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 Surprenantes retrouvailles (Harald)

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T'sisra Do'ath
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MessageSujet: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeMer 27 Jan 2021 - 9:35

Bàrkios de l'An 18:XI ~ Printemps
Elenwënas de la deuxième ennéade.

Les barbes et bavettes allaient et venaient, s’enfonçant dans les entrailles de la terre ou bien s’en extirpant sans hâte ni lenteur. Là sous la montagne, creusée à même la pierre et le granit ronflait paisiblement la cité des rois. Elle qui avait connu destruction et désespoir, mort et tragédie, était devenu un symbole d’espérance et d’unité, d’avenir et de gloire.

Kirgan. La noirelfe en passait les portes accompagnée de barbes et bavettes pas plus hautes que trois pommes et encore assez jeunes et innocents pour l’approcher dans l’unique but d’entendre, de sa bouche, l’épopée de la découverte de Molgrunn et du combat contre l’Abomination des Montagnes. Cependant, ils furent bien vite rappelés à l’ordre par une matrone qui ne retint pas son glaviot à la vue du sombresang.
La noiraude afficha une moue empreinte de tristesse et de perplexité, saluant les enfants et leur accordant un dernier un sourire elle reprit sa route en direction des profondeurs.

La fin de matinée approchait lorsqu’elle atteint finalement l’ultime étape de son voyage : le palais royal. Si la cyanite, graverunée par Grimeldha et offerte par Harald le jour où Hardrek fit d’elle une amie du peuple nain, avait rassuré les gardes, certains restaient néanmoins aussi suspicieux que curieux. C’était là la marque des nains, leur opiniâtreté légendaire. Il ne s’agissait pas de simplement faire bonne figure ni faire montre de belles paroles, ceci n’étant guère plus que des fadaises et des faux-semblants aux yeux de ce peuple des montagnes, car les dawis n’avaient foi qu’en les actes et la loyauté. Une qualité que la daedhelle respectait et à laquelle elle n’était pas si étrangère, prouver son mérite se trouvait être aussi une tradition institutionnalisée de là où elle venait.

On la mena dans une pièce somptueuse, tout ici démontrait l’immense savoir-faire de l’artisanat nain. Le palais taillé dans la roche et les colonnes gravées de somptueuses runes, sans compter le mobilier sans pareil ouvragé avec une minutie qui n’existait qu’au Zagazorn… Les braises des plus talentueux artisans du pays semblaient séjourner encore entre ces murs.
Le garde lui servant de guide s’installa à ses côtés et il ne la quittait pas des yeux. Du moins jusqu’à ce qu’elle lui adresse la parole, ce à quoi il répondit par un silence avant de se mettre à fixer un point dans le vide.

- Bien, bien… Je vais attendre en silence donc.

Et le garde daigna grogner un acquiescement. Voilà au moins qui était rassurant, bien qu’elle espérât être reçue par le Roi le plus rapidement possible, un nouveau roi dont elle avait appris l’accession au trône seulement une dizaine de jours auparavant. De quoi changer bien des choses, pour ce pays comme pour elle.

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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeMer 27 Jan 2021 - 10:54

La reconquête, les chantiers, la reconstruction, la Grandsalle des Scriberunes de Molgrunn, les forts sur la sente des neiges éternelles menant à ladite cité, la natalité, le renouveau… La guerre. Tant de sujets, tant de questions qui demandaient autrement plus de réponses qui, à leurs tours, soulevaient – et soulèveraient encore longtemps – plus d’interrogations encore. La religion, le Mogarium… Mogar.

Aurait-il seulement deviné le dixième des prérogatives d’un souverain ? Aurait-il ne serait-ce qu’estimé le fardeau qui pèserait sur les épaules du Grand-Roi du Zagazorn et ô combien il devenait de plus en plus lourd chaque jour qui passait sous les obscures voutes de ces montagnes confortables ? La réponse est non, bien évidemment.

Harald n’approchait que de la fin de sa première année de règne, et il mesurait chaque jour l’incroyable étendue de ses responsabilités, et tout le fardeau que les thanes, et tous les nains du Nord, plaçaient sur ses épaules. En tant que souverain, soixante-huitième Grand-Roi élu par l’assemblée des thanes, et parmi eux, il était aussi respecté qu’il devait respecter à son tour ceux qui avaient placé leurs confiances et leurs espoirs en lui. Car Harald n’était pas devenu souverain par la volonté du sang, de la lignée, ou de la régence. Il avait été élu par ses pairs. Et en cette qualité, son pouvoir, sa puissance et son aura, dépendaient uniquement de ce qu’il offrait et rendait à son peuple, de ce qu’il faisait pour eux, et avec eux.

D’un nain presque sauvage, trempant sa barbe dans le sang de ses ennemis – fussent-ils des gobelins, des kobolds, des kroaks, ou des humains – et guerroyant à la tête du premier régiment d’infanterie lourde de Lante, il était devenu souverain de tous les nains. Il avait quitté les champs de batailles – pour l’instant – et les casernes de Lante, pour un confortable palais royal. Il avait même mis de côté son épaisse armure noire de jais, pour une couronne autrement plus lourde, non par le poids, mais par la symbolique. Il ne devait plus marcher en tête d’une armée, le pied lourd, labourant le sol à mesure que les fantassins lourds avançaient vers un ennemi comme l’avalanche de pierre dévale une montagne et balaye tout sur son passage. Il devait composer maintenant, trancher, réfléchir et décider, écouter et, lorsqu’il le fallait… Infléchir une décision.

Cela ne faisait que deux ennéades que Harald avait ordonné l’économie de guerre, et déjà, dans les premiers jours, une grogne s’était élevée. Une grogne grandissante au fur et à mesure des jours. Les dieux, toutefois, jugèrent bon de donner aux nains la tempérance dans cette grogne, qui restait surtout faite de voix basses, de grognements grondants, mais dénués de révoltes et d’abandons quelconques. Les nains oeuvraient dans les mines, dans les forges, dans les ateliers et les armureries, mais faisaient remonter à leurs thanes, et à leurs dirigeants, le mécontentement d’une telle politique. Le commerce extérieur, balbutiant de renouveau, apportait déjà ses premiers fruits, et voilà que la couronne voulait garder ces fruits pour un effort de guerre trop coûteux. Les écus, et les souverains, coulaient à nouveau dans des filets dorés, minces, mais toutefois continus, ce qui était un changement sn soit, et un changement bien venu ! L’exportation des denrées et produits nains, se faisaient à prix d’or, un or qui faisait la joie des artisans qui pouvaient entrevoir enfin la sortie de deux décennies de précarité – relative parfois mais néanmoins latente. Tarir ces arrivées, c’était couper l’herbe sous le pied de nombreux petits artisans.

Harald enchainait donc les conseils et réunions. Tantôt pour contrôler l’avancée des travaux de Kirgan – car Harald demeurait aussi le dirigeant de cette cité qui dépendait directement de ses décisions comme c’était le cas de Lante quand il était Gazanundi – tantôt pour les rapports des chantiers de l’Ungordrinin, tantôt pour dispenser la justice, et tantôt pour écouter les remarques de ses conseillers, ou lire celles de ses dignitaires. Et, bien-sûr, il y avait le mariage.
« Gromrik ! L’Ongrumthrong à la peau sombre est arrivée, et mande à vous voir. Elle patiente, dans l’antichambre de la salle du trône, en compagnie d’un garde royal. Dit un des gardes du palais, un poing sur la poitrine et après avoir incliné son corps en signe de respect.
- Une peau sombre, tu dis ? Ah ! Cela doit s’agir de T’sisra Hazkalkol, la sombre guerrière impétueuse qui nous aura rendue Molgrunn. Allons ! Faites-la venir jusqu’aux-devants du trône ! Je m’y rends à l’instant.

Et le garde s’exécuta, tout autant que Harald. Emboitant le pas du garde, Harald s’arrêta avant lui, alors qu’il arrivait au trône surélevé par quelques marches d’escaliers. Plus un piédestal qu’un véritable escalier, d’ailleurs. S’y asseyant, l’épaisse fourrure de Beärog brune lui remonta jusqu’aux joues, dévoilant une partie de sa tunique carmine, couleur du Zagazorn, finement décorée de runes et de motifs typiques du Nord. Deux fibules d’or et d’argent, réhaussées en leurs centres de deux cyanite bleues, maintenaient cette fourrure sur les épaules du souverain, tandis qu’au-dessus de son crâne trônait la couronne d’or et de joyaux de feu Hardrek Poing-de-Fer. Lorsqu’enfin T’sisra fut menée jusque devant lui, Harald lui offrit une légère inclinaison du buste, et un coup sur le plastron.
- Baruk T’sisra Hazkalkol ! Bienvenue à Kirgan. As-tu fais bon voyage ?

Harald appréciait T’sisra, et après tout ce qu’ils avaient vécu, il lui faisait largement confiance. Une première, pour celui qui haissait tant les Elfes sombres.
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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeMer 27 Jan 2021 - 17:47




Un sourcil arqué, la daedhelle se redressa, affichant un sourire discret. L’attente ne fut pas longue, elle qui imaginait devoir batailler contre la tenue des divers conseils et innombrables réunions pour se faire une place… T’sisra emboîta donc sans attendre le pas du garde venu la chercher, celui-ci avança sans même ralentir à l'approche des portes de la salle du trône que deux autres gardent ouvrirent dans une chorégraphie parfaite. Invitée à entrer, la daedhelle découvrit un Harald si richement vêtu qu’elle peinait à croire qu’il s’agissait bien de lui. L’imaginer sans armure, elle n’aurait pu le faire, non, il fallait le voir pour y croire ! Elle s'en souvenait comme un féroce combattant, le revoyait tremper sa barbe dans les entrailles de leurs ennemis

La noirelfe s’avança jusqu’à une distance raisonnable, rendit son salut au Roi en inclinant la tête à son tour, puis jeta un œil autour d’elle. Des gardes se tenaient à chacune des entrées de la salle du trône. De véritables statues parfaitement immobiles, tant et si bien qu'ils semblaient faire partie du décor et elle devinait leurs regards posés sur elle.

- Tumultueux. L’Eris n’a pas été clément, loin de là ! J’ai passé les trois derniers jours de la traversée à me vider l’estomac par-dessus le bastingage. Tirant une grimace, elle posa la main sur son armure au niveau du ventre. Mais, très heureuse d’être enfin rentrée. Et… Surprise, c'est le moins qu'on puisse dire !

T'sisra le désigna de la main, lui, Harald Barbe-Sanglante, assis sur le trône du Zagazorn. Et Hardrek, qui lui avait permise d’être acceptée par le peuple nain, tout du moins en partie, n’était plus. Un sourire emprunt d'une tristesse certaine s'étira sur son visage. Le Zagazorn avait perdu un fier dawi, mais il en avait gagné tout aussi grand pour sûr. Peut-être même plus ! Mais cela, seul l'avenir le dira.

- Ainsi vous avez hérité de la Couronne et, sans doute, de la brynduraz ? Demanda-t-elle en se remémorant son retour de Molgrunn. Je dois dire que… J’ai été très peinée d’apprendre la mort d’Hardrek, lui qui était une véritable force de la nature. Et tout aussi inquiétée je dois bien l’avouer, cependant je suis rassurée de vous savoir son successeur Harald. Je suis convaincue que vous saurez jauger, écouter et ainsi gouverner avec justesse. La noirelfe marqua une pause, car il était de bon ton de l’informer des événements de ce monde avant toute chose. Êtes-vous au courant pour Naélis ? Mues par leur féroce appétit de conquêtes, les armées drows se sont jetées sur le Royaume avec toute la hargne dont ils savent faire preuve.

Son regard glissa à nouveau vers l’un des gardes qui ne cessait de la fixer, avant de revenir au Roi cherchant dans ses yeux s’il savait de quoi elle parlait.

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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeMer 27 Jan 2021 - 20:10

La dernière fois que Harald avait posé les yeux sur la noiraude au cœur de Dawi, c’était il y a trois années, après qu’il soit revenu de Molgrunn, plusieurs ennéades après elle. Face à feu Hardrek Poing-de-Fer, il avait tenu une plaidoirie en faveur de la survie et de l’honneur de la noiraude. Lui-même se surprit à la défendre et à l’estimer, alors qu’il était sans aucun doute le nain le qui haïssait le plus les Drows de ce monde. Si, au départ, il aurait aimé lui trancher la tête pour avoir osé fouler le sol sacré du Zagazorn malgré l’interdiction du Roi, il dû se rendre à l’évidence : Molgrunn n’aurait jamais été retrouvée sans elle.

Et nombre de cognards auraient perdus la vie lors de l’expédition, si elle n’avait point été là. Sa magie noire avait été d’une aide précieuse, et même Harald, après plusieurs ennéades, s’était rendu compte de la valeur de l’oreille noire. Et contre toute attente… Il l’avait acceptée. Et défendue. Et aujourd’hui, quelque part, il ressentait une certaine joie en la revoyant ici-bas. Nul doute que l’avoir ici, dans son camp, était un atout considérable… Peut-être une bénédiction ? Allez savoir.
- Une surprise partagée, Hazkalkul ! Crois-moi, j’aurais espéré voir feu Hardrek encore pendant bien des années trôner ici-même. Mais les dieux ont rappelé sa Braise-Vie, et ce faisant, les thanes durent statuer. Dit-il quelque peu sobrement, avant de tourner une pogne vers lui, comme pour dévoiler sa tenue. Je ne pensais point porter un jour quoi que ce soit d’autre que ma fidèle armure, mais cette dernière n’est jamais très loin ! Sa moustache se souleva légèrement, signe d’un petit rire qui se dessina sous cet amoncellement de poils. Puissent les dieux t’entendre Hazkalkul. Je tente chaque jour d’être aussi vaillant qu’Ikthor et aussi sage que Yaron, et je prie Heidum qu’il me donne la sagacité à soupeser mes décisions. Ajouta-t-il dans une parole aux fragrances très religieuses. J’ai effectivement entendu les récits de Naélis de la bouche du Roi Artion. Je suis bien heureux de savoir les Drows ont été défaits. Y étais-tu ? Et, bien que ton retour soit une félicité à mes yeux, y-a-t-il une raison à ton retour aujourd’hui, à cet instant ?

Harald avait beau apprécier T’sisra, il demeurait un nain. Cela voulait dire qu’il était curieux, mais aussi quelque peu méfiant. On ne change pas un nain du jour au lendemain.
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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 2:34




La noirelfe se fendit d’un sourire aux dires du guerrier. Terrible combattant engoncé dans une armure massive qu’aujourd’hui il ne pouvait enfiler que pour l’occasion. Lui, manieur invétéré du tranchant de l’acier se devait aujourd’hui n’aiguiser plus que ses plus complexes pensées et n’avait pour seul et unique tranchant que celui de sa verve autoritaire. Harald s’en trouvait être aux antipodes de ce qu’il fut.
Évidemment, la noiraude ne put que se fendre d’un sourire plus grand encore en l’entendant faire appel aux dieux, elle qui n’avait foi en aucun d’eux et avait refusé de ployer face à la Mort en personne. Cependant le voilà qui se targuait d’avoir entendu le récit de Naélis de la bouche du Roi elfe en personne, ce qui ne manqua pas faire passer l’ombre de la surprise sur les traits de la noiraude.

- Ainsi… Vous connaissez Artiön ?

Ses paroles avaient franchi ses lèvres presque instinctivement. Alors l’elfe ne s’en était pas seulement retourné chez lui, mais il s’était bien prestement dirigé loin au Nord vers les montagnes cycléennes du Zagazorn. Le regard de la sombre se perdit dans le vague un court instant, happée par une réflexion inopinée elle porta son index jusqu’à ses lèvres, puis elle reprit en s’approchant du trône plus encore. Peut-être même un peu trop car elle sentit le cœur d’un des gardes à sa droite se soulever dans son poitrail.

- J’y étais. Déclara-t-elle avec un regard empreint de dureté. Artion, Virìn, Elrendil le commandant des armées d’Alëandir, ainsi qu'Aegden, l’un des amis proches de l'Aran, Nakor le magistère du Firmament et moi-même, avons combattu côtes à côtes les armées que le Puy d’Elda vomit sans cesse depuis des cycles et des cycles. La noirelfe laissa le silence s'installer, préférant reculer d’un pas tant le garde à sa droite semblait s’agiter dans son armure. Ainsi que je l’avais prédit il y a un peu plus d’un an à Nakor et Artiön entre les murs de l’Aurore, après Sol’Dorn, le regard du Puy ne pouvait que se tourner vers Naélis. Après trois années de siège, une tactique peu conventionnelle pour les puysards, il leur fallait un exutoire. Je ne fais pas de promesse que je ne peux tenir, c’est l’une des raisons de mon départ du Zagazorn. Je ne pouvais manquer à ma parole, donnée à Nakor en ce temps.

T’sisra ferma les yeux un instant alors qu’un fin sourire se dessinait sur son visage. Si les Naélis avait dévoré Naélis, si l'Aurore s'était éteinte et que l'espoir de ce Royaume avait périt, elle n'aurait pu s'en remettre. Pas après avoir tant donné.

- Je me suis présentée auprès des elfes en tant qu’Ongrumthrong Royal, et avec le soutien de Nakor, compte tenu des déboires que le Zagazorn a eu par le passé avec les sombres, cela engage à plus confiance. Ainsi, avec ces mêmes elfes menés par Artiön, nous avons été, aux côtés des généraux naélisiens, des chefs de guerre. L’Anaëh a souffert maintes fois les assauts des drows, et moi, j’ai été élevée pour la guerre dans les tréfonds du Puy. Aussi, nous nous attendions à les voir venir en nombre. T’sisra opina du chef comme pour corroborer ses propos d'une approbation, non sans un sourire méprisant. Cela n’a pas manqué. Il nous fallait accueillir et accompagner la vague, pas tenter de lui résister ni de l’arrêter. Là était mon pari en tous les cas. Alors nous avons abandonné la frontière ainsi qu’Erlem avant même la bataille, nous souhaitions les épuiser et ainsi les provoquer. L’Aurore fut entièrement vidée de ses livres et de ses mages, un nouveau coup d’épée dans l’eau. Leur armée s’est divisée en deux, la plus grosse partie a longé la côte, tombant tout droit dans notre piège. Là, nous avons soulevé l’océan lui même pour les noyer, nous les avons forcés à nous attaquer et à nous prendre un goulet d’étranglement avant, une fois de plus, d’abandonner la bataille. Quant à l’autre partie de l’armée, elle est partie pour Ruven par l’intérieur des terres. Nos troupes de cavaleries les ont harcelés et fatigués nuit et jour. Et à Ruven nous avons saigné leurs cohortes pour abandonner, une fois encore.

La noirelfe s’arrêta un bref instant, son air satisfait balayé par des traits plus sérieux. Toute l’ingéniosité de ce plan résidait dans la défaite, encore et toujours. Provoquer l’ennemi, le frustrer mais le laisser gagner en confiance au fur et à mesure de sa progression afin qu'il se sente inarrêtable.

- Des défaites tactiques cependant des victoires stratégiques. Les soldats ayant abandonné Ruven se sont enfoncés dans l’arrière-pays, d’autres furent déposés après la frontière sur le territoire des principautés, leur objectif consistaient à harceler les convois. Les armées drows ont une logistique déplorable, elles sont faites pour avancer sans s’arrêter. Et le jour est venu. Nous avons mis en branle un plan bien huilé, nous avions défiguré la cité car nous comptions diviser leurs forces au cours de la bataille et… Les bougres nous ont rendu la tâche plus aisée que prévu. Plutôt qu’une attaque totale, ils n’ont envoyé qu’un détachement bien qu’il fut conséquent. Là encore, notre plan était de perdre les portes Nord, puis de détruire le pont afin de les piéger à l’intérieur sans possibilité de compter sur des renforts. À la fin de la journée, la bataille était terminée ! Les pertes drows étaient trop nombreuses pour risquer un autre assaut. Là est la plus grande faiblesse de nous autres, peuples elfiques, nos soldats sont puissants mais nécessitent des siècles de formations et d’intenses entraînement. Nous étions conscients qu’il nous suffirait d’infliger des pertes importantes, que jamais nous n’aurions pas à éradiquer l’Ost dans son entièreté.

T’sisra s’arrêta tout net, remarquant qu’elle s’était, pour une fois, légèrement emballée. Pourtant, et quand bien même la guerre avait fait d'incroyables dégâts, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une immense satisfaction. Non que la noirelfe appréciait la guerre, bien au contraire elle l’exécrait. Mais Naélis, ce petit Royaume cosmopolite jugé inoffensif par beaucoup avait prouvé sa force au reste du monde en repoussant les sombres jusqu’à ses frontières.

- Les grands malheurs s’accompagnent parfois de bénéfices sans pareil, car si cette guerre fut meurtrière et destructrice, elle a soudé les habitants de Naélis. Malgré leurs origines, malgré leurs différences, ils forment aujourd’hui un peuple. Un peuple fier et uni. Un nouveau sourire s’étira sur les lèvres de la noiraude. Et aujourd’hui, Naélis peut se targuer d'avoir prouvé au reste monde que la réussite ne dépend pas du nombre mais de la force des convictions.

T’sisra dressa un index, puis avec un regard pour le garde, comme lui demander son approbation, elle plongea la main dans sa besace pour en tirer sa carte. S’empressant de la dérouler, elle s’approcha à nouveau du trône, sans oser mettre un pied sur les marches de l’escalier et pivota sur elle-même pour qu’Harald puisse observer.

- Quant à la raison de ma venue aujourd’hui, elle consiste en trois points. Pour rester sur ce sujet, Naélis. Ici, et son index pointait la carte à mesure qu’elle parlait, se trouve Sol’Dorn. Une cité contrôlée par les puysards à l'importante capitale car elle se situe en amont de l’Oliya, autrement dit c’est le Puy qui décide de ce qui peut aller jusqu’à Thaar par la voie fluviale. Ici, Naélis. Une cité portuaire plus précieuse encore depuis que Sol’Dorn est tombée, car maintenant le dragon bleu rôde aux alentours de l'Archipel Nélénite et les navires marchans n’ont guère d’autre choix que de passer par ce petit royaume. Si l'Elda met la main sur lui, ils bénéficieront d’un contrôleront non négligeable sur les routes commerciales tant maritimes que fluviales. Et par là-même, sur Thaar et donc sur ses partenaires commerciaux. Or je sais que le Zagazorn a cruellement besoin d’une voie dégagée jusqu’aux Milles-Caves. La noiraude laissa sa carte dans les mains du Roi pour s’écarter à nouveau. Je suis arrivée par Thanor, j’ai eu l’occasion d’en rencontrer la Voix, au cours de nos discussions nous évoqué une idée et vous seul en jugerez de sa pertinence… Cependant, si ne serait-ce que dix barbes versées dans la maçonnerie et l’ingénierie des bâtiments étaient autorisées à se rendre là-bas… Vous gagneriez des alliés de choix, les naélisiens mais aussi les elfes. Je ne suis pas dupe, ils ne sont pas venus se battre par pur altruisme ainsi… L’occasion est trop belle. Qui plus est, si les naélisiens parviennent à reprendre le contrôle de leur frontière Est, nos marchandises pourraient en profiter pour transiter jusqu’aux Milles-Caves sans avoir à souffrir les taxes portuaires exorbitantes de Thaar, tout en sachant que sur cette route se trouvent Eofel, Feldorn et Geresh qui pourraient se révéler être des marchés très intéressants grâce l'appui des durgazdawi.

Et la noiraude joignit les mains sous menton, car venait le moment d’avouer les autres raisons de sa présence, celles retenant son cœur en otage et nouant son estomac depuis qu’elle avait mis pied à terre une douzaine de jours auparavant.

- Du reste… Et bien, le Roi est mort ainsi je ne suis même pas censée me trouver ici. Son regard s’était fiché dans celui du roi, puis elle assenât l’ultime raison sans attendre tandis qu’un sourire se dessinait malgré elle sur son visage et que ses yeux se faisaient rieurs. Et puis… J’ai entendu dire vous alliez vous marier !

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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 9:52

La manipulation, les mensonges, les détours et les faux semblants, n’étaient généralement pas le fort des nains du Zagazorn. Quelques-uns, bien-sûr, pouvaient être doués de fourberies diverses, notamment ceux animés par le commerce et l’or, dans la partie dédiée à son échange. Il était rare de voir un mineur être atteint de la même fourberie que le négociant ou le commerçant fortuné. Heidum, d’ailleurs, était, d’entre tous, le demi-dieu le plus nuancé et doté d’une facette sombre. Soupesant les Braises-Vies lors du passage des morts sur son pont, décidant qui accéderait au Mogankordum et qui tomberait dans les limbes de Varri, il était souvent prié par les marchands mais aussi par les fourbes, les voleurs et les escrocs. Il fallait de tout pour faire un monde, après-tout.

Mais ce n’était pas le cas de Harald qui avait été éduqué d’une manière à être cruellement direct et honnête. Aussi acquiesça-t-il lorsque T’sisra demanda – ou conclut – s’il connaissait Artiön. Ne disant rien de plus, ces mouvements de têtes parlaient suffisamment pour lui. Oui, le Grand-Roi des Nains, et le souverain d’Anaëh, se connaissaient, et d’une certaine manière même, s’estimaient en tant qu’amis. La surprise de T’sisra, toutefois, s’expliqua facilement. Les Nains et les Elfes n’entretenaient plus aucune relation, pas même la moindre communication, pendant des cycles et des cycles. Il était normal, donc, que T’sisra ne puisse deviner ni n’être au courant de la renaissance d’une antique alliance.

Et Harald vit T’sisra s’avancer. Il ne vit rien de l’inquiétude grandissante du garde, et lui ne s’en formalisa point. La noiraude avait des choses à dire, et celles-ci semblaient intéressantes.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Harald était satisfait de s’être montré patient. Ainsi, T’sisra connaissait certains des grands de ce monde : Artion et Nakor, les chefs des armées Elfiques, et sans doute d’autres individus. Elle avait vu venir la voracité guerrière des ignominies du volcan. Elle était partie tenir une promesse. Une action louable, donc. Un honneur tenu, qui trouverait moults échos dans le cœur des nains.

Toutefois, une phrase, parmi la suite de l’exposé, fit s’illuminer le cerveau de Harald. Une information, noyée dans la masse, qui provoqua ce petit choc nerveux dans l’échine du souverain. T’sisra avait utilisé sa distinction honorifique, comme une sorte de valeur, de parole naine, par interposition ? Qu’est-ce donc que ceci ? Elle aurait représenté les nains en-dehors des frontières, utilisant cet honneur pour en obtenir plus de poids encore ?!

Harald s’était légèrement redressé, et son regard se fit plus acérer encore, presque brutal. Si la – ou plutôt les – valeur de T’sisra n’était plus à prouvé en son esprit, le fait qu’elle use à ce point des limites les plus ténues, pour son propre avantage – propre et commun diront-nous – était à la fois choquant et déroutant. D’une certaine manière, elle avait, indirectement, parlé au nom de la couronne naine, ou l’avait tout du moins incarnée via ce titre, et face au monde. Une chose qui n’était ni voulue ni désirée, pas par Hardrek… Et inconnue de Harald. Et cela, il ne l’appréciait pas trop.

Redressé qu’il était, les deux avant-bras posés sur les accoudoirs, le guerrier à la barbe ensanglantée toisa T’sisra du regard. Ecoutant le récit, appréciant l’analyse, soupesant la tactique, il ne pu s’empêcher de comprendre l’importante liaison entre les informations et l’expérience de T’sisra envers son peuple de naissance, et l’articulation qui en fut faite en termes de tactiques militaires. Tout cela était intéressant, pour sûr.

Et voici qu’elle explique finalement les raisons de sa venue. Les trois. Tendant une carte, Harald, qui ne s’était point affaissé et qui posait toujours sur la noiraude, un regard tranchant, la saisit des pognes de Daedhelle, et y posa enfin son regard. Une carte fort bien détaillée qui plus est, qu’il saurait réutiliser, assurément. Et là, après ce dernier exposé géopolitique, la Daedhelle changea de gestuelle. Mains jointes sous le menton, ressemblant plus à une enfant qu’autre chose, elle exposa la seconde raison de sa visite. Et puis vint la troisième.

Harald roula consciencieusement la carte offerte en une forme tubulaire, pas trop serrée, afin de ne point prendre le risque de la déchirer. Et puis, il se repositionna, droit comme un « i », posant à nouveau un regard assez froid sur la Daedhelle.
- Bien. Dit-il, sa voix se perdant dans les échos de cette grande salle, semblable au tranchoir frappant le billot. Hazkalkol, ton surnom n’est point volé, et tu sembles n’avoir point déméritée. Les doigts de sa main droite se mirent à danser, la pointe des ongles tiquant dans un bruit aigüe peu perceptible, signe d’une nervosité grandissante. Je ne peux nier que tes connaissances, et ton expérience du monde, sont des atouts précieux, et il est une félicité que ceux-ci soient au service du bien, et à la disposition des Dawis, comme le témoigne ce récit, et ton retour. J’ose espérer, que, d’une manière ou d’une autre, ni l’un, ni l’autre, ne trouvent une justification quelconque, si infime soit-elle, dans une manigance planifiée pour toi, et toi seule. J’ose espérer, que tu n’es pas là pour offrir au peuple qui t’as accueilli, tant et tant, pour qu’il ne puisse voir ce que tu pourrais lui prendre. Ton témoignage, et tes informations, sont précieuses, car tu dois sans doute savoir, ou te douter, que le contexte géopolitique mondial n’est point aussi connu de nous, qu’il ne l’est de toi, eu égard à notre autarcie salvatrice.

Harald laisse une pause de quelques secondes, appuyant son regard. Sa confiance en T’sisra ne pouvait cependant éclipser sa nature noirelfe, et le fait qu’un être, aussi singulier soit-il, qui possède des appuis et des atouts aussi nombreux que variés, pourrait être autant une bénédiction que la source de profonds problèmes. Le retour tardif de T’sisra, cet exposé fort bien ficelé, l’utilisation de cet honneur royal auprès des Elfes, et cette discussion avec la Voix de Thanor, étaient autant de sources de questionnements, et d’irritation. Harald n’était pas un Roi soleil… Mais il n’était point un simple dirigeant non plus. Il espérait que T’sisra ne soit pas revenue pour offrir beaucoup, et demander tout autant.
- Garde, que l’on apporte un bracelet de mon clan. Et un brasero.

Un garde, un de ceux qui était proche de la partie dédiée aux appartements et aux salles royales, frappa son plastron, et se rendit loin dans l’aile qu’il gardait. Harald reporta son regard vers T’sisra. « Suis-moi. »

Se levant, dévalant le petit piédestal sur lequel trônait le trône – charmante répétition – Harald mena T’sisra… Jusqu’à la crypte royale. Il passa donc devant les gardes, et traversèrent un couloir gravé aux murs et au plafond, lequel desservait moults escaliers supplémentaire s’enfonçant plus loin vers le Nord et l’intérieur de la montagne. Eux, ils continuèrent le long du couloir principal. Vinrent des escaliers… Et puis la crypte. Haute, et grande, les doubles portes s’ouvrirent sur un dernier couloir perpendiculaire à celui emprunté, et, face à la double porte, une autre porte lourde et chichement décorée. Harald l’ouvrit – la porte n’était point fermée – et y entra. Des braséros, et des runes irradiants d’une douce lumière bleutée, éclairaient le tombeau de Hardrek.
- Tu es présentement dans le tombeau de Hardrek, au cœur de la crypte des Rois. Ce sera la dernière demeure de tous les souverains du Zagazorn après Hardrek, premier Roi d’après le Voile. Moi-même, j’y serais enterré, lorsque ma Braise-Vie rejoindra le monde du Dessous. Recueil toi. Je t’attendrais dans la salle du trône, quand tu seras prête.

Et il fit demi-tour, retournant à la salle du trône. Là, devant le trône, à côté de là où T’sisra se plaçait tout à l’heure, se trouvait un braséro incandescent, au milieu duquel trônait le braceletde Harald, au métal rougeoyant. S’asseyant sur le trône, le souverain demanda congédia temporairement les gardes, et reportant son attention sur la carte offerte par Hazkalkol, la scruta, et fut prit alors d’intenses réflexions.
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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 13:20




Un surin s’enfonçant dans sa peau, déchirant le muscle et lui perforant le cœur dans un seul mouvement. Les paroles d’Harald pourfendirent sa candeur pour n’y laisser que les ruines d’un air grave. Si elle pouvait comprendre le scepticisme quant au sombre sang, car elle-même se méfiait de ses pairs comme de la peste, il s’agissait là toujours d’un crève-cœur. Plus encore de la part de ceux qu’elle tenait si haut dans son estime. Sa verve s’éteignit aussi simplement qu’une flamme soufflée par un vent froid et puissant. Ses oreilles se dressèrent plus de que de coutume tandis qu’elle écoutait, attentive et sereine chacun des dires du Grand Roi.

Et lorsque le silence retomba, aucun son ne franchit les lèvres de la noirelfe. Elle laissa le temps s’étirer jusqu’aux commandements d’Harald. Le garde quitta son poste, disparu dans le couloir jouxtant la salle du trône, quand la noiraude se mit à marcher dans les pas du dawi. Les corridors taillés dans la roche défilaient à la lueur des torches et des brasiers, les escaliers en dévoilaient de nouveaux, les pièces sculptées d’un seul bloc dans la montagne s’éclipsaient les unes après les autres, jusqu’à que la main invisible d’une aura solennelle n’enserrât le cœur des vivants enfoncés sous la terre si profondément.

« Le Grand Roi Unificateur » lurent ses yeux, au-dessus des imposantes doubles portes. À cet instant, elle sut. Harald l’avait mené auprès de celui qui avait tout initié. Jamais elle n’aurait pensé un jour s’avancer dans le tombeau d’un roi, et lorsque le dawi en poussa les battants elle ne put que restée là, immobile et incertaine. Son regard se perdit dans les gravures et les décorations réverbérant les halos d’une douce lumière bleutée irradiée par des runes engoncés dans la roche.

Laissée seule au milieu du tombeau, la noirelfe hésita longuement avant d’approcher le sarcophage. La silhouette d’Hardrek avait été sculpté sur le couvercle. Là, il semblait y être paisiblement allongé, ses pognes serrant fermement sa hache, comme s’il s’était figé dans le marbre et le temps, à jamais immortel.
T’sisra approcha de la table de bois finement sculptée située contre le mur, ses yeux parcourant les moult offrandes faites par ses pairs, d’incroyables pièces d’artisanats, des effets personnels ayant appartenu au Grand Roi et des tablettes gravées de mains de maîtres. Sa main à elle ne pouvait prétendre à de tels ouvrages, alors elle se glissa dans sa besace à la recherche d’un de ses précieux trésors. La nécrommancienne déposa une plume blanche tachetée de noir aux côtés des bijoux. La plume d’un griffon comme on n’en avait jamais vu de pareil. Soufflant un « Merci. », la noiraude finit par quitter la crypte, prenant grand soin de refermer les portes derrière elle.

De retour dans la salle trône, elle affichait une tranquillité qui tentait vainement de camoufler l’empreinte de sa tristesse. Cependant, ses yeux la trahissaient et ce malgré le sourire qu’elle esquissa à l’intention d’Harald. Son regard se porta alors sur le brasero et son contenu, et la suite des événements lui apparût très clairement.

- J’ai laissé un souvenir, j’espère l’avoir déposé au bon endroit. Son regard parcourait la salle, plus aucun garde ne s’y trouvait et les portes furent fermées derrière elle. J’apprécie de nous retrouver seulement vous et moi.

Le respect de l’étiquette était une chose hautement sensible, et elle le savait. Le Grand Roi n’est pas un nain, il était plus que cela, il devenait sa fonction. Il s’en trouvait être porté au-delà de sa condition mortelle par tous les autres dawi. Une symbolique persistante qui, quoiqu’on pouvait en penser, faisait le statut et que le statut faisait.

- Comme je vous l’ai dit il y a quelques années, je comprends la méfiance qu’on puisse me porter. Ce regard que l’on m’accorde, je pose le même sur ceux de mon sang, peut-être le mien est-il plus suspicieux encore. Mais… Ce n’est au Grand Roi que je m’adresse, c’est à vous Harald. Le dawi qui m’a accompagnée dans le Septentrion, le dawi aux côtés duquel j’ai combattu les engeances des monts oubliés, le dawi avec qui j’ai franchi les portes de Molgrunn, le dawi qui m’a offert l’objet qui aujourd’hui est à mes yeux la plus précieuse de toutes mes possessions, la cyanite que vous m’avez donnée le jour l’on m’a surnommée Hazkalkol. Ses pas la dirigèrent vers le trône, sa main d’abord hésitante s’en alla finalement prendre celle d’Harald, alors qu’elle se penchait pour plonger ses yeux dans les siens. Je saisis le doute qui vous prend. Aussi, je le répète comme je l’ai dit auparavant… Jamais je ne mens. Jamais ne manque à ma parole. Je n’attends rien en retour d’un peuple qui m’a déjà tant donné. Mon père peut enfin couler des jours heureux au cœur des montagnes qui l’ont vu naître, et jamais, ô grand jamais, je ne pouvais attendre plus du Zagazorn. Et pourtant vous m’avez offert bien plus. T'sisra fut forcée de s'arrêter l'espace d'une seconde, sa voix tressautant sous le poids des émotions. Un foyer. Moi qui errais sans savoir ce qu’était le sentiment « d’être enfin rentrée », je l’ai éprouvé en mettant le pied à Thanor il y a quelques jours à peine. Le titre d’Ongrumthrong ne fait de moi qu’une invitée ici, une invitée de marque, mais une invitée tout de même. Et je ne ferai jamais quoique que ce soit qui puisse entacher cet honneur et par la-même jeter l’opprobre sur mon père et son nom, sur le clan qui se porte de garant de moi et sur le Zagazorn tout entier.

T’sisra resserra la pression de sa main sur celle d’Harald avant de se redresser et s’écarter d’un pas. Le Grand Roi qu’il était devenu savait désormais des choses qu’elle n’aurait pu lui révéler auparavant.

- Désormais Grand Roi, vous savez ce qu’il s’est passé à Almis et je peux ainsi vous en parler librement sans briser mon serment. Vous connaissez les dispositions qui furent prises quant à la marre. Vous savez aussi tout des combats qui y ont été menés, des dawi qui sont tombés et de ceux qui furent sauvés. Et vous savez ce que j’ai demandé aux runistes en guise de récompense lorsque l'on s'est enquit de ce que je souhaitais. Explicitait la deadhelle en apposant son ongle sur le haut son propre front. Cinq petites et fines plaques graverunées protégeant son porteur des attaques des mages de l’esprit.

Les veines autour de ses yeux, sur ses tempes et sa mâchoire se teintèrent d’un noir profond, tandis que son ongle s’enfonçait dans la chair entaillant son front avec une précision chirurgicale. Les gouttes de sang roulaient jusque sur son nez, perlaient à ses sourcils et s’écrasaient sur ses joues. Là où l’on aurait dû observer l’os, la plaie révélait l’une de ces fameuses une plaque d’acier graverunée.

- J’emporterai les secrets du Zagazorn dans ma tombe, j’en ai fait le serment et je ne compte pas manquer à ma parole. Aussi je compte sur votre discrétion, vous êtes le seul à travers tout Miradelphia à être au courant de ceci. À mesure que son doigt remontait le long de l’entaille, la plaie se refermait comme si elle ne fut jamais ouverte. J’espère que vous parviendrez un jour à me faire confiance comme j’ai confiance en vous. Et je ne parle pas au Grand Roi, Harald, je parle à mon ami.

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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 14:00

Au retour de T’sisra, Harald roula de nouveau l’épaisse carte, et la pose à son côté gauche, son bras posé dessus. La noiraude témoigna de son court pèlerinage dans la crypte, auprès du tombeau de feu Hardrek Poing-de-Fer. Et puis, elle entama un long, poignant et vibrant discours.

Elle ne s’adressait pas au statut, à la couronne, à celui qui était le soixante-huitième Grand-Roi du Zagazorn. Elle ne s’adressait point à la sculpture rayonnante sur tout un royaume, gravé dans les coups de burins de tous les thanes des clans Nains, chaque coup étant autant de marques de confiance, qui façonnèrent ledit souverain. Elle s’adressait à Harald.

Harald, qui avait combattu avec elle, qui avait souffert avec elle, qui avait changé avec elle. Qui avait fait acheter et graver une cyanite, joyau extrêmement précieux et très rare, très coûteux aussi – mais cet aspect là est bien négligeable face à l’honneur de la dépense – et qui avait discouru, et plaidoyer pour la survie et l’honneur de la Daedhelle, devant le Roi, et devant tous les autres. Harald, qui voyait en elle, une amie précieuse, et sincère. Mais Harald ne pouvait plus être dissocié de sa fonction. Là où il décidait, même en son nom propre, les nains et les naines du Zagazorn voyaient leur Roi, prenant des décisions en tant que Roi. Malheureusement, pour T’sisra, le nain ne pouvait se substituer à son rôle, ce fardeau qui serait le sien jusqu’à-ce qu’il rende son dernier souffle, de vieille, ou au combat.
- Hazkalkol… T’sisra. Dit-il, prenant dans sa main la couronne d’or et de joyaux et la déposant sur ses genoux, avant de la couvrir de ses bras. Je n’ai rien oublié. Ni nos morts, ni nos combats, ni nos discussions. Je n’ai pas oublié mon discours devant feu Hardrek, mon prédécesseur. Et je n’ai pas oublié ce que nous te devons. Cette terre est ton foyer, quand bien même tu sois plus grande que nous autres Dawis, et non dotée de nos caractéristiques. Il marque une pause, regardant quelque peu T’sisra, avant de reprendre. Ma confiance en toi est grande, elle n’a point diminuée depuis notre retour de Molgrunn. Le cadeau qui est le tiens, t’appartiendra toujours, et les runes gravées et les mots échangés autour de cette offre, ne disparaîtront jamais, tels des échos immuables d’une promesse faite dans l’honneur. Mais tout ceci, n’appartient qu’à Harald. Il remet alors sa couronne. Aujourd’hui, tu n’es plus Ongrumthrong royale, et je ne suis plus simplement Harald à la Barbe-Sanglante. Je suis le souverain des Nains, élu parmi eux et grâce à eux. Toutes mes décisions je dois les prendre en leurs noms. Et toutes mes décisions, même celles prises en mon nom propre, ou au nom de mon clan, rayonneront dans le Zagazorn tout entier, à titre d’exemple, au mieux… Ou à titre de grief, si elles ne sont point suffisamment éclairées. Je sais pertinemment que les Nains n’auront point oubliés, même les runistes, ce que tu as accomplie. Et je ne doute qu’aucun ne te retire jamais tes mérites. Mais Hardrek n’est plus, et afin que ton foyer demeure ton foyer. Et en tant que Grand-Roi, je dois être aussi sage qu’éclairé, douter de tout pour ne point tomber naïf. Aujourd’hui, tu dois subir une épreuve de confiance. Pas pour Harald, mais pour le Roi. Pour le Roi, et le peuple, afin que jamais plus, jusqu’à ma mort, tu sois obligée de justifier de ton appartenance à la terre des Sagas. Car tel est le nom de mon royaume : le Zagazorn. Il dirige son bras ouvert vers le braséro où trônait un bracelet en son centre, porté à blanc. Un adage, chez nous, dit ceci : « il n’est point de douleurs assez grandes, de défis insurmontables, de montagnes trop profondes et de cavernes trop sombres, qui empêcheraient un Dawi de rejoindre les siens. » Voici ton défi, ta caverne et ta montagne, qui t’apporteront la douleur d’un retour chez toi que tu auras méritée. Prend ce bracelet. C’est un bracelet appartenant à mon clan. C’est mon bracelet. Il prouve ton appartenance au clan royal, et te confèrera à nouveau le titre d’Ongrumthrong royal, et ce… Devant tous les nains.

Et il baissa son bras. Se repositionnant dans son fauteuil, Harald se prépara à voir son amie souffrir. Souffrir pour l’honneur. Un honneur mille fois mérité jadis, et qui, déjà, aurait dû protéger la sombre elfe de toute autre épreuve… Mais Harald l’avait dit : la symbolique ne devait jamais être sous-estimée. «Une dernière épreuve mon amie… Une dernière épreuve… » pensa-t-il en son for intérieur.
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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 16:21




La noirefle chassa de la main une larme s’étant mêlée au sang entachant sa joue. Ses yeux se firent de nouveau rieurs, car enfin elle avait retrouvé Harald, loin des regards des gardes, loin des oreilles indiscrètes. Il faisait ce qu’il devait être fait car tel était son devoir, son rôle et sa mission sacrée.

- Il est des traditions qu’il faut endurer et à dire vrai, je le savais déjà avant venir. Je m’y plierai, parce qu’il le faut. Et je m’y plierai autant de fois qu’il le faudra. S’éloignant du trône, elle se dirigea lentement vers le brasier incandescent, les yeux rivés sur le bracelet léché par les flammes affamées. Tout ce que je voulais, c’était d’être sûre et certaine qu’il s’agissait bien de mon ami sous cette pesante couronne. Je sais ce qui pèse sur vos épaules, je sais le fardeau de la fonction. Comment pourrais-je en vouloir à un ami qui ne peut qu’en supporter le poids pour lui et tous les dawi ? Son regard glissa vers le Grand-Roi, secouant lentement la tête de gauche à droite. Si vous m’aviez traitée autrement, je vous en aurais voulu. Énormément. En attendant, je ne peux pas porter votre fardeau, mais je peux le comprendre et vous aider en supportant le poids de ses conséquences.

Le feu accueillit avec joie les doigts fins de la noirelfe qui, au contact du bracelet blanchit par l’intense chaleur, sentit une douleur aigüe lui remonter jusqu’à l'épaule. Le visage distordu par le supplice elle le retira des flammes pour, sans hésitation aucune, le passer à son poignet droit. Sa peau brulée, fondue par endroit, cloquée à d’autres, témoignait de l’agression des flammes et du métal ardent.
De sa main gauche elle se saisit de son avant-bas secoué de tremblement tant la douleur était puissante, les veines de son cou, de sa mâchoire et de ses tempes gonflèrent et noircirent à nouveau. Relâchant un râle de souffrance, les cloques commencèrent à se résorber et les brûlures à s’effacer. Tout du moins autour du bracelet, car celui-ci rougeoyait encore si intensément à son poignet qu'il lui rongeait les chairs avec une ardeur sans pareille.
Penchée sur elle-même, le bras ballant et serré avec force par son autre main, les secondes paraissant des minutes, la nécromancienne suait à grosses gouttes ne pouvant qu’attendre que la fournaise ne devienne supportable.

Et lorsqu’elle le fut, T'sisra se redressa, laissant sa tête tomber vers l’arrière, expirant tout l’air de ses poumons avant d’enfin ouvrir les yeux. Elle avait enduré bien des douleurs depuis les graveurs de peau, depuis ses études et ses formations, percées par des flèches, blessée par des lames, passée par le fil de la guerre, elle aurait dû mourir il y a bien longtemps. Cependant les nécromanciens ont de tout temps été des créatures éminemment tenaces et tout particulièrement ceux du Puy d’Elda.
Levant son poignet à hauteur d’yeux, elle contemplait son bracelet d’acier aux armoiries du clan Barbe-Sanglante, de l’autre main elle s’essuya le front avant de pivoter en direction d’Harald, le poing toujours dressé.

- Du doute naît la pensée. Déclara-t-elle en se fendant d’un sourire trahissant une douleur toujours bien présente. Chérissez-le sans le laisser vous mener à la baguette. Du reste… La noirelfe laissa son bras retomber dans un haussement d’épaules. Des rois, des princes et des chefs de guerre il y en a eu des centaines à travers toutes les époques et tous les lieux, et pourtant l’on ne se souvient que d’un petit nombre d’entre eux. Ceux qui se sont battus pour l’honneur et pour la dignité des plus faibles. Inspirez-les et ils vous inspireront. Ainsi vous marquerez les générations futures, j’en suis convaincue. Conclut-elle en inclinant la tête, la main la poitrine.

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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2021 - 18:06

La sagesse de T’sisra de dévoilait aux oreilles de Harald. L’ancien capitaine, ancien Ongaraz, ancien Gazanundi et nouveau souverain, était quelque peu rassuré : T’sisra comprenait. Et en plus de comprendre, elle était elle aussi rassurée de ce qui venait de se produire entre eux deux : le renouvellement d’une confiance sous couvert d’une épreuve officielle.

Sous son épaisse barbe, et sa moustache touffue, les lèvres du souverain décrivirent un sourire, alors que la noiraude tournait le dos pour faire face à son fardeau. Pourquoi tant de pudeur ? Car il était le Roi. Et parce qu’il était un nain. Peu sont les nains qui laissent aller leurs sentiments et leurs pensées. La retenue était souvent de mise, ce qui n’aide point à abattre les préjugés qui foisonnent sur le peuple du Nord.

Et le défi fut relevé. Forte, fière, prête et robuste, T’sisra s’empara sur bracelet chauffé presque à blanc, et le plaça sur son poignet. Encaissant, luttant, Harald n’avait que faire qu’elle use de magie pour pouvoir encaisser cette épreuve, car, après tout, parfois, magie et douleurs sont intimement liées. Et Harald savait que la noiraude réussirait à se relever plus rapidement que le commun des mortels et des immortels, puisqu’elle réussirait à guérir.
- Que voici des paroles bien sages. Je saurais m’en souvenir, assurément. J’ai juré sur mon honneur, et devant tous les thanes et toutes les divinités, que je n’aurais de cesse d’œuvrer et de me battre pour le Zagazorn tout entier, dussè-je y offrir ma Braise-Vie en sacrifice. Place le bracelet dans l’eau, sous le brasier ardent. Tu n’as pas besoin de souffrir plus avant, tu as enfin méritée la paix de ton foyer. Que veux-tu faire maintenant, Hazkalkol ? Maintenant que tu es chez toi ?

Une question ouverte. Car Harald savait que T’sisra était la première à poser autant de questions qu’elle aimait à répondre à celles des autres. Et puis, maintenant qu’elle avait allégée le fardeau de la couronne, que son retour imposait jusqu’ici, Harald lui-même s’en trouvait fort aise, et voulait en profiter.
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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeSam 30 Jan 2021 - 3:14




T’sisra agitait son poignet endolori, son regard cherchant le seau d'eau susmentionné. Ses yeux revinrent bien vite au Roi, s’écartant du brasier et approchant toujours un peu plus du trône. Levant le bras pour lui montrer le bracelet, la noirelfe secoua la tête, avec un air sur le visage qui voulait tout dire.

- Ça ira. Ne vous en faites pas, le plus dur est d’ores et déjà derrière moi. Dit calmement la daedhelle en passant le doigt sur les gravures de l’acier. Quant à ce que je veux faire ? Rentrer à la maison, à Fort-Garmin, voir mon père. Après la guerre, je n’avais qu’une envie c’était de le revoir. Après quoi, j’imagine que je continuerai mes recherches. Je… Vous souvenez-vous de ces engeances que nous avions affrontées ? La question était purement rhétorique, sachant pertinemment qu’il s’en rappelait comme si l’affrontement s’était déroulé la veille au soir. Il se murmure qu’ils étaient autrefois des nains. Certains parlent de malédiction, d’autres ont évoqué une maladie… Et je me suis toujours demandé, depuis, s’il était possible de soigner leur mal.

La noirelfe marqua une pause, son index commençant à se dresser avant de retomber mollement. Elle hésitait, son regard cherchait à s’accrocher à quelque chose d’invisible, une idée sans doute.

- Imaginez que l’on puisse les soigner... Nous pourrions réunir à nouveau des familles brisées, nous pourrions peut-être même comprendre ce qui leur est arrivé et ainsi savoir comment l’éviter désormais. Enfin… Un soupir franchit ses lèvres, tandis que son regard revenait à Harald. J’ai sans doute trop d’espoir, mais j’ai envie d’y croire. C’est pour cette raison qu’il me faudra retourner à Naélis tôt ou tard. Je dois étudier certains savoirs, comprendre d’anciennes connaissances, et pour cela, j’ai cruellement besoin des lumières de Nakor, bien qu’en l’espace d’une année j’ai déjà grandement progressé dans cette voie là.

T’sisra haussa les épaules, tout ceci devait paraître bien hasardeux aux oreilles du Grand Roi. Et elle ne pouvait qu’être d’accord avec cet état de fait, cependant un pan de recherche s’ouvrait à elle chaque jour un peu plus. Elle se devait de saisir l’occasion !

- Mais avant toute chose, je ne peux manquer votre mariage. Dites-moi qui est l'heureuse élue ! Et par pitié, dites-moi vos sentiments sont sincères et réciproques ! S'enquit la drow avec un air taquin sur le visage, prise un instant d'une candeur inhabituelle.

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MessageSujet: Re: Surprenantes retrouvailles (Harald)   Surprenantes retrouvailles (Harald) I_icon_minitimeSam 30 Jan 2021 - 13:19

Harald était quelque peu impressionné par la magie de T’sisra. Il l’avait vu à l’œuvre plusieurs fois, au cours des combats et aussi après. Pour pouvoir détruire l’adversaire, et soigner le compagnon blessé. Et encore là, pour dévoiler les runes de protection de l’esprit placées sous sa peau, et pour pouvoir atténuer les dégâts du feu sur la peau claire de celle qui fut élevée au Puy.

Acquiesçant face à T’sisra, quand elle lui dit que tout irait bien, qu’il ne devait point s’en faire, Harald se plaça de manière plus confortable cette fois. Coudes sur les accoudoirs, postérieur un peu plus avancé, il s’avachit un peu plus, dans une position agréable. Les nains n’étaient évidemment pas autant protocolaires que les Elfes et les Humains.

Les propos de T’sisra captèrent son attention. Oui, il se souvenait des engeances… Il les avait combattus auparavant, puis avec T’sisra, et il y a encore peu de temps, Braähm et Thordril durent les combattre pour récupérer le Mogarium. Les engeances de Brisséa étaient à la fois terrifiantes qu’inquiétantes. Nombreux étaient ceux qui voulaient les abattre, les détruire purement et simplement… Quelques-uns voulaient les étudier, notamment des runistes. Et maintenant, T’sisra.

Les runistes étudiaient le phénomène depuis plusieurs années, mais il n’y avait encore eu aucune trouvaille, ni aucune amélioration notable des connaissances liées aux engeances. T’sisra bénéficiait – et cela lui faisait mal de l’avouer malgré tout – de l’aide indirecte de Nakor, le magicien fou, d’une expérience de voyageuse au travers de ce monde, et de multiples sources d’apprentissage. Un atout impressionnant… Un atout incommensurable d’ailleurs.

Et puis, elle s’enquit du mariage. Avec une candeur que Harald n’avait jamais vu chez elle. La chose lui tira un petit rictus de sourire, léger mais perceptible.
- Brynhild, du clan Odomar. Tu la connais, Hazkalkol. C’est avec elle qui tu as jalonné le chemin du retour de Molgrunn. Et les choses sont belle et bien réciproque. Je crois même que mes enfants apprécient ce mariage. Répondit-il, un air un peu satisfait sur le visage. La question des engeances brûle les lèvres des runistes, et bourdonne à mes oreilles… Ce serait magnifique si ces anciens Dawis pouvaient être sauvés… Notre population a été cruellement amputée jadis, retrouver certains clans disparus serait… Une bénédiction. Il se met ensuite à réfléchir, devant silencieux. Reste, T’sisra. Tu es chez toi. Tu es invitée à mon mariage, parmi les invités d’honneur. Nous reparlerons de tout cela à ce moment, si tu es d’accord. Ta quête semble impressionnante, peut-être que quelques-uns de nos éminents runistes… Pourraient accepter de t’aider. Et nous… Nous reparlerons de Naëlis, avec Glumtol Barbe-de-Fer. Autre chose ? Sinon, tu peux disposer de la cité et de Fort Garmin, et du reste du Zagazorn comme il te plaira. J’ai encore beaucoup de conseils à mener aujourd’hui.

Attendant la réponse de T’sisra pour se relever, Harald affichait cette fois une mine légèrement contrit. Il appréciait les moments de ce genre, mais la charge de souverain l’appelait souvent loin de ces instants simples.
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