Un élément qui change tout(Mara)

Arcamenel, IXe ennéades du mois de Barkios, An XI, Cycle XI,
Guilde du Firmament, Naélis

« Maitre Almad, la Princesse Marchande Maralina Irovrika…Irohina…Ironika…Fichtredieux !. » La Princesse d’Uldal’Rhiz plissa les yeux. Son regard azuré semblait se remplir de colère. Mais qui était ce misérable insecte qui osait détruire son nom ainsi. La demie-elfe serra doucement le poing en tournant légèrement la tête vers la droite. Tristan et les miliciens qui l’accompagnaient n’eurent pas besoin qu’elle leur lance un ordre. Le pauvre bougre allait disparaître assez vite. Quel incompétent! Le héraut quant à lui semblait trembler devant la Vaanie. Il lui lança un regard désolé avant de sortir rapidement de la pièce, suivi de près par deux miliciens. La pauvre âme serait retrouvée morte, baignant dans son sang le lendemain matin… Un prix fort à payer pour avoir osé insulter la Princesse d’Uldal’Rhiz. Le monde était injuste, et il avait payé le prix de sa maladresse…puis la Princesse Marchande écouta sans rien dire la discussion entre le maître et l’élève et commença à marcher dans la pièce, observant les nombreux flacons colorés et les livres qui ornaient les murs. La pièce semblait petite et légèrement poussiéreuse. Finalement, Elia daigna finalement lui adresser la parole; « Bienvenue, dame Irohivrah, je suis bien contente de vous revoir et touchée que vous eussiez fait tout ce chemin pour venir me voir. Encore une fois, je suis très reconnaissante. »


Maralina se retourna soudainement en faisant un sourire charmeur à sa jeune protégée; « Bonjour Elia, contente d’être finalement ici. » La Vaanie s’approcha doucement de s’être dernière avant de plonger son regard azuré dans le sien. « Je ferais tout pour ma jeune protégée tu le sais bien. » Relevant ensuite la tête vers le maître d’Elia, elle perdit rapidement son sourire avant de le regarder de la tête au pied? Était-ce cela le soi-disant maître dont Elia avait parlé dans ses lettres? Il n’avait rien d’impressionnant…  Sa jeune protégée l’avait pourtant décrit comme un maître dur, presque sans cœur… Mais bon, tout le monde pouvait se tromper… « Je me doute bien qu’une correspondance entre votre apprentie et une Princesse Marchande soit assez … disons étonnante. » La demie-elfe fit un pas vers le maître avant de plisser légèrement les yeux, l’air défiant. « Par contre, je n’essayerais pas de pousser les limites. Ma générosité à des limites. » Des limites, qui ne fallait pas dépasser. Si le mage croyait qu’il allait avoir quelques choses de la Princesse d’Uldal’Rhiz, il s’était foutu le doigt dans l’œil. Maralina ressentit un soudain choc, comme si le petit être qui sommeillait à l’intérieur d’elle n’avait pas apprécié la défiance de sa mère devant le mage. La Vaanie mit la main sur son ventre,et se mit à  le caresser doucement au travers de la soie bleutée qu’elle portait, avant de reporter son attention vers ses hôtes. « Je ne te mentirais pas Elia, je souhaite que tu viennes avec moi à Uldal’Rhiz. Que tu continues ton apprentissage à mes côtés. » Elle s’arrêta un moment avant de continuer; «Si tu le souhaites bien sûr. »

La Princesse Marchande plissa des yeux en penchant légèrement la tête sur le côté. Ce mage l’énervait déjà. Il n’avait pas compris que c’était de sa vie qu’on parlait et non d’argent. Maralina soupira doucement en ravalant ses paroles. Mieux valait ne pas trop répliquer pour ne pas mettre Elia dans l’embarras. Après tout, elle savait pertinemment  à quel point la petite tenait à son maitre, et ce même si ce dernier était le pire idiot qu’elle ait jamais rencontré! Maralina suivit le reste de la scène – qui soyons honnête – devait être assez perturbante pour sa nouvelle protégée et le tout la prit totalement aux dépourvues. Mais, que venait-il de se passer?  Elle en avait manqué un bout ou quoi?  Puis vinrent ces paroles perturbantes;


« Si vous voulez un maitre d’apprentissage qui serait prêt à vous suivre. Je vous suggère de vous arranger avec Nakor, le maitre des lieux ou un des seconds de cette guilde. Sachez que les membres du firmament ont une certaine liberté »


Maralina claqua doucement du palais en secouant légèrement la tête de gauche à droite. Mais quel idiot. Tournait-il vraiment le dos à sa protégée ainsi? Mais il se prenait pour qui?! «Si vous voulez mon avis, ce n’est pas vous qui perdez du temps, mais ma protégée.» Maralina s’approcha du mage avant de s’arrêter à un souffle de lui, ses yeux azurés plantés dans les siens, le défiant du regard. « Quant à ma générosité, cher ami, je parlais de votre vie. Mais cette dernière risque de se terminer assez abruptement maintenant. Si j’étais vous, je surveillerais mes arrières. Vous avez insulté et heurté ma protégée, c’est comme si vous vous étiez attaqué à moi personnellement. » Les miliciens mirent tous la main sur leur épée, prête a défendre la Princesse Marchande si limage réagissait. Mais ce dernier contourna la Princesse et sortit de la pièce. « Idiot…» siffla-t-elle entre ses dents. Puis ce fut la pauvre Elia qui s’accrocha désespérément à elle, avec les larmes aux yeux. Cette vision brisa le cœur à la princesse Marchande. Comment pouvait-on traiter ainsi un enfant? Ce mage ne payait rien pour attendre…


« Qu’ai-je fait…pour mériter cela… Mara… Qu’ai-je fait ! »


La Vaanie s’accroupit pour être à la hauteur d’Elia, et lui releva doucement le menton de son long doigt effilé. « Elia, écoute-moi. Ce mage est un crétin. Il ne mérite pas ton temps. Utilise cette rage, cette énergie que tu ressens.» Dit-elle en mettant sa main sur le cœur de la jeune humain. « Utilise-la comme ton allié, apprends à vivre avec et elle te rendra beaucoup plus puissante que tu peux l’imaginer. » Après tout c’était ce que la Princesse Marchande avait fait, elle avait utilisé la rage que son père lui avait créer pour tout détruire sur son passage, et maintenant c’était elle qui contrôlait le jeu. Qui contrôlait Uldal’Rhiz et son ascension était loin d’être terminé. « Ce mage ne te mérite pas. Tu as besoin de quelqu’un qui marche à tes côtés, non devant toi. » La demie-elfe se redressa en regardant la porte qui était toujours ouverte; « On m’a toujours dit que la rage au ventre est un synonyme de courage, de détermination obstinée pour atteindre le but fixé et ainsi en sortir victorieuse.» Elle tendit la main à Elia; « Viens avec moi à Uldal’Rhiz. Nous te trouverons un bien meilleur maître. » Son visage se referma sous le coup de la colère avant de continuer; « De ce que tu m’as dit dans tes lettes, il ne sera pas une grande perte.»