Oglicos de la 2e ennéade de Karfias 17e année du Onzième Cycle Palais du Trône Blanc
- Ne faudrait-il pas convoquer Sa Bienveillance pour qu’elle veille sur notre réunion ?
- Non. la voix du vieil elfe tranche abruptement La Haute-Prêtresse ne peut se permettre le luxe de simplement nous entendre babiller des heures durant alors que nos frères et sœurs ont plus besoin de as guidance que jamais. Ce sera à nous de respecter notre engagement à ne pas prendre de décision en son absence et en l’absence de l’Aran.
- Et bien ! la jeune conseillère pince ses lèvres Pour un Roi s’étant engagé à ce que l’Anaëh ne soit plus victime d’immobilisme, voilà que c’est lui qui nous empêche d’avancer, et après avoir provoqué la lancée de combien de chantiers déjà ?
- Un peu de calme, sœur. C’est aussi justement pour discuter de la manière d’agir de notre Aran que nous réunissons les Protecteurs.
- Je ne me rappelle pas cette question particulière avoir été à l’ordre du jour.
- Pourtant elle est au centre de toutes les autres, et s’il on tient à discuter du climat actuel au sein de nos Cités, il est inévitable que nous venions à l’aborder.
- N’est-ce pas un peu hypocrite que de lancer de telles discussions en son absence ?
- Au contraire. le grand homme s’approche un peu de la jeune femme, pour lui offrir une mine sévère Ce n’est qu’en son absence que les langues les plus discrètes accepteront de se délier, et que nous en tant que conseillers pourront engranger des avis assez tranchés pour qu’ils lui soient utiles lorsqu’il s’en instruira, au retour d’Ithri’Vaan.
- À condition que les mots de ces « langues discrètes » ne chatouillent l’égo d’aucun des elfes présents lors de cette réunion. un regard en coin marque la fin du contact visuel En espérant qu’Eteniril ait suffit à enseigner quelles conséquences déplorables peuvent avoir de malicieuses attitudes, même lorsque les intentions sont bonnes.
Sur ces mots les talons de la demoiselle claquèrent, sans laisser à l’aîné du Conseil plus le temps de converser avec elle. La salle était prête. Le Conseil d’Alëandir était rassemblé. Ne restait plus maintenant qu’à attendre que les Protecteurs ou leurs représentants ne fassent leur entrée.
Dernière édition par Artiön Laergûl le Mer 3 Juil 2019 - 16:26, édité 1 fois
Akhoraril Mírëromën
Elfe
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mer 3 Juil 2019 - 11:36
Oglicos de la deuxième ennéade de Karfias, Année XVIII du Onzième Cycle Palais du Trône Blanc d'Alëandir, Anaëh.
Il y a une ennéade, je recevais une missive du Trône Blanc, proposant aux Protecteurs de tout l'Anaëh de se réunir à Alëandir, en l'absence du Roi. Tout ceci ressemblait à une manœuvre politique dont les desseins m'échappaient encore. De toute façon, c'était écrit noir sur blanc : rien ne sera acté après cette réunion. Du moins, c'est comme cela que je l'interprétais, même si je me doutais bien que je n'étais pas loin de la réalité. Tout ceci ne me disait rien qui vaille. J'ai pris la route, sans vraiment savoir pourquoi. Mon épouse veillera sur Enolir, avec tous les autres, comme toujours.
Six jours de voyage depuis le port intérieur d'Enolir sur le Lenwa et l'Uraal. Cela fait depuis l'année XI que je n'avais pas pris ce chemin. Si les trames géopolitiques n'étaient pas au bout de la route, je serais presque ravi de faire le voyage. Alëandir était une belle cité. Ce n'est pas que j'aimais pas le Conseil, ni la capitale, mais je craignais déjà le résultat d'une telle réunion. Si résultat il y a, ce dont je ne suis même pas sûr.
J'arrivais enfin. Je ne sais même pas qui serait présent. Généralement, les autres protecteurs ne rataient pas ces réunions, tout comme moi finalement. Je me dirigeais rapidement vers le Palais Blanc. Si l'envie me prend de profiter de la capitale, je le ferai après le conseil, même si je serais sûrement venue avec mon épouse pour cela. J'entrai, et je me mis devant ma place habituelle, restant debout et saluant le Conseil d'une inclinaison de la tête.
« Seigneur Protecteur Akhoraril, pour vous servir. » me présentai-je d'une voix solennelle. « Enolir répond à votre humble invitation. »
Une fois ceci fait, je m'assis, droit sur mon siège, dos appuyé sur le dossier. Je croisa la jambe droit sur ma gauche, les coudes posées sur les accoudoirs, gardant les mains jointes. J'étais fin prêt pour les tractations.
Halyalindë
Ancien
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mer 3 Juil 2019 - 14:19
Fiches des PNJs:
Eté - Fin 1ère ennéade de Karfias 17e année du Onzième Cycle Palais de Chêne
Dans le bureau qui culminait tout en haut du Palais de Chêne, bercé par la brise et le soleil qui entraient à flots par la porte-fenêtre donnant sur les jardins suspendus, le bruit d'une plume grattant le papier était le son le plus fort que des oreilles d'elfes pouvaient percevoir. Des décennies d'expériences avaient données à Medherith une capacité de concentration enviable... Ou peut-être était-ce plus dû à Kireth qu'à son travail de conseiller. Qui pouvait bien le dire à présent ?
Toujours est-il qu'il avait également fini par apprendre de ses erreurs, et de celles de sa prédécesseur. En dehors des véritables périodes de crises, il s'accordait trois repas par jour, une bonne nuit de sommeil et même des loisirs. C'était dire !
Ce matin là, le Protecteur posait à peine sa plume pour aller déjeuner que son remplaçant au poste de Plume de la Cité arriva en portant quatre lettres qui devaient forcément passer entre de plus hautes mains que les siennes. Avec un sourire paisible et une humeur égale, l'homme salua le conseiller, regarda rapidement les expéditeurs... et ne résista pas à l'envie de lire tout de suite celle qui venait du Trône Blance. Son éternel air paisible ne se froissa pas une seule seconde... Avant qu'il ne songe aux Kyriades qui venaient à peine de s'achever. Ce voyage, il n'allait certes pas le faire seul...
_____________
Eté - Oglicos 2e ennéade de Karfias 17e année du Onzième Cycle Trône Blanc
Arrivée la veille après deux jours de voyage en barge le long de l'Elorëa, la délégation d'Ardamir avait été accueillit comme il se doit dans l'aile des invités du Trône Blanc. Trois chambres avaient suffis pourtant. Le Protecteur Medherith - dont bien rare étaient ceux connaissant le nom de famille, même en Ardamir - ne s'était montré qu'avec deux conseillers et une garde de cinq Limiers qui n'avaient pas rechignés à laisser la garde du palais prendre le relais. Si les queurelles d'hier entre Ardamir et le Haut Conseil n'étaient pas oubliées, la confiance avait fini par renaitre. Anornedellon n'était plus aux commandes. Le protectorat s'était stabilé. La réputation d'Halyalindë était plus ou moins rétablie avec son retrait des affaires et les décisions prises en ces lieux n'avaient plus jamais été imposées à la Cité des Arbres... Même si le fait que l'Exode ait été imposé dans d'autres protectorats récalcitrants forçait à la prudence.
Au moins, aujourd'hui et depuis quatre ans, Ardamir acceptait de siéger à nouveau.
Medherith, l'Ambassadeur d'Eraison Sedhen et le prêtre d'Arcam Kireth, avançaient dans les larges couloirs, vêtus à la mode Ardamiri, d'une coupe raffinée à l'apparence simple et aux couleurs douces. La tunique crème brodée de feuilles ambrées pour laquelle avait opté le Protecteur ferait peut-être pâle figure auprès des vêtements complexes qu’affectionnaient tant les Maleringeois et les Lëandrins, mais les détails faisaient partie de sa culture. La perfection du drapé, la fluidité du tissus et la netteté de sa coiffure faussement simple étaient bien plus prisés dans sa cité natale que les dentelles, les couleurs criardes et les lourdes superpositions. Kireth lui faisait remarqué à chaque fois qu'il n'était jamais plus Ardamiri que lorsqu'il n'était pas en Ardamir.
Ce ne fut qu'en arrivant à l'heure dite devant les grandes portes du sanctuaire si cher aux Protecteurs que le diplomate se rendit compte à quel point la séance allait être informelle. La missive ne mentait pas.
Personne n'attendait a l'extérieur, les portes étaient déjà grandes ouvertes. L'îlot de verdure au milieu de l'anneau de pierre qui leur servait de table était également vide de l’apaisante présence de la Haute Prêtresse. Chacun entrait dans cette chambre ouverte aux quatre vents, dont les murs sculptés et couverts de plantes grimpantes restaient illuminés par le puits de lumière central, ouvert dans la coupole du plafond.
Après un instant d'hésitation, le Protecteur demanda tout de même à ses conseillers de rester à l'extérieur de cette Chambre normalement réservée aux Seigneurs Protecteurs. Un sourire amusé illumina même son visage serein en apercevant le regard de Kireth passer au-dessus de son épaule, happé par la porte ouverte et les secrets magnifiques que contenaient la salle. Il n'avait pas écouter un traitre mot, le Protecteur pouvait en être certain. Alors il salua proprement Sedhen, laissa le jeune prêtre aux courtes boucles noires à sa contemplation et entra pour rejoindre sa pointe de l’Étoile.
- Protecteur Medherith. Je représente Ardamir... Mais il me semble que ce n'est pas une bien grande surprise. " ajouta-t-il avec ce sérieux à peine amusé qui lui était propre, à l'attention de ceux qui avaient assisté aux séances des dernière années. Ardamir étant la cité la plus proche d'Alëandir, il n'avait pas raté la moindre rencontre, le moindre goûté vaguement annoncé pour discuté du plus infime problème. Si Ardamir avait accepté de reprendre sa place dans le Conseil, ce n'était certainement pas pour faire les choses à moitié et faire aveuglément confiance de toute façon.
Son visage serein parcourus rapidement l'assemblé en attendant que les uns et les autres se présentes et s'installent. Comme toujours, il pose devant lui son éternel carnet aux pages approximatives et à la couverture inexistante. Bientôt vient le rejoindre un morceau de fusain piqué dans un corps de bois clair, savamment sculpté, pour éviter qu'il ne s'en mette sur les doigts. Assumant parfaitement de ne pas avoir autant confiance en sa mémoire que certains des autre convive, il ne se cachait jamais pour prendre des notes.
Il salue d'un signe de tête les silhouettes amicales et d'un signe de tête encore plus profond ceux qu'il ne connait pas bien, attendant simplement que le coup d'envoi soit donné.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mer 3 Juil 2019 - 20:23
Le visage fermé, n’offrant pour toutes salutations aux gardes, habitants et autres travailleurs allant et venant au sein de la termitière qu’est le Palais du Trône Blanc qu’un grognement sourd, Daenor traçait son chemin en direction du Sanctuaire. Seul cette fois. Endimanché comme il l’était rarement, dans son armure d’apparat de blanc d’or et de bleu – couleurs de Daranovar – il fendait son chemin à travers les couloirs, animé d’une humeur massacrante. Ah les manigances du Trône Blanc… en plus de deux Cycles de vie il en avait vu beaucoup trop, et la teneur de la lettre qu’il avait reçu, elle laisserait imaginer celles à venir même au lecteur le moins averti. Individu rigide qu’il était, le Protecteur de la Cité des Armes n’aimait pas l’atmosphère installée par cette réunion. Et ni la Protectrice de Wyrskeinfyl, entrée à son Conseil, ni le nouvellement choisi représentant des Lanthalorans à Daranovar n’avaient choisi de lui donner tort. C’est donc présentant d’entrée un certain antagonisme qu’il prit place à sa branche de l’étoile, se présenta et s’assit.
- Protecteur Daenor Thorandarion. Représentant de Daranovar.
Et elle, elle sourit, quelque peu intimidée par la situation. En tant que Rîn Berith comme en tant que Main Droite, elle avait été habitué à accomplir des tâches de haute importance. Mais c’est toujours le contact avec le peuple qui avait été son domaine de prédilection.
Jongler entre les requêtes des uns et des autres, diriger les efforts de l’un vers les attentes de l’autres, réconforter ceux sur le point d’abandonner ou au contraire, stimuler les personnages moteurs d’une structure, d’un quartier, ou même d’une Cité, elle y était habituée. Transcrire ces talents à un travail en vis-àvis des Seigneurs-Protecteurs cependant… c’était chose nouvelle pour Kaëlistravaë.
Pour autant, c’est la tête haute qu’une fois ses convives assis, la Reine, jusque-là recluse dans un coin du Sanctuaire, s’avança jusque devant la place du Seigneur-Protecteur d’Alëandir. Le pas d’une éduquée élégance, rendu plus altier encore par sa manière de presque léviter sur ses hauts talons ; le visage d’une avenante fermeté, s’imposant par son extrême sérieux autant que par sa profonde douceur ; glissant à travers la pièce, les pans de sa longue robe d’argent et d’or – prenant le meilleur de la primale sensualité des beaux vêtements de Daranovar, de la simpliste élégance de ceux d’Ardamir, et des délicieux embroglios de ceux d’Alëandir – voguant tel un nuage au vent à sa suite ; Kaëlistravaë ne laissait pas apparaître la moindre once des doutes qu’elle avait au cœur.
- Frères, la Reine devant sa branche de l’étoile fait digne révérence je vous remercie de bien avoir voulu prendre de votre temps, et nous accorder votre présence en ce jour. En l’absence de mon époux en ce jour, en tant que premier membre de son Conseil, c’est moi, Rîn Berith Kaëlistravaë Yasairava, qui dirigerai cette réunion.
Dans l’ombre de l’Etoile du Matin, un immense elfe de svelte stature, à la chevelure blanche et domptée à l’excès et au regard vieux comme le monde s’avance à son tour, pour prendre place à droite de la Dame. À son tour il offre digne révérence, son air sévère, presque hautain, trahissant aisément son caractère.
- Caranthir Treis'Saevherne. Conseiller et intendant du Trône Blanc. Mon humble personne ainsi que celle de Delbes Torthel ici présente une elfe relativement jeune, placée à la gauche de Kaëlistravaë s’incline à son tour représenterons le Conseil d’Alëandir en compagnie de Rîn Berith aep Kaëlistravaë Yasaïrava.
Kaëlistravaë fait un pas de plus en avant, et pose sa main sur son siège, prête à y prendre place, avant de s’arrêter net. Son menton se soulève légèrement, et sa voix résonne dans la salle et jusque dans l’entrée du couloir.
- Vous aussi par ailleurs, frères, que les Conseillers et Représentants vous ayant accompagnés jusqu’ici, s’il en est, se sentent libres de participer à cette réunion.
Quelques visages de plus apparaissent, pour certains, restés trop en retrait pour entendre les mots d’entre les lèvres de la Reine, raccompagnés jusqu’au Sanctuaire par la garde du palais. Et le temps d’une courte danse, durant laquelle chacun trouva sa place, Kaëlistravaë attendit, pour n’être finalement que la dernière à s’asseoir.
- Comme vous avez certainement dû le comprendre de nos courriers résonant mais léger, le timbre de Kaëlistravaë n’est pas sans rappeler celui de son époux si nous avons invoqué votre présence en ce jour, c’est avant tout pour discuter de visu du vécu de chacun de vos Protectorats au cours de ces dernières années. elle marque une courte pause Aucun de vous n’est sans savoir qu’en tant que Capitale, la Cité d’Alëandir a récemment accueilli en son sein des frères et des sœurs de tous horizons. Cependant, en tant que Capitale et lieu de pèlerinage, il va sans dire que l’expérience d’Alëandir de ces changements est toute particulière. Il est d’usage pour les Lëandrins de côtoyer des elfes ne partageant pas entièrement leur culture, ainsi, les difficultés d’intégration ne furent en nos murs que marginales, tout comme elles purent l’être en Ardamir, qui fut de tous temps – pour le meilleur comme pour le pire – une Terre Ancestrale très unie. un sourire en direction de Mederith plus tard, elle reprenait Pour nous, à Alëandir, ce fut d’entretenir – pour le bien de nos nouveaux-venus – le lien avec les populations dont ils ont été séparés, dans un contexte où l’accumulation de réformes rend toute nouvelle entreprise risquée, la tâche la plus ardue. Et c’est en partie pour cela que nous tenions à faire un exemple de cette réunion. Plus que jamais, le lien entre nos Cités est nécessaire au bien-être de notre peuple, et nous tenions à ce qu’en tant que Protecteurs, Conseillers et représentants de vos Protectorats, vous nous travailliez à le maintenir en vous faisant régulièrement les voix des vôtres auprès des foyers d’accueil de leurs proches.
La main de la Reine vient discrètement effleurer la Lune et le Soleil pendant à son oreille gauche avant de rassembler ses mains devant elle.
- C’est donc dans cette optique que nous vous invitons à partager vos dernières années d’expérience. Puisse I Mîngely guider chacun de nos mots.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Sam 6 Juil 2019 - 15:50
Je voyais les délégations des autres Protectorats. Certains Protecteurs étaient venus seul, comme moi, et d'autres avaient emmené certains conseillers. Personnellement, j'avais pris le soin de prendre conseil auprès de mon épouse, de mes conseillers et autres personnes importantes de ma cité sans les emmener. Je ne voulais pas les éloigner de leurs offices.
Peu après mon arrivée vint la Reine et les proches conseillers royaux. Comme je m'en doutais un petit peu, c'est elle qui présidera cette réunion. Elle ou un autre, qu'est-ce que cela pourrait bien vraiment changer ? L'index posé sur ma bouche, je écoute avec attention son discours introductif. Il n'était ni trop long, ni trop court, même si j'appréhendais légèrement ce dont nous allions parler aujourd'hui. Si tout était simple ici, à la capitale, et parfois ailleurs, je dois bien admettre que ces sujets-là avaient tendance à être très compliqués, chez nous, à Enolir.
Quand la reine posa sa question (enfin, sa proposition à prendre la parole), je regardais tous les autres personnages présents. Les autres protecteurs, les délégations, n'importe qui qui était là. J'hésitais à prendre la parole en premier. Je dois bien admettre que l'intégration des elfes que j'ai accueilli a été moins compliquée que prévu… d'un point de vue religieux. À l'Est, tout le monde adorait la Voilée, donc, qu'ils viennent de Tandion ou d'Eryndolen, les nouveaux venus n'ont pas eu de mal à s'acclimater avec nos habitudes religieuses. Pour le reste, c'était autre chose. J'affrontais les mêmes problèmes depuis des années, et cet accueil massif des habitants des autres villes n'a été compliqué que pour une chose. “Que” semble un terme déplacé quand on sait ce que représente le problème.
« Je prendrai la parole en premier, si vous me le permettez. »
Je m'étais décidé sur un coup de tête mais il fallait que je dise ce que j'avais à dire. Replaçant une mèche de cheveux derrière mon dos en la balançant dédaigneusement, je me levai alors pour attirer l'attention.
« À l'Est, vous connaissez nos habitudes culturelles et religieuses, différentes de celle du commun des Taledhels. Bon an mal an, entre Enolir, Tandion et Eryndolen, les habitudes ne diffèrent pas ou très peu. Mais cela n'exclut pas des complications, et la crainte de mon peuple demeure. » Je marque une pause, en regardant tout le monde du coin de l'œil. « Les choses ont tout de même changé. Désormais, je surveille le Lenwa, les flots et je dois toujours protéger mon peuple de l'intérieur. Cela fait beaucoup, et le défi est rude. Enolir est rongé par la peur depuis toujours, et savoir que nous serions tous réunis dans une seule ville n'a rassuré personne… pas même moi, je dois vous le dire. » Je baisse le regard, avant de le relever aussitôt. « Cet évènement a exacerbé certaines craintes. Je crains qu'Enolir seule ne puisse remplir toutes les fonctions qui lui sont dévolues et nous tous sommes en danger. »
Je gardai mon ton calme et assuré. En tant que Protecteur, je dois rester serein. Mais, avant le Voile, nous avions quatre ports pour surveiller les mers, et presque deux pour surveiller le Lenwa. Désormais, il n'y avait qu'une seule ville qui devait surveiller tout cela en même temps, sans compter l'ennemi religieux de toujours qui venait de l'intérieur : les Ornedhels. Si ailleurs, en Anaëh, les Noss n'étaient pas aussi agressifs et dangereux, chez nous, ils étaient une véritable plaie. Trop peu d'hommes pour trop de tâches.
« La situation peut rapidement devenir intenable, surtout si nous prévoyons d'affronter nos ennemis. Je n'ai rien d'autre à ajouter. »
Holimion avait une toute petite armée, la plus petite d'Anaëh. Si la guerre arrivait par l'Est, elle serait incapable de réagir. Enolir était un appui, mais était-il suffisant ? De jour en jour, j'en doutais, surtout si nous voulions préparer un affrontement contre les Drows.
Halyalindë
Ancien
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mar 9 Juil 2019 - 12:33
Le sourire serein de Medherith se fit plus sincère et chaleureux lorsque Kaëlistravaë s'approcha de la table. Il la salua d'un ample signe de tête, sincèrement heureux de voir qu'elle mènerait les discussions. Il avait travaillé pendant de longues décennies avec elle et le fait qu'ils soient proche en âge leur avait donné autant de sujet de conversation que la similarité de leur nature altruiste. En bon diplomate, il ne manquait jamais une occasion de venir saluer sa reine lorsqu'il était de passage à Alëandir, mais c'était le plaisir de sa compagnie qui le faisait parfois rester plus longtemps que la bienséance ne l'exigeait. Les anciens collègues n'étaient certes pas de véritables proches, la distance apparente de Kaëlis et la retenue pudique de Medherith ayant fait leur office pendant un temps incroyablement long, mais le Protecteur tenait en haute estime les qualités de son ancienne consœur. Qui mieux qu'elle pouvait délier les langues sans que tout cela ne ressemble à un linchage en l'absence de son remuant mari ?
Pourtant, lorsqu'elle invita les délégation à prendre place, l'expression de l'Ardamiri redevint un peu raide. L'idée ne lui posait pas de problème, bien au contraire... Mais Kaëlis avait-elle été prévenue que Kireth faisait partie des dits conseillers ? Les yeux ambrés du Protecteurs se tournèrent vers l'entrée pour guetter l'entrée des conseillers. Peut-être que le prêtre d'Arcamenel serait trop absorbé par sa contemplation pour avoir entendu et que Sedhen était déjà parti ? Peut-être que Sedhen entrerait seul en laissant leur comparse à ses rêveries ? Kÿria saurait ce qui était bon pour cette assemblée... Et visiblement c'était de réunir les trois Ardamiris. Sedhen tenait Kireth par le bras pour le guider à l'intérieur et ce dernier regardait de tous ses yeux, ressemblant plus à un enfant qu'à un politicien accompli. Et bien les Ardamiris ne feraient pas mentir leur réputation d'artistes imprévisibles.
Après avoir littéralement assit le jeune elfe aux courtes boucles noires sur le siège ayant jadis appartenu à Mera, le visage buriné de Sedhen prit placé à la droite de son Protecteur. Ses cheveux poivre et sel et son regard sérieux de vieil elfe s'inclinèrent sans un mot. Ce taciturne modèle de respect et d'expérience représentait les survivants d'Eraison depuis la chute de la cité. Il laissait humblement la séance se poursuivre, mais le fait qu'il ne se soit pas assis près de Kireth était parfaitement clair pour son éminent collègue : " Tu l'as amené, tu le gères. "
Comme si c'était possible...
Quelque part, Medherith devait juste se faire une raison et accepter leur sort pour cette discussion. Il avait aussi le droit de profiter de la fascination du jeune prêtre d'Arcamenel pour l’architecture de la pièce... et garder espoir en sa capacité à regarder Kaëlistravaë pendant des heures sans bouger.
Une fois que tous furent enfin installé, ce fut le représentant d'Enolir qui prit la parole en premier. Medherith ne le connaissait que de vue et Ardamir n'avait pas de lien particulier avec sa cité d'origine. De plus, sa récente intronisation faisait de l'homme l'un des rares mystères qu'il restait à cette table.
L'Ardamiri l'écouta avec attention, pourtant le fusain resta loin de la page blanche. Ce qu'il notait, plus que des état factuels c'étaient les traits et travers de son vis à vis. La façon dont il considérait l'Holimion comme coupé du reste d'une culture qu'il pensait unique. La peur immense d'un peuple qui n'avait ni perdu de Cité, ni connu de guerre qu'il ne soit en mesure de régler par la diplomatie depuis plus de trois-siècles. Le désir de pouvoir militaire encore plus grand alors que l'homme venait d'hériter des armées intactes de de Tandion et d'Eryndolen, devenant l'unique décisionnaire des affectation d'une armée de près de cinq-mille vies exemptes des traumatismes des dernières années. Ces armées qui n'avaient participé ni à Ellyrion, ni à la reprise d'Eraison et n'avaient envoyées que quelques centaines de volontaires au Front Sud pour garantir la protection de l'Est.
Medherith n'en voulait pas à Akhoraril de penser ainsi, mais il sentit Sedhen se tendre. Son attention était bien ailleurs et lorsque le Protecteur fut arrivé au bout de sa première approche, le représentant de la Cité aux Mille Voix devança ses confrères.
- Pardonnez-moi, Heru Akhoraril, J'entends bien vos craintes et il est certains que nous sommes tous prêt à en parler, mais j'aimerais être sûr de comprendre factuellement ce que vous voulez dire exactement par 'prévoir d'affronter nos ennemis' ? - Sortir d'Anaëh pour combattre les daedhel sur leur terrain. " répondit une voix à sa gauche sur le ton de l'évidence, tandis que la chape de plomb habituellement liée à ce sujet tombait sur les diplomates attablés.
Kireth se grattait distraitement la tempe, comme s'il venait de répéter quelque chose que son compatriote n'avait pas bien entendu. Ses grands yeux d'un vert riche n'étaient pas troublés le moins du monde et regardaient le drapé de la robe de Kaëlis sur le côté de son siège.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mar 9 Juil 2019 - 14:28
Le Seigneur-Protecteur d’Enolir fut le premier à prendre la parole, et ce pour le plus grand plaisir de la maîtresse de Séance. Les Protectorats de l’Est s’étaient toujours illustrés par leur silence. Rares furent les rassemblements où ils acceptèrent de se présenter. Rares furent les occasions où ils acceptèrent de se dévoiler, mais là était aussi l’une des conséquences de leur culture. L’Est est le domaine de Tari, ouvert vers la mer et demeure du Pergaën. L’Est est comme le Haut-Prêtre. Un mystérieux personnage dont seuls les événements les plus exceptionnels sauraient attirer les fantomatiques silhouettes. Ainsi sans grand étonnement, leurs conditions furent présentées comme exceptionnelles. Aux yeux de Rîn Berith peut-être le furent-elles légèrement à l’excès, mais ainsi allaient les choses lorsque l’on était sa seule et propre mesure.
Le Protecteur de Daranovar laissa pour son compte échapper un rictus beaucoup moins avenant. Comprendre n’est pas considérer, et si Daenor Thoràndarion comprenait que l’on puisse s’effrayer d’une situation comme celle qu’il connaissait des Terres Ancestrales d’Holimion… à aucun moment il ne reconnaîtrait cette peur dans laquelle se complaisait l’Est d’Anaëh comme justifiable sur une aussi longue durée. Si Enolir avait peur, c’est que ses guides manquaient de poigne. Si Enolir peinait à s’organiser c’est que ses guides manquaient de rigueur. Après tout Lanthaloran et Daranovar n’avaient-elles pas fusionné suite au Voile ? Ardamir et Eraïson n’avaient-elles pas joint leurs populations suite à la chute de cette dernière ? La Quatrième Saison ne s’était-elle pas vue forcée au lever du nouveau Cycle d’offrir abri à Tad’Sereg ? Toutes ces Cités qui avaient réagi dans l’urgence ne pouvaient même pas se payer le luxe de posséder des cultures semblables… alors pourquoi pas Enolir ? Les Cités étaient vastes, assez pour que les réfugiés y trouvent leur place. Et aujourd’hui plus que jamais les options offertes aux Protectorats quant à la gestion des Cités abandonnées étaient innombrables.
- Permettez-moi. le Protecteur Daranovan adresse à la Reine, conscient qu’il n’était pas loin de la couper, et remercie d’un hochement de tête alors qu’elle lui accorde la parole Heru Akhoraril me corrigera si je me trompe le regard de Daenor glisse rapidement du Protecteur d’Enolir vers Kireth mais j’ose imaginer qu’il fasse plutôt référence aux récentes mises en garde du Trône Blanc sur la présence des Drows en Ithri’Vaan et ses implications.
Un potentiel futur assaut, sous un angle nouveau cette fois. Loin de l’Uraal et de l’Annon, devenus des terrains prévisibles. Si elle se gardait de laisser aller son visage à l’expression de sa peine, Kaëlistravaë était d’autant plus horrifiée par ces perspectives qu’en plus de ses nouvelles responsabilités, elle savait le risque double pour son époux… et donc pour sa toute jeune enfant. Cependant, dans le cas d’Enolir – qui il ne fallait pas l’oublier était le cas abordé à l’instant – la question de la menace drow ne lui semblait être qu’un facteur aggravant d’un problème déjà difficile à gérer.
- Mais avant toute chose, heru Akhoraril, la Reine échange un regard entendu avec Daenor avant de se permettre de continuer j’aimerais savoir si vous aviez réussi à dégager une, ou même plusieurs grandes raisons pour lesquelles ce rassemblement vous est source d’anxiété, à vous et aux habitants de votre Protectorat. Kaëlistravaë désigne des mains Daenor, Medherith puis le siège vide destiné au Protecteur de Quatrième Saison Plusieurs autres Cités ont eu à faire face à de grands désordres logistiques au cours des deux dernières décennies. Peut-être – sachant là où sont vos plus grands défis – sauront-ils être de bon conseil.
Et peut-être, même si elle ne le souhaitait pas, l’expérience qu’avait maintenant le Trône Blanc de la gestion de ce qu’avait été Eteniril il y a peu serait utile à détendre la situation de la forêt orientale.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Jeu 11 Juil 2019 - 20:09
Les réactions ne se firent pas attendre. Évidemment, je n'ai pas mentionné le véritable problème de ma cité. Celui qui faisait réellement peur à mon peuple. Même si ce terme me paraissait un peu fort, presque démagogique. Pas les Drows, non, mais les Noss. Ces saletés de nomades qui ne cessaient de saboter les routes et le ravitaillement de la Cité… entre autres. Mais certains avaient compris mes sous-entendus. Je n'étais pas venu ici pour crier au loup en m'apitoyant sur mon sort. J'exprimais simplement un ressenti général qui se dégageait de mon peuple, et je tenais aussi à en savoir plus sur les agissements du roi.
« Il était bien fait référence aux Éldéens. » répondis-je à ceux qui se posaient bien la question. C'est ce que la lettre indiquait et il ne fallait pas ignorer leur force.
La Reine, elle, semblait avoir compris ou décelé le véritable problème de ma Cité, si j'en crois les Protecteurs auxquels elle faisait référence. Mes troupes étaient déjà dispersés sur de nombreux endroits, et en rajouter un malgré les tensions internes pourrait être embêtant, au bas mot. Les Noss sabotaient tout ce qu'ils pouvaient pour nous atteindre, et je ne savais plus comment réagir. Je ne pouvais pas laisser faire, car mon devoir est d'agir pour le bien de mon peuple. Mais si je prenais des initiatives, bonnes ou mauvaises, je craignais surtout que le trône ne vienne fourrer le nez dans mes affaires comme en Eteneril. D'où une politique défensive. Quand certains elfes meurent, ce n'est pas à mon peuple que l'on peut jeter la pierre. À long terme, ce n'était pas la meilleure idée du Cycle, j'en convenais assez aisément. Cela dit, je me demanderais presque quel genre de conseils pourrait me prodiguer la reine ou les autres Protecteurs. Tous n'avaient pas connu de tels conflits, mais certains d'entre eux étaient bien ici, à Alëandir.
« Des conseils ? » répétai-je, pensif, comme si c'était quelque chose auquel je ne pouvais pas réellement croire. « En soi mon peuple n'affronte qu'un problème et vous vous en doutez… toutes ces guérillas incessantes de la part des Ornedhels qui paralysent ma cité. » Tout le monde le savait, et je suppose qu'ils n'attendaient simplement que j'en fasse part. Je suppose qu'ils savent également les raisons de ce conflit. « Quel genre de conseils pourriez-vous m'apporter, si je puis vous le demander ainsi ? »
Qui sait ? Peut-être qu'il y en a un, deux ou trois que je pourrai mettre en application parce qu'ils sont intelligents ou bien pensés, ou même possible à mettre en place. Enfin… dans un conflit religieux, le seul problème c'est la religion. Si c'est pour me conseiller d'abandonner Tari, autant demander aux nomades d'abandonner Kÿria même si c'était l'exemple le plus démesuré. De toute façon, je saurai faire le tri entre ce que je pouvais mettre en place et ce que je ne pouvais pas faire par rapport à mon peuple. Au pire des cas, qu'est-ce que cela me coûte d'écouter les autres Protecteurs et/ou la Reine ? Pas grand chose. D'autant plus que l'éventualité d'un conflit avec nos ennemis, aussi lointain soit-il, pouvait bousculer l'échiquier. Je ne savais rien de cette “guerre”. Ni où elle aurait lieu, ni quand, ni comment. Mais, pour pouvoir espérer y faire face, il fallait bien faire face à d'autres conflits.
Halyalindë
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Dim 14 Juil 2019 - 12:02
Medherith hocha la tête. Les paroles de Kaëlistravaë étaient juste et elle était bien parti pour réussir à garder le cap malgré les brusques courants que représentaient la présence de certaines personnes. La réponse du Protecteur d'Enolir cependant, était bien plus laconique et l'Ardamiri s'en voulu de ne pas avoir cherché de plus amples informations sur ces terres qui ne communiquaient que peu.
En tant qu'érudits et artistes, les Ardamiris se consacraient généralement à Arcamenel et Kÿria, mais la Voilée était aussi bien représentée dans leur quotidien. Medherith s'attendait davantage à avoir des maux avec Eteniril ou Daranovan qui considéraient Calimenthar comme un dieu à part entière, autorisant son culte et permettant également à des communautés d'Elenwë de s'implanter dans leurs cités. Mais les paroles d'Akhoraril le perturbaient un peu. Loin d'être de ressentir de l'animosité, il répondit tout de même avec conviction et respect.
- Ardamir, Mera, Eraison et Wyslena ont la chance de n'être jamais arrivés à une guerre déclarée avec les Noss des environs. Nous aimerions vous dire que c'est à force de diplomatie, mais en réalité, les peuplades ont maintenu le conflit le plus longtemps possible et nous avons du renoncer à beaucoup pour maintenir la paix. Nous réfléchissons à une échelle qui les dépasse. " Il y avait dans sa façon de parler des Noss une tendre condescendance, comme on parle d'un enfant qui n'est pas capable de réfléchir de façon raisonnable mais qui essaie tout de même de faire des choses. " La vérité est, je pense, moins digne d'orgueil. Les Terres d'Ardamir ont payées un lourd tribu aux guerres des dernières années. Voir les drow sur le sol sacré de l'Anaëh, la magie de mort enlever des milliers de vie et le feu tuer nos Frères de bois a fait prendre conscience aux peuplades locales qu'elles allaient contre leurs propres croyances en gênant nos actions. "
Ce n'était pas un conseil à proprement parlé, mais peut-être un axes qui permettrait aux croyants de la Voilée de marquer une trêve avec les clans en cas de nouvelle menace venant de l'extérieur.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Dim 14 Juil 2019 - 19:34
La guerre. Daenor ne put retenir un petit sourire narquois à l’entendre. Au final, même chez les ballerines en jupons d’Ardamir, c’est par les armes qu’était venue la solution. C’est finalement que les clans d’ailleurs n’étaient pas bien différents de ceux de Daranovar, et par incidence, que les gens d’ailleurs, descendants de ces clans, quoi qu’ils en disent, ne pourraient jamais totalement se départir du respect du langage des lames. Et il en était probablement de même pour Enolir. Il n’y avait jusqu’ici eu pas beaucoup plus que les clans pour réellement mettre à l’épreuve les lames de l’Est. Et parce que certains clans étaient à ce point vicieux, passer l’épreuve des clans, c’était s’attirer leurs foudres. Répondez au défi et prouvez votre valeur, que leur attitude disait. Traîtres à La Mère ! Fratricides ! Qu’ils répondaient lorsque l’on osait tenir tête. Parce que les Noss convaincus qu’ils sont des paroles – profondément différentes selon que l’on demande à l’un ou l’autre d’entre eux – qu’ils perçoivent de la forêt se croient eux-mêmes exempts du devoir de s’expliquer.
- Les Noss ne sont jamais qu’à une démonstration de comprendre. démonstration, le Seigneur-Protecteur appuie bien ce mot Il ne fait jamais bon trop longtemps leur parler. Parler n’est jamais que leur présenter des excuses qu’ils ne comprendront jamais. Je sais comme Tari est importante pour les Terres de l’Est, mais à moins que vous ne soyez aussi égarés qu’ils ne vous accusent de l’être, vous restez des enfants de Kÿria. Battez-vous pour la forêt, plantez une poignée d’arbres, sortez prier hors de vos murs… l’elfe laisse échapper un râle avant de reprendre son calme plutôt que de défendre l’importance de Tari face aux Noss, prouvez-leur que vous n’avez pas abandonné I Ëmel.
- Quant à la surveillance du Lenwa, la jeune conseillère intervient Eryndolen est toujours debout. Il est toujours temps d’en mettre les murs à profit de la même manière qu’Eldarinwa, Linaëh, Wyslena et maintenant Celimë.
- Et ce n’est probablement pas là un constat qu’il est souhaitable de faire en ces mots face aux elfes ayant abandonné les murs de leurs foyers, Kaëlistravaë enchaîne mais le fait est que voilà longtemps qu’il n’a pas été aussi aisé de communiquer avec nos frères et sœurs et de s’organiser entre Cités. Pour le tumulte que créent les chocs culturels, nous rassembler est non seulement plus confortable pour l’Œuvre sur laquelle nous allégeons notre empreinte, mais aussi pour notre logistique, qui se voit allégée, selon les décisions en cause, de potentiellement plusieurs ennéades cumulées de vols de faucons. Profiter judicieusement de cette logistique facilitée est un grand pas pour aider les nôtres à trouver la paix au milieu de ces temps de chaos.
Elle aurait pu en dire tellement plus, mais là n’était pas sa place. Epouse d’un Commandant des Armées, mais s’étant promise à elle-même de ne jamais prendre de décision face à la guerre qui ne fut celle d’en guérir les victimes, Kaëlistravaë n’aurait jamais osé se présenter d’une quelconque façon en tant qu’autorité sur la manière de gérer les forces de l’Est, mais son avis était là. Aujourd’hui, les milices de l’Est sont toutes sous l’égide d’un même Seigneur-Protecteur et d’un même Conseil. Aujourd’hui les milices de l’Est sont une unité. En cela, le jour où elles auront décidé de l’être, elles seront beaucoup plus fortes, et les habitants de la nouvelle Enolir bien plus en sécurité qu’ils ne l’étaient lorsqu’éparpillés entre des Citadelles sous-peuplées. Qu’il s’agisse de contenir les velléités des Ornedhels ou de faire opposition aux Daedhels, moins les forces d’Anaëh étaient étrangères entre elles, et plus puissantes seraient-elles. Mieux encore, des milices rassemblées, c’était moins de ressources empruntées à la forêt pour nourrir les échanges entre milices, et autant de matériaux dont on n’avait pas à disputer le prélèvement aux Ornedhels.
- Mais que les moyens d’Enolir seule viennent à échouer l’immense Conseiller au visage sévère prit la parole qu’il serait du devoir du Trône Blanc de lui venir en aide. Les décisions prises à Alëandir se veulent l’être pour le bien de tous. il marque une courte pause Que les Protectorats peinent à faire face au chaos des premiers temps, alors il n’est pas de raison qu’ils peinent seuls. Le Trône Blanc a pour devoir d’être à l’écoute et au service des Voix de tout l’Anaëh.
Caranthir se tut, refermant son discours de manière aussi solennelle qu’il l’avait commencé. Et la Reine n’en montra rien, mais si elle ne pouvait lui donner tort, quelque chose dans le discours du Conseiller la laissa profondément gênée.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Lun 15 Juil 2019 - 21:00
Si je n'avais pas un certain contrôle de mon corps, je ne sais pas quel genre de bruitages ma bouche aurait laissé échappé à chaque réaction des autres personnages dans cette salle, et encore moins quelle quantité. Au moins, j'avais en partie raison. Chercher à négocier et à discuter ne servait strictement à rien. Bon, d'accord, il y a quelques années, je pensais que c'était la seule solution. Les échecs essuyés m'ont tout de même fait comprendre le contraire. Dans tout les cas, tout le monde y allait de son conseil. Très honnêtement, je ne sais pas vraiment s'ils étaient bons ou pas. Force est d'admettre que rester sur la défensive ne m'aidait pas plus que de simples avis. De nombreuses idées fusaient dans ma tête, et ce depuis que j'avais pris ma place à cette réunion. Chaque réaction me donnait plus d'idées encore. Mais, dans tout cela, l'idée de Daenor m'interloqua à tel point que j'en haussai un sourcil en fronçant l'autre. Cette idée, je l'ai déjà entendu quelque part, et, bizarrement, elle ne venait pas (toujours) de la bouche d'un lointain conseiller. Bien au contraire. Moi qui avait peur d'être actif à souhait…
Je ne répondis rien. Je hochais la tête positivement, montrant que j'écoutais attentivement, et que mon silence ne signifiait pas un quelconque dédain. Je m'étais mis en tête de faire le tri dans ces idées. J'aimerais bien renforcer Eryndolen, mais je faisais toujours face aux problèmes de sabotage. Je comptais bien y remédier, tout comme le reste. Il fallait que la peur cesse, et surtout que je ne me laisse plus abattre par le meurtre de mon prédécesseur. Ils avaient raison, il fallait que je réagisse. C'était moi le Protecteur, et c'était à moi de prendre les décisions et de les assumer pour protéger mon peuple, ne serait-ce que pour éviter que le trône ne se sente obligé d'intervenir. Force est d'admettre qu'il est plus facile de conseiller que de décider. Il était temps de reprendre la main. Je me frotte le bas du nez et la bouche alors que je me redresse un peu sur mon siège.
« Je vois. » dis-je simplement. Je suppose que tout le monde avait fini d'exprimer ce qu'il avait en tête. Je m'incline légèrement vers l'avant. Aussi mauvaises ou bonnes pouvaient être ces idées, au moins, ils en avaient, eux. Ce n'était pas le cas de tout le monde… moi y compris. Il me restait à convaincre mes conseillers et mon peuple. J'avais confiance en ce dernier, mais pas nécessairement en ces premiers. « Je vous remercie sincèrement. »
J'étais un jeune Protecteur, après tout. J'avais encore beaucoup à apprendre, et les personnes réunies ici avaient cette expérience qui me manquait tant à certains moments… notamment pour réagir face aux Ornedhels. Mes divers essais étaient des échecs, et je ne pouvais pas me focaliser dessus. Et puis, je ne pouvais pas ignorer mes autres missions, et elles seraient plus faciles à régler. J'avais une forte expérience militaire pour cela, et la mer pouvait m'aider à y parvenir relativement facilement. Mais le Lenwa n'était pas une difficulté en soi. Je craignais surtout que les Ornedhels m'empêchent de le surveiller correctement. Face à mes frères protecteurs, je porte gracieusement la main à la poitrine.
« Je saurai méditer sur chacun de vos conseils. Nombreux sont ceux qui éclaircissent les points d'ombre de mon esprit. » ajoutai-je d'une voix humble. Avec ça, j'avais de quoi faire, même si cette histoire et le cas Enolir en général n'étaient pas la raison d'une telle réunion.
Halyalindë
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Ven 19 Juil 2019 - 14:54
Avoir donné des prises au discours haineux de Daenor n'était pas spécialement pour plaire à Medherith... Mais s'il était moins absolu que le Daranovan, il était loin de partager la fascination de certains de ses compatriotes pour les Noss. Bien qu'ils ne les voient pas comme intrinsèquement différents des Taledhel et qu'il accueillait à bras ouverts le moindre d'entre eux désireux de s'éduquer ou de participer à la vie de la Cité, la pensée arriérée que prônaient la plupart des clans n'avaient rien de bien réjouissant.
Alors que le protecteur de l'est reprenait la parole, Sedhen se pencha à l'oreille de son compagnon pour murmurer quelques mots auxquels le protecteur acquiesça.
- Avant de refermer cette parenthèse... Nous avions coopéré avec Eryndolen lors de la construction du mur du Lenwa avec les ruines d'Eraison. Puisque la surveillance de l'Annon est assurée par une force collégiale, que nos soldats ont participé aux plans et aux travaux et que le Cercle d'Anadris s'est occupé de l’enchevêtrement de plantes, nous disposons de soldats qui connaissent très bien le terrain et les points faibles du mur. Si vous le souhaitez, Ardamir peut envoyer une petite force d'à-point pour vous aider au niveau du Lenwa le temps que les tensions se calme autour de votre Cité. Ce n'est pas tout a fait le moment, mais nous pourrons en discuter à votre convenance. "
Il sourit, aussi paisible qu'à son habitude, s'attirant le regard surprise de Kireth qui ne formula pourtant pas la moindre objection.
- Et si vous me permettez de poursuivre sur ma lancée pour parler de mon propre cas, je ne peux que dire que les dernières années ont été éprouvantes en terme de stabilité et de logistique. Certaines parties d'Ardamir ressemblent encore davantage à un camp de réfugier qu'à une véritable ville. Les déficits alimentaires que nous connaissions déjà avant tout ceci n'ont fait qu'augmenté - et je ne peux que remercier la Quatrième Saison qui a su absorbé nos besoin - mais avec la récente décision de transformer la trouée qu'est devenue Wyslena pour établir un Jardin autour du fort de surveillance, nous devrions parvenir à revenir à l'état antérieur d'ici cinq ans. " Parler de pleine autosuffisance c'était encore autre chose étant donné qu'Ardamir était traditionnellement la seule cité à ne pas pouvoir subvenir à ses besoins alimentaires.
La population d'artiste et d'érudits rechignait à ce genre de métier et la forêt particulièrement dense et ancienne dans laquelle ils étaient implantés limitait leur rayon d'action. Ardamir était très peu étendue par rapport à la population qu'elle abritait et s'étirait plutôt en hauteur sur des dizaines de mètres grâces aux arbres géants. Ils avaient des pigments, des matériaux d'artisanat rares et des composants médicinaux à ne plus savoir qu'en faire, mais pour la nourriture et quelques autres fournitures de base, c'était plus complexe. Aussi, les liens qu'elle entretenait avec les autres cités étaient autant dus à un réel désir d'entraide qu'une nécessité en ce qui concernait Quatrième-Saison. Loin d'être en position d'infériorité cependant, les Ardamiris avaient su se rendre utiles voir indispensables de bien des façons.
- Il faudra encore des années pour que nous trouvions un équilibre réellement pérenne et plusieurs dizaines pour retrouver du sang neuf dans l'armée. Grâce à Wyslena, nos effectifs restent stables pour le moment, mais de nombreux soldats sont revenus à la vie civiles une fois que nous avons été sûr que l'Annon était sécurisé. " Ses longs doigts jouaient pensivement avec son stylet de fusain. " Pour parler franchement, l'avis du peuple sur le Trône Blanc est loin d'être au beau fixe et ils préfèrent blâmer le roi que mon Conseil, mes anciens collègues et moi-même pour l'inconfort de la situation pratique dans les quartiers les moins adaptés, mais il y a du mieux. D'ailleurs j'aurais d'autres petites choses à ajouter quand nous aborderons la question du voyage de notre Roi à l'extérieur de nos frontières... Enfin, si c'est également à l'ordre du jour. "
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Ven 19 Juil 2019 - 19:48
- Même l’ayant voulu, nous n’aurions pas pu faire l’impasse sur le sujet heru Mederith. Kaëlistravaë baisse le menton avec une solennité peinant à dissimuler ses appréhensions Pour l’instant cependant, il serait, je le pense, plus sage d’inviter heru Thoràndarion à partager son expérience des dernières décennies.
Les regards de Rîn Berith et du Seigneur-Protecteur des Norn se croisent. Daenor lève le menton, mais baisse les pupilles. L’échange est discret, les expressions comme un éclair en plein jour, mais l’ancien Aigle, contre toute attente se sera appliqué à offrir à sa Reine un peu d’une inhabituelle douceur. Pour autant son visage alors qu’il jauge la salle, se préparant à entamer son discours est on ne peut plus dur. Les mots sortis de la bouche de Daenor ne souffrent pas d’objection. Du moins, n’en souffrent-ils pas de personnes n’ayant pas la conviction nécessaire à s’y opposer.
- Probablement Daranovar fera-t-elle exception à la règle quand ne le faisait-elle pas ? mais pour nous, la multiplicité des projets actuels aura été un grand pas vers le retour d’un équilibre que nous avions du mal à rétablir depuis le Voile. le vieil elfe se tourne vers Mederith Jusqu’à très récemment, c’étaient les différences culturelles entre les Daranovans et les réfugiés Lanthalorans le plus grand obstacle au bon fonctionnement du Protectorat. L’énergie consacrée entre autre à la gestion des conflits a longtemps empiété sur le reste de nos prérogatives. Mais d’abord grâce à l’aide d’Ardamir, puis avec la perspective d’un imminent devoir d’accueil d’une partie de la population de Wirskeinfyl, les énergies se sont naturellement canalisées. Les travaux nécessaires à l’accueil des migrants ont en grande partie été pris en main par les mages Lanthalorans, sous la guidance des architectes de la Cité des Armes ; Les naturalistes Wirskein se sont révélés d’une aide inestimable pour l’étude des nouveaux terrains d’Annon ; Les soldats Daranovans auxquels ont été confié la surveillance de l’Annon et la protection des migrants ont retrouvé de leur fierté ; Et d’ailleurs, non seulement la fusion des armées est jusqu’ici un grand succès, mais nous récoltons les premiers fruits des voyages de nos maîtres d’armes dans les milices de Malereg et d’Eteniril. le Protecteur se permet un sourire fier, heureux qu’il était de voir sa Cité reprendre de sa superbe en tant que Protectrice d’Anaëh Notre seul véritable obstacle actuellement est dans la nouvelle délimitation de nos zones de chasse et de pêche. Avec nos nouvelles bouches à nourrir, nous nous sommes retrouvés forcés de les étendre, et j’ai beau ne pas particulièrement porter nos voisins Ornedhels dans mon cœur, je suis capable de reconnaître qu’il serait malvenu de les forcer à modifier leurs habitudes. Mais le fait que l’on ait décidé de rendre une Cité entière à la forêt restant un argument de poids auprès d’eux, je ne doute que la situation ne tarde à être résolue. le vieil elfe hoche la tête Tant que tous ont de quoi faire, les choses devraient bien se passer.
Les mains de l’ancien Aigle, à l’instant animées par son discours, se reposent l’une sur l’autre face à lui, et son visage se tourne vers les représentants d’Alëandir. Un oasis au milieu du désert. Un peu de paix au milieu du chaos. C’est ce qu’il espérait représenter aux yeux de la Reine. Au moins fallait-il un Protectorat pour bien s’accommoder des dernières révolutions. Au moins fallait-il un territoire pour montrer que c’était possible. Seulement, le fait que le-dit Protectorat soit le jumeau de la Cité natale de son époux ne jouerait pas forcément en la faveur du couple royal. L’Aran ne pouvait pas régner sur Anaëh comme s’il s’agissait de Daranovar.
- Ah ! Daenor interrompt son propre silence Je tenais aussi à profiter de l’instant pour vous le rappeler de vive voix, mais grâce aux mages Lanthalorans, nous possédons enfin une infrastructure dédiée à l’entraînement des arcanistes voulant mettre leur art au service de la milice. et ça, Arcam sait comme il aurait aimé le répéter encore et encore à la face du Doyen du Chapitre Blanc Je sais que jusque-là, les mages de chacune de nos armées se sont occupés eux-mêmes de former leurs cadets, mais que certains voient d’un bon œil l’idée d’une structure plus organisée afin d’assurer leur formation et nous serons heureux de leur ouvrir nos portes.
Caranthir resta de marbre. Kaëlistravaë retint une moue déçue. Delbes, elle, ne put s’interdire un sourire. Comme toujours, l’idée qu’un art aussi sacré que celui des arcanes puisse être utilisé à des fins guerrières provoquait des avis partagés. Comme toujours, avec cette idée naissaient les questions des conditions sous lesquelles les jeunes mages seraient acceptés, et de la manière dont leur serait proposée cette option. Car à celui qui n’y voit rien de bon, la naissance d’une nouvelle option n’est jamais que propagande et embrigadement, quelle que soit l’honnêteté dans laquelle elle fut née.
- Je vous remercie de votre intervention heru Daenor. Si c’est là votre seule requête, je ne peux que vous souhaiter que les choses continues d’aller en s’améliorant pour Daranovar, et vous recommander au Doyen de l’Académie à nos milices, et à l’Aran une fois qu’il sera de retour. elle soupire discrètement Et quitte à en faire mention, elle se tourne vers Mederith je sais l’absence du Roi source d’avis partagés parmi les nôtres. Si donc vous n’avez rien à ajouter quant à l’état de vos Protectorats qui n’ait de rapport direct avec son départ, j’inviterai Medherith à développer son dernier point.
Jamais son visage ne le trahirait, mais Kaëlistravaë savait l’excitation du vieux Caranthir être en cet instant à son comble. Les couleurs d’un elfe ne mentaient jamais.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Sam 20 Juil 2019 - 12:00
Medherith ne put empêcher un certain amusement de passer sur ses lèvres en entendant la fierté vibrée dans la voix de Daenor à propos de son école de mage de guerre. Le moins qu'on pouvait dire c'est qu'aucun des trois Ardamiris n'approuvaient cette idée. Kireth fusilla Daenor du regard mais eut la décence de ne rien dire, ce qui aurait passablement surpris ses confrères s'ils n'avaient pas été pris dans leurs propres cogitations. Sedhen secoua la tête avec tristesse et se posa une main sur les lèvres, montrant aux yeux de tous l'étendu de la tristesse dans laquelle le plongeait l'idée d'ouvrir une académie de mages de guerres, aussi petite soit-elle. Mais le Protecteur, lui, restait égal à lui même, et ce n'était pas seulement parce qu'il prenait sur lui. En vérité, voir le sombre et brusque Daenor enthousiasmer pour quoi que ce soit était... rassurant ?
Doyen d'une autre époque, que le vieil elfe considère que les choses étaient sur une bonne voie était un signe que Medherith ne voulait pas ignorer. Il haïssait la guerre, mais les dernières années - Sedhen en soit témoin - avait donné aux fantasques ardamiris un sens du pragmatique et... aussi étrange que ce soit, de l'optimisme au sein de la râlerie quotidienne. Il nota dans son carnet de garder un œil sur la fameuse institution de magie guerrière daranovan mais n'émit pas la moindre objection.
- Merci, Rîn Berith. " L'ardamiri s'inclina légèrement, soutenant le regard de Kaëlis de cette façon rassurante qu'elle lui avait toujours connu lorsqu'il composait avec des diplomates méfiants. " En réalité, Ardamir n'a jamais été dans une dynamique d’apitoiement et bien qu'au service de toutes nos Cités sœurs, nous avons tendance à vouloir minimiser l'impacte des évènements sur nous-même. Mais je pense qu'il est important d'en dire un peu plus et je ne pouvait le faire sans parler de l'absence de l'Aran, aussi me serais-je abstenu si ce n'était pas à l'ordre du jour... Bien que nous ne parlions des désordres de notre cité que de façon superficielle ou administrative, ces deux dernières décennies ont profondément touchées nos racines. " Il posa doucement son fusain sur la pliure de son épais carnet. Gardant la même expression bien que sa voix soit plus sérieuse que jamais. " Le fait de rassembler quatre Cité va transformer beaucoup de choses et en détruire d'autres, mais - mes confrères me pardonnent - je pense que c'est une bonne chose et que nous n'avons pas à nous plaindre étant donné que Mera est intacte, même si elle est murée et que Wyslena nous permettra à long terme d'améliorer notre mode de vie. Seulement, cela restera une bonne chose si nous avons le temps d'intégrer et de vivre ces nouvelles dispositions. Ce n'est pas qu'une question pratique, mais de personnes... et de haines. " Il avait un peu buté sur ces derniers mots mais s'il voulait réellement que le Trône Blanc retrouve une place de guide réellement positive auprès de tout l'Anaëh ce n'était pas le genre de choses à cacher. Il glissa un regard vers Sedhen qui acquiesça solennellement. " Nous, Ardamiris, sommes pacifiques par nature. Calimenthar n'a pas droit de cité dans nos frontières et l'interdépendance est la Voie que nous respectons le plus. Mais l'intervention à Ellyrion, le Voile, la perte d'Eraison, sa reprise et le Lac de cendre agissent encore aujourd'hui comme un poison lent. Si un grand nombre de vétérans ont été renvoyés à la vie civile, ce n'est pas pour rien. La façon dont l'exode nous a occupé et nous a poussé à nous préoccuper du bien être de tous permet de maintenir un climat de paix et de travailler à une harmonie durable. Mais c'est une harmonie précaire. La haine que ressentent beaucoup de mes compatriotes à l'égare des drow a intensifier la méfiance qu'ils ont pour les autres races et l'ont transformé en haine également. Humains comme nains ne pourraient séjourner chez nous sans risque. Ils cherchent des coupables pour donner du sens à ce qui n'en a pas. La méfiance qu'ils continuent à avoir pour le trône blanc est un exutoire à quelque chose de plus profond. " il avait planté son regard dans celui de Kaëlis pendant un moment.
Il se doutait qu'après Eraison, elle avait eu conscience de cela, mais il fallait qu'elle sache que ça n'avait pas disparu du jour au lendemain. Les vétérans horrifiés d'avoir du démembrer les corps relevés de femmes et d'enfants Eraisonniens. Les guérisseurs éprouvés d'avoir oeuvrés dans les mouroir ou s'accumulaient les victimes des pièges disposés par les eldéens dans toute la cité. Les réfugiés qui avaient vu leurs familles, leurs amis déchirés par les armes des sombre lors de leur attaque surprise. Les temples jonchés de cadavres. Le feu rongeant les bois. Cela faisait dix ans... Et pourtant, rien de ce qui avait eu lieu après n'avait permis aux ardamiris de tourner réellement la page. Lorsqu'ils avaient voulu faire l'effort suprême d'envoyer une équipe de diplomates pour s'entretenir avec des doebens, ces derniers en avaient profiter pour commencer à répandre une maladie mortelle pour leur peuple. Il s'en était fallu de rien pour qu'une épidémie ait réellement lieu.
Il laissa de nouveau son regard vagabondé, notamment du côté du protecteur de l'Est qui semblait sur le sentier de la guerre malgré ses tentatives d'apaisement.
- Le fait que Heru Artiön sorte de nos frontières pour aller chercher des alliés à l'extérieur me pose de lourdes questions. Pour beaucoup des miens, c'est à la fois un aveux de faiblesse et un risque de perdre notre identité. Un aveux de faiblesse car après tous les sacrifices que nous avons consentis pour lutter et nous rassembler, nous en appelons à l'extérieur pour nous protéger des Exilés. " le terme n'était pas anodin après ce qu'il venait de décrire de ses propres compatriotes. Des elfes qui désapprouvaient tant les décisions d'un roi qu'ils avaient tenté de l'assassiné et s'étaient fait exilés, donnant les drows actuels. " Et une crainte - que je partage - de nous voir donner et échanger avec des êtres avides qui risquent de déséquilibrer notre mode de vie déjà en pleine mutation. Pour le bien d'Ardamir et des cités en général, je ne peux que mettre en garde le Trône Blanc. Ardamir n'est plus la terre de tolérance envers les extérieurs qu'elle était avant. Nous prendrons fait et cause contre les éphémères et les sombres. J'entends et je comprends que cela pourrais protéger l'Anaëh. Les peuples Ardamiri le conçoivent également et c'est pour ça qu'il n'y a pas eu de tollé immédiat. Mais précipiter une nouvelle politique extérieur alors que nous commençons à peine à panser nos blessures et à nous réorganiser pourrait déclencher des évènements difficilement contrôlables. "
Akhoraril Mírëromën
Elfe
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Dim 21 Juil 2019 - 15:13
Alors que le cas Enolir s'acheva sur cette amicale proposition du Protecteur Medherith, j'adressai un léger sourire d'amusement qui s'effaça rapidement. Je ne tenais pas à ce que mes problèmes ne durent éternellement, mais je ne pouvais pas refuser de l'aide pour ce qui est de protéger le Lenwa, et donc l'Anaëh. La sécurité de nos forêts ne doit pas être entravée par mes sursauts d'orgueil ou de méfiance.
« J'y songerais. » répondis-je simplement en hochant la tête, pour ne pas trop en rajouter sur mon cas qui devait être rapidement clos.
Le Protecteur ardamiri en profita pour évoquer son cas à lui, exposant les évènements, difficiles ou non, propres à son protectorat. Cela avait au moins le mérite de me rappeler que ma cité n'était pas la seule à avoir des problèmes, même si je ne m'étais jamais apitoyé sur mon sort et que je ne le ferai probablement jamais. C'est lâche, stupide et probablement trop facile pour espérer que cela ait un quelconque effet.
Si j'attendais avec impatience le sujet royal et sa délégation qui, de loin, me semblait aussi étrange que dangereuse, il fallait encore laisser Daranovar s'exprimer. D'une certaine manière, les succès dont ils se vantaient me donnaient une certaine envie, même si je ne laissais rien transparaître sur mon visage. Si lui réussissait, pourquoi pas les autres ? Je ne sais pas ce que pensaient mes conseillers de la magie de guerre, mais, il fallait ce qu'il fallait pour protéger les forêts, non ? Quoi qu'on en dise, cela ne me faisait ni chaud ni froid. La magie n'est pas un domaine que je maîtrise suffisamment pour me laisser aller à des jugements positifs ou négatifs, et, quand bien même, je ne suis pas sûr qu'il faille déplorer un tel progrès.
Je portais mon regard sur celui qui prenait la parole à chaque fois. Je me demandais quelle mine je laissais transparaître aux autres. L'air dépité ? Ennuyé ? Malaisé ? Amusé ? Ou simplement impassible ? Dans tous les cas de figures, et je trouve le jeu de mot particulièrement bien placé, j'écoutais les autres parler. Je n'avais rien à dire, alors je ne disais rien. Parler pour ne rien dire n'est pas quelque chose que j'affectionne. Et puis, le cas des autres Protectorats m'intéressaient pas autant que l'Aran lui-même. Quoi que vivaient les autres, je ne me sentais ni le besoin, ni l'envie, et encore moins la qualité pour pouvoir m'oser à des conseils bancals ou des remarques vaines. Je n'avais pas leur expérience, et encore moins leur succès. Mais, même si je disais rien, je gardais l'esprit actif. Le récit de Medherith m'interloquait de plus en plus. Si j'étais impassible jusque là, ce qui n'est pas dit, je l'étais de moins en moins. Je ne savais pas que les ardamiris pensaient comme il l'exprimait. À peu de choses près, mon peuple avait le même ressenti. Je ne saurais donner les raisons pour lesquelles l'Est se tenait toujours à l'écart du trône… outre le fait qu'on ne voulait pas qu'il vienne se mêler de nos affaires. Peut-être était-ce la seule raison ? Et, de ce que je sais, le trône est déjà intervenu dans les affaires d'Ardamir, même si c'était il y a “longtemps”.
Quoi qu'il en soit, j'attendais que les agissements de notre bon souverain ne soient définitivement abordés pour prendre la parole. Même si le protecteur ardamiri avait toujours la parole, je ne pouvais qu'être d'accord. Et je n'attendrai pas longtemps pour l'exprimer. Je me léchai la lèvre inférieure avant de me manifester pour prendre la parole, en espérant que personne n'ait oublié mon existence depuis mes derniers mots.
« Je ne puis contester les craintes fondées de Heru Medherith. Se fier à ces “gens” véreux et avides de pouvoir et de richesses me parait dangereux, si tant est que l'on puisse imaginer une alliance avec eux. Et même si nous parvenons à un accord, ils n'hésiteront probablement pas à nous tourner le dos dès qu'ils y pourront y gagner quoi que ce soit, y compris quelques années de répit pour leur courte vie. » Inutile d'admettre que mon peuple avait la méfiance facile, lui aussi, mais, même sans cela, nombreux sont ceux qui douteraient d'une telle manœuvre. Selon moi, le Roi rentrera sans rien, et ce ne serait sûrement pas plus mal ainsi. On ne pouvait faire confiance en personne. « Nombreuses sont les batailles que nous avons mené et gagné sans l'aide de personne, y compris contre les Daedhels, n'est-ce pas ? Pourquoi cela changerait aujourd'hui ? Pouvons-nous accorder notre confiance à des personnes qui ne sont pas beaucoup moins malveillantes que les Exilés ? Je me permets, moi aussi, de douter de l'efficacité d'une telle manœuvre. »
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Dim 21 Juil 2019 - 19:04
S’attendait-elle à autre chose ? Bien sûr que non. Kaëlistravaë était après tout non seulement une enfant d’Ardamir, mais aussi son ancienne Main Droite. Le peuple de la Cité des Arbres, elle le connaît pour l’instant bien mieux que celui de la Cité Blanche. Du moins le connaîtrait-elle toujours bien mieux s’il n’était pas aujourd’hui à ce point mêlé à celui de Mera. Elle aussi, aurait-elle eu le choix, aurait vu en ce voyage une hérésie. Elle aussi, peinait à comprendre ce que l’on pouvait tirer des peuples étrangers. Seulement elle, contrairement aux autres, était l’épouse de l’Aran. Kaëlistravaë savait exactement quelles réflexions avaient pu pousser le Roi à faire ce choix, et en tant qu’épouse, elle ne pouvait que lui faire confiance. Alors elle s’y était résolu. Elle avait décidé de voir le bon plutôt que de se laisser dévorer par le mauvais. Pour l’instant rien n’était joué. L’Anaëh aurait tout le temps de choisir ses cartes lorsqu’elles seraient toutes mises à plat.
- Pouvons-nous accorder notre confiance à ces étrangers ? Kaëlistravaë reprend la question, sous d’autres termes, juste après qu’Akhoraril ait fait mine d’avoir terminé C’est la question à laquelle ce voyage se veut trouver une réponse. le regard de la Reine se pose longuement sur Medherith, puis de la même manière sur Daenor Jusqu’à aujourd’hui nous n’avons jamais failli à notre tâche de défenseurs de l’Œuvre ; et le Roi autant que moi, sommes convaincus que faille-t-il lutter contre le monde entier pour le reste de l’Eternité, jamais nous ne perdrions cette guerre… seulement vous et moi savez pertinemment ce qu’il nous en a coûté. Kaëlis marque une pause, ses prunelles interdisant à Caranthir de lui reprendre la parole Si l’un d’entre vous a le moindre doute, qu’il soit rassuré, il n’est pas question de précipiter l’installation d’une nouvelle politique extérieure, et encore moins sans que les Protectorats n’aient leur mot à dire. Mais ! elle prend une grande inspiration Les temps nous ont prouvé qu’il y a de potentiels alliés, ne serait-ce que de circonstance, à l’extérieur de nos frontières. Et même si nous ne lions aucun pacte avec eux, même si nous choisissons de ne rien donner, simplement rappeler notre existence à ces alliés de circonstances pourrait se prouver nous être providentiel.
- Effectivement. Daenor plonge son menton dans sa main Pour peu qu’il y ait le moindre contingent là-bas qui voie d’un aussi mauvais œil que nous la présence des Exilés, ne serait-ce qu’échanger des informations pourrait être extrêmement précieux. Pour la suite, il s’agirait de juger de la fiabilité de ces informations, mais le petit est très perceptif. En ce qui me concerne, je lui fais confiance pour choisir qui écouter.
Kaëlistravaë déglutit, s’obligeant mentalement à ne pas être absolument dégoûtée par la sensation d’être soudain devenue la médiatrice d’un Conseil de Guerre. Parce qu’être ainsi dégoûtée, ce serait fuir la réalité. Elle était Reine. Elle était une voix du Haut-Conseil. Et au Haut-Conseil, parce que la guerre était une part importante de la vie d’Anaëh, d’une manière ou d’une autre, chaque réunion était un Conseil de Guerre.
- Maintenant, et ce n’est non pas en tant que Rîn Berith, épouse de l’Aran que je vous le confie, mais en tant que Kaëlistravaë Yasaïrava, épouse d’Artiön Laergûl… elle fronce les sourcils, luttant contre l’émotion Mon mari a consacré son existence à la Protection de cette forêt, et à la sécurité et à la tranquillité de notre peuple. À cause de cela, pour peu qu’elles n’engagent que lui, ou qu’une extrême minorité volontaire… il est peu d’options qu’il n’explorera pas. Parce qu’il est l’Aran depuis peu, et qu’il ne se rend pas compte de l’importance qu’a déjà sa personne aux yeux des siens.
- Sur cela je vous entends aussi bien que j’ai pu le constater Rîn Berith. Caranthir reprend dans son éternelle impassibilité Seulement, je tiens à ce que vous vous rendiez compte qu’en confiant cela, vous ne ferez que confirmer les craintes des personnes ici présentes. Un Roi minimisant son importance est un Roi dangereux…
- À condition qu’on le laisse faire. Kaëlistravaë le coupe, visiblement agacée J’ai épousé cet elfe. Je sais où sont ses torts. Mais j’ai confiance en ses qualités, et je sais ce dont il a besoin pour les exprimer au mieux. elle se retourne vers Medherith, le ton tout de suite apaisé Artiön doit comprendre qu’il n’est pas notre esclave. Qu’il a été choisi parce qu’il a notre confiance, et que lorsque doivent être prises des décisions difficiles, il n’a pas à être seul à en porter le poids. Le Roi doit comprendre que s’il en est le Protecteur, les Cités sont avec lui et ne se retourneront pas contre lui dès la première erreur. son regard se plante ensuite dans celui de Daenor Indigne est le Commandant qui ne se donnerait pas en offrande.
- Indigne est l’armée qui le laisserait faire.
- Le Commandant sans amour,
- Son armée est fragile.
- À l’armée douteuse,
- Sa tête ne pend qu’à un fil.
- Et que l’un ou l’autre vienne à s’écrouler,
- Qu’à la Tourmente tous deux seraient destinés. un sourire narquois prend le vieux Protecteur Proverbe Daranovan.
Et c’est arborant un faciès sévère comme elle n’en avais jamais montré à Medherith, mais la voix se voulant agripper chaque oreille que Kaëlistravaë termina.
- Je sais que c’est une situation difficile à enrayer, mais je pense que vous réalisez comme moi comme est abjecte la position d’un Aran responsable mais impuissant. Je connais trop bien Ardamir pour ne pas comprendre d’où viennent ces ressentiments, mais j’en vois trop les dommages pour accepter qu’ils subsistent. Et cela vaut pour tous les Protectorats. Pas pour les Protecteurs. Pour les Protectorats.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Dim 21 Juil 2019 - 19:41
Medherith écouta avec attention, mais la réaction de Daenor le surpris et le troubla énormément. L'émouvant plaidoyer de Kaëlis, tout autant. Il lui tendit cet éternel sourire rassurant jusqu'à ce qu'elle dévoile son visage le plus sévère, le plus accusateur. Que l'Aran souhaite à ce point protéger l'Anaëh, il n'en doutait pas... Qu'il soit inconscient de certains danger, il n'en doutait pas non plus hélas... Mais cela ne répondait pas à ses questions.
Il leva la main pour intimer le silence à Kireth alors que le jeune homme articulait déjà quelques mots en s'adressant directement à Daenor. Il n'avait pas besoin d'être devin pour savoir ce que le prêtre d'Arcam allait ramener sur le tapis. La lame volée par les humains - bien que rendue quelques années plus tôt - était une marotte que beaucoup aimait rabâchée... non toujours sans raison. Mais les mots de coercition de Kaëlis lui intimaient de ne pas s'éparpiller. Elle jouait un jeu dangereux et les proverbes Daranovans ne lui faisaient pas grand effet à lui...
- Soit... Vous n'acceptez pas nos ressentiments et vous voulez que nous montrions à l'Aran que nous sommes avec lui quoi qu'il arrive. Ce malgré nos désapprobation manifestes... Mais parlons faits. Que proposez vous réellement ?
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Dim 21 Juil 2019 - 21:27
Le visage de Kaëlistravaë s’apaisa soudainement. La réaction de Medherith était on ne peut plus Ardamirie. Les grands contestataires de la Cité des arbres ne se laissaient pas aisément convaincre… et encore moins atteindre. Sauf que l’ancienne Main Droite était elle aussi Ardamirie, et qu’en bonne Ardamirie, lorsqu’elle était convaincue, il était difficile de lui en faire démordre.
- Ce n’est pas ce que j’ai dit, Medherith. apaisée, mais loin d’être souriante Entre la désapprobation et les ressentiments, le gouffre est immense ; et accompagner quelqu’un ne veut pas dire ne jamais s’opposer à lui. ses doigts s’entrecroisent, trahissant aux yeux de ceux qui la connaissent bien que si son visage et sa voix n’en montrent rien, elle est extrêmement agacée d’avoir à ainsi s’expliquer Tout ce que je demande, c’est que l’effort soit fait pour que l’antagonisme envers le Trône Blanc et son Roi finisse par se dissiper. Que les Conseils des Protectorats assument pleinement leurs erreurs comme le Trône Blanc assume les siennes. Que les Cités, elle tourne la tête à gauche puis à droite toutes les Cités, soient prêtes à entendre le Trône Blanc sans que le Trône Blanc n’ait à s’imposer à elles, comme le Trône Blanc est prêt à les entendre en retour. Si le Roi doit service à l’intégralité des Cités, alors l’intégralité des Cités lui doit une voix. Et pas une voix qui soit accordée à reculons, parce qu’à ce moment le Roi s’il veut servir les Cités comme il le doit n’a plus d’autre choix que de chercher en dehors des Cités.
- Mais heri Kaëlistravaë. Caranthir intervient, perplexe sans le dire N’est-ce pas d’abord au Roi, à travers son office, d’obtenir la confiance des Cités ? Votre époux n’a-t-il pas accepté ces tourments lorsqu’il s’est proposé en tant qu’Aran ? Pourquoi mériterait-il des Cités qu’elles lui soient plus clémentes que…
- Combien de Rois avons-nous perdus faute de confiance mutuelle ? Kaëlistravaë lève les sourcils Tyräl est mort de n’avoir pas entendu les siens. Tinùviel a rassemblé des sourds et les a emporté avec elle. Lyra’Suan , mort sans trouver le réconfort des siens les a séparés par manque de confiance. Telrunya n’a pas écouté les mises en garde des siens et l’a payé de sa vie. Et Dyarque, notre précédent Roi a sombré alors que les Cités sont restées muettes. Artiön est arrivé dans l’idée de rassembler et avec l’oreille tendue. Des erreurs il en fera certainement, mais les fautes de ses prédécesseurs ne sont pas les siennes. elle baisse finalement les yeux Alors ne le poussons pas vers le même triste destin. l’Etoile du Matin sourit enfin, le visage affable de celle-qui-écoute fait sien Aucune douleur ne guérit du jour au lendemain, je le sais. Je ne m’attends pas à ce que tout soit parfait, pour autant il reste de notre devoir de rechercher la perfection.
Un Trône nouveau, une Anaëh nouvelle. De nouvelles Cités pour une nouvelle ère. Que les peurs s’expriment, que les apeurés soient entendus, que les confiants les rassurent, que tous s’entendent, que tous s’entraident. Que l’Anaëh soit les sept branches d’une étoile et pas les sept astres d’un système.
- Nos derniers échanges étaient un pas dans la bonne direction. Notre conversation d’aujourd’hui laisse penser qu’il est temps d’en faire un de plus.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mar 23 Juil 2019 - 10:54
Bizarrement, je m'attendais à ce que les esprits s'échauffent. De quelle manière ? Je ne sais pas vraiment. Le ton qui monte en permanence, supposément. Au moins, je ne sortirai pas de cet endroit les oreilles sifflantes. C'est toujours ça de pris, d'autant plus que j'avais tendance à être têtu. Alors, qu'on me dise que les éphémères pouvaient être des alliés de circonstances… bon, vous avez beau dire, pour moi ils resteront qu'une bande de canailles. Quoi qu'on en pense, force est d'admettre qu'il n'y avait qu'un seul moyen de s'en assurer. Les intentions étaient là, et je n'ai jamais prétendu le contraire.
Encore une fois, je restais discret et impassible comme un récif durant une nuit trop sombre. C'est l'index sur la pommette, le majeur sous la bouche, et le regard perdu sur chaque personnage prenant la parole que j'écoute tout ce beau monde parler. L'Est, ou les derniers Taledhels à ouvrir la bouche, pourrait-on dire. Ce n'est pas toujours un défaut, cela dit. Mais, le silence en dit parfois bien plus que les mots, ce que personne n'ignorait ici comme ailleurs. Écouter me suffisait amplement, quoi qu'on dise de ce qui entrait dans le creux de mes oreilles. Cela ne m'empêchait pas de réfléchir sur la situation, même si je n'étais pas sûr de tout comprendre. Si je ne m'abusais pas, d'un simple ressenti sur une décision royale, on en était venu à parler de la confiance des Protecteurs. Et, étrangement, je ne tenais pas à monter à l'assaut.
« Alors, qu'attendez-vous de nous, Rîn Berith ? » demandai-je en rompant simplement le silence qui s'installait après la fin du récital de la Reine. « Précisément, j'entends bien. »
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mar 23 Juil 2019 - 21:33
Qu’attendait-elle d’eux ? Précisément ? Kaëlistravaë détestait la question, parce qu’elle la trouvait profondément malhonnête. Rassembler un peuple, reconstituer les ponts entre les Cités, rendre au Roi une influence que les peuples des Protectorats verraient comme bienvenue plutôt qu’intrusive. Empêcher que les elfes cultivent le réflexe accusateur que les erreurs du Trône ont au fil des temps créé. Restaurer la confiance en le Trône Blanc. Refaire de l’Anaëh une Toile, plutôt qu’un archipel. Ce n’étaient pas des problèmes simples. Et à ces problèmes qui n’étaient pas simple, elle ne pouvait pas donner de réponse simple. Et ils le savaient. Mais se rendaient-ils seulement compte de ce qu’ils demandaient ?
- Je ne connais malheureusement pas de recette miracle pour restaurer la confiance d’un peuple. la voix de l’Etoile du Matin reste paisible, quoique la tristesse se lit dans ses mots Tout ce que je peux demander, ce sont des oreilles tendues, des Souffles disposés, et des lèvres qui parlent avec honnêteté. le regard de la Reine se tourne vers les uns puis les autres Les contacts plus réguliers avec les Protectorats sont déjà une excellente chose, mais l’écrit ne vaut pas une conversation de visu, et même si une présence plus régulière des Protectorats de l’Est serait vivement souhaitée elle accorde un regard entendu mais pas accusateur à Akhoraril nous ne pouvons pas non plus nous permettre de vous invoquer incessamment. les mains de la dame Yasaïrava se posent sur la table C’est pourquoi j’aimerais vous proposer – en plus de ce que vous considéreriez propice à améliorer l’état des lieux dans vos Protectorats respectifs – de tenir régulièrement des audiences et des débats publics. De permettre à l’Aran ou à nos ambassadeurs de s’entretenir avec vous ou à vos représentants en présence d’un échantillon aussi large que possible de vos Citoyens de sujets relatant de la vie de vos Cités, de leurs attentes face au Trône Blanc, et de leurs avis quant aux politiques sur lesquelles aura tranché Alëandir. Que les échanges soient plus honnêtes que mesurés, afin que les frustrations puissent être entendues à la hauteur de leur profondeur. Que le Trône Blanc soit tenu responsable de ses manquements, mais que les Conseils Protectoraux assument les leurs. Que les Cités acceptent autant du Trône Blanc qu’elles acceptent de l’instruire. Que l’interdépendance que nous prônons prenne tout son sens.
Kaëlistravaë marque une pause, et c’est Delbes, qui avec fougue reprend à sa manière des mots que la Reine comptait prononcer.
- Tout ça peut paraître énorme, et il est vrai qu’il était dit au départ qu’aucune décision de serait prise aujourd’hui, mais quand on y pense, en réalité ce n’est pas grand-chose. Prendre le temps de discuter est toujours une bonne chose. Et si tout se passe bien, c’est quelque chose que l’on pourrait étendre aux discussions inter-protectorales ! Après tout, au final, actuellement il n’est pas un de nos soucis qu’un cœur à cœur n’allégerait pas.
À condition que ce qui soit dit entraîne des actions adaptées.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Mer 24 Juil 2019 - 20:44
Tiens tiens tiens… Nous y arrivions enfin. Le cas de l'Est. Mon cas, en l'occurence. Elle aura attendu que je lui titille le dessous du menton pour qu'elle finisse par en parler. Je ne suis pas stupide, je savais pertinemment que ses discours accusateurs m'étaient destinés, de près ou de loin. Si aucun de mes prédécesseurs et moi-même, dans une moindre mesure ne se pointaient à la capitale, nous savions tous quelles en étaient les raisons. Antagonisme, méfiance… trouvez les termes que vous souhaitez, ils étaient sûrement tous corrects. Je ne m'en étais jamais réellement caché, c'est vrai. Mais moi, à l'heure actuelle, j'avais fait l'effort de venir jusqu'ici. Deux fois de suite en plus ! Que ce soit par pur dépit ou par utopie, d'aucun dirait que ça relèverait de l'exploit. Il est presque regrettable que les anciens Rois ne soient plus là pour en témoigner.
Cynisme mis à part, étrangement, je ne savais pas pourquoi la réponse de la Reine m'interloqua. Pourtant, je ne m'attendais pas vraiment à une réponse différente. Finalement, c'était logique qu'elle me dise cela, quelque soit mon opinion sur le sujet. En soi, ce n'est pas son idée qui me dérangeait. Aussi curieux que cela puisse paraître, je trouvais cela presque louable. Mais, la théorie, c'est un peu facile, surtout en politique. On te rabâche le bon sans te parler du mauvais. Et, dans le genre, j'avais tendance à être pessimiste. Mon peuple aussi, d'ailleurs, même si c'était beaucoup plus partagé et pas nécessairement aussi tranché. Je bascule la tête légèrement en arrière, me grattant le cou du bout des doigts, alors que je réfléchis aux mots que je vais utiliser pour répondre.
« Des lettres, des ambassadeurs, la visite des protecteurs… Encore faudrait-il que la parole leur soit donnée et que l'oreille leur soit tendue pour que la confiance renaisse. » C'était la contrepartie qui me tracassait. Envoyer des lettres et me déplacer ne me dérange pas, à partir du moment où cela a un quelconque effet, même si moi, je n'avais jamais envoyé de lettres. Là encore, j'avais trouvé idée sur le sujet. C'est en me penchant légèrement vers l'avant, étirant un sourire qui s'efface assez rapidement que je continue. « Mais maintenant, je sais sûrement à quoi m'en tenir, j'en conviens. L'avenir nous dira ce que tout cela donnera. »
Après, je ne pouvais rien promettre, même si je le voulais, et je ne m'y osai que très rarement de toute façon. Et, comme Kaëlis l'a si bien exprimé, il n'y a aucune recette miracle. Mais, si je ne cuisine rien, il n'y aura aucun résultat non plus. Tant qu'à faire, autant jouer une carte et on verra bien ce que cela donnera à l'avenir. Et je verrai assez rapidement si cela en valait la peine.
« Ceci étant dit… Il me semble que l'Aran a pris une décision, et que nous en sommes venus à donner nos ressentis respectifs et à en discuter. Corrigez-moi si je me trompe, mais en aucun cas il n'a été question de notre confiance envers l'Aran, si ? »
Halyalindë
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Jeu 25 Juil 2019 - 13:41
Medherith hocha doucement la tête en entendant le protecteur d'Enolir relancer la question qu'il avait posée un peu plus tôt. Lui aussi trouvait se plaidoyer perturbant dans sa forme autant que dans son fond. Ou en tout cas, lui aussi voulait savoir précisément à quoi cette mise en contexte rimait. La façon dont parlait Kaëlis était celle d'une femme et d'une mère inquiète pour son mari et son devenir, et bien que la théorie qu'elle expliquait sonne juste, les sous entendus étaient difficilement acceptable. Elle leur parlait comme si remettre en question les actes de l'Aran était une sorte de trahison... Et l'idée faisait frémir le Protecteur qui mit sincèrement ces tournures maladroites sur le compte de l'angoisse.
Elle demandait des oreilles tendues et des voix honnêtes comme si elle ne les avait pas déjà. Comme si les efforts des dernières années étaient négligeables. Elle demandait en substance la présence d'ambassadeurs du Trône Blanc dans les Cités et le fait de passer outre les Protecteurs et Conseillers locaux pour s'adresser directement aux peuples. Elle demandait que les Conseils locaux reconnaissent leurs erreurs, comme s'il ne passaient pas leur temps à gérer des crises et à remettre leurs actes en questions depuis deux dizaines d'années.
Le protecteur de l'Est était pensif, quoi que son discours reste étonnamment bienveillant. Medherith en avait presque honte de devoir poser les pieds dans le plats et parquer l'arrêt de ce qu'il considérait comme un danger. Il s'efforça de prendre une longue respiration puis souffla à fond avant de prendre la parole.
- Notre confiance en l'Aran n'a pas été abordée, mais elle est au coeur de chacune de nos prises de paroles ici et des crainte de notre hôtesse. " Il sourit paisiblement à Akhoraril avant de porter son attention plus précisément sur Kaëlis. " Artiön est un conquérant et un homme de réforme, mais le mieux est l'ennemi du bien et il n'a pas encore prouvé qu'il était capable de se réguler et vous non plus. La confiance se construit, elle ne s'exige pas."
Il se leva, repoussant délicatement son siège sous le regard étonné de Sedhen. Kireth regardait toujours les nuages passer sur le visage de la reine.
- Ardamir est revenue au Haut Conseil car votre mari a promis que le Trône Blanc n'interviendrait plus dans la politique locale. Nous le respectons et nous avons décidé de lui faire confiance dans une certaine mesure. Le regroupement des Cités nous a posé de grandes questions, mais nous étions sincèrement d'accord et nous nous somme prêter au jeu de bonne grâce. Nous n'avons jamais cherché à repousser une quelconque faute sur le Trône Blanc, aussi vos insinuation sur le manque d'écoute et d'ouverture me chagrines énormément. " Il avait fermé un instant les yeux et les rouvrit pour les darder sur les différents membres de l'assemblé. " D'autant plus que ce que vous proposez ici, sous couverts de discussions et de communication, reste une prise de pouvoir directe. Des ambassadeurs dans chaque Cité. Un accès directe à l'avis de citoyens qui n'ont pas de formations diplomatique et peuvent donc être facilement déstabilisés par la rhétorique ou les dissensions internes..." Il revint à Kaëlis. " Je conçois que ce ne soient que des idées données en exemple, mais la difficulté de la politique réside dans la pratique. Nous nous sommes côtoyer à Ardamir, Kaëlistravaë. Je sais le soucis que vous avez des autres et de notre peuple, mais ici, vous êtes une conseillère. C'est Artiön que nous avons choisi en tant qu'Aran. Je m'en tiendrai donc à ceci à propos de votre proposition de franchir un nouveau pas : Non. " Il ne laissa pas planer plus longtemps ce refus aux allures tout sauf diplomatiques. Son ton restait égal, presque chagriné. " Nous avons besoin de temps pour reconstruire et consolider nos identités propres. J'ai essayé de vous le faire comprendre pour recevoir ces demandes d'efforts et de changements supplémentaires que vous venez de nous opposer. Le Trône Blanc attendra que nous nous soyons redressé avant d'être inclus dans les discussions publiques. Et s'il doit en être autrement, nous en discuterons directement avec l'homme qui nous a rassemblé. Comme nous lui dirons qu'il a fait une erreur en voulant s'en remettre à des éphémères, avec toute la franchise que vous attendez de nous. "
D'un geste ample, il s'inclina profondément devant les Protecteurs rassemblés.
- Pardonnez-moi mais je vous demande donc l'autorisation de me retirer dès à présent.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Jeu 25 Juil 2019 - 20:40
« Nous n'avons jamais cherché à repousser une quelconque faute sur le Trône Blanc »
Les doigts de Kaëlistravaê s’entremêlèrent en une sphère d’extrêmes tensions. Garder son calme devenait difficile. La voix du Protecteur d’Ardamir résonnait encore entre ses tempes. C’étaient ses mots pourtant. Ses propres mots.
« Pour parler franchement, l'avis du peuple sur le Trône Blanc est loin d'être au beau fixe et ils préfèrent blâmer le roi que mon Conseil, mes anciens collègues et moi-même pour l'inconfort de la situation pratique dans les quartiers les moins adaptés »
« La méfiance qu'ils continuent à avoir pour le trône blanc est un exutoire à quelque chose de plus profond. »
Mais Kaëlistravaë ne pouvait que prendre sur elle, prendre sur elle et encaisser. Encaisser, et espérer que le temps finisse par faire son œuvre. Que Medherith finisse par entendre ce qu’elle disait vraiment, et pas ce que lui dictait sa propre méfiance. Qu’un jour prochain il se voie en face, comme en ce moment-même elle constatait la peur qui avait motivé ses paroles. La peur de voir son époux descendre dans la folie parce que ses frères ne le connaissent pas et se refusent à le connaître. La peur de voir son époux descendre dans la folie parce que par respect pour ses frères il aura attendu là où son tempérament lui aurait autrement dicté de parler. La peur de voir la confiance de l’Anaëh en son Aran définitivement se briser parce que l’ellon du peuple qu’il est aura été privé du précieux contact direct avec son peuple. Que laisser celui qui était activement allé chercher ce contact durant les migrations s’entretenir avec les Citoyens, autant pour les rassurer eux que pour le rassurer lui. Kaëlistravaë ne pouvait que prendre sur elle, et attendre que Medherith se rende compte qu’elle n’entendait pas donner au Trône Blanc une plateforme qui lui permette de prendre pouvoir sur les Cités, mais au contraire une plateforme qui lui permette d’exister physiquement aux yeux des Citadins, de leur permettre de se sentir écoutés, comme elle le faisait en tant que Main Droite. Une plateforme qui permette justement qu’ayant la sensation de pouvoir échanger, le Roi laisse l’occasion à son peuple et à ses représentants de remettre en question ses schémas de pensées avant qu’ils ne donnent lieu à des actes.
Elle l’avait dit.
Accompagner quelqu’un ne veut pas dire ne jamais s’opposer à lui.
Travailler main dans la main ne veut pas dire être d’accord.
Au contraire, c’est lorsque les avis divergent que naissent les plus belles choses
Mais là-dessus, la Reine était certaine de ne pas avoir été entendue
Kaëlistravaë ne pouvait qu’espérer qu’il réalise que c’est maintenant, au cœur du changement, alors que les Cités se reconstruisent, qu’il était temps de les lier. On ne peut faire un vase de deux verres cristallisés dans deux fours différents. À moins d’accepter de les briser.
Seulement si elle ne pouvait qu’espérer, il fallait qu’elle voie. Comme dans sa peur, elle avait elle aussi manqué de confiance, en son époux en même temps qu’en son peuple. Comme dans sa peur, elle s’était trop empressée, et en des mots prononcés trop tôt avait peut être compromis ce qui aurait été une naturelle progression. Il fallait qu’elle reconnaisse comme en confiant à qui-n’est-pas-de-droit des troubles dont elle était censé être la gardienne du secret, en cherchant à guérir une affliction plus vite que le corps n’était capable de lutter, elle avait peut-être créé une tumeur. Une tumeur nommée Artiön le conquérant.
Loin d’être un conquérant, Artiön est un protecteur. Mais maintenant qu’elle avait fait un pas de trop, qui voudrait bien la croire ?
Dix ? Vingt ? Quinze ? Qui sait exactement ? Mais d’interminables secondes d’une douloureuse introspection séparèrent la demande de Medherith de la réponse de Kaëlistravaë. D’interminables secondes nécessaires à ce que ses prochains mots furent sincères, et que l’assentiment ne naisse pas là où l’affection avait laissé espérer meilleure compréhension.
- Soyez-en libre, heru. elle se lève, pour offrir à son tour digne révérence Nous ne pouvons que vous remercier pour votre précieux témoignage.
Un instant de flottement prit le reste de l’Assemblée, la Reine visiblement confuse cette fois quant à la manière de procéder. Kaëlistravaë était touchée, mais pour autant, il était hors de question qu’elle se laisse aller.
- À ceux qui auraient pu percevoir en mes mots un direct reproche… elle déglutit discrètement veuillez bien m’en pardonner. Je ne tiens aucunement à ce que quiconque se sente accusée d’hypocrisie ou d’égocentrisme, et à aucun moment n’ai-je voulu remettre en cause la volonté des Protectorats d’écouter. elle baisse un instant les yeux Si les vôtres ne voulaient pas écouter, vous ne seriez pas là aujourd’hui, j’en ai bien conscience. Seulement au cours des dernières années j’ai pu voir comme avant qu’il ne se présente face à eux et les accompagne durant les migrations, aux yeux de son peuple l’Aran n’était qu’un nom. Aux yeux de trop nombreux elfes, le Trône Blanc n’est qu’une Entité mystérieuse, prenant occasionnellement de grandes décisions à leur place. En des termes trop « agressifs » peut-être, je ne cherchais en réalité qu’à proposer une manière de rendre le Trône Blanc tangible, et ainsi rappeler aux Cités qu’elles possèdent un médiateur.
- Et c’est louable de votre part. Daenor intervient Mais peut-être aurait-il fallu simplement le faire plutôt qu’en parler aujourd’hui. Rien n’a jamais interdit l’Aran de quitter Alëandir pour s’entretenir personnellement avec les Protecteurs. Rien n’a jamais non plus interdit l’Aran de s’entretenir avec les Citoyens de son Royaume. C’est tenter d’institutionnaliser la chose au lieu de la laisser s’organiser organiquement qui aura été à mon humble avis votre tort. Daenor lève un sourcil Je connais le petit, il a dirigé mes armées. Je connais son rapport à ses hommes, et donc j’ai plus de facilité qu’un autre à comprendre pourquoi ce plaidoyer. Seulement quitte à ce que quelqu’un ait eu à l’entendre, peut-être aurait-il mieux valu que ce soit Artiön lui-même. En temps et en heure, il aurait fini par se décider à prendre les choses en main, et je doute que quiconque se soit borné au point de lui refuser une simple discussion.
- Peut-être est-ce le moment d’entendre les sages mots d’heru Akhoraril, et d’accepter que toutes choses maintenant sues, seul l’avenir nous dira ce qu’il doit advenir.
Daenor acquiesça. Péniblement, Kaëlistravaë acquiesça. Delbes acquiesça. Note sombre mais formative sur laquelle se terminerait cette rencontre si Akhoraril lui-aussi acquiesçait.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Ven 26 Juil 2019 - 12:18
La réaction de Medherith me surprit sans me surprendre. Il faisait preuve d'une franchise étonnante. D'un autre côté, connaissant les relations entre le Trône et l'Est depuis toujours, je me disais souvent qu'un acte léger serait déjà un exploit suffisant pour faire plaisir au Trône. Mais, j'étais d'accord avec lui sur de nombreux points. C'était étrange. Je ne pensais pas être autant d'accord quelqu'un qui ne venait pas de l'Est. Devais-je en être ravi ou en être étonné ? Bonne question. Méfiance, méfiance… quand tu nous tiens. Je le comprenais, après tout. Je ne sais pas comment réagirait mon peuple si l'Aran venait comme une bonne fleur pour intervenir dans leurs affaires.
Néanmoins, ce que j'attendais le plus, c'était la réponse de la Reine. La seule différence entre Medherith et moi, c'est que j'étais un poil plus hypocrite. Pour l'une des rares venues d'un Protecteur de l'Est à Alëandir, je voulais rester prudent et éviter d'être désigné comme une mauvaise herbe. Alors j'évitais les promesses en l'air comme j'évitais de remettre la faute sur qui que ce soit. Je voulais éviter de trop exposer mon peuple trop rapidement, et c'est ce qu'il me demandait toujours. Alors, je restais volontairement flou et évasif. Mais, forcément, quand on sait que la Reine découvre le visage du Protecteur d'Enolir… elle en profite. Vais-je vraiment le lui reprocher alors que j'aurais probablement fait pareil à sa place ?
En soi, le discours de Kaëlis ne m'étonna pas. Elle jouait sa dernière carte, surtout après l'échec qu'ont connu ses plaidoyers avec le Protecteur d'Ardamir. Même si je savais que rien ne serait simple et aussi beau que la Reine l'exprimait, je voulais avoir ce semblant d'espoir, au moins pour protéger Anaëh. Après, la surenchère de Daenor… bon, mon vieux monsieur, je sais très bien que la neutralité ne sera pas ton fort concernant “le petit qui a dirigé tes armées”. Résultat, je devais maintenant jouer à je ne sais quel jeu… “les sages mots d'Heru Akhoraril”. Celle-là, personne n'avait osé me la faire. Surtout quand il s'agissait du Trône. Je restais immobile, le regard perdu sur un mur choisi au hasard par mon inconscient.
« Comme je l'ai déjà dit : je saurais à quoi m'en tenir. » Je passe le regard sur toute l'assemblée. « Mais, je dois dire que Heru Medherith a raison : la confiance se construit et cela prend du temps. À l'Est, nous sommes ce que nous sommes, et, j'entends bien que les efforts n'ont pas toujours été donnés pour que le Roi et le Protectorat s'entendent. » C'était une vérité que je ne pouvais pas dédaigner, et la Reine semblait apprécier le fait que l'on admettait nos erreurs. Pfeuh. « Je sais que mon Peuple n'est pas fermé à une telle entente, quelles que soient nos différences religieuses. La Voilée sait qu'il est prêt à faire des efforts si le Trône tient une promesse qu'a rappelé Heru Medherith et qui nous est chère : rester en dehors de nos affaires locales. » Pour ça, personne n'y coupera, et Tari sait que ce n'est pas moi que ça dérangera. « Mais, cela ne veut pas dire qu'il doit rester terré ici à attendre que les choses se fassent, et, je dois bien admettre que Heru Daenor a raison. Le Peuple doit venir au Roi autant que le Roi doit venir au Peuple, et c'est comme cela que nos peuples respectifs se rendront compte que l'Aran n'est pas juste une entité mystérieuse. Tenez pour exemple ce jour. Un Protecteur de l'Est est venu à Alëandir mander conseils, et qu'ils soient bons ou mauvais, ils ne sont pas dénués de bienveillance. Rien n'empêche le Roi de faire de même, et surtout, rien n'empêche les autres Protecteurs de le faire aussi. » Je croise les doigts, posant mes mains sur la table en me redressant, un léger sourire aux lèvres. « Si l'Est n'avait pas ne serait-ce qu'un infime espoir de faire évoluer positivement les choses, je ne serais pas devant vous aujourd'hui et c'est aussi pour cela que je suis venu lors de l'accession au trône de votre mari. Les choses doivent changer, et elles changeront. Seul l'avenir sait ce que cela nous réserve. » Mon visage se crispa légèrement. « Mais je tiens à préciser que si l'Aran bafoue ses promesses, cette réunion sera rapidement oubliée et les changements que beaucoup d'entre nous désirent n'auront probablement jamais lieu. »
Je ne tenais pas à jouer les langues de bois, et je tenais encore moins à promettre quoi que ce soit. J'ai fait certains efforts et, je devais bien admettre que s'arrêter au bout de deux pas était stupide, d'autant plus que cela ne semblait pas gêner qui que ce soit en Enolir. Je verrai rapidement les coups-bas, et mon peuple avait trop la dent dure pour faire confiance à des lointaines promesses. Il était prêt à faire des efforts, mais pas à se faire arnaquer. C'était l'un de ses beaux et nombreux avantages. Alors advienne que pourra.
Halyalindë
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre] Lun 29 Juil 2019 - 11:34
Toujours debout et toujours calme d'apparence, Medherith écouta les différentes réactions à son ultimatum... Et en ressentit une joie surprenante. A telle point que malgré les regards désapprobateur de Sedhen, l'un de ses sourcils se leva de quelques centimètres en entendant le représentant de Daranovar.
Outre la désinvolture avec laquelle il parlait du roi - une chose bien compréhensible étant donné le temps qu'il avait passé à être son supérieur - son point de vue était des plus pertinents. Le fait même que le vieil homme soit du même avis que lui était également un soulagement, car bien heureux était celui qui pensait pouvoir faire changer d'avis ce vieil elfe immuable. La suite, que ce soit celle du conseiller ou du protecteur d'Enolir, fut tout aussi rassurante... Et assez rare pour être soulignée :
- Et bien j'ai l'impression qu'Ardamir, Daranovan et Enolir ont trouvés un terrain d'entente. " Il s'inclina respectueusement vers ses deux collègues et hésita un instant à se rasseoir... Mais cela ne suffisait pas. " Cependant, cela ne change pas le fait que cette discussion doit être portée aux oreilles de l'Aran - et de préférence en la présence de la Servante de la Mère - pour qu'elle ait une réelle utilité. N'y voyez plus aucun mépris de ma part, Heri, votre invitation à parler ouvertement de ce que nous avons vécu ces dernières années est et reste une bénédiction qui en dit beaucoup sur l'ouverture du Trône Blanc. Si d'autre sujets vous préoccupent ou que vous souhaitez avoir l'avis et le concours d'Ardamir sur des sujets pratiques je reste à votre disposition durant tout mon séjour. Veuillez m'excuser. "
Intérieurement, Medherith était bien plus paisible que lorsqu'il s'était levé. Ce qu'il jugeait comme adéquat le poussait à mettre fin à cette réunion prématurément, ne serait-ce que pour marquer le coup du fait que certains sujets ne pouvaient être discutés sans le roi ou que Kaëlistravaë était femme d'un roi et non pas reine au sens politique du terme. Mais il n'avait plus la moindre peur en ce qui concernait les aspirations de la belle dame. Tous étaient suffisamment raccord sur le fait que rien ne devait être institutionnalisé et que l'Aran - bien que respecté et ayant réussit à ramener au dialogue les protectorats les plus rétif - aurait besoin de temps pour prouver qu'il pouvait gouverner et pas seulement révolutionner l'Anaëh.
Sedhen sur ses talons, il s'inclina une nouvelle fois et sortit d'un pas tranquille. D'autres réunions auraient peut-être lieu de la même façon tout aussi impromptue avant son départ et il répondrait présent avec plaisir. Il avait aussi hâte de voir venir le jour du retour de l'Aran, autant pour pouvoir lui faire part de sa désapprobation en ce qui concernait sa sortie de frontières que pour parler de l'attachement des Cités à sa personne et de son règne sous des auspices moins réformatrices peut-être.
Pourtant, en arrivant à la porte, il s'arrêta sans raison apparente et se retourna pour lancer tout haut :
- Kireth... - Hmmmm. - Nous partons.
Le jeune homme aux courts cheveux bouclés se leva sans quitter le mur de droite des yeux et fit quelques pas en arrière, manquant de s'étaler de tout son long avant que Sedhen le prenne par le bras pour l'entrainer à l'extérieur avec eux.
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Sujet: Re: Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre]
Rencontre au sommet | En l'absence d'un Roi [Libre]