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Sujet: La fin n'est que le début [Adriano'] Ven 15 Avr 2022 - 9:13
Kÿrianos, Ie ennéade de Verimios, An XIX, Cycle XI Alonna-les-trois-murs, Baronnie d’Alonna, Péninsule
La baronne resta stupéfaite un moment, comme incapable de déterminer si les paroles de son oncle étaient une mauvaise blague ou tout simplement un récit pour tester ses aptitudes.
« Dites-moi que vous blaguez mon oncle! »
Charles de Lourbier resta implacable, ne répondant rien. Il fallait dire qu’il n’était pas un grand blagueur, mais ce qu’il venait de lui révéler semblait pousser le bon sens. Après les déboires qu’elle avait eus avec les membres du Karamstra, maintenant, les sectes draconniques venaient déranger l’équilibre déjà fragile du Royaume! Adélina expira son souffle, avant de faire quelques pas, dépassant son oncle alors qu’elle se tripotait les mains. Elle n’osait même pas imaginer la réaction qu’elle aurait eue si son époux et ses enfants seraient morts sous ses yeux. D’une façon des plus atroces, qui plut est! Elle qui se faisait déjà du souci pour Théodoric alors qu’il était parti pour la mission divine. La rose s’assit doucement sur un des canapés, s’accotant doucement sur l’avant-bras, le menton dans sa main alors que son doigt tapotait le tissu doucereux du mobilier. Il y avait plusieurs façons de réagir à cela. Après tout, les tensions entre nordiens et suderons étaient toujours présent, et elle-même devait admettre qu’elle n’était guère impressionnée par leur goût. Mais un royaume soudé et en paix semblait la meilleure des solutions après les événements des derniers mois. Ils avaient réussi à arrêter une guerre avec leurs voisins du Nord, mais les noirelfes qui se promenaient librement à leurs frontières n’étaient guère rassurants. Elle resta immobile, complètement absorbée dans ses pensées pendant plusieurs minutes, analysant le pour et le contre et la meilleure façon d’aborder les choses. Peut-être que cela était une opportunité de se faire un allié et sachant ce qui se passait en Langehack, elle ne pouvait risquer de se mettre le sud à dos. Levant finalement son regard vers son oncle, cette dernière reprit finalement la parole;
« Rappelez-moi son nom de famille? »
« Di Alcacio, Votre honneur. »
Adélina acquiesçât avant de se relever rapidement pour aller à son bureau. Prenant une plume et un parchemin, elle se mit à écrire, grattant la missive de sa fine écriture. Cela prit quelques longues secondes, alors qu’elle semblait douter de comment aborder le sujet. Mais au bout de quelques minutes, la baronne relit une nouvelle fois la missive, semblant satisfaite, elle roula le parchemin avant d’y apposer son sceau. L’écarlate semblant particulièrement élégant ainsi graver dans la cire rougeâtre.
« Faites en sorte que cette missive lui soit envoyé le plus rapidement possible. Un soutien est parfois nécessaire. »
Le seigneur de Mesnu attrapa rapidement la missive avant de sortir de la pièce, laissant Adélina, pensive dans le bureau. Elle verrait bien comment cela serait reçu…
Kÿrianos, Ie ennéade de Verimios, An XIX, Cycle XI Alonna-les-trois-murs, Baronnie d’Alonna, Péninsule
À son Altesse, Adriano Cortès di Alcacio, Duc de Soltariel et Seigneur di Alcacio,
Votre Altesse,
Pardonner cette lettre qui pourrait vous sembler maladroite, mais lorsque l’horrible nouvelle est parvenue sur mes terres, je n’ai vu que d’autres choix que de vous écrire et vous offrir mes plus sincères condoléances.
Ayant moi-même passé au travers de nombreux épisodes de deuils. Je ne peux que vous affirmer que bien que difficile, la mort semble être un passage obligé dans la vie que nous menons. Gardez en tête qu’il y a quelque chose de plus fort que la mort; la présence des absents dans notre mémoire est un cadeau que nous devons chérir. Profitons de chaque instant de notre courte vie, pour laisser notre marque, pour former un monde qui nous appartient.
Je suis bien consciente que ma missive pourrait paraître déplacer ou hors de propos, sachant que les relations entre le Nord et le Sud n’ont pas toujours été des plus, disons, cordiale dans les dernières années, mais il est temps de laisser les vieilles querelles derrière et travailler ensemble pour un monde nouveau, sans tragédie et guerre. Si l’Alonnan peut vous offrir quelconques aides pour chasser les sectes draconniques et renforce la parole de Néera, vous pouvez compter sur notre soutien inébranlable.
Que la Damedieu vous protège,
Adélina de Lourbier Baronne d’Alonna, Dame de Lodiaker et de Bransat
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Sam 16 Avr 2022 - 13:50
Julas, IIème ennéade de Vérimios – Premier mois de l’Hiver An XIX | XI. Cité de Soltariel – Dans le palais ducal.
L’Hiver était là. Les nuits du Sud étaient redevenues fraîches, parfois même froides. Les matinées étaient animées d’une rosée laissant derrière elle de magnifiques perles d’eau sur les bords des plantes et des fleurs. Les journées, elles, se raccourcissaient, mais les rayons du soleil dardaient sur les Suderons une chaleur toute agréable. Les Humains portaient volontiers de beaux habits aux manches longues, mais le temps était beau, bon et agréable. Mais la neige ne tarderait point à tomber sur les terres Suderones, et avec elle des températures nettement plus basses qu’actuellement.
Ce matin encore, le soigneur avait fait son office. Adriano, blessé depuis plusieurs ennéades, était en voie de guérison. L’atroce attaque de la diligence ducale qui avait aboutie à la mort tragique de son épouse, de son père, et de ses deux fils et sa fille, avait laissé des cicatrices affreuses sur son corps. Les brûlures se résorbaient convenablement, mais les plaies causées par les lames des cultistes draconiques, elles, mettaient parfois plus de temps à se refermer.
Le nouveau Duc, intronisé depuis moins d’un mois, était assis sur le balcon qui donnait sur l’incroyable cité ducale, avec une vue époustouflante. Derrière lui se trouvait sa salle de travail, avec son bureau, ses archives personnelles, et une pile de vélins et autres parchemins et missives qui n’attendaient que lui. Confortablement installé sur un fauteuil rembourré d’un coussin, le Duc savourait un breuvage chaud aux volutes dansant dans les airs, tout en passant la plume de son stylo sur un vélin d’une grande qualité, pour le simple plaisir de s’adonner à la calligraphie.
Soltariel était en proie à de sombres agitations. Les sectes draconiques, jusqu’ici petite épine dans le grand pied de la nouvelle lignée ducale, étaient devenues de véritables menaces mortelles non seulement pour la pouvoir, mais aussi pour le culte Pantien. La mort d’un Duc, d’une Comtesse et des héritiers de cette puissante lignée, était d’une publicité outrageusement efficace ! Nul doute que l’orgueil desdites sectes s’en trouvait regonflé, et leur confiance en elles, doublée, sinon triplée. Quelle serait leur prochaine action ? Leur prochain coup d’éclat ?
D’un autre côté, le mouvement des Vrais-Soltaris était encore là, couvant, louvoyant, attendant qu’une faille ne s’ouvre dans la garde d’Adriano pour pouvoir s’y engouffrer. Les anciennes lignées ducales étaient déshonorées, mais les habitudes avaient la dent dure, et les « Vrais-Soltaris » ne voulaient voir personne d’autre qu’eux s’asseoir sur le trône. Adriano, assurément, devrait jouer des coudes, et faire preuve d’audace autant que de finesse.
Finalement, une heure passa. Les frusques, bien que chaudes, ne tardèrent point à se montrer désuètes quand la bise fut venue. Ressentant un frisson le long de son échine, Adriano comprit qu’il était temps pour lui de rentrer au chaud dans ses quartiers, réchauffés par un feu dans l’âtre. Se faisant, il referma la double porte battante, et reprit place derrière son bureau. Sur le haut de la pile, il prit la première missive qui s’y trouvait… Et ce fut alors avec une curiosité grandissante qu’il ouvrit le cachet, reconnaissant alors le symbole dans la cire comme étant celui de la Baronnie d’Alonna.
« Par Tyra, les Nordiens sont prompts à tirer leur épingle du jeu de toute tragédie ! » Pensa-t-il, soufflant soudainement avant de ricaner dans sa barbe pourtant inexistante. « Qu’est-ce que l’Alonnan pourrait bien avoir à demander en des temps pareils ? »
Car tel était l’esprit inquisiteur du Duc de Soltariel. Machinations, manipulations, esprit carnassier… Être un noble en Péninsule, encore plus un Pair du royaume, demande d’être aussi affuté que mesquin, aussi prudent que prêt à tout… Alors, recevoir une missive d’Alonna, cela éveillait les sens du Suderon qui, bien que connaissant les relations commerciales établies entre Sybrondil et Alonna, était curieux de savoir ce que la Baronne pouvait bien vouloir avoir à faire avec le nouveau Duc.
La lecture fut des plus étonnantes. Ainsi donc, cet évènement, tragique, ne fut point totalement éclipsé par la quête divine accordée par Néera, quant à la recherche du corps du véritable Bohémond. La sollicitude toucha sincèrement le cœur du Duc : bien qu’il fût un être calculateur, son sens du code féodal et de l’honneur nobiliaire fut touché en plein cœur. Victoria était belle et bien son épouse. Ses enfants étaient décédés… Son paternel succomba dans ses bras. L’ancien Amiral, bien que dur d’esprit et de corps, avait été secoué par tout cela.
Aussi entreprit-il de répondre à son tour…
Julas, IIème ennéade de Vérimios – An XIX : XI. Cité de Soltariel – Duché de Soltariel.
A son Honneur, Adélina de Lourbier, Baronne d’Alonna et Dame de Ladiaker et de Bransat, et à sa connaissance seule.
Votre Honneur,
Puisse La Bienveillante poser au-dessus de vous une aile forte et douce, couvant vos épaules, vous protégeant des ardeurs du soleil et du froid de l’hiver. Et puisse-t-elle voir vos mots pleins de sollicitude, et entendre vos pensées bienveillantes.
A l’instar de la divine quête qui nous fût imposée par La Mère, et dont l’issue déterminera la force et la stabilité du Royaume de Péninsule, votre initiative, et vos mots, auront trouvé écho en mon cœur, et pourront se targuer d’être les prémisses d’un acte de bonté du Nord tendu vers le Sud endolori et endeuillé. Aujourd’hui, je prends à mon tour la plume, conscient du réconfort que je vous dois, et de l’importance de la reconnaissance offerte à vos mots, à vos pensées.
La venue de Notre Mère à tous apparaît comme le glas des dissentions futiles et des machinations égoïstes, et nous rappelle que nous tous, qui que nous sommes, nous devons allégeance à notre bon Roy Bohémond, et que nous tous, nous sommes les fils et les filles de Néera, bénie soit-elle. En cette qualité de frère, j’accepte avec honneur et félicité, votre aide pour que triomphe le culte de La Mère sur la folie des cultistes.
Œuvrons ensemble plus que plus aucune autre famille ne souffre des affres de la folie de quelques-uns.
Que la Damedieu vous protège et vous bénisse.
Adriano Cortès di Alcacio, Duc de Soltariel et Seigneur d’Alcacio.
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans Taille : 1m68 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Sam 16 Avr 2022 - 21:41
Calimehtarus, IIIe ennéade de Verimios, An XIX, Cycle XI Alonna-les-trois-murs, Baronnie d’Alonna, Péninsule
« Votre Honneur. »
Adélina se retourna vers l’un des serviteurs qui venait d’entrer dans la pièce, parchemin à la main. L’incitant d’un mouvement de tête à continuer.
« Un message de Soltariel vient d’arriver pour vous. »
Adélina ne put s’empêcher de hausser un sourcil alors qu’elle entendit la nouvelle. C’était une réponse rapide… Disons qu’elle n’avait guère envisagé que le nouveau Duc répondrait aussi rapidement, surtout sachant les difficultés entre les Nordiens et les Suderons. Elle tendit la main, et le serviteur vint doucement déposer le manuscrit dans sa main, avant qu’elle ne l’approche de son visage pour observer le sceau qui ornait le message, voulant vérifier qu’il s’agissait bel et bien du Soltari.
« Merci Aymeric. »
Sans attendre, le serviteur fit une révérence avant de s’éclipser hors de la pièce. Se retournant vers le Seigneur d’Azrit, la jeune femme lui fit un sourire avant de reprendre la parole; « Pardonnez cette intrusion. Veuillez continuer. » Ce dernier hocha la tête avant de continuer son discours sur les possibles améliorations qui pouvaient être faites à Val-Néera.
Ce ne fut qu’après plusieurs heures de discussion que la jeune femme put finalement prendre un moment pour lire la missive qu’on lui avait envoyé. La nuit était déjà bien entamée, et un feu crépitait doucement dans l’immense âtre, réchauffant le château du froid hivernal. Des chandelles avaient été installées un peu partout dans la pièce, donnant une certaine atmosphère que la nouvelle baronne trouvait fortement calme et réconfortante. Sans attendre, elle s’assit doucement sur l’un des canapés qui ornaient la pièce, décachetant doucement la missive, avant de laisser ses prunelles déchiffrer les mots qui se trouvaient sur le vélin. Une fois sa lecture terminée, la jeune femme, déposa doucement la missive sur ses genoux avant de laisser son regard vagabondé sur les flammes qui dansaient dans l’immense cheminé. Il fallait croire que ses mots avaient touché le Duc. Une surprise en soit, disons qu’elle ne s’attendait guère à avoir un tel effet sur ce dernier. Soudainement, elle sentit deux mains touchées ses épaules, ce qui la fit sursauter. Relevant rapidement la tête, elle croisa finalement le regard de son époux, qui souriant, prit finalement la parole;
« Pardonne-moi. Je ne voulais pas te faire peur. »
Adélina eut un sourire avant de rapporter son regard serein sur les flammes. Ses mains rejoignirent doucement celles de Théodoric avant de répondre du tac au tac.
« Il n’y a rien à pardonner. J’étais simplement perdue dans mes pensées. »
Théodoric fronça rapidement les sourcils avant de contourner rapidement le canapé, avant de s’arrêter devant sa femme. Mettant son genou à terre, ce dernier lui prit doucement les mains, avant de les porter à ses lèvres, ce qui fit sourire la jeune femme.
« Qu’est-ce qui te tracasse? »
Adélina soupira avant de prendre la parole;
« Il y a quelques ennéades, des cultistes ont attaqué la famille ducale de Soltariel. Le Duc ainsi que la femme de son héritier et leurs enfants ont péri, laissant le nouveau duc, Adriano veuf. » Elle s’arrêta un moment, plongeant son regard dans celui de son mari. « Je n’ai pu m’empêcher de lui écrire pour lui souhaiter mais plus sincères condoléances, mais aussi offrir notre aide dans la chasse de ces cultistes. »
Théodoric haussa un sourcil, mais changea rapidement d’expression en attendant la suite du récit de son épouse.
« Des cultistes? La parole de la Bienveillante a encore une fois mise en doute, même après les événements qui ont secoué la péninsule?! »
Adélina hocha la tête, avant de finalement reprendre la parole. « Il faut croire. Maintenant, que nous avons chassé les adeptes du Karamstra, il faut croire que d’autres hérétiques se soient mis sur notre chemin. Je me dois d’aider le Duc. »
Théodoric caressa doucement la joue d’Adélina avant de lui faire un léger sourire.
« Donc, tu pars quand? »
La baronne eut un air surpris avant d’hausser les épaules. « Je n’ai guère prise de décision, et pour être honnête, je ne suis pas certaine qu’il veule réellement que je le rejoigne. »
« À cheval, je crois que tu en a pour deux ennéades de voyage. Presque autant si tu prends la mer. Si je peux me permettre, j’aimerais mieux que tu passes par les terres que par Langehack. » Son regard sembla s’assombrir. Adélina n’eut pas besoin de dire quoi que se soit, elle savait que trop bien les pensées qui habitaient Théodoric.
« Voyons voir, je vais commencer par lui proposer, et nous verrons ce qu’il a réellement besoin. Peut-être que les prêtres du Val-Néera pourront l’aider plus que moi. » « Tu te sous-estimes » lui répondit-il avant de lui prendre la main pour l’embrasser. « Je te laisse répondre. Rejoins-moi vite. »
Adélina eut un sourire alors que Théodoric sortait rapidement de la pièce, la laissant seule. L’idée de se séparer de ce dernier lui faisait bien du mal, surtout que ce dernier venait à peine de revenir de sa quête divine. Mais la parole de Néera était beaucoup trop importante pour l’ignorer. Sans attendre, la jeune femme se releva, et rejoignit rapidement son bureau, s’emparant d’un parchemin et de sa plume. Elle s’assit doucement à son bureau, semblant porter une attention particulière à sa plume, avant de sceller rapidement le parchemin. Elle se releva avant de sonner une cloche, un serviteur apparut rapidement dans la pièce et attrapa le parchemin que lui tendit la jeune femme. « Envoie cette missive à Soltariel ce soir. La Damedieu ne peut attendre. »
Calimehtarus, IIIe ennéade de Verimios, An XIX, Cycle XI Alonna-les-trois-murs, Baronnie d’Alonna, Péninsule
À son Altesse, Adriano Cortès di Alcacio, Duc de Soltariel et Seigneur di Alcacio,
Votre Altesse,
Je ne vous mentirai guère, votre réponse – aussi rapide fut-elle, me surpris. Une surprise bien positive, signe que de grandes choses se prépare. Après tout, il n’y a jamais des accidents. Si la Damedieu nous a mis sur le même chemin, c’est qu’il y a une raison, un but divin et je suis certaine que les générations futures se souviendront des efforts que nous avons déployé pour faire entendre la voix de la Bienveillante. Dans ce cas-ci nous ne pouvons hésiter, et nous devons nous laisser guider par notre foi pour accomplir notre destin. Alonna a déjà était prise avec son nombre d’hérétique que nous avons réussi à contrôler, et ce malgré les innombrables assauts.
Si cela peut réellement vous apporter une quelconque aide, je me ferai un plaisir de venir vous rejoindre au Sud accompagné par des prêtres du Val-Néera pour vous aider dans cette quête. Ces derniers m’ont grandement aidé non-seulement à rétablir les enseignements de la Damedieu dans l’Alonnan après la découverte des adeptes du Karamstra mais aussi à enquêter sur cette vile abomination qui se prodiguait dans la baronnie avant que je ne prenne le contrôle.
Quant à la partie de votre missive qui décrit le réconfort que vous me devez. Sachez que je ne peux accepter une telle offre. L’on m’a toujours mentionné que l’on devait gouverner avec votre tête, mais je ne peux m’empêcher de parler avec mon cœur. Après tout, n’est-ce pas un enseignement même de la Bienveillante de prodiguer les bienfaits? Je ne fais que mon devoir en tant que fervente pentienne. Mon seul regret, est de ne pas avoir offert de vous avoir aidé avant. Peut-être aurais-je pu vous évitez une peine que je ne connais que trop bien.
Que la Damedieu nous guide dans cette nouvelle quête,
Adélina de Lourbier Baronne d’Alonna, Dame de Lodiaker et de Bransat
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 18 Avr 2022 - 12:53
Kÿrianos, IVème ennéade de Vérimios – Premier mois de l’Hiver An XIX | XI. Cité de Soltariel – Dans le palais ducal.
Le palais ducal de Soltariel recélait d’innombrables salles aux utilisations diverses et variées. Plus l’on montait dans les étages, plus l’architecture, les fioritures, les bas-reliefs et les constructions étaient riches, et luxueusement dotées. Plus l’on descendait, plus l’on se dirigeait vers les salles d’armes, et les zones où, bizarrement, ne patrouillent que les gardes. Y’a-t-il des prisons ? Des oubliettes ? Des salles où souffrent les bandits et les lâches, les prisonniers et les condamnés ? Si quelqu’un possédait une once de réponse, pour sûr, personne n’oserait jamais témoigner de quoi que ce soit.
Dans les strates les plus hautes du palais, dans une salle baignée d’une douce et agréable chaleur provenant d’un feu dans l’âtre, se trouvait Adriano et le seigneur Cortès di Castigliani. Duc et vassal disputaient une intéressante partie d’échec, qui durait déjà depuis plusieurs heures. Adriano, ancien Amiral, tentait vaille que vaille d’imaginer le plateau comme une mer calme, et visualisait les pièces comme autant de navires aux puissances de feux particulières, aux aptitudes spécifiques. S’il était, effectivement, un officier compétent et un tacticien plus que capable, ses capacités à jouer aux échecs étaient nettement plus humbles, pour ne pas dire… Inexistantes.
« Echec et mat ! » S’exclama soudainement le seigneur di Castigliani, affichant un grand sourire avant d’écraser la pièce maîtresse sur le plateau et de savourer sa victoire. Adriano leva alors un regard dardant des éclairs, tout mauvais joueur qu’il était. Inquiet, ne sachant pas sur quel pied danser, le seigneur di Castigliani reprit la parole, l’air penaud. « Echec et mat… Votre Altesse ? »
« Vous avez de la chance qu’il s’agisse d’un jeu d’échec et non d’une réelle confrontation à l’épée ! » Grogna Adriano, mauvais perdant et mauvais joueur. « Sans quoi, je n’aurais pas perdu toute l’après-midi ! »
« Vous avez le mérite de ne point abandonner votre Altesse. L’on ne peut en dire de tous ceux qui vivent sur vos terres ! » Dit le vassal, tentant de noyer le poisson et de faire se sortir le Duc par le haut.
« Terres que je gouverne par la grâce de Néera, et du Roy, bénit soit-il ! » Répondit Adriano, rappelant que son titre n’existait que grâce à la bonté de la Damedieu et de la royauté qui, depuis des siècles, avait confié la gouvernance des terres à d’autres seigneurs et lignée, et ce, toujours sous l’égide du Roy lui-même. « Nonobstant… Vous avez encore gagné… Vous faire venir à Soltariel pour parler des terres sud de l’Eris n’était point aussi agréable qu’escompté. »
« Je n’ai aucun mérite. Mon paternel était un fervent joueur d’échec. Entre deux leçons d’écritures ou d’épées, nous jouions… Et je perdais à chaque fois. » Partagea le seigneur di Castigliani.
« Fort heureusement, être mauvais aux échecs ne signifie point être un mauvais tacticien. Je suis bien meilleur lorsque l’adversaire en face respire, et se trouve sur un navire. »
« Vous êtes imbattables sur mer ! Vos exploits, durant la guerre en Merval, sont toujours contés ! L’ennemi qui chercherait à vous combattre sur les mers et les océans serait bien stupide ! » Dit le vassal, capitalisant sur ces faits historiques pour pouvoir faire oublier sa défaite à celui qui était son seigneur lige.
« Votre Altesse ! » Dit un garde ducal, entrant peu de temps après avoir toqué à la porte. « Une missive d’Alonna. »
« Déjà ? » S’exclama le Duc. « La Dame de Lodiaker est d’une rapidité surprenante ! Donnez-moi la lettre. » Le garde s’exécute, et, immédiatement, Adriano ouvre la missive et la lit avec une curiosité renouvelée. Il dévora la missive en moins d’une minute, et la plaça ensuite dans une de ses poches. Hum… »
« Une bonne nouvelle ? » Demanda le seigneur di Castigliani, curieux.
« Au moins point une mauvaise nouvelle ! Je suis désolé, je me dois de retourner à mon bureau. Le Duché n’attend pas. »
Se relevant, le Duc prit congé de son vassal. Les di Castigliani étaient, depuis toujours, les vassaux des di Alacio, seigneurs du Sud de l’Eris. L’entente avait toujours été respectueuse… Mais les temps avaient changé. Depuis que les di Alcacio avaient obtenu les clés du duché, et qu’avec cela, les Vrais-Soltaar, les sectes draconiques, et les écueils habituels à l’exercice du pouvoir, Adriano était devenu suspicieux. Les di Castigliani avaient toujours eu la confiance des di Alcacio… Aujourd’hui, tout le monde pouvait être une menace. Aussi garda-t-il secret le contenu de la missive devant son vassal.
Kÿrianos, IVème ennéade de Vérimios – An XIX : XI. Cité de Soltariel – Duché de Soltariel.
A son Honneur, Adélina de Lourbier, Baronne d’Alonna et Dame de Ladiaker et de Bransat.
Votre Honneur,
Votre proposition vous honore, et je suis sûr que la Damedieu, dans sa clairvoyance, sa grande mansuétude, et sa divine bonté, pose sur vous un regard empli de fierté et de bienveillance.
Si, malgré l’hiver, vous êtes prête à voyager jusque sur les contrées qui sont les miennes, je ferais parvenir un détachement de la Guardia Soltaari qui s’assurera de votre sécurité sur mes terres. Dès lors, vous serez mon invitée, et ma protégée.
Mes gardes vous attendront à la frontière Nord du duché, au-dessous de Valancourt.
Puisse la Damedieu veillez sur votre Souffle.
Adriano Cortès di Alcacio, Duc de Soltariel et Seigneur d’Alcacio.
Dernière édition par Adriano Cortès di Alcacio le Mer 20 Avr 2022 - 21:16, édité 1 fois
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 18 Avr 2022 - 14:39
Ce fut avec une certaine réticence que la nouvelle baronne dut une nouvelle fois dire adieu à son mari. Près de deux mois de mariage, les deux tourtereaux pouvaient bien compter sur les doigts d’une seule main les ennéades qu’ils avaient passé ensemble. Mais les deux fervents adeptes de la Bienveillante savaient que trop bien la quête qu’on leur avait donnée, et la parole de la Damedieu ne pouvait guère être ignoré! Surtout après tout ce qu’elle avait fait pour eux. Théodoric avait eu sa quête divine comme champion du Roy, il avait accompli la tâche qu’on lui avait donné et c’était au tour de la Baronne de répondre à l’appel de cette dernière pour affronter des cultistes au Sud. Elle partit rapidement à cheval accompagnée des quelques chevaliers, mais aussi de quelques cavaliers de l’ordre des Sanguis Invertere, respectant le choix de son mari, mais sachant aussi qu’ils seraient plus rapides ainsi et que sa protection serait assurée. Une caravane les suivrait avec quelques jours de délai, avec entre autres la camériste de la jeune femme, laissant le nouveau Baron, Théodoric de Langehack, prendre le contrôle de la Baronnie avec son oncle et son cousin.
Le trajet fut long et parfois difficile, mais la jeune femme ne put s’empêcher de penser que ces jours à traversée la péninsule était bien apprécié après toutes ces ennéades dans le château alonnais. L’air frais lui faisait un bien immense, lui donnant une certaine teinte rosée. Si la boue et la neige retardèrent les cavaliers, ils reprirent rapidement l’allure une fois arrivée dans le médian – là, ou le temps était déjà plus clément – du moins pour les Nordiens et ils retrouvèrent rapidement la guardia Soltarii une fois arrivé à la frontière.
***
Tahiro, VIe ennéade de Verimios, An XIX, Cycle XI Palais Ducal, Cité de Soltariel, Duché de Soltariel, Péninsule
Le soleil était bien à son zénith lorsque le groupe d’alonnais, accompagné par la guardia Soltarii fit son entrée dans la cité de Soltariel. La première chose qui frappa l’alonnaise était les innombrables rues qui sillonnaient la cité. Tout semblait si chaotique, si inorganisé, et pourtant cela, donnait un certain charme à la cité. Un étrange parfum semblait embaumer l’air, un mélange d’épices et de sueur, signe que les Soltariis n’avait guère à se préoccuper de l’hiver nordien. Si le temps était frais, il n'était aucune comparable à celui d’Alonna. D’une main habile, la jeune femme replaça sa cape de voyage sur son épaule, avant de remettre les deux mains sur les rennes de sa monture. Au bout de plusieurs minutes le groupe arriva finalement au palais ducal. Et quel palais! Rien de semblable à un château fort! D’immenses dômes semblaient fendre le ciel, alors que d’innombrables colonnes tentaient de les supporter. Un palais somptueux et quelques pompeux. Pas étonnant que les divisions se soient créées ainsi entre le Nord et le Sud… pensa la jeune femme. Si un nordien quelque peu jaloux mettait les yeux sur cette immense structure, on pouvait bien voir la différence entre les deux côtés de la péninsule. Si le Nord était renommé pour ses châteaux forts qui pouvaient sembler austère, le Sud, lui se vautraient dans la richesse et sa démonstration. Un garde Soltarii s’arrêta finalement devant les portes du château – pardon – du palais, faisant signe au groupe qu’ils étaient arrivé. Sans entendre, Noriant Hartebrot descendit de sa monture pour aider la Baronne à descendre à son tour. S’avançant doucement vers l’énorme structure, la jeune nordienne enleva doucement la capuche qui recouvrait ses cheveux ainsi que le foulard poussiéreux qui recouvrait son visage pour capturer la vision qui lui faisait face. C’était définitivement surprenant…
« Par ici, Votre Honneur… »
Retrouvant finalement ses esprits, la jeune femme, sourire aux lèvres, acquiesçât rapidement vers le Soltarii qui l’invitait à entrer dans le palais ducal. Si l’extérieur était resplendissant, l’intérieur ne laissait rien à désirer. D’innombrables œuvres d’art ornaient les mûrs, hurlant la luxure alors que les nobles Soltariis que le groupe croisa dévorèrent du regard le groupe de Nordien qui traversaient les lieux. À croire que son arrivé était attendu. Dommage qu’elles n’aient eu le temps de se changer. Elle regretta pendant une second la caravane alonnaise qui devrait arriver dans quelques jours, se disant qu’elle devrait survivre quelques maigres possessions avant que ses luxueuses tenues ne viennent finalement la rejoindre. Ils arrivèrent finalement devant d’immenses portes, et des gardes s’empressèrent d’ouvrir avant de laisser entrer la jeune femme. Adélina ne perdit pas une seconde, et s’avança rapidement vers l’homme qui se tenait droit devant elle. Une fois à sa hauteur, une voix forte, ornée d’un accent bien particulier se fit entendre, ce qui fit arrêter l’alonnaise non loin de celui qu’elle croyait être le duc.
« Son honneur, Adélina de Lourbier, Baronne d’Alonna, Dame de Lodiaker et de Bransat, puis-je vous présenté son Altesse Adriano Cortès di Alcacio, Duc de Soltariel, Seigneur di Alcacio, Ancien Admiral…. »
Si son regard se déplaça doucement vers le héraut qui la présentait, cela ne dura qu’une minuscule seconde avant que les deux prunelles azurées se retournèrent vers le Duc de Soltariel. Profitant des quelques secondes, la jeune femme fixa ce dernier, sourire aux lèvres, analysant le personnage qui lui faisait face. Disons, qu’il n’était pas ce qu’elle avait imaginé. Le teint hâlé, les cheveux pâles, bien coiffé, il était bien l’opposé de son invité du nord à ce moment précis. Sa prestance dégageait une certaine assurance – bien qu’il semblât être de petite taille comparativement à un nordien. Lorsque le héraut eut finalement terminé de faire les présentations, la jeune femme ne perdit pas son temps pour prendre la parole. « Votre Altesse. » commença-t-elle avant de s’incliner, faisant une révérence qui aurait fait éclater de joie le plus minutieux des instructeurs en bienséance. Gracile, la jeune femme releva doucement la tête, faisant un léger sourire au Duc. Un sourire franc, sincère, il fallait dire que la baronne n’avait pas réellement une mauvaise fibre en elle. Elle défendait sa famille et ses ambitions certes, mais elle n’avait jamais été de mauvaise foi ou aurait mis en danger une personne de plein gré. « C’est un plaisir de finalement vous rencontrer. Pardonnez mon apparence, ces quelques ennéades de voyage ont été quelque peu difficile. » Elle aurait aimé avoir des vêtements un peu plus spectaculaire, digne de sa personne ou même de sa réputation, mais après un peu plus de deux ennéades de voyage elle se sentait légèrement poussiéreuse et espérait pouvoir trouver le confort d’un bon bain chaud avant de commencer leur enquête. Sans s’en rendre compte, la jeune baronne replaca doucement sa cape de voyage sur son épaule, avant de faire un pas sur le côté, laissant les deux hommes qui se tenaient derrière elle avancer avant qu’elle ne reprenne la parole; « Et si je peux me permettre, voici Cedric ainsi que Nicolin. Deux prêtres du Val-Néera qui ont accepté de venir nous donner un coup de main pour notre enquête. » Les deux prêtres nordiens s’inclinèrent à leurs tours devant le Duc, bien que ces derniers n’aient guère besoin de présentation. Leurs tenues bleues ne laissaient rien au hasard sur leur profession.
Adriano Cortès di Alcacio
Humain
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Mer 20 Avr 2022 - 21:57
Adriano regardait la salle du trône qu’il avait fait préparer expressément pour l’accueil de la Baronne d’Alonna. S’il savait que la venue d’une noble du Nord ne passerait évidemment point inaperçu, s’il savait évidemment très bien que la présence d’une Nordienne dans le palais ducal allait être le sujet de jaseries, de ragots ou de supputations dans les rues, les terrasses, et autres lieux de tout Soltariel… Il avait essayé d’en limiter la puissance et les déformations, en réduisant drastiquement le nombre d’individus autorisés à demeurer dans la salle du trône aujourd’hui. Était-ce un manque de confiance en ceux de sa cour ? En son peuple ?
Peut-être. Du moins est-ce plutôt un acte pragmatique, car la venue de la Dame de Lodiaker était à dessin : obtenir de l’aide dans la lutte contre les sectes draconiques qui provoquèrent la mort de son paternel et précédent Duc, de son épouse et de ses enfants. Gagnant en influence et en adeptes, s’insinuant jusque dans des strates encore inconnues, Adriano devait être prudent. Si les cultistes tentaient d’attenter à la vie de la Baronne, cela serait catastrophique !
Le nouveau Duc à peine intronisé serait alors perçu comme faible et incapable de maintenir la sécurité dans son duché. On le verrait comme incompétent, peu clairvoyant… Et peut-être même qu’on le penserait derrière tout cela ! La vie de la baronne devait être sécurisée… Aussi congédia-t-il la plupart des gens de sa cours, et augmenta-t-il le nombre de soldats de la Guardia Soltaari autour de lui, et autour de la Baronne.
Lorsqu’enfin son invitée arriva, le Duc fut circonspect. Outre la beauté physique de la jeune noble, elle semblait posséder une assurance à toute épreuve. Elle était venue sans son époux, accompagnée de prêtres qui dénotaient grâce à leurs couleurs, et son sourire semblait inébranlable. D’aucun disait que les Nordiens étaient austères et rustres, incapables de protocole ni d’adaptation, délaissé de toute classe. La Dame de Lodiaker semblait bien différente.
La voix du Hérault le tira de sa contemplation et de ses pensées. Elle aussi semblait circonspecte. Mais cette fameuse assurance observée se montra bien rapidement, alors qu’elle se présenta, offrant une révérence des plus protocolaires. Là encore, Adriano arqua un sourcil qu’il tenta de cacher en un sourire accentué, déformant ainsi son visage. Se levant de son trône, il inclina légèrement le visage et le buste – signe de respect alors qu’il était de plus haut lignage que la Baronne – et descendit du petit piédestal que constituait le petit escalier de quatre marches élevant le trône du reste de la salle.
« Votre Honneur. » Dit-il, rejoignant la Baronne, constatant qu’elle n’était qu’à peine plus petite que lui. Prenant sa main, il feint une bise mais n’en dépose point les lèvres. Relevant à nouveau le regard, il s’éloigne, gardant une distance protocolaire. « Plaisir partagé ma Dame. Aucune excuse n’est nécessaire, vous avez traversé une grande partie de notre beau Royaume pour me rejoindre ici dans le Sud, afin d’honorer votre parole. J’ai prié la Damedieu qu’elle vous offre protection et qu’elle éclaire votre route, et je suis heureux de voir que mes prières furent entendues. Vous faites honneur à votre lignée et à vos terres, car cette poussière, ma Dame, est celle des terres bénies par Néera. Je suis fort heureux de pouvoir vous contempler ainsi aujourd’hui. » Dit-il, tentant de rendre honneur à la dame du Nord, tant par habileté politique que par sincères remerciements. Se tournant vers les deux prêtres, le Duc offrit une nouvelle inclinaison du buste, plus basse cette fois. « Mon père… » Il réalise à nouveau la même chose pour le second. « Mon père… » Et, se relevant, s’adressa au trio ainsi présenté. « Je vous remercie de votre présence en ce jour béni par La Mère. Ensemble, nous combattrons pour que triomphe le culte Pantien. Vos quartiers sont d’ores-et-déjà prêts à vous accueillir. Le temps que vos affaires vous rejoignent, je vous promet le repos, la protection, et tout le confort du Sud. »
Ainsi donc, le début des actions saintes contre les cultistes était en marche.
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Sam 23 Avr 2022 - 13:07
Fort galant, le duc prit doucement la main de la baronne pour la baiser, ne manquant pas de glisser une rhétorique qui fut légèrement rougir la nordienne. Baissant les yeux pendant une minuscule seconde, elle reprit rapidement son sourire avant que le Duc, espérant que ce dernier n’avait repéré quoi que ce soit. Ce dernier reprit rapidement la parole vers Cedric et Nicolin, les accueillants dans sa patrie et ayant de bien beau espoir. Adélina ne répondit rien, savant pertinemment que cela prendrait certainement un bon moment avant qu’ils ne découvrent quoi que se soit. Malheureusement pour elle, elle était dans un territoire inconnu, difficile d’avoir quelconques contacts ou information dans ces moments et soyons honnête, il semblait avoir beaucoup de travail à faire. L’un des prêtres, Cedric, un homme dans la quarantaine avancé, osa finalement prendre la parole; « Si vous le permettez, Votre Altesse. Moi-même et Nicolin allons loger directement au temple. Cela nous permettra de continuer nos tâches quotidiennes tout en travaillant sur un autre aspect de l’enquête. » Nicolin acquiesça avant de reprendre la parole; « Qui plus est, cela nous permettra de voir ce qui se passe réellement dans la population. Chose que malheureusement ni vous, ni son honneur pourrait découvrir sans se mettre à risque. » Nicolin déplaça son regard vers la Baronne, sachant très bien que cette dernière n’hésitait jamais à sortir de son château pour parler aux habitants de sa ville. « Nous ne savons pas trop à quoi nous avons affaire, alors toute précautions sont nécessaire. » Adélina acquiesça, bien consciente que ce message s’adressait plus à elle qu’au Duc. Après tout Nicolin la connaissait depuis un certain temps, conseiller de son oncle à l’époque ou ce dernier était encore Seigneur de Lodiaker, il avait passé énormément de temps dans la cour de ce dernier et par conséquent côtoyer Adélina qui était à l’époque haute comme trois pommes. C’était d’ailleurs Nicolin qui avait mis cette dernière à l’abri pendant l’épidémie de peste, évitant une mort certaine à la bambine.
« Nous vous retrouverons demain alors. Que la Damedieu vous protège. »
Adélina inclina doucement la tête vers les deux prêtres alors que ces derniers tournaient déjà les talons pour se rendre au temple de la ville. La rose de Lodiaker les suivit du regard alors qu’ils sortirent de la pièce avant de reporter ses prunelles azurées sur son hôte. « Si vous le permettez, Votre Altesse. Je prendrais aussi congé pour quelques heures pour me reposer et me rafraichir, question d’être dans un meilleur état d’esprit pour commencer cette enquête. » Elle espérait que ce dernier ne lui en voudrait point de lui demander une telle requête, mais elle pouvait définitivement sentir la fatigue l’accabler après ce voyage, et elle aurait tout donné pour un bain à ce moment précis. Cela ne sembla guère déranger ce dernier qui fit un rapide signe de main à un homme qui se tenait non loin. Un serviteur s’avança rapidement pour conduire la jeune femme au travers des sinueux couloirs du palais de Soltariel. Cela prit plusieurs minutes, avant que ce dernier ne pousse finalement une porte et laissa entrer la baronne, présentant ces appartements pour les prochaines ennéades. Encore une fois, le Duc ne l’a déçu point. Les appartements étaient magnifiquement décorés avec une vue des plus spectaculaires sur les jardins du palais. Adélina remercia rapidement le serviteur, qui lui mentionna qu’un bain chaud serait prêt dans quelques minutes, avant de sortir. Les heures suivantes passèrent beaucoup trop vite au goût de la jeune femme, qui prit le temps de se prélasser dans un bain chaud, et se préparer pour sa prochaine rencontre avec le Duc. Une jeune fille vint rapidement aider la baronne à s’habiller, lassant délicatement le dos de la robe de la nordienne, avant de coiffer rapidement ses brunes lâches. Se regardant dans le miroir pendant quelques secondes, la jeune femme décida finalement que cela ferait l’affaire. Bien que la robe n’avait rien à voir avec le genre de tenue qu’elle avait porter dans le passé, cette dernière était forte époustouflante, la coupe de sa robe affinait à merveille sa taille menue. Le voilage bleuté de cette dernière semblait faire sortir le bleu de ses yeux encore plus, tandis que le doré se mariait joliment avec la simple broche qui retenait ses longues boucles brunes. Une fois ses préparations terminées, on vint rapidement la chercher pour la conduire une énorme salle de réception.
De nouveau, la jeune femme baissa doucement la tête vers le Duc, avant que son léger sourire ne réapparaisse. « Votre Altesse. J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. » Son regard se porta soudainement sur la pièce, semblant embrasser chaque décoration qui ornait les murs. Les tableaux, les miroirs, les boiseries, tous étaient d’une richesse mais aussi d’une élégance qui laissait la nordienne muette. Elle en était presque à se demander si le Duc tentait de l’impressionner ou était-ce réellement dans cette luxure que ce dernier passait ses journées. Son regard bleuté s’arrêta sur l’une des toiles qui ornait la pièce, avant de marcher doucement vers cette dernière, observant le moindre coup de pinceau du talentueux artiste. On aurait dit que ce dernier avait pris un plaisir particulier à peindre un paysage des plus colorés. « Si je peux me permettre, votre palais est réellement impressionnant. » Elle dévora la toile du regard avant de se retourner finalement vers le Duc, « Je crois que je me perds dans la beauté de chaque pièce de ce dernier. Tout me semble bien différent. » Certes, elle avait visité quelques parties du Palais de Diantra, mais ce dernier était considérablement plus grand que celui du Duc, celui-ci ne laissait pas sa place côté décoration. Sourire aux lèvres, la jeune femme retourna de nouveau son regard sur les autres détails de la pièce, avant de finalement s’avancer vers Adriano, s’arrêtant à quelques pas de ce dernier, elle reprit rapidement la parole; « Je tiens d’ailleurs à vous remercier pour votre accueil. Moi et mes hommes vous serons éternellement reconnaissant. » Adélina n’était pas dupe, elle avait bien vu les efforts déployés par le Duc. Ne suffisait que voir les innombrables gardes qui tournaient autour de la Baronne ainsi que les appartements qu’on leur avait offerts pour le voir. Qui plus est, elle était certaine que ses gardes apprécieraient avoir quelques jours de repos après le voyage éreintant qu’ils avaient fait.
Adriano Cortès di Alcacio
Humain
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Dim 24 Avr 2022 - 13:07
Les deux prêtres ne voulaient point tarder à se mettre à l’œuvre. Leur accent, typique du Nord, ferait d’eux des étrangers en ces terres, assurément. Mais le clergé Pantien était bel et bien connu pour ses prêtres qui, animés d’une foi inébranlable et investis de missions que d’aucun diraient être directement insufflées par La Mère, se rendaient ça et là, d’églises en cathédrales, de chapelles en basiliques. Avoir deux prêtres ici, dans le Sud, n’était donc point forcément intriguant… Qu’ils soient arrivés avec une noble Nordienne, cela pouvait mettre la puce à l’oreille de cultistes présents dans les sphères influentes ou avec pignons sur rues…
Adriano était-il inquiet pour les prêtres ? Non. Qu’ils sachent se défendre ou non, cela n’avait que peu d’importance pour lui. Les prêtres capables de se rendre si loin dans le Sud pour réaliser une mission prêche, d’enquête, et donc, de prosélytisme, étaient des prêtres qui avaient fait vœux de foi, et vœux de mettre leur vie au service de la Damedieu. Que leur venue, si bénie soit-elle, soit un catalyseur des intentions destructrices des cultistes des sectes draconiques, pour les obliger à prendre les devants et assassiner des prêtres Pantiens, galvanisés qu’ils doivent l’être après la mort d’un Duc et d’une Comtesse… Et toute l’Eglise de la Damedieu se mettrait en action pour réaliser la chasse aux hérétiques.
Puisse-t-Elle avoir pitié du Souffle du Duc. S’il avait toujours juré fidélité à la Damedieu, s’il avait toujours agit de telle sorte à plaire à Néera, mais aussi – et peut-être même surtout – à Tyra, il ne s’était point engagé envers les membres du clergé de Néera, du moins, sinon aux Grands Prêtres, et aux Hauts Prêtres. Ainsi, la vie de ces deux membres du clergé l’importait… Mais la fin justifiait parfois les moyens.
Epuisée, poussiéreuse, sale, la Baronne avait mandé un temps pour pouvoir se reposer, se changer, se laver, et être présentable auprès du Duc, devenu son hôte. Adriano, fin calculateur, avait tout fait préparer : la literie était en soie, tout comme les vêtements de nuitées offertes par la maison di Alcacio. Le lit, assez grand pour deux personnes et aux persiennes d’une couleur calme, propice au repos, était orienté côté Nord, la tête de lit contre un mur, le lit situé au milieu de celui-ci. Deux meubles de nuits agrémentaient le lit, et le reste de la chambre, elle, fut dédiée au confort.
Tapis aux poils épais, rideaux finement travaillés, tableaux, miroirs, candélabres, cheminée, un coin dédié aux soins de l’apparence, coffre à clé, armoires et penderie, tout était là. Pourquoi ? Car Adriano avait besoin d’elle. Si la présence de la Nordienne n’avait point revêtu telle importance, nul doute qu’il l’aurait envoyé dans une suite moins luxueuse… Après tout, les Nordiens étaient brutes, froids, et ô combien pauvres… Le luxe n’était tout simplement point fait pour eux.
Palais ducal de Soltariel – quelques heures plus tard. Dans la salle à manger privée du Duc.
La salle à manger privée avait été préparée pour l’occasion. Bien que fier Suderon, Adriano possédait ce petit plaisir de dîner seul dans une salle parfaitement sécurisée. D’aucun posséderait une once de savoirs en psychologie – ou en magie de l’esprit – pourrait en conclure qu’il s’agissait là d’un mécanisme de défense inconscient réalisé par l’esprit du Duc qui désirait, en réalité, se soustraire aux menaces qui pèsent sur lui dans ce lointain Sud. Cette salle, dans les hauteurs du palais, aux vestibules, couloirs, antichambres et autres dépendances gardées en permanence par les soldats d’élite de la Guardia Soltaari, était semblable à un coffre-fort.
La table, centrale, rectangulaire et d’une certaine longueur, était faite dans un bois de chêne verni très régulièrement par les artisans du palais. La porcelaine ne souffrait d’aucune rayure, tous comme les verres, en cristal, dont aucune trace de lavage ni de manipulation ne pouvait être visible, car les serviteurs possédaient tous des gants de velours. Les couverts étaient en argent et frappés du sceau Ducal – une extravagance de Catarina, feu l’ancienne Duchesse et mère d’Adriano, qui désirait effacer les anciens sceaux de la lignée Soltarii-Berontii – et verres à eaux, à vins et à liqueurs étaient disposés au-devant des assiettes, lesquelles étaient aux nombres de trois : la plus grande était réservée au repas principal, la seconde, plus petite, pour les entrées et la première, encore plus petite, dédiée à l’apéritif à venir.
Le tapis, sur lequel trônait la table, permettait aux convives de s’asseoir sur des chaises sans faire de bruit, car les sabots, sur le tapis molletonné, ne pouvaient faire aucun bruit.
Enfin, la salle en elle-même était richement décorée. Un âtre éteint, sur le mur Nord, était réhaussé d’un tableau de deux toises de longueur pour une toise de hauteur, et représentait la lignée ducal Cortès di Alcacio, père, mère et les fils. Un tableau de maître, symbole d’une lignée ducale choisie par la Royauté elle-même alors que le Duché de Soltariel, en proie à l’agitation après les deux tribunaux ayant jugés Arichis d’Agnoszia puis Franco di Celini, puis ayant conduits à la destitution de toute une lignée, avait besoin de paix. Félipé Cortès di Alcacio, premier Duc de la lignée susnommée, trônait au centre du tableau. Adriano, lui, n’était point très loin.
Adriano était au centre de la pièce, non loin de l’âtre éteint, contemplant le tableau de sa famille. Son frère et sa sœur étaient toujours en vie, mais ses parents, son épouse, et ses enfants, eux, étaient décédés. Lors de l’arrivée d’Adélina, le Duc tourna la tête, fit face, et abaissa doucement son visage en une révérence silencieuse due à son rang, supérieur à celui de la Baronne.
« Point d’inquiétude, Votre Honneur. J’ai eu fort à faire en vous attendant. »
Il regarda la jeune femme faire le tour du propriétaire. Pour un Suderon – et encore plus le Duc du Sud – ces fioritures, ces créations, ces œuvres d’arts, étaient des choses de tous les jours. Cela faisait maintenant un peu plus de sept années que sa lignée était devenue lignée Ducale, et pourtant… Ce palais révélait encore bien des surprises pour le jeune Duc. Mais s’il y avait bien une chose à laquelle Adriano ne s’était encore point habitué et demeuré émerveillé tous les jours… C’était le fameux jardin d’intérieur, aménagé en terrasse au milieu de colonnades et sans toit, donnant une vue sur l’océan Eris très lointain. Là, il pouvait méditer durant des heures…
« Ce palais est le palais ducal depuis bien des années. Il a eu le temps de s’enorgueillir des ambitions, goûts et inspirations de mes prédécesseurs. » Que ceux-ci soient de nobles pensées ou de terribles goujats, pensa-t-il. L’histoire des derniers règnes était chaotique au possible… Cela demeurait important de s’en rappeler, et d’effacer certains souvenirs de ces félons. D’où le remplacement des armoiries, par exemple. « C’est moi qui vous suis reconnaissant, Votre Honneur. Vous avez pris tous les dangers en voyageant aussi loin au Sud. Vous n’êtes pas dupes… » Il le savait, il le sentait, il le voyait. « Vous aussi, vous avez eu à souffrir de cultistes dénigrant la parole de Notre Mère. Vous savez à quel point ils sont dangereux. Ici, dans le Sud, les cultistes sont bien plus dangereux encore… Surtout depuis l’attentat : tuer un Duc, une Comtesse, et les héritiers d’une lignée… Que voilà un coup d’éclat qui ferait pâlir d’envie le plus jaloux des Vaanies. » il fallait bien avouer que cet attentat avait été ressenti comme un ras de marée dans les sphères nobiliaires. Que des cultistes puissent assassiner trois générations de dirigeants et d’héritiers… Même les guerres Nordiennes ne furent point aussi meurtrières en comparaison. « Et pourtant, vous avez fait le voyage, et vous voilà. Le Sud est chaud, magnifique et riche… Mais il grouille de vipères. Votre présence sera, j’en suis sûr, la solution à l’extinction de ce vivier de serpents. »
Adriano, très manipulateur, se savait toujours surveillé, épié, et être la proie des cultistes enorgueillit par leur « réussite ». Il savait aussi que faire venir une Nordienne aussi loin pouvait lui valoir quelques regards sombres de la part de la noblesse Suderone, en particulier celle des Vrais-Soltaari qui vivaient toujours mal leur défaite contre Félipé Cortès di Alcacio, lors de l’accession au trône. Il lui fallait jouer finement, d’une certaine manière.
Soudainement, les portes s’ouvrirent. Quelques serviteurs arrivèrent avec des plateaux et se positionnèrent à proximité des chaises qui allaient être occupées par le Duc et la Baronne. D’un geste, le Duc invita à s’asseoir et, pour faire bonne figure, retira la chaise de la Baronne avant d’accompagner son assise. Il prit ensuite place à son tour, à l’autre bout de la tablée. Les serviteurs déposèrent ensuite l’apéritif du jour : des crevettes rosées accompagnées d’un carré de beurre, d’une sauce persillée réhaussée de citron, le tout accompagné par une galette de pain blanc grillée, et l’abdomen déjà dépiauté d’une écrevisse.
« Ne sachant point grand-chose des mœurs Nordiennes, ni de votre appétit, j’ai ordonné à mes cuisines de préparer un apéritif que nous, Suderons, nous apprécions particulièrement. Vous m’en direz des nouvelles ? »
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Dim 24 Avr 2022 - 15:48
Adélina, a la réplique du Duc sur les cultistes perdit rapidement son sourire. Souffrir? Le mot lui semblait faible. Aussitôt que Tyra était venu chercher le souffle de feu son père, on avait atteint à sa vie par deux fois. L’une en Arétria, par des adeptes du Karamstra, et à Diantra par une adepte en particulier d’Arcam. Adélina savait pertinemment qu’elle était une cible et avec raison. Maintenant que la baronnie d’Alonna était dans ses mains, les adeptes de cultes étaient emprisonnés, éliminés. S’il avait droit à des procès juste, cela n’empêchait pas le couple Baronniale de s’être fait une réputation de prêcheur. Adélina en purifiant l’Alonnan et Théodoric, en étant l’un des champions de la Damedieu. La jeune femme n’était pas naïve, elle savait que sa visite aurait un effet sur les cultistes et qu'ils sortiraient rapidement de leurs trous lorsqu’ils entendraient sa présence à Soltariel. Si ces derniers se vantaient d’avoir éliminé une partie de la famille ducale, prendre le souffle de celles qui pourchassaient les hérétiques au Nord seraient un tout aussi beau trophée. Sérieuse, Adélina attendit que le Duc finisse de parler pour prendre la parole à son tour. « Croyez-moi Votre Altesse. Aussi bien au Nord qu’au Sud la vermine se promènent et j’ai le malheur de vous annoncer qu’elle ne se trouve pas seulement dans la basse société. » Elle se mordilla la lèvre un moment, pensive, tentant de retenir ce qu’elle aurait pu dire sur la Marquise de Sainte-Berthilde ou sa supposé belle-sœur, la Marquise de Langehack. Deux ennemies adeptes de cultes bien distincts.
Adélina secoua doucement la tête, comme pour reprendre doucement contenance, avant que son regard ne devienne légèrement plus sérieux. « C’est pourquoi j’ai amené une vingtaine de soldats des Sanguis Invertere avec moi. Mieux valait être le plus prudent possible. » Car tout Nordiens savait la réputation de l’armée d’élite Alonnaise. Près de deux cents soldats composés des meilleurs guerriers que la baronnie pouvait trouver, avec eux à ses côtés, la baronne se savait protéger. Non pas qu’elle ne faisait pas confiance au Duc ou à ses gardes. Mais tout savait que si les nordiens connaissaient bien au moins une chose – c’était l’art de la guerre. Son regard se porta rapidement sur les portes qui s’ouvrirent alors que des serviteurs firent leurs entrées dans la pièce. Adélina se laissa guider par le Duc, qui tira galamment sa chaise pour la laisser s’asseoir. Ce dernier prit ensuite place à l’autre bout de la table. Table énormément longue d’ailleurs – qui aurait pu accueillir beaucoup plus que deux personnes. Un serviteur déposa rapidement l’apéritif devant la jeune femme qui ne put s’empêcher d’avoir un sourire en voyant l’assiette. « C’est très bien Votre Altesse, j’aurais été déçue de ne pas pouvoir découvrir les saveurs locales. » Et il fallait dire que les repas robustes du Nord ne conviendraient certainement pas avec la chaleur de Soltariel. Même si c’était l’hiver, l’alonnaise avait l’impression de savourer une fraîche nuit de printemps. Ne suffisait que voir son accoutrement pour comprendre que cette dernière supportait très bien le froid.
Prenant doucement la serviette, elle la déposa doucement sur ses cuisses voilées, avant de suivre le Duc qui avait déjà entamé son assiette. Goutant au mets, Adélina porta une partie du crustacé dans sa bouche, avant de hausser un sourcil. C’était… différent mais délicieux. Il fallait dire que la sauce y était pour beaucoup. Offrant un léger sourire au Duc, la jeune femme hocha la tête avant de rétorquer; « Mes compliments au chef! C’est franchement délicieux. » Le duo continua de leurs assiettes et lorsqu’ils eurent terminé, Adélina remercia d’un léger signe de tête le serviteur qui débarrassa son assiette avant de retourner son regard vers le Duc. Cette fois-ci, elle avait bien l’air sérieuse. « Si je peux me permettre, Votre Altesse, pourrai-je vous demander si vous avez de quelconques indices sur ce soi-disant culte draconique? ». Car si le duo voulait défaire son adversaire, il devait savoir à qui il avait réellement affaire. Leurs croyances, leurs nombres, leurs dévotions et surtout leurs buts. Plus ils connaissaient leurs ennemis, plus ils pouvaient les surprendre en feignant l’incapacité et la passivité. Adélina savait que ces derniers la craindraient, mais elle savait aussi très bien ces capacités et elle était une professionnelle pour laisser ses ennemis se perdre dans l’arrogance.
Adriano Cortès di Alcacio
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 25 Avr 2022 - 16:03
Adriano écoutait avec attention ce qu’Adélina partageait, et avait à lui répondre. Acquiesçant, hochant la tête par moments, plissant les yeux à d’autres instants – que voici un réflexe intuitif absolument pas contrôlé qui en disait long sur la personnalité calculatrice et méthodique du Duc – Adriano savourait le plat et l’instant, conscient qu’ici se jouerait sans doute son premier acte en tant que dirigeants des terres ducales du Sud. La problématique à laquelle il faisait face était tombée au pire des moments.
Les cultistes n’auraient en effet pas pu mieux choisir. Assassiner trois générations de dirigeants ducaux et comtaux, en une seule embuscade, alors que tout le royaume était en quête du corps du bon – et véritable – Roy Bohémond, et donc, que toutes les ressources y furent allouées… Était d’une réussite stratégique incontestable. D’ordinaire, une telle nouvelle aurait été entendue jusqu’à Diantra, et la royauté, en plus du clergé Pantien tout entier, se seraient emparés de l’affaire pour déclarer la guerre sainte dans tout le Sud.
Mais l’action fut parfaite. Trop occupée, la royauté – et le royaume – avait entendu parler de cette tragédie, mais seule la Baronne avait osé contacter le Suderon. Qu’importe, Adriano entamerait sa guerre sainte. Et lorsque le Printemps arrivera, et que le couronne ceindra le front du véritable Roy… Adriano ne manquerait pas de saisir toutes les autorités royales et saintes de toute la Péninsule, pour obtenir sa vengeance. Ou plutôt, la justice.
L’apéritif était effectivement succulent. Très friand des produits de la mer – et amoureux de la mer elle-même – le Duc manqua presque d’en oublier les convenances et les manières. La voix de la Baronne, elle aussi subjuguée par les saveurs et les goûts qui pétillaient dans sa bouche, tira le Duc de sa contemplation gustative.
« J’ai effectivement vu vos soldats. Le capitaine de ma garde m’a d’ailleurs avoué à quel point il jalousait leur savoir-faire. D’après lui, il n’avait que très rarement vu un soldat en arme et armure monter aussi facilement un cheval sur de telles distances sans s’avachir sous le poids de son matériel. » Avoua-t-il, enjolivant légèrement la vérité car le capitaine Suderon n’avait point réellement été si flatteur. Mais la politique demande parfois quelques ronds de jambes… Surtout lorsque l’interlocuteur est si important. « Vous apprécierez les habitus de la Guardia Soltaari, j’en suis certain. Elle aura toujours bénéficié des attraits et de l’attention des ducs avant moi, aussi est-elle devenue une garde des plus compétentes. Mais, comme vous le savez, le Sud brille surtout par sa magnifique marine de guerre. J’en étais moi-même le commandant lors de la Guerre de Merval. »
Se rappelant les épisodes de ladite guerre, Adriano revoyait soudainement la liesse parmi les marins, les soldats et le peuple Suderon alors qu’il revenait victorieux de la guerre. Responsable du blocus maritime, les navires Mervalois tentèrent à différentes reprises de briser l’encerclement… Les combats furent les plus âpres et sanglants de toute la carrière de l’Amiral. Lui-même en revint blessé à plusieurs reprises. Mais la liesse générale effaça bien rapidement tous les sacrifices et toutes les souffrances endurées.
Il allait débuter une réponse à Adélina, mais d’autres serviteurs entrèrent soudainement pour apporter la suite. Un autre apéritif, toujours aussi marin celui-ci : six huitres déjà ouvertes, avec un demi-citron, deux toasts grillés et un petit carré de beurre. Les premières assiettes furent retirées sans aucun crissement de vaisselle, et les secondes assiettes, garnies, furent placées avec grâce et douceur.
« Huitres de nos côtes, pêchées il y a moins de trois heures, accompagnées de leur toast grillé au beurre. Le toast fut réalisé par notre boulanger, et la pâte fut agrémenté d’une pointe de ciboulette. » Explique la maître d’hôtel, les deux mains dans le dos, sa queue de pie parfaitement en place derrière lui. « Avec ceci, un champagne venu de Sybrondil. Bonne dégustation Votre Honneur. »
Et le maître d’hôtel, et ses serviteurs, disparurent sans demander leur reste. Adriano, fin gourmet, mais surtout amoureux de la mer, appréciait l’odeur iodée qui se dégageait des huitres qui, à peine trois heures auparavant, se trouvaient encore dans leurs bourriches, à quelques mètres sous la surface.
« Dégustez, Votre Honneur. Vous m’en direz des nouvelles. » Conseilla Adriano, qui ne se fut point prier pour prendre sa première huitre et en savourer tout le sel, l’iode et le goût. Une pointe de citron fut parfaite avec tout cela. Finalement, il entreprit de répondre. « Il apparaît que plusieurs groupuscules se sont formés dans tout le Sud, mais qu’ils obéissent tous aux mêmes préceptes, ou peu s’en faut. C’est le retour des dragons qui motiva le retour des cultistes. Ils sont féroces, violents, et ils savent user de charmes pour atteindre l’orgueil Suderon. D’après mes informateurs, des cultistes se trouveraient même dans les hautes sphères de la société Suderone… C’est un cancer qui avance vite… Malheureusement, je manque encore d’informations sur les identités de ces cultistes… »
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 2 Mai 2022 - 8:51
La baronne haussa soudainement un sourcil alors qu’elle entendit la réplique du Duc sur ses gardes. C’était si… comment dire?... Vain. Si les expressions du faciès du Duc lui avaient déjà donné quelques indices sur sa personnalité, ce dernier ventait définitivement de confirmer ce qu’elle pensait. Le duc était particulièrement manipulateur et calculateur ou peut-être était-il simplement nerveux? Malheureusement pour ce dernier, la jeune femme qui lui faisait face – bien qu’elle semblât bien naïve, n’était définitivement pas née de la dernière pluie. Après tout, l’on grandit très vite lorsque l’on est constamment sur la sellette. Quoiqu’il en soit, ces efforts n’aidaient pas réellement la situation. Cela faisait qu’embuer leurs relations et collaborations. Adélina alla ouvrir la bouche, mais un serviteur entra rapidement avant de présenter le prochain mets.
La baronne ne toucha guère à son assiette, son regard était bien centré sur son hôte, elle se demandait comment gérer la situation et surtout comment répondre au Duc. Avait-elle peur de lui? Non définitivement pas. Elle était loin de se laisser intimider par un titre. L’ancien Marquis de Langehack et le Comte d’Odélian pouvaient en témoigner. Les deux avaient tenté de la déstabiliser et les deux êtres s’étaient vite fait renvoyer la balle. Laissant finalement le Duc s’exprimer, la jeune femme releva rapidement son regard azuré vers son hôte avant de prendre la parole. « Je vais être honnête, messire. » Sachant précisément que cette phrase et son expression sérieuse attirerait rapidement son attention. « Si vos hommes sont impressionnés par des soldats d’élite qui chevauche en armure, vous avez un énorme problème. » Oh, elle se doutait bien qu’il avait exagéré la donne. Après tout le Duc se voulait probablement flatteur vu l’aide qu’elle lui avait proposé. « Si un soldat ne peut faire cette simple tâche, je vois mal comment il peut vous défendre. Selon moi, c’est une preuve flagrante d’incompétence, et votre sécurité me semble compromise. » Toujours le regard fixé sur le Duc, cette dernière observa la réaction de son hôte, avant de reprendre; « Maintenant que cela est mis au clair, pouvons-nous arrêter les fineries et les flatteries? Je suis venue pour une mission – celle de faire respecter les commandements de la Damedieu. Si j’ai du respect et de la tristesse pour ce qui vous ait arrivé, je ne m’attends pas à ce que vous me deviez quoi que ce soit. Que je réussisse ou non les tâches que la Bienveillante m’a données. » Voilà elle venait de donner une de ses conditions. Elle n’en n’avait que cure de ce que le Duc pouvait lui donner, et pour être honnête, elle n’attendait absolument rien de ce dernier.
Adélina baissa finalement son regard vers l’huître avant de la prendre doucement dans ses mains. Imitant, le duc, cette dernière avala cette dernière, mais ne put réellement cacher son expression. C’était répugnant. Comment les gens pouvaient manger de telle aberration? Tentant tant bien que mal de conserver son attitude noble, elle déposa la coquille vide dans son assiette avant de prendre une gorgée de la coupe de cristal devant elle. Au moins, le liquide pétillant était de bon goût. Évitant soigneusement le reste de l’assiette. La jeune femme posa à nouveau son regard vers le Duc, attendant sa réponse. Elle aurait voulu continuer sur le sujet des cultistes, mais elle savait fortement que son attitude pourrait froisser ce dernier. Après tout, combien de gens lui avait-il tenu tête depuis qu’il avait hérité du trône?
Adriano Cortès di Alcacio
Humain
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 2 Mai 2022 - 18:01
L’honnêteté. Une qualité rare chez les nobles de ce monde. Une qualité difficile à obtenir, plus difficile encore à exprimer… Bien plus difficile encore à garder. La Péninsule possède cette ambivalence : les nobles prônent l’honneur, l’accord, la valeur des mots et des titres… Mais les plus grandes fripouilles, les plus grands traîtres et les plus impressionnants manipulateurs ne furent-ils point tous des Pairs de ce monde ? D’illustres dirigeants ? Des descendants de grandes lignées ?
La froideur avec laquelle Adélina remet les choses en perspective est un choc pour le Duc de Soltariel. Adriano ne s’attendait en effet point à un tel barrage, ni un tel niveau de lecture de jeu. Ainsi donc, les clichés… N’Etaient peu être point si clichés que cela ! Il semblait en effet que les Nordiens demeuraient des êtres sauvages, rustres et à l’intellect basique. Était-ce habituel, dans le Nord, de voir une noble défaire les cordes de marionnettiste qui pendaient des doigts des nobles lorsque ceux-ci tentaient de manipuler leur auditoire ? Peut-être… Peut-être pas…
Soudainement, Adriano perdit son sourire. Ses mires se firent plus acérées, son visage plus fermé, son attitude… Plus dominatrice. Il était, en effet, le Duc de ces lieux. Pair du royaume, hautement mieux né – depuis certes peu – que la Baronne devant lui. Et pourtant, il venait d’être déjoué en quelques tours de mains par une Baronne bien moins bien née… Et bien plus jeune que lui. Sa fierté – et son orgueil – en furent donc fortement impactés.
Les grimaces non voilées de la Baronne quant à la découverte de cette huitre iodée n’échappèrent évidemment point au rapace du Sud. Oui, les Nordiens étaient des rustres sans éducation… Et sans goût des bonnes choses. Heureusement pour l’Alonnaise, sa piété et sa foi en Néera et le culte Pantien étaient impressionnantes, et, surtout, étaient partagés par le Duc. Sans cela… Cette discussion se serait terminée bien différemment.
« Bien. » Dit-il, concluant donc la chose, posant à côté de son assiette son couteau spécial huitre alors qu’il n’en avait dévoré que deux. « Ainsi donc, point de flatteries, ni de flagorneries. » Telle était donc la conclusion apportée par la Baronne. « Il n’y aura donc point de politique aujourd’hui, ni demain, ni tant que vous serez présente sur mes terres. Seulement la volonté de la Damedieu et notre foi inébranlable. Que désirez-vous savoir ? »
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 2 Mai 2022 - 19:35
Ce n’était définitivement pas de la nervosité. Suffisait de voir le regard de son hôte pour le comprendre. Sa remarque l’avait touché définitivement toucher en plein cœur, et le Duc ne semblait pas vouloir perdre. Adélina ne put s’empêcher de penser qu’un tel ego pouvait être rapidement dangereux si un complot venait à le toucher. Il se voulait dominant, mais en agissant de la sorte il ne faisait que se mettre encore plus à découvert. La baronne était même prête à parier que le Duc tenterait de la dominer d’une façon ou d’une autre dans les prochaines ennéades. Encore heureuse qu’elle n’ait pas terminé aux geôles! Décidément, ce dernier n’avait définitivement pas eu la même éducation de la nordienne… Non, il était né avec une cuillère dans la bouche, alors qu’elle, avait dû se défendre bec et ongle pour survivre. Elle se demande presque si ce dernier avait fait de quelconques recherches sur elle avant de venir? Ou avait-il simplement pensé qu’elle n’était qu’une simple nordienne sans cervelle ou pire, qu’une femme sans utilité. Dommage pour lui, il avait sous-estimé la baronne, et ce n’était pas le premier à faire ainsi… Peut-être que son intervention affecterait leur enquête, mais au moins ils ne perdraient guère de temps avec des âneries sans importance. « Très bien » répéta-t-elle alors que son expression s’adoucissait pour devenir un peu plus neutre. Après tout, elle n’était guère venue pour une entente commerciale ou une faveur quelconque de la part du Duc. Elle était venue pour la Damedieu.
Reprenant doucement une gorgée du champagne, la jeune femme déposa doucement la coupe sur la table avant de poser son regard azuré pour fixer le regard acéré du Duc. Aucunement impressionnée, elle reprit finalement la parole. « J’ai plusieurs questions, Votre Altesse. Vous dites que vos informateurs vous ont mentionnés que ces cultistes avaient réussi à se hisser dans les plus hautes sphères de votre société. Comment sont-ils arrivés à cette conclusion? Et si je peux me permettre, qui sont ces informateurs? » Après tout, c’étaient deux questions qui lui semblaient nécessaires de comprendre. Tout cela n’était qu’une bride d’information qui méritait d’être étudié en détails. La dame de Lodiaker se cala un peu plus dans sa chaise, le regard toujours posé sur son interlocuteur. Ses sourcils se froncèrent légèrement, alors que son regard sembla s’adoucir à nouveau, laissant entrevoir une pointe de tristesse, bien consciente que la prochaine question ne serait pas nécessairement facile à répondre pour Adriano. « Est-ce que les gens qui vous ont attaqués ont dit quelque chose qui vous a marqué? Ou portaient-ils une quelconque marque reconnaissable? »
Adriano Cortès di Alcacio
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Ven 6 Mai 2022 - 15:41
Était-ce une déconvenue ? Était-ce décevant ? S’attendait-il à tout cela ? Non, évidemment que non. Bien qu’il ne soit Duc que depuis quelques ennéades, et prince de Soltariel à partir de l’an XII, Adriano avait l’habitude d’être obéit. Point grâce à son rang, non. Mais par son rôle dans l’armée. Amiral de la flotte Soltaar, soldat formé à la fois aux arts martiaux et aux arts stratégiques, il était un sachant, un formateur, et un décideur.
Il ne s’attendait donc point à autant de clairvoyance et de désinvolture de la part de la jeune femme, toute Baronne fusse-t-elle. Sans doute était-ce là la bêtise de tous les Nordiens… N’être bons qu’aux arts de la guerre, à la paysannerie et à survivre aux hivers et aux maladies. Comment pouvait-il en être autrement ? Il n’y avait qu’à voir la différence d’habitus entre la Nordienne et le Suderon… Mais la Damedieu était derrière tout cela… Qui était donc Adriano, Duc d’une lignée placée là par la royauté, en comparaison de la volonté de La Mère ?
« L’itinéraire emprunté par la caravane ducale n’était connu que de quelques strates de la haute noblesse Soltaar et Sybrond. De plus, le nombre d’assaillant était exactement trois fois supérieur à celui de ma garde, et je ne possédais aucun mage non plus. Eux, si. » Dit-il, énumérant les faits observés par lui-même, rapportés par ses ouailles dispersées, et déduits des raisonnements initiaux. « L’identité de mes informateurs doit demeurer secrète : il s’agit de quelques-uns de mes meilleurs éléments et des plus fidèles. » Officiers supérieurs de la marine, plus fidèles à leur Amiral qu’au pouvoir en place ; nobles qui furent de tout temps les vassaux des Cortès di Alcacio, bien avant l’accession au trône. « Ils n’ont rien dit de très important, mais ils avaient l’accent typique de la côte Est… Et j’ai observé quelques-uns d’entre eux manœuvrer à l’aide de signaux militaires que j’ai déjà rencontré durant la guerre contre le Merval… »
Il n’avait point eu réellement le temps de mener l’enquête, du moins, pas de manière active ni en dirigeant les choses personnellement. Après la mort de son père, et de son épouse, il avait dû vivre l’intronisation ducale, rendre la couronne du Comté de Sybrondil à la lignée dirigeante, réformer son conseil, réaliser les séances judiciaires en retard, prendre les décisions en attente, et asseoir son pouvoir. Celui lui prendrait encore quelques années, bien-sûr… Mais il fallait bien débuter quelque part.
Il n’avait donc point eu le temps de mener la charge contre les cultistes, du moins pas de front. Mais, assurément, l’arrivée de la Baronne changerait drastiquement la priorité de ces enquêtes.
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 30 Mai 2022 - 13:24
La jeune femme ne broncha pas devant la réponse du Duc. Au contraire, ce n’était que des arguments logiques. Terrifiant, certes, mais logique. Adélina ne put s’empêcher de penser qu’elle devrait forcément être prudente, à moins qu’elle ne voulût finir comme à Diantra, alitée, avec un coup d’épée dans le ventre. Elle avait été chanceuse une fois, mais elle ne tenterait pas de se rendre de nouveau dans cette situation. Sans le vouloir, elle frissonna en portant sa main à son ventre, là où une cicatrice était bien présente sous les innombrables couches de tissus. Ce fut de nouveau le Duc qui la sortie de ses pensées avant de continuer à lui donner les quelques indices qu’ils avaient récoltés au cours des dernières ennéades. Si la première révélation lui semblait logique, elle devait avouer que ses connaissances sur la guerre de Merval étaient plus que limitées. Elle prit doucement la coupe de cristal devant elle, avant de porter le liquide doré à ses lèvres. Adélina devait bien l’avouer, au moins, le champagne était bien meilleur que les coquillages qui était dans son assiette. Déposant finalement sa coupe, la jeune femme se dit que s’était probablement le temps de tirer sa révérence, étant donné que sa présence était plus ou moins apprécié; « Si vous me le permettez, Votre Altesse, j’aimerais me retirer dans mes appartements. Le voyage a été plus que long, et la fatigue qui m’accable ne me permet guère d’être de bonne compagnie. » Se doutant bien que ce dernier ne le retiendrait pas, la jeune femme se leva, aider par le maître d’hôtel, avant qu’Adélina ne s’arrête de nouveau. « Ah! J’oubliais! Si vous me le permettez, pourrais-je avoir accès à votre Bibliothèque pendant mon séjour? Je suis certaine que cela nous aiderait particulièrement dans notre enquête. » Bien entendu, le Duc accepta, et la baronne sortit rapidement de la pièce, laissant derrière un dîner des plus tendus.
***
Plusieurs jours avaient passé depuis le dîner avec le Duc, et, au grand soulagement d’Adélina, il semblait que ce dernier ne rechercha pas particulièrement sa compagnie. Oh! Elle savait que trop bien que ce dernier devait savoir ses faits et gestes, mais elle n’en prit aucunement offense, au contraire, elle profita de ces moments pour éplucher la bibliothèque de Soltariel, tentant de trouver quelconques informations sur les dragons ainsi que sur la guerre de Merval. Certes, elle avait entendu parler de la guerre, mais alors âgée que de 14 ans, ce n’était pas réellement un sujet auquel elle s’était attardée. Si les étagères étaient presque vides au sujet des dragons, elle réussit tout de même à trouver un manuscrit qui semblait avoir vu de meilleurs jours. Les côtés, érodés et déchirer par endroit, étaient particulièrement difficile à déchiffrer. Certaines brides d’informations étaient illisibles, comme si le temps avait décidé de les oublier. Néanmoins, elle put acquérir quelques informations sur le Roi Phiram, premier roi pentien, ainsi que comment les dieux les avaient asservis avant de les faire disparaître. Cela ne laissait entrevoir rien de positif, la haine que devaient porter les adeptes de ces sectes envers le culte pentien devait être particulièrement brutal, rien à voir, avec ceux du Karamstra. Pas étonnant que les deux prêtres néerites l’avaient averti de ne pas sortir sans escorte.
Si cela était le seul parchemin qu’elle avait réussit à trouver sur les dragons, les documents sur la guerre de Merval ne manquaient guère. Elle devait avoir parcouru pas loin d’une cinquantaine de documents, rapport de marins Soltariis. Tous rapportant l’héroïque blocus que la flotte Soltarii avait accompli. Évitant d’innombrables pertes alors qu’ils utilisèrent les feux pharétans dans les navires des mervallois. Ces d’ailleurs ces derniers qui attirent l’attention de la jeune femme. N’ayant jamais réellement entendu parler de ces derniers la jeune femme, prit plusieurs heures pour tenter de comprendre comment ces concoctions fonctionnaient, et il fallait dire que les résultats la terrifiaient. Ses sourcils se froncèrent alors qu’elle lisait le parchemin, voulant à tout prix terminé son paragraphe avant de porter son attention à la personne qui venait d’entrer dans la grande bibliothèque. Si cela se trouvait, ce pouvait être que des serviteurs qui venaient lui porter un quelconque rafraîchissement. Déposant doucement le parchemin, la jeune femme eut l’air perdu un moment, tentant tant bien que mal d’imaginer ce qu’elle venait de lire. Certes, elle avait entendu parler de la bataille de Merval, mais jamais elle n’aurait imaginé un tel massacre ou une telle volonté de faire le mal autour de soi.
Adélina ne pouvait se mentir, elle savait que trop bien que la vermine s’infiltrait dans toutes les sphères de la société, suffisait de penser à Alanya de Saint-Aimé… Mais cela devenait particulièrement perturbant de voir que les gens pieux et sans mauvaises intentions étaient peu courant. Les pas s’arrêtèrent rapidement derrière elle, ce qui sembla la sortir finalement de ses pensées, sans attendre la jeune femme déplaça son regard par-dessus son épaule, croisant finalement le regard de la personne qui venait d’entrer dans la bibliothèque. Voyant que cette personne n’était nulle autre que son hôte, la jeune femme se releva rapidement, avant de faire une révérence devant le Duc, baissant doucement la tête pour éviter son regard. « Votre Altesse… » commença-t-elle avant de se relever pour finalement soutenir ce dernier. « Pardonnez-moi j’étais particulièrement perdue dans mes pensées. » dit-elle l’air légèrement gênée. Il fallait dire qu’après leur dernière rencontre, il était la dernière personne à laquelle elle s’attendait de voir et la baronne n’avait définitivement pas voulu l’insulter de nouveau. Elle lissa doucement du bout des doigts la soie de sa robe. « Avez-vous besoin de la bibliothèque? Ou avez-vous quelques minutes pour discuter de notre enquête? Je vous avouerais que je n’ai guère voulu vous déranger ces derniers jours, je ne connais que trop bien les innombrables tâches qui nous accablent lorsque nous sommes responsables de terres… »
Adriano Cortès di Alcacio
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Mer 1 Juin 2022 - 9:44
L’instant était donc à la discussion sérieuse, dénuée de faux sens, de faux semblants et de lignes obscures. Lire entre les lignes était, en cet instant, absolument inutile. L’exercice était des plus agréables pour Adriano, qui pouvait abandonner ses habituelles tractations et réflexions retorses. L’homme, en effet, était un habitué des pensées sombres et des manipulations obscures… Bien qu’il fût plus doué encore avec une lame entre les mains.
Toutefois, il ne s’attendit point à ce que la Baronne d’Alonna n’écourte ainsi rapidement ce repas succulent. S’il avait, effectivement, bien comprit que les ronds de jambes désamorcés tout à l’heure avaient eu tôt fait d’éclairer l’esprit de la jeune femme quant aux capacités sombres de son hôte, il n’aurait point pensé – du moins point pour l’instant – qu’elle se sentirait indésirable, et préférait ainsi s’enfuir dans la soie de ses draps.
Acquiesçant doucement aux propos de son invitée, le Duc réfléchissait. Son regard était ancré dans celui de son vis-à-vis, point par irrespect, mais seulement… Parce qu’il lui fallait bien une accroche. En son esprit, il cherchait s’il possédait d’autres informations à donner à la Baronne… Et réfléchissait aussi au pourquoi de cet aurevoir soudain.
« Naturellement, naturellement… » Dit-il, continuant brièvement sa réflexion tandis qu’il gardait sa distance. « Vous pourrez accéder à la bibliothèque sans limitation. Je souhaite que La Mère guide votre esprit afin qu’il puisse trouver une information, ou le moindre indice, qui nous aiderait dans notre quête. Reposez-vous, votre Honneur. »
L’homme regarda ensuite son invitée s’éloigner, dans ses tissus d’apparat. En plus d’un visage à ravir, la jeune femme Nordienne pouvait se targuer d’avoir un corps des plus avantageux, même caché derrière ces reliefs, ces tissus et ces froufrous. Regardant allégrement, le Duc resta de marbre. Lorsque la jeune femme quitta enfin la salle, Adriano leva simplement la main gauche, ainsi que son index et son majeur, signe que lui désirait la suite.
On lui apporte alors une coupe d’une liqueur ô combien forte qu’il appréciait modérément, et une assiette comportant une belle pièce de viande rouge accompagnée de quelques légumineux, et d’une sauce au fromage des plus délicieuses. Il mangea avec appétit.
Les jours passèrent, et Adriano eut beaucoup à faire. Il ne chercha point à éviter la jeune femme, Baronne d’Alonna, mais il ne cherchait point non plus à provoquer la rencontre. D’une certaine manière, tout ceci lui allait à ravir : quelqu’un l’aidait dans sa quête contre les sectes draconniques, tandis que lui pouvait se focaliser sur les très nombreux défis de son début de règne. Il reçut des nobles, ses vassaux, rendit la justice et consulta les prêtres… Mais rien n’avançait, sur la question des sectes.
Et pourtant, la Baronne et ses deux acolytes prêtres du Val-Néera n’étaient point inactifs : les soldats, gardes et espions à la solde du Duc lui rapportaient les faits et gestes de ce trio inattendu et néanmoins salvateur. Les prêtres n’étaient point déméritant, et la Baronne, elle, dévorait les livres et les écrits avec un appétit impressionnant. Des rapports, Adriano pu lire que la Baronne d’Alonna passait de nombreuses heures dans la bibliothèque, demandant l’aide des scribes et archivistes afin de rechercher, si possible, la moindre information concernant les cultistes.
Au bout de plusieurs jours, et après avoir passé plus de temps qu’il ne l’aurait voulu à régler quelques menus soucis, et à jouer à la fois le rôle du Duc et de l’intendant, Adriano décida qu’il était temps de reprendre la traque des cultistes. Il se rendit à la bibliothèque et, sans étonnement, découvrit la Dame de Lourbier plongée dans les écrits d’antan. Ce fut presque un regard surpris et subrepticement apeuré qui se posa sur le Duc, lorsque la Baronne se rendit compte qu’elle n’était plus seule. Sa révérence, protocolaire, obtint une réponse non moins protocolaire en provenance d’un noble de plus haut lignage.
« Nulle excuse n’est nécessaire Votre Honneur. Vous oeuvrez pour le bien commun, et pour le rayonnement de Notre Mère sur ces terres gangrenées par les cultistes. » Dit-il, tant pour apaiser la peur de la jeune femme que pour recentrer les choses. Il ne s’agissait pas, là non plus, d’un quelconque rond de jambe. « En vérité, je venais vous chercher afin d’entendre vos découvertes. Les cultistes semblent… Calmes, depuis votre arrivée. Je gage que le but de votre arrivé n’ait d’ores-et-déjà été découvert, aussi ai-je pris la décision de renforcer votre sécurité. » Certes, elle était mise sur le fait accompli, mais elle n’aurait de toute manière point eu d’autres choix que d’accepter cette sécurité supplémentaire. « Rassurez-vous, les deux prêtres Néérites qui vous accompagnent et œuvrent au Saint Orso, sont également protégés. »
Qu’une famille Ducale et Comtale au complet fut anéantie par des cultistes frénétiques jusqu’au-boutistes était une chose déjà fort désagréable, et ô combien triste et inacceptable… Mais la mort de deux prêtres Néérites venus du Nord serait catastrophique ! Quoi qu’un moyen d’attirer pleinement l’attention du Haut Clergé de Néera de tout le Royaume, sur les besoins du Sud. Adriano était-il prêt à risquer ces vies ci ? Bien-sûr. Celle d’Adélina également. Mais tout cela, il ne le partagerait avec personne, bien évidemment.
« Avez-vous trouvé quelque chose ? »
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Mer 1 Juin 2022 - 12:52
Adélina eut un léger sourire, franc, sincère, qui ne cachait aucun jeu ou sous-entendu. Au contraire, elle semblait légèrement soulagée que le Duc ne lui en veuille pas après l’animosité qu’elle avait créé, non sans le vouloir, lors de leur premier dîner. Il fallait dire que la jeune femme n’était guère friande des cachotteries et des faux-semblants. L’honnêteté avait toujours été énormément importante pour cette dernière. Ainsi donc, lorsque son hôte lui mentionna qu’il avait accru la sécurité pour elle, mais aussi pour les prêtres qui l’accompagnaient, elle ne put s’empêcher de faire un léger mouvement de tête, remerciant ce dernier avant de finalement reprendre la parole; « Je vous remercie, Votre Altesse. Non seulement en mon nom, mais aussi en celui de Nicolin et Cedric. Je suis certaine qu’ils accepteront votre générosité. » Elle se doutait bien que cela était plus un ordre qu’une offre, mais avec tout ce qu’elle avait apprit de ces derniers, mieux valait ne prendre de chance. « Cela ne m’étonnerait guère que ces derniers ne se tiennent tranquille. » Après tout, elle et son mari avaient une réputation des plus pieuses, et cela ne l’aurait guère étonné que les rumeurs et les ouies-dires sur le couple qu’ils formaient aient traversé la péninsule. « Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne préparent pas un autre coup. Nous avons en effet trouvé plusieurs informations intéressantes. » La jeune femme se retourna vers la table, poussant légèrement le fauteuil ou elle était assise quelques secondes plus tôt pour laisser le Duc prendre place, et prit doucement un parchemin qui était sur la table, avant de le dérouler rapidement. Le parchemin, illisible par endroit, semblait incroyablement vieux. « La première chose à laquelle je me suis attardée était d’en apprendre le plus possible sur les dragons et leurs origines. Malheureusement, les écrits sont plutôt rares, il nous a fallu quelques temps avant de trouver quoi que se soit sur ces derniers. » Retournant son regard vers le Duc, cette dernière s’interrompre; « Interrompez-moi si vous connaissez tout cela, cela évitera de répéter et de vous ennuyer avec des détails que vous connaissez point. » Se retournant de nouveau vers le parchemin noirci, cette dernière posa délicatement l’un de ses longs doigts fins soulignant un passage, avant de le lire à voix haute.
« À l'Antique temps de Nisetis, à une époque ou point encore n'existait le royaume Pentien de Péninsule, les dragons volaient librement dans les terres de l'actuel Estrévent jusqu'à en noircir le ciel. De toutes les couleurs mais d'une férocité égale, ils asservissaient les humains en se présentant à eux comme des dieux. Les hommes de Nisetis, aveugles et apeurés, leur dressaient des monuments et les servaient si bien qu'ils leur abandonnaient même leurs esprits et leurs pensées, les laissant prendre jusqu'à leur libre arbitre, jusqu'à leur Souffle.
Lors de l'Unification du royaume, les enfants de Phiram, le premier roi pentien, éliminèrent jusqu'au dernier des serviteurs de ces idoles maudites vivant sur le sol de Péninsule. Voyant les efforts de leurs fidèles, Néera et Tyra, dont les pouvoirs ne doivent jamais être remis en question, décidèrent de terminer d'écraser ces êtres qui ne respectaient pas les véritables dieux.
Néera donna un souffle à chacune de ces créatures puis les maudit pour avoir privé les humains de leur propre libre arbitre. Ainsi les dragons ne purent plus enfanter et connurent la détresse de ceux qui doivent choisir leur destin en sachant leur peuple voué à l'extinction.
Puis, à chaque fois que le Souffle d'un dragon revenait à Tyra, au lieu de lui donner le repos ou de le mener à travers la tourmente, elle le plaçait à l'une des entrées de son royaume pour empêcher tout Souffle d'entrer ou de sortir sans qu'il ne passe devant lui. Ainsi, ils seraient condamnés à travailler pour les dieux qu'ils avaient dénigré jusqu'à la fin des temps. »
S’arrêtant à nouveau, la jeune femme se retourna vers le Duc avant de continuer. « Pendant le voile, on dit que les portes du royaume souterrain se sont ouvertes, et c’est ainsi que les dragons sont revenus. Dans les Wandres pour commencer, et ensuite s’en prendre à Nelen. Donc ce n’est guère une surprise que les cultistes s’en prennent aux adeptes de Néera. Par pure haine ou par vengeance pour ce que la mère et Tyra ont faits à ces derniers. Malheureusement, votre famille n’a pas été la seule qui en a été affecté. Les Wendens d’Arétria ont aussi péri à leurs mains. Que cela soit au Nord ou au Sud, ces derniers semblent prêts à tout pour faire valoir leurs idées, ou rependre la peur. Et soyons honnête, celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs souffles…» Après tout, c’était comme cela que de nombreux nobles régnaient sur leurs terres, alors que les cultistes ne tentent de faire la même chose ne la surprenait point. « Je me suis aussi renseigné sur la guerre de Merval, puisque ce n’est pas quelque chose dont les détails me sont venu aux oreilles. » Elle évita de mentionner qu’à quatorze ans, elle avait d’autres priorités qu’une bataille qui se déroulait à des lieux d’elle, mais le Duc s’en douterait bien. « Quant à Cedric et Nicolin, ils ont appris quelques nouvelles. Apparemment, les cultistes sont plus ou moins discrets pour leur recrutement. À ce qu’il parait d’innombrables rumeurs se promènent dans de nombreuses tavernes près du port de Soltariel. Que si les gens veulent apprendre la vérité, qu’il devrait se rendre au coucher du soleil à l’orée d’un boisé non loin de la ville… » Retournant son regard bleuté vers le Duc, cette dernière observa sa réaction. Elle savait pertinemment que cela pouvait être un piège, après tout, même le Duc avait remarqué à quel point les cultistes avaient été tranquille depuis son arrivé voilà quelques jours, mais l’occasion semblait trop belle pour être ignorée.
Adriano Cortès di Alcacio
Humain
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Jeu 2 Juin 2022 - 20:58
La chose était intéressante, en l’esprit manipulateur, calculateur et curieux du Duc de Soltariel. Si, pour lui, leur repas ne s’était point si mal déroulé, il avait tout de même ressenti une pointe de fatigue, sinon de méfiance chez la jeune femme, à l’encontre de son hôte. Et cette manière qu’elle avait eu de le renvoyer dans ses buts, remballant les flatteries, flagorneries, cadeaux empoisonnés et autres comportements malicieux propres à la politique des hautes sphères. Adélina n’était point de ce bord-là. Seule la foi importait.
Et pourtant, en cet instant, tout semblait être parfait, sur les meilleures longueurs d’ondes. La Baronne d’Alonna, Dame de Lodiaker et de Bransat, semblait avoir passé de bons moments dans la bibliothèque, et enjouée par sa mission divine. Adriano, pieu, appréciait bien-sûr cet engouement. Mais sa nature de mortel, pleine de défauts et d’imperfection, l’empêcher de demeurer pur et sincère, du moins, point à 100%.
Il connaissait tout ce qu’Adélina racontait à propos des dragons, et des temps de Nisétis. Son paternel désirait plus que tout avoir un fils cultivé, capable d’aussi bien manier la lame que le parchemin, la plume que la dague. Aussi avait-il compulsé les écrits de la petite cité d’Alcacio, et ceux de la bibliothèque Ducale, depuis son statut de Prince.
Toutefois, il écouta. Au cas-où de nouvelles informations étaient apparues. Ou s’il avait oublié certaines d’entre-elles. Ou s’il obtenait de nouvelles pistes de réflexions, en écoutant les récits et en les couplant aux informations obtenues ces derniers mois, dernières années. Mais il semblerait que la jeune femme ait d’ores-et-déjà réalisé ce travail de recoupement et de réflexion. Et, en plus, les deux prêtres ont déjà fait un travail de qualité. Les choses commencent à bouger.
« Hum… » Grommela le Duc, réfléchissant intensément aux informations offertes par la jeune femme, qui semblait ô combien efficace. « D’ordinaire, ces cultistes savent se montrer prudents… Mais l’exploit d’éteindre une lignée ducale leur à sans doute donner un peu trop de confiance… » Réfléchit-il. « Ou alors, tout cela n’est qu’un immense piège… » Poursuit-il, ses machinations se manifestant presque au travers de ses yeux. « Mais nous ne pouvons point nous permettre de manquer une opportunité, quelle qu’elle soi. Qu’en pensez-vous ? »
Car, après tout, la jeune femme semblait s’y connaître en lutte contre des cultistes fanatisés. Et toute aide était bonne à prendre.
Dernière édition par Adriano Cortès di Alcacio le Mer 8 Juin 2022 - 15:31, édité 1 fois
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Lun 6 Juin 2022 - 15:38
Adélina observa silencieusement le Duc alors que ce dernier semblait évaluer les informations qu’elle venait de lui donner. « Je ne crois pas qu’ils aient un abus de confiance en soi. Comme vous l’avez dit, ils se sont tenus beaucoup trop tranquille depuis notre arrivée. » Elle se retourna vers la table, prenant doucement un parchemin avant de le déroulé, dévoilant une carte des environs. « C’est définitivement un piège. Ils ont observé ce que nous faisions, et maintenant, il jette la première pierre. La question est pourquoi? » Oh, elle avait bien des raisons en tête – se débarrasser d’elle ou du Duc, et de tenter de créer un nouveau conflit entre le Sud et le Nord. « Nous devrions tout de même aller voir. Mais je crois que la discrétion est de mise. Ne nous jettons pas dans la gueule du loup, mais observons ce que ce dernier fait avant de frapper. » Bien entendu si l’occasion se présentait de les arrêter, la jeune femme ne dirait rien, après tout, elle était à Soltariel dans ce but précis.
Cherchant du regard la soi-disant clairière dont lui avait parlé Nicolin, la jeune femme la pointa finalement du doigt, déposant ce dernier à l’endroit désigné. « Ils nous attendent là. » Dévorant la carte du regard, la jeune femme semblant chercher la meilleure façon de surprendre le groupe d’hérétique. « La clairière est à l’ouest de cette petite forêt. J’ignore si elle est bien grande, mais nous devrions arriver par l’est. Quitte à la traverser à pied, avec quelques gardes qui restent à l’arrière le temps que l’on leur donne un signal. Après tout, le boisé n’a pas l’air très grand. Il y aura certainement certains éclaireurs aussi de leurs côtés. Nous devrions rester prudents. » La jeune femme se retourna vers le Duc, attendant son approbation. Après tout, c’était lui le militaire.
Soudainement, les portes de la bibliothèque s’ouvrirent faisant retourner la baronne vers l’intrus. Un serviteur eut un air surpris alors qu’il aperçut le Duc. Ce dernier le salua de manière protocolaire, avant de prendre la parole. « Pardonnez-moi Votre Altesse, une missive vient d’arriver d’Alonna pour son Honneur la Baronne. » Adélina eut un léger air surpris, avant de se reprendre; « Oui, bien sûr, donnez-la-moi. » Elle tendit doucement la main alors que le serviteur lui tendit le parchemin. Sans attendre, la jeune femme regarda le seau qui ornait la missive avant de relever le regard vers le Duc. « Excusez-moi, Votre Altesse. » Elle brisa ce dernier avant de dévorer la missive. Si son expression était intriguée au début de la lettre, Adriano pourrait rapidement voir que cette dernière changea drastiquement. La baronne avait l’air… soucieuse, comme si elle avait un mauvais pressentiment. Elle termina de lire la missive, avant de faire un sourire rassurant vers le Duc. « Pardonnez-moi. Des nouvelles d’Alonna. » Semblant balayer rapidement le sentiment qui l’habitait, la jeune femme se retourna vers la carte, avant de s’adresser à nouveau au Duc. « Avez-vous un meilleur plan? Ou devrions-nous nous mettre en route? »
Adriano Cortès di Alcacio
Humain
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Jeu 9 Juin 2022 - 7:47
L’esprit du Duc était en pleine ébullition. Ses mires s’animaient de petits mouvements saccadés, son visage se baissant légèrement vers le sol, alors qu’il réfléchissait d’ores-et-déjà à la tactique à adopter. Plusieurs d’entre-elles étaient, d’ailleurs, à la fois intéressantes et cruellement dangereuses. De plus, les conclusions de la jeune Baronne éveillèrent quelques soupçons en l’esprit retord et buté du Duc, déjà trop habitué à tout faire pour sortir son épingle du jeu.
« C’est un piège… » Réfléchit-il, se détournant un petit peu de la Baronne d’environs un quart de tour sur sa gauche. « Ils observent… »
Comment pourraient-ils observer quoi que ce soit d’aussi intéressant ? La venue de deux prêtres de Val-Néera n’est, en soi, pas un indicateur suffisant pour témoigner d’une action quelconque intentée contre les cultistes. Le Sud possède en effet un grand vivier de fidèles et de croyants, ainsi que de beaux édifices… Et puis, il s’agit du Sud ! La fameuse Route d’Or le traverse de part en part, d’Ouest en Est, et il n’est pas rare de voir des commerçants du Nord aller au Sud ; d’observer des pèlerins Nordiens rencontrer les édifices Suderons.
Serait-ce la venue de la Baronne Nordienne alors ? Pourtant, ses troupes ne sont point nombreuses, juste l’effectif nécessaire à une protection durant un long voyage. Pour qu’une observation quelconque conduise à la réalisation du premier pas dans l’offensive des cultistes contre le pouvoir Ducal fidèle à Néera… Cela signifie qu’au moins un membre haut placé de la cour Ducale est en collusion avec les cultistes…
Un évènement inattendu vint interrompre le fil de pensées du Duc. Un messager arriva, satisfait d’avoir trouvé la bibliothèque et effrayé à l’idée de se trouver tout d’un coup face au maître des lieux. Adriano détourna bien rapidement son attention de l’intru aux manières bien élevées. Face à la mine déconfite de la Baronne, Adriano se posa l’espace d’un instant.
« Est-ce que tout va bien ? » Demanda-t-il, moins par sollicitude que par intérêt. Il avait besoin d’elle tout entière dédiée à cette mission. « Pour en revenir à votre plan… Celui-ci s’annonce risquer. Il nous faudra agir avec précision et discrétion… Vos soldats sont-ils disponibles ? Nous devrions préparer une force de frappe conséquente, non loin de là. »
Adriano n’en finissait plus de réfléchir… Peut-être qu’une autre idée ne tarderait point à poindre en son esprit.
Adélina
Ancien
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Mer 13 Juil 2022 - 20:20
Adélina hocha doucement la tête, l’air grave, tentant tant bien que mal de reprendre un peu de contenance. « Oui, oui… Il semble que le Baron d’Alonna ait du mal avec l’hiver nordien. » Si la missive de Théodoric lui avait mentionné de ne pas s’inquiéter pour son état, la jeune femme ne put s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Peut-être s’inquiétait-elle pour rien, mais le fait d’être aussi loin et impuissante à aider son époux n’aidait guère. Mais elle savait au plus profond d’elle-même que le Baron serait protégé par la Damedieu. Après tout, il était son champion – elle ne laisserait pas Tyra prendre son souffle. Sans s’en rendre compte, la nordienne soupira avant de fermer doucement les yeux, tentant tant bien que mal de reprendre le contrôle de ses sentiments. Après quelques secondes, cette dernière sembla finalement sortir de sa torpeur avant de regarder à nouveau le Duc. « Je suis d’accord avec vous. Je crois que nous devons partir sans attendre. Profitons de notre avantage. » La jeune femme regarda de nouveau la carte devant elle, silencieuse, avant de rétorquer; « Je vous rejoins dans la cour dans quelques minutes. » Elle se retourna finalement vers le serviteur qui était toujours présent, et haussa un sourcil. Ses prunelles l’observèrent un moment, silencieuse. Elle pouvait voir les perles de sueurs sur son front, alors que les mains de ce dernier s’ouvraient et se refermaient sans cesse. Il était nerveux. Très nerveux. Au bout de quelques secondes, la jeune femme reprit finalement la parole; « Faites préparer les Sanguis Invertere. Qu’ils soient armés et prêts à partir dans une vingtaine de minutes. » L’homme sembla sortir de sa torpeur avant d’hocher fermement la tête et sortit rapidement de la pièce pour aller exécuter l’ordre de la baronne. Cette dernière le suivit du regard, alors qu’elle semblait totalement perdue dans ses pensées. Un piège? Oui définitivement et les cultistes étaient réellement partout. Si le Duc croyait qu’ils étaient seulement dans les hautes sphères de la société Soltarii, il se trompait. Mais la question était comment cela se faisait-il que personne n’ait vu ce comportement avant? La porte se referma finalement derrière le serviteur et la baronne se retourna finalement vers le Duc. « Vos serviteurs sont toujours aussi nerveux? » demanda-t-elle avec un air suspicieux. « Mais vous avez raison… ils nous observent… » Elle n’attendit guère sa réponse… Au contraire, elle lança un regard entendu vers le Duc, prit rapidement la carte qu’elle avait présenté à ce dernier, avant de se retourner à son tour pour sortir de la pièce.
L’alonnaise retourna rapidement à ses appartements pour se changer. Se disant qu’une robe n’était guère le meilleur choix pour la mission qui l’attendait. Elle enfila rapidement un pantalon de cuir, un long manteau de laine brossée qui cachait ces derniers avant d’attacher lâchement ses cheveux. Une tenue élégante en soit, mais qui lui laissait la lassitude de bouger si les choses tournaient mal. Sans perdre une seule seconde, elle attrapa rapidement une paire de gant et une dague avant de sortir de la pièce pour rejoindre les Sanguis Invertere qui l’attendaient dans la cour. Elle balaya rapidement la vingtaine d’hommes qui se tenaient devant elle. Tous armés et prêt à partir, elle leur fit un rapide signe de tête avant que tous s’exécutent et s’installe sur leurs montures. Cela ne prit que quelques minutes avant que le Duc et sa garde ne vienne finalement rejoindre le groupe d’alonnais. Une fois que ces derniers furent prêts. La jeune femme fit un rapide signe du bout des doigts à sa garde qui se mit en marche, la suivant de près. Peut-être que l’alonnaise aurait dû laisser le Soltar la guider et diriger la compagnie. Mais à ce moment précis, la jeune baronne avait beaucoup d’autres choses en tête, et l’ego du Duc était le dernier de ces soucis. Après tout, elle l’avait insulté déjà une fois… Une de plus n’était pas la fin du monde…
La chevauchée prit bien une bonne heure avant que le groupe arrive à destination, ou du moins à l’orée de la forêt où les cultistes devaient se trouver. Adélina arrêta rapidement sa monture, avant de baisser doucement sa capuche, observant avec attention les alentours. C’était silencieux… Trop silencieux… Se retournant finalement vers le Duc, la jeune femme prit finalement la parole; « Je crois que l’on devrait continuer à pied. Sinon nous perdrons le semblant de surprise que nous avons. » Elle observa sa réaction avant de reprendre la parole; « Si vous avez une quelconque idée de comment attaquer la situation, je suis toute ouïe. » Après tout, c’était lui le militaire. À lui de prouver ce qu’il connaissait.
Adriano Cortès di Alcacio
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Jeu 14 Juil 2022 - 20:55
La petite phrase de la jeune Baronne ne passa point inaperçue, ni n’échappa point à l’esprit calculateur du Duc. Ainsi donc, le Comte, l’époux de cette dame devant lui, n’appréciait que très peu l’Hiver Nordien et il semblait en mauvaise posture… Du moins, c’est là une chose que le Pair du Royaume pu déduire des arguments de la jeune femme, et de son attitude globale. Car oui, elle semblait préoccupée… Intéressante chose que cette petite esquisse de fragilité… A l’évidence, la jeune Baronne possède une armure friable, sans doute due à sa jeunesse, à son inexpérience, à son manque de connaissance… Ou tout simplement, car le personnage politique n’est, en réalité, qu’un personnage, là où il devait en vérité devenir une seconde nature.
« La Mère veillera sur lui, j’en suis certain. »
Après cette charmante attention pensée sans la moindre sincérité, le Duc se dit que cette affaire devait être suivie avec la plus grande curiosité. La jeune Baronne était, en effet, un parti prometteur… Et la savoir célibataire pourrait être un tremplin pour le Duc de Soltariel… Encore fallait-il que son époux décède… Mais cela pouvait sans doute être aidé…
La suite se décida vite. Très vite. Il fallait agir, vite et de manière coordonnée et chirurgicale. Les serviteurs possédaient des missions, les capitaines de gardes également… Et les suzerains également. Pour la pointe de sarcasme et de critique faite à l’encontre de l’agitation d’un des serviteurs du Duc, ce dernier ressentit le besoin de mettre une chose au clair…
« Vous le seriez, vous aussi, si vous appreniez que ceux qui ont tué toute une lignée sont ceux-là même que vous vous apprêteriez à abattre… Ou à tomber dans leur piège. »
Adriano ne se fit point prier, rester une minute de plus dans cette pièce n’était point chose désirable, point pour le moment. Il quitta la Baronne, et regagna ses appartements. Déjà équipé, il lui fallait opter pour une tenue digne de son rang, bien-sûr, mais nécessairement plus discrète : l’or, l’argent et les parures ne permettaient point d’être discrets, même dans la pénombre de la forêt. Il opta donc pour une armure de cuir renforcée ça et là par de fines plaques d’aciers, suffisamment épaisses pour pouvoir arrêter les coups de lames, éventuellement parer l’estoc d’une petite dague… Espérons que ceux en face n’aient point d’archers trop compétents, ou d’arbalétriers trop puissants.
La chevauchée fut rapide, mais des plus discrètes. Outre la garde d’Alonna, la Guardia Soltaar fut également mise à contribution, ainsi que des éléments divers d’autres unités, notamment quelques unités connues pour leurs combats sauvages. Adriano avait un plan : attaquer par la forêt était certes autant une chance qu’une malédiction, car là où les cultistes seraient gênés par les arbres et la canopée, les soldats Soltaar, eux-aussi, seraient gênés dans leurs manœuvres. Et, en plus, ils étaient attendus, cela était certain.
Alors que la Baronne proposa de mettre pied à terre, Adriano, pour le moment, n’en fit rien. Il regarda la forêt dans son armure de cuir, et regardait ses troupes derrière lui. D’un geste, il fit venir un des officiers de cette petite troupe.
« Qu’une partie des Guardia accompagne les archers. Passez par l’Est et contournez la forêt sur au moins 100 toises. A tout moment, regardez le ciel : si une flèche enflammée est tirée c’est que nous sommes au contact. Vous ferez de même. Nous seront capable de leur faire face, aussi, vous entamerez une manœuvre de tenaille. Si c’est vous, vous vous replierez, et nous sauront la position de l’ennemi. » « Votre Altesse, je ne peux vous laisser aller dans la gueule du monstre ! » « Vous ferez ce que je vous ordonnerez de faire. Bien. Allons-y. »
Et la troupe pu se mettre en marche.
Adélina
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Jeu 21 Juil 2022 - 20:49
Elle aurait pu mal le prendre que ce dernier, mais s’il y avait une chose dont elle n’avait pas totalement confiance en – c’étaient bien ses capacités militaires. Pour une nordienne, Adélina devait avouer qu’elle n’avait que des connaissances de bases. En sa défense, il fallait dire qu’elle faisait partie de cette nouvelle génération qui n’avait guère eu besoin de participer à d’innombrables guerres. La péninsule était en paix depuis quelques années déjà, et pour être honnête, la baronne espérait que cela reste ainsi. Oh, elle avait ses griefs, notamment avec la nouvelle Marquise de Langehack, mais cette dernière finirait bien par payer un jour ou un autre. Inutile de lever les osts pour une personne qui se tirerait elle-même dans le pied. Bref, pour cette raison, c’était définitivement mieux si le Duc prenait le dessus, surtout que ce dernier avait été amiral dans la flotte Soltarii, son expérience serait définitivement la bienvenue dans cette situation. Sans attendre les Sanguis Invertere descendirent de leurs montures, et alors que la jeune femme s’engageait dans le boisé, suivant le Duc et sa garde, ses soldats se déployèrent autour d’elle en formation, faisant un mur presque impénétrable alors qu’elle s’avançait dans la forêt non loin du Duc. Ils marchèrent pendant une bonne demi-heure avant que des bruits n’attirèrent l’attention des éclaireurs qui alertèrent le reste de la troupe. Sans attendre, la jeune femme s’accroupit derrière un tronc d’arbre au sol, avant d’observer la scène qui se dévoilait à elle.
Un campement d’environ une trentaine de personnes se trouvait devant eux. De ce qu’Adélina pouvait voir, la majorité était des hommes bien armés, quoiqu’il y eût deux ou trois femmes qui semblaient s’affairer à faire des tâches dans le camp pendant que les hommes s’entraînaient ou discutaient en eux. La tension était palpable, on pouvait voir que ces derniers attendaient de pied ferme l’arrivé de quelqu’un et la baronne eut la mauvaise impression que c’était elle qu’ils attendaient. Son regard bleuté se retourna finalement vers le Duc, attendant la prochaine étape.
***
« Ils vont réellement venir? » « En tout cas, la Baronne a fait déployer ses soldats et le Duc va probablement la suivre. C’est ce que le message dit. »
L’homme encapuchonné se frotta les mains alors qu’un sourire malicieux vint habiter ses lèvres. « Très bien… On va pouvoir se débarrasser de cette nordienne! Reste à voir si le Di Alcacio va pouvoir se relever d’un autre scandale! Si j’étais les pairs, je le dégagerais le plus vite possible. »
« Ouais, je ne suis pas certain que le Nord va apprécier de perdre une baronne. Surtout que son oncle a un tempérament assez chaud… » « Ah ouais? » « Ouais… Son oncle est le Comte d’Arétria. Lui qui a failli partir une guerre avec Odélian. À ce qu’il paraît c’est un dur de dur. Rajoute son mari et on a la belle combinaison pour faire un beau bordel. »
Son interlocuteur se frotta les mains alors que son sourire sembla s'aggrandir encore plus, lui donnant un air peu rassurant.
« Eh ben, on va s’amuser. Assure-toi que les hommes sont prêts. Ils vont arriver bientôt, et on leur donnera notre jolie surprise… »
L’homme fit un rapide signe de la tête avant d’avertir les autres cultistes de se préparer. La fête commencerait bientôt…
Adriano Cortès di Alcacio
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Ven 22 Juil 2022 - 2:26
Adriano et ses soldats, accompagnés de la cohorte d’Alonna et la Baronne, marchèrent plusieurs minutes dans un silence parfois brisé par le tintement d’une armure ou d’une lame sur le bois mort d’une forêt hivernale. Toutefois, connaissant les sentes et les lieux, ils purent se faufiler jusqu’aux flancs d’un campement apparemment habité. Ni une, ni deux, le Duc se fit le plus petit possible, et avisa le campement. Plusieurs silhouettes masculines et en armes se dessinaient au travers des flammes qui crépitaient ça et là, ainsi que des ombres nettement plus fines. Il y’avait donc des hommes et des femmes par ici.
Se demandant s’il faisait face à un avant-poste dédié à l’embuscade, ou à un campement plus hétéroclite que les cultistes pensaient hors d’atteinte, le Duc décida de s’approcher, accompagné de deux sentinelles. Tendant l’oreille, il put discerner les discussions feutrées, et comprit alors que, tout comme ce que lui et la Baronne devinèrent, ceci était bel et bien un piège. De plus, les cultistes semblaient correctement préparés, et parlaient même d’une « jolie surprise », preuve, s’il en était besoin, de l’étendue de leur réseau de renseignement, mais aussi, de leurs capacités en armement et en adaptation.
Se sentant désappointé, et fort contrarié, Adriano fit signe de retrait jusqu’au gros des lignes. Là, il temporisa.
Son esprit était secoué par des pensées tactiques et un besoin de décortiquer la situation. L’approche par la forêt était, de toute évidence, non attendue par les cultistes. La logique aurait en effet voulu que les troupes suivent la route prévue à cet effet, et donc, offrir un terrain de choix pour une embuscade mûrement réfléchie. De ce point de vue-la, la stratégie adoptée par la Baronne et le Duc semblait donc tout à fait adéquate. De plus, c’était une stratégie que seul un très petit nombre de personnes connaissait, et aucun d’entre eux n’aurait pu avertir qui que ce soit, car les préparatifs allèrent bon train et il n’y eut que très peu de temps entre la réunion et le départ des troupes.
Aussi, la Baronne et le Duc s’étaient entourés de membres de l’élite armée, élite qui fut répartie en deux fronts : un principal, celui où se trouvaient le Adriano et Adélina ; un secondaire, composé de chevalier et d’arbalétriers et autres archers longs. Réalisant un mouvement d’enveloppement bien connu des militaires, cette demi-tenaille avait pour but de faciliter l’adaptation sur le terrain : la forêt étant dépourvue de canopée en cet hiver rigoureux, la moindre flamme, la moindre flèche enflammée tirée dans les airs serait très rapidement observée, et ainsi les troupes s’articuleraient selon le plan d’Adriano.
D’un signe, il ordonna le regroupement. Autour de lui s’amassèrent différents officiers, et ils s’approchèrent tous pour qu’Adélina et le capitaine de sa garde puissent tout entendre.
« Ils nous attendent, et c’est vous qu’ils veulent. » Dit Adriano, à voix basse, et dardant sur la Baronne un regard ardent du soldat sentant l’adrénaline monter en lui. « Ce camp semble d’une certaine importance, je ne pense pas qu’ils nous attendaient de ce côté-ci de la forêt. Je les ai entendus parler d’une surprise, à notre attention. Votre Honneur, restez constamment entourée de votre garde : nous savons que des mages se trouvent dans les rangs des cultistes, car un pyromancien était présent lors de l’attaque de la caravane Ducale. » Caravane qui fut détruite, et où le Duc de Soltariel et père d’Adriano trouva la mort, en plus de feu son épouse et de leurs enfants. « Je pense que nous avons encore l’avantage, mais celui-ci ne durera point : plus nous traînerons, plus nous risquons d’être découverts. Nous allons attaquer. » Dit-il d’une voix ferme, comme s’il était décidé à faire aujourd’hui l’étalage de sa puissance, et de celle du culte Pantien. « Nous allons déployer nos boucliers sur une ligne de quelques toises de longueur. Nos arbalétriers useront des boucliers comme de bases de visées, et chacun disposera d’une cible attitrée. » Une tactique qui avait fait ses preuves par le passé, surtout lors des combats maritimes qui étaient connus pour être de grands moments de flous artistiques, et de violences pures et sans buts. Assigner une cible à chaque servant – arbalétriers, archers ou encore arquebusiers et autres frondes géantes – permettait d’entamer le combat avec un net avantage, et d’ordonner la suite des combats. « Face à nous, à peu près 30 individus. Nous en marquerons autant que possible tout en restant protégés par l’obscurité et la forêt. Puis nous aviserons. Lorsque nous tirerons une flèche enflammée dans les airs, il faudra quelques minutes au second front pour prendre les cultistes sur leur flanc. Préparez-vous ! »
Ce faisant, s’assurant que chacun avait bien compris son rôle dans cette partition millimétrée, Adriano manœuvra ses soldats. Sur une ligne légèrement arquée, douze chevaliers armés d’épées et de boucliers se positionnèrent, formant une ligne compacte. Au-dessus vinrent se positionner dix arbalétriers qui, le bois posé sur une surface solide et immobile, purent tranquillement ajuster leurs cibles. Chacun savait ce qu’il avait à faire, et tous suivaient de leurs carreaux, les silhouettes qui seraient leurs futures victimes.
Adélina
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Sujet: Re: La fin n'est que le début [Adriano'] Mar 23 Aoû 2022 - 13:54
Les alonnais ne se firent pas prier. Rapidement, cinq d’entre eux escortèrent la baronne à l’arrière de la ligne, se déployant en éventail autour d’elle pour la protéger. Les autres rejoignirent rapidement le Duc et sa garde, les boucliers ornés d’un écarlate à l’avant. La troupe eut à peine le temps de se mettre en place qu’un cri vint fendre l’air.
« Ils sont là! À l’est! Préparez-vous! »
Ils avaient été repérés, et les cultistes se mirent rapidement à courir pour attaquer la ligne. Peut-être que ce n’était pas des combattants de longue date, mais l’on devait au moins leur donner un certain crédit pour la vaillance que ces derniers avaient apporté au combat. Ils avaient l’air complétement enragé… Adélina observa la bataille, son regard passant de gauche à droite, regardant le champ de bataille qui se déployait devant elle. Il lui était difficile de décrire comment elle se sentait – un mélange d’excitation, d’admiration mais aussi de peur. Elle avait un mauvais pressentiment, quelque chose n’allait pas… Mais elle se voyait mal aller rejoindre Adriano à l’avant alors qu’il était en pleine bataille. Soudainement, une vague de chaleur se fit sentir à sa droite avant que des hurlements ne se firent entendre. Le son lui glaça le sang, puis lorsqu’elle osa finalement tourner son regard, la baronne put apercevoir deux de ses soldats en feux, tentant désespérément d’éteindre les flammes qui les consumaient. Un soldat l’agrippa finalement en lui ordonnant de le suivre pendant que les deux autres allaient au pas de course attaquer le sorcier qui venait de lancer une boule de feu. Les deux alonnais se mirent à courir vers la forêt, tentant de mettre le plus de distance entre le champ de bataille et la baronne. C’était un pari risqué, mais avec un peu de chance les autres soldats auraient entendu les cris, et ils pourraient rapidement venir renforcer la garde. Le duo s’arrêta de nouveau alors qu’ils entendirent à nouveaux des hurlements. Ils s’arrêtèrent pour voir que le magicien avançait toujours vers eux, accompagnés de deux combattants qui portaient d’étranges marques au visage.
« Allez rejoindre les gardes du Duc! Vite! »
Adélina jeta un regard à son garde qui s’était maintenant mis devant elle, l’épée en garde, prêt à se sacrifier pour sa suzeraine. Paniquée, son regard se porta à nouveau sur le champ de bataille, se rendant compte que des brasiers semblaient s’être allumés un peu partout et lui bloquait maintenant le chemin le plus direct vers Adriano. La panique sembla s’accentuer alors qu’elle prit quelques secondes pour tenter de trouver le meilleur chemin pour rejoindre le Duc. Mais réalisa rapidement que tout cela était calculé. Ils avaient cherché à l’isoler et ils étaient en bonne voie pour réussir! Adélina remarqua finalement une issue. Si elle passait par le flanc gauche, elle éviterait une bonne partie des flammes. Sans attendre, la baronne se remet à courir alors que le soldat se lança à l’attaque.
Il existait peut-être des différences entre le Nord et le Sud… Non, en réalité, il en existait définitivement, et certaines d’entre-elles pouvaient être réellement clivantes. Mais s’il y avait bien une chose qui existait au Nord et au Sud du Médian, c’était bien la docilité des militaires. Dès les ordres dispensés, les soldats Suderons se mirent en position. Tant et si bien que lorsque la voix du cultiste lançant l’attaque se fit entendre, la machine se mit en branle, les rouages étant presque parfaitement huilés.
Les arbalétriers se posèrent sur les boucliers, lesquels tirèrent leurs épées, s’apprêtant à recevoir une attaque de front. Lorsque les cultistes firent marche en avant, une première volée de carreaux fut tirée, et l’on entendait déjà les cris des cultistes touchés à mort, s’écroulant au sol, transpercés de traits mortels.
Avisant la ligne de front, Adriano fut satisfait : l’attaque frontale serait facilement contenue. Mais son expérience personnelle l’obligea à considérer les environs - en plus de sa longue expérience militaire. D’autres cultistes tentaient d’attaquer la cohorte Alonnaise, et, réussissant, piègent la baronne avec habileté. Comble de malheur, le feu commençait à grandir dans la petite forêt aux bois ayant perdu leurs canopées, signe malheureux de la présence d’au moins un pyromancien… Lequel se dirigeait droit vers Adélina.
<< Arbalète ! >>
Tendant sa main, un soldat offrit son arme de jet au suzerain demandeur. Le carreau encoché, Adriano plaça l’arme dans l’alignement de son regard directeur. Combattant émérite, expérimenté et adepte des combats navaux, le Duc était calme, posé et concentré. Avisant le pyromancien, Adriano tira son carreau, lequel se ficha au travers de l’omoplate droite de l’assaillant, ressortant par la poitrine dans une gerbe de sang.
<< Maintenant ! >>
Une flèche enflammée fut tirée vers les cieux, signal donné au second front d’attaquer de flanc de telle sorte que le camp puisse être éliminé. Il ne faudrait que quelques minutes à ces derniers pour rejoindre le front principal… Et Adriano était déterminé à ce point laisser Adélina entre les mains de ces fanatiques.
Adélina s’arrêta net lorsqu’elle entendit le gargouillement derrière elle. Le pyromancien s’arrêta avant de tomber au sol. Prenant l’opportunité qu’on venait de lui donner, le soldat alonnais attaqua les deux autres hommes, qui, prirent au dépourvu, eurent bien du mal à parer les attaques du soldat d’élite. La baronne porta son regard vers le front, croisant celui du Duc avec son arbalète à la main. Adélina lui fit un rapide signe de tête, le remerciant, avant de voir que le front semblait être bien gérer par les Soltariis. Son soldat vint rapidement la rejoindre, alors que d’autres cultistes semblaient sortir de la forêt. À croire que le groupe de nobles n'était pas le seul à vouloir prendre son ennemi en tenaille. « Sanguis Invertere! Regroupez vous! » Entendant le hurlement de leur suzeraine, les alonnais ne demandèrent pas leur reste. De manière coordonnée, la quinzaine de soldats se retournèrent, avant de s’avancer vers le nouvel arrivage de cultiste qui arrivait du Nord. Adélina et le soldat rejoignirent rapidement la troupe, la baronne se tenant derrière la ligne. Il était évident qu’ils étaient en désavantage numérique, mais l’alonnaise avait confiance en ses soldats. Un seul d’entre eux devait en valoir une vingtaine de ces cultistes. « Tenez cette ligne! » Les renforts arriveraient dans quelques minutes, et c’est là que les alonnais avanceraient.