën pourtant sous l'effet d'une protection d'anti-magie. Puis, il s'adressa visiblement à la petite elfe mais sans quitter l'Humain des yeux.
-Surveille-le. Et, si tu vois qu'il se concentre, tu sais quoi faire ?
Enfin, le chasseur se tourna vers la petite elfe et ils échangèrent un regard mais aucun d'eux ne prononça un mot. Macabre savait très bien de quelle nature devait être ses actions. Bien sûr, elle ne ferait aucun mal au jeune homme. Ce serait contraire à tout ce qu'on lui enseignait depuis son arrivée en Anaëh. Toutefois, elle avait plus d'une idée pour le déconcentrer. D'autant qu'il ignorait encore quel était son Art. Finalement, elle posa à nouveau son regard sur Yenaël et pencha la tête sur le côté comme si elle l'étudiait. Son visage était impassible, bien qu'emprunt d'un soupçon de tristesse depuis quelques ennéades. Elle était bien plus petite que ses compagnons, faisant au minimum une tête et demie de moins qu'eux. Elle aussi portait une tenue de marche confortable, mais un peu plus chaude que la normale afin de la protéger du froid.
Tandis qu'elle regardait l'homme, les trois gardes rangèrent leurs armes l'un après l'autre. Néanmoins, les archers conservèrent leur arc en main. Seregon s'approcha du mage et, lorsqu'il estima être suffisamment près, il lui tendit une gourde encore pleine. Elle contenait de l'eau très légèrement parfumée par une sève qui redonnerait un peu de vigueur à l'égaré. D'habitude, ils ne faisaient pas ce mélange pour une simple sortie en forêt mais, avec Macabre, ils préféraient prendre toutes les précautions. Anorn avait certes réparé et fortifié son corps mais son état devait encore être conforté et stabilité. Lorsque le mage eut fini de boire, Seregon reprit la gourde.
-Bien. Je pense qu'il est inutile que vous nous montriez le chemin. Tu ouvres la marche ? Demanda-t-il à l'attention d'Hiradrilion.
Le chasseur acquiesça d'un signe de tête.
-Mac ?
La petite elfe tourna son regard inexpressif vers le doyen du groupe, abandonnant son sujet d'étude. Seregon lui indiqua d'un signe de tête de rejoindre Olorin qui fermerait la marche où elle pourrait mieux garder un œil sur l'étranger. Elle obéit alors sans broncher, courant dans la direction indiquée. Elle ne connaissait encore pas bien la dernière recrue de la garde mais elle avait intégré qu'elle ne risquait rien avec lui. Ce dernier avait peine à la comprendre, tout comme il avait peine à comprendre l'attitude si patiente et attentionnée des deux autres gardes à son égard. Son jeune âge le rendait moins indulgent que ses aînés, d'autant plus qu'il n'était pas beaucoup plus vieux qu'elle. Mais sa mission était de prendre soin d'elle et de la protéger... Alors il prenait sur lui. Seregon, quant à lui, voyait plus cette tâche comme une leçon de la vie à lui enseigner.
- HRP:
Tu ne peux pas savoir que Mac était caché dans une ombre car elle s'étendait de l'autre côté du tronc depuis ton point de vue. En bref, pour toi, elle était caché derrière l'arbre. :p Pour résumer : Hira ouvre la marche, Seregon est légèrement derrière Yen, quant à Olorin et Mac, il jouent les voitures balai ! Tu peux retourner jusqu'à Rian si tu veux. Si c'est l'option que tu veux prendre, je te le dis d'office : ils vont te demander de remettre ton monticule de terre à sa place. On range ses jouets dans la forêt !
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| | | Yenaël
Ancien
Nombre de messages : 222 Âge : 29 Date d'inscription : 17/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Mer 8 Mar 2017 - 15:48 | |
| Yenaël ne savait pas s’il devait prendre l’attitude de l’escouade d’elfes pour de la bienveillance ou de la méfiance à son égard. On décrivait souvent le peuple des forêts comme austère et xénophobe. Alors que celui qui semblait être le chef de cette escouade se présenta et énonça les noms de ses camarades, le jeune homme se mit à éprouver une forme de sympathie pour lui. Après tout, si les elfes étaient aussi antipathiques envers les étrangers qu’on pouvait le décrire à Thaar, ils auraient pu se contenter de tuer Yenaël et de laisser son corps gisant au milieu de la forêt. Mais cela était très certainement contraire à leurs principes. « Tethien, Seregon, Olorin, Hiradrilion », que de jolis noms. Le jeune mage appréciait la subtilité et le raffinement des noms elfes. L’inconnu qui lui parlait depuis tout à l’heure se nommait donc Hiradrilion et était garde du palais de Tethien. Mais qu’était Tethien ? Une ville ? Une divinité ? Il semblait à Yenaël avoir déjà entendu ce nom, peut-être dans ses cours de géographie passés lors de son apprentissage magique, mais rien n’était moins sûr.
Puis, soudainement, Hiradrilion appela une quatrième personne. Une jeune elfe au visage pâle et empreint de timidité fit son apparition. Il l’avait appelée « Mac », le nom ne sonnait pas vraiment comme étant elfique, était-ce un diminutif ? Tout un tas de questions se bousculaient dans la tête du jeune homme. Cependant, il n’osait pas prendre la parole pour se renseigner auprès des elfes de peur d’attiser leur colère. Le regard du jeune mage croisa un instant celui de la mystérieuse elfe qui venait de sortir de sa cachette. « La protégée de Tethien », était-ce une sorte de divinité ? Ou peut-être même un archimage de l’immatériel ? Yenaël se rendit compte de toute son ignorance et de son incapacité à se renseigner sur les autres discrètement malgré ses pouvoirs magiques. La magie élémentaire avait bien des avantages mais elle ne permettait en aucun cas de sonder ses semblables.
Celui qui semblait être le plus âgé des trois elfes n’avait pas parlé jusqu’à maintenant. Cependant, il s’avança prudemment jusqu’à Yenaël et lui tendit une gourde. Le jeune mage apprécia vraiment son geste, d’autant plus qu’il était assoiffé et n’avait pas bu depuis qu’il avait quitté son campement de fortune au début de la journée. La boisson à l’intérieur de la gourde avait une saveur inédite pour le jeune homme. L’eau était comme légèrement sucrée mais avec un léger arrière-gout d’amertume. L’espace d’un instant, il se demanda s’il ne venait pas de se faire empoisonner par les inconnus. Il vit le doyen du nom de Seregon tendre la main pour que Yenaël lui rendre la gourde et cela le rassura. Etrangement, cette boisson venait de redonner un peu d’aplomb au jeune mage. Des douleurs dans toutes ses articulations le tiraillait depuis plusieurs jours mais il appréciait grandement cet instant de douceur que venait de lui offrir l’escouade d’elfes.
Suite à l’invitation de Seregon, Yenaël emboita le pas d’Hiradrilion. Les elfes avaient pertinemment compris d’où il venait et ce certainement à cause des traces magiques qu’il avait laissé. Le voyage allait être long jusqu’à Zaahrian. Cela lui laisserait le temps de faire plus ample connaissance avec les elfes et surtout de prévoir un plan au cas où les choses tourneraient mal.
________________________________________ Le voyage retour de Yenaël escorté par Macabre, Hiradrilion, Seregon et Olorin jusqu’à son campement de fortune continue ici ! ________________________________________
Yenaël commença à reconnaître plus distinctement les environs. Cela faisait désormais plusieurs heures qu’ils étaient en route retrouver le campement de fortune. En fait, le jeune homme reconnut le talus où Zaahrian s’était blessé à la cheville la veille au soir. Il appréhendait de plus en plus le moment de la rencontre entre l’escouade d’elfes et son ami semi-elfe. Yenaël s’arrêta subitement car il avait une idée, il prit la parole.
- Je pense que je devrais prendre les devants. Mon ami ne vous connait pas et je ne voudrais pas qu’il agisse bêtement en brandissant son arme face à vous. Vous pouvez me surveiller à courte distance, je vais simplement le prévenir de votre arrivée.
Étant persuadé que son idée était bonne, Yenaël prit les devants. Le soleil avait bien avancé dans le ciel et la fin d’après-midi approchait. Il se demandait qu’est-ce que l’assassin avait bien pu faire pendant son expédition forestière. Avait-il su rester en place pour se reposer ? Rapidement, Yenaël gravit le talus qui se tenait devant lui et parvint à portée de vision du campement. Leurs affaires étaient toujours là, mais il ne voyait pas le semi-elfe. Le cœur du jeune mage se mit à battre plus rapidement dans sa poitrine et il entreprit d’appeler son ami.
- Zaahrian, tu es là ?
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| | | Zaahrian Las'Danir Sang-mêlé
Nombre de messages : 636 Âge : 38 Date d'inscription : 29/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 103 ans Taille : 1m95 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Deux idiots chez les salades [PV Zaahrian] Jeu 9 Mar 2017 - 23:07 | |
| Zaahrian patienta. Il n’avait pas vraiment le choix, Yenaël était parti en le laissant derrière tout seul avec sa cheville blessée et l’assurance qu’il allait revenir. Après l’attaque du serpent géant, le semi-elfe éprouvait quelques doutes quant aux chances de son jeune ami, mais le mage était maintenant leur unique espoir de sortir de cette maudite forêt en un seul morceau. Plusieurs heures passèrent ainsi sans le moindre signe de Yenaël. Au début, l’assassin refusa de s’inquiéter, mais plus le temps passait, plus il ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’humain subissant une mort atroce. Peut-être que sa route avait croisé celle d’une autre bête sauvage et terrifiante. Pire, il était possible qu’un groupe d’elfes passant par-là l’ait arrêté puis tué sans prendre la peine de poser des questions. Si quelque chose était effectivement arrivé à Yenaël, Zaahrian se retrouverait dans une très mauvaise posture. Incapable de se défendre et de se déplacer, il était voué à mourir de faim à moins de servir d’encas à une bête sauvage avant. Dans un cas comme dans l’autre, finir ainsi ne l’enchantait pas. Ce n’était même pas digne de lui. En tant qu’assassin, il devrait finir au bout d’une corde et pas dans l’estomac d’un animal aux proportions contre nature. Il n’y a rien de glorieux à ça. Personne ne pourrait raconter comment il aura courageusement combattu avant de mourir. Personne pour raconter son histoire et faire de lui une légende, c’est d’une tristesse infinie. Éventuellement, après plusieurs heures à attendre, Zaahrian en vint à une terrible conclusion : Yenaël était mort. Ce fait s’imposa avec une telle force dans son esprit, que ça ne pouvait qu’être vrai. Il sentit un creux dans son ventre, mais il réalisa vite que c’était par ce qu’il avait faim. Néanmoins, sa déception était réelle. Yenaël était l’humain le plus décent qu’il ait connu dans sa vie. Il était mignon en plus. Un brin naïf aussi, mais Zaahrian trouvait ça charmant. Plus important encore, quand il regardait dans les yeux de Yenaël, il y voyait de l’honnêteté, mais aussi de la tendresse. Jamais il ne l’avait vu comme un monstre malgré ses efforts pour le convaincre du contraire. — Je n’aurais même pas pu le mettre dans mon lit, c’est triste… Bon, inutile de traîner ici. L’avantage avec la mort de Yenaël c’est qu’elle lui laissait un peu plus de vivres. Il n’était plus obligé de tout séparer en deux. Évidemment, il n’en restait pas assez pour sortir de la forêt, mais il lui suffisait de chasser pour combler ses besoins. Ça semblait facile, mais Zaahrian savait que ce ne l’était pas. Déjà, il n’était pas un très bon chasseur, ensuite il restait la question de sa cheville blessée. Elle lui faisait encore horriblement mal et il n’avait même pas encore essayé de se mettre debout. À la lumière du jour, il voyait bien l’enflure de sa cheville, mais il commençait à croire qu’elle n’était peut-être pas cassée. Pour avoir vu des gens se briser des os, il savait que la blessure prenait rapidement une couleur inquiétante et le membre pouvait être étrangement tordu par rapport au reste. Là, sauf l’enflure et une teinte rougeâtre, son pied était parfaitement aligné avec le reste. Il remua les oreilles ce qui accentua son inconfort et quand il palpa la blessure, il eut l’étrange sensation que quelque chose était déchiré à l’intérieur. Il examina sa cheville saine et, définitivement, quelque chose clochait. Très lentement, il se mit sur ses pieds et quand il essaya de marcher, il sut immédiatement qu’il n’ira pas très loin dans cet état. Il ne pouvait même pas mettre de poids sur sa jambe. Pour la première fois de sa vie, Zaahrian était à court de solutions. Sans Yenaël, il était perdu et ce drôle d’humain commençait déjà à lui manquer plus qu’il ne l’aurait cru possible. Comme si son malheur n’était pas assez grand, il entendit des bruits indiquant que quelque chose approchait. Saisissant son arme, il se traîna jusqu’à un arbre pour se cacher derrière le tronc, prêt à se battre jusqu’à son dernier souffle. Puis, il entendit une voix qu’il connaissait par cœur maintenant. — Yenaël! Un immense sourire illumina son visage alors qu’il boitillait jusqu’à Yenaël.
— Tu en as mis du temps, je me préparais à aller te chercher.
Évidemment, il allait le croire surtout que l’assassin était encore nu pied et qu’on voyait bien qu’il évitait de mettre du poids sur sa cheville blessée.
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