Un voyage imprévu [ pv les triplés]

Le jeune homme entreprit de disposer les lames de façon à ce qu'ils puissent, lui et Aelene, faire le plus de lame à la fois. Il les disposa donc les unes à côtés des autres en prenant l'ensemble de l'espace disponible sur la classe. Il prit un vieux linge tout crasseux, puis afin de pouvoir prendre la marmite entre ses mains et verser le liquide chaud sur les lames. Certes, s'il en coulait sur la table, celle-ci serait fichu, mais c'était le seul moyen de bien travailler à bord de ce fichu navire. Il souleva le chaudron plein de métal brûlant de son promontoire, puis entendit des pas derrière lui. Il détourna donc le regard de sa tâche présente et sourit en reconnaissant la silhouette de la jeune femme dans l'embrasure de la porte.

La remarque qu'elle souleva le fit d'avantage sourire, mais la marmite commençait à devenir très chaude dans sa main. Il s'employa donc à verser un peu de métal brûlant sur la première épée et replaça le chaudron sur son promontoire. Il prit l'épée maintenant devenu brûlante et prit le marteau dans son autre main. Avec une habileté rare, il commença à façonner le métal. Il plaça l'épée contre la table et la frappait à grand coup de marteau afin de lui donner une forme beaucoup plus aiguiser, parfois il la trempait dans l'eau afin de solidifier quelque endroit et recommencer à frapper les coins de l'épée.

"Qui serait assez stupide pour prendre la mer avec un stock de lames rouillées pour seule protection ? "

- Je croit que notre capitaine fait parti de ses gens stupides qui partent en mer avec seulement l'équipement nécessaire. À moins qu'il désirait se servir de ses lames pour faire des brochettes, ce qui m'étonnerait énormément.

Il lança un sourire de biais à la demoiselle. Il aurait bien aimer qu'aucune alerte sois sonner et que leur temps ensemble puisse être consacrer à continuer ce qu'ils effectuaient dans la cale. Mais l'heure n'était pas là pour penser à ces choses, le capitaine comptais sur lui pour rabibocher les lames que ses marins n'avait pas prit le temps de s'occuper après chaque combat. En effet certaine d'entre elle étaient encore couverte du sang des ennemies tuer lors d'un précédent abordage. Il finit sa première épée dans le temps de le dire, puis se tourna vers la jeune femme en s'essuyant un peu les doigts sur sa chemise. Très vite celle-ci deviendrait noir de crasse, mais au moins elle ne serait pas tâcher de sang.

- J'aimerais que tu vérifie la solidité des lames lorsque j'en ai finit avec chacune d'entre elle. Vérifie les imperfection. Je sais que la lame est déjà imparfaite à sa base, mais dit moi si je devrait rajouter du métal pour ne pas que cela coûte la vie à l'un des marins.

Avec une précaution infinit, il s'approcha lentement du coin de la table en s'asseyant sans quitter la jeune femme du regard. Son cœur ne cessais de palpiter lorsqu’il se tenait près d'elle et surtout après l'épisode de la cale. Il sourit, puis se releva en prenant de nouveau le chaudron entre sa large mains , puis il recommença le processus avec une autre lame. Le bruit du marteau contre la métal résonnait contre les parois de la cuisine et couvrait la plupart des bruits produit à l'extérieur. Lorsque la seconde lame fut fait, le jeune homme retira sa chemise, car il ne voulait pas trop la tâcher et en plus il serait bientôt tremper de sueur vu la température qui subsistait dans le petit habitacle. Il la déposa sur une chaise, puis entreprit de faire une troisième lame. Certes, il n’était pas très rapide, car même si les lames étaient complètement finit, il ne voulait pas qu’un homme risque sa vie a cause de lui.

Après avoir mit la dernière lame dans le sceau d'eau afin de la refroidir, il se permit une petite pause en s'appuyant contre la table qui avait légèrement souffert du traitement répéter que lui infligeait le forgeron depuis bientôt deux heure. Il n’avait réussi qu'a remettre sur pied une vingtaine de lame. Le résultat était même décevant, car il ne pouvait pas passez autant de temps qu'il le voudrait, vu le temps qui pressait. Ses yeux d'azur se posèrent instantanément sur la jeune femme. Ils n'avaient pas été déranger pendant tout ce temps, personne n'osait approcher de la cuisine vu les bruit qui en ressortait. Le jeune homme se dit donc qu'il avait un petit répit afin de faire plus ample connaissance.

Lentement il se releva, puis s'approcha doucement de la demoiselle. Avec douceur il vint glisser ses doigts muscler autour de la taille d'Aelene. Malheureusement il savait bien que c'était risquer, mais personne n'oserait venir les déranger puisqu'il avait demander au capitaine que personne ne les interrompre dans leur travail. Il alla même jusqu'a déposer ses lèvres contre le cou de la demoiselle. Lui donnant ainsi un petit baiser. Il était peut-être trop entreprenants, mais il aimait beaucoup la jeune femme et avait quelque peine à ce contenir. Alors qu’il était entrain de resserrer son étreinte autour de la jeune femme, il entendit des bruits de pas qui se rapprochait de la cuisine. Rhazad soupira en remettant sa chemise, puis empoigna la première lame qu’il avait façonner. Le sueur lui colla vite sa chemise contre son torse, mais il devrait l’endurer tant que le gêneur serais la. Il se dirigea vers la porte qui s’ouvrit sur un homme barbu. Ne perdant pas une seconde, le jeune homme vint placer sa lame sous le menton barbu de l’homme en haussant un sourcil.

- J’avais pourtant dit au capitaine de ne pas nous déranger, s’il voulait que ses épées sois prête au moment venu.

- Je sais, mais il m’as demander de venir voir comment les travaux avançait.

Le forgeron le fixa pendant un long moment, puis retira sa lame de sous son menton en le suivant dans le cuisine. Les lames en questions étaient tous aligner contre le mur pour ne pas qu’elle se touche et se mêle avec celle non faite. L’homme barbu prend l’une d’entre elle en l’observant longuement, puis lorsqu’il fut satisfait de son inspection, il la remit à sa place. Il tourna le regard vers la montagne de muscle qu’était Rhazad et tourna ensuite le regard vers Aelene. Après quelque instant, il concentra de nouveau son attention sur le forgeron.

- On dirais presque le travail d’un forgeron. Vu la qualité des lames, on va sûrement devoir battre en retraite..

- Qui a parler d’une retraite?

C’était le forgeron qui venait de s’exprimer. Jamais il ne laisserais qui que ce soit les tués, lui et Aelene, le reste il s’en fichait éperdument. La seule et unique raison qui l poussait à faire ses lames étaient qu’il ne voulait pas se faire fouetter et être inconscient pendant un long nombre d’heure. De plus il ne laisserait personne le soumettre en esclavage pour ensuite le vendre à qui bon lui semblait. Le butin l'interessait un peu, mais il savait que sa part ne serait pas très grande. Il ne tuerais personne par plaisir, seulement si sa vie serait menacer. Ce serait des heures perdu à ne pas voir le visage de la demi. Le vieil homme sorti de la pièce en leur indiquant qu’ils leurs laissaient cinq minutes de pause avant de recommencer. Le porte se referma donc, en laissant les deux être seuls dans l’immense pièce. Le jeune homme soupira de soulagement en tournant son regard d’azur vers la jeune femme.

- Et si on n’en profitait pour mieux se connaître?

La question avait été poser avec douceur. Mais le forgeron trouva bien assez vite que sa chemise lui collait beaucoup trop à la peau. Il faisais une température à coucher dehors dans cette cuisine. Il décida donc de retirer à nouveau sa chemise pour être sur de ne pas la tâcher inutilement.

" J'aimerais que tu vérifies la solidité des lames lorsque j'en ai fini avec chacune d'entre elles. Vérifie les imperfections. Je sais que la lame est déjà imparfaite à sa base, mais dis moi si je devrais rajouter du métal pour ne pas que cela coûte la vie à l'un des marins. "

Aelene hocha la tête, gardant un air sérieux pour inspecter les lames d'un œil critique. A vrai dire, le forgeron avait raison : il était impossible de relever toutes les imperfections, sinon, ils ne s'en sortiraient jamais. Elle décida de valider la première lame, puis la seconde, estimant qu'elles pouvaient servir sans trop de mal. La troisième en revanche fut rejetée aussitôt avec un bref commentaire :

" Elle va se briser sous la garde. "

Si la jeune femme aurait été incapable de faire le travail d'un forgeron, elle avait manié assez d'armes pour savoir en reconnaitre une bonne d'une mauvaise. Celles-là étaient toutes inutilisables, à la base, et la demi devait reconnaitre que Rhazad faisait des merveilles. Elle se demandait bien comment, vu le matériel dont il disposait mais c'était un fait.

" Même chose pour celle là. "

Elle accepta les suivantes, puis en sortit une dernière du lot, la laissa reposer sur deux doigts un instant pour vérifier un tant soit peu l'équilibre et conclut d'un ton sans appel :

" Consolide le faible, ou il ne servira à rien. "

Elle mania brièvement la dernière lame qui venait de refroidir et acquiesça en souriant légèrement, sans la quitter des yeux :

" C'est du beau travail, vu ce que c'était. Ou du moins, c'est un beau résultat. "

Parce qu'en ce qui concernait le travail en lui-même, de son point de vue, ça se résumait à taper sur du métal. Si elle se doutait que c'était bien plus compliqué, elle ne se serait pas permis de juger.

Elle releva les yeux à ce moment, croisa le regard azur du jeune homme et sentit son cœur s'accélérer. Tout le temps des vérifications, elle était restée concentrée, prenant sa tache au sérieux. Après tout, leur vie à tous les deux dépendait aussi de l'aide qu'il pourraient obtenir des marins en cas de soucis. Plus ils seraient nombreux à disposer d'une bonne lame, plus ils auraient de chances de s'en sortir vivants. Le travail terminé, la concentration n'était plus de mise, et ses yeux s'accrochèrent à ceux de Rhazad. Intérieurement, elle se disait qu'il fallait qu'elle se concentre sur leur travail, mais lorsqu'elle sentit ses doigts sur sa taille, elle eu bien de la peine à garder ses belles résolutions. Elle se rendit compte qu'elle avait elle-même posé ses mains sur son torse... et c'est à ce moment là qu'elle capta les pas qui se rapprochaient. Cela brisa l'instant et ses réflexes défensifs reprirent le dessus sans crier gare. Rhazad fut donc repoussé sans trop de ménagement tandis qu'Aelene prenait une lame pour se donner un peu de contenance.

Lorsque l'homme barbu entra, elle lui jeta à peine un regard, de l'air de celle qui s'occupe sagement de ce qu'on lui a demandé. Sauf que le forgeron n'avait pas l'air d'humeur à être dérangé. Enfin, difficile de le lui reprocher vu les circonstances. Aelene, quand à elle, garda un mélange d'expression faussement ravie à l'idée de travailler les épées et de curiosité un peu idiote sur la suite des événements. Un air vaguement niais qui seyait très bien à Josh, elle commençait à s'y faire.

" On dirait presque le travail d’un forgeron. Vu la qualité des lames, on va sûrement devoir battre en retraite... "

Aelene continua à faire semblant de vérifier que la lame était "parfaite" sans ciller, mais intérieurement son cœur venait de s'arrêter. Le marin avait-il un doute sur Rhazad ? Il ne manquerait plus que le jeune homme se retrouve jeté à la mer ou elle ne savait quoi ! Elle garda le contrôle d'elle-même aussi longtemps que le vieil homme resta dans la pièce puis soupira de soulagement. Au moins, elle bénissait les années d'entrainement intensif à rester impassible quoi qu'il arrive.

" Et si on en profitait pour mieux se connaître ? "

La jeune femme le dévisagea un instant, se demandant un peu ce qu'il entendait vraiment par là. Elle avait bien une petite idée sur la façon dont ils pourraient mieux se connaitre, mais n'était pas sure de vouloir y croire. Ou peut-être que si. Ou peut-être que non. Hum... Elle reporta son attention sur l'épée qu'elle avait entre les mains afin de ne plus voir le torse dénudé du jeune homme : qu'elle puisse réfléchir correctement deux minutes, tout de même ! Réfléchir... Quand elle reprit le fil de ses idées, ce fut pour déclarer d'un ton relativement neutre, en regardant bien d'avantage le reste de la pièce que Rhazad - enfin, tout sauf lui, il valait mieux :

" Tu n'as qu'à dire que tu as commencé un apprentissage de forgeron avant de devenir marin. Les mensonges les plus simples à tenir sont ceux qui ont la plus grande part de vérité. "

Après tout,il ne lui avait rien demandé, mais elel préférait parler, histoire de se remettre un peu les idées en place... Il avait l'air de s'inquiéter qu'on lui reproche de ne pas être un marin, voilà de quoi justifier ce qu'il venait de faire, non ? Elle se fit la remarque que lorsqu'il parlait de mieux se connaitre elle répondait sur "comment raconter des mensonges sur sa vie". Drôle de façon de faire connaissance... C'était dans ce genre de moment qu'elle avait l'impression que son éducation avait creusé un fossé entre elle et les humains. L'ennui, c'était que Rhazad en était un... il n'avait pas été élevé dans l'optique de tuer dans la souffrance tout ce qui tombait sous sa main. D'ailleurs, à ce propos...

" Au fait... "

Elle releva les yeux vers lui. Cette fois elle avait plutôt l'air inquiète. Impressionnant la vitesse à laquelle elle passait d'une expression à l'autre, sans compter les faux sentiments qu'elle jouait, et les vrais, qu'elle cachait autant que possible. Si ça la rendait relativement difficile à cerner, ça ne l'aidait pas d'avantage elle-même pour savoir où elle en était. Elle était donc passée subitement d'un trouble certain à un air un peu soucieux pour demander sans détour :

" Tu sais forger des épées, mais est ce que tu sais t'en servir ? "

Elle parut se surprendre elle-même, peu habituée à se préoccuper aussi ouvertement de qui que ce soit. Les yeux plongés dans ceux, bleu azur, du jeune homme elle resta là un instant à ne plus savoir quoi dire, ni quoi faire. L'impression d'être déconnectée de la réalité... elle s'aperçut qu'elle se troublait à nouveau.

Le jeune homme aimait bien ce faire complimenter sur son travail, mais il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas faire une merveille de lame avec les matériaux qu’il avait. Mais au moins, la plupart des lames qu’il avait réussir a remettre sur pied, était utilisable pour le combat. La critique que lui fit Aelene, ne le touchait guère puisqu’il savait qu’elle devait être l’une de ses experte en le maniement des armes. Il lui fit donc entièrement confiance et décida de mettre les vieilles lames de côté afin qu’il les manie à nouveaux plus tard.

Les bras croisé sur son torse, Rhazad fixait toujours la jeune femme dans les yeux en attendant une réponse de sa part. Il descendit lentement son regard afin de la détailler complètement. Elle avait une silhouette de femme, mais dans les vêtements qu’elle portais cela ne paraissait pas trop puisque les formes était dissimuler. En descendant d’avantage le regard vers les mains de la jeune femme, Rhazad ce souvint qu’elle les avaient poser sur son torse d’elle même. C’était peut-être un signe? Peut-être qu’elle se relâchait finalement un peu envers lui. Cette idée le fit sourire, puisque lui-même désirait pouvoir lui montrer son affection. Mais une affection trop répéter risquerait d’embêter la demoiselle plus qu’autre chose.

Il releva les yeux au moment où la voix de la demoiselle se fit entendit. Ainsi elle voulait qu’il ment sur sa profession afin de ne pas être jeter à l’eau par les marins. Certes, le fait que le vieil homme barbu lui ait fait souligner que son travail ressemblait à celui d’un forgeron l’inquiétait un peu, mais il ne s’en fit pas trop avec cela. Car le travail d’un forgeron ne voulait pas juste dire de remettre des lames en état. De plus, n’importe quel marin douer d’intelligence aurait pu savoir qu faire fondre des boulets allaient produire du métal et permettre à la reconstruction des lames.

" Au fait... "

- Oui?

L’air inquiet qu’Aelene lui lançait à ce moment ne rassuras en rien le jeune homme sur la question qu’elle allait poser. Peut-être voulait-elle seulement s’assurer de quelque chose le concernent ou bien lui faire des remontrance.

" Tu sais forger des épées, mais est ce que tu sais t'en servir ?

La question fit hausser les sourcils du jeune homme, l’air plus que surpris. Il soutient pendant un long moment le regard de la jeune femme, puis finit par sourire sans la quitter des yeux. Ainsi elle doutais de sa capacité à combattre. Il détourna le regard pendant un moment, pensant à ce qu’il pouvait bien lui répondre. Il savait très bien manier l’épée, mais cela comportais un risque énorme pour lui. Prenant la meilleure décision, il plongea de nouveau ses yeux dans ceux de la jeune femme.

- Je reviens dans une minute. Reste ici je t’en prit.

Sans attendre la permission de la demi, il sorti à grand pas sur le pont en se dirigeant vers la réserve. Le vent frais qui soufflait sur lui, lui fit le plus grand bien, vu la chaleur étouffante qui régnait dans la cuisine. Il croisa quelque marins, mais ne leur prêta pas plus d’attention qu’a son habitude. Arrivé à la réserve, il ouvrit celle-ci en descendant l’ensemble des marches et empoigna une bonne poigner de lames qu’ils pourraient remettre sur pied. Le fait qu’il vienne chercher des lames, n’étaient que pour tromper les apparence. Il ne voulait surtout pas être déranger une seconde fois et si les marins le voyaient arriver avec une nouvelle cargaison de lames, ils ne risqueraient pas de venir les dérangés. Il remonta donc les marches en se dirigeant vers la cale. Rendu la, il vérifia que celle-ci était complètement vide, puis fouilla parmi ses effets personnel. Là, il en ressorti une épée qu’il avait lui-même forger. Il prit soin de la dissimuler dans un morceau de tissu, vu qu’elle ne semblait pas du tout être comme les autres.

Lorsqu’il eu finit de la mettre en sûreté sous les autres lames, il gravit les marches et se dirigea de nouveau vers la cuisine. Là, il ferma la porte derrière lui et vint déposer l’énorme quantité de lames qu’il portais dans ses bras. Le visage de Rhazad se tourna un moment vers la demoiselle, puis il se concentra de nouveau sur les épées. Il les éparpilla un peu, jusqu'à voir le morceau de tissu qu’il avait dissimuler. Il le tira lentement, puis avec une précaution hors du commun il la sorti du morceau de lin. La lame était d’un rouge vif, luisant dans la lumière. Une tête de dragon ornait la garde ainsi que ses ailes. Le manche était tout entortiller, comme si c’était la queue du dragon. Avec un mouvement habile, il fit siffler sa lame dans l’air en prenant soin de ne pas apeurer la jeune femme.

Il s’assit sur la table sans lâcher sa lame, puis concentra son regard sur Aelene. Il devait absolument lui avouer quelque chose, mais c’était la première fois qu’il pensait sérieusement à le dire à quelqu’un. Ce n’était pas le genre de secret qu’on pouvait crier sur les toits, puisqu’il y a toujours des gens malsain pour abuser de ce genre de cas. Avec un soupir, il détourna lentement le regard sans lâcher son épée. Il se savait vraiment pas comment s’y prendre. Les confidences à cœur ouvert n’était pas du tout son genre, il préférait garder ce genre de chose pour lui. Mais il devait absolument la mettre en garde. Relevant enfin son regard vers celui-ci de la demoiselle, il sourit légèrement, mais ce sourire s’évanoui très rapidement.

- Si je sais manié l’épée…Oui je sais manier une épée, mais pas exactement comme les autres. Lorsque je combat, je rentre dans une sorte de rage guerrière, ne me préoccupant même pas de mes blessures. Je pourrais être blesser mortellement que je continuerais à me battre…Cette rage est plus communément appeler, la rage bersek…C’est la première fois que j’en parle à quelqu’un, mais le problème avec cette rage est que je ne suis as capable de différencier le bien du mal. Je tu quiconque tombe sous ma lame…

Les mots qu’il venait de prononcer lui enlevait un certain poids, mais le mettais dans l’incertitude. Il ne voulait pas qu’Aelene le prenne pour un fou de la guerre. Et il ne voulait surtout pas que son comportement change face à cette confidence. Il avait soutenu pendant tout ce temps le regard de la jeune femme, en faisant de grand effort pour ne pas détourner le regard. C’était son plus grand secret, qu’il gardais pour lui depuis extrêmement longtemps. Il guettais une quelconque trace de dégoût dans le regard de celle-ci.

Les compliments d'Aelene étaient sincères, elle n'était pas du genre à parler pour ne rien dire et encore moins à flatter inutilement. Non, elle trouvait le résultat vraiment bien pour ce que c'était au début. Restait à savoir si ça suffirait, mais ça, ils ne le sauraient que si les marins avaient à s'en servir.

Le silence de Rhazad face à la question déstabilisa la jeune femme. Il avait souris, mais elle sentait que quelque chose clochait. L'avait-elle vexé ? Ce n'était pas dans son intention, mais elle était habituée à parler sans détour. savoir sur qui on pouvait compter lors d'un combat était primordial. Ça lui semblait naturel et surtout, vital. Enfin, tout le monde n'avait pas reçu un entrainement d'escrime, ce n'était pas une honte. Ou alors il y avait autre chose, mais elle n'arrivait pas à cerner quoi.

" Je reviens dans une minute. Reste ici je t’en prie. "

Elle le regarda partir ne sachant pas comment réagir. Qu'est ce qu'elle avait dit de si bizarre ? Encore quelque chose qui lui avait échappé ? Qu'elle n'avait pas compris ? Pourtant, lorsqu'il s'agissait d'escrime, elle était sensée être en terrain connu. Elle tira sur sa propre chemise qui lui collait à la peau vu la chaleur et maudit ses bandages. Mais dans quelle galère s'était elle embarquée ?

Rhazad revint assez rapidement et elle le dévisagea, les sourcils froncés, visiblement déstabilisée, se demandant ce qu'il fabriquait. Pourquoi ramener d'autres lames ? Il n'éludait tout de même pas la question ? Puis elle baissa les yeux sur l'épée qu'il avait cachée et retint son souffle. Magnifique... Elle avait déjà vu de belles armes, son père avait en avait eu une collection, mais celle là, avec sa lame rouge, n'avait rien à leur envier. Elle le regarda la manier en retrouvant le sourire, rassurée. Voilà qui répondait tout à fait à sa question. Ce n'est que lorsqu'il s'arrêta et s'assit sur la table qu'elle se rendit compte qu'il n'avait pas l'air bien. A nouveau, elle retrouva une expression inquiète qu'elle essaya de modérer, comprenant qu'il avait quelque chose d'important à dire. Enfin, avec lui, c'était difficile de rester impassible, elle se sentait trop touchée pour ça.

" Si je sais manier l’épée… Oui je sais manier une épée, mais pas exactement comme les autres. "

Ah ? Dis comme ça, elle ne voyait pas bien de ce dont il s'agissait. Chacun avait son style différent, mais elle sentait qu'il ne parlait sans doute pas de ça.

Lorsque je combats, je rentre dans une sorte de rage guerrière, ne me préoccupant même pas de mes blessures. Je pourrais être blessé mortellement que je continuerais à me battre… "

Elle perdit son sourire alors qu'il continuait se rappelant ce qu'elle avait appris des années plus tôt, la suite lui confirmant malheureusement son idée.

" Cette rage est plus communément appelée, la rage bersek… "

Elle avait blêmit. Bien sur, oui... pas étonnant qu'il en parle difficilement. Elle avait toujours vue ça comme une légende : le gars tellement plongé dans son combat qu'il est capable de repousser ses limites et qui finit par en mourir. C'était donc réel ? Pas un de ces contes à dormir debout avec lesquels on berçait les petits drows en mal de sensations fortes.

" C’est la première fois que j’en parle à quelqu’un, mais le problème avec cette rage est que je ne suis pas capable de différencier le bien du mal. Je tue quiconque tombe sous ma lame…

L'air grave, elle hocha la tête, assimilant ce qu'il venait d'avouer. Ce dernier détail, qui n'en n'était pas un, elle venait de le découvrir et elle devait reconnaitre que ça faisait froid dans le dos. Enfin... peut-être était ce parce qu'à ce niveau là, elle avait vécu et vu tant d'horreurs qu'elle avait d'autres normes, mais il n'y avait nulle trace de dégout sur son visage et elle ne le prenait pas d'avantage pour un fou furieux. C'était juste comme ça, sans doute un poids à porter indépendamment de sa volonté. Comment aurait-elle pu l'en blâmer ? C'était comme si il lui avait reproché son sang drow, c'était absurde vu que c'était un fait impossible à changer. Elle avait l'impression qu'il la regardait comme si elle allait le rejeter et le traiter de monstre...

Après un instant de silence où elle réfléchit à ce qu'il venait de dire, elle vint s'asseoir à ses côtés, sur la table, sans le quitter des yeux. Que pouvait-elle lui répondre ? Consoler ou rassurer les gens n'avait jamais été sa tasse de thé et elle n'était probablement pas douée dans ce domaine. Sans compter qu'il n'avait pas besoin d'être consolé ou pris en pitié, du moins, ce n'était pas comme ça qu'elle voyait les choses. Et pour elle, il n'y avait pas de raison de s'appitoyer. C'était sans doute très dur à vivre, mais elle n'avait aucune raison de le rejeter, si c'était bien la crainte qu'elle croyait lire dans son regard. A partir du moment où il l'avait prévenue... Débiter des banalités pour avoir l'air de comprendre alors qu'il fallait probablement vivre ça pour se rendre compte... Non, merci, ce serait bien inutile. Alors quoi ? Elle n'allait pas le planter là comme ça alors qu'il venait de lui avouer un secret qui visiblement était lourd à porter. Il lui avait fait confiance, la moindre des choses était d'avoir une réaction. Et puis, elle voulait lui dire qu'elle n'allait pas le fuir... L'ennui, c'était qu'elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre et qu'elle ne voulait surtout pas le blesser. Comment lui dire... ? Aucun mot ne lui venait tant ils lui semblaient futiles. Sans parole, restaient les actes.

Se penchant doucement vers lui, elle déposa un baiser sur ses lèvres, timidement, avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de faire. Ou alors elle en avait eu tout à fait conscience, bien au contraire. Elle sentit le rose lui monter aux joues tandis qu'elle ajoutait en murmurant avec un petit sourire :

" Je suis touchée que tu m'en aies parlé, ça ne doit pas être facile. "

Savoir que l'on risque d'être perçu comme un monstre, elle savait ce que c'était et ce que ça coutait. Il aurait pu ne rien dire et garder ça pour lui. Un "oui" à sa question lui aurait suffit, elle n'avait rien demandé de plus. Pour elle, l'aveu n'en n'avait que plus de valeur. Elle avait aussi parlé pour dissiper son trouble d'être assise juste à côté du jeune homme.

Rage berserk... Elle n'en revenait toujours pas. Savoir que l'on risquait de ne plus pouvoir se contrôler devait être un sentiment horrible. Elle espérait d'autant plus qu'ils n'auraient pas d'ennuis avec le bateau qui s'approchait. Elle n'osait imaginer ce que ça pourrait donner sur le pont, qui restait un espace assez réduit. Décidément, elle avait l'impression que depuis qu'elle avait mis les pieds sur ce bateau, sa situation se compliquait de minutes en minutes et pourtant, elle ne parvenait pas à le regretter. Pas tant que Rhazad serait à ses côtés.

" Je crois que la pause est terminée. "

C'était vraiment dis à contre cœur, mais ils n'avaient pas vraiment le choix, si ?

Le jeune homme avait bien vu que pendant qu’il parlais, l’expression de la jeune femme avait changer. Passant du visage inquiet à un visage blême comme de la farine. Il continua néanmoins sa confidence. Ainsi il aurait forcément un poids en moins sur les épaules. Mais si la jeune femme venait à l’approcher lors du combat, elle y risquerait sa vie. C’était la dernière chose que le forgeron désirait. En finissant de parler, le jeune homme ne détacha pas pour autant son regard d’azur de la demoiselle. Il fut surpris de déceler aucune trace de crainte à son égard.

Le jeune homme suivit les pas d’Aelene lorsque celle-ci vint se placer à ses côtés. Elle osait même l’approcher? C’était une sensation étrange pour le jeune homme. Il s’attendait à être rejeter et traité de monstre étant donner que c’était extrêmement rare de rencontrer un homme avec la rage bersek. La seule présence de la jeune femme à ses côtés l’apaisa énormément. Bien qu’elle ne dise aucun mot, il savait qu’elle comprenait que ce n’avait pas été évident pour lui de parler ainsi à cœur ouvert pour lui dévoiler son plus grand secret. Il surprit même ses mains entrain de trembler sur la garde de son épée. Il réussi à contrôler sa main après un moment.

Les douces lèvres d’Aelene contre les siennes eu tôt fait de calmer sa peur, mais commença à provoquer un autre sentiment en lui. Beaucoup plus puissant que lorsqu’ils se trouvaient dans la réserve. Il répondit lentement à son baiser, puis sourit en voyant le rose qui teintais maintenant les traits de la demoiselle. Ainsi sa la rendait timide de se laisser aller à ses pulsions. Si le jeune homme rougissait chaque fois qu’il la touchait, il serait vite devenu rouge comme une tomate.

" Je suis touchée que tu m'en aies parlé, ça ne doit pas être facile.

- Je suis content de t’en avoir parler aussi.

Le sourire que lançait à la jeune femme était sincère. Il savait que certaine personne aurait été effrayer par cette aveu et que certaines autre aurait voulu l’utiliser afin de lui faire rejoindre les troupes armées. C’était un atout, mais en même temps un très grand inconvénient pour celui qui la portais. La dernière fois qu’il avait eu recourt à la rage bersek c’était lorsque son village avait été anéanti et n’avait pas su se contrôler a temps. Il ne savait même pas s’il avait tuer des paysans de son village. Tout ce qu’il savait, c’était que tous étaient mort et que les assaillant l’avait laisser pour mort vu les nombreuses blessures qui l’accompagnait.

" Je crois que la pause est terminée. "

Le jeune homme tourna ses yeux bleu vers la demoiselle. La dernière chose qu’il désirait en ce moment même était bien de recommencer à tapper sur des fichu lames pour essayer de leur redonner un semblant d’utilité. Malheureusement, Aelene avait raison, s’ils ne voulaient pas être encore déranger par un marin barbu, ils devraient se remettre à la tâche. Avec un long soupir, il se remit sur pied, puis mit sa lame dans le morceau de tissu, en prenant soin de ne pas la mettre parmi les autres lames. Un marin stupide pourrait la prendre par inadvertance.

Après l’avoir mit en sûreté, il alla voir s’il restais toujours du métal dans l’énorme marmite. Il se pencha lentement en constatant que le chaudron contenait toujours un peu de métal, mais pas suffisamment pour faire plus de deux lame. La pause devrait donc attendre quelques instant avant d’avoir à nouveau lieu. Il prit un linge et commença à verser le liquide bouillant sur la première lame. Ensuite, il prit son marteau et commença a marteler le métal afin de la rendre malléable et permettre de redonner une forme correct à la lame. Il martela la lame pendant un long moment avant de la tremper dans le sceau qui se trouvait près de lui. Un nuage de fumer en ressorti. Rhazad déposa l’épée qu’il venait d’achever sur la table et commença déjà à travailler la seconde. Plus vite il aurait finit à les faire, plus vite il pourrait retourner auprès d’Aelene. Après une dizaine de minutes à frapper la seconde lame, il la déposa sur la table avec un sourire satisfait. Ce n’était certes pas le meilleur des travails, mais pour un marin suposément non expérimenter, il trouvait cela acceptable.

Il remit donc le chaudron à sa place, puis empoigna deux nouveaux boulet en les déposant à l’intérieur. L’opération de la fonte de boulet prenait environ une vingtaine de minutes, même une trentaine, ce qui pouvait leur laisser le temps. En plus ils ne pourraient pas continuer tant qu’ils n’auraient pas d’autre métal. Alors la pause pouvait forcément durer un peu plus longtemps, non?

Avec un demi sourire au lèvre, Rhazad vint se placer devant Aelene en la fixant du regard. Lentement, il vint déposer ses mains sur les hanches de la jeune femme, puis se pencha en commençant par effleurer doucement les lèvres de la demi. Tendrement, il commença à l’embrasser, sans la brusquer pour autant. Ses gestes étaient doux et habile. Le jeune homme glissa l’une de ses mains sur la joue d’Aelene en prolongeant le baiser. Après un moment, il mit fin au baiser, mais ne recula pas pour autant sa tête. Celle-ci n’était qu’a quelques centimètres de celle de la jeune femme. Il avait dit qu’il attendrait. C’était ce qu’il faisait. Sa mains se trouvait toujours sur la joue de la demoiselle et son autre mains se trouvait toujours au même endroit. Ils avaient amplement le temps et ne serrait déranger par personne vu la chaleur qui avait dans cette pièce.

- Je t’aime

Non, Aelene n'avait pas peur de Rhazad, même après son aveu. Après avoir passé tant de temps chez les drows où elle surveillait chaque ombre en sachant que sa dernière heure pouvait être arrivée, elle avait une notion du danger très relative. N'importe quel sombre était déjà méfiant, à la base, à plus forte raison quand ils étaient bien placés comme l'était le père de la demi. Rien que ça augmentait les risques de morts peu naturelles. En y ajoutant le facteur bâtardise, la jeune femme avait vécu constamment sur ses gardes et les Triplés n'avaient dû leur salut qu'à leur union face à l'adversité et à la protection de leur père. Ensuite, chez les humains, les tensions s'étaient un peu apaisées, mais n'en demeuraient pas moins présentes. Pour finir, leur vie de mercenaires n'avait pas vraiment arrangé les choses.

Alors, oui, Aelene ferait attention à Rhazad s'ils devaient combattre, mais non, elle n'allait pas avoir peur de de lui s'il n'y avait pas de risque, comme à présent, qu'il ne fasse éclater sa rage bersek. Tout ce qu'elle demandait, c'était de savoir sur qui elle pouvait compter lors d'un combat, qui se débrouillerait seul dans son coin, qui elle devrait surveiller en cas de retournement de situation et qui devrait être éliminé. Clairement, il faudrait qu'elle reste à l'écart de Rhazad, elle se voyait mal rivaliser avec lui. Passé un avantage certain qu'elle avait sur le vitesse et l'agilité, il suffisait qu'on lui attrape le poignet pour qu'elle soit plus ou moins à la merci de l'adversaire ou qu'on lui porte un coup assez fort pour lui faire lâcher son arme. Bref, question force, elle avait un net désavantage. Après, il était aussi vrai qu'elle laissait rarement l'occasion à son adversaire d'user de sa force, elle s'en débarrassait avant. Mais si c'était pour devoir tuer le jeune homme... Au début du voyage elle n'aurait pas hésité une seconde. A présent, rien que d'y penser...

Se reconcentrant sur les lames, Aelene vérifia la première, ne lui trouvant pas de défaut majeur, puis la seconde qui n'en n'avait pas d'avantage. Puis il fallu attendre que les boulets fondent et le temps qu'elle repose la dernière, elle se retrouva dans les bras de Rhazad, se sentant fondre sous son regard. Elle répondit au baiser du jeune homme, loin de le repousser, savourant l'instant présent. Pour une fois, elle ne pensait plus à rien d'autre et se détendait un peu. Jusqu'à ce que...

" Je t’aime. "

Elle le dévisagea de l'air de celle qui cherche la réponse à une grande question. Elle ne s'était pas reculée, mais elle semblait soudain indécise. Est ce que elle, elle l'aimait ? Est ce qu'elle en était capable ? Il y mettait une telle conviction qu'à côté, ses sentiments lui paraissaient profondément embrouillés. Qu'est ce qu'elle ressentait, au juste ? Qu'est ce qu'il attendait d'elle ? A force de se méfier de tout le monde, elle avait du mal à faire la part des choses. Amour était synonyme de faiblesse et de danger... Enfin, du moins, elle avait toujours laissé ça aux autres, enfin, aux humains. La question ne s'était de toutes façons jamais posé. Pas jusqu'à ce jour...

En fait, elle se sentait complètement perdue. Ce qu'elle ressentait pour Rhazad, quoi que ce soit, elle ne l'avait jamais ressenti pour personne d'autre. L'envie de toujours être avec lui, ces sensations quand il l'embrassait... D'une certaine façon, elle avait l'impression d'avoir énormément changé, mais cela lui faisait peur. Que restait-il des Triplés ? D'ailleurs, elle n'avait jamais parlé de ses frères, parce que pour aller de l'avant, elle avait préféré oublier leur existence, le temps de s'individualiser un peu. Seulement il n'était pas question de faire une croix dessus, évidemment. Elle continuerait à les chercher, jusqu'à ce qu'elle les trouve ou... Elle les retrouverait. Elle l'aurait senti, s'ils étaient morts, non ? Oui, le contraire était impossible. Donc ils étaient vivants, quelque part, et eux même devaient probablement la chercher. Étaient-ils ensemble ou également séparés ? Quoi qu'il en soit, elle avait du mal à voir où sa vie la menait. Il y avait ses recherches, d'un côté, ce bateau et Rhazad de l'autre. Et une fois à quai ? Elle détestait ne pas savoir, ne pas maîtriser la suite des événements, mais elle ne pouvait pas se résoudre à aborder le sujet. Pas avec le forgeron. Parce que si elle lui parlait de ses frères, elle redevenait "les Triplés" et qu'il n'y avait plus de place pour Aelene. Enfin, pour l'instant, c'était l'impression qu'elle avait. Peut-être se trompait-elle... En même temps, elle ne voyait pas comment lui cacher cela très longtemps, car ça faisait bien trop partie d'elle même.

Son regard accroché à celui du jeune homme elle avait l'air grave, un peu perdu, un peu triste. Lui passant les bras autour de la taille, elle se serra dans ses bras comme si elle avait peur de le perdre. C'était ce qui allait arriver, si elle ne mettait pas très vite de l'ordre dans ses idées, non ? Il n'allait pas attendre indéfiniment. En même temps... Elle se recula soudain, évitant son regard :

" Je... vais aller prendre l'air deux minutes. Il fait étouffant ici. "

Et elle avait dans l'idée qu'en ce qui la concernait, la forge improvisée n'y était pour rien. Justement, il fallait vraiment qu'elle sorte... Le visage à nouveau impénétrable, comme si elle venait de se renfermer dans sa coquille, elle tourna les talons et sortit de la cuisine précipitamment sans lui laisser le temps de réagir.

L'air frais la frappa de plein fouet et lui fit reprendre ses esprits. Ah ! Mais quelle réaction ! Se jeter dans ses bras pour ensuite le planter là ! Elle se serrait bien mis une claque, pour la peine ! Qu'est ce qu'il allait penser ? Qu'est ce qu'on pouvait bien déduire d'un comportement aussi étrange ? Si elle même n'en savait rien, alors lui... Elle alla contre le bastingage et constata qu'elle le serrait si fort que ses phalanges avaient blanchi. Qu'elle se calme... Fermant les yeux, elle inspira profondément. Même si extérieurement, elle prenait soin de garder un expression indéchiffrable au cas où un marin trainerait, intérieurement, elle était dans tous ses états. D'ailleurs, elle tremblait légèrement et elle préféra mettre ça sur le compte du changement brutal de température.

Quand elle rouvrit les yeux, elle aperçut le petit point, au loin, sur la droite, qui grossissait. A présent, tout le monde pouvait le voir. Les lames à terminer... Elle allait devoir retourner aider Rhazad. Elle s'aperçut qu'elle en mourait de peur et d'envie, sans parvenir à savoir, dans un cas comme dans l'autre, pourquoi. Mais qu'est ce qui clochait chez elle ? Elle inspira à nouveau, son cœur retrouvant un rythme plus normal. Bon et maintenant ? Elle ne se voyait pas retourner dans la cuisine comme si de rien n'était, pas plus qu'elle n'avait idée de ce qu'elle pourrait donner comme explication. Il devait rester au moins un bon quart d'heure avant qu'ils ne doivent reprendre le travail, de toutes façons. Se laissant glisser au sol, elle s'assit contre la rambarde, les yeux dans le vague. Mais quelle idiote...

Le jeune homme surpris le regard incédis que lui lançait Aelene lorsqu’il avait réitérer ses sentiments. C’était peut-être un peu trop brusquer pour la jeune femme, après tout ce qu’elle avait vécu, il ne trouvait pas mieux d’aller lui dire cela. Le forgeron ne recula pas pour autant, guettant une quelconque réaction de rejet de la part de la demoiselle. Il pourrait comprendre qu’elle ne voulait pas se risquer à l’aimer sur un bateau ou simplement parce qu’elle n’éprouvait pas l’envi d’être avec lui. Pourtant elle avait répondu au baiser que le jeune homme lui avait donner quelque instant plutôt. Il en avait donc conclu que c’était un bon signe, mais maintenant il se le demandait vraiment. Ses mains étaient désormais hésitante sur le corps de la demi. Il ne savait pas trop comment interpréter le regard que celle-ci lui avait lancer au moment de se déclarer.

Un petit frison le prit lorsqu’il senti les doigts fin de la jeune femme glisser autour de sa taille. Il aimait la sensation qu’il ressentais en ce moment. Une sorte d’excitation quant à la suite, mais aussi un plaisir de savoir que la demoiselle voulait au moins un peu de lui. Il la serra un petit moment contre lui, prenant soin de ne pas trop la serrer. Au moment où il senti la demi de reculer, il eu un petit sourire triste, puis la suivit du regard lorsqu’elle quitta les lieux. Il se demanda alors si sa présence la gênait. Elle lui aurait sûrement fait savoir avant que tout cela ne commence, non?

Avec un long soupir il se dirigea vers la marmite qui était maintenant au quart de rempli. Les boulets n’avait fondu que de moitié, ce qui signifiais qu’il lui restais un très bon moment à attendre ici, seul. Il se demanda alors qu’est-ce qu’il aurait bien fait si la jeune femme n’aurait pas été à bord du même navire que lui. Il ce serait peut-être lier d’amitié avec l’un de ses vieux marins sénile qui ne cherche qu’à mourir où ils ont passer tout leur vie. Le jeune homme s’imaginait mal discutailler avec quelqu’un d’aussi vieux que sa. Quoi que, la jeune femme n’était pas jeune non plus, mais elle le paraissait par ses origines drow. Il l’aimait beaucoup, aimait sa compagnie, sa façon de toujours contrôler la situation, sa façon d’agir tout simplement. Mais elle ne semblait pas partager les mêmes pensées que lui. Ce qui le laissait un peu patois.

Il prenant parfois un vieux morceau de bois afin de pouvoir brasser le métal fondu. Il ne voulait pas que celui-ci colle au fond et qu’ils en perdrent. En effet le métal pouvait parfois être comme la nourriture. C’était stupide, mais vrai. Il s’assit donc sur une chaise en laissant cours à son imagination. Il s’imaginais déjà en pleine bataille avec sa rage bersek. Un frisson lui passa tout le long de la colonne. Il aurait préférer être nul en maniement des arbres plutôt que d’être une arme à tuer comme il était. Qu’est-ce que le capitaine penserais après de lui? Il le prendrais forcément pour un monstre et le garderais prisonnier à vie sur ce fichu navire afin d’être assurer de battre l’ennemi. Ce que Rhazad détestais le plus c’était bien cela, le homme qui ne pensais qu’a l’argent. Une vie paisible pourrait les attendre sur le continent, mais il désirait toujours plus.

Le jeune homme tourna son regard vers la fenêtre d’où il pouvait voir l’horizon. Il se demanda alors où est-ce que la jeune femme avait bien pu aller. Elle avait certes besoin d’air, mais si elle ne désirait pas qu’il l’approche, elle n’avait qu’a le dire. Rhazad mis fin à ses penser lorsqu’il vit du coin de l’œil que les boulets avaient entièrement fondu. Avec un soupir lasse il se leva et refit le même procéder qu’avant. Il disposa les lames de façon à ne pas être gêner par leur grand nombre et commença à verser le liquide bouillant sur trois d’entre elle. Il prit alors son fameux marteau et commença à marteler le métal comme il avait apprit à le faire lors de ses nombreuses années d’apprentissage à la forge.

Sa lui manquais de devoir travailler dur tout les jours afin de gagner son pain. Son village lui manquais terriblement beaucoup. Il repensa à tout les gens qui avaient été assassiner lors du massacre. Ses parents avaient été clouer après une porte de grange et c’étaient fait ouvrir la ventre. Les trips en sortaient, pendouillant et se balançant au gré du vent. Cette vision d’horreur souleva un énorme haut le cœur à Rhazad. Il déposa alors larmes qu’il tenait entre les mains, puis sorti à tout vitesse de la cuisine. Il se pencha par dessus le bastingage et vomi une longue bile amer. C’était l’une des premières fois qu’il y repensait. Il cracha quelque fois afin d’enlever le goût qui se trouvait dans sa gorge. Il resta ainsi appuyer contre le rebord afin de calmer les battements de son cœur. C’est alors qu’il se rendit compte du point à l’horizon. S’il ne se remettais pas vite au travail, cela pourrait occasionner beaucoup de problème à l’équipage.

Il prit donc une grande inspiration et retourna à ses occupations de forgeron. Au moins cela pouvait l’occuper. Ils n’auraient pas une grande nuit de sommeil étant donner que le bateau arrivait quand même à grande vitesse. Mais Rhazad était confiant que lui et Aelene pourrait se reposer quelques heures. Sans savoir pourquoi, il espéra que la demoiselle voudrais bien se joindre à lui pour la nuit. Cette penser fit sourire le forgeron lorsqu’il recommença à marteler le métal chaud des lames.

Assise contre le bastingage, Aelene s'efforçait de remettre ses idées en place. Une tache difficile vu l'état dans lequel elle se trouvait. Déjà qu'elle n'était pas dans son assiette avant de monter sur le bateau, se remettant à peine de la disparition de ses frères, sa rencontre avec Rhazad avait achevé de la perturber. Ça faisant beaucoup trop de sentiments divers à gérer, elle ne savait plus où elle en était. Vingt minutes plus tard, elle n'avait pas avancé d'un pouce dans ses réflexions mais au moins elle s'était calmée. Elle se releva, jeta un dernier regard au bateau qui approchait, au loin, et se retourna vers la cuisine.

Elle avait eu beau chercher, elle ne savait toujours pas quoi dire ou faire vis à vis de Rhazad. Il avait dû reprendre le travail, à présent et à moins de vouloir se retrouver avec des questions dérangeantes de la part du capitaine, elle avait plutôt intérêt à y retourner. La chaleur suffocante la prit à la gorge quand elle ouvrit la porte. Comme elle s'y attendait le forgeron travaillait déjà sur les lames. Il y en avait même plusieurs, terminées, qui attendaient. Elle se glissa dans la cuisine et commença à les vérifier, évitant de regarder le jeune homme. Concentrée sur ce qu'elle faisait, on aurait pu croire qu'elle était plongée dans son travail, sauf qu'elle gardait obstinément les yeux baissés. Chercher les imperfections pour ne pas penser à autre chose... Pour le moment, elle n'avait rien à redire aux lames et elle était soulagée de ne pas avoir à parler non plus.

Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes qu'elle sortit une des lames du lot pour que Rhazad la reconsolide.

" Près... "

Elle fit un effort pour se reprendre et parler à voix intelligible :

" Près de la garde. "

Elle détestait ça : se sentir complètement en décalage... Mais qu'est ce qu'elle pouvait faire ? lui expliquer ce qu'elle ressentait, il lui semblait l'avoir déjà fait et ça n'avait pas changé grand chose. Elle ne pouvait pas le blâmer, c'était elle qui avait un comportement étrange, elle s'en rendait compte. Bon, et alors ? Elle ne voyait pas comment dissiper le malaise qu'elle avait créé toute seule. Quand à faire comme si de rien était, elle aurait sans doute réussi sans mal à une époque, mais là, en présence de Rhazad, ça devenait beaucoup trop compliqué. Et puis, quand bien même elle aurait pu, elle n'en n'avait tout simplement pas envie.

Continuant à manier les lames, elle repensa au petit sourire triste du jeune homme qu'elle avait à peine vu avant de partir précipitamment. A cette idée, son cœur se serra : elle ne voulait pas qu'il se sente mal à cause d'elle. Elle ne voulait pas qu'il se sente mal, tout simplement. Oh, elle pouvait toujours ne pas vouloir, ça ne changeait pas grand chose au problème. Pas si elle restait là à ne rien dire. Et puis, depuis quand elle ressassait ses soucis ? Elle était habituée à prendre les choses de front ou sinon, c'était qu'elle considérait que ça n'avait pas d'importance et elle faisait simplement abstraction. Tourner autour du pot, ça ne lui ressemblait pas et elle n'aimait pas ça. Mais alors pas du tout. Il était plus que temps qu'elle se reprenne en main.

Relevant la tête, elle fixa à nouveau le jeune homme qui travaillait et déclara d'une voix qui avait retrouvé sa fermeté :

" Je suis désolée pour tout à l'heure. J'ai besoin de mettre de l'ordre dans mes idées. C'est moi qui ai l'esprit confus. "

Sous entendu : ce n'est pas toi qui a fait ou dit quoi que ce soit de déplacé. Dire les choses clairement lui fit du bien. Plus doucement, elle ajouta :

" Ne va pas t'imaginer que je te repousse. "

Forcément, ses actes montraient plutôt le contraire. Ils montraient même clairement le contraire si elle voulait rester honnête. D'ailleurs, elle se doutait qu'il y avait toutes les chances pour que Rhazad ne la croit pas. Mais elle préférait le dire, car pour elle, c'était la vérité : elle ne le repoussait pas, elle avait juste besoin de savoir où elle en était. Déjà mettre le doigt sur ses propres sentiments avant d'accepter ceux du jeune homme. Elle se sentait beaucoup mieux à présent. Restait à savoir comment il prendrait ses explications. S'il l'envoyait promener, elle comprendrait, sans doute. Pas dit qu'elle se sente aussi bien après, mais elle ne pourrait le lui reprocher. Si elle-même comprenait à peu près ses propres réactions, il devait avoir du mal à la cerner...

Le jeune homme s’était déjà remit au travail, depuis un moment. Ne voulant pas perdre de temps. Sûrement que s’ils avaient finit assez tôt, le capitaine les laisserais aller dans la cale pour leur permettre de se reposer. Ce n’était pas une mince tâche que de remettre ses lames en état et encore moins de résister au désir qui menaçait de l’envahir chaque fois qu’il se tenait a proximité de la jeune femme. Il continua de taper sur une lame lorsqu’il entendit les pas de la demi qui approchait. Rhazad fronça les sourcils en se disant que deux minutes pour un humain ne devait pas être semblable a deux minute drow. Il ne lui reprochait aucunement d’être parti ainsi, mais il désirait réellement savoir quel geste à ne pas poser ou ne pas quoi dire. Le jeune homme était parfois maladroit avec ses sentiments, c’était peut-être pour cela qu’il voulait être clair dès le début avec Aelene.

Avec des gestes maintenant rendu répétitif, le jeune homme frappais la lame qu’il tenait entre les mains, sans oser briser le silence qui régnait dans la pièce depuis que le demi était revenu. Il se contentais tout simplement de faire son travail et l’observait parfois du coin de l’œil pour savoir si elle le fixait aussi. Mais ses yeux restais obstinément poser sur les lames qu’ils réparaient. Elles étaient forcément beaucoup plus intéressante que lui. Il sorti de ses pensées lorsque la demoiselle lui fit remarque que l’une des lames n’étaient pas suffisamment bien réparer pour être utiliser. Il l’empoigna aussitôt et sans le vouloir, effleura la main de la jeune femme. Il se dépêcha de mettre fin au contact sans trop savoir pourquoi. Il voulait la toucher, mais pensait qu’il ne pouvait pas.

Il empoigna fermement l’épée entre ses mains, puis commença à faire quelque moulinet avec celle-ci. Le jeune femme avait entièrement raison, la garde semblait bouger à chaque petit mouvement brusque que le jeune homme effectuais. Il commença donc à la réparer sans pour autant briser le silence environnant. Sa commença à sérieusement le gêner et la chaleur de son corps ne cessait d’augmenter. Ce n’était pas dû à la chaleur de la cuisine, bien au contraire. Tandis qu’il frappait le dernier coup de marteau contre le métal et plongeait la lame dans l’eau froide, il sentit le regard de la jeune femme poser sur lui. Il se tourna alors vers la demoiselle en la fixant de ses yeux bleu perçant. Il attendait qu’elle prenne la parole en premier. Il hocha légèrement la tête sans pour autant prendre la parole, comme attendant une suite qui n’allais peut-être jamais venir. Mais celle-ci vint bien assez vite.

" Ne va pas t'imaginer que je te repousse. "

Un large sourire commença à naître sur les lèvres du jeune homme. Ainsi elle voulait toujours qu’il l’approche, mais pas trop vite. Il comprenait qu’elle avait besoin de temps pour mettre de l’ordre dans ses idées. De plus, il pouvait comprendre que son éducation chez les drow ne faciliterait en rien leur rapport, mais il serait près à patienter pour elle. Qu’est-ce qu’il avait de mieux à faire sur se fichu navire, si ce n’est qu’attendre. Il détourna son regard après quelque instant pour recommencer son travail. Maintenant qu’il avait une raison de terminer beaucoup plus vite, il ne se priverait pas de le faire.

Après une bonne grosse heure a travailler à font de train comme ils le faisaient, les lames finirent par se retrouver tous contre le mûr. Finalement achever de réparer. Le jeune homme avait même fait des épées en surplus afin d’être sûr de ne pas être obliger de recommencer aussitôt le combat terminer. Il déposa finalement son marteau sur la table en soupirant. Son bras le lançait un peu, sans parler de son dos. Les exercices répéter de son bras avait tirer son dos pendant tout l’après midi. Il s’assit donc sur la table en prenant de grande respiration pour faire taire la douleur qui lui courrait le dos depuis maintenant quelques heures. Il commença à marcher sa large épaules en tournant ses yeux vers la jeune femme. Le jeune homme la regarda, puis sourit sans être capable de détacher son regard du sien.

- On devrait peut-être aller dire au capitaine que nous avons terminer? On aurait sûrement droit à une longue pause pour le service qu’on vient de lui rendre.

Il se leva lentement, puis empoigna une poigner de lame qu’il jugea suffisante. Sans attendre que la jeune femme se joigne à lui, Rhazad ouvrit la porte avec sa botte, puis se dirigea illico vers le capitaine. Il eu quelque difficulté à le trouver, mais fini par le trouver avec une longue vu à la main. Le jeune homme patienta que le capitaine aie finit de faire sa vérification de l’avancer du navire ennemi, puis lui montra les lames qu’il portaient dans les bras.

- Nous avons terminer de mettre les lames en état. Est-ce que vous nous permettez d’aller nous reposer dans la cale? Le travail à été très dur et avec mon dos…

Le capitaine fixa le jeune homme derrière ses énormes sourcils broussailleux, puis empoigna l’une des épées en commençant à faire des mouvements de combat avec celle-ci. Il alla même jusqu'à frapper la rambarde de bois afin de vérifier si le travail du jeune homme était satisfaisant pour mériter une petite pause jusqu’au combat. La lame entailla le morceau de bois, mais pas de façon significative étant donner que la base n’était que bonne pour la ferraille. Il aurait pu faire fondre tout les lames pour essayer de construire entièrement des nouvelles, mais cela aurait demander trop de temps.

- Eumm…C’est lames n’avaient pas servit depuis environ cinq ans. Tu as fait du très bon boulot vu la qualité du matériel que tu avait. Comment peu tu être aussi habile que cela en métallurgie, dis-moi?

Rhazad se sentit comme un homard qu’on plongeais dans l’eau bouillante. Le capitaine commençait à avoir des doutes à son sujet? Le jeune homme se mit à réfléchir à la meilleure excuse et c’est alors qu’il ce souvint de ce que lui avait dit Aelene dans la cuisine.

- J’ai suivit quelques cours de forgeron avant de devenir marin. Je préférait prendre la grande mer plutôt que de rester cloîtrer entre quatre mûr, capitaine.

Le capitaine eu l’air satisfait de la réponse que venait de lui donner le forgeron. Il lui sourit en lui pointant un coin du pont où il pourrait déposer les épées en question. Jamais il ne pourrait assez remercier la demi de lui avoir souffler se mensonge sur son passer. Sa venait tout simplement de lui sauver la peau. Le jeune homme hocha donc la tête en allant déposer les épées dans un énorme tonneau complètement vide. Il prit soin avant de vérifier que celui-ci ne contenait pas d’eau. Sa l’aurait fichu toutes les heures qu’ils venaient d’y consacrer. Lorsqu’il eu terminer de tout les mettre dans le tonneau, il tourna son regard vers le capitaine qui le regardais.

- Maintenant, vous avez droit à votre repos.

Le forgeron lui sourit, puis se dirigea vers la cuisine pour récupérer son épée et essayer d’aller chercher Aelene. Il entra dans la cuisine en fronçant les sourcils. Une odeur peu familière était entrain de rôder dans l’air. Celle de la jeune femme s’y mêlais aussi. C’est alors qu’il se rendit dans la pièce où ils avaient travailler, puis ce qu’il y surprit le laissa complètement perplexe. Sa mâchoire se crispa alors dans un énorme rictus de colère.

[hrp : je n'ai pas bien saisi sur quoi tu partais, vers la fin, donc j'ai improvisé Razz

]

Le sourire de Rhazad soulagea tellement Aelene qu'elle prit conscience à quel point les réactions du jeune homme comptaient pour elle. Décidément, elle se sentait vraiment mieux, même si elle avait encore beaucoup d'idées qui se bousculaient dans sa tête. Et si elle essayait de faire avec au lieu d'essayer de les démêler ? Elle changeait, d'accord, et alors ? De toutes façons elle était là, sur ce bateau et sans ses frères, il faudrait bien qu'elle apprenne à faire avec. Alors, quitte à devoir s'adapter pourquoi ne pas en profiter pleinement ? Plus facile à dire qu'à faire sans doute... Oui, beaucoup plus facile, même... Elle avait parfois l'impression de faire un pas en avant, trois pas en arrière. Vérifiant les épées d'un œil attentif, la jeune femme ne pouvait tout de même s'empêcher de laisser son esprit vagabonder.

Ses réflexions furent interrompues par Rhazad :

" On devrait peut-être aller dire au capitaine que nous avons terminé ? On aurait sûrement droit à une longue pause pour le service qu’on vient de lui rendre. "

Aelene hocha la tête mais objecta tout de même :

" Vas-y seul, inutile qu'il nous voit trop souvent ensemble. "

La prudence, encore et toujours : une conduite qu'elle n'était pas près d'oublier. Quand à la longue pause... En admettant qu'ils y aient droit, elle verrait peut-être les choses autrement. Elle laissa donc le jeune homme disparaitre, regarda autour d'elle l'état dans lequel ils avaient laissé la cuisine. Pas dit que le cuisinier soit très heureux... Enfin, si les lames qui venaient d'être remises à neuf pouvaient lui sauver la vie, il n'avait pas intérêt à se plaindre. Quoique... Imaginer le gros bonhomme manier une épée, tira un sourire à Aelene. Sourire qui se figea quand elle tomba nez à nez avec un marin.

" Alors gamin, on a joué au forgeron ? "

Vite, se remettre dans la peau de Josh. Aelene modifia son sourire en version un peu plus niaise, trouvant au passage que celui de l'homme était un peu trop malsain à son goût. C'était celui qui l'avait envoyée jouer les vigies si elle se souvenait bien. L'archétype du marin à l'haleine sentant vaguement l'alcool, un vrai bonheur. Elle acquiesça pour la forme, trouvant même de quoi répondre avec entrain, malgré l'envie qu'elle avait de le virer de là pour aller voir ailleurs.

" Ouais, c'était sympa. "

Elle fit un pas de côté pour s'en aller, trouvant que la discussion n'avait que trop duré, mais l'homme fit de même, lui bloquant le chemin.

" Eh t'es pas si pressé ? "

Franchement, avait-elle besoin de ça, là, maintenant ? Qu'est ce qu'il savait d'elle, au juste ? Elle craignit un instant qu'il n'ait découvert qu'elle était une femme, mais apparemment, il n'était pas assez futé pour ça. S'en prendre à ce qu'il croyait être un gosse l'amusait bien assez. Une grosse main velue se posa sur son épaule et elle réprima une envie de sortir son couteau de suite. Se débarrasser de l'homme sur le bateau n'était pas des plus simples. Elle ne voulait pas d'esclandre auprès du capitaine, donc soit elle réglait la question en réussissant à le convaincre gentiment de la laisser en paix - autant parler à un mur, il ne fallait pas être naïf, non plus - soit elle le tuait. Seulement, un cadavre sur les bras, c'était plutôt encombrant dans une cuisine. Sans parler du risque si elle ratait son coup. Quand à se contenter de lui mettre le couteau sur la gorge avec menace à l'appui, c'était la meilleure façon de trahir Josh. Elle garda une voix relativement neutre pour ne pas trop s'éloigner de son personnage, mais gronda à voix basse :

" Lâchez moi. "

Hum... Peut-être que Josh se serait contenté d'un regard apeuré, mais là, elle n'était pas d'humeur. Et encore, elle faisait de gros efforts pour ne pas réagir plus violemment. Continuer à jouer son rôle relevait peut-être d'une grande volonté, mais ça n'allait pas la mener bien loin, la sortie étant bloquée par la masse du marin. C'est à ce moment qu'elle entrevit, à quelques pas derrière, Rhazad. Le marin se retourna également, de l'air de celui qui veut la paix et ne pense pas une seconde vider les lieux et cracha vers le forgeron :

" Fous le camp. "

Pour ce qui était de voir fuir cet abruti, c'était raté. Quand à éviter le cadavre ou être découverte... Profitant de ce que l'homme s'était retourné, Aelene se dégagea, reculant et sortant rapidement son couteau. Visiblement, vu la vitesse à laquelle elle avait agis, elle savait s'en servir, mais elle modifia vite son attitude pour arriver à quelque chose de plus neutre, plus "Josh", juste au cas où le marin se déciderait à partir sans en rajouter.

" Vous devriez me laisser. "

Sans quitter le marin du regard, qui se trouvait toujours entre Rhazad et elle, elle jeta un coup d'œil au jeune homme se demandant comment il allait réagir. Une pensée lui traversa soudain l'esprit : on ne laissait tout de même pas libre cours à une rage bersek parce qu'un imbécile vous sommait de tourner les talons ? Non, là elle se faisait des idées... La situation se figea un instant et elle espéra presque que le marin s'en aille, ni plus ni moins. Et si c'était Rhazad qui partait, tout simplement ? Alors là, elle serait dans de beaux draps. Mais il n'allait pas la laisser, non ? Elle n'avait jamais été habituée à compter sur quelqu'un d'autre que ses frères et s'aperçut qu'à présent elle faisait bel et bien confiance au forgeron. Comment était-ce possible en aussi peu de temps ? Elle se posa à peine la question parce que vraiment, c'était tout sauf le moment de philosopher.

" Vous devriez me laisser. " répéta-t-elle calmement en raffermissant comme si de rien n'était sa prise sur la poignée de son couteau.

Calme en apparence, le cœur à cent à l'heure en réalité et prête à réagir au moindre geste. Sans compter l'impression que tout allait éclater d'une minute à l'autre. Qu'il obéisse, mais qu'il obéisse...

Le jeune homme était rentrer dans les cuisines en s’attendant à retrouver la jeune femme seule entrain de se demander qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire pendant son absence. Mais au lieu de cela, il découvrit un marin beaucoup trop entreprenant envers elle et qui lui sommais de foutre le camp. Cette petite réplique fit sourire le forgeron. Foutre le camp quand c’était lui qui avait le plus sa place en c’est lieu? C’était hors de question. Il n’allais pas laisser la jeune femme seule avec ce saleté de marin qui ne l’avait que côtoyer pendant 2 petites minutes. Le jeune homme croisa les bras sur son torse en bloquant complètement la sorti de son imposante stature. Jamais il ne laisserais qui que ce soit la toucher et certainement pas un vieux marin sale qui ne demandait qu’a se soulager. Un lueur de panique passa dans son regard lorsqu’il se mit à penser que le marin pouvait bien être au courrant du petit secret d’Aelene.

Il reprit un peu d’assurance lorsqu’il surprit le mouvement de la jeune femme pour se dégager. Les yeux du jeune homme prirent soin de ne pas se poser sur le couteau. La dernière chose qu’il voulait, c’était alerter le marin. Il n’aurait que ce qu’il mérite. Il eu même un petit sourire en s’imaginant ce qu’il pourrait faire avec le couteau. Un petite frousse ne lui ferait pas de mal?

" Vous devriez me laisser. "

Rhazad ne comprit pas exactement ce qu’elle voulait dire par la laisser. Voulait-elle que le jeune homme s’en aille aussi ou seulement le marin. Tant pis si c’était ce qu’elle voulait, jamais il ne la laisserais. Il ce l’était promit. Peut importe le moment où l’endroit, il serait là avec elle pour l’appuyer. Le jeune homme acquiesça quelque pas en direction du marin sans pour autant tenter une quelconque attaque contre celui-ci. Du moins, pour le moment. Les yeux du jeune homme se posèrent de nouveau sur le demoiselle lorsqu’il l’entendit réitérer sa phrase. Rhazad compris alors qu’elle parlais au marin et non à lui.

Sans prendre le temps de penser, il s’approcha lentement du marin, puis avec un geste rapide lui empoigna le cou et le plaqua contre le mûr de la cuisine. Le forgeron fixait le marin qui avait maintenant tout perdu son assurance vu dans quelle position il se tenait désormais. Le jeune homme le fixa pendant un long moment sans trop savoir quelle sorte de châtiment serait propre pour punir ce qu’il venait d’oser faire. Certes, le jeune homme était arriver juste attend, mais s’il serait arriver quelque minutes plus tard peut-être que la situation aurait pu être pire. Rhazad plaqua son avant bras droit contre la gorge du marin. Maintenant ainsi, celui-ci n’avait presque plus d’air. Sa respiration étai lente et saccader. Le jeune homme sorti un couteau de sur lui en le dirigeant vers les pantalons de l’autre marin.

- Est-ce que sa t’amuserais si on coupais ce qui te fait agir ainsi? Je pense que le jeux ne t’amuserais pas en sois, mais te permettrais de penser beaucoup plus avec ta tête qu’avec sa. T’aime ennuyer les adolescent qui essaye de gagner honnêtement leur vie?

Tout en prononçant ses mots, il faisait scintiller son couteau près des pantalons de l’autre homme. Si sa l’amusais tant que ça, il n’y verrait certainement aucun mal à ce que son plaisir lui sois enlever, si? Le marin en question fixait la lame avec des yeux complètements affoler. De grosse goûte de sueur froide perlais sur son front. Le jeune homme s’amusait beaucoup à le voir ainsi, mais il décida que le repos qu’ils méritaient tout les deux était plus important que de castrer le marin.

- Je…vous pr…promet d’ar…arrêtez

Rhazad le regarda pendant un long moment, puis sans quitter le jeune homme du regard, il lui assena un énorme coup de point sûr la tempe. Sa ne le tuerais pas, mais sa lui permettrais de retenir la leçon. En plus un coup de point risquais moins de lui laisser des traces qu’un coup de couteau en pleine poitrine. Maintenant inconscient, le corps inerte du marin s’effondra contre le bras du forgeron. Retirant son bras, il laissa s’écrouler le corps et se tourna vers la jeune femme. S’approchant d’elle délicatement il vint doucement caresser sa joue en la regardant droit dans les yeux.

- Est-ce que tu vas bien? Dis moi que ce pauvre imbécile n’as pas oser te toucher sinon je ne vais pas seulement lui couper ce pourquoi il vit.

Il désirait réellement que la demoiselle aille bien. Ses doigts vinrent empoigner le menton d’Aelene et il déposa un petit baiser sur le bout de ses lèvres. Preuve qu’il avait vraiment eu peur et que maintenant il était soulager que le danger sois hors d’état de nuire. Il se tourna néanmoins vers la silhouette évanoui, puis grogna en se disant qu’il faudrait bien le déplacer pour ne pas éveiller les soupçons. Il se concentra de nouveau sur la demi en prenant soin de ne pas brusquer ses gestes.

- Le capitaine nous as permis d’aller nous reposer dans la cale. Personne ne viendras. Vas m’attendre la-bas, pendant ce temps, je vais aller dire aux autres qu’il est tomber dans les pommes étant donner de la chaleur qui règne ici.

Sans attendre que la jeune femme puisse le retenir, Rhazad se pencha en prenant le marin par les bras et commença à le tirer à même le seul. C’est tout ce qu’il méritais d’après le jeune homme. C’est alors qu’il se demanda quel genre de choses gluantes avaient bien pu ramper sur les lattes du plancher. Cette penser le fit sourire, mais lui tira aussi un léger frison de dégoût. Il ne préférait ne pas savoir. C’était sûrement mieux ainsi. Le jeune homme le tira jusqu'à l’extérieur de la pièce étouffante et le mit à travers le pont en le délaissant là. C’est alors qu’il croisa le regard du capitaine qui était poser sur lui, l’air interrogateur.

- Il est tomber dans les vapes lorsqu’il est entrer dans les cuisines. La chaleur qui fait la bas est très élever, capitaine.

Le capitaine le regarda, puis haussa les épaules en continuant de donner ses ordres. Rhazad haussa les épaules et retourna sur ses pas en bénissant les dieu de lui laissez un nouveau moment seul avec la jeune femme. Il ne comptais pas faire comme l’autre marin, mais comptais bien en apprendre d’avantage sur Aelene. Peut-être même qu’il aimerait pouvoir faire plus ample connaissance en profondeur. Il entra donc dans les cuisines en prenant sa chemise et son épées qui était toujours dissimuler dans le linge de lin, puis ressorti des cuisines en affichant un large sourire. Le cuisinier à la louche n’allait pas être content du tout, mais Rhazad s’en contre fichais. Tout ce qui l’importais en ce moment c’était Aelene et la cale.

Avec un pas lent et mesurer, il franchit la distance qui le séparait de la trappe, puis l’ouvrit en descendant à l’intérieur de celle-ci. Il prit soin de la refermer derrière lui. Étant donner que sa couche était juste à côté, il n’aurait pas pu se reposer suffisamment et cela leurs donneraient un peu plus d’intimité .

Dès que Rhazad empoigna le marin, Aelene sortit vivement de la petite pièce où ce dernier l'avait coincée. Inutile d'attendre les bras ballants, tout de même. Elle ne savait pas trop ce qu'allait faire le jeune homme, mais elle rangea son couteau, estimant que Josh n'aurait pas eu le cran de s'en servir. Et puis, il serait toujours temps de le ressortir si besoin était. Décidément, elle détestait rester autant passive dans une situation pareille. C'était le meilleur moyen de ressentir sa peur plutôt que se concentrer sur sa colère et être capable de se défendre. Heureusement, Rhazad maîtrisa rapidement la situation. La scène qui suivit se termina par un marin à terre et inconscient, ce qui pour l'instant était sans doute la meilleure des solutions. La jeune femme soupira de soulagement.

" Est-ce que tu vas bien? Dis moi que ce pauvre imbécile n’as pas osé te toucher sinon je ne vais pas seulement lui couper ce pourquoi il vit. "

Elle hocha la tête, visiblement soulagée. De toutes façons, avec la main de Rhazad sur sa joue, ça ne pouvait qu'aller... Posant un doigt sur ses lèvres pour lui dire de se taire elle désigna du menton le marin évanoui. On n'était jamais trop prudent : le premier sens qui revenait après un évanouissement était l'ouïe, alors inutile de tenter le diable. Oui, elle allait relativement bien compte tenu de ce qui avait failli lui arriver. Elle n'avait pas fait une crise de panique comme face à Rhazad parce que justement, de ce marin, elle n'avait jamais rien attendu, elle ne lui avait jamais accordé sa confiance. Et puis, le forgeron était intervenu bien assez tôt. Mis à part une petite frayeur comme elle en avait déjà connu, elle allait bien. Assez pour sourire, même si ce n'était pas un sourire très assuré.

" Merci. Sans toi, ça aurait tourné au drame. "

Elle ne précisa pas si c'aurait été pour elle ou le marin. Plutôt pour ce dernier, à priori, du moins c'était ce qui c'était passé les quelques fois où elle avait eu ce genre de soucis. Sauf que là, à vouloir préserver le personnage de Josh, elle aurait sans doute fini par vraiment réagir trop tard. Non, elle devait une fière chandelle à Rhazad, encore une fois.

" Le capitaine nous a permis d’aller nous reposer dans la cale. Personne ne viendra. Va m’attendre là-bas, pendant ce temps, je vais aller dire aux autres qu’il est tombé dans les pommes étant donné de la chaleur qui règne ici. "

Elle hocha à nouveau la tête, trouvant que la justification tiendrait bien la route. A moins que le marin ne parle trop, mais elle ne voyait pas pourquoi il irait se vanter d'avoir été mis en échec. Elle se dirigea vers la cale en y réfléchissant sérieusement. A présent, elle allait devoir se méfier de lui. Elle ne faisait déjà confiance à personne, si ce n'était à Rhazad, mais là, elle ne pouvait pas prendre le risque que cet abruti décide de prendre sa revanche. Si combats il y avait durant la nuit, il y aurait fort à parier qu'il n'en sortirait pas vivant et ce ne serait pas forcément dû à l'ennemi. A ce niveau là, elle n'avait pas vraiment de scrupule. Régler les problèmes par le meurtre lui paraissait naturel : après tout, elle avait été élevée comme ça. Ceux qui dérangeaient, on s'en débarrassait. A eux d'être assez malins pour assurer leurs arrières. Tout de même, elle avait conscience que cette méthode avaient sa limite, ce que Calym n'avait jamais réussi à saisir... Il valait mieux ne pas s'opposer à lui si on ne faisait pas partie de sa fratrie. Elle se demanda un instant s'il aurait rejoins le Puy une fois seul... Le meilleurs moyen pour un demi de se faire tuer. Peut-être pas pour lui, il avait vraiment la trempe d'un drow. En tous cas, si c'était le choix qu'il avait fait, elle l'aurait perdu... Voilà qu'elle recommençait à s'inquiéter pour rien. Plus tard, les questions.

La cale était déserte et sentait toujours aussi mauvais, mais à force, la jeune femme s'aperçut qu'elle s'y habituait. Elle alla directement à son lit, constata que ses affaires s'y trouvaient toujours et s'installa en sortant son épée. Si cette dernière devait bientôt servir...

Assise en tailleur sur son lit, droite comme un I, elle releva la tête à l'arrivée de Rhazad et lui sourit spontanément. Elle était soulagée de pouvoir avoir un peu de tranquillité, n'ayant pas envie de retomber sur les marins après ses mésaventures. Pour le forgeron, évidemment, c'était différent, elle n'avait aucune envie qu'il s'en aille. La jeune femme était occupée à vérifier que son épée ne prenait pas l'humidité, vu les conditions de la cale. Il était hors de question de se retrouver avec une arme aussi rouillée que celles que le forgeron avait été forcé de retravailler. L'épée qu'elle avait entre les mains était de bonne facture mais aussi simple que possible et destinée uniquement à se rendre utile : pas de décoration quelconque si ce n'était une garde légèrement recourbée et un pommeau arrondi, la poignée était simplement en cuir. Une petite bâtarde qui, vu ses mains fines, faisait facilement office d'épée à deux mains.

" Je préfère vérifier que tout va bien si on a des soucis cette nuit. "

Elle avait l'air de s'être remise de ses émotions. Peut-être aussi que s'occuper de son arme la rattachait à son métier et qu'à partir de là elle reprenait son assurance. Une façon de se prouver qu'elle maîtrisait la situation. "Ne montre jamais tes faiblesses" lui avait ressassé son précepteur durant des années. Oh, pour ça elle avait toujours eu du mal à l'appliquer. Enfin, elle avait ce qu'elle pouvait pour rester dans sa coquille. Jusqu'au jour où elle l'avait empoisonné. S'y était-il seulement attendu ? La gamine renfermée qui réagissait enfin ! Rester forte quoi qu'il arrive... Tout de même, elle serait soulagée lorsque cette mascarade serait terminée. La prochaine fois qu'elle devrait effectuer une traversée, elle se débrouillerait autrement. Elle ne savait pas comment, mais il était hors de question de recommencer ces simagrées avec Josh.

D'un air satisfait, elle rangea son arme dans le fourreau, fait de simple cuir également, et releva les yeux vers Rhazad. Le regard azur lui faisait s'accélérer le cœur, c'était indéniable. Comment avait-elle pu en arriver là en si peu de temps ? Elle n'en savait rien, mais était loin de trouver cela désagréable. Elle pouvait bien se poser autant de questions existentielles qu'elle voulait, ça ne changeait rien à l'impression qu'elle avait de se mettre enfin à vivre après beaucoup de temps... De toutes façons, même si elle ne bougeait pas, restant assise sagement sur son lit, ses pensées étaient plutôt dirigées sur les souvenirs de ce qui s'était passé dans la réserve avant qu'ils ne soient interrompus par le capitaine, puis dans la cuisine. Pas facile de penser à autre chose avec Rhazad à proximité...

Le jeune homme se demandait sérieusement si le marin du nid de pie avait découvert le petit secret de la jeune femme ou si c’était simplement le fait de vouloir jouer au plus malins avec un « adolescent » plus jeune que lui. Techniquement, Aelene battais tout les hommes en âge qui se trouvait sur ce navire, d’après ce qu’il en avait déduis. Seulement son apparence était beaucoup plus délicate que le reste des hommes, évidemment puisque c’était une femme. La première chose qu’il avait désirer, c’était de défouler sur lui tout sa rage bersek lors de l’attaque, mais comme il ne se contrôlais pas, il ne pourrait pas savoir précisément où il se trouverait et ne désirait pas non plus blesser Aelene par la même occasion.

Au moment où Rhazad entrait dans la cale, il sourit à la jeune femme afin de la rassurer encore. Ce n’était pas spécialement dans sa nature de se préoccuper des gens ainsi, mais c’était différent pour la demoiselle. Il l’appréciais réellement. Il ne cessait de lui trouver des qualités. Il déposa lentement son épée et sa chemise sur son lit en s’assoyant sur sa couche pour détendre un peu les muscles qui l’engourdissait. Il fixait la jeune femme manier son épée avec une aise hors du commun. Sa devait être une épée qu’elle maniait depuis nombre d’année pour savoir ainsi comment en prendre soin. Il ne connaissant pas l’ancien métier de la jeune femme, mais à n’en juger comme elle examinait sa lame, elle devait sois être une guerrière ou sois une mercenaire. L’un n’était pas très loin de l’autre. Peu lui importais le métier qu’elle effectuais en autant que ses sentiments sois partager.

" Je préfère vérifier que tout va bien si on a des soucis cette nuit. "

Il lui sourit en hocha doucement la tête en comprenant ce qu’elle voulait dire. Personne ne devrait attendre d’être au plein milieu de l’action avant de savoir si l’arme tranchait ou si elle n’était que bonne pour la ferraille. Il sorti la sienne à son tour en prenant soin de ne pas trop bouger pour essayer de ménager son dos. Ses longs doigt glissèrent tout le long de la lame rubis, comme s’il caressait les courbes d’une femme. C’était la plus belle épée qu’il avait réussi a concevoir, mais si la jeune femme en désirait une, il pourrait peut-être réussir à reproduire l’exploit. Satisfait de son inspection, il déposa la lame sur son lit en prenant soin de la cacher. Il ne voulait pas qu’un pillard vienne là lui voler, car celui-ci payerais très cher son affront.

C’est alors qu’il se tournait vers Aelene qu’il croisa son regard. Il la regarda pendant un long moment sans trop savoir quoi faire. Les scènes de la réserve et de la cuisine se succédèrent dans l’esprit de Rhazad, comme un petit film. Les doigts de la demi poser contre ses lèvres au moment ou il voulait savoir si elle allait bien. Juste se petit mouvement lui avait tirer un certain frison. Lentement il se leva, puis vint s’asseoir sur la couche de la demoiselle sans vraiment trop savoir ce qu’il faisait. Bien sûr qu’il savait, mais il ne savais pas exactement si la jeune femme désirait la même chose que lui. Après ce qu’elle venait d’endurer dans la cuisine avec le marin et dans son passer. Ce n’était peut-être pas le même genre de contact physique qu’elle recherchais en lui. Cependant, elle ne faisait rien qui puisse lui laisser savoir que cela l’ennuyais lorsqu’il était ainsi a proximité d’elle. Il ne voulait la pousser a rien, mais il pensait que s’il ne posais pas le premier geste, jamais elle ne le poserait.

Avec douceur le forgeron approcha doucement sa tête vers celle de la jeune femme en collant ses lèvres contre les siennes. Le contact était doux et chaleureux à la fois. Il glissa lentement une main sur la couche afin de s’assurer un meilleur appui, puis avec la main libre il vint la déposer sur la taille de la jeune femme. De petit frisson lui parcourrait tout le long de la colonne. Il accueillit cette sensation avec un plaisir grandissant. Le fait qu’ils étaient complètement seul dans la cale n’aidait en rien la situation. Mais le jeune homme ne fit aucun geste pour mettre fin au baiser. Sa bouche descendit lentement vers le menton de la demi, pour ensuite continuer sa course vers le cou de celle-ci. Le souffle chaud de Rhazad parcourrait le coup d’Aelene sans cesser d’y déposer des tendres baisers.

Il remonta vers la bouche de la demi en déposant plusieurs baiser du bout des lèvres, puis il se décolla doucement. Maintenant, c’était à elle de faire savoir qu’elle désirait où non continuer dans la même direction avec lui. Il la fixait de ses yeux azur avec un petit sourire flottant sur les lèvres. Ses mains étaient toujours placer au même endroit, attendant que la jeune femme donne son accord pour continuer.

Pour ça, Rhazad avait entièrement raison, Aelene n'était pas prête à faire le premier pas pour quoi que ce soit. Trop peu sure d'elle dans ce domaine, trop indécise, trop... trop perturbée sans doute. Cela dit, ça ne l'empêchait en rien d'apprécier la proximité du jeune homme. Déjà dans la réserve et la cuisine, elle commençait à s'y habituer et y prenait goût. Elle répondit à son baiser et eut à son tour un petit frisson lorsqu'il descendit vers son cou. Sous ses caresses elle avait l'impression de perdre pied et découvrait que c'était loin d'être désagréable. D'ailleurs, elle finit par l'enlacer doucement... Puis il s'arrêta et elle prit un peu conscience de la situation. Ils étaient seuls dans la cale et vraiment très proche... Continuer ? S'il en avait pris l'initiative, elle ne l'aurait peut-être pas arrêté, ne prenant pas vraiment le temps de réfléchir à grand chose quand il l'embrassait. Mais là... Elle reprit un peu ses esprits et jeta un coup d'œil inquiet vers la trappe. N'importe qui pouvait débarquer à tout moment.

Elle s'efforça de se calmer et secoua la tête lentement, comme pour prendre le temps de se convaincre elle-même :

" Ce n'est pas prudent. "

Elle avait posé ses mains sur le torse du jeune homme comme pour le garder à distance - ou pour se garder elle-même à distance peut-être bien. Ils ne pouvaient pas prendre le risque que quiconque les voit ne serait ce qu'en train de s'embrasser. En même temps, elle avait mis tellement peu de conviction dans ce qu'elle venait de dire... La force de l'habitude qui l'incitait à la prudence, mais ce genre d'habitude commençait à lui peser. Toujours se méfier de tout et s'alarmer pour un rien, c'était bien beau, mais c'était lassant. En même temps, vu les conditions dans lesquelles ils se trouvaient, elle pouvait difficilement oublier que le pont grouillait de marins qui pouvaient décider à tout moment de venir faire un tour dans la cale, même en considérant que le capitaine ait demandé qu'on les laisse se reposer. D'ailleurs, celui qui faisait office de vigie... Rien que d'y penser, il la dégoutait. A ce niveau, elle en était presque à souhaiter avoir une bonne raison de s'en débarrasser. Durant la nuit, peut-être.

Bon, quel besoin avait-elle de ressasser ça quand elle se trouvait enfin tranquille ? Ce marin n'était pas le premier imbécile qui l'approchait d'un peu trop près et s'en mordrait les doigts. Allez, elle aurait bien le temps de s'en préoccuper. En attendant, elle se sentait très bien là où elle était et malgré tout, elle estimait ne pas pouvoir profiter pleinement du moment.

Elle soupira, et ajouta spontanément :

" Pas ici. "

Ses derniers mots la surprirent elle-même : "pas ici", ça voulait dire "ici non, mais ailleurs oui" ? Elle lâcha le jeune homme et se recula un peu, n'osant visiblement plus le regarder dans les yeux. Aller au delà de quelques baisers lui faisait manifestement peur. Certes, elle ne s'était jamais sentie aussi bien que dans les bras de Rhazad, mais elle n'était pas sure de vouloir aller plus loin. Elle le regarda à nouveau, avec un curieux mélange d'envie, de timidité et d'inquiétude dans le regard... trois sentiments qu'elle découvrait avec lui et qu'elle aurait cru ne jamais ressentir un jour. Quoique l'inquiétude était déjà plus proche de ce qu'elle avait pu vivre auparavant. Mais elle ne s'inquiétait pas inutilement, en général : si réellement il y avait de quoi avoir peur, elle avait appris à la canaliser. Là, c'était plus diffus : une inquiétude face à l'inconnu qui ressemblait un peu trop à un connu cauchemardesque. En ce qui concernait la timidité, en revanche, c'était tout à fait nouveau. Elle n'avait jamais eu l'occasion de se montrer timide pour quoi que ce soit. La gêne, les hésitations, tout cela n'avait jamais eu sa place dans sa vie. Et pour finir, l'envie... Ce sentiment n'avait rien à envier à la timidité : c'était bien la première fois que la jeune femme ressentait quelque chose d'aussi troublant.

Bref, c'était toujours plus simple d'arguer le fait que ce n'était pas prudent. Elle jeta un nouveau coup d'œil vers la trappe mais dû bien reconnaitre que personne en se présentait pour mettre fin à leur tranquillité. Tout de même, non, ils ne pouvaient pas prendre de risque. Elle se mordilla la lèvre avec une pointe de déception. Déception ? En en prenant conscience, elle se dit que décidément, elle avait bien changé. Oui, sauf que ça ne devait pas lui faire oublier ce qui l'attendait si les marins découvraient qu'elle était une femme. Un peu de sérieux, tout de même ! Hum... Elle chercha quelque chose à dire ou faire pour briser le silence qui risquait de s'installer. Et puis, réussir à penser à autre chose qu'à Rhazad, à ses lèvres, à ses mains, à... Mais qu'elle arrête ! Bon, déjà, elle ne pouvait tout de même pas le planter là comme elle l'avait fait dans la cuisine. Ça devenait ridicule ! Elle resta donc là, observant un instant avec attention la couverture grossière qui couvrait le lit. Très intéressant...

[hrp : désolée pour la taille de la réponse, j'ai peu de temps ce soir.
Et à nouveau désolée mais je pars en week end, je ne pourrai répondre que demain soir puis pas avant lundi soir. ]

Le jeune homme avait sourit lorsqu’il avait senti les mains délicates de la jeune femme l’enlacer. Il avait beau avoir arrêter à cet instant précis, il avait une tout autre idée en tête en fait. Il voulait continuer, la sentir près de lui, sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Cependant qu’il laissais ainsi son esprit vagabonder, le jeune homme surprit le regard de la demoiselle qu’elle lançait vers la trappe. Il avait complètement oublier le détail de la trappe et des marins. Il c’était uniquement concentrer sur la demi et lui qui se trouvaient enfin seuls dans la cale. Il masqua sa déception derrière un petit sourire lorsqu’il tourna la tête aussi vers la trappe afin de s’assurer que personne ne venait de l’ouvrir ou ne l’ouvrirait pendant qu’ils étaient dans cette position.

" Ce n'est pas prudent. "

Rhazad savait très bien que c’était imprudent de se laisser aller ainsi à ses désirs. Plutôt il venait de s’en souvenir lorsqu’il avait vu le regard d’Aelene sur la trappe toujours close. Il oubliait tout signe de prudence lorsqu’ils étaient ainsi a proximité. De plus les mains que la jeune femme avait poser contre son torse n’aidait pas le jeune homme à vouloir faire de la prudence. Tout ce qu’il voulait c’était la sentir près de lui, la contempler lorsqu’elle dormirait, la toucher…Un peu de contenance! Il devait reprendre le dessus sur ses pensées, car il commençait a prendre réellement compte du danger qui pesait au dessus de leur tête. Les yeux du jeune homme se plantèrent dans ceux de la demi lorsqu’elle soupira. Ce soupir voulait tout dire pour le jeune homme. « Cela » n’arriverait pas dans cette cale ou du moins pas pendant que tout les marins étaient complètement éveiller et pouvaient entrer pendant un moment particulièrement gênant.

Le jeune homme eu un léger soupir qu’il ne pu retenir lorsqu’elle se détacha de lui. Il regretta aussitôt son geste, mais prit le temps de s’asseoir sur la couche afin de ne pas l’effrayer. Il ne savait pas trop comment réagir. La jeune femme avait l’air d’apprécier ses caresses, mais lorsqu’il était pour aller un peu plus loin que la fois précédente, elle avait l’air légèrement réticente. Cela ne le dérangerais pas, il se devait d’être patient, mais si sa continuais ainsi, il allait tuer tout les marins juste pour être sur de ne plus être déranger comme ils l’avaient été dans la réserve et la cuisine. Il releva son regard vers Aelene lorsqu’il senti que celle-ci le regardais. Ce qu’il trouva dans le regard de celle-ci le laissa un peu surprit. L’envi qu’il pouvait y lire était beaucoup présente, mais il y avait aussi la gêne face a l’inconnu. Plutôt la gêne face à quelque chose qu’elle croyait être un acte de cauchemardesque. Cela il pouvait parfaitement le comprendre vu ce que l’autre homme lui avait fait lorsqu’elle avait ses 40 ans.

Le forgeron l’observa pendant un long moment, puis sourit lorsqu’elle tentais obstinément de dévisager la couverture. Celle-ci avait l’air un peu plus intéressante que lui ou c’était peut-être simplement pour essayer de se concentrer sur autre chose afin d’éviter les ennuis qui se présentais. Il se leva donc, en empoignant la couverture entre ses larges mains, puis vint la déposer sur les épaules de la demoiselle avec un large sourire. Il l’entoura de la couverture afin qu’elle puisse continuer sa contemplation si intéressante. Il se pencha donc en déposa un baiser sur le front de la jeune femme, comme s’il venait de la border.

- On devrait se reposer pour ce soir. Demain, lorsque les combats seront terminer, tout les monde seras mort de fatigue.

Sans s’en rendre compte, le jeune homme venait de lancer un subtil message qui invitais peut-être la jeune femme à continuer ce qu’il faisait? Il alla donc rejoindre sa couche avec un petit air déçu, puis s’étendit de tout son long sur celle-ci en prenant soin de ne pas trop mettre sa tête sur l’oreiller moisi qu’il lui avait donner. Il prit sa chemise en la roulant en boule et coucha lentement sa tête dessus, tête tourner vers la jeune femme. Il la fixait de son regard azur, comme s’il voulait la détailler avant de s’endormir complètement.

Après un long moment à la fixer ainsi, il ferma finalement les yeux en laissant place au sommeil sans rêve qui le caractérisais bien ses temps-ci. Le repos fut cependant de courte durer, alors qu’il entamait sa troisième heure de sommeil ou presque, il entendit une sorte de tintement de cloche provenir d’en haut. Il ouvrit un œil, puis un deuxième en essayant de trouver d’où provenait le son de cette fameuse cloche. Il se rendit alors compte que la cale était toujours vide de marin et que l’heure devait être bien avancer. Alors qu’il s’assoyait sur sa couche, la trappe s’ouvrit avec une vitesse hors du commun en laissant le passage à l’un des marins.

- Vite vous deux! Le bateau va être sur nous dans moins d’une vingtaine de minute!

Sans prendre le temps d’expliquer d’avantage, le marin ressorti de la cale en refermant la trappe derrière lui. Cela devait sûrement les gêner dans leur mouvement. Le jeune homme soupira en posant son regard sur la jeune femme.

[ HJ: Pile l'heure que j'avait dit? x) ou y'es rendu 13h la? x)]

[hrp : 12h59 ! ^^ ]

Aelene se demanda un instant ce que faisait Rhazad lorsqu'il prit la couverture puis eut un sourire amusé qui se transforma en sourire timide suite à ce qu'il venait de dire. Enfin... Déjà, se reposer. Après tout, ils avaient eu une journée bien remplie. Et c'était tellement plus raisonnable ! Elle s'allongea à son tour, se disant qu'elle avait bien fait la nuit précédente de préférer rester au grand air. Décidément, cette cale ne lui plaisait pas. Sauf que dehors, il y avait les marins ; là, se trouvait Rhazad. Le choix était vite fait. Elle regarda un moment le plafond, avant de se rendre compte que le jeune homme la fixait. Lui souriant en guise de "bonne nuit" elle ferma les yeux... Et vit rapidement des images qui remontaient à ses cauchemars. La nuit serait courte et sans doute pas de tout repos. En même temps, ça faisait un moment qu'elle dormait mal, elle commençait à s'y faire. Un peu plus ou un peu moins... Les derniers événements se mêlèrent à ses rêves agités et elle se tourna un bon moment dans ses couvertures avant de réellement sombrer dans un sommeil plus réparateur.

Lorsque la cloche sonna, elle bondit littéralement hors de son lit, habituée aux réveils mouvementés. De toutes façons, le son s'était mêlé au rêve qu'elle faisait, rendant l'instant encore plus frappant. le genre de cauchemar qui s'arrête juste avant le pire moment et réveille en sursaut. Le temps qu'elle reprenne ses esprits, elle vit que Rhazad s'asseyait à son tour sur son lit. Il était l'heure, sans doute. Elle se leva rapidement, abandonna son escarcelle qu'elle n'avait jusque là pas quittée, garda son couteau à sa ceinture, prit son épée et hésita pour la cote de maille. Non, étant donné l'endroit où ils se trouvaient, elle ne voulait pas être alourdie par quoi que ce soit et pouvoir nager. de toutes façons, la protection en elle-même, portée sur la chemise était minime, il aurait fallu un vrai gambison pour qu'elle soit réellement efficace.

Lorsque le marin déboula dans la cale, elle était déjà prête. Pour le coup, Josh avait totalement disparu. Si c'était pour jouer son personnage et finir tuée par ceux de l'autre bateau, ça ne servait pas à grand chose. Non, elle redevenait la mercenaire qu'elle était et n'avait plus qu'à prier pour que les marins n'y prêtent pas attention. Et si jamais... Elle aviserait. Pas le moment de s'inquiéter de ça.

Captant le soupir de Rhazad elle se tourna vers lui, l'air décidé :

" Eh ! Au moins on a le temps de se préparer. Et on savait à quoi s'attendre. "

Toujours voir le bon côté des choses. Pour ça, Aelene était habituée à calmer les ardeurs de Calym et surtout encourager Arcam qui rechignait à tuer quiconque. Du coup, elle avait appris à se maîtriser elle-même dans ce genre de situation. D'ailleurs, elle avait l'air sure d'elle, calme au possible et surtout déterminée. Rien à voir avec ce qu'elle avait pu laisser paraitre depuis le début du voyage. Cette fois, c'était la mercenaire qui agissait. Enfin, le sourire qu'elle adressa à Rhazad n'avait rien à voir avec son métier : c'était plutôt un "ça va allez, on s'en sortira, et on s'en sortira tous les deux." Pas question qu'il en soit autrement. Et puis, c'était vrai : ils avaient eu le temps de se préparer. Combien de fois avait-elle été réveillée in-extremis par des bandits de passage et manqué de ne même pas avoir le temps de comprendre qu'elle allait mourir ?

Sur ce, elle se dirigea vers la trappe et déboucha sur le pont. Une belle pagaille y régnait. L'expression "tout le monde sur le pont" prenait tout son sens. Les marins s'étaient emparés des lames reforgées par Rhazad et semblaient impatients d'en découdre, sauf que sur le moment Aelene ne voyait pas bien ce qui pouvait les convaincre qu'ils allaient devoir combattre. Deux bateaux ne pouvaient-ils pas se croiser simplement ? Apparemment pas et soit elle avait raté quelque chose qui indiquait les intentions belliqueuses du navire qui approchait, soit c'étaient tout simplement les marins de son bord qui avaient envie de s'en prendre aux autres. Pour sa part, elle ferait avec.

En fait, le bateau "ennemi" était bien plus près qu'elle ne le pensait : la vingtaine de minutes devait comptabiliser le temps qu'il faudrait pour les manœuvres permettant l'abordage de l'un ou de l'autre. Plutôt que de se demander à nouveau - et sans jeu de mot - dans quelle galère elle s'était embarquée, elle scruta le pont à la recherche, d'une part, du capitaine, d'autre part de la vigie avec laquelle elle pensait encore à régler ses comptes et enfin, elle chercha naturellement Rhazad du regard. Le premier n'était pas encore présent et elle se demandait s'ils auraient droit à un discours digne des récits épiques dont elle se serait bien passée ; le deuxième était avec un groupe de marins et faisait des moulinets inutiles avec son épée comme tout frimeur qui se respecte ; elle n'eut pas le temps de se préoccuper du dernier car le capitaine arrivait enfin, l'air bel et bien décidé à rameuter ses troupes avec du blabla qu'elle jugeait inutile.

La jeune femme n'était plus du tout d'humeur à jouer à Josh et à écouter le discours avec un air niais, elle se recula un peu à l'écart et entreprit de rester calme. Elle n'aimait pas vraiment cet instant avant le combat. Une fois dans l'action, elle ne pensait plus à rien, mais là, elle n'aimait pas cette tension qu'elle ressentait. Oh, elle la canalisait sans mal, avec l'habitude, mais elle n'était certes pas de ceux qui savouraient à l'avance le goût du sang. A ce propos, elle eut une pensée pour Calym qui était bien du genre à apprécier un instant pareil. La première fois qu'elle combattrait réellement seule. Elle avait bien dû sortir son épée une ou deux fois depuis leur disparition, mais un voleur de grand chemin ce n'était pas un bateau entier. Enfin, seule, pas réellement, si elle comptait Rhazad. Sauf que s'il laissait éclater sa rage bersek elle ne pourrait pas le voir comme un allié. Dans le doute, elle préférait ne compter que sur elle même.

Elle respira un grand coup, ferma les yeux, laissant les minutes - et sans doute le discours - défiler. Elle n'écoutait plus rien, du moins, rien de ce qui n'avait pas trait au début du combat en lui-même. Une petite bulle de sérénité avant de se déchainer. Elle n'avait en soi pas de scrupules à tuer si on s'en prenait à elle : elle n'avait pas eu une éducation qui entrait dans cette logique. De là à dire qu'elle aimait ça, non. Mais ce qu'elle devrait faire, elle le ferait et advienne que pourra.

Captant un peu plus d'agitation sur le pont, elle rouvrit les yeux et prit son épée en main.

Alors qu’il venait à peine de se réveiller, la jeune femme tant qu’a elle était déjà sur le qui vive entrain d’enfiler ses différents objets pour le combat. Cette scène fit sourire le forgeron malgré lui. Il n’était pas habituer de voir une femme aller au combat et encore moins y aller avec autant d’enthousiasme, lui semblait-il. Le jeune homme rendit le sourire que la demoiselle lui lançait, puis se leva finalement en se parant d’une chemise et sorti une petite dague de son sac pour venir l’accrocher contre sa ceinture. Il suivit les gestes de la demi lorsque celle-ci se dirigea vers la trappe et sortie de la cale. Il était désormais seul dans cette immense pièce qui sentais le renfermer. Le sourire qu’il porta jusqu'alors s’évanoui pour laisser place à une expression indécise. Le jeune homme ne savait pas comment il allait faire pour maîtriser sa rage bersek et s’il n’était pas capable, cela ferais un véritable carnage.

Le forgeron prit donc sa lame couleur sang et sorti sur le pont en observant l’ensemble du pont. Tout les marins courraient dans tout les directions afin de se trouver le meilleur point pour abattre le plus d’ennemi possible. Lui, devrait essayer de trouver un coin reculer ou tout simplement traverser sur l’autre pont pour être sur de ne pas blesser des membres de l’équipage. Cependant, cette idée était beaucoup trop risquer, s’il voulait s’en sortir en vie et c’était exactement son attention. Il repéra finalement un endroit parfait pour ne blesser personne et que la plupart des marins de l’autre navire s’amuserais a venir prendre. C’était là que se trouvait le gouvernail ainsi et les commandes de bord. Il se dirigea donc vers ce lieu en prenant soin de ne faucher personne avec son épée.

Lorsqu’il prit finalement place à l’endroit désirer, son regard azur se posa sur la masse noir du navire ennemi qui approchait à une très grande vitesse. L’eau se fendait à son passage dans une multitude de petites vagues. Il vint porter sa lame contre son épaules en attendant que le bateau déferlent finalement sur eux. Son regard chercha la silhouette maintenant devenu familière de la jeune femme, puis sourit en la trouvant parmi les autres marins. Il se fichait éperdument que les autres le voie sourire ainsi, puisqu’il y’aurait forcément beaucoup de mort ce soir et ceux qui l’auront vu sourire seront de ses morts. Il la détailla du haut de la tête jusqu’au plus bas de ses pieds, puis le sourire l’élargie lorsque ses yeux arrivèrent finalement à ses hanches. S’il survivaient à tout sa, il en profiterais pour dire une nouvelle fois à la jeune femme ce qu’il ressentais pour elle. C’était peut-être trop répétitif, mais au moins, elle saurait qu’il pensait à elle lors du combat.

Le jeune homme porta finalement un peu d’attention au capitaine qui se trouvait maintenant sur une énorme caisse pour débiter une sorte de rituel de combat. C’était d’énormes baliverne qui servait à ses troupes, mais si cela pouvaient les rassurer avant le début du combat, c’était mieux sa, que d’avoir la peur dans le bas du ventre. En gros, il était entrain de dire que ceux qui allaient mourir en mer allait être récompenser par les dieu parce qu’ils auront toujours dévouer leur vie à une beauté de la terre, c’est à dire, la mer. Il disait aussi que leurs morts n’auront servi à rien puisqu’ils seraient traité en héros. Rhazad roula les yeux en se concentrant sur le navire qui se trouvait désormais beaucoup trop près à son goût. Remarquant que tout les regard se posaient sur l’horizon, le capitaine stoppa nette son discours en allant se placer derrière l’ensemble de ses troupes. Ainsi, il se cachait derrière ses hommes. Il ne voulait pas être traité en héros? Il était tout simplement un lâche bon à commander un navire.

C’est dans un silence de mort que l’abordage commença. Ensuite vint les cris des marins adverse qui essayait de venir se frayer un chemin parmi les hommes du capitaine. Le jeune homme empoigna fermement son épée et fixa le premier homme qui venait oser le défier. Celui-ci ne devait même pas avoir atteint l’âge d’être un homme. Sans attendre, il s’approcha du gamin dans une position défensive, puis frappa dans l’ouverture que lui laissa le garçon. La mort ne le réjouissait guère, mais il devait tuer quiconque essayerait de venir prendre le navire. C’était les ordres et s’il ne voulait pas être de nouveau châtier il devait obéir. Il sentait en lui un sentiment peu familier commencer à naître. Ses sens commençaient à se brouiller comme si une rage s’emparait de lui.

Les traits de son visage de changèrent pour laisser place à un masque d’impassibilité total. Il chargea sans réfléchir, commençant a faucher la chair qui l’entouraient. Des gerbes de sang coulait à flot autour de lui, mais lui ne voyait rien. C’était comme si quelqu’un d’autre voyait à sa place. Les cris du combat faisait rage tout autour, sur le navire. Plusieurs marins étaient désormais tomber sous les lames ennemie. Le capitaine tant qu’a lui, restais toujours en retrait au prise avec quelque homme peu entraîner. Cela lui donnerais forcément du prestige, mais pas le respect.

Alors qu’il venait de parer le coup d’un première lame, le forgeron senti le froid mordant qui s’empara de lui lorsqu’un seconde vint lui entailler le bras droit. Dans un rugissement de colère énorme, il s’empara de la dague qui pendait à son côté et la planta sous la mâchoire de l’importun. La lame traversa l’ensemble du visage en venant finalement transpercer le haut du crâne. N’ayant guère le temps de s’acharner pour récupérer sa lame, le jeune homme continua de se battre emprunt de sa rage.

Le navire adverse avait réussi son abordage dans les règles de l'art. Les marins du navire étaient peut-être impatients - et suicidaires, mais les autres également. Pas mal de morts en perspective, qui n'auraient rien à envier aux blessés qui mourraient des suites de leurs blessures. Mais Aelene ne pensait pas à tout ça : elle ne songeait qu'à une chose pour le moment, se débarrasser de ceux qui s'en prenaient à elle dans un premier temps, repousser le plus de monde possible vers le navire adverse dans un second temps. Si elle avait eu un moment à elle, elle serait bien allée vérifier que Rhazad ne se laissait pas emporter par sa rage, mais elle ne savait que trop bien qu'elle n'en aurait pas le temps. Ce n'était pas au cœur des combats qu'on scrutait les visages pour tenter de trouver quelqu'un. De toutes façons, pour ce qu'elle en savait, comment aider quelqu'un à sortir d'un état de rage bersek ? Elle regretta de ne pas avoir posé plus de questions, mais, sur le moment, elle n'avait pas voulu l'ennuyer en se montrant indiscrète. Dommage, maintenant qu'elle y pensait.

Elle porta un premier coup d'estoc à un homme qui se précipitait sur elle. Le temps qu'il tombe, elle avait enchainé sur un second. Chacun de ses gestes aboutissait à une blessure pour un nouvel adversaire, plus vite que les humains n'auraient pu le faire. Pour l'instant, en pleine forme, la jeune femme ne risquait pas grand chose, elle était encore trop rapide pour que quiconque ait le temps de l'approcher assez pour la blesser. Pas de moulinets pour impressionner ou de belle passe pour s'amuser : chaque mouvement était soigneusement dosé et visait un point vital pour parvenir à tuer le plus rapidement possible.

Elle s'était arrangée pour rester relativement à l'écart de l'équipage, mais il était difficile de choisir ses déplacements, au gré des attaques et des parades. Certes, il n'était peut-être pas très prudent de s'isoler, mais elle n'aimait pas se trouver dans une mêlée, à devoir sans cesse surveiller ses arrières. Un nouveau coup d'estoc plus tard, elle se débarrassa d'un nouvel adversaire et se rendit compte qu'elle se trouvait non loin de la vigie. Sans se poser plus de question, elle l'attaqua par derrière, puis enchaina sur l'adversaire qui dû se demander ce qui lui était passé par la tête pour s'attaquer à son propre camp. Un soucis de moins pour la suite du voyage si elle survivait à tout ça, songea-t-elle sans état d'âme. Elle n'était déjà pas trop disposée à pleurer sur ceux qui s'en prenaient à elle en temps normal, mais là, dans le feu de l'action, elle risquait encore moins d'avoir de scrupules.

Pivotant, Aelene para in extremis un coup de taille que lui portait à présent un immense bonhomme. La violence du coup fit trembler l'épée de la jeune femme, lui arrachant un gémissement quand la douleur remonta le long de son bras. Lorsque l'homme sourit de contentement, elle feinta, esquiva et dans un même élan tenta de le toucher. Elle avait plutôt intérêt à faire vite si elle ne voulait pas qu'il lui arrache purement et simplement son arme des mains. Si elle réussit à éviter le coup qu'il lui portait, elle manqua de peu son estoc et laissa une ouverture qui lui valut une légère estafilade sur l'épaule. Qu'à cela ne tienne : exploitant sa prétendue faiblesse, Aelene baissa sa garde, incitant le marin à frapper de taille. Ce dernier ne chercha pas bien loin et tomba de suite dans le piège. Ayant prévu le coup, la jeune femme n'eut qu'à esquiver et frapper à son tour. Son adversaire tomba enfin, la gorge ouverte. Elle ne s'attarda pas sur le sang qui jaillissait et chercha des yeux un nouvel adversaire.

Tout de même, entre son épaule légèrement blessée et la fatigue qui commençait à se faire sentir, Aelene changea de garde et passa à une garde basse, plus simple à tenir pour le moment. De là où elle était, il était difficile de savoir où en étaient le reste des marins. Il y avait plusieurs cadavres au sol où devaient se trouver des blessés également ; les hommes étaient toujours occupés à ferrailler ou même à se battre à mains nues. Chacun s'occupait de soi et avec un peu de chance personne ne saurait ce qu'elle avait fait ou pas durant les combats.

Soudain, un rugissement de colère lui fit tourner la tête et elle reconnu l'un des combattants qui semblait en proie à une folie furieuse : Rhazad. Il fallait reconnaitre que le voir dans cet état faisait froid dans le dos. Elle eut à peine le temps de remarquer, avec un pincement au cœur, que le jeune homme était blessé, avant de devoir s'occuper de son propre adversaire. Ce dernier eut malheureusement le temps de porter son coup, profitant de la déconcentration de la jeune femme. Par chance, elle parvint à esquiver de justesse, mais n'eut d'autre choix que lâcher son épée qui glissa à quelques pas. Se trouvant momentanément désarmée, elle recula, criant par habitude :

" Ici ! "

Le cri de ralliement des Triplés lui avait échappé, sauf que dans ce cauchemar, il n'y avait pas ses frères pour y prêter attention. Il n'y avait pas de réponse à attendre. Les marins étaient tous occupés, Rhazad ne l'entendrait probablement pas, obnubilé par sa rage.

" Elene, Sslig'ne uns'aa " murmura-t-elle pour elle-même, se rendant compte qu'elle allait devoir se débrouiller seule.

Elle esquiva vivement un nouveau coup et dégaina sans tarder son couteau. L'ennui, avec ce genre d'arme, c'était que même en s'en sortant habilement, il était difficile d'éviter de se faire blesser. Sans compter que face à un cimeterre comme en brandissait son adversaire, les chances étaient inégales. Son épée n'étant qu'à quelques pas, elle commença à pivoter dans l'espoir de la récupérer rapidement. Pour l'instant, il semblait qu'elle n'avait pas affaire à un imbécile car le marin qu'elle avait en face d'elle ne se précipitait pas sur l'ouverture trompeuse qu'elle lui laissait. Dommage... Elle continua à se déplacer progressivement, forçant son adversaire à faire de même s'il ne voulait pas perdre son avantage.

Du coin de l'œil, elle vit Rhazad, se rappelant qu'il risquait de combattre sans se préoccuper de ses blessures, emporté par la rage. Quelle idée d'aller se préoccuper de lui dans la situation où elle se trouvait ! Et pourtant, pivotant doucement vers son épée, elle ne put s'empêcher de lancer par dessus le bruit des combats :

" Rhazad ! "

Pas pour qu'il vienne l'aider, vu les circonstances, mais pour que, peut-être, il revienne à un état normal. Qui tente rien n'a rien et elle ne voulait pas le laisser comme ça, en se demandant s'il allait survivre à ce qu'il faisait. Le coin de son cerveau qui lui hurlait de se sauver déjà elle-même avant de s'occuper d'un autre, prit enfin le dessus et elle se reconcentra sur ce qu'elle faisait avant de refaire une erreur qui risquait de s'avérer fatale. Plus qu'un pas et elle pourrait tenter de reprendre son arme... Son adversaire le savait aussi bien qu'elle, elle allait devoir jouer serré.

Tandis que le jeune homme s’en prenait déjà à un autre adversaire, une voix se faufila parmi les brumes qui entouraient son esprit, pour venir naître en un énorme écho dans sa tête. Au début, le jeune homme ne porta aucune attention à ce cri sorti de nulle part, la rage qui l’entourait continuais de faire des victimes sous sa lames. Avec de large moulinet, il tranchait des têtes et coupant des membres sans se préoccuper du sang qu’il était entrain de verser. L’un de ses ennemies s’approcha lentement de face, tandis qu’un autre essayait de le prendre du revers. Rhazad fixa le premier homme droit dans les yeux, puis chargea en essayant de faire une feinte sur la droite. Ne sachant pas comment réagir, l’adversaire le regarda arriver avec d’énorme yeux rempli de terreur.

La lame du forgeron se faufila parmi la chair et les entrailles de son adversaire. Cependant qu’il retirait sa lame de premier, le second vint le charger dans le dos en lançant un énorme cri à réveiller les morts. Rhazad se retourna vers lui, main nue et attendit d’être assez prêt pour pouvoir désarmer son assaillant. Celui-ci fut un peu plus rapide que le jeune homme et vint lui transpercer le flanc droit avec une petite lame. Le forgeron grogna lentement en se tenant le flanc, puis se tourna vers son adversaire en s’approcha de lui. Avec un geste rapide, il le prit à la gorge et le souleva de terre en lui broyant sauvagement le cou d’un geste sec de la main. Alors que le corps de l’important s’écrasait contre le sol, un nouveau son vint brouiller le jeune homme.

" Rhazad ! "

La voix s’insinua en lui en levant le voile qui obscurcissait jusqu'à maintenant l’ensemble de ses sens. Il prit alors connaissance des blessures qui lui striais le corps, mais détourna vite le regard à la recherche de la demoiselle. Il avait reconnu sa voix parmi les brumes et s’en était voulu de ne pas avoir prêter attention à celle-ci plutôt. Personne n’osait l’attaquer pour le moment, il avait tous vu quel genre de sort les attendaient s’ils osaient s’en prendre à lui. Les yeux azur du jeune homme finirent finalement par se poser sur la demoiselle qui était aux prises avec un marins peut enclin à la laisser en vie. Serrant la mâchoire, Rhazad retira son épée qui était rester ficher dans le corps de son adversaire, puis sauta par dessus la balustrade en atterrissant agilement sur le pont.

Certes, son épaules lui faisait un mal de chien, mais il devait concentrer tout sa douleur à frapper et non se lamenter sur son sort. Avec de grand enjamber, le jeune homme se fraya un chemin parmi les combats et rejoignit finalement le marin qui tentais de tuer la jeune femme. Avec un large moulinet, le forgeron lui trancha la tête nettement en poussant son corps contre un autre marin. Même si la rage bersek pouvait le prendre n’importe quand, jamais il n’aurait laisser qui que ce soit faire de mal à la femme qui faisait battre son cœur.

- Est ce que ça va? Je suis désol..

Il se rendit alors compte que l’heure n’était pas du tout aux pardon, mais plutôt au combat. Il tendit une large main vers la demoiselle en la fixant dans les yeux, puis attendit que celle-ci la prenne avant de recommencer à ce battre. Lorsqu’elle fut finalement remit sur pied, Rhazad lui tendit son arme pour qu’elle puisse finalement continuer à se battre. Maintenant qu’Aelene était saine et sauve, il devait s’éloigner d’elle au plus vite. Il ne pouvait savoir combien de temps il serait maître de son corps. Le jeune homme se tourna dos à la jeune femme, comme a regret, puis retourna se remettre à son post de défense pour être sur que les autres marins n’aient pas une attaque surprise venant de cette endroit.

Le navire ennemi avait l’air d’être de moins en moins nombreux tandis que les combats faisaient rage. Il y avait de moins en moins d’homme qui passait de leur bateau à celui du capitaine. Ainsi le combat pourrait bientôt être terminer et leur laisseraient la chance de guérir leur blessure. Le jeune homme se tenait toujours le flanc droit, tandis qu’il gravissait l’ensemble des marches pour se rendre au post désirer. Il tranchait la chair de tout ceux qui se trouvait sur son passage. Poussant, brisant, et lacérant la chair comme si ce n’était que de vulgaire chiffon. Il retrouva finalement son post couvert de cadavre et complètement vide…Il haussa un sourcil en regardant autour, puis se rendit compte qu’il n’y avait plus aucun marins qui provenait de l’autre navire. Comme si ils attendaient de mettre une nouvelle stratégie en place pour les attaquer.

Le jeune homme en profita donc pour jeter un regard vers la demoiselle. Il la chercha un petit moment, puis finit par la trouver. Son regard azur la fixait comme si elle était le plus beau des trésors du monde. Pour Rhazad, c’était le cas. Elle était la plus précieuse des richesses à ses yeux.

Aelene ne vit pas Rhazad, se rapprocher, entièrement concentrée sur son adversaire du moment et son épée qu'elle devait à tout prix récupérer. Pour l'instant, elle parvenait à garder d'ennemi à distance car ce dernier avait compris que même avec un couteau, elle pouvait faire quelques dégâts, mais ça ne durerait pas. Lorsque le jeune homme déboula, tranchant net la tête du marin, elle ne perdit pas de temps pour réagir et s'empara de son arme, rengainant son couteau par la même occasion. Elle eut un sourire soulagé à l'adresse de Rhazad.

" Est ce que ça va ? Je suis désol.. "

Elle hocha la tête, prit sa main et se releva prestement, continuant à faire attention à ce qui se passait alentour. Puis elle vit avec une certaine déception que Rhazad s'était éloigné et réprima son envie de le suivre. Non, ce n'était pas prudent du tout. Et pourtant, il était blessé... Elle aussi, lui reprocha la voix de sa conscience : pas le moment d'aller risquer la confrontation avec lui s'il replongeait dans sa rage. Elle jeta un bref coup d'œil à son épaule où perlait le sang sous sa chemise. Bah, ce n'était rien, plus impressionnant que réellement grave : ça saignait, mais c'était superficiel, elle ferait avec. La douleur se diffusait un peu, mais elle avait connu pire.

Elle tourna brusquement, arrêtant dans son élan un nouvel ennemi, avant de constater que c'était le dernier. En face, les marins s'étaient rassemblés. Elle en profita pour chercher Rhazad des yeux et croisa son regard. L'expression qui s'afficha sur son visage était un mélange de soulagement de le voir toujours vivant, d'inquiétude quand à son état et d'assurance sur la suite des événements. Tout allait bien se passer. une phrase qu'elle se répétait mentalement pour poursuivre le combat sans faiblir. Elle s'essuya machinalement les mains, poisseuses de sang, sur sa chemise, et soupira, espérant en finir rapidement. Il y avait un instant de flottement apparemment.

Elle reporta son attention sur le bateau adverse, curieuse de savoir ce qu'ils mijotaient. Difficile de dire quelles avaient été les pertes d'un côté et de l'autre. Il y avait pas mal de corps à terre, beaucoup de sang avait été répandu, à croire que ça ne suffisait pas. Parce que ces idiots de marins restaient face à face. Il faut dire qu'il y avait un bateau et une cargaison à la clef, de quoi en motiver plus d'un. De là à y risquer ça vie... Après tout, c'était un peu ce que faisait un mercenaire, non ? Ne pouvait-elle pas les comprendre ? Pas vraiment, même après réflexion. L'enthousiasme dont ils faisaient preuve en s'entretuant la révulsait. Et on disait que les drows étaient des monstres... Les humains leur faisait facilement concurrence quand ils s'en donnaient la peine. Affligeant.

Elle fut tirée de ses pensées par une voix qu'elle reconnut avec un peu inquiétude :

" Alors, gamin, on s'en sort à ce que je vois. "

Elle fit volte face et se trouva devant le capitaine. Difficile de savoir s'il avait découvert le pot aux roses. Aelene, quand à elle, n'était pas d'humeur à jouer au plus fin. Le regardant droit dans les yeux, elle rétorqua un peu sèchement :

" Je vous ai dis que je me suis entrainé. J'ai eu la chance d'avoir un bon professeur. "

Ça pouvait passer pour du Josh piqué au vif de n'avoir pas été cru capable de s'en sortir plus tôt. Ça risquait aussi d'être suivi par pas mal d'ennuis si le capitaine insistait. La jeune femme n'allait pas se laisser marcher sur les pieds alors qu'elle participait aussi activement à la sauvegarde du bateau. D'ailleurs, quand on voyait le niveau de la plupart des marins - d'un bord comme de l'autre - il n'était pas difficile de les surpasser. Non, elle aurait pu être engagée à bord de ce même navire comme mercenaire exclusivement embauchée pour la sécurité, alors elle n'allait pas se laisser ennuyer. D'ailleurs, un navire avait-il besoin de son capitaine pour continuer à avancer ? Elle vérifierait si besoin était. Qu'il la laisse donc tranquille ! Peut-être au moins aurait-il assez de jugeote pour attendre la fin des combats et ne pas se priver de son aide. Sans parler de ce qu'il déclencherait vu les capacités de Rhazad. Pourvu que sa rage bersek aussi reste inconnue, espéra-t-elle, ses pensées revenant malgré elle vers le jeune homme.

Préférant détourner la conversation, elle désigna le navire adverse en demandant d'un air faussement naïf :

" Qu'est ce qu'ils font ? "

Si la question était simplement due à la curiosité, pour Josh, en ce qui concernait Aelene, elle voulait savoir la suite des événements et s'y préparer, se demandant si c'était une habitude en mer de rompre les combats de la sorte et ce qui risquait de s'ensuivre. Allaient-ils revenir ou décider d'en rester là ?

Le regard de Rhazad croisa celui d’Aelene au moment ou les combats avaient étés interrompu. Il lui sourit afin de la rassurer que tout se passerais bien. Les yeux du jeune homme suivirent ceux de la demoiselle lorsqu’elle détourna vers le regard vers l’autre navire. Il se demandait réellement pourquoi les autres marins ne venaient pas les attaquer de nouveau. Ce n’était pas sa le principe d’un abordage? Déferler tout nos troupes sur l’autre navire en faisant le plus de dégât possible? S’arrachant à la contemplation de la masse sombre qui se trouvait aux côtés du navire, Rhazad fit courir son regard le long du pont. Il y avait tellement de sang que les marins qui avaient survécus a l’assaut avait peine à marcher sans trébucher sur une masse de sang frais.

Le jeune homme finit par poser son regard sur le capitaine qui était entrain de parler avec la demoiselle. Le forgeron espéra fortement que le capitaine n’avait en aucun cas remarquer avec quelle souplesse elle s’était défendu. Il espérait encore plus que personne n’avait été témoin de sa rage, il ne voulait pas finir comme esclave enchaîner dans la cale comme un vulgaire animal seulement bon a tuer. Décidant finalement que sa devenait lassant d’attendre ainsi après l’ennemi, le jeune homme descendit les marches quatre à quatre en se dirigeant vers le capitaine. Sa plaie continuais toujours de saigner, mais les saignement s’était un peu atténuer avec la pression que le forgeron exerçais sur la blessure. Il finit par arriver près des deux silhouettes lorsque la demoiselle posa une question qui brûlaient également les lèvres du jeune homme.

Le capitaine les fixa à tour de rôle, puis tourna son regard vers le pont de l’autre navire. La brume commença lentement à ce lever sur la mer et engloutissait quelques parti du navire ennemi. Il hocha lentement la tête en fronçant les sourcils en allant se mettre debout sur l’une des caisses qui juchaient le pont. Tout les marins tours à tours tournèrent leur regard vers la silhouette du capitaine qui faisait de grand gestes pour avoir l’attention de tout le monde. Rhazad roula les yeux en grogna légèrement d’être obliger d’écoute une fois encore un homme tel que lui. Le capitaine avait la mauvaise manie de toujours vouloir attirer l’attention, ce qui énervait le forgeron au plus haut point. Ce genre d’homme n’était bon que pour maintenir le moral des troupes et leur donner des ordres. Il ne savait même pas comment bien manier l’épée d’après ce que Rhazad se souvenait. Des bribes de combats étaient parvenus à son cerveau, donc l’une où le capitaine se battait maladroitement et trébuchait sur les corps autours de lui. Pathétique.

- Comme les combats ont cesser pour le moment, nous allons en profiter pour jeter les morts par dessus le pont et prier pour le salut de leurs âmes. Je vais désigner un groupe d’hommes qui iront sur le navire adverse pour voir s’il ne resterais pas d’autres membres à tuer. Ensuite nous iront piller ce fichu navire!

Rhazad grogna à nouveau en grimaçant de douleur. Il toucha la plaie qu’il portais au flanc, puis porta sa main couverte de sang devant ses yeux. Il ne tiendrais pas longtemps ainsi arranger, mais si le capitaine le désignait pour aller sur l’autre navire, il devrait faire comme si tout allait bien pour ne pas mériter un autre châtiment. Il attendit patiemment que le capitaine daigne enfin dire le nom des marins sélectionner.

- Peter, Marloin, Baltus, Josh et le grand gaillard à côtés, vous aller sur le navire adverse!

Le jeune homme serra sa mâchoire carré, l’air fâché. Sa ne lui dérangeais pas d’aller sur l’autre navire, mais que le capitaine aie décider d’envoyer aussi la demi, cela l’embêtais un peu. De plus elle était blesser à l’épaules. Il savait très bien qu’elle savait comment se défendre, mais il ne voulait pas qu’elle risque sa vie ainsi inutilement, seulement pour l’apat du gain. Saleté de capitaine! Lorsqu’il aurait l’occasion de lui faire payer tout ce qu’il lui avait fait subir sur ce fichu navire, il ne se priveras certainement pas de le torturer un peu, histoire de le faire réfléchir sur ses actes à venir.

- Dans cinq minutes soyez près, nous allons aborder l’autre navire!

Tous les marins commencèrent a s’affairer sur le pont afin de commencer à dégager les corps pour les jeter par dessus bord. Dire que le capitaine leurs avaient tous mentis avant le combat. « Vous serez traité en héros »…Ce n’était pas vraiment ce genre de funérailles que Rhazad réserverait à un héros. Le jeune homme tourna son regard vers la demoiselle. Il déposa lentement son épée sur le sol en portant doucement ses doigts à l’épaules blessure de la demi. Avec précaution il vint tâter la blessure pour s’assurer que cela n’avait pas l’air trop grave. Il s’en voulu alors d’avoir utiliser l’ensemble de la poudre de la demoiselle pour son simple usage personnel. Elle en aurait forcément eu besoin. Cependant, la blessure n’était pas trop profonde, il fallait seulement la nettoyer avec soin pour être sur que rien ne puisse venir l’infecter.

Avec ses dents, il déchira un bout de sa manche et vint le placer autour de la plaie de la demoiselle en serrant très fort pour être sur que le bandage de tombe pas. C’était, certes, un bandage très loin d’être réussi, mais ils n’avaient pas vraiment le temps de pouvoir se soigner puisque le capitaine les envoyaient sur l’autre navire dans moins de cinq minute. Cependant qu’il vérifiais si le bandage était bien en place, ses yeux vinrent se poser sur les lèvres de la jeune femme. Une envie irrépressible s’empara de lui et sans s’en rendre compte il avait approcher son visage de celui d’Aelene. Remarquant son erreur juste au bon moment, il se ressaisit en essayant de se concentrer sur autres choses que les lèvres savoureuse de la demoiselle.

Lentement, le jeune homme s’accroupit en cherchant du regard un corps pas trop loin afin de pouvoir essuyer son épée couverte de sang sur la chemise du défunt. Ce n’était pas une méthode très chic, mais au moins sa lame resterais en meilleure était le temps qu’il puisse la nettoyer en profondeur. Il trouva finalement ce qu’il cherchait et essuya soigneusement son arme en prenant soin de ne pas la tremper sur les tâches de sang qui m’acculait la chemise du marins. Alors qu’il acquiesçais un geste pour essayer de se relever, une crampe violente le prit au flanc et le fit grimacer de douleur. Le jeune homme s’assit sur le pont en se glissant jusqu'à rebord où il y prit appui. Il mit sa main contre sa plaie en essayant de calmer la douleur qui le submergeais.

Aelene posa son épée et croisa les bras en s'adossant à l'un des mats pour écouter le capitaine. Allait-il les abreuver d'âneries ou bien enfin prendre les choses en main comme un chef digne de ce nom ? Un peu des deux...

" Comme les combats ont cessé pour le moment, nous allons en profiter pour jeter les morts par dessus le pont et prier pour le salut de leurs âmes. "

Fabuleux... Elle jeta un coup d'œil autour d'elle pour évaluer le travail qui les attendait. Rien de bien réjouissant. Quand à balancer les cadavres à la mer, ça la laissait assez indifférente : après tout, tous avaient voulu risquer leur vie inutilement, elle n'allait pas les plaindre.

" Je vais désigner un groupe d’hommes qui iront sur le navire adverse pour voir s’il ne resterait pas d’autres membres à tuer. Ensuite nous irons piller ce fichu navire ! "

La jeune femme ouvrit de grands yeux. Pas vraiment par peur, mais plutôt parce qu'elle ne voyait pas la logique dans tout ça, si ce n'était l'instinct meurtrier. Il y avait encore du monde, de l'autre côté, elle en était certaine. Ce n'était pas comme si le navire adverse était à présent vide et sans aucun danger. Ils seraient en territoire "inconnu" et face à des désespérés. Manquerait plus que...

" Peter, Marloin, Baltus, Josh et le grand gaillard à côtés, vous aller sur le navire adverse ! "

Elle réprima une réplique cinglante et tourna les yeux vers Rhazad d'un air las. Ce dernier avait l'air tout aussi contrarié qu'elle. Plus blessé, également. Et pourtant, il semblait se préoccuper d'avantage de la blessure qu'elle avait à l'épaule. Elle serra les dents lorsqu'il la toucha car même si elle avait appris à contenir la douleur, ça n'avait rien d'agréable. Elle s'efforça de sourire alors qu'elle murmurait :

" Ce n'est rien, ne t'inquiète donc pas. "

C'était vrai, c'était superficiel, même si ce n'était pas très agréable, surtout pour manier son épée à deux mains. Encore heureux qu'elle ait été blessée à l'épaule gauche et qu'elle soit droitière. Elle le laissa tout de même finir de faire le nœud au pansement. Moins elle perdrait de sang, mieux ce serait, sans compter que seule elle aurait eu du mal à faire elle-même le bandage.

" Et toi ? Tu... "

Elle s'arrêta, se rendant compte à quel point ils étaient proches. Elle eut un instant de flottement pendant lequel elle se dit qu'elle devait se reculer sans pourtant le faire. Se détournant finalement pour éviter toute tentation, elle décida de faire comme lui pour se changer les idées et essuya son épée, sauf qu'au point où en était sa chemise, elle l'essuya directement sur son bras en prenant soin de ne pas se couper. C'est à ce moment qu'elle vit avec angoisse Rhazad s'effondrer. S'agenouillant à ses côtés, elle jeta un coup d'œil à ses plaies. Elle secoua la tête en fronçant les sourcils.

" C'est du suicide d'aller sur l'autre bateau. "

Ce n'était peut-être pas le meilleur moyen de lui remonter le moral, mais elle n'était pas du genre à mâcher ses mots, elle préférait dire les choses telles qu'elles étaient et voir la vérité en face. De toutes façons, elle ne parlait pas seulement de l'état dans lequel se trouvait le jeune homme, mais du risque que prendraient tous ceux qui iraient en face. Tout en parlant, elle s'empara de la chemise d'un cadavre et la découpa en quelques coups de couteau pour la transformer en bandages. Puis elle entreprit de s'occuper des blessures du jeune homme les unes après les autres, en commençant par les plus importantes. Dire qu'il lui restait à peine un fond de sachet de sa fameuse poudre... Ça n'avait de toutes façons jamais été suffisant pour des plaies vraiment graves.

" J'ai du fil et une aiguille en bas, tu en auras peut-être besoin. "

Elle n'en savait trop rien, vu que les blessures étaient souillées de sang. Et puis, elle n'était pas médecin, c'était dur à déterminer, même si à force elle commençait à avoir l'habitude.

Une fois les bandages posés, elle s'assit à ses côtés, préférant reprendre des forces avant de repartir. Elle lui prit discrètement la main, pour le plaisir de le sentir près d'elle et se mit à réfléchir. Pouvaient-ils s'opposer ouvertement au capitaine ? Sans doute pas, tant qu'il était suivi par les autres marins. De là à réellement aller sur l'autre pont... Elle chercha des yeux les autres marins qui avaient été cités mais elle ne connaissait pas leur nom, donc impossible de savoir à quoi ils ressemblaient ni si eux aussi étaient blessés. De l'autre côté, il n'y avait pour l'instant plus signe de vie, mais elle doutait qu'ils puissent piller tranquillement pour autant. Non, il restait du monde, là-bas, ils attendaient juste le moment propice pour attaquer à nouveau. Sans compter que les gars qui se défendraient se battraient pour leur vie et non plus pour l'appât du gain : ils n'en seraient que plus désespérés et donc plus dangereux. Elle ne voulait pas risquer sa vie pour ça et ne voulait pas d'avantage voir Rhazad risquer la sienne.

Le capitaine donna l'ordre d'y aller à peine quelques secondes plus tard et elle vit qui était sensé les accompagner : trois marins avides d'en découdre qui se feraient une joie d'obéir. Les imbéciles... Elle s'apprêtait à se lever en se demandant que faire pour éviter la catastrophe lorsqu'elle capta quelque chose en provenance de l'autre bateau. C'était à la limite de l'audible, elle devait être la seule à avoir entendu ça. Tendant l'oreille, elle fit son possible pour comprendre ce que c'était. Une invocation. Bondissant sur ses pieds, elle se rua vers le capitaine :

" Ils ont un sorcier ou un mage à bord. Si on n'a pas de quoi contrer la magie, il faut faire demi tour ! "

Elle avait parlé d'une voix ferme quoiqu'en accéléré, de celle qui sait ce qu'elle dit. Un peu le ton qu'elle employait pour séparer ses frères lorsqu'ils se dressaient l'un contre l'autre.

Quel idiot serait allé s'opposer à de la magie avec une simple lame ? Un silence lourd de menace tomba sur le pont, les marins attendant la réponse du capitaine. A présent, l'invocation semblait plus forte et si personne n'en comprenait les mots, chacun pouvait l'entendre, dans un écho inquiétant. Au même instant, il se produisit un glouglou étrange vers la proue du navire qui suffit à faire travailler les imaginations. L'excuse était toute trouvée pour ne pas attaquer le bateau adverse, mais Aelene aurait préféré s'en passer. La magie lui faisait d'avantage peur car elle ne pouvait rien contre elle. Elle n'aimait pas se sentir impuissante.

" Ils seraient déjà en train de fuir s'ils se sentaient vaincus, ce ne peut être qu'un piège ! continua-t-elle, dans l'espoir que le capitaine comprenne enfin. Le fer contre le fer, la magie contre la magie. "

Une règle capitale, à son avis. Voilà, elle avait dit ce qu'elle avait à dire et s'ils tenaient à y aller malgré tout... En cet instant elle se moquait pas mal de jouer à Josh. Elle avait surtout l'impression qu'un énorme piège les attendait, prêt à se refermer sur eux. On ne pouvait sans doute pas toujours se fier à son intuition, mais là, elle faisait entièrement confiance à ce qu'elle ressentait. Bien-sûr, le sorcier du navire adverse pouvait bluffer. Mais, comme elle l'avait dit, il aurait été plus simple pour eux de rompre le combat et de chercher à fuir. Là, ils restaient collés à eux laissant le pont vide, comme s'ils les invitaient à tenter leur chance. Leur malchance, plutôt...

Le jeune homme commençait à avoir de la difficulté à respirer. La plaie lui prenait beaucoup de son énergie et surtout beaucoup de son sang. Il maudit en silence la rage bersek, puis essaya de maintenir une pression assez forte afin d’éviter que cela saigne d’avantage. Il leva les yeux vers la jeune femme au moment où celle-ci s’accroupit pour vérifier les blessures que son corps portais. Si elle n’était pas intervenu en criant son nom, cela aurait être bien plus pire. Elle lui avait sauver la vie, d’une certaine façon. Il acquiesça un petite sourire lorsqu’elle lui fit savoir exactement ce qu’il était entrain de penser. Il était loin de trouver cela rassurant qu’un bateau ennemi cesse ainsi les combats sans avoir une petite idée derrière la tête. Encore moins un navire tel que lui, qui semblait avoir une énorme capacité d’hommes à mettre à son bord.

Les yeux azur du jeune homme suivit la progression des gestes de la demi, lorsque celle-ci commença a déchirer des bandages dans la chemise de l’un des cadavres. Une petite idée lui vint et le fit sourire pendant un petit moment. Seulement la douleur commençait déjà à s’intensifier d’une façon plus qu’inquiétante selon lui. Alors que la demoiselle commençait à entreprendre de la soigner, le jeune homme ferma lentement les yeux en laissant aller sa tête contre le rebord de bois qui se trouvait derrière lui. Il se concentrai uniquement sur les doigts de la demi qui était entrain de parcourir son corps afin d’en soigner le plus rapidement les blessures.

" J'ai du fil et une aiguille en bas, tu en auras peut-être besoin. "

Le forgeron ouvrit un œil, puis le second en regardant la demoiselle directement dans les yeux. Sais fou à quel point elle pouvait lui faire de l’effet, même dans le feu de l’action. S’il ne se retenait pas d’avantage, il lui sauterais dessus à la première occasion qui s’offrirait, mais cela risquerait d’occasionner certain problème, puisque personne n’était sensé de savoir que Josh était en réalité une femme. Afin de ne pas s’exciter trop avec l’image de la jeune femme qui était à l’œuvre, Rhazad se concentra sur la blessure qu’elle était entrain de penser. Le sang avait l’air de s’être un peu atténuer, comme les forces du jeune homme d’ailleurs. Il ne pourrait certainement pas aller sur le second navire avec les forces qui lui restaient et ne désiraient pas non plus voir la demoiselle risquer sa vie pour un pauvre imbécile de capitaine seulement bon pour donner des ordres et motiver ses troupes.

Il tourna lentement sa tête vers la demi au moment où celle-ci s’assoyait à ses côtés. Ainsi placer, ils ne risqueraient pas d’éveiller les soupçons, puisque tout les marins pensaient qu’elle était seulement entrain de soigner son ami. Il mêla doucement ses doigts avec ceux d’Aelene avec un petit sourire en coin. Ainsi c’était elle qui commençait à désirer avoir des contacts physique avec lui? C’était très prometteur pour la suite des évènements. Les yeux du jeune homme ne pouvait s’arracher à la contemplation de la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Elle était beaucoup trop belle pour ne pas tomber sous le charme. Il prit soudain un air vexer sans la quitter des yeux.

- Je meurt de jalousie, vu tout les hommes qui ton toucher ce soir…

Il avait murmurer ses quelques mots au creux de l’oreille de la demi. Cette réplique se voulait amusante afin de lui remonter un peu le moral. Il n’était pas du tout jaloux en fait, puisque tout ceux qui avait oser la toucher, était maintenant crasseux et morts sur le pont. Peut-être que le même sort lui aurait été réserver s’il avait décider d’aller plus loin dans la réserve ou dans la cale…Il ne préférait pas s’imaginer mort, mais plutôt être content d’être toujours en vie après cette tuerie infernal. Le forgeron tourna son regard vers les imbéciles qui allaient les accompagner à bord de l’autre navire. Un petit pouffement de rire passa ses lèvres en les voyants. Ils avaient tous l’air de vouloir se prouver, mais ils étaient tellement fétiches, qu’ils n’allaient même pas réussir à faire deux pas, sans trembler de peur sur la masse sombre qu’était le second navire. Ce n’était pas parce qu’il se croyait meilleur qu’eux, mais ceux la était beaucoup moins imposant que lui et ferait certainement pas peur à l’autre équipage.

Le jeune homme se tourna vers la demoiselle lorsque celle-ci commença à s’agiter près de lui. Lorsqu’elle bondit sur ses pieds, il su immédiatement que quelque chose n’allait pas. Elle mettait rarement son déguisement de Josh de côté pour une petite alerte de rien du tout. Elle était plutôt du genre à garder son sang froid et continuer de jouer la comédie. Cela finit d’inquiéter Rhazad, qui se leva à son tour en attendant que la jeune femme se prononce enfin sur ce qu’elle avait vu ou entendu.

" Ils ont un sorcier ou un mage à bord. Si on n'a pas de quoi contrer la magie, il faut faire demi tour ! "

Cette remarque stupéfia le forgeron. Il ne s’y connaissait pas particulièrement en combat magique ou en magie tout cours, mais il savait que la magie était beaucoup plus puissante que n’importe quelle autre sorte d’arme. Tous les marins coupèrent net leurs conversation. Ils pouvaient désarmaient tous entende ce que le magicien était entrain de dire et sa donnait froid dans le dos. Même Rhazad eu un frison le long de l’échine et il s’avait pertinemment que ce n’était aucunement dû à la blessure qu’il portais au flanc.

" Le fer contre le fer, la magie contre la magie. "

Elle avait tout à fait raison. S’ils voulaient tous s’en sortir en vie, ils devraient laisser l’apât du gain derrière eu et se dépêcher de fuir. De plus, Rhazad avait déjà trouver sa richesse sur cette mer et il ne comptais pas la perdre au prix d’un fichu capitaine borner à vouloir gagner. Voyant que personne ne réagissait au propos de la jeune femme, le jeune homme prit son couteau et couru vers les cordages qui reliaient les deux autres navires. Avec empressement il commença a rompre les liens le plus rapidement possible. Comme s’ils sortaient d’une transe, les autres marins lâchèrent leurs épées et commencèrent a s’activer sur le pont afin de mettre le plus de distance possible avec eux et le magicien.

Le capitaine tant qu’a lui commençait déjà à donner des ordres à tous les marins qui se trouvaient sur son passage, mais ceux-ci savaient parfaitement ce qu’ils avaient à faire et n’avait aucun besoin que le capitaine leur rappelle. Le jeune homme continua la tâche qu’il était déjà entrain d’effectuer avec l’aide de plusieurs autres marins. Au moment où la tâche fut finalement achever, le forgeron détourna le regard, puis plissa les yeux en fixant au loin. Rhazad s’approcha lentement du bastingage opposer et regardant l’énorme vague qui commençait à prendre forme à l’horizon et…qui semblait foncer directement sur eux. Sans perdre le moindre temps, le forgeron se mit en quête d’Aelene afin d’être sur qu’elle sois en sûreté au moment de l’impact. Ses yeux firent un rapide coup d’œil sur le pont, sans trouver aucune trace de la demoiselle. Il se mit donc à la chercher au différent endroit où elle pourrait être. Croisant le capitaine, Rhazad stoppa son avancer en prenant soin de ne pas trop élever le ton.

- Dites à tous les marins de se mettre à l’abri. Je ne sais pas si c’est une idée du magicien, mais il y a une vague d’environ 10 –15 mètres qui s’approche de nous à grande vitesse.

Sans attendre que le capitaine répondre, Rhazad se remit à la recherche d’Aelene. Mais où avait-elle bien pu aller? En tournant l’un des coins qui servaient à se rendre jusqu'à la réserve, il avisa finalement la silhouette tant espérer. Sans prendre plus de temps, il s’approche d’Aelene en lui prenant doucement le poignet et passa doucement une main sur sa taille en la faisant avancer vers la réserve.

- Nous devons nous mettre à l’abri avant que la vague ne frappe le bateau.

Lentement, il s’approcha de la réserve, puis ouvrit la porte en glissant la demoiselle à l’intérieur de celle-ci, puis entra à son tour en fermant bien la port derrière eux. Aucun marin ne songerait à venir se planquer ici, puisque leur couche se trouvait tous dans la cale. Ils seraient donc à nouveau seul pendant un petit moment.

Au grand soulagement d'Aelene, Rhazad fit en sorte de déclencher une réaction positive face à ses propos. Vu le comportement que les marins avaient eu jusqu'à présent, elle avait fortement craint de les voir rire du danger et se précipiter tête la première dans le piège qui lui paraissait de plus en plus évident. Elle donna d'abord un coup de main pour trancher les cordages, puis vit également la vague arriver. Il ne manquait plus que ça, vraiment ! Ils auraient cumulé les ennuis pour ce voyage ! Il fallait se mettre aux abris aussi vite que possible, plutôt que se lamenter. Se terrer dans la cale en compagnie des marins ne lui disait rien. D'une part s'il s'agissait de vérifier que son bras allait bien, d'autre part parce qu'elle s'inquiétait aussi pour Rhazad et que son comportement serait tout sauf celui d'un adolescent inquiet pour un simple ami. Peut-être qu'elle arrivait à cacher la plupart de ses émotions, mais ça avait des limites. L'ennui, c'était qu'elle y avait laissé son escarcelle, sur son lit, ne voulant pas s'en encombrer durant les combats. Dedans, se trouvait le peu qu'elle avait permettant quelques soins de base.

Sans perdre un instant, maintenant que le bateau adverse commençait à s'éloigner, elle descendit récupérer son bien et remonta sur le pont où s'agitaient encore les marins. Certains commençaient néanmoins à rejoindre la cale. C'est à ce moment qu'elle tomba sur Rhazad qui avait manifestement aussi repéré la vague.

" Nous devons nous mettre à l’abri avant que la vague ne frappe le bateau. "

Elle hocha la tête et entra sans discuter dans la réserve, jetant un coup d'œil autour d'elle, l'air de faire l'inventaire. Pus elle commenta brièvement :

" Si ça bouge trop, faudra faire attention aux boulets qui restent. "

Sûr que si c'était pour finir écrasés ou assommés, ça ne servait à rien de se mettre à l'abri. Pour le reste, ça irait : les lourds sacs de jute ne risquaient pas vraiment de bouger à moins que le bateau ne fasse un véritable looping.

" Si c'est un coup du magicien, il laissera peut-être tomber avant que la vague ne nous atteigne. "

Elle parlait du ton de celle qui essaye de voir la situation sous tous ses angles, un peu comme si elle allait pouvoir y changer quelque chose. Certes, en l'occurrence, elle ne maîtrisait rien du tout, mais on ne mettait pas ainsi de côté des années d'organisation pratique. se sentir impuissante et se résigner, ce n'était pas son truc.

" Sinon... "

Elle se mordit la lèvre, montrant tout de même un signe de nervosité. Il ne restait qu'à attendre et elle n'aimait pas d'avantage.

C'est à peine quelques secondes plus tard que la vague les frappa de plein fouet. Le bateau monta à toute vitesse, leur laissant la désagréable impression que leur estomac ne suivait pas le même chemin que le reste de leur corps. Puis il y eu un bref laps de temps où ils eurent l'impression que tout était figé, avant de subir la même chose en sens inverse, vers le bas, avec en prime une sensation de tournis vu que le bateau tournoyait bel et bien sur lui même. Aelene avait préféré se juger sur un monceau de sacs relativement mous qui lui évita de se retrouver les pieds balayés par les boulets qui vivaient leur vie au sol.

Lorsque le bateau sembla à peu près se stabiliser, la jeune femme était livide, occupée à faire passer une soudaine envie de vomir. Elle finit par retrouver quelques couleurs et murmurer à l'adresse de Rhazad, à moitié plaisantant, à moitié sérieuse :

" C'est la dernière fois que je monte sur un bateau je crois bien."

Dire qu'à une époque, pas si lointaine, elle avait failli s'engager comme mercenaire avec ses frères sur un navire comme celui-là. C'était terminé des voyages en mer, à moins d'y être contrainte et forcée. Un peu comme maintenant, d'une certaine façon, et cette pensée lui rappela que le voyage aurait un terme un jour ou l'autre malgré tous ces événements qui ne faisaient que contrecarrer leur avancée. En fait, malgré ce qu'elle venait de penser, elle se rendit compte qu'elle était bien là, tout simplement parce qu'elle se trouvait avec Rhazad. Quoiqu'à devoir sans cesse se cacher et jouer la comédie, elle ne pouvait pas vraiment se sentir tranquille.

Elle se remit sur ses pieds en s'exclamant :

" Il faut te soigner. "

Non, elle ne perdait pas le nord, quoi qu'il arrive. La vague passée, il n'y avait qu'une seule priorité pour le moment : soigner le jeune homme autant que possible avec les faibles moyens qu'ils avaient et ensuite, elle jetterait sans doute un œil à son épaule.

Elle sortit donc de son aumônière son sachet de poudre qui était pratiquement vide et du fil et une aiguille. Son nécessaire à couture était réduit au maximum mais souvent sollicité. Il permettait aussi bien de recoudre les plaies que les vêtements et jusqu'à présent, elle n'avait jamais eu à s'en plaindre. Elle avait aussi avec elle un briquet à amadou et une minuscule bougie qui devaient permettre de désinfecter l'aiguille. Même si elle n'avait jamais vraiment compris le lien entre le fait de passer l'aiguille au feu et l'absence d'infection, elle appliquait cette règle qu'on lui avait apprise durant son enfance. Au moins, ses années passées chez les drows lui avaient permis d'acquérir une solide instruction dans bien des domaines. Pour ça, elle n'avait pas à s'en plaindre.

Au passage, elle jeta un bref coup d'œil à sa propre épaule et comme le bandage tenait bien et semblait suffire estima que ça attendrait. La plaie l'élançait, mais tant que le sang ne coulait pas, ça resterait secondaire. De toutes façons, elle avait suffisamment de fil pour recoudre tout l'équipage si nécessaire. Certes, elle ne comptait pas le faire, son côté infirmière dévouée étant plus que relatif s'il ne s'agissait pas de Rhazad ou d'elle-même, mais en tous cas, elle avait de la réserve, à défaut d'avoir assez de poudre.

En même temps, elle s'efforçait de ne pas prendre en compte qu'elle se trouvait encore une fois en tête à tête avec le jeune homme. Les sentiments qu'elle éprouvait en sa présence n'achevaient pas de la perturber et pour l'instant elle préférait tout bonnement ne pas y penser. Chaque chose en son temps. Sauf que la dernière fois qu'elle avait entreprit de le soigner, les événements s'étaient un peu précipités. Enfin, il n'allait pas se faire lui-même ses points de suture, pas plus qu'elle pouvait le faire sur sa propre plaie. Il fallait juste qu'elle se ressaisisse un peu. Plus facile à dire qu'à faire, assurément. Elle préféra donc se concentrer sur la petite bougie où elle passait l'aiguille au feu.

Alors qu’ils se retrouvaient maintenant enfermer dans la réserve, le jeune homme se tourna face à Aelene pour être sur que tout allait bien. La proximité de leur deux corps n’aidait en rien le forgeron à passer d’avantage à la vague qu’a ce qu’ils pourraient faire maintenant qu’il était seul. Il se concentra donc sur les remarques de la demoiselle qui essayait d’analyser la situation. Il sourit malgré la gravité de la situation, malgré les apparences, maintenant il pouvait bien reconnaître une femme qui était un peu entrain de paniquer vu ce qui venait vers le bateau. C’était compréhensible, lui non plus ne savait pas trop comment s’y préparer, son cœur battais beaucoup plus vite que la normal…À moins que sa sois dû à la proximité de leurs deux corps.

" Sinon... "

Le jeune homme fronça les sourcils en préférant ne pas penser à ce qu’il pourrais advenir d’eux si la vague était beaucoup trop puissante pour que le bateau ne l’encaisse. Rhazad descendit les quelques marches en se dirigeant vers la pile de sac, mais lorsqu’il acquiesçait le premier geste pour se terrer contre les sacs rempli, le bateau fut soudaine projeter vers le haut. Une terrible sensation de vertige prit le jeune homme au dépourvu. Alors que le bateau redescendait dans sa chute, les boulets tant qu’a eux c’étaient tous soulever dans les airs et rebondissait un peu partout dans la minuscule pièce. Rhazad dû carrément se jeter contre les sacs pour éviter qu’un boulet lui faucher l’épaule au passage. Sans s’en rendre compte, le jeune homme c’était complètement jeter par dessus la demoiselle afin de faire une sorte de rempart avec son corps et d’éviter qu’elle ne sois blesser d’avantage.

Avec maladresse, il se releva, puis s’assit lentement sur les sacs en essayant de se concentrer sur tout, sauf sur le corps de la demoiselle. Elle l’enivrait pas sa seule présence. Il avait tellement envi de la prendre, mais se retenait de toute ses forces tant et aussi longtemps qu’elle ne lui aurait pas fait savoir son accord.

" C'est la dernière fois que je monte sur un bateau je crois bien."

Sur ce point, il était tout à fait d’accord avec elle. Si il désirait remettre les pieds sur un bateau, sa serait forcément un petit bateau qui ne s’aventurerais pas à plus de 5 km de la côte. La seule chose qui le motivait à continuer d’obéir aux ordres du capitaine, était Aelene. Si elle ne serais pas là, sa ferais longtemps qu’il aurait fichu le camp par tout les moyens possible. Même si il aurait dû y laisser la vie. Il avait cru que s’il prenait le bateau, son voyage serait écourter pour allez à la grande capitale humaine, mais maintenant il se rendait bien compte que ce n’était plus ce qui le préoccupait. Il se demandait ce que lui et la jeune femme ferait après avoir quitter se bateau. Il ne voulait pas la quitter, mais ne désirait pas être un boulet pour elle. Sa présence le réconfortais, elle réussissait à combler les plaies de son cœur. Le faisant presque oublier sa propre existante.

Le forgeron concentra son regard sur la demoiselle en suivant le moindre gestes qu’elle était entrain de faire. Une petite grimace boudeuse vint poindre sur le visage de Rhazad. Il n’aimait pas particulièrement les aiguilles et encore moins lorsqu’il s’agissait de lui planter en plein dans la chair. Il pouvait bien comprendre le procéder de le soigner ainsi, mais il aurait préférer éviter. Il remarqua alors le regard vers le bandage provisoire qu’il avait fait quelques instants plus tôt. Il avait l’air de tenir le coup, mais Rhazad voulait absolument être sur que la demi sois soigner avant lui et non après. Ses blessures pouvaient attendre encore quelques minutes de plus. De plus, sa blessure la plus importante avait cesser de saigner.

Doucement, il porta sa main vers celle de la demoiselle, puis la glisse sur la sienne avec un petit sourire. La peau était douce et agréable à toucher. Ce simple geste tira un petit frisson à Rhazad, qui ne pu le réprimer attend. Il prit délicatement l’aiguille des mains d’Aelene pour être le premier à la soigner. Le jeune homme s’approcha encore un peu plus, puis commença à retirer le bandage qu’il avait lui même conçu. Ses gestes étaient doux et aimant. Comme s’il voulait lui prouver que son intention n’était pas de lui retirer tout ses vêtements et la planter là après. Lorsque la plaie fut finalement visible, le forgeron déchira lentement la chemise de la jeune femme, qui était en fait la sienne et fixa la plaie d’un œil incertain. Il n’était pas vraiment habituer à faire se genre de chose.

Le bateau ne bougeait presque plus, mais le pont semblait toujours d’être désert. Les marins avaient eu la frousse de leur vie avec la vague qui approchait. La tempête n’avait rien été comparer à la vague qui avait foncer sur eux. Le jeune homme se leva donc en allant prendre un petit sceau d’eau et le rapprocha des sacs où ils étaient désormais installer. Il déchira l’une des manches de sa chemise qui n’était pas maculer de sang et la déchira en fine bandelette afin de les transformer en chiffon. Il trempa l’un des morceaux de tissu dans l’eau et le tordit bien fort en se concentrant sur la plaie de la demi. Avec précaution, il vint nettoyer la blessure pour être sur que cela ne s’infecte pas. Tout au long de l’opération il s’assurait que la jeune femme ne souffrais pas trop, son regard azur se perdait parfois dans celui d’Aelene, mais la tâche qu’il était entrain d’effectuer lui revenait très rapidement en mémoire.

La plaie fut finalement nettoyer après plusieurs minutes. Le forgeron prit l’aiguille entre ses mains et passa un fil à coudre dans celle-ci. Il dû s’y reprendre à plusieurs reprise étant donner que ses doigts étaient un peu trop grand pour ce genre de chose très minutieuse. Avec un soupir de soulagement, le fil passa finalement dans l’aiguille. Lentement, il se rapprocha de la demoiselle avec un petit sourire en coin, puis posa l’une de ses mains sur l’épaule afin de pouvoir faire le travail du mieux qu’il le pouvait. Le jeune homme laissa un instant son regard se perdre dans celui d’Aelene avec une grande envi de tout laisser tomber et reprendre ce qu’il avait commencer quelques heures plutôt dans cette même pièce. Mais le blessure qu’elle portais à l’épaules était beaucoup plus importante que ses désirs et ses envies, pour le moment.

Il commença donc par faire entrer l’aiguille dans la chair de la jeune femme en prenant soin de ne pas faire de gestes trop brusque et entamer la chair d’avantage. À chaque fois qu’il plantais l’aiguille dans la chair, il avait l’impression de faire mal à la demoiselle tellement il était maladroit pour se genre de chose. L’opération dura une quinzaine de minutes vu la minutie que le jeune homme y mettais. Lorsqu’il fit finalement le dernier point de suture, il sourit en faisant un petit nœud pour être sur que cela ne lâcherait pas en cours de route. Avec délicatesse, il vint déposer plusieurs baiser sur les points, mais pas assez fort pour que cela tire une grimace à Aelene.

- J’ai finalement réussi!

Le forgeron la regarda un moment dans les yeux, puis sans pouvoir se retenir, il approcha son visage de celui de la demi et prit lentement ses lèvres entres les siennes, en un tendre baiser. Il avait tellement eu peur de la perdre lors des combats. Le jeune homme posa une main de chaque côtés de la demoiselle sans pour autant rompre le baiser qu’ils étaient entrain d’échanger. Les lèvres si douche de la jeune femme avait maintenant éveiller les sens de Rhazad. Doucement, le jeune homme se coucha sur la demoiselle en prenant soin de ne pas appuyer sur la blessure de celle-ci. Alors qu’il commençait à se plaire dans cette position, il se rendit très vite compte que la jeune femme n’avait toujours pas donner son accord. Il mit donc fin au baiser et se remit en position assis pour être sur de ne pas aller plus loin dans ses avances.

- Je suis désoler…Je vais me contenir la prochaine fois…

Il avait bredouiller ses quelques excuses à l’intention de la demi. Rhazad savait parfaitement ce qu’elle avait endurer avec son précepteur et il était presque entrain de commettre la même erreur que lui. Essayant de se concentrer sur autre chose que le regard de la demoiselle, il retira sa chemise avec douceur afin d’être sur de ne pas rouvrir la blessure qu’il portais un flanc. Ainsi elle aurait forcément plus de facilité à le soigner et nettoyer ses plaies.

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