[Méthylène] Qui aime le bleu?... (Cassiopée)

Oui bon, des coquillages, des algues et du sel. La belle affaire ! L’Eldéenne avait intérêt à remplir les greniers d’Esion avec autre chose si elle voulait pouvoir développer la cité. De plus, l’armée eldéenne étant stationnée à Esion, qui s’occupait de la collecte de la nourriture ? Et que se passerait-il quand l’ost partirait ? Tout un tas de problématiques que sucer des coquillages ne résolvait pas. Et pour pêcher des poissons, il fallait des marins. Depuis quand les Eldéens étaient des experts en navigation ? Pour l’architecture, Cassiopée voulait bien croire Viconia, mais pour le reste, elle avait de sacrés doutes. Mais bon, si Esion fournissait des matières exotiques, des herbes médicinales et autres produits inédits, cela suffisait à la Protectrice d’Ys. Ces marchandises trouveraient preneurs, sans aucun doute.

Mais avant qu’elle ait pu faire une réplique cinglante à la drow, cette dernière l’interrogea sur la Compagnie Olyane. Fort bien … Le discours ne changeait que peu d’un interlocuteur à un autre.

« Nous sommes une compagnie de transport. Nous assurons le transport des marchandises de nos clients au travers des cités vaanies et nous les gardons dans nos entrepôts jusqu’à ce qu’elles soient vendues ou transférées. Nous assurons nous-mêmes la protection des marchandises avec des compagnies de mercenaires triées sur le volet. En cas de pertes, nous compensons financièrement les marchands ou nous nous retournons contre les responsables. Toute notre activité est basée sur la confiance et la sécurité … »

Ca … et les négociations avec les pirates pour qu’ils évitent ses navires. La demoiselle avait passé des années à négocier avec les différentes confréries pirates pour leur faire comprendre qu’il était dans leur intérêt de travailler en bonne intelligence avec elle et d’éviter ses navires … voire même de les protéger.

Il y avait aussi son activité d’armateur de navires qui était en plein développement. Ys avait besoin de navires de plus en plus performants et de plus en plus rapides, avec des tonnages suffisant pour effectuer des trajets avec une cargaison conséquente. Et pour cela, elle avait besoin de bois et d’acier, mais aussi de composés imperméabilisants, de voiles solides, de cordes, … Si Viconia fournissait des rouleaux de tissus, nul doute que la Princesse Marchande serait preneuse.

« De mémoire, ceux qui ont dernièrement attaqué l’une de mes caravanes entre Ys et Sélynonte ont fini pendu le long de la Voie Impériale. On ne badine pas avec ces choses-là. »

Cassiopée était une personne facile à vivre et d’ordinaire peu portée sur le conflit, mais elle ne reculait devant rien quand il s’agissait de défendre ses intérêts. On ne pouvait pas diriger une cité et une compagnie commerciale en étant trop tendre. Tôt ou tard, les problèmes survenaient et il fallait se montrer inflexible. Il fallait parfois inspirer de la crainte, cela, la Protectrice d’Ys en était consciente. Elle ne le faisait pas de gaîté de cœur, mais elle n’avait pas le choix si elle voulait se faire respecter dans ces contrées.

Non, la cruauté ne faisait pas parti du vocabulaire ordinaire de Cassiopée, mais elle savait en faire usage. Une main de fer dans un gant de velours … c’était l’expression non ?

La mouette de Greuh était délicieuse. Délicatement relevée, avec une peau croustillante. Et les légumes ! Un régal. Cassiopée ne bouda pas son plaisir. Après tout, son métabolisme était fait de tel sorte qu’elle pouvait engloutir des quantités impressionnantes de nourriture et ne prendre que quelques grammes.

Visiblement, Viconia semblait apprécier le plan, bien qu’elle n’en mangeât pas beaucoup. Tant pis pour elle, cela en ferait plus pour la Princesse Marchande. Cassiopée profita de l’occasion pour reprendre un peu d’alcool, plus sucré cette fois.

« Te faire visiter Ys … ? Et bien, pourquoi pas. Nous en profiterons pour te montrer ce que nous produisons de mieux dans la région. Nous avons aussi des bureaux à Thaar, mais il est vrai qu’il sera plus facile pour moi de t’accompagner dans la cité d’Ys et ses environs. »

Elle attrapa une cuisse de la mouette de Greuh laquée et en avala un morceau avant de se nettoyer les mains dans l’eau citronnée.

« Quant à ta proposition de visiter Esion … je vais y réfléchir… »

En fait, Cassiopée était inquiète à l’idée de visiter Esion. Aller jusqu’à Méthylène était une chose : elle restait en terrain vaani. Aller à Esion en revanche, c’était s’exposer directement aux Sombres et potentiellement se retrouver en territoire hostile. Quelque chose en elle était en ébullition depuis tout à l’heure. Sa part de drow en elle était réveillée par la présence de l’Eldéenne, comme si un héritage ancien se rappelait à elle. La crainte de Cassiopée était que cette sensation ne fasse que s’amplifier à mesure qu’elle côtoierait des Eldéens. Etrangement, cela ne prenait pas quand elle vivait avec les Doebens.

« A vrai dire … »

Elle allait dire quelque chose, mais se ravisa en voyant la cuisse dénudée de Viconia. Son ventre émit de petits fourmillements. Les mouvements hypnotiques et savamment calculés de Viconia s’imprimaient discrètement dans l’esprit de la jeune femme et l’amenaient doucement à entrer dans le jeu de l’Eldéenne.

Avant qu’elle n’ait pu terminer sa phrase ou reprendre ses esprits, les serviteurs vinrent apporter à nouveau du vin, interrompant la conversation.

Le liquide alcoolisé coula dans la bouche de la Princesse Marchande, qui n’eut pas le loisir de le recracher. Le corps de Viconia n’était pas bien lourd, mais pesait de tout son poids sur le corps de Cassiopée, si bien qu’elle ne pouvait pas envisager de se glisser hors de sa zone de contrôle. Il fallait dire que la jeune femme n’avait jamais été un parangon de force physique.

Elle déglutit et le vin tomba dans son œsophage et commença à imprégner son estomac déjà bien rempli. Elle n’avait pas bronché lorsque la prêtresse de Valas s’était approchée et l’avait faite basculer sur le fauteuil. A moitié allongée, elle ferma les yeux tout en savourant les lèvres de l’Eldéenne. C’était agréable pour l’instant … Allez, elle allait donner une chance à l’Eldéenne.

Le darnab commença à s’insinuer dans ses veines et à faire palpiter de plus en plus vite son cœur. Elle avait chaud, très chaud et l’aphrodisiaque produisait dans son corps une réaction presque parfaite, entrant en résonnance avec son sang drow. A mesure que la température semblait monter, de douces sensations émoustillaient la sang-clair et elle se sentait de plus en plus comprimée dans ses vêtements, comme s’ils l’étouffaient.

Cassiopée se laissa aller. Après tout, elle était là pour passer un agréable moment et la drow s’offrait à elle. A moins que cela ne soit l’inverse : elle ne savait plus trop qui avait commencé ce petit jeu de séduction. Le darnab tendait à brouiller les sens de son consommateur et à amplifier les sensations de plaisir jusqu’à leur paroxysme. Il n’était pas étonnant qu’elle se sente un peu flotter à cet instant.

Toujours accablée par la chaleur produite dans son organisme par l’aphrodisiaque et se sentant complètement étouffer dans ses vêtements comme un gâteau dans un four. Elle aurait pu tout de suite attaquer le collier de Viconia, celui-là même qui retenait le délicat tissu qui retombait avec douceur sur sa peau noire. Mais la jeune femme préférait réserver le plat de résistance pour quand elle serait plus à l’aise. Déjà, il lui fallait régler le problème que causait l’afflux impromptu de l’aphrodisiaque dans son organisme et la faisait suffoquer dans ses vêtements.

D’un geste, elle attrapa la main gauche de Viconia et la posa sur l’attache de sa cape noire, celle qui couvrait son épaule. Elle l’encouragea à la déshabiller quelque peu.

« Prends ce que tu veux … »

Cassiopée ne tarda pas à sentir en elle les effets prononcés du darnab. Tout son corps, enchâssé dans sa tenue serrée, ne supportait que difficilement les supplices que lui faisait encourir l’aphrodisiaque. Elle avait chaud, ses sens étaient en alerte et elle n’arrivait plus à se contenir. Encore quelques minutes de ce traitement et elle dévorerait Viconia.

Elle ramena sa jambe droite contre elle. Le frottement de sa combinaison contre son entrejambe était un pur plaisir, mais elle savait qu’elle obtiendrait plus une fois devêtue. Dans un second geste, elle utilisa sa main libre pour caresser le tissu de la robe de Viconia afin de cueillir son sein gauche. Elle pouvait sentir que celui-ci était déjà sous l’effet de la boisson. L’Eldéenne n’avait pas lésiné sur la dose …

Cassiopée aurait bien protesté de se voir refuser l’accès aux attaches de la robe de Viconia, mais le vin eldéen avait un effet inattendu sur l’organisme de la jeune femme. Jamais elle n’avait ressenti une pareille sensation et à mesure que l’aphrodisiaque progressait dans son corps, elle avait de moins en moins la force de s’opposer à Viconia. Tout son corps hurlait de plaisir alors qu’elle ne la touchait qu’à peine. Le darnab devait soit être bien chargé, soit le sang sombre de la jeune femme réagissait favorablement à l’alcool.

Elle fut soulagée quand elle sentit les mâchoires de Viconia se refermer sur les attaches de sa tenue et les défaire méthodiquement. Chaque morceau de tissu enlevé libérait un peu plus le corps de la Princesse Marchande et ses formes, certes moins marquées que sa compagne de jeu, ressortaient avec fierté après avoir été tant prisonnière du vêtement strict et serré de Cassiopée.

La suite fut tout aussi plaisante et, le vin aidant, lui arracha des gémissements de plaisir. Elle tenta de rassembler ses esprits pour s’emparer du corps de Viconia, mais au moment où elle mit en œuvre son plan, elle fut stoppée par la sensation des lèvres sur ses mamelons excités par le darnab. Viconia dut sentir que sa partenaire tentait de reprendre le contrôle et l’en empêcha en accentuant la pression sur ses seins. Cassiopée, complètement défaite, agrippa les accoudoirs du fauteuil et tenta de se débattre avec ses jambes, mais chaque mouvement dans la combinaison était un frottement de plus contre sa peau en éruption et ne faisait qu’accentuer le plaisir.

En sueur, Cassiopée releva ses cheveux courts en arrière, libérant ses grands yeux gris, dont la vision était obstruée. Elle ne put s’opposer à l’Eldéenne quand celle-ci lui pinça le bout des seins et l’enjoint à se lever. Lentement, trop lentement, elle se mit à défaire avec délicatesse les vêtements de la Protectrice d’Ys, qui, à ce moment, ne protégeait plus grand-chose.

Tout d’abord, les gants, qui laissèrent entrevoir des doigts fins aux ongles vernis du même rouge qu’elle avait sur les lèvres. Elle retrouvait ses sensations au niveau des doigts et tenta de caresser la peau sombre de l’Eldéenne, mais fut rappelée l’ordre. Elle ne devait rien toucher. Pas maintenant. Cette règle ne fit qu’accroître sa frustration et son désir.

Puis, le haut de la tunique, dont il ne restait déjà plus grand-chose, qui tomba négligemment sur les flancs de la jeune femme. Cassiopée sentait enfin sa peau respirer et n’être plus empêchée par le darnab. Tout son corps lui hurlait de céder à la pression de l’alcool drow et de se laisser aller, mais elle avait peur que s’abandonner à cette pulsion ne puisse accroître la présence du sombre héritage qu’elle avait ressenti s’éveiller depuis le début de cette soirée.

Enfin, les jambes. Viconia lui délaça avec une sensualité évident les bottes qu’elle portait et fit tomber les restes de la combinaison, laissant Cassiopée seulement vêtue de sa culotte noire. Habituée à porter des talons, la jeune femme resta sur la pointe des pieds, mais n’atteignait pas la taille de sa partenaire. C’était quelque peu frustrant, de voir une femme aussi imposante et aux formes aussi marquées la dominer de toute sa stature et la plier à sa volonté en l’effleurant à peine, mais en même temps … terriblement grisant.

Elle se pencha légèrement vers Viconia, afin qu’elle prenne la mesure de son poids et la maintienne en équilibre.

« S’il te plait… encore… »

Le ton de Cassiopée était un mélange entre une supplique et un encouragement. En sueur et haletante, elle était consciente que Viconia, en l’espace de quelques minutes, l’avait à peine touchée, à peine effleurée. Mais les mouvements de l’Eldéenne, si experts et hypnotiques, ainsi que le darnab, la rendait totalement folle. Ses mains tentèrent de s’emparer du visage de Viconia et, toujours sur la pointe des pieds, elle tenta de l’embrasser.

Incapable d’opposer la moindre résistance à sa partenaire, la jeune femme se laissa allonger sur la méridienne, le corps en exaltation grâce à l’action du darnab. Le fait qu’elle ait interdiction de toucher la moindre parcelle de Viconia était d’une extrème frustration, mais elle ne pouvait que se plier à ses ordres. Après tout, c’était elle qui menait la danse et Cassiopée en elle une forme extrême de plaisir à lui obéir. Le fait qu’elle se refuse à ses caresses, mais qu’elle prenne en main le plaisir de la Princesse Marchande était grisant et unique. Extrêmement gratifiant et en même temps quelque peu effrayant.

Le fait d’être ainsi possédée par l’Eldéenne la fit frissonner, elle qui était sujette à une vague de chaleur sans précédent dans son corps. Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir à sa situation que déjà, Viconia s’attaquait à ce qu’elle tentait vainement de protéger tantôt avec sa lingerie.

Sentant la langue délicate de la Sombre jouer avec la partie la plus sensible de son corps, Cassiopée ne put que lancer des gémissements de plaisir. Elle se sentait transpirer par tous les pores de sa peau. C’était à la fois une vague de plaisir inconnue qui se mélangeait avec l’aphrodisiaque, mais aussi une sensation terrible : celle d’être à la merci d’une femme qu’elle connaissait à peine, mais dont chaque mouvement était une invitation au plaisir et chaque mot était un ordre auquel elle ne semblait pouvoir désobéir.

Cassiopée se sentit humide, là où Viconia attisait la flamme. Ni une ni deux, elle tenta de bloquer la Sombre entre les jambes afin qu’elle continue, mais rien n’y fit. Viconia ne se laissait pas capter par la Princesse Marchande. Impossible pour cette dernière d’assurer la moindre prise : la prêtresse glissait à chaque fois qu’elle tentait de reprendre le contrôle. Cassiopée grogna et gémit. C’était intolérable. Elle était totalement incapable de prendre l’ascendant sur Viconia. Et en même temps, c’était si délicieux.

La prêtresse de Valas remonta ses mains le long de ses seins. Cassiopée ressentit le frôlement de la soie araignée comme des milliers de caresses sur sa peau nacrée et réprima un cri de plaisir. Mais elle ne put se contenir quand elle s’attaqua à nouveau au bout de ses seins, maintenant la pression sur son entrejambe. Cassiopée relacha les muscles de ses jambes. Elle était tout bonnement impuissante en cet instant.

Elle se passa les mains sur le visage, cherchant à évacuer la sueur et les larmes de plaisir qui lui coulaient des yeux. Mais à peine touchait-elle sa propre peau que celle-ci pulsait de plaisir sous l’effet du darnab. La chaleur s’empara à nouveau d’elle. Elle avait la gorge sèche. Il lui fallait à boire. Elle s’adressa à Viconia, rassemblant ses derniers instants de lucidité.

« A boire … Je ferai tout ce que tu veux … »

Cassiopée fut récompensée de sa demande par une bonne bouteille de darnab et d’une coupe remplie. Elle n’avait pas l’usage de la coupe : la bouteille suffisait. Elle but à grandes gorgées tout en observant d’un œil attentif la danse lente et maîtrisée de Viconia. Les effets du darnab se firent à nouveau sentir : son organisme criait à nouveau de plus belle. Il fallait que Cassiopée étanche une autre soif.

Recevant l’étoffe en plein visage, la Princesse d’Ys prit le temps de respirer et de sentir l’odeur qui imprégnait le tissu. C’était entêtant, enivrant … au moins autant que la délicatesse du tissu qui titillait la peau de ses mains et que la grâce infinie de Viconia qui l’attendait sur le fauteuil. Par la déesse, que cette soie était un régal au toucher. Il lui en fallait une semblable pour sa garde-robe personnelle.

Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus avant à ce prochain achat que déjà, la prêtresse de Valas versait sur sa peau d’ébène le liquide sirupeux et l’enjoignait, non sans une certaine malice, à venir boire d’elle-même. Et Néera en soit témoin, Cassiopée avait soif … d’alcool et de plaisirs.

La sang-clair joua quelques instants avec le tissu en soie d’araignée, le passant sur son corps et entre ses jambes tandis qu’elle observait l’Eldéenne attiser son désir à quelques mètres de distance. Elle aurait pu rester là, à se mettre dans tous ses états juste avec la robe soyeuse, mais il était vrai que la proposition de Viconia était attrayante. Elle se leva et se dirigea vers l’Eldéenne. Fort heureusement pour elle, Cassiopée tenait parfaitement bien l’alcool : le sang sombre qui coulait dans ses veines lui conférait une excellente résistance à aux breuvages alcoolisés … mais les aphrodisiaques, c’était autre chose. Fort heureusement pour la Princesse d’Ys, elle n’avait pas encore développé de tolérance à ces produits.

Arrivant au niveau de Viconia, elle s’allongea doucement sur elle, frottant sa peau contre la sienne et laissant échapper un gémissement de plaisir. Elle sourit, mais ne la regarda pas dans les yeux, de peur de ne pouvoir se retenir de l’embrasser.

Puis, sans utiliser ses mains, comme demandé, elle commença à lécher avec précautions le vin qui coulait le long de la poitrine et du ventre de Viconia pour disparaitre entre ses jambes longues et effilées. Lorsqu’elle arriva au niveau de l’entrejambe, la jeune femme posa ses doigts sur la plante des pieds nus de la prêtresse et commença à les caresser doucement du bout des ongles tandis qu’elle s’affairait entre ses jambes.

Si la sensation était délicieuse pour Cassiopée, elle espérait que pour la drow, il en était de même.

 Douceur et délicatesse, deux mots qui lui conviennent parfaitement. Ca lui permet de garder la tête froide, d'apprécier le moment. Comme cette femelle qui joue avec son étoffe, appréciant les caractéristiques propres à son produit phare. La drow apprécie le spectacle, immobile, les mouvements de la sang-mêlée non pas dépourvus de grâce. Comme la démarche cent fois plus décidée quand cette dernière vient à sa rencontre.

Quand le bleu de Méthylène sera au point, pense Viconia, je lui offrirai une robe. C'est vraiment sa couleur. Et quand Cassiopée la mettra, elle pensera à ce soir.

Immobile de prime abord, la déesse d'obsidienne recoit bien l'hommage de sa servante claire… La peau de Cassiopée est aussi soyeuse que prévue, amenant avec elle un frisson de plaisir certain au contact de cet épiderme brûlant. Les yeux précieux se ferment à demi de plaisir tandis qu'au passage, la sombre rend bien hommage aux collines fermes qui passent brièvement à portée de bouche. L'odeur du parfum de son amante lui parvient aux narines en même temps que le musc de son désir. Ses sens exacerbés par le darnab, Viconia honore bien le cou, embrasse brièvement les lèvres.

Ainsi donc la sang clair ne la regarde pas dans les yeux. Renversant la tête vers l'arrière, immobile, la drow goûte avec délice la lange et les lèvres de la servante inconsciente d'Isten qui aspire et nettoie chaque parcelle de sa peau noire. Elle a bien comprise les règles du jeu, aucune main impie ne venant troubler ce moment.

Un premier gémissement, doux, encourageant, lascif, franchit les lèvres de la sombre quand la langue nettoie son nombril, puis descend encore. Pour la récompenser alors seulement Viconia décroise les jambes, se cambrant sur le fauteuil pour lui donner l'accès tant désiré. Si elle est moins expansive que Cassiopée, l'humidité de son intimité n'en n'est pas moindre. Elle se laisse faire, gémissant avec plaisir tandis que ses belles mains se lèvent, une caressant les cheveux de son amante, l'autre sa propre poitrine. Ses hanches se mettent en mouvement, lascives, invitantes à plus…

Les caresses sur les pieds par contrent montrent un changement des règles. Loin d'être désagréables cependant, ils impliquent l'utilisation des mains. Mais attends, encore un peu… Le souffle chaud est si agréable…

Jouant avec la limite de son plaisir comme un virtuose joue du piano, les pieds se dérobent soudainement, se posent sur les épaules grises, obligeant Cassiopée à se détacher du mont du plaisir si savamment travaillé…

L'oeil d'émeraude, lubrique, se plonge dans le gris interrogateur tandis qu'un léger sourire soulève le coin de la belle bouche.

Vilaine fille….

Dit Viconia en se rasseoyant, puis plongeant vers  l'avant , tel un serpent, prenant la princesse d'Ys par le menton, captant le gris pâle dans la prison de son velours verdoyant.

Vilaine… Très Vilaine… Viens…

Se relevant, la guidant doucement par de savantes caresses et de doux baisers, Viconia la fait se jucher sur le fauteuil, la poitrine appuyée sur le repose tête, les jambes et les genoux appuyés sur les accoudoirs. Ainsi confortablement placée, la prêtresse a tout loisir de pouvoir admirer Cassis 

à la lueur des chandelles et elle est juste à la bonne hauteur pour pouvoir en profiter agréablement. Viconia peut se placer comme elle le désire. Et, pour le moment, c'est ce dos  qui lui fait envie. Prenant la chandelle d'ambiance posée sur la table, la drow fait tourner la cire fondue pour la refroidir juste ce qu'il faut pour ne pas brûler l'épiderme délicat.

Tu n'as pas respecté les règles… Je suis très mécontente…

Dit elle d'un ton qui laisse deviner qu'elle n'en pense pas une miette, laissant couler la cire sur son doigt d'abord, ce qui fait refroidir la cire juste assez pour que la punition ne soit finalement qu'une merveilleuse sensation de plus quand elle atteint l'épiderme sensible de la colonne vertébrale de sang-mêlée. Ayant une magnifique vue sur la croupe et sur l'indicateur du plaisir de la dame, la sombre étale ensuite la paraffine chaude mais non brûlante sur le dos de son amante, sa main libre allant trouver un sein qu'elle pince légèrement, elle danse légèrement, ondulant son superbe corp noir. Eteignant la bougie, la sombre se met à caresser la nudité ainsi offerte de ses deux mains, allant se placer devant la jeune femme...  

Cassiopée peut sentir quelqu'un s'introduire fermement en elle. Elle peut sentir ses chairs s'ouvrir, puis s'adapter à un membre viril de bonne taille.

Joue avec moi...  

Dit doucement Viconia, prenant une des mains posées sur l'appuie tête et le guidant vers son entrejambe, le membre fantôme entamant de langoureux vas et viens en la princesse marchande, faisant balancer le corp doucement d'en avant vers l'arrière sous le mouvement de son amant intangible. Les mains de Viconia se perdant dans la chevelure courte de la femelle, sa voix mélodieuse rendue rauque par le désir, prenant une intonation unique, invitant à la plus profonde débauche tandis qu'elle ondule toujours légèrement.


Qu'essa Cassiopée...  

La chaleur de la cire sur son dos nu était exquise et lui fit échapper de délicieux ronronnements, mais cette sensation mystérieuse d’un membre pénétrant son intimité sans qu’il y eu le moindre homme présent dans la pièce était à la fois effrayant et parfaitement délectable. Ainsi donc, la prêtresse de Valas avait des dons pour la magie. Voila qui était plus qu’intéressant aux yeux de Cassiopée … Elle saurait en faire bon usage, mais pour l’heure, la présence de la force invisible ne faisait qu’amplifier les vagues de plaisir qui l’assaillaient.

Les pressions régulières de Viconia sur sa poitrine, ainsi que l’odeur et la chaleur de la cire chaude, couplée à la présence magique à l’intérieur de son corps lui fait gagner les plus hautes sphères du plaisir. Elle se cambra sous la pression et laissa échapper de longs soupirs d’aise avant d’accompagner les mouvements de la drow.

Cassiopée était encore luisante de sueur tandis que la drow jouait avec elle et accablait son corps de douceurs et d’attentions. Il était vrai qu’elle avait désobéi, mais on n’enfermait pas impunément Cassiopée Meldyrin dans des règles. Après tout, elle avait été prévôt de Thaar et savait particulièrement bien jouer sur les lois et les règlements pour les plier à son bon vouloir. Néanmoins, il fallait avouer que si elle avait été punie de la sorte à chaque fois qu’elle avait tenté de jouer avec les règles … elle serait devenue une grande criminelle sans aucun doute.

La Protectrice d’Ys accompagna encore quelques minutes les mouvements de Viconia en ronronnant de plus belle. La sentir sur son corps, ainsi que cette présence magique dans qui s’insinuait en elle était divin et elle aurait bien aimé lâcher un soupir à l’adresse de la Damedieu, mais il était probable que la Sombre prenne mal le fait qu’elle invoque une autre divinité que le panthéon eldéen.

Les glissements de Viconia étaient si rapides et l’esprit de Cassiopée si embrumé par le plaisir qu’elle ne savait plus très bien où se trouvait sa partenaire. Mais ce n’était pas le plus important. Le plus important, c’était qu’elle la sentait sur toute la surface de sa peau et au vu de l’effet du darnab, c’était divin.

Elle releva la tête en arrière. La présence du membre invisible et des caresses de Viconia venait de lui arracher un cri de surprise. Elle sentit en elle son sang bouillir. Son sang d’elfe noir s’éveillait au rythme des attentions de Viconia. Plus cette dernière mêlait ses gestes et sa magie au plaisir de la Protectrice d’Ys, plus elle ressentait en elle la sourde mélopée de ses ancêtres lui rappeler son sombre héritage.

La jeune femme se remit d’aplomb et glissa lentement du fauteuil pour tomber aux pieds de Viconia. La présence du membre invisible en elle était un véritable supplice au vu de la quantité de darnab qui coulait en elle. Elle tentait de résister de toutes ses forces pour ne pas se laisser emporter par ses émotions, mais cela était quasiment impossible au vu de la situation. Elle s’agrippa aux genoux de Viconia, haletante, et regarda la Sombre.

Les yeux de Cassiopée avaient pris une couleur rouge flamboyante.

Les prunelles brillèrent d’un rouge flamboyant.

« Bien … »

Elle embrassa à nouveau Viconia, caressant de sa main ses joues chaudes et sombres avant de se perdre dans sa chevelure. Elle joua quelques instants avec la natte argentée de la Sombre, réfléchissant à la suite.

Cassiopée se recula et s’étira tel un chat pour se délier les muscles. Elle allait pouvoir reprendre l’ascendant. Quelque chose brûlait en elle : un feu oublié par les générations qui l’avaient précédé. Elle ne connaissait que peu l’héritage de ses parents et de ses grands-parents, ils n’avaient jamais été très bavards sur les raisons qui les avaient amenés hors du Puy et sur les conditions qui avaient fait qu’ils mêlèrent leur sang à ceux des humains qu’elle côtoyait aujourd’hui.

Toujours est-il qu’elle ressentait en elle, grâce à Viconia, un puissant appel venant de la flamme qui s’était éveillée. Comme si toute sa vie, elle n’avait été qu’une simple poignée de cendres recouvrant une braise qui n’attendait que d’être attisée. Ce feu, qui brûlait de plus en plus en elle, nourrissait la part d’Eldéenne qui l’habitait et renforçait des traits de sa personnalité qu’elle avait appris à réprimer et à canaliser pour devenir ce qu’elle était.

Inconsciente du fait que ses yeux venaient de prendre l’éclat des rubis les plus flamboyants, Cassiopée ferma les yeux quelques instants et se laissa guider par la flamme qui reprenait place dans son être. Il fallait dire que le darnab aidait grandement …

Elle repoussa Viconia contre l’assise du fauteuil. Par terre, sur le sol de pierre, la fraicheur de la soirée permettait d’atténuer la chaleur des corps. De ses mains, elle écarta les cuisses de Viconia et se mit à lui pétrir la poitrine avec dextérité. Ajoutant aux caresses de ses mains des baisers savamment placés, la jeune femme finit par s’appuyer contre Viconia et lui mordiller le cou et ses longues oreilles avant de descendre progressivement vers le bout de ses seins et de les mordre à pleine dents. Ce faisant, elle plaça sa main gauche au niveau de l’entrejambe soyeuse de la Sombre et commença à jouer avec force avec les parois les plus sensibles de son anatomie.

Cassiopée n’y alla pas par quatre chemins. Elle voulait le contrôle sur la prêtresse de Valas, quitte à forcer un peu les choses. Ses doigts remuèrent dans l’intérieur humide et doux de Viconia, titillant avec rapidité les parois sensibles, tout en faisant de la place pour ses doigts. Alors qu’elle sentait le contrôle revenu, elle entama des mouvements de va-et-vient pour attiser le désir et le plaisir chez sa compagne, tout en lui pétrissant la poitrine de sa main libre. Plus elle s’affairai sur Viconia et plus le feu montait en elle, et lui murmurait des paroles anciennes dans son esprit.

Après quelques minutes de ce traitement, elle accéléra la pression qu’elle exerçait sur l’entrejambe de la Sombre et lui murmura à l’oreille :

« Je veux tout … »

Là-dessus, elle lui mordilla gentiment l’oreille. Elle sentit le goût du sang remplir sa bouche. Si Viconia observait attentivement, elle remarquerait que le feu qui consumait Cassiopée avait rendu la peau de ses doigts plus sombres. Le sang de ses ancêtres s’éveillait au rythme des mouvements de leurs corps enchevêtrés.

« Fatiguée ? Non … il en faudra plus pour me vaincre. Tu ne crois quand même pas que la Protectrice d’Ys se rendra aussi facilement ? »

La jeune femme se remit d’aplomb et avala avec envie le mince filet de sang que la prêtresse de Valas lui présentait. Il était hors de question qu’elle la laisse s’échapper. Pas maintenant ! Elle s’échauffait à peine.
Elle sentit le pincement que Viconia faisait sur son mamelon. D’un geste, elle se mordit la lèvre inférieure et plongea son regard dans le sien. La nuit promettait d’être plus qu’enrichissante. Il suffisait de se laisser porter et d’appliquer de délicates attentions au bon moment.

Le sang drow qui coulait dans ses veines n’avait pas fini de l’imprégner. En elle sourdait l’héritage inconnu de sa lignée, un héritage qui lui intimait de continuer, de prendre et de s’approprier le corps de sa partenaire. Il suffisait qu’elle continue, qu’elle prenne de ses mains ce qui lui revenait de droit. Elle ne remarqua même pas la sombre carnation qui teintait désormais ses mains et l’éclat de feu et de rubis qui illuminait ses prunelles tant elle était occupée à tenter de dompter le feu ancien qui l’animait. Le darnab n’aidait pas non plus …

Elle vola à nouveau un baiser à Viconia et s’allongea sur elle … La soirée ne faisait que commencer.

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Les lumières du matin vinrent éclairer la peau des deux jeunes femmes lovées dans l’une des méridiennes. Elles n’avaient pas été dérangées : les serviteurs de La Belle Silène étaient d’une discrétion à toute épreuve. Lorsque Cassiopée s’éveilla, elle trouva Viconia à ses côtés et en fut fort ravie. Le feu qui brûlait en Cassiopée s’était désormais éteint et ses yeux étaient redevenus gris cendre tandis que le bout de ses doigts avait repris une teinte gris clair.

S’étirant tel un chat, elle attrapa sur le rebord de la table un grain de raisin et l’avala avec gourmandise. Un esprit sain dans un corps sain, mais surtout, manger à sa faim ! Rattrapant le petit-déjeuner à coups de fruits, elle hésita un instant à reprendre de l’alcool, mais se ravisa. Son organisme était peut-être résilient, mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses.

Profitant du fait que sa belle était endormie, Cassiopée passa ses mains sur l’étoffe de soie araignée de Viconia. Elle trépignait d’impatience quant à ce partenariat qui s’annonçait plus que fructueux … Mais pour l’heure, il convenait de se rhabiller et de rentrer à Ys.

Quoique … encore quelques minutes.

Cassiopée s’agenouilla sur sa partenaire et passa ses mains dans ses cheveux déliés. La natte n’avait pas survécu à la nuit et les longs cheveux d’argent de Viconia, qui brillaient de milles feux dans les lueurs du matin, cachaient avec délicatesse ses courbes généreuses. Avec milles précautions, elle commença à jouer avec les cheveux de Viconia. Cassiopée n’avait jamais été douée pour ce genre de choses et elle-même conservait ses cheveux mi-longs pour éviter d’avoir à les coiffer, mais il fallait avouer que la natte de Viconia était d’une complexité que peu de femmes savait égaler. Elle se demanda un instant s’il ne fallait pas qu’elle les laisse pousser elle-aussi. Avec l’argent qu’elle brassait, elle pourrait facilement se trouver une coiffeuse experte dans ce type de nattes.

De sa main gauche, elle caressa le bassin de Viconia et entreprit de le masser doucement pour la réveiller … Elle espéra que sa belle apprécierait cette attention.

« Les premières lueurs sont là. Tu ne m’en voudras pas si … oh … »

Cassiopée se mordit la lèvre inférieure en sentant l’ongle de Viconia lui effleurer le bout du sein droit. Le plaisir monta instantanément. Mais l’heure n’était plus à l’amusement. Elle sourit à la prêtresse. Elle aurait aimé la dévorer à nouveau, mais elle sentait déjà les serviteurs s’affairer dans les salles attenantes. Il était indélicat de monopoliser la salle plus longtemps.

Elle tenta de lisser ses cheveux, mais de pernicieux épis pointaient sur sa chevelure. Le réveil n’avait jamais été le fort de Cassiopée. Ce n’était pas le cas de Viconia, qui malgré le réveil, était aussi délicate qu’une fleur. Même une tresse faite à la va-vite semblait être chez elle une merveille de savoir-faire.

« L’aurore vient juste de pointer le bout de son nez. Je ne vais pas pouvoir rester trop longtemps. Mon navire part en début d’après-midi et je n’ai plus rien à me mettre … »

Elle pointa du doigt sa combinaison sur le sol. Elle se rappela que leurs ébats n’avaient pas été de tout repos. Les bouteilles renversées sur le sol témoignaient du chaos qui s’en était suivi quand Cassiopée avait violemment commencé à mordre Viconia tout en essayant de … non, il valait mieux ne pas se rappeler de ce passage-là. Elle en avait un peu honte … et en même temps, cela valait une belle anecdote. Quoiqu’il en soit, sa combinaison était complètement imbibée d’alcool. Impossible de la mettre dans cet état.

Et hors de question de se balader nue dans les rues de Méthylène …

Elle sourit à l’écoute du compliment et lui répondit d’un ton mutin :

« Il parait … mais il parait que je suis encore mieux une fois habillée. Ne bouge pas, je reviens. »

Elle se pencha et déposa un baiser sur ses lèvres, non sans les avoir mordillées d’un geste joueur et s’éclipsa quelques instants dans les tentures rouges du restaurant pour tenter d’obtenir des vêtements.
Quand elle revint quelques minutes plus tard, Cassiopée avait réussi sa quête. Bon … ce n’était pas bien compliqué. Il suffisait de donner quelques écus à un garçon de cuisine pour qu’il vous dégotte en quelques minutes ce qu’il vous fallait. Cassiopée portait un ensemble composé d’une chemise en lin bleu et de braies bleues serrées aux chevilles. Des vêtements typiquement méthyléens, complétés par une tunique rouge vif brodée de fil d’or à manches larges. Une ceinture composée d’une écharpe dotée de pierreries clinquantes complétait le tout ainsi que des ballerines rouges très seyantes.

Elle se tourna vers Viconia d’un air satisfait :

« Ce n’est pas du grand art, mais ça devrait suffire pour l’instant. Dis-moi, ma belle Viconia, toi qui est experte en coiffure, peux-tu m’aider à faire la mienne ? »

Cassiopée n’osait pas lui demander explicitement de lui masser le crâne. Mais elle aurait donné n’importe quoi pour pouvoir ronronner à nouveau sous le toucher délicat de Viconia. Autant joindre l’utile à l’agréable. Elle profita de l'occasion pour attraper dans sa sacoche une fiole de tonique, qu'elle s'empressa d'avaler. Le liquide ambré avait un goût atroce de menthe trop forte, mais c'était un remède efficace à une nuit agitée et au manque de sommeil ... du moins jusqu'à ce que son corps tombe dans le prochain lit.  

La tenue de Cassiopée:

C'est fou ce qu'un peu d'imagination et une vasque d'eau citronnée laissée dans un coin peuvent faire comme merveilles. Une fois Cassiopée partie, Viconia fait un brin de toilette, chassant de son épiderme délicat le plus gros du sang séché de son oreille et des relents de sueur et d'alcool.

Puis, avec facilité parce qu'elle a toujours aimé s'habiller elle-même, la prêtresse se rhabille en un tournemain, replacant le drapé et refermant son collier, rajustant son lourd bracelet sur son avant bras, replacant sa ceinture, elle en est aux derniers ajustements, soit replacer les chainettes qui permettent à son vêtement de ne pas s'ouvrir sur les côtés quand la princesse marchande revient.

« Ce n’est pas du grand art, mais ça devrait suffire pour l’instant. Dis-moi, ma belle Viconia, toi qui est experte en coiffure, peux-tu m’aider à faire la mienne ? »


Un court instant, Viconia regarde Cassiopée et sa morphologie de visage. Et note en elle-même quand elle prend une potion. Elle doit avoir grande confiance la sang-mêlée. Elle-même n'aurait jamais ingurgité le contenu d'une fiole laissée sans surveillance.

Mais bien sûr… Un instant.

Enlevant ses chainettes d'argent, elle les torsades ensemble pour en faire un bandeau libérant le doux visage avant d'ébouriffer consciencieusement les mèches de la nuque et du derrière des oreilles. Contrairement à elle, Cassiopée n'arbore aucun signe de maltraitance quelconque. Et pendant qu'elle s'affaire, la prêtresse prend le temps de dire le plan d'action à venir.

Je vais rester quelques jours, pour finaliser le dossier du maitre teinturier. Puis je vais remonter tranquillement jusqu'à Thaar. Et je m'arrêterai en chemin pour te donner des nouvelles de ce cas particulier. Si c'est positif, je vais laisser de mes gens pour monter le plan d'affaire, voir à l'approvisionnement et superviser les tests. Mais...

La coiffure terminée, Viconia  donne un baiser sur le front de l'alchimiste.

… Voilà. Tu es très belle et tu fais résolument moderne. Les cheveux comme les tiens ont cet avantage. Quelques coups de doigts et l'affaire est dans le sac. Garde les chaines, l'argent te va mieux que l'or. L'argent et le bleu sont tes couleurs. Sauf la nuit où le rubis scintille sur le jais…  

L'arcaniste a un léger sourire mutin.

Je dois rentrer, mon garde du corp doit déjà s'inquiéter et je crains que mon chien-ours ne meure de déshydratation en m'attendant. Je te souhaite un voyage calme et sans problèmes.

Avec une grâce infinie, Viconia se dirige vers la sortie.

Oh, n'oublie pas ta copie du contrat préliminaire… A dans quelques jours donc!
Xal l'szithdra ser biu sol pholor dos.
Puisse les douze garder un œil sur toi.