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| Oh la galère [Alanya et Louis] - PV | |
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Auteur | Message |
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Thibaud de Kelbourg
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 30 Oct 2019 - 10:13 | |
| En le voyant ainsi, haletant et autoritaire, Thibaud eut la très forte et courte impression de revoir l'effroyable Godfroy. Les chiens ne faisant pas des chats, c'eut été bien normal de voir une telle ressemblance. Mais en cet instant précis l'impression le dérangea et lui rappela même pourquoi il avait fait empoisonner le potage de l'autre grande baleine. Le connétable se cacha pourtant de révéler ses sentiments présents et n'oublia pas un seul instant d'afficher grand sourire et bonne allure afin de rassurer son nouvel invité. Que dire alors pour finir de réconforter le cervidé à la barbe garnie et ciselée ? Qu'il s'était servi de sa bonne femme pour faire la nique à leurs détracteurs ? Qu'il avait joué avec sa vie et celles de ses enfants ? Que nenni ! C'eut été mensonge que cela ! En aucun instant les vies de la biche et des faons n'eurent été menacées. Dès lors qu'ils avaient quitté Cantharel, leurs chances de survie avaient même brusquement grimpé.    – Venez avec moi, messire, j'ai des choses à vous dire, lança-t-il avant d'entamer la marche. Donnez moi seulement un instant je vous prie.    Il avait eu le ton suffisamment grave pour convaincre le Saint-Aimé de le suivre en direction des cuisines où s'émanait d'ailleurs de bonnes odeurs de cochonnaille – encore du cochon ! Les cuisiniers travaillaient d'arrache-pied pour préparer le bon festin censé garnir les gosiers de tous leurs nouveaux invités. Mais avant de gagner les portes de ce bel endroit, Thibaud s'arrêta devant un tonneau rempli de flotte pour y jeter sa tête et la rendre plus présentable.    – Voilà, ce sera mieux.    Ils gagnèrent ainsi la grande salle du logis seigneurial ; celle-là même qui avait accueilli un jour plus tôt les conspirateurs. Thibaud posa son derche sur la première chaise venue et en proposa de même pour le Marquis. Casimir les rejoignit dans la foulée, un plateau contenant deux belles chopines dégageant toutes deux de bonnes effluves de houblons argonnois. Dès lors qu'ils furent enfin l'un en face de l'autre et disposés à se parler, le boucher but une gorgée pour remplacer le goût du sang.    – Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Louis... il y a deux ennéades de cela, mes limiers m'ont appris que la vie de vos enfants et de votre épouse étaient menacées. Cantharel grouillait de conspirateurs et j'ai pris la liberté de venir les chercher, vous sachant en campagne. J'ai tué de mes mains l'un de vos serviteurs et un homme se faisant passer pour Egide, tous deux venus pour mettre fin à la vie de ta femme.    Il sut être très convaincant puisque pour une fois, il n'eut pas à édulcorer les détails, ni même à mentir. Tout était fin vrai !    – Un cavalier nous suivit à quelques distances de notre convoi. Je le pris par surprise et m'en fit un ami après avoir découvert qu'il travaillait pour vos ennemis. Sans-doute que ma réputation peu flatteuse me permis à brouiller les pistes, mais je n'eus plus qu'à jouer double-jeu pour réussir à les coincer. Alors, c'est là que votre épouse m'en voudra probablement jusqu'au restant de sa vie – que j'espère longue et belle ! – car je fis semblant devant elle d'avoir joué triple-jeu depuis le début en révélant mon intention de la livrer à ses assassins.    Thibaud se leva, les yeux grands ouverts. Il revécut les événements comme s'ils s'étaient passés la veille.    – Le piège fonctionna, Louis ! Tous ces fils de putain vinrent en ma cité, pensant que je la leur livrerai. Pis encore, que je l'exécuterai ! Mais c'est eux que je leurra comme de la petite bleusaille séditieuse. Car je leur fis manger à tous de la carne empoisonnée; suffisamment pour les rendre malades et les faire chier dans leurs chausses, mais point assez pour les tuer. Ils sont céans dans mes geôles, Louis, tous ceux qui voulurent intenter à la vie de votre épouse, de vos enfants et de la vôtre. Ils croupissent, en bas, et je n'ai point encore terminé de les faire chanter pour connaître le maître de cette abjecte chorale conspiratrice ! Je n'ignore point pour cela avoir causé grand tort à votre femme qui vous attend dans les appartements de ma défunte, Louis. Mais il n'est point de combat sans son lot de sacrifices.    Devait-il ajouter que ces seigneurs lui avaient aussi avouer les secrets de la belle ? Chaque chose en son temps !
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 30 Oct 2019 - 18:40 | |
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Vous savez, lorsque l’incertitude vous tenaille, que l’angoisse, la peur, la fébrilité et l’anxiété se touillent ensemble pour ne former qu’une seule et unique boule d’émotion, pesante et affligeante : la présence seule d’un ami au sourire réconfortant peut se présenter comme un prompt remède. Eh bien, dans le cas de Thibaud : ce fût tout sauf le cas. Voir sa tronche de maniaque se fendre jusqu’aux oreilles d’un sourire biscornu, invita Louis à plus d’emprise encore contre le pommeau de sa lame. Qu’Othar lui en soit témoin, l’idée de lui faire ravaler sa bonne humeur céans à grands coups d’acier ne relevait plus d’une frivole fabulation, mais d’une possibilité certaine et résolue!
Ainsi, Louis chemina aux côtés du Boucher, ne sachant masquer l’impatience qui ponctuait les traits de son faciès. S’eût été bien hypocrite de sa part que d’affirmer que le fumet de la bonne barbaque ne sût retenir son attention. D’une part, Louis se hâtait d’en savoir d’avantage à propos de cette houleuse nouvelle, mais il se mourrait de faim tout autant. Son bide le harassait de tous les gargouillis possibles et inimaginables et ce, depuis la veille. Aussi bien dire que pour la route, il se serait bien emparé d’un cuissot sans en rougir!
Tout le long de leur cheminement, quand bien même Thibaud tenta-t-il a quelques reprises d’engager la conversation, que Louis se terra sous un lourd mutisme. Le ton des retrouvailles de nos deux anciens collègues de guerre était bien posé. Qu’à cela ne tienne, la gueule d’enterrement du Marquis n’allait pas pour ternir la bonne humeur de Thibaud qui, encore tout sourire, s’immergeât dans un tonneau d’eau pour se débarbouiller le visage. À le voir détrempé jusqu’aux braies, Louis constata que ses airs de cabot mouillé lui seyaient moins que ceux de fol ensanglanté. Dégoulinant sur les pierres du sol, le maître des lieux cessa sa marche non loin de son bain de fortune, désignant le bel endroit comme prompt aux confidences.
Avant même qu’enjoigne le Marquis à se presser, Thibaud dévala sans ambages tout son sac.
« COOOMENT ?! » Tonna Louis, à l’annonce du danger qui planait –oui, planait- sur la tête de sa famille. Réaffirmant sa position sur son assise, Louis se pencha légèrement de l’avant, incitant du regard son comparse à plus de détails. Et c’est ce qu’il fit. Peu de temps s’en fallut pour que le Marquis soit bel et bien au courant de tous les récents événements et ce, à son plus grand désarroi. Comment se pouvait-il que ses gens en aient aussi gros envers sa femme ? N’ont-ils aucune tête, ni d’yeux pour voir que le cœur de l’Alonnaise était désormais Berthildois ? Qu’elle donnait le meilleur d’elle-même pour la grandeur de ses nouvelles terres, et que jamais aucune autre femme mariée à Louis ne lui aurait jamais arrivée à la cheville ? Et ses enfants ? Qu’ont-ils fait de si mal qu’ils méritent d’être condamnés à la mort ? Leur seul pêché est-il réellement d’avoir vu jour du con du Alonnaise ?
Tudieu qu’ils sont cons!
Loin de lui l’envie lui tenait de boire la chopine qu’on lui offrit plus tôt, mais lorsque Thibaud s’embrasa en se dressant sur ses échasses, Louis n’eut d’autre choix que d’épancher sa soif d’une bonne traite. À grandes goulées, Louis noya ses émotions sans manquer le moindre mot du récit de son compatriote Kelbourgeois. Ce ne fût qu’une fois qu’il négocia la conclusion de son historiette en soulevant qu’ils étaient là, ces fils de pute, à croupir dans leurs fèces, tout en bas dans ses geôles, que le calme reconquit Louis. Ou bien était-ce la bière, réconfortante autant dans le goût que dans la quantité qui apaisa les maux du cervidé ?
« Tu veux dire que tu as sût ne pas tous les tuer ? » Questionna Louis avec étonnement, tout en se dressant à son tour sur ses béquilles.
« Ce fut la chose la plus ardue de toute cette fantasque traque... Car nul chasseur ne devrait se voir privé de ses trophées. » Répondit Thibaud, toujours en préservant cet air ravi qui lui allait si mal. De suite après sa tirade, le silence s’instaura. Du moins, le temps que Louis termine d’avaler la nouvelle qui évidemment, lui passait à travers la gorge.
« Nous aurons tout le temps de discuter de long et en large de ton rôle dans cette histoire, de même que du sort de tes prisonniers. Mais pour l’heure, emporte-moi à ma femme et à mes enfants. Je veux les voir. » Ordonna pratiquement le grand Louis, quoi qu’éloigné de son ton inquisiteur de tantôt. La tension s’était amenuie, mais persistait encore.
Passant près de la catastrophe, à payer le prix fort de sa naïveté et de sa bonhomie, Louis l’avait échappé belle et était devenu par l’occasion même, le débiteur de Thibaud.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 30 Oct 2019 - 21:15 | |
| Elle n’eut pas même le temps d’atteindre la poignée que le battant s’ouvrit à la volée. L’imposante forme qui s’encadra à quelques pas d’elle ne faisait point de doute ; le concert de petits cris enjoués et de la course effrénée des faons n’attendit même pas qu’elle ouvre la gueule. Les enfants s’étaient jetés à ses jambes, les bras ouverts et le regard humide. « Papa ! Papa ! ». La petite Néera-Lys en avait même lâché sa poupée de chiffon, poussant au passage ses aînés sans ambages. Il fallait avouer que des trois, c’était certainement la plus finaude : la petite savait très bien obtenir tout ce qu’elle souhaita. Et son père, tout beau Cervidé qu’il était, n’avait d’yeux que pour cette marmaille gémissante. Voilà qui lui allait bien : il avait le beau rôle le Saint-Aimé ! Tout ceci n’aurait pu arriver s’il avait été là ces années durant, si ces mots n’avaient pas été laissé à la hâte sur un coin de table. Toujours les mêmes, d’une calligraphie assurée, celle qui des années plus tôt l’avait conquise. La voilà belle maintenant à atteindre un prince qui daignait à peine se déranger pour la retrouver à l’autre bout de ses terres.
La peur qui lui avait étreint les entrailles et brisé le cœur, cette résilience en montant sur l’échafaud ne venait que conforter la triste réalité : elle l’aima plus que tout, et cela en devenait douloureux. Les absences qui n’avaient souffert que des silences imposés se trouvaient maintenant à l’érosion de la culpabilité et des regrets. Comme un abcès revenu sur leurs bouilles soulagées, elle ne pouvait plus faire semblant. Elle n’y parvenait pas. Tout ceci l’avait atteint plus que de raison, et peut-être – non sûrement même – que les jours sans Louis avaient compté plus qu’ils n’auraient tous deux aimés croire. Alors s’en revenait en mémoire les « tout va très bien », les sourires faussés et les malaises tût pour ne pas importuner l’autre. Mais là, dans ce château qui n’était pas le leur, tout lui semblait pire encore. Les heures perdues dans une demie-conscience, le corps salit dont il restait encore quelques hématomes, tout ceci n’avait fait qu’exacerber ce qui se tapissait au fond de ses tripes.
D’ailleurs, il ne lui en aurait pas fallu bien plus à la Marquise pour rendre son maigre déjeuner. La gorge nouée, le visage implacablement stoïque, elle observait son époux comme s’il avait s’agit d’un étranger. Ah ! Voilà que le Boucher pourrait bien se targuer de lui avoir filer la nausée, non pas une mais deux fois. Si la première était une erreur de sa part, la seconde jamais elle n’avait imaginé la subir un jour. Pas envers l’homme qu’elle chérissait plus que sa propre vie. Et alors même que son corps refusait de lui obéir, elle demeura plantée là, les mains vides, une larme roulant maladroitement sur sa joue. « Louis ».
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Lun 4 Nov 2019 - 21:40 | |
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Ahhh ce Thibaud! Qui! Qui diable un jour a affirmé que ce bougre de Thibaud était un enfoiré de première ? Nommez un nom au hasard et il est probable que cet homme l’ait certes un jour énoncé! Mais s’il en était un et, pas le moindre d’entre eux, ce ne fût guère ce jourd’hui. Sous l’effervescence de toute cette mascarade, de cette pantalonnade brillamment ficelée par le Boucher, ce dernier n’hésita guère un instant à faire perdurer le plaisir de son annonce au Marquis. Ce fût sans respit après la requête du cervidé, qu’on le mena en toute hâte jusqu’aux siens. La marche, bien que succincte en durée, parut plus fastidieuse encore que l’entièreté de sa chevauchée au travers le pays du Berthildois. Comment un si menu castel peut-il se montrer aussi vaste ?
Enfin, l’un des serviteurs du Boucher désigna le portail de métal qui le séparait des siens et s’enquit de la poignée de porte afin de l’ouvrir à son éminent invité. Le pauvre gredin n’eut pas même le loisir d’achever son ingrate de tâche de serviteur, que l’immense Louis l’en chassa d’un mouvement de l’avant-bras. Il n’était pas seigneur à se faire annoncer aux siens, mordioux! Sa famille se dévoilant à ses yeux, sa pesante carrure ne sût le prévenir de l’attaque de sa marmaille : ses trois faons se jetèrent bras et jambes contre leur père, le couvrant autant de joie que d’amour. S’eut été mentir de dire qu’il n’avait guère envie de chouiner. Même un peu. Sa mâchoire se crispa sous le bonheur que lui procura l’amour de ses enfants, retenant toute larme de rouler contre ses joues velues. Après un moment, à embrasser leurs petits crânes, à louer les Dieux d’avoir préservé de tous danger le sang de son sang, un boule d’amertume lui tenailla la gorge. Ce n’est pas l’amour qui dicta le comportement de sa marmaille à venir cajoler leur gros père, mais bien le soulagement de leurs craintes. Depuis quelques années, Louis brillait par son absence et l’implication qu’il avait au travers son marquisat. Ce n’était certes pas quelques apparitions, ici et là, qui soulèverait cette vague d’amour, non. Ses petits faons furent mit en geôles : une prison dans laquelle, bien qu’ils furent traités avec justesse –crut-il à ce moment-, ne garantissait en rien leur sécurité. Ils furent retirés de leur habitat naturel et ce, sans le moindre de leur consentement. Et Thibaud, dans toute cette histoire, ne s’assura certainement en rien à ce que ses enfants se voient rassurés de leur nouvelle condition, non. De cela, il en était certain. Son connétable n’était capable de rien, lorsqu’il était question de mômes.
« Je m’excuse. Je m’excuse pour tout. » Répéta Louis à voix basse envers ses enfants, qu’il caressait toujours de ses grandes paluches.
Louis se racla ensuite la gorge, comme pour faire passer cette émotion qu’il retenait devant l’innocence de sa progéniture. Il se redressa de tout son long, puis s’approcha d’Alanya qu’il ne quitta plus guère des yeux. À tous les coups, son séjour ici fût moins agréable que celui de ses enfants : elle avait mauvaise mine, des cheveux empâtés et même, à certains endroits, quelques ecchymoses au niveau des avant-bras. Louis s’approcha de sa femme sans piper le moindre mot. Elle semblait a priori, bien trop troublée pour encaisser la joie de son mari à les retrouver tous. Plutôt, il avança jusqu’à son niveau, déposa en toute délicatesse ses pattes contre ses frêles épaules, puis leur déroba une simple et innocente caresse. Il la fixa, pendant d’interminables secondes, avant de venir couvrir son front d’un chaste baisé.
« Alanya … De toute ma vie, jamais je n’ai eu aussi peur. » Souffla-t-il, afin que ses enfants n’en entendent rien. Puis il enlaça sa femme sans retenue, venant lui proposer le confort de son pectoral alors qu’il la couvait de ses immenses bras.
Dernière édition par Louis de Saint-Aimé le Lun 4 Nov 2019 - 23:05, édité 1 fois |
| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Lun 4 Nov 2019 - 22:26 | |
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Pantin inanimé dans ses bras immenses, la tête posée contre un cœur qu’elle écouta battre lentement, la Marquise était perdue. Et les larmes se déversaient sur ses joues dans un torrent silencieux. Il était là, elle le sentait enfin ; cet homme qu’elle avait rêvé es jours durant, qu’elle avait espéré voir puis l’inverse. Son âme, extirpée de ce corps chancelant, semblait déchirée en deux. Là, au fond de sa poitrine dormait une douleur lancinante que l’affection de son époux ne parvenait à soigner. Au-delà de la peur, elle avait mal, si mal. Sa proximité lui devenait torture, son odeur une malédiction. Comme si en autorisant son retour elle accordait à cet homme le droit de vie ou de mort. Car c’était bien cela qu’elle avait ressentie seule dans sa geôle ; elle était morte avant même d’expirer. « Je ne pourrais vivre sans toi ». Mais les mots ne sortirent guère, raisonnant comme autant de cloches dans sa caboche fatiguée. Elle aurait aimé savoir bouger ses lèvres, lui rendre son étreinte, le serrer là doucement. Et la langue saline ne cessait d’abimer ces joues rosies dans la pièce devenue silencieuse. L’était-elle vraiment ? Peu importait les enfants et les soucis : Louis de Saint-Aimé était bel et bien là.
Et après le soulagement revint les remords et les reproches. Ses sourcils se bougèrent enfin dans un froncement colérique, et le sel de ses yeux n’eut plus la même saveur. Il était là, heureux de retrouver les siens. Pourtant elle se souvenait avec amertume qu’il n’en était pas aller ainsi, deux jours plus tôt. En vérité, tout ceci était sa faute. On lui avait fait mal, retirée ses enfants, obligée à fuir comme une vulgaire bête que l’on traque. Alors se détachant presque trop vivement de ce cocon pourtant si confortable, elle se planta devant lui, le menton haut, la fureur dans le regard. Et sans réfléchir, hâtivement, sa main alla s’écraser contre sa joue dans un bruit sec. Pour sûr, elle ne l’avait pas manqué ! Et si elle le regrettait probablement, la rancœur l’empêchait de s’excuser. La Damedieu seule savait combien elle aurait aimé retourner dans ce temps où les choses étaient faciles, celui où jamais elle ne se serait retiré de cette armure de chair. Mais là, il en était tout autrement. La main fourmillante après le coup, sa poitrine s’élevait et s’abaissait vite. Le souffle prit dans sa rage, ses mâchoires se desserrèrent enfin :
« Où étais-tu Louis ? ». La voix était froide, brisée, presque aussi douloureuse que son cœur là, dans son torse. « OU ETAIS-TU ?! ». Elle ne parlait plus. Les mots s’engouffraient dans sa bouche sans qu’elle ne puisse les contenir. Les sentiments trop longtemps refoulés refaisaient surface comme un ras-de-marée si bien qu’il était difficile de comprendre de quoi parlait Alanya à ce moment précis. Et les larmes s’en allaient, s’écrasant malgré elle sur la pierre froide.
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mar 5 Nov 2019 - 19:35 | |
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Du plus loin qu’il se souvenait, sa femme avait toujours été ainsi et ce, bien avant qu’ils ne s’unissent devant le regard bienveillant de la Damedieu. L’arachnide, du vilain sobriquet qu’on lui affubla à l’époque, faisait par sa réputation claquer des genoux tout homme qui se devait de la rencontrer. On disait d’elle qu’elle était femme sans chaînes et ni maître, qu’elle s’embrasait d’un rien et qu’il coûtait cher à ceux qui lui cherchaient des noises. Heureusement pour Louis, en bravant le long hiver afin de conquérir les Trois-Murs, exiger hospitalité ne fût en rien considéré comme chercher les ennuis –au contraire-. Peu de temps lui en fallut pour que le faon –disait-on à l’époque- ait le loisir de démentir quelques ragots à son sujet. Ces gredins crachaient à tords et à travers qu’icelle n’avait ni cœur, ni d’honneur, car plongée depuis si jeune dans le jeu de la politique, son âme s’était noircie au profit de son habileté à gouverner. Basés sur les que dira-t-on de quelques connards, ces racontars n’avaient de vérité que l’habileté de sa femme à la politique. Elle en connaissait les rouages et possédait le talent nécessaire à l’acquittement de chaque problématique qui se présentait à elle. Or, depuis l’avènement de son titre de noblesse à Marquise, jamais elle n’avait déçu le Marquis. Car en publique leurs avis allaient de pair, et leurs voix n’en formaient qu’une, même si sous couvert de l’intimité, le ton montait afin de se témoigner leur désaccords. Les lucarnes closes, les portes de même, c’est à quelques reprises que sa joue avait accueilli le passage sulfureux de la main Alonnaise. Au grand dam de sa femme, qui cherchait probablement en ces moments une réaction démesurée de son mari, n’écopait en retour que de son caractère posé et pragmatique. Il était homme à laisser couler ce genre de provocation, comme s’il savait en retour qu’une baffe de sa part n’aggraverait que de trop les choses. Et une fois la lune passée, laissant place à son compagnon rayonnant, le couple Marquisal se remettait de cette impasse comme si rien ne s’était passé la veille.
Et cela était bien.
Mais onques pareille situation ne s’était produite au-devant de sa progéniture.
Le cerf n’était point homme imbu de fierté, mais l’éducation de sa marmaille était à l’ancienne : la figure paternelle dominait et se devait d’être préservée de toute faiblesses. Et même Alanya, qui n’avait rien de la femme nordique typique, ne pouvait se dérober de cette règle. Or Louis détourna son attention de sur sa belle, pinça les lèvres afin de retenir son trop plein d’agacement.
« Sortez, les enfants. » Ordonna sèchement le patriarche. Et même si ces têtes de mules frétillèrent d’envie de dédire cet ordre, ils n’en firent rien. Sur le coup, Louis leur parut bien moins avenant et fort plus effarant. L’éclairage tamisé, timidement projeté par les candélabres de leur prison de fortune, sans compter de cette tension nouvelle qui instaurait désormais le ton de la conversation à venir : non, les mioches fichèrent le camp net sans piper mot à redire. La porte refermée et le couple marquisal esseulé, Louis reporta son attention à la furie qui lui tenait toujours tête, poings fermés et lèvres pincées.
« Je ne te permet pas d’exprimer ta rancœur aussi expressivement devant nos enfants, Alanya! Autant que je ne peux tolérer que l’on m’accuse d’absentéisme, alors que je me démène comme un fol pour que nos terres récupèrent leur quiétude d’antan! Je me meurs de remords à tous les soirs passés loin de vous, tandis que mon cœur contrit se meurtri à chaque instants de solitude! Ne crois-tu pas mon amour réel pour toi, ainsi que nos enfants ? Crois-tu que la guerre m’ait tant changé, qu’il m’indiffère de me tenir à l’écart de vous ? » Sous l’émotion, le ton de la conversation avait monté d’un ton et à plus d’une reprise, ses poings s’étaient refermés à son tour, comme s’il était prêt à fracasser quelque chose, ou même quelqu’un.
Si d’ordre normal Louis se serait emparé du beau rôle en incarnant l’homme qu’Alanya cherchait, c’est-à-dire rassurant, réconfortant et d’une écoute quasi-totale, la pauvresse allait ce soir s’en voir bien désappointée. À trop retenir son lot d’émotions, c’est le mur qui nous attend. À tous les coups.
Dernière édition par Louis de Saint-Aimé le Mer 6 Nov 2019 - 23:57, édité 1 fois |
| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 6 Nov 2019 - 22:48 | |
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Peste soit cet homme perfide, que de son cœur d’acier avait rendu papier. Là, la colère sur les lèvres et les yeux rouges, oui là jamais elle ne l’avait autant aimé. De cela elle était sûre à présent ; car il n’y avait que l’amour pour faire haïr à ce point et elle maudissait bien volontiers son âme d’être un jour tombé dans le piège du Faon. Mais comment aurait-elle deviné ? A l’époque, il avait un bien beau pelage et point de méchants bois. Il était doux – peut-être trop -, et si affectueux qu’elle avait bien du mal à reconnaître le brave qui se tenait dans la pièce. « Sortez étranger que mon époux s’en revienne ! ». Mais elle fût bien sotte d’espérer encore le retour de la candeur ; le Médian lui avait ôté sa naïveté, et avant cela elle s’était attaquée à sa niaiserie. Si bien qu’il était un homme fait à présent : de muscles, de sueur, le visage grave et les poings clos. Il n’avait plus quitté sa barbe non plus, comme pour signifier au monde la parenté avec l’Effroyable. Car c’était tel qu’elle le voyait là, plus terrible que jamais. Pour autant la Marquise ne se démonta pas. Elle n’avait jamais craint de lui le moindre mal. Il en était sûrement incapable, pensait-elle. Et à tout prendre peut-être bien que cette fois-ci était différente. Comme un abcès que l’on venait de percer.
Et si sa colère ne l’avait pas aveuglé, peut-être aurait-elle vu les cernes sous ses yeux. Combien, oui ô combien son sourire était grand lorsque ses enfants avaient accouru. Elle aurait sûrement senti la chaleur au travers de ses bras chauds qui lui manquaient tant et tant. Mais Alanya était bien incapable ; elle qui voyait toujours le verre à moitié vide et exigeait toujours plus et toujours mieux vivait avec de belles œillères. A croire que le séjour dans les geôles froides du Boucher n’avait servi de leçon ! Combien elle avait envie de hurler à cette gueule qui ne cessait de se tordre douloureusement, de sentir une nouvelle fois les picotements au bout de ses doigts. Néera lui pardonne, elle rêvait aussi de l’embrasser céans, de le sentir une fois encore. Bien incapable de faire le tri dans ces humeurs malignes, elle demeura parfaitement plantée, les perles cristallines roulant encore sur son visage, noyant ses yeux qu’elle plongeait dans l’abime d’émeraudes.
« Oui, je le crois ». La froideur des mots transcenda son propre cœur. Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait dire. Si, bien sûr que si elle le pensait si fort que ses lèvres bougèrent sans même y réfléchir. « Quid de ces nuits où tu me vois à peine ? M’aimes-tu alors que je suis là, à tes côtés ? Pas un mot, pas un geste Louis ! Pas un ! ». Et les larmes cessèrent, comme si l’eau de son corps l’avait quitté. Elle en avait simplement assez. « Que t’ai-je fait pour que tu me détestes au point de me fuir ? De nous fuir ? Car là ! Il a le beau rôle le père, à revenir triomphant tandis que je console tes petits qui se languissent de ne pas te voir ». Elle serra les dents. « Même Pénélope se meurt depuis le temps où tu lui as envoyé un pli. Que dois-je leur dire à eux, Louis ? DIS-MOI ! ».
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mar 12 Nov 2019 - 15:20 | |
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S’ils n’en étaient jamais venus aux coups, ni aux armes, sa prime riposte lui coûta autant qu’un coutelas en plein poitrail. Sous ses apparences de rustaud et de guerrier fait, Louis, même après ses guerres, après avoir donné et subis la mort de ses proches, n’en restait pas moins l’homme de sa jeunesse : bon, vertueux et bienfaisant. D’un poids conséquent, les accusations de sa femme lui parurent nettement injustifiés et ô combien non mérités ; voilà pourquoi il décida de nier de bout en bout. Le ton de la discussion s’embrasant, exhorté par la furie de sa femme, le marquis haussa le registre d’encore un cran, de sorte à ce que sa diatribe carabinée en devienne point final de cette dispute.
« DIS-LEUR QUE JE SUIS UN CONNARD ! » Lui cria si fort à la gueule le cerf, qu’à cet instant Louis tint plus du lion que du cervidé. Furibond, sa mâchoire crispée lui provoqua pratiquement une rage de dent, alors qu’une subtile veinure lui arpenta le front. Aussi dût-il tenter calmer ses ardeurs, car ainsi remonté contre elle, il s’en allait honorer l’apanage des hommes : la violence. Alors, il inspira à plein nez, de sorte à trouver un tant soit peu de paix, puis puisivit. « Si ça peut te passer les nerfs, dis-leur ça, Alanya, peu me chaut. Peut-être qu’ensuite, tu auras l’esprit assez limpide que tu sauras te remémorer des promesses que je te fis à l’autel de la Damedieu. »
Et pour le coup, l’araignée serait bien en misère d’ignorer ce fait, malgré tous les griefs qu’elle lui tint : Louis était fondamentalement un homme des Dieux, pieux jusqu’au plus profond de son âme. Ces promesses qu’il prononça sous le regard de Néera désigna un sentier tout tracé pour à son avenir, ne lui permettant aucun ripage, ni accrochage.
La soutenir, l’honorer, lui rester fidèle, de faire son malheur le sien ; ne s’évertuait-il guère à honorer tout cela de sa présence ? Et si cela ne lui suffisait, la visite massive de tous ces félons à la potence le lui rafraîchira peut-être la mémoire.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mar 12 Nov 2019 - 16:27 | |
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Il n’y eut de mots plus durs à attendre que ceux-ci, car derrière l’apparente colère se cachait une plaie béante qu’elle n’arrangeait en rien. En vérité, elle était incapable même de la voir pour l’heure, s’obstinant à lui tenir tête dans un duel qu’il ne méritait pas. Qu’aucun d’eux ne méritait. Une infinie tristesse avait étreint son pauvre cœur, si bien que sa poitrine devenait douloureuse ; comme si par ses mots, par sa présence, le Marquis s’évertuait à retirer un à un ses organes pour ne laisser au milieu de la pièce que cette coquille vidée. Ses mains tremblaient de rage, alors que les yeux, las de pleurer, demeuraient secs. Là qu’elle aurait aimé lui dire tous ces mots, lui exprimer l’essence de cette rancœur ; mais comme toutes les femmes, les humeurs fortes la muselaient dans cette catatonie terrifiante.
« Je me souviens de chacun des mots Louis ! ». Elle les avait prononcés à trois reprises, et cette dernière avait sonné plus vraie que les précédentes. Elle n’était point dévote, mais son âme pouvait bien devenir pieuse s’il lui demandait. Car là demeurait la certitude : elle aimât si fort son époux qu’il ne fallait qu’un mot de lui. « Et qu’importe les raisons tu n’étais pas là lorsqu’on a eu besoin de toi ! ». L’Arachnide était bien laide de lui reprocher son devoir, alors qu’elle-même n’avait faire guère mieux. Mais la véracité importait peu dans leur argumentaire. « Alors cesse un peu de me penser folle et regarde-nous ! Est-ce moi qui ait l’esprit embrumé ? J’en ai assez des reproches, assez de tout cela ! ».
Et dans un accès de colère, elle se détourna de lui pour se réfugier plus loin. Elle aurait bien volontiers brisé quelques objets si les appartements n’étaient pas aussi nus ; plutôt elle préféra se détourner de ce regard qu’elle ne connaissait que trop, la gorge noué dans un chagrin abyssal.
« Là! Voilà! C’est ça! Retourne-t-en brailler, alors que tu as échappé au pire! Tu devrais rendre grâce à Tyra, pour t’avoir épargné visite en son domaine! Lorsque tu te seras calmée, reviens me voir, le « bon père » s’en retourne voir sa marmaille plutôt que de barguigner avec une mule! »
Et sans autres ambages, le colosse disposa de ce cachot de fortune non sans claquer la porte derrière lui.
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Dim 17 Nov 2019 - 16:24 | |
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À bien des égards, Louis avait tout d’un bon père : ses valeurs étaient réelles et bien placées. De surcroît, il avait la fibre paternelle, lui offrant toute l’aisance nécessaire à l’éducation de ses mômes. Point qu’il se chargeait de cela, mais il lui arrivait, bien évidemment, de rabrouer ses enfants et de leur montrer comment se tenir. Et bien que son cœur fût chagrin de ne pas être en mesure d’admirer d’avantage le ravissement de leurs sourires, Louis tâcha moyen de s’enhardir pour la suite à venir.
Ainsi, il sortit du poulailler de roche dans lequel la prise de bec eut lieux, puis se mit non pas en quête de ses enfants, mais bien d’un homme qui saurait l’aiguiller.
« Vous, là-bas, avec le nez crochu!, affirma Louis en direction d’un garde posté près des escaliers. - Sire? - Il me faut m’entretenir avec votre maître et, tout me laisse croire qu’icelui se trouve au donjon. Guidez-moi séance tenante à lui, le temps manque et ma patience également. - O…Oui, bien évidemment, Sire, balbutia le garde armé d’une plus si grande pique, une fois que le colosse l’ait approché. »
Le garde s’étant recyclé en guide pour le tout-venant, s’empara d’une torche accrochée au mur, puis s’enfonça dans les dédales du castel jusqu’à déboucher sur un discret escalier. Déjà, une odeur peu ragoûtante vint chatouiller leurs narines. Un mélange d’humidité, de sueur et … de fer, peut-être. Enfin, rien qui ne sache vous faire saliver à humer pareil fumet. Dévalant les marches à petite allure vu l’obscurité, Louis termina enfin sa course lorsque le coursier s’écarta au bas des marches et ainsi, dévoiler l’endroit de sa convoitise : une salle de détention, doublée d’engins de torture tous aussi ingénieux qu’originaux. Là, dans le coin, était entretenus quelques tisons incandescents, là encore, des tapis à clous, des tombeaux pré-percés pour mieux y sertir des lances ou des pieux, ou encore, une table à ne plus finir de réception sur laquelle sommeillait un arsenal complet de boucherie. Coutelas, rasoirs, pinces, ciseaux et autres.
Ici, l’air était oppressante, chargée par la souffrance qu’occasionnait le calvaire des prisonniers. On y respirait mal et l’envie de retrouver la surface apparut pour Louis rien qui lui semblait frivole : le ciel bleu de la péninsule lui manquait déjà. Heureusement pour lui, le cerf possédait encore suffisamment de rancœur envers ceux qui attentèrent à sa famille pour qu’il sache passer outre tout ce décor cauchemardesque. Et, à la fin, il était possible que ce ne fût que pour Louis, car n’ayant habitude ni affection pour ces barbares de pratiques, il se présenta comme parfait néophyte à la chose devant Thibaud. Son connétable qui d’ailleurs, lui, vivait en parfaite harmonie avec ces lieux, car c’est tout sourire qu’il reçut son suzerain.
« Où en es-tu rendu, Thibaud ? Tu crois qu’ils jacteront avant que Tyra ne vienne les chercher ? » demanda un Louis complètement changé. D’ores et déjà impatient de voir le point final de cette hideuse histoire, Louis fit un pas en retrait, déposant son cul sur le rebord de la table pour mieux admirer le boucher à l’œuvre. Il savait que la suite n’aurait rien de doux, ni de beau.
Et pour une fois, cela ne lui importait que bien peu. Néera se montrera miséricordieuse envers lui, se dit-il. C’est pour la bonne cause.
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| | | Thibaud de Kelbourg
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Jeu 21 Nov 2019 - 10:16 | |
| Son antre était comparable à une tanière enfouie dans les entrailles de la cité. Rares étaient ceux à y pénétrer sur son invitation pour en ressortir indemne. Cette légende noire s’était propagée depuis de longues années maintenant et faisait probablement de lui l’être le plus malaisant et fol de tout le Royaume. L’odeur qui s’en émanait, les jours d’été, ne contribuait guère à la réhabilitation de son image puisqu’une senteur de corps putréfiés se répandait dans toutes les rues de la ville, obligeant céans les Kelbourgeois à devoir s’en accommoder sans broncher. Il est vrai, certes, que lieu refoulait sévèrement au point que la soldatesque et que le reste des communs passaient le plus clair du temps à vouloir dégueuler leurs restes. C’est que le Boucher n’y allait point de main leste avec ses invités et qu’il s’évertuait à garder ses jouets assez longtemps pour mieux les détruire.    C’eut été son principal credo pour sûr ; les conserver en vie suffisamment longtemps pour que ses nouvelles ouailles se voient eux-mêmes mourir. Le supplice n’en était, à chaque fois, que plus délectable. D’autant plus lorsqu’iceux montraient de la résistance à leur trépas. Cela développait sa créativité et parvenait certaines fois à lui procurer quelques plaisantes excitations.    Que ne fut point sa surprise adoncques lorsque son ami le Marquis, invité d’honneur de Kelbourg, s’en était venu le rejoindre dans son palais pour assister à la chorale des condamnés. Un large sourire s’était esquissé sur sa vilaine trogne. Il ignorait combien de temps il avait passé sous terre sans venir honorer ses invités de sa présence, mais il se retourna dès lors en direction du parjuré berthildois qu’il asticotait. Celui-là était le seul présent dans sa salle d’opération ; les autres étant encore en train d’attendre séparément dans leurs cellules.    – Saluez votre Marquis ! lança-t-il en pensant bien que cela lui serait bien impossible.    L’homme, si l’on pouvait encore le qualifier de tel, avait eu les paupières cousues, le nez tranché et les oreilles morcelées. Ses mains, quant à elles, avaient été crochetées également le long de son corps. Louis dut ainsi comprendre qu’il était en train de l’embaumer vivant. Sa victime l’avait bien compris en tout cas et continuait de gesticuler comme un poisson frétillant sur le point d'être mangé.    – Patience, Louis, dit-il enfin à l’attention de son ami. La torture est un art complexe au même titre que la fornication. L’empressement n’est point la meilleure des alliées, vous comprenez. Il faut, pour obtenir un beau chant, beaucoup de temps et de rigueur, car l’on ne vide point un homme comme l’on vide un porc. Vous ai-je dit que je m'étais attelé à l'écriture d'un manuel ces dernières années ?  Il renifla sa proie un bref instant comme l’on inspecte le faisandage d’un gibier.    – Il empeste déjà la mort et sait bien que son salut est entre mes mains ; il chantera bientôt la bouche en cœur comme un choriste que l’on fourre après la messe, Louis. Mais rassurez-vous, je n’ai point chômé. Ses comparses m’ont déjà fourni quelques noms qui vous seront certainement bien connus.    Il le gratifia d’un regard faussement empathique.    – Je crois que votre cour sent autant la merde que la fosse de mes latrines, messire. Une purge va bientôt s’imposer, pour sûr.
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mar 26 Nov 2019 - 22:36 | |
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Dans ce royaume des tourments, le maître des couteaux eût enfin la chance de confirmer le sobriquet qu’on lui affubla : il avait devant ses victimes tout d’un boucher émérite. Les pièces de viandes, encore conscientes, couinaient de douleur et se tortillaient sans grande ferveur, saignés depuis si longtemps que remuer les doigts pieds leur était déjà grand effort. Quant à Louis, spectateur involontaire de ce tombal spectacle, se tint en retrait, nouant ses lèvres au même titre que les paupières du macchabé en devenir. Stoic au possible, Louis s’était posé contre le rebord de la longue tablée, où sagement étaient posés l’ensemble des instruments de torture. D’aucuns Berthildois ne doutait de l’aversion de leur marquis pour ce genre de traitement, mais là, c’était tout autre : sa famille était directement impliquée. Ses valeurs et ses principes tombèrent en même temps que la mascarade lui fût narrée, s’appropriant au passage un désir malsain de vengeance qui transcendât au-delà de son cœur bon. Ses bras se croisèrent au niveau de son poitrail et fixa le pauvre hère sans plus dévier son attention.
Il patienta, sagement, que les lamentations du souffreteux lui murmurent quelques utiles renseignements à propos du premier coupable. Pour une fois, Thibaud pouvait se contenter comme bercé par la bonne fortune, car il avait de son seigneur carte blanche quant aux méthodes qu’il désirait employer. Dans cette cave où l’odeur rance des peaux meurtries donnait le ton à l’ambiance, un air frelaté s’installa avec confort au faciès du marquis. De là, le destin des séquestrés se cristallisa, leur soufflant à l’oreille que leur trépas arriverait plus tôt que tard.
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| | | Thibaud de Kelbourg
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 4 Déc 2019 - 15:04 | |
| Première ennéade Barkios, an XVI, XIe cycle.
   L’entrée du Connétable ne se fit point sans éveiller une certaine curiosité parmi les habitants de la brave Cantharel. L’on eut dit que le fol avait savamment préparé sa venue comme un acteur de théâtre affectionnant un poil trop l’outrecuidance et la démesure. Car il est vrai, en effet, que les berthildois ne s’étaient sans-doute aucunement attendus à le voir débarquer de la sorte, entouré d’hommes habillés de loques aux démarches cadavériques.    Ils sentaient la mort.    Les badauds, pourtant rompus aux odeurs de la ville, peinaient à ne pas afficher leur dégoût. Les voir ainsi, déambulant comme des esclaves à qui l’on avait infligé les pires sévices, semblaient les écœurer particulièrement. Tous se gardèrent néanmoins de le montrer au Limier du Saint-Aimé, qui sans nul-doute, revenait d’une de ces fructueuses chasses.    Et quelle chasse, pardi ! La plus grande et belle prise de l’année. Une vingtaine de conjurés qui avaient eu le malheur de tomber dans son traquenard. Sans avoir besoin de revenir sur les gaietés qu’ils avaient enduré, ils avaient considérablement perdus de leur splendeur et ne semblaient plus soutenir la même animosité envers leur suzeraine. Ces grognards étaient ce jour d’hui devenus de fidèles chiens, traînant la patte et aux faciès défigurés certes ; mais de gentils chiens quand même.    Thibaud et ses nouveaux compagnons d’infortune gagnèrent le palais du bon Louis. Le nombre de gardes qui les accueillirent signala bien qu’ils étaient sagement attendus. Dès lors, ces nouveaux lévriers reçurent l’opprobre des notables les attendant dans la Grand Cour. Insultes et pommes pourries recouvrirent bientôt sa coterie, au point même qu’il manqua de s’en manger une en pleine poire. Icelle fut rattrapée in-extremis d’une main ferme. Un seul de ses côtés avait la couleur marronasse ; des vers s’y étaient même fait leur villégiature. Il croqua dedans à pleine dedans et recracha aussitôt le morceau en direction de ses chiens. Il tendit alors l’autre moitié à l’un de ces vilains qui avaient fait la route à ses côtés depuis le départ de Kelbourg.    – Tenez mon brave, votre dernier repas avant le trépas, sourit-il fier de sa boutade.    L’homme au visage inexpressif rechigna tout d’abord à la prendre, craignant pour sûr de se faire rosser de coups au moindre instant.    – Prenez, vous dis-je. N’allez point me mettre en colère alors que cette journée est la vôtre et que vous avez bien mérité de croquer dans cette pomme, si pourrie soit-elle comme le fut votre vie.    Sans répondre, le condamné s’exécuta et eut le plus grand mal du monde à manger le fruit. Thibaud grimaça aussitôt.    – Ah, bel ami, je n’aurai point dû vous ôter vos chicots…. Au temps pour moi !    Là, en relevant la trogne, il vit Louis et sa mesnie sur ses talons. Point de marquise dans les environs. La garce préparait sans-doute sa venue de manière aussi théâtrale que la sienne.    – Louis ! Je vous amène ces hommes qui ont eu de vilaines pensées envers les vôtres. Prenez-les ; jugez-les ! Ils ne sont rien qu’à vous et vous obéiront céans comme de dociles cabots !
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Lun 9 Déc 2019 - 19:20 | |
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Jamais on ne vit une telle foule vouer autant de respect au silence qu’en ce jour. Ici tous réunis entre les même quatre murs, ces retrouvailles des Seigneurs locaux, de riches commerçants et de la populaire bourgeoisie auraient normalement donné le bon ton à l’ambiance ! Revoir d’anciens camarades de guerre, de francs amis et alliés, voilà pour sûr, belle occasion pour eux de festoyer gaiement! Mais non, plutôt, il régnait dans la vaste salle une oppressante ambiance, voir même un climat de mort. Seul le crépitement incessant des multiples âtres faisait office de parole et Louis, juché sur sa cathèdre, endiguait la lourdeur de ce mutisme général par les traits sévères de son faciès. Le marquis n’entendait point à rire et tous en étaient bien conscients. Car en vrai, tous furent semoncés par des vélins bien pauvres de détails. Or, à voix basses, certaines pies spéculaient et commençaient à se faire soif des prochains événements à venir, tandis que d’autres entretenaient certains doutes qui les mettaient mal dans leurs bottes. Certains, même, durent chasser subtilement quelques sueurs froides à leur front.
Enfin, une voix brisa le silence pour faire l’annonce de la venue du Connétable. À l’unisson, tous les yeux se posèrent sur lui pour mieux dériver vers ceux qu’il traînait à sa suite. Au travers la masse ébaubie par le spectacle, de ceux que l’on ne connaissait qu’à peine le visage, sortirent de leurs poches ou de leurs havresacs de pourrîtes denrées. Une avalanche de nourriture se fit lancée en direction du train de captifs, touchant au mieux les cibles de sorte à les blesser ou à les couvrir de pourriture. Là, enfin, certains Seigneurs comprirent et purent enfin déraidir l’échine : eux, ne courraient aucun danger.
Faisant suite à l’arrivée de son compatriote, Louis se redressa de sur son assise et invita Thibaud à bras ouverts, laissant savoir à l’entièreté de l’assemble de quel allié il était à ses yeux. Le marquis s’avança de deux pas et croisa les mains à son dos. À leur tour, les gardes s’avancèrent vers les captifs et, sans qu’aucuns coups ne se perde, les cabots de Thibaud s’agenouillèrent tous sagement. Oreilles et têtes basses, ils ne montrèrent ni résistance, ni opposition : un travail d’exception rondement mené par son connétable. Louis se racla la gorge puis entama sa diatribe d’un ton de voix qui différait bien largement de ses habitudes, qui s’apparentait plutôt à quelque chose d’haineux et d’hargneux.
« Les Saint-Aimé sont maintenant maîtres du Berthildois depuis nombres d’années. Du jour premier où régna mon aïeul, à aller jusqu’au jour présent, notre famille s’est toujours démenée afin de rendre la vie de ses vassaux plus agréable et plus profitable. Depuis le jour premier de mon règne, à mon retour de la guerre au Médian, je vous léguai ma confiance en totalité et vous considérai dès lors comme mes plus fidèles alliés, qu’importe les avis que vous entreteniez jadis autant envers votre ancien suzerain que son successeur. Ma jeunesse transpirait l’inexpérience, tout était à faire et à prouver. De cela j’en fus bien conscient et ne pouvait vous tenir rigueur des appréhensions de certains envers mon élévation » Louis marqua une pose en braquant son regard sur ceux dont il considéra comme plus près de sa cours et de son entourage, leur réservant un sourire vrai, mais concis.
« Durant ces quelques années qui suivirent, vous tous eurent largement la chance de me confirmer vos allégeances et je souligne d’autant plus votre honnêteté à ce sujet. Je suis homme à éviter les conflits et tient à cœur que mes vassaux cheminent de pair avec moi. S’il est vrai que notre terre est l’une des plus prospères, ce n’est pas fruit du hasard, mais bien grâce à ceux qui l’exploitent et y habitent. Grâce à vous, tous autant que vous êtes. » Et là où les gens auraient probablement célébrés ces félicitations par quelques applaudissements ou cris rassembleurs, on entendit rien, car tous savaient qu’après les fleurs, le pot arriverait.
« Une terre unie, travaillant et œuvrant au nom de leurs suzerains, le Marquis. Et la Marquise. » Derechef, Louis marqua une petite pause, cette fois en offrant son attention à ceux suceptibles d’être concernés par les prochains propos. « Il y a sept ans, j’épousai la Baronne d’Alonna, Alanya de Broissieux et lui offrai par l’entremise de notre union une place à mes côtés sur le trône marquisal. Vous tous, qui m’avez juré allégeance, avez également mit genoux en terre devant cette même femme. Une femme du nord, qui plus est. Forgée par les mêmes réalités qui sont les vôtres ; le froid harassant, le long hiver, les disettes de l’hiver, la guerre … Je ne sais ce qu’est le mensonge et ne puis être autrement que vrai : mon cœur lui a de suite été voué, dès lors que je posai les yeux sur elle à l’époque. Vous dire que j’ai choisi cette femme dans mes intérêts ainsi que dans les vôtres relèverait d’une hâblerie éhontée, mais la bonne fortune fit d’elle l’une des plus aptes et plus dignes à arborer titre de marquise. Et comme je vous ai toujours inculqué l’art de vous confier à moi, je le ferai tout autant avec vous : je trouve IN-TO-LÉ-RABLE que l’on en vienne à s’en prendre à elle, d’une quelconque manière qu’il soit. Vous en prendre à elle, c’est de vous en prendre à moi, à ma famille, à tout ce que je chéris de plus en ce MONDE. » Le ton de sa voix monta d’un cran tel, qu’on aurait pu croire qu’il voulait dézinguer quelqu’un sur place, là, toute suite.
« Ces gens, agenouillés devant moi, ont préférés mettre à l’œuvre leurs machinations à propos d’Alanya plutôt que venir régler ici les tribulations qui les rongeaient. C’est là leur choix, mais sachez, tous autant que vous êtes, que je ne saurai laisser passer telle acte de félonie comme impunie. Ainsi, vingt félons se trouvent là devant vous, à implorer la Damedieu pour que miséricorde leur soit accordé. D’entre eux, plus de la moitié viennent de nos terres, tandis que le reste, est de provenance Alonnaise. Voilà pourquoi, puisque je suis homme des Dieux, accorde miséricorde à ces traîtres en les condamnant à mort, de sorte à les libérer céans des tourments qui les rongent. »
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Lun 9 Déc 2019 - 20:42 | |
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La voix de Louis s’éteint pour de bon dans le murmure de l’assemblée. C’est à ce moment précis que les pas lents et réguliers se firent entendre sur le pavé. Si les premières enjambées furent noyées dans le brouhaha de la populace, la silhouette ombrageuse attira peu à peu les regards. Plus personne ne pipa mot, et à chaque mesure, la Marquise ne leur accorda aucun regard. La tête droite et haute, elle avançait sans s’excuser alors qu’au-devant d’elle s’écartait la foule. Elle entendit bien un chuchotis ou deux, mais ses pupilles courroucées les firent taire promptement. Son front était scind de l’anneau aux ailes déployées ; eut été pire jour pour arborer ce qui jadis avait fait d’elle une baronne ? Là, elle s’en moqua bien – et la réflexion lui tira même un petit rictus au coin des lèvres. Son titre elle ne l’avait pas usurpé, et aujourd’hui vingt cadavres rejoindraient ceux qui jonchaient déjà son chemin. Et toute la cour pourrait bien brûler s’y elle y trouva quelconque intérêt. D’ailleurs elle les maudissait, tous. Tous ces chiens quémandeurs, qui cherchant la caresse au-devant n’hésitez guère à employer le couteau dans le dos. Tous ces médisants, ces gens faux qu’elle haïssait de tout son cœur. Peut-être qu’elle comprit à ce moment plus qu’à aucun autre l’étrange assemblage du Boucher ; les Monstres n’étaient jamais ceux que l’on croyait.
Elle n’était pas encore arrivée à l’estrade que déjà, sa voix frappa l’air. « Et vous avez bien de la chance ». Un petit écho surpris parcouru l’assistance, alors qu’enfin elle arrivait auprès du Connétable et de son époux. Pour autant, elle ne leur adressa pas même un hochement de tête. La Flamme du Nord brûlait plus vivement encore, dans sa toilette noire que nul soleil ne saurait faire briller. Pensaient-ils régler cela entre mâles ? Non pas ! Elle s’y opposerait farouchement. Que Louis demeure le Bon, elle se délectait déjà de châtier ses tourmenteurs. Qu’ils crèvent tous, ces enfants d’Arcam ! Plutôt, profitant bien trop de l’heure pour s’offusquer de l’odeur, elle s’approcha des mignons du Thibault et saisit le premier par les joues décharnées. Ses yeux grisailles se plantèrent dans les mires pleines de terreur, alors qu’elle étudiant savamment les plaies purulentes de son minois. Elle y alla avec la même minutie qu’un érudit devant son livre, s’abreuvant de l’histoire muette de ces chairs putréfiées. « Vous avez un suzerain bien généreux. Vous ne méritez nullement son pardon ; pas plus que vous n’avez le mien ». Sa voix s’abima dans des tonalités glaciales, alors que ses doigts comprimèrent un peu plus les joues émaciées.
Finalement, elle relâcha sa proie pour se tourner vers les nobliaux attroupés qui ne savaient trop réagir. « Souvenez-vous tous de ce jour mes amis ». Les bras largement ouvert, un sourire terrible ancré sur sa face. « Ne prenez pas cette sentence pour une leçon, car ces Messieurs peuvent s’estimer bienheureux. Je n’aurai la même clémence avec aucun de vous ». N’eut-il eu de lois pour régir le Monde, elle aurait sûrement envoyé tous ces idiots au trépas. « Quiconque s’en prendra encore aux miens se verra punit au centuple. Père Théophraste ? ». A l’intonation de la Broissieux une petite forme arque-boutée s’enjoignit aux quelques élus présents au-devant de la scénette. Il portait les habits de son rang et de son culte, et même elle s’inclina avec respect. Le Haut-prêtre posa sa main sur le bras de son enfant ; un geste tendre de réconfort sans nul doute. « Vous qui êtes la Voix de Notre Mère, n’est-il pas péché à Ses yeux que de vouloir – sans raison – attenté à la vie d’autrui ? » « Oui mon enfant ». « Et de vouloir dans sa cupidité parjurer Son nom en voulant tuer des enfants ? » « Oui mon enfant ». « Mon Père, vous qui êtes si humble devant Celle dont le Souffle nous est précieux, n’est-il pas dans Ses paroles que nous nous devons de nous astreindre des lois de nos terres ? » « Oui mon enfant ». Et comme une pièce bien huilé, Alanya jubilait déjà de sa victoire. La face stoïque du prêtre n’y changea rien. N’en déplaise à Louis, derrière elle, mais elle venait d’abattre une bien hideuse carte. Et si le Cerf ne l’avait pas vu venir, que cela lui serve de leçon à lui-aussi. Le faucon possédait toujours les mêmes serres acérées qu’autrefois. « Votre Sainteté, en vertu des dogmes de Notre Mère et du tort qui m’a été fait, je demande ici et maintenant, devant cette assemblée de bonne Foi et soucieuse de Son enseignement, l’excommunications de ces vilains. Que ces derniers ne rejoignent jamais le royaume de Tyra et que leur Souffle s’éteigne avec eux afin qu’aucun innocent ne souffre plus de leurs méfaits ». Puissent-ils tous trembler devant elle, maintenant et à jamais.
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| | | Thibaud de Kelbourg
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| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 11 Déc 2019 - 9:55 | |
| Comment ne point se repaître de tous ces visages déconfits et sinistres lui faisaint face ? On le vit arquer un sourire malicieux tout le long du discours de l’honorable Saint-Aimé aussi solide que la pierre. Que le petit faon avait grandi depuis sa vilaine comédie lorsque le Roy et son régent s’en étaient venus négocier sa patience et sa loyauté ! Que de chemin parcouru ! Adoncques se tenait-il ce jour d’hui comme un roc face à l’adversité, prêchant ici et là sa foi en même temps que sa sentence. Lui, le limier resté à ses côtés, continua de fustiger l’assemblée de son regard à la fois moqueur et accusateur. La véritable raison de ce toisement généralisé n’avait pourtant rien d’une mesquinerie enfantine. Que nenni, le connétable cherchait un homme en particulier dans l’attroupement que constituaient les grands de berthilde.    Et puis, l’autre grognasse fit son entrée aux yeux de tous. Bien plus théâtrale que la sienne, pour sûr; Thibaud s’en offusqua presque un bref instant avant de frétiller d’impatience à l’idée de l’entendre jacter et cracher son sel. C’est qu’il la connaissait la bougresse. Sous ses allures de petite ribaude au sang bleu dont l’ouverture des cuisses était plus rapide que sa capacité de réflexion, il la savait suffisamment vicieuse et noire pour avoir médité sa vengeance comme la pire des garces. Thibaud ne put que savourer l’instant. Tout ce qu’il adviendrait dans les prochaines minutes, heures, jours, seraient de son fait.    Que la Saint-Aimé le veuille ou non ; qu’elle l’accepte et le reconnaisse, la foudre sur le point de s’abattre serait la sienne en attendant la prochaine. Tel était après tout sa devise : « l’autre terreur après la foudre ».    La suite tant attendue manqua presque de lui provoquer l’esclaffe. Avait-il bien entendu ? Venait-elle réellement de demander leur excommunication à un haut-prêtre ? Il dut toussoter dans sa main pour s’empêcher de rire au côté d’un autre qui sembla prendre la chose avec beaucoup plus de gravité. Pis encore, la fureur et la bestialité qui se vit dans les yeux de la jument alonnaise lui donna un début de trique difficilement contrôlable. Ce fut sans-doute ce petit regain de vitalité qui l’encouragea à faire quelques pas pour rejoindre la flammèche nordienne ; dont les regards se croisèrent un bref instant.    – A vous gens de Berthilde, voyez ce qu’il en coûte de s’en prendre à vos suzerains ! gueula-t-il avec dédain. Ces hommes ont pêché par orgueil en pensant faire tomber cette femme. Mais ces hommes ne sont pourtant point les seuls coupables, car d’autres dans cette assemblée ont eu vent de cette sédition qui ont accablé notre pays. Vos langues, habituellement acérées, ne sont aujourd’hui plus que des portes closes, mais rassurez-vous, seigneurs, vous paierez votre dû un autre jour !    Il cibla un homme dans l’assemblée.    – A chaque sédition ses mains, ses jambes et son corps, reprit-il dans la foulée. A chaque sédition, sa tête ; l’initiatrice du mal. Alors gens de Berthilde, apprenez que ces hommes agenouillés et coupables sont aussi passés maîtres dans l’art du chant. Et à travers leurs somptueuses mélodies, ai-je pu apprendre le nom de cette tête à qui nous devons tous nos maux.    Thibaud pointa le-dit homme du doigt, révélant ainsi à tous, Louis et Alanya compris, qui était le principal coupable.    – Gauderic d’Hardancour, dévoila-t-il.    Deux de ses hommes à qui il avait demandé préalablement de se tenir prêts, agrippèrent l’Hardancour sans aucun ménagement. C’est que le fier avait déjà anticipé sa retraite en voulant prendre la tangente. Il n’eut plus qu’à se retourner devant ses deux suzerains pour contempler leur stupéfaction.    – Un homme charmant, votre cousin.
Dernière édition par Thibaud de Kelbourg le Jeu 9 Jan 2020 - 16:56, édité 1 fois |
| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
Nombre de messages : 668 Âge : 36 Date d'inscription : 01/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Mer 11 Déc 2019 - 21:36 | |
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Lui qui croyait l’arachnide bien apprivoisée, se retrouvait désormais bien con devant toute cette masse de nobliaux, le bras engourdi par la piqûre de sa femme. Le bougre savait sa venue imminente, mais jamais ne se serait douté qu’elle viendrait le défier en martelant son jugement d’un sort plus triste encore que la mort : l’excommunions. Lorsqu’il la vit, de prime abord, il resserra les dents si tant fortement qu’il crut en péter une de ses molaires. D’autant qu’il était en mesure de le faire, il resta de marbre, se contentant d’imiter la même pression à ses poings qu’à sa mâchoire, ceux-ci sagement postés à son dos. S’il avait pu, là, toute suite, il lui aurait caressé la joue d’une cinglante baffe. Et s’eut été une première que de lever la main sur elle. Non seulement elle eut le culot de venir le défier en publique, alors qu’elle savait le soutient de son mari acquis en totalité, mais il fallut que de surcroît, elle vienne rajouter un poids à la sentence qu’icelui n’aurait pas même songé ni osé. Or, Louis se contenta d’acquiescer silencieusement, comme si s’eut été dans son droit à elle que d’exiger pareil sort. Après tout, n’était-elle point la principale victime de toute cette triste affaire ?
Et alors que la bouchée lui était encore prise à travers la gorge, Thibaud vint le gaver d’une nouvelle encore plus incomestible. Gauderic, son propre cousin … Lui qui avait guerroyé, mangé et bu à ses côtés ! Le cerf, tantôt empoisonné d’amertume à la venue de l’araignée, s’en vit désormais plus que désappointé. Gauderic n’avait certes pas planté son poignard dans le dos de l’Alonnaise, mais avait fait mouche au cœur du cerf par ricochet. Une peine lancinante –qu’il se devait de réprimer-, le tortura de l’intérieur et l’empêcha de se prononcer aussitôt le rideau tombé. Louis sentit que tous les yeux se braquèrent sur lui, après avoir dévisagé Gauderic et donc, il n’eut autres choix que se rompre la stupéfaction générale de l’assemblée.
Louis s’avança de quelques foulées, posa sa patte contre l’épaule de sa femme et l’en chassa en douceur de son chemin. Cette fois, c’était à lui et lui seul de s’assurer du sort de son cousin. Rendu au niveau d’icelui, il le jugea, soupira bassement, puis jeta un coup d’œil entendu aux gardes qui le tenait en laisse, l’obligeant à mettre genoux en terre. Louis se racla la gorge et s’adressa envers l’assemblée sans plus d’ambages.
« Si personne n’est mort, ni même n’a été blessé durant toute cette machination, cette expérience n’en est pas moins démunie de souffrances. Et il est d’autant plus affligeant de savoir que le principal instigateur de ce complot ait été aussi proche de moi tout ce temps. Voilà pourquoi ma sentence sera basée sur ceci. Gauderic d’Hardancour, malgré le lien sanguin du cousinage au deuxième degré qui nous unis et, compte tenu de l’accusation qui pèse sur toi, je te condamne à expier tes péchés par la douleur et à ce que ton agonie se prolonge jusqu’à ce que Tyra décide de venir te chercher elle-même. Nous te garderons près de nous, comme tu l'as été, et souffrira au centuple des tords que tu nous fis. » Une fois dit, Louis détourna un regard entendu vers Thibaud, puis finit sa course sur Alanya, qu’il chercha quasiment à intimider des yeux. Qu’elle ose rajouter quelque chose cette fois, pensa-t-il sur le coup.
Il lui fallait avaler la nouvelle, d’une façon ou d’une autre, mais pas ici, pas devant tous ceux qui le jugeaient et qui attendaient de leur monarque une inébranlable figure d’autorité. Après que le marteau fût abattu, Louis disposa après avoir remercié silencieusement son connétable et laissa aux bons soins de la soldatesque les multiples condamnés.
Dernière édition par Louis de Saint-Aimé le Lun 6 Jan 2020 - 18:43, édité 1 fois |
| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Nombre de messages : 1016 Âge : 224 Date d'inscription : 08/04/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans à la fin de l'Ellipse Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Sam 28 Déc 2019 - 12:50 | |
| Là ! Quel dénouement ! Quel spectacle ! Car jamais on n’avait vu pareille représentation au Berthildois. Certes, l’on se souvenait aisément des traitres qui avait su siéger avant eux, on se souvenait des guerres et des femmes qui avaient abimé le pays si cher au cœur de ses gens. Sur les visages se mêlaient bien d’étranges inclinaisons : la peur, le dégoût, la honte. Oui tout cela elle le voyait dans leurs yeux médusés, décontenancés par les révélations. Point d’acclamation ce jourd’hui un silence de mort régnait sur l’assemblée, sûrement de crainte d’être le prochain accusé. Tous ici avaient péché. Tous s’étaient cru un jour capable de rivaliser avec le Marquis et son épouse. Adonc personne n’avait saisi la différence entre témérité et folie ; car pour l’an à venir ils pourraient trembler chaque soir dans leurs lits qu’elle ne vienne les prendre. Chaque rat aurait sa prison, elle se le promettait silencieusement. Peut-être que malgré tout elle eut un pincement au cœur pour le Haut-Prêtre, un peu là par obligation. Le vieil homme n’avait plus pipé mot, acheté quelques piécettes pour cette mascarade. Ah Louis ! Savais-tu seulement que ta Foi était aussi vilaine que ces conspirateurs ?
Cela lui tira un sourire. Il pouvait bien jouer au Cerf effarouché, tout grand qu’il était. La Saint-Aimé ne craignait plus son courroux depuis longtemps. Il n’était guère plus qu’un enfant frustré, incapable de gérer ses biens les plus précieux. Aussi qu’il grogne ne l’affectait que peu ; pas même sa tristesse ne l’affecta à ce moment-ci. Puisse-t-il tirer quelques leçons de tout ceci ! Alanya n’était point sa mère, et son monde d’illusion n’avait que trop duré. Là elle était foutrement en colère. Ses mires tantôt jouasses tantôt agacées tombèrent finalement sur le Boucher, finissant de la dégouter pleinement. En vérité tout ceci, cette haine, c’était de sa faute à lui. Il l’avait séquestrée, mentit, trompée, sauvée. Sa vilaine trogne ne valait guère mieux que celle de ses jouets, et sûrement qu’un jour il subirait le même sort. Le Kelbourg se délectait sûrement du chaos qu’il avait créé dans sa cour comme dans son lit – lui retournant un peu plus l’estomac. Se pourrait-il que… ? Chassant l’horrible idée de son esprit alors que Louis s’en était déjà allé, elle entreprit elle aussi de quitter l’assistance. Elle avait eu assez de bain de foule pour l’heure – sinon pour le mois.
Et alors qu’elle se retirait non sans un dernier regard pour la foule et les fautifs, elle s’arrêta épaule contre épaule auprès du Connétable. Une main délicate lui enserra la clavicule alors qu’elle se pencha jusqu’à son oreille pour y murmurer les dernières gouttes de son fiel. « Un bon chien qui ne s’en va pas remuer de la queue devant son maître… Ton altruisme me trouble ». L’ironie bien perceptible ne souffrit d’aucun sourire. Il la dégoutait tant qu’elle n’avait pas la moindre envie de s’éterniser à son chevet. « Lorsque tu auras ramassé tes affaires, fais-moi savoir ton prix pour retourner dans le trou d’où tu viens. Je ne saurais supporter plus longtemps ton odeur de merdaille ». Desserrant ses griffes, elle battit le pavé jusqu’à sa demeure dans le même mutisme qu’à son arrivée.
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| | | Thibaud de Kelbourg
Humain
Nombre de messages : 621 Âge : 64 Date d'inscription : 07/09/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 43 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Oh la galère [Alanya et Louis] - PV Dim 29 Déc 2019 - 9:21 | |
| Le spectacle avait été saisissant et se retrouverait sans nul doute gravé dans les mémoires berthildoises jusqu’à fort longtemps. Mieux encore, le dénouement était heureux. Heureux pour Berthilde qui se voyait amputé de ses scélérats ; heureux aussi pour le couple régnant assurés de voir leur progéniture passer la dizaine. Heureux surtout pour lui qui avait pu profiter de cette folle odyssée pour se refaire la main après avoir craint de s’être fait trop vieux pour ce genre de friandises. Bientôt alors, le connétable et boucher à ses heures, savourerait un royal festin en voyant ses braves chiens se faire broyer sous la justice abrupte du cervidé. Il n’avait fait nul doute qu’icelui s’en serait remis à sa personne pour y incarner le bourreau. Cela le fit sourire et frémir d’excitation, jusqu’à ce qu’il entende la sentence réservée à l’instigateur de tout ce cirque. C’était là sans doute la pire punition que le Saint-Aimé avait pu prodiguer ; celle de le laisser en vie, entre ses mains délicates et attentionnées. A n’en point douter, Louis lui avait fait son plus beau cadeau. Chose que ne sembla point comprendre la mégère qui non seulement le prit de haut avec toute la bassesse qui la caractérisait, mais qui lui parla aussi comme à un vulgaire cabot qui s’était pourtant montré bien plus fin que cette arachnide prise dans ses propres toiles.    Thibaud lui sourit à pleine dent, de la façon la plus irrévérencieuse qui soit alors que tout le monde commençait à quitter l’estrade.    – Mon prix ? s’enquit-il avec une fausse surprise frôlant l’indécence. Ma seule récompense est de vous savoir saine et sauve, pour sûr.    Il dévoila un peu plus ses chicots lui donnant cette fois-ci des airs de fol furieux.    – Ne vous inquiétez pas, ma dame, vous n’aurez plus à craindre que l’on vous importune avec vos secrets les plus inavouables, confia-t-il grassement. Je les garderai avec moi dans mon castel, enfouis dans mes geôles, c’est promis.    Avait-il réussi à fermer le claque-merde qui servait de bouche à la belle araignée ? Il n’en fut probablement rien, quand bien-même venait-elle sans doute de réaliser qu’il était sans nul doute la dernière personne en ce royaume à qui l’on aurait pu confier de tels secrets. Qu’elle continue de lui parler comme à un chien si la chose lui plaisait. L’un et l’autre savaient pourtant ce jour d’hui qui était la chienne de qui à présent.
FIN |
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