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| Mieux vaut Thaar que jamais | Grayle | |
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Auteur | Message |
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Grayle Gardair
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 22 ans Taille : 1m83 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Mieux vaut Thaar que jamais | Grayle Jeu 30 Avr 2020 - 9:37 | |
| - Tu serais surprise ! dit-il d'un air enjoué, avant de remettre le pot dans son sac, sans insister. Le roulis de la mer, en bruit de fond, était presque apaisant. Une implacable mélodie naturelle qui, malgré son vacarme, pourrait suffire à endormir l'individu fatigué.
- Mais je suis rassuré que sache qui tu es et où tu désire aller. C'est le plus important dans la vie. Avoir un but fixé, et essayer de l'atteindre. Quant à ta peur...
Il lui sourit.
- C'est normal non ? Toi. La gladiatrice que j'ai pu voir dans l'arène ! Tu te retrouve face à quelque chose contre lequel ta force et tes lames ne te serviront peut-être à rien.
Il se pencha, ramassant un cailloux plat, et fit quelques pas vers la mer.
- Si j'étais à te place, je serais sans doute moins inquiet. Et inversement, si on te demandait d'aller régler leur compte à quelques criminels, tu serais comme un poisson dans l'eau. Moi par contre...
Il se mit en position, galet dans la main, son bras puissant et noueux tendu vers l'arrière, l'autre vers l'avant. Il ressemblait, pendant quelques instants, à une statue. Il attendait.
-... je serais terrifié. Je sais me battre. Mais tuer des gens ? Risquer ma vie ? Très peu pour moi.
L'eau s'écrasa contre la plage, avant de se retirer, doucement, temporairement plate. D'un coup, le bras de Grayle devint flou. Ses pieds, ses genoux, ses cuisses, son bassin, son torse, tout pivota d'un seul coup, alors que le galet était projeté avec une vitesse terrifiante vers l'eau. Le caillou rebondit sur la surface aqueuse, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, avant de se faire manger par une vague.
- Argh. Ca marche mieux quand la mer est plate... commenta t-il d'un air ennuyé. Le sable autour de ses pieds était strié en arcs de cercles, ses pieds légèrement enfoncés dans le sol. Il reprit la parole.
- Quand j'ai été chassé de la péninsule, j'étais perdu. Sans la ferme, les champs, les animaux... traverser le désert me terrifiait, alors que n'importe quel connard de Zurthanie sait faire ca. Il se retourna vers l'elfe, et un sourire grimaçant plein d'espoirs incertains déforma son beau visage.
- Si j'arrive à convaincre Miriel, je compte retourner là bas. Avoir ma ferme. M'occuper des animaux et des plantes. Faire pousser des céréales, produire du lait, des oeufs. De la nourriture pour faire vivre les autres. Et faire pleins de bébés aux cheveux aussi gris que les nôtres. leur offrir un toit et tout l'amour qu'ils méritent.
Il se pencha encore, ramassant un autre cailloux. Cette fois, il le lança aussi fort et haut que possible. Peu importe les millénaires d'évolution : jeter des trucs détendait toujours autant le corps et l'esprit.
- Même en supposant que je ne meurt pas de maladie ou que je me fasse tuer, il me reste combien d'années à vivre ? 15 ans ? 25 peut-être ? J'aimerais avoir le temps de voir mes fils devenir des hommes, mes filles devenir des femmes, ou entendre un petit bambin m’appeler "papy".
Un "ploc" sonore, malgré l'écume des vagues, se fit entendre alors qu'il jetait un deuxième cailloux.
- Quand je serais un vieillard incapable de marcher seul, tu n'aura pas changée. Tu sera toujours aussi belle et forte. C'est pareil pour Miriel... ca m'inquiète, tu sais ? Est-ce qu'elle m'aimera encore, quand je serais vieux et elle éternellement jeune ?
Troisième cailloux. Il reprit sa respiration et leva ses bras au ciel.
- Enfin, ca, c'est pour plus tard. D'abord, il faut quitter cette ville. Ce qui me fait penser. Est-ce que tu veux de l'aide ? Pour ton voyage. Je connais des gens, on peut te fournir de la nourriture, des cartes, une carriole, une mule, de l'argent. Tu sais, traverser les routes autrement qu'à pied et en vagabond, c'est bien aussi ! Mais d'abord, il faudra que tu me dise comment ils doivent t'appeler. Vu que tu n'aime pas ton ancien nom... où est-ce que Ciri te va ? |
| | | Ellaïn
Elfe
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| Sujet: Re: Mieux vaut Thaar que jamais | Grayle Ven 1 Mai 2020 - 21:53 | |
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Elle secoue la tête lentement de droite à gauche.
- Qu'ils ne m'appellent pas, je préfère me débrouiller seule. Les provisions, le cheval et tout le reste, j'ai déjà de quoi faire, tout ce dont j'ai besoin c'est de laisser le temps aux drows près de Sol Dorn de se calmer et de réduire leurs patrouilles... et je n'ai pas l'intention de suivre bien sagement les routes.
Observant les galets ricocher sur la mer, l'elfe s'adonne à quelques étirement matinaux.
- Je ne sais pas ce que je vais trouver au bout de ce voyage, mais je ne pense avoir été une tueuse avant.
La lame sur son flanc droit comment à sortir lentement de son fourreau, avant d'y être tirée d'un coup sec par la main gauche de l'elfe. Une rotation, puis un seconde alors que la poignée passait dans son autre main, elle connaissait à la perfection l'équilibre de son arme. La lame rasoir virevoltait à sa simple volonté, puis se figeait, jusqu'à ce qu'elle en décide autrement.
- Tuer... c'est beaucoup plus facile qu'il n'y paraît. Si y a bien une chose que j'ai appris des drows, c'est que toute vie est fragile, elle ne tient qu'à un fil, et couper ce fil n'a rien de si extraordinaire...
Jouant sur ses jambes, elle enchaîne rapidement postures, gardes et quelques frappes dans le vent.
- Mais ce n'est pas comme si on m'avait laissé le choix de toute façon. Tuer ou être tuée, ça n'a toujours été que la seule option pour moi... et crois moi j'ai souvent souhaité la deuxième avant de me résigner à la première.
Quelques derniers mouvement d'épée avant que celle-ci ne rejoigne à nouveau son fourreau, cachant sa cruelle lame d'acier noir aux yeux de tous.
- T'as été emmerdé par des criminels récemment ? Je peux aller résoudre le problème si tu veux, t'as juste à me dire où les trouver. Ce sera ma manière à moi de payer mes dettes envers toi.
Elle disait ça avec une désinvolture déconcertante, comme s'il n'était pas plus pénible pour elle de mettre à mort une poignée de brigands que d'aller acheter une baguette de pain.
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| | | Grayle Gardair
Humain
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| Sujet: Re: Mieux vaut Thaar que jamais | Grayle Mar 19 Mai 2020 - 21:21 | |
| Grayle eut un léger, imperceptible, presque invisible mouvement de recul lorsque l'elfe commença à tirer ses armes.
C'était instinctif chez lui. Une elfe tirant ses lames, généralement, cela annonce une mauvaise nouvelle pour lui. Un quart de votre vie chez les drows a tendance à imprimer en vous des réflexes quasi pavloviens.
Silencieusement, il l'écouta. Les paroles de l'elfe le firent soupirer intérieurement. Il avait déjà eu ce genre de discussion, avec Miriel.
Son incapacité à les faire dévier de leur voie de tueuses enrageait. Il serra ses poings épais, s'énervant et se calmant presque instantanément. Il préférait contempler les mouvements fluides, légers, parfaits de la femme, alors que la lame tranchait l'air dans une douce symphonie d'acier.
- T'as été emmerdé par des criminels récemment ? Je peux aller résoudre le problème si tu veux, t'as juste à me dire où les trouver. Ce sera ma manière à moi de payer mes dettes envers toi.
- Ouais, j'ai eu quelques ennuis. Ta proposition est gentille, mais non. Jamais de la vie. Je n'ai pas envie de tuer des gens Ciri, ni que toi tu en tue. Ca a beau être un acte facile, c'est un acte de merde. Et je pense -sans vouloir me mêler de ce qui me regarde pas- que tu irais bien mieux si tu tuais un peu moins, tu vois ce que je veux dire ?
Il vit le regard qu'elle lui lança et soupira.
- Désolé. Je ne voulais pas avoir l'air de te faire de reproche. C'est juste... j'ai déjà eu ce genre de discussion. Avec Miriel. D'autres personnes aussi. Ça m'attriste de vous voir vous... réfugier dans cette violence, et tuer des gens comme moi j'épluche une pomme.
Pendant qu'il parlait, Grayle marchait sur le sable. Ses pieds traînaient sur ce dernier, laissant des sillons derrière eux.
Il dessinait.
Il dessinait un grand coeur, dans lequel il inscriva, du bout de la botte, un G+M grossier.
Il eut soudainement une idée. Ou plutot... une envie.
- Hey, je peux essayer une de tes lames... hey, c'est quoi ce regard ? Je vais pas m'enfuir avec. Tu sais que tu peux me faire confiance.
Il regarda la rousse réfléchir, longuement, à sa demande. Le vent faisait voler sa crinière de feu dans tous les sens. Et finalement, elle se résolut à lui prêter une de ses lames.
Elle était légère.
Trop légère même.
Il essaya de la prendre par le manche, mais, après quelques essais, ils se rendirent compte tous les deux qu'il n'y arriverait jamais. Les pointes de la garde, qui allait vers l'intérieur, faisait que les doigts épais de Grayle ne pouvaient tout simplement pas se saisir du manche sans que le jeune homme ne s'écorche vif. Il ne pouvait tenir l'épée qu'avec son index et son pouce.
Il poussa un éclat de rire, un vrai.
- Hahahahaha ! Regarde si ce n'est pas un signe ! Je ne peux même pas tenir ton arme ! Il essaya de mimer quelques feintes et enchainements, tout en tenant l'arme de la même manière précaire.
- Je ne suis définitivement pas fait pour la violence ! Commenta le jeune colosse au corps dur comme la pierre.
Les vagues remontèrent sur la plage, venant caresser les pieds de Grayle.
- J'ai déjà tué. Des animaux d'abord, à la ferme. Ça m'a vraiment secoué au début. J'avais 4 ans je crois, la première fois. C'était une poule qui ne pouvait plus pondre. Alors on l'a tué pour la manger. C'était ma favorite. Et je savais aussi qu'elle m'aimait bien. Mon père a passé tout le repas à m'engueuler pendant que je pleurais tout en mangeant mon amie. Après ça a été des moutons, des cochons, des boeufs. C'était des morts nécessaires qu'on me disait. C'était ça ou mourir de faim.
Il rendit l'épée à Ciri. Non, définitivement, il n'aimait pas ces armes.
- A 14 ans, mon père est parti à la guerre. J'ai du affronter un loup géant qui tuais nos troupeaux.
Il se retourna et leva son haut, exposant son dos, musclé comme celui d'une statue de marbre noir. Plein d'éraflures, de traces de fouet, de brûlure. Et au milieu, tout en diagonale, une horrible, ignoble marque de griffure, massive, plus proche de l'ours que du loup, barrait tout son corps.
- Je l'ai massacré. Et j'ai adoré ça. Je l'ai tué et je l'ai bouffé vif.
Il s'écarta, partant de la place, lui faisant signe de le suivre.
- Quand mon père est revenu de la guerre, il était devenu fou. Alcoolique. Violent. J'ai hérité ca de lui. On adore tout ce qui est physique chez les Gardair. L'effort. La violence. Aux autres ou à soi. La guerre a été trop pour lui. Je crois qu'il est mort là bas en réalité. L'homme qui est revenu...
Ils continuaient leur marche. Grayle avait le regard triste.
Le futur meurtrier de Ciri l'avait ramené à son passé. Qu'il n'avait jamais raconté à personne. Du moins, jamais en entier.
Il avait besoin de se lâcher. Il avait réussi à laisser son passé derrière lui. Il ne le touchait plus. Mais le raconter à quelqu'un d'autre, lui faisait un bien fou.
- Il a essayé de se tuer. Plusieurs fois. Il s'est mit à battre ma mère. Et mes frères et soeurs. Et moi. Je me suis beaucoup disputé avec lui. On a jamais essayé de se parler. On était bien trop fièrs et bien trop cons. Je pensais que c'était un enfoiré qui méritait de mourir. Résultat, il s'est retrouvé seul avec ses démons. Il a tué mes frères et sœurs. Ma mère. Alors je l'ai tué.
Il regarda ses mains. Elles ne tremblaient même pas.
- Et il m'a remercié.
Il soupira.
- Il méritait mieux. Et résultat, je me suis retrouvé éxilé, esclave chez les drows... tout ca car des connards de nobles ont besoin des petites gens pour mener leurs guerres inutiles. Tout ca pour dire Ciri... je veux pas que tu finisse comme lui. Morte éviscérée dans la boue. Donc non, je ne veux pas de ton aide. Si on m'attaque, fuit et ne te retourne pas. C'est mon problème.
Il se mit à sourire et s'approcha d'elle d'un air coquin et charmeur. C'était surprenant comment quelqu'un de si... humain pouvait avancer avec la démarche d'un drow.
- Par contre, j'ai une idée de comment tu peux me remercier...
L'expression de Ciri le fit éclater de rire, alors qu'il reculait avec prudence, toujours aussi malicieux.
-Oh, voyons pour qui tu me prend ! Tu n'a pas besoin de me remercier Ciri. Soit juste sympathique et aimable avec moi c'est tout ce que je te demande. Je n'ai pas besoin de quoi que ce soit !
Il continuait de la sonder.
- Quand j'ai du temps libre, je vais sur la plage, je dessine, je lis même un peu. Et toi, tu fais quoi ? T'a un passe-temps, à par tuer des gens et t'entraîner à les tuer encore mieux ? Hum... il faudrait qu'on t'en trouve un.
Il claqua des mains.
- Hey, c'est jour de marché ! Il y a toujours des breloques intéressantes en vente. Et j'ai besoin de faire un petit stock de nourriture. Tu veux venir avec moi ? Quelques courses et on essaie de voir si quelque chose te ferait plaisir, tant que ca ne sert pas à tuer des gens ! C'est moi qui invite ! |
| | | Ellaïn
Elfe
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| Sujet: Re: Mieux vaut Thaar que jamais | Grayle Sam 11 Juil 2020 - 21:38 | |
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Que Grayle soit opposé à sa suggestion n'avait vraiment rien d'étonnant, il eut à peu près la réaction qu'elle s'imaginait et un sourire s'empara de la moitié de son visage.
Ne pas se réfugier dans la violence, tuer moins de personnes... Oui, sa vie aurait pu être bien différente si elle n'avait pas eu à faire tout cela. Mais il n'y avait aucun intérêt de trop y repenser. Ni elle ni personne ne pouvait réécrire le passer, son esprit ne s'encombrait pas de ce qui aurait pu être, Cirincë avançait avec tout ce qui faisait d'elle, elle. Le combat, l’ivresse du meurtre, ses lames, tout ça faisait désormais partie intégrante de son être.
Elle n'appréciait guère de devoir prêter une de ses précieuses lames. Grayle ne s'en rendait sûrement pas compte, mais ce n'était pas juste de bêtes instruments de mort. Aux yeux de l'elfes, ces armes étaient un symbole de liberté et d'indépendance. Chose qu'elle n'était prête à troquer pour rien au monde. Ô elle se rappelait l'épreuve des épines en regardant l'homme musculeux tenir avec grand peine sa lame, et alors un sourire amer s'empreint sur son visage. L'épreuve des épines, un petit jeu pour entraîner les gladiateurs qui sont amené à se battre avec des armes dont les manches sont jonchés de petites pointes métalliques. La douleur qui rayonnait dans sa main à chaque fois que l'arme s'entrechoquait avec une une autre... Cirincë regardait sa paume droite, et ses doigts au trois quart ouverts. Combien de vies avait-elle arraché pour que ses plaies cicatrises, combien de personnes avait-elle déjà tué pour avoir aujourd'hui ce privilège d'être ici sur cette plage. Son poing se refermait, presque serré alors que sa détermination brûlait en elle à vive flamme. Elle n'avait pas de regret, et si c'était à refaire, nul doute, elle le referait.
Lorsque Grayle eut terminé son bien triste récit, elle se devait de le lui demander :
- Est-ce qu'il t'arrive de regretter ? D'avoir tuer ton père... Où bien t'arrive-t-il de ne pas l'avoir tué plus tôt ? Au final il était comme ce loup, il menaçait ton troupeau... ta famille. Je sais ce que tu vas dire... tuer n'est pas la solution à tout les problèmes... mais il y a des fois où c'est un mal nécessaire.
Elle se surprit elle-même en appelant cela un "mal" alors que pour elle, c'était devenu sa vie, son art.
- Je te rassure, je n'ai pas l'intention de mourir de sitôt... et je ne te demande pas non plus de... franchir la ligne comme je l'ai fais.
Son expression devenait tout à coup plus malicieuse, presque sadique, un regard de drow en somme, mais avec beaucoup plus de légèreté dans le ton.
- Soyons parfaitement clair, Grayle. J'aime me battre, j'adore ça, et c'est pour ainsi dire tout ce qui me compose aujourd'hui. Je ne suis qu'une âme errante qui fait tournoyer ses épées et qui se complaît dans des bains de sang, voilà qui est Cirincë, que cela nous plaise ou non.
Les sombrelfes l'avaient visiblement très bien éduqué sur ce point là...
- C'est pour cette raison que je ne puis rester... que je ne dois pas rester ici. Je dois retrouver celle que j'étais avant.
...c'est ici en revanche que l'emprise du conditionnement qu'elle avait subit s'effritait. Elle avait une destination, un but, une ambition, tout ce qui aurait fait d'elle une mauvaise esclave et ça tombait bien, puisqu'elle n'en était plus une. Elle se promenait comme bon lui semblait, disait ce qu'elle avait envie de dire et non ce que les autres souhaitaient entendre. Elle espérait cependant ne pas avoir trop froissé son compagnon de route dans cet échange. Il se démenait pour éclaircir sa vision du monde et même si elle ne le montrait pas, il avait sans aucun doute déjà joué un rôle dans cet avenir incertain que l'elfe se projetait. Cesser les massacres et aspirer à un foyer, qui sait, ce n'était pas un espoir perdu et avec le temps, pourrait-elle même réapprendre à apprécier cela. Tout comme elle appréciait passer du temps avec quelqu'un.
Elle soupira.
- Le marché donc ? Elle réajuste sa veste de manière à ce que le pommeau de ses lames soient dissimulés, de même qu'elle abattit sa capuche sur son crâne pour masquer ses oreilles pointues et le plus grand volume de cheveux à la couleur criarde possible. Fantôme noirâtre aux mèches rousses, elle lança un regard amusé vers Grayle. Bah quoi ? Tu sais très bien ce qui va se passer si on me reconnait.
Elle risquait d'attirer les regards quoi qu'il arrive, mais les gens ont en général tendance à éviter de chercher des crosses à un individu sinistre dont la silhouette ne reflétait que le danger. Certains essayaient parfois, mais n'étaient rarement près à en assumer l'entièreté des conséquences. L'elfe quant à elle ne pouvait pas se concentrer sur ce que les étales proposaient très longtemps, elle repérait prestement quelques denrées alimentaires qu'elle achetait en prononçant le minimum de mots requis pour l'échange. Du reste, elle guettait souvent les alentours, toutes personnes louches à proximité, tout potentiel danger. Il était hors de question de perdre sa si précieuse liberté si tôt, pas sur une bête imprudence.
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| | | Grayle Gardair
Humain
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| Sujet: Re: Mieux vaut Thaar que jamais | Grayle Lun 13 Juil 2020 - 12:58 | |
| - Bah quoi ? Tu sais très bien ce qui va se passer si on me reconnait.
- Une jolie fille comme toi aura sûrement des avances, oui, dit-il d'un ton mi-sérieux, mi-plaisantin.
Dans les ruelles de Thaar, l'heure du marché était reconnaissable entre milles. Les passants se faisaient plus nombreux, plus empressés. Les bruits étaient plus divers, et les odeurs, plus fortes, alors que poissonniers, fromages, bouchers ou même fleuriste alpagaient les passant, à l'abri du soleil sous leurs toiles colorées.
Grayle faisait ses courses avec une bonhommie à la fois communicative et absolument insupportable. Il passait presque plus de temps à discuter avec les vendeurs qu'à vraiment acheter leurs marchandises. Les phrases fusaient au milieu de la cohue. Irrévocablement, il était à l'aise avec les gens, et restait toujours très près d'eux, ne restant jamais sur place même lorsqu'il discutait face à face.
- Oh, mais c'est le grand Grayle ! Ca va bonhomme ? Comment va Miriel ? - Argandos, bonjour ! Elle va bien, mais elle me fait la tête ! Vous avez quelques fleurs à me conseiller ? - Hahaha, mon pauvre ! Je te les offre ! Embrasse là de ma part !
....
- Bonjour Aurore !
- Ooooooh ! Graaaaaaaayle on pouvait entendre sa voix monter dans les aigus. Ça fait si longteeeeeeeemps. Elle regarda Ciri et fronça les sourcils. C’est qui elle ?
- Une amie, pas d’inquiétude ! Je veux… 3 pommes, 2 ananas, et ces jolies dates là ! Merci !
Chaque achat se déroulait ainsi, avec Grayle échangeant des banalités avec les habitants. Il se retrouva rapidement avec un sac d’achats bien rempli. Alors qu'ils continuaient d'aller et venir dans les couloirs du marchés, Grayle chuchota à l'elfe, sentant qu'elle essayait d'attirer son attention.
- Je sais. Je les ai vus.
Ils étaient suivis. Observés. Depuis qu'ils étaient revenus dans le marché. Tout en discutant, Grayle observait ses environs. Il était devenu bon à ça. Etre un berger occupé à surveiller des centaines de moutons à la fois et surveiller les prédateurs potentiels aide. Etre un esclave au Puy aide. Avoir une petite prime sur la tête et vouloir vivre aide aussi.
Et, plus que tout autre humain, Grayle apprenait vite. Il continuait de chuchoter. Il marchait de manière irrégulière, zigzagant entre les gens, cible sans cesse mouvante et protégée par un pilier, une personne, une toile ou un étal.
- Quatre je crois ? Ou cinq ? Deux derrière nous, une fille sur les côtés, et j'ai aussi remarqué un gars sur les toits. Je reconnais l'un d'entre eux. Je l'ai croisé au port il y a quelques semaines. C'est celui qui marche bizarrement...
Ils s'éloignèrent du souk, les bruits de ce dernier s'évanouissant derrière eux. Il regardait droit devant lui, souriant d'un air faussement insouciant.
- Suis-moi.
Il s'engouffra dans une ruelle sombre. Après quelques mètres, cette dernière débouchait en cul de sac sur une cour intérieure relativement grande, de plusieurs dizaines de mètres carrés. Avec soin, Grayle déposa son sac et son bouquet de fleurs contre un mur, avant de relever ses manches. L'elfe put voir les nombreuses cicatrices, balafres et diverses blessures couturant les avant-bras épais du jeune homme, qui se retourna alors qu'une demi-douzaine de personnes venaient de s'engouffrer à sa suite.
Flûte. Il en avait donc manqué un. La majeure partie d'entre eux regardaient Grayle, et ne jetaient qu'un coup d'oeil curieux et méfiant à la femme à ses côtés. Grayle mit son bras entre elle et eux, et, avec une infinie douceur, la fit passer derrière lui.
- S'il te plaît.
Il fit un pas en avant. Les inconnus ne bougèrent pas d'un pouce. Ils cachaient des armes sous leurs capes. C'était évident pour tout le monde ici. Inutile. Mais ils le faisaient presque par acquis de conscience.
- Écoutez les gens. Deux d'entre eux levèrent les yeux au ciel. Apparemment, ils savaient à quoi s'attendre avec le jeune homme.
- Je me suis disputé avec ma femme aujourd'hui. Je ne suis vraiment pas de bonne humeur, et en plus, j'ai une invitée dit-il en désignant Ciri du doigt. Et vous savez quoi ? Si vous m'attaquez moi, vous l'attaquez elle, et si vous l'attaquez elle, croyez moi, elle va tous vous massacrer. Et j'ai pas envie de nettoyer mes vêtements.
Il baissa les bras d'un air découragé.
- Alors, s'il vous plaît... sérieux, partez. Ma prime ne vaut pas le coup, vous pourriez vous faire plus d'argent en faisant un travail honnête, et sans le risque de vous faire découper. J'ai rien contre vous. Laissez nous partir, et la journée se finira bien pour tout le monde. |
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