[Chez Mara] De retour je suis (mara)

Barkios,
2e jour de la 2e ennéade,
an 17, cycle XI. Automne
Palais de Maralina, minuit

Dans le palais, a peu près rien ne bouge. C'est la nuit et à part quelques rares serviteurs, tout le monde est allé dormir. Dans le corridor du quartier des serviteurs cependant, une porte s'ouvre. Cette porte, ca fait un bail qu'elle ne s'est pas ouverte. Il se murmure parmis esclaves et serviteurs que cette porte donne accès à l'antre de la mort elle-même. Ici c'est le logis de l'Ombre… Personne ne sait de quoi il a l'air mais pourtant.

Vêtu de l'uniforme des serviteurs de Maralina,  un homme passe aux cuisines pour y prendre de quoi sustenter sa maitresse. Connaisseur de la dame, il y prend ses aliments favoris avant de se mouvoir avec l'aisance de l'habitude vers le bureau de la princesse marchande.

La porte s'ouvre alors sur le plateau qui cache la figure du serviteur. Dans un léger entrechoquement de verrerie, il le dépose au lieu requis avant de commencer à servir sa maitresse.

Patronne…

Dit la voix grave tandis que la boisson de Maralina est déposée sur le coin de son bureau, sur un sous verre.

Je suis rentré et fonctionnel.

Il a bien entendu des rumeurs, mais ce n'est pas à lui à aller à la pêche aux informations, plutôt à Maralina de lui dire ce qu'elle souhaite lui dire. Si elle veut tuer quelqu'un, il le tue. Si elle désire conseil, il lui donne… Si elle veut autre chose, il s'arrange ou il lui trouve la ressource adéquate.  Pour le moment, de ce qu'il a pu se rendre compte, il n'y a ni comte de Langehack, ni enfants en ces lieux. Comme tout bon domestique le ferait parce que c'est sa couverture de cette nuit, l'assassin se met en frais de la servir…

 Les temps étaient bien occupés, imprévisibles. Ce qui se passait à l’est, les manigances incessantes des Princes Marchands et des autres vautours qui tentaient tant bien que mal de prendre sa place, la vie de la Princesse de la Chair ne lui semblaient qu’une lutte incessante de pouvoir. Rien qui ne sortait réellement de l’ordinaire en soi, mais maintenant que ses enfants n’était au loin, loin de tout malheur qui pourrait leur arriver, Maralina était libre de réellement commencer à reprendre le contrôle du chaos qui régnait. À commencer par cet Obok Senger qui avait osé vendre des esclaves sur le marché de Thaar. Ainsi donc, les drows commençaient à jouer avec son gagne-pain? Il jouait définitivement avec la mauvaise personne. Maralina ratifia une nouvelle fois le contrat, annulant une clause qu’elle jugeait obsolète, avant de continuer la lecture de son  parchemin.


«Patronne…»


Maralina s’arrêta net. Avait-elle bien entendu? Il fallait dire qu’il n’y avait bien peu de personne qui osait l’appeler ainsi. Pour certains, c’était Son Altesse, pour d’autres Princesse. Tout  pour flatter l’ego surdimensionner de la Princesse d’Uldal’Rhiz, et surtout, pour éviter ses éclats de colère…


«Je suis rentré et fonctionnel.»


Sans lever le regard du parchemin qu’elle s’affairait à ratifier. La Princesse Marchande eut un sourire qui vint éclairer son visage. Elle releva doucement la tête avant d’attraper le verre que l’ombre venait de déposer sur le sous-verre finement décoré. «Et bien, tu en as mis du temps… Je t’attendais bien avant ça. » Aucunement une reproche, qu’une petite pique amicale envers son partenaire d’affaires. «Alors ce voyage? » La Princesse Marchande se cala un peu plus contre le dossier de sa chaise. Cela faisait bien des années que les deux êtres faisaient des affaires, et ils avaient développé une bien curieuse relation. Une relation de respect mutuelle, une affaire bien prospère pour les deux êtres. Dante se faisait couvrir d’or, et les ennemis de la Princesse disparaissaient un à un, souvent dans d’horribles souffrances, mais ça, c’était un secret entre les deux personnalités qui se trouvait dans le bureau. «J’ai eu l’occasion de rencontrer Tessa, qui m’a mis au jus de quelques événements malheureux à Sol’dorn… Il y a d’autres choses que je dois savoir? » La Princesse de la Chair porta doucement la coupe à ses lèvres avant de boire doucement une gorgée du liquide ambré qui se trouvait dans la coupe finement décoré. La vie dans le palais avait bien changé depuis que les enfants étaient partis en Oesgard et cela lui manquait atrocement, même si elle le laissait peu paraître. Elle qui semblait si exaspéré par le cri et les pleurs des enfants, trouvait que ce manque d’action était la plus cruelle des punitions, mais avec tout ce qui se passait à l’est, mieux valait prendre les dispositions nécessaire. «Ah et cette Tessa. On peut lui faire confiance? Elle me semble bien bravarde… »

 


L'homme lui sert son en cas sur de la porcelaine d'un blanc immaculé de cette façon si pompeuse qu'ont les serviteurs de la princesse de la chair.  

La chemise blanche des serviteurs et le pantalon simple le mettent en valeur, soulignant sa sveltesse. Non, il n'est pas musclé comme un guerrier. Plutôt une musculature nerveuse qui s'est affinée, faite pour la rapidité et la souplesse. Ca n'empêche pas qu'avec les années il a pris une certaine carrure d'épaule qui, sans être impressionnante, est quand même agréable à regarder. Ses hanches étroites, sa démarche souple et silencieuse. Les cheveux noirs noués en simple catogan qui lui caressent les omoplates. Les grandes mains qui se referment sur les battants tandis qu'il regarde dehors avant de les fermer et de les verrouiller. Il a toujours agit ainsi afin de préserver la confidentialité de leurs entretiens. Il est loin le temps où Maralina le recevait en plein milieu de son salon avec ses gardes. 

Et Dante a finit par accepter ce bref regard qu'elle a toujours brièvement sur sa personne de prime abord, comme si elle évaluait son prix sur le marché des câlins. Déformation professionnelle présume t'il. Comme lui quand il se demande comment il s'y prendrait pour la tuer, pour raisons purement ludiques. On ne refait pas son homme.

J'ai finis par être capable de prendre ces putains de vacances. Et j'étais en chasse après. Tu sais ce que c'est…   

Une fois les portes verrouillées, Dante se tourne vers Maralina et revient finir de la servir comme si c'était elle qui lui avait ordonné de fermer la porte. La nuit a des yeux, les fenêtres aussi. La princesse marchande peut voir qu'il a repris des forces. Les traits ne sont plus tirés. La grande bouche mobile garde un pli neutre. Tandis qu'il va à la fenêtre qu'il referme tranquillement, comme si on le lui avait ordonné. 
 
«Alors ce voyage? »


Instructif… et… reposant… J'ai eu le temps de faire de la plage, de pêcher et de chasser… C'est… gentil à toi de demander. Comment vont tes gosses? Je ne les ai pas entendus aujourd'hui, je dois m'inquiéter?    


Ca l'étonnerait que Maralina lui ait fait parvenir un message si pressant parce qu'elle s'ennuyait de lui. 


«J’ai eu l’occasion de rencontrer Tessa, qui m’a mis au jus de quelques événements malheureux à Sol’dorn… Il y a d’autres choses que je dois savoir? » 


D'un mouvement sec, Dante ferme les panneaux d'une fenêtre, puis de l'autre, avant de faire le tour pour vérifier tout les accès. Posant l'oreille sur les battants, il écoute attentivement quelques secondes pour  s'assurer qu'il n'y a personne derrière à espionner.  


«Ah et cette Tessa. On peut lui faire confiance? Elle me semble bien bavarde… »

Même Tessa sait pas tout patronne. Elle sait ni où je crèche, ni ce que je fais de mes journées. Je lui ai parlé de toi tout simplement parce que t'es la patronne, que j'étais loin et qu'elle sait des trucs d'un peu partout grâce à la Volière. J'ai relativement confiance parce que le gus qui l'a estropié, je lui ai ramené ses couilles sur un plateau d'argent. Elle aurait plus eu de valeur une jambe en moins en tant que pute. 
 
Rassuré, l'assassin semble se détendre un peu. Les prunelles dichotomiques se posent sur la patronne sans fard. Froidement, il lui expose ce qui lui a fait quitter Frontière. Il lui raconte comment il a réussit à fausser compagnie à cinq félins à pointes et à une partie du 2e Ost. Parfois, la réalité dépasse la fiction. Sa situation personnelle est délicate et peut basculer à tout moment, d'où le changement d'apparence, d'ailleurs, ses cicatrices maquillées, la légère barbe d'un jour lui donne une tout autre allure. Sans son sempiternel équipement aussi, il a un tout autre air. Mais Maralina peut être rassurée, il n'a pas l'intention de se défiler si ils veulent sa peau, mais de leur rendre coup pour coup. 

Ce qui, pourrait mettre la marchande d'esclave dans une situation délicate si on venait à associer l'assassin à elle.  

L'Ombre et Dante doivent disparaitre de Thaar pour le moment,  mais j'ai pas l'intention d'arrêter mes activité ici patronne, plus de  semer quelques leurres en Péninsule, qu'ils pensent que je m'y cache. Si ça compromet nos affaires mutuelles, je comprendrai, Sinon y'a sûrement moyen de trouver quelque chose qui me sort de ma palette d'identités habituelles…    

La Princesse laissa Dante faire son manège. Elle porta une nouvelle fois la coupe à ses lèvres avant de se caler un peu plus sur son fauteuil. Le regard azuré sur la coupe, la demie-elfe ne répondit pas tout de suite aux dires de son associé.


«Même Tessa ne sait pas tout patronne. Elle sait ni où je crèche, ni ce que je fais de mes journées. Je lui ai parlé de toi tout simplement parce que t'es la patronne, que j'étais loin et qu'elle sait des trucs d'un peu partout grâce à la Volière. J'ai relativement confiance parce que le gus qui l'a estropié, je lui ai ramené ses couilles sur un plateau d'argent. Elle aurait plus eu de valeur une jambe en moins en tant que pute.»


Maralina ne dit pas un mot, mais remarque le changement d’attitude de Dante. Ce dernier, après un examen minutieux de la pièce, se calma instantanément, et sa langue se délia. Sourire amusé aux lèvres, la Princesse posa son regard azuré sur la coupe de Crystal, et fit tournoyer le liquide ambré dans cette dernière d’une main experte. «Tant mieux. Je crois qu’elle a compris que nos entretiens devaient rester secrets. Sinon je crois que tu te feras un plaisir de lui rappeler.  » Elle haussa les épaules; «Cela serait dommage… Une si jolie jeune fille… » Elle porta la coupe à ses lèvres avant que Dante ne reprenne la parole, lui racontant ses dernières déboires. Définitivement ce qui se passait à Sol’dorn n’avait rien d’une colonie de vacances, et ces inquiétudes ne faisait que se confirmer.  Si la situation faisait si peur à Dante…  lui qui généralement allait tête première vers le danger, il y avait définitivement quelques choses qui clochait… Peut-être qu’elle pourrait utiliser certains de ses pions qu’elle avait si bien placé…


«L'Ombre et Dante doivent disparaitre de Thaar pour le moment,  mais je n’ai pas l'intention d'arrêter mes activités ici patronne, plus de  semer quelques leurres en Péninsule, qu'ils pensent que je m'y cache. Si ça compromet nos affaires mutuelles, je comprendrai, sinon y'a sûrement moyen de trouver quelque chose qui me sort de ma palette d'identités habituelles…»


Silencieuse, la Princesse Marchande posa son regard sur l’assassin alors que le liquide doré tournoyait dans sa coupe de cristal. Elle analysait les paroles de Dante, se demandant si elle devait lui mentionner son plan. Puis haussant les épaules l’air las. La demie-elfe se releva de sa chaise avant de marcher vers l’immense cheminée, là, où un feu crépitait doucement. Elle regarda les flammes lécher le marbre blanc, laissant une trace noircie sur la pierre après chaque mouvement. Puis se décida sur la prochaine étape; «Je pars pour Oesgard dans quelques jours. Il y  a la grande foire dans quelques ennéades. Cela me donne une occasion d’aller voir les enfants. » Son regard se tourna vers Dante, avant de continuer; «Je les ai envoyés le plus loin possible d’Uldal’Rhiz.  Je ne crois pas qu’avec ce qui se passe à Sol’Dorn il devrait rester dans le coin. » Elle lui montra les luxueux fauteuils immaculés du doigt, lui faisant signe de s’asseoir. Puis s’installa sur celui à l’opposé de Dante. «Si tu veux m’y accompagner, libre à toi. Je crois qu’il est inutile de mentionner de ne pas causer trop de zizanie en Oesgard.  Cela serait dommage de perdre un contrat aussi profitable… » Une menace? Mais non aucunement, plus un rappel. Après tout, ce qui faisait profiter Maralina faisait profiter Dante. Les deux êtres travaillaient pour un même but. Le succès de l’un aidait l’autre. Dante devenait de plus en plus riche pendant que Maralina abattait la moindre menace à son empire. C’était donnant-donnant. Un arrangement qui plaisait aux deux Vaanies. «Et j’ai peut-être un autre arrêt  en péninsule. Je dois débattre le pour et le contre avant… » dit-elle un sourire intrigant aux lèvres. Cette idée n’était peut-être pas si bête après tout.

Parfait. On va quitter Thaar par la grande porte. L'Ombre prendra un bateau séparé, mais je te rejoindrai sur le tien avant qu'il quitte le port.

Dit Dante en ne prenant rien. ll ne mange ni ne boit jamais en la présence de sa cliente la plus régulière. pour lui, ca ne fait pas professionnel.

Va avoir quelques détails à régler pour ma pomme, après je serai tout ouïe pour tes problèmes. T'a un coiffeur et un tailleur… Avec ta permission, je vais te les emprunter, j'ai une garde-robe à refaire en toute discrétion. J'aurais aussi besoin que tu me trouve quelqu'un à usurper l'identité. Pas de Thaar, mais de partout ailleur ca fera…  Je pourrais m'en créer une de toute pièces mais c'est long et j'ai pas le temps et il faut qu'il soit en granit. Idéalement avec des yeux comme les miens sinon c'est pas grave, des yeux verts feraient… Sans le tuer, tu pourrais me le garder au chaud dans tes cellules pour que je l'améliore? ca pourrait servir.

Au fil des années, il n'a accepté que les montants dû, retirant parfois même de l'or de sa solde quand le défi était satisfaisant pour lui, faisant gratifier sa régulière de tarifs préférentiels parce que, avouons le, il adore trucider les gens et aussi bien payé soit il, il n'a jamais dépensé ce qu'il gagnait, vivant de squattages et de rapines. La voix grave continue, imperturbable.  

Et j'ai une dernière faveur à te demander, patronne… Une avance sur ma paye en tant que tel pourrait t'on dire. Au mieux ca te coûtera rien, au pire, je te rembourserai. Si ton gus pouvait avoir un domaine auto-suffisant, avec quelques employés pour faire tourner la baraque pendant son absence à Thaar, ca m'arrangerait. Sinon, je veux ce domaine. Rien de bien compliqué, assez grand pour pouvoir torturer à l'aise, quelques terres fertiles, un point d'eau quelques bêtes et un coin boisé pour chasser. Pas trop près des routes passantes, un coin paumé me va parfaitement. Je pense qu'il faut que je commence à dépenser ce que tu m'a donné… Mais le fric ca apparait pas de nulle part. Un richard non plus…  

Un Vaani aux yeux vairons comme les siens, c'est rare, archi rare, mais ca se peut… Un Vaani aux yeux verts c'est déjà plus commun. Pour le reste, la princesse marchande doit sûrement savoir où il veut en venir avec toute cette mascarade. Il assure ses arrières… Un coup d'avance, toujours.    

«Parfait. On va quitter Thaar par la grande porte. L'Ombre prendra un bateau séparé, mais je te rejoindrai sur le tien avant qu'il quitte le port.»


Maralina haussa les épaules en portant son verre à ses lèvres, s’arrêtant juste avant que le liquide ambré ne touche ses lèvres pulpeuses. Le pourquoi du comment lui importait peu. La faim avait toujours justifié ses moyens et elle avait toujours eu confiance en Dante. «Fais ce que tu veux, Dante. Si cela peut te rassurer, je ne vois pas pourquoi je t’arrêterais. » D’un mouvement, le liquide glissa doucement sur la paroi de cristal pour venir toucher ses lèvres.


«Va avoir quelques détails à régler pour ma pomme, après je serai tout ouïe pour tes problèmes. T'a un coiffeur et un tailleur… Avec ta permission, je vais te les emprunter, j'ai une garde-robe à refaire en toute discrétion. J'aurais aussi besoin que tu me trouve quelqu'un à usurper l'identité. Pas de Thaar, mais de partout ailleurs ça fera…  Je pourrais m'en créer une de toutes pièces, mais c'est long et j'ai pas le temps et il faut qu'il soit en granit. Idéalement avec des yeux comme les miens sinon c'est pas grave, des yeux verts feraient… Sans le tuer, tu pourrais me le garder au chaud dans tes cellules pour que je l'améliore? Ça pourrait servir. Et j'ai une dernière faveur à te demander, patronne… Une avance sur ma paye en tant que tel pourrait t'on dire. Au mieux ca te coûtera rien, au pire, je te rembourserai. Si ton gus pouvait avoir un domaine auto-suffisant, avec quelques employés pour faire tourner la baraque pendant son absence à Thaar, ca m'arrangerait. Sinon, je veux ce domaine. Rien de bien compliqué, assez grand pour pouvoir torturer à l'aise, quelques terres fertiles, un point d'eau quelques bêtes et un coin boisé pour chasser. Pas trop près des routes passantes, un coin paumé me va parfaitement. Je pense qu'il faut que je commence à dépenser ce que tu m'a donné… Mais le fric ca apparait pas de nulle part. Un richard non plus…  »



Maralina se calla dans son fauteuil d’un blanc immaculé, croisant doucement les jambes avant de déposer ses deux coudes sur les accoudoirs, une pause très décontractée en soi. Mais ses yeux s’étaient rapetissés, observant silencieusement l’ombre devant elle.  Les demandes qu’il avait formulées étaient loin d’être difficile à octroyer, et Dante savait que trop bien qu’il allait les reçoit. Le regard de la Princesse détailla soudainement son assassin de haut en bas, fixant ses yeux si spéciaux avec insistance. Qui pouvait-elle remplacer? Il y avait ce marchand de soierie à Uldal’Rhiz qui réussissait bien qui faisait l’affaire? Après tout il lui devait beaucoup après l’arrangement qu’elle avait fait avec Sybrondil. Ou le marchand de marbre un peu fendant qui pensait que la terre tournait autour de lui… Oui. Définitivement, ce dernier avait besoin d’une petite leçon. «J’espère que tu t’y connais en marbre. Sinon je m’arrangerais pour engager un second rapidement… » Maralina décroisa rapidement ses jambes et déposa la coupe sur la table basse devant elle. «Dusko Ruski» Elle s’arrêta un moment, observant Dante. «Un marchand qui profite un peu trop de mon arrangement avec Sybrondil. Il faudrait peut-être lui rappeler qui mène le jeu. » Elle se releva doucement, faisant un pas vers son assassin, fixant ses yeux dépareillés. «Deux yeux verts, une silhouette mince. Je crois qu’il pourrait très bien faire l’affaire. J’enverrais une missive demain pour qu’il se présente à  moi. » Elle leva doucement l’index, sourire aux lèvres; «Riche, un manoir raisonnable a Uldal’Rhiz et une maison plus que spacieuse a Thaar. Assez pour toi? » Elle haussa les épaules, blasée, «Pour les autres demandes je ne vois pas d’inconvénient. Après tout notre relation a toujours été des plus profitables, je ne vois pas pourquoi je ne te l’accorderais pas? » Après tout, il ne lui demandait pas le monde!

 Et elle de le regarder, la posture décontractée, mais il ne s'y trompe pas. Elle réfléchit. Intelligente, imaginative, capable, cruelle et réglo. Telle est la princesse marchande de la chair. Et s'il se fait l'impression d'être une pièce de viande parfois quand elle le regarde, au moins elle ne l'a jamais touché. Non, elle réfléchis, probablement pour définir où elle le casera.

«J’espère que tu t’y connais en marbre. Sinon je m’arrangerais pour engager un second rapidement… »

Il fronce les sourcils, penche légèrement la tête sur le côté, interrogatif. Attendant la suite des choses pendant qu'elle décroise élégamment les jambes et repose sa coupe sur la table. Il doit être le seul homme sur la terre à ne pas s'émoustiller de la nature sensuelle de Maralina. S'il se laissait guider par sa queue, ses affaires avec elles n'auraient pas duré longtemps. Plutôt il la regarde avec un intérêt non feint. L'individu lui plait, peu importe l'enveloppe.  

«Dusko Ruski»… Un marchand qui profite un peu trop de mon arrangement avec Sybrondil. Il faudrait peut-être lui rappeler qui mène le jeu. »

Elle se relève, et par instinct, il se lève aussi, la regardant dans les yeux sans craintes.

«Deux yeux verts, une silhouette mince. Je crois qu’il pourrait très bien faire l’affaire. J’enverrais une missive demain pour qu’il se présente à  moi… Riche, un manoir raisonnable a Uldal’Rhiz et une maison plus que spacieuse a Thaar. Assez pour toi? »

Quand on dit que parfois, il y en a plus que ce que le client demande. Riche… Il ne dépense même pas ce qu'il gagne avec ses contrats, vivant majoritairement de rapines…. Riche… Deux maisons… Et les gus qui vont dedans. Des esclaves probablement et une affaire qui lui indiffère totalement. Mais une couverture on ne peut plus sécuritaire si la transition est bien menée… Identifier les gens qui pourraient se rendre compte de la supercherie et les éliminer. A t'il une femme, des enfants? Le défi de ce changement d'identité lui fait monter un frisson agréable à la nuque. Il va y a voir une vague de décès mystérieux dans sa maisonnée… Bien… Au moins ca va lui donner accès à du meilleurs matos, entre autre.

En toute ces années, il ne lui a jamais rien demandé, mais son air blasé ne lui plait pas. Ce n'est pas une bonne chose pour les clients réguliers.

«Pour les autres demandes je ne vois pas d’inconvénient. Après tout notre relation a toujours été des plus profitables, je ne vois pas pourquoi je ne te l’accorderais pas? »

Notre relation a toujours, jusqu'à maintenant, été profitable et équitable. Le marchand sera remis au pas pendant le temps qu'il faut par "tes soins" Ce qui pourrait gommer les différences de comportements entre lui et moi et fera oublier quil avait deux yeux verts et pas qu'un. Il sera toujours un fidèle et ardent défenseur de ta personne dans le futur. Mes services et mes ressources et contacts  te seront toujours accessibles en priorités et totalement gratuits à partir de maintenant... Si je crève sans descendance, tu récupérera ton investissement avec les intérêts. Parce que non, j'my connais pas en marbre, mais il est hors de question que je gaspille cette avance de salaire que tu me fais.

Il marque un moment de pause, ce contrat verbal sera définitif, ils le savent. Il n'a jamais voulu se lier long terme avec la princesse de la chair, préférant les contrats à la pièce. Mais c'est comme si elle l'avait payé d'avance… Beaucoup d'avance. Trop d'avance… Il n'en demandait pas tant.

Maintenant patronne… A ton tour de me parler de tes soucis.  

Dit il doucement, le ton grave invitant à la confidence.

 

Notre relation a toujours, jusqu'à maintenant, été profitable et équitable. Le marchand sera remis au pas pendant le temps qu'il faut par "tes soins" Ce qui pourrait gommer les différences de comportements entre lui et moi et fera oublier quil avait deux yeux verts et pas qu'un. Il sera toujours un fidèle et ardent défenseur de ta personne dans le futur. Mes services et mes ressources et contacts  te seront toujours accessibles en priorités et totalement gratuits à partir de maintenant... Si je crève sans descendance, tu récupérera ton investissement avec les intérêts. Parce que non, j'my connais pas en marbre, mais il est hors de question que je gaspille cette avance de salaire que tu me fais.


«Non, mais soyons honnête Dante. Cette affaire est toujours la mienne. Je te trouverais un assistant qui t’aidera à gérer l’affaire. Ton succès est le mien. »Dit-elle d’un air amusé. «Après tout cinquante pourcent de ses profits sont les miens…  Mais cette moitié paie beaucoup qu’une année de salaire à mes côtés. Arrange-toi juste qu’il ne soit pas trop amoché demain. J’aimerais quand même lui donner une petite leçon avant qu’il ne pourrisse dans mes geôles. »Haussant les épaules, non sans garder son sourire; «Services gratuits? Je ne peux qu’accepter. Tu es beaucoup trop généreux Dante. »Et quelle générosité! Déjà qu’il faisait du bon boulot, il n’avait pas a redire; son aide lui était extrêmement précieuse. Alors l’avoir a ses côtés gratuitement a ses côtés sonnaient parfait. De toute façon que perdait-elle? Absolument rien? L’affaire était sienne, elle se débarrassait d’un marchand un peu trop opportuniste et elle gagnait son assassin par la même occasion! Bon d’accord… il y avait une tête de plus à payer pour l’assistant de Dante, mais ce n’était pas grand-chose contrairement aux restes!  Elle se retourna pour attraper la coupe, et la porta à ses lèvres alors que Dante lui adressa à nouveau la parole;


Maintenant patronne… A ton tour de me parler de tes soucis.  


Elle arrêta rapidement son mouvement, se retournant vers Dante. «Soucis? Mais quels soucis? » Un sourire amusé vint orner ses lèvres pulpeuses alors qu’elle se retournait vers Dante, la coupe aux lèvres. Ses yeux azurés se portèrent doucement sur ce dernier alors que le liquide doré touchait ses lèvres. Pouvait-elle réellement lui révéler quoi que ce soit? «J’ai toujours plusieurs idées en tête Dante. Mais rien n’est jamais concret tant que je n’ai pas commencé à placer mes pions. Pour l’instant, mes yeux sont tournés sur Sol’Dorn et bientôt ils seront sur la péninsule. » Elle haussa des épaules avant de retourner à son bureau, semblant chercher un document de ses yeux azurés avant de finalement trouver le vélin. Elle le prit avant de le donner à Dante; «Mes petits oiseaux me disent que le conseil des pairs arrive très bientôt.  Soit prêt, il est très possible que nous allions quelques aller et retour a faire dans les prochains mois…  Pour ce qui est de Sol’Dorn… » Maralina soupira; « Lis le document. » Nul autre que la massive de Krish Al’Serat l’invitant à son mariage. «J’ignore ses attentions. Elle a des affaires à Thaar, il serait stupide pour elle de les attaquer pour les heurter. Mais aucun Prince Marchand n’est pas ambitieux. Reine du Puy, Feu D’Uriz, qui sait quelle sera la prochaine étape? »

Okay… on a une cité Eldéenne… LA cité Eldéenne ouverte pour des noces. Au milieu de terres arides. Prenant la missive entre ses mains, il lit tout en écoutant la patronne. L'homme prend le temps de tout analyser

Le premier truc qui me vient à l'esprit c'est que ca serait moi le cadeau de noces… Le deuxième truc c'est qu'elle veut vous diviser. Le pire me vient en tête quand je lis ca… Ca pourrait être honnête aussi, mais j'en doute. J'ai jamais vu de drows sincères.

Il replie la missive et la redonne à sa propriétaire

Je suis pas un diplomate, je le joue seulement et c'est pour me fendre la gueule et me foutre du monde… Je me force quand ya du sang à la clef ou une entourloupe. Tu compte y aller? Parce que ca sera sans moi. Pas que j'ai peur, mais je suis pas encore complètement suicidaire.

 

Le silence enveloppa soudainement la pièce, comme si Dante venait de réaliser la gravité de la situation.


«Le premier truc qui me vient à l'esprit c'est que ça serait moi le cadeau de noces… Le deuxième truc c'est qu'elle veut vous diviser. Le pire me vient en tête quand je lis ça… Ça pourrait être honnête aussi, mais j'en doute. J'ai jamais vu de drows sincères. »


Dante replia rapidement la missive pour la redonner à Maralina avant de continuer;


«Je ne suis pas un diplomate, je le joue seulement et c'est pour me fendre la gueule et me foutre du monde… Je me force quand ya du sang à la clef ou une entourloupe. Tu comptes y aller? Parce que ça sera sans moi. Pas que j'ai peur, mais je suis pas encore complètement suicidaire.»


Un piège? Oui cela sonnait tout comme. «Je n’avais même pas entendu dire qu’elle avait rencontré quelqu’un… Mais en effet, à voir tes nombreuses réactions, je ne t’aurais jamais demandé de m’y accompagner. » Maralina haussa les épaules, l’air interdit ; «J’ignore combien de temps mon périple en Péninsule va durer, et cela fait des ennéades que j’aie été invité par le Sénéchal. Les affaires vont toujours avant le plaisir. » Peut-être aurait-elle pu raccourcir son périple? Tout semblait changer si vite ces temps-ci. «Je n’ai pas pris ma décision encore, je voulais simplement savoir ce que tu avais appris sur les amourettes de Krish. Qui est ce Myr'Hennis Vect? » Peut-être pourrait-elle demander la protection de ce cher Kahveka? Après tout, leur dernière rencontre avait siii bien terminé…

J'irais pas là, sachant que j'ai faussé compagnie au karlikk et que je me suis battu contre la reine voilà une couple d'année. Je suis une insulte vivant à la soldatesque et le fait que je sache que leur reine peut saigner, donc crever, ca fait tache dans leur cvs de guerriers. Je sais que j'ai l'air fendant et orgueilleux, mais ce sont les faits.  Ca serait une occasion pour eux trop belle de laver leur ego et leur réputation. Et une insulte de la part de ceux qui m'enverraient. Je serais a peu près certain de pas retrouver l'Itrii'Vaan. Je vivrais vieux, sans doute, parce qu'ils sont forts pour ça, mais me manquerait beaucoup de morceaux physique et sûrement ma tête.  

Et à la demande de la patronne… Dante réfléchit posément à la question. Et il révèle ce qu'il a appris lorsqu'il écoutait les conversations de la soldatesque en Eldéen, quand ils pensaient qu'il ne comprenait rien.  

Myr'Hennis Vect, grand architecte… Je sais qu'il est vieux. Il est arrivé avec elle au début du siège. Une réputation de diva… Mais il est entouré de mystère et de beaucoup de gens. Il se murmurait à Frontière qu'il est un vrai parano au point d'avoir fait venir son cuisinier. Des blagues couraient face à sa capacité d'assouvir les "appétits" de l'avatar d'Uriz. Il partageait sa tente en tout cas. Le grand architecte est celui qui s'occupe de l'aménagement d'Elda. Il est suspecté qu'il connait la disposition de tout ce qu'y s'y trouve. Ca m'étonne qu'ils l'aient laissé sortir de la ville si longtemps, il est une des premières pièces que j'aurais fait tomber. En tant qu'architecte, il dois savoir des trucs intéressant...  J'en sais pas plus.  

Il marque un moment de pause. Vient pour dire quelque chose, mais se ravise. Il a failli lui dire d'envoyer Elia.

 
Maralina écouta tranquillement les protestations de Dante. Ce dernier lui racontait sa dernière rencontre avec la reine du Puy, mais Maralina n’en avait que faire de… attend? Il avait dit faire saigner la reine du Puy? Devant ses troupes… Oh, mais quel dommage! Bien entendu la Vaanie n’eut aucune réaction alors qu’il lui annonçait qu’il avait légèrement heurté l’ego de la Princesse, il faut croire que même la grande Krish Al’Serat avait ses moments… «Ne t’inquiète pas, Dante. Je vais mettre les choses aux clairs. Peu importe ce qui se passera, je ne te forcerais jamais à retourner au Puy. » S’arrêtant une seconde alors que ses grandes prunelles azurées fixaient l’assassin elle rajouta, comme pour elle-même; «Je ne sais même pas si je pourrais y aller. Après tout, j’ai été invité à la foire d’Oesgard depuis des lustres… » Peut-être, envoyez Khaled? Après tout cet elfe était son second, bien qu’il ne gère aucunement la politique, au moins il pourrait profiter de ce moment pour tenter d’agrandir leurs activités commerciales…  



«Myr'Hennis Vect, grand architecte… Je sais qu'il est vieux. Il est arrivé avec elle au début du siège. Une réputation de diva… Mais il est entouré de mystère et de beaucoup de gens. Il se murmurait à Frontière qu'il est un vrai parano au point d'avoir fait venir son cuisinier. Des blagues couraient face à sa capacité d'assouvir les "appétits" de l'avatar d'Uriz. Il partageait sa tente en tout cas. Le grand architecte est celui qui s'occupe de l'aménagement d'Elda. Il est suspecté qu'il connait la disposition de tout ce qui s’y trouve. Ça m'étonne qu'ils l'aient laissé sortir de la ville si longtemps, il est une des premières pièces que j'aurais fait tomber. En tant qu'architecte, il doit savoir des trucs intéressants...  Je n’en sais pas plus.  »


Maralina leva finalement la tête alors que Dante la sortit une nouvelle fois de ses pensées. Tout cela était fort intéressant… Après tout, elle n’aurait jamais imaginé Krish unir sa vie avec n’importe qui… Maintenant elle devait faire le pour et le contre… «Autre chose que je devrais savoir? » Sinon leur entrevue était définitivement terminée, elle devait penser à son prochain coup…

Pour le moment, rien. Je vais questionner mes contacts. Mais les sombres sont hermétiques. Sont comme un putain de garde-robe plein de squelettes. Je vais me renseigner et voir ce que je peux trouver d'autre...

Se relevant, l'homme remplit la coupe de la princesse marchande, laisse l'en cas sur la table et ramasse les choses avant de quitter la pièce avec le plateau.

*********************************

Quelques jours plus tard, un simple pli attend Maralina dans son bureau. cacheté de cire noire et scellée de deux gouttes de sang, il y a des informations complémentaires.

Il a une piaule à Baaz'Hima, et pas piquée des vers.

Il a fait un spectacle à une auberge pas loin d'ici, le crin d'écume. Les marchands en parlent encore. Donc, il doit avoir créché à Thaar un moment. Il n'y a pas de trace de lui dans les auberges de la ville, mais il a été vu à quelques reprises.

J'ai eu quelques potins concernant la pendaison de crémaillère à Baaz'Hima, mais rien de concluant.

J'ai pas plus pour le moment, mais son caractère se confirme au vu des différents témoins. C'est une vraie diva.