Un voyage imprévu [ pv les triplés]

Aelene ne bougea pas lorsque Rhazad lui caressa la joue, sentant les battements de son cœur s'accélérer. Elle ne le quittait plus des yeux, envoutée.

" Ta peau est douce sous mes doigts. "

Elle ne répondit pas, ne sachant comment réagir, avec l'impression de vivre un rêve éveillé. Lorsqu'il se rapprocha puis l'embrassa, elle se laissa faire, d'abord pétrifiée, puis répondit instinctivement à son baiser, fermant les yeux et le laissant se prolonger avec bonheur. Puis il s'écarta et elle revint sur terre, prenant conscience de ce qu'il venait de se passer.

" Nous devrions dormir séparés… pour ne pas éveiller les soupçons. "

Dans le regard d'Aelene, le bonheur laissa place à une expression étrange et elle le laissa s'éloigner sans un mot, se contentant de hocher la tête légèrement. Il souriait toujours, n'ayant pas l'air de se rendre compte qu'elle était loin d'en faire autant et après un moment, elle entendit qu'il s'était endormi. Elle se décida enfin à bouger et laissa échapper un bref soupir. Pourquoi les choses étaient-elles si simples pour les autres ? Le jeune homme n'avait pas l'air de se poser de questions, tout paraissait si naturel... Elle regarda sa silhouette endormie un instant, secoua la tête pour elle-même, puis s'allongea à son tour. Les yeux grands ouverts, elle fixa le ciel et les étoiles tentant de chasser ses inquiétudes. Quand elle parvint finalement à s'endormir, ce fut d'un sommeil agité. Comme la plupart de ses nuits, elle savait déjà qu'elle aurait son lot de mauvais rêves. Sauf que cette fois, ils prirent un tour différent.

...

C'est la tempête, le bateau tangue, au fond du volcan...
Aelene regarde autour d'elle, se raccroche aux mains de ses frères et tente d'avancer, mais eux ne suivent pas...
Elle les lâche, ne pouvant les retenir et court dans le couloir...
Ils ont disparu...
Au fond, là bas, sa chambre...
Mais un autre couloir encore et encore, elle les a perdu, elle s'est elle-même perdue et le rideau de pluie l'empêche de voir où elle va...
Elle court à l'aveuglette...
Un visage se détache et elle reconnait Rhazad, il l'empêche de tomber, de glisser...
Le visage change, la peau se teinte de noir et les yeux de rouge...
Elle se débat en hurlant...

...

" Non ! "

Aelene cligna des yeux sous la lumière du soleil levant. Elle venait de crier, s'était brusquement assise. Le cœur battant, elle se calma instantanément. Elle avait appris à cacher son angoisse et ses cauchemars nocturnes, depuis le temps. inutile de montrer ses faiblesses. Avec un peu de chance, personne ne l'avait entendu, ou du moins remarqué. Un simple cri, vite étouffé, devait passer inaperçu avec le bruit des vagues et des voiles.

Le temps de reprendre ses esprits, elle se rappela qu'elle était bien sur un bateau, avisa un certain remue-ménage sur le pont, puis son regard se posa sur Rhazad non loin de là. Se souvenant de ce qui s'était passé la veille, elle fit un nouvel effort sur elle-même pour ne pas laisser percevoir quoi que ce soit. Elle était passé maître à ce petit jeu, mais cette fois, c'était beaucoup plus difficile de prendre un air totalement neutre. Trop de sentiments se bousculaient en elle et elle avait bien du mal à les refouler. Et pour quoi faire, au juste ?

Évitant le regard du jeune homme, elle se demanda intérieurement si la salle de bain dans la cale serait libre. A vrai dire, c'était actuellement le dernier de ses soucis, mais elle faisait tout pour ne pas penser à autre chose. Finalement, n'ayant aucune envie de croiser si tôt les marins, elle resta ou elle était, assise, les jambes repliées contre elle et les enserrant dans ses bras et le regard dans le vague. Des fragments de ses rêves lui revenaient, en particulier la fin. Et ce regard de braise qu'elle n'oublierait jamais, qui lui donnait tellement envie de vomir... Elle releva les yeux vers Rhazad : il était tellement différent...

Jusque là elle était parvenue à garder un air neutre, quoique un peu perturbé, mais croiser à nouveau le regard du jeune homme fut de trop. Ce n'était pas comme si elle essayait d'intimider un client pénible, comme s'il n'y avait que de l'argent en jeu pour un contrat quelconque. Ça, elle était habituée à gérer : il suffisait de rester de marbre. Rester insensible face à Rhazad, c'était autre chose... Se rappelant le baiser, elle eut un petit sourire, avant de se rappeler à nouveau à l'ordre et de détourner rapidement le regard. Il fallait qu'elle trouve de quoi s'occuper, elle ne pouvait pas rester comme ça. Elle rajusta ses bandages sous sa cape, se rattacha les cheveux et se leva, essayant de ne pas avoir l'air trop hésitante.

Le jeune homme ne désirait pas s’éloigner de la jeune femme, mais s’ils désiraient continuer a vivre en tout sécurité a bord du navire il ne devait pas éveiller quelconque soupçons. La dernière chose qu’il voulait c’était de ce faire jeter pour dessus bord et mourir en pleine mer. Il ne voulait pas non plus que la jeune femme cours un quelconque risque avec tout les marins qui traînaient a bord. Son but sur se navire était de survivre, mais aussi de protéger la femme avec qui il partageait maintenant quelque choses. C’est ce qu’il croyait du moins. Rhazad n’était pas capable de mettre un mot juste a ce qu’il ressentais pour la demi-drow.

Le jeune homme tournais le regard vers la jeune femme au moment où celle-ci étouffais un cri. Le forgeron laissa le temps à la demoiselle de se ressaisir. Il ne désirait pas la déranger pendant ses réflexions. Lorsque son regard croisa celui d’Aelene, le sourire qui était sur les lèvres du jeune homme s’effaça en prenant une expression indécise. Ce qu’il lisait dans les yeux de la jeune femme était complètement contradictoire. L’expression neutre de son visage le laissait perplexe vu ce qu’il ressentait pour elle.

Rhazad se leva en se dirigeant vers la cale. Il jeta un dernier coup d’œil à la silhouette qui était désormais debout et tourna la tête. Il força ses jambes à se diriger vers la cale et descendit les quelques marches qui le séparait de sa couche. Il prit des vêtements propre et se alla dans la salle de bain pour pouvoir se nettoyer. Il entreprit donc de faire sa toilette en réfléchissant au meilleur moyen de pouvoir voir la jeune femme sans nécessairement que l’histoire ne s’ébruite. Le seul moment où il pourrait être seul, était sois la nuit pendant que tout les marins dormaient ou encore lorsque tout les autres étaient entrain de manger, mais ils devaient manger eux aussi. La seule pièce que les marins utilisaient rarement était la pièce où il se trouvait en ce moment même.

Avec un soupir lasse, Rhazad se rhabilla et sorti de la pièce. Les hommes commençaient a peine a se réveiller tellement leur force avaient été puiser lors de la tempête. Il prit sa serviette en la passant derrière sa nuque pour essuyer l’eau qui coulait de ses cheveux un peu emmêler. Le jeune homme déposa l’ensemble de ses affaires pour remonter sur le pont. Sans trop savoir où ses pas le menaient, il arpenta les petits recoins du navire en continuant a penser à Aelene et ce qui c’était passer la veille. Les lèvres douces la demoiselle qui répondait à son baiser. Sa peau douce sous ses doigts. Les yeux profond de la jeune femme dans lesquelles il pouvait voir qu’elle hésitais, mais consentais tout de même à sa présence près d’elle.

Les pensées du jeune homme furent interrompu lorsque ses pied buta contre quelque chose de dure. Le forgeron leva les yeux vers une porte close qui ne semblait pas être fermer a clé. Les yeux du jeune homme firent le tour de l’endroit pour être sur que personne ne puisse le prendre, puis il plaça sa main sur le verrou en pénétrant doucement dans la pièce. Rhazad regarda l’ensemble de la pièce en découvrant un énorme bureau couvert de carte marine. Sans gêne, le jeune homme s’aventura plus profondément dans la pièce en prenant soin de ne pas faire le moindre bruit. Le forgeron regardait tout ce qu’il y avait à regarder en passant des couteaux de chasse jusqu’aux trophée de pirate qu’il avait amasser au cours des années. Beaucoup de bijoux couvrait la pièce.

Au moment où le vagabond s’approchait des cartes marines, des pas résonnèrent contre le pont qui se trouvait juste derrière la porte. Le regard de Rhazad se tourna instinctivement vers les endroit possible où il pourrait se cacher. Pendant une fraction de seconde, il cru que quelqu’un allait entrer, mais les pas s’éloignèrent sans vite de l’endroit avant de devenir inaudible. Avec des pas mesurer il se dirigea vers la porte en l’ouvrant. Lorsque le jeune homme ferma la porte, il entendit un léger craquement derrière lui.

Sans prendre le temps de savoir qui se trouvait derrière lui, Rhazad se retourna et empoigna la silhouette par le cou en le plaquant contre le mur qui se trouvait derrière. Le jeune homme plaqua sa main contre les lèvres de la silhouette en croisant finalement le regard de celle-ci. Lorsqu’il eu reconnu les yeux familier qui lui faisait face, il relâcha doucement son étreinte sans s’éloigner.

- Je suis désoler, je t’ai prie pour quelqu’un d’autre. Enfin je croyait plutôt que j’allais me reprendre des coups de fouets.

Rhazad détourna la regard visiblement mal a l’aise. C’était la première fois qu’il était autant sur les nerfs. Comme s’il pensait que tout le monde était au courant du secret de la jeune femme et faisait tout pour lui sous tirer cette information. Le dernière chose qu’il voulait était de mettre la vie de sa compagne en danger. Il se tourna vers la silhouette en passant doucement une main dans ses cheveux noirs.

Aelene passa un instant à marcher sur le pont dans l'espoir de se remettre les idées en place et de se glisser plus facilement dans la peau de Josh. L'exercice devenait compliqué. Jouer à l'insensible, elle y était parvenu durant des années, c'était devenu une seconde nature, voir une évidence bien pratique. Après tout, la sensibilité n'avait jamais eu sa place dans sa vie. C'était une question de survie au Puy. Chez les humains, ce n'était pas tellement mieux, quand à devenir mercenaire, les états d'âme n'aidaient pas dans le métier. Finalement, son comportement était parfaitement logique : elle ne s'était jamais identifié aux drows ni aux humains, elle restait dans un vide sans couleur et sans sentiment, parce qu'autrement elle aurait été obligée de choisir, comme l'avaient fait ses frères. Pour préserver la fratrie, elle n'avait pu se le permettre et s'était réfugiée dans cette neutralité. Jusqu'à présent, entre Calym et Arcam, elle n'avait jamais ressentit le besoin de changer de comportement. Elle était le lien entre ses deux frères et elle n'y voyait pas d'inconvénient. Et puis, ils avaient disparu, mais elle avait gardé ses habitudes.

Après, le personnage de Josh n'était qu'un peu de comédie en plus. Le gamin enthousiaste lui tapait sur les nerfs, mais avait finalement permis de prendre contact avec Rhazad. Sauf que là, en présence du jeune homme, elle avait fini par redevenir elle-même et à laisser ressurgir des sentiments qu'elle ne pensait même pas avoir en elle. Réussir à concilier tout ça devenait vraiment périlleux. Surtout que si elle se trahissait auprès des marins elle risquait... Elle préférait ne pas y penser. Et si encore c'était sa seule angoisse... Elle détestait la peur. Elle préférait l'ignorer et aller de l'avant. La plupart du temps, elle fonçait, prenait les choses en main et advienne que pourra. Sauf que là, c'était beaucoup trop différent de ce qu'elle connaissait.

La plupart des marins n'étant pas levés, elle décida d'aller chercher de suite ce qui devait faire office de petit déjeuner et découvrit, désabusée, que ce dernier consistait en un morceau de pain. Rien de bien fabuleux, mais elle était habituée aux repas frugaux, elle s'en contenterait. Le cuisinier, l'un des seuls marins déjà levé, prêta à peine attention à elle, comme la plupart des marins et elle hésita un instant à en profiter pour prendre double ration pour Rhazad. C'était le deuxième jour de punition du jeune homme, normalement, elle lui devait bien ça et il aurait moins de chance de justifier son passage aux cuisines. Restait à ne pas se faire prendre, mais pour ça, elle avait un bon entrainement, ce ne serait pas son premier larcin. Même si elle n'était pas une voleuse dans l'âme, elle était allée à bonne école. Risquer des ennuis et par conséquence d'être découverte pour un autre, était une première. Enfin, risquer sa vie pour ses frères, elle l'avait déjà fait maintes fois. Mais pour qui que ce soit d'autre... Quelques jours plus tôt, elle n'y aurait pas cru elle-même.

Ressortant un instant plus tard avec le pain caché dans son escarcelle et grignotant son propre morceau, elle erra un peu sur le pont le temps de le finir. Le temps était au beau et elle doutait devoir à nouveau subir une tempête comme ils avaient eu la veille. La journée n'allait pas tarder à commencer et elle ne parvenait pas à se ressaisir tout à fait. Comme si sa coquille avait volé en éclat et qu'elle ne pouvait plus s'y réfugier à nouveau. L'ennui, c'était que l'indifférence à tout et à tous était sa façon de vivre depuis des années et une protection assez efficace. Passer à autre chose risquait de lui couter cher. Décidément, elle ressassait ses pensées... N'étant pas disposée à se lamenter sur son sort, elle chassa ses idées aussi vite.

Elle finit par terminer son pseudo petit-déjeuner et se rendit dans la cale, où la plupart des marins dormaient encore. La salle de bain étant déserte elle se dépêcha de se laver, craignant à tout instant être dérangée. En même temps, elle n'était pas du genre à passer des heures devant un miroir vu que ces derniers temps elle était sur les routes avec ses frères. Un ruisseau en pleine forêt ou une salle de bain au fond d'une cale... quoique le ruisseau était toujours plus propre. Même si le lieu était peu fréquenté par les marins, il n'avait rien de bucolique. en quelques minutes, elel était à nouveau prête, du moins, Josh l'était.

Lorsqu'elle ressortit à l'air libre, elle hésita un instant puis entreprit de chercher Rhazad pour lui remettre le bout de pain. inutile qu'il décide d'aller lui-même se chercher de quoi manger vu que le risque avait déjà été pris.

" ...coups de fouet. "

Elle capta une fin de phrase et reconnu la voix du jeune homme après quelques minutes de recherche. Un marin la croisa en râlant et elle tomba sur Rhazad a l'air visiblement ennuyé. Elle même n'en menait pas large, ne sachant plus trop quelque contenance adopter. Bon, elle était Josh, il fallait qu'elle garde cela en tête. Jetant un coup d'œil aux alentours au cas où quelqu'un trainerait dans le coin, elle annonça à voix basse, évitant pour l'instant de croiser le regard de Rhazad :

" Je suis allée à la cuisine. Si ça t'intéresse... "

Elle désigna discrètement son escarcelle et essaya de se concentrer sur le sujet plutôt que repenser à la veille au soir et au baiser échangé qui continuait à la troubler. Quand elle releva les yeux vers lui, son expression sembla hésitante, comme si elle n'était pas vraiment sure de l'attitude à adopter. Elle sentait que plutôt que de rester plantée là, elle aurait mieux fait de dire quelque chose ou faire demi tour, mais elle avait l'impression d'avoir le cerveau au ralentit en ce moment...

" Hum... "

Bien, bel effort de conversation qui resterait dans les annales ! Déjà pas forcément douée à ce niveau là en temps normal, elle venait de battre son propre record. Gênée, elle vérifia une dernière fois que personne n'était dans les parages et tendit le morceau de pain à Rhazad avant de faire demi tour rapidement.

Le marin que Rhazad venait tout juste d’empoigner par le cou se débattit un instant et attendit que la jeune homme finisse par le relâcher. Celui-ci regarda le forgeron dans les yeux et lui assena un coup de poing sur le mâchoire afin de faire payer au nouveau son impolitesse. Le sang gicla de la bouche du jeune homme en produisant une fine trace sur son menton. Le marin qui venait de la frapper le regarda un instant, puis pivota en tournant le coin pour aller vers les cuisines. Le forgeron se malaxa la mâchoire en essayant de faire passer la douleur que lui avait provoquer le coup de poing. Il essuya le filament de sang qui c’était échapper de sa bouche et releva la tête lorsqu’il perçut des pas qui venait dans sa direction.

Le jeune homme fut surprit de découvrir la silhouette d’Aelene qui se trouvait devant lui. Il évita de regarder la jeune femme dans les yeux pour le moment. Décidément, il ne savait jamais sur quel pied danser lorsqu’il se trouvait face à elle. Elle avait quelque chose qui l’attirait, mais en c’est circonstance ce n’était pas le meilleure moment pour laisser place aux sentiments. Surtout que s’il désirait que la jeune femme s’en sorte saine et sauve sans aucune égratignure, ils devrait être discret. Mais ce qui préoccupait d’avantage le vagabond, c’était qu’il ne savait pas s’il serait capable de rester discret vu les battement de son cœur qui s’accélérait chaque fois qu’il croisais le regard de la demi-drow.

" Je suis allée à la cuisine. Si ça t'intéresse... "

Relevant la tête vers les yeux d’Aelene, Rhazad haussa un sourcils. Cela faisait maintenant deux fois qu’elle risquait le fouet pour essayer de lui procurer de la nourriture. Il se demandait vraiment pourquoi elle faisais cela. Certes, lui l’aimait, mais il ne savais pas encore la nature des sentiments de la jeune femme à son égard. Elle avait peut-être répondit au baiser qu’il lui avait donner, mais cela ne voulait pas dire qu’elle désirait aller plus loin avec lui ou que le forgeron lui plaisait. Il avait toujours eu de la difficulté à savoir ce que les gens pensaient de lui en particulier une femme qui lui plaisait. Le jeune femme regarda les doigts de la jeune femme lorsque ceux-ci pointèrent l’endroit où se trouvait le pain.

" Hum... "

L’effort que venait de fournir la demoiselle pour engager la conversation avec lui, fit sourire le grand gaillard. Il n’était pas douer non plus pour faire la conversation. Il préférait tout prendre à la rigolade plutôt que d’être quelqu’un de sérieux qui ne fait que se contenter de faire ce qu’on lui dit. Lorsqu’il vit que la demi-drow était gênée par ce qu’elle venait de dire, cela plu d’avantage à Rhazad. Au moins il voyait qu’il faisais un minimum d’effet à la demoiselle et cela lui plaisait. Il trouva même cela amusant, car Aelene pouvait paraître froide par moment et la voir ainsi lui permettait de voir un autre facette de sa personnalité qu’il n’avait pas encore pu voir.

Au moment où la jeune femme lui tendit le morceau de pain et partait pour s’en aller, le jeune homme fit quelque pas en sa direction en passant un bras entre son bras et sa taille et l’arrêta dans sa fouler. Il attira le corps de la jeune femme contre son large torse et resta ainsi pendant un petit moment. Il savait pertinemment que les marins n’allaient pas se lever et venir immédiatement sur le pont, car ils étaient trop occuper a ronfler et remplir leurs gros ventre de nourriture. Le jeune homme pencha lentement la tête vers l’oreille de la jeune femme et laissa son souffle chaud courir le long de son cou.

- Je sais ce que tu essaye de faire en m’évitant ainsi, mais cela n’aideras en rien.

Il était bien placer pour savoir que ce n’était pas évident d’ouvrir son cœur a quelqu’un. Ni même ses sentiments. Lui même avait de la difficulté à les assumer parfois, mais mieux valait les assumer que les refouler, car cela pouvait avoir une bien pire impact sur le moral. Sans lâcher son étreinte autour de la jeune femme, il commença a manger son morceau de pain avec nonchalance. Le bras muscler de Rhazad lui permettais d’avoir une bonne prise autour de la taille fine de la demi-drow. Lorsqu’il eu finit de manger son morceau de pain avec hâte pour être sur de ne pas être prit, il pencha a nouveau la tête vers l’oreille d’Aelene et sourit.

- Je t’aime, Aelene.

C’est quelques mots avaient été prononcer avec douceur et tendresse à l’oreille de la jeune femme. Il déposa doucement ses lèvres contre la mâchoire de la demoiselle et retira lentement son bras pour s’éloigner d’elle, mais pas complètement. Il restais a proximité. La fixant de son regard d’azur sans trop savoir ce qu’il attendait comme réaction de la part de la jeune femme. Heureusement personne ne les avaient vus, ni même entraperçu, car la nouvelle aurait eu tôt fait le tour du navire et serait arriver aux oreilles du capitaine.

Quand Rhazad la retint, Aelene sursauta et se figea in extrémis pour éviter de le repousser violemment par simple réflexe conditionné. Quand il l'attira près de lui, elle ne sut comment réagir et se laissa faire, faisant un effort pour écouter ce qu'il disait et ne pas se perdre dans son regard bleu azur.

" Je sais ce que tu essayes de faire en m’évitant ainsi, mais cela n’aidera en rien. "

Il savait ? Que savait-il au juste ? Elle doutait qu'il ait pleine conscience de se qu'elle pouvait ressentir. Même elle se le demandait. Elle se mordit la lèvre, ennuyée, ne sachant plus trop où elle en était. Le jeune homme ne l'avait pas lâchée et mangeait à présent son morceau de pain. Une partie d'elle-même lui criait de se dégager pour éviter les ennuis avec d'éventuels marins de passage, mais elle devait reconnaitre qu'elle n'en avait aucune envie. Et puis, elle avait l'impression qu'il allait dire quelque chose d'important, mais elle ne savait quoi.

" Je t’aime, Aelene. "

La jeune femme sentit son cœur s'accélérer et elle écarquilla les yeux, le dévisageant intensément, l'air incrédule. Elle avait l'air totalement paralysée, intérieurement, c'était la panique. Elle mit au moins une bonne minute avant de murmurer pour elle-même quelque chose en langage drow, langue qui ressortait lorsqu'elle était en proie à une vive émotion. Elle secoua la tête, fit quelques pas, revint près de Rhazad de l'air de celle qui se remet les idées en place. Puis elle se décida enfin à lui répondre. Elle n'aimait pas fuir et il avait raison : ça n'aidait en rien. Même s'il ne se rendait pas compte de ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. En même temps, elle se sentait l'esprit tellement embrouillé qu'elle-même n'aurait su dire précisément ce qu'elle ressentait. Beaucoup d'incompréhension, à vrai dire...

" Hem... "

Comment lui dire ce qu'elle ressentait ? Les questions qu'elle se posait à présent ? il n'avait pas l'air de voir comme c'était compliqué... Quoique ça ne l'était sans doute pas pour lui, supposa-t-elle.

" Je... Je ne comprends pas. Enfin, si, je crois que je comprends, mais... Enfin, j'essaye. Je veux dire... Je... "

Elle secoua la tête, l'air désolé de ne pas être plus claire. Elle respira pour se calmer, sembla recouvrer un peu ses esprits et jeta un nouveau coup d'œil alentour pour constater qu'ils étaient encore - les dieux soient loués - seuls. Puis elle se lança à toute vitesse, sans oser le regarder par peur de sa réaction.

" Je ne suis pas habituée. Je veux dire, je suis née au Puy d'Elda, j'ai vécu toute mon enfance chez les drows. J'ai eu une éducation en conséquence. Pendant plus de quarante ans, j'ai associé l'amour à la faiblesse et... et à la souffrance. C'était bon pour les humains. "

Elle releva les yeux vers lui avec un regard implacable où se mêlait la détresse et la colère. A une époque, lorsqu'elle était plus jeune, elel en avait voulu au monde entier de sa particularité. Puis elle s'était résignée pour finalement l'accepter. Après tout, elel avait une vie heureuse avec ses frères. Ou du moins tranquille. Enfin, elle avait une vie. Aujourd'hui, elle avait l'impression que tout était remis en question.

" Je ne suis pas humaine, je ne le serai jamais. Je ne suis pas drow non plus. En fait, je ne suis rien du tout. Je en comprends ni les uns ni les autres, je me sens tout le temps en décalage. Je ne suis pas sure de comprendre l'enjeu de ce que tu me dis, je ne sais pas comment réagir, je n'ai jamais rien vécu de semblable, je n'ai jamais appris... Ce qui y ressemblait le plus... "

Sa voix se brisa et elle repoussa ses souvenirs pour ajouter :

" Ça n'avait rien à voir, c'était... c'était... peu importe. "

La colère disparut pour laisser place à un air perdu, gêné, comme si elle avait honte de ce qu'elle venait d'avouer. Puis elle se mordit la lèvre un instant et reprit doucement :

" Je suis désolée... Tout ce que je sais, c'est que mon cœur s'accélère à chaque fois que je te vois. "

Elle se sentait ridicule. Ridicule et stupide. Les yeux dans le vague, elle haussa légèrement les épaules, avec l'impression d'être vidée de son énergie. Mais qu'est ce qui lui avait pris de raconter tout ça ? Elle avait toujours gardé ça pour elle et il avait fallu que ça sorte maintenant...

Le jeune homme aima bien la réaction de la demoiselle face à sa déclaration, plus clair que la dernière fois. Ce n’était certes, pas la façon la plus romantique qui sois afin de mettre au point les sentiments qu’il avait pour elle, mais au moins c’était clair et précis. Il haussa un sourcils lorsque la demoiselle parla en langage drow. Il ne connaissait aucunement cette langue, il se contenta donc de la fixer de ses yeux d’azur avec un petit sourire. Voyant comment réagissait la jeune femme, il comprit qu’il venait de provoquer une vive émotion chez elle et cela lui plu d’avantage.

" Hem... "

- Hem?

Évidemment Rhazad faisait seulement cela pour l’agacer. Il prenait un malin plaisir a lui faire comprendre son humour. Assez particulier par moment. Le jeune homme observa la demoiselle avec attention pour essayer de lui faire comprendre qu’elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait, il n’allais pas la juger pour cela. De plus ses sentiments étaient bel et bien la et n’allaient pas s’envoler pour une révélation qu’elle lui ferais. Du moins, c’est ce qu’il pensant pour le moment. Le forgeron continua de regarder la jeune femme lorsque celle-ci se lança finalement dans ce qu’elle retenait depuis un petit moment. Le vagabond sourit face à la demoiselle au moment où elle abordait le chapitre sur l’amour. C’était certes, quelque chose bon pour les humains, mais tout le monde étaient capable d’aimer et d’être aimer. Du moins c’est ce qu’il croyait.

Au moment où Aelene le regarda avec son regard de braise, il sentit toute la détresse qu’elle pouvait ressentir en cette instant. Elle avait sûrement dû ce fermer aux sentiments humains, puisqu’elle ne considérait pas sa comme un bienfait, mais plutôt comme un menace. Il savait ce que c’était de perdre des gens que l’on aime, mais la force de l’amour était plus fort que tout. Cela avait beau être une faiblesse de la race humaine, sa pouvait aussi être la plus grande force que ceux-ci détienne en eux.

Lorsqu’il entendit la demi-drow lui dire qu’elle n’était rien, une percelle de rage s’empara du jeune homme. Elle avait tout faux sur ce point. Pour lui, elle était quelqu’un, quelqu’un qu’il aimait. Peut importe ce que les autres pourraient bien dire, tout ce qu’il voulait c’est elle. Les gens n’auraient qu’a regarder ailleurs s’ils n’étaient pas content de la vue, mais lui il l’était amplement et désirait continuer à la voir. Si elle ne savait pas comment réagir, il lui apprendrait. Peut-être qu’on ne peu pas apprendre l’amour à quelqu’un, mais le sens du mot peu prendre forme lorsqu’une personne que nous aimons nous le démontre. Le jeune homme perdit le fil de ses pensées au moment où la voix de la demoiselle se brisa.

Captant le regard de la demoiselle, perdu et gênée, le jeune homme eu comme seule envi d’aller la prendre dans ses bras pour la réconforter. Mais il sentait que ce n’était toujours pas le bon moment pour la prendre dans ses bras, comme si, elle avait quelque choses a dire. Une chose très importante, qu’il ne devrait pas prendre à la légère.

" Je suis désolée... Tout ce que je sais, c'est que mon cœur s'accélère à chaque fois que je te vois. "

Le jeune homme regarda la jeune femme dans les yeux avec un air surpris sur le visage. Il s’attendait à tout, sauf à sa. Pendant un instant il resta silencieux, sans oser bouger. Lentement, les mots de la demoiselle commencèrent a s’insinuer dans l’esprit du forgeron. Celui-ci la regarda, puis fini par acquiescer quelques pas en sa direction. Le jeune homme fit un rapide coup d’œil des environs pour être sur que personne n’approchait, puis se posta face à la jeune femme en la fixant dans les yeux. Du bout des doigts il prit doucement ses mains dans les siennes.

- L’amour n’est pas un sentiment facile, mais il n’est pas seulement destiner au humain. Tout être humain à droit d’aimer, comme tout le monde. L’amour est peut-être une faiblesse lorsque nous ne sommes pas sûr de pouvoir compter sur l’autre personne, mais c’est aussi une force. Lorsque l’on n’aime, on est prêt a tout faire pour l’autre, peut importe ce qu’il en coûte. Je ne te demanderais jamais de faire un sacrifice pour moi, puisque je sais ce que tu risque.

Les mots avaient étés murmurer afin de rassurer la demoiselle. Lui non plus n’était pas un expert en la matière, mais il savait que lorsqu’un amour véritable naissant, pas seulement une folie d’une soir, cela pouvait être le meilleur des sentiments. Ce sentiment avait même la force de changer un homme. Il lui sourit gentiment, en essayant d’être le plus tendre possible. Rhazad fit un dernier tour de l’endroit, puis sourit discrètement lorsqu’il fut assurer qu’ils étaient bel et bien seuls. C’est alors qu’il se pencha vers la demoiselle en déposant un doux baiser sur ses lèvres.

Après un moment a l’embrasser ainsi, il mit doucement fin au baiser en souriant à la jeune femme. Les marins n’allaient pas tarder a sortir de la cale pour s’activer sur le pont. Il ne voulait pas la quitter pour tout l’or du monde. Le jeune homme avait déjà hâte au moment où ils pourraient être de nouveau seuls, sans marins pour les gênés, mais c’était comme demander la lune, impossible. Les marins étaient partout à la fois, sauf maintenant.

Aelene ne s'attendait pas vraiment à un regard surpris de la part du jeune homme et elle n'arrivait pas trop à voir ce qui pouvait justifier une telle réaction. Quand il prit ses mains dans les siennes, elle se demanda ce qu'il allait bien pouvoir répondre : de toutes façons, à chaque fois qu'il faisait ou disait quelque chose, il la surprenait. Si ça la perturbait parce qu'elle ne parvenait pas à le cerner selon les critères auxquels elle était habituée, ça ne l'empêchait pas de l'apprécier pour autant. C'était même agréable et si elle mettait toujours un moment à comprendre, elle appréciait son humour particulier.

Ce qu'il lui murmura la laissa indécise. Peut-être parce que parler d'être humain d'un point de vue général était le genre d'erreur qu'on ne faisait pas deux fois devant un drow. C'est qu'elle en avait vu, des humains, se faire manipuler par des sombres qui jouaient de leurs sentiments sans scrupule. Ce qu'il lui expliquait, elle le comprenait, en un sens, parce qu'elle avait vu ce que cela donnait chez certains esclaves, lorsqu'ils arrivaient en couple. C'était juste avant qu'ils ne soient définitivement brisés. Non, ce qu'elle avait vu de l'amour était soit un poids pour les humains, soit perverti par les drows. Il n'y avait pas de quoi la rassurer.

Elle resta les yeux perdus dans le vague un instant jusqu'à ce que Rhazad la rejoigne et la surprenne en l'embrassant. Décidément, elle ne s'attendait jamais à ce qu'il ferait. Quoiqu'elle ait dit, elle ne put s'empêcher de lui rendre son baiser. De toutes façons, elle n'avait aucune envie de se l'interdire. Quand il s'écarta, elle souriait également, ayant oublié un instant toutes ses craintes. Elle se sentait si bien avec lui...

Elle se rappela soudain un détail : son "hem" un peu plus tôt, elle ne l'avait pas relevé sur le coup, parce qu'elle était trop bouleversée, mais elle avait cru saisir qu'il se moquait d'elle... Enfin, elle n'était pas vraiment sure et ça l'intriguait.

" Tu... te moquais de moi tout à l'heure ? "

Son expression, peu assurée, était un mélange d'amusement et de fausse vexation. Personne ne plaisantait avec elle, soit on l'ignorait, soit on la craignait.

" Est ce bien une façon d'essayer de me rassurer ? "

Une tentative d'humour maladroite, mais décidément, il avait un don pour faire en sorte qu'elle se détente un peu. Seulement on n'effaçait pas en deux jours toute une façon de vivre et son sourire lumineux se perdit tandis qu'elle s'écartait. Après un instant de silence, elle annonça, comme à regret :

" Il va falloir retourner au travail. "

Visiblement, elle était en train de refaire l'effort de passer au personnage de Josh. Maintenant qu'elle avait plus ou moins mis les choses au point avec Rhazad, ce serait un peu moins perturbant pour elle et plus facile de jouer la comédie. Elle respira un grand coup, ferma les yeux un instant et quand elle les rouvrit, elle avait à nouveau le même regard que lorsqu'ils s'étaient rencontrés : celui du gamin enthousiaste. Le changement était impressionnant, mais elle n'était pas sure de réussir à le maintenir si elle voyait trop le jeune homme durant la journée. Parce que, comme elle le lui avait dit, son cœur s'accélérait à chaque fois qu'elle le voyait et, si elle ne savait pas trop pourquoi, ça n'en serait que plus dur à gérer.

Sur ce, elle tourna les talons, croisa quelques pas plus loin un premier marin, puis un deuxième. Apparemment, la cale s'était éveillée et chacun commençait à s'activer. Pour sa part elle ne savait pas trop ce qu'elle pouvait faire pour se rendre utile, ayant été acceptée à bord sans poste précis. La question ne se posa pas longtemps car elle fut rapidement réquisitionnée par le cuisinier. Passer son temps à l'intérieur, dans les relents de nourriture et la chaleur des fourneaux ne l'enchantait guère, mais pour l'instant elle n'avait pas trop le choix. Le seul avantage, c'était qu'elle allait savoir à l'avance le menu et ne risquait pas de se réjouir inutilement : il s'agissait de l'espèce de soupe indéfinissable de la veille. Le cuisinier s'occupait d'une autre marmite en fonte qui contenait une autre substance pas plus reconnaissable. De quoi avoir l'appétit coupé, ce qui n'était pas plus mal vu l'état des choses.

" C'est les restes, demain ce sera mieux. "

Elle hocha vaguement la tête à l'intention du cuisinier qui venait de parler et semblait avoir remarqué l'expression de dégout qu'elle avait. Il n'espérait tout de même pas justifier ainsi la qualité des repas ? Parce que quand on servait ça, on ne pouvait pas s'imaginer que ça pouvait plaire, si ? Ou alors c'était encore un truc d'humain qu'elle n'avait pas saisi. Elle prit sur elle pour jouer à Josh et demanda en le voyant ajouter plusieurs ingrédients dans le chaudron :

" Pourquoi on ne fait pas tout cuire séparément ? "

Le gros homme la regarda comme si elle avait perdu la tête :

" Ben parce que c'est plus long, à préparer, à cuire, à servir et à manger. "

Moui... Autant parler à un mur de gastronomie. A nouveau, elle haussa les épaules et se remit au travail en silence. C'était à se demander pourquoi il fallait passer tant de temps en cuisine, vu le résultat.

" Tu verses ça là, et tu vas laver le chaudron en haut. "

Ah, parce qu'ils faisaient la vaisselle sur ce bateau ? Vu l'état des récipients, elle ne l'aurait pas juré. Mais apparemment, c'était le grand jour pour ce chaudron là.

Elle déplaça le couvercle et jugea du poids avant de déclarer.

" Je ne peux pas le verser, c'est trop lourd. "

D'accord, elle n'avait rien d'une fragile demoiselle élevée à la broderie, mais la fonte pesait son poids et même avec la meilleure volonté du monde, si elle ne voulait pas renverser leur pseudo repas par terre, il valait mieux que le cuisiner le fasse lui-même. Il grommela un truc sur les gamins qui veulent jouer aux hommes et le lui rendit vide et tout poisseux.

Quand elle parvint à remonter sur le pont le chaudron, elle eut l'étrange impression d'en être revenu au point de départ, à transporter des boulets... Quoique là, c'était bien plus lourd. Elle le traina malgré tout jusqu'au point d'eau qu'on lui avait indiqué et entreprit de faire la vaisselle. Au bout de deux minutes, elle avait compris que laver à l'eau froide avec tellement peu de savon que c'en était ridicule, allait prendre un bon moment. Cela dit, l'exercice lui permettait de ne pas trop réfléchir et tant qu'elle évitait de penser à Rhazad, elle pouvait continuer à jouer Josh.

Le jeune homme contemplait la jeune femme, lorsque celle-ci le questionna sur ses intentions quant a savoir si il se moquait d’elle tout a l’heure. L’air peu assurer de la demi-drow eu tôt fait d’inquiéter le forgeron, mais comprit assez vite que celle-ci était entrain de le prendre a son propre jeux. Avec un sourire il hocha lentement la tête de façon négative pour essayer de paniquer un peu la demoiselle. Juste un peu. Il s’approcha doucement d’elle avec un sourire en coin.

- C’était juste pour mieux te croquer.

Il fit le mouvement de croquer l’air pour essayer de tirer un nouveau sourire de la jeune femme. Mais celle-ci avait l’air un peu préoccuper par le pont. En effet les marins commençait déjà a s’activer et à faire des vas et viens des cuisines jusqu'à la cale. Le forgeron sourit lorsqu’il vit la demoiselle changer complètement de personnage pour revenir au personnage de Josh, le gamin enthousiaste. Il trouva même étonnant que Aelene puisse changer de personnalité ainsi, comme si elle avait des années d’entraînement derrière elle. Il le regarda quitter son champ de vision a regret, puis avança a son tour pour tourner le coin du bâtiment qui le séparait du pont.
C’est alors que quelqu’un le prit par les épaules et lui faire un demi-tour rapide en sa direction. Là, le jeune homme découvrit le capitaine qui le fixait directement dans les yeux avec un air mauvais sur le visage. Il avait sûrement tout entendu de la conversation et même tout vu de là où il se trouvait. Le jeune homme s’entendit au pire au moment où le capitaine ouvrit la bouche.

- Et bien, qu’est-ce que tu fait là? Il y a une foule de tâche a faire sur le bateau. Va dans le réserve et aiguise l’ensemble des lames qui s’y trouve. On risque de rencontrer des gens pendant notre voyage.

Le capitaine n’attendit même pas que la forgeron réponde à sa demande, qu’il était déjà entrain de le pousser vers la réserve. Lorsque le capitaine le propulsa dans les marches de la réserve en refermant la porte derrière lui, Rhazad grogna en donnant un violent coup de point dans l’une des poutres qui soutenait le pont. Il n’aimait guère ce capitaine de navire. En plus, pourquoi l’enfermer dans cette pièce ‘il faisais une chaleur à coucher dehors. En grogna, il se mit à la recherche des lames que le capitaine lui avait parler quelque instant plutôt. Rhazad finit par tomber sur une pile de lames toutes rouillée et a moitier décrépit. Il en empoigna une en l’examinant, puis roula les yeux en remontant sur le pont pour chercher le capitaine.

Il trouva celui-ci pencher sur une table couverte de carte maritimes. Le capitaine était tellement concentrer qu’il ne se rendit pas compte immédiatement que le forgeron était planter devant lui, une lame à la main. Le vieil homme releva les yeux vers lui avec un air surpris et renfrogner. Ils se trouvaient sur le pont, non loins de l’endroit où se trouvait l’eau.

- Mais qu’est-ce que tu fabrique ici, avec ça?

- Vos lames sont tellement rouillées qu’elles ne risque pas de tailler la chair de qui que ce soit. Même un enfant de cinq s’en aurait rendu compte.

- Tu essai de me dire que je ne suis pas plus brillant qu’un gamin de cinq ans?

- Non monsieur. Juste que je devrais travailler plusieurs jours sur vos lames afin qu’elle puissent enfin trancher quelque chose qui ressemble de loin ou de près à de la chair humaine.

- Et bien, qu’est-ce que tu attend?

Rhazad comprit qu’il ne réussirait pas à éviter la tâche que le capitaine lui avait attribuer. Il haussa les épaules, puis commença a marcher vers la réserve pour essayer de remettre un peu de vie à ses lames. Son regard tomba aussitôt vers le coin d’eau où une silhouette familière était. Il détourna le regard avec un petit sourire, puis descendit dans la réserve en fermant la porte derrière lui, afin d’éviter d’être déranger par des marins. Il aurait bien aimer être déranger par la jeune femme, mais ils devaient tous faire leur part sur le navire.

Il s’accroupit donc avec un soupir, puis empoigna quelques lames dans ses larges mains, puis s’assis dans les marches en regardant les lames rouillées. L’air de réfléchir à ce qu’il pourrait bien faire avec cela. Il était forgeron, mais pas magiciens. Il finit par opter de commencer par retirer la rouille en premier, puis ensuite il essayerais de leur redonner un semblant de tranchant.

Aelene s'acharnait sur le chaudron pour essayer d'enlever la vieille couche de nourriture collée à l'intérieur. Vu l'état, le cuisinier devait probablement se contenter de passer vite fait un coup d'eau et elle aurait probablement pu faire de même sans s'attirer d'ennui. Seulement, sa propre nourriture serait cuisinée là-dedans et si elle pouvait faire quelque chose pour l'améliorer, c'était le moment ou jamais... Bref, elle y mettrait le temps qu'il faudrait mais elle rendrait le récipient propre.

...

Au bout d'une heure à gratter la crasse accumulée elle commença à se demander si c'était une si bonne idée que ça. Mais si elle commençait à avoir mal partout à force de manipuler le poids du chaudron, elle estimait qu'elle était aussi bien là, à faire tranquillement sa petite vaisselle qu'à une autre tache qui la forcerait à côtoyer les marins. Elle sourit en repensant à la réponse de Rhazad après sa petite tentative d'humour. Pour être honnête elle n'était pas sure d'avoir compris, mais elle appréciait quand même la bonne humeur du jeune homme. Elle découvrait seulement maintenant à quel point sa vie avait été morne jusqu'à présent. Pas vraiment triste, non, mais sans aucun relief, juste un enchainement de jours les uns après les autres. Le forgeron lui apportait quelque chose d'autre. Elle ne savait pas trop quoi, mais elle appréciait. Dommage qu'elle n'ait pu être un peu plus elle-même en présence de tous ces marins.

En parlant de marin... Elle releva les yeux vers le capitaine qui passait par là et venait de s'arrêter, la regardant patauger. Qu'est ce qu'il lui voulait au juste ? Elle avait la désagréable impression qu'il perçait à jour son déguisement. Prenant les devants et loin de s'affoler, elle lui décocha un grand sourire radieux "spécial Josh".

" Bonjour Cap'tain ! Bien dormi ? "

Ce dernier eut un rictus qu'il cherchait apparemment à faire passer pour un sourire, hocha vaguement la tête et passa son chemin. La jeune femme garda un instant de plus son air relativement niais, au cas où, avant de redevenir elle-même. Avait-il un doute ?

Vidant une nouvelle fois le chaudron de l'eau sale, elle se remit à gratter. Elle n'avait pas vraiment voulu envisager le problème, sachant que sinon elle ne serait jamais partie. Mais maintenant, que ferait-elle si l'équipage était au courant qu'elle était une femme ? Et que ferait-ils, tous ces marins ? Balancée à l'eau... Elle préférait craindre ça plutôt qu'autre chose à laquelle elle refusait de penser. Enfin, elle n'était pas naïve non plus, mais elle ne voulait juste pas y penser du tout. Cela dit, ce ne serait pas de nier l'évidence qui allait l'aider... Elle rinça une dernière fois le chaudron et estima que ça ferait l'affaire.

Sitôt redescendue en cuisine, elle fut expédiée sur le pont, dans le but de le laver. Dire qu'elle pensait que c'était un vieux cliché, le pauvre mousse qui brique le sol... Apparemment pas ! Enfin, encore une fois, elle se retrouvait relativement seule, mis à part les vas-et-viens et personne ne faisait attention à elle. Sauf... Le capitaine qui passait encore par là, la regardant d'un air qu'elle n'appréciait pas. Elle se demanda si elle devenait paranoïaque, tout en s'appliquant à jouer Josh de toute son âme. Il faut dire que non seulement elle n'avait jamais été très sure de son déguisement, mais en plus le fait que Rhazad l'air percée à jour aussi vite avait achevé de l'inquiéter.

" Eh gamin ! Tu as amené une épée avec toi. Tu sais t'en servir ? "

Craignait-il les pirates et recensait-il simplement ceux qui étaient susceptibles de défendre son bateau ? Josh hocha la tête avec... ben avec enthousiasme, pour ne pas changer, et répondit :

" Oui ! C'était l'épée de mon père ! Jamais contre un vrai ennemi, mais je me suis bien entrainé ! "

La naïveté dans toute sa splendeur qui valut à "Josh" un regard méprisant de la part du capitaine. Elle aurait pu reconnaitre qu'elle savait se servir de son arme - qui n'avait soit dit en passant jamais appartenu à son père - mais elle préférait garder ça pour elle et rester un gamin sans danger aux yeux de tous. Son sang drow inquiétait assez comme cela et si on la croyait inoffensive, on se méfierait moins d'elle. Un avantage en cas de soucis...

" Pourquoi ? On va rencontrer des pirates ? "

C'était dit avec une envie non dissimulée. Intérieurement, Aelene aurait bien aimé en finir avec ce petit jeu stupide. En même temps, elle aimait autant savoir ce qui l'attendait et si les idioties de Josh pouvaient l'aider à avoir des réponses, elle n'allait pas s'en priver. Le capitaine haussa les épaules sans daigner répondre, une fois de plus et s'éloigna. Des pirates... Il n'aurait plus manqué que ça ! Dire qu'il y avait quelques mois, elle avait failli s'engager comme mercenaire sur ce genre de navire ! C'était à l'époque où ses frères et elle ne se quittaient pas, où elle ne craignait pas de montrer qu'elle était une femme parce qu'elle savait la fratrie assez intimidante pour avoir la paix. Maintenant qu'elle était seule, elle comprenait mieux comment de pauvres filles pouvaient passer leur vie cloitrées chez elles. Se promener sur les routes n'était pas recommandé, mais elle doutait pouvoir y renoncer. La broderie au coin du feu en surveillant six ou sept enfants et en attendant le retour du mari... elle s'y voyait assez mal.

Elle acheva son travail sur le pont, soulagée de ne pas avoir eu une nouvelle visite du capitaine et eut une première pensée pour Rhazad en se demandant où il était, puis une seconde pensée pour l'odeur douteuse qui se dégageait à présent de la cuisine. Le repas approchait sans doute. De là à dire qu'elle en avait l'eau à la bouche...

Le jeune homme était toujours entrain de se pencher sur le problème des lames. Cela faisait environ une heure que le capitaine l’avait assigner a cette tâche, mais il ne trouvait aucune manière raisonnable de les remettre en état sans dévoiler qu’il était un forgeron. Il empoigna néanmoins une pierre a aiguiser pour essayer de remettre le tranchant en état. Il commença a frotter la première lame en espérant que la rouille qui se trouvait sur le bout tranchant allait se décaper ou du moins être moins forte.

Après quelques minutes à la frotter sans grand succès, il jura puis lança la pierre a aiguiser plus loin dans la réserve. Cela l’énervait de ne pas avoir de forge pour pouvoir confectionner de véritable arme de guerre qui leur permettrait de gagner contre des pirates. Ses yeux tombèrent alors sur les boulets qu’il avait placer plutôt avec Aelene. Un petit sourire vint naître sur ses lèvres en se demandant si elle était toujours entrain de récurer le chaudron que le gros cuisinier lui avait assigner. Puis une idée lui traversa l’esprit avec les boulets. C’était une sorte de métal récupérable pour en faire de l’acier pour confectionner des lames. Il se leva alors des escaliers où il se trouvaient toujours assis, puis alla prendre un boulet dans ses mains et sorti de la réserve en se mettant à la recherche du capitaine.

Le jeune homme fronça les sourcils en sentant l’odeur qui lui montais au nez. Au moins il n’aurait pas à manger sa ce soir, car il était encore priver de toute nourriture jusqu’au lendemain. Décidément, s’il ne mourrait pas d’impolitesse à bord de ce navire, il allait forcément mourir d’une intoxication alimentaire dû à la nourriture qu’il servait à bord du bateau. Il se mit alors en quête du capitaine qui devait se trouver quelque part sur le pont. C’est alors qu’il marchait sur le pont, qu’il avisa Aelene qui se trouvait non loin. Il se mit alors à marcher vers elle, puis passa a côté d’elle avec un sourire.

- Je ne serais pas étonner qu’ils mettent des cafards pour que sa ait un meilleur goût.

Il parti d’un petit rire, puis se remit à la recherche du capitaine afin de lui soumettre son idée pour les épées. Après un long moment à le chercher a travers les marins, il finit par trouver le capitaine qui était entrain de râlé après l’un des marins. Le jeune homme fixa le capitaine pendant un long moment, pendant que celui-ci s’amusait à mépriser l’homme d’une soixantaine d’année qui n’était plus en mesure de soulever une caisse. Rhazad patienta encore une bonne dizaine de minutes avant que le dirigeant du navire daigne s’occuper de lui.

- Mais qu’est-ce que tu fiche encore ici?! Je t’avais pourtant dit de faire les lames.

- Oui monsieur, mais je voulais vous soumettre une idée que j’ai eu afin d’améliorer la qualité de vos lames.

- Eum…Je t’écoute.

- Comme nous n’allons pas nous servire beaucoup des boulets de canons contre les autres navires de pirates, je me suis dit que je pourrait prendre le métal des boulet afin d’améliorer la qualité de vos lames. Sinon, vous devrez vous battre à coup de bouteille ou bien à coup de poing.

- Bien, prend le matériel nécessaire et fait nous des armes tranchantes, digne d’un forgeron, même si tu n’est qu’un moussaillons.

Rhazad hocha la tête un instant, puis tourna les talons avec un petit sourire. Il n’était surtout pas forgeron, loin de là. Son sourire s’agrandit lorsqu’il arriva a proximité d’Aelene. Mais, il le dissimula aussitôt vu la circulation fréquente qu’effectuais les marins sur le pont. De plus le repas ne devrait pas tarder d’être servit, car l’odeur emplissait l’air. Rhazad eu un haut le cœur en passant devant les cuisines, puis se dirigea aussitôt vers la réserve, pour faire l’inventaire don il aurait besoin. Un cloche sonna au loin, annonçant que le repas était servit à tout les marins en possibilité de manger, ce qui l’excluais. Ça il ne s’en plaindrais pas, vu l’odeur.

Il pénétra dans la réserve en fermant la porte derrière lui, mais ne la barrais pas. Peut-être qu’Aelene viendrais le rejoindre, du moins c’est ce qu’il espérait. De plus, la journée était a peine à son Zénith, alors il aurait beaucoup de travail à faire. Son temps de travail pouvait bien être consacrer à la demi-drow, mais cela arriverais seulement si elle viendrais le voir dans la réserve, car sur le pont il y avait beaucoup trop de regard indiscret. Il déposa le boulet qu’il tenait dans sa main, puis observa ce don il disposait afin de pouvoir faire des lames. Il ne disais pas qu’il allait fabriquer un chef d’œuvre comme sa lame couleur de sang à tête de dragon dans ses effets, mais au moins les lames trancherait de la chair humaine. C’est alors qu’il entendit des bruits de pas derrière son dos.

" Je ne serais pas étonné qu’ils mettent des cafards pour que ça ait un meilleur goût. "

Aelene se mordit la lèvre pour ne pas rire trop spontanément, ne voulant pas attirer l'attention mais elle ne put retenir un sourire. Bah ! Josh pouvait bien s'amuser un peu, non ?

A l'heure du déjeuner, elle se demanda sérieusement comment faire en sorte d'améliorer la nourriture sur ce bateau. Ou même tout simplement l'hygiène... Question cuisine, elle avait eu une enfance de petite fille riche, mangeant les mets les plus recherchés, relevés avec les épices couteuses qu'affectionnaient les drows, jamais elle n'avait eu à toucher à une marmite pour préparer quoi que ce soit. Son adolescence avait été plus difficile et les premiers temps chez les humains lui avaient appris à se serrer la ceinture. Ensuite, sa vie sur les routes avaient achevé d'en faire une cuisinière capable de tirer un repas de tout et n'importe quoi. De là à dire que c'était bon ou qu'elle appréciait l'activité... Non, les triplés se partageaient la tache et se contentaient de cuisiner pour se nourrir, le goût n'ayant pas grand chose à voir dans l'histoire. Mais là, tout de même, ce bateau battait tous les records ! Il devait forcément y avoir moyen de rendre leur soupe mangeable. Ou alors, Rhazad avait raison, ils avaient droit à du rat farcis aux cafards...

Enfin, dans sa situation, elle hésitait à montrer trop d'intérêt pour la vaisselle ou la cuisine, tache traditionnellement dévolues aux femmes. Inutile d'attirer de nouveaux soupçons. De là à continuer à risquer de tomber malade à chaque bouchée... Elle aurait tout de même aimé trouver un juste milieu !

Cependant, comme les autres marins, elle tendit son écuelle, récupéra le breuvage infect et le but lentement. Pas question de perdre ses forces parce qu'elle aurait joué les fines bouches. Elle fit passer la soupe à grand renfort de pain qui avait au moins le mérite d'avoir un banal goût de carton. Les marins l'avaient assez vue pour le moment et, comme la veille, elle s'éclipsa dans l'idée de retrouver Rhazad pour lui porter un peu de pain.

Elle ne savait pas où se trouvait le jeune homme et elle fit un premier tour du pont et de la cale pour rien, mais elle l'avait vu passer avec des lames et elle finit par supposer qu'il se trouvait peut-être dans la réserve. Poussant la porte, elle vit avec plaisir qu'elle ne s'était pas trompé. Rhazad avait l'air en pleine méditation face à des lames rouillées et un boulet de canon. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il comptait faire, et elle enchaina, repoussant la porte pour éviter qu'on ne les surprenne et lui tendant le pain :

" Tiens, ça te donnera peut-être l'illumination, tu as l'air perplexe. "

Sa curiosité refaisait surface. Elle regarda les lames, en prit une et grimaça :

" Ça n'est plus bon à rien... "

Elle n'était pas une experte, mais elle en savait assez pour entretenir son épée et son couteau. Là, franchement, la rouille accumulée l'incitait plus à tout jeter. Elle se rappela de la conversation - si on pouvait appeler ça une conversation - qu'elle avait eu plus tôt avec le capitaine et reprit :

" A ce propos... le capitaine est venu me voir pour savoir si je savais me servir de mon épée. Je ne sais pas s'il craint de mauvaises rencontres ou... "

Elle laissa sa phrase en suspens, se disant qu'elle était décidément un peu trop paranoïaque. Certes, ce trait de caractère lui avait sauvé la vie bien des fois, mais ce n'était pas une raison pour s'y laisser trop aller. Elle ne pouvait pas jouer le rôle de Josh tout en jetant des regards inquiet par dessus son épaule toutes les deux minutes. L'adolescent était sensé être insouciant, elle risquait de se trahir elle-même en l'oubliant. Elle haussa les épaules pour elle-même et alla s'asseoir sur un monceau de sacs d'elle ne savait quoi.

" Josh m'énerve parfois... "

C'était dit avec un petit sourire, mais visiblement elle appréciait de pouvoir abandonner le personnage un instant. Quoique, elle avait beau dire, Josh lui avait permis de prendre un peu contact avec le monde qui l'entourait. Sourire en bavardant un peu, c'était peut-être une banalité chez la plupart des gens, mais elle, ça la changeait agréablement.

Le jeune homme grognait avec les lames qu’il tenait entre ses mains. Il devrait commencer par trouver quelque chose qui puisse faire fondre les boulets et la seule place qu’il connaissait sur ce fichu navire était les cuisines. Mais l’odeur de celle-ci ne l’invitais guerre a commencer sa tâche au plus vite. De plus il lui faudrait un récipient pour faire fondre le métal sans risquer que le contenant lui même fond à la chaleur. Tandis qu’il méditait sur la façon de procéder, il entendit la porte derrière lui s’ouvrir. Il se retourna alors, sans lâcher le boulet de canon. Lorsqu’il eu reconnu la silhouette, un sourire commença enfin a naître aux commissure de ses lèvres. Il prit le morceau de pain avec souriant pour remercier la jeune femme de ne pas l’avoir oublier. Elle n’avait sûrement pas dû apprécier le repas qu’ils avaient servit la haut.

" Ça n'est plus bon à rien... "

Il reporta son attention sur la lame rouillé qu’il tenait. Elle avait complètement raison. S’il ne procédait pas immédiatement a l’opération rescousse de lames pirates, celle-ci allaient finir par se casser aussitôt qu’on les prendraient. Avec un mouvement fluide, il lança la lame parmi les autres, ce qui créa un petit cliquetis. Il continua de manger son morceau de pain en silence. Il avait beau être un forgeron de talent, là c’était carrément rire de sa profession.

Je ne sais pas s'il craint de mauvaises rencontres ou... "

Le capitaine lui avait dit quelque chose dans le genre à lui aussi. Il suivit du regard les gestes de la demoiselle lorsqu’elle vint s’asseoir sur la pile de sac. Il aimait observer les gestes de la demoiselle. À ses yeux les gestes était quelque peu gracieux, peut-être parce qu’il voyait plus le côté femme qui était en elle que le gamin d’avant. Il se leva lorsqu’il eu finit de manger son morceau de pain pour aller chercher quelque chose dans la réserve qui pourrait ressembler a ses pinces. Il n’allait certainement pas prendre le récipient pleins de métal fondu avec ses mains. Les coups de fouet avait été bien assez pour son corps.

" Josh m'énerve parfois... "

Rhazad se retourna vers la demoiselle pour la contempler. Il devait avouer que ce n’était pas facile de jouer quelqu’un qu’il n’était pas, mais cela devait être encore plus dure pour la jeune femme. Il lui sourit pour essayer de l’apaiser, puis se remit à chercher ce qu’il pourrait utiliser comme pinces. Après quinze minutes a chercher, il abandonna ses recherches. Il devrait sois prendre celle qu’il avait dans son sac, en essayant de ne pas éveiller les soupçons ou bien dire au capitaine de s’arrêtez dans un port pour essayer d’en acheter. Il n’allait certainement pas utiliser les pinces de la cuisines, sinon elle ne serais plus utilisable pour faire la cuisine. Quoi que, sa ne serait pas une grosse perte pour les marins, vu ce qu’ils avaient tout a l’heure.

Le forgeron pivota sur ses pieds en posant son regard d’azur sur la jeune femme. Avec un soupir lasse, il s’approcha d’elle en venant s’asseoir à ses côtés. Il n’était pas lasse de sa présence, mais lasse de chercher une solutions pour les lames qui se présentais à lui. Avec un simple métal, il était en mesure de fabriquer une épée digne d’un duelliste et avec des métaux plus rare il pouvait en fabriquer une pour un roi. Il leva son bras en le passant derrière sa nuque pour venir toucher les endroits où sa chair avait été taillader la veille. Il fronça les sourcils lorsqu’il senti quelque chose de tiède et de liquide qui sortais de l’une de ses plaie.

Celle-ci avait sûrement dû s’ouvrir lorsqu’il c’était pencher pour prendre le boulet plutôt. Il avait beaucoup moins mal que la veille, mais son dos le faisait toujours souffrir autant. Le sang avait même tâcher un peu sa chemise de lin, mais il n’en fit pas grand cas, puis retourna la tête vers Aelene en essayant sa main tâcher de sang sur son pantalon.

Aelene jouait machinalement avec une des petites lames, ne prenant de toutes façons pas grand risque vu à quel point l'objet était émoussé. Quand elle était petite, elle aimait jouer avec son couteau et faire des concours de lancer avec ses frères... Au diable les souvenirs, elle n'en avait pas vraiment besoin en ce moment. Revenant à l'instant présent, elle vit que Rhazad avait l'air bien ennuyé, mais elle ne voyait pas trop pourquoi. Si le capitaine lui avait demandé une tache infaisable, il suffisait de faire vaguement son possible pour y parvenir. Le vieil homme se serait lassé avant lui, non ? Quoique, pour un forgeron, elle pouvait comprendre que ce soit frustrant. Elle allait se lever pour le laisser travailler tranquille lorsqu'il vint s'asseoir à ses côtés et qu'elle remarqua en même temps que lui une tache de sang. Jetant un bref coup d'œil à son dos elle secoua la tête, inquiète :

" Tes blessures se sont rouvertes, je crois. "

Elle ajouta avec un petit sourire, n'étant pas d'humeur à pleurnicher pour autant :

" Un peu de poudre magique ? "

Après tout, des blessures de toutes sortes, elle en avait assez vu pour ne plus trop s'émouvoir, même si elle était désolée pour le jeune homme. Posant la lame avec laquelle elle jouait, elle ressortit le petit sachet de son aumônière, constata que, comme elle l'avait remarqué la veille, Rhazad en avait bel et bien utilisé. Après le cirque qu'il avait fait pour qu'elle ne lui en mette pas ! D'ailleurs, cette idée accentua son sourire et elle reprit, un peu moqueuse :

" Ou l'interdiction tient toujours ? "

Question humour, elle commençait à prendre modèle sur le forgeron, d'une certaine façon. Son air redevint plus sérieux lorsqu'elle poursuivit après un instant d'hésitation :

" Si tu veux, je t'aide, je n'aime autant pas que tu en mettes partout et la gaspille en essayant d'atteindre ton dos. Enfin, comme tu veux, mais je n'en ai pas des kilos. Cela dit, elle n'eut soudain plus l'air de plaisanter du tout, je n'en ai pas besoin moi-même, je referai ma provision une fois à terre, ce n'est pas un problème. Mais ne me dis pas que tu vas t'en passer, hein ! "

Si c'était pour finir à l'article de la mort à cause d'une infection... Cela dit, elle ne voulait pas l'ennuyer, il voulait peut-être être tranquille et elle ne lui en voudrait pas. Elle songea qu'elle n'était pas tellement habituée à s'inquiéter pour qui que ce soit. Pour ses frères et elle... Les blessures étaient courantes, c'était rare que la poudre ne suffise pas. Mais tant qu'ils pouvaient s'en contenter, ils n'en faisaient pas un drame. Seulement là, elle se sentait responsable des blessures infligées à rhazad. En admettant que ce soit la seule raison qui la pousse à se sentir concernée. Enfin bon, ce n'est pas le moment de se poser des questions métaphysiques.

Elle laissa le sachet et se leva, ne voulant pas s'imposer, elle répéta :

" C'est comme tu veux. "

De toutes façons, elle n'était pas guérisseuse ou herboriste. Elle n'était même plus sure du nom de la plante qu'elle ramassait régulièrement pour fabriquer la poudre en question. Elle savait juste la reconnaitre avec certitude. Sur toute l'éducation qu'elle avait reçue dans sa jeunesse, certaines choses se perdaient... Enfin, il n'y avait pas besoin d'être un génie pour appliquer un remède de façon aussi simple, ni pour se douter que si une blessure c'était rouverte assez pour tacher et transpercer un bandage, il fallait agir.

Le jeune homme surpris le regard de la jeune femme sur les tâches de sang qui lui striais le dos. Pourtant il ne sentais pas grand chose avec sa chemise de lin qui lui frottais le dos à chacun de ses mouvements. Il ne voulait pas non plus que les blessures s’infecte et qu’il meurt a bord de ce navire puant. Il ne savait toujours pas comment se comporter a l’égard de la demoiselle. Celle-ci avait l’air de l’apprécier, mais elle ne démontrais pas le même intérêt que lui. Plutôt, elle n’essayait jamais de poser des gestes sur la personne de Rhazad. Mais il pouvait comprendre qu’elle ne voulais peut-être pas s’imposer a lui ou peut-être qu’elle n’était pas encore prête pour les petites attentions qu’il lui donnait. Il lui avait dit qu’il attendrais et comptais bien suivre sa parole à la lettre. Il sorti de ses réflexions qu’il entendit la voix de la jeune femme combler le silence environnant.

" Un peu de poudre magique ? "

Le forgeron parti d’un grand rire sans pouvoir s’arrêter. Évidemment qu’il se ferait longtemps reprocher le fait d’avoir voulu jouer les durs face à la demi-drow. C’était un homme après tout, il ne voulais pas paraître vulnérable face à la gente féminine et cela tout les hommes pouvaient le comprendre. Mais étant une drow, celle-ci ne devait pas trouver très fort le sacrifice q’il avait fait pour elle. Même lui, sur le coup il n’aurais su dire ce qu’il lui avait prit. Peut-être avait-il eu l’intuition que cela allait sauver la vie de la demoiselle. Le regard d’azur du jeune homme observais les gestes de la jeune femme avec une intention particulière. Comme s’il ne voulait pas manquer un seul de ses mouvements, par peur de manquer un instant a ses côtés. Le sourire qui étirais les douces lèvres d’Aelene, fit sourire le forgeron. Il aimait lorsqu’elle souriait, même si c’était pour ce moquer de lui. Il avait au moins apprit avec le temps, qu’il ne fallais pas tout prendre au pied de la lettre.

" Ou l'interdiction tient toujours ? "

Voilà, comme l’avait prévu le forgeron, elle recommençais. Mais cela ne lui déplaisait guère. Certes, s’il voulais que la plaie se cicatrise complètement, il devrait faire confiance en la demi-drow. De plus, pour l’avoir tester pendant la journée d’avant, il trouvait qu’elle était vraiment efficace, cette fameuse « poudre magique ». Il regarda la demoiselle se lever, en laissant derrière elle le fameux sachet qui contenait la poudre. Pas question qu’il se l’applique lui même, si c’était pour en gaspiller une grande parti pour essayer d’atteindre son dos. Son regard se tourna systématiquement vers le dos d’Aelene, mais plus précisément vers le bas du dos de celle-ci. Avec un large sourire il resta ainsi à la contempler, mais se ressaisi en se disant que ce n’était pas du tout le moment pour ce genre de chose. De plus, il aimerais bien que la jeune femme fasse un premier pas vers sa personne, mais encore la il attendrait avec patience. Ils avaient du temps avant que le voyage ne prenne fin. Surtout sur ses eaux tumultueuse qui constituais l’océan d’Éris.

Il se leva donc en enjamba les quelques pas qui le séparait de la fine silhouette qui se trouvait devant lui. Avec un air sérieux sur le visage, il agrippa les hanches de la jeune femme entre ses larges mains et la fit pivote face a lui. Il aimait bien sa force supérieur à celle de la jeune femme. Il ne comptais pas la dominer par la force, mais juste s’amuser un peu. Son visage sérieux fit place a une expression totalement nouvelle. Un sourire fendait son visage. Il ne voulait pas brusquer les choses, mais présentement son désir commençait a devenir ardent pour la jeune femme. Ça ne lui prenait pas grand chose. Ce n’est pas qu’il était en manque, mais la demoiselle lui plaisait beaucoup. Le désir qu’il avait pour la jeune femme était facilement visible dans son regard d’azur, mais ce retint.

-J’aurais besoin de ton aide, pour la poudre magique.

Le fin sourire qui commençait à naître à la commissure de ses lèvres, fut vite effacer par un air déçu. Il retira ses mains d’homme de sur les hanches de la jeune femme et se retourna pour aller rejoindre la pile de sac. Celle-ci était plonger dans une semi noirceur dû au manque d’éclairage de la pièce. Il s’assit avec un petit soupir, puis continua de regarder la silhouette de la jeune femme. Les bruits de pas étaient rare, car tous continuaient de manger en prenant du bon temps. Il ne serais forcément pas déranger, dû moins il l’espérait. Il attendit donc qu’Aelene le rejoigne pour enfin retirer sa chemise tâcher de sang.

Encore une fois, surprise par Rhazad, la jeune femme failli le repousser brutalement par réflexe défensif. Elle n'aurait sans doute pas réussi à grand chose vu la force du forgeron, mais on ne perdait pas aussi facilement des habitudes aussi anciennes. En même temps, qui d'autre aurait eu le loisir de l'approcher d'aussi près ? Elle avait appris à être constamment sur la défensive, ça n'aidait pas beaucoup. Elle s'immobilisa in extremis alors qu'il la faisait pivoter face à lui. L'air sérieux après son grand éclat de rire eut tôt fait d'inquiéter Aelene. Décidément, il lui semblait marcher sur des sables mouvants avec le jeune homme, elle se demandait toujours comment il allait réagir et surtout, une fois fait, ne comprenait pas forcément... D'ailleurs, le sourire qui suivit la laissa perdue un instant. Hésitante, elle avait l'air de réfléchir à toute allure et sa propre expression vira rapidement à un étrange mélange entre un sourire de plaisir et une peur certaine. Apparemment, elle avait du mal à se décider et surtout à savoir ce qui était de mise. Son regard accroché à celui de Rhazad, elle s'était figée, n'osant plus faire un geste.

Pour quelqu'un ayant grandit chez les drows, elle faisait certes preuve d'une grande retenue, le peuple n'étant pas renommé pour sa chasteté irréprochable. A se demander si elle n'avait pas vécu en ermite au sein de la communauté, vu le décalage entre les mœurs décadentes des sombres et sa réserve quelque peu indécise. Visiblement, elle ne savait pas du tout comment réagir et regardait Rhazad comme si elle se demandait ce qui lui passait par la tête. Ou plutôt, comme si elle ne voulait pas croire ce qui lui passait par la tête. Elle aurait pu lire dans les pensées, elle l'aurait sans doute fait d'un seul coup d'œil vu l'intensité du regard qu'elle lui lançait. Cela dit, les mains posées sur ses hanches lui faisaient un tel effet qu'elle n'aurait probablement pas réussi à traduire ce qu'elle aurait pu lire. Car, indécise ou non, elle n'avait pas fait un geste pour s'écarter. Beaucoup de contradictions...

" J’aurais besoin de ton aide, pour la poudre magique. "

Elle hocha la tête rapidement, baissa les yeux sur le sachet alors qu'il s'éloignait. Elle avait reprit - ou tenté de reprendre - son masque d'impassibilité, le temps de mettre un peu d'ordre dans ses idées et de calmer son cœur qui s'était emballé. Se retrouver dans une semi obscurité en tête à tête avec le jeune homme n'était pas pour l'aider, mais elle se reconcentra sur le sachet devenu subitement très intéressant. Pourquoi avait-elle l'esprit embrouillée et cette peur qui lui tordait l'estomac ? Enfin, elle savait d'où venaient ses craintes, ce qu'elle n'arrivait pas à assimiler, c'était pourquoi elle se trouvait encore là malgré tout. Quand elle releva les yeux, Rhazad avait retiré sa chemise et elle se surprit à le détailler un instant, avant de s'en rendre compte et de vite se préoccuper de la poudre. Le masque d'impassibilité n'avait pas dû tenir trois secondes à la vue du torse dénudé du jeune homme...

Ce n'était pourtant pas compliqué d'appliquer le remède, non ? Elle avait fait ça des dizaines de fois. Retrouvant des gestes familiers, elle s'apaisa un peu et commença à soigner le forgeron. Elle travaillait avec application en faisant attention à ne pas le blesser parce que... eh bien, parce que les humains sont délicats, c'est bien connu. Aelene était très forte pour mentir aux autres, encore plus pour se mentir à elle-même. Quel autre humain aurait-elle bien pu soigner de la sorte ? Non, il ne s'agissait pas de ça et elle le savait très bien. Enfin, au moins, il lui tournait nécessairement le dos et c'était plus simple pour elle de se calmer, même si elle n'était pas sure de la raison pour laquelle elle se sentait aussi fébrile.

En attendant, elle appliquait méticuleusement pincée de poudre par pincée sans dire un mot. Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence presque total. Quand elle eut terminé, elle reposa le sachet... puis laissa subitement courir ses doigts le long du dos du jeune homme dans un semblant de caresse. Sa main ayant agit plus vite que son cerveau, elle la retira brusquement en se mordant la lèvre. Mais qu'est ce qui lui avait pris ? Elle était tellement habituée à tout contrôler, du moins en ce qui concernait sa petite vie bien rangée, qu'elle resta à nouveau figée, comme si elle avait été prise en faute. Et maintenant, pour couronner le tout, elle sentait le rose lui monter aux joues. Il n'y avait plus qu'à espérer que dans la pénombre, ça ne se voit pas trop.

En théorie, elle aurait conclu les soins par un "ça va ?" mais aucun son ne sortit de sa gorge. D'ailleurs, elle ne s'était pas d'avantage levée pour aller prendre l'air et se remettre les idées en place. C'était encore plus simple de garder les yeux baissés sur le sachet presque vide, et puis ça lui évitait d'avoir une démarche hésitante pour sortir de là. D'ailleurs, peut-être Rhazad allait-il se contenter d'un merci et remonter sur le pont ? Ce serait tellement plus facile... La question était de savoir si elle avait encore envie de simplicité.

Rhazad était accroupit dans l’ombre en attendant que la demoiselle daigne enfin s’approcher de sa personne. Les yeux du jeune homme parcourait la silhouette d’Aelene du regard. Il aimait vraiment sa façon d’agir, même lorsqu’elle essayait de le repousser. Sa lui donnait une envi de rire, mais gentiment. La soudain concentration qu’avais prit le visage de la demi-drow fit sourire le jeune homme. Elle tentais souvent de lui cacher les sentiments qu’elle pourrait avoir et la rendre peut-être vulnérable à son égard.

Pendant que la jeune femme était perdu dans ses pensées, le forgeron retira lentement sa chemise, avec un gestes fluide et calculer afin de permettre à la demoiselle de le soigner beaucoup plus facilement. Il plia alors sa chemise pour ne pas la froiser inutilement, puis en relevant les yeux, il surprit le regard de la jeune femme qui le détaillait. Ainsi, il lui faisais un minimum d’effet, du moins c’est ce qu’il pouvait conclure vu la façon don elle le regardait. Un fin sourire vint étirer ses lèvres, mais resta invisible à la vu de la jeune femme, étant donner qu’il était plonger dans la noirceur de l’endroit. Lorsque la jeune femme s’approcha de lui, Rhazad se positionna afin de laisser à la jeune femme assez de place pour le soigner. Malheureusement, ainsi placer, il ne pouvait pas apercevoir le visage de la douce derrière lui.

Au moment où les doigts fin et agiles toucha la peau du forgeron, celui-ci eu un léger sourire de plaisir. C’était la première fois qu’il sentais les doigts d’Aelene contre sa peau chaude. Il dû faire un certain efforts pour réussir a se concentrer

sur un point précis et ne pas se retourner, pour laisser libre cours aux sentiments qui commençait à se débattre en lui. Le silence qui régnait dans la pièce était total, à peine perturber par la respiration des deux être qui l’occupait. Le jeune homme ne fit rien pour briser ce silence, le respectant et en profitant pour réfléchir au problème que lui causais les lames. Ce n’était certes pas la meilleure option a penser pour le moment, mais c’était sois sa ou bien il sautais sur la jeune femme qui se trouvait dans son dos. Il aimait de plus en plus la compagnie d’Aelene dans sa vie et ne se serait pas vu faire le périple de l’océan d’Éris pour seul compagnon de vieux marins en quête de sensation forte.

C’est pensée furent interrompu lorsqu’il entendit le bruit du sachet se refermer derrière lui. Il en conclu donc que la jeune femme devait avoir finit, mais c’est alors qu’il senti les doigts fin et agile de la demoiselle sur son dos dénuder. Elle caressait presque la peau qui courrait sous ses doigts. Le jeune homme ferma les yeux pour profiter du semblant de caresse de la demi-drow, mais se ressaisit aussitôt qu’Aelene ce soit ressaisit.

Ne sachant que pensé, Rhazad pencha légèrement la tête vers l’avant, puis la tourna légèrement vers la silhouette de la jeune femme pour voir ce qui ce passait. Le forgeron fut surpris de ce qu’il voyait. La jeune femme impassible qu’il avait l’habitude de voir était maintenant représenter par une femme gênée de la situation qui se présentais à elle. Peut-être n’était t’elle pas habituer qu’un humain la courtise. Il ne la courtisais pas pour seulement coucher avec elle, les sentiments que le jeune homme avait exposer à la demi étaient tous sincères et pensés.

Le jeune homme resta ainsi à la contempler, puis se leva en se dirigeant vers les escaliers. Il les gravit en quelques pas, puis ouvrit la porte en passa sa tête dans l’embrasure de celle-ci. Le pont était toujours vide. Pas un souffle de voix venait perturber le silence qui régnais sur le pont. Tant mieux. Ils pourraient demeurer seul pendant encore un petit moment. Un moment que le jeune homme voulait faire durer avec grand plaisir. Il referma la porte derrière lui en prenant soin de fermer le loquet qui servait à la barrer. Un forgeron ne désirait pas se faire déranger dans son travail et surtout pas par des homme souls qui risquerais de le déranger. Un homme désirait encore moins se faire déranger lorsqu’il était en compagnie d’une femme qu’il aimait.

Il descendit alors les marches en essayant de s’habituer à la pénombre. Ses yeux venait d’être plonger en plein soleil, du coup il ne vit pas la poutre qui se dressait face à lui. Il se cogna directement le crâne dessus, puis jura en s’imaginant la tête que devait faire Aelene en ce moment même. Il mit ses mains devant ses yeux jusqu'à ce qu’il puisse les discerner avec faciliter, puis tourna le regard vers la jeune femme.

Il s’approcha alors d’elle, puis se pencha lentement en déposant chacune de ses mains de chaque coter du corps de la demoiselle. Le corps du jeune homme n’était qu’a quelque décimètre de celui de la demi. Il approcha lentement son visage vers le siens, mais sans lui toucher. Le forgeron plongea alors son regard d’azur dans celui d’Aelene. Si elle désirait partir, libre a elle. Elle n’aurait qu’a le repousser et lui faire savoir qu’il allait trop loin. Il attendrait la, jusqu'à ce qu’elle daigne lui faire savoir ce qu’elle voulait vraiment, pour le moment du moins.

Le temps où Rhazad resta à la contempler, Aelene ne bougea pas, ne sachant comment réagir. Lorsqu'il se leva, elle pensa de suite qu'elle n'avait sans doute pas fait ce qu'il attendait et qu'il s'en allait ni plus ni moins. Enfin... elle n'en savait trop rien. Il s'attendait à quoi au juste ? Il n'envisageait pas... la jeune femme avait l'impression d'avoir les pièces du puzzle en main mais de ne pas parvenir à un semblant d'assemblage. Un peu comme si elle essayait de faire entrer dans le cadre drow les pièces d'un jeu humain. Ça ne pouvait tout simplement pas fonctionner, il aurait fallu qu'elle revoit sa façon de penser et d'agir, mais elle ne voyait pas comment s'y prendre et avait l'impression d'improviser sans cesse. Sans compter son corps qui avait l'air de vouloir faire taire son cerveau et qui la perturbait d'autant plus. Elle n'avait jamais ressenti ça auparavant et elle ne savait qu'en penser. Elle n'avait jamais été du genre à agir impulsivement et à force de toujours peser le pour et le contre et de chercher le pourquoi du comment, elle se perdait en conjectures. Si on ajoutait à ça sa vision totalement faussée de l'amour, elle ne pouvait évidemment pas arriver à grand chose de concluant, du moins pas de suite.

Le bruit du loquet la fit sursauter. Elle avait cru que Rhazad serait sorti, mais il n'en n'était rien. Cette fois, les pièces du puzzle se mirent en place à une vitesse fulgurante, mais s'agissait de pièces drows, dans un cadre drow et elle se figea. Lorsque le jeune homme se cogna dans la poutre et essaya d'y voir plus clair elle ne bougea pas d'avantage, tétanisée. Au moins, elle avait l'avantage d'avoir une meilleure vue que lui dans l'obscurité, mais ça n'était pas pour la rassurer. Quand il s'approcha d'elle, elle avait littéralement l'air paralysée par la peur.

Aelene pouvait se montrer forte face à beaucoup de situations, elle avait aussi appris à cacher ses émotions, mais là, il touchait un point sensible sans le savoir et elle avait juste l'air terrorisée. C'était simple : selon les critères drows, la suite logique était le viol et venant de la part de Rhazad... Le regard qu'elle lui lançait était un mélange de peur et d'incompréhension. Comme si elle lui criait silencieusement "je te faisais confiance, tu m'as trahie". Pour le jeune homme, la réaction pouvait surement sembler absurde, mais pour elle, c'était clair comme de l'eau de roche. Ou alors, elle avait encore raté quelque chose en rapport avec les sentiments humains. L'ennui, c'était qu'elle était trop terrifiée pour se poser la question et qu'elle se rattachait à ce qu'elle connaissait. Elle en voyait aucune issue à sa situation et le loquet qui venait d'être fermé ne faisait qu'accentuer ce sentiment d'être prise au piège.

Elle s'était reculée en tremblant jusque contre le mur avec l'envie de courir à l'extérieur. Sauf qu'elle ne pouvait pas croiser un marin dans cet état de désespoir et que de toutes façons elle n'était pas sure d'avoir la force de gravir les escaliers, ses jambes risquaient de se dérober sous elle ni plus ni moins. Et puis... après un instant de silence paniqué où elle essaya tant bien que mal de s'éclaircir les idées, elle prit conscience que, quoiqu'elle imagine, Rhazad ne l'avait pas encore forcée à quoi que ce soit. Sans le quitter des yeux - comme si elle était sur le qui vive en se demandant ce qu'il allait faire - elle se reprit juste assez pour murmurer, d'une voix étouffée :

" Ele... "

Voilà, qu'elle se remettait à parler drow, avec cette impression d'avoir retrouvé le contexte. Elle fit un effort sur elle même pour traduire :

" Pourquoi... "

Pourquoi ? Qu'est ce que je t'ai fait pour mériter ça ? Comment ai je pu en arriver là ? D'ailleurs, ça ne cadrait pas. Ça ne cadrait absolument pas avec ce qu'elle avait connu et qui la terrorisait tant. Peut-être valait-il mieux parler franchement, même si sa voix était plus que tremblante et sans doute à la limite de l'audible :

" Je ne comprends pas... "

... pourquoi tu me dis que tu m'aimes si c'est pour en arriver là ? Apparemment, elle n'avait absolument pas fait le lien. Quoiqu'en y réfléchissant deux minutes, Rhazad n'avait pas l'air d'un violeur sans cœur. Et... alors ? La peur laissa peu à peu place à une expression totalement perdue. Pour cette fois, la jeune femme n'essayait pas de chercher à dissimuler quoi que ce soit, elle se sentait bien trop mal pour rester de marbre. Replonger ainsi trente ans en arrière la laissait trop vulnérable, et c'était encore pire avec le forgeron parce qu'elle lui avait accordé sa confiance... Néanmoins, elle commençait à se rendre compte que quelque chose avait dû lui échapper, même si elle n'arrivait pas à cerner de quoi il s'agissait.

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Rhazad était arriver face a une femme complètement térifier. Comme s’il allait commettre le pire crime de la terre. Avec un froncement de sourcils calculer, il se mit a réfléchir à qu’est-ce qui pouvait bien être le pire pour une femme qui se retrouvait seul avec un homme. Après quelques secondes à réfléchir ainsi, une lumière s’alluma subitement dans son esprit. Le visage alors renfermer du forgeron prit un air surprit.

*Elle croit que je veux la violer?*

Le jeune homme haussa un sourcil en regardant la jeune femme d’un regard interrogateur. Il n’avait certainement pas l’intention de la forcer a coucher avec lui ou même de passez du temps en sa compagnie. Il réfléchit donc à la meilleure des solutions pour ne pas effrayer d’avantage la demoiselle qui se trouvait désormais contre le mur de la réserve. Le jeune homme ne savait pas qu’en laissant libre cours a ses sentiments, il allait blesser la demoiselle. Le regard qu’elle lui lança alors, eu tôt fait d’inquiéter le jeune homme. Tandis qu’il s’apprêtais a s’approcher d’elle, il entendit le léger murmure d’Aelene, mais ne comprit pas ce qu’elle venait de lui dire. C’était forcément sa part de drow qui avait prit le dessus. Rhazad ne désirais pas être perçu comme un ennemie pour la demi et encore moins qu’elle commencent a l’éviter accose de ses gestes trop entreprenant envers elle.

" Pourquoi.. Je ne comprends pas... . "

Pourquoi il faisait cela? La réponse était simple pour lui, mais peut-être pas pour la personne qui se trouvait face a lui. Il ne connaissait presque rien de la jeune femme, il se dit alors qu’il devrait prendre le temps de la connaître d’avantage avant de poser un autre geste de la sorte. De plus, il n’était pas presser de se donner à Aelene de cette façon. Non qu’elle lui plaise beaucoup, mais il devait respecter cela. C’est alors qu’il était entrain de réfléchir a tout cela que ses yeux croisa ceux de la demoiselle. Une peur et une incompréhension total pouvait ce lire dans ceux-ci. Il décida alors, d’aller la rejoindre pour essayer d’apaiser ses craintes. Mais il ne devait pas faire des gestes trop brusque pour ne pas l’effrayer d’avantage qu’elle ne l’était.

Avec des gestes calculer, le forgeron se hissa sur les sacs en avançant lentement vers Aelene. Ses gestes étaient lent et non brusque comme pour essayer de la convaincre qu’il n’était pas une menace pour elle. Les seuls personnes qui devaient le crainte se trouvaient en haut sur le pont, dans la salle à manger. Après un moment a avancer ainsi, il arriva à la hauteur de la demi-drow, puis lui fit un sourire apaisant pour ne pas qu’elle lui saute dessus et l’étrangle. Certes, mourir des mains de la femme qu’il aimes aurait pu être une belle mort, mais il désirait vivre plus que tout, pour justement continuer de voir le beau visage d’Aelene a travers ses yeux.

Lentement il se plaça dos au mur, en prenant soin de ne pas appuyer son dos toujours blesser contre les planches de bois à moitié tremper. Il regarda la jeune femme du coin de l’œil, puis glissa doucement son bras droit derrière le dos d’Aelene sans se rapprocher pour autant. Puis il s’appuya sur la main qui se trouvait derrière le dos de la demi en allongeant ses grandes jambes. Preuve qu’il n’avait pas l’intention d’aller plus loin dans ses gestes. Du moins pour le moment. Son bras effleurait a peine le dos de la demoiselle qui se trouvait sur son côté droit. Il pencha la tête vers l’oreille de la douche, puis sourit.

- Je t’aime et je ne compte pas abuser de toi, Aelene.

En effet, dans le village d’où il provenait, la valeur des femmes était très autoritaire. Les hommes n’avaient aucun droit de toucher une femme avant le mariage, car cela ce voyait être comme le pire des tabou possible. L’homme pouvait être exclus du village et ne pouvait même plus y revenir s’il désirait voir sa famille. Si sa famille entretenait quelconque rapport avec lui après qu’il ai été banni, ceux-ci l’étaient a leur tour. Donc Rhazad ne forcerais aucunement la jeune femme à le vouloir, si elle agissait contre ses sentiments et ses envies. Jamais il ne l’avait retenu, sauf pour lui appliquer la poudre.

C’est alors qu’il débattait des fois qu’il l’avait retenu, qu’il se rendit compte que son cœur commençait a battre de plus en plus vite lorsqu’il pensait à Aelene. Tournant légèrement la tête vers celle-ci, il prit délicatement l’une de ses mains, puis vint la porter à son torse, où se trouvait son cœur. Il espérait qu’en faisant ce geste, elle allait comprendre qu’il ne voulait aucunement la forcer a quoi que ce soit, qu’il était sincère envers elle. Que jamais il ne la trahirais pour l’apat du gain. Il la fixait directement dans les yeux, cherchant une quelconque réponse ou réticence. Sa main se trouvait toujours sur celle d’Aelene, la couvrant de sa chaleur.

Aelene s'efforçait à présent de se calmer. Le fait que Rhazad ait eu l'air surpris et ne semble pas comprendre sa réaction lui faisait prendre conscience qu'elle avait dû se tromper quelque part. Elle le regarda s'approcher avec une lueur d'appréhension mais ne fit aucun geste pour se débarrasser de lui. En même temps, elle se sentait tellement mal qu'elle en aurait été incapable. Si elle avait bien un point faible, c'était celui là : que l'on puisse vouloir abuser d'elle était un vieux cauchemar qui ne la laissait pas en paix. Figée, elle laissa Rhazad glisser sa main dans son dos et s'asseoir à ses côtés.

" Je t’aime et je ne compte pas abuser de toi, Aelene. "

La jeune femme avait gardé les yeux fixés sur le vide, comme plongée dans de sombres pensées. Les mots lui firent relever la tête et dévisager le jeune homme. Elle avait toujours l'air aussi perdue mais au moins, elle semblait moins terrifiée, du moins plus par lui. Elle tressaillit lorsqu'il lui prit la main et eu un instant un geste pour la retirer avant de le laisser faire. Elle resta ainsi un moment, se calmant en sentant les battements du cœur de Rhazad. Elle ne savait pas trop ce qu'il essayait de lui dire, mais elle s'apaisait très certainement. Assez, pour reprendre doucement.

" Je... je suis désolée. J'ai... j'ai cru que... que... "

Sa voix se brisa. Il n'était pas comme ça, elle le savait, c'était d'ailleurs pour cela qu'elle s'était retrouvée dans une telle situation. Autrement avec qui d'autre... Non, vraiment, elle lui faisait confiance, c'était peut-être aussi pour cela qu'elle s'était sentie aussi blessée. Elle avait l'esprit complètement embrouillé, elle s'en rendait compte. C'était encore un miracle qu'il n'ait pas tourné les talons en la laissant à ses démons. C'était... rassurant et elle n'était pas habituée à ce que quiconque la rassure. Même avec ses frères, elle gardait contenance, parce qu'elle était obligée de jouer les arbitres entre eux pour éviter qu'ils ne s'entredéchirent. Elle ne s'était pas effondrée de la sorte depuis... Laissant sa main dans celle de Rhazad, elle respira pour se calmer et reprit avec un éclair de panique dans le regard :

" Je ne veux... Je ne veux plus jamais revivre ça. "

Elle resta un instant les yeux dans le vague avant de recommencer à parler lentement, comme si elle avait enfin décidé de vider ce qu'elle avait sur le cœur depuis si longtemps. Pour que Rhazad puisse comprendre, aussi, parce qu'elle n'avait plus qu'une peur, à présent : qu'il décide de s'en aller et de la laisser là, seule.

" J'avais une quarantaine d'années... L'équivalent de treize ans, peut-être, pour un humain. On... avait un précepteur. Il nous... inutile de parler de ses frères maintenant, la situation était assez compliquée comme cela. Il me détestait... Un jour... il... il a décidé qu'il allait "compléter mon éducation", selon ses propres termes. Je... je n'ai pas eu le choix... J'aurais voulu mourir. "

Elle ferma les yeux un instant, le temps de faire passer les images de ce qu'elle venait de raconter. Personne d'autre ne savait. Personne n'avait eu besoin de savoir et il avait été tellement plus simple de garder ça pour elle. Ou peut-être pas... Pourquoi en parler maintenant ? Peut-être pour avoir une chance de se sentir un peu mieux. Quand elle rouvrit les yeux, elle évita de regarder Rhazad, gênée. Honteuse, peut-être. Elle avait toujours gardé l'impression d'avoir fait une faute, de n'avoir pas su faire ce qu'il fallait. Méprisable, parce que bâtarde, la rengaine éternelle qui l'avait accompagnée durant quarante ans. Si la pauvre demi qu'elle était n'avait pas été capable d'apprécier les attentions de son précepteur, que valait-elle ? Pas grand chose, sans doute... Jamais à la hauteur aux yeux de tous, durant quarante ans, cela laissait des traces.

Elle se mordit la lèvre et secoua la tête comme pour chasser tout cela. Et alors ? Elle s'était assez apitoyée sur le passé comme cela. A quoi ça l'avançait ? Il valait mieux aller de l'avant et tâcher d'oublier. Elle releva les yeux vers Rhazad, guettant une réaction, avant de conclure à une hauteur plus normale :

" Je suis désolée de t'embêter avec tout ça. "

En tous cas, elle se sentait à nouveau un peu mieux, elle réussit même à sourire légèrement. De toutes façons, il n'était pas dans son tempérament de s'appesantir sur ses soucis ou de se complaire dans le désespoir.

" Je... crois que j'ai compris que tu n'es pas comme ça. J'ai juste besoin d'un peu de temps pour assimiler... tous ces changements dans ma vie. "

Ça incluait la disparition de ses frères, même si le jeune homme ne pouvait pas le savoir. D'ailleurs, elle s'en voulait de la réaction qu'elle avait eu, parce qu'il n'y était pour rien. Elle s'aperçut que tout en parlant, si elle n'avait pas laissé sa main sur le cœur du forgeron, elle l'avait en revanche gardée dans la sienne. Une façon de se raccrocher à quelque chose de positif, le contact, étrangement l'apaisait.

Rhazad était concentrer sur la main qu’il tenait entre la sienne. Il trouvait si douce la mains d’Aelene entre ses doigts, qu’il alla même jusqu'à mêler ses doigts au sien, sans aucune gêne.

" Je... je suis désolée. J'ai... j'ai cru que... que... "

Le jeune homme releva alors son regard d’azur vers les yeux de la douce. Il était prêt a l’écouter, peut importe ce qu’elle aurait a lui dire. Il savait pertinemment ce qu’elle avait cru, mais c’était complètement tromper à son compte. La dernière chose qu’il désirait, c’était bien de la faire fuir. Il resta donc assis là, à la contempler pendant qu’elle mettait de l’ordre dans ses idées. C’était la première fois que Rhazad prenait soin d’une jeune femme ainsi et l’idée n’était pas pour lui déplaire. Il avait l’habitude de laisser les femmes, régler leurs problèmes de femme, mais sur ce navire, il était le seul allié d’Aelene et il n’était pas question qu’il la laisse ici tandis qu’elle souffrait moralement.

Lorsqu’elle ouvrit la bouche, puis commença a parler de son passez, Rhazad ne la quitta pas des yeux un instant. Ce concentrant sur bouche pour ne pas perdre une seul bride de ce qu’elle était entrain de lui dire. Au moment où elle parla de son éducation et ce que les précepteur avait dû lui faire endurer, une pointe de jalousie vint naître au cœur du jeune homme. Il n’était pas habituer d’éprouver de la jalousie ainsi, c’était même l’une des première fois, si ce n’était pas la première. La mâchoire du jeune homme c’était serrer de façon à ce qu’on pouvait voir les muscles de celle-ci. Instinctivement il serrer d’avantage la main de la demi entre la sienne, puis la regarda un long moment sans oser prendre la parole. Sa jalousie aurait pu étouffer tout trace de réconfort et c’était la dernière chose qu’il désirait.

Il évita à son tour le regard d’Aelene lorsqu’elle daigna rouvrir les yeux. Ce n’était pas parce qu’il avait honte de ses sentiments pour elle, mais il était jaloux. Profondément jaloux qu’un autre ai pu la toucher. Il savait bien que les drow étaient du genre à aimer la luxure, mais elle, elle était différente. C’est ce qui lui plaisait chez elle. Il avait envi de retrouver son précepteur et de lui cassez tout les os du corps pour avoir oser celle qu’il aimait. Mais malheureusement, il ne pouvait rien changer au passer, seulement vivre le moment présent, avec elle. Il respira lentement pour ne pas effrayer la jeune femme, puis réussi a retrouver un semblant de contenance.

Le forgeron tourna la tête vers la demi lorsque celle-ci secoua la tête. Elle voulait sûrement chasser les fantômes du passer pour ne pas s’apitoyer sur son sort face au jeune homme. Il aimait beaucoup la force de caractère dont faisait preuve Aelene. Lorsque son regard croisa le sien, Rhazad ne pu réprimer une fois encore de la jalousie. Pourquoi devait-il se montrer jaloux lorsqu’il était en sa compagnie? Pourtant, aujourd’hui, c’était lui qui avait Aelene a ses côtés, mais il était jaloux. Imaginait des choses. Il chassa ses idées noirs pour ne pas embêter la jeune femme avec cela.

" Je suis désolée de t'embêter avec tout ça. "

L’embêter, mais bien sûr que non. Le jeune homme savait que les femmes avaient un grand besoin de parler. C’était dans leur nature. Peut-être moins dans celle d’Aelene, mais il comprenait que sa ne devait pas être facile de garder sa au fond d’elle même. Il serait toujours la si elle désirait parler de quelque chose et surtout, si elle avait besoin de réconfort.

" J'ai juste besoin d'un peu de temps pour assimiler... tous ces changements dans ma vie. "

Il hocha légèrement la tête avec un sourire qui se voulait apaisant. Preuve qu’il n’avait pas l’intention de fuir face à ce qu’elle venait de lui raconter. Rhazad se mit lentement a genoux, puis vint se placer lentement dans le dos de la demi, puis s’assit derrière elle. Il passa lentement ses jambes de chaque côté d’elle, puis délicatement, il vint entourer la jeune femme de ses bras muscler, comme pour la protéger. Il pencha doucement la tête en laissant son souffle chaud le long de la nuque de la jeune femme. Il alla même jusqu'à déposer un petit baiser du bout des lèvres.

- Je vais te dire un secret. Je suis terriblement jaloux, qu’un autre homme est pu te toucher.

C’est quelques mots avaient étés murmurer, non en menace, mais sur une note de confidence. Sa lui faisait du bien d’avoir pu parler de ce qu’il ressentait présentement. Il ne voulait pas que la jeune femme puisse pensez qu’il était fâcher après elle. Il appuya légèrement son torse dans le dos d’Aelene en serra doucement son étreinte autour de sa taille.

- Je saurai être patient. Je vais t’attendre, peut importe le temps que cela prendras et si tu désire parler de quoi que ce soit, je serais toujours là.

Lentement, il desserra son étreinte autour d’elle, mais ne fit aucun geste pour partir. Après tout, il lui laissait l’embarra du choix. Sois elle quittais la réserve pour continuer de vaquer à ses occupations, sois elle restais auprès de lui pendant un moment. Les larges mains du forgeron étaient toujours placer sur les hanches d’Aelene, attendant que celle-ci lui dise la marche à suivre.

Aelene se figea lorsque Rhazad vint se placer derrière elle, ne sachant trop comment réagir. Elle eut un petit frisson de plaisir lorsqu'il l'embrassa et elle ne le repoussa pas, bien qu'elle soit encore un peu perturbée par tout ce qui venait de se passer.

" Je vais te dire un secret. Je suis terriblement jaloux, qu’un autre homme ait pu te toucher. "

Elle ne répondit rien, tout d'abord, hésitant à parler franchement. Enfin, au point où elle en était, elle n'en n'était plus à une confidence près. Et puis, elle préférait qu'il sache ce qu'elle était plutôt qu'il ne s'imagine elle ne savait quoi. Elle finit donc par secouer la tête légèrement avant de murmurer d'un ton neutre, pour elle, mais à la limite de glacer le sang pour qui ne se rendait pas bien compte du contexte :

" Il n'y a plus de quoi. Il est mort. Je l'ai empoisonné. "

C'était dit sans une once de remord. Ça n'avait pas vraiment été une vengeance, mais une façon de faire en sorte que personne d'autre ne subisse la même chose qu'elle de la part du drow. Elle ne s'en était pas sentie mieux pour autant, mais elle n'avait pas hésité une seconde. Après tout, c'était le genre de réaction relativement courante, quoique les sombres auraient sans doute privilégié quelques coups de lame pour régler leur problème. Elle avait préféré être certaine du résultat et ne pas attaquer de front. Après tout, les viols étaient monnaie courante, personne n'aurait pris sa défense, si ce n'était ses frères. A l'époque, elle avait eu trop honte de ce qui s'était passé pour leur en parler et elle avait préféré agir seule ensuite. Elle guetta une réaction dans les yeux de Rhazad pour savoir ce qu'il pouvait en penser. Si ce genre de chose paraissait banal aux yeux d'un drow, elle avait cru comprendre que chez les humains il n'en n'était pas forcément de même. Le meurtre était prohibé et elle s'était toujours demandé comment ils pouvaient rester aussi passifs en cas de litige.

Ses considérations furent interrompues par l'étreinte de Rhazad qui se resserrait et si elle était restée assez tendue jusque là, elle se laissa enfin aller un peu contre lui. Juste assez pour qu'il comprenne qu'elle n'était plus du tout sur le qui vive.

" Je saurai être patient. Je vais t’attendre, peu importe le temps que cela prendra et si tu désires parler de quoi que ce soit, je serai toujours là. "

Parler... Elle n'avait jamais été très bavarde, sans doute parce qu'il avait mieux valu qu'elle garde ses pensées pour elle, vu leur décalage avec son peuple. C'était devenu une habitude au fil des ans et c'était à présent difficile de savoir s'il s'agissait de sa nature ou si son caractère en avait été modifié. Quand au fait qu'il l'attende... elle était touchée, même si elle n'était pas encore sure de bien le comprendre. Cependant, après un instant de méditation où elle réfléchit à ce qu'il venait de lui dire, un petit sourire naquit sur ses lèvres. Elle se laissa aller contre lui, se blottissant dans ses bras, prenant pour la première fois un semblant d'initiative à son égard.

" Je me sens bien avec toi. " souffla-t-elle doucement.

Parler à cœur ouvert était rare pour elle, mais la remarque était sincère et spontanée. Elle ferma les yeux un instant pour profiter du moment. Elle n'arrivait pas bien à mettre le doigt sur ce qu'elle ressentait, mais elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Après avoir cru revivre son cauchemar, l'apaisement dans lequel elle était plongée lui faisait le plus grand bien.

Pourtant, avec un soupir de regret, elle se redressa, échappant à l'étreinte du jeune homme :

" On devrait remonter : je ne veux pas d'ennuis et toi tu as encore du travail, tu as assez eu de soucis. "

Elle était bien trop habituée à éviter les problèmes pour oublier aussi vite toute règle de prudence. En revanche, s'inquiéter pour un autre... Bah, elle n'était plus à ce changement près, et si c'était le prix à payer pour se sentir aussi bien auprès de Rhazad, elle n'y voyait aucune objection. Elle se releva rapidement et se dirigea vers la porte, ne laissant de toutes façons pas trop le choix au jeune homme. Elle n'avait plus qu'à se remettre dans la peau de Josh... Pas forcément évident après les instants qu'elle venait de passer.

Ce fut d'autant moins évident que lorsque la jeune femme ouvrit la porte, elle tomba nez à nez avec le capitaine qui s'apprêtait visiblement à pousser cette dernière. Elle masqua son soulagement avec un sourire spécial Josh. Soulagement, parce que deux secondes plus tôt, l'homme aurait trouvé la porte barrée et qu'elle ne voyait pas bien ce qui aurait justifié qu'elle se retrouve enfermée avec le forgeron. Une question lui vint, quelque peu inquiétante. Depuis combien de temps étaient-ils là-dedans ? Le temps que Rhazad mange un peu, qu'ils échangent quelques mots, qu'elle le soigne, panique puis se calme... Elle jugula son inquiétude - pour ça, elle en avait l'habitude - et s'exclama :

" Dites, c'est dur de trouver quoi faire de vos lames, là... Elles sont toutes rouillées ! Ah, et puis on va bientôt en rencontrer des pirates ? "

Noyer le capitaine sous un blabla niais et sans intérêt pouvait le faire tourner les talons aussi vite. Il était aussi possible qu'il s'énerve, mais même si elle se faisait morigéner au moins ça détournerait l'attention du capitaine. C'était toujours mieux que de raser les murs en priant pour qu'il n'ait pas de soupçon. Bon, pour ce qui était de parler pour ne rien dire, elle était déjà moins douée mais ce qu'elle venait de lancer devrait suffire, inutile d'en rajouter à l'excès. S'il venait voir si le travail du jeune homme avançait, il n'y avait plus qu'à espérer qu'il ne se fâche pas : elle n'avait aucune envie qu'il revive l'expérience des coups de fouet, et encore moins par sa faute.

Le jeune homme haussa un sourcil lorsque la révélation de la demi vint effleurer ses oreilles. Ainsi elle lui avait fait payer son affront de l’avoir toucher sans son accord. Il eu même un petit sourire. Lui aussi avait déjà tuer et il comprenait ce qu’avait pu ressentir la demoiselle lorsque le Drow avait oser porter la main sur elle. Tandis qu’il pensait à cela, il sentit la jeune femme se blottir contre lui sans aucune gêne apparente. Il était bien ainsi placer contre elle, sans qu’aucun regard indiscret sois poser sur leur personnes. Il savait que les humains et les demi-drow n’étaient pas vraiment bien vu ensemble, mais il s’en fichait. Tout ce qui comptait en cette instant précis était d’être près d’elle pour pouvoir la protéger et l’aimer.

Il sourit d’avantage lorsqu’il entendit la jeune femme lui avouer qu’elle était bien près de lui. Cette pensée le réconforta un peu. Ainsi il savait que ses sentiments n’étaient pas à sens unique et qu’il pourrait lui démontrer chaque jours si l’envi lui prenait. Mais il ne fallait pas non plus trop abuser, car cela pourrait très vite la perturber et ainsi faire en sorte qu’elle commence à le trouver beaucoup trop collant. Il alla même jusqu'à laisser glisser ses doigts sur le ventre de la douce, mais celle-ci se releva au moment où le jeune homme commençait ses caresses. Peut-être ne voulait-elle pas aller plus loin pour le moment, il pouvait bien le comprendre, mais il n’avait pas fait ce geste pour la provoquer.

" On devrait remonter : je ne veux pas d'ennuis et toi tu as encore du travail"

Ainsi elle ne fuyait pas sa caresse, mais seulement une mesure de prudence pour ne pas qu’ils meurent dans les prochains jours. Il avait tout à fait perdu la notion du temps. Être seul dans la cale avec elle lui avait fait le plus grand bien et avait en quelque sorte endormi sa vigilance. Il devrait rectifier certaine règle de prudence lorsqu’il se trouvait seul avec la jeune femme, ainsi ils risqueraient moins de se faire prendre en flagrant délit et ensuite d’être battu à mort ou jeter aux requins.

Rhazad leva la tête vers Aelene lorsque celle-ci commença a gravir les marches. Il fit une petite moue infantile et agrippas sa chemise pour essayer de la remettre. Il aurait bien aimer avoir un dernier baiser de la part de la demoiselle avant de la quitter pour retourner vaqué à ses occupations. Il aimait beaucoup les lèvres douces d’Aelene contre les siennes. Sa lui donnait un certain bout d’entrain pour continuer ses diverses tâches. Avec un petit soupir, il essaya d’enfiler lentement sa chemise afin de ne pas aggraver l’état de son dos. Il se pencha afin d’empoigner une lame et se retourna vers la porte qui était désormais ouverte sur la silhouette du capitaine.

Le forgeron haussa les sourcils en agitant la lame dans l’air pour démontrer au capitaine qu’ils étaient entrain de travailler sur le problème que lui posait les lames. Décidément il ne réussirais jamais à les remettre en état, mais au moins il pourrait les améliorer. Cependant, il ne garantissait pas que ceux qui les tiendraient allait survivre contre un autre navire de pirate, mais ils pourraient se défendre.

" Ah, et puis on va bientôt en rencontrer des pirates ? "

Le capitaine fixa un moment la jeune femme, puis grogna en roulant les yeux. Il s’engagea alors dans l’escalier de la réserve pour aller rejoindre le jeune homme qui se trouvait toujours près des sacs. Il était vrai que le forgeron ce souciait aussi de savoir s'ils allaient rencontrer des pirates lors de leur périple en meurt. Certes, il se doutais bien qu'ils n'étaient pas seulement la pour plaisanter, mais l'idée de sauter d'un bateau à l'autrepour faire une embuscade de l'enchantait guère, voir pas.

Le jeune homme regarda le capitaine sans prononcer une seule parole, se contentant de jouer avec la lame qu’il tenait entre ses mains. Le capitaine regarda la pièce des yeux et remarqua que certain boulet avaient étés déplacer. Le forgeron remarqua le regard de capitaine.

- Hum…Nous étions entrain de déplacer les boulets afin que je puisse les transformer en acier réutilisable. Je ne voudrais pas être obliger de faire fondre vos ustensiles et vos objets de valeur pour de simple lames.

- Tu as absolument besoin du gamin ici pour t’aider ou tu peu te débrouiller seul?

Le jeune homme tourna la regard vers Aelene, puis le concentra de nouveau sur la lame qu’il tenait entre les mains. C’est évident qu’il aurait besoin d’aide pour toutes les transporter, mais il ne voulait pas prendre de risque. Cependant, s’il n’acceptais pas l’aide de la jeune femme, peut-être que celle-ci le prendrait mal ou bien le capitaine le prendrait mal lui aussi. Après un long moment de réflexion a fixer les lames, les boulets et le capitaine, Rhazad finit par prendre une décision.

- Non, pas pour le moment. Mais j’en aurait besoin bientôt, si cela ne vous incombe pas.

La capitaine le fixa un long moment, puis hocha lentement la tête en plaçant ses mains derrières son dos. Il prit un moment de réflexion et hocha de nouveau la tête en se retournant vers les escaliers. Lorsqu’il commença à les gravir, il se retourna vers le jeune homme, puis le pointa du doigt avec un petit sourire dissimuler sous sa barbe.

- Ce soir, tu pourras manger, comme les autres.

Le forgeron sourit en hocha la tête pour remercier le capitaine. Celui-ci sorti de la réserve en se dirigeant autre part sur le pont. Le jeune homme s’en fichait éperdument. Il n’aimait pas particulièrement l’humeur bipolaire du capitaine. Parfois il était d’un enthousiasme à réveiller les morts et l’instant d’après il vous offrait vingt coups de fouet avec regret. Quel homme étrange songea Rhazad.

[HJ : Wow 4 pages *.* x)]

Aelene soutint le regard du capitaine avec un sourire naïf et cacha son soulagement lorsqu'il l'ignora plus ou moins et descendit dans la cale. Au moins, il n'avait pas l'air de se douter de quoi que ce soit. Restait à voir comment il prendrait l'état d'avancement du travail du forgeron.

" Tu as absolument besoin du gamin ici pour t’aider ou tu peux te débrouiller seul ? "

Aelene se figea alors qu'elle s'apprêtait à quitter la cale. Question délicate, d'une certaine façon et elle espérait que la réponse ne serait pas un "oui" trop enthousiaste. Heureusement, Rhazad semblait avoir saisi les ennuis qu'il risquait de leur attirer en agissant de la sorte et donna une réponse assez futée. Elle laissa le capitaine repartir et fit un sourire au jeune homme avant de sortir à son tour.

La lumière du jour l'éblouit et elle cligna des yeux un moment. Si elle n'était pas gênée par le soleil comme les drows, elle n'en gardait pas moins des yeux fragiles et le changement de luminosité était important. Les marins semblaient avoir repris leurs activités et elle se demanda ce qu'elle allait encore pouvoir faire. Pas grand chose, apparemment... La mer était calme, personne ne lui demandait rien. Elle en profita pour aller dans la cale jeter un coup d'œil à ses affaires et vérifier qu'elles étaient toujours là. Elle n'était pas habituée à laisser le peu de possessions qu'elle avait derrière elle. Seulement, elle se voyait mal porter constamment cotte de maille et épée avec elle en pleine mer, sans parler de sa cape. L'endroit était désert, vu que le lieu n'était pas spécialement agréable et sentait le renfermé. En admettant que ce soit la seule odeur. Seulement, elle avait grand besoin de réfléchir à la suite de son voyage.

Réveillée au bord d'une route, elle avait recherché ses frères vers Ydril où elle avait le plus de chance de les retrouver. Après une rumeur qui s'était révélée infondée elle avait poursuivi vers Meca et maintenant suivait leur trace jusqu'à Diantra, sachant que le rêve d'Arcam aurait été de retourner y vivre. Celui de Calym était de faire son retour au Puy mais elle n'était pas assez inconsciente pour s'y risquer. Elle avait donc passé ces derniers temps à courir après sa fratrie et si elle ne les retrouvait pas dans la capitale des hommes - ce qui était probable - elle se demandait bien ce qu'elle ferait.

A cette question, s'ajoutait la présence de Rhazad. Jusque là, tout avait été relativement simple et il avait fallu qu'elle rencontre le jeune homme. Si elle jugeait sa situation d'un point de vue extérieur, elle en revenait au même point : un presqu'inconnu dont elle n'avait pas besoin pour mener sa petite enquête. Seulement, ça faisait un moment qu'elle ne pensait plus de la sorte, en admettant qu'elle ait jamais vu les choses ainsi. D'accord, elle le connaissait assez peu, au final. Tout ce qu'elle savait de lui c'était son prénom et qu'il avait été forgeron dans un village à présent détruit. C'était mince, comme connaissance. Lui non plus ne savait pas grand chose d'elle, même s'il était le premier auquel elle faisait tant de confidences. Seulement, elle avait omis l'essentiel : l'existence de ses frères. Et pourtant, elle pouvait bien raisonner tant qu'elle voulait, son esprit continuait à penser au forgeron...

Elle s'était sentie tellement bien, blottie contre lui. Elle avait encore l'impression de sentir ses mains sur ses hanches, puis ses caresses sur son ventre. Bon, elle s'était relevée au même moment, incapable d'oublier plus de deux minutes la prudence, mais ça ne l'en avait pas moins profondément troublée. Elle n'aurait jamais imaginé laisser qui que ce soit la toucher. L'association d'idée qui en découlait était tellement négative, qu'elle s'était promis que jamais plus personne ne l'approcherait. Et puis, Rhazad était arrivé, et cela lui semblait tellement plus naturel... Ça ne l'empêchait pas tout à fait d'avoir peur, parce que des images qu'elle aurait préféré oublier lui revenaient à tout moment, mais en même temps, c'était tellement différent avec lui...

Et pourtant, elle craignait d'aller plus loin, parce qu'elle ne voulait pas prendre de risque. Le risque de quoi ? Elle se sentait l'esprit trop embrouillé pour savoir ou peut-être qu'elle ne voulait pas tout à fait reconnaitre ce qu'elle ressentait. Mais qu'est ce qu'elle ressentait ? Elle avait l'impression de marcher dans un brouillard qui se lèverait peu à peu et découvrirait quelque chose qu'elle avait depuis toujours raté. Elle s'était tellement appliquée à rester insensible à tout, parce que c'était le mieux pour elle, qu'elle se demandait à présent comment elle avait pu en arriver là. Comment s'y prendre surtout, comment réagir ? Instinctivement, il valait mieux, car si elle se mettait à trop réfléchir elle risquait de reprendre ses habitudes et de s'éloigner de Rhazad et ça elle ne le voulait pas.

Elle avait beaucoup trop de questions, constata-t-elle et encore une fois, elle préféra les remettre à plus tard. Pourquoi se torturer alors que pour l'instant tout allait très bien ? Laissant à nouveau ses affaires qui étaient toujours à leur place, elle remonta à nouveau sur le pont.

" Eh ! "

Elle se retourna sur un marin qui désignait le haut d'un des mats.

" Tu peux monter là-haut et surveiller deux minutes ? "

La jeune femme leva la tête et découvrit ce qui devait être le poste d'observation de la vigie. Ce gars là passait son temps tout là-haut ? Elle n'en savait rien mais acquiesça. A moins qu'elle ne se découvre le vertige, voilà quelque chose qu'elle pouvait faire. Grimpant avec une certaine agilité, bien qu'elle n'ait jamais eu l'habitude l'exercice, elle parvint enfin à son nouveau poste. Le nid de pie ne lui laissait pas beaucoup de liberté de mouvement, mais la vue imprenable qu'elle avait sur les environs lui fit oublier l'inconfort. Enfin, pour le moment, il n'y avait pas grand chose à observer si ce n'était la mer. Les oiseaux marins avaient disparus depuis un moment, maintenant qu'ils s'étaient éloignés des côtes. D'ailleurs, elle était sensée observer quoi au juste ? De l'eau à perte de vue... C'était joli deux minutes, mais Aelene n'avait jamais eu un tempérament passif. Elle jetait régulièrement un coup d'œil en bas pour voir si le marin revenait, se demandant par la même occasion ce qu'elle était sensée faire si par hasard elle voyait autre chose que des vagues.

Ce fut à l'instant où celui qu'elle remplaçait revint, qu'elle remarqua quelque chose au loin. Elle tendit aussitôt le doigt, espérant que ce ne soit pas des ennuis en perspective. Ils avaient eu assez d'une tempête pour ne pas en rajouter, un voyage tranquille serait le bienvenu.

" Qu'est ce que c'est, ça ? "

L'homme plissa les yeux, essayant de distinguer ce que lui montrait la jeune femme.

" Je vois rien. "

Pas vraiment étonnant, elle avait une très bonne vue par rapport à un humain et distinguait à peine ce qu'elle avait repéré. D'ailleurs, l'homme n'avait pas l'air convaincu par ce qu'elle avançait et cela l'agaça un peu. Mais apparemment, le bateau se rapprochait de la chose et au bout d'une ou deux minutes, le marin finit par hocher la tête.

" Ah ouais, je sais pas encore. "

Il sortit une longue vue, prenant enfin "Josh" au sérieux, attendit encore un moment avant de hausser les épaules :

" Un bateau, mais je vois pas encore le pavillon. Allez, descends maintenant. "

Aelene ouvrit la bouche pour protester, voulant avoir le fin mot de l'histoire, mais elle estima que si ça avait un quelconque intérêt, elle le saurait bien assez tôt. L'homme connaissait son métier, il pouvait se débrouiller. Elle entreprit donc de redescendre en s'appliquant à ne pas rater les cordages. Un vent léger s'était levé, rendant la descente plus périlleuse que l'ascension et lorsqu'elle mit enfin le pied sur le pont, elle se sentit rassurée. Elle avait apprécié l'expérience, mais de là à en faire son quotidien, non merci...

Le jeune homme soupira, puis entreprit de se mettre enfin à la tâche que la capitaine lui avait confier quelques instant plutôt. Il fronça les sourcils, puis empoigna quelques boulet de canon avec quelques lames, puis sorti de la réserve en se dirigeant vers les cuisines. Tant pis si le cuisinier n’était pas content que le jeune homme monopolise ses chaudrons, mais c’était une question de vie ou de mort. Bon peut-être pas de mort, mais c’était pour quelque chose d’essentielle et sa ne resterais pas sur le cœur comme ce que faisait le cuisinier.

Le forgeron poussa la porte des cuisines et déposant l’ensemble des choses qu’il tenait dans ses bras, sur une petite table qui juchait le centre de la pièce. Il chercha du regard ce qui pourrait bien lui servir de « fonte », puis finit par décider qu’une marmite ferait peut-être l’affaire. Il entreprit donc de chercher quelque chose qui ressemble de loin ou de près à ce qu’il cherchait. Il s’accroupit donc et commençant a tâtonner au hasard dans l’armoire pour essayer de mettre la main dessus. Après quelques minutes à chercher ainsi, ses doigts effleurèrent le métal froid et lisse d’une énorme chaudron. Il sourit, puis pencha la tête en agrippant le chaudron et le tira vers lui.

Le cuisinier entra alors dans la cuisine avec une louche de bois entre les mains. Lorsqu’il vit Rhazad qui était entrain de prendre sa marmite, il se mit à lui frapper la tête à coup de louche en lui ordonnant de se relever. Le jeune homme grogna sous les coups répéter du cuistot, mais obtempéra néanmoins pour faire cesser les coups. Le forgeron se releva, puis domina le cuisinier de tout sa hauteur en plantant son regard d’azur dans celui du gros bonhomme.

- Qu’est-ce que tu fiche dans ma cuisine!? Et avec ma marmite en plus!?

Rhazad haussa un sourcil en croisa les bras sur son torse, puis continua de dévisager le cuistot sans répondre aux questions qu’il lui posait. Ainsi le capitaine ne l’avait pas informer qu’il aurait besoin de sa cuisine pour réparer les vieilles épées rouillée. Le cuisine leva sa louche et s’apprêtais a frapper le jeune homme, quand celui-ci prit la louche en question et la cassa en deux en lançant les morceaux plus loin dans la pièce.

- Ce que je fait ici, c’est sur ordre du capitaine. Je ne mettrais jamais les pieds dans cette cuisine infecte si je n’y était pas obliger. Maintenant va râler après quelqu’un d’autre que sa intéresse, j’ai ai marre de t’entendre de plaindre.

Sans attendre que le cuisinier puisse placer un mot, Rhazad l’empoigna par le collet en le tirant vers la sortie. Le gros cuisinier se débattit, mais en vain, le jeune homme était beaucoup plus fort que lui. Le forgeron poussa donc le gros monsieur à l’extérieur, puis referma la porte derrière lui en se dirigeant vers le four. Il devrait trouver un moyen de faire en sorte que la température du feu augmente d’une façon considérable s’il voulait faire fondre le métal des boulets pour les transformer en métal malléable. Il commença par prendre le chaudron, puis le plaça sur le feu en y déposant un boulet. Il prit un biquet à amadou, puis commença a produire des étincelles jusqu'à ce que le feu prenne enfin. Ensuite il revint vers les lames en les fixant pendant un long moment. S’il ne faisait que les tremper des le métal chaud, se ne serait pas assez suffisant pour leurs rendre leur solidité.

Il prit un énorme sceau et sorti sur le pont afin d’aller en quête d’eau. Tournant le regard dans tout les directions, Rhazad finit par poser l’œil sur un sceau d’eau déjà rempli. Avec un sourire triomphant, il se dirigea vers l’endroit où se trouvait le sceau. Il l’empoigna, puis sans savoir pourquoi, il se mit à penser à la demi. Celle-ci lui avait sourit avant de le quitter pour retourner a ses tâches. Ce petit sourire lui avait permit de reprendre ses esprits tant qu’a la tâche qui l’attendait de son côté. Avec le sourire aux lèvres, il se dirigea de nouveau vers les cuisines afin de pouvoir commencer la réparation des lames.

Lorsqu’il entra dans la pièce, celle-ci commençait à être ampli d’une fumée noir et âcre. Rhazad déposa les sceau près de la table en allant ouvrir la fenêtre pour permettre à la fumer de sortir. Sans regarder si le premier boulet était complètement fondu, le jeune homme en mis un deuxième dans le chaudron pour qu’il ne soit pas obliger d’interrompre son travail parce qu’il manquait de métal fondu. Il ressorti une fois de plus en se dirigeant vers la réserve où il avait laisser son marteau. C’est alors qu’il remarqua une agitation peu commune sur le pont. En effet tout les marins avaient étés convoquer sur le pont afin que le capitaine puisse faire un message d’intérêt public. Rhazad s’arrêta enfin et croisa les bras sur son torse en haussant un sourcil. Le capitaine fixa l’ensemble de son équipage, puis se plaça bien droit afin que tous puisse voir sa haute stature.

- Il semblerait que l’une de nos sentinelles aie aperçu un navire qui approcherait en notre direction. Celui-ci ne seras pas sur nous avant le début de la nuit, sinon le lendemain matin. Je vous prierais de restez vigilent à l’alerte qui pourrait être donner pendant que vous dormez.

Aux mots du capitaine, tout les yeux se tournèrent vers l’horizon d’où ils ne pouvaient pas encore voir grand chose. Les hommes crièrent de joie à l’annonce de ce combat future. Décidément, ils aimaient tous risquer leur vie sur ce navire. Rhazad roula les yeux, non qu’un combat lui déplaise, mais il ne voulait pas se battre pour une question de plaisir. Surtout que si Aelene prenait place lors du combat, il serait beaucoup trop préoccuper à la protéger que d’écouter les ordres du capitaine. Instinctivement, il se mit à la chercher du regard. Lorsque c’est yeux eurent enfin trouver les siens, il fut rassurer, puis sourit en se dirigeant vers le réserve où il prit son marteau.

Retournant vers la cuisine, Rhazad haussa un sourcil en stoppant net sa marche. Si le navire ennemi viendrait sur eux avant la nuit, jamais il n’aurait le temps d’effectuer tout les retouches sur chaque lames. Il aurait besoin d’aide, surtout pour transporter les boulets, mais il aurait aussi besoin de l’aide d’Aelene. La raison du pourquoi il avait besoin d’elle était simple, il l’aimait et la voulait à ses côtés le plus souvent possible, mais s’il la quémandait auprès du capitaine, celui-ci commencerait à avoir de sérieux doute. Il se mit donc en quête d'un marin qui pourrait peut-être l'aider à faire la tâche plus rapiement, mais trouva vite tout le monde occuper à diverse tâche afin d'être prêt à l'arriver du navire ennemi. Rhazad soupira, puis se dirigea vers la capitaine à contre coeur. Celui se retourna vers le jeune homme lorsqu'il sentit des yeux le transpercer de part en part.

- Qu'est-ce que tu veux mon gaillard?

-J'aimerais avoir l'aide de Josh pour être sur que les lames soient prête dans le délais requis.

Le capitaine ne pouvait certainement pas lui refuser cela, car il savait pertinnament que sans lames, ils n'auraient aucune chance de prendre le navire adverse. Rhazad fixa un long moment le capitaine en se demandant s'il n'avait pas mieux fait de demander un autre marin, mais le seul marin qu'il connaisait à bord était Aelene. Sans attendre la réponse du capitaine, le forgeron tourna les talons pour se diriger vers les cuisines.

- Vous direz à Josh de venir me rejoindre dans la cuisine, capitaine.

Le jeune homme entra dans les cuisines en se dépêchant d'aller voir le métal. Celui-ci était complètement entrain de bouillir dans la martite. Ainsi, ils pourraient commencer leur travail dans les prochaines minutes.

Aelene, dont la curiosité faisait encore des siennes, fut contente d'entendre le petit discours du capitaine. Non pas qu'elle ait spécialement envie de rencontrer qui que ce soit sur l'océan, mais au moins elle savait à quoi s'en tenir car elle détestait rester dans l'incertitude. A vrai dire, le message du capitaine ne leur apprenait pas grand chose. Elle vivait déjà constamment dans la crainte d'une alerte éventuelle, ça ne lui changerait donc pas la vie. Vers l'horizon, elle distinguait à peine un petit point et était sans doute une des seules à pouvoir l'observer. Ah ! Avec un peu de chance, les vents les éloigneraient, coupant court à tout risque. Elle avait beau avoir choisi une vie où les combats étaient fréquents, elle était loin de les rechercher pour le plaisir. Ça, c'était bon pour Calym qui aimait le sang. Elle s'était toujours contenté d'y voir un moyen relativement efficace de gagner sa vie.

Certains hommes avaient l'air franchement enthousiastes à l'idée de combattre et Aelene réprima une moue quelque peu méprisante : il n'y avait donc pas assez de moment où l'on ne pouvait éviter les ennuis pour qu'ils aient besoin de les souhaiter ? Elle croisa un bref instant les yeux de Rhazad et détourna le regard pour éviter de répondre un peu trop spontanément à son sourire. Elle ne voulait surtout pas que quelqu'un se doute de quoi que ce soit. Et s'ils devaient bel et bien se battre, le forgeron savait-il se servir de son arme ? Elle s'aperçut soudainement qu'elle s'inquiétait peut-être plus pour lui que pour elle. Enfin, elle n'était plus à une surprise près, elle avait l'impression d'être passée dans une autre dimension depuis qu'elle avait embarqué et de ne plus se reconnaitre elle-même.

" Josh. "

Aelene sortit de ses pensées subitement. Son nom émanait du capitaine. Elle tourna un regard interrogatif vers lui et vit qu'il la détaillait d'un air qu'elle ne parvint pas à interpréter. Qu'est ce qu'il lui voulait par tous les dieux ?

" Aux cuisines. "

Elle acquiesça et se dépêcha d'obtempérer, préférant éviter de prolonger ce moment qui l'avait mis quelque peu mal à l'aise. Elle n'arrivait pas vraiment à cerner le capitaine et n'aimait pas ça vu sa peur d'être démasquée à tout moment. Retourner auprès du cuisinier peu coopératif ne l'enchantait pas plus que ça, cependant, mais le visage de la jeune femme s'éclaira lorsqu'elle reconnu Rhazad.

" Tu as envahis la cuisine, à présent ? "

Le ton était celui de Josh, elle continuait à ne vouloir prendre aucun risque au cas où quelqu'un arriverait à l'improviste, mais le petit sourire espiègle était bien celui d'Aelene même si ce genre d'expression chez elle était rare. A croire qu'elle commençait à se détendre un peu en présence du jeune homme. Jetant un coup d'œil aux boulets et aux lames elle se demanda ce qu'allait bien pouvoir en tirer Rhazad. En ce qui la concernait, elle n'en avait aucune idée... Elle retrouva un air sérieux et fronça les sourcils en secouant la tête :

" J'ose quand même espérer que les marins ont leurs propres armes et que ça ne servira qu'en plus, au cas où. Qui serait assez stupide pour prendre la mer avec un stock de lames rouillées pour seule protection ? "

La question recelait plus de l'agacement que de l'inquiétude. Face à une telle situation, la mercenaire reprenait le dessus, décidée à prendre les choses en main si besoin était. comment, elle n'en savait trop rien, mais il y avait fort à parier que si les marins étaient du genre à être heureux de se battre, ils en avaient un minimum les moyens. Ou alors ils avaient embarqué sur le seul bateau d'imbéciles heureux encore en état de voguer.

Elle haussa les épaules, de l'air de celle qui remet ses interrogations à plus tard et reprit :

" Alors, en quoi puis je t'aider ? "

Décidément, l'ambiance étouffante de la cuisine était peut-être insupportable pour qui n'était pas habitué, mais elle préférait mille fois être là en compagnie du forgeron qu'à l'air libre avec les marins. D'ailleurs, il suffisait de voir le sourire qui revenait régulièrement sur ses lèvres pour s'en rendre compte. et encore, elle s'efforçait de ne pas penser aux instants passés dans la cale et aux mains du jeune homme qui... Non, ce n'était décidément pas le moment. Bon, ils avaient tout de même plus important : les boulets, les lames et un miracle à inventer avant la nuit.

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