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| Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur | |
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Auteur | Message |
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Andran Straggen
Humain
Nombre de messages : 439 Âge : 26 Date d'inscription : 16/02/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 43 ans en l'An 22:XI Taille : 1m89 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Jeu 6 Juin 2019 - 21:41 | |
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Quand Clémence éclata en sanglots, Andran était rassuré. Il était presque heureux. Au fond de lui, c'est ce qu'il voulait. Pleurer symbolisait le fait qu'elle extériorisait toute cette douleur enfouie et refoulée en elle depuis des années et des années. Lui l'avait simplement aidé à faire le pas. Certes il était un homme, certes il était un noble, mais il n'était pas pareil. Et ça, on le lui avait souvent rappelé, comme si c'était une critique ou un reproche. Mais lui, il en avait rien à faire.
Andran, face aux sanglots de Clémence, continua de lui apporter du réconfort. Il était avec elle et voulait continuer de le lui montrer par des gestes d'affection toujours plus osés. Il lui lâcha doucement les mains, puis les posa sur sa tête, avant de coller son front contre le sien. Elle avait tenté de l'esquiver, mais cette fois, le chevalier ne se retint pas, et elle-même baissa finalement la garde. Sans un mot, il laissa les larmes couler sur les joues de l'estrevine. Quelle journée ! Il ne risquait sûrement pas de l'oublier de sitôt. Andran se savait fort, mais force est d'admettre que cette journée était rude pour lui aussi. Il ne pouvait pas ne rien ressentir. L'histoire de Clémence était si triste et morose… Alors qu'elle commençait à s'arrêter de pleurer, le chevalier lui caressa les joues et éloigna son front du sien.
« Je suis fier de vous » glissa-t-il.
Ils avaient énormément progresser ensemble. Andran sentait qu'il pouvait appréhender Sainte-Berthilde avec beaucoup moins de mal. Si elle lui faisait confiance, il pourrait la protéger au mieux. Tout le monde comprendrait alors que c'est SA protégée, et que celui qui y touche ferait mieux d'avoir un plan de secours en acier. Il lui lâcha un léger sourire qui, pour la première fois, dévoilait certaines de ses dents. Elles n'étaient pas des plus blanches, mais bien loin d'être toutes jaunes. Il faisait aussi bien attention à son hygiène de vie qu'à son hygiène tout court.
« Vous devez être épuisée. Je vais vous laisser dormir. N'hésitez pas à m'appeler si vous avez besoin. »
Alors que Clémence séchait ses dernières larmes, le chevalier s'éloigna d'elle. Il ouvrit la porte de la chambre de la jeune femme et la referma, restant un instant devant elle. Il respira un bon coup. Pour sûr, il n'avait pas vécu une telle journée depuis qu'il avait perdu son meilleur ami. Sauf que cette fois, il ne ressentait pas de la tristesse. Tout cela s'achevait sur une note positive et encourageante. Andran vérifia qu'aucun des crétins qui l'ont dévisagé quand ils étaient à table ne les espionnaient puis s'en alla dans sa chambre. Il se défit de ses bijoux, de ses bottes et de sa tunique devant un miroir. Il se fixa le visage, comme s'il avait fait une bêtise. Il avait une sensation bizarre. Il en avait beaucoup sauvé, des personnes en détresse, mais il ne s'était jamais senti aussi soucieux pour quelqu'un. Pourtant, pas une seconde ne s'écoulait sans qu'il ne pense à Clémence. Il faut dire qu'une femme comme elle ne doit pas crapahuter dans chaque coin de rue. Que la raison soit sa couleur de peau ou son vécu, la jeune femme était plutôt unique en son genre. Il adressa une petite prière à Othar avant de se coucher et de s'endormir rapidement, rassuré et confiant pour la suite.
◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊ Le lendemain matin, Andran se leva longtemps après l'aube. Cela l'étonna lui-même. Il avait passé une belle nuit, et il était plein d'espoir pour la suite. Il se leva rapidement, enfila la même tunique qu'hier soir, ses bottes et ses bijoux, sauf son diadème, qu'il laissa sur la table de chevet. Il sortit de sa chambre et descendit vers le comptoir. Clémence n'était pas encore levée, et l'aubergiste le lui confirma. C'était le seul qui s'était montré plutôt “gentil”. Il ne les avait pas dévisagé comme si le diable était dans son auberge, et gardait un ton calme et sympathique. Le noble paya pour obtenir un petit-déjeuner pour deux. Du pain complet, un peu de beurre, du lait et une marmelade de fraise. Andran remonta avec un plateau, préférant rester en tête-à-tête avec Clémence afin d'éviter les regards plus qu'embêtant des autres. Il était persuadé qu'elle préférerait cela aussi. Il toqua doucement à la porte, et, entendant un semblant de réponse, entra avec son plateau. Elle était réveillée mais encore au lit, toute habillée. Elle n'avait sûrement pas trouvé la force de se déshabiller après une telle journée. L'estrevine semblait encore brumeuse d'un réveil récent, mais le chevalier sentait qu'elle allait un tant soit peu mieux qu'hier.
« Bien dormi ? » demanda-t-il d'une voix légèrement égayée. « J'ai apporté le petit-déjeuner. J'ai pensé que vous préféreriez que l'on soit seuls. Cela nous évitera les regards gênants des autres. »
Elle accepta sa proposition. Il valait mieux bien manger avant de reprendre la route pour un dernier jour de voyage. Elle se leva et vint s'installer près de lui, et ils mangèrent dans un silence somme tout moins gênant que les précédents. À force, cela l'amusait presque. Il prenait de plus en plus d'assurance. Certes il faisait toujours attention à ce qu'il disait et à ce qu'il faisait pour ne pas la troubler ni l'effrayer, mais il avait de moins en moins de mal à la regarder. Après tout, elle était belle, et elle avait de si beaux yeux. Décidément, il ne lui manquait qu'un joli sourire. Il en avait obtenu un la veille, il s'en souvenait bien, mais il en voulait plus. Toujours plus. Il le lui avait promis, et Andran est un homme de parole.
« Si vous souhaitez quelque chose avant de partir, n'hésitez pas. Il ne nous reste qu'une journée et demie de voyage et nous arriverons à Sainte-Berthilde. Il serait bête d'oublier quelque chose qui pourrait avoir son importance. »
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Ven 7 Juin 2019 - 13:48 | |
| Dès qu’Andran fut sorti, Clémence s’était allongée sur son lit avec dans l’idée de seulement fermer un peu les yeux avant de se préparer à se coucher vraiment. Elle se sentait trop épuisée par toutes les émotions que l’avaient traversée pour trouver la force de se mettre debout et se dévêtir… Mais la fatigue l’emporta aussitôt dans les profondeurs du sommeil et elle n’eut jamais l’occasion de se mettre sous les draps. La jeune femme passa une nuit sans rêve et n’en sortit que lorsque le jour fut plus que levé. Elle avait perçu derrière elle le bruit de la porte d’Andran qui s’ouvrait et des pas qui s’éloignaient mais son esprit les avait à peine entendu. Ils permirent à ce dernier de venir flotter à la surface de la réalité mais elle fut bien incapable de se tirer totalement de la noirceur du monde des songes. Les quelques coups frappés à sa porte l’éveillèrent enfin, non sans un certaine difficulté. Elle ouvrit les yeux et se rendit compte de la hauteur du soleil à la silhouette difforme de la fenêtre protegée le sol de sa chambre par les rayons. Elle avait dormi si longtemps ?
D’un mot, elle répondit à la personne qui était venu frapper et elle entendit la poignée s’actionner. Ce n’était pas forcément à cela qu’elle pensait par son “Oui ?”… Elle se retourna et découvrit Andran, les bras chargés. Elle se redressa et se frotta un oeil asséché par la fatigue. Elle posa sur lui un regard embrumé mais exempt de toute la tristesse et la souffrance qui l’avaient parcourue la veille. Une jambe repliée sous un pan de sa robe devant elle, elle resta assise un instant alors qu’il déposait son plateau sur une table disposée dans un coin de la pièce. Si l’idée d’un déjeuner en tête à tête l’angoissait un peu, elle appréciait la démarche de vouloir la préserver du regard des autres. Ses lèvres s’étirèrent imperceptiblement dans un regard plutôt timide. Finalement, elle se leva et rejoignit Andran à table, s’asseyant en face de lui. Son attitude démontrait encore une légère méfiance qui tenait plus d’une suspicion résiduelle mêlée à de une touche de surprise que d’une réelle crainte. Lui semblait plus joyeux qu’à l’accoutumé et un peu différent aussi dans son regard mais peut-être n’était-ce qu’ impression qui venait d’elle et non une réalité.
Puisqu’il se levait tôt d’ordinaire, elle pensa tout naturellement qu’il l’avait laissé dormir le plus longtemps possible. Malgré cela, elle sentait sa tête encore lourde. Le repas lui fit du bien cependant, allégeant le poids qui lui pesait sur les tempes. Elle eut tendance à éviter le regard du chevalier… Enfin, seulement quand il croisait le sien. Lorsqu’il ne lui prêtait pas attention, elle se rendait à peine compte qu’elle l’’observait. S’il se montrait différent que les autres hommes avec elle depuis le début, la veille avait été riche en démonstrations de gentillesse qui tendaient à prouver la véracité de toutes les promesses qu’il lui avait faite. Son coeur s’opposait encore à la confiance qu’il lui réclamait mais avec moins de force qu’avant…
-Non… Merci.
Elle ne voyait pas ce dont elle pourrait avoir besoin et ne voulait pas réclamer non plus. Peut-être plus tard… Mais s’ils n’étaient plus qu’à deux jours d’arriver, autant qu’ils ne traînent pas davantage. Il lui avait dit être attendu et ils avaient déjà perdu une journée avec la blessure du chevalier et une de plus à cause d’elle. Elle ne voulait pas être un fardeau, ou pas plus que nécessaire. Elle aurait bien le temps de se préoccuper de ses besoins une fois à Sainte-Berthilde. Le repas terminé, Andran repartit avec le plateau et elle se fit une toilette rapide avant de se rhabiller et d’attendre qu’il revienne la chercher. Lorsqu’ille sortirait, elle serait vêtue de la cape offerte par Odile, capuchon rabattu au moins le temps de sortir de la ville....
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| | | Andran Straggen
Humain
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| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Ven 7 Juin 2019 - 18:59 | |
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Le repas fut plus silencieux qu'Andran ne l'aurait espéré. Cela dit, il ne chercha pas à forcer les choses. Clémence et lui mangèrent rapidement avant de se préparer à partir pour Sainte-Berthilde, puisqu'elle n'avait rien à faire ici, à Châteauvieux. Avec l'aide de la jeune femme, le chevalier sella Nirazam et y attacha toutes ses affaires. Andran renfila son armure puis guida Clémence et son destrier hors de la ville à pied. Ils ne montèrent ensemble qu'après être hors de vue des habitants. Le voyage se fit sans encombre, bien qu'ils durent s'arrêter la nuit alors qu'ils n'étaient plus très loin de la capitale du Marquisat. Une auberge assez vide fut leur abri durant la nuit. À nouveau, ils dinèrent ensemble avant de dormir dans leur chambre, Andran préservant toujours l'intimité de la jeune vaanie.
Le lendemain, le noble se leva aux aurores, contrairement à la nuit précédente, et Clémence suivit de peu. Cela l'avait étonné mais il s'abstint de le lui faire remarquer. Ils prirent un petit-déjeuner complet, similaire à celui de la matinée précédente et ils partirent pour Sainte-Berthilde, qui n'était qu'à plus d'une journée et demie maximum. Arrivée à la ville, le chevalier et Clémence descendirent de cheval pour ne pas trop se faire remarquer. En l'emmenant au sein de son Ordre, il s'assura de ne croiser personne qui le connaissait, et veilla à ce que personne ne les dévisage de trop. Cela dit, les foules étaient de bons camouflages pour cela, même s'il était en armure et qu'il tirait la bride de son cheval. Finalement, personne ne s'alerta et c'était une bonne nouvelle. Une fois devant le sanctuaire de son Ordre, Andran sentit une boule se nouer dans sa gorge. Comment réagiront les autres ? Comment sera-t-elle accueillie ? Malgré son anxiété, il tenta de rassurer Clémence avec un sourire, et ouvrit les grandes portes.
L'entrée donnait directement aux écuries. Le chevalier y laissa Nirazam et prit ses affaires, tandis que Clémence porta le plus léger. Il garda la jeune femme près de lui, et s'engouffra dans la cour, où, souvent, les chevaliers s'entraînaient. C'était le cas aujourd'hui. Il faisait chaud, personne n'était en armure. Cela permit à Andran de les reconnaître de loin. Il se rassura un peu quand il ne voyait personne capable de se montrer trop véhément envers l'estrevine. Du moins, il l'espérait. Il s'approcha de ses frères d'armes, qui ne prirent pas un instant pour le reconnaître, surpris de le voir arriver ici comme cela. Tout le monde l'appela et l'acclama comme si un héros revenait d'un long départ, mais la joie laissa vite place à l'interrogation et à la surprise quand ils virent la jeune femme. Andran temporisa. Tout le monde était là, y compris son ami, le Maître de l'Ordre, et étonnamment, le vieillard qu'était le Grand Maître avait décidé de prendre l'air. Cela le rendait anxieux, même il souriait et salua un par un ses frères d'armes. Il préféra aller droit au but quand au sujet qu'était Clémence. Il la convia à retirer sa capuche. L'inquiétude se voyait sur son visage, mais le chevalier la rassura en lui serrant les épaules.
« Je vous présente Clémence. Je l'ai sauvé d'un groupe de bandits, et, alors que j'ai pris un coup, elle m'a soigné. Elle n'avait nul part où aller si je la laissais au temple de Néera de Châteauvieux, alors je l'ai prise avec moi, pour espérer l'aider gracieusement. » déclara-il d'une voix solennelle et assurée.
Les chevaliers se regardèrent mutuellement. Markus Stansen, le Grand Maître, se lécha les lèvres, pensif. Cette situation ne lui plaisait pas, ni à lui ni aux autres. C'était normal. Il amenait un vaanie sans prévenir, comme si l'ordre était un refuge. Andran savait que sa présence pouvait poser problème, c'est pour ça qu'il avait dit qu'il s'occuperait d'elle si besoin. Personne ne rompait le grand silence qui était masqué par des chuchotements interrogateurs entre les frères qui étaient là. Comme prévu, certains n'étaient pas là. Actuellement, ils étaient treize, Andran compris. Ce serait toujours mieux que vingt-quatre.
« Grand Maître, Maître. Je vous demande humblement votre accord. J'endosserai toutes les responsabilités de ses actes qui nous commettront du tort, si elle en commet. Je veux simplement l'aider après son calvaire. Elle sait soigner les blessures, s'occuper des chevaux et plein d'autres choses j'en suis sûr. »
Markus resta impassible. Reold Var-Denborr, le Maître, l'était tout autant. Andran avait beaucoup misé sur lui pour rassurer Clémence, persuadé qu'il allait le soutenir, comme il le faisait si souvent. Reold savait comment était son ami, et c'est aussi pour ça qu'il l'adorait. Pour ce qui est des autres chevaliers, certains semblaient plus tendus que d'autres. Andran espérait tant qu'ils acceptent de l'accueillir, au moins pour l'aider dans sa détresse.
« Elle dormira dans mes quartiers, dans l'intimité et en sûreté. » ajouta-t-il.
Le grand maître s'approcha de son inquisiteur et de sa protégée. Il était toujours aussi pale à cause de l'âge, mais marchait toujours droit malgré ses soixante-sept ans de vie. Il était vigoureux et fort, et sa présence était toujours imposante. Il se mit devant Clémence, la fixant de son regard pale et perçant, puis regarda tout le monde autour de lui, avant de poser les yeux sur Andran.
« Très bien, Andran. J'accepte de l'abriter quelque temps chez nous. Mais, vous avez intérêt à vous tenir à carreau… tout les deux ! » finit-il par déclarer. Les chuchotements entre les chevaliers reprirent de plus belle. Ouf ! Il avait accepté ! D'un coup, Andran se détendit. Le Grand Maître partit seul vers ses quartiers dans le donjon, mais tout les autres étaient restés.
Ils voudraient sûrement en savoir plus, obtenir des comptes, ou quoi que ce soit d'autres. Andran les fit patienter dehors, le temps de poser leurs affaires. Il conduisit seul Clémence à ses quartiers, limitrophes à ceux des chevaliers. L'inquisiteur avait sa chambre, comme le maître, l'intendant, le grand maître et le trésorier. La pièce était grande. Un lit deux places d'un côté de la pièce et une grande armoire, ainsi que quelques autres meubles tel un braséro et un guéridon de l'autre côté. Au milieu de la pièce, un bureau siégeait. Cela suffirait largement à la jeune femme. Après avoir posé les affaires, Andran se mit devant Clémence et lui prit la tête pour qu'elle le regarde.
« Tout va bien se passer, je vous en ai fait la promesse. Je vais leur dire d'être gentil et respectueux à votre égard. Restez ici et prenez vos aises pendant que je vais leur parler. Je reviens le plus vite possible. »
Le chevalier quitta Clémence et repartit dehors rejoindre tout les autres qui étaient béas, partagés entre curiosité, méfiance et interrogation. Andran les salua avec une accolade amicale, puis raconta un peu ce qu'il s'était passé, tout en préservant le secret de Clémence. De toutes façons, ils finiraient tous par savoir ce qu'il s'était passé avec les bandits.
« Comme je vous l'ai dit, elle a vécu un calvaire avec des bandits. Depuis, j'essaye de l'aider à aller mieux. Elle a encore du mal avec les hommes, y compris avec moi, c'est pourquoi je vous demande d'éviter les remarques tendancieuses sur sa couleur de peau ou son passé. » commença-t-il. « Pour l'instant, même moi n'ait pas son entière confiance, malgré sa situation de détresse. Par conséquent, Reold, j'aimerais que seuls toi et moi puissent lui donner des consignes. » déclara-t-il.
Cette dernière déclaration semblait presque heurter les autres, comme s'ils se sentaient méprisés. D'un autre côté, ils étaient des subalternes par rapport à Reold, et dans une moindre mesure par rapport à Andran. Alors ce dernier préféra se fier à ses supérieurs. Ils étaient matures, et seraient objectifs par rapport à l'ordre s'ils devaient prendre une décision à l'avenir.
« D'accord, mais tu ne pourras pas échapper aux questions de la part de nos frères ici présent. Et surtout, tu ne pourras pas la cloitrer dans ta chambre. En contrepartie, je veux qu'elle fasse quelque chose ici. N'importe quoi. » répondit Reold. « Oui, je vais lui demander ce qu'elle préfère faire. Pour ce qui est de vous autres, promettez-moi d'être gentils avec elle, c'est tout ce que je vous demande. Ou alors, ignorez-là, tout simplement. Je préfère cela à des remarques désobligeantes. Dès qu'elle sera plus à l'aise, elle sera sûrement plus ouverte au dialogue. » « Pour qui tu nous prends, inquisiteur ? On va se serrer les coudes pour ta donzelle. On lui demande simplement de ne pas faire des siennes. » intervint Hermann Ragar, un jeune chevalier de vingt-deux ans. « Nous, nous t'avons toujours soutenu. Alors nous demandons forcément à ce que tu nous soutiennes en retour. Aider ton amie est une chose, nous faire passer au second plan n'est pas moral. » ajouta Neratin Ceka, un autre chevalier. « Vous avez ma parole, je n'ignorerai pas mes devoirs pour l'Ordre. J'essaie simplement d'aider une femme dans le besoin de confiance et de protection. » jura Andran « Dans ce cas, tu as notre soutien. Ta donzelle est vaanie, d'accord. Tant qu'elle ne nous met pas en danger et que ce n'est pas un boulet, nous ne protesterons pas. Mais si l'Ordre peut pâtir de sa présence ici, dis-toi bien une seule chose, Andran, je n'hésiterai pas à la sacrifier, toi y compris, au profit de l'Ordre. Est-ce clair ? » conclut Reold par un ton sec raffermissant son autorité.
Pour sceller cet accord, les chevaliers se mirent en ronde et serrèrent leur poing droit devant le cœur. Andran était rassuré. Les hommes qui étaient là le soutenaient. Il savait que les jeunes étaient plus sympathiques, plus ouverts. Clémence n'avait qu'à se tenir correctement, à être polie et à trouver quelque chose à faire ici, et cela suffirait pour qu'elle reste ici. Jusqu'à maintenant, elle n'avait pas rechigné à l'aider, pourquoi cela changerait-il ? Il remercia ses frères pour leur confiance, et retourna voir Clémence dans sa chambre qu'il lui avait gracieusement donné.
« Bon. Mes frères ont accepté, non sans une certaine méfiance, de me faire confiance et de vous garder ici. Ils m'ont promis qu'ils ne se montreront pas trop indiscret ou insolent à votre égard. Je leur ai promis que vous seriez courtoise avec eux. Si vous ne souhaitez pas leur parler pour l'instant, je peux aisément le comprendre désormais. Néanmoins, je puis au moins vous demander de les saluer, de leur dire merci, ce genre de chose ? »
Le chevalier avait toujours ce ton doux avec elle. Il inspira un coup avant de reprendre. Il espérait qu'elle acquiescerait sans trop sourciller.
« En échange, ils m'ont tous demandé à ce que vous vous rendiez utile ici. Vous savez dresser les chevaux, soigner des blessures, vous connaissez les plantes et j'en passe sûrement. Vous m'avez souvent aidé du mieux que vous le pouviez, alors je pense que vous ne rechignerez pas à participer à la bonne vie de cet endroit ? »
Andran savait qu'il ne lui offrait pas quelque chose de grandiloquent, mais c'est tout ce qu'il avait. Au moins, elle serait en sûreté. Dans son bureau, il fouilla dans les quelques tiroirs et trouva une clé. Il prit la main droite de Clémence, posa la clé sur sa paume, et la referma doucement. Le chevalier posa les deux mains sur celle de la jeune femme qui tenait la clé.
« C'est la clé de cette chambre. Si vous vous sentez en danger et que je ne suis pas à proximité, enfermez-vous ici jusqu'à ce que je puisse vous aider. Gardez-là bien précieusement. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, même une simple faveur à me demander, n'hésitez pas et venez me voir. D'accord ? »
Le chevalier se souvint de sa promesse, et surtout de la remarque de Reold et d'Hermann. “Ta donzelle” ? Il croyait qu'il était amoureux ? C'était curieux, mais cela laissait Andran pensif. Si elle ne faisait que travailler ici, son statut d'esclave n'aura absolument pas changé. Seul son maître changerait. Il en était hors de question. Andran devait continuer de se montrer attentionné avec elle. C'est comme ça qu'il avait obtenu ses aveux, après tout. Maintenant qu'elle avait pleuré pour se libérer de sa douleur, il fallait lui arracher un sourire sincère et assuré.
« Je n'oublie pas ma promesse. La ville est grande, et les activités ne manquent pas ici. Je ne tiens pas à vous enfermer ici jusqu'à la nuit des temps. Si un jour vous souhaitez sortir, là aussi, n'hésitez pas à me le demander, et je vous accompagnerai. »
Et surtout, le chevalier pourra se passer de son armure et de son diadème. Il sera plus facile de se fondre dans la masse s'il n'a rien qui rappelle l'Ordre sur lui. Pouvait-il montrer qu'il était noble ici ? Peut-être était-ce dangereux, mais le chevalier était plus connu pour son appartenance à l'Ordre que par le reste. Si c'est nécessaire, il n'hésitera pas à porter des vêtements moins élégants pour pouvoir se promener avec sa jeune protégée.
Dernière édition par Andran Straggen le Ven 7 Juin 2019 - 21:31, édité 1 fois |
| | | Sauveur Hadjaoui
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| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Ven 7 Juin 2019 - 21:12 | |
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A mesure qu'ils approchaient de leur destination, Clémence se sentait de plus en plus mal... Son ventre se nouait de même que sa gorge alors qu'elle appréhendait leur arrivée dans l'Ordre et le sourire d'Andran ne changea rien à son état. La peur se lisait dans ses yeux et sur son visage, jusque dans sa posture. Elle suivit néanmoins le chevalier, aucun d'eux n'osant prononcer un mot. Elle l'aida à débarrasser Nirazam et à porter quelques bricoles avant de lui emboîter le pas. En s'approchant de l'entrée de la cour, elle perçut des bruits pour le moins reconnaissables, même pour quelqu'un qui n'était pas habitué au combat. Plus ils approchaient et plus ils entendaient les lames qui s'entrechoquaient et les cris des hommes sous l'effort résonnant entre les murs des bâtiments. Lorsqu'ils arrivèrent enfin sur place, la jeune femme découvrit la nuée de chevaliers en plein exercice. C'était un peu comme revivre le combat d'Andran quelques jours plus tôt, mais multiplié par six... C'était impressionnant. Et effrayant aussi pour elle...
En les voyant entrer, tous s'arrêtèrent rapidement pour se tourner vers eux. Ils saluèrent l'Inquisiteur, l'accueillant à grands cris, semblant ne pas encore voir celle qui l'accompagnait. Cela l'arrangeait, même si elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne reportent leur attention sur elle. Et cela ne tarda pas... Alors qu'il faisait le tour de ses camarades, Clémence sentit les regards se poser sur elle les uns après les autres, se faisant plus lourds à mesure qu'ils étaient nombreux et se faisaient interrogateurs. La jeune femme sentit son corps se figer et elle aurait voulu pouvoir disparaître sous sa capuche... Andran revint près d'elle et lui indiqua d'un geste qu'elle devait se découvrir. Elle eut une hésitation, bien sûr, avant de finalement s'exécuter. Mais le simple fait de sortir ses bras de sous sa cape suffisait à faire comprendre à tous qui elle était... La chute de la capuche ne fut donc plus qu'une formalité alors qu'ils la dévisageaient déjà. L'Inquisiteur la présenta et expliqua les conditions de leur rencontre, ce qu'ils avaient fait l'un pour l'autre et la raison pour laquelle elle se trouvait à ses côtés. Il demanda la permission de la garder à ses côtés et fit quelques promesses dont il ne lui avait pas parlé au préalable mais qu'elle n'aurait aucun mal à tenir.
Finalement, le plus âgé du groupe s'avança et vint se planter devant elle. Elle se sentit obligée de fixer son regard mais elle ne pouvait cacher sa peur... Il avait peut-être plus de deux fois son âge mais c'était un homme grand et impressionnant. Elle eut l'impression que ses yeux la transperçaient alors que sa masse imposante se tenait devant elle, inébranlable... Ces quelques secondes semblèrent durer une heure pour la jeune femme qui s'était arrêtée de respirer. Elle ne retrouva son souffle que lorsque le vieil homme ouvrit enfin la bouche, acceptant de l'abriter. Elle n'avait pas besoin qu'il lui soit présenté pour comprendre de qui il s'agissait et elle comprenait, au regard qu'il avait posé sur tous les chevaliers présents, que sa parole serait respectée. En un sens, c'était encourageant... Mais, après le départ du Grand Maître, il restait toujours les autres membres de l'Ordre et leurs yeux toujours posés sur elle. Bien vite, Andran lui fit quitter la cour, l'attirant vers les quartiers des résidents. Il la fit entrer dans une chambre qu'elle supposa être celle de son protecteur puisqu'il venait de dire qu'il la lui cédait. Elle ne put même pas s'en sentir gênée car elle se trouvait encore sous le choc de cette rencontre des plus marquantes. Tout se passait si vite... Elle sentait son cœur prêt à lâcher tellement il battait fort. A peine arrivé dans la pièce, le chevalier vint se placer devant elle et l'invita à le regarder dans les yeux alors qu'elle se retenait de fondre en larmes de peur. Elle n'avait pas anticipé à quel point tout ceci serait une épreuve finalement... Elle se retrouvait entourée d'inconnus, des hommes qui la dévisageaient comme si elle était un monstre. Andran lui adressa quelques paroles qui se voulaient rassurantes et elle essaya de contrôler la respiration alors que ses mains encadraient son visage. Ce contact lui semblait bien moins effrayant, et presque rassurant maintenant...
La seconde suivante, l'Inquisiteur sortait et la laissait seule. Elle aurait voulu le retenir, elle ne se sentait pas prête à se retrouver seule... Pas maintenant... Mais elle ne put rien y faire. Il devait repartir. Il s'absenta durant des minutes bien trop longues au goût de la jeune femme qui ne savait pas quoi faire pour passer le temps. Finalement, elle ne fit rien et s'assit sur le premier siège qu'elle trouva, fixant la porte et tendant l'oreille, priant pour qu'Andran revienne au plus vite... Lorsque la poignée se mit de nouveau en marche, elle se leva subitement. Il la rassura aussitôt et elle sentit ses poumons se remplir d'air à nouveau, comme si elle était restée en apnée depuis leur entrée dans la cour. Ce ne serait sans doute pas la joie mais ce ne serait toujours moins pire que ce qu'elle avait connu... Le chevalier lui demanda d'être polie et elle acquiesça d'un signe de tête. Comme s'il avait pu en être autrement ? La seule condition à leur bons traitements était qu'elle se rende utile mais cela lui semblait d'une évidence... Elle ne voulait être un poids pour personne.
-Non, bien sûr... Attesta-t-elle à sa question.
Elle le regarda ensuite fouiller dans le bureau et en sortir une clef qu'il déposa dans sa main. Elle l'écouta sans rien dire et son regard ne put que trahir sa reconnaissance... Cela semblait si peu mais c'était une sécurité tellement plus importante que la seule parole d'Andran que tous ces hommes qu'elle ne connaissait pas ne lui feraient aucun mal... S'il n'était pas là, comment pouvait-il le lui garantir ? La réponse à cette question, elle la tenait désormais dans sa main. Elle resserra un peu plus ses doigts sur la clef et la porta sous ses yeux, l'observant comme s'il avait s'agit d'un cadeau précieux. Un silence s'installa quelques instants alors que toute l'effervescence de leur arrivée commençait enfin à retomber. Elle se sentait respirer enfin. Elle n'était pas rassurée mais au moins elle n'avait plus aussi peur qu'en arrivant. Le chevalier changea de sujet, lui offrant de sortir des bâtiments de l'Ordre à l'occasion. Son regard se fit un peu plus doux alors qu'elle constatait une fois de plus la prévenance dont il faisait preuve à son égard, lui offrant même de passer du temps en dehors de ce qui serait à la fois un refuge et une prison pour la métisse.
-Pas aujourd'hui. Lui répondit-elle alors que ses lèvres esquissèrent brièvement un sourire qui se voulait amusé.
Bien sûr qu'ils n'allaient pas aller se promener à peine arrivés. Ils avaient d'autres choses à faire... Il voudrait sans doute lui faire visiter un peu les lieux et lui présenter quelques personnes... Elle n'avait pas envie de quitter cette pièce mais elle savait qu'il le fallait. Rester enfermée trop longtemps ne l'aiderait pas à devenir plus sereine à l'idée de vivre ici. Elle glissa la clef dans une des poches dissimulées dans les plis de sa robe puis elle porta ses mains sur l'attache de sa cape. Elle la défit avec précaution avant d'aller l'accrocher à l'une des patères prévues à cet effet. Puis, timide et craintive, elle se tourna vers Andran, suggérant sans le dire qu'ils sortent de cette chambre. Il était normal qu'il veuille lui montrer l'endroit où elle devrait évoluer désormais et elle préférait marcher à visage découvert pour accoutumer tout le monde à sa différence dès maintenant. Même si elle allait forcément se mettre mal à l'aise elle-même les premiers temps...
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| | | Andran Straggen
Humain
Nombre de messages : 439 Âge : 26 Date d'inscription : 16/02/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 43 ans en l'An 22:XI Taille : 1m89 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Sam 8 Juin 2019 - 13:22 | |
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Le sourire de Clémence ne put empêcher Andran de lui sourire en retour. Elle était courageuse et si attachante. Il lui faisait côtoyer une dizaine d'hommes, malgré son vécu, mais elle faisait face. Parce qu'elle n'avait pas le choix ou parce qu'elle avait espoir ? Il le saurait bien assez tôt même si ça devait être un peu des deux. Néanmoins, elle ne pouvait pas rester là, toute seule, en attendant qu'un miracle se produise.
« Le mieux serait que je vous présente mes frères d'armes ? Venez, ils ne vous feront pas de mal, et cela brisera la glace. Et, je craignais de voir les plus hargneux mais nous avons la chance d'avoir des chevaliers plutôt ouverts d'esprit ici. Je vous ferai visiter les lieux après. »
Il voyait bien que Clémence était gênée et effrayée, mais elle savait bien qu'elle devait leur faire face. Elle n'aurait pas le choix de toutes façons. Et puis, ils pourraient en profiter pour lui faire visiter les lieux, mais d'abord, il voulait lui présenter ses chevaliers. Il l'emmena dehors, où ils revirent les chevaliers échanger quelques passes d'armes.
« Tiens ! Le preux chevalier au secours de la demoiselle en détresse ! » s'exclama Hermann, d'un ton moqueur, qui voyait l'inquisiteur et sa protégée approcher. Il avait accompagné sa pique d'un large sourire et d'un geste facilement compréhensible.
Andran gloussa. Ils étaient parfois lourds, mais rien de bien méchant. Il posa la main sur l'épaule de Clémence, qu'il gardait près de lui. Il voulait surtout la rassurer. Les autres chevaliers se mirent en une grossière ligne, comme si Andran s'apprêtait à donner les ordres. Ce dernier les désigna un par un en les pointant de la main, partant de celui qui était le plus à droite vers celui qui était le plus à gauche.
« Voici, Reold, le maître de l'Ordre. Lui c'est Angirv. Esterad ; Hermann ; Terrance ; Derufin ; Neratin ; Leofric ; Eljer ; Yon ; et le dernier, Ormer. Le vieil homme de tout à l'heure, c'était Markus, le Grand Maître. »
Chacun avait incliné légèrement la tête quand Andran prononçait leur prénom. Ils avaient le sourire, prêts à faire un effort pour Clémence et pour leur frère d'arme. Il était rassuré, et purent même échanger quelques mots. Alors qu'il s'apprêtait à emmener la jeune vaanie à l'intérieur, Terrance retint Andran.
« Garçon ! Tu as loupé une réunion, et c'est déjà trop. » Il tendit le bras vers l'un de ses frères pour qu'on lui donne une épée, qu'il tendit ensuite vers Andran, sourire narquois aux lèvres. « Et, si tu as pris un coup face à des gredins, tu vas devoir te remettre à notre niveau. » C'était un défi, et aussi un rappel à l'ordre. Andran avait promis qu'il passerait du temps avec ses frères. Il prit l'épée et se mit en position, alors que tout le monde s'éloigna.
Terrance se mit face à Andran et s'éloigna de trois pas. L'inquisiteur fit de même et, après le signal donné par un autre chevalier, s'approcha de son amical adversaire. Ils échangèrent quelques coups, qui devinrent de plus en plus sérieux, jusqu'à ce que le protecteur de Clémence arrive à désarmer Terrance, qui leva les mains en l'air. Le tout s'acheva sur une accolade amicale. Andran se sépara de ses frères et repartit vers sa protégée. Ce n'était pas prévu, mais au moins, il avait fait un sans-faute cette fois. Andran haussa à nouveau les épaules avec un sourire timide, puis l'emmena vers la chapelle.
« Je ne sais pas où sont les prêtres, mais ici, c'est notre chapelle d'Othar. C'est ici que nous nous réunissons pour prier Othar ou pour discuter des points importants de l'Ordre. C'est l'endroit religieux, en somme. Nous y passons beaucoup de temps quand nous sommes tous là. Quand nous sommes en nombre restreint comme aujourd'hui, nous nous contentons d'adresser quelques prières. Je ne sais même pas où sont les prêtres. Reold ou Markus leur a peut-être demandé quelque chose. Ils sont quatre, deux femmes et deux hommes. Je vous les présenterai quand nous les verrons, si vous le souhaitez. »
Andran avait sa voix qui résonnait dans cette grande salle. Il montrait à Clémence les quelques statues et autres sculptures qui ornaient la chapelle. C'était le plus joli lieu de l'ordre. Après être resté assez longtemps pour tout regarder, Andran l'emmena vers la salle à manger, ce lieu de détente. De nombreuses tables placées de manière désorganisées jonchaient cette salle. Les chevaliers les déplaçaient en fonction de leur nombre pour s'assembler autour d'une seule, et les autres servaient pour des jeux de cartes ou des jeux d'échecs. Il y avait aussi un comptoir contenant la vaisselle et des boissons tels que des infusions, des jus et des laits de différents animaux. Il y avait quelques liqueurs, mais très peu. Les chevaliers de l'ordre ne buvaient pas trop d'alcool.
« C'est ici que nous mangeons, tous ensemble, y compris les hauts-gradés et le personnel d'entretien, qui ne sont que trois. Parfois, nous sommes tous autour de la même table, parfois nous nous séparons en petit groupe, cela dépend des humeurs et envies de chacun. Je vous préviens à l'avance que certains repas sont assez bruyants, mais dans la bonne humeur. »
Andran lança un coup d'œil vers le donjon, mais, il abritait des quartiers privés, et ce serait un peu incongrue de lui faire visiter les quartiers des plus hauts-gradés comme si de rien était. Si elle a l'occasion de faire le ménage, peut-être qu'il lui expliquera rapidement l'organisation, mais là, ce n'était pas possible. Le chevalier regarda Clémence dans les yeux, un petit sourire aux lèvres, en lui tripotant gentiment la robe.
« D'ici les prochains jours, je viendrai avec vous en acheter quelques unes en plus. Si j'ai assez d'argent ici, je songerai à vous acheter un cheval. Les chevaux comme nos destriers sont très chers, mais les chevaux plus simples sont un peu moins chers. Depuis de nombreuses années, je reçois de l'argent de la part de mon seigneur, de l'ordre, et aussi de ma famille malgré nos relations. Cette dernière étant très fortunée, j'ai toujours eu une belle part des gains. Mais, moi qui ne dépense que pour le strict minimum, j'ai accumulé une belle somme. Qui sait, j'aurai peut être assez. »
Il lâcha la robe de Clémence. Il finirait pas se détendre, ici comme en ville. Et avec Andran qui pourra se permettre d'être plus souple au niveau de son habillement, elle sera peut-être plus à l'aise avec quelqu'un qui ressemble moins à un guerrier, mais à un homme “normal”. L'armure pouvait avoir ce côté gênant ou terrifiant durant le voyage, tout comme l'épée, même s'il a du mal à s'en séparer.
« Vous avez des questions à me poser ? Quelque soit le sujet, j'y répondrai. »
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
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| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Sam 8 Juin 2019 - 21:52 | |
| Clémence hocha la tête. Oui, il fallait qu'elle rencontre tout le monde, qu'elle se plonge dans l'univers d'Andran parce que cela serait le sien aussi désormais. Retarder l'échéance ne ferait qu'empirer son angoisse... Au moment de quitter les quartiers des chevaliers pour s'approcher du groupe qui avait repris l'entraînement, la jeune femme avait marqué un temps pour souffler un grand coup et se donner du courage. Oui, elle voulait faire l'effort, mais il n'était pas facile pour autant. Même s'il lui avait dit que tout se passerait bien...
D'un pas plutôt craintif, l'une de ses mains tenant son avant-bras opposé, l'estrevine emboîta le pas à son protecteur. Elle avait la tête basse d'une personne qui contenait sa peur mais regarda tour à tour chaque homme qu'on lui présentait. Tous essayaient de se rendre accueillants et sympathiques à ses yeux. Elle appréciait, même si cela ne se lisait pas sur ses traits. Cela pouvait se comprendre étant donné le nombre et la carrure des chevaliers qui se tenaient devant elle. Lorsqu'Andran lui expliqua qui était le vieil homme qui était parti, elle se força à ouvrir enfin la bouche devant tout le monde.
-J'avais deviné...
Sa petite phrase prononcée à demie-voix provoqua quelques rires autour d'eux et les épaules de la jeune femme se détendirent imperceptiblement. Cependant, alors qu'ils allaient s'éloigner, ils furent retenu par un des chevaliers. Si Clémence ne comprit pas entièrement le sens de leurs paroles, voir que l'on tendait une épée à l'Inquisiteur lui suffit... Elle s'éloigna au même titre que les autres, s'excentrant même un peu, mais l'un des plus jeunes du groupe lui fit signe d'approcher pour qu'elle se mette en ronde comme eux. Elle eut une hésitation avant d'accepter.
-Comme ça vous verrez mieux. -Merci... Hermann, c'est ça ? -Eh ! Bonne mémoire. Lui rétorqua-t-il avec un sourire ravi.
La jeune femme ne releva pas et se contenta de se tourner vers les duellistes qui venaient d'achever de se saluer. Le moins que l'on pouvait dire, c'était que, si les chevaliers semblaient des plus fraternels entre eux, une fois les armes en main ils n'étaient plus aussi tendres. Terrance et Andran ne se firent pas de cadeau, même si cela ne les empêchèrent pas de se saluer en ami une fois le combat terminé. Clémence se trouva soulagée de voir son protecteur la rejoindre. Elle ne pouvait plus nier qu'elle se sentait plus en sécurité auprès de lui désormais... A moins qu'elle ne soit soulagée qu'il n'ait pas été blessé ? Elle le suivit dans le reste de la visite. Elle étudia avec attention les décors du temple, remarquant une discrète référence à Néera dans un recoin. La salle commune était propre mais les tables sans cesse réagencées donnaient une impression de désordre des plus prononcés. Elle ne vit le donjon et le bâtiment à l'autre bout que de l'extérieur, apprenant seulement ce qui se trouvait à l'intérieur. Elle comprit alors qu'elle ne devrait pas y aller. Ou tout du moins pas dans un premier temps.
La visite terminée, Andran offrit à la jeune femme qu'ils aillent lui procurer d'autres vêtements. Il était certain qu'elle n'irait pas bien loin avec une seule robe aussi ne dit-elle rien, bien qu'elle soit peinée de le voir dépenser pour elle. Elle avait l'impression d'être une charge... L'idée d'un cheval n'était pas pour lui déplaire pour le confort que cela représentait mais il la gênait aussi car elle savait le coût que représentait l'achat de l'animal et de son équipement, sans compter l'entretien.
-Comment pourrais-je me mettre en selle avec une robe ? Demanda-t-elle, à la fois sérieuse, amusée et gênée.
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| | | Andran Straggen
Humain
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| Sujet: Re: Le preux Chevalier au secours d'une Demoiselle en détresse | Sauveur Dim 9 Juin 2019 - 11:01 | |
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Andran avait conclu la visite. Du moins, la visite des endroits où elle avait accès. Les réserves et le donjon devraient attendre, puisque peu de personnes n'y a accès, sauf s'ils sont autorisés à y entrer. Mais tout ceci n'était que des détails. Elle n'aurait pas besoin de connaître le donjon si elle n'y fait pas le ménage. Le chevalier regardait Clémence dans les yeux, avec un petit sourire qui ne s'effaçait pas malgré la gêne que lui causait la question. Andran n'était pas connu pour fréquenter beaucoup de femmes, alors il ne savait pas plus qu'elle comment elles se tenaient à cheval, même s'il s'en doutait.
« Hé bien… je suppose que vous devrez vous asseoir sur la selle en gardant les jambes sur un seul côté de la selle ? » supposa-t-il en haussant les épaules.
De toutes façons, il y avait bien un moyen. Elle ne pouvait pas voyager à pied, et Andran, même s'il en a peut-être les moyens financiers, ne tenait pas à entretenir une calèche tirée par plusieurs chevaux. Et puis, pour être discret, une calèche ne serait pas le plus adapté. Peut-être que certains de ses frères savent comment elles font ? Nombreux sont sulfureux, ici, même si ce n'est pas toujours avec les femmes de la Haute.
« Nous verrons bien. Je pense qu'aujourd'hui vous ne ferez rien. Si vous travaillez, cela ne commencera que demain. Vous ne répondrez que de Reold et de moi. Personne d'autre ne pourra vous donner d'ordres. »
Cela faisait partie des promesses qu'il avait obtenu de Reold et des autres. Cela assurerait la sécurité de Clémence, et elle ne pourra pas être utilisée par tout le monde pour ses petites courses personnelles. Généralement, le petit personnel était bien traité par les chevaliers. Normalement, Clémence n'aurait pas à s'inquiéter, mais Andran préférait attendre pour en être sûr.
« Nous avons déjà trois personnes chargées de l'entretien ici. Un garçon d'écurie, un cuisinier et une femme de ménage. Étant donné que nous avons jamais été des hommes sales et envahissantes, nous n'avons jamais eu besoin de plus. En conséquence, vous assisterez l'une de ces trois personnes en fonction des journées. »
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