Krish Al'Serat
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Oui, Maîtresse | Solo Dim 4 Aoû 2019 - 23:22 | |
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Eté - 7e jour de la 3e ennéade 17:XI Palais d'Argent
Portant un simple peignoir de soie rouge et un curieux étui en forme de tube, Krish remontait le couloir vers le bureau de son précieux intendant.
Si par le passé, le terme précieux aurait pu être considéré comme un compliment, aujourd'hui il était également à prendre de la façon la plus factuelle du monde, étant donné le fric qu'il lui coutait en onguent, maquillage, perruques et masques. Bien sûr, leur relation ne se limitait pas à ça, mais depuis l'incendie, bien des choses avaient changés... Notamment le fait que la maîtresse des lieux frappe avant d'entrer.
Il fallut quelques secondes pour qu'une fois d'une neutralité glaciale, mais un peu éraillée, s'élève derrière le lourd battant.
- Entrez.
La porte passée et soigneusement refermée, c'est à genoux qu'elle trouva l'homme masqué d'or. Encore une nouveauté. Mais elle ne le repris pas plus qu'elle ne l'encouragea a laisser tomber ces simagrées. Ils avaient eu cette discussion des centaines de fois après que ses esclaves et Wydrin lui aient enfin avoué qu'il était encore en vie.
Elle lui avait dit des milliers de fois qu'elle n'éprouvait aucun dégoût devant son visage brûlé. Elle avait travaillé avec Gorhur et même envisagé la possibilité de coucher avec alors après ça, plus rien ne faisait peur. Elle lui avait aussi dit des centaines de milliers de fois qu'il n'avait pas trahis sa confiance ou déchu à son rôle de serviteur. Mais c'était peine perdue... Quelque chose c'était brisé en lui ce jour là, et s'il était plus compétant que jamais, elle n'avait pas suffisamment de temps à lui consacrer pour comprendre ce qui avait changé. Elle se contentait de penser qu'il lui en voulait d'une certaine façon. Dommage... Mais du moment qu'il continuait à être l'éternel glaçon qu'il avait toujours été et à la regarder avec la même flamme contenue dans les pupilles, elle pouvait vivre avec.
- Debout. J'ai quelque chose pour toi. "
Sans plus s’embarrasser, elle s'assit sur un coin du bureau et lui tendit le tube de métal et de cuir qu'elle avait amené. Scellé et minutieusement rembourré, l'étui ne produisait pas le moindre cliquetis en bougeant. Il était aussi si léger qu'il semblait vide.
- Je veux qu'à partir d'aujourd'hui, tu aies toujours ça sur toi. Et quand je dis toujours, c'est à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Toujours. Personne ne doit savoir que tu l'as et tu le défendras comme ta propre vie... Non comme ma vie à moi. " La main ganté de l'intendant se referma dessus avec une précaution infinie. Ses yeux l'examinèrent minutieusement avant de retourner se poser sur le visage de sa Maîtresse. " Tu m'as comprise ? - Oui, Maîtresse. - Bien. Tu le donneras pour lecture en session du Conseil le jour ou on t'annoncera ma mort, ou lorsque mes chers collègues décideront de me retirer mon siège. Le jour ou il sera ouvert, tu exigeras d'être présent. Nous sommes d'accord ? - Oui, Maîtresse. - Répète. - Je veillerai sur cet objet en permanence comme si c'était votre vie que j'avais entre les mains. Je ne l'ouvrirai pas. Je ne le laisserai voir à personne. Et je le donnerais pour lecture au Conseil que lorsque votre mort aura été avérée ou qu'ils décideront de vous retirer vos titres. Ce jour là, je serai présent pour l'ouverture et pour la lecture de ce qu'il contient. "
Elle acquiesça, satisfaite, et l'observa un moment. Il ne bougea pas, habitué aux facéties de sa Maîtresse. Il attendait simplement. Égal. Plus monolithique que le plus aguerrit des esclaves qu'elle avait eu dans ce palais. Elle avança la main vers son masque avec un sourire mutin. Une grande main l'intercepta vivement. Elle croisa le regard mordoré ombragé par le métal qui cachait son visage. Elle ne dit rien, gardant la pression de son bras sur le sien. Pendant une seconde, il résista. Ses pupilles étaient remplies d'angoisse... Mais un battement de cil plus tard, il la lâchait et reculait de deux pas pour se laisser tomber à deux genoux sur le sol.
- Pardonnez-moi, Maîtresse.
Le silence s'étira mais il n'y eu rien de plus. Pas d'explication. Pas de bégaiement. Pas de tentative de justification ou d'appel à la pitié. Une moue se dessina sur les traits de l'eldéenne. Ça, ça ne changeait pas.
- Tu n'es décidément pas drôle. "Elle se leva et vint lui décocher un coup de pied dans le flanc.
Pas besoin d'expliquer pourquoi. Il avait résisté et s'était opposé à la volonté de sa Maîtresse. Il savait très bien qu'il méritait pire que ça. D'ailleurs, il s'était contenté de s’agripper à l'étui qu'elle venait de lui confier. Puis il s'empressa de se remettre correctement à genoux après avoir accusé le coup, comme si de rien était, front contre le sol.
Avec un soupire ennuyé, elle posa son pied nu à l'arrière de sa nuque, laissant sa perruque en paix tout en plaquant son visage masqué sur le pavé froid. L'or produisit un bruit grinçant.
- Tu m'entends bien ? - Oui... Maîtresse. - Bien. J'ai envoyé Thes'ka dans tes appartements, pour un massage. N'essaie même pas de protester, c'est un ordre. Il est temps que tu redeviennes un homme. Si tu ne la laisse pas faire, je viendrais regarder. - ... Bien... Maîtresse. - Et n'oublie pas d'envoyer le reste de l'argent à Ranaghar avant la fin de l'ennéade.
Après une ultime pression, elle libéra l'esclave de son emprise. Wil pris une longue inspiration sans se relever ou même jeter un coup d’œil à l'eldéenne. Elle fronça les sourcils, un air narquois toujours sur le visage. Un moment... Un long moment... Puis soupira et tourna les talons.
La porte se referma. Wik n'avait pas bougé.
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