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| La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren | |
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Auteur | Message |
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Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 20:31 | |
| Que se passe-t-il là ? Elle voulait lui rendre ce baiser si intense qu’il lui avait donné et voilà que lui aussi, à présent, a le souffle raccourci, tandis qu’il la garde tout contre lui. Anaëlle sent son cœur s’emballer. Lorsque leurs lèvres se séparent, il pose son front sur le sien, son torse se soulevant rapidement, tout aussi rapidement que celui de la jeune fille. Et Anaëlle est perdue, perdue dans ses sentiments, dans ce qu’elle ressent, dans ce qu’elle voit.
Son petit ami est troublé, un trouble qu’elle connait bien et qui pourtant n’a rien de dégoutant. Les autres étaient dégoûtants, pas lui. Lui, il ne dit rien, il ne demande rien, il patiente, même si visiblement son baiser a eu un effet sur lui. Et Anaëlle s’en veut. Elle a mal agi. Il n’a rien demandé et elle l’a provoqué, comme une fille de joie. Un sentiment de honte s’empare d’elle à présent, même si elle est incapable de s’éloigner de lui.
- Pardon…J’voulais pas, j’ai pas pu m’en empêcher.
Elle noue ses bras autour du cou d’Efren et dit, un peu intimidée :
- Est-ce qu’on peut rester un peu tous les deux ? C’est pas souvent que ça arrive…Et au moins…Max ne risque pas de surgir à l’improviste. Promis, je ne ferai plus ça…C’est juste que j’ai pas pu m’en empêcher.
Elle se blottit contre lui, pensive.
- J’suis désolée, j’ai senti mon cœur battre si vite, ça m’a donné envie de t’embrasser comme ça…
Anaëlle ferme les yeux, avant de jouer un instant avec les doigts d’Efren, pensive :
- Est-ce mal si je te dis que j’ai aimé… ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 4 Oct 2020 - 21:08 | |
| La réaction d’Anaëlle ne manqua pas de le surprendre. Plutôt que d’avoir peur ou de le repousser, elle semblait s’en vouloir comme si elle avait commis une erreur. Lui ne voyait pourtant rien de mal à ce qu’il venait de se passer. Certes, cela l’avait pris de court et un peu perturbé mais cela devait bien arriver un jour, non ? Alors il chercha aussitôt à la rassurer.
-Ma chérie, tout va bien. Et je t'en prie, ne t'excuse pas. Je te l’ai dit, j’irais à ton rythme. Tu en as eu envie et j’en suis très heureux… Surtout si cela ne t’a pas effrayée. On sait bien que ça finira par aller plus loin entre nous mais on avance tout doucement. C’est un premier pas et je suis fier que tu l’aies fait. Alors oui, ça m’a un peu étonné, je ne m’y attendais pas, et non, je n’y ai pas été insensible mais…
Il marqua une pause. Il y avait un point qu’il avait laissé en suspens quelques ennéades plus tôt parce que le moment lui semblait mal choisi. Ils avaient déjà suffisamment évoqué la chose ce jour-là et n’avait pas voulu lui donner l’impression d’insister en continuant. Mais il était peut-être temps de l’aborder de nouveau afin de lui expliquer en quoi tout ceci (son geste tout comme la réaction de son petit ami) était une bonne chose.
-Tu te souviens de ce que je t’ai dit une fois ? Qu’il y a une différence entre coucher ensemble et faire l’amour. J’ai bien vu que ça ne te parlait pas et je n’ai pas voulu entrer dans les détails à ce moment-là mais je crois qu’il faudrait le faire maintenant pour que tu comprennes mon point de vue. Coucher ensemble, c’est… répondre à un besoin. C’est quelque chose de physique. Cela peut être brutal et les sentiments n’entrent pas toujours en compte dans ce type de rapport.
Il savait que c’était la seule chose qu’elle connaissait. La seule approche qu’elle avait pu observer… et même subir. Il ne pouvait même pas imaginer l’horreur que cela avait pu être de devoir partager la couche de quelqu’un sous la contrainte et il ne ferait pas mine de savoir ce qu’elle avait pu ressentir. En revanche, il savait faire la différence entre l’acte et les sentiments qui pouvaient y conduire.
-Faire l’amour… Je sais que tu dois te dire que ça revient au même… Mais ce qui te pousse à l’acte dans cette situation, ce n’est pas ton corps… C’est ton cœur. Ce sont tes sentiments. “Faire l’amour” signifie… montrer son amour. Je n'ai aucune expérience mais je l’ai toujours imaginé comme un moment très beau… Plein de douceur, de tendresse… Parce que c’est ce qu’on ressent qui nous anime. Alors… Le jour où ça arrivera… Je ne serais pas différent de ce que tu connais déjà de moi.
Il caressa sa joue et lui chuchota quelques mots.
-Je t’aime, je ne te ferais jamais de mal… Et… Moi aussi, j’ai aimé ce baiser. Lui confia-t-il.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Lun 5 Oct 2020 - 19:25 | |
| Anaëlle écoute sans rien dire, les yeux fixés sur leurs doigts unis. En son esprit, de petits rouages grinçant se mettent en branle. Elle murmure :
- Si ce que tu dis est vrai alors…j’ai jamais couché avec personne. Parce que j’en ressentais pas le besoin. J’en avais pas envie. J’en ai jamais eu envie. Et on m’a jamais demandé mon avis.
Et comment aurait-il pu en être autrement ? Dès sa première nuit au château, il lui a fallu payer le prix de cette chance de vivre dans un environnement chaud, le prix d’un corps échangé contre un morceau de pain et un peu de viande, le prix de moments atroces en échange d’un toit. Jamais il n’a été question de besoin, de ses besoins à elle, dans ces moments-là. Même quand elle saignait, il arrivait parfois qu’elle doive se plier à ces actes honteux. Il est arrivé, une fois, qu’elle ne saigne plus pendant des semaines, jusqu’à ce qu’une atroce douleur la cloue au lit et qu’elle perde du sang en abondance. Sylvie est restée près d’elle ce jour-là. Non pas pour lui tenir la main mais pour vérifier qu’elle n’allait pas mourir, rien de plus, rien de moins. Le lendemain, en soirée, Geoffroy venait la tancer sur son manque de vigilance…sans qu’elle ne comprenne de quoi il parle.
- C’était brutal. Et c’est puis c’est tout.
Elle esquisse un sourire, dissipant tout cela d’un regard gentil pour Efren, se collant contre son torse, en toute quiétude et en toute confiance.
- J’ai jamais fait l’amour non plus, parce que j’ai jamais aimé personne comme toi je t’aime.
Les paroles de la servante sont livrées sans filtre et sans la moindre retenue. Et à nouveau un pli barre son front. Il ne s’agit pas d’inquiétude, il s’agit de réflexion.
- Je sais pas très bien ce que c’était mais je sais que toi tu ne feras jamais ça. Parce que t’es différent, gentil, et parce que tu m’aimes aussi.
Anaëlle le regarde, les yeux remplis de timidité et d’amour, tout à la fois.
- Est-ce que tu penses qu’on fera ça bientôt, Efren ?
Il n’y a absolument rien de graveleux dans ces propos-là, c’est la question simple d’un être pur qui ne voit pas le mal. Il lui semble tout à fait adéquat de lui en parler parce qu’Efren est celui qui occupe toutes ses pensées, un être qui a sa confiance et qui ne la blessera jamais, elle en est absolument convaincue.
- Mon cœur et mon corps parlent en même temps, quand tu me tiens dans tes bras…Et si c’est comme tu le dis, alors ça doit être merveilleux…Je voudrais découvrir ça avec toi.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Lun 5 Oct 2020 - 20:22 | |
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Efren resta coi pendant quelques secondes. Il ne s'attendait certainement pas à une telle demande. D'abord, il avait cru qu'elle exprimait une crainte avant de comprendre que c'était tout l'inverse. Il pensait qu'ils avaient encore des ennéades, voire des mois devant eux avant que cela n'arrive. Mais tout se déroulait bien plus vite qu'il ne l'avait estimé au départ. C'est qu'il avait dû la mettre parfaitement en confiance dans ce cas... Alors son expression muette se mua en un sourire tendre et heureux.
-Ce genre de choses ne se prévoient pas. Elles se vivent, tout simplement. Et quand ça viendra... Il suffira de se laisser aller je suppose. Mais ne crains jamais de nous interrompre si tu ressens quoi que ce soit qui te gênes, que ce soit de la peur ou juste de l'inconfort. Et ce quelque soit le moment, et j'insiste sur ce point. Je préfère tout arrêter plutôt que de savoir que tu n'aies pas parfaitement à ton aise.
Il était très sérieux. Elle pouvait l'arrêter en plein acte s'il le fallait, il le ferait. Aller jusqu'au bout de la chose mais découvrir après coup qu'elle n'avait pas bien vécue l'expérience, ce serait pire que tout à ses yeux. Lui vivrait sans doute un rêve éveillé tandis qu'elle se serait sentie mal... Bon, certes, il le remarquerait sans doute lui-même et stopperait tout mais il ne pourrait tout deviner de ce qu'elle ressentait.
-D'ailleurs, rien ne nous oblige à sauter directement dans le vide. On peut... Se contenter de ce nouveau baiser pour commencer. Et, après quelques temps, essayer d'aller un peu plus loin... Apprendre à apprivoiser ces nouvelles sensations, les unes après les autres... Ou bien... On peut essayer de se lancer... et s'arrêter si on ne se le sent pas pour tenter d'aller un peu plus loin la fois d'après, si on y arrive... Si c'est ce que tu préfères ou que ça peut te rassurer... On fera comme tu voudras. Comme je te l'ai dit, je suis prêt à suivre ton rythme, et si ça doit prendre des mois... alors ça prendra des mois...
Il eut un sourire à la fois heureux, satisfait et un brin surpris.
-Même si ce n'est pas l'impression que tu me donnes aujourd'hui.
Sa question laissait entendre qu'elle était prête, même s'il n'en était pas tout à fait sûr. Et s'il en était heureux, ce n'était pas pour lui mais pour elle. Il ne pensait pas qu'elle connaîtrait l'envie aussi rapidement. Lui rêvait de pouvoir dormir avec elle mais il savait qu'elle angoisserait s'il le lui demandait... Alors ils avaient fait chambres séparées tout du long et voilà qu'elle lui demandait quand ils sauteraient dans le grand bain. Alors, que le désir naisse déjà en don sein, c'était assez inattendu. Volontairement, il avait évité de la mettre au centre de la décision pour savoir s'ils le feraient ou s'ils s'arrêteraient en chemin... Certes, leurs premiers ébats dépendraient presque essentiellement d'elle mais il ne voulait pas la stigmatiser ou mettre en avant son horrible passé et ses peurs -qu'elle ne semblait plus avoir lorsqu'il s'agissait de lui. Et puis, ce serait leur expérience à tous les deux et pas seulement celle de son amant. Ils devaient tous les deux en retirer du plaisir et pas uniquement lui. Alors il lui avait semblé tout naturel de parler d'eux en évoquant le partage de ce moment si particulier...
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Ven 9 Oct 2020 - 22:11 | |
| Anaëlle écoute tout ce qu’il dit avec la plus grande attention. Il a l’air si sûr de lui, si paisible et si tranquille, on dirait qu’il maîtrise son sujet alors elle opine silencieusement de la tête et se contente de sourire, tout en serrant son étreinte.
- D’accord…On verra tout ça quand ce sera le bon moment.
Même si elle n’a absolument aucune idée de à quoi ressemble ce bon moment. Il a l’air de le savoir, lui, alors elle se fie à son expérience, même si elle est très limitée. Après tout, si elle sait très bien de quoi il retourne au niveau physique, elle ne sait pas du tout ce qui décide d’un moment opportun pour ce genre de partage. La jolie rousse fronce légèrement les sourcils, en se demandant ce qui décide un tel rapprochement. Un toucher ? Est-ce qu’un geste de la main sur son corps à elle ou son corps à lui sera suffisant pour décider de cela ? Ou alors un baiser ? Comme celui qu’ils viennent d’échanger, plein de choses étranges et de sentiments forts qui traversent le corps ? C’est quoi, le bon moment ?
Elle ne dit rien, elle ne demande rien. Il sait tellement de choses à ce sujet – du moins c’est ce qui transparaît de son discours – qu’elle préfère ne rien demander de peur d’être ridicule.
La petite servante ne dit plus un mot à ce sujet, elle se contente de jouer avec ses doigts, l’esprit en ébullition et le corps quelque peu fiévreux sans bien savoir pourquoi.
- Efren, tu as dit qu’on allait passer quelques jours ici mais…
Elle regarde la caverne, les champignons luminescents, elle se redresse un peu, tend le cou pour mieux voir et finit par le regarder lui, quelque peu perplexe.
- …on va dormir où ? Y a un endroit où on peut se reposer ? Parce que mine de rien…Le voyage depuis l’auberge, ça nous a pris du temps…et là dehors il fait froid. On ne va pas rentrer là bas je suppose donc…on va rester ici ?
Elle s’écarte un peu de lui pour l’avoir bien en face d’elle, tout sourire.
- Il dort sur quoi, lui, Sig ? Il te l’a dit ?
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 10 Oct 2020 - 12:33 | |
| Efren la serra à son tour. L'air de rien, il était heureux. Parce qu'ils avaient avancé d'un pas dans leur relation, aussi infime était-il. Parce qu'ils parvenaient à parler de ce sujet si effrayant aux yeux d'Anaëlle sans que cela ne les gêne. Parce qu'elle ne semblait pas avoir peur de cet instant fatidique... Mieux encore, elle donnait l'impression d'en avoir envie. Presque plus que lui qui avait volontairement bridé ce genre de désirs et de pensées jusque là, craignant de l'effrayer. Désormais, il pourrait s'exprimer un petit peu plus mais il entrait dans une période plus compliquée que la précédente... Car il devrait essayer de contrôler et de modérer ce qu'il ne connaissait pas encore. Un véritable défi et un exploit s'il y parvenait sans commettre le moindre faux pas.
La douce jeune fille s'inquiéta finalement de l'endroit où ils allaient dormir, ce qui permit à Efren de repousser à plus tard ses interrogations et ses inquiétudes quant à la période qui s'annonçait entre eux. Il lui sourit, tendre et amusé.
-Viens avec moi.
Il garda l'un de ses bras autour d'elle. Il avait déjà vu des couples se promener ainsi, surtout en Ithri'Vaan où on ne craignait pas de montrer son affection en public. Mais il n'avait encore jamais eu l'occasion de le faire avec Anaëlle puisqu'ils vivaient entourés de dizaines de personnes et qu'ils ne s'étaient encore jamais retrouvés entièrement seuls, sans Souffles qui vivent à des centaines de mètres à la ronde. Doucement, il l'entraîna un peu plus loin dans cette grande pièce.
-La caverne est immense et elle compte même quelques salles. Nous avons passé deux ennéades ici avec mon père la première fois que nous sommes venus.
D'un pas prudent mais sûr, Efren la guida entre les arbres, les buissons et les parterres de fleurs. Passant près d'un framboisier, il en cueillit quelques fruits pour en offrir à sa petite amie et y goûter aussi. Ils étaient doux et sucrés. Il adorait le contact de la framboise sur la langue puis son goût qui se diffusait délicatement... Ici, toutes le plantes capables de donner un peu de nourriture les offraient à longueur d'année, aidés par un petit coup de pouce de Sig. Après plusieurs minutes, le jeune couple atteignit une fissure dans la roche assez large pour permettre à leurs silhouettes de passer. L'adolescent glissa ses doigts entre ceux d'Anaëlle et ouvrit la voix, entrant le premier dans cette nouvelle salle. Il s'agissait d'une portion de la caverne bien plus modeste. Elle faisait presque deux fois la taille de sa chambre à Fernel. Le petit cour d'eau qui traversait la grotte passait aussi par là et les cliquetis du ruisseau résonnaient faiblement contre les parois de pierre. Quelques champignons phosphorescents étaient disposés dans les rebords de la pièce qui baignait dans une douce lumière bleutée. Le sol était plat et recouvert d'une herbe bien grasse et agréable au toucher. Mais un élément de cet endroit était bien plus étonnant. Quelques brins d'herbe immenses avaient été emmêlés afin de former un dôme pouvant accueillir deux à trois personnes mieux encore qu'une tente. A l'intérieur, il y avait un épais tapis de mousse fraîche et sèche qui constituait un matelas naturel.
-C'est plus confortable que ça en a l'air. Avec les couvertures que j'ai apporté, on sera très bien. Et ne t'en fais pas, j'ai prévu de demander à Sig de me faire une autre tente à côté, ou même dans une autre salle si tu préfères.
De la même manière qu'il ne lui avait pas demandé de dormir avec lui durant le trajet, il avait prévu de dormir de son côté. Ils partageraient le même lit le jour où elle le déciderait ou lorsqu'ils sauteraient le pas. Mais en attendant, cela ne le dérangeait pas qu'ils fassent chambre à part. Il ne savait même pas ce que cela faisait de passer la nuit avec la femme qu'il aimait dans ses bras. Une telle sensation ne pouvait donc pas lui manquer. Même s'il s'en interrogeait, évidemment.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 11 Oct 2020 - 6:08 | |
| Elle le suit bien sûr, contente de voir qu’il la garde près de lui pour marcher. C’est curieux, cette façon de se déplacer. Personne ne fait ça, à Fernel, comme si les gens avaient peur de se prendre la main, même les amoureux. Les seuls qu’elle a pu observer de près, Etienne et Sylvie, de sinistre mémoire, gardaient eux-mêmes une sage distance aux yeux de tous. Il en allait cependant autrement dès la porte fermée. Les mains se joignaient sans complexe, les corps se collaient sans gêne, sans pudeur et sans respect pour la jeune fille qui se trouvait parfois dans la même pièce qu’eux lorsque cela arrivait. Ils n’en avaient rien à faire qu’elle soit là. L’important, c’était d’abord d’assouvir un manque de contact enduré toute une journée. Pourquoi donc les gens s’empêchent-ils de se toucher les uns les autres, s’ils s’aiment ? Cela n’a pas l’air de troubler Efren, qui la garde contre lui pour marcher, par exemple…Probablement une subtilité nouvelle qui lui échappe. Tous ces codes et ces façons heurtent le Souffle pur et simple d’Anaëlle qui se contente de prendre les choses telles qu’elles viennent, désormais.
- Attends…, dit-elle en arrêtant leur progression. J’en ai pour quelques instants.
Aussi étrange que cela puisse paraître aux yeux d’Efren, la jeune servante se penche puis finit par s’accroupir pour délacer ses chaussures.
- J’peux pas vraiment t’expliquer pourquoi mais…j’trouve ça irrespectueux de marcher ici avec des souliers…
Les bottes sagement callées sous son bras, elle laisse ses petits orteils jouer avec l’herbe qui couvre le sol, avec un rire. C’est d’une douceur exquise, moelleux à souhait. D’elle-même, elle passe son bras autour de la taille d’Efren pour continuer leur route.
- J’me sens mieux.
Pendant leur progression, Anaëlle ne parle pas beaucoup, occupée qu’elle est à tout observer, les arbustes, les petits arbres fruitiers, elle picore avec lui les baies ramassées le long du chemin, telles ces framboises délicieuses. Des mûres, ici. Des groseilles, là-bas. Elle cueille chaque petit fruit avec délicatesse, en offrant à Efren avec un sourire, la bouche tâchée de jus de fruit, les dents bleuies par tout ce qu’elle a mangé, avant de rire, d’un rire tendre et vif à la fois.
- C’est pas très digne, désolée, mais c’est tellement bon !
Elle le suivra, lorsqu’il les entraîne dans une salle plus petite, plus intime, si jolie que la petite servante reste muette d’admiration, de longues secondes, ne répondant rien à Efren, déjà occupé à s’inquiéter de ce qu’il n’y a qu’une seule couche. Anaëlle, elle, ne note même pas ce détail, occupée à observer les petits champignons, émerveillée par ces reflets bleutés qui ondulent sur sa main. Elle avance, marchant avec un ravissement qu’elle ne dissimule pas sur l’épaisse couche d’herbe, avant de s’approcher de l’eau et d’y plonger le bout de ses orteils. Des orteils qu’elle retire bien vite de là en riant. C’est trop froid…
- Si je préfère ?
Anaëlle reprend contact avec la réalité, les paroles de son petit ami résonnant en son esprit. Elle le regarde, puis regarde la salle qui sert de lieu de repos, puis l’observe à nouveau, avisant le tapis de mousse, le dôme, toute cette ravissante chambre, la plus belle qu’elle ait jamais occupée. Elle dépose avec précaution ses bottes puis avance vers lui, avec un sourire.
Au contact d’une nature vivifiée et en symbiose étroite avec la magie, la jeune fille se sent en paix. Ici, elle n’a rien à craindre. Ici, la vie est entretenue avec soin, respectée, aimée. C’est une ambiance et une atmosphère rare, qui nettoie toutes les blessures d’un cœur et d’un corps malmené. Les émeraudes semblent plus larges, plus brillantes que jamais quand elle s’assoit sur l’herbe, avant de lui tendre la main pour qu’il la rejoigne. Anaëlle ne se sent pas tout à fait digne de fouler un tel endroit, mais il n’y a qu’une seule personne au monde qui peut l’accompagner dans ce qu’elle ressent, et c’est Efren.
- Pourquoi t’irais ailleurs ? C’est beau ici, c’est calme et c’est doux. Je voudrais partager ça avec toi, moi.
Elle glisse ses doigts dans les siens. Une aura de douceur et de bonté, invisible, enveloppe la servante, apaise son cœur, son corps, ses craintes et toutes les questions qu’elle se pose d’ordinaire. Il n’y a rien de plus vrai, à ses yeux. Il fait partie de cette douceur, de cette bonté qu’elle ressent partout en ces lieux. Pourquoi la priverait-il de sa présence ?
- Cet endroit me plaît. Je m’y sens bien et en sécurité, comme si j’étais dans ma vraie maison. Et je voudrais que tu restes, Efren.
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| | | Aaron Kolhe
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mer 14 Oct 2020 - 18:56 | |
| Efren s'assit aux côtés d'Anaëlle, plutôt prudent au départ car ils n'avaient encore jamais été totalement seuls et aussi proches qu'ici. Puis, l'entendant décrire l'endroit et l'apaisement qu'elle en ressentait, un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Il était loin d'imaginer que la vie parmi les plantes lui conviendrait à ce point. Cela ne faisait que confirmer son projet d'ouvrir une boutique de fleurs car il lui allait totalement. Durant son séjour ici, Sigmund pourrait déjà lui apprendre quelques bases. Il n'avait pas besoin de magie pour faire pousser une fleur en temps normal mais, pour leur permettre de s'épanouir dans un endroit sans soleil, il fallait bien un petit coup de pouce. Néanmoins, il serait plus à même que n'importe qui d'expliquer à la jeune fille ce qu'il savait sur la flore de Miradelphia. L'invitation de sa petite amie à rester -sous-entendu pour la nuit- surprit un peu l'adolescent qui la toisa d'un air semi-interdit. Il ne s'attendait pas à tant de changements... Deux heures plus tôt, dans le village, elle était méfiante envers le vieux vagabond et l'endroit où il les emmenait. Quelques jours plus tôt, elle pénétrait avec soulagement dans sa propre chambre, comprenant qu'il n'avait pas l'intention de la forcer à partager sa couche durant leur voyage. Avant leur départ, elle gardait une distance avec presque tout le monde, par peur qu'on lui fasse encore du mal. Et là elle... lui offrait de dormir avec elle ? C'était... Ouaw !
Efren secoua la tête pour se reprendre et lui adressa un sourire sincère.
-Pardon, c'est juste que c'est... inattendu. Je suis surpris... Et en même temps ravi de te voir aller si bien. Et heureux de savoir que la dernière chose que je verrais avant de fermer les yeux ce soir, ce sera ton visage...
Il contempla ses traits un court instant avant de se pencher pour venir l'embrasser. Puis il s'allongea dans l'herbe sans oser proposer à Anaëlle ne venir dans ses bras. Il la laissa donc libre de faire ce qu'elle souhaitait tandis qu'il observait la voûte de cette petite portion de la caverne. Le plafond était irrégulier et chaque petite arrête était marquée par un trait d'humidité qui brillait discrètement sous rayons bleutés des champignons. Si on regardait en prenant un peu de distance et en se détachant de la réalité, on pouvait croire qu'il s'agissait d'un ciel étoilé. Et c'était tout à fait l'effet recherché.
Ils restèrent là un moment avant qu'un grondement de les informe du retour de Sig. Efren suggéra alors qu'ils retournent auprès de lui pour manger un peu car, mine de rien, l'après-midi était déjà entamée. La grotte regorgeait de mets tous plus délicieux les uns que les autres, tant sucrés que salés. Les deux jeunes gens partagèrent également leurs provisions avec le mage. Rares étaient les fois où il avait l'occasion de manger de la viande séchée et du pain. Il avait des compléments parmi ses trésors mais rien ne valait les effets nutritifs de véritables aliments parfois.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Jeu 15 Oct 2020 - 7:29 | |
| Anaëlle penche la tête sur le côté et manifeste une légère incompréhension par un sourire en coin et un sourcil relevé. Toutefois, elle accueille le baiser avec tendresse, ne disant pas un mot alors qu’il s’allonge dans l’herbe grasse. Elle ne le rejoint pas. Elle se lève et se rend près du cours d’eau qui ruisselle entre les petits rochers, en silence, réfléchissant à ce qu’il vient de dire.
A genoux dans l’herbe, elle laisse ses doigts effleurer la surface de l’eau, souriant au contact des petits remous glacés. Elle va bien. Elle va on ne peut mieux, même, et c’est cet endroit qui distille ce bien-être en elle, un contact avec ces choses pures et sans malice, une proximité avec des plantes qui ont la même vocation qu’elle : apporter de la joie, répondre à un besoin, apaiser les souffrances, quelles qu’elles soient. Elle se sent chez elle, oui, parce qu’elle l’est. Toutes ces plantes, toutes ces choses, ne connaissent pas le mal, elles ne connaissent pas la souffrance ni l’horreur, elles répondent par la douceur à tout ce qui pourrait les malmener.
Anaëlle est semblable à ces plantes, dépourvue de malice, dépourvue de tout esprit de vengeance ou de négativité. Bien sûr, elle a souffert. Beaucoup. Toute sa vie. Que ce soit en Estrevent ou dans le Nord. Elle a souffert et pourtant elle est restée fidèle à elle-même, apportant à tous un soutien, une aide, un sourire, n’importe quoi qui peut soulager une douleur ou une souffrance. La jeune servante est comme cela depuis toujours et c’est dans cette caverne qu’elle prend la mesure de cette faculté, au contact de ces plantes magnifiques, de cette eau cristalline, de ce vieil homme étrange tout couvert de feuilles.
La sensation de bien-être procurée par cette révélation est inouïe. C’est comme si elle n’avait plus peur de rien du tout, entourée par une magie bien plus forte qu’elle, une magie qu’elle respecte infiniment, tout autant qu’elle respecte tout ce qui pousse et tout ce qui vit. Elle n’est pas tellement surprise, au contraire d’Efren. Elle vient tout simplement de s’apercevoir qu’elle a cette faculté là, d’apporter un réconfort totalement désintéressé à quiconque en a besoin.
C’est une très réelle introspection qui a lieu ici. Rien de plus, rien de moins. Un sourire épanoui s’affiche sur son visage tandis qu’elle s’amuse à toucher un petit champignon bleu dont la luminosité varie à chaque petit contact.
Efren a une place dans ce schéma de vie. Parce qu’elle l’aime, c’est indubitable. Pourtant, malgré son âge, malgré tout ce que les hommes lui ont imposé, elle a gardé cette innocence d’enfant, cette pureté qui fait que chaque geste posé envers lui, chaque mouvement dirigé vers Efren, est en soi une déclaration d’amour dépourvue d’intentions pouvant prêter à confusion, même si en soi l’amour physique n’est jamais qu’une extension, une manifestation corporelle d’un sentiment bien plus grand. Elle est gauche, maladroite, elle n’a pas toujours les bons mots, elle ne sait pas très bien comment s’exprimer à ce sujet, alors elle agit comme elle le fait toujours : avec son cœur et son petit bagage de communication bien à elle.
Le fait de lui demander de rester avec elle cette nuit n’est pas une demande implicite de vivre une nuit d’amour entre ses bras. Il s’agit juste, pour elle, de compléter un tableau enchanteur avec la seule pièce indispensable à son bonheur : lui. Elle se retourne vers son petit ami et l’observe d’un air tranquille avant d’acquiescer à sa proposition. C’est vrai qu’il est tard et qu’un repas serait le bienvenu.
Le vieux Sig venait de revenir dans la caverne, ils le rejoignirent donc, pour partager des mets, gouter des plats, dans une bonne humeur apaisante. Anaëlle écoutait le mage et Efren discuter ensemble, la bouche remplie de pain, les yeux ronds. Elle a des questions, des tas, des milliers de questions sur tous les sujets, sur les plantes, la caverne, les champignons, la magie et pourtant, au milieu de toutes ces questions importantes, il n’y en a qu’une qu’elle pose, entre deux morceaux de fruits juteux :
- M’sieur, tu m’apprendrais, toi, à faire pousser les plantes comme tu l’as fait tout à l’heure ?
Elle a un regard pour le vieux mage, plein de respect et de gentillesse.
- Tu m’apprendrais aussi à en prendre soin ? Regarde ça par exemple…
Elle montre de somptueux lys aux couleurs flamboyantes.
- J’sais que ça pousse pas par ici, ça vient de chez moi, dans le sud, là où on parle pas comme nous. Tu crois que ça serait possible de les faire pousser dans le Nord, en dehors de la caverne, j’veux dire ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Jeu 29 Oct 2020 - 20:35 | |
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Sig se tourna vers la jeune fille qui l'alpaguait encore à propos des plantes et de la magie. Il n'avait pas l'habitude qu'on le questionne et encore moins sur de tels sujets. Mais rares étaient ceux qui savaient... Sans quoi, il ne serait plus ici. Ou en tout cas, pas vivant. Trop de superstitieux dans ce village... Pourtant, il n'envisageait pas de s'en aller. Sa vie actuelle lui convenait.
-Nan, le lys aime la chaleur et ne pousse pas dans les sols froids.
Le vieux vagabond pencha la tête sur le côté d'un air pensif et se parla à lui-même.
-A moins de mettre dans un pot et d'installer dans une pièce avec cheminée et lumière ?...
Il n'avait pas (ou plus) l'habitude de la vie en société ni d'un toit au-dessus de sa tête qui ne serait pas recouvert de champignons mais il avait parfois quelques bribes de lucidité comme celle-ci. Elles semblaient toujours venir de nulle part alors que son esprit était ailleurs... Soudain, il reprit son attitude habituelle et son regard vif et fou observa son interlocutrice.
-Il faudrait plus de quelques jours pour apprendre au bouton de rose à faire s'épanouir une plante. -Quant à la magie, enchaîna Efren, cela prend des années pour parvenir à la maîtriser. Il te faudrait des mois rien que pour faire s'éclore une graine.
Sig ne dit rien mais il hocha la tête avec lenteur. Il ne se souvenait pas mais cela lui paraissait logique. Lui ne pourrait pas lui enseigner, il ne savait plus la méthode... Par quoi on commençait ? C'était si naturel pour lui qui l'utilisait chaque jour d'aussi loin qu'il se rappelait. L'adolescent, quant à lui, peinait à imaginer son ami en instructeur. Il ne parviendrait pas à expliquer avec des termes simples et rationnels. Il parlait toujours d'une façon que lui seul comprenait et Anaëlle était déjà perdue avec le fait qu'il n'utilise pas les prénoms mais des métaphores florales... Finalement, le vieux vagabond se pencha. Accroupit, les jambes pliées contre son torse, il donnait l'impression qu'il allait basculer vers l'avant mais il maîtrisait parfaitement ses gestes. Son équilibre était encore sûr pour une homme de son âge et à qui sa corpulence donnait un air maladif.
-Mais si le bourgeon le veut, je peux essayer de lui faire une initiation à la botanique. Hm ?
Sans attendre de réponse, Sig se leva et commença à s'éloigner. La caverne était grande, il y avait de nombreuses choses qu'il pouvait tenter de lui apprendre à travers sa collection.
-La future rose connaît quoi comme type de plantes ?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Ven 30 Oct 2020 - 9:41 | |
| Anaëlle écoute avec la plus grande attention ce que dit le vieux Sig. Donc les lys ne peuvent pas pousser ailleurs que dans la caverne, le sol du Nord étant probablement trop froid, pas adapté à cette plante qui a besoin de chaleur et de lumière. Elle a une moue un peu désappointée. Ces fleurs pleines de couleurs, aux formes surprenantes, sont ses préférées. Elle baisse un peu la tête, en comprenant que non seulement la culture de ces fleurs est impossible là où elle vit mais qu’en plus apprendre à utiliser la magie prend littéralement des mois pour un tout petit résultat.
- Je comprends…
Elle triture ses doigts, pensive. Elle savait que cela prendrait du temps mais peut-être pas autant. Et il n’imagine pas un instant demeurer des mois ici juste pour apprendre la botanique. Efren a une vie lui aussi, sans compter qu’on a encore besoin de lui au château. Sans compter son père également. Si Aaron donne un signe de vie, il voudra certainement une réponse, et si Efren n’est pas là pour la lui donner ? Non, décidément, ce serait terriblement égoïste de vouloir rester ici et de le suggérer à Efren. Alors elle ne dit rien, elle a juste un petit sourire pour son petit ami, un autre pour Sig, qu’elle suit, enfonçant ses pieds nus dans l’herbe grasse, invitant Efren à la suivre d’un geste doux de la main.
- Ce que je connais ?? Heu…
Elle se frotte le menton, un peu perplexe. Elle connait des tas de plantes, mais…
- Je ne sais pas expliquer. Je connais les céréales que faisait pousser le fermier. Y a le blé, l’avoine…heu…l’épeautre aussi…Puis dans les fleurs…Y a les jolies carmines et les roses, les clochettes des bois, des petites fleurs bleues sans parfum…Les petites marguerites…Puis il y a aussi les petites fleurs du printemps, toutes vertes et jaunes, je ne sais pas comment on les appelle, je sais juste qu’elles poussent uniquement au printemps…
Elle fronce les sourcils, réfléchissant à ce qu’elle connaît.
- Puis y a les arbres…Y a des chênes partout à Fernel. Des noisetiers. Des châtaigniers. Des sapins, quand on se dirige vers les montagnes…les pommiers…les poiriers…les petits arbres à fruits, comme les mûres ou les framboises…Je pense que c’est tout…
Elle se gratte la nuque et observe toute la flore de l’endroit. Elle n’en connait pas même la moitié du quart du tiers et se sent soudain bien ignorante.
- C’est pas beaucoup, je sais…Dans mes rêves, y a des lys. Des arbres que je ne connais pas. Des choses superbes avec plein de couleurs mais je sais pas expliquer non plus.
Elle prend la main d’Efren, un peu gênée, en murmurant, pour ne pas froisser Sig :
- Peut-être que je ne suis pas faite pour ça…Je sais même pas expliquer ce que je connais…Et je comprends pas toujours ce qu’il dit…J’me sens un peu ridicule…
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Ven 13 Nov 2020 - 11:37 | |
| Efren serra les doigts d'Anaëlle dans les siens et ouvrit la bouche mais il n'eut pas le temps de lui répondre quoi que ce soit. -Personne ne comprend ce que Sig veut dire.Le vagabond l'avait pris de vitesse. Ses termes à lui auraient été un peu différents mais, en substance, c'était la même chose. -Ce n'est pas si mal mais pas assez précis et incomplet. Le bourgeon pense trop et pas assez en même temps... Je suis sûr qu'elle connaît les algues, les champignons, les herbes aromatiques ou médicinales, la mousse et le lichen, les fougères...Tout en avançant, le vieil homme effleurait les feuilles de quelques plantes qui semblaient se redresser lentement, comme s'il leur insufflait de l'énergie. La Trame bougeait autour de lui, caressant sans nul doute les sens de sa jeune élève. Sa démarche étrange ne l'empêchait nullement d'évoluer sur ce terrain accidenté entre arbres et arbustes. -Toutes les plantes donnent des fleurs, des fruits ou des graines. Parfois les trois... Certains se mangent. D'autres pas. Il y a des plantes utiles aux Hommes, d'autres aux animaux. Il ne suffit pas de savoir donner un nom à une plante. Il posa son unique main sur l'écorce d'un large tronc avant de venir s'y coller, comme s'il venait se blottir contre lui. L'arbre faisait triste de mine : ses branches étaient basses et ses feuilles se teintaient de rouge. Le spectacle était magnifique et triste à la fois. -Il faut savoir à quoi elle sert. De quoi elle a besoin. Comment la combler. Ce qu'elle a à offrir en retour et à quoi cela va servir.Son oreille collée à l'érable, il sentait sa sève vibrer sous sa peau épaisse et rugueuse. Il ferma les yeux et se concentra. La magie autour de lui bougea de plus belle pour venir s'emmagasiner en lui. Puis une énergie plus intense que les autres s'infusa au sein même de l'arbre et celui-ci mua lentement. Ses branches se relevèrent et ses feuilles passèrent par un arc-en-ciel de couleurs automnales, quittant le rouge pour passer à l'orange puis jaunir avant de retrouver un vert des plus vifs. Après quelques instants, il avait retrouvé une belle allure, se dressant fièrent devant les deux jeunes gens. Sig rouvrit finalement les yeux et les releva. Un peu au-dessus de sa tête, il y avait une sorte de tube planté dans l'écorce et un pot en verre y était accroché. Quelques gouttes dorées coulaient à l'intérieur par intervalles réguliers. Il prit le bocal et s'approcha du couple pour le leur tendre, les invitant à plonger leurs doigts dedans. Efren ne se fit pas prier et porta à sa bouche ses phalanges couvertes du sirop sucré de l'érable. -Il y a beaucoup à apprendre et ça aussi c'est très long. Cela demande beaucoup de temps et de patience. Le jeune chêne qui te protège de ses branches est une exception. Il est né avec un esprit qui lui donne les réponses aux problèmes qui se confrontent à lui. Il maîtrise son propre talent sans que personne n'ait eu besoin de le lui enseigner. En dehors de lui, il faut des années pour apprendre sa vocation. Il se redressa et orienta son regard vers l'adolescent. On ne devient pas forgeron en un jour. Lui dit-il avant de lui adresser un clin d’œil alors qu'il faisait clairement référence à son père. Efren esquissa un sourire forcé et sans joie. Il n'aimait pas trop qu'il fasse allusion à cela devant Anaëlle. Elle ne savait pas encore et ne tenait pas forcément à ce qu'elle l'apprenne de cette manière. Cependant, elle avait toujours été très discrète jusque là, évitant de trop lui poser de questions alors même qu'il venait de la faire entrer dans le monde dans lequel il évoluait depuis toujours. La jeune fille savait qu'Aaron avait été forgeron, peut-être s'en contenterait-elle sans chercher plus loin... Le vieux Sig pivota et retourna auprès de l'érable pour remettre le pot en place. Puis il reprit sa marche à travers la caverne. *********** La leçon avait duré des heures. Sigmund avait tenté d'inculquer quelques bases à Anaëlle, comme "de quoi toutes les plantes ont besoin pour vivre" et "où elles les trouvent". Il en était venu à parler des quatre éléments, le feu étant représenté par le soleil. Les végétaux se nourrissaient de plusieurs façons et toutes leur étaient indispensables. C'était pourquoi leur entretien demandait tant d'attention. C'était Efren qui avait proposé de s'arrêter pour la journée. Après un nouveau repas, il avait fait tiédir un peu d'eau car elle était bien trop froide ici pour pouvoir être utilisée telle quel pour la toilette. Puis il avait demandé au vieux mage de faire pousser une plante pour servir de rideau à la petite pièce qui leur servirait de chambre. Il avait laissé sa petite amie se rafraîchir là tandis qu'il était allé ailleurs pour en faire autant. Une fois propre et changé, il s'était installé à l'extérieur, assis à même le sol, attendant près de l'entrée que sa petite amie ait terminé. A l'aide d'un fusain, il croquait sur son carnet les plans d'une invention. Un mécanisme qui permettrait de bouger les immenses rochers de l'entrée sans l'aide de la magie. Quelques calculs traînaient en coin de pages que même un lettré n'aurait pu comprendre. Des feuilles volantes s'étaient échappées et traînaient près de lui. La plupart recueillait des structures de bois ou de pierres mais certaines semblaient comporter des traits d'un tout autre genre. On y distinguait une chevelure par-ci, le coin d'une mâchoire par là... Il y avait déjà tant de pages noircies... Et dire qu'il n'avait commencé ce carnet que depuis quelques jours avant leur départ...
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 14 Nov 2020 - 21:56 | |
| - Il y a tellement de plantes, j’en ai oublié tout plein…je sais.
Elle joue distraitement avec quelques brins d’herbes disposés près d’elle, en y songeant. La plupart des termes qu’elle connait sont ceux qu’elle a entendu de loin, quand le fermier ou la mère Maïethé l’envoyaient chercher des plantes aromatiques comme, par exemple, de larges feuilles de sauge. Tout ce dont elle ne connait pas le nom, elle l’invente. Elle crée des noms pour ces plantes, donc tout lui semble parfaitement limpide même si c’est loin, très loin même, d’être académique. Et elle sait que ce qui est valable pour elle ne l’est pas forcément pour Sig tout comme elle sait que l’inverse est tout aussi vrai.
La caresse qu’elle ressent sur elle lui fait fermer les yeux, avec un soupir d’aise, alors qu’il utilise la magie. C’est un sentiment de paix qui s’ajoute à tous les autres, quelque chose d’infiniment positif et de doux. Elle aimerait bien le partager à Efren, ce sentiment là.
- Oui…Ce sera très très long, j’en ai bien conscience…mais j’aime ça…Alors, je ne me découragerai pas.
Elle l’observe se lover contre cet arbre aux couleurs de feu et regarde tout avec la plus grande attention. Lorsque l’arbre semble retrouver toute sa vigueur et toute sa beauté, elle ouvre de grands yeux et finit par regarder Efren, les paupières grandes ouvertes.
- Regarde ça…c’est trop beau…
La jeune fille prendra pourtant le pot offert et y trempera le doigt à son tour pour y recueillir la sève sucrée. Un large sourire s’affiche alors sur son joli visage avant de rendre le petit récipient à Sig. Les deux hommes échangeaient des propos complices qui faisaient sourire le vieux Sig mais qui semblaient provoquer un curieux malaise chez Efren même si ce dernier faisait de son mieux pour le dissimuler. Anaëlle eut une petite moue mais ne posa aucune question indiscrète. Cela avait été dit dans un échange qui ne la concernait en rien, après tout. Elle se contentera de serrer sa main dans la sienne, comme s’il avait besoin d’un réconfort.
- J’aime bien ce surnom qu’il te donne…Jeune chêne.
Tout cela avait duré des heures. Des heures de discussion et de découvertes qui ont passablement fatigué Efren et Anaëlle. C’est le jeune homme qui a d’ailleurs mis fin à ces leçons, afin qu’ils puissent prendre tous les deux un peu de repos. Après avoir mangé et s’être rafraîchie à l’abri des regards, elle rejoint donc Efren à l’extérieur, les cheveux correctement coiffés, propre et fraîche. Elle s’assoit à ses côtés et l’observe crayonner sans dire un seul mot. Elle avise pourtant les quelques feuilles qui sont au sol et les saisit pour les regarder de plus près. Des structures, des annotations qu’elle ne sait pas lire, d’autres choses avec des chiffres – qu’elle sait encore moins lire – puis elle remarque enfin ces traits étranges, totalement différents des structures qu’il dessine :
- Tu as du talent, Efren.
Elle pose les feuilles à son côté, avec la plus grande attention et l’observe avec un gentil sourire.
- ça n’a pas du être fort drôle pour toi aujourd’hui, de nous entendre parler de plantes tout le temps. Tu n’as presque rien dit…
Elle hésite un instant puis replace une mèche de cheveux derrière son oreille à lui, tranquille et douce, comme à son habitude.
- Tu as peut-être envie de parler d’autre chose ? Est-ce qu’il y a quelque chose que tu voudrais faire ? Une petite balade peut-être ? Ou juste rester là à dessiner ? ça ne me dérange pas du tout de te regarder.
Après tout, il a supporté toute une journée de leçon sur les plantes, elle peut rester à ses côtés pour le regarder.
- Que dessines-tu, là, au fait ?
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 15 Nov 2020 - 20:03 | |
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Efren retint un instant la main d'Anaëlle afin de déposer un baiser dans sa paume.
-Ne t'en fais pas, tout va bien. Et puis, je suis curieux de tout. La botanique n'est pas le sujet que je préfère mais c'était intéressant. Et si tu as besoin que je reste avec toi quand tu suis les leçons de Sig, je resterai.
Ce jour-là, ils avaient fait le tour de la caverne en long et en large. Il viendrait sans doute un moment où ils s'installeraient à un endroit et où il pourrait simplement se poser dans un coin avec son carnet et son fusain pour rester à proximité sans demeurer passif. Et alors, le cours pourrait durer longtemps, il ne verrait pas le temps s'écouler. Sa petite amie lui suggéra de changer de sujet, chose qui lui convenait parfaitement. Finalement, elle porta son attention sur son travail en cours. Il tourna alors sa feuille de manière à ce qu'elle puisse mieux la voir.
-J'imagine un mécanisme pour déplacer de lourdes pierres sans trop d'efforts. Mais je crois qu'il va falloir que je prenne des cordes plus solides... A moins de prendre des chaines ?...
Tout en parlant, Efren pencha la tête sur le côté, commençant à imaginer la chose et même à faire des calculs dans sa tête pour évaluer la faisabilité de son projet. Après quelques secondes, il releva les yeux, conscient qu'il ne pouvait pas ennuyer Anaëlle avec ce genre de questions.
-Et, euh... Pour en revenir à ce que tu disais... Disons que si je sais représenter ce que j'ai à l'esprit, c'est très terre à terre comme dessins... Je veux dire... Même si je dessine quelqu'un, je suis incapable de faire ressortir la moindre émotion.
Il eut une hésitation puis, finalement, il se mit à fouiller dans la petite pile que la jeune fille venait de reposer. Il en sortit une première page qu'il tendit à sa petite amie.
-Regarde. C'est très réaliste mais ça fait... figé.
Le dessin la représentait, elle. Elle occupait bon nombre de ses pensées et avait fini par coucher ces images sur papier sans même s'en rendre compte. Si c'était parfaitement exécuté, il était vrai qu'il manquait un petit quelque chose pour que l'œuvre devienne plus authentique... Il sonda une nouvelle fois son travail et en extrait un autre échantillon. Sur cette page, il y avait plusieurs visages avec plusieurs coiffures différentes, comme un assemblage de souvenirs personnels. Sur tous ces dessins, Anaëlle était douce et belle, à l'image de la vision qu'il avait d'elle.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Lun 16 Nov 2020 - 12:50 | |
| - Tu veux déplacer de grosses pierres ? Ha ?
Elle se penche un peu plus pour mieux voir.
- Avec des chaînes ou des cordes ??
Dans son esprit pratique, une corde ne résisterait pas au poids d’un gros rocher. Les chaînes résisteraient sans doute mieux mais sont très lourdes à transporter. Cela étant, elle n’ose rien dire, parce que c’est lui qui maîtrise le sujet et pas elle. Il y a sans doute déjà pensé bien avant elle, après tout.
- Pourquoi tu veux soulever de grosses pierres ? Pour les travaux au château ?
Elle sourit en y songeant. Le château lui semble tellement loin. Et tellement gris, triste, vide, en comparaison à ce lieu, cet endroit féérique. Les murs de Fernel sont épais, très épais, gris, décorés ici et là de tapisseries de prix et de larges âtres mais il n’y a rien de poétique là-bas, rien de sensible, rien de doux. C’est un rude château, solide, conçu pour résister à un siège avec des défenses partout. Un château digne du passé militaire de ceux qui ont occupé la plus haute place. Un soupir s’échappe d’ailleurs de sa poitrine en y songeant. Non, il n’y a rien qui inspire à la rêverie et à la douceur dans cet endroit. Même Dame Louise, avant son départ pour le Sud de la Péninsule, a été à l’image des murs qui l’abritent : rude, froide et sans cœur. Eteinte.
Elle se saisit de la page tendue et observe les traits. Les siens. Cela la fait sourire évidemment, surtout qu’il l’a avantagée ici et là, on lui donnant un visage ravissant à contempler. Cela étant, il a raison, il manque quelque chose mais quoi ?
- Mhhhh…
Elle tourne le dessin dans tous les sens et essaye de penser à ce qu’elle fait dans sa chambre, pour donner du volume et des reliefs. Elle a un sourire en pointant son doigt sur des endroits, concentrée.
- Regarde…là…et là….par exemple…si tu arrondis les coins (angle étant un mot et un concept un peu trop complexe pour elle), et que tu ajoutes du gris, tu vois ? Si t’appuies pas trop sur ton…heu…Ce que tu as en main…ça fera un peu d’ombre. Et les ombres, c’est joli, ça permet de voir la lumière…
Elle lui rend le dessin et se gratte la nuque.
- Du coup, on pourra croire que le visage est vrai…Enfin presque…je sais pas super bien expliquer.
Elle observe les autres dessins, pour se donner une petite contenance, avant de sourire encore.
- Et tu m’as fait trop jolie…je me suis jamais coiffée comme ça, c’est étrange à regarder…
Elle approche d’ailleurs les croquis tout en plissant les yeux.
- ça m’irait bien, en fait…
Anaëlle a un petit rire, tout en gardant les croquis dans sa main et en le regardant. La petite servante est heureuse. Elle passe d’excellents moments avec son petit ami loin de tout et de tout le monde, jamais elle ne s’est sentie aussi bien. Enfin, du moins, pas qu’elle s’en souvienne en tout cas.
- Quand on rentrera j’essayerai de me coiffer comme ça, si ça te plaît aussi ! Parce qu'ici, j'ai rien pour me coiffer.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 17 Nov 2020 - 20:34 | |
| -Non. Je regardais les rochers qui bloquent l'accès à la grotte et j'ai commencé à réfléchir à une façon de les déplacer autrement. Ça va peut-être te paraître bizarre mais ça... me distrait.
Alors qu'Anaëlle lui prenait le dessin pour le détailler avec plus d'insistance, il la regarda d'un œil nouveau, à la fois contemplatif et amoureux. Il écouta ses conseils avec attention mais sans se départir de ce doux sourire qui était venu se ficher sur ses lèvres. Elle chercha le nom de ce qu'il avait en main et il lui apporta la réponse d'un simple mot pour ne pas l'interrompre dans son élan. Il détailla ses doigts tandis qu'elle lui montrait où rajouter du noir et du gris pour gagner en volume. Car oui, les volumes, c'était ce qu'il manquait à son travail, ce qui aurait pu donner l'impression que son ouvrage se détachait de la feuille. Il avait un esprit cartésien et si peu artistique. Il voyait la beauté à travers une oeuvre finement exécutée mais ne remarquait pas dans le discret coup de pinceau qui changeait toute la dynamique d'une toile. Pas sans qu'on le lui montre.
Il sourit avec un peu plus d'amusement lorsqu'elle se trouva un peu gênée en s'estimant moins belle en vrai que sur le papier. Il apprécia qu'elle veuille essayer une nouvelle coiffure, essayer de se faire plus jolie. C'était une façon de montrer qu'elle prenait confiance en elle, chose à laquelle il travaillait depuis leur rencontre. C'était agréable de la voir évoluer même en dehors de leur relation... A son tour, ses doigts vinrent chasser une mèche de cheveux flamboyante pour la placer derrière l'oreille de la belle tout en effleurant sa joue au passage.
-Je suis certain que tu seras très belle. Mais je ne trouve pas que mes dessins soient si éloignés de la réalité... Parce que c'est ainsi que je te vois, voilà tout... Déclara-t-il avec douceur.
Lentement, il se pencha vers elle pour venir l'embrasser. Son baiser fut d'abord emprunt de tout son amour puis se teinta de cette envie qu'elle lui avait transmise un peu plus tôt dans la journée. Il ne chercha cependant pas à aller plus loin, sa main restant sous la pommette de sa petite amie. Ils s'interrompirent après un petit moment, le visage de l'adolescent demeurant tout près de celui d'Anaëlle pendant un court laps de temps. Puis il se redressa pour plonger son regard dans le sien.
-Ajouter de l'ombre pour faire émerger la lumière... C'est un concept qui te va bien je trouve.
Elle avait tellement souffert... Mais son Souffle était resté si pur... C'était ce qu'il admirait le plus chez elle. Il la libéra finalement de sa tendre emprise sur sa joue et acheva de reprendre sa position initiale.
-Tu veux dessiner ? J'ai un deuxième fusain et plusieurs feuilles d'avance.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mer 18 Nov 2020 - 19:34 | |
| - Pourquoi je trouverais ça bizarre ? Si ça te distrait…pourquoi pas ?
Elle aime tellement ces moments-là, des petites moments si importants parce que tout simples, sans aucune fioriture. Il n’y a qu’eux deux et tout ce qu’ils aiment. Pour lui le calme et la tranquillité nécessaire à la création de ses projets qu’il pose sur du parchemin, pour elle la présence de ces plantes fabuleuses qui l’apaisent considérablement. Tous les deux unis dans un endroit merveilleux. Il n’y a rien de mal, rien de mauvais ici. Absolument rien. Il n’en faut pas plus que toute l’attitude de la jeune servante change.
Lorsqu’il replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille, elle ne peut s’empêcher de sourire, de ce sourire merveilleux qui a si longtemps été voilé par la souffrance. Le fait qu’Efren la trouve belle lui permet évidemment de reprendre un peu d’estime d’elle-même, un peu de confiance en ce qu’elle est et ce qu’elle ressent pour lui. Elle est tout simplement magnifique, quand aucune ombre ne vient troubler son regard d’émeraude.
- C’est toi qui me rends jolie, Efren…
Et ce baiser…D’une ineffable douceur se teintant peu à peu de cette envie qu’elle a si fort ressentie tout à l’heure. Comment résister ? C’est tout simplement exquis. Tendre. A nouveau ce feu qui l’a étreinte tout à l’heure réapparait mais il rompt le baiser, dissipant également toute étincelle. Elle baisse un instant la tête avant de se reprendre et de le regarder, avec un sourire timide. Toutes ces jolies choses qu’il lui dit…Elle ne sait d’ailleurs pas quoi répondre, si ce n’est opiner de la tête avant de prendre un fusain, un parchemin et de regarder l’espace vierge de toutes annotations.
Elle ne sait pas quoi faire, elle regarde le fusain, de plus près, sous tous les angles. Selon la façon dont elle le tient, elle remarque que les traits peuvent former des traits fins ou au contraire très larges. La servante remarque également que cela laisse des traces noires sur les doigts, ce qui la fait sourire un peu.
- Je vais essayer…
Mais…que dessiner ? Elle peut faire des merveilles avec un morceau de bois et des ciseaux adéquats, pour sculpter tout ce qui lui vient à l’esprit. Ses rêves sont concrétisés de la sorte, sous ses petits doigts habiles. Elle parvient à donner du volume à ce qui n’est pas tangible : un rêve…ou un souvenir. Et cela lui semble toujours facile. Faire la même chose, à plat, sur un support tel que le parchemin avec un outil qu’elle ne connait pas, c’est un défi. Un défi qu’elle relève, assez maladroitement. Il y des traits partout, ici et là, des arcs de cercle, des tracés par toujours droits, des ébauches de ce qu’on devine être des fleurs, et là bas au loin, au creux d’un petit vallon, une maisonnette entourée d’arbres et de plantes. Elle dessine même des nuages…des nuages niais, ressemblant à de gros moutons noirs au dessus d’une plaine vieillie, roussie par un soleil absent…Un dessin étrange, où on sent la volonté de bien faire mais où est le résultat est…comment dire…difficilement appréciable.
Pourtant, elle fait attention, elle essaye des choses, essuyant le bout de son nez à l’aide de son index noirci, la langue entre les dents, concentrée. Au bout de quelques minutes, elle montre le tout à Efren, avec un grand sourire. Et à dire vrai, il y a autant de traits noirs sur son visage que sur le feuillet, tant elle a passé sa main sur ses joues, en réfléchissant.
- Regarde ! J’ai essayé de dessiner notre maison ! Une maison étrange, aux murs de guingois et au toit tordu, avec des fenêtres rondes et une cheminée énorme.
- J'ai essayé de rendre ça joli mais...bon...hem. |
| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Sam 21 Nov 2020 - 21:06 | |
| Efren leva les yeux de son travail pour regarder l'oeuvre de sa petite amie. Au vu des conseils qu'elle lui avait donné, il croyait qu'elle savait dessiner mais réalisait que ce n'était pas du tout le cas. Qu'à cela ne tenait, il n'afficha aucune réaction particulière pour manifester son étonnement et observa ses traits afin d'en comprendre chaque détail. Finalement, il sourit et reprit la feuille.
-Mais il manque plein de choses ! Dit-il d'un air doux et amusé.
De son doigt, il dessina une structure imaginaire accolée à la maison bancale. C'était une sorte d'extension de la petite bâtisse et qui s'étendait uniquement sur l'extérieur. Pas de fenêtre, uniquement des lignes droites formant un quadrillage. L'adolescent voulait ainsi initier un échange autour de leur projet.
-Il te faut une serre pour tes fleurs. Même dans le Sud, ça ne sera pas superflus en hiver.
Il écarte ensuite sa main pour continuer à faire semblant de dessiner un peu plus loin tout en discutant avec la jeune fille.
-Et puis, pourquoi pas un jardin que tu pourrais aménager à ta guise ? Avec une terrasse et un kiosque ? Tu voudrais un verger aussi ?
Elle aimait tellement les plantes... Vivre dans un environnement très nature lui conviendrait très bien. Il voyait cela comme une bouffée d'air permanente. La ville, ce n'était pas forcément ce qui lui convenait le mieux. Il avait besoin de calme pour travailler. D'ailleurs...
-Et j'ai besoin d'un atelier aussi !
Il releva la tête et se tourna vers Anaëlle.
-Je peux m'installer de l'autre côté de la maison pour ne pas déranger tes plantes et le calme du jardin. Mais je pourrais me prévoir un bureau dans ta serre pour dessiner mes plans ? Comme ça... Je pourrais t'observer t'occuper de tes plantes tout en travaillant...
Cette conversation était presque surréaliste. Ils parlaient de leur avenir ensemble... Eux qui ne se fréquentaient pas depuis un mois. Lui qui était tout juste adulte et elle qui semblait parfois à peine adolescente. Cependant, cela semblait si naturel... Ils avaient envie de tout cela et Efren n'avait pas à lutter beaucoup pour que son esprit ne vienne pas prévenir son coeur qu'il s'emballait peut-être un peu vite. Pour une fois dans sa vie, il pouvait s'attacher vraiment à quelqu'un et concevoir une vie normale avec elle... Alors il n'allait pas s'en empêcher.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 24 Nov 2020 - 12:25 | |
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Anaëlle ne sait pas dessiner mais sait donner du volume et texturer ses petites créations de bois. Transposer tout cela sur du papier demande évidemment une technique qu’elle ne possède pas vraiment, elle a juste tenté de voir les dessins d’Efren en tant qu’objet palpable, c’est sans doute pour cette raison que ses conseils semblaient pertinents. Quoiqu’il en soit, elle le regarde lui, pas tellement ses mouvements sur le parchemin gribouillé. Elle observe son visage apaisé et tranquille alors même qu’il lui explique tous les projets qui lui viennent à l’esprit.
Une serre, dans laquelle elle pourrait faire pousser tout ce qu’elle souhaite, et dans laquelle il disposerait d’un espace de travail, afin qu’ils puissent passer du temps ensemble.
Un verger, pour obtenir de jolis fruits pleins de jus qu’elle pourrait vendre.
Un jardin, avec une terrasse et un petit kiosque…Faire pousser des fleurs partout. Des centaines de fleurs différentes, aux couleurs chatoyantes, un peu comme dans cette caverne à l’abri de tout.
Un atelier pour lui, pour lui permettre de travailler en paix.
Tout cela prend vie sous les doigts de son petit ami qui parle de tout comme si c’était une évidence, quelque chose d’acté. Un projet. Il projette tout simplement une vie à deux, dans un endroit merveilleux, loin de toute la misère et de tous les malheurs du monde, un projet dans lequel ils seraient heureux, tous les deux.
C’est un moment important.
Dans l’esprit pur et simple de la jolie servante, l’idéal d’une vie est en train de prendre corps sous les doigts agiles d’Efren. Un idéal qu’ils partagent tous les deux. Et toujours pendant qu’il parle, Anaëlle le regarde, profondément attendrie.
Elle posera sa main sur la sienne, partageant un instant les mouvements qu’il initie avant de dire, de sa petite voix douce :
- On trouvera cet endroit et on en fera notre chez-nous.
Une phrase toute simple et dite avec le plus grand naturel du monde, tranquillement, comme s’il n’en avait jamais été autrement. Une évidence.
- Je travaillerai dur pour avoir tout ça, chaque petit sou que je gagne, c’est pour cela, cette maison, tout ce que tu montres avec tes doigts, cette serre…ton atelier…
Elle porte la main d’Efren à son visage, pour y déposer un baiser, avant de la poser sur sa joue.
- …parce qu’il n’y a pas d’avenir sans toi à mes côtés…tu complètes ce que je suis…
La jeune fille pose son regard sur le dessin malhabilement tracé et sourit plus encore, le regard brillant :
- Tu complètes même mes dessins.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 29 Nov 2020 - 12:49 | |
| Efren s'approcha d'Anaëlle et lui vola un baiser aussi intense que l'émotion qu'elle venait de provoquer en lui. La main sur sa joue, ses lèvres goûtèrent les siennes avec un amour décuplé. Son souffle se fit rapidement plus court tandis que son cœur battait la chamade sans parvenir à se rassasier de ce contact. Les mots de sa petite amie raisonnaient encore dans sa tête tel un écho sans fin. ... pas d'avenir sans toi à mes côtés...
... tu complètes ce que je suis... Alors c'était cela ? Être deux mais partager le même esprit ? Le même cœur ? Une seconde main était venue encadrer le visage de la jeune fille, non sans s'être défait de son matériel de dessin, et il ne parvint qu'avec grand peine à se détacher d'elle sans pour autant s'en éloigner. Son souffle venait caressé son visage tandis que sa voix se faisait murmure, comme s'il craignait de briser la magie de cet instant. -Désolé... Souffla-t-il. Je... me suis laissé submerger. Mais il ne faut pas me parler comme ça ! Ne put-il s'empêcher de rire à demi. Eh bien oui ! Après tout, c'était elle qui avait provoqué cette réaction de sa part. Alors certes, elle n'aurait pas pu imaginer le ras de marée qu'elle allait créé en lui. Et certes, elle n'avait certainement pas cet objectif en lui disant de telles choses. Lui-même n'avait rien vu venir et c'était pour cela qu'il n'avait pas été capable de se retenir. -Je t'aime, Anaëlle... De plus en plus chaque jour. A tel point que j'ai l'impression que ce sentiment grandira dans mon cœur à tout jamais. Si tant est que ce soit possible.Il restait là, à un effleurement d'elle. Il n'osait plus s'approcher de peur de l'effrayer et en même temps, il se trouvait totalement incapable de s'éloigner d'avantage d'elle. Il avait besoin de sentir la chaleur de son visage irradier le sien, de la sentir respirer tout contre lui, de toucher sa peau... et même de l'enlacer même s'il se contenait pour le moment.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 29 Nov 2020 - 20:45 | |
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La surprise est totale. Anaëlle ne s’attendait pas du tout à une telle réaction pleine de passion. Après un court instant, elle sourit enfin sous ce baiser plein de fougue que lui donne Efren. C’était sans doute la plus belle réponse qu’il pouvait lui donner, un accord silencieux, un assentiment tendre et doux. Elle aussi se laisse peu à peu gagner par cette émotion qu’il lui transmet, apportant sa propre fougue à un échange muet au centre duquel battent pourtant à toute vitesse deux cœurs totalement emportés par l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.
Ce n’est qu’à regret, tout comme lui, qu’elle l’observe s’éloigner un peu, comme s’il cherchait à reprendre ses esprits, comme s’il cherchait ses mots, des mots pour exprimer quelque chose de totalement confus. Il les trouvera pourtant, s’excusant même d’avoir cédé à une pulsion qu’il n’a pas pu contrôler. Anaëlle secoue légèrement la tête, avant de sourire à nouveau, timidement.
- C’est ce que je ressens et ce que je pense…Je ne pouvais pas te le cacher, Efren. Ce que je t’ai dit…c’est notre projet…un projet que tu partages avec moi et que tu embellis.
Elle aussi craint maintenant de dire quelque chose qui romprait cette magie à l’œuvre tout autour d’eux. Elle la ressent, intensément, elle sent cette douce tension qui l’incite tout simplement à le regarder, à plonger dans ces iris vermeilles qui la fascinent tant. C’est un moment d’une beauté pure et d’une tendresse totale qui a court dans cette caverne aux merveilles. Une caverne témoin d’un sentiment intense qui ne fait que grandir, d’heure en heure. Le souffle aussi court que celui de son aimé, Anaëlle écoute les mots qu’il prononce et n’y tient plus, apportant la réponse la plus simple et pourtant la plus évidente qui soit.
- Je t’aime.
Elle ne sait pas dire les choses aussi bien que lui, elle ne parle qu’avec ses propres mots. Et ses propres gestes. Là où Efren a hésité à l’enlacer, Anaëlle, elle, le fait à sa place, nouant ses bras autour de son cou, un peu maladroitement, pour l’attirer à elle et lui donner un baiser, une pure merveille de douceur et d’amour.
Les dessins sont abandonnés à leur sort, témoins silencieux de ces deux jeunes êtres qui s’avouent leurs sentiments au cœur d’un endroit rempli de magie. Se rapprochant de lui de manière à ce qu’ils soient l’un contre l’autre, des mots d’amour fusent en son esprit, en des pensées brouillonnes qui se distillent en chaque baiser qu’elle lui donne, s’interrompant pour caresser son nez du bout du sien, le souffle court, le cœur tempêtant en sa poitrine, les tempes en feu.
Un silence s’installe à nouveau, tout empreint de cette tension ressentie un peu plus tôt, de cette chaleur qu’elle lui communique sans même en avoir réellement conscience. Ses joues sont roses, son sourire est éblouissant, et le regard qu’elle lève vers le sien, brillant comme jamais, même si une certaine gaucherie s’exprime dans son attitude, une maladresse touchante dans ce désir manifeste d’être avec lui, tout près, dans ses bras.
- On trouvera cet endroit, ensemble. Je te le promets.
Une de ses mains ira se lover dans celle d’Efren, avant qu’un nouveau baiser, doux et délicat, ne scelle ses lèvres. Une joie immense bondit en sa poitrine. La joie d’être un peu audacieuse et de sentir, à son souffle raccourci et toute sa fébrilité, que cela plaît à celui qu’elle aime si fort. Et c’est…délicieux.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 6 Déc 2020 - 19:52 | |
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Efren ne tarde pas à constater qu'Anaëlle ressent la même chose que lui, ce désir inconnu qu'ils commencent à explorer ensemble. Alors qu'elle vient se coller contre lui, il ne trouve pas leur position très pratique pour l'enlacer mais il hésite à les installer différemment. Il ne veut pas aller trop vite... Et lui-même n'est pas parfaitement à l'aise dans cette situation aussi nouvelle qu'il en a envie. Et puis... Ce moment est tellement beau, il craint de le gâcher en faisant un geste de travers.
Alors qu'elle scelle sa promesse d'un baiser, le jeune homme se sent de plus en plus inconfortable dans cette position. Il tient encore un peu puis sa main disponible se glisse dans la chevelure de sa petite amie. D'une très légère pression sur sa nuque, il l'invite à le suivre tandis qu'il s'allonge sur le dos. Tout en l'embrassant, il l'enlace avec douceur. Il n'est pas certain de la manière dont il doit s'y prendre, c'est la première fois qu'ils s'étendent ensemble. Il voudrait que ce moment dure et se poursuive indéfiniment mais ils ne sont pas à l'abri des regards. Ou plutôt, du regard, même s'il doute que Sig soit du genre à épier les gens. Dans le cas contraire, les habitants du village voisin s'en seraient déjà rendu compte depuis longtemps et le traiteraient nettement moins bien.
Cet instant dure aussi longtemps qu'Anaëlle veut bien le lui permettre alors que ses mains caressent désormais le dos et les bras de sa bien aimée entre deux étreintes. Il n'ose pas vraiment aller plus loin tandis qu'il apprivoise ces sensations nouvelles. Cependant, il leur impose un nouvel interlude d'une main sur la joue de la jeune fille.
-On ferait peut-être mieux... d'aller à l'intérieur. Tu ne crois pas ?
Il n'a pas spécialement d'idées derrière la tête mais ce moment est plutôt intime et il ne tient pas à ce qu'ils soient interrompus inopinément. Sans s'en rendre compte, le vieux vagabond pourrait débarquer alors qu'ils sont étendus de cette façon. Qu'ils aillent plus loin ou non, cela n'en demeure pas moins gênant à ses yeux alors que tout ceci ne devrait appartenir qu'à eux...
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mer 9 Déc 2020 - 9:06 | |
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Elle ne s’en est pas aperçue. La douceur de ce mouvement glissant dans sa chevelure pour l’inviter à le suivre, le fait d’être à ses côtés et de partager un nouveau moment de bonheur, tout cela a occulté le fait qu’il vient de très subtilement l’inviter à le rejoindre, allongés au milieu de l’herbe grasse à l’entrée de l’alcôve naturelle qui les recevra cette nuit.
Et de nouveau, cette évidence, cette attitude tout à fait naturelle qui ne fait qu’instiller une atmosphère de douceur et de paix se déploie tout autour d’eux, comme s’il n’y avait plus qu’eux au monde. Les mains d’Efren sur ses bras et sur son dos lui font pourtant rouvrir, un bref instant les yeux, avant qu’une légère rougeur ne teinte agréablement ses joues.
Sous les doigts agiles du jeune homme, quelques aspérités, ici et là, seront parfaitement perceptibles, dissimulées sous la toile de petite qualité des tissus que portent la jolie servante, les traces de la malfaisance des hommes qui ont usé et abusé d’elle au fil des ans. Certaines d’entre elles ont été très mal soignées et les cicatrices courent, vilaines coutures boursoufflées, sur son corps tendre. Le fait qu’une main douce passe et repasse, avec respect et tendresse, sur ces anciennes blessures la trouble beaucoup. C’est très étrange comme sensation. Un peu comme si, grâce à ces mouvements légers, il pouvait effacer ces horreurs…et s’il y a bien une personne au monde qui peut y parvenir, c’est lui. Alors, elle ne dit rien, elle le laisse prendre ses marques, lui donnant l’opportunité de toucher ces souvenirs terribles pour mieux les estomper. La douceur et la tendresse de son petit ami la bouleverse, en cet instant précis, un instant pourtant tout petit, infime, rompu soudain par une main sur sa joue.
Anaëlle ne répond rien à ses propos. Elle le regarde, émue par sa prévenance, et s’écarte de lui, en hochant la tête, donnant son assentiment en silence. Avec précaution, elle ramasse les quelques feuilles dispersées ici et là, pour ne pas perdre l’ouvrage d’Efren et vient ensuite prendre la main de son petit ami qui vient de se redresser. Sous ses yeux, il y a ce dessin achevé à deux, il y a ce jeune homme qu’elle aime. Décrire l’intensité du bonheur de la servante est difficile, il ne refléterait que peu ce qu’il se passe dans ce cœur pur et bon. Serrant ses doigts sur les siens, elle l’accompagne à l’intérieur de cet endroit prévu pour eux, plongé dans une douce lueur bleutée. Les champignons phosphorescents scintillent littéralement, donnant à l’endroit une atmosphère féérique, propice à la détente.
Cette salle dans laquelle ils se trouvent est tout simplement merveilleuse. Elle dépose les dessins sur le sol, sur l’herbe grasse, avant de se redresser et de lui faire face.
Elle ne dit rien, elle se contente de le regarder, d’observer les reflets bleutés qui courent sur sa peau pâle, elle contemple les iris carmines qui se nimbent de reflets d’argent à cause de tous ces scintillements offerts par les petits champignons. Il se dégage de lui une bonté naturelle, un calme et une force qu’il ne soupçonne sans doute pas lui-même. Cependant, Anaëlle le voit, tout cela. Il est tout simplement parfait à ses yeux. Tendre, gentil, aimant. Drôle et attentionné. Respectueux. Toujours soucieux de ce qu’elle ressent. Et s’il est attentif, en cet instant précis, il saura que sa petite amie déborde tout simplement d’amour pour lui, un amour visible dans ces grands yeux couleur d’émeraude qui ne le quittent pas, dans ce sourire timide et pourtant ravissant, dans cette main qui vient se poser, fraîche et pure, sur sa joue, pour la caresser d’un mouvement délicat du pouce.
- Tu as raison…Nous sommes mieux ici…
Ce seront ses mots juste avant qu’elle ne réduise la distance qui les sépare d’un petit pas pour se hisser sur la pointe de ses pieds, nouant ses bras autour de son cou avec un naturel à couper le souffle, pour ensuite lui donner un baiser d’une tendresse indicible. Un baiser pour une déclaration silencieuse, un désir gauche, inexpérimenté, de ne plus interrompre ce contact qu’elle aime et qu’elle recherche, désormais, avec toute l’impatience issue de sentiments grondants en tempête, contenus dans un corps frêle.
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| | | Aaron Kolhe
Humain
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Dim 13 Déc 2020 - 20:21 | |
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Efren ne se fait pas prier. Il répond à son baiser et l'enlace avec tendresse, mais pas seulement. Tandis qu'ils s'étreignent, leurs souffles se font un peu plus courts. Ses mains retournent caresser le dos de sa bien aimée, se perdant parfois dans ses cheveux pour trouver sa nuque et même venir frôler ses joues. Il sent son désir monter et il interrompt momentanément ses doux contacts pour la serrer un peu plus fort contre lui. Ce n'est pas tant son corps dont il a envie... C'est d'elle, tout simplement. Ce qu'il veut, c'est lui montrer à quel point il l'aime. Son désir n'a rien de trivial et transcende même l'aspect physique de la chose. Il s'agit d'elle... de lui... et de ce qu'ils ressentent. Entre deux baisers, il susurre son prénom d'une voix haletante. Ses doigts parcourent la silhouette de la jeune fille sans oser se montrer trop aventureux. Il est hésitant, certes. Mal à l'aise, un peu aussi mais c'est dû à son inexpérience en la matière. Et pourtant, il en a envie… Aussi longtemps qu’elle en aura envie elle aussi.
Les mains de l’albinos se posent sur les hanches de sa petite amie puis remontent lentement le long de ses flancs. Finalement, il cherche l’attache de sa robe. Ce n’est qu’un lacet… Une cordelette sur laquelle il suffit de tirer pour en défaire le nœud. Il le trouve sans mal, le dénoue et… laisse ses doigts s’éloigner. Il ne veut pas se précipiter pour la déshabiller. Toutes ces sensations sont nouvelles et il souhaite prendre le temps de les apprivoiser une à une. Il l’embrasse toujours avec douceur et langueur tandis qu’il l’étreint de nouveau, comme pour la rassurer et lui faire savoir qu’il ne va pas lui sauter dessus. Ils ont tout leur temps. Et elle peut l’arrêter quand elle le veut, il le lui a déjà dit. Les minutes s’égrainent avant qu’Efren ne la libère de son étreinte. Il commence à avoir chaud… Alors il retire sa veste sans que ses lèvres ne quittent celles d’Anaëlle. Le vêtement finit sur le sol avec une attention modérée tandis que son propriétaire a l’esprit totalement ailleurs. Tout cela est nouveau. Il connaît la théorie mais la pratique est un peu plus déstabilisante qu’il ne le pensait. C’est qu’il ne songeait pas à tenter quoi que ce soit si tôt. Mais sa petite amie est si différente depuis leur arrivée… Elle se sent bien dans cet endroit insolite et la voir s’épanouir de la sorte le remplit de joie.
Les mains de l’adolescent retrouvent le cou de la jeune fille. Il caresse sa peau un moment, écartant ses cheveux pour en dégager le plus de surface possible. Il profite alors de ce qui lui est accessible durant un petit moment mais cela s’avère bientôt insuffisant… Plus il est en contact avec sa peau, plus il en a envie… Alors, avec un geste traduisant autant son désir que sa prévenance mais aussi sa maladresse, il tire légèrement sur l’échancrure de la robe d’Anaëlle afin d’en dévoiler davantage. Pas beaucoup… Juste pour gagner quelques centimètres carrés sans que cela ne porte une atteinte sérieuse à sa pudeur. Et il prête toujours une grande attention aux réactions de celle qui est en train de devenir son amante.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: La caverne aux merveilles | Anaëlle & Efren Mar 15 Déc 2020 - 12:37 | |
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Efren est l’écho de ce que vit Anaëlle en cet instant. Un écho parfait. Il est inexpérimenté, un peu gauche, un peu embarrassé par ces sentiments, ces choses du cœur qui déboulent en son corps avec la force d’une tempête, chamboulant toute logique, toute crainte, tout ce qui n’est pas eux. L’homme qu’il est découvre, la femme qu’il enlace l’accompagne dans cette découverte. Car s’il est novice sur certains points, Anaëlle, elle, ne l’est pas. Et là encore ils se complètent merveilleusement.
Là où il ne fait que découvrir à chaque seconde un peu plus ce désir incandescent qui brûle les reins, elle découvre le bonheur simple et pur de se savoir désirée parce qu’aimée. Là où ses mains se posent avec tendresse, elle ressent enfin, elle aussi, cet apaisement du Souffle, grâce à cet amour qui percole dans chaque baiser, dans chaque geste, dans chaque mot murmuré d’un souffle ardent. Là où elle sait très exactement à quoi s’en tenir, lui ne sait rien encore. Et cela bouleverse Anaëlle de le voir agir de cette façon si touchante, si douce. Il reste lui-même, fort et prévenant, maladroit et hésitant.
C’est un moment d’une beauté infinie, ce moment où il défait d’un geste le nœud qui retient sa robe toute simple. Le cœur de la jeune servante a un raté, à ce geste posé en silence, comme une demande muette, sans que le tissu ne soit malmené. Il pourra sentir sous ses lèvres, dans tout son corps, ce frisson ineffable, incontrôlable d’Anaëlle. Aucune crainte, aucune peur, juste…un étonnement heureux, de le voir prendre cette initiative-là. Un sourire timide s’affiche sur ses lèvres scellées alors qu’il l’enlace un peu plus pour la rassurer.
Elle entendra, plus tard, le bruit d’un tissu abandonné dans l’herbe grasse, un bruit qui lui fera rouvrir les yeux. Efren est en chemise, il a les joues roses, le souffle court et, si proche de lui, elle peut sentir son cœur cogner avec force dans sa poitrine. Anaëlle rompra le baiser pour poser un instant sa tête sur l’épaule de son petit ami qui est occupé à caresser les quelques centimètres de peau qui lui sont accessibles. Ses mains à elle viennent se perdre, toujours timides, sur son corps à lui, effleurant le tissu avec un respect infini et un émerveillement qu’il ne pourra pas voir.
C’est de cela dont elle a tant besoin…De caresses, de douceur, et de tendresse. Efren l’a compris et semble désireux d’étendre ses découvertes, tirant un peu maladroitement sur l’échancrure pour agrandir son espace d’exploration, ce qui fait sourire la jeune fille.
- Attends, murmure-t-elle d’une voix douce, cessant ses propres découvertes pour guider son petit ami.
Elle se détache de lui et l’observe un instant avant de dénouer un autre lien qui lui a échappé, les joues rosies par sa propre audace. Là où le tissu épousait encore un peu les formes de la petite servante, désormais le tissu baille de toute part, uniquement maintenu sur son corps aux épaules. Avec une prévenante tendresse, elle prend la main droite d’Efren et y dépose un baiser plein de respect, avant de le regarder à nouveau, les yeux brillant de bonheur.
- Comme ça…, ajoute-t-elle du même doux murmure
Elle dépose les doigts d’Efren sur son épaule gauche, donnant une légère pression sur sa main. Le tissu glisse, sans la moindre difficulté, emportant dans sa chute l’ensemble de la robe qui tombe sur l’herbe dans un flottement doux. Anaëlle regarde le flot de tissu à ses pieds, indécise, ne sachant pas trop quoi faire par après. Elle est désormais en chemise, une chemise qui atteint ses genoux, une chemise de pauvre qualité, maintes fois raccommodée, mais propre et retenue à l’encolure par une fine cordelette tressée. Sa nuque et sa gorge sont désormais libres de toute entrave, tout autant que ses épaules, jusque là dissimulée par la robe. A raison.
Sur les épaules frêles, cerclées de tissu ivoire un peu froissé, apparaissent ce que la jeune fille a toujours pris soin de cacher : les traces profondes, indélébiles, des sévices cruels auxquels elle a du faire face ces derniers temps. Certaines sont anciennes, blanchies par les années, petites et fines, comme une rayure blanche sur du verre translucide. D’autres, très récentes, larges de deux doigts, d’une couleur étrange oscillant entre le rouge profond et le violet aubergine, marbrent ses deux épaules et, partant, tout son dos jusqu’à ses reins. Des traces de coups violents, portés par un homme armé d’une ceinture, dans le silence d’une petite chambre de bonne, sous les toits du château. Anaëlle a bien failli en mourir et ces cicatrices lui font horreur. Aussi prend-t-elle toujours le soin infini de les dissimuler de son mieux.
Elle sait que tout cela n’est pas beau. Elle sait que cela peut le rebuter, ou lui faire de la peine, peut-être même l’effrayer alors elle sourit en le regardant, pour lui dire en silence que ce n’est rien. Que ce ne sont que des cicatrices. Des choses qui n’ont plus d’importance, parce qu’il est là désormais et qu’il la protège, depuis l’instant où elle est entrée si mal en point dans sa chambre. D’un geste lent, elle dépose elle-même la main d’Efren sur elle, juste sous ce petit creux qui se forme dans la gorge, là où la peau est douce et fine, là où il pourra sans doute sentir que son cœur bat aussi vite et aussi fort que le sien.
- Tout va bien…
Elle avise, d’un regard, les petits liens qui retiennent la chemise de son petit ami, avant de le regarder, tout aussi indécise et maladroite que lui, malgré le sourire timide qu’elle lui adresse et les étoiles qui scintillent littéralement dans ses prunelles d’émeraude.
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