[MdO2017]Un Choix de plus | Jinda [terminé]

Soir du 6e jour de la 9e ennéade
8e année du 11e Cycle

Fini…

Toute cette folie était finie…

Bien sûr il restait un million d'ordre a donner, les obsèques à préparer, les jugements à rendre, la garde et les serviteurs à purger. Il faudrait sûrement des mois, peut-être même des années pour que les habitants du château se relèvent de cette trahison… Et elle connaissait au moins deux personnes qui s'en trouvaient changées à jamais. Plus jamais le rire d'Aline ne ricocherait dans les couloirs.

Refoulée par Roland devant la chambre ou Jena opérait, elle avait séparée à grand peine Roland et Jindanor alors qu'ils en venaient déjà aux mains avant de tirer son chevalier à l'écart en suivant le mur du bout des doigts jusqu'à la première intersection. Il avait l'air dans un état… particulier. La canne de la jeune femme avait disparu, elle ne savait plus trop quand. Mais elle n'avait pas la tête à cela.

Une trentaine d'heure.

Il n'avait fallut qu'une trentaine d'heure à son monde pour vole en éclat. Elle était passé de la jeune femme entourée par sa famille, amoureuse et flottant sur un nuage à l'idée d'épouser celui qu'elle aimait à l'Intendante endeuillée et trahie, vendue par sa famille à un homme qu'elle ne connaissait pas.

Elle ne put retenir un léger rire désabusé avant de s'immobiliser. Non il avait fallu bien plus de trente heure en réalité. Ce n'était que la dernière étape. Celle qu'on lui avait envoyée à la figure de façon suffisamment violente pour qu'elle se rendre compte que tout retour arrière était impossible. Mais cela avait commencer bien des ennéades auparavant. Les attaques, les faux-pas, les mensonges, les paroles données qui ne valaient plus rien, la solitude, la peur, la jalousie, la colère, l'égoïsme. Sa vie avait progressivement basculée. Elle avait survécu… et changée.

Elle avait déjà connu cela par le passé. Une fois. Les retombées avaient été bien moins funestes.

Elle avait préféré pardonner. Oublier. Les liens du sangs, que voulez-vous.

Mais pas cette fois.

Tournant dans la couloir latéral, elle fit volte face et se souleva sur la pointe des pieds pour s'emparer des lèvres de Jindanor avec fougue. Les yeux clos, ses doigts s'égarèrent dans ses courts cheveux. Son bras l'enlaça maladroitement. Son odeur, ses bras autour d'elle, le goût de ses lèvres, elle s'enivrait de son étreinte jusqu'à manquer de souffle, jusqu'à ce que chacun de ses doutes, chacune des ses peurs soient remplacées par une douce certitude. Quelqu'un pouvait aisément les apercevoir par hasard... mais elle s'en fichait. Elle n'avait plus qu'une seule chose a perdre et il était hors de question qu'elle l'abandonne.

Essoufflée, elle dû reprendre une goulée d'air mais ne put se résoudre à reculer.

« Peu importe ce qui arrive ou ce qu'ils diront. Je ne les laisserai pas t'éloigner de moi. Je ne peux pas et je ne veux pas vivre sans toi. »

Trente heures. C'est tout ce qu'il a fallut pour briser les espoirs de Jindanor, annihiler toute réelle envie de se battre pour ce qu'il voulait vraiment, ha... Rose pouvait être fière d'elle, elle y était arrivée, indirectement elle l'avait fissuré, et tout le reste des évènements l'avaient achevé. S'être ainsi défoulé le dégoûtait, il n'avait pas tué par nécessité, il ne l'avait pas fait directement pour défendre. Il l'avait fais par pure rage, une haîne qu'il extériorisait sur des hommes qui n'y étaient liés que de loin.
La semi-noyade, les fers, l'arrivée au castel, la disparition de Maélyne, la mort d'Aline, les combats... Putain de journée de merde. Il n'arrêtait pas de se le répéter, cette journée était un ramassis de purin sur son lit de fiottes.

Il ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à Cécilie, car elle ne lui avait pas fait part de ce mariage, elle lui avait caché, volontairement ? Certainement. Rose ne lui aurait pas dis ainsi autrement. Il la suivait, nonchalant, protecteur comme à son habitude, toujours un peu inquiet pour elle, il la sentait, stressée, anxieuse... Préoccupée. Est-ce qu'il devait réellement lui en vouloir ? Pourquoi ne devrait-il pas lui en vouloir ?

Il était troublé, mal en point, il s'en rendait malade. Les évènements récents, l'Oësgarde, Amblère, la rencontre avec Caley Aldaron, la discussion qu'ils eurent, ses doutes s'étaient ancrés, dans le fond de son coeur, il les noyait sous les émotions, tentait de les effacer, et lorsqu'il lui avait fait sa demande, il s'était totalement effacé... Pour mieux revenir, crochus, perforants quelques heures plus tard. Alors qu'il la suivait,pensif, inquiet, colérique, aigris...

Elle tourna à un couloir, un virage à 90°, Jindanor s'empressa de la suivre, et fut accueillit par celle-ci faisant volte-face, sur la pointe de ses pieds elle avait atteint ses lèvres, s'en était emparée sans aucune retenue, avec une fougue qui paralysa totalement Jindanor. Il ne sut pas quoi faire de ses mains, pendant quelques secondes, il ne bougea pas, dubitatif. Rose avait été claire... Ce qu'elle avait dit avait cette part de réalité qui lui glaçait le sang... Ils ne vivraient jamais pleinement heureux..

Mais... Il n'en avait rien à faire, il s'empara d'elle, ses mains vinrent glisser sur sa tenue, la pressèrent contre lui, tendrement, tandis que son baiser se faisait plus fougueux, plus sincère. Il ne pouvait lui résister, elle était tout ce qui comptait à ses yeux, il aurait risqué sa vie pour elle, il tuerait pour elle, et il l'avait même déjà fais. Il profita de cet instant, ils étaient si rare, il avait l'impression qu'ils n'étaient que de moins en moins récurrents. Jindanor alla jusqu'à perdre entièrement son souffle, n'arrêtant le baiser que pour reprendre de l'air nécessaire à sa survie.

Ses yeux se posèrent sur elle, emprunt de nouveau de cette fougue. Il ne servait à rien de se répêter cela, c'était un fait, une vérité. Il l'aimait, il l'aimerait pour toujours. Mais, pour son bien à elle... Que devait-il faire ? Et s'il disparaissait ? S'il venait à mourir ? Si ... Rose voulait qu'il disparaisse de sa vie, qu'il la fasse souffrir, qu'il brise ce qu'il avait durement acquis, qu'il se déchire lui même. Qu'il s'inflige cette souffrance qu'il avait ressentis en allant à Amblère, pour le reste de sa vie ?

Essoufflée, il la regardait, détaillant chaque parcelle de son visage.

-Peu importe ce qui arrive ou ce qu'ils diront. Je ne les laisserai pas t'éloigner de moi. Je ne peux pas et je ne veux pas vivre sans toi.

-Au diable Rose, au diable sa petite sécurité, au diable ses demandes... Je l'emmerde, et j'emmerde ton salop de père qui veut me priver de ta présence... Je hais ce monde qui m'interdit de t'avoir, qu'est-ce que je demande de trop ? Qu'ai-je mal fais ? Est-ce que je dois terrasser les dieux pour pouvoir t'aimer ?

Il la dévorait du regard, ses bras la quittant doucement.. Il lui en voulait toujours, au fonds de lui, il le sentait, cette rancœur, cette brûlure qui lui tordait les entrailles, cette animosité qui régnait au fonds de lui.

-...Tu le savais la dernière fois que l'on s'est vu... N'est-ce pas ? Tu le savais et tu ne m'as rien dis... Sa voix était accusatrice, et légèrement déçue ? Il n'aurait pas su lui même dire quels sentiments elle véhiculait. Il essayait juste de se débarrasser de cette rancœur poissarde qui lui collait à la peau.

Rose ? Son père ? Quoi ?

Sentant ses bras s'écarter d'elle, elle atterrit de nouveau sur ses talons, laissant cependant ses mains sur les larges épaules du chevalier. Rose avait dit quelque chose… elle se souvint de la discussion qu'elles avaient eut après la lecture de la lettre. De son refus catégorique d'entendre les mises en garde de sa suivante. Elle avait passé la soirée a réfléchir à une solution, évitant autant la présence de son frère que celle de Jindanor… Puis tout s'était enchaînée.

Elle l'avait cru mort. Elle l'avait cru perdu, disparu. Elle avait préféré oublier jusqu'à l’existence de cette missive. De son frère, de n'importe qui d'autre.

Et voilà qu'elle entendait ce qu'elle redoutait tant dans la voix de Jindanor. De la déception. De la rancœur. Elle l'avait blessée… La culpabilité faisant son œuvre aussi violement que l'accusation qui perçait dans ses derniers mots.

Elle fronça les sourcils pour retenir ses larmes.

« Alors Rose te l'a dit… Oui je le savais. Je l'ai appris hier soir. Jsute hier soir. Tu aurais voulu que je te le dise comment ? J'ai eu tellement peur que tu sois mort, ne me quitte plus jamais. Au fait, mon père a décidé de me marier à un autre. Si tu veux bien retourner avec tes camarades parce que je n'ai pas vraiment le temps là tout de suite.. Dit moi COMMENT tu aurais voulu que je t'annonce ce que je cherche encore a éviter à tout prix. »

Elle s'était repris juste a temps pour ne pas crier, les yeux humides mais tenant encore bon.

« Je me fiche de ce qu'ils ont promis à ma place… Je ne peux pas l'accepter. L'honneur n'est rien qu'un mot… »

Rien qu'un mot…

Le rouge lui montait aux joues.

- Alors Rose te l'a dit… Oui je le savais. Je l'ai appris hier soir. Juste hier soir. Tu aurais voulu que je te le dise comment ? J'ai eu tellement peur que tu sois mort, ne me quitte plus jamais. Au fait, mon père a décidé de me marier à un autre. Si tu veux bien retourner avec tes camarades parce que je n'ai pas vraiment le temps là tout de suite.. Dit moi COMMENT tu aurais voulu que je t'annonce ce que je cherche encore a éviter à tout prix.

Elle s'était repris juste a temps pour ne pas crier, les yeux humides mais tenant encore bon.

- Je me fiche de ce qu'ils ont promis à ma place… Je ne peux pas l'accepter. L'honneur n'est rien qu'un mot…

Jindanor observait Cécilie, se sentant extrêmement mal.. Il lui avait amené ces larmes, qui ne voulaient pas encore couler.. Il lui avait reprocher quelque chose pour se faire plaisir, à lui même, pour s'alléger les épaules, bien sûr que ce n'était pas sa faute à lui, mais était-ce vraiment la sienne ? Elle ne le voulait pas elle non plus..

-Je... Je suis désolé, je ne voulais pas être... Il ravala sa salive, l'observant. Je... Je sais pas, tu aurais pu...

Il se perdit dans ses propres excuses, l'observant sans réellement quoi faire. Tout ça, tout ce qu'ils vivaient, il ne voulait pas y mettre fin, il l'avait dis lui même, il les emmerdait tous. Mais pour elle, il était bien prêt à tuer, à mener des guerres, à annihiler des villes... Mais est-ce qu'il était prêt à la quitter pour son bien ?

Et comment cela pouvait-il être bon pour elle ? Alors qu'elle l'aimait ?

-Excuse-moi.. Dit-il une dernière fois, glissant sa main droite dans ses cheveux, avant de doucement venir l'embrasser à nouveau. A quoi bon s’énerver de nouveau ? Il voulait oublier tout ce dont il avait eu la nouvelle aujourd'hui. Tout ça, il voulait que ce n'soit qu'un foutue cauchemars, pouvoir se réveiller... Il la serra simplement contre lui, d'un bras, se fichant de ce que l'on pouvait interprêter, si quelqu'un les menacer de dire la vérité quand à leurs relations ? Un tour par la première fenêtre ne serait qu'une bonne paye.

La main de la jeune femme glissa le long du bras de Jindanor pour aller trouver sa main, glissant ses doigts entre les siens, pressée contre lui par son autre bras. Elle avait tout sauf envie de quitter son étreinte. Vivre près de lui sans s'approcher trop près de la flamme était déjà difficile en temps normal… Mais après l'avoir cru mort… Même si elle se refusait à penser à cette possibilité…

Il n'avait pas relevé sa dernière phrase. C'était peut-être mieux ainsi. Leur baiser l'empêchait de voir à quel point les joues de la jeune femme étaient écarlates.  Ça aussi c'était sans doute mieux.

Reprenant une fois de plus son souffle, elle voulut prononcer quelques mots... mais dans un premier temps, une sorte de glapissement incertain fut le seul son qui parvint à franchir ses lèvres. Elle se racla discrètement la gorge pour reprendre un minimum contenance. La proximité du géant faisait douloureusement battre son cœur et faisait sombrer son estomac dans un abysse sans fond. Néera la pardonne, Arcam s'était penché sur elle bien plus qu'il ne l'aurait dû…

« Je suis… épuisée. » parvint-elle finalement a articuler à grand renfort de volonté. « Je ne voulais pas… Je comprends… Je comprends tout a fait que tu m'en veuilles… Que tu aies l'impression d'avoir été… trahit... »

Et ce mot prenait tout son sens ce soir… Un sens lourd, mortel, irréparable… Mais s'il y avait encore d'une chance…

« Dame Kastelord ne me laissera pas entrer tant que Maélyne ne sera pas hors de danger, mais j'ai confiance en la DameDieu… »

Plus qu'en sa gardienne en tout cas. Plus qu'en aucune des personne qu'elle avait croisé à Lourmel. Plus qu'en chaque conseiller, en chaque collègue, en chaque garde auquel elle avait confié sa vie et celle de sa famille…

« Accepterais-tu de… »

Le couloir passant dans lequel il se trouvait commençait à avoir de nouveau une certaine réalité à son esprit. Des pas se faisaient sans cesse entendre, de-ci de-là. On les avaient peut-être déjà remarqué, qui savait ?

« … de me raccompagner à mes appartement, s'il te plaît ? »

Les doigts de Cécilie se resserrèrent silencieusement sur ceux du chevalier. Elle avait encore peur. Mais a sa grande honte, en cet instant, elle avait plus peur de le sentir tourner les talons que d'entendre Jena lui annoncer la mort de Maélyne.

Jindanor faisait tout pour ne pas dépasser cette limite qu'il s'était lui même fixé... Il ne devait pas; quel qu'en soit son envie, il ne devait pas céder. Et pourtant... Tout ce qui s'était déroulé, tout ce temps sans céder, l'accumulation. Arcam, pourquoi ne pouvait-il pas le laisser respirer sans risquer de céder devant elle ? Pourquoi devait-il ainsi être torturé par ses envies ?
Envie d'autant plus accentuée par l'amour qu'il lui portait, lorsqu'il sentit ses doigts se glisser entre les siens, Jindanor l'embrassait encore, le baiser l'empêchait de penser à ce qu'elle avait dis plus tôt. "Rien qu'un mot"... Ce n'était pas qu'un mot.. S'il venait à... S'ils venaient ....

Elle voulut parler, mais un glapissement incertain s'échappa plutôt que des paroles, Jindanor la regardait, toujours de plus en plus indécis. Être si près d'elle, sentir son souffle, voir le rouge teinter ses joues, chaque petits détails rajoutait à la folie de l'instant, et forçait sur les limites que s'était fixé le jeune homme.

« Je suis… épuisée. » parvint-elle finalement a articuler à grand renfort de volonté. « Je ne voulais pas… Je comprends… Je comprends tout a fait que tu m'en veuilles… Que tu aies l'impression d'avoir été… trahit... »

Il s'était senti trahis, oui, il s'était senti mal, brisé, mais... Il suffisait qu'il soit à côté d'elle, proche d'elle, d'un baiser, d'un souffle, de quelques mots pour qu'il soit totalement reconstitué. Elle ne se mariait pas par souhait, non, elle le faisait dans la contrainte. Et cela redirigeait totalement ces sentiments mesquins et malins de sa personne, posant une véritable épée de Damoclès au dessus de la nuque de son père, et du sale type qui viendrait à la marier.

-Qui ne se sentirait pas exténué après ... Tout ça.. Il soupira un peu. Je ne  t'en veux pas.. Je comprends.. Murmura-t'il presque.
Il comprenait sa fatigue, lui aussi était à bouts de force, et pourtant, si près d'elle, il se sentait institué d'une vigueur presque trop présente, il se sentait gêné par ces réactions que pouvait lui fournir son corps et n'aurait voulu qu'une chose, que cela n'soit pas le cas, qu'il puisse entièrement se contrôler, sans aucun problème. Mais non !

« Dame Kastelord ne me laissera pas entrer tant que Maélyne ne sera pas hors de danger, mais j'ai confiance en la DameDieu… »

-En effet, j'avais bien cru comprendre cela, dit-il calmement, malgré que sa voix était plus basse, et retenue qu'à l'habitude.

Qui n'aurait pas confiance en les dieux ? En la Damedieu ? Elle lui avait permis de revenir sain et sauf d'Oësgard, leurs avait permis d'ôter la victoire aux sombres fanatiques, leurs avaient permis de se retrouver, de s'aimer comme au premier jours, et ça.. Ca n'avait pas de prix.

« Accepterais-tu de… »

Le coeur du géant qui battait déjà la chamade s'emballa, il lui faisait un mal de chien, et pourtant le baignait d'une chaleur agréable, et ses propres joues se tintèrent d'une couleur écarlate qui ne fit que s'accentuer lorsqu'il compris que celle-ci s'était bel et biens emparées de son visage... Mais quel imbécile il faisait, il était plus tendu qu'un arc, et gêné comme un poux. Si, si, les poux sont gênés. Si j'vous l'dis.

« … de me raccompagner à mes appartement, s'il te plaît ? »

Les doigts de Cécilie se resserrèrent silencieusement sur ceux du chevalier. Il sentait qu'elle n'était pas... Totalement confiante, que quelque chose la faisait imperceptiblement trembler, et lui donnait une peur malsaine et mesquine, qui s'insinue dans votre coeur. Il la connaissait cette peur. Ce qui lui interdit alors de refuser. Lui refuser cela ? Mais il DEVAIT se tenir, ne pas sombrer dans l'envie pure et simple, se tenir.

Se tenir.

Il prit délicatement sa main, malgré qu'il était visiblement tendu, cela se sentait il n'était pas dans sa prestance et sa certitude habituelle. Il prit une bouffée d'air, plus calmement.

-Ce serait un plaisir que de te raccompagner à tes appartements, mon amour. Murmura-t'il à son oreille, après s'être glissé vers sa joue, il n'avait pu retenir cette pointe d'envie qui teinta dans sa voix, c'était plus fort que lui, c'était omniprésent, il se remit droit, sachant qu'ils manquaient d'être apperçu à chaque instants.. Mais il en avait plus rien à faire. Il plaignait le salop, ou la commère qui viendrait à répandre des ragots fondés. Comme dit tantôt, un allé par la première fenêtre menant sur la falaise devrait remettre tout l'monde d'accord. Et il était sérieux.

Alors il prit son bras dans le sien, toujours aussi tendu, la main sur son torse, il sentait son cœur prêt à éclater à chaque pas.. Et incroyablement il marchait lentement, comme pour profiter de l'instant, et pour en éloigner un autre. Ils marchaient dans ce couloir, il était non pas bondé, mais quelques personnes passés, aussi se tenait-il aussi droit et calme possible, se disant qu'après tout le bordel de cette journée, on ne lui en tiendrait pas totalement rigueur.

Elle frissonna sous la caresse de son souffle balayant sa joue avant de lui donner son bras. Il avait peut-être compris plus de choses qu'elle n'avait cru. Ils marchaient d'un pas mesurer. La poitrine oppressée par le plus hauts des pics de Mont-Corbeaux, elle ne trouvait rien à dire, arrivant à peine a trouver assez d'air pour ne pas tourner de l’œil. Tant bien que mal, elle tentait de retrouver une couleur normal, a défaut de pouvoir se calmer réellement.

Autour d'eux, les pas des serviteurs, des gardes, des chevalier, des prisonniers ou que savait-elle d'autre étaient comme autant d'accusations. Elle pouvait presque entendre leurs voix et sentir leurs regards désapprobateur. Mais elle ne voulaient pas les écouter. Inconsciente des mises en gardes de Rose et de la réalité de ses propos, elle préférait laissé les futures conséquences derrière un voile de brume. Tout était plus simple car cette journée maudite ne devait jamais finir.

Lorsque, de couloirs en escaliers, ils eurent finalement regagné l'aile Est, et que Jindanor s'immobilisa pour poser la main de la jeune femme sur la poignée de la porte, comme Rose le faisait si souvent, une petite éternité d'angoisse s'empara d'elle. Son cœur battait si fort qu'elle le sentait résonner dans son crâne. Son souffle rapide et inégal était bien le seul mouvement perceptible de son corps. Lèvres scellées, les deux mains sur le loquet, elle était statufiée.

Qu'ils parlent, qu'ils fassent courir les commérages, il n'en avait plus rien à faire, il était avec elle, elle l'aimait et c'est tout ce qui comptait. Jindanor baignait d'un regard noir tout ceux qui osaient les regarder avec une certaine désapprobations. Après-tout, que faisait-il de mal ? Il la ramenait à ses appartements, la femme qu'il servait. De toute les façons possible et imaginable, Jindanor souhaitait que cette journée s'embellisse. Y trouver une meilleure partie, quelque chose qui lui donnerait envie d'aller se reposer sans remords, sans regrets.

"Ne pas regretter", c'était tout ce qu'il souhaitait. Ne pas la laisser partir sans avoir rafistolé les quelques fêlures qu'il avait lui même causés, briser toute chance au chien qui viendrait la marier de s'emparer d'elle pour de bon. Si elle l'aimait, c'était là tout ce qui comptait pour lui. Qu'elle doive honorer son mariage, qu'elle doive faire ce qui doit être fais... Cela le dégoûterait, cela l'énerverait certainement, il en souffrirait... Mais... Tant qu'il pouvait, ne serait-ce qu'être à ses côtés, la protéger, l'aimer. A quoi bon s'inquiéter des quelques désagréments ?

"Désagréments".. Voilà qu'il essayait de se convaincre que cela ne serait qu'un désagréments... Ils devraient se cacher, encore, ils devraient faire attention, encore, ils ne pourraient pas vivre leurs passions comme bon leurs chantait. Et tout ça a cause de cet homme qu'il ne connaissait pas. Il devrait se retenir d'étrangler le chien qui prendrait sa main, il devrait se retenir de ne pas trancher la tête de son paternel ayant lié sa fille à un autre homme que lui.

Il ne vit pas le temps passer, pour lui, seulement quelques secondes s'étaient écoulés, et ils se trouvaient déjà devant les appartements de SA Dame. Elle LUI appartenait, et à nuls autres. Il l'aimait, et n'avait pas voulu se marier avec elle pour quelques autres raisons futiles. Le pouvoir ? A quoi bon, juste des ennuis en plus. La Richesse ? Il s'en était toujours sortis avec le minimum, devenir riche ne lui importait que peu. Les intrigues ? Avec sa curiosité, c'était peut-être bien là la seule chose qui aurait pu l'intéresser...

Il était juste derrière elle, légèrement déporté sur sa gauche, tenant encore sa main avant de la déposer sur la poignée de cette porte.. Son cœur battait, il ne voulait pas la quitter maintenant.
Son propre cœur battait à tout rompre. Il ne voulait pas s'imposer, mais.. Il le voulait aussi, il voulait qu'elle lui somme de partir, qu'elle l'oblige à déguerpir, pour qu'il ne se risque pas à tenter quoi que ce soit. Il aurait voulu qu'elle...

Qu'elle lui demande de la suivre, de l'accompagner, plus loin. Il eut le rouge aux joues, le palpitant qui vrillait, une sueur froide. Il se sentit pris d'une légère panique. Elle ne bougeait plus, elle tenait le loquet de la porte de deux mains. Complètement statufiée.

Il l'observa, quelques instants, sans savoir quoi faire... Puis, pris d'une certaine fougue, s'assura que personne n'était dans le couloir avant de venir s'emparer de ses lèvres, avec toute la fougue qu'il avait pu accumuler jusque là, ses mains vinrent s'emparer de son visage, avec une délicatesse impensable de la part de tels battoirs. Il l'embrassait, avec toute sa fougue, toute son envie, ses lèvres ne quittaient pas les siennes, sa langue se mêlait à la sienne, dans un bal dansant des plus enivrants, ses yeux clos.

Il sentait ce doux parfums de printemps, se mêlant à son odeur... Il ne sentait plus son coeur battre. Il la voulait, là maintenant, mais il voulait qu'elle le refuse, qu'elle l'expulse, qu'elle lui hurle d'arrêter. Qu'elle le menace, qu'elle le renvoie, qu'elle l'expédie ! Tout ! Tout ! Pourquoi Arcam s'acharnait-il ainsi sur lui ?! Alors qu'il s'en savait le droit privé ! Pourquoi fallait-il que ce dieu vienne titiller ses sens, le pousser dans ses derniers retranchements ! Il n'avait pas le droit !

... Il voulait pourtant le prendre, ce droit..

La main du Chevalier se posa sur sa joue. La main de son Chevalier. Elle était si tendue qu'elle avait l'impression que son cou se briserait rien que dans le léger mouvement qu'il l’incita à faire du bout des doigts. Les lèvres rêches qui lui faisaient tourner la tête s'emparèrent de nouveau des siennes.

D'abord incapable d'esquisser la moindre réponse, Cécilie se laissa peu à peu grisée par la fougue du baiser. Sa main gauche toujours sur la poignée, l'autre glissa sur la joue rude du jeune homme. Perdant jusqu'à la conscience d'elle même, elle ne voulait pas que cela cesse... Et le repoussa soudainement, redressant violemment la tête.

Le loquet chuinta dans sa glissière de bois.

Le battant s'entrouvrit d'une simple pression.

Toujours aussi tendue, la main crispée sur le bras du jeune homme qu'elle avait attrapé comme elle pouvait pour le tirer à l'intérieur, ses doigts libres s'étaient posés maladroitement sur son visage pour le bâillonner sans explication. La porte s'était à peine refermée sur eux que le pas d'un serviteur se faisait timidement entendre pour l'homme non avisé.

L'oreille aux aguets, immobile, elle attendit que les bruits de pas s'éloigne jusqu'à ne plus déceler même leur échos. Elle n'avait pas bouger un seul muscle. Elle en avait même oublier de respirer. Puis, prenant douloureusement conscience de leur réelle solitude, elle laissa s'écarter peu à peu ses doigts tout en se tournant pour lui faire face.

Minuscule par rapport à lui, son bras resta à demi tendu à quelques millimètres de la peau de Jindanor avant de gagner sa joue puis sa mâchoire comme elle en avait l'habitude pour attirer son visage vers elle. L'embrasser de nouveau. Elle avait mortellement peur. L'esprit vide, le dos raide, ses gestes se faisaient aussi hésitants que fiévreux. Elle voulait sentir la chaleur de ses lèvres. Elle se voulait plus langoureuse, plus passionnée. Elle voulait glisser les doigts dans ses courts cheveux. Depuis combien de temps retenait-elle de tels gestes ? A quel point en avait-elle peur… ? Dans son arrogance,  elle voulait lui couper le souffle autant qu'il le lui avait coupé ce jour là, dans cette chambre de convalescence. Mais l'angoisse lui serrait le ventre au point de la rendre muette.

Sans s'y attendre, il s'était retrouvé en quelques instants... Dans SES appartements, une main sur la bouche pour qu'il se taise. Il n'avait jamais été pris en otage, mais si c'était aussi... Agréable ?  Il aimerait volontiers que cela se reproduise.

Cependant, lorsque son oreille capta les mouvements à l'extérieur ayant mené Cécilie à l'amener dans ces appartements, il se figea, presque statufié à son tour.. Par tout les diables, ce n'était pas passé loin..  Puis... Puis ses doigts quittèrent ses lèvres, laissant un Jindanor pantois et incertain, alors qu'elle se tournait vers lui.

Il venait en quelques instants, de passer de la béatitude la plus totale, à la flippe la plus totale en passant par un stade de rejet partiel qui l'avait froissé comme pas permis, et voilà maintenant qu'elle réitérait l'action ? Bon sang.. Elle avait décidé de le tuer ?!

Et pourtant.. Pourtant... Il ne put y résister, encore une fois, attiré par ces doigts de fée, ses lèvres caressant les siennes dans un ballet  qui s'étendait sur une fougue interdite. Un ballet qui lui faisait tourner la tête, mettait tout ses sens en éveil, il la sentait pourtant... Prise au piège, dans une peur qui la rongeait, et il prit conscience alors... Il n'avait pas le DROIT... Il se hurla à lui même d'arrêter, de calmer ces baisers qui se voulaient de plus en plus fougueux, de plus en plus torrides, de plus en plus interdits...
Il voulut, réellement, arrêter ses mains qui faisaient leurs chemins sur les vêtements de SA Dame, qui se perdaient dans ses cheveux, sur ses courbes... Il voulait s'assomer, trouver un moyen de s'éloigner de s'arrêter là maintenant..

Tout de suite...

"Arcam... Laissez-moi tranquille.. Je vous en pris." Se répétait-il intérieurement, n'ayant pour autant aucune réponse à ses demandes. Car Arcam est l'un de ses dieux, qui Sait.
Jindanor ne put alors se retenir, de la prendre dans ses bras, avec tout l'amour dont il pouvait faire preuve, continuer ces baisers brûlants et fougueux, la porter avec la plus grande des délicatesse vers la couche trônant fièrement derrière eux, de la poser non sans désir sur celle-ci.

De la couvrir de baiser, glissant dans son cou, laissant ses mains vagabonder sur ce corps qu'il voulait sien, avec lequel il ne voulait faire plus qu'un. Il la voulait, définitivement, et toutes les raisons du monde ne pourraient l'éloigner de cette envie qui lui brûlait le coeur depuis des mois maintenant. Des ennéades qu'il se retenait, qu'il se voulait chaste... Il avait espéré que le mariage aboutisse, il s'était voilé la face... Alors... Pourquoi résister plus longtemps.

Il fit tout ce qui était en son pouvoir pour la rassurer, que ce soit les doux mots, les caresses aimantes, les baisers délicieux.

- Je t'aime Cécilie. Ces mots furent répétés, à les ancrer dans sa mémoire à l'infini. A briser toute autre pensée, il l'embrassait, ses mains dirigeaient par cette envie infinie finir par attaquer les boutons de ce qu'elle revêtait, ses mains se faisaient plus câlines, ses baisers plus brûlant encore, si cela avait été possible. Il la voulait. Pour lui. Personne d'autre n'avait droit de l'emmener.

Il l'aimait.

Il voulait lui prouver, au delà des mots, au delà des pensées, au delà des baisers.

Lorsqu'il la souleva de terre, elle n'avait plus la moindre envie de reculer. Les bras passés autour de son cou, les doigts perdu dans ses cheveux avec délectation, elle sentait son cœur battre plus fort que jamais. La crainte était là mais à quoi bon ?

Son dos heurta la couverture du lit, débarrassé de son édredon pendant les mois d'été. Un frisson délicieux glissa le long de sa colonne vertébrale sans qu'elle laisse cet homme s'éloigner. De peur de reculer, elle s'interdisait de penser.

-Je t'aime Cécilie.

Sa main s'accrocha à celle du chevalier. Ses cales, ses cicatrices, ses défauts, la manière qu'il avait de la tenir, sa façon de replier le petit-doigts sans y penser lorsqu'on touchait sa paume. Tout cela, elle le connaissait par cœur. Elle aurait été capable de reconnaître entre mille sa façon de souffler lorsqu'il se passait une main sur la nuque, son pas, la façon dont il plongeait les doigts dans ses cheveux en prenant garde de ne pas défaire sa coiffure plus que nécessaire. Pourtant elle en tremblait presque. En gage de regard, elle sentait son souffle, les battement de son cœur… ses muscles roulés sous sa peau épaisse. Doucement, elle guida cette immense main jusqu'à sa hanche, l'y déposant avec précaution en une invitation silencieuse.

Courant le long du bras massif qui l'entourait, elle retrouva sans peine son épaule. Et de l'épaule, son indexe glissa sur le revers de son armure de cuir. Le col était épais, cachant mal la grosse toile de la tunique qui le protégeait des frottements et tranchait avec la texture de sa peau… Elle le suivit. Le bout de ses doigts y courrait, goûtant ses chastes reliefs, notant chaque maille manquée, chaque accroc du cuir qui venait gratter sa peau. Prenant son temps… peut-être autant parce qu'elle voulait profiter de l'instant que parce qu'elle n'aurait réussit à faire autrement sans fuir.

-Je t'aime.

Sourde au reste du monde, sa gorge était nouée, son cœur battait à grand coup. Ainsi pressée contre lui, leurs lèvres entrelacées, sa robe d'été n'était plus un bien grand rempart pour sa pudeur. De la lave se répandait sans ménagement dans ses veines, consumant chaque parcelle de son corps. Sa décision était prise pourtant. Bien ou mal, cela n'avait plus aucune importance. Il était tout ce qu'elle voulait, tout ce dont elle avait besoin, et l'éternité pouvait bien attendre. Elle était envieuse, alanguie, terrifiée. Sa respiration était déjà courte, son visage proche de l'écarlate, brûlant de honte et de désir.

Bientôt, les lèvres de la jeune femme quittèrent celle du chevalier pour glisser dans son cou dans un sursaut, se faisant de plus en plus insistantes, se voulant de plus en plus sensuels malgré le manque d'expérience. Son odeur se mêlait a celle du cuir et de la sueur. Du sang ?

-Je t'aime.

Son souffle sur sa peau. Le murmure de Sa voix rauque. La chaleur de Son corps. L'insistance de Ses caresses. Il la rendait folle... Pourtant elle se contentait de laisser ses doigts glisser sur le cuir qui protégeait son dos. Gainé dans sa tenue de combat, elle n'avait pas la moindre possibilité de glisser jusqu'à la peau du Chevalier et pas le moindre commencement d'idée sur la façon dont était agencée une armure...

Son armure de cuir, seul rempart entre son corps et le Sien. Il haïssait cet harnachement de mailles et de cuir, autant qu'il le remerciait, par ses chastes relief, il lui permettait de rester un tantinet pensif, de rester un tantinet intelligible, sans celui-ci il aurait brûlé les étapes, sans celui-ci, il s'en serait à jamais voulu. Non, cette armure de cuir n'allait pas couper ses ardeurs, loin de là, elle lui permettait simplement d'éviter les nombreuses caresses qu'il ressentait par le poids d'une main fine sur ses flancs. Il était aussi tendu qu'un arc, et pourtant aussi assuré qu'un être doué d'omniscience .

Il se décida enfin, ses mains quittèrent le corps de Sa femme, glissant sur le bras de celle-ci qui s'attardait sur son harnachement de cuir, la glissant vers les quelques boucles retenant l'armure contre son torse.. Il ne fallut qu'un peu d'aide pour qu'elle comprenne le mécanisme de sangle... Et une fois fais, il n'eut pas à plus la guider, sans la vue, il lui restait le touché, et cette femme était certainement la plus douée des aveugles. Il observait son visage, venant s'emparer de ses lèvres avec appétit, sa main libre, non occupée à défaire la ceinture à sa taille, retenant le fourreau ainsi que son futal, s'attardait sur la peau de sa dulcinée, caressant chaque centimètre de son corps avec une tendresse fougueuse, ses baisers glissèrent de ses lèvres pour se répandre sur son cou, glissant sur ses épaules pour rencontrer sa poitrine, qu'il gratifia d’autant de caresses que d'attention. Son plastron de cuir s'était vu détaché entre-temps, et il se redressa pour s'en défaire une bonne fois pour toute,  finissant dans cette tunique de lin grossière, dont les attaches n'étaient que des ficelles glissant entre les deux parties de celle-ci. Ses guêtres de cuir furent quittée, autant que ses bottes, alors il se trouvait dans un froc de laine des plus banales.

Les vêtements de l'ours, son armure de cuir, se trouvait à même le sol, sans attention aucunes.

Ses mains glissèrent sur le corps de sa Dame, sur ses hanches avec délicatesse, elles vinrent la défaire de cette tenue, découvrant son corps en dehors de toute pudeur, le regard de Jindanor ne put s'empêcher de dériver sur ses courbes, la détaillant tout en se glissant sur celui-ci, l'embrassant avec fougue, couvrant son corps de ces délicates caresses, ses mains ne purent s'empêcher de venir défaire sa coiffure, se glissant dans ses cheveux avant qu'il ne retourne nouer leurs lèvres dans un baiser aimant. Il était collée à elle, toujours dans ses frusques, l'observant d'un regard de braise, son corps le brûlait, ses sentiments le déchirait. Il avait pourtant pris sa décision. Quand bien même... Elle serait la seule à décider maintenant. Oui ?... Non ?

Des doigts calleux s'attaquèrent au lacet de sa tenue. Sa fine sur-robe en lin coloré s'ouvrit sans bataille. Ne restait que sa longue chemise. La main qu'elle avait elle même posée contre sa hanche remontait rapidement le tissus d'été. Empressé, fiévreux, une grande main défit avec la même avidité les quelques boutons qui fermaient son col. Elle en frissonna, soudain gênée, le tirant contre elle comme pour immobiliser ses mains entre eux deux.

Mais il ne s'arrêta pas. Pas vraiment. Leurs lèvres s'enlaçaient sans se lasser. Il dégagea l'une de ses mains pour guider l'une de celle de la jeune femme sur son armure, lui expliquant en deux trois gestes où étaient les courroies qu'il se refusait à ôter lui-même. Il fallut à Cécilie un temps infini pour réunir assez d'attention pour comprendre. Et un temps plus long encore pour défaire les sangles.

Un supplice.

Tandis que ses doigts tremblaient sur l'armure sommaire du chevalier, la main de Jindanor remontait le long de ses jambes qu'elle gardait fermement serrées sans pouvoir rien y faire. Ses lèvres exploraient sa peau. La respiration de la jeune femme eut un sursaut lorsqu'il passa sur le lobe se son oreille, lui faisant lâcher prise un court instant. Sa courte barbe lui chatouillait délicieusement la peau. Un autre frisson lui coupa le souffle lorsqu'il arriva sur sa clavicule… Mais contrairement aux innocent batifolages qu'ils avaient déjà partagés, il ne s’arrêta pas là. Du bout des lèvres, toujours plus avide, il descendit sur sa poitrine. Son menton étirait le tissus à l'extrême, laissant son visage descendre bien plus loin qu'il n'aurait du sur la peau laiteuse de la jeune musicienne. Chaque touché, chaque caresse, chaque baiser, chaque sensation était nouvelle. Son cœur et son esprit avaient du mal à suivre les aveux impardonnables de son corps. Son honneur se tordait de fureur, bâillonné par la tempête qui s'était abattue sur elle en même temps que sur Lourmel.

La dernière sangle glissa sous sa main.

Jindanor recula d'un seul coup et se leva. Une terreur glaciale mordit Cécilie au cœur. Elle se releva sur un coude, tendant le bras dans sa direction supposée pour le rattraper. Un bruit sourd heurta le sol. D'une pression de sa grande main, sur ses doigts, il lui fit comprendre qu'il était là. Qu'il ne partait pas. Puis il lâcha de nouveau sa petite main. Il se débattit un instant dans un monde qu'elle ne pouvait atteindre… Ne sachant trop que faire, là, allongée sur le côté. Ses bras s'étaient resserrés autour de son buste, sa sur-robe retombant mollement sur ses épaules en un lâche manteau. Ses jambes, croisées sur le côté et partiellement dénudées, étaient à moitié repliées. Sa respiration restait hachée, hésitante, profonde, erratique. Elle avait l'impression que le monde tout entier s'était mis à tanguer. Elle gigota légèrement sur la couche, comme mal à l'aise dans son propre corps

Plusieurs fois, un bruit de chiffon tomba au sol. A chaque fois, son estomac fit un léger sursaut. Bien qu'elle ne puisse pas voir Jindanor, elle avait détourné le visage. Qu'était-elle en train de faire. C'était de la folie ! Elle était perdue si… ! Lorsque d'une masse vint creuser le bord de l'épais matelas, elle sursauta. Lorsqu'une main se posa de nouveau sur son flanc, elle se tendit. Une autre l'enjoignit à se redressée.

Dans le mouvement, la main de la jeune femme heurta la poitrine du chevalier et s'en écarta comme si le contacte l'avait brûlé. Assise à un souffle de lui dans le toucher, le cœur au bord des lèvres, Cécilie sentit sa sur-robe glissée définitivement sur ses épaules. Une certaine fraîcheur effleura ses avant-bras délaissés par les immenses manches de la mode missédoise. Elle ne respirait plus qu'à peine. Pétrifiée. Terrifiée. Elle tremblait à demie, la gorge nouée lorsque les battoirs la défirent rapidement de ses vêtements. De chacun de ses vêtement. Sa chemise glissa au sol. Sa sur-robe, à moitié coincé sous elle, était déjà mêlée aux couvertures. Sa peau sentait douloureusement les légers courant d'air qui agitaient l'atmosphère. Vulnérable, elle ne put s'empêcher de refermer ses bras autour de son opulente poitrine délestée de ses bandes habituelles. Le visage intensément baissé, elle n'arrivait qu'à entendre les battements précipités de son propre coeur. Elle sentait la fièvre de l'homme près d'elle. Son envie. Elle avait l'impression de pouvoir sentir son regard sur elle. Elle rougissait à l'idée qu'il détaille la courbe de ses larges hanches, de son ventre légèrement rebondi, des seins qu'elle avait à demi cachés.

Tout cela allait trop vite ! Sa main vint bloquer soudainement le poignet du jeune homme qui semblait déjà vouloir explorer son corps mis à nu.

Le temps s'arrêta l'espace d'un battement de cil. Elle déglutit.

Pourtant, lorsqu'il vint de nouveau prendre délicatement son visage pour l'embrasser, elle n'hésita qu'un instant. Elle ne recula pas. Elle résista seulement à la légère pression qui lui demandait de basculait de nouveau alors que le poignet échappait à son emprise. Enivrée presque aussi rapidement qu'elle avait été dégrisée, sa main se posa doucement sur l'épaule de Jindanor… pour ne découvrir que de la peau. Lentement, elle détailla la ligne de sa clavicule et la naissance de son bras musculeux… avant de descendre de nouveau vers ce qu'elle avait frôlé un instant plus tôt… C'était… Étrange.  Elle n'avait pas imaginé le torse d'un homme ainsi. Il était ferme. La peau épaisse roulant sur des muscles aux lignes tracées à la serpe qui filaient dans des directions improbables. De légers volumes graduaient son corps comme l'une des chaînes de montagne qui bordaient l'Oesgard… et c'était… poilu. Ce n'était pas désagréable… juste inattendu. Mais retenant son attention plus que tout… un rythme profond et désordonné battait sous la paume de sa main. Aussi profond et désordonné que celui de son propre cœur…

-Jindanor… murmura-t-elle comme une redécouverte entre deux baisers.

Elle voyageait du bout des doigts sur des chemins inconnus, remontant vers ce visage qu'elle avait appris à connaître pour le saisir en coupe, comme si elle voulait l'admirer derrière le néant qu'elle seule percevait. Ses doigts glissèrent lentement vers ses cheveux, égratignant ses paumes sur les pics de sa barbes, alors que ses lèvres approchaient pour se poser sur son visage, s'approchant un peu plus des lèvres pleines et rêches du chevalier à chacun de ses baisers. Avant d'y finir sa course, sa voix s'éleva une fois encore, fragile, menaçant de se briser au moindre choc.

-Je... t'aime.

Leurs lèvres se scellèrent de nouveau, langoureusement, effaçant pour la première fois l'espace entre leurs deux corps. La pointe raidie de ses seins frôla la peau de son amant avant qu'elle ne sente son ventre contre le sien. La large main de Jindanor vint se glisser sur son front pour en ôter la chaînette puis il libéra le flot de sa chevelure tressée en défaisant habilement les quelques liens qui la retenait.

Elle se laissa doucement retombé sur le dos, le sentant glissé au-dessus d'elle avec un long frisson. Que dire de plus ? Elle l'aimait. Plus que de l'envie et de l'attirance, elle avait besoin de lui. Elle avait besoin de le savoir envie, de le savoir près d'elle. Elle en avait besoin comme elle avait besoin d'air et d'eau. Alors qu'elle n'avait jamais été sujette à la jalousie, la simple idée que quelqu'un puisse mieux comprendre ce cœur qu'elle sentait palpité contre le sien lui déchirait les entrailles. Elle voulait qu'il n'ai confiance en personne d'autre qu'elle. Elle voulait tout savoir, tout sentir. Elle voulait connaître chaque seconde de sa vie et lui épargner le moindre malheur à venir. Elle voulait le mettre à jamais à l’abri du besoin et de la douleur… tout en sachant que c'était impossible. Il était celui qui la mettait à l'abri, la préservait de la douleur. Il était celui qui pouvait connaître chaque seconde de sa vie. Il était celui qui la comprenait mieux que personne, l'homme en qui elle avait une confiance absolue. Et pour cela elle voulait bien se contenté des miettes de son passé, des bribes de sa personne qu'il voudrait bien lui offrir.

Pour elle, il avait vécu l'enfer. Il était devenu chevalier. Elle l'aurait fait roi sur le champ si elle en avait eut le pouvoir.

Son dos s'enfonça dans le matelas. Peau contre peau, ses mains se trouvaient malhabiles dans leur découverte du corps de son amant. Seule face à cette immensité de peau, elle osait à peine descendre sur ses flancs.  Chaque cicatrice qu'elle trouvait sous des doigts était un nouveau trésor à chérir. La voix de Jindanor lui avouant l’existence d'une cicatrice sur le côté de sa cuise et d'une autre au creux de ses reins lui revint en mémoire. Oui. Il lui avait laissé des éclats de souvenir ce jour là. De cette même voix qui avait demandé sa main. Plus fébrile qu'une jeune mariée, la curiosité l'emporta sur l'hésitation. Ses mains fines glissèrent le long de son dos interminable. Il était grand… trop grand pour qu'elle atteigne ses reins autrement que du bout des doigts. Et ce fut du bout des doigts qu'elle découvrit cette fameuse cicatrice, un entrelacs brouillon de griffe et de crocs qui dénotait de l'affolement de la pauvre bête qui les avaient apposés.

Le souvenir et la découvertes se mêlaient sur sa peau, faisant sourire la jeune femme. Elle l'embrassa de plus belle, sentant ses larges mains explorées elles aussi le corps qui leur était offert. Ses mains calleuses caressaient ses hanches. Ses lèvres s'étaient attaquées à ses seins, frôlant, mordant, embrassant leur cime. Elle sentait la dureté taquine de ses dents, l'humidité suave de sa langue. Les sensations nouvelles, douces à son cœur, lui coupaient le souffle, l'obligeant malgré elle a se cambrée légèrement. Alors qu'il remontait dans son cou, lui arrachant des vagues de frissons de plus en plus fortes à chaque fois qu'il bougeait, même de façon infime, contre sa peau à vif, elle articula entre deux soupires :

-Je t'en prie, parle moi. J'ai… besoin ça.

Elle voulait entendre ce qu'elle ne pouvait voir. Elle voulait qu'il emplisse chaque parcelle de son univers, qu'il sature chacun de ses sens. Son odeur flottait autour d'elle comme une muraille infranchissable. Le goût de ses lèvres, de sa langue contre la sienne, ses bras, sa bouche, sa peau, son corps contre le sien la faisait sourire de honte et rougir d'exaltation. Mais le rythme de son cœur et la mélodie de son souffle saccadé ne lui suffisaient plus. Elle avait besoin de sa voix, de ses mots pour calmer ses angoisses les plus intimes.

-Je ne suis pas… Accorde moi un peu de temps… s'il te plaît.

Juste un peu de temps pour s'habituer à son contact ou pour que son cœur n'explose pas tout de suite ? Pour ne plus savoir ou s'arrêtait son corps et ou commençait celui de l'autre. Pour le laisser explorer la surface de son corps jusqu'à la plus infime parcelle. Juste un peu de temps pour le désirer plus que tout, le connaître et le reconnaître. Pour ne vouloir faire plus qu'un avec lui, sans remord, sans regret, sans discours ni hésitation.

Elle voulait lui appartenir, non seulement d'âme, mais également de corps. Quoi qu'il advienne, quoi qu'elle soit obligée de faire par la suite, il serait le premier. Il était celui qu'elle aimait, celui qu'elle avait choisi, celui qu'elle désirait jusqu'à en renier son nom. Renier son rang. Perdre la raison.

Comme une preuve de ce qu'elle voulait lui offrir sans en avoir encore le courage, l'une de des jambes qu'elle avait gardées presque croisées jusque là, se replia légèrement. Le côté intérieur de son genou se leva juste assez pour caresser la hanche du jeune homme, déclenchant un violent frisson de son ventre au haut de ses épaules.

Néera la pardonne, elle avait envie de le sentir en elle... et son angoisse en était d'autant plus grande.
Elle avait juste besoin qu'il soit patient.

Lorsque enfin, les mains de sa dulcinée glissait sur sa peau, Jindanor ne put retenir les milles frissons qui le parcoururent. Les millions de sensations qui l'assaillait, ces caresses du bout de ses doigts fins, qui le transposait dans une autre réalité. Elle glissa sur chaque parcelle de sa peau, détaillant chacun de ses muscles du bouts de ses doigts fins.  Alors qu'ils se scellaient dans un baiser des plus fougueux, Jindanor ne put qu'être la victime de ces caresses, qui pliaient sa volonté, avec l'aisance du vent sur le roseau.

-Jindanor... Murmura-t'elle entre deux baiser, comme une redécouverte.

Lorsque son nom vint caresser ses tympans, l'homme frissonna de plus belle, son corps témoignait déjà de toute l'envie qui l'emplissait, et ce sans le trahir. Il détaillait chaque centimètre de sa peau satinée, glissait sur ses côtes du bouts de ses doigts, caressait du dos de sa main la naissance de son sein. Alors qu'elle était repartie à la découverte de son visage, qu'elle caressait du bouts de ses doigts menus, Jindanor souriait légèrement.
Il était heureux, contrairement à tout ce qu'il aurait pu croire, il parvenait à être heureux à cet instant précis, grisés par bien des sensations, attaqué par biens des mots si simples en apparence...

- Je... T'aime.

Alors leurs lèvres vinrent se rencontrer, avec une langueur des plus exquise, leurs corps se caressaient l'un l'autre dans une étreinte chaste et pourtant des plus agréable, sa large main glissa dans ses cheveux, s'emparant de sa chaînette dont il l'en débarassa, libérant le flot de sa chevelure tressée sur laquelle il s'attarda, afin de la libérer entièrement, glissant ses mains dans une chevelure aussi douce que la soie, Jindanor finit par la laisser quitter ses lèvres, celle-ci retombant doucement sur son dos, contre la couverture de ce lit. Les yeux du Chevalier glissaient sur les courbes de son visage, une main se distrayant à glisser dans ses cheveux, alors qu'il débutait des caresses distraite sur le bord de son sein droit, de sa main libre, le coude retenant son poids pour ne pas venir écraser celle qu'il chérissait tant.

-Moi aussi... souffla-t'il entre deux frissons, qui lui firent secouer les épaules, alors qu'une de ses mains remontait le long de son flanc.

Elle risquait bien des choses pour lui, que ce soit maintenant, ou plus tôt. Les rumeurs, les ragots... Tout ceci était arrivé par sa faute, les ennuis, elle avait bien fait entendre qu'ils avaient apparus depuis qu'il avait rejoins sa garde. Et pourtant... Pourtant elle avait témoignée de tout cet amour envers cet homme sortis de nul part, elle avait été compatissante, douce. Sa gentillesse n'avait d'égale que sa beauté, Ses yeux d'un bleu azur le regardaient sans voir. Elle lui avait fais part d'une totale confiance, elle lui avait offert son amour. Elle lui avait tout offert. Il n'avait pas le droit de l'aimer, et pourtant, elle l'aimait en retour. Elle l'avait haïs pour son départ en Oësgard, comme il s'était haïs. Elle avait été surprise lorsqu'il lui avait fait entendre qu'il était chevalier... Elle lui en avait voulu, croyant qu'il repartirait.. Il sourit alors, se rappelant sa réponse. "Oui". Elle lui avait dis Oui... Qui pouvait se vanter de cela ? Quel chien allant l'épouser pouvait se targuer d'avoir eu une réponse aussi franche et délicieuse ? Lui. Et seulement lui. Qu'elle se marie à un autre ne changerait rien, elle lui appartenait, et il lui appartenait. A elle, et personne d'autres.

Le dos de cette femme vint se creuser dans le matelas, alors que ses mains s'attelaient un peu plus à la découverte du corps de son amant, Jindanor lui, de ses mains rêches, glissait du bout des doigts sur la peau de Cécilie, avec une douceur inouïe, ayant peur de l'abimer, de la froisser. Ses mains s'étaient glissées sur son corps, sur ses épaules, ses bras, sa poitrine, ses hanches, le creux de ses reins, la naissance de son fessier... Ses lèvres elles, s'étaient amusées à venir taquiner sa poitrine, de délicâte morsure, de douce caresse du bout de ses lèvres.. Alors que du bout des lèvres, il remontait le long de son corps, ses mains glissant sur le sien, ses lèvres couvrant son corps de baiser en remontant dans son cou, la sentant se cambrer légèrement, elle laissa s'échapper quelques mots.

-Je t'en prie, parle moi. J'ai… besoin ça.

Il ne fallut pas plus à Jindanor, elle voulait qu'il lui parle, alors il lui parlerait..

-Je t'aime Cécilie, souffla-t'il entre deux baisers, glissant encore le long de son cou, remontant vers ses lèvres avec légèreté, avant de s'arrêter en face d'elle, ses mains, son corps, toujours en prises avec le sien, se caressants mutuellement, avec une douceur presque trop parfaite. Je serais toujours là pour toi, à tout jamais mon amour. Quoi qu'il advienne. Il glissa vers ses lèvres, venant les caresser dans un baiser tendre, alors qu'il se suspendait au dessus d'elle à l'aide de ses bras.

-Je ne suis pas… Accorde moi un peu de temps… s'il te plaît.

Il attendrait, il avait attendu si longtemps, il ne ferait rien qui puisse gâcher ce moment, de simples caresses, chastes et douce, de simple baiser sur le front, ses lèvres, des caresses sur son visage, sur ses hanches. Des regards langoureux, sa propre peau à vif, le rouge aux joues, exalté qu'il était.

Elle était celle qu'il voulait, au delà de monts et valées, au delà même des mondes qui pouvaient peupler cet univers. C'était Elle, et elle seule qu'il voulait. Il avait trop parcourus, il avait trop battus, trop combattus. Il s'était éreinté à l'atteindre, et lorsqu'il avait enfin pu l'agripper, elle s'était livrée à lui. Alors il ne lâcherait plus jamais prise, c'en était une obsession, elle était Son obsession. Il savait ce qu'il mettait en jeux... Son angoisse était naturelle, mais elle était d'autant plus accentuée par d'autres choses.. Bien qu'elle semblait déjà les avoir outrepassés. Il la voulait.

Mais il patienterait. Quand une de ses jambes se replia pour venir caresser sa hanche, Jindanor ne put s'empêcher de se rapprocher d'elle, frôlant contre elle ce qu'il avait jusque là gardé le plus possible pour lui. Cette partie de son corps.. Il l'avait par mégarde et par véritable supplice pour lui même, fait qu'effleurer sa fleur. Néera le pardonne, il voulait ne faire plus qu'un avec elle, pour quelques secondes, quelques minutes, quelques heures... Ses caresses étaient douces, légères, Jindanor l'observa, calmement.

-Ne t'inquiète pas... Des phrases qui vous paraissent légère. Et pourtant.. Il cherchait juste quelque chose à dire, faire claironner sa voix, qu'elle sache qu'il était là, à son écoute. Quand tu le voudras mon amour. Bien qu'il en était impatient, bien malgré lui.

Tendre, doux, presque hésitant. Sans se l'avouer tout a fait, elle s'imagina n'ayant plus le choix. Elle l'imagina, lui, prendre ce qui lui revenait de droit, ce qu'elle n'était plus en droit de lui refuser. L'idée d'une quelconque violence lui répugnait… Mais sa voix la transperçait de part en part plus qu'aucun geste qu'il aurait put faire.

« Toujours » répéta-t-elle, entre affirmation et question, en allant chercher la main de son amant, croisant de nouveau ses doigts avec les siens pour l'attirer plus étroitement contre elle.

Il continuait à harceler son visage et sa gorge, ses mains fébriles, rapidement libérées des doigts de son amante, glissaient lentement sur sa peau. Elles semblaient hésiter à se l'approprier. Elles se contentaient de chastes détours, aiguisant les sens de Cécilie au point de la frustrer. Elle le détestait, lui et ses façon de l'obliger à quémander son attention ! Elle ne l'adorait que plus encore de l'attendre, de ne pas la brusquer, de ne pas lui reprocher toute l'éducation dont elle devait se défaire, chaîne par chaîne.

Mais lorsque, dans le mouvement qu'elle fit pour se rapprocher, elle le frôla d'une toute autre façon, elle sursauta presque, se crispant d'un coup. Une fois de plus sa voix rauque et grave la caressa, la rassura. Elle se laissa vite rattraper par les mots, tout aussi parlant que traçaient sur elle de nombreuses caresses.

Quand elle voulait…

Aucune pression… Si ce n'était celle de son bas-ventre.

Il s'était immobilisé un instant au-dessus d'elle, face à elle. La regardait-il ? Les doigts de Cécilie passèrent un instant dans ses cheveux. Elle souriait. Anxieuse, au bord du gouffre, frôlée par la réalité de ce qui se passait, elle n'aurait voulu se trouver nulle part ailleurs.

Doucement, sans un mots, elle se redressa légèrement pour se cacher dans le cou du jeune homme. Ses lèvres l'embrassaient, se piquant sur sa barbe.

« J'aime sentir ta peau contre la mienne. » murmura-t-elle le cœur débordant un bref instant avant que ses dents ne se saisissent du lobe de oreille de son amant pour s'en jouer, tentant de lui administrer le même traitement qu'il lui avait offert. Durant tout le petit manège qu'elle menait précautionneusement, essayant tant bien que mal de rejeter ses propre inhibitions, ses mains glissèrent de nouveau dans le dos du géant pour descendre le long de ses flancs. Encore. Et encore.

Ses longs doigts aux pulpes caleuses à force de pincer les cordes flirtèrent avec la lisière de son caleçon de laine. L'esprit déchiré entre l'envie et la peur grandissante, c'est presque tremblante qu'elle s'insinua sous le tissus, suivant son fessier avant de remonter sur ses reins en une longue caresse. Puis elle redescendit. Plus sûre. D'une pression, elle l'accompagna contre elle, sentant sur son ventre la raideur à travers le tissus. Elle n'avait non seulement jamais connu d'homme, mais même leur image lui restait inaccessible... Elle essayait maladroitement de savoir… de trouver… des repère avant de faire le grand saut ? Bien d'autres mots auraient sûrement mieux convenus sans doute… Immobile contre lui, ses lèvres regagnèrent  un instant leur liberté pour souffler quelques mots. Ses doigts repoussaient timidement le froc de son amant comme une invitation à s'en défaire. Elle n'arrivait pas à se résoudre… à le faire elle-même. Mais elle voulait que plus une once de tissus n'arrête ses mains.

« J'aimerai te sentir tout entier… tout contre moi... »

Alors qu'il l'observait doucement, elle se redressa légèrement vers lui , venant cacher son visage dans son cou, son souffle chaud glissant sur la peau du jeune homme, qui sentit frissonner à chaque expiration de sa douce, chaque doux baisers qu'elle lui pourvoyait, sur son cou, puis sur sa joue, le rendait de plus en anxieux, et pourtant il n'avait jamais été aussi bien.

« J'aime sentir ta peau contre la mienne. » murmura-t'elle, à quelques centimètres de son oreille, Jindanor ferma les yeux, pris à la gorge, son coeur s'emballait de nouveau, avec une vitesse presque surprenante. Et là, ses dents vinrent se saisir de son lobe d'oreille, Jindanor laissa s'échapper un souffle long, les dents taquine de sa compagne venant titiller cette partie de son corps, parsemant son corps de frissons, alors qu'une de ses mains vint se glisser sur l'épaule de celle-ci, elle s'attardait pendant ce temps, à glisser ses mains le long du dos du Chevalier, qui lui, ne peinait en aucun cas dans ses caresses, celles-ci glissant délicatement sur la peau de sa belle.

Lorsque les longs doigts fin de cette femme qui lui était chère glissèrent sur sa taille, effleurant la lisière de la dernière parois qu'il revêtait, Jindanor fut pris d'une pointe d'anxiété, déchiré par l'envie de s'emparer d'elle, sans plus d'attentes, et la peur d'être rejeté maintenant. Mais lorsqu'une main, indécise et hésitante glissa le long de son flanc, s'insinuant sur son fessier en deça du tissus, Jindanor fut de nouveau parcourus de frisson, se mordant la lèvre, depuis l'intérieur de sa joue, l'homme eu bien du mal à résister à cette longue caresse, qui venait de l'ennivrait un peu plus. Il patientait encore, et c'est lorsqu'elle revint, plus sûre d'elle, qu'il fut accompagné vers elle, d'une pression qu'Elle effectua, il n'avait pas eu à forcer, à se sentir oppresseur... Celui qu'il haïssait pour l'instant c'était ce fatras de tissus qu'il revêtait encore, ce caleçon de laine qui le séparait de si peu d'elle. Il sentit cette raideur qui était caractéristique de son envie grandissante, s'appuyer contre elle, alors qu'il se laissait presque allongé sur elle, ses lèvres revinrent glisser sur son cou, dans une myriade de baisers qui s’étendirent sur sa poitrine, avec toujours autant de délicatesse. Il la laissait échapper à ses lèvres un instant, après s'être remis à son niveau, l'observant, le souffle déjà haletant.

-J'aimerais te sentir, tout entier... Tout contre moi... Laissa-t'elle glisser entre ses lèvres, avec une part d'hésitation noyée dans l'envie, ses doigts repoussant timidement cette dernière parcelle de tissus qui couvrait le bas du corps de son amant. L'invitant à s'en défaire, invitation qu'il ne put refuser, et qu'il réalisa alors. Sa main droite vint l'aider à se tenir, alors que l'autre main quitta le corps de Cécilie dans une longue caresse, qui glissa sur sa poitrine avec délicâtesse, venant s'arrêter sur la naissance de son intimité, disparaissant ici-même pour venir défaire l'homme qui se trouvait au dessus d'elle, de cette parcelle de tissus.

Lorsqu'il parvint enfin à s'en défaire, après un combat acharnés de plusieurs secondes qui ne l'empêcha aucunement d'établir une certaine gêne chez lui, qui s'effaça bien vite lorsque le dit morceau de laine finit au sol avec le reste de ses vêtements. Jindanor se reposa donc, doucement, au dessus d'elle.

- Moi aussi, mon amour.. J'aime sentir ta peau contre la mienne, c'est comme une caresse de soie. Il glissa l'une de ses mains sur son sein gauche, alors que l'autre le retenait de tomber sur elle, sans difficulté, son corps vint alors épouser le sien, nus, ils étaient plus proche qu'il ne l'avait encore jamais été, il sentait de nouveau sa poitrine contre son torse, son membre viril ne savait réellement où se poser, et finit par trouver position sur le bas de son ventre, alors qu'il continuait de la couvrir de caresses délicates. Ses lèvres vinrent doucement sceller les siennes dans un baiser délicat, avant que l'homme ne s'invite à glisser le long de son corps, dans une multitude de baisers.

Lorsqu'il glissait, il n'hésitait pas à parsemer son corps de multitudes de ces baisers, légère morsures, ou tendres caresses, s'approchant petit à petit du bas ventre de celle qu'il voulait combler.

Il continuait à se tenir. À se retenir. Sûrement bien trop conscient qu'elle lui reprocherait un jour le moindre écart même si dans l'instant, elle en venait presque à ne désiré que cela. Parce qu'un jour, ça serait plus facile de repousser sur lui une faute qui n'avait pas lieu d'être. Mais ce jour, tout comme l'aube, semblait bien trop loin pour s'en inquiéter

En sentant son corps épouser le sien, elle s'agrippa plus fermement à lui. Ses bras enlaçaient son cou, son dos, de toute la force dont elle était capable. Ses doigts courraient sur sa peau avec plus d'agilité, se perdant sans ses cheveux pour l'obliger à rester un instant de plus contre ses lèvres. Les battements de son propre cœur tonnaient sous son crâne avec véhémence. La chaleur de cet autre corps pressé contre le sien la faisait vibrer… Si elle en croyait les histoire de sa nourrice, elle aurait déjà du être foudroyée sur place, pour s'être montré à un homme avant le mariage… et si cela pouvait toujours arrivé, il fallait avoué qu'être foudroyer après était nettement moins dissuasif.

Contrairement à son habitude, Jindanor parlait peu et c'était bien là son seul défaut. Elle en venait à guetter chacun de ses mots, chacun de ses accents, chacun de ses souffles ou de ses soupires. Elle prononça son nom, goûtant les sonorités qui roulaient sur sa langue comme il goûtait sa peau, descendant peu à peu de sa poitrine à son ventre. Elle le répéta, gourmande. L'air frais reprenait de plus en plus sa place sur sa peau délaissée.

L'angoisse cédait peu à peu. Elle se terrait, juste là, sous la surface, mais muselée par tant d'autres émotions, tant d'autres sentiments. Alors que les baisers taillaient sur sa peau des marques aussi indélébiles que des coup de dague chauffée à blanc, les mains de la jeune femme ne trouvèrent bientôt plus que ses épaules à caresser. A chaque expiration le souffle du jeune balayait son ventre, la tendant sans le vouloir. Ses cuisses se crispaient de temps à autre alors que sa respiration se bloquait un instant.

Il arrivait au creux de son nombril lorsque l'une de ses jambe se dégagea timidement de celles de Jindanor jusqu'à pouvoir venir se presser contre son flanc. Un mouvement presque irrépressible poussa cette aventurière à glisser lentement contre la hanche de son amant pour s'enrouler le long de sa jambe massive, lui autorisant désormais des caresse jusque là interdites. Elle se répugnait, mais elle osait désirer qu'il ne s'arrête pas en si bon chemin. Il n'était pas le seul dont le corps trahissait l'attente fébrile. A bout de souffle, elle sentait son corps se réveiller. Elle désirait plus que jamais qu'il la touche, qu'il l'explore, qu'il se saisisse d'elle. Mais elle ne dirait pas un mot. Pas maintenant. Pas tout de suite. Le même feu qui dévorait ses entrailles brûlaient ses joues de honte. Pourvu qu'il attende encore un instant. Juste un instant.

Il entendit son nom, prononcé, de telle manière qu'il ne pouvait le nier, son corps s'était tendu, parcourus de frissons délicieux qui vinrent l'intimer à descendre avec plus d'intérêts encore, ses lèvres s'arrachaient de sa peau avec une passion qui n'aurait su s'y dérober, sa main gauche vint se glisser sur une jambe encore quelque peu réticente. Elle aurait voulu l'entendre, quand bien même aurait-il voulu parler, il n'aurait su quoi dire.. Ses caresses parleraient pour lui, les sursauts de sa respiration, ses souffles expiraient entre des caresses du bouts de ses lèvres sur la peau laiteuse de sa tendre.

Il avait glissé sur cette peau, de la cime de ses seins à la naissance de son nombril, il l'avait contourné, doucement, ses lèvres s'étaient laissées guidée par la courbe de son corps, dessinant sur elle des desseins qui seraient des plus inavouables, non pas des marques physique mais pourtant indélébile, il voulait que ce soit aussi parfait qu'il pouvait le faire, ses lèvres embrassaient alors la bordure de ses hanches, à mi-chemin entre sa fleur et sa cuisse, glissant le long de celle-ci, qu'il couvrit à son tour de baisers l'éloignant de façon douce et légère de cette intimité qu'il se refusait encore à déranger, ses baisers finirent cependant par remonter, glissant de nouveau le long de l'intérieur de cette cuisse, frôlant une fleur délicate au passage, dans une caresse interdite du bouts de ses lèvres, avant d'intimer son mouvement sur la jumelle de tantôt, qui nécessitait elle aussi de l'attention. D'une multitude de caresse du bout de ses lèvres il la gratifia, d'une miriade de morsure il la taquina, d'une direction lente mais certaine il s'entreprit de diriger ces lèvres, à la rencontre du fruit interdit.

Ses mains se voulaient câline, glissant sur la peau de ses cuisses, calmant ses craintes de quelques autres caresses... Sentant qu'elle vint à se crisper, Jindanor sourit légèrement, se redressant, doucement. Dans une dizaine de baisers, voraces, il remonta vers son cou, puis se lança dans un voyage vers son oreille, venant de nouveau mordiller le lobe de celle-ci avant de lui glisser quelques mots, dans un murmure d'une voix si douce qu'elle ne pouvait être que d'ailleurs. Car ils étaient ailleurs, ils étaient dans un monde qu'ils voulaient connaître tout au long de leurs vies, un monde d'extase, d'amour. Sans problèmes. Un monde que tout le monde voudrait agripper et ne plus laisser s'échapper. Un monde qu'ils avaient espérés frôler, lorsqu'il avait eu le courage de lui demander sa main. Alors... Oui, il profiterait de ce monde, maintenant, et les fois qui suivraient, si elles venaient à suivre.

-Fais moi confiance mon amour... Glissa-t'il alors à son oreille,avant de poursuivre doucement. Je ne te ferais aucun mal. Et il s'en assurerait, rejoignant ses lèvres, il vint nouer celles-ci, d'un baiser délicats et légers, avant de repartir vers  cette fleur. Ses mains l'aidèrent à se faire un chemin, avec la douceur des multitudes de caresses, qui se voulaient plus taquine, plus joueuses. Animaient d'une volonté de plaire, et de faire plaisir.

Les lèvres de Jindanor furent à leurs tours animaient par cette volonté, venant doucement, mimer un baiser alloué à cette fleur, gratifié avec une délicatesse habituellement allouée aux pétales de roses.

Il voulait la combler, et cela passerait par tout ce qu'il avait sut apprendre. Ils n'étaient pas nombreux ses apprentissages, là était une certitude, mais ils étaient donnés avec tant de passion, qu'une multitude de technique n'aurait su les égaler.

Lorsque ses baisers attaquèrent ses cuisses, se tendit. Sa poitrine se creusa et se gonfla avec plus de force. Sa respiration se fit plus bruyante. Par réflexe ses jambes voulurent se refermer sur les épaules de son amant. En un battement de cil, il était de nouveau près de son oreille.

« J'ai confiance en toi. » murmura-t-elle a peine en réponse. « Je suis à toi. Pour toujours. »

Elle lui arracha un baiser de plus, puis il laissa de nouveau une traîné de baiser sur sa peau. Le pendentif de sa famille reposait sur sa poitrine mise à nue, les mots inscrits lui revenant au moment le plus inopportun… Ou au moment le plus opportun peut-être.

Vois plus loin. La peur c'est la mort assurée.

Voir plus loin, elle n'en avait cure. Ses soupire se faisaient gémissements. Ses mains s'entortillaient dans la couverture. Ses doigts se crispaient avec force. Une douce chaleur se répandait dans son corps tendu à s'en brisé, cambré comme un arc, lui arrachant plusieurs plusieurs sursaut incontrôlés. Elle tenta de se redresser, de reculer pour échapper aux caresses, mais retomba sur l'oreiller. Serrant les dents par peur de se faire trop bruyante.

Elle finit par réussir à attraper son bras, le ramenant vers elle, l'embrassant, encore et encore, ses mains courant fiévreusement sur sa peau, le caressant avec fougue. Ses jambes se nouèrent lâchement sur les hanches de son amant, son bas ventre frôlant voluptueusement son membre viril. Elle vint mordre son oreille.

« J'ai envie de toi, Jindanor. »

Un soupire. Une déclaration forte qu'elle ne voulait plus retenir. Elle le voulait. Elle voulait s'offrir à lui. A quoi bon les conséquences ? Le temps n'avait plus cours. Ses lèvre se déliaient une fois de plus.

« Je... »

Un claquement sec la coupa net… Suivit d'un silence plus glaçant que tout ce qu'elle avait connue.

La porte...

Elle avait blêmit, s'était  détournée vivement en étouffant un cri, autant pour cacher sa nudité que son visage. Son cerveau refusait de fonctionner. D'une main maladroite, elle tâtonnait à la recherche de tissus pour cacher son corps. Elle avait recommencer à trembler mais pour des raisons bien différentes.

« Traînée... »

Gaël...

La voix de Gaël était froide et voilée. Tendue à s'en briser.

Ses pas s'éloignèrent.

La porte se referma dans un nouveau claquement sec.

Elle avait attrapé son bras, l'avait ramené, leurs corps se frôlait, avec luxure et désiré, leurs baisers étaient torrides, les caresses de sa dulcinée le faisait frissonner. Lorsque ses jambes vinrent se nouer à lui, Jindanor se sentit pressé contre elle, son membre palpitant déjà, il se crispa lorsque les dents de sa dulcinée vinrent lui attraper le lobe de l'oreille.

-J'ai envie de toi, Jindanor.

Dans un soupire, elle avait lâchée ça, cette déclaration qui fit craquer les battements du coeur du géant, il rata un bonds, peut-être trois, elle le voulait, comme il la voulait. Il vint lui voler un énième baiser , la laissant respirer quelques secondes, ses lèvres s'entre-ouvrant pour laisser s'échapper un mots..

-Je...

Mots qui fut lâchement coupé par une porte qui s'ouvre, dans un claquement sonore, le premier réflexe de Jindanor, cacher Cécilie, que l'on le voit nue ? Il n'en avait que faire, mais ce qu'il fit surtout, c'est d'attraper le regard de Gaël, ce foutue blondinet.

Il s'extirpait déjà du lit, prenant ses braies et sa chemise de laine, qu'il enfila in extrémis, se vêtant comme jamais il ne l'avait fais.

-Traînée... Ce mots envenima le sang de Jindanor, comme un coups de fouet, cela le poussa à se magner le train d'autant plus, ses battoirs voulaient le briser, il se sentait tendu le blondinet ? Imaginez Jindanor, qui se savait source de toute cette mascarade, de tout ça, de tout les problèmes qui allaient s'en suivre.. Gaël s'éloigna, claqua la porte en la refermant, et les pas de Jindanor s'élançèrent. Il devait le rattraper, quitte à le ramener dans cette chambre de force, quitte à l'amener dans la plus haute des tours, de ce castel, et l'y balancer. Il devait, l'attraper !

- Je m'en occupe. Une simple suite de mots, d'autant de véhémence et de certitude, qui aurait pu faire pâlir Berthold, le transformer en un simple malandrin. Jindanor avait cette voix sûr de lui et lourde de conséquence.

Il allait devoir faire affaire avec Gaël, le blondinet qu'il avait sauvé, pour Elle, pour qui il avait faillis mourir.

Ses immenses battoirs vinrent ouvrir la porte, il observa le couloir, personne à droite, à gauche, il s'éloignait d'un pas rapide, et crispé.

Il s'élança, sans plus attendre, venant le prendre par les épaules, avec fermeté, et sans cacher une certaine violence. Sa main droite se posant directement sur la mâchoire du jeune Noble, et vint le coller à lui. Ils devaient parler. Et le Jeune blond ne semblait pas de cet avis.

Il voulu se débattre, mais Jindanor mit rapidement fin à ces débattements, comme l'on maîtriserait une poularde avant de lui trancher la nuque, il posa son regard noir sur le jeune blond, venant simplement le traîner jusqu'à un salon du couloir, vérifiant qu'il n'y avait personne à l'intérieur, il y balança le jeune Noble, à même le sol avant de rentrer derrière lui.

Il était tendu, comme un arc, un mot de travers de la part du Blondinet, et son immense battoirs viendrait cueillir sa p'tite bouille. De quoi lui arracher la mâchoire sous la rage qu'il éprouvait à cet instant. L'on venait d'interférer, ENCORE, dans ses affaires, l'on venait ENCORE venir l'emmerder, et il s'était juré de jeter le premier malandrin qui oserait répandre des choses malsaines sur Cécilie par la première fenêtre.

Le Blondinet commença à ouvrir son clapet, calmé par un grognement long de Jindanor. Il se retourna vers lui, de nouveua, et plongea son regard dans le sien.

-FERMEZ-LA. Il se mit à faire les cents pas, devant la porte, s'assurant qu'elle, elle était bien fermée. Vous savez.. Gaël... Il y a des choses que l'on est pas censé voir.  Des choses qui parfois, feraient mieux d'être tue à jamais.

Il vint se rapprocher de lui, l'agrippant par le col pour venir le balancer sur l'un des sièges. Oui, Jindanor était d'une colère noir, oui, Jindanor l'aurait brisé sur place s'il n'était pas le Frère de Cécilie.

-La seule chose qui vous sauve d'une chute de plusieurs dizaines de mètre par la première fenêtre que je trouverais est le fais que vous soyez son Frère. Il soupira, tentant de se calmer sans pouvoir s'empêcher de faire les cents pas. Mais que nous soyons bien clair... Si vous me poussez à bouts, frère ou pas, je vous apprendrais à voler. Traînée... C'est cela que vous avez dis ? Il s'approcha de nouveau du jeune blond, qui s'était trouvé d'un teint plutôt pâlot les premiers instants. Comment pouvez-vous vous supporter Gaël... ? Aucune formule de seigneurie, de noblesse. Il parlait d'homme à homme. Votre soeur doit se marier. Vous vous en rappelez ? Il était vert, noir, de toute les couleurs sauf la plus commune, et pourtant, sa voix était affreusement calme, comme menait par quelque chose de supérieur. De plus grand.

Que le blondinet l'ouvre une fois, et il prendrait le rouste de sa vie. Et par les dieux, si ce n'était qu'une seule, il serait chanceux. Et bien sûr qu'il s'en rappelait, bien entendu, c'était lui, l'annonceur. Sale chien galeux.

« Oh oui je m'en rappelle très bien. Mieux qu'elle visiblement. Et que toi par la même occasion. »

Il déglutit, le regard noir de Jindanor continuait de le dévisager. Non.. Bien sûr qu'il s'en rappelait pour sa part, bien mieux qu'il ne semblait le croire. Mais lorsque le genoux décolla pour venir s'écraser dans les valseuses de Jindanor, il faut avoir que l'homme se crispa violemment, c'est que cette partie ça fait VACHEMENT MAL. Il recula de trois pas lâchant l'homme en serrant les dents, retenant un hurlement de rage et de douleur... Grognant entre ses mâchoires serrées. L'homme dégaina une dague, sous le regard presque amusé de Jindanor.

« Tu n'es qu'un animal. Si tu veux me balancer d'une tour, vas-y. Tu me suivra dans la tombe. Nous ne sommes plus à ça près aujourd'hui. Pendant que tu saillis ma sœur à l'envie, Maélyne est encore entre vie et trépas. Sa fille morte gît à quelques pièces de là. Alors oui, je me supporte bien. Parce qu'il me reste au moins assez d'honneur pour ne pas céder aux cuisses ouvertes d'une femme promise à un autre. »

Il l'observa, en renâclant, non pas en respirant, en renâclant. Il le comparait à un animal ? Il allait donc lui montrer ce qu'était un animal. La rage aurait voulu s'emparer de lui, mais il parvint à se maîtriser suffisamment pour s'élancer vers lui comme le ferait le dernier des Kerkands, écrasant son poing droit dans un mouvement circulaire partant de la gauche, en plein dans son visage, l'envoyant valser au travers de la pièce, pour finalement s'écraser sur le sol de la pièce. Il se tourna vers lui, avec la mâchoire crispée, serrée.

- Tu ne sais rien de moi, tu ne sais rien de ce que je ressens pour Cécilie, sale morpion. Pourquoi t'aurais-je sauvé autrement ? Hein ? Pourquoi aurais-je risqué ma vie pour la dernière des merdes incapables de réfléchir quelques instants lorsqu'il est question de "Montrer qu'il a les plus grosses"... Hein ? Tu voulais me rendre la pareil plus tôt dans cette journée je crois non ? Car je t'ai brisé les côtes ? Alors viens ! Mais avant que tu ne t'élances sur moi, avec toute la fiérté que tu abrites sache une chose. Si jamais ce qui c'est passé ce soir vient aux oreilles de qui que ce soit. Ta famille sera déshonoré, pas seulement ta soeur. Oh non. Ta famille. Le mariage si prometteurs, si avantageux pour ton salop de père n'aura pas lieux.

Il s'approcha de quelques pas vers lui, alors qu'il essayait déjà de se relever.

-Tu oses dire que je manque d'honneurs, sans savoir ce qui m'a poussé à céder. Tu oses dire que je manque d'honneur, alors que la personne qui sort une arme devant un être désarmé, c'est toi. Bien entendu, il était tout sauf désarmé, ses effroyables battoirs pouvant faire passer une masse à bride pour de la pisse de chat. Crois-tu que ta soeur est la dernière des chiennes ? C'est cela ? L'amour d'un frère ? Tu me fais rire. Tu n'as aucun amour pour elle. Tu ne compatis pas. Tu la méprises. Comme ton connard de père. Alors oui, je continuerais de balancer mes insultes à ta petite face de chien blondinet. Et tu sais pourquoi ? Car je n'ai rien à foutre de ta soi-disant famille. La seule personne qui compte . C'EST ELLE.

Il vint l'attrapper par le vêtement, le soulevant de terre pour le remettre sur ses pieds, le regardant de prés, sans avoir peur de la dague qui pourrait pourtant venir s'enfoncer dans sa gorge, ses tripes. Ou quoi que ce soit d'autres.

-Tu n'es que la dernière des merde. Je te provoque en duel, Gaël de Laval. Après le mariage de ta Soeur. Je n'aimerais pas "Gâcher" ce jour de joie avec ta mort. Cependant, si rien qu'une once de rumeurs vient à se glisser, ici, à Lourmel, ou ailleurs dans ce royaume, et que je viens à en avoir vents. Je te tuerais. Toi.. Ton père, et le reste des connards et fille de câtin ayant osé la rabaisser. Son regard se faisant pesant, observant le jeune homme avant de le lâcher, l'observant en reculant légèrement, de toute sa hauteur. Je crois qu'il n'est pas nécessaire de te faire savoir qu'il n'y a rien eu... Je n'ai pas "Consommé"... Comme vous aimez si bien dire, vous autre chiards.  Tu es arrivé bien avant. Il n'y a donc aucune preuve de ce qui c'est passé. Mais une rumeurs... Une once de rumeur. Suffirait à détruire tout ce que ton précieux père a essayer de construire pour elle.

Il vint croises ses bras, l'observant d'un regard toujours aussi noir.

-Alors... Fais attention à ce que tu vas dire là maintenant. Je suis toujours prêt à te montrer ce qu'est un véritable animal.

Animal... Il avait vécu dans l'Aduram, deux années durant, avait vécue à son bords, les 18 autres années. Alors oui. IL était un animal, et bien plus dangereux que chacune des saloperies vivant de ce bois.

Gaël était resté presque sidéré devant les parole du nordien. Il s'attendait à se faire ruer de coup, peut-être même passé par la fenêtre, mais non, l'ours agissait comme un homme.

Chaque insulte marquait une trace au fer rouge dans l'honneur du cadet. Chaque mise en cause blanchissait ses phalanges sur la garde de son coutelas. Il lui rappelait la dette de vie qu'il avait envers lui. Il lui parlait de sentiment et de fierté. D'abnégation et de loyauté. Tout en insultant sa famille, son nom, son père. Il aurait voulut pouvoir le tuer sur le champ, mais il n'avait pas la moindre chance de le battre à la lutte… et il n'avait pas d'autre option que sa dague s'ils en arrivaient là. Alors il continua a écouter, mi-dégoûté, mi fasciné par le chevalier qui se tenait devant lui.

Étrangement, il avait l'impression d'être la cible d'une fureur qui ne lui était pas entièrement destiné. Chaque gifle verbale l’incitait à répondre, comme si son adversaire n'attendait que la plus petite occasion pour fondre sur lui et broyer chaque os de son corps à main nue… mais il n'agirait pas sans raison. Un véritable chevalier dans un corps de bête… Et malgré toute la rancœur qu'il lui portait, lorsque le nordien alla jusqu'à le provoquer en duel, le jeune homme ne put s'empêcher de sentir poindre une once de respect au travers de la rage qui lui prenait les tripes.

« Ne croyez pas que cette histoire est la première. » railla-t-il « Des rumeurs, il en existe déjà à l'enfourné. C'est pour ça que je suis venu la voir avant que ma mère n'arrive. C'était elle qui était sensé lui apprendre pour le mariage. Je ne connais peut-être pas votre histoires mais vous ne savez rien de moi ou de notre famille, quoi qu'elle vous en ait dit. Je me moque éperdument du nombre de soldat qui sont passés entre ses cuisses. Je suis venu l'aider a trouver une solution avant le mariage. Elle m'a menti, droit dans les yeux. Elle m'a donné sa parole. J'ai eu l'audace de croire que ma sœur, même maudite, pouvait au moins être honnête. J'ai eu tort. On ne m'y reprendra plus. Elle peut faire ce qui lui chante, je m'en lave les mains. Dites lui simplement de ne plus jamais se présenter devant moi. »

A quoi bon aimer une personne qui n'apportait que mensonge et déshonneur ?

Ses yeux si semblables à ceux de sa sœur restaient fixés dans ceux du colosse, mobilisant toute sa volonté pour ne pas se détourner. Ses mâchoires étaient tendues à lui aire mal lorsqu'il laissa tomber :

« Mais vous m'avez sauver la vie. Mon silence vous est acquis, Chevalier. Considérez ma dette payée. »

Il rengaina, serrant les poings pour cacher le tremblement du à la peur et a l'adrénaline qui secouait légèrement ses membres. Son nez continuait à saigner, de petites gouttes se détachants de son menton pour s'écraser sur sa chemise de maille.

« J'accepte le duel, Sir Jindanor Numanor. En tant que noble de Missède, les serments de ma famille m'obligent à effectuer tout duel devant les yeux du Comte lui-même. Nous aurons donc toute la cours Comtale pour témoin. Vous m'avez défié, c'est donc à moi que revient le choix des armes. Je vous ferai savoir lorsque le Comte aura arrêté une date. »

Il fit deux pas en arrière et se fendit d'une révérence diantraise impeccable, laissant tomber deux gouttes de sang sur le tapis avant de faire demi tour vers la porte.

« D'ici là j'espère que vous saurez vous abstenir d'insulter encore mon sang… Et dites lui que j'espère pour nous tous qu'elle mentira toujours avec autant d'aplomb. Je ne vous souhaite pas la bonne journée. »

« D'ici là j'espère que vous saurez vous abstenir d'insulter encore mon sang… Et dites lui que j'espère pour nous tous qu'elle mentira toujours avec autant d'aplomb. Je ne vous souhaite pas la bonne journée. »

Il le regarda lui tourner le dos.

- En quoi vous a-t'elle mentis...Exactement ? Sur le fait qu'elle ne ferait rien d'inconsidéré ? C'est cela ? Vous croyez réellement qu'elle ait pu se faire troncher par des centaines de gardes ? Il couvrit la distance qu'il venait de mettre entre eux, de deux grandes enjambées, avant de poser sa main sur la porte qu'il commençait déjà à ouvrir. Alors vous êtes plus bête que l'dernier des simplets. Votre soeur vous aime, et c'est bien la seule raison qui m'a empêché de vous anéantir ce soir. L'amour fait faire des choses que l'on croirait impossible.

Il vint lui ouvrir la porte.

- Je vous conseil de rester prés d'elle. Je ne vous souhaite pas la bonne journée non-plus.

Il l'observa quitter la pièce, avant de regarder l'état de celle-ci, en soupirant. Il ferait venir quelqu'un plus tard. Fermant la porte avec une certaine violence.. Il tremblait de bas en haut, sous la colère, comme sous la peur de faire face à Cécilie.

Il couvrit cependant la distance le séparant de la chambre, y toquant à deux reprises avant de faire toner sa voix, vérifiant que personnes ne se trouvaient dans les alentours.

-Cécilie... C'est moi.. Je peux entrer ?

Il s'était... Sentie obligé de lui demander.

Sur un dernier regard échanger aussi froidement qu'une passe d'arme, les deux hommes se séparèrent… Quoi qu'homme était un bien grand mot pour le chevalier de seize ans à peine qui venait d'accepter un duel à mort. Dans le couloir, bien loin des oreilles du nordien, Gaël pressa soudain son nez en soufflant comme un bœuf. Par tous les dieux ce que ça pouvait faire mal. Ses mains tremblaient définitivement et il ne parvenait pas a savoir si ses yeux étaient embués de larme de rage ou de douleur. Sa tête lui tournait encore du choc sur le parquet.

Son gauche poing heurta le mur de pierre. Peste soit du Nord, de sa sœur et de sa cousine. Il n'avait trouvé ici que peine et déshonneur. Dès que le tournois le lui permettrait, il rentrerait chez lui. Sur cette terre à laquelle sa sœur ne pouvait plus prétendre… il s'en assurerait personnellement.

« Seigneur Gaël ?! Néera, vous allez bien ?
-ça va Rose. Cracha-t-il presque en se dégageant de l'attention de la servante. Fait apprêter mon cheval. Il faut que j'escorte mère jusqu'à Serramire.
-Quoi, ce soir?
-Pas question qu'elle mette les pieds dans ce nid de vipère! »

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A quatre patte sur le monceau de vêtements, Cécilie s'était résolu à tirer l'intégralité des draps de son lit, seule chose à portée de main, pour que les cuirs ne soient pas visible par le premier importun. Un gros tas de tissus gisait là, attendant qu'on vienne rafraîchir la literie. Ce n'était qu'un camouflage approximatif, mais c'était déjà ça. Seul restait sur ses épaules, la couverture qu'elle avait entraînée dans sa chute. Avec toute les difficultés du monde, elle se forçait à respirer profondément.

Drapée dans le linge blanc, ses cheveux défaits coulant en bataille jusqu'à ses genoux, elle s'était finalement relevée. Elle avait besoin de ne pas restée immobile, de trouver quelque chose à faire pour ne pas penser au désastre qui venait de se produire. Un léger courant d'air frais lui parvenait de la fenêtre.

Doucement, elle extirpa l'un de ses bras de la tenue qu'elle gardait toujours le plus serré possible pour tâtonner de la tête de son lit à sa coiffeuse puis au mur. Elle avait l'esprit tellement embrumé qu'elle avait du mal à se rappeler précisément la conformation de sa propre chambre. Le temps nécessaire à arriver près de la fenêtre et des mériales qui pépiaient lui parut infini. La nuit avait finit de tomber, elle l'absence de chaleurs venant de l'ouverture, aux bruissement légèrement différent de l'atmosphère nocturne. Aucune lumière n'avait été allumée dans ses appartements, aucun feu ne flambait dans la cheminée pour en réchauffer l'atmosphère... Et ce n'était certainement pas elle qui s'en plaindrait. Pour rassurer ses mélodieux volatiles, elle siffla quelque thème, attendant qu'elles le reprenne avant d'y ajouter quelques notes, jusqu'à ce qu'elles arrête de trépigner dans leur cage.

La voix de son frère tournait et retournait dans son esprit avec presque autant de force que les empreintes de Jindanor sur sa peau. A voix basse, les doigts de sa main libre suspendus aux barreaux fins et froids de la cage, elle entonna une prière à Néera. L'ode que lui avait appris sa nourrisse l'aida à poser son souffle, reprendre contenance. Mais le jugement n'en était pas moins tombé.

Trainée

Un seul mot qu'elle aurait du redouté plus que tout... Mais à l'heure actuelle, elle s'en faisait plus pour Jindanor et Gaël que pour elle-même. La prière était pour eux. Seuls les dieux savaient de quoi était capable son chevalier... quand a son frère elle imaginait sans peine de quoi il était capable et cela n'avait rien de rassurant non plus.

Ses yeux s'embuèrent lorsqu'elle pensa au fait que quoi qu'il arrive, la responsabilité lui revenait à elle et à elle seule... Mais ses mâchoires se serrèrent. Voilà tout ce qu'elle savait faire. Céder et regretter ?! Elle avait accomplit déjà beaucoup, survécu à beaucoup, et elle refusait à qui que ce soit le lui ôter ça. Maudite ou non, reniée ou non, elle se promettait de ne plus regretter. De ne plus JAMAIS regretter quoi que ce soit. Forte de la conviction qu'elle avait fait son propre Choix et qu'elle vivrait sans regretter ses instants quelles qu'en soit les conséquences, elle trouvait dans les mots qui lui venaient au lèvre un grand réconfort.

Mais son chant à mi-voix fut coupé par trois coups à la porte. Son cœur manqua un battement. Elle fut incapable de demander qui la mandait.

La voix de Jindanor... Il était donc en vie et libre...

« Entre. » lança-t-elle, sa voix se brisant légèrement sur la fin.

La main d'autant plus crispée pour tenir absolument fermer le drap-cape dont elle s'était parée, elle préféra ne pas tenter le diable et rester sur place au lieu de risquer de heurter quelques chose, de tomber ou de briser quoi que ce soit. Elle tourna juste l'oreille en direction de la porte, apparaissant de profile dans la pièce obscure.

« Alors... ? »