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 [Terminé] Malgré le manteau blanc de l'hiver, les fleurs s'épanouissent.

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T'sisra Do'ath
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MessageSujet: [Terminé] Malgré le manteau blanc de l'hiver, les fleurs s'épanouissent.   [Terminé] Malgré le manteau blanc de l'hiver, les fleurs s'épanouissent. I_icon_minitimeMar 5 Sep 2017 - 1:39

Hiver, Elenwënas, neuvième ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.


Le bruit des sabots battant le pavé était étouffé par les hurlements des vents tempétueux, qui soulevaient des volutes neiges capables vous brouiller la vue et creuser des gerçures dans la peau. Cette nuit là, on n’y voyait pas plus loin que la bout de son nez. C’était un temps à vous coincer chez vous, si tant est que votre toiture n’ait déjà été arrachée et que vos murs tenaient encore debout. Mais aujourd’hui, était un de ces jours où il fallait tout tenter, quelque soit le danger. La vieille accoucheuse du hameau voisin bouffait les pissenlits par la racine depuis déjà deux ou trois ennéades, emportée par une pneumonie. Enguerrand n’avait donc eu d’autre choix que de charger sa femme enceinte à l’arrière de la carriole et la couvrir de peaux et de fourrures pour filer à toute allure, car le travail avait commencé. Et le pauvre homme n’avait plus tant de solution que cela : Edenburg était assez loin, et il fallait emprunter de petits chemins qui n’étaient pas entretenus et sans doute impraticables en ce moment, et s’il avait fallu descendre par les routes domaniales, autant tirer sur Almer-en-Pleine.  Mais là encore, ce n’était pas la porte à côté. De toute manière, il savait pertinemment qu’en pleine nuit avec cette tempête, il n’irait pas bien loin, et sa femme ne tiendrait jamais le coup. Ainsi, la charrette filait droit vers le Sud sur le chemin domanial, sachant qu’au premier croisement notre homme y trouverait peut-être le salut. On disait dans la région qu’une guérisseuse étrangère y attendait le dégel.

La porte de l’auberge s’ouvrit à la volée. La dizaine de personnes qui s’y trouvaient tournèrent la tête instinctivement en direction du vent glacial qui s’engouffrait alors dans la pièce.

- J’ai b’soin d’aide ! Beugla l’homme en jetant son pouce par-dessus son épaule. Ma femme, elle va accoucher !

Quatre des plus costauds se levèrent d’un bond, accourant jusqu’à la porte pour emboîter les pas du fermier paniqué et s’enfoncer dans le blizzard.

- Ma femme est à l’arrière ! Hurlait Enguerrand qui peinait à sa faire entendre et à avancer dans la neige.

- On s’en charge ! Armand t’iras mettre les ch’vaux au grenier ! Commandait le plus vieux des quatre. Aller les gars, on s’bouge les miches avant de g’ler sur place !

De retour à l’intérieur, le fermier et sa femme qui transpirait et soufflait comme un de ses bœufs se ruèrent sur la première chaise libre, quand tout le reste des gus et des matrones les regardaient avec des yeux ronds.

- La porte ! Beugla l’un des clients, tandis qu’un autre s’y précipitait pour la refermer prestement.

- Faites chauffer un bac d’eau Tom, et préparez des serviettes chaudes. La nuit risque d’être longue. Souffla la daedhel au tenancier.



Dans un hochement de tête, Tom Pommalaut s’en retourna vers ses cuisines. L’homme n’était pas très grand mais se trimbalait un ventre à bière imposant, ainsi qu’une trogne peu commode. On se demandait comment sa jambe de bois faisait pour supporter son poids, et certains avançaient que sans la canne sur laquelle il s’appuyait, elle serait brisée il y a déjà bien longtemps. Et ce n’était pas les seules rumeurs le concernant, les habitants des hameaux voisins racontaient que le bougre avait été marin, et peut-être même pirate ! On le prétendait aussi peu enclin à laisser passer les comportements agaçants dans son établissement. C’est d’ailleurs pour cela que l’on y allait, on s’y savait tranquille pour la soirée.
Dans le même temps T’sisra se dirigeait vers le couple encore frigorifié, et pour une fois, elle ne portait ni épée ni armure. Elle était vêtue d’un pantalon de cuir et d’une chemise de lin, les cheveux noués en une queue de cheval haute. Enguerrand semblait un peu méfiant, mais alors qu’il allait ouvrir la bouche, la porte de l’auberge fut à nouveau ouverte à la volée. Tous les hommes qui étaient sortis pour accueillir les bonnes gens qui avaient bravé la tempête se trouvaient désormais à l’intérieur.
Alors on précipita les choses, parce que le temps imparti s’égrainait comme peau de chagrin. On transporta la jeune femme qui avait perdu les os à l’étage, et la nécromancienne lui emboîtait le pas. Quelques minutes plus tard, c’était le tenancier qui faisait l’aller retour jusqu’à la chambre à l’étage, apportant la bassine d’eau et les serviettes chaudes. Puis, dans sa démarche toujours claudicante, il s'en était aller servir déboucher une bouteille d'alcool fort pour Enguerrand, que les autres clients essayaient tant bien que mal de rassurer.

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Dernière édition par T'sisra Do'ath le Jeu 30 Aoû 2018 - 20:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Malgré le manteau blanc de l'hiver, les fleurs s'épanouissent.   [Terminé] Malgré le manteau blanc de l'hiver, les fleurs s'épanouissent. I_icon_minitimeDim 15 Oct 2017 - 1:52

Hiver, Oglicos, neuvième ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.


Les premiers rayons du soleil filtraient au travers des carreaux sales du « Marin Boiteux ». Les quelques clients déjà présents discutaient à voix basse avec le tavernier, pour ne pas réveiller le pauvre Enguerrand qui avait passé sa soirée à se ronger les sangs comme jamais. Le pauvre était passé du livide au verdâtre, à mesure que les cris de sa femme avaient fait trembler les murs de l’auberge, pour finir par s’écrouler de sommeil.

- Hélas non, pas grand-chose pour l’heure. Y a bien une histoire de disparition de chèvres si ça vous intéresse…

Les trois hommes, vêtus de cuir, de capes et portant épées et dagues à la ceinture se concertèrent quelques instants avant d’accepter. Tom déroulait une carte sur le comptoir pour leur indiquer la route à suivre pour rencontrer le commanditaire, quand les cris d’un nouveau né qui s’époumone pour la première fois retentirent.

Enguerrand se réveilla en sursaut, regardant autour de lui sans vraiment trop comprendre, mais tout en sachant que ces braillements appartenaient à sa descendance. Il se leva d’un bond, si rapidement qu’il en renversa sa chaise, sous le regard amusé des trois aventuriers et du tavernier. Le paysan grimpa les marches quatre à quatre, pour aller toquer timidement à la porte de la chambre occupée par sa femme.

- Ç-Ça… Vous allez bien là-dedans ? Demanda-t-il d’une voix tremblante.

À peine une poignée de seconde plus tard, la porte s’ouvrit brusquement sur la daedhel, dont la chemise de lin était tachée de sang. L’homme blêmit dans un premier temps, mais au vu du large sourire qu’affichait son hôte, les nouvelles ne pouvaient être que bonnes.

- Tout va pour le mieux, ne vous en faites pas. Répondit la noirelfe en l’invitant à entrer.

- Par les cinq ! J’suis tellement soulagé ! Vous pouvez pas imaginer ! S’exclama Enguerrand en accourant auprès de sa femme alitée qui n’avait d’yeux que pour le bébé qu’elle tenait dans ses bras.

- C’est une fille, déclara la mère dans un sourire, Nora. Oui, Nora. Répéta-t-elle en levant les yeux vers son mari.

T’sisra referma doucement la porte derrière elle, s’éclipsant aussi silencieusement que possible. Elle ne souhaitait pas être de trop dans un instant aussi précieux de la vie, et était de toute manière exténuée. La nuit avait été bien longue, et les complications particulièrement embêtantes, mais grâce sa maîtrise de la magie vie, la petite était arrivée en bonne santé et la mère n’avait plus à craindre. L’arcaniste descendit les escaliers, en dénouant ses longs cheveux noirs de jais qui cascadèrent sur ses épaules.
Les aventuriers saluèrent la daedhel, et Tom l’accueillit en lui proposant un déjeuner composé de confiture, de pain et de thé. Et elle en avait cruellement besoin, ayant grandement puisé dans ses forces une bonne partie de la nuit. La noirelfe profita de l’occasion pour leurs expliquer, sans entrer dans les détails, cette nuit si particulière et unique. T’sisra était ravie, comme rarement elle avait pu l’être, et révéla à ses comparses que Renate, la mère de la petite, souhaitait donner son prénom à sa fille en guise de deuxième nom. Si la daedhel en éprouvait un immense honneur, elle en était restée coite dans premier temps, voire même inquiète. Les hommes et les drows ne s’étaient jamais vraiment entendus, et elle craignait que cela puisse jeter l’opprobre sur la famille. Tom lui assura le contraire, puisque les deuxièmes prénoms n’étaient pas couramment usités ou mentionnés, mais certaines familles les affectionnaient pour l’hommage. Lui par exemple avait en second prénom, celui de son arrière grand-père. La noiraude conclut en ironisant que si sa tante, au Puy, venait à l'apprendre, elle finirait certainement dépecée. Ce qui ne fit rire personne.

Une fois le groupe d’aventuriers parti, la daedhel était remontée pour se jeter sous sa couette. Voilà déjà plusieurs jours déjà qu’elle pensait à quitter à la région, car le printemps commençait à adoucir le rude hiver qui avait étreint la région. Et pour ce faire, il lui fallait avant tout un peu de repos. D'autant qu'elle emprunterait un cheval pour parcourir les premières lieues, et même si Max lui avait donné le goût de la monte équine, elle souffrait toujours de courbatures après les longues chevauchées.

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