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 Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur

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Andran Straggen
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MessageSujet: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMer 1 Mai 2019 - 13:03

Elenwënas, première ennéade de Karfias,
Année XVII du Onzième Cycle,
entre Eyroles et Châteauvieux, Marquisat de Sainte-Berthilde,
avec Clémence (PNJ de Sauveur HADJAOUI)



Un jour calme, pour Andran. Il était seul, même si, souvent, c'est bien la solitude qui lui apporte le calme. Souvent, le chevalier voyageait sur Nirazam, sa solide jument, entre Sainte-Berthilde et Eyroles, afin de satisfaire ses obligations envers son seigneur et son ordre. Si, pour certaines personnes, voyager autant pouvait devenir exaspérant et épuisant, Andran, lui, adorait ça. On se vide la tête, comme il le dit si souvent. La route est longue, certes, mais les plaines sont si peu habitées qu'on n'entend que les oiseaux et le vent. Parfois, il croise un paysan par-ci par-là, même si ces gens-là n'ont pas réellement le temps de s'attarder sur le chevalier. Ce dernier se contentait de les saluer plus ou moins discrètement. C'était la moindre des choses, dira-t-on.

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Andran était sur la route principale menant à Châteauvieux et, à fortori, à Sainte-Berthilde. Il était en pleine campagne, les villages étaient vraiment rares, ou alors écartés de la route principale. Toujours sur son destrier, il avançait doucement. Cape noire au vent, tabard de l'Ordre, plastron, brassards, jambières et épaulières sur le dos, pavois et casque pendouillant sur la selle de son cheval et arme à la ceinture, le chevalier était pourtant facilement repérable. Cela ne l'inquiétait pas. Avec l'habitude, il résistait bien au poids de cet équipement qui pouvait vite devenir un fardeau. C'est sûrement pour cette raison qu'un beau jour, un fermier sur son champ l'alerta. « Héhey m'sire ! 'Vec un attirail comme ça, vous d'vez'être un ch'valier ou un truc dans l'genre ?! » qu'il lui disait.

Andran, du haut de sa monture, ne lui répondit qu'en désignant de son index le diadème en cuivre qu'il portait sur le front : ce phénix en cuivre, qui représente son appartenance à son Ordre.

« Oh oh oh ! Z'êtes un des Marcheurs là, hein ?! C'pas d'vous qu'on dit qu'y sont très forts et qu'z'êtes des fidèles d'Othar ou j'sais p'us trop quoi ? » reprit le fermier, qui semblait en avoir oublié la raison pour laquelle il avait alerté le chevalier. « Moi, j'ai entendu parlé de vous ! Ouais ! Y a tas de légendes sur vous ! Les gens y disent que z'êtes trop durs, ou trop méchants, j'sais pas trop quoi là ! Mais moi… » mais le fermier s'interrompit quand Andran leva le poing.
« Tu n'es certainement pas venu me parler de ce que représente mon Ordre. Si tu as quelque chose à dire, parles. Sinon, je continuerai ma route. » dit sèchement le chevalier, de sa voix rauque.
Le paysan ravala sa salive, gêné. Puis, finalement, il dit au chevalier. « Scusez-moi, M'sire. J'ai toujours adoré les ch'valiers ! Plus loin, sur la route, y parait qu'des gens ont été attaqué alors qu'y z'allaient à Eyroles. On a personne, ici-bas, pour enquêter ! P't'être qu'vous p'vez l'faire ? »

Andran resta soucieux. Les bandits n'étaient pas rares, dans ces régions peu peuplées. Fortes étaient les chances qu'ils soit à l'origine de cette attaque, si toutefois ce que lui raconte le fermier est vrai, même s'il colporte lui-même des rumeurs qu'il a entendu. « Je vais voir ce que je peux faire. » répondit le chevalier avec un léger sourire chaleureux. « Tu sais de quand date l'attaque ? » demanda-t-il, avant de se confronter à un hochement négatif du fermier.

Le chevalier ne posa pas plus de questions. Il se doutait bien que cette attaque a pu avoir lieu une ennéade plus tôt comme elle a pu avoir lieu hier. Il éperonna sa monture vers l'avant et finit par dénicher le village qui devait être à l'origine des histoires du fermier. En vérité, l'histoire vient d'un homme qui aurait assisté à l'évènement. Grosso modo, à proximité du village, une troupe de saltimbanques aurait été attaquée par des bandits qui viendraient du Nord du village, vers les quelques collines avoisinant le village. Si même les bandits administrent la justice à notre place… nous voilà mal lotis… pensa le chevalier, qui se retint de rire. Cependant, il ne pouvait laisser traîner des bandits sur le territoire, et il était bien obligé d'aller leur régler leur compte, aussi vertueux soient leurs gestes. En plus, selon le paysan, les bandits auraient tout pillé, et auraient assassiné tout le monde, sauf une fille (la seule du groupe), que le paysan ne saurait la décrire ni même attester s'il ne l'ont pas tué quelques minutes plus tard. Andran, lui, se doutait qu'elle était encore en vie, même s'il vaut mieux ne pas envier son sort. « Ne vous inquiétez pas. Je me charge des bandits. » avait-il dit. Quel genre de chevalier laisserait une demoiselle en détresse aux mains d'un groupe de bandits ? Certainement pas Andran. Sans attendre, il enfonça sa monture vers les collines.


Du haut d'une entre elle. il put voir de la fumée s'échapper d'un campement. En s'approchant de ce camp, il remarqua qu'il n'était pas aussi petit qu'il en avait l'air de loin. Une sentinelle avec une arbalète qui patrouillait autour du camp, et au moins trois types autour du feu devant leurs tentes, qui semblaient occupés à s'amuser avec quelqu'un, probablement la jeune fille dont lui parlait le fermier un peu plus tôt. C'était un quatre contre un qui s'annonçait. Le chevalier contourna l'éclaireur et avança doucement vers lui alors qu'il lui tournait le dos dans son déplacement. Pis, une fois relativement proche, il dégaina son épée et chargea vers le bandit, avant de lui asséner un violent coup d'épée qui l'envoya s'écraser le dos sur le sol, mort. « C'est quoi ça ?! » qu'il entendait les bandits hurler, alors qu'Andran descendait de sa monture, enfilant son casque et prenant son bouclier de son bras gauche.

Il avança jusqu'à l'intérieur du camp, où il rencontra les trois autres bandits, qui, visiblement, s'amusaient le trophée de leur attaque. Cette jeune femme, d'une couleur de peau différente de celle qu'il a pu voir dans sa vie. C'était donc ça, leur "jouet"… Un des bandits, un colosse qui portait une lourde hache de guerre sur le dos, s'avança d'un pas pendant qu'un de ses camarades tenait la fille en otage.

« Qu'est-ce tu fous là, toi ?! Si tu t'casses, on t'laisse viv', même si t'as buté Léopold !» le menaça le bandit, de sa voix grave et forte, tout en empoignant sa grande hache à deux mains.

Andran gloussa discrètement. Avec un air assuré et provocateur, il se tapota deux fois le buste pour montrer le symbole qui frappait son tabard. « Tu ne le reconnais pas ? » dit le chevalier, d'un ton volontairement sarcastique et provocateur, avant d'attarder son regard sur la jeune femme. Cette couleur de peau… Mais d'où elle peut bien venir ? se demanda-t-il, alors qu'il en profita aussi pour inspecter ses formes. Vu comme ça, il y a de quoi chauffer plus d'un homme. À voix haute, il reprit avec ce même ton provocateur. « C'était prémédité, la fille captive ? »

En hurlant un « Tu te crois malin ? Vas mourir, chien galeux ! » chargé de haine, le chef des bandits souleva sa hache pour lui asséner un coup vertical. Une attaque prévisible qu'Andran esquiva sans peine avant de frapper son adversaire au ventre avec son bouclier, voulant enchaîner avec une attaque d'estoc à l'épée, que le bandit put esquiver, même si la pointe de l'épée du chevalier l'effleura. « Encerclez-moi c't'abruti » qu'il ordonna à ses hommes, en fixant le chevalier de son regard noir. Avec le chef, qui avait sa grande hache, il y avait ce type tout sale, qui avec une masse et une rondache, et un autre bandit, qui avait une épée courte et une dague. Andran savait qu'il ne pouvait pas se contenter de défendre sa garde, sinon il finirait par être percé et par mourir, tout simplement. Fixant le bandit avec sa masse, il s'approcha de quelques pas de lui, avant de subitement l'agresser. Un, deux, trois, quatre coups rapides, mais il avait de l'équilibre et une posture solide : il avait solidement tenu bon. Cependant, les autres derrières, au début surpris, finirent par l'attaquer dans le dos et sur les flancs. Pendant un long moment, Andran était forcé à esquiver, à dévier et à bloquer les attaques de ses ennemis, vifs et plus doués que prévu, même si le nombre leur donnait évidemment un avantage considérable.

Et puis, finalement, celui qui se montra le plus friable, c'était le chef lui-même. Des mouvements lents, une posture défensive très faible, et une armure somme toute légère. Au moins l'éloigner temporairement… se planifia Andran, entre deux esquives. Puis là, une brèche ! Le chef, après un coup violent, fut légèrement emporté par son élan. Le chevalier en profita : il asséna un coup d'épée sur le visage qui le força à se retourner, l'enchaîna avec un coup de bouclier sur la colonne vertébrale, avant de ré-asséner un violent coup d'épée latéral sur la hanche droite. Emporté par la force du coup de bouclier et par la puissance de se coup d'épée, le chef des bandits s'effondra en hurlant un peu plus loin.

Alors qu'il se retourna vers les deux autres, celui qui avait son épée et sa dague était imprévisible et agile, et avait rapidement réagi face à la débâcle de son chef. À force d'attaques rapides et difficiles à dévier, ce bandit finit par atteindre en lui plantant sa dague dans la hanche gauche d'Andran, qui hurla de douleur, avant de trancher la gorge de son agresseur, qui avait baissé la garde après avoir réussi son coup.

Alors qu'Andran dût s'appuyer sur son bouclier pour laisser passer la douleur, le chef s'était relevé, visiblement pas en reste, et l'autre avec sa masse s'approchait de lui. Le chef, tout comme le chevalier, tenait difficilement debout, et aura encore plus de mal à se servir de son arme pour sûr.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeJeu 2 Mai 2019 - 18:26

Si ces dernières années avaient été un calvaire, ces derniers jours étaient un véritable enfer…
Clémence se débattait comme elle le pouvait contre ceux qui s’amusaient d’elle. Depuis qu’ils avaient attaqué sa troupe, elle était devenu leur jouet. Ou plutôt, le jouet du chef de la petite bande avec qui elle avait dû passer toutes ses nuits -et pas que d’ailleurs…-. Le jour, il la prêtait volontiers à ses hommes mais pas pour la même chose… Avec sa peau hâlée, elle était une curiosité dans cette région. Depuis des années, elle jouait les bêtes de foire sur les marchés et dans les festivités, c’était son rôle parmi les nomades saltimbanques… Mais, de leur temps, elle se contentait de jouer les fausses shamans pour le peuple et de danser pour les Seigneurs. De temps à autres, on la mettait dans la couche d’un homme contre quelque argent glisser dans la bourse de son maître, le meneur de la troupe… Malmenée au quotidien, elle ne s’était pourtant jamais sentie aussi sale et humiliée que depuis qu’elle avait été emportée par ces brigands. Elle ne savait même pas si l’un d’entre eux était encore en vie...

Alors que “le hargneux” et Gaston étaient en train de regarder, Basile déshabillait son nouveau jouet de force afin de montrer à quel point elle était loin d’être différente des donzelles de Péninsule. Elle était même plutôt bien faite d’ailleurs. Clémence essayait bien de se défendre mais que pouvait faire une femme de sa carrure contre un homme habitué à se battre ? Elle ne criait pas non plus, à quoi cela aurait-il servi à part à les amuser davantage ?
Malgré son désaccord, la robe chut et fut envoyée plus loin. Elle ne portait plus qu’une sous-robe au tissu fin et léger, laissant aisément voir ses formes et mettant ses jambes à nues. Soudain, quelque chose attira l’attention des trois lascars. Le chef lâcha alors le col de la jeune femme qu’il était en train d’élargir en vue de la mettre totalement nue et la repoussa dans les bras de l’un de ses hommes. Ce dernier la mit face à l’assaillant et la maintint pour l’empêcher de s’échapper. Clémence se débattit par réflexe et s’arrêta en sentant les bras du brigand se serrer un peu plus autour d’elle, réduisant toutes ses chances à néant. Elle porta alors son regard vers le chevalier et le combat qui s’entamait. Elle chercha son soutien du regard mais ne trouva personne d’autre que lui. Il allait vraiment les affronter tous à lui seul ?

Alors que Basile et lui entamaient une brève discussion, Gaston se mit à ricaner, sûr de son chef et amusé par sa prestation. Clémence ne chercha pas à comprendre. Sentant l’étreinte se desserrer légèrement autour d’elle, elle asséna un grand coup de talon sur la pointe du pied de celui qui la retenait. Ce dernier retint un hurlement. Malheureusement, elle n’eut pas le temps de se défaire de ses bras. “Le hargneux” fut près d’elle en un instant et lui asséna une gifle qui l’envoya à terre. La main sur sa joue endolorie, elle se tourna pour voir l’homme approcher d’un air menaçant.

-Salope. J’te jure qu…

Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Basile appela ses deux compères à la rescousse. Gaston prit ses armes et eut besoin de quelques pas pour faire passer la douleur sur son pied mais il restait un peu déséquilibré. “Le hargneux”, quant à lui, lança un dernier regard à Clémence, pointant le doigt vers elle.

-Tu perds rien pour attendre. Lança-t-il, telle une promesse.

Puis il se retourna pour prendre sa masse et s’avancer à son tour vers le chevalier. Dès que son attention fut entièrement tournée vers le noble, Clémence saisit sa robe. Elle n’avait pas la moindre intention de rester là à attendre de savoir quel traitement lui réservait ce rustre. Elle enfila prestement le vêtement sans prendre le temps de l’ajuster, enfila ses souliers et commença à s’éloigner. Elle n’avait pas fait trois pas qu’elle entendit le cri du chevalier et s’arrêta net. Gaston venait de lui entailler la hanche juste avant de commencer à tituber, la main sur la gorge et les doigts couverts de sang. Ils n’étaient plus que deux face au noble mais celui-ci était désormais mal en point et l’estrevine savait à quel point “le hargneux” pouvait être dangereux. Il n’était pas garanti que le chevalier s’en sorte...
Était-il vraiment venu pour la sauver ? Peut-être ne savait-il même pas qu’elle était là…

Clémence pesta intérieurement. Mais on s’en fout !

Baissant les yeux, elle vit une dague laissée là. Elle la saisit et la lança en direction du brigand à la masse d’un geste expert. C’était la première fois qu’elle se servait de ce qu’on lui avait appris pour ses numéros contre quelqu’un… Alors qu’il allait attaquer, “le hargneux” se cambra soudainement, laissant échapper un râle de douleur et d’agonie. Elle avait visé la nuque et elle n’était pas connue pour rater son coup…
Alors qu’elle regardait le corps de sa victime tomber lentement à terre, prostrée par son propre geste, Basile, lui, ne resta pas sans rien dire.

-Sale petite garce ! Quand j’en aurais fini avec lui, je peux te jurer que tu vas regretter qu’on t’ai pas tuée comme les autres !

Clémence posa sur lui son regard, rassemblant ce qui lui restait de courage pour faire face à l’homme qui l’humiliait depuis trop longtemps déjà… Sa voix raisonna, assez forte pour qu’il l’entende.

-Ça fait quatre jours que je le regrette…

Pourvu que le chevalier profite de ces quelques secondes qu’elle venait de lui faire gagner en détournant l’attention de Basile… Elle n’osait pas le regarder, de peur que le brigand ne se rende compte de ce qu’elle essayait de faire.
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeVen 3 Mai 2019 - 21:34

Alors qu'il s'appuyait sur son bouclier, l'enfonçant toujours plus dans le sol, il voyait le chef des bandits s'approcher difficilement de lui, alors que, de son côté, le dernier d'entre eux s'approchait aussi, masse à la main. Après quelques secondes de forte respiration, Andran se redressa sur ses deux jambes, tentant difficilement de lever son bouclier. Prêt à en découdre avec le chef, visiblement aussi combattif face à la mort que le chevalier. Alors que le chevalier était prêt à s'avancer arme au poing vers le chef, les deux hommes furent attirés par les quelques cris que laissait échapper l'autre raclure. Tournant la tête vers lui, le chef et Andran le regardèrent tomber à genoux par terre, posant la main faiblarde sur le couteau que venait de se planter dans sa nuque.
Elle parle notre langue et elle joue parfaitement bien du couteau ? Mais c'est qui encore, ça ? se dit-il dans sa tête, lui qui rencontrait encore un étranger qui parlait sa langue. Puis, posant le regard sur sa lame, Andran mesura la distance qui l'opposait au dernier bandit ennemi, le chef. Il écarta un peu la jambe droite vers ce dernier, et d'un geste vif et soudain, il lui asséna une puissante attaque latérale. Une attaque si violente qu'elle en avait décapité le bandit, dont la tête s'écrasa plus loin sur le sol. Le chevalier en fut emporté par son élan, tombant sur son genou droit et s'appuyant sur son épée. La douleur s'accentua comme si sa hanche lui avait ouvert le corps en deux. Il laissa échapper un long grognement de douleur. Du tac-au-tac, il empoigna la dague qui était plantée là depuis quelques minutes, et, d'un coup sec et rapide, il la retira, non sans douleur, et la jeta un peu plus loin. Il était à deux doigts d'hurler de toutes ses forces mais… la jeune fille était là, et le but n'était pas de l'effrayer, et encore moins de lui montrer qu'il avait une belle blessure. Restes fort.

Il respira doucement, longuement. Il fallait qu'il se détende, qu'il se calme, pour que la douleur passe un peu. Le chevalier retira le casque, et le posa sur son épée plantée sur le sol, et posa son autre genou sur le sol. Il en avait presque oublié la présence de la jeune fille dont il avait sauvé la vie… et qui l'avait sauvé en retour. Il la regarda droit dans les yeux, puis baissa le regard pour s'attarder sur ses formes, sa taille, ses origines. D'où est-ce qu'elle peut bien venir ? Du Sud ? Non, impossible. se demandait intérieurement le chevalier, qui découvrait toujours plus de personnes étonnantes. Il mourrait d'envie de lui poser la question, mais il valait mieux éviter, vu le calvaire qu'elle a dût vivre. Ah, ça c'est sûr, je ne l'envie pas, même si j'ai mal… pensait-il. De toutes façons, Andran n'était pas du genre à pleurer sur son sort. L'Ordre lui a toujours appris à prendre conscience de ses erreurs pour ne plus les reproduire. Ts… facile à dire, ça. Ce n'est pas comme si j'en prenais tout les jours, des coups pareils. se lassa-t-il, toujours perdu dans ses pensées.
Revenant à la réalité, il remarqua qu'il était toujours en train de regarder cette fille, presque comme si c'était un chef d'œuvre de sculpture, ou du moins une œuvre qui attirait facilement le regard, que ce soit par son étrangeté que par sa beauté. Force est d'admettre, elle est plutôt mignonne, cette petite… qu'il se dit, en détournant le regard, grimaçant de douleur. Plus loin, il vit son cheval en train de galope, elle qui s'est peut être excité avec le tumulte des combats, et surtout après la charge soudaine que son cavalier lui avait ordonné. Il reposa à nouveau ses yeux bleus, en étirant un très léger sourire chaleureux.

« Joli lancer. » qu'il lui dit, d'une voix amicale, avant de détourner le regard, en hochant négativement et discrètement sa tête en soupirant. « Merci. Je crois bien que je vous dois la vie, sur ce coup-là. » qu'il finit par dire, d'une voix écorchée, comme si cela lui coûtait beaucoup. Il n'osait presque plus la regarder. Il grimaça à nouveau. Quelle atroce douleur. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas blessé ainsi.  Il n'y a pas d'âge pour être rappelé à l'ordre qu'il pensait. Regardant à nouveau sa monture, Andran put constater qu'elle était en train de se calmer.
« Nirazam ! Nirazam ! » qu'il l'appela plusieurs fois, sans succès. Le destrier restait là-bas, trop loin pour qu'il puisse faire quoi que ce soit. Il soupira, dépité : sa jument portait le sac contenant nourriture, boisson et accessoires pour premiers soins d'Andran. En bref, elle avait tout pour que son maître survive quelques années de plus. « Encore une journée pourrie, tiens. » grommela-t-il, en fixant le sol.

Il regarda à nouveau l'ancienne captive, sans rien dire pendant un long instant. Le chevalier se sentait faible, vulnérable. Il était là, à genoux, incapable de bouger, ni même de tenir debout. Pire encore, il ne savait même pas quoi lui dire. Mais bon, la regarder avec des yeux de merlans fris ne servira pas à grand chose, pour peu qu'elle ait juste l'envie de s'en aller.
« J'ai la profonde envie d'espérer que vous allez bien, mais je connais trop bien les miens pour y croire un instant. » dit-il d'une voix assez bienveillante, mais qui trahit une certaine gêne. « Quatre jours, c'est long. » ajouta-t-il, d'un ton désolé, comme s'il était lui-même coupable d'atrocités envers elle. « Et ce doit être qu'une maigre consolation que de les voir morts… » qu'il dit, sans vraiment savoir si c'est une question ou une affirmation. Il n'ajouta rien.

La douleur le tança à nouveau. Il se retint encore de hurler, alors qu'il fallait vite traiter cette sale blessure. J'vais crever si ça continue… qu'il s'alarmait intérieurement. Andran voulait se lever. Il s'appuya sur sa jambe droite, puis sur sa jambe gauche, avant de perdre l'équilibre juste après, manquant de s'effondrer sur le sol ventre contre terre. Le choc contre le sol raviva cette terrible douleur.
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 11:49


Les yeux que Clémence fixait disparurent soudain et elle détourna les siens. Le bruit sourd de la tête s'écrasant sur le sol provoqua un sanglot étranglé chez la jeune femme, surprise et écœurée à la fois. Elle avait contribué à la mort du brigand et c'était ce qu'elle voulait. Les choses ne pouvaient pas se terminer autrement... Mais elle ne s'était pas vraiment préparée à cette fin.
Après quelques instants, elle tourna son regard vers le chevalier. Elle entendait son souffle douloureux raisonner sous son casque mais ne réalisait pas encore vraiment son état. Puis, il retira la dague qui était fichée dans sa hanche dans un cri. Elle eut un élan vers lui qu'elle arrêta aussitôt. Elle regarda autour d'elle et dénicha un linge propre. Le temps de s'en saisir, le noble avait retiré son casque et elle découvrait le visage de son sauveur. Elle le regarda un instant, à moitié prostrée, comme si ce simple geste l'avait rendu réel... Lui rappelant qu'il s'agissait bien d'un homme. Et on ne pouvait pas vraiment dire que la gente masculine lui réussissait depuis qu'elle avait des formes.

Ils restèrent là à se regarder mutuellement sans que ni l'un ni l'autre n'ouvre la bouche. Que ce dire en pareilles circonstances ? Et puis, pour une raison inconnue, le chevalier détourna le regard. Sa blessure venait-elle de se rappeler à lui ? Clémence se souvint alors le bout de tissu qu'elle tenait dans la main et approcha d'un pas à la fois rapide et prudent. Elle s'agenouilla face à lui et porta immédiatement son attention sur la blessure, essayant d'oublier la proximité du noble. Elle ne pouvait voir la plaie mais le sang coulait doucement.
La voix grave et rauque de l'homme vrilla à son oreille, provoquant un frisson de peur qu'elle s'évertua à retenir. Elle releva les yeux au moment où lui détournait les siens. Il la remerciait pour son geste. C'était la première fois qu'elle tuait quelqu'un et elle l'avait fait plus pour lui que pour elle... Pour un inconnu qu'elle soignait à présent sans savoir ce que cela lui coûterait plus tard.

-Et moi je ne sais pas exactement de quoi vous m'avez sauvée...

Elle avait déjà vécu l'enfer en quelques jours mais que lui aurait réservé le lendemain ? Elle n'en savait rien. Le chef aurait pu la garder indéfiniment pour lui ou finir par la prêter à ses hommes plus rustres encore que lui. Ils auraient pu la vendre à une maison close pour se faire trois sous ou bien la garder jusqu'à ce qu'ils s'en lassent ou qu'elle vieillisse et décider de la tuer... Les possibilités étaient si nombreuses et toutes pires les unes que les autres... Elle aurait pu chercher à s'enfuir mais ils l'auraient rattrapée et les choses auraient été pires encore pour elle. Elle n'aurait pas pu se sortir de là toute seule et elle avait de la chance que cet homme soit arrivé.
Si elle parlait très bien la langue locale, le noble pouvait aisément noter un léger accent dans la voix de la jeune femme qui donnait une agréable mélodie à ses paroles. Elle roulait très légèrement les r et avait tendance à aspirer des h qui n'existaient pas.

-Merci...

Tandis que le chevalier appelait sa monture, Clémence suivit son regard et découvrit l'animal. Le tumulte des combats et la blessure de son maître l'avait rendue très agitée et l'intervention de son cavalier ne semblait rien y changer. Mais, pour le moment, elle devait essayer d'arrêter le saignement. Elle élargit légèrement l'entaille faite sur les vêtements de l'homme pour essayer de mieux voir la plaie tandis qu'il reportait son attention sur elle. Ses mots eurent tendance à la distraire de sa tâche. Cela faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas demandé si elle allait bien, et plus encore qu'on ne s'en était pas soucié vraiment. Si elle tournait le regard vers lui, elle n'osait pas le regarder dans les yeux. Du peu qu'il avait dit, il était évident qu'il savait ce qu'il s'était passé durant ses quelques jours de captivité. C'était humiliant... Elle n'avait pas honte, c'était à ces brigands que devait revenir cette émotion, mais cela ne retirait rien de cette impression de se sentir salie...
Voyant enfin la plaie, elle posa le linge sur la blessure, appuyant pour la compresser. Cela provoqua une réaction immédiate chez l'homme qui grimaça et retint un cri. Elle s'efforça de ne pas faiblir pour autant, c'était un mal nécessaire pour que le sang cesse de s'écouler.

-J'ai appris à me soucier davantage du futur que du passé. On sait toujours ce qu'on a traversé, jamais ce qui nous attend demain.

Il lui faudrait certes un peu de temps pour se remettre de ces quatre jours mais finalement, ce qui l'inquiétait le plus, c'était l'avenir. Elle avait été violée, d'accord. Elle était libre pour le moment. Et ensuite, que se passerait-il ? Que deviendrait-elle à présent ? Elle était loin de sa terre natale, dans un pays qui ne considérait guère le sexe faible et encore moins les étrangers. Alors une femme étrangère, son avenir était plus qu'incertain ici...
Sans laisser le temps au chevalier de réagir, elle changea de sujet.

-On ne doit pas rester là. Aucun de nous deux n'est en capacité de s'occuper des corps et je ne voudrais pas être dans les parages quand les carnivores de la forêt arriveront à la nuit tombée.

Et le jour déclinerait bientôt...
Après avoir maintenu le linge sur la plaie, elle prit la main de l'homme pour venir remplacer la sienne, l'invitant à appuyer autant qu'elle. Puis elle se leva et s'éloigna en direction de la jument qui ne cessait de se cabrer et de s'agiter en tous sens. Approchant lentement, elle commença à lui parler dans sa langue natale. Peu habitué à cette mélodie, l'animal fut intrigué par cette voix chantante et envoûtante et détourna son attention de ce qui l'inquiétait la minute précédente. Nirazam resta là, immobile mais respirait encore fort. Clémence tendit une main dans sa direction, continuant sa progression doucement. A mesure qu'elle lui parlait, la jument semblait se calmer peu à peu. Lorsque la jeune femme arriva à sa hauteur, l'animal approcha le nez avec méfiance, venant humer les doigts de l'étrangère, s'imprégnant de son odeur pour comprendre qu'elle n'avait pas à la craindre. Finalement, l'estrevine put caresser le chanfrein de la jument et lui chuchoter quelques mots pour achever de la mettre en confiance.

-Viens. Ton maître à besoin de toi.

Elle tira doucement sur la bride de l'animal et celui-ci se mit à avancer sans opposer la moindre résistance. Elle l'attira ainsi a proximité du chevalier qui, elle n'en doutait pas vu son état, n'avait pas bougé. Une fois arrivé, elle se tourna à nouveau vers Nirazam et par une pression derrière son genou, l'invita à plier la jambe. La jument n'étant pas dressée à l'exercice auquel elle voulait la soumettre, Clémence éprouva quelques difficultés à l'amener à le réaliser. Cependant, au prix de quelques efforts, la monture finit par se retrouver à genoux sur le sol. Après s'être assurée qu'elle ne bougerait pas, l'estrevine s'éloigna de la jument et franchit les quelques pas qui la séparait encore du chevalier.

-Venez.

Passant un bras sous son épaule, elle l'aida à se mettre debout et même à marcher s'il le fallait puis à s'installer sur le dos de Nirazam. Lorsqu'il fut prêt, elle fit se lever le cheval, gardant un œil sur le noble pour qu'il ne tombe pas. Puis, après avoir récupéré casque et bouclier, elle prit une direction au hasard. Clémence ignorait totalement où elle se trouvait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'ils se trouvaient bien loin d'un village ou même d'une route, sans quoi ses ravisseurs auraient pris soin de la bâillonner au lieu de la laisser crier dès qu'ils s'en prenaient à elle...
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Andran Straggen
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeDim 5 Mai 2019 - 18:21

Quand elle s'approcha de lui, le chevalier eut un relent de méfiance. De base, Andran n'était pas un homme très ouvert d'esprit, mais alors, dans une telle position, personne n'était digne de confiance. Sauf ses frères d'armes, bien évidemment. Mais ils n'étaient pas là, alors que cela lui aurait évité une telle blessure. La jeune fille aussi, se montrait prudente. Cela parait logique, d'une certaine manière. Quand trois rustres se jouent de vous, forcément… Pourtant, le chevalier la laissa faire. Elle avait un linge quelconque, qu'elle voulait utiliser comme pansement, et, de toutes manières, il n'avait pas la force de reprendre son épée pour lui trancher la gorge.

Quand la jeune femme appuya sur la blessure avec son linge, le chevalier manqua de hurler en insultant tout ses ancêtres. Cela lui rappelait pourquoi il ne se blessait quasiment jamais, et pourquoi il s'entraînait tout les jours. Visiblement, aujourd'hui, ça n'avait pas réellement payé, même si le chevalier ne s'amuse que rarement à charger tête baissé dans un groupe de bandits.

C'est une intelligente façon de voir les choses. pensait le chevalier dans sa tête, mais qui n'eut pas réellement le temps de lui poser des questions. Certes, ce n'était pas le moment, mais la curiosité dévorait le chevalier. Il était souvent comme ça avec les gens différents. C'est toujours mieux que de vouloir les tuer ou les violer, ceci dit. Et puis, qui sait, ils auront une occasion de discuter plus posément. Après tout, ils se sont mutuellement sauvés la vie.

« Mais… » qu'il commença, avant qu'elle ne prenne sa main pour la poser à la place de la sienne sur le linge ensanglanté qui pansait sa blessure, non sans laisser s'échapper un crissement. Intenable, cette femme. Je sens que nous allons bien nous amuser. qu'il pensait, avec un large sourire alors qu'elle lui tournait le dos pour aller chercher le cheval. De loin, le chevalier admira de loin la scène : le jeune femme en train de calmer la jument d'Andran. « Et elle est plutôt douée. » qu'il commenta à voix haute, presque comme s'il s'attendait à ce qu'elle prenne un coup de sabot sur la tête.

« Étrange. Nirazam a quand même déjà vécu ce genre de chose. » dit le chevalier, alors que la jeune femme lui ramenait doucement son cheval. Il passa la main sur la tête du destrier, qui était calmé pour de bon. Quand la jeune femme se rapprocha de lui, il eut à nouveau ce relent de méfiance. Puis, finalement, elle l'aida simplement à se lever et à tenir sur ses deux jambes. Une fois qu'il était sûr de tenir sans aide, il éloigna la métisse en la poussant doucement loin de lui avec le bras, souriant en coin. « Merci beaucoup, mais je vais y arriver maintenant. » qu'il lui dit, d'une voix chaleureuse. Le chevalier s'approcha de Nirazam, avant de penser à son bouclier et à son casque qu'il avait laissé à terre. Mais, prévoyante la petite ! Elle était déjà partie les ramasser.

« N'hésitez pas à garder quelques couteaux, cela peut nous être utile, vu comment vous savez vous en servir. » qu'il lui dit, avec un sourire, même si son ton n'était absolument pas dans la moquerie. « Vous pouvez attacher le bouclier en bandoulière sur mon sac, si vous souhaitez avoir les mains libres. » lui dit-il, juste avant de monter en selle et en lui montrant quelques sangles qui pendouillaient sur le côté gauche de la selle. Puis, la jeune femme fit lever la jument, surprenant Andran, qui s'attendait à ce qu'elle monte pour aller plus vite. Et puis, elle tira la bride du destrier vers une direction, visiblement prise au hasard. Andran l'arrêta.

« Attendez ! Si je ne me trompe pas, vous nous dirigez vers le Sud. C'est par là bas qu'il y a une ferme. C'est une mauvaise idée que d'aller à la rencontre des gens… je ne serai pas en mesure de vous assister dans mon état. Mais, vous qui avez parlé de forêt… » Il s'interrompit, pensif. Il ne savait pas quel danger serait le pire entre les animaux de la forêt et le bas-peuple. Il inspira un grand coup. « Dans les forêts, il y a souvent des cabanons que les chasseurs installent et abandonnent souvent. » qu'il finit par lui dire, non sans une certaine gêne. « Ce n'est pas le luxe, mais je pense que c'est plus accueillant qu'une ferme déjà habitée. » reprit-il, en regardant la forêt à proximité, dont les "animaux carnivores" avaient inquiété la jeune femme un peu plus tôt. « Et les animaux sont souvent plus prévisibles que les hommes. » ajouta-t-il sans attendre, quasiment sûr qu'elle avait compris où il voulait en venir.

Écoutant les conseils du chevalier, elle guida la monture vers la forêt. La rotation du cheval manqua de faire tomber Andran de sa monture, et cela lui raviva la douleur à sa hanche. Elle était de moins en moins intense, mais cela ne l'empêchait pas de grimacer à chaque fois que ça le lançait. Le bois qui se tenait devant eux n'était pas très dense, ce qui permettra au moins à Andran de rester sur sa monture jusqu'à ce qu'il trouve une cabane. Le chevalier ne disait rien, de peur de la froisser pour une raison qu'il ne connaissait pas, ou même de l'effrayer, de l'inquiéter, même si elle semblait faire bonne figure face à ce qu'elle venait de vivre ces derniers temps. Quand bien même, il serait mal venu de retourner le couteau dans la plaie.

Après avoir marché plus ou moins longtemps, les espoirs d'Andran se réalisèrent. Les deux compagnons (si on peut les appeler ainsi), trouvèrent une cabane au milieu des arbres. Elle n'était pas très grande, mais cela suffira sûrement pour lui et son obligée. Difficilement, le chevalier descendit de son destrier, avant de se diriger vers l'entrée de la cabane. Passant devant la jeune femme, il posa la main sur sur son épaule gauche, comme pour l'interrompre dans ses déplacements, avant de passer devant elle. Il frappa lourdement à la porte du cabanon. Personne. « Avant d'entrer, il nous faut trouver quelque chose pour y laisser la jument sans risque qu'elle parte trop loin. » dit le chevalier, qui reprit doucement la bride des mains de la jeune femme. Il y avait ce gros arbre, proche de la cabane, qui pourrait supporter le poids du cheval. Avec son bras droit et sa bouche, il réussit à faire un nœud assez solide. Ensuite, il prit le sac attaché à sa selle, fouillant rapidement pour vérifier s'il y avait tout : nourriture, boisson, ses différents accessoires de soins etc. Cela dit, il y avait peut être déjà tout dans le cabanon…
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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeLun 6 Mai 2019 - 15:32


Clémence suivit les indications du chevalier sans broncher. Il fallait reconnaître qu’il n’avait pas tort : une cabane serait mieux que le plein air, surtout sans tente (car il était évident que le noble n’en avait pas d’accrochée à sa selle). Tout comme lui, elle ne décrocha pas un mot et évita de montrer quoi que ce soit de ce qu’elle ressentait pour le moment. Si elle devait parler de ce qu’elle avait vécu, elle ne le ferait pas avec un homme. Surtout sans savoir ce qui pourrait bien l’attendre maintenant.
D’ailleurs, qu’est-ce qui l’attendait vraiment ? Tout en marchant, les souvenirs de ces quatre derniers jours lui revinrent avant de laisser place à toute sorte de questions. La troupe n’était certes pas la meilleure des vies, surtout en tant qu’esclave, mais que deviendrait-elle à présent ? Sans leur protection, elle ne tiendrait pas une ennéade sur une terre aussi hostile à sa présence. Femme, esclave et étrangère, elle n’était rien de ce que les gens considéraient ici…

La jeune femme fut tirée de ses sombres pensées par une voix qui lui demandait de regarder dans un direction précise. Au milieu d’un sous-bois, il y avait une cabane isolée, à première vue inhabitée. Elle conduisit la jument jusque là-bas et la tint en place le temps que le chevalier descende. Elle allait frapper à la porte lorsqu’il la retint, prenant les devants. Se montrait-il protecteur envers elle ? Il ne pouvait s’empêcher de faire preuve de fierté masculine mais, derrière cela, elle avait l’étrange impression que son geste avait pour but de veiller sur elle.
Elle lâcha les rênes et recula d’un pas lorsqu’il vint les prendre dans sa main. Plutôt que de le regarder se démener pour faire un noeud avec une main, elle reporta son attention sur la cabane. Elle en fit le tour pour voir ce qu’il y avait à proximité. Une petite réserve de bois sec était à disposition à l’arrière. Il y avait également tout ce qu’il fallait pour dépecer un animal et traiter sa peau… Ce qui les leur serait pas d’une grande utilité. Puis elle entra à l’intérieur, la porte n’était pas verrouillée. Ce n’était pas des plus propres mais cela ferait l’affaire. Il s’agissait d’une seule et unique pièce. Au fond se trouvait la cheminée et, à droite, un lit de camp. Une table était posée contre le mur à droite de la jeune femme ainsi que deux chaises. Il y avait également un buffet dont elle ouvrit les portes afin de voir ce qu’il contenait. Il n’y avait hélas qu’un peu d’alcool et une boîte avec des fruits secs. Elle referma avant de se tourner à nouveau vers le centre de la pièce au moment où le chevalier arriva avec son sac à la main.
Il avait beau essayer de se montrer vaillant, la blessure devait commencer à le fatiguer en plus de lui faire mal. La preuve en était, il n’utilisait plus son bras gauche qu’il maintenait en écharpe. Elle approcha prudemment, visant visiblement le pansement de fortune qui avait été calé sous la tunique du noble. Elle l’écarta doucement même si toute la délicatesse du monde n’y ferait probablement rien… Cela saignait toujours.
Plutôt que le délester de ses affaires, elle les montra du doigt.

-Vous avez de quoi vous recoudre là-dedans ?

Devant la réponse affirmative, elle leva les bras pour rassembler ses cheveux et les noua d’un geste expert sans même une attache pour les maintenir. A présent coiffée d’une queue de cheval improvisée, cela lui donnait un peu plus soignée que précédemment.

-J’ai vu un seau dehors, je vais chercher de l’eau. Vous devriez… Elle montra d’un doigt un peu gêné les vêtements qui recouvraient le haut du corps du chevalier. … enlever votre tunique.

Ce n’était pas tellement la nudité qui lui posait problème… Enfin si… Mais plutôt le fait qu’elle y soit confrontée face à un homme doublé d’un étranger. Seulement, il le fallait pour pouvoir le soigner. Et elle se devait bien de l’y aider… Détournant le regard, elle quitta le côté du chevalier pour sortir sans plus le regarder, le pas pressé. Elle trouva le fameux seau et se dirigea à l’oreille vers le cours d’eau le plus proche.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMar 7 Mai 2019 - 10:47

Andran entra dans la cabane peu après la jeune femme, trimballant son sac à une main. La cabane était aussi petite de l'intérieur, mais cela ne le dérangeait pas. Une cheminée, un lit, une table et des chaises… le minimum. Le chevalier posa son sac au pied de la table, avant que l'inconnue ne vienne réexaminer sa blessure. Il la laissait faire, sans rien dire. « Vous savez recoudre ? » lui demanda-t-il, avant de répondre à sa question. « M'ouais, normalement il y a de quoi faire.  Bandages, aiguille, alcool… Du matériel de premiers soins. »

Andran finit par examiner lui-même sa blessure. Il ne m'a pas loupé l'autre chien… pestait-il dans sa tête. Puis, quand elle lui demanda de retirer sa tunique, le chevalier fit une moue discrète. Et elle partit. Andran ferma la porte derrière elle, et se défit de ses plusieurs bijoux : ses deux anneaux, son collier et son diadème. Il s'assit sur une des deux chaises, fixant longuement ce diadème. « Je serai en retard de quelques jours, mes frères, vous ne m'en voudrez pas ? » dit-il, tout haut, avant de sourire.

Il soupira. Rapidement, il enleva ses gants, ses brassards, et ses épaulières qu'il posa par terre, devant le buffet quasiment vide. Puis il détacha sa cape, ses jambières (sans retirer ses bottes) qu'il posa à proximité du tas. Et enfin, il détacha les sangles de son plastron, ainsi que son tabard, qui était miraculeusement intact, quoi qu'un peu sale. « Tu resteras beau en toute circonstance, toi, pas vrai ? » qu'il commenta, en l'agitant devant lui. Il le plia, et le posa sur le plastron. Seule la tunique couvrait sa hanche sanguinolente et son torse déjà marqué de certaines cicatrices. Mais, il fut retenu par sa douleur de la retirer normalement. « Bah ! Fichue pour fichue… » qu'il dit, avant de reprendre son épée, et de trancher prudemment le côté gauche de la tunique, qui fit tomber le linge qui pansait sa plaie.

Il rengaina son épée, avant de retirer sa ceinture pour la poser à côté de son casque. Il posa sa tunique pleine de sang sur son épaule droite, puis ramassa son "pansement" pour le rappliquer sur la blessure. Il se rassit sur la chaise qu'il avait utilisé juste avant. Il était seul, et ça n'a pas de prix. Andran est loin d'être un chevalier misanthrope, mais la solitude lui inspirait tellement la sérénité qu'il ne pouvait s'en passer. Savourant cet instant de silence, il resta immobile plusieurs instants sur sa chaise. Quelques instants plus tard, il se leva, et sortit dehors. En regardant le sol, il eut l'idée de ramasser quelques fétus de petit bois, puis d'aller chercher une buche à l'arrière de la cabane, avant de tout ramener à l'intérieur. Dans l'idée d'essayer de faire un feu, le chevalier arracha un bout de tissu de sa tunique ensanglantée et y planta une branchette de bois dedans. Il installa le tout dans le cheminée et se positionna de manière à éviter d'avoir trop mal. Posant sa jambe gauche devant la cheminée, il s'en servit pour soutenir son bras gauche, dont la main servira de pivot pour le bout de bois pendant qu'il le pivotera avec son bras droit encore vaillant. Il s'exécuta prestement, avec la douleur qui le lancinait comme si l'autre raclure lui avait replanté la dague dans la hanche. Mais après un long moment dans la douleur et la persévérance, il finit par créer une flamme, qu'il sut stabiliser. « Le feu d'Othar ! » qu'il s'exclama, tout fier de lui, avant de continuer. « Trente-huit ans, certes, mais loin de finir à la ruine ! » qu'il s'amusa en ramassant son linge qui pansait sa blessure pour le remettre dessus. « Rien de mieux pour méditer. » souffla-t-il, alors que la jeune femme revenait de son voyage. L'a-t-elle entendu ? C'est probable, même s'il ne voulait pas lui faire croire qu'il préférait être seul. Déjà ce n'était pas le cas, et en plus il voulait simplement profiter de son absence pour se détendre.

« Ça attendra… s'empressa-t-il d'ajouter, avant de changer de sujet. « Mais dites, vous en avez mis du temps, non ? Vous avez rencontré des problèmes ? » la questionna le chevalier, même s'il ne la voyait pas blessée ou quoi que ce soit. Il préférait être sûr qu'elle ne s'était pas mise en danger. Il expira relativement lentement, comme si la réponse ne changeait pas grand chose. « J'ai posé ce que j'avais pour les soins sur la table, avec un peu de nourriture, si vous avez faim. » dit-il, en regardant tristement le seau d'eau, craintif de recevoir ces soins qui seront encore plus douloureux que la blessure elle-même. Il lui tendit la main pour prendre le seau. « Donnez-moi ça, je vais nettoyer ma blessure moi-même. Reposez-vous, vous en avez déjà assez fait. » lui dit-il, d'une voix douce. Elle lui donna le seau, pendant qu'il lui désignait la table avec un signe de la tête. « Il y a aussi de quoi manger et, si vous avez soif, prenez ma gourde dans mon sac. Enfin voilà, vous avez mérité quelques instants de détente. » insista le chevalier, qui reprit son ancienne tunique et emmena le seau dehors. Andran trempa la tunique dans le seau et se nettoya la blessure, doucement et sans réellement se dépêcher, même si l'eau était désagréablement trop froide au goût du chevalier.

Il rentra à l'intérieur, presque tout propre, un peu frileux et plutôt inquiet pour la suite. Les douloureuses épreuves qui vont suivre ne le rassuraient pas, qu'elle soit douée ou pas en la matière. Il posa le seau à proximité du lit, et la tunique trempée devant la cheminée. Il regarda à nouveau la jeune femme, assise sur la chaise qu'il n'avait pas utilisé. « Alors ? Ça va mieux ? » lui demanda-t-il gentiment. Il sourit en coin, en gloussant discrètement. « Il y a sûrement mieux, je vous l'accorde. » admit-il, d'un air dubitatif.

Il se dirigea vers la table, et ingurgita une petite bouchée de pain. « Prenez le temps qu'il vous faut. Vous me dites quand vous êtes prête. » dit Andran, en posant les yeux sur sa blessure, qui saignait moins depuis qu'il l'a nettoyé. S'asseyant sur le lit, il s'amusa rien qu'à penser au fait que les rôles entre nos deux personnages s'inversaient. Lui qui l'avait sauvé d'un groupe de bandits, quelques heures plus tôt, voilà maintenant que c'est peut-être elle qui va lui épargner une bien triste mort. Une fois qu'elle fut prête, il se coucha sur le lit, soucieux mais déterminé à être opéré.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMar 7 Mai 2019 - 14:04


Agenouillée au bord du cours d’eau qui se trouvait à une centaine de mètres de la maison, Clémence profita de ce moment pour rester un peu seule. Il était bien rare qu’elle puisse s’isoler. En Péninsule, elle était constamment surveillée, pour sa protection ou pour l’empêcher de partir, mais même avant cela elle n’avait jamais trop connue la solitude. Difficile d’avoir un moment à soi quand on a six frères et soeurs… Pourtant, il y avait quelque minutes comme ça dans la vie d’une personne où elle éprouvait le besoin de ne plus ressentir la présence de quiconque autour d’elle. C’était un de ceux-là…
Tout était arrivé si vite… L’attaque, les cris, les coups, la douleur, les larmes… Cela n’avait duré que quatre jours mais cela lui semblait si long à elle… Et, d’un coup, elle marchait dépourvus de ses entraves aux côté d’un homme dont elle ne connaissait rien.

Profitant de l’eau fraîche, elle remonta ses manches et s’en aspergea le visage. Ce n’était pas cela qui lui permettrait de se sentir moins sale ou qui retirerait l’odeur de Basile sur sa peau, ses cheveux et ses vêtements mais c’était un début. Les yeux fermés derrière ses mains, l’image lui revint soudain. Celle du brigand penché sur elle, le visage déformé par le plaisir. Un sanglot lui monta et elle ne fit rien pour le retenir. Pour la première fois depuis des jours, elle pleura tout ce qu’elle put, se repliant sur elle-même. Cela ne serait même pas suffisant pour évacuer toutes les émotions qu’elle contenait et ce sentiment d’humiliation qui lui collait à la peau mais c’était un début…
Après de longues minutes, elle se leva enfin et ramassa son seau. La cabane était trop loin parmi les arbres pour que le chevalier l’ait vue en train de pleurer et l’eau froide qu’elle s’était remis sur le visage après en avait effacé toutes les traces. Approchant du relais de chasseur, elle entendit une voix grave vibrer à l’intérieur. Il parlait tout seul ? Passant la porte, elle n’avait capté que sa dernière phrase. Quoique “le feu d’Othar !” était plutôt audible depuis l’extérieur. Elle resta plantée sur le seuil à le dévisager sans trop savoir si elle devait s’inquiéter ou non… En temps normal, cela l’aurait amusé pourtant.

Bien vite, il s’inquiéta de l’avoir vu partir si longtemps, comme s’il réalisait seulement le temps qui c’était écoulé depuis son départ. Clémence baissa les yeux, fuyant son regard sans laisser transparaître la douleur émotionnelle qui l’avait traversée.

-Je vais bien. Se contenta-t-elle de répondre plutôt que de se chercher une excuse pour sa longue absence.

Elle observa la table et tout ce qu’il avait sorti en l’attendant. Il avait tout préparé pour ses soins. Comme elle le lui avait dit, elle savait recoudre. Bon, c’était la première fois que la plaie était aussi profonde mais elle avait de bonnes bases… Il insista pour qu’elle se repose et se détende pendant qu’il irait laver sa blessure. Elle le regarda, un peu interdite. Cela faisait si longtemps que quelqu’un n’avait pas été bienveillant envers elle qu’elle avait oublié ce que c’était… Cette sensation était plutôt étrange tant elle avait été oubliée. Il sortit et elle resta là à ne plus vraiment savoir quoi faire... Débarrassée de son seau, elle referma les bras sur elle. Elle remarqua alors seulement les brûlures qu’elle avait aux poignets. Basile l’avait ligotée pour ne pas qu’elle s’échappe lorsqu’il quittait la tente et pour l’empêcher de trop se débattre parfois. Elle n’avait même pas senti qu’elle s’était entamé la peau à force de lutter contre ses liens. Cela mettrait quelques jours à guérir…
Andran pouvant revenir à tout moment, elle choisit d’intérioriser la nouvelle vague qui menaçait de la submerger et elle s’assit sur la chaise disponible. De la nourriture étalée sur la table, rien ne lui faisait vraiment envie mais il y aurait pu avoir son plat préféré qu’elle n’aurait pas eu plus faim pour autant… Cependant, il fallait bien qu’elle mange, alors elle prit quelque chose au hasard et le porta à sa bouche. Elle picora ainsi, jusqu’à ce que le chevalier revienne.
Lorsqu’il lui demanda si ça allait bien, elle eut une inspiration un peu plus profonde que les autres et resta sans voix un court instant. Elle finit par lui répondre d’un bref hochement de tête, un coin de ses lèvres s’étirant dans une moue reconnaissante.

-Autant commencer. Déclara-t-elle.

Plus la plaie resterait ouverte et à l’air, plus il risquerait l’infection. Il alla donc s’installer sur le lit de camp. Clémence dégota un tabouret normalement prévu pour étendre les jambes et vint le placer à côté de lui. Sur un linge propre au sol, elle disposa tout le matériel dont elle avait besoin pour ne pas avoir besoin de s’éloigner pendant les soins. Tandis qu’elle se préparait, elle évitait de regarder Andran, plus encore que lorsqu’il était vêtu.
Lorsqu’elle fut prête, il s’allongea sur son côté sain, lui laissant libre accès à sa blessure. Elle s’assit à ses côtés et prit la bouteille d’alcool. Plaçant son pouce pour obstruer l’ouverture et ainsi contrôler le débit, elle déversa du liquide transparent sur la plaie ouverte pour la désinfecter. La réaction d’Andran fut sans surprise : il s’efforça de se contenir la douleur créée par la brûlure de l’alcool. Par fierté virile ou pour ne pas lui faire peur ? Elle ne savait pas vraiment. Lorsqu’elle eut fini d’arroser toute la blessure, elle porta enfin son attention sur le chevalier dont elle essayait d’ignorer les réactions depuis quelques minutes. Alors qu’elle se moquait bien de faire mal en soignant ses anciens maîtres, elle regrettait de ne pas pouvoir le guérir sans douleurs.

Elle posa l’alcool et saisit une aiguille. Elle l’avait passé dans les flammes du feu pour la stériliser et l’avait déjà équipée d’un petit bout de fil. Se tournant à nouveau vers le noble, elle approcha prudemment et se mit en position. Etudiant la blessure, elle choisit de commencer par le bord qui se trouvait le plus loin d’elle.

-Vous avez de la chance qu’il n’ait touché que du muscle…

Certes, il avait mal et avait perdu une certain quantité de sang mais les dégâts auraient été bien pire si Gaston n’avait pas été un si piètre adversaire en comparaison de lui. L’aiguille perça finalement la chair d’un bout à l’autre de la plaie, Clémence exerçant une pression près de la sortie afin de faciliter l’extraction de l’aiguille. Lorsque tout le métal fut sorti, elle commença à tirer sur la ficelle de manière à ce qu’il y ai autant de jeu de fil d’un côté comme de l’autre. Une fois fait, elle fit un noeud pour faire le premier point de suture. Elle se montrait aussi douce que possible mais ne pouvait éviter de lui faire quand même mal.
Tandis qu’elle préparait l’aiguille pour le suivant, elle rompit enfin le silence uniquement meublé par les réactions du chevalier à ses soins.

-C’est un nom étrange pour la région… Nirazam… Cela ne ressemble pas vraiment à un nom péninsulaire.

Elle n’avait pas spécialement envie de parler mais se faisait violence car elle savait que cela ne pourrait être que bénéfique. Bénéfique pour lui parce que cela lui changerait les idées. Bénéfique pour elle parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de craindre cet homme qui lui avait pourtant sauvé la vie et qui s’efforçait de se montrer aussi bienveillant que possible depuis. Il ne méritait sans doute pas de se récolter la méfiance née avec ces quelques jours passés en compagnie des brigands. Mais, pour baisser ses défenses, il fallait qu’elle apprenne à le connaître un peu...
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMar 7 Mai 2019 - 18:59

Allongé sur le lit, Andran respirait rapidement. Son anxiété accélérait son pouls. Du coin de l'œil, il la regardait approcher la bouteille d'alcool de sa blessure. Son regard semblait implorer grâce auprès d'elle pour qu'elle ne lui fasse aucun mal. Et puis elle commença à verser les gouttes directement sur sa plaie. L'enfer sur miradelphia lui arrachait la hanche. Le chevalier ferma les yeux, endurant la douleur comme il le pouvait. Ses jambes tremblaient comme s'il était en train de traverser un désert de glace sans aucun vêtement. Il contenait au mieux tout mouvement brusque de son bras gauche pour ne pas gêner la métisse dans son traitement. De son bras droit, il serrait son pantalon pour contenir toute son adrénaline. Il grognait comme un chien qui s'apprêtait à charger sa proie. Mais il s'était retenu de hurler à la mort. Une fois que le choc passa, il put respirer de soulagement. Un très long souffle pendant qu'elle se saisissait des aiguilles.

« On dira qu'Othar m'a rappelé à l'ordre, plutôt. » rétorqua Andran, qui avait accumulé trop d'erreurs durant le combat et qui en était conscient, même si elle n'y connaissait peut-être rien. Cela ne l'empêchait pas de sourire en coin. Au moins, il aura le temps d'y repenser durant sa convalescence, même si elle ne sera pas la plus longue de sa chevalerie.

Puis elle joua des aiguilles pour nouer les points de sutures. Elle était douée, sans l'ombre d'un doute. Andran appréciait tout de même la douceur qu'elle essayait de mettre à l'œuvre, même si elle réveillait souvent la douleur. Cependant, c'était léger, et cela ne pouvait pas être pire que l'alcool. Il ne put s'empêcher de plisser les yeux d'étonnement quand elle rompit le silence. Elle qui était si silencieuse depuis qu'il l'avait sauvé. La question le fit sourire, elle le faisait réfléchir.

« C'est vrai. » admit-il. « À l'époque, j'ai choisi cette jument en partie pour sa couleur. Ce noir qui me fait penser aux régions arides de Miradelphia. Des régions loin d'ici. J'ai trouvé que ce nom, Nirazam, s'y associait bien. » répondit-il, en regardant le feu comme s'il avait les réponses à la question. « Ce n'est pas forcément logique, mais j'ai toujours essayé de donner à mes bêtes un nom qui leur ressemble, et en fonction de ce qu'elles m'inspirent. » confiait-il.

Pour Andran, chaque attribut du chevalier peut suffire à impressionner son ennemi. Peut être que le nom du cheval ne vaut rien, mais lui y tenait. Cela dit, le chevalier appréciait le courage de la jeune femme d'avoir rompu le silence de sa propre initiative. Jusqu'à maintenant, il avait fait de son mieux pour qu'elle se sente bien, pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait rien à craindre de lui. Le chevalier n'en est pas encore réduit à massacrer les innocents parce qu'ils sont différents, quand bien même il en soit méfiant. Des gens "différents" lui ont pris beaucoup de choses, notamment son plus proche ami. Cela l'avait rendu aigri avec le temps. Mais, aurait-il agi différemment s'il avait su que cette jeune fille était différente d'une péninsulaire ? L'aurait-il laissé à son sort si cruel en traçant sa route ? Lui aurait-il tranché la gorge pour ça ? Bon an mal an, il y a de fortes chances qu'il serait venu à son secours quand même. C'est quasiment sûr, en fait. conclut-il dans ses pensées.

Le chevalier garda le silence. Il ne savait pas si la questionner serait fructueux. Jusque là, ça n'avait servi à rien, et la moindre question maladroite ou trop directe qu'il pourrait poser ne ferait que serrer l'écrou. Pourtant, le chevalier en avait le profond désir depuis un moment, pourquoi était-il bloqué maintenant ? La méfiance ? La peur ? Même lui ne le savait pas vraiment. Depuis qu'elle avait posé cette question, il n'avait pas été capable de la regarder. Cela dit, Andran ne pouvait pas laisser passer sa chance. Elle lui avait tendu une perche, il fallait la saisir. Il expira un bon coup.

« Mais, pour la première fois, je n'ai pas pu compter sur Nirazam pour me sauver la vie. » finit-il par dire, non sans une certaine gêne. « Vous pourriez me donner votre nom, par exemple ? » qu'il osa lui demander, en la regardant discrètement du coin de l'œil. « À moins que cela ne vous gêne. Je ne vous en forcerai pas la main. » s'empressa-t-il d'ajouter, d'une voix presque innocente. Il ne voulait pas avoir l'impression d'être sous un interrogatoire. Toujours en la regardant du coin des yeux qu'il avait légèrement plissé, il espérait ne pas lui poser une question trop gênante.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMar 7 Mai 2019 - 21:19

Tandis qu'elle enfilait un nouveau bout de fil dans la fente de l'aiguille, Clémence écouta l'explication d'Andran concernant le nom de sa jument. Le raisonnement se tenait parfaitement et il était vrai que Nirazam était aussi belle qu'exotique avec sa robe noire. Mais, plus que cela, le goût que le chevalier avait pour l'étranger la touchait. Comment ne pas être affectée par quelqu'un qui avait un intérêt ni malsain ni raciste pour ce qu'il ne connaissait pas lorsque l'on était soi-même différent ?

-Je trouve ça joli. Finit-elle par conclure avant de dévier rapidement son regard du noble.

Alors qu'elle allait se pencher de nouveau sur le chevalier, il lui demanda son nom. Elle s'arrêta et leva les yeux vers les siens. C'est vrai, ils ne connaissaient pas le nom de l'autre... Et elle hésita un instant sur la façon dont elle allait lui répondre. Puis...

-Merhamet Hadjaoui. Dit-elle avec l'accent chantant de son pays. Dans votre langue, mon prénom se traduit par "Clémence". Le hasard a voulu que ce soit un prénom ici...

Un mot. Son prénom était un mot. Elle avait conscience que c'était assez surprenant mais elle était fière de cet héritage familial. C'était une partie de son identité et cela représentait tout ce qu'il lui restait de sa vie passée. Alors elle le portait fièrement, quelque soit la langue dans laquelle il était prononcé. Enfin, d'habitude... Pour le moment, son nom, ce n'était pas vraiment de qui lui importait le plus.
Elle se positionna à nouveau au-dessus de la blessure pour piquer à nouveau la chaire. Elle ne dit plus rien, le temps de se concentrer pour essayer de lui faire le moins mal possible. Elle aurait peut-être dû lui poser une question avant de le faire... Si elle ne pouvait pas parler à ce moment-là, elle pouvait écouter. Alors, achevant de nouer la seconde suture, elle lui retourna sa question.

-Je peux savoir qui m'a sauvée au juste ? Demanda-t-elle en s'efforçant maladroitement de ne pas montrer qu'il lui en coûtait un peu d'interroger un homme.

Depuis le début, elle prêtait main forte à un inconnu. Elle l'avait aidé à monter à cheval, elle soignait ses blessures, elle avait même tué pour lui... Mais elle était bien incapable de l'appeler ou même de dire ce qu'il était exactement. Il pouvait être chevalier comme grand Seigneur de la région, elle n'avait aucun moyen de deviner autre chose de lui en dehors de sa noblesse. Il avait risqué sa vie en s'attaquant à ces brigands. Quatre contre un... Quand elle y pensait, elle se demandait ce qu'il lui avait pris de s'en prendre à eux finalement... Elle ne connaissait pas ses motivations.

Elle le laissa se présenter tandis qu'elle le piquait à nouveau de son aiguille, profitant qu'il en soit à penser à autre chose. C'est ainsi qu'elle apprit son nom et son titre. Elle se redressa pour poser l'aiguille sur le linge et ainsi libérer ses mains pour nouer la ficelle. Elle posa alors les yeux sur lui en se répétant son prénom dans sa tête, comme pour l'assimiler.

Andran...

Clémence observa un instant la blessure. Elle n'en était qu'à la moitié mais elle avait déjà meilleure mine. Trois points de plus devraient suffire. Quatre maximum.
Elle se pencha une nouvelle fois pour recharger son aiguille d'un bout de fil. Elle hésitait à lui poser la question car elle craignait de ne pas aimer la réponse... Pourtant, elle avait besoin de savoir. Cela l'éclairerait sur ce qu'était ce chevalier précisément.

-Pourquoi vous avez affronté ces hommes ? Je veux dire... Je sais que les chevaliers protègent les terres de leur Seigneur, du moins, en général... Mais vous étiez seul...
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 11:57


« Un mot comme prénom ? » s'étonna le chevalier. « C'est original, je dois l'admettre, mais ça ne manque pas d'une certaine beauté. »

Clémence, un joli prénom, et fort bien adapté pour un chevalier, en théorie, même si sa variante étrangère plaisait moins à ce dernier. Andran n'était véritablement pas le plus pacifiste des chevaliers. Après tout, il était un chevalier d'Othar, cette Divinité de la Guerre. Cela dit, aussi belliqueux puisse-t-il être, Andran n'est pas du genre à tuer n'importe qui et n'importe quand. Mais, s'il avait été clément, il aurait sûrement laissé une porte de sortie aux bandits… même s'ils ne l'auraient sûrement pas prise, à quatre contre un, même face à un chevalier normalement réputé pour ses talents martiaux (comme tout ses frères d'armes, en vérité). Heureusement, elle ne sait rien de sa réputation, quoi que sa brutalité s'est plutôt bien illustrée durant ce combat. Le mieux reste d'éviter de lui en parler.

« Andran. » répondit-il, avant de prendre un ton légèrement plus froid. « Andran Straggen. » Le chevalier haïssait son nom de famille, et le peu de souvenirs qu'il conservait de sa famille n'étaient pas de très bons souvenirs. À vrai dire, il ne doit rien à sa famille. Ni son entraînement, ni sa réussite.
« Je suis chevalier d'Eyroles, la ville portuaire, à l'Ouest du Marquisat. Accessoirement, je suis chevalier de l'Ordre des Marcheurs Austères, présent dans tout le Marquisat, même si j'ai un rôle beaucoup moins humble en ce qui les concerne. »
En prononçant ses mots, le chevalier avait pris un ton beaucoup plus fier, plus solennel, plus chaleureux. Il avait résumé toute sa vie. La chevalerie. Et, cela fera bientôt vingt ans qu'il est chevalier, et pourtant, il avait l'orgueil et la détermination d'un jeune homme prêt à tout pour réussir sa vie. C'est presque comme s'il pouvait remplacer son cœur par ce seul mot : chevalerie.

Elle piqua à nouveau sa peau, lui faisant légèrement plus mal que d'habitude. En regardant ses douces mains, il remarqua que les manches relevées de sa robe exposaient d'épaisses marques de brûlures sur ses poignets. Sans nul doute qu'elle était ligotée et que la corde lui a brûlé les poignets. imagina le chevalier, qui connaissait un moyen de lui soulager de ces immondices. Il fait comme s'il n'avait rien vu, ne voulant pas la déconcentrer ou l'inquiéter. Ce genre de brûlures peuvent être désagréable, surtout si elles se mettent à piquer ou à démanger, mais elle ne sont absolument pas graves. De toutes manières, Andran n'y pensait plus vraiment quand elle lui demanda pourquoi il était venu la sauver. La réponse était si logique pour lui qu'il se demandait presque si elle ne se moquait pas de lui. Mais elle venait de loin, il ne connaissait pas toutes les règles du Royaume, et c'est bien normal. Il attendit un instant avant de répondre.

« Mon devoir va au-delà de mon seigneur et de mes terres. » répondit-il calmement, sans masquer sa fierté. « Il y a aussi le Peuple. J'ai prêté serment de protéger ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-même. Qu'importe votre couleur de peau, votre sexe, votre nom ou quoi que ce soit, il était dans mon devoir d'agir. » ajouta-t-il. « Ceux qui ne le font pas ne sont rien d'autres que des traîtres. Je ne suis pas de ces gens-là. » Et j'en ai même déjà tué un. acheva-t-il dans sa tête. Il ne savait pas vraiment pourquoi il ne lui a pas dit. Après tout, cela montrait d'une certaine manière jusqu'où il était prêt à aller pour protéger ceux qu'il a juré de protéger ? Andran était sûr d'une chose : certains chevaliers auraient tourné le dos devant la jeune femme pour le simple fait qu'il soit différente. Lui et ses frères n'étaient pas pareils. Leur devoir leur tenait à cœur, malgré toute la méfiance qu'ils peuvent ressentir pour les étrangers.

« Mais rassurez-vous. C'est un devoir, certes, mais je ne regrette pas un seul instant d'avoir choisi cette voie, et d'être venu vous aider, Clémence. » dit-il d'un ton empli d'assurance. Il avait prononcé son prénom avec un ton presque paternel, un peu comme celui d'un prêtre qui accueille une personne dans son temple pour la protéger ou l'aider. C'est vrai qu'elle devait être jeune par rapport à lui, mais elle n'était pas une gamine non plus. Mais il est vrai que face à la société, Andran sera sûrement son seul bouclier, ne serait-ce que parce que l'exigent la justice et l'équité, mais surtout parce que, dans le Nord, les gens différents sont détestés. D'un autre côté, si elle ne joue pas les saltimbanques, elle évitera pas mal de dangers, qu'elle soit métisse ou pas.

« Il est vrai que charger tout seul n'était pas une grande idée, même si j'ai déjà fait pire pour sauver quelqu'un. » dit-il, alors que de nombreux bons souvenirs lui revenaient en tête, qui lui étirèrent un léger sourire. « À vrai dire, cela m'apprendra aussi à être prudent, même face à des bandits. » gloussa-t-il. « Mais ce sont des choses que j'ai déjà vécu. » dit-il, toujours avec le sourire.

Le chevalier regarda à nouveau les mains en action de le jeune femme, avant de remonter jusqu'à la tête. On dirait presque qu'il cherchait quelque chose, comme une faille dans le cuir d'une bête solide. Puis il la regarda dans les yeux, même si elle avait les siens rivés sur sa blessure.

« Vous avez les yeux clairs. » constata-t-il, même s'il l'avait déjà remarqué auparavant. « Je ne suis jamais allé en Estrevent, ou vers les régions qui l'entourent, mais on m'a souvent raconté le que les gens ont les yeux foncés. Vous n'auriez pas… d'autres origines ? » osa-t-il, d'une voix légèrement étranglé de timidité.

Andran savait où il avait déjà vu une telle couleur de l'iris. Enfin, elle n'était pas tout à fait pareil, mais trop similaire pour ne pas lui poser la question, quitte à ce que ce soit pas une réponse qu'il attend. Le chevalier garda une mine chaleureuse, et finit par détourner le regard vers le feu qui continuait de consumer la buche dans la cheminée.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 13:54


Au début, Clémence ne l'écouta que d'une oreille distraite, continuant ses soins. La réponse l'intéressait, bien sûr, mais c'était aussi une façon de détourner son attention tandis qu'elle faisait ce qu'il fallait pour que sa blessure guérisse dans les meilleures conditions. Elle ne s'était d'ailleurs jamais autant appliquée dans cette tâche que ce jour-là...
Lorsqu'il aborda le fait d'avoir pour vocation de venir en aide à ceux qui ne pouvaient se défendre seuls, elle prit soin de fuir son regard. Il avait fait pour vœu de prêter main forte à tous, même à des gens comme elle. Cela expliquait qu'il ne soit pas tout simplement parti en la voyant. Et puis...

-...et d'être venu vous aider, Clémence.

La jeune femme s'interrompit soudainement et releva lentement le regard vers Andran alors qu'elle venait de comprendre...

-Vous saviez que j'étais là...

Il n'était pas tombé sur ces brigands par hasard. Il n'était pas non plus venu pour en défaire la région ni même pour venger les victimes de leurs dernières attaques. Il était venu pour elle... C'était pour cela qu'il n'avait pas attendu de renforts. Il savait qu'une femme était prisonnière et s'était porté à son secours avant qu'il ne soit trop tard.

Quelqu'un était venu à son secours...

Elle le regardait, médusée devant cette révélation. Cela faisait si longtemps qu'elle avait cessé de croire qu'elle recevrait une quelconque aide un jour. Au début, elle avait espéré un temps que son père ou même Aimé ne parvienne à la retrouver puis, au fil des ans, elle avait réalisé qu'ils étaient probablement aussi en difficulté qu'elle... Qu'il leur faudrait se sortir de leur propre situation avant qu'ils ne se penchent sur le sort de tous les autres membres de la famille. Autant qu'elle considère qu'elle ne pouvait compter que sur elle, sans plus prier pour les voir arriver un jour.

Soudain, elle réalisa qu'elle dévisageait le chevalier depuis trop longtemps déjà et elle se rappela elle-même à sa tâche. Elle se pencha sur sa blessure pour entamer le quatrième point de suture. Elle avait baissé sa carapace une minute, le temps d'intégrer qu'il ne l'avait pas sauvée par défaut, mais elle s'évertuait à la remettre en se concentrant sur autre chose. De son côté, il lui parla de ses yeux et elle se rendit compte qu'il devait être en train de l'observer. Elle ne répondit rien, le temps de finir de ressortir l'aiguille de sa chaire.

-Il y a de tout en Ithri'Vaan. C'est la croisée de tous les peuples. Ma mère était Zurthan, les habitants du désert. Mon père était estrevin. Il avait les yeux clairs. Ça a donné ces yeux marrons-verts. Mon frère ressemble plus à ma mère...

En fait, c'était presque une chance que, des deux, ce soit elle qui ait atterri ici. Dans le Sud, elle pouvait un peu plus se fondre dans la masse. Serein, lui n'aurait été à sa place nulle part. Et Bahiya encore moins. Surtout qu'elle avait pour elle son handicap qui ne faisait que la rendre plus différente encore.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 20:31


« Bien sûr que je le savais ! » s'exclama-t-il, surpris par cette réaction. C'est même surtout pour ça qu'il était intervenu. Sinon, il aurait pris le temps d'aller chercher de l'aide… quoi que. Audacieux au point de pouvoir s'exposer à la mort sans aucune raison viable, Andran aurait bien été capable d'intervenir contre ses bandits, otage ou pas otage. Si c'est logique ? Bien sûr que non ! Mais c'est ce qui faisait la réputation du chevalier. Et il savait que son audace a souvent porté ses fruits. Et aujourd'hui, elle a sauvé une femme fort bien sympathique.
« Ce sont des fermiers, qui ont assisté de loin à l'attaque, qui m'ont alerté, alors que j'étais en voyage. J'ai suivi leur piste, et puis vous connaissez la suite. » lui raconta-t-il, sans grande passion. Ce n'était pas l'histoire la plus héroïque qu'il ait pu raconté. Toutes ses erreurs commises rendaient l'histoire moins belle. Quand il regarda la jeune femme, elle semblait surprise. C'est un regard qu'il a déjà vu. Est-ce si incroyable ? Andran est un chevalier. Il a dédié sa vie à la protection des autres. Et pourtant, quand on disait aux gens, péninsulaires ou non, qu'un chevalier venait les aider, ils étaient aussi ébahi que surpris. Andran ne comprenait cette surprise. Il est là pour ça, et il protègera toujours les autres, même s'il devient manchot. Cela dit, il pouvait entrevoir plus logiquement que quelqu'un venant d'aussi loin que l'Ithri'Vaan soit étonné. La chevalerie est typiquement péninsulaire.

« Vous avez l'air surprise. » constata-t-il, avant de reprendre. « C'est vrai que ma vie n'est pas des plus communes. Cela dit, sauver les autres sont les belles facettes de ma vie. Être chevalier suppose aussi des sacrifices difficiles. » confia-t-il, d'une voix tout de même assurée. Des sacrifices, beaucoup de sacrifices. Pourtant, Andran ne regrettait rien. Le chevalier la regardait en train de recoudre le quatrième point de suture, avant de regarder sa bouche, et d'étirer un léger sourire.
« Mais, comme vous le disiez tout à l'heure : il vaut mieux se soucier davantage du futur que du passé. Et, je sais véritablement ce que j'ai traversé, mais pas ce qui m'attend demain. » dit-il, d'une voix calme et sans aucune forme de sarcasme. Il pensait à cette phrase depuis un long moment. Elle décrivait parfaitement l'évolution de la vie d'Andran. Cette phrase lui avait rappelé comment il avait avancé, comment il avait grandi. Sans nul doute qu'il la confiera à un de ses frères d'armes.

Il tourna la tête dans tout les sens pour se craqueler les cervicales, comme s'il avait un peu mal au cou. En tout cas, sa blessure ne lui faisait presque plus rien. Les aiguilles faisaient parfois plus mal que la plaie elle-même. Andran n'allait pas s'en attrister, bien au contraire. Mais peut être que cette discussion qui lui occupait l'esprit jouait un rôle la dedans ? Peu importe.

« Votre frère ? » demanda-t-il. Décidément, nous avons beaucoup de points communs, ma chère. pensait-il, même si sa propre famille ne lui inspirait que le dégout et la haine. « Ne me dites pas qu'ils… » commença-t-il, étonnamment très hésitant. « Ils n'ont pas été tué par les bandits ? » finit-il par lui demander, non sans avoir la gorge nouée. Le chevalier la regardait dans les yeux. Si c'était le cas, cette question lui fera sûrement beaucoup de mal. Ce n'était évidemment pas le but. Si Andran détestait toujours sa famille, ce n'était peut être (sûrement, même) pas le cas de Clémence. Elle lui répondit par la négative. Ouf, j'ai eu chaud. se rassura-t-il dans sa tête.

« Comment c'est, la vie de famille en Estrevent ? » demandait-il, curieux. « Vous semblez bien élevé, et vous avez de nombreux talents. Si vous étiez un homme, vous seriez un parfait écuyer. » commenta le chevalier, qui est toujours étonné de la voir le soigner aussi bien qu'un médecin. « Je suis certain que c'est votre éducation, de près ou de loin, qui vous a conduit à ce que vous soyez capable de faire tout ce que vous avez fait jusque-là. » expliqua-t-il, toujours en regardant difficilement ses yeux clairs.

Après avoir posé ses questions, Andran craignait qu'elle ne se referme, réveillant en elle des souvenirs aussi beaux qu'ils sont douloureusement lointains. Après ces jours de calvaires, elle n'avait pas besoin de ça. Se léchant la lèvre supérieur de gêne et déglutissant sa salive, le chevalier détourna le regard n'osait même plus le reposer sur elle.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeJeu 9 Mai 2019 - 19:10

Les paroles d'Andran avait l'air de tomber sous le sens pour lui et il ne semblait pas comprendre que Clémence puisse en être surprise. Non, elle ne s'y attendait pas. Non, jamais personne n'avait quoi que ce soit pour elle, alors risquer sa vie... Si elle était émotive, une larme coulerait certainement sur sa joue à l'heure actuelle. Cependant, même si elle n'en était pas à ce stade, elle ne pouvait qu'être touchée par ce que cet homme venait de faire pour elle...

-Pardonnez-moi d'être surprise mais les gens d'ici sont plus prompts à vouloir me tuer que me sauver. Rétorqua-t-elle simplement.

Si on considérait l'Ithri'Vaan comme une région dangereuse et violente, le racisme y était nettement moins présent. Elle n'y avait pas vécu longtemps finalement mais elle avait souvenir d'être déjà aller faire le marché avec sa mère pour la guider et jamais elles n'avaient eu besoin de l'escorte de qui que ce soit. Clémence n'avait qu'une "légère" teinte sur sa peau et elle redoutait chaque jour que quelqu'un ne la cloue sur un arbre...

Andran s'inquiéta de la santé de Serein. Elle le regarda quelques secondes mais elle ne savait pas vraiment comment lui répondre. Enfin si, c'était assez facile en définitive.

-Non... J'ai été séparée des miens il y a longtemps.

Elle ne s'étendit pas sur la question. Elle savait que l'esclave était mal vu dans ces régions mais il n'en demeurait pas moins toléré. En apprenant son statut, cet homme pourrait vouloir tirer cela à son avantage et réclamer sa servitude en paiement de l'aide qu'il lui avait apportée... Il n'avait pas besoin de savoir qu'elle était esclave pour le faire cela dit, mais autant éviter de lui en donner l'idée.
Tandis qu'elle continuait d’œuvrer, Andran s'intéressa aux mœurs de son pays en matière de famille. Là, elle sut encore moins comment lui répondre. Les gens d'ici était monogame, certes de manière hypocrite car il était largement admis que les hommes aient des amantes, mais la polygamie n'en était pas moins assez mal vue. Alors, lui avouer que son père avait plusieurs épouses n'était peut-être pas une bonne idée... Cela dit, il y avait d'autres questions auxquelles elle pouvait répondre.

-J'ai reçu une éducation jusqu'à l'âge de huit ans. Je sais toujours compter mais je n'ai plus pratiqué la lecture et l'écriture depuis longtemps. Quant au lancé de couteaux et le soin des animaux, je l'ai appris dans la troupe... Je joue les fausses chamans pour le peuple et les danseuses pour les Seigneurs. Je lance des couteaux en dansant. Elle marqua une pause et, sans arrêter ce qu'elle faisait et sans regarder Andran, elle se reprit. "Lançais", devrais-je dire...

Nouant un cinquième point de suture, elle hésita quelques instants à formuler à voix haute une question qui lui trottait dans la tête. Voulait-elle vraiment le savoir ?... Dans un cas, sa vie reprendrait comme avant ou presque. Dans l'autre, alors sa situation n'irait pas en s'améliorant... Son regard s'orienta vers le chevalier puis se mit à fuir ses yeux avant même de les avoir croisé.

-Ils... Ils sont tous... morts ?
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeVen 10 Mai 2019 - 18:48


C'était là une bien triste réalité péninsulaire. Les étrangers sont souvent les premières victimes des nordiens, même s'il est probable que les bandits qui ont attaqué le groupe de saltimbanques ne l'ont pas fait pour ça. Ou peut-être que si ? On ne le saura jamais. Cela dit, les bandits de ce genre sont plus souvent attirés par l'appât du gain que par le massacre d'étrangers, qui ne doivent pas être nombreux ici-bas. Néanmoins, cela n'excusait rien. Le chevalier les aurait tué dans un cas comme dans l'autre, otage ou pas otage.

Le chevalier faisait face à une sorte de gêne de la part de Clémence. Elle aussi, séparée de sa famille alors qu'elle était jeune ? Décidément… Pour elle également, la famille était un sujet délicat. Cela dit, Andran n'avait pas de mal à cracher sa haine sur sa famille, surtout son père et son frère aîné. Le chevalier ne chercha pas à creuser davantage. Si elle veut garder ça pour elle, soit. Qui est-il pour la forcer ? Il est un chevalier, pas un tortionnaire. Et après tout, lui aussi a sûrement des sujets qu'il veut garder pour lui. Aimerait-il qu'elle force pour en savoir plus ? Rien n'est moins sûr.

Au moins, elle n'avait pas de mal à parler de son éducation, même si cela ne répondait pas à cette question : comment se fait-il qu'elle parle la langue du Nord ? Et, malgré son accent, elle était compréhensible. Elle parle sûrement mieux qu'un paysan. pensait Andran. Ce dernier l'écoutait, tranquillement, toujours sans la regarder. Mais elle voulut connaître le sort de la troupe. En vérité, Andran n'avait pas la preuve certaine que les saltimbanques étaient morts, et le ton hésitant de Clémence le gênait. La réponse semble importante à ses yeux. Le chevalier trouvait cela logique, d'un certain côté. Lui qui avait côtoyé des soldats par milliers, les voir mourir n'a jamais été facile, même s'il ne les connaissait pas bien. La mort est douloureuse. Alors, quand ce sont des gens que l'on connait, ou même que l'on aime, ça fait quelque chose. Et ça, Andran le savait, lui qui aurait largement troqué son père contre son meilleur ami.

« Quand je suis arrivé, cela faisait déjà quelques jours que l'attaque avait eu lieu. Les paysans qui m'ont alerté ne m'ont parlé que de vous comme survivante. Je n'ai pas cherché à connaître le sort des autres, persuadé que si personne ne les a vu, c'est qu'ils étaient morts. » avoua le chevalier. « Je ne peux pas vous le certifier, mais je sais que les bandits massacrent tout témoin. J'ai préféré les abattre, et sauver ceux que j'ai pu sauvé. Vous, en l'occurrence. Je suis désolé, je sais que cela peut être difficile. » enchaîna-t-il, d'une voix compatissante et étranglée.

De douloureux souvenirs hantaient maintenant son esprit, mais il arriva à les chasser en fermant les yeux. Le chevalier resta sans voix. Il ne savait pas quoi lui dire. Cette discussion lui avait fait oublié les morts de ces derniers jours, sous les yeux de Clémence, qui en avait tué un. Pour le chevalier, c'était presque normal. Il était habitué. Mais, pour elle, c'était sûrement différent. Le chevalier côtoie et donne la mort depuis si longtemps, qu'il n'arrive même pas à imaginer l'esprit de la jeune femme, probablement toujours sous le choc. Andran préféra garder le silence. Parfois, cela vaut plus que des mots.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeDim 12 Mai 2019 - 19:55

La réponse d'Andran ne provoqua pas chez Clémence la réaction à laquelle il s'attendait. Elle aurait pu ressentir de la peine, de la colère ou même de la haine en fonction de la personne vers qui était orientée ce sentiment. Mais elle n'éprouvait rien de tout cela. Certes, certains membres de la troupe ne méritaient pas ce sort (s'ils y avaient tous eu droit) mais elle ne les pleurerait pas pour autant. Cependant, son inquiétude n'était en rien apaisée. Il se pouvait que quelques uns aient survécu et elle ne souhaitait pas retourner auprès d'eux. Sans le reste de leurs partenaires, ils n'avaient plus de moyen de subsistance et on ne trouve pas de saltimbanques sous le sabot d'un cheval. Pas dans un pays pareil. Et comment pouvait-on employer les services d'une jolie femme exotique, à votre avis ?
Non, elle préférait encore essayer de traverser la Péninsule toute seule et à pieds.

Clémence se contenta de garder le silence et acheva de réaliser le dernier point de suture. La blessure n'était pas si laide vu d'ici...
Ayant terminé, elle invita Andran à se rasseoir pour lui faire un bandage et ainsi éviter que des saletés ne s'y accumule. Lorsqu'elle eut fini, elle prit une nouvelle chemise dans les affaires du chevalier et la lui tendit. Relevant les yeux, elle remarqua qu'il faisait presque nuit dehors.

-Vous devriez dormir. Je vais voir si je trouve des couvertures.



~~~~~~~~~~~~~~~~~



La nuit avait été longue. Ou courte, tout dépendait du point de vue.
Clémence avait fait le choix de laisser le lit à Andran, cédant la priorité des femmes à celle des blessés. Elle prit sa couverture -inutile en cette saison- pour s'en faire un oreiller et s'installa de l'autre côté de la cheminée par rapport à lui. Il avait beau être mal en point et elle avait beau être épuisée, elle ne parvint à dormir que difficilement. Le moindre bruit émanant du noble, le moindre de ses mouvements, la moindre variation dans sa respiration la faisait rouvrir les yeux instantanément. Ainsi, elle fut témoin de chaque heure qui s'écoula durant cette courte nuit d'été.
Alors qu'elle ouvrait une énième fois les yeux, elle vit le chevalier, toujours assoupi, et le ciel commençant à s'éclaircir. Elle décida alors de se lever et sortit. Elle se munit d'un panier et commença à vagabonder dans les bois, visiblement à la recherche de quelque chose.

Quelques heures plus tard, le soleil était levé et plus qu'installé dans les cieux. Clémence était revenue. Elle se tenait devant la table, dos au chevalier. Elle avait ramené quelques herbes de son escapade dans les bois. Fouillant silencieusement la cahute, elle avait dégoté un bol dans lequel les mettre. Munie d'une des dagues prises aux brigands, elle en utilisait le pommeau pour les écraser, cherchant à en faire un cataplasme.
Mais alors qu'elle travaillait, elle s'arrêta subitement. Une grimace étira son visage et elle porta sa main à l'oeuvre à hauteur de ses yeux. D'un geste plein de précaution, elle dégagea le poignet de ses manches et observa la brûlure qui y trônait. La veille, elle la sentait à peine. Maintenant, elle était plus calme et la torsion qu'elle exerçait à répétition sous le tissu avait suffit à la faire souffrir comme si elle venait de se faire mal.

C'est alors qu'un bruit la fit se retourner soudainement vers la couche du chevalier dans un mouvement de surprise. Machinalement, elle plaça son poignet derrière elle comme pour cacher ce qu'elle était en train de regarder. Cela pouvait paraître suspect mais cette idée ne lui effleura même pas l'esprit. Tout ce qu'elle voulait dissimuler, c'était la seule trace visible de ce qu'elle avait subi.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMer 15 Mai 2019 - 18:01


Elle ne répondit rien. Andran était surpris de la voir aussi stoïque, impassible. Soit elle cachait bien ses émotions, soit elle ne ressentait rien. Quelle réponse était la pire ? Andran ne saurait le dire, et, à vrai dire, mieux vaut qu'il n'en sache rien. Là encore, il préféra ne rien dire. Mieux vaut éviter de forcer la discussion, le chevalier ne tient pas réellement à l'énerver. Puis, il se faisait tard, et elle avait fini de le guérir. Il jeta un œil à sa blessure, désormais recousue. Du travail d'orfèvre. pensait-il, sans cacher sa satisfaction. « Merci beaucoup pour ces soins. Vous me sauvez la vie. J'ai laissé ma couverture sur la jument, si vous la voulez. » Le chevalier retira ses bottes alors que la jeune femme s'écarta de lui, puis s'endormit rapidement sur le lit qu'elle accepta gracieusement de lui laisser. « Passez une bonne nuit. » glissa-t-il.

◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊

Quand le chevalier ouvrit les yeux, il faisait déjà jour. Il resta immobile un moment, fixant le plafond, les yeux un peu éblouis par la lumière. En regardant autour de lui, il remarqua que Clémence était déjà levée. Soit il était tard, soit elle se levait tôt le matin. Dans tout les cas, le chevalier ne pouvait pas dormir plus longtemps. Se redressant sur son lit, son premier réflexe fut de palper sa blessure. Il avait toujours mal, mais beaucoup moins depuis qu'elle l'avait soigné. En se levant, il ignorait presque l'existence de Clémence, enfilant ses bottes et bouclant sa ceinture à son pantalon. En reposant les yeux sur la jeune femme, il remarqua qu'elle était tournée vers lui, cachant une main derrière le dos. L'anxiété montait en lui, soupçonnant une mauvaise surprise. « Qu'est-ce que vous avez ? » demanda-t-il, d'un ton suspicieux.

Il s'approcha d'elle relativement lentement, remarquant le bol rempli de plantes sur la table. Finalement, elle ne cachait rien en particulier. Andran était un peu gêné de l'avoir "accusé" un peu rapidement. « C'est pour moi ça, ou c'est pour vous ? » qu'il demanda, comme s'il craignait que cela lui pique autant que l'alcool la veille. C'était pour lui, alors qu'il croyait que c'était fini. « Bon, d'accord. J'irai chercher des plantes pour vos brûlures après, je vous le promets. Je connais deux trois choses qui vous aideront. » dit-il, avec un clin d'œil et un sourire. Il se souvenait de ce que lui avaient appris certains de ses frères chevaliers. Des conseils qu'il n'a jamais pris à la légère. Elle termina le cataplasme qu'elle avait alors commencé. Le chevalier leva les bras en l'air, ce qui lui faisait beaucoup moins mal que la veille, et laissa Clémence lui appliquer son onguent sur la plaie.

Le cataplasme ne lui faisait pas trop mal non plus. Peut être que c'était parce qu'elle était délicate ? Qui sait ? Une fois que ce fut finit, le chevalier examina sa blessure. Il ne savait pas à quoi servait ce cataplasme, surtout sur des points de sutures, mais il s'abstint de lui poser la question. « Je crains que vous ne puissiez faire plus que ce que vous avez déjà fait, et c'est déjà beaucoup. » lui dit-il avec un sourire et un ton chaleureux. « Je n'ai hélas rien pour que vous puissiez vous changer, je n'ai que deux tuniques à ma taille, donc trop grande pour vous. » s'excusa-t-il en fouillant son sac pour sortir une tunique grise simple pour la poser sur le lit. Une fois toutes ses affaires rassemblées, il commença à se vêtir de la tunique. Il y arriva sans trop de difficulté ni de mal. C'était de bon augure. Ensuite, Andran enfila ses gants, ses jambières, et ses brassards, avant de reprendre ses bijoux et de les enfiler par dessus ses vêtements. Il craignait le poids de son plastron et de ses épaulières sur sa blessure, et c'est surtout pour ça qu'il ne les enfilait pas.

« Je vais simplement chercher des plantes pour traiter vos blessures, et nous pourrons partir. » lui dit-il en attachant son collier. Il se dirigea vers la sortie, puis s'éloigna de la cabane. Quand il vit son cheval, il ne put s'empêcher de se diriger vers lui, caressant sa tête. Il en profita pour prendre son bouclier, simulant un combat pour savoir s'il pourrait au moins le porter et le dresser devant lui. Andran s'imagina un adversaire, et moulinait avec son épée dans le vide, et bougeait son bras gauche comme s'il parait des coups. Il allait même jusqu'à donner des coups avec son bouclier, mais cela lui faisait mal, contrairement au reste. Et encore, il n'avait pas pris des coups réels, donc il ne sait même pas s'il supporterait le choc. Je crois que ça va être compliqué… pensa-t-il, peu satisfait. Le chevalier rattacha le bouclier à son cheval, et s'en alla plus loin pour chercher les plantes qu'il avait promis à Clémence.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeJeu 16 Mai 2019 - 15:17


Sur le pas de la porte, un main posée sur le chambranle, Clémence regarda le chevalier s’éloigner. Il s’était laissé faire tandis qu’elle lui appliquait son cataplasme mais elle avait cru lire dans son regard qu’il n’en comprenait pas l’utilité. Certes, elle avait recousu mais il n’était pas totalement à l’abri de l’infection pour autant. Les plantes qu’elle avait trouvé avaient des propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Mais cela, elle n’avait pas su le lui expliquer… Elle ne pouvait s’empêcher de le craindre. Il n’avait rien fait qui justifie sa méfiance, il était adorable, au contraire. Cependant, il était encore trop tôt pour qu’elle parvienne à accorder sa confiance à un homme.
Elle avait bien tenté de le dissuader de partir chercher des herbes mais il ne semblait pas l’avoir entendue. Elle pouvait le faire toute seule si elle estimait en avoir besoin… Et le voilà qui venait de sortir alors qu’elle lui avait demandé de ne pas se donner cette peine.

Clémence resta là, à le regarder tandis qu’il s’essayait au maniement de ses armes, éprouvant sa blessure. Puis elle reprit le seau de la veille et retourna au cours d’eau. Là, elle le rinça correctement pour faire disparaître toutes les traces de sang qui avaient coulées au fond puis elle le remplit de nouveau. Elle le rapporta ensuite à la jument pour lui permettre de boire. Tandis que Nirazam s’abreuvait, l’estrevine lui caressait délicatement l’encolure, jouant avec sa crinière. Elle était vraiment très belle… Lorsqu’elle était venu chercher la couverture la veille, elle avait retiré la selle afin qu’elle passe une meilleure nuit. Avait-on idée de laisser un cheval dormir tout harnaché ? Lorsque l’animal eut fini, elle la détacha et l’emmena un peu plus loin pour trouver de l’herbe et lui permettre de brouter pendant un moment.

Tandis qu’elle se tenait près de la jument, l’esprit de Clémence se mit à réfléchir de lui-même. Maintenant que le choc de sa capture et de l’attaque du chevalier étaient passés, elle réalisait qu’elle ne savait pas comment les choses allaient se dérouler maintenant pour elle… Devait-elle s’assurer que toute la troupe avait disparue ? De toute façon, si tel n’était pas le cas, alors il avait eu cinq jours pour déguerpir. Il y avait peu de chances pour qu’elle les recroise un jour et elle ne le voulait pas. Mais qu’allait-elle devenir à présent ? Une femme seule et métisse dans ce pays sinistre, elle ne finirait pas l’année…

Je vais simplement chercher des plantes pour traiter vos blessures, et nous pourrons partir.

Nous ?...
Clémence réalisait seulement que le chevalier prévoyait de l’emmener avec lui. Mais pour aller où ? Que comptait-il faire d’elle ? Et combien de temps pensait-il la protéger ainsi ? Certainement pas indéfiniment…

Nirazam la bouscula d’un petit coup de tête. Elle n’avait même pas remarqué qu’elle avait terminé. Elle la caressa pour s’excuser et elles firent demi-tour toutes les deux. En chemin, la jeune femme aperçut un framboisier largement garni de fruits bien mûrs. Passant un bras dans les rennes de la jument et saisissant un pan de sa robe pour en faire un panier de fortune, elle en cueillit deux poignées pour les ramener au cabanon.
Lorsqu’elle arriva, elle ne vit aucune trace d’Andran. Cependant, en prêtant l’oreille, elle perçut du bruit à l’intérieur de la maisonnette et en conclut que ce devait être lui. Elle attacha la monture à une branche solide puis s’avança pour rejoindre le chevalier. Elle le découvrit penché sur la table, imitant les propres gestes qu’elle avait fait une heure auparavant. Elle le regarda faire quelques instants avant qu’il ne l’aperçoive. Elle sortit alors de ses pensées et approcha pour déposer son précieux trésor sur la table.
Andran n’avait que des aliments secs. Un peu de fraîcheur leur ferait du bien à tous les deux...
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeJeu 16 Mai 2019 - 23:08


Andran se déplaçait tranquillement, comme s'il était là pour se balader, profiter de l'air frais. Épée à la main, le chevalier s'était mis à la recherche d'orties et de tussilages, les meilleurs plantes forestières antiseptiques selon ses frères Marcheurs Austères. Sûrement que, sur la route du voyage, il trouvera de la lavande, qui a aussi de telles vertus. Il n'oublia pas de marquer certains arbres avec son épée pour prendre des repères. Il était seul à nouveau, et Othar sait qu'il adorait ça. Il pouvait penser à Clémence sans qu'elle soit là, surtout qu'il ne savait même pas ce qu'il allait bien pouvoir faire d'elle.

Il l'emmènera à Sainte-Berthilde, car la laisser croupir dans les plaines du Marquisat serait totalement immoral. Mais après ? La laisser en ville livrée à elle-même ne serait pas beaucoup mieux. Sa couleur de peau lui attirera les problèmes, sauf si Andran continue de la protéger. D'un autre côté, elle était autonome et savait faire pas mal de choses. C'était un bon point, même s'il ne suffira peut être pas. Le chevalier ne sait même pas s'il pourra compter sur ses frères pour garder la chose secrète. Bon, généralement, ces derniers ont toujours été dignes de confiance. Et puis, elle, qu'est-ce qu'elle voulait ? Andran n'avait pas le droit de lui forcer à faire ce qu'il voulait, elle n'était pas son esclave. C'est un petit croassement qui ramena Andran à la réalité, lui qui s'était arrêté depuis un long instant. Il verra bien ce qu'il pourra faire, en fonction de ce qu'elle souhaite, et de ce que lui peut faire.

Le chevalier cueillit plusieurs feuilles d'orties, mais s'en alla vers la lisère pour ramasser quelques tussilages. Une fois qu'il trouva son bonheur, il rengaina son épée et garda les plantes dans ses mains dont les gants le protégeaient contre les piqûres d'orties. Suivant les repères qu'il avait établi durant son chemin, le chevalier revint rapidement à la cabane. En revenant, il remarquait que Nirazam et Clémence n'étaient plus loin. Le chevalier craignit le pire. Il rentra dans la cabane, et remarqua que rien n'avait disparu. Son plastron et ses épaulières étaient toujours là, tout comme les couteaux et son sac. Seul le seau avait disparu… et son cheval. Personne n'est venu l'attaquer pendant son absence, c'est elle qui est partie. Sinon il n'aurait retrouvé aucune de ses affaires. Elle reviendra sûrement. Après tout, ce n'est pas mon esclave. Elle peut bien se balader si elle le souhaite. pensa le chevalier en posant les plantes dans le bol qui avait servi au cataplasme pour sa blessure. Le mélange avec les herbes qu'elle avait apportée ne seront pas de trop.

Le chevalier écrasa le tout avec l'un des couteaux, ajoutant de l'eau avec le fond de sa gourde. Ce n'était pas le meilleur soin qu'elle recevra, mais ça apaisera déjà bien ses poignets. C'est toujours ça de pris. Alors qu'il s'apprêtait à terminer sa préparation, le chevalier entendit les sabots de son destrier, lui-même emmené par Clémence. Elle le laissa sa place puis entra dans la cabane avec des framboises plein les bras. Une belle trouvaille, lui qui détestait les fruits secs. Cela lui arrivait parfois d'acheter des fruits frais quand il croisait des fermiers, mais cela restait relativement rare. Le chevalier ne la félicita que d'un sourire, alors qu'il finissait enfin sa mixture, qui ressemblait maintenant une petite purée de légumes. Esthétiquement parlant, ce n'était pas très ragoutant, et on pourrait presque se demander si ça avait une quelconque utilité par rapport à un véritable onguent préparé par un apothicaire. Mais Andran savait que ça allait faire effet. « Donnez-moi vos poignets. » lui demanda-t-il gentiment. Elle s'exécuta. Le chevalier retira ses gants, puis empoigna d'abord le poignet droit de la jeune femme et retroussa son manche. « Rassurez-vous, ça ne va pas vous piquer. » dit-il, avant de s'esclaffer. Avec son index et son majeur, il prit un échantillon de sa mixture, et l'étala délicatement sur les marques de la jeune femme. Une fois que toute la blessure fut traitée, Andran fit la même chose avec l'autre poignet. « Voilà. Vous aurez toujours les marques, quoi qu'elles s'effaceront un peu, mais elles ne vous feront plus mal. D'ici que je nous dégote un prêtre, ça fera amplement l'affaire. » dit-il, en se léchant les deux doigts pour se les nettoyer.

Le chevalier rassembla alors ses dernières affaires, puis les posa sur le lit, avant de revenir vers la table remettre les framboises au centre. « Allez, installez-vous, elles ont l'air délicieuses. » dit-il en en prenant une dans le tas. Le chevalier vit alors sa mine s'assombrir. Il était un peu gêné, comme s'il allait annoncer une mauvaise nouvelle. « Vous savez, je suis attendu à Sainte-Berthilde, c'est pour ça que j'ai pris la route, et que j'en suis arrivé à venir vous sauver des bandits. Pour moi, cela va de soi, mais ici, vous êtes libre. Je comptais vous emmener avec moi, ne serait-ce que parce que vous m'avez aidé, mais aussi parce que ce ne serait pas très moral que je vous laisse ici, en pleine campagne, livrée à vous-même. Mais, en tout état de cause, je ne peux pas vous forcer à venir avec moi. » lui dit-il, avant de reprendre après avoir mangé une autre framboise. « Cela dit, je pourrai plus facilement vous protéger si besoin, et je connais peut-être d'autres personnes qui pourront le faire aussi. Enfin… tant que vous ne fassiez rien de répréhensible, mais je pense que je n'ai rien à craindre en ce qui vous concerne. »

Le chevalier regardait alors Clémence dans les yeux. La priver de liberté serait contraire à son serment, même si, dans ce cas, elle n'avait pas vraiment le choix. Mais ce n'était pas vraiment de sa faute, pour le coup. « La décision vous appartient. » lui dit-il, comme s'il était à ses ordres et qu'il attendait les siens pour lui obéir.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMar 21 Mai 2019 - 11:23


Après avoir déposé les framboises, Clémence resta là à observer le chevalier en train de finir de préparer sa mixture. Elle reconnaissait évidemment les plantes qu’il avait choisi, il avait donc quelques connaissances en la matière… Puis il lui demanda ses poignets et la jeune femme releva vers lui un regard où se mêlaient la surprise et la crainte. C’était une requête qu’elle n’avait pas souvent entendue mais qui n’avait jamais été de bon augure pour elle… Elle prit sur elle, essayant de se ressaisir en se disant qu’il ne voulait que voir ses blessures pour mieux les soigner. Alors, après une hésitation, elle releva son bras droit et le lui présenta, paume vers le haut. Il retira ses gants avant de saisir sa main, non sans une certaine délicatesse. Elle l’observa tandis qu’il étalait l’onguent avec précaution, son regard jonglant entre ses doigts à l’oeuvre et le visage d’Andran. Il était plutôt doux… Elle n’était pas habituée. Malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à se départir de sa méfiance. Elle ne sembla vraiment respirer de nouveau que lorsqu’il eut tout terminé soins et bandages. Elle récupéra alors son second bras pour venir le rabattre contre elle, regardant toujours le chevalier comme si elle n’était toujours pas certaine de ce qu’elle devait penser de lui. Il semblait prendre toutes les précautions du monde, même maintenant… Même en pensant au lendemain. Elle n’avait jamais consulté les prêtres de ce pays. Personne ne l’avait jamais conduite dans un Temple et lui le prévoyait déjà. Et pas seulement pour lui, mais aussi pour elle. Pour faire disparaître ces honteuses marques qui ne feraient que lui rappeler son passage chez les bandits...

Une nouvelle hésitation et elle s’assit tel qu’il le lui invitait. L’imitant, elle mangea une framboise puis il prit la parole et elle resta là à l’écouter. Toutes les questions qu’elle se posait tout à l’heure, il y répondait sans même le savoir. Ce qu’il envisageait pour la suite. Ce qu’elle allait devenir. Comment elle pourrait se protéger du racisme environnant. Il lui laissait le choix et paraissait si sincère… Il lui avait sauvé la vie une fois et, elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait tendance à vouloir le croire lorsqu’il lui disait qu’il voulait continuer de la protéger. Lorsqu’il lui assura que la décision lui appartenait, elle sentit sa gorge se nouer et lutta contre la vague d’émotions qui menaçait de la submerger si bien qu’Andran n’en vit probablement rien. Seule transparu sur son visage une ombre de surprise, ses yeux s’ouvrant un peu plus grand et ses lèvres se descellant. Après quelques secondes, elle répondit enfin à son offre.

-Je me ferais tuer si je reste seule…

Triste constat et pourtant si vrai… Elle était contrainte de s’enchaîner à quelqu’un pour espérer survivre ici. Jusque là, elle n’avait jamais pu décider avec qui s’attacher… La troupe, les bandits, elle ne les avait pas choisi. Certainement pas. Elle ne connaissait rien d’Andran, ou si peu de choses, mais il semblait bien moins menaçant qu’eux à ses yeux. Paradoxal étant donné son talent pour manier une lame.

-Rien ne vous y oblige… Je veux dire… Vous avez juré de protéger… mais rien ne vous oblige à me protéger vous-même.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeMer 22 Mai 2019 - 13:35


Le chevalier avait toujours la mine sombre. Même s'il voulait l'aider, il se demandait toujours comment il allait bien pouvoir le faire. Il ne pourra pas constamment garder un œil sur elle, et puis elle voudra sûrement rester seule par moment. Enfin… rester seule, est-ce possible pour elle ? Andran mangea une autre framboise d'un air dubitatif. Quand elle répondit, il étira un léger sourire. Pourtant, elle semblait inquiète pour le futur. Ça se comprenait, d'un autre côté. Le chevalier n'était pas tout puissant.

« Pour l'instant, je suis le seul à même de vous escorter en ville. Et cela ne me dérange pas. » finit-il par dire. « Pour la suite… » Le chevalier ne savait même pas quoi lui dire, parce qu'il ne savait même pas quoi faire et il ne voulait pas lui mentir. En ville, elle ne sera pas plus à l'abri qu'en campagne, et tout le monde se contentera de la dédaigner pour sa couleur de peau, qui ne sera rien d'autre qu'une raison pour la lyncher. « Nous verrons bien… et nous aurons le temps d'y réfléchir en chemin. » dit-il d'une voix hésitante. De toutes façons, il n'avait pas beaucoup de solutions. Le chevalier se leva, et prit une autre framboise. « Je vous laisse les dernières. Je vais préparer les dernières affaires pour le départ. » dit-il, avant de se diriger vers le lit. Il y avait laissé son plastron et ses épaulières et craignait toujours que les enfiler ravive la douleur à sa hanche. Puis, après une profonde inspiration, il enfila les épaulières puis le plastron, avant d'agiter et d'échauffer les bras pour se tester. L'épaulière gauche pesait sur sa plaie, et il la retira. Il rassembla aussi la nourriture qu'il avait sorti, ainsi que ses ustensiles de soin, puis rangea le tout dans son sac. Il partit voir son cheval, désaltéré et nourri, puis raccrocha la selle en y attachant le sac. Il attacha son épaulière gauche à ce même sac, qui pendouillait à la droit du cheval avec le casque, tandis que le bouclier était à gauche. Ils étaient fin prêts.

Il monta en selle et dirigea sa monture proche de l'entrée, où se tenait Clémence. Le chevalier, du haut de sa monture lui tendit la main, même si elle ne semblait pas comprendre. « Allons, il y a assez de place pour nous deux si nous nous serrons. En plus, nous irions plus vite. » qu'il lui dit avec un sourire. Hésitante, elle finit par accepter de monter en selle. Il l'aida à s'installer devant lui, même si sa robe l'empêchait d'écarter les jambes pour s'assoir normalement. Le chevalier la tiendra avec ses deux bras qui prendront aussi les rênes du cheval. « N'hésitez pas, si vous avez un problème. »

Le chevalier dirigea la monture à la sortie de la forêt en marchant. Une fois dehors, il repéra la position du soleil. « La route est au sud du camp des bandits, et la forêt est à l'ouest dudit camp. Donc, sauf si je me trompe, nous devons aller par là pour retrouver la route ! » dit-il en désignant la direction avec le bras, avant d'élancer sa monture au trot. « La route nous mènera à Châteauvieux, puis à Sainte-Berthilde, mais je pense que le mieux sera de nous arrêter à Châteauvieux pour trouver un prêtre de Néera. Nous pourrons en profiter pour faire d'autres choses si besoin. »

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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeJeu 23 Mai 2019 - 20:39

Tandis qu'Andran préparait son cheval dehors, Clémence resta quelques minutes encore à l'intérieur de la cabane. Lorsqu'elle fut certaine qu'il ne reviendrait pas, elle laissa les larmes qu'elle avait retenu un peu plus tôt tomber s'écouler soudainement sur ses joues. Était-ce possible ? Le pire était-il vraiment derrière elle ? Elle leva les yeux vers le ciel, le cherchant à travers le plafond de bois et susurra une phrase qu'elle seule pu entendre.

-Par Néera et les dieux de mes ancêtres, faites que ce soit vrai...

Elle ferma ses paupières et s’évertua à calmer sa respiration parcourue de sanglots silencieux. Andran serait bien vite prêt et elle ne voulait pas qu'il voit qu'elle avait pleuré. Elle essuya ses larmes, inspira et expira profondément à plusieurs reprises avant de se lever. Du pas de la porte, elle le regarda se mettre en selle et s'approcher d'elle pour lui tendre la main. Elle resta là, à l'observer, tandis que son dos s'était fait soudain aussi raide qu'un planche. Il la trouvait hésitante ? Oui, elle l'était, et il y avait de quoi. Finalement, elle ferma la porte derrière elle et approcha prudemment. Au pied de la monture, elle observa alternativement la main et le sourire du chevalier avant de finalement déposer sa dextre dans sa paume. Une fois assise, il plaça ses bras de part en d'autre d'elle et elle ne put s'empêcher de le regarder faire tandis que ses épaules se contractaient machinalement. Elle ferma les yeux avant de déglutir juste avant qu'il se ne mette en route.
A l'orée du bois, il s'arrêta et réfléchit à voix haute pour retrouver son chemin. Sa voix grave et rocailleuse vibrait à son oreille, provoquant ses frissons de peur qui partaient de sa nuque pour descendre jusque dans le bas de son dos. Elle avait peur et ne pouvait s'en empêcher. Chacun de ses gestes lui rappelait un épisode des jours précédents et il n'y avait que le temps pourrait lui faire oublier tout cela et permettre à son esprit de remettre les choses à leur place, faisant des actes d'Andran ce qu'ils étaient : des gestes anodins.

Châteauvieux était à trois jours de voyage et ils les passèrent sans encombre. Et sans beaucoup discuter non plus. Clémence ne parvenait pas à se sentir à l'aise dans les bras du chevalier et ne parlait que pour répondre à d’éventuelles questions avec le minimum de mots. Elle ne pouvait s'empêcher de craindre et de se méfier d'Andran dont la seule possibilité pour la convaincre de sa bonne foi était de rester lui-même… Cela allait un peu mieux lors de leurs pauses où elle se montrait un peu plus détendue. Malgré cela, ils continuaient à veiller l’un sur l’autre, nettoyant et appliquant onguent et cataplasme à leur compagnon de voyage matin et soir. Ils guérissaient plutôt bien sous les bons soins de l’autre...
Lors de leurs deux premiers arrêts, ils purent dormir dans une auberge et Andran n’hésita pas à lui offrir une chambre séparée. Ainsi, Clémence put enfin commencer à se reposer. Cela semblait paradoxal, les voyages fatiguaient les corps et les esprits d’habitude… Mais, le simple fait de ne pas avoir à dormir près d'un homme lui suffisait pour passer une nuit plus sereine. Les gens la regardaient de travers mais ils n’eurent aucun geste à son égard en voyant Andran à ses côtés. Et, même à l’auberge, il était convenu qu’elle ne sorte pas de sa chambre sans lui… Cela lui convenait. Elle n’avait pas vraiment le choix.
Cependant, le dernier soir, ils durent faire halte dans une ferme isolée. Ils y demandèrent le gîte et le couvert contre quelques pièces. On leur offrit une chambre… Et une seule. Avec un seul lit. Après le repas, ils y montèrent et réalisèrent leurs soins, comme d’habitude. Clémence était moins à son aise encore que d’habitude, se retirant du contact d’Andran dès qu’elle en avait l’occasion. Lorsque fut venu l’heure de se coucher, elle fit mine de vouloir s’installer par terre, préparant la couverture du chevalier pour s’en refaire un oreiller. Mais alors qu’elle allait s’installer, il lui prit doucement la couverture des mains et lui indiqua le lit. Elle eut une hésitation avant de comprendre qu’il ne l’invitait pas à partager sa couche mais qu’il lui cédait le matelas. La jeune métisse s’en trouva tellement surprise et décontenancée qu’elle ne sut pas quoi répondre et se contenta de faire ce qu’il lui proposait… Allongée sur la paillasse, elle éprouva malgré tout quelques difficultés à dormir. Elle regarda Andran dormir une partie de la nuit, son esprit ressassant en boucle les derniers jours. Il était bienveillant avec elle et n’avait jamais eu un geste déplacé à son encontre mais elle ne parvenait pas à se détendre en sa présence. C’était plus fort qu’elle… Et cela commençait presque à la déranger. Ce n’était pas une façon de le remercier pour tout ce qu’il avait fait et faisait encore pour elle…

Le lendemain, ils reprirent encore une fois la route. Cette fois, la ville de Châteauvieux se dessina assez vite à l’horizon et ils l’avaient rejoint en milieu de matinée. Sans plus attendre, ils se mirent en quête du Temple de Néera. En chemin, de nombreux regards se posèrent sur eux. Ou plutôt, sur elle. Elle aurait voulu pouvoir se soustraire aux yeux des passants mais elle ne le pouvait pas. Elle eut un léger mouvement de replis, se rapprochant sans s’en rendre compte d’Andran qui se tenait toujours juste derrière elle sur le cheval. Elle le craignait toujours, c’était indéniable, mais certainement moins que les idées qui pouvaient passer par la tête de ces gens… Même s’ils ne la toucheraient pas tant qu’elle serait aux côtés du chevalier.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeVen 24 Mai 2019 - 18:47


La route jusqu'à Châteauvieux s'était faite sans encombre… même si le silence de plomb entre les deux compagnons était très gênant. Le chevalier préférait garder le silence, de peur qu'elle ne se renfrogne encore plus. Chacune de ses tentatives (aussi rares étaient-elles) ne se soldaient que par des réponses tournant court aux discussions. D'un autre côté, le silence permettait à Andran de s'isoler pour méditer ou prier Othar, comme il le faisait si souvent lorsqu'il prenait des pauses durant ses voyages. Il valait mieux éviter de vaines discussions.

Les deux premiers arrêts pour les nuits se firent dans des auberges. Le chevalier préférait dormir à la belle étoile, mais, pour cette fois, il décida d'offrir un toit à la jeune femme, qui avait besoin d'un certain confort. Ce n'était pas son cas, à lui, mais il n'avait pas été le captif de quatre bandits. Andran loua deux chambres à chaque fois, préservant son intimité et celle de Clémence. Cela dit, il devait rester prudent au cas où quelqu'un voulait s'en prendre à elle parce qu'elle est différente même s'attaquer à la “protégée” d'un chevalier serait aussi déplacé que risqué. Finalement, rien ne se passa dans ces auberges. Andran put dormir en paix, sans avoir besoin de porter secours à son accompagnatrice.

La troisième nuit fut différente. Ne trouvant pas de villages, Andran dut humblement demander le gîte auprès d'un fermier, à qui il accepta de donner quelques pièces pour le dédommager. Mais le vieux fermier n'avait qu'une chambre à offrir… une chambre avec un seul lit. Andran le laissa à Clémence, se souvenant du geste qu'elle avait eu à son égard en lui laissant le lit de la cabane de chasseur. Pour cette fois, il dormira à même le sol. Sa blessure ne nécessitait plus un repos confortable et il se doutait bien qu'elle avait besoin d'un confort certain après le calvaire qu'elle a vécu avec les bandits. Cependant, le chevalier ne comprenait pas toute cette méfiance envers lui. Avait-il fait quelque chose de travers ? Ou était-ce ce vécu qui la troublait tant ? Peut-être croyait-elle qu'il n'était pas aussi gentil qu'il n'en avait l'air ? Au fond, il voulait le savoir, briser la glace, mais que répondrait-elle ? C'est plutôt ça, qu'il craignait. Comment réagirait-il si elle le dédaignait ? C'était la première fois que ça lui arrivait. Généralement, les gens profitaient de la générosité des chevaliers pour raconter leurs difficultés, et ils essayaient d'adoucir leurs peines, voire même de les aider. Là, il se confrontait à une femme si discrète et distante qu'il ne savait même pas ce qu'elle avait à l'esprit. Finalement, il passa outre cette gêne, et s'endormit plus ou moins rapidement cette nuit-là. Il ne lui restait plus beaucoup de temps, et il ne savait toujours pas ce qu'il pouvait faire d'elle. Enfin, si, il avait des idées sur le court terme. Est-ce qu'elles conviendront ? Ça, c'est un autre problème. Un problème qui taraudait son esprit qu'il a repris la route.

Le lendemain, le chevalier se leva à l'aube, et ne réveilla Clémence que plus tard, lui laissant quelques heures de sommeil en plus. Ils reprirent la route peu avant midi, sans oublier de remercier le fermier. Le chevalier lui donna quelques pièces supplémentaires, remerciant sa générosité. Ils arrivèrent à Châteauvieux dans l'après-midi. La ville débordait d'activité. Cela changeait du silence de la campagne et du voyage. Sans s'arrêter, Andran emmena sa monture et Clémence jusqu'au Temple de Néera. En chemin, il voyait clairement la populace fixer la jeune femme comme si c'était un cochon pesteux. Mais personne n'osait s'approcher de trop près, de cracher, ou quoi que ce soit d'autres. La présence du chevalier suffisait à calmer les ardeurs de certains gens un peu trop méfiants. Et, à vrai dire, face à un homme aussi impulsif et brutal que ne l'est Andran, il valait mieux éviter ce genre de geste.
Une fois devant le temple, Andran aida Clémence à descendre, puis descendit lui-même juste après. Il s'approcha de l'entrée, gardant la jeune femme près de lui, tout en tirant la bride de son cheval. Un vieux prêtre de Néera s'approcha d'eux, leur souhaitant la bienvenue au temple d'une voix chaleureuse. « Ma … » commença Andran, d'une voix hésitante. Les mots “partenaire” ou “compagne” paraitraient incongrus ou déplacés, quand bien même ce n'était pas le plus important des détails. « Mon amie et moi-même avons besoin de vous pour guérir quelques blessures. » finit-il par dire d'un ton beaucoup plus assuré. En y pensant, il n'était pas sûr que ce terme soit plus approprié que ceux auxquels il avait pensé juste avant. Toujours avec le sourire, le prêtre les convia à entrer à l'intérieur. Le temple était grand, et plutôt joli. Andran n'était jamais rentré dans celui de Châteauvieux. C'était une ville qu'il visitait souvent, mais il ne s'arrêtait jamais longtemps, puisqu'il repartait rapidement pour Sainte-Berthilde. C'est sûrement pour ça que personne n'avait reconnu le chevalier, ni son appartenance à un ordre de chevaliers. « Quels sont vos maux ? » demanda gentiment le prêtre. Il avait une voix un peu rauque, sûrement à cause de l'âge, mais sa voix dégageait une douceur facile à appréhender. Le chevalier se palpa la hanche pour désigner sa blessure. « J'ai pris un sale coup à la hanche, mais ce n'est pas grand chose depuis qu'elle l'a traité. » dit-il, en désignant Clémence. « Je crois, d'ailleurs, qu'elle aura besoin d'une prêtresse pour … » Il ne termina sa phrase que par des gestes pas très compréhensibles avec la main droite. « Elle sera plus à même que moi pour en parler. » dit-il en soupirant. Il n'était pas très bien placé pour en parler, lui qui a préféré esquivé le sujet. D'un autre côté, Andran n'était pas le confident le plus agréable. Qui confierait des secrets à un homme de guerre ? C'est vrai qu'elle ne savait pas tout de lui. Comme quoi, chacun gardait pour lui ses secrets. Les prêtres de Néera étaient mieux placés que lui pour ça, et, visualisant à peu près le calvaire qu'elle avait vécu, une prêtresse serait parfaitement adaptée. Enfin, c'est ce que pensait Andran. Généralement, les gens préfèrent parler de leurs soucis à des personnes du même sexe. C'est plus facile pour établir un lien de confiance.

Le prêtre appela une de ses consœurs, qui vint prendre à part la jeune femme tandis que le vieil homme s'occupera de la blessure du chevalier. La prêtresse et Clémence s'éloignèrent ensemble, tandis qu'Andran resta avec le sien. Le vieil homme l'aida à retirer son plastron et ses épaulières. « Vous revenez de campagne, pour avoir une telle blessure ? » s'étonna le prêtre. Le chevalier gloussa, ravi de ne pas pouvoir oublier qu'il avait un peu trop joué au malin contre des bandits. « Si seulement… » lâcha-t-il, d'un ton ironique. « Vous en auriez entendu parlé si j'étais parti en campagne, croyez-moi. Non, non. Ce sont des bandits qui m'ont fait ça. Des bandits de grand chemin. » raconta-t-il, avec le même ton. « C'est pour ça que … ? » demanda le prêtre, qui fit rapidement le rapprochement avec Clémence. Andran savait qu'il ne couperait pas avec ce sujet. Le chevalier ne le laissa pas chercher ses mots, et répondit directement à la question, en gardant son ton sarcastique. « Exact. C'est comme qui dirait le trésor des bandits. » Le prêtre ne se contenta que de glousser. Le chevalier retira sa tunique, et le religieux examina sa blessure. Lentement, il défit les points de suture un par un avec un fin couteau, puis, par imposition des mains, guérit la blessure du chevalier. Après quelques minutes, le chevalier était soigné. Cela l'étonnait toujours que ce soit aussi rapide. « Vous voilà rétabli, messire ! » s'exclama le prêtre. Le chevalier le remercia tout en lui donnant une tape amicale à l'épaule. « Du travail d'orfèvre. » qu'il lui dit. Le chevalier, qui remettait son armure, et le prêtre échangèrent encore quelques amabilités, avant de se séparer. « Si jamais vous re-croisez Clémence, mon… amie. Vous lui direz que je l'attends dehors. » dit-il avant de partir, certain qu'elle prendrait plus de temps que lui. Le prêtre lui avait répondu positivement en hochant la tête.

Une fois en dehors du temple, le chevalier profita de ce moment de solitude pour se reposer sur un mur. Il ne pensait à rien, et cela lui faisait du bien. Andran en profita pour tester son bras gauche. C'était parfait ! Il pouvait le bras gauche comme si de rien était. Une fois qu'il termina de se jauger, le chevalier retira son diadème et s'assit sur les marches du temple, attendant patiemment que son “amie” revienne.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeSam 25 Mai 2019 - 20:33


Tandis que les deux hommes parlaient d'elle et des soins dont elle avait besoin, Clémence ne put s'empêcher de se sentir mal à l'aise. Elle détourna le regard, baissant la tête pour se soustraire à leurs yeux. Mais elle savait que son geste était vain et elle n'en éprouva que davantage de gêne. C'était comme si les quelques mots d'Andran avaient suffi pour faire savoir au prêtre la raison pour laquelle elle avait besoin d'une prêtresse et elle en était mortifiée... Finalement, une servante de Néera vint la chercher. Cette femme d'un âge mûr semblait douce et chaleureuse mais l'estrevine ne put s'empêcher de tourner un dernier regard en direction d'Andran avant de la suivre dans la pièce voisine de celle où le chevalier serait soigné.

Une fois à l'intérieur de la salle de soins, la prêtresse ferma la porte et invita sa patiente à s'asseoir.

-Vous parlez notre langue ?
-Oui, très bien. Répondit-elle avait son faible accent.

La servante de Néera lui répondit d'un sourire, conviant de nouveau la jeune femme à s'asseoir sur la table au milieu de la pièce.

-Quel est votre nom ?
-Appelez-moi Clémence.
-C'est joli. Je m'appelle Odile. Ce sont vos poignets qu'il faut soigner ? Dit-elle en désignant les bandages qui dépassaient des manches de la belle métisse.

Sans répondre, l'estrevine leva ses bras pour les lui présenter. Avec délicatesse, la prêtresse retira les bandes de tissu pour mettre à jour l'onguent qui avait été appliqué dessus quelques heures plus tôt. Elle retira les extraits de plantes avec un linge et découvrit la nature de ses blessures. Elle souleva aussitôt son regard vers sa patiente, comprenant qu'elle avait été prisonnière et avait tenté de se défaire de liens bien serrés.

-Est-ce pour cela que le chevalier est avec vous ? Il vous a tiré d'un mauvais pas ?

Clémence hocha simplement la tête et Odile lui adressa un sourire rassurant et satisfait. Il était bon de voir que certains nobles remplissaient encore leur fonction. Elle posa alors une main sur chaque poignet, les serrant avec douceur. Puis elle ferma les yeux et pria sa Déesse afin qu'elle panse les blessures de son enfant. En quelques instants, c'était fini... La prêtresse retira simplement ses mains et la métisse put découvrir que c'était comme s'il ne s'était rien passé. Elle ne portait plus aucune trace physique de sa dernière mésaventure en date. C'était la première fois que Clémence bénéficiait de soins dans un Temple et elle regarda ses poignets comme si ce que l'on venait de lui faire était miraculeux. Odile l'observa faire, un sourire attendri et amusé aux lèvres. Puis elle l'interrogea simplement.

-Y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ?

L'estrevine posa son regard sur la prêtresse et eut un instant d'hésitation.

-Oui... Est-ce... Est-ce que vous pouvez vérifier... que je ne suis pas enceinte ?

Sa voix s'étrangla alors qu'elle achevait à peine sa phrase et une larme se mit à couler le long de sa joue. La prêtresse écarquilla soudain les yeux en comprenant la raison qui poussait sa patiente à faire une telle requête. Car elle lisait dans ses yeux l'humiliation et la peur à l'idée qu'elle puisse porter la vie.

-Est-ce que... ? Demanda-t-elle en montrant la porte.

Clémence comprit aussitôt ce qu'elle voulait dire et elle secoua immédiatement la tête. Andran ne lui avait rien fait. Puis une main saisit machinalement un de ses poignets nouvellement rétabli et de nouvelles larmes coulèrent sur ses joues. Tout sembla soudain s'éclairer pour Odile qui comprenait le fin mot de l'histoire. Elle posa ses doigts sur l'avant-bras de la jeune femme et lui répondit d'une voix douce.

-Je vais m'en assurer. Allongez-vous, Clémence.

Avant même de poser les mains sur le ventre de la métisse, la prêtresse eut deux craintes. La première fut de trouver qu'elle portait effectivement un enfant et de devoir annoncer la nouvelle à la jeune femme. La seconde, c'était qu'elle lui demande de l'avorter, requête qu'elle se verrait contrainte de refuser car elle ne pouvait mettre un terme à une vie, même naissante. Cela lui briserait le cœur de devoir contraindre cette femme à vivre avec le souvenir de ce qu'elle avait enduré jusqu'à la fin de ses jours ou jusqu'à ce qu'elle en vienne à abandonner l'enfant à la porte d'un Temple.
Fort heureusement, elle n'eut rien à faire de cela. Aucun Souffle n'avait trouvé refuge en son sein. En revanche, elle trouva plusieurs séquelles, certaines très récentes et d'autres plus anciennes, quoi que moins nombreuses. Elle la soigna sans même lui demander son avis au préalable et ne l'en informa qu'une fois qu'elle eut terminé. Clémence fut rassurée d'apprendre qu'elle n'aurait pas à porter le fils de Basile et en pleura de soulagement. Odile l'invita à se rasseoir et s'installa sur une chaise face à elle avec la ferme intention de discuter avec elle. Il y avait des choses que seule une autre femme pouvait entendre... Et Clémence en avait des choses à dire.

Les deux femmes discutèrent plus d'une heure et demie avant que la prêtresse ne sorte enfin. Elle donna quelques consignes à une novice puis alla trouver celui qui avait pris soin du chevalier. Il lui fit savoir que le compagnon de voyage de la métisse avait dit qu'il l'attendrait devant le Temple. Elle se rendit donc sur place et trouva aisément l'homme auquel elle alla se présenter.

-Chevalier. Je suis la Sœur Odile. C'est moi qui ait pris soin de Clémence. Veuillez nous excuser d'avoir été si longues. Il y avait certes peu de soins à faire mais il y avait d'autres douleurs qu'elle avait besoin de partager.

D'après sa longue conversation avec l'estrevine, elle savait qu'Andran était au courant de ce qu'elle avait vécu au cours de la dernière ennéade. Elle ne trahissait donc pas sa confidence en abordant vaguement le sujet.

-Vous serez sans doute rassuré d'apprendre qu'elle ne gardera aucune séquelle physique des traitements qu'elle a subi. Cependant, elle n'arrivera que dans un petit moment. Elle a émis le souhait de... se laver... entièrement. Et nous allons lui donner une autre robe en échange de la sienne.

Clémence avait certes pu faire sa toilette dans les auberges mais elle avait toujours la désagréable sensation que l'odeur de Basile lui collait à la peau. Quant à ses vêtements, elle avait dû les porter tous les jours depuis sa capture et elle avait l'impression que chaque fibre était imprégnée par cet homme... S'en débarrasser était une manière de tourner la page, de tenter de passer à autre chose. Le Temple avait toujours des habits à proposer à leurs ouailles en cas de besoin et la robe de Clémence était en bon état, si ce n'était une petite retouche ou deux. Le Temple ne serait donc pas perdant.
La prêtresse reprit d'une voix paisible et douce. Elle ne voulait pas prendre le risque de contrarier le chevalier inutilement.

-En attendant, je voulais prendre le temps de discuter quelques minutes avec vous si vous le voulez bien. Ce n'est hélas pas la première fois que je reçois une femme dans sa situation et -sans vouloir vous manquer offenser- je veux simplement m'assurer qu'elle est entre de bonnes mains. Et peut-être vous donner quelques conseils si vous le souhaitez.
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MessageSujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur   Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur I_icon_minitimeDim 26 Mai 2019 - 12:50


Cela faisait longtemps qu'il attendait là. Dire qu'il était attendu à Sainte-Berthilde, même si son retard était justifié. Il en avait profité pour chercher sa gourde dans son sac, tout en en profitant pour caresser sa bête. Il ne resta pas longtemps avec Nirazam et repartit rapidement s'assoir sur les marches du temple. Il vida lentement sa gourde, alors que certains prêtres le regardaient d'un œil étonné. Mais le chevalier gardait une mine relativement égayé. Finalement, il avait un peu l'air d'un ivrogne, mais il était tellement discret que les prêtres comprirent rapidement que ce n'était pas le cas.

Quelques longues minutes plus tard, la prêtresse qui avait pris en charge Clémence était sortie… sans la jeune estrevine. Le chevalier se leva instantanément, et écouta la prêtresse, sœur Odile, raconter sa rencontre avec Clémence. Andran commençait à avoir une mine sombre, froide. Les choses sérieuses arrivaient à grand pas. « Un chevalier est honoré d'accomplir son devoir.  » répondit-il d'un ton neutre. C'était un point plus que positif, malgré tout. Certes il n'avait pas sauvé la caravane des saltimbanques, mais les bandits étaient morts, et Clémence était sauve, quel que soit son état.

Après un léger silence, c'est la prêtresse qui reprit la parole. Le chevalier commençait à avoir une méchante boule au ventre. Il était anxieux, même s'il le cachait. Il avait pensé à tout ça, durant ces derniers jours de voyage, mais que pouvait-il faire d'une telle femme ? Sa mine commençait à s'assombrir, comme si la gaieté du chevalier n'était qu'une façade.

« Entre de bonnes mains ? » rétorqua-t-il d'un ton froid. Andran se sentait vexé. Il avait l'impression qu'elle n'avait pas confiance en lui, et cela le tiquait. Il était un homme de parole, et le bien-être des autres n'a jamais été quelque chose de peu important pour lui.
« Mais, dites moi. Qu'est-ce qu'elle veut, elle ? » demanda-t-il en radoucissant son ton. « Elle est libre, aux dernières nouvelles, et si elle ne veut pas venir avec moi, je ne la contraindrai pas à me suivre. » Andran le lui avait déjà dit, mais la prêtresse l'ignorait peut être. Ou alors voulait-elle le suivre ? Qu'est-ce qu'elle y gagnerait ? Et lui ?
« Je suis un homme de guerre, moi. Quand je ne suis pas en campagne, j'écume les routes entre mon ordre, à Sainte-Berthilde, et Eyroles pour chasser le mal sous toutes ses formes, conformément à mon serment. » Il voyageait et se battait tout le temps, et sinon, il passait son temps à s'entraîner. Aurait-il le temps de la protéger sans avoir à la cloîtrer on ne sait où pour être sûr qu'il ne lui arrive rien ? Il le voulait bien, parce que protéger les plus faibles fait partie de ses attributions et qu'il aimait ça, dans le fond. Le pouvait-il au quotidien ? C'était une autre question. Un autre problème qui allait forcément se lier à sa réputation, et à ses fréquentations. Certes, il n'était pas un bandit, mais il avait la réputation d'un chevalier qui faisait la guerre en faisant preuve d'une brutalité… plutôt inhabituelle. Lui, comme tout ses frères d'armes d'ailleurs. Quand la prêtresse et Clémence le sauront (et elles finiront par le savoir), ce sera une autre paire de manches.
« Mais dites-moi… » le chevalier eut une idée soudaine, qui pouvait être une solution à son problème. Enfin… “problème” n'était pas le mot. Clémence n'était pas un “problème”. « Vous pourriez la garder au temple. Après tout, elle sera plus à l'aise ici qu'avec moi et… dans un temple, personne ne peut rien lui faire sans violer des lois sacrées. » Cette proposition ne lui plaisait pas le plus. Il avait l'impression d'essayer de se débarrasser d'elle parce qu'elle était un poids pour lui. Mais ce qui lui importait, c'était sa sûreté. « Vous prendriez soin d'elle mieux que moi, je pense. » dit le chevalier, sur un ton gêné.
Andran soupira. Il se souvint qu'elle lui avait proposé de le conseiller, même s'il n'imaginait pas ce qu'elle pouvait lui proposer de constructif, sauf si Clémence s'est confiée au-delà de son vécu avec les bandits. C'était possible. Après tout, c'est pour ça que le chevalier a demandé au prêtre d'appeler une prêtresse à la rescousse. Le chevalier avait toujours la mine basse. Il fixa la prêtresse dans les yeux. « Sinon, vous pouvez me donner vos conseils. Je pourrais faire en sorte de les mettre en œuvre, si cela en vaut la peine. De toutes façons, je n'agirai que dans les intérêts de Clémence. »
Le chevalier n'était plus sûr de rien. Son esprit était perdu. Il ne savait plus ce qui était bon pour lui ou pour elle. Il était toujours plus anxieux.
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