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 Sous les scories

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Braähm Main-Ferme
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Braähm Main-Ferme


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MessageSujet: Re: Sous les scories   Sous les scories - Page 2 I_icon_minitimeJeu 23 Nov 2023 - 9:23



La sentence était tombée. Un rictus amer déforma mon visage, mes yeux fixant le plafond de la tente tandis que le bruit des pas du Roi qui s’échappait parvenait à mes oreilles. Quelle ironie du sort : en cherchant à sauver mon peuple, j’avais couru à ma perte. Mon échec était double. On ne ferait même pas de moi un martyre. Les textes ne me mentionneraient peut-être pas. Je ne serais qu’une anomalie dans un engrenage soigneusement lustré par un roi qui aura tout fait pour garder le pouvoir. Une douleur vive dans mon poignet me fit grimacer de nouveau et m’arracha un gémissement de douleur. Je doutais que le médecin revienne à présent. Résigné, je refermai l’œil et me mis à prier pendant cette longue nuit de solitude.

Un rayon de soleil levant caressa la peau de mon visage fatigué lorsque le revers de la tente s’ouvrit. Je n’avais pas dormi de la nuit. Deux gardes vinrent me chercher. Non sans difficulté, ils me redressèrent et me portèrent, les deux bras sur leurs épaules, pour éviter à mes pieds meurtris de toucher le sol. Mon bras droit me brûlait, et la fièvre avait encore grimpé. Transpirant, j’émergeai de la tente pour découvrir ce qui m’attendait. Une foule de nains curieux, anxieux, tristes et heureux m’accueillit en silence, observant ce Dawi que j’étais devenu dans de multiples regards. Dans beaucoup d’entre eux, je ne lisais que mépris ou dégoût. Le respect avait disparu. J’étais devenu ce que j’avais juré de faire disparaître à leurs yeux : un mogarite. Je cherchais celui de ma fille perdue au milieu de cette foule dense, mais impossible de la trouver. Peut-être était-elle déjà repartie la veille ? Je priais pour que ce soit le cas, je ne souhaitais pas qu’elle assiste à ce morbide spectacle. Mon fils devait toujours être parmi les soldats, lui. Il avait dû être l’un des premiers au courant. Quelle avait été sa réaction ? Un poids s’abattit sur mes épaules.

Je les avais déçus. Je le savais. Au fond, ma quête ne les avait jamais intéressés. Pire, ils ne l’avaient peut-être pas comprise. Je n’avais même pas su mettre de mon côté ma propre famille, mon propre clan. Non... Je n’avais pas voulu les entraîner là-dedans. Risquer les miens pour notre salut, ce n’était pas comme ça que les Main-Ferme fonctionnaient. Le Thane assumait ses responsabilités, et il était temps pour moi de passer le flambeau. J’eus un regard vers mon poignet gauche. Le brassard abimé du clan avait perdu de son éclat. L’aube naissante ne parvenait pas à faire resplendir l’image honorable des Main-Ferme. En regardant devant moi, je vis enfin ce qui m’attendait. Le Roi, la hache à la main, me jetait un regard froid, sans émotion. Harald… Qu’étions-nous donc devenus ? Pourquoi ta confiance envers moi avait disparu si vite ?

Les gardes me guidèrent et me mirent à genoux, mes plaies brûlées m’arrachant de nouveau un cri de douleur. Je remarquais seulement maintenant qu’un deuxième prisonnier me suivait. En jetant un regard vers lui, je reconnus le capitaine de la garde de Kirgan. Je commençais à douter d’avoir vraiment perdu la tête, comme ils le pensaient tous. Nous condamner tous deux me rappelait une époque plus sombre. Un léger rire cynique me prit, presque dément, avant que le Roi ne commence son discours. Je l’entendis parler de notre passé, et de son interprétation de l’évènement. Je grognais quand il évoqua le nom du Père. Je ne comprenais pas tout, la fièvre me faisant perdre la notion de la réalité, mais je l’imaginais blasphémer de nouveau contre son ancien dieu. Il préféra donc bel et bien ignorer mes conseils et mes alertes. Harald… Qu’est-ce qui te fait si peur, au juste ?

Sa dernière phrase nous est adressée. J’entends le silence d’Ararün, et un nouveau rire me prend, plus fort cette fois. Dans cette exécution, j’y voyais le signe violent d’un Père qui n’avait pas complètement disparu de son cœur. Je n’avais donc pas échoué. Ma mort ne serait que l’élément qui referait d’Harald le Dawi qu’il était autrefois. Je lui jetai un regard et lui accordai un sourire à pleines dents.

« Ce n’est pas terminé… Barbe-Sanglante. »

Ma voix était rauque, et j’avais du mal à parler. Peut-être que personne, à part lui et Ararün, ne m’avait entendu. Qu’importe. Je sentais le médaillon lourd sur ma poitrine. Il m'assurerait le passage devant Heidum. Je baissai la tête, après un dernier regard sur la lame de la hache bien aiguisée qui trancherait bientôt ma nuque, avant de fermer l’œil de nouveau pour la dernière fois.

---

Elle est là, au premier rang de ce terrible évènement. On l’avait réveillée peu avant l’aube avec la nouvelle de cette exécution. Elle avait tenté d’aller voir son père, mais on lui avait refusé l’entrée de la tente. Elle avait crié, supplié de voir le roi, mais c’était peine perdue. Il n’y avait plus rien à faire. La fille regarde avec désespoir les rayons de l’aurore illuminer cette scène surréaliste, sur fond de volcan en éruption. Elle voit ce capitaine kirganais loyal envers son paternel, agenouillé près de lui. Elle entend le discours du Roi qui semblait tenter de se persuader lui-même d’une décision injuste. Elle reconnaît le rire de son père, et les larmes lui montent aux yeux. Elle voit le soupir du roi, et sa hache se lever. Elle inspire et joue des coudes, faisant un pas en avant.

« Père, non ! »

Breet hurle et se rue vers le roi. Les forces décuplées par l’adrénaline du moment, elle repousse le soldat qui tente de la stopper et s’enfonce derrière la ligne séparant le peuple spectateur du gibet. Elle ne fait que quelques pas, et pointe un doigt accusateur vers le Groman-Rik, les yeux pleins de larmes, alors que des gardes l’encerclent déjà.

« N’as-tu pas honte, Harald ? Ne vois-tu donc rien ?! » Un gant lui couvre la bouche, mais elle se dégage avec violence. « Tu étais son ami, son frère d’armes ! » Sa voix brise le silence de mort qui régnait sur la place. « Braähm avait besoin de toi ! Il était perdu ! » Des mains la ceignent, mais elle tombe à genoux, le souffle haletant. « Et tu l’as abandonné… Lui qui te portait en si grande estime. » Elle tourne la tête vers son père. « Papa ! » Son cri porte toute la souffrance et la tristesse accumulée durant ces longs mois de solitude.

---

« Père, non ! »

La voix déchirante de ma fille me fit rouvrir l’œil. La lame n’était pas encore tombée. Elle me narguait, elle, le bourreau qui mettrait un terme à mon existence en ce monde. Je ne voyais plus vraiment Harald. Les yeux des curieux n’étaient plus tournés vers moi. Qu’importe. Ma Braise-Vie allait enfin s’éteindre, et mon âme irait retrouver celles de mes ancêtres dans les Derniers Halls.

J’entends encore le cri de ma fille qui me fend le cœur.
Breet, non, ne pleure pas. Sois forte, pour notre famille, pour notre clan. Notre avenir est assuré avec toi à sa tête.

J’aperçois mon fils aux côtés de ma fille, dans son armure de plates.
Loöte, je sais notre peuple en sécurité avec toi dans son armée. Ta bravoure me rend si fier.

Je repense à ma femme devenue Engeance.
Bellewynn, où que tu sois, puisses-tu retrouver nos enfants.

Et à mes dieux.
Brissea, protège-nous, Zagazorn a encore besoin de toi.

Mogar… Sois maudit.
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Ararün Kuradsson
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MessageSujet: Re: Sous les scories   Sous les scories - Page 2 I_icon_minitimeJeu 23 Nov 2023 - 11:32



L’aube approchait doucement. Ararün n’avait pas fermé l'œil de la nuit, installé dans sa prison sous bonne garde, il n’avait pas cherché à s’endormir et n’éprouvait étrangement pas de fatigue à cet instant. L’officier était resté étrangement calme, et n’avait opposé aucune résistance quand les gardes étaient venus le chercher la veille, s’étant laissé faire.
C’était son choix, un choix difficile en apparence, mais mûrement réfléchi. Un choix dont il assumait les conséquences sans éprouver un seul instant de regret, du moins, pas directement.

Son nom serait synonyme de traître, il le savait. Son Clan en paierait les conséquences durant de longues générations et aurait bien du mal à s’en remettre. C’était peut-être là, les seuls remords qu’il ressentait et qu’il avait éprouvé durant cette nuit, à réfléchir. Mais il savait que les Fiers-Marteaux se relèveraient d’eux-même, ils étaient tous de fiers guerriers et lutteraient alors pour reconquérir leur réputation auprès du Zagazorn. Au fond de son cœur, il espérait aussi que les siens le comprenaient, qu’ils savaient qu’il ne s’était pas trahi et qu’il n’avait en aucun cas manqué d’honneur, de courage et de loyauté envers le Zagazorn.

Quand les gardes vinrent le chercher, l’officier était encore assis sur son lit de fortune, leur tournant le dos. Il entendit les cliquetis métalliques et se redressa lentement sans même y être invité. Sans un geste brusque, il offrit ses pognes aux soldats et se laissa alors mener. Son regard était sévère, dur comme la roche dans laquelle il allait mourir ce jour et aussi froid que le vent qui soufflait à cet instant.

Il avançait alors, le pas confiant, le buste droit et le regard qui ne fuyait en aucun cas son destin. Il grimpa les quelques marches improvisées et posa son regard sur son camarade d’infortune, Braähm Main-Ferme, un fier dawi, un bon ami, un véritable frère. Il hocha la tête en direction de la vieille barbe quand leurs regards se croisèrent et enfin, lourdement, il tomba à terre. Ainsi le brave guerrier qu’il était posa le genou à terre, une seule et unique fois dans sa vie en signe de défaite, en signe d’abandon.

Les secondes passèrent, Harald fit son discours. Il jugea alors les deux hommes à ses pieds comme des moins que rien, des traîtres et des fous. Il insulta même la capacité intellectuelle de l’officier en disant à tous qu’il avait été influencé. Pourtant, ce n’était pas Braähm qui avait poussé le Fiers-Marteaux à se présenter la veille, non. Et ce n’était pas Main-Ferme qui avait ravivé sa Braise-Vie à l’instant où il avait été persuadé d’être témoin du retour du Père, non. Il n'avait besoin de personne et n’avait jamais eu besoin d’être guidé… A la différence d’Harald qui encore une fois, s’efforçait de ne pas vouloir voir la réalité.

Réalité qui le rattraperait bien vite, pensa Ararün. N’était-ce pas là encore une fois une preuve que bien qu’il le niait à chaque instant, Harald était toujours sous le giron de Mogar ? Ce spectacle, ces mises à mort, cette manière d’écraser et de tuer quiconque s'opposait à soi, à son autorité ? Peut-être que la mort d’Ararün et de Braähm ouvriraient alors la voie à d’autres, ou même une brèche dans le cœur du Groman-Rik pour finalement comprendre que le Paternel était encore bel et bien présent en chacun de tous. Il l’espérait, il en était même convaincu.

Enfin, son regard se releva, son œil se porta sur l’assemblée. Il connaissait bon nombre des dawis présents en cet instant. Il remarqua aussi quelques-uns des siens, marqués du tatouages clanique sur leur front, ces derniers n'avaient aucune tristesse dans leur regard, mais un semblant de force et de courage, convaincu peut-être que la mort de leur Thane était une bonne chose. Lentement, il rabaissa son regard vers le sol et inspira, patientant alors. Aucun mot ne sortirent de sa bouche quand il fut invité.

Ainsi, il rejoindrait le Monde du Dessous, enfin, il était temps. Lui qui avait frôlé la mort à bien des reprises. Il irait alors devant Heidum et se présenterait comme le font les siens. Et comme en cet instant, comme s’il narguait la mort jusqu’au dernier moment, il s’y présentera le pas confiant, le buste droit et le regard qui ne fuirait pas. Car il est un guerrier du Zagazorn, fier et honorable et même s’il meurt en ce jour, il rejoindra le Derniers Halls pour festoyer avec les siens et ces ancêtres. Il en était convaincu.

"Ihraz dâ-khalash akdashûnu"*


*"La Montagne nous sourit"
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: Sous les scories   Sous les scories - Page 2 I_icon_minitimeJeu 23 Nov 2023 - 18:22


L’attitude de Harald à elle seule suffisait sans doute à transcrire toute l’importance, les difficultés, la profondeur et la gravité des instants qui se déroulaient depuis hier. De l’arrestation à l’exécution, étrangement, seuls les cieux parés de rouge, rose, orange et autres couleurs chaudes chatoyantes, semblaient avoir compris la gravité du ballet qui se jouait ici. Sur un des toits de ce monde s’offraient les cieux flamboyants, comme si les divinités elles-mêmes s’annonçaient aux Nains… Comme si, en ces lieux, depuis les cieux – ou d’où qu’ils soient – les dieux rendaient hommages à ce qui allait se dérouler dans le froid d’un hiver éternel dans cette partie du monde.

Deux vies allaient être sacrifiées sur l’autel de la liberté. La liberté d’un Zagazorn débarrassé de la présence, l’influence, la violence et la folie du Père, Maudit soit-il. Harald, après son discours, avait laissé un temps aux deux condamnés pour pouvoir dire quelques derniers mots… Qui ne furent point les leurs. Car, d’entre eux, ce sont surtout les mots de Breet qui arrachèrent à cet espace, à cet instant, son aura de froideur et le caractère implacable du destin. Mais même ses mots à elle, ceux d’une fille blessée, attristée, apeurée, ne changeraient rien à ce qui allait se dérouler ensuite. Même les mots de Braähm, n’eurent que peu d’effet sur l’esprit et le cœur du souverain.

En ce qui le concernait, tout était aussi froid que les plus froides neiges des plus hauts sommets ; aussi glacer que les lacs gelés par un hiver tenace ; aussi triste qu’un monde sans beauté ni joie ; aussi décidé et expéditif que l’est la mort sur la vie. Oh, il avait assassiner plus de vies qu’à son tour, au travers des guerres, des expéditions et des conflits. Combien de Wandrais moururent sous sa lame ? Combien de bandits perdus dans les forêts Wandraises ? Combien de criminels condamnés parmi les humains présents dans les enclaves, véritable lie de leur propre humanité ? Combien de Nains, tués parmi les sauvageons, les berserker et les engeances ?! Beaucoup… Oui, beaucoup. Mais tous ces morts, tous ces meurtres étaient justifiés par la guerre.

Ces deux morts là, sont justifiés par la vie. Car la cause qu’ils défendent et qu’ils incarnent, est l’antithèse de tout ce que les Nains auront tenter d’accomplir depuis le Voile. La vie, qui doit triompher sur la violence du Père, la folie du Père, l’inconstance du Père, et, par conséquent, celles de ses plus fervents représentants. Braähm avait été un ami… Ararün avait été un officier exemplaire et prompt à une carrière honorifique. Mais leurs vies, leurs choix, les avaient menés loin de ces chemins vertueux…

Finalement, un lourd silence retomba. Des éclats de voix de Breet, même la nature semblait ne point en avoir tenu compte. Des rires fous de Braähm, rien n’advint et rien ne subsistait. Harald avait pris sa décision…
« Puissiez-vous vous rendre compte de ce que vous avez gâchez lorsque vous rencontrerez Heidum. Lui ne manquera pas de vous juger pour ce que vous êtes aujourd’hui… Et pas seulement ce que vous étiez autrefois. »

L’heure n’était plus aux discours, ni aux mots d’aucune sorte, mais aux actes. Prenant son épaisse hache de guerre de ses deux pognes gantées d’acier, Harald se plaça d’abord derrière Braähm, premier condamné et celui qui, depuis plus de deux ans déjà, avait tout tenter contre Harald. Ce dernier plaça alors sa tête sur le billot, sans dire un mot. Sans peur non plus. Placé sur le côté gauche du condamné, Harald avisa alors la cible… Arma son bras de sorte à ramener l’épaisse lame parfaitement polie, parfaitement forgée, parfaitement aiguisée, jusqu’au-dessus de son propre crâne. Et puis, après une longue et profonde inspiration, celui qui avait été un guerrier toute sa vie durant donna la coup fatal, tranchant alors la nuque comme l’on tranche un beurre tendre sur une planche de bois. La vie s’éteignit dans un geyser de sang rouge et sombre, tandis qu’au sol roulait la tête de celui qui avait tant blasphémer, qui avait tant prêcher pour que le mal subsiste.

Une fois son office réalisé, Harald prit un temps. Un temps de réflexion, un temps à encaisser, un temps de deuil également… Car ôter la vie d’un Nain était sans doute le pire des crimes, lorsqu’il n’était point justifié de la sorte. Et encore, même avec ces justifications, même avec la menace que représentait Braähm… Lui ôter la vie était d’une douleur extrême.

Ce faisant, Harald reprit sa hache de ses deux pognes, et franchit les quelques pas qui séparait le billot ensanglanté de celui encore immaculer. A nouveau, il se plaça sur le côté du condamné… A nouveau, il inspira profondément, triste, encore, de devoir priver le Zagazorn d’un tel officier à cause de l’immondice Mogarite. A nouveau, il leva sa hache dans un mouvement circulaire parfaitement maîtrisé. Et à nouveau… Il asséna le coup fatal de toutes ses forces. La lame trancha avec une netteté si impressionnante, que l’on aurait presque pu oublier qu’il tranchait un corps et non une mie de pain… Le flux vital quitta le corps animé d’un dernier soubresaut nerveux avant qu’il ne s’effondre, à l’opposé de sa tête maintenant arrachée à ses épaules.

Deux condamnés… Deux morts… Mais une immense tristesse et un immense vide, qui emplissait déjà l’esprit du souverain désabusé. Relevant un tarin rougi par le froid, il dispensa ses derniers ordres.
« Que l’on brûle les corps, et disperse leurs cendres. Qu’ils n’aient pas de sépulture, car ainsi meurent les fanatiques et les traîtres. Aux clans meurtris, je dis ceci : les actes punis aujourd’hui ne sont pas de votre fait, et ne doivent pas être partagés. Votre honneur est sauf. Ce n’est que le leur qu’ils ont sacrifier. » Dit-il, toujours implacable. « Nous rentrons aujourd’hui. »

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