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| [Libre] La forêt pousse dans Thaar | |
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+4Sirthaliel Adilys La Grise Aegden Orian Artiön Laergûl 8 participants | |
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Artiön Laergûl
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| Sujet: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Ven 31 Mai 2019 - 12:45 | |
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Début de la 3e ennéade de Karfias 17e année du Onzième Cycle Sur l’une des places des quartiers populaires Ici, pas d’amphithéâtre. Les quartiers populaires de Thaar n’étaient finalement qu’un immense souk où se côtoyaient ateliers, échoppes et auberges sans que ne se dessine entre eux l’ombre d’un bâtiment qui ne fut pas destiné à un quelconque commerce. Ici, l’art était itinérant. Il se jouait de rues en rues sans que jamais les artistes ne soient mis sur un véritable piédestal. Attirer un public était un jeu de talent autant que de chance. Conserver un public était question d’être marquant plus que d’être constant. Toutes ces conditions cependant, se voyaient remise en question quand on avait le soutien d’un Prince Marchand. Milynéa avait été au départ réticente à l’idée. Au sein des Soieries, dans un théâtre personnel, vous auriez été ô combien plus en sécurité. Mais à quel prix ? Au prix de l’art. Cloîtrés parmi les riches marchands vous n’auriez rien pu partager. Votre spectacle aurait été invisible à ceux à qui il est destiné, alors tu avais obtenu d’elle qu’elle choisisse le risque, qu’elle prépare, qu’elle investisse, dans une fantaisie qui serait la première du genre. Ainsi les heures précédant le spectacle, vous ne les aviez pas passées à répéter une dernière fois votre présentation, mais à construire votre théâtre. Quatre barres faisant quatre coins au petit cercle qu’était la scène principale. Un échafaudage de fortune reliant ces quatre barres en un plafond grillagé d’où tombaient le ciel d’anneaux sur lequels tu te porterais. La scène en elle-même cependant fut loin d’être le problème premier. Au contraire. Entre votre vision déjà bien faite et les qualifications des gens de la Dame Blanche, elle fut rapidement montée. Le véritable combat fut celui mené auprès des commerces adjacents, des échoppes et des auberges dont les propriétaires voyaient d’un œil mitigé l’entreprise en cours. Pour certains c’était une aubaine, une occasion de voir affluer la clientèle en mal d’exotisme, et ceux-là n’eurent aucun mal à accepter d’aménager le toit de leurs bâtiments pour qu’y soit accueilli le public fortuné. Pour d’autres c’était une invasion d’un espace qui est le leur, et là où les premiers investirent volontiers de leur argent, ceux-là rendraient le prêt qu’ils avaient exigé en fonction des recettes de la soirée. Rien n’empêcha finalement ce qui devait se faire, et quand la nuit commença à poindre, il ne vous restait plus qu’à vous préparer. Et avec les étoiles qui se dévoilaient, les premiers curieux commençaient à poindre. Les badauds s’arrêtaient. Les riches marchands versaient d’avance l’or et l’argent pour se réserver la meilleure place, alors que quelque part dans une auberge réservée pour vous et pour le personnel de Milynéa l’agitation des derniers quarts d’heure avant le grand moment se faisait sentir. - Comment tu te sens ? tu demandes à Aegden, le rire aux lèvresVos costumes du jour seraient certainement les atours les plus elfiques que vous n’ayez portés depuis le début de votre séjour. Et pour cause ! C’étaient là des habits de spectacles traditionnels de chez vous, et il y avait dans cela une certaine part de réconfort. Mais il suffisait de poser l’œil sur le Mainyth pour comprendre qu’être peint et passé aux huiles ne lui était pas particulièrement agréable. De ton côté, tu n’attendais que d’enfiler le pantalon et les guêtres de cuir et de végétal tressées qui couplés aux peintures décorant ton visage et ton torse destiné à rester nu, te permettraient de revenir, ne serait-ce que durant un fantasme dansé, dans ton rôle de guerrier.
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| | | Aegden Orian
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Sam 1 Juin 2019 - 0:07 | |
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L’atmosphère commençait à devenir agitée au fil que les minutes s’écoulaient, les rapprochant du moment fatidique. La journée était passée incroyablement vite. Beaucoup trop. Et maintenant il n’était plus temps de reculer. L’affaire de dernières préparations et les deux artistes devraient se lancer. -Ça va. Mentit-il alors qu’un serviteur lui demandait de tendre son bras pour la dixième fois au moins. Et toi ?Pourtant il suffisait de voir la grimace qu’il affichait depuis quelques minutes. Ça avait beau être pour la bonne cause, effectivement il n’était pas des plus à l’aise avec l’idée des peintures sur sa peau. Ou plus exactement il n’était pas à l’aise avec le fait que ce soit des gens qu’il ne connaissait absolument pas qui tenaient les pinceaux. Le pire ce fut lorsqu’il avait fallu maquiller son visage. Il avait dû prendre violemment sur lui pour ne pas tout simplement repousser l’homme qui voulait l’aider. Au moins leur costumes et ces fichues peintures rappelleraient un peu d’où ils venaient… Et puis, d’un autre côté il était plutôt content de pouvoir danser dans ce spectacle. Les longues heures de travail avec Artiön payeraient enfin. Évidement il n'était absolument pas habitué à danser devant et pour autant de monde qu'il était prévu d'y avoir. C'était un peu angoissant mais il ne doutait pas d'arriver à vite oublier ce détail. Un vague instant alors qu’il suivait du regard un des serviteurs qui s’agitait-il aperçut son reflet dans un miroir. Fait exceptionnel, celui-ci lui arracha un timide sourire en constatant le fruit du labeur des peintres. Ils avaient fait un travail remarquable mine de rien. Sur sa peau on pouvait observer un tout un enroulement de lierre s’étendant jusqu’à ses pommettes et le long de ses bras. Cela formait un assortiment avec le pantalon d'un vert pâle rappelant le feuillage d'un arbre. Le peintre qui tentait tant bien que mal de faire tenir le danseur en place terminait de dessiner une rose orange, rappel sans doute de la couleur flamboyante des cheveux de l'elfe, sur sa clavicule et son épaule droite. -Je me demande ce qu’auraient dit les ''autres membres de la troupe'' en nous voyants. Il eut un petit sourire à la fois amusé et un peu mélancolique en pensant à ses camarades miliciens. Ils lui manquaient. - Idée de ce à quoi ça ressemble:
Oui bon j'ai fait ce que j'ai pu hein
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Dim 2 Juin 2019 - 12:16 | |
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De longues heures chaque jour, mais à peine quelques jours au final. Aegden et toi aviez bien peu répété pour ce qui se devrait être une digne représentation de l’art d’Anaëh. Tu souris intérieurement, à la fois incroyablement excité et terrifié : c’était l’occasion ou jamais de jouer de votre confiance pour créer quelque chose d’autre que la mort. Pour créer quelque chose de beau. Créer oui, parce qu’il vous faudrait certainement à moitié l’inventer sur le fil.
- J’appréhende, mais ça va. tu adresses un sourire avenant au jeune Commandant Tu me connais. On ne peut pas dire que je n’aime pas attirer l’attention.
Le dernier trait de peinture enfin posé sur ton visage, tes maquilleurs reculent, l’air fiers de leur travail. Tu te lèves, tu t’étires quelques peu, et ce-faisant, tu te rappelles à toi-même pourquoi il était important que tu sois capable de supporter d’être le centre d’attention. Tu n’avais généralement pas le choix de l’être.
- Tu verras bien à la fin du spectacle. tu souffles des nasaux, amusé J’entends déjà Lyo te demander : « alors ça y est, toi aussi tu n’es converti à la semi nudité ? J’espère que c’est pas la gonflette la prochaine étape ! ».
Tu ris, presque gêné pour vous accompagnateurs. À leurs visages dubitatif, tu devines aisément leurs notions d’elfique tout à fait lacunaires. Mais au moins, dans un environnement comme celui-ci, où vous vous prépariez à vos exposer à un monde qui n’est pas le vôtre, voilà qui vous offrait au moins un semblant d’intimité… qu’il serait bientôt temps d’entièrement abandonner. La nuit est avancée. Les teintures sont fermement accrochées à votre peau. Et votre grand moment arrive. Il est temps de vous dévoiler, vous deux qui physiquement êtes de parfaits opposés. Dans votre nature comme dans votre expression. Dans votre être autant que dans votre présentation. À ta carrure massive s’oppose l’extrême svelté du lancier. À la magnification de ta puissance que sont les peintures de guerres dont tu es orné s’opposent le délicat tracé des lierres épineux et des roses soulignant la dangereuse beauté d’Aegden. À ta pâle blondeur s’oppose son éclatant roux. Aux tresses rassemblant ta crinière en un complexe et rigide chignon s’oppose la folie cascadante qu’est la queue de cheval du Mainyth.
Vos deux derniers camarades de délégation, vos deux musiciens, lancent les festivités. Les percussions retentissent. Marquant le tempo de votre introduction. Rythme de votre marche. Et vous avancez vers la scène, traversant une rue vidée de ses passants, vos regards d’une surnaturelle intensité, rivalisant de flamboyance avec la lueur des torches. Ton pas est assuré et assumé, tes épaules balançant au même rythme que la masse contre le tambour, tes muscles roulant avec une éhontée impudeur juste sous ta peau brillante. Celui de ton partenaire est félin, léger, adroit, comme s’il manquait de s’envoler à chaque grondement des percussions. Et un grand coup est frappé. Et la lumière des torches devient presque aveuglante.
Aegden s’envole enfin, ses pieds trouvent tes mains et tu le propulses plus haut encore. Dans le même geste ton dos s’arque vers l’arrière, tes mains trouvent le sol, tes pieds trouvent le ciel, Aegden propulsé trouve un appui supplémentaire contre un mur proche, rebondit vers toi, et trouvant sa position fort d’un salto avant, ses pieds se posent contre les tiens. Et il reprend sa marche comme il l’avait commencée, menaçant chaque fois de poser pointe dans le vide, te forçant chaque fois à le rattraper de la plante de tes pieds. Vous marchez sur le même sol, seulement son sol est ton ciel.
Entièrement opposés, et en même temps dépendant l’un de l’autre. Car il est ton équilibre, et tu es son appui.
- Image non contractuelle des peintures d'Artiön:
Dernière édition par Artiön Laergûl le Dim 2 Juin 2019 - 22:14, édité 1 fois |
| | | La Grise
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Dim 2 Juin 2019 - 15:37 | |
| << Conséquence de ce post-ci
Devant la scène, moult bancs avaient été apportés, permettant aux riches marchands comme à la plèbe de prendre place afin d'apprécier le spectacle, les premiers s'installant le plus naturellement du monde devant, tandis que les seconds faisaient avec ce qu'il restait de place ou demeuraient debout. Un dénommé Martial était de ceux-ci. Chienne de vie. Venu avec moult 'amis', il lorgnait sur les marchands comme la scène avec une lueur mauvaise dans le regard, de celle qui s'y ancre après de trop nombreuses injustices. D'une taille modeste mais massif, le tonnelier attendait, échangeant à voix basse avec ceux qui étaient venus, eux aussi, assister au spectacle avec un ressenti... Mitigé, pour le moins.
"Ca va p'tète êtes bien... hasarda le poissonnier à la panse large. - Fait comme tes poissons, regarde la bouche ouverte... grommela une tanneuse musculeuse. - C'est pas la question, Richak ! gronda Martial. Là, ils te crachent dessus tout en faisant des cabrioles pour s'faire ad'mirer. - Mais... C'pas si grave ? Les enfants aimeraient bien... tenta le replet Richak. D'ailleurs, et ton p'tiot ? Il devait pas... - Non. La gueule du tonnelier découragea tout questionnement supplémentaire. J'veux pas qui m'bave sur ces salauds, et prennent des vessies pour des lanternes. - Aujourd'hui y t'calinent, demain y t'marchent d'sus en t'disant d'les remercier..." maugréa la tanneuse.
D'autres acquiescèrent sombrement, tandis que Martial leur rappelait des histoires personnelles peu plaisantes, ayant pour seul point commun qu'un elfe y avait pris part, y semant le désordre ou les y avait regarder de haut. Et c'est que le gaillard en avait en stock ! Le groupe, aussi varié qu'il fut, avait pour point commun de se retrouver régulièrement pour boire un verre et se raconter ses grands malheurs comme ses petits bonheurs. Ainsi, chacun connaissait les galères des autres et, parvenant à raviver la flamme de la colère chez les uns, Martial les attisait tous. De plus, il n'eut pas tant à faire que cela : c'est que des rumeurs s'étaient propagées dans les auberges, de bouche à oreille, d'une pinte à une autre.
Les 'artistes' elfes n'étaient que des enfoirés imbus d'eux même, venus se moquer du petit peuple et leur faire miroiter la 'perfection elfe' pour mieux retourner en leur forêt en se riant de leurs malheurs. Du moins, c'était l'une des versions. Une autre disait qu'ils comptaient envoûter tous ceux qui assisteraient à leur spectacle, une autre encore qu'ils manipulaient la Princesse Marchande les hébergeant... Cela allait de mal en pis, mais Martial et les siens se raccrochaient à cette idée : les elfes étaient venus se rire d'eux. Et le tonnelier s'était pris le choux avec sa gueuse, quand il avait clairement interdit à leur plus grand rejeton de venir voir le spectacle. Des crevures qui manipulent les mômes. L'homme massif en tirait un goût amer en bouche, son faciès normalement jovial se faisant ce soir renfermé et orageux.
L'attente fit monter leur impatience de voir les gueules de ceux qu'ils haïssaient sans les avoir jamais vu et, bientôt, ils purent découvrir... L'aisance avec laquelle un géant elfique soulève son partenaire, celle avec laquelle celui-ci voltige. Cela laisse une partie du public bouche bée, devant la chorégraphie comme l'exotisme de leurs figures altières, et leur physique luisant tel de l'or liquide, rehaussé de dessins élégants. De derrière, Martial et les siens n'avaient pas la meilleure des vue, mais Richak n'en eut pas moins un instant de stupeur face au spectacle offert... Avant d'entendre ce murmure :
"Qu'ils sont beaux les salauds... Ca vous réussit bien d'faire les pitres ? Combien qu'vous payent les Princes, pendant qu'on s'tue à la tâche ? Hein, on est misérable ? Hein, on vous dégoute ? Donnez-nous l'or et la belle vie, qu'on s'marre un peu ! V'nez crever dans la boue, v'nez trimer pour avoir d'quoi vous nourrir vos mômes ! Faites les jolis, les Dieux vous r'mercierons pour vot' mansuétude, tandis qu'nos enfants pisserons sur vos tombes..."
Martial n'était pas le seul à dire pareil chose, et les grommèlements, le ressentiment de cette petite foule enflait petit à petit, à l'unisson les uns des autres, le spectacle attisant chez eux un profond sentiment d'injustice, puisque mener par des êtres qui ne se penchaient vers eux que pour les narguer tout en se riant d'eux. Au bout des bras, dans les manteaux et les poches, on trouvait de tout : des points serrés, des fruits datés, des pierres, parfois... Mais, pour commencer, ils ne donnèrent que de la voix.
"Allez-vous faire belles sur la Place aux Lanternes ! C'la qu'vous aurez c'que vous méritez ! beugla Martial, d'une voix grave et hargneuse. - Barrez-vous ! Vous nous faites chier 'vec vos galipettes ! - Plus haut du con ! C'pas ta gueule qu'j'veux voir, mais ton cul !"
Et d'autres y allèrent petit à petit de leur propre commentaire, le tout récoltant des regards contrariés comme perplexes de l'assistance. Leur intervention n'avait rien de poétique, n'étant que l'expression d'un dégoût comme déjà consommé. |
| | | Aegden Orian
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Dim 2 Juin 2019 - 20:46 | |
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Au rythme de la musique, il levait un pied, le posait dans un vide bientôt comblé par celui de l’elfe en équilibre, levait l’autre, le posait de la même manière. Ainsi ils avançaient. L’un guidant l’autre. L’un soutenant l’autre.
Les bras tendus, le danseur funambule fixait des points invisibles qui devaient être, une seconde après les avoir repérés, l’emplacement nouveau des pieds de son équipier. Concentré sur ce qu’ils faisaient tous deux, il était bien loin de prêter attention aux braillards là en bas. S’il entendait ne serait-ce que les cris de ces rustres, il n’en montrait pas le moindre signe. Comme à chaque fois qu’il dansait, il avait tendance à ne plus prêter attention au monde alentour.
Et puis le fragile équilibre que les deux artistes s’efforçaient de maintenir sembla soudain vaciller. L’un cessa de marcher dans le vide. L’autre plia bras et jambes. Comme un ressort il bondit, et l’elfe sur ses pieds profite de cette impulsion pour se propulser. Une pirouette dans les airs. Il vole. Il est un oiseau.
Il pose enfin la pointe de ses pieds sur le sol après quelques instants éloigné de tout sens de la gravité. Le danseur fixe une demi-seconde son acrobate de partenaire qui après avoir retrouvé pieds à terre s’était laissé glisser sur le sol et se retrouvait comme un chat traquant sa proie.
Le danseur forme une arabesque une seconde à peine puis il repose la pointe de son pied au sol. Il prend de l’élan, la course se fait saut, et le danseur tourne sur lui-même dans les airs. Il recommence une seconde fois.
L’elfe aux cheveux flamboyant ne peux s’empêcher un petit sourire comme de défi à l’intention du blond. Il entend les tambours modifier le rythme de la musique qui accompagnait chacun de leur geste.
Le félin acrobate et l’oiseau danseur se font face. L’un avance, l’autre recule.
Puis le plus massif se jette sur le plus fin qui s’esquive élégamment de ses griffes. C’est un jeu de chasse qui débute. La musique se fait plus inquiétante. Leurs gestes plus lents.
Un nouveau coup de tambour sonne le second assaut du chasseur qui n’aboutit à nouveau que sur du vide. L’autre y a échappé par un salto en arrière.
Un troisième coup de tambour, cette fois, le chassé esquive par une roulade. Celui-qui lui passe au-dessus, au lieu de continuer son jeu, se raccroche alors à une barre qui forme l’angle de leur scène improvisé, tourne autour et forme une parfaite planche sur lequel son coéquipier saute et se tient debout.
De jeu de chasse, ils sont passé à jeu de force pour celui qui s’accroche à la barre.
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| | | Sirthaliel Adilys
Fossoyeur
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Dim 2 Juin 2019 - 23:25 | |
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C'était une bien belle soirée qui s'annonçait. Neassa-Laella avait bien évidemment entendu parler des elfes qui se trouvaient actuellement en ville. Malheureusement, son activité du moment l'avait empêché de se pencher réellement sur la question. Elle était curieuse, comme tout le monde, mais sa curiosité à elle n'était pas mal placée. Elle avait même renoncé à tenter de les rencontrer car, après tout, ils devaient déjà avoir suffisamment à faire au cours de leur visite pour ne pas se préoccuper d'une prêtresse de Tyra. Elle trouvait cependant cela un peu dommage. Elle ne connaissait finalement qu'assez peu les anedhels en dehors de ce qu'elle pouvait entendre ou lire à leur sujet. Il était bien normal que ce peuple l'intéresse, elle avait une grande part de leur sang dans les veines après tout. Elle avait mis plus de cent ans à grandir et avait cessé de vieillir depuis bien longtemps. Sa silhouette n'arborait que très peu de dormes. Ses traits humains étaient presque infimes, elle avait pris tellement de son père...
Lorsqu'elle avait appris que les invités de la Princesse-Marchande donnaient un spectacle, elle avait aussitôt espéré que son emploi du temps lui permettrait de s'y rendre... Et ce fut le cas. Pour l'occasion, elle avait choisi une robe à la fois sobre et élégante, assez cintrée pour souligner ses maigres courbes. Le bustier était surmonté d'un voilage pourvu de très fines dentelles qui rejoignaient un col encerclant son cou. Le vêtement se refermait dans le dos par quelques boutons de tissu savamment étudiés pour ne pas la gêner lorsqu'elle était assise. A la base de sa gorge, elle fixa une broche représentant le symbole de Tyra, créant ainsi un ras-le-cou intégré à sa tenue. La couleur dorée du bijoux se mariait à merveille avec le bleu si foncé de la robe. Elle laissa ses cheveux libres tandis qu'elle recouvrit son visage d'un voile très simple qu'elle arrêta à la base de son menton. Ainsi, son statut était reconnaissable tant par les vaanis que les anedhels. Une façon de se mettre un peu dans l'ambiance de la soirée car elle ne s'attendait pas à ce que les elfes la voient ou la remarquent.
Depuis son siège sur les toits, Neassa-Laella voyait toute la place. En attendant le début du spectacle, elle étudia avec attention la scène ainsi que la rue qui était restée libre de tout passage. Elle s'imagina bien vite que les artistes arriveraient par là. Au vu de l'espace disponible, leur représentation commenceraient peut-être même depuis cette allée. D'où elle se trouvait, elle aurait une vue imprenable sur tout ceci et elle attendait avec une impatience curieuse qui ne se manifestait qu'à travers un simple sourire. Mais un sourire reconnaissable... Et justement, la personne qui était assise à sa droite le remarqua et se félicita d'avoir pu leur trouver de si bonnes places. Elle lui avait tardivement confirmé sa présence mais l'homme était ravi qu'elle ait fini par accepter.
Enfin, la musique commença à retentir tandis que le public faisait peu à peu silence. Deux elfes entrèrent dans le champ de vision de la sang-mêlée et elle les étudia avec une curiosité à la fois intellectuelle et artistique. Ils étaient physiquement si différents l'un de l'autre... Mais Neassa-Laella était bien placée pour savoir que le roux avait une carrure bien plus typique de sa race que son homologue tout en muscles. Elle les observa avancer, accordant leurs pas aurythme de la musique lorsque, soudain, le plus mince s'élança dans les airs et atterrit sur les pieds de son camarades... Elle étira un sourire particulièrement amusé devant l'inventivité dont ils faisaient preuve, le partageant avec son voisin avant de revenir aux danseurs. Se faisant, son oreille fut attirée par des agitations en contre-bas qui montèrent jusqu'à son oreille. Qu'avaient-il donc à s'agiter de la sorte ? Elle reporta son attention sur les elfes et leur chasse, faisant mine de les ignorer mais laissant toujours une oreille traîner. Elle voulait profiter du spectacle mais ne laisserait pas des importuns le gâcher pour autant. L'escalier pour rejoindre la rue n'était pas loin...
- La robe:
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- Une belle histoire d'amour:
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Lun 3 Juin 2019 - 2:13 | |
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En une mélodie d’une apparente tristesse, la viole de gambe introduit ses premières notes. Lente, lancinante, comme devait l’être ton corps. Pleureuse, honteuse, comme devait l’être ton esprit. Le roux trône debout sur ton torse en une pose victorieuse. Tu es la terre sur laquelle il marche, tu es son soutien indéfectible. Il t’a cherché, tu l’as testé, il t’a dompté, ou du moins le pense-t-il. Car la vie est faite de péripéties. Car le destin doit être dompté au jour le jour. Tu es calme pour l’instant, mais une main après l’autre, lentement, tu glisses le long de la barre. Haut les drapeaux, tu prends en altitude, menaçant de plus en plus l’elfe dans son excès de confiance. Si chaque seconde est un peu de terrain gagné sur l’horizon, chaque seconde est aussi une chute plus rude. Le tambour sonne. La viole s’emporte. Un rapide arpège dissonant. Tes mains lâchent la barre, ce sont tes jambes qui l’attrapent, mais le roux n’est pas dupe, et il suit le mouvement, et quand le drapeau se soulève, il quitte ton torse pour tes épaules. Accroupi sur ton dos, sa main trouve appui sur ton crâne, faisant de lui la gargouille sur ton toit, figure tant dominatrice que protectrice. Sa poitrine se rapproche de ta nuque, ses lèvres se rapprochent de ton oreille, ses doigts glissent vers ton front, son emprise se fait dangereuse. Un peu plus et tu étais sien. Un peu plus et tu t’abandonnais, un peu plus et vous étiez tous deux figés pour l’éternité. L’un de tes bras retrouve la barre, tes jambes se déroulent, tes pieds trouvent leur appui, et ton corps se crispe. Tu bondis en avant, mais le roux te suit. Il te lâche le temps du saut, il s’envole à sa manière, mais quand ta main s’accroche à l’anneau, il est à nouveau sur ton dos. Ton cœur bat au rythme de la pulse, tu cherches ton prochain échappatoire, et tu crois le trouver : un autre anneau, tout proche. Tu balances, d’avant en arrière, jusqu’à ce que ton bras tendu te permette d’accrocher le second cercle de fer, et là tes bras se transforment en deux monumentaux pistons, ton dos se fait levier, et tu t’élances dans une danse à ta manière. Les deux anneaux sont ton soutien, ton corps est ton tremplin et ton imagination ta seule limite. Tantôt à l’horizontale, immobilisé en une parfaite planche, tantôt au contraire lâchant ton support pour te propulser dans de dangereuses envolées, à travers ta force tu exprimes ta légèreté. À travers ta force tu cherches ce que tu tiens de l’agile, tu essaies de lui prouver ne plus avoir besoin de lui, tu essaies de le chasser… sans succès. Quand tu es une planche il te danse sur le dos ou sur le ventre selon la face que tu lui offres. Quand ton corps tourne son jeu de jambes le tient en équilibre sur la surface mouvante. Quand tu t’élances il s’élance en même temps, et toujours ses pieds te retrouvent. Tous les deux possédés par la musique, inconscients du reste du monde, synchrones de votre respiration aux battements de vos cœurs, même par la gravité vous ne pouvez être séparés. Du moins c’est ce que vous faisiez croire jusqu’à l’incident. Fatigué de jouer à ce jeu , les jambes du danseur ralentissent le pas. Elles plaident auprès de toi leur délivrance, mais tu es le destin, tu ne ralentis pas ta course. Un pas trop arrière et les pieds agiles ne trouvent pas les tiens. Le vide seul accueille le danseur, et le sol se présente à lui en fatalité. Le roux apeuré te tend une main, une main qu’en tant que destin tu veux ignorer, mais qu’en tant que frère tu ne peux délaisser. Et tes mains lâchent les anneaux, et tu plonges tête la première, et tu t’accroches par les pieds, tes bras cherchant les siens, tes mains trouvant ses mains, ton corps entier se tendant pour l’arracher à la gravité, pour le ramener, pour le serrer contre toi. Torse contre torse et tête à l’envers… comme s’il ne s’était pas agi d’une chute contrôlée. La lumière vous englobe de sa pâle bienveillance. La musique quant à elle fait silence. Et de même pour l’assistance. |
| | | La Grise
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Lun 3 Juin 2019 - 8:45 | |
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Que faut-il pour mettre le feu aux planches ? De bons artistes, un public réceptif, les astres alignés, répondront certains. Martial et ses gars, eux, auraient plutôt dis beaucoup d'huile et une torche. Face au spectacle de ces elfes qui n'avaient que faire de leurs propos, les humains ne furent pas avares en insultes, continuant de les invectiver quant à leur virilité déficiente, leur apparence difforme, leur sang boueux... Quelle réalité dans pareils propos, si ce n'est une colère bouillonnante de gueux indignés et ignorés ? Autour d'eux, l'on se détournait, on s'agaçait... Ou on tendait l'oreille sans s'en offusquer, attendant la suite.
"Taisez-vous, par les dieux ! Ne savez-vous pas appréciez ce qu'ils vous dispensent ? s'agaça un humble marchand, placé trop près à son goût des perturbateurs. - C'pas l'oeuvre des dieux, ducon. répliqua avec hargne Martial. Rien qu'des pourris d'elfes qui font les mignons et s'marrent d'vant nos gueule ! - C'est grotesque ! - Ah ouai ? Pourquoi qu'y sortent jamais d'leur forêt, les elfes d'Anaëh alors ? - Mais puisqu'ils sont ici... - La Princesse Marchande leur a gentiment d'mandé... Mais crois moi, sont plus ravis d'faire les fiers qu'nous faire plaisir."
Perturbé, peut-être plus par la hargne de son interlocuteur que la justesse de ses propos, le marchand se tint coi, intimidé, alors que Martial reprenait ses attaques verbales, à l'unisson avec les autres gens de peu. Il vit l'elfe rater un pas, sembler tomber... Un bref instant, sa colère reflua devant la surprise. D'où que les elfes manquaient de... ? Cela passa, la réception fut splendide et contrôlée, aux yeux du mortel, si balourd en comparaison. Alors, son emportement revint, plus fort. Aucune réaction, ils poursuivaient leur petit jeu presque sans effort. Démonstration de leur 'perfection' d'immortel, aux yeux des vulgaires éphémères... Démonstration d'mes couilles.
"Pourquoi t'l'as rattrapé ! Il aurait été mieux, fracassé par terre ! - Barrez-vous, faces de chaux ! V'z'ètes pas les bienv'nus ici !"
Si le poissonnier brayait en journée pour venter les mérites de sa cargaison, en faire de même pour insulter ne lui venait pas aussi facilement. Pourtant, la frustration était contagieuse. Menaçant du poing à l'attention de la scène, gardant pour lui des réflexions telles que Pourquoi les plus beaux sont toujours des salauds ?!, il trouva bientôt un exutoire à son émoi en saisissant le banc le plus proche pour le secouer. L'un de ses 'amis' s'empressa de l'aider, puis un autre... Et bientôt, le banc fut renversé et ses occupants s'égosillèrent d'agacement et de stupeur, se relevant pour ceux qui avaient été emportés.
"Ils se moquent de vous, ils nous méprisent ! leur répondit un Richak renfrogné. C'est rien que de la poudre aux yeux ! - Des mensonges d'Longues Oreilles d'Anaëh !"
Voyant bien que l'homme replet n'était pas seul dans son emportement, certains préférèrent tout bonnement partir, tandis que d'autres demeuraient, incertains, venus sans arrière-pensée tout en ayant entendu les racontars de taverne. Était-ce vrai ? Rien que de la manipulation, encore une fois ? Des crachats déguisés derrière des sourires... ? Le phénomène se propagea en bordure du public, ceux ne cherchant pas les ennuis préférant prendre leurs distances, là où d'autres étaient attirés par ce flamboiement tels des papillons de nuit... Nerveux, les gardes personnels présents lorgnaient du côté des trouble-fêtes, sans oser encore intervenir, faute de menace immédiate.
Martial sortit quelque chose de sa poche. L'indifférence des Longues-Oreilles l'énervaient. Toujours à péter plus haut qu'leur cul... Avec la même puissance qui lui permettait de tordre bois et fer avec ses outils, le tonnelier jeta son projectile.
"Allez-vous faire foutre par des noirelfes !"
Un brusque silence des perturbateurs accueillit le vol de l'objet... Qui s'écrasa avec un bruit mou sur la scène, manquant les artistes. Une étoile rouge et liquide était née. Pour ceux assez proche pour baisser le nez dessus, la tomate était indiscutablement pourrie. Très rapidement, de nouveaux projectiles volèrent, les insultes reprenant de plus belle. Avec un craquement humide, un œuf s'écrasa sur un dos elfique, y répandant une odeur nauséabonde.
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| | | Sirthaliel Adilys
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Lun 3 Juin 2019 - 10:37 | |
| Neassa-Laella se leva soudain et son ami tenta de la retenir, la saisissant par le bras. Il la connaissait suffisamment bien pour savoir qu’elle ne resterait pas sans rien faire dans une telle situation et avait anticipé sa réaction.
-Ne fais pas ça. Quand ils jetteront des objets plus lourds, c’est toi qui sera en première ligne.
La sang-mêlée se pencha pour plonger son regard dans le sien et lui répondre avec un aplomb qui n’appartenait qu’à elle, un fin sourire poli sur les lèvres.
-Il s’agit d’intervenir avant que la situation ne dégénère, mon cher.
Elle se libéra de son emprise d’un geste et fit volte-face, laissant là celui qui espérait depuis des mois la conquérir sans comprendre qu’il ne parviendrait pas à toucher son coeur. D’un pas léger et rapide, elle se dirigea vers l’escalier qui permettait de quitter le toit et déboucha dans la rue. A peine eut-elle posé le pied sur la terre ferme qu’elle adopta une attitude toute différente.
La précipitation céda place à l’apaisement. Lentement et sans ciller, elle se dirigea entre les troubles-fête et la scène, contrastant avec l’animosité du petit groupe. Sa démarche était posée et altière mais pas hautaine. Aucune agitation d’aucune sorte ne semblait l’animer tandis qu’elle s’arrêta pour se tourner d’un quart de tour. Elle se posta face aux assaillants, opposant son calme indéfectible à leur colère. Elle ne prononça pas un mot, il ne servait à rien de tenter de les raisonner en cet instant. Dans leur état, ils resteraient sourds à tout dialogue. Par la sombre couleur de sa robe et l’insigne à son cou, ils pouvaient aisément reconnaître son statut. Une prêtresse de Tyra, la déesse de la mort, se tenait devant eux et les appelait au calme. S’ils tiraient de nouveau en direction des elfes, ils prendraient le risque de la toucher avec leurs légumes et, bientôt, leurs pierres. Se risqueraient-ils à attiser la colère de la Voilée par son intermédiaire ? Leurs revendications valaient-elles vraiment la peine de condamner leurs Souffles à l’errance éternelle pour s’en être pris à une de ses représentantes ? Sous son voile, le visage de Neassa-Laella était sérieux et son regard pesait tour à tour sur les agitateurs. Ceux qui n’avaient pas fait partie du groupe initial s’apaiseraient bien vite en sa présence. Qu’en serait-il des autres ? Respecteraient-ils suffisamment ce qu’elle représentait pour se calmer et s’en aller d’eux-mêmes ou les gardes devraient-ils intervenir pour la protéger ? Par sa présence à cet endroit, la Prêtresse savait que le conflit prendrait fin d’une manière ou d’une autre et elle était prête à prendre le risque de recevoir un projectile pour cela. Elle espérait qu’elle ferait suffisamment autorité pour que la situation se règle avec pacifisme et non par la violence. Elle l’espérait autant pour ces gens, que pour le spectacle ou même l’image qu’ils renverraient de leur culture à leurs visiteurs. Si même les éphémères n’avaient plus de respect pour la mort...
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| | | Ssol'riss Ulnen
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Lun 3 Juin 2019 - 12:38 | |
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Ces saltimbanques ont amené l’Anaëh à Thaar, je pense, distraitement. En entendant parler du spectacle je n’ai pas hésité un instant à m’y rendre. Combiner une mission sacrée à l’agréable, qu’est ce que je pouvais faire de mieux ? J’ai abandonné mon service quelques heures avant que cela ne commence pour être sûre d’être à l’heure et de ne rien louper. Et puis ces quelques derniers jours j’ai pris pour habitude de ne pas perdre une occasion de m’éloigner de Deux qui m’effraie autant aujourd’hui qu’il m’avait effrayée lorsqu’il m’avait donné son message. Et des occasions il y avait eues, alors que nombreux avaient été les signalements de ces quelques elfes qui composaient la troupe. Forcément, c’était le colosse qui attirait le plus l’attention, peut-être le plus grand être que la plupart des Thaaris avaient pu apercevoir dans leur vie, et je ne comptais plus les piécettes que j’avais dû donner à ceux qui m’avaient renseigné. Et quand on vénérait Tesso à Thaar, il fallait aussi payer celui qui racontait avoir vu un elfe de vingt-deux mètres quatre-vingt si on ne voulait pas qu’il nous égorge dans une ruelle, même si c’était lui qui avait confondu le dieu des mensonges avec le dieu des idioties. Si les six elfes avaient fait cette taille je n’aurais pas eu assez de bras pour les distribuer assez vite. Dans une moindre mesure c’était celui à la chevelure de feu qui était le plus populaire. Les deux au moins se donneraient en spectacle ce soir et j’en étais excitée. Je ne suis pas seulement arrivée tôt, je suis arrivée très tôt, et pendant quelques heures j’attends sur un toit aménagé devant la scène. Je ne me suis pas privée de débourser une somme un peu plus grande que je ne l’aurais peut-être dû pour une de ces places de choix. C’est que la symbolique du moment est particulièrement importante. Je n’ai jamais connu leurs forêts, je n’ai jamais connu leurs villes, je n’ai jamais connu leurs traditions, mais je partage leur sang, et si c’est trop tard pour moi, alors que je vénère aujourd’hui un dieu qu’ils ne reconnaissent pas, j’aurais pu être à leur place, et je veux voir comment ils racontent tout ce qui aurait pu être. Quand ils apparaissent enfin je ne remarque que ces peintures qui ne signifient rien pour moi mais sûrement beaucoup plus pour eux. Un guerrier géant face à une svelte salade. Je ris à moitié d’un rire étouffé, répétant intérieurement un de ces sobriquets que certains ne s’empêchent pas de me lancer. C’est que je ne pourrais pas vraiment m’identifier à cette montagne de muscles. La musique démarre et tout ce qui n’est pas la scène n’existe plus, je m’efface au profit d’eux. Le couple est merveilleux et leurs particularités à chacun permettent des choses que je n’avais jamais vu. L’acrobate et le danseur, la force agile et la légèreté gracile, un ballet que je suis des yeux sans en perdre une seule miette. Après leurs premières envolées les deux retrouvent le sol de leurs pieds, font quelques pas, puis repartent dans les airs, supportés par le décor et leurs corps. Je reste médusée par le spectacle physique mais une pointe de doute vient me serrer le cœur alors que j’ai l’impression de manquer des symboliques. Le spectacle aérien m’enlève encore une fois à mes pensées et je me laisse happer à nouveau. Les deux êtres voltigent toujours un peu plus et impliquée je me laisse prendre au jeu, il y a un moment où tout va s’arrêter, que ce soit quand ils le décident ou quand un saut sera juste trop risqué et qu’un excès de confiance les mène à la catastrophe qu’ils côtoient de très près. Le destin est cruel et c’est la catastrophe qu’il semble avoir choisi. Je résiste à me lever de mon siège et à pousser un cri d’effroi quand celui avec la chevelure de feu semble se précipiter vers le sol. Mon doute est récompensée quand je vois le colosse le sauver d’un drame certain d’un cheveu et le serrer contre lui. Cette fois je me lève mais je ne sais même pas comment réagir et je reste silencieuse à les regarder alors que la musique est morte avec mes craintes. Il me reste bien des choses à comprendre d’eux mais à ce moment là je remercie le Silencieux de m’offrir ce spectacle… et l’Anaëh, un petit peu… Je remercie beaucoup moins les braillards plus bas, mais j’arrive à peu près à les ignorer jusqu’à ce qu’horrifiée j’en remarque un jeter un projectile vers la scène. Suis-je si perdue ? Le monde dans lequel je vis ne peut-il pas accepter une telle merveille sans se débattre ?
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| | | Aegden Orian
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Lun 3 Juin 2019 - 21:47 | |
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L'acrobate l’avait retenu in extremis. Il n’en avait pas douté une seconde, quand bien même sa chute n’aurait pas été calculée. Malgré tout ce genre d’expériences n’était pas sans laisser quelques frissons d’adrénaline…
Aux milieux des hurlements, il entendit un bruit de fruit écrasé, il comprit son origine en voyant la flaque rouge sur la scène. Il vit vaguement quelque chose venir vers eux, mais le dos du grand elfe bloqua sa vision autant que le projectile qui s'y écrasa.
La pointe des oreilles de l'elfe roux s'inclinèrent vers l'arrière, signe de sa frustration. Ces idiots en venaient à leur jeter des objets dessus. Ils étaient vulgaires et impolis à ce point. Les humains aussi peuvent faire de belles choses lui avait dit un prêtre d'Elenwë il avait un moment maintenant. Toutes les races pouvaient se côtoyer dans cette ville avait dit une hybride quelques jours plus tôt. Aegden venait de voir la preuve d'absolument tout le contraire en un seul geste...
-On n’aurait jamais dû venir. Il s’entendit murmurer avec une pointe de dégoût. Si bas que même son partenaire pouvait douter d’avoir entendu.
Mais ils étaient là. Ils avaient un rôle à jouer, et ils le tiendraient. Ils ne s’excuseraient pas d’être là ici maintenant. Pas plus qu’ils ne s’excuseraient de tout simplement exister. Alors il repris sont visage neutre, mis son dégoût de côté.
Puisqu’il fallait continuer, doucement, il vint chercher l’un des mains de l’acrobate, puis l’autre. A nouveau, il prête toute sa confiance à son coéquipier, se fie à sa force. Il bascule à nouveau lorsque les bras du premier se tendent. Le sol se rapproche mais cette fois il n’est plus synonyme de danger.
La pointe de ses pieds trouve une surface stable, ses mains abandonnent celles protectrices.
Il souffle un coup pendant que l’acrobate passe d’anneau en barre de fer puis sur un autre anneau et ainsi de suite jusqu’à lui aussi atterrir en douceur. Pour l’instant aucun nouveau projectile à leur encontre, mais les dieux savaient combien de temps ces stupides thaari sauraient contenir leur soif de violence.
Cela ne dure qu’une seconde, ils se refixent, fixent la foule, l’un hoche la tête et ils semblent partager la même pensée.
Dans l’état de frustration et de colère qu'était la foule, cela aurait pu paraître logique que les deux artistes reculent, cherchent un moyen quelconque d’échapper à cette colère. Pourtant c’est tout l’inverse qu’ils choisissent. L’acrobate, le premier s’avance sur le devant de la scène. Il la quitte, et un instant partagé avec une jeune femme qui semblait s’être interposé entre la scène et les rustres plus tard, il se mêle à la foule, à la rencontre des braillards.
Le danseur lui, s’il descend aussi, il se contente de tendre sa main vers la jeune femme l’invitant à le rejoindre. Il lui adresse un grand sourire.
-Accordez moi cette danse Fit-il. Ne souhaitant pas la forcer, il se contenta de garder sa main tendue. A elle de décider ce qu'elle en ferait. Faites moi confiance. Ajouta-t-il à mis voix.
Il l'aida à monter sur scène lorsqu'elle accepta finalement son invitation.
-Je vous guiderais si vous avez besoin. Mettez juste vos pieds aux mêmes endroits que moi. Comme pour appuyer ses paroles, il posa un pied en arrière, attendant qu'elle pose le sien en miroir.
Il lança juste un regard en direction de son coéquipier qui jouait de ses muscles parmi leur public.De cette manière si le public faisait lui-même partie du spectacle, il n’aurait pas à se plaindre dudit spectacle….
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| | | Artiön Laergûl
Modérateur
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Lun 3 Juin 2019 - 23:56 | |
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L’humain, sa faiblesse d’esprit. L’humain, son impulsivité. L’humain, sa violence. L’humain qui à travers les reproches qu’il t’adresse, à toi, l’elfe, fait démonstration de tout ce dont tu l’as accusé. L’humain, assez conscient de sa souillure pour se convaincre que tu le méprises, mais trop orgueilleux pour se remettre en question. L’humain, se préparant à en venir aux armes parce qu’il sait que les mots lui donneront tort. L’humain, cette bête sauvage trop aveugle pour voir comme sa colère n’était rien face à la rage primale des Animaux de l’ancien temps. Et vous êtes comme les Animaux de l’Ancien Temps. - Danse. tu susurres à l’oreille d’Aegden alors que tu glisses vers la fouleLe regard intense, tes mouvements à la fois félins et puissants, tu fends le public en direction de la première, de celle qui vous sauvé. Ton regard accroche le sien, et tu t’approches. En une poignée de secondes semblant comme deux heures, tu la rejoins, pose une main puis l’autre dans son dos et tes lèvres sur son front. - Merci. tu murmures, d’une voix sulfureuse, les lèvres contre sa peauUn pas de plus et tu n’es plus face à elle, tes mains glissent autour de sa taille, laissant dans leur sillage le tracé embrasé de tes doigts, arrachés au tissu de sa robe au dernier moment et confiant au même moment la Dame à ton ami. Ton dévolu se jette sur les malotrus, ton œil rayonnant d’une passion animale comme tu ne t’autorises que bien peu souvent à l’exprimer. Tes pupilles tournent brusquement vers tes cibles. Ton visage suit. Le tambour roule. La viole s’élance en musique à nouveau. Toute en arythmie, promettant une enivrante mélodie. Une mélodie de tous les excès. Ce n’est qu’un pas de plus, et c’est tant de choses pourtant. La tension entre eux et toi n’est pas loin d’être à son comble, mais tu sembles n’en avoir cure. Provocation, intimidation, fascination… qu’ils l’appellent comme ils le veulent. Elle, ton otage, sera la première à décider de la nature de ta parade. Tu l’as vue avant que l’œuf ne s’écrase contre ton dos, hurler avec les mécontents, mais il suffit d’être coupé de la musique quelques secondes pour que les souvenirs affluent. Et tu te souviens d’elle, aussi fascinée par toi qu’elle s’efforçait de te détester. Aussi médusée par ta force que d’autres l’étaient par l’agilité de ton frère d’arme. Le cœur aussi coi devant ton être même que ses mots avaient été cinglants quand elle se cachait derrière la liesse. Tu te saisis d’elle, comme trop peu certainement s’étaient saisis d’elle auparavant. C’est une grande femme, plus grande que beaucoup d’hommes. C’est une femme forte, dont la musculature, résultat de son labeur quotidien embrassait une volupté ô combien désirable aux yeux des hommes. C’est une grande femme, mais tu es un géant. Sans le moindre effort, tu la dérobais au sol, tu lui dérobais un bras, tu l’obligeais à trouver son équilibre en s’appuyant contre toi si elle ne te faisait pas confiance, et elle ne te faisait pas confiance. Elle ne te faisait pas confiance, mais elle était fascinée par la créature qui se dévoilait à elle. Fascinée par l’animal que tu étais, si différent de la légende voulant les elfes créatures de mots hautains. Hypnotisée par la caresse de tes doigts contre sa joue, par la force du bras qui la soulevait, par l’intensité de ton regard. Hypnotisée par le contact de ta main contre la sienne, ta main calleuse et pourtant si douce. Hypnotisée par le battement de ton cœur, par la chaleur de ton corps, alors que ta main tenait la sienne contre ta poitrine. Heureuse quand tu lui as souri, heureuse de te voir heureux après qu’elle ait entendu ton cœur. Et de sa main d'appui, elle tire son mouchoir de ses effets pour défaire l'outrage qu'il t'avait été infligé, choisissant d’oublier comme elle était devenue la séparation physique entre eux et toi, jusqu’à ce que tu la rendes au sol, et glisse en deux pas deux tours vers une autre. Une autre, luttant en silence contre les éclats des lumières depuis des années déjà. Une autre, habituée à ce que son crâne la lancine quand la lumière flamboie comme elle le fait ce soir, habituée à dissimuler sa peine derrière un sourire. Ayant choisi de le faire ce soir derrière des insultes. Elle, tu l’effraies. Elle, quand tu arrives elle se fige, mais tu te saisis d’elle avant qu’elle n’ait pu fuir. Non pas par quelques manœuvre d’immobilisation, mais simplement de tes mains contre ses tempes. Tu touches des points que tu sais soulageants, et de tes pouces, tu caresses ses paupières, l’invitant à les fermer. Et elle à défaut de la soulever tu t’accroupis, tu l’attires vers toi, posant son oreille contre ton cœur. Que ceux que la haine aveugle se méfient de toi. Parce que contrairement à eux, tu es un animal extrêmement perceptif.
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| | | La Grise
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Mar 4 Juin 2019 - 8:59 | |
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Face à la prêtresse, les bras se sont figées, les figures se sont renfrognées, le groupe s'est soudainement contenu sans oser poursuivre encore leur attaque. Une prêtresse, ici ? S'interposant ? Était-elle avec eux ? Était-elle...?! De méfiance et colère, les humains s'agitaient encore, face à silhouette noire, symbole de Tyra, et voilée - pourquoi donc ? -.
"C't'une prêtresse ! Les Dieux nous regardent ! s'inquiéta Richak, ses courtes velléités comme déjà derrière lui après son éclat. - Barrez-vous, prêtresse. gronda Martial, retenu par le respect dû au divin, mais encore bien habité par la colère. Ces salauds sont qu'des putains d'menteurs et des hypocrites ! - Ah putain, l'elfe, il... !"
Le tonnelier et ses compères écarquillent les yeux en découvrant les elfes qui, brusquement descendus de leurs anneaux, s’avançaient. Là, la réalité s'impose davantage : leur taille, la puissance musculaire évidente, presque dérangeante du plus grand, qui vent à grand pas vers eux... Avec une lueur mauvaise dans le regard, le tonnelier fait un pas en avant, les poings crispés.
"Viens ici mon salaud...!" dit-il entre ses dents serrées.
Mais la marée montante a été retenue dans son élan et, si l'homme, quoique ridiculement petit face aux Longues Oreilles, a du muscles à revendre et de la colère, certains de ses camarades, eux, se rappellent où ils se trouvent... Et prêtent enfin attention aux gardes veillant sur les lieux et le public. Les mots violents ont éveillés leur attention, les projectiles ont resserré, mine de rien, un étau autour des trouble-fêtes, qui voient plusieurs individus bien équipés s'avancer, en plus du géant. Le poissonnier s'accroche au bras de son ami.
"Martial, fait gaffe... Les gardes... ! - Putain d'vendus..." marmonna la tanneuse, tout en baissant son bras et la betterave qu'elle tenait, non sans un regard contrarié alentour.
Martial, lui, bien qu'entendant ce qui lui est dit, voit surtout le grand elfe faire valser sans hésitation une femme qui n'avait rien demander... Une impulsion voudrait qu'il s'élance - Lâche-la connard ! L... - mais ce serait passer à côté de la bonne volonté de la dame, qui semble bien heureuse d'être ainsi manipulée - le tonnelier enrage au moindre geste, sans même plus voir la prêtresse qui s'en va avec l'autre danseur à la stature moins intimidante -. Et voilà qu'une seconde... Mais... Il les ensorcèle ?! L'homme ne perçoit rien de la magie à l'oeuvre, ni de l'attention de l'elfe envers ses 'partenaires' d'une danse improvisée. Tout cela ne semble que des attentions volées, pour l'homme de peu. Sous la stupeur et la colère, traiter ces femmes de putains, ou lui prêter à lui, le bâtard elfique, des capacités inavouables ? Et ils laissent faire ?! Réalise-t-il, en prenant conscience de la majorité de regards agacés, et de Richak qui le tire toujours en arrière.
"T'as vu c'qu'il...? dit le tonnelier, incertain. - Ouai. Faut pas rester ici. souffle l'homme replet, la peur outrepassant toute agressivité. - Ce sont des mages..." souffle la tanneuse.
Les doigts crispés sur son projectile suivant - plus solide et résistant qu'un simple fruit -, Martial recule avec son ami, regardant les elfes, leur public séduit et les gardes avec une sorte d'horreur. Ils sont bientôt suivis par d'autres qui s'engouffrent à leur suite dans les ruelles adjacentes. Se mélangent une colère frustrée, une certaine confusion, ou l'agacement de ne pas en être venus aux mains voire, peu affiché, le soulagement de ne pas en être venu aux mains, vu la masse de muscle qu'était l'elfe s'étant mêlé au public. Plus discrets, quelques-uns se sont éloignés pour mieux revenir, discrètement. Juste pour regarder... Ainsi, le public perds ses membres les plus agité, y gagnant une certaine tranquillité.
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| | | Sirthaliel Adilys
Fossoyeur
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Mar 4 Juin 2019 - 13:15 | |
| La présence de Neassa-Laella obtint l’effet escompté. Les attaques s’interrompirent immédiatement, figeant parfois les lanceurs en plein dans leur élan. La femme voilée releva légèrement la tête, satisfaite par la réaction des agitateurs. Elle était intervenue avant qu’ils ne soient plus suffisamment réceptifs à ce qu’elle représentait. Elle lut la crainte dans les regards de certains et, même si elle n’aimait guère user de son statut de cette manière, c’était précisément ce qu’elle recherchait. Le plus véhément lui hurla de s’en aller mais elle ne bougerait pas d’un centimètre, attendant qu’ils se montrent plus ouverts à la discussion pour espérer régler cela pacifiquement ou que leurs bras s’animent de nouveau, provoquant cette fois une réaction pour active de la part de la sécurité en place. Cependant, les choses n’eurent pas l’occasion d’en arriver jusque là… Une main se posa dans le dos de la prêtresse et une ombre passa devant elle avant qu’une seconde ne la rejoigne. Elle perçut le contact des lèvres du géant sur son front à travers son voile si fin dans un contact aussi paisible qu’envoûtant. Il la remercia d’un simple mot prononcé avec un accent qui chanta à son oreille. Elle lui répondit d’un sourire doux, assuré et reconnaissant aussi. Ils aurait pu la laisser seule face à eux, elle ne leur avait rien demandé et était prête à assumer son geste jusqu’au bout, mais il n’en avait rien fait… Juste avant qu’il ne reparte en direction du groupe, il lui imposa un mouvement de danse qui la força à faire volte face. Sa robe s’arrêta après elle dans une forme de spirale remontant élégamment vers sa gracile silhouette. Elle écarta alors les yeux d’une légère stupeur en découvrant le second elfe à un pas d’elle, tendant une main devant lui. La posture qu’il adoptait était reconnaissable et ses mots étaient presque de trop, même s’ils étaient beaux à entendre. Particulièrement avec cet accent... Devant son absence de réaction, il l’invita à lui faire confiance et elle sortit de sa brève torpeur. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire doux, heureux et amusé à la fois. Elle vint poser sa main dans la sienne et lui offrit un regard assuré alors qu’il refermait ses doigts sur les siens. Sa confiance lui était déjà toute acquise, seule le trouble de la surprise l’avait empêchée de réagir plus tôt.
Neassa-Laella se laissa attirer vers la scène sans opposer la moindre résistance et sans montrer une once de crainte. Quelques spectateurs des premiers rangs et des toits accueillirent l’initiative des deux elfes avec quelques applaudissements alors que le couple évoluait vers la scène. Elle se servit volontiers de l’aide qu’il lui offrit pour monter sur l’estrade puis se tourna vers son partenaire pour savoir ce qui l’attendait à présent. Au vu du début du spectacle, elle se félicita d’avoir fixé son voile avec quelques épingles avant de partir... Lorsque l’elfe à la chevelure de feu prit une pause de danse, elle se mit en position à son tour puis l’imita alors qu’il commençait à se mouvoir de nouveau. Intuitive, elle n’avait finalement que peu de retard sur lui. Elle avait naturellement le maintien noble et la grâce imprégnait chacun de ses mouvements. Leurs deux silhouettes étaient assez bien assorties, même si elle était plus petite et possédait une musculature plus fine, marquée par le seul exercice de la magie. Un doux sourire ne la quittait plus et elle posait sur l’elfe un regard rieur alors qu’elle prenait plaisir à faire désormais partie de cette représentation qui lui apportait tant de joie depuis que les premières notes de musiques avaient empli la petit place.
Pendant ce temps, sur un toit, un homme observait la scène, le regard dur et le coeur lourd. Neassa-Laella semblait tellement à sa place aux côtés de l’anedhel… Bien plus qu’elle ne l’avait trouvé à ses côtés à lui. Il en était jaloux et à la fois plus lucide. Elle avait bien essayé de le détromper mais il ne comprenait que maintenant qu’elle ne serait jamais sienne… Elle avait raison, trop de choses les séparaient. Alors, sans un mot, il se leva et emprunta le même escalier qu’elle quelques minutes plus tôt. Il ne ferait pas de scandale et se contenterait de disparaître dans les rues sans faire la moindre vague. Il devait passer à autre chose...
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Mar 4 Juin 2019 - 15:34 | |
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Dès le moment où je me suis redressée le spectacle s’est déplacé de la scène au public et j’en suis particulièrement agacée. Ce n’est vraiment pas ce que j’avais en tête en venant ici, et si Un et Deux avaient été mes serviteurs loyaux et si je n’avais pas risqué de tout compromettre en les invoquant je leur aurais permis d’utiliser leurs méthodes pour se débarrasser de toutes ces ordures. Ou les hommes de main de ma famille, je corrige intérieurement, me rendant compte que ce rôle prend une part de plus en plus grande dans ma vie. Je souris, ces points communs que j’ai trouvés en me perdant dans leur spectacle ne sont que des mensonges, je ne suis pas comme eux et il ne sert à rien de le nier. Mais je résiste et garde ces mensonges en vie, au moins tant que je suis là pour en profiter. Les deux elfes d’Anaëh descendent de la scène pour se mêler à la foule, l’un pour distraire et amuser les mécontents, l’autre pour inviter une femme dont je reconnais les vêtements d’un instant plus tôt, sur le toit, pas très loin de ma place. Une autre prêtresse, j’avais remarqué, mais d’une déesse qu’on peut avouer servir. Le danseur ne peut l’entraîner jusqu’à la scène que pour danser, et je ressens une petite pointe de frustration alors que j’ai loupé une occasion de me rapprocher d’eux. Il reste le second qui arrive je ne sais trop comment à disperser la foule de mécontents. Le spectacle va sûrement continuer maintenant qu’ils ne sont plus là, et il faut que je me rende plus accessible, s’ils décident une nouvelle fois d’impliquer le public. Je ne réagis d’abord pas en voyant une place se libérer au premier rang au dessous, un mécontent retardataire peut-être, ou juste quelqu’un qui n’apprécie pas un tel spectacle. Puis je comprends que c’est ma chance et je me lance d’un pas rapide mais peu sûr vers les escaliers qui me mèneraient jusqu’à mon objectif. Sur le chemin j’heurte de l’épaule un homme qui a l’air d’avoir décidé qu’il n’avait plus rien à faire là, encore un, et je me demande si je ne suis réellement qu’entourée d’idiots. Je m’excuse quand même rapidement en lui assurant que je ne l’avais pas vu avant de lui passer devant et d’accélérer ma démarche. Avec soulagement je me rends compte que la place assise n’a pas été prise et me précipite vers elle. Seulement, je ne suis plus entourée par des invités fortunés ou prestigieux. Le gros homme assis à côté sourit et découvre des dents que j’aurais bien voulu ne jamais voir et je ne suis plus du tout intéressée par cette place alors que je dissimule comme je peux un mouvement de recul. C’est une chose de les côtoyer avec ce masque qui me couvre intégralement le visage et me protège, c’est autre chose de les voir avec ce genre d’expression. Je me retourne vers la scène qui est maintenant à quelques petits mètres de moi et je décide de ne pas m’asseoir. L’elfe aux peintures végétales désormais si proche y danse avec la prêtresse et je reste figée à les observer. Je me rends compte que je dois détonner dans cette robe d’un bleu assez sombre mais rendu éclatant par l’éclairage qui me fait face. La coupe est la même que celle de la robe dans laquelle j’officie, celle qui révèle uniquement mes épaules hâlées, et j’en regrette le choix. Je n’ai pas non plus choisi Tesso pour me montrer à visage découvert à ceux que je surveille mais c’est ce que je fais au final, mue par un sacrifice ou un besoin réprimé par trop souvent, je ne suis pas sûre.
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| | | Aegden Orian
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Mer 5 Juin 2019 - 15:37 | |
| Il avait reculé, elle avait suivis. Il avait avancé, elle avait reculé. Puis en se rapprochant leurs mains s’étaient jointes. La musique s’était emballée. Mélodique dissonance.
Ainsi leur duo imprévu avait débuté.
Le danseur lève son bras libre assez lentement pour que sa compagne fasse de même. Un geste qui crée une complicité entre eux qui ne se connaissent pas. Un geste qui les synchronise, car pour l’espace de quelques instants, ils ne seraient plus deux personne distincte mais un seul duo.
Il se rapproche d’elle. Avec une insupportable lenteur. Sa main libre vient placer le bras de la femme sur son épaule. Il est plus grand qu’elle d’une bonne dizaine de centimètre mais ce n’est pas un problème. La même main se glisse dans le dos de sa partenaire, et soudain ils tournoient.
De ballet, la dance est devenue tango. La robe de la prêtresse s’envole autour d’elle, forme une auréole, un lac bleu foncé. Les peintures sur la peau du danseur ondulent, le lierre semble animé par une vie propre. Ils forment un parfait duo.
Il constata bien vite que la jeune femme n’avait pas tant besoin d’aide que cela au final. S’il restait son guide, elle semblait relativement bien anticiper ses intentions. Elle plaçait plutôt bien ses pieds, même s’il devait parfois adapter sa propre position pour corriger leur ensemble. Mais c’était normal. Elle possédait en plus une certaine grâce dans les mouvements qu’il lui faisait faire. Cela le fit sourire alors qu’il plantait ses prunelles anthracite dans celles cachées par le fin voile. Si elle semblait à l'aise il aurait moins de mal à la faire danser, et ce n'en serait que plus agréable autant à vivre qu'a regarder.
Ils tournoyaient, encore en encore. Leurs pied glissent sur la scène, la survolent à peine. Cette dernière devint un espace qui n’appartient qu’à eux. Le monde ne se résume qu’à cette seule scène.
Et puis soudain ils se stoppent, Leurs jambes plient. L’elfe intime une autre direction, en arrière, quelques pas. La musique est lancinante, langoureuse, sensuelle. A l’image de leur dance.
Leurs corps s’éloignent brusquement. Ils se rapprochent puis s’éloignent à nouveau. Ils se fuiyaient autant qu’ils se cherchaient. Pourtant jamais leurs mains ne se séparèrent. Le danseur fit tournoyer la sang-mêlé sur elle-même.
Il la fait revenir à lui une énième fois, la penche soudain vers l’arrière. Son bras dans le creux de son dos pour la retenir, la refaire toucher terre.
Le rythme s’accélère encore. La langueur devient frénésie. Ils recommencent à tourner. Autre direction. De plus en plus vite jusqu’à devenir une forme mouvante dont l’un ne peux quasiment plus être distingué de l’autre.
-Vous avez confiance en moi ? Murmura-t-il soudain à son oreille, ses lèvres se trouvant pile à bonne hauteur.
Il entendit à peine son oui murmuré. Aux milieux d’une valse il soulève sans plus la prévenir la semie-elfe menue, et la sert avec douceur, son dos contre son épaule, elle s’envole un peux plus alors qu’il la fait tourner dans les airs.
Elle vole un temps. Puis elle quitte le ciel, ses pieds retouchent le sol.
Il sont proche du bord de scène. Une impulsion du danseur fait comprendre à la prêtresse de reculer. C'est là qu'elle prouverai au final si oui ou non sa confiance était réelle. Car lorsqu'elle recule, c'est un déséquilibre, Elle n'est retenue que par la main de son partenaire. la jeune femme est prise entre ciel et terre, mais la main ne faibli pas un seul instant. La danseuse lévite gracieusement.
Une dernière note de nouveau très longue. Ils se figent ainsi quelques secondes, comme soudain pris dans cette danse pour l'éternité. |
| | | Sirthaliel Adilys
Fossoyeur
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Mer 5 Juin 2019 - 19:27 | |
| Aux côtés de l'anedhel, la prêtresse se sentait parfaitement à sa place. Elle n'était pas gênée par le regard du public sur elle pas plus que par l'idée de danser devant eux avec un parfait inconnu. Après quelques pas de mise au point, il se rapprocha d'elle, non sans une certaine sensualité. Elle avait entendu la musique et, à son approche, elle comprit aussitôt le ton qu'il voulait donner à leur chorégraphie. Et elle jouerait pleinement le jeu.
Elle suivit du regard la main qu'il vint poser sur son épaule, comme si elle faisait connaissance avec un homme qui venait de l'aborder. Sa semi-nudité ne la perturbait pas, ou bien elle s'en cachait. Il plaça la sienne dans son dos et elle releva les yeux vers lui, découvrant ses iris à travers le filtre de son voile. Après une seconde, il les mit en mouvement tous deux, suivant le rythme de la musique dans laquelle ils baignaient. Il n'y eut bientôt plus de spectateurs mais seulement un couple qui semblait se découvrir un peu plus à chaque pas de danse qu'ils partageaient. De sages et mesurés alors que le danseur jaugeait sa partenaire, ils suivirent la mélodie et se firent peu à peu plus langoureux dans leurs contacts. C'était comme s'il n'y avait plus qu'eux et personne d'autres autour alors que leurs mains étaient devenues caresses sur le corps de l'autre. Leur danse semblait raconter les péripéties de deux amants naturellement attirés l'un par l'autre, s'éloignant pour simplement mieux se retrouver ensuite. Lorsqu'il la fit basculer en arrière, elle disposa une main dans sa nuque, les plaçant dans une position des plus sensuelles. Il la redressa et elle profita de cet instant de pose pour laisser l'une de ses mains effleurer sa peau, suivant les dessins qui y étaient tracés dans une caresse d'une infinie douceur.
La musique reprit, de même que leur danse et elle se laissa entraîner une nouvelle fois. Il se pencha à son oreille et ses mots provoquèrent un frisson dans sa nuque. Elle lui répondit d'un simplement mot tout juste audible pour lui. Elle était plus éloquente d'ordinaire... Mais ils manquaient de temps entre deux pas de tango pour pouvoir formuler une réponse plus longue. Bien vite, il éprouva une première fois sa confiance en lui faisant quitter le sol. Elle semblait si légère dans ses bras et dans les airs qu'elle se serait presque prise pour un oiseau l'espace d'une minute. Puis il la reposa délicatement dans une posture où leurs visages étaient si proches qu'ils semblaient vouloir s'embrasser... Finalement, il la poussa à reculer et elle ne lui opposa aucune résistance alors qu'elle avait conscience de l'endroit de la scène où elle se trouvait. Ses pieds rencontrèrent le bord de la scène et elle se sentit tomber en arrière mais elle ne montra aucun signe d'inquiétude. Elle percevait sur ses doigts la prise ferme de l'anedhel qui l'empêcherait de sombrer vraiment. Elle demeura ainsi quelques instants, le corps droit pour se rendre plus facile à retenir tandis que ses cheveux et l'arrière de son voile pendaient dans le vide derrière elle.
D'un geste, son partenaire la ramena sur scène. Elle se sentit partir en avant avec un peu trop d'élan et se rattrapa de sa main libre sur son buste. Les applaudissements du public la ramène subitement à la réalité alors qu'elle s'était plongée corps et âme dans cette danse. Elle croisa le regard de l'elfe aux cheveux de feu et lui sourit, à la fois heureuse et un brin gênée par ce qu'elle venait de faire avec un homme dont elle ne connaissait même pas le nom. Elle recula d'un pas, prête à se retirer de l'estrade. Elle n'était pas censé faire partie du spectacle après tout... Elle avait seulement voulu leur venir en aide.
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Mer 5 Juin 2019 - 21:50 | |
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Est-ce une victoire ? Au moins pour l’instant. Le soulagement chasse un peu de la peur et la confusion remplace la colère. Elle ne tremble plus, la migraineuse, mais les frissons d’inquiétude continuent de la tirailler. Des réponses s’effacent, des questions naissent, tu la libères, elle se retire à ton contact et les siens l’abandonnent. Le dernier regard que tu adresses à celle qu’ils tiennent pour ensorcelée est une mine désolée sans l’être. Car la solitude est un fardeau, mais la compagnie des méchants en est un plus lourd encore. Alors finalement tu souris à nouveau, libéré de leur pression, tu prends position prostrée pour mieux pousser le sol, tu bondis un bond gigantesque, te déployant en une large spirale, tes jambes lancées frappant l’air loin au-dessus des crânes d’un public y risquant autant que toi. Puis ton torse se contorsionne, tes mains vont chercher le sol, le public instinctivement s’écarte à l’excès de ton point d’arrivée, ton visage se rapproche du sol, tes jambes se rassemble, impulsion de tes bras, et tu t’envoles à nouveau pour tomber jambes arrière tendue – jambe avant pliée, main droite sur le cœur, main gauche tendue en offrande à une elfe descendue des toits, et au visage nouvellement dévoilé. La main se pose dans la tienne avec une pointe d’impatience. Le bras qui la porte frémit avec une pointe d’excitation. D’un mouvement sec, sur un temps marqué par le tambour, tu l’attires dans une pirouette jusqu’à toi et le pouce de ta main libre dessine un arc de cercle contre son cou nouvellement proche. Tu plies les jambes, te faisant plus petit sans t’éloigner. Tu glisses contre elle, jusqu’à porter ton visage au niveau de sa tempe, et tu lui murmures. - Aies confiance.Ta joue effleure sa joue, ton front cherche son front, tes pupilles trouvent les siennes, ta main court de sa joue à sa main, tes doigts dévorent les siens et tes jambes terminent de se plier. Des deux tu deviens le plus petit, et tu emportes avec toi ses mains. Très vite tu trouves la bonne direction, et très vite tu te relèves. Dans ton mouvement tu la soulèves, dans ton mouvement tu l’arraches au sol, à la fin du mouvement tu la lâches. Elle décolle sans réel équilibre. Elle retombe sans réelle direction. Tu la rattrapes tout naturellement. De ton corps tu accompagnes son mouvement, que la chute ne lui soit pas douloureuse. Ainsi elle se retrouve assise le postérieur sur ton avant-bras et les tibias contre ta poitrine. Et tu la propulses à nouveau, sans complètement la lâcher cette fois. Une main rejoignant l’autre sous la plante de ses pieds tu prends conscience de la chimère que tu viens de créer. Tu cherches votre point d’équilibre, et tu danses jusqu’à le trouver. Un pas à gauche, un pas à droite, parfois il faut glisser, parfois il faut tourner, mais elle est pleine d’assurance, et son corps n’est pas faible, alors ce n’est que question de temps avant qu’elle ait pu le trouver. Le temps vous est compté. La musique a bientôt fini de s’emporter. La cadence parfaite est bientôt arrivée. Vous êtes enfin positionnés. L’une de tes mains trouve ta hanche. La viole crisse une décrescendo. Ouest de scène la partenaire d’Aegden se fige en un déséquilibre, de l’autre la tienne et Est la tienne tient droite sur ta main. Vous tenez la pose, tous les quatre le temps que la musique ne s’efface, vous tenez la pose, tous les quatre, les applaudissements remplaçant le tambour. Et le tambour tonne pour les faire taire car c’est lui ici le commandeur. Ta partenaire te tombe dans les bras, celle d’Aegden revient auprès de lui. - Merci. tu poses une bise sur le front de l’elfe Et bravo.Tu rends ta victime au sol tandis que la prêtresse s’éloigne de scène. Et quand il n’y plus que le roux qui t’attend tu t’accroches au bord de la scène et de tes bras tu t’y propulses. Tu souris large en le retrouvant, et ni lui ni toi ne perdez de temps. En un battement de cils tu es à ses pieds, le battement suivant il est en l’air. Tu le lances aussi haut que tu peux là où les anneaux n’obstruent pas le ciel. Il profite de ces envolées pour s’exprimer en de complexes figures. Quand il retombe il est relancé, quand il retombe il essaie de t’étreindre, il s’enroule autour de toi jusqu’à ce que tes bras ne le démêlent, et l’un et l’autre en mouvement constant vous jouez avec les limites de vos corps. Tu le lances une fois de plus, mais cette fois ce sont tes pieds qui le rattrapent, tu le propulses en même temps que toi-même, et tes jambes s’ourlent autour d’une barre. Tu le rattrapes ainsi de plus haut, pour le propulser une nouvelle fois. Un drapeau puis tes jambes à nouveau, te voilà encore plus haut. Et encore deux fois tu renouvelles l’expérience, vous amenant tous les deux aux limites du faux toit. Et quand les limites sont là tu l’envoies quand même, et lui il te fait confiance. À la montée il passe à travers le maillage, à la descente ses pieds s’y posent. Devenu funambule des hauteurs Aegden t’attend pour le salut. Et un bond de ta part, un dernier, et ta poigne se referme sur un fil de la toile, et tu tournes tournes autour, jusqu’à avoir assez d’élan, pour qu’au moment de lâcher, tu puisses dans les airs te retourner, et sur le toit les pieds poser. Aegden et toi vous souriez. Ça y est, votre temps est passé. Le tambour s'arrête enfin, d'une révérence vous saluez. Ils s'avance en-dessous les musiciens, le joueur de viole toujours emporté. Et dernier d'entre-vous la lumière, qui tout du long vous aura magnifié, qui sa magie encore entre les mains, aura fait reconnaître ce qu'il a fait. Les applaudissements grondent, la musique se tait. Vous tous vous saluez d'un mouvement bien trop synchrone. La rigueur militaire fait cela. Mais cela, ils ne le savent pas.
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| | | Ssol'riss Ulnen
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Jeu 6 Juin 2019 - 12:01 | |
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S’il est autre chose que ce saltimbanque qui amuse les foules, s’il sait que je suis autre chose qu’une jeune elfe particulièrement intriguée par les siens, il peut m’écraser la tête d’une seule main, il peut me détruire avec bien plus d’aise que quiconque… Mais s’il y a bien quelque chose qu’apporte un culte à un dieu sombre, c’est une saine dose de folie, et je n’hésite pas un instant en tendant le bras et en lui offrant cette main qui est bien plus petite que la sienne. Il ne lui faut que ça pour commencer, et après une première pirouette il m’ordonne d’avoir confiance. Et j’ai confiance, même si cette confiance s’arrête à la confiance en ses muscules et en le fait qu’il ignore tout de moi. Une fois que cette confiance lui est acquise je me perds dans son spectacle, littéralement happée, bien plus que je n’aurais espéré l’être en venant ici. Il n’y a pas une sensation familière, à part peut-être certains contacts de sa peau contre ma peau. Je ne comprends pas comment j’ai pu me retrouver aussi loin du sol, je ne comprends pas comment il me rattrape sans que je ne finisse le cou rompu, je ne comprends pas comment il m’envoie à nouveau dans le ciel, je ne comprends pas comment il me force à trouver mon équilibre… Mais est-ce important ? Il sera toujours temps de comprendre ensuite si vraiment c’est nécessaire. En tout cas, je reste complètement impliquée et j’essaie de mon mieux de répondre à ses attentes, même quand je sais que je ne serais jamais aussi haute qu’en ce jour, et quand il me demande de trouver un équilibre je souris et ris d’un petit rire complètement couvert par la musique. C’est ma véritable contribution à cette soirée, celle qui confirme encore que j’aurais peut-être pu être parmi eux dans une autre vie. Il me remercie et me félicite mais je ne peux lui répondre, ne trouvant pas les mots, tétanisée. Et si je l’avais fait je n’aurais pu que le remercier et le féliciter à son tour. Je reste d’abord là où il m’a posée, abasourdie, alors qu’il retourne sur scène avec l’autre elfe pour poursuivre un spectacle qui ne pourra pas être aussi intense que celui que je viens de vivre. Et comme si j’avais peur que mes jambes se dérobent sous moi maintenant je m’assieds là où j’avais refusé de le faire, ignorant superbement l’homme qui n’a pas bougé. J’observe les dernières figures distraitement, pensant déjà à la suite pour bien des raisons qui s’opposent. Il y a l’émotion qui veut me rapprocher de ces artistes, il y a un sentiment d’appartenance oublié qui resurgit et essaie de me pousser à leur poser maintes questions, et il y a Tesso… Mais ils terminent, et ils saluent, et je suis une nouvelle fois arrachée à mes pensées alors que je me lève, avance d’un pas et applaudit. Il n’y a que mes yeux qui cherchent leurs regards alors que je me retrouve coincée dans ce moment où le public conquis donnerait beaucoup pour voir l’envers du décor et comprendre ce qui se trouve derrière la façade de l’artiste.
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| | | Aegden Orian
Ancien
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Ven 7 Juin 2019 - 23:41 | |
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Lorsqu’elle avait reculé à nouveau, il ne l’avait pas empêché de s’éclipser. Un instant il avait eut peur d’être allé trop loin, de s’être trop laissé entraîner par la musique et l’atmosphère enivrante qui avait flotté. Il ne connaissait pas cette femme et elle ne le connaissait pas plus après tout. Et puis finalement, il se dit qu’elle ne devait pas lui en vouloir tant que ça puisqu’elle souriait. Alors il l’avait remercié, d'un simple ‘’merci’’, formulé dans un oliyan où l'accent elfique se faisait entendre, mais un merci sincère. De son côté en tout cas il était réellement heureux de ce moment d’improvisation aussi improbable fut-il. Il n’avait malheureusement pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, même s'il aurait voulu. Le spectacle devait continuer… ou plutôt se terminer.
Bientôt Le grand elfe revint et leur bref instant de folle improvisation à chacun laissa place à la fin de leur représentation. Un dernier tableau, pas moins impressionnant et complexe que les précédents, de nouveau un parfait mélange de leur deux savoir-faire, puis un arrêt et le salut final.
Aegden sourit en constatant le monde en bas qui applaudissait. Il ne s’était pas rendu compte que les coléreux avaient disparu jusque-là, mais visiblement ils avaient dû faire machine arrière. C’était une sensation étrange de voir autant de gens emballés par ce qui venait de s’accomplir. La haine avait laissé place à une joie éclatante. En apparence au moins.
Une dernière fois les elfes saluèrent dans une révérence, et puis le public commença à doucement s’éparpiller. Les artistes pouvaient enfin souffler.
Aegden adressa un sourire au grand elfe à ses côté. Il était fier de ce qu’ils avaient accompli ce soir.
Et puis soudain, là au-dessus de la scène vide, il se mit à rire. Un rire léger, presque étouffé, devant le constat de tout ce qui venait de se passer. Il venait de danser devant tant de gens. Il s’était retrouvé torse-nu devant tant de gens. Lui qui était si pudique en général…Il avait dansé avec une parfaite inconnue. L’avait entraînée dans un duo des plus intenses. Et s’il ne regrettait pas un seul instant, ni du spectacle ni de ce duo et en garderais longtemps un très jolis souvenir, il était quasiment sûr que si on lui avait dit qu’il ferait tout cela quelques ennéades plus tôt, il aurait ris au nez de son interlocuteur.
Et puis au bout d’une ou deux minutes, à rester ainsi, perché à observer la foule se disperser, il fixa à nouveau son ami, un fin sourire ne quittant pas son visage.
-Il faudrait qu’on descende de là, maintenant. Finit-il par lâcher, son regard venant se poser sur les anneaux.
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| | | Sirthaliel Adilys
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Ven 7 Juin 2019 - 23:56 | |
| Son partenaire de danse la remercia et elle lui répondit en étirant un peu plus son sourire, comblée qu'elle était par cette expérience et de lire la même chose dans le regard de l'elfe. Elle recula, laissant lentement la distance se créer entre eux. Eux qui semblaient si proches l’instant précédent. Leurs mains se séparèrent enfin, de même que leurs regards alors que la prêtresse se retournait finalement vers le bord de la scène. Elle céda sa place au géant qui revenait vers lui pour achever leur spectacle comme prévu. Elle descendit avec précautions, retrouvant le sol alors qu’elle avait encore l’impression que ses pieds ne touchaient plus terre. Elle s’éloigna, retournant vers le fond de la place. Sans doute avec pour intention de retrouver son siège. Elle ne se retourna pas pour voir ce qu’il se passait derrière elle. Et alors qu’elle atteignait l’escalier qui permettait d’accéder au toit, elle ne le prit pas et continua le long de la ruelle. Elle s’éloigna, disparaissant dans la nuit, le cœur encore battant. C’était un moment très beau et si fort qu’elle avait l’impression de le vivre encore. Elle n’avait même pas pensé à rester. Elle s’en rendait compte mais se trouvait bien incapable de dire pourquoi à cet instant...
Une chose était certaine en revanche. Elle chérirait ce souvenir à tout jamais, comme le plus magique de tous.
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| | | Artiön Laergûl
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Sam 8 Juin 2019 - 2:01 | |
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- Tu as raison. tu adresses à Aegden, partageant son sourire Descendons.
L’adrénaline des retombant, la fatigue lui succédait et avec la fatigue venait la maladresse. Vous qui aviez été si adroits tout du long de votre numéro, c’est d’une manière en comparaison bien pataude que vous aviez fait votre chemin d’anneau en barre et de barre en anneau pour enfin arriver au sol. Une fois là, sur scène, vos sourires avaient rejoint ceux de vos collègues venus d’Anaëh, trouvant une joie dans l’instant à défaut d’en trouver dans le prochain. Et puis le public avait commencé à attendre, les applaudissements faiblissants. Les yeux voguaient d’un musicien vers l’autre, puis des musiciens à Lyorindel, de Lyorindel à Aegden, puis d’Aegden vers toi. Vous leur étiez étrangers, et personne ne vous avait proprement présenté jusque là…
Alors tu t’avanças d’un pas pour prendre la parole. Un percussionniste. Un joueur de viole. Un luminomancien. Un danseur. Et toi-même, acrobate. Puis ils ne le savaient pas, mais une partie des raisons qui faisaient ton sourire si grand lorsque tu vous présentais, c’était l’attrait du jeu de rôle. Ces personnages montés sur scène, ils n’étaient pas vous. Un fantassin. Un archer. Un épervier. Un lancier. Et toi-même, mage de guerre et Roi des elfes. Dissimulés sous des pseudonymes. Protégés par une mécène que tu t’étais permis de remercier en grandes largeurs avant que ne commence le bain de foule. Autour de vous les hommes de la Dame Blanche commençaient déjà à défaire les installations. Votre public lui était en grande partie resté présent. Quelle signification derrière ces mélodies ? Quelle signification derrière ces figures ? Quelle signification derrière ces peintures ? Etais-ce là votre pain quotidien en Anaëh ? À quel point aviez-vous altéré vos traditions pour que l’Ithri’Vaan y trouve goût ? Quel âge aviez-vous ? Depuis combien de temps étiez-vous ensemble ? Pensiez-vous rester longtemps à Thaar ? Pensiez-vous revenir à Thaar ? Comment était donc Milynéa en personne ? Tous les elfes étaient-ils plutôt comme toi ou plutôt comme lui ? Comment pouvais-tu être si différent ? Aviez-vous d’autres talents ? Les questions pleuvaient, les réponses moins. Difficile de véritablement répondre quand parfois répondre, c’était invoquer le mensonge commun dans lequel vous viviez ici. Encore plus difficile de répondre lorsque pour peu que vous vous laissiez un peu aller à parler, de nouvelles questions vous coupaient de manière chaotique. Mais l’attention était généralement positive. Le public souriant. L’interdépendance, l’équilibre, comment les talents de l’un magnifiaient ceux de l’autre… c’étaient finalement des thèmes qui leur parlaient, à ces gens de Thaar. C’étaient des thèmes qui – bien qu’ils les portent plus loin de leur cœur que vous – les intéressaient. Peut-être qu’un ou deux y réfléchiraient plus tard en s’endormant. Peut-être qu’ensuite un ou deux en parleraient et en feraient réfléchir chacun un ou deux autres. Et à partir de là, même si elle était temporaire, vous pourriez parler d’une victoire.
La nuit était déjà plus que bien engagée lorsque la marée humaine finit par se dissiper, ne vous laissant plus que vous, vos gardiens, et les quelques spectateurs semblant ne toujours pas en avoir assez de vous. La lassitude commençait à se faire le temps de conjugaison de toutes les phrases mais la bonne humeur dominait encore l’atmosphère.
- Je vous rejoins tout à l’heure !
Sur ces mots vos musiciens et votre porteur de lumière s’en allaient vers l’auberge où vous vous étiez préparés. Certainement vers un bon repas. Oh tu avais faim toi aussi, et rien qu’à imaginer la moindre bouchée de nourriture ton ventre grognait comme un leomenis enragé… mais aux quelques personnes encore présentes, tu deviens bien de rester encore quelques instants. Tu pouvais enfin parler après tout.
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| | | Ssol'riss Ulnen
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Sam 8 Juin 2019 - 14:30 | |
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Si j’ai joué le jeu jusqu’à maintenant, envahie par les émotions, tout change à l’instant où le colosse prend la parole. Ils étaient là, tous les elfes venus d’Anaëh, et il les présente un à un avant un message pour la Dame Blanche. Puis il se tait, et le public prend la parole. Je reste un peu en retrait et je les considère avec tout le dédain que je peux, même si je ne montre pas grand-chose et me cache derrière un sourire. Certaines formes colorées descendent des toits pour se joindre au reste de la foule et poser leurs questions. Mais ils ne peuvent pas comprendre, ils n’ont pas la finesse nécessaire, ils essaient de comprendre quelque chose qui est beaucoup trop éloigné de leur monde, et ils posent des questions idiotes… Je ne m’y attendais pas, mais je me suis emplie de l’arrogance de celle qui par son sang elfique si pur, par ses motivations si vraies et par son intelligence comprendra toujours mieux qu’une foule d’idiots des elfes d’Anaëh, même si elle n’en connaissait que des histoires. Mais frustrés par le manque de réponses qu’elle peut comprendre, la foule se disperse peu à peu et il ne reste plus grand monde pour tourner autour des Anedhels. Les proportions se sont inversées et je ne suis surprise par le fait que les plus gueux d’entre eux ne sont plus si nombreux. Je choisis ce moment là pour m’activer et il n’y a que le colosse qui m’intéresse pour l’instant. Je me poste devant lui et relève la tête pour pouvoir observer son visage si haut. « Je n’ai pas eu le temps de vous remercier tout à l’heure… c’était exceptionnel, merci. » Je lui souris avec joie en accompagnant ces mots et repars dans quelque chose d’autre, avec encore plus d’excitation. « Il y en a qui essaient de copier mais je ne pensais pas voir ce genre de spectacle enfin arriver à Thaar. On m’en tant parlé en grandissant mais rien de ce que j’ai vu ne valait ça. » Mon sourire devient plus entendu alors que je m’apprête à appuyer sur quelque chose d’autre, quelque chose avec lequel il devrait être en accord. « Je ne comprends pas ceux qui quittent l’Anaëh pour venir ici… ceux qui m’ont imposé tant de médiocrité quand il y a quelque chose d’aussi exceptionnel là d’où ils viennent… »
Dernière édition par Ssol'riss Ulnen le Lun 10 Juin 2019 - 21:12, édité 1 fois |
| | | Artiön Laergûl
Modérateur
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Sam 8 Juin 2019 - 18:52 | |
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Baignant parmi des gens que tu assumes être des artistes curieux et intellectuels Thaaris, te voilà finalement bien isolé. Les tiens se sont éloignés, et il n’y a plus maintenant que tes interlocuteurs Vaanis qui se relaient étrangement poliment pour t’adresser la parole. Chez eux, tes mots semblent trouver un semblant de signification au moins, alors tu es au moins porté par la satisfaction d’être entendu. Satisfaction mêlée à une certaine déception cependant, parce que parmi les spectateurs s’étaient trouvés beaucoup d’hommes et de femmes que leur apparence trahissaient comme portant du sang elfe. Beaucoup d’hommes et de femmes que tu aurais aimé voir s’intéresser à cette part de leur héritage, aux pans de culture dont ils ont été arrachés. Tu aurais aimé les voir donner tort à la décision d’il y a quelques années de Daenor, de chasser de Daranovar des sang-mêlés dont le dédain pour les valeurs elfes devenait de plus en plus dommageable à votre société… mais qui sait ? Peut-être serait-ce pour une autre nuit.
En attendant il y avait ceux qui s’étaient laissé aller à la curiosité, qu’ils portent le sang de ta race, de celle du petit peuple, ou même un peu de celui d’Elda, et ceux-là, tu te devais de t’occuper d’eux. À condition que l’on te laisse faire. Elle ne semblait pas de cet avis. Et c’était tout à son honneur en réalité. Elle avait pris place face à toi, assez près pour être forcée de se briser le cou pour te regarder en face, et par ce même geste avait généré un mouvement de recul général. Tes paumes se posent sur ses épaules, et tu lui imposes à elle aussi un léger mouvement de recul, simplement que l’interaction soit plus simple entre vous deux.
- Ce fut un plaisir. tu caresses doucement ses épaules nues de tes pouces Ce n’est pas bien souvent que l’on tombe sur une spectatrice aussi participative !
Vu ton absence de passif en tant qu’artiste en contrées étrangères, tu aurais même pu lui dire que c’était la première fois. En Anaëh ce n’était pas la même chose. Chez vous ce genre de spectacles étaient la tradition, et à cause de ça lorsque le public participait, il était de suite plus réceptif. En Anaëh, les elfes savaient à quoi s’attendre et comment il fallait réagir. En Ithri’Vaan vous n’aviez pas cette garantie, ce qui rendait sa réaction d’autant plus motivante. Par contre… tu ne te serais pas attendu à ce que l’elfe aille si loin. Durant tes promenades Thaaries tu avais eu l’occasion de croiser des saltimbanques des plus médiocres aux plus doués, de poser les yeux sur des pièces d’art d’une qualité surprenante et d’entendre des musiques d’une inouïe complexité. Ce n’était pas la médiocrité le problème de Thaar.
- Moi je les comprends. tu réponds, ne gardant le contact avec elle que de ta main gauche sur son épaule droite Même quand ce n’est pas vrai, il arrive un moment dans une vie d’elfe où on a la sensation d’avoir tout vu de chez nous, et quand il arrive on a peur de commencer à s’ennuyer, parce que s’ennuyer c’est mourir. ton regard glisse sur les quelques passants à portée d’écoute Alors certains vont chercher un nouveau souffle de vie dans des lieux étrangers… comme Thaar. Et Thaar a définitivement un nouveau souffle à offrir. tu te baisses jusqu’à avoir le visage face au sien, ta main remonte de son épaule à sa nuque, tandis que de l’autre tu prends sa main Je vais être complètement honnête avec toi. Ceux que je ne comprends pas, ce sont ceux qui ont quitté l’Anaëh pour venir ici, et qui au lieu de rentrer à temps où d’essayer de changer ce monde, se sont assimilés à ce qu’il a de mauvais. ton regard se relève vers le reste d’un public perplexe Et j’espère que vous réagirez de manière moins… virulente que nos collègues de tout à l’heure tu ris doucement mais c’est une triste vérité, et pas besoin d’années d’observation pour le remarquer. La vie à Thaar est difficile… mais c’est parce que les Thaaris en tant que peuple se rendent eux-mêmes la vie difficile. Alors qu’avec le talent dont regorge cette ville, vous tous pourriez accomplir tellement.
L’un et l’autre, ceux que tout oppose, s’ils se rassemblaient pour se livrer duel amical, s’ils se mettaient l’un l’autre au défi d’explorer ce qu’ils sont jusqu’au bout. Si l’un et l’autre offraient à l’autre et à l’un d’être la meilleure version d’eux-mêmes, alors soulever l’un rendrait l’autre fort, et soulevé l’autre deviendrait plus beau.
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| | | Cilastiel
Elfe
Nombre de messages : 520 Âge : 37 Date d'inscription : 06/01/2016
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| Sujet: Re: [Libre] La forêt pousse dans Thaar Sam 8 Juin 2019 - 22:37 | |
| Elle était là. Elle ne disait rien, elle ne bougeait pas, mais elle était là. Et elle n'était pas seule.
Parmi toutes les personnes présentes sur cette place, il y avait quelques elfes. Des elfes d'Ithri'Vaan mais aussi d'Anaëh. Et ces derniers étaient plus nombreux que ce qu'ils pensaient...
Ils avaient appris la nouvelle tardivement. La présence des andedhels en ville ainsi que leur spectacle. Ils ne l'avaient su qu'au dernier moment en fait. Si Zaahrian cherchait un moyen de ramener sa tante et son amie parmi les leurs, il venait de le trouver. Et cette représentation serait sans doute leur meilleure chance de les approcher. Alors ils étaient venus.
Ils étaient là, dans le public, debout sur un côté. Ils avaient tout vu. L'entrée spectaculaire, la danse acrobatique dans les anneaux, l'agitation au fond de la place, l'intervention de la femme au voile, les valses envoûtantes, le grand final, les questions des spectateurs... Ils avaient tout vu mais les artistes, eux, ne les avait pas remarqué. Ils étaient passés bien trop loin... Et, pendant tout ce temps, ils n'avaient pas bougé. Ils n'avaient rien dit. Sauf une phrase.
-Je les connais... Avait murmuré la petite elfe.
Elle n'oubliait jamais un nom. Elle n'oubliait jamais un visage. Les deux danseurs, elle les avait déjà vu. Mieux que cela, elle leur avait parlé. Quelles étaient les chances ? Sans doute pas si minces que cela lorsque l'on savait qu'elle avait fréquenté les plus grands noms d'Anaëh. Elle n'était plus seulement la Protégée de Tethien. Au fil des rencontres, elle s'était liée avec des Protecteurs, des Maîtres de magie, des officiers... Les elfes n'auraient pas envoyé n'importe quelle personne pour les représenter.
Le cœur des deux femmes battait fort dans leur poitrine tandis qu'elles attendaient le fin de l'agitation qui régnait sur le place. La jeune mage n'avait sans doute jamais eu un visage aussi expressif alors que l'impatience se lisait dans son regard. Pourtant, quiconque -autre que ses deux compagnons- l'aurait regardé aurait sans doute été glacé par son impassibilité.
Les lieux se vidèrent finalement et la petite troupe d'artistes s'éloigna, à l'exception d'un. Mais ce n'était pas grave... Ce n'était pas lui qui avait retenu l'attention de la petite elfe. Depuis un moment déjà, son regard ne quittait plus le roux au visage barré de cicatrices. Elle se souvenait de lui, de son nom, de son titre et de la conversation qu'ils avaient eu. Et lui ? Se souviendrait-il ? Se souviendrait-il de la petite elfe qui épiait les passants de manière étrange ? Se souviendrait-il de son nom ? Les elfes s'éloignaient dans la direction opposée à la leur. Sans prévenir, la mage des ombres fit disparaître les trois silhouettes dans le noir et les transporta par delà l'auberge dans laquelle les andedhels pénétraient. Par chance, le roux resta un petit moment dehors, seul. Tapie entre deux maisons, le jeune fille commença à se diriger vers lui, demandant aux autres d'attendre. Ainsi, elle entra dans la lumière projetée par les rayons des deux lunes et de quelques torches qui subsistaient encore. Elle ne faisait pas un bruit et s'arrêta à bonne distance de lui.
-Commandant ?
Ciryië se tenait debout au milieu de la rue que desservait l'auberge. Elle posait sur lui son regard étrangement dépourvu des émotions dont elle avait été privée si longtemps. Elle ne portait plus les traces des traitements qu'elle avait subi depuis que son maître l'avait rappelé à elle et elle avait récupéré presque intégralement le poids qu'elle avait perdu. Elle ne dit rien de plus, attendant une réaction de la part de l'officier. Elle savait son nom mais ne savait pas le prononcer. Son titre, c'était plus simple. On le lui avait traduit...
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