[MdO2019] Glorifier la Décadence | Ellipse 13:XI

Le nouveau rire de gorge qui s'éleva de l'Ombeline fut doux de naturel. Elle-même trouvait son jeu exagéré mais lui, ce galant, s'y plongeait de bonne grâce et en rajoutait une couche. Voilà qui changeait des manières ô combien sérieuses de certains qui se croyaient subtiles : lui ne l'étaient point, mais l'acceptait complètement. A sa grande surprise, l'ancienne courtisane l'en trouva pour le moins charmant, se lovant contre lui avec cette fois, un plaisir véritable, le rassurant vis à vis de son splendide visage attaqué, rendu glorieux d'autant. Ah, le volatile l'agaçait quelque peu, mais pour une fois, il dit quelque chose qui ne lui déplut pas. Pas trop.

Toute à cette affaire, la Dame vêtue de Rouge ne prêta guère attention à son départ, ni ne remarqua ses déboires, tout à son confort contre le corps mâle de son hôte. Cependant, ne put lui échapper l'odeur de brûlé qui surgit... Bien proche cette fois. Une soudaine pointe de chaleur l'arracha à son confort... Et ses mires de ciel d'hiver s'arrondirent en voyant la flamme sur son épaule. "Ha !" lâcha-t-elle brusquement en reculant. Tapotant vivement la flammèche, elle sentit poindre une pique de panique alors que la vile chose se répandait, et que la chaleur se fondait en douleur. "HA !" Le souffle coupé face à pareille catastrophe, l'ancienne courtisane regarda en tout sens. Elle aperçut, au milieu des convives qui la regardaient avec une stupide curiosité, le bassin de l'atrium. A présent, tout le tissu d'une épaule brûlait. Pressée par la douleur, la belle enflammée s'élança.

Dans de grandes arabesques de tissus, une silhouette de rouge et de feu fendit la foule et se jeta sans hésitation. Les convives glapirent alors que des gerbes d'eaux les atteignaient, tandis que dans le liquide se développaient de surprenantes volutes sanguines et noircies, au son du crépitement de flammes noyées. Lovée dans l'onde, Ombeline pesta, se mordant la lèvre alors que la douleur mordait plus profondément sa chair. Et la robe, la robe ! Ne restait sur sa peau que la caresse de l'eau, cruellement froide mais, finalement, apaisante.

Tandis que les remous s'estompaient, Ombeline repoussa sa panique : elle avait connu pire. La robe était perdue, sa peau était marquée... Mais elle avait connu pire. Rien n'était perdu qui ne l'ait jamais été. Ses larmes d'émotion se fondent, à peine versées, dans l'eau. Se plongeant dans des années d'expérience et de jeu d'actrice, presque avec un total naturel, l'ancienne courtisane se retourne en inspirant profondément, se mettant sur le dos dans le bassin peu profond, telle une belle s'éveillant dans les plus doux des draps. Son corps nu aux formes pleines, que n'a déformé nul maternité, est offert aux regards, au milieu des restes épars et rouges qui se déposent sur le fond carrelé. La Dame vêtue de rien s'étire, dans l'auréole de cheveux auburn qui s'est répandue, nimbant son visage et ses épaules. Elle parvient à poser un regard amusé sur la foule qui entoure son havre de fraicheur... Et finalement clame, dans le plus grand des calmes.

"Ne vous l'avais-je point dis, Sire Vossula ? s'élève sa voix claire. Mémorable... Cette soirée !"

Nympe du ruisseau, elle s'étira de plus belle, langoureuse, cachant dans ses manières ses frissons de froid et de stupeur.

Résumé:

pensée:

pensée:

synopsis:

Krish papillonna des cils un instant lorsque Tiberio l'interpela sur le ton de la conversation. Elle passa d'un profil brûlé au visage ridé et planté d'un gros nez de son hôte. Par habitude, elle répondit sur le même ton affable :

- C'est fou ce que vous pouvez être prévenant dans ta famille. Ton père aussi craignait que je syncope avant lui et pourtant tu vois... Pas de crainte à avoir. " Son sourire s'était de nouveau fait mutin et sur une dernière œillade, elle le laissa filer.

La remarque prude la faisait tout de même bien rire intérieurement. Elle avait souvenir qu'il n'était pas le dernier à la fête selon les rumeurs remontant à quelques dizaines d'années... mais elle était actuellement trop occupé pour réfléchir à une seconde pique dans ce sens. Le frôlement d'une chevelure douce sur mon épaule.

Des lèvres douces cachant de fines quenottes aiguisée dans mon cou... Les demoiselles de Geresh n'étaient décidément pures et innocentes qu'en apparence. Je penchais un peu la tête pour lui laisser place nette, respirant profondément au rythme de ses tendres attentions. L'odeur qui flottait là ne semblait déstabiliser ni l'humaine, la daedhel. Les courbes de la jeune fille étaient souplement pressées contre le dos nu de la Princesse marchande, si bien qu'une seul couche de tissus fin séparaient leurs peaux.

Soudain, elle saisit le poignet de la mignonne et, d'une passe dansante, elles se retrouvèrent de nouveau face à face, dans l'ombre du pilier, en grande partie à l'abri des regard. Elle posa sur sa bouche un baiser brûlant. Ses mains flattaient les hanches fines, l'une d'elle remonta même le long de ses côtes. Quelque part, un grand bruit d'éclaboussure survint. Elle n'y prêta pas attention et plongea derechef dans le cou d'Aerianna, du côté encore vide de toute caresse, et y croqua un baiser. Un baiser qui commença doux, mais se finit sur une pointe de douleur assumée. Si bien que lorsque l'elfe noire revint faire face au visage angélique avec cette étincelle carnassière dans les yeux, la peau d'un blanc nacré gardait déjà un souvenir rouge vif orné de trace de dent qui tournerait vite au violet caractéristique des suçons bien ordonnés.

- Un souvenir en attendant le printemps. " susurra-t-elle le souffle un peu court à la femme dont le corps était toujours pressé contre le sien. " D'ici là j'espère que mes agitateurs n'auront plus de raison d'agir et que ces splendides lignes bleutés seront encore plus belles dans un pâle rayon de Soleil. " Des mots pleins de sens, glissés entre deux idées luxurieuses au gré d'un sourire qui en disait long sur ce que lui inspirait le prochain printemps. Son indexe avait dessiné sur le col de la jeune fille un faux tracé, semblable aux veinules dont elle avait été un témoins éloigné.

Sans la lâcher des yeux, Krish fit un pas en arrière, la défiant presque de réagir avant qu'elle-même n'ouvre la bouche pour prendre congé.

Résumé:

S’étaient-ils lancés dans une compétition à son insu ? La Dame Blanche n’en sait rien, mais une chose est certaine, c’est que ses deux compagnons provoquent des troubles inutiles, se trouvant des “adversaires” et éprouvant le même désir d’en découdre.
Elle observe l’oiseau de feu autant que la combustion de la robe qui constitue certainement pour certains hommes de l’assemblée un miracle et un signe quelconque et craint qu’une telle vue ne les excite encore davantage… Mais elle n’est pas chez elle, elle doit s’y faire. Et pourtant, elle doit se mêler à cette foule que le temps, l’alcool et l’instant débride petit à petit, ne serait-ce que pour s’assurer que la cuivrée ne provoquera pas d’autres catastrophe.

Elle ressent à travers leur lien la faim qui la tiraille, et sait où la trouver.

“Reste la, n’interviens que si c’est absolument nécessaire.” Un mot à l’attention de son garde du corps et la voilà se lançant, se cherchant l’itinéraire le moins désagréable… Et c’est résolument qu’elle se rend au buffet où la cuivrée avait commencé à se mettre à la tâche, estimant que l’eldéenne dansante ne constituait pas un obstacle entre elle et la nourriture, quoiqu’elle l’intrigua un instant.

Attends, ne mets pas en pièce le buffet, on va s’arranger.

La pensée a profité de la distraction de la dräke pour s’immiscer, accompagné d’une fragile impression rassurante - elle n’est pas encore tout à fait au point, mais il avait après tout fallu des années aux autres pour apprendre. L’excitation de la conquête semble être retombée, et puisqu’elle n’y décèle pas l’intention de l’interrompre, la petite consent à l’attendre les quelques instants qui les séparent encore.
La Dame Blanche se fraye un chemin, dans un pas résolu mais retenu jusqu’au buffet et retrouve la dräke devant un plateau, observant la danseuse au choux à la crème. Elle fait partie de la délégation eldéenne, mais c’est une pensée qu’elle met de côté, elle semble moins rustre - si on peut dire - que le géant un peu plus tôt. Elle revient à la dräke, et s’adresse à elle à voix basse.

“Satisfaite ?” Et dans une mimique très humaine, la cuivrée semble pensive avant de hocher de la gueule, et se détourne pour en revenir à sa raison première d’être ici. La Dame Blanche laisse échapper un léger soupir dans un sourire, avant de porter sa main au plateau qui intéressait tant la dräke, y prélevant sa part avant d’en séparer un morceau qu’elle met à disposition du reptile.

“Je crois comprendre que vous faites parti de l’Etude Noire, est-ce vraie ?” Demande-t-elle à la volée à la danseuse solitaire.

Il avait suffit d’une étincelle pour raviver cette passion et me faire perdre ce moment de lucidité que je n’avais même pas eu le temps de savourer. Lorsque Krish Al’Serat avait accepté mes nouvelles avances en rendant son cou disponible à mes assauts, j’étais retombée dans les mêmes travers que plus tôt. Seulement, la daedhel m’avait octroyé le droit d’être actrice. Et si la part de moi-même qui en avait conscience existait, ce n’était pas elle qui était aux commandes pour m’empêcher de tomber encore un peu plus dans le piège qui m’avait été tendu. Après la toute petite morsure étaient venus maints baisers langoureux. Rien d’extravagant, mais à force d’accumulation la situation ne baissait pas du tout en intensité, alors que je ne montrai aucune envie de m’arrêter. Jusqu’à ce que Krish décide qu’il était temps que cette première rencontre s’achève, comme pour me prouver une nouvelle fois que je ne contrôlais rien.

Tout se déroula très vite, et en un instant elle s’était retournée et me plaquait un baiser inattendu sur les lèvres en même temps que son corps contre le mien. Forcément, elle faisait montre de plus d’intensité et beaucoup moins de timidité que je n’avais osé plus tôt, et alors que ses caresses me faisaient frémir légèrement, elle s’attela à finalement me marquer comme on marquerait quelqu’un qui nous appartient. La sensation était modérément douloureuse mais forcément plaisante pour quelqu’un qui recherchait à ce point la saveur des douleurs qu’un corps pouvait ressentir. Le frisson qui me parcourut pouvait probablement être ressentie par mon amante d’un soir et je me détachai doucement, écoutant ses mots que je trouvais encore plus beaux pour une raison que j’ignorais. Ce qu’elle disait n’était pas le plus important, c’était comment elle le disait. La seule information que je retins fus que le rendez-vous du printemps était pris.

Je ne répondis par aucun mot. Lorsqu’elle fit un pas en arrière, j’alliai une courbette avec le phénomène magique qu’elle n’avait pas manqué de remarquer, faisant briller les veines de magie bleutées une dernière fois avant de détourner mon attention de l’immortelle et de rabattre ma chevelure sur mon cou meurtri. Je ne devais pas montrer cette marque.

Mon pas allait m’amener près du centre de l’attention de la pièce, mais je n’allais ni y prendre part, ni essayer de comprendre ce que faisait une femme nue dans le bassin au centre de l’atrium. Je n’arrivais même pas à la reconnaître en vérité. Je croisai l’hybride elfique à mon service qui lui n’avait pas loupé une miette de l’événement et lui demandai d’aller prévenir le reste de mes hommes de m’amener monture et escorte pour rentrer chez moi. Il fit la moue mais s’exécuta. Ainsi donc, le plaisir des yeux était une de ses faiblesses quand il s’agissait d’obéir à mes ordres ? Une fois qu’il fut loin, je cherchais le regard de celui dont on fêtait l’anniversaire, et quand j’eus l’impression de le trouver et de l’accrocher, une nouvelle courbette signifiant mon départ lui fut adressée. Elle était bien évidemment aussi exagérée que toutes les courbettes qui lui avaient été destinées.

A l’extérieur certains convives s’étaient isolés en petite grappes pour prendre l’air et quelques hommes des Vossula semblaient continuer de veiller sur eux. Mes serviteurs n’étaient pas en vue et je ne pouvais apercevoir nulle trace de mon hybride favori. Si j’avais envisagé de les attendre, l’impatience me poussa à me promener, jusqu’à ce que j’entende à la fois une petite mélodie et des pas qui se rapprochaient, de deux directions opposées. L’hybride me vit me diriger vers l’écurie et me suivit un peu à distance, il était seul et devait simplement être venu me prévenir que le reste de la troupe arrivait, mais son obéissance aveugle le poussa à m’attendre et me faire confiance.

A l’entrée de l’écurie je me rendis très rapidement compte que celui à l’origine de la mélodie était l’eldéen du début de la soirée. Je n’avais pas envie du tout de discuter avec lui, mais je me retrouvai quand même là, appuyée contre un mur de manière nonchalante, comme si je ne pouvais m’empêcher de clore ce qu’il s’était passé. Il ne me remarqua pas tout de suite, et j’eus le temps de l’observer. Il avait moins du monstre qui s’était jeté sur moi en début de soirée et plus du… Aucune idée. « Les animaux vous inspirent plus de respect qu’une grande partie de ceux qui sont restés à l’intérieur on dirait. Ou est ce que j’arrive trop tard pour voir le baiser volé ? »

Résumé:

Quittant Aerianna, Krish se dirigea vers son action professionnelle de la soirée... Passer dire un mot à l'envoyer du Sombre. Ce ne fut pas bien long seulement un petit message à transmettre à qui de droit...

- Dit à ton maître que notre dernier accord n'a plus lieu d'être. J'ai cessé d'attendre après sa parole et j'ai trouvé tout ce dont j'avais besoin. Transmet lui aussi mes amitiés. "

Et elle était partie aussi vite qu'elle était venue, le sourire au lèvres et l’œil étincelant. Elle croisa le regard de la prodigieuse danseuse avec laquelle elle avait commencé la soirée, mais elle était occupée par une certaine elfe. L'idée de voir Milynéa parler de son plein gré à une drow était si incongrue qu'elle les laissa en paix. Si elle pouvait se décoincer de ses préjugés celle là, ce serait pas plus mal !

L'eldéenne se glissa donc plutôt parmi la foule, happée par moment pour une salutation rapide ou des discussions un peu plus construites. Elle s'en alla trainer près du dernier buffet chargé de choses salées avec Wik et y rencontra un homme bien étrange. Lorsque l'humain qui avait piqué son intérêt au vif s'excusa avec fluidité, Wik la retint par le bras. Sans une hésitation, la paume de la princesse marchande heurta son sternum, faisant reculer et gémir le pauvre homme au masque d'or. Il toussa douloureusement, attirant plus d'yeux encore.

Sans se préoccuper de la foule, la voix de Krish fut parfaitement clair et ne chercha nullement à se cacher. Elle tonna seulement :

- Nous en reparlerons une fois rentré.  Ne t'avise plus de me toucher, ou même de croiser mon regard. "

Elle lui tourna le dos sans vérifier qu'il parvenait à retrouver son souffle, elle le planta là et tourna les talons. Elle se glissa à nouveau dans la foule, de bras en bras, de groupe en groupe, semblant chercher quelque chose qu'elle de trouvait pas, comme la Princesse du Vent dans conte Oesgardien qu'on lui avait récité jadis.

De quoi je me mêle ? songea un Ascanio qui sentait son sang bouillir, tant par l'effet des vapeurs du vin que par la vision enchanteresse de la nymphe nue dans son bassin. A peine avait-il eu le temps de récupérer son pauvre perroquet - dont le bout des plumes fumait encore - et de saluer la marchande de fruits et légumes sur le départ ; il n'en avait pas fallu davantage pour qu'un malotru tente sa chance auprès de sa cavalière. Ascanio n'avait pas l'intention de se laisser ravir sa friandise ; ce n'était certainement pas maintenant, alors qu'elle était nue et prête à être cueillie tel un fruit mûr, qu'il l'abandonnerait à ce...

Son visage rouge de colère s'apaisa lorsqu'il reconnut le rival en question. C'était l'homme avec qui, plus tôt dans la soirée, il avait pris en sandwich la femme qui aimait trop son frère. Sa colère s'estompa aussitôt, car il reconnaissait là un camarade. Allons donc ! Pas de quoi en faire un drame ; les meilleurs vins ne se dégustent-ils pas entre amis ?

« Voilà des paroles dignes d'un prince, lança-t-il à Dante en se parant d'un grand sourire amical. Le corps d'une femme est un objet précieux : il faut savoir quand l'exhiber, et quand le couvrir...  »

Des esclaves accouraient justement avec un grand drap blanc, qu'ils s'apprêtaient à tendre autour du bassin de manière à ce qu'Ombeline puisse en sortir sans exposer sa nudité au regard de ceux qui, à tout hasard, n'auraient pas déjà tout vu. Ils se heurtèrent néanmoins à Dante, qui avait été plus réactif qu'eux et tendait une nappe à Ombeline. Timidement, les esclaves s'interrogèrent du regard, craignant de courroucer ce gaillard s'ils lui brûlaient la politesse.

Ascanio, lui, ne se posa pas de questions. Il s'empara du grand drap blanc et, alors que Dante attendait galamment un geste d'Ombeline sans la regarder ni la toucher, le prince enjamba le bassin, s'y glissant tout habillé. Le clapotis cristallin de l'eau résonna dans l'atrium, et Ascanio s'approcha de la belle, ses yeux volages cherchant à distinguer les formes qu'altérait l'eau remuante. Enfin, il l'enveloppa lui-même du fin tissu, frictionnant sa peau diaphane, ses gestes à la fois doux et fermes trahissant le violent désir qu'il avait de la posséder. « Couvrez-vous, ma chère, je ne supporterai pas que vous attrapiez froid dans ma maison. » Il y avait fort à parier que le drap, déjà trempé et au contact de ce corps humide, deviendrait quelque peu transparent, mais était-ce vraiment gênant ?

Il tourna la tête en direction de Dante, et, les yeux brillants de malice, le héla :

« Il me faut conduire Dame Ombeline jusqu'à nos garde-robe, et m'assurer qu'elle soit bien portante. Voulez-vous bien nous accompagner ? Dans le doute, je préfère que nous soyons deux. »

Il aurait certes pu demander à la principale intéressée ce qu'elle en pensait, mais il ne faisait nul doute qu'elle apprécierait la prévenance de son hôte, et qu'elle pourrait faire confiance à deux hommes comme eux, si attentifs à son confort.
Ainsi qu'il l'avait dit plus tôt dans la soirée à ce même Dante, quand il y en a pour un, il y en a pour deux.

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De la foule de malandrins aux mœurs légères auréolées de richesse s'extirpa un étrange individu. Retranchée derrière son jeu de nymphe, l'Ombeline ne put s'empêcher de se crisper devant le regard double. Dans les mots qu'il prononça, elle entendit une musique en parfait décalage avec le reste de sa soirée. Son délicat visage se fronça presque imperceptiblement, hésitant... C'est alors que le sieur Vossula surgit, et la musique dans laquelle elle baignait depuis toujours se fit à nouveau fort. D'un sourire chafouin, elle remercie le seigneur qui la vêtit sans même avoir la courtoisie d'attendre son assentiment. Ainsi sont les hommes : si empressés... A la proposition de ce dernier, une tension la fait décliner la chose car, à la manière dont il parla et la regarda, il lui semblait bien que l'inconnu n'était point intéressé.

"Comme cela est galant de votre part, Sire Vossula... roucoule l'Ombeline. Cependant, il me semble cruel que de priver ce sieur des plaisirs de votre fête, pour cette pacotille. Enveloppée du drap qui était devenu, avec l'humidité, comme une deuxième peau, elle se tourna vers le sire en question. Je vous remercie pour vos mots, Messire. Que la soirée vous soit aussi agréable que vous le fûtes avec la maladroite que je suis."

Sa déclaration fut ponctuée d'un discret clin d'oeil. N'ais crainte, chevalier, je sais ce que je fais. Cette ironique pensée s'accompagna d'une reconnaissance douce amère... Qu'elle s'empressa de balayer en revenant sous la "protection" du Vossula, auprès duquel elle rappela qu'il avait lui aussi besoin de changer de frasques, les siennes étant trempée par son dévouement à venir protéger sa pudeur. Là était le jeu qui la réchauffait de danger et de provocation. Le triste sire, aussi délicat fut-il, était un rappel presque cruel d'une réalité qui lui avait été refusée fort jeune. Aussi ne préférait-elle pas s'y appesantir. Rien dans sa façon de solliciter les attentions du Vossula ne laissa penser qu'elle ait la moindre pensée autre qu'un assentiment enthousiaste.

Mi-entrainant, mi se faisant entrainer, l'Ombeline fut emmené ailleurs que là où régnait le chaos de la joyeuse fête. Où exactement ? Elle ne s'y appesantit point, confiante quant au désir de son hôte. Alors qu'elle croisait de nouveau son regard, le lui rendant avec une assurance riche de promesse, sa main qui tenait le drap se fit moins raide, laissant le tissu se détendre quelque peu.

"Comme cela est charmant de votre part, que de me permettre de découvrir l'ouvrage de vos ateliers... souffla-t-elle d'une voix légèrement rauque d'anticipation. Que disiez-vous, à ce sujet... ? Qu'elles rendraient grâce à la beauté de toute femme... ? Ou était-ce autre chose... ?"

Alors que leur pas ralentissait, l'ancienne courtisane se permit de caresser, du bout de ses doigts fins, la joue du Sire Vossula, tout en le regardant par en dessous avec un léger sourire en coin. Non sans une certaine impatience, il lui fit passer la porte d'une pièce inconnue.

Résumé:

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synopsis:

Oh, Zaahrian avait touché une corde sensible, il le savait. Léonie exécrait la Péninsule. Il l’avait laissé derrière lui pour les rues mal famées de Thaar et la liberté qu’elles offraient aux plus audacieux. Mieux que quiconque, il comprenait l’attirance de l’humain pour cette ville de tous les vices. Pour rien au monde il ne voudrait vivre et mourir ailleurs. « Et je t’admire pour la vie que tu as choisi. » Lui assura l’assassin avec un sourire.

Pour Zaahrian, tuer quelqu’un pouvait être un geste d’un grand romantisme. Léonie devait donc faire attention à ce qu’il demandait. Cela dit, il comprenait ce que sous-entendait l’humain. Les buissons ne sont guère un endroit agréable pour s’ébattre. Les risques de se retrouver avec des échardes planté dans le derrière sont bien trop grands. « Je ne m’en suis jamais caché. Pour toi, je ferai un lit de pétales de roses avec des chandelles... »

Léonie sembla satisfaite. Du moins, il n’ajouta rien avant de plonger la tête dans le buisson où se cachaient les amants d’un soir. Devant l’audace du jeune homme, Zaahrian renversa la tête vers l’arrière et éclata de rire. Le genre de rire qui s’entend de loin et qui fait monter les larmes aux yeux. Léonie était incroyable et incorrigible. Cette soirée lui sera finalement profitable et, mine de rien, les efforts du gamin pour lui faire comprendre qu’il y a d’autres moyens de gagner sa vie sans tuer quelqu’un l’attendrissaient. Zaahrian voudrait tellement que ce soit aussi simple, mais ce ne l’était pas. « Je sais, je sais, crois-moi. Combien de fois vais-je devoir te le dire? Ce n’est pas aussi simple. J’ai essayé pourtant. Et puis, ce que tu fais n’est pas sans risque. Cet homme pourrait très bien faire appel à quelqu’un comme moi avant la fin de la soirée pour te faire taire. » Il pencha la tête de côté. « Tu devrais parler moins fort. Aux yeux de la population, je suis un mercenaire et je souhaite que ça reste ainsi. » Zaahrian ne se vantait pas de son véritable métier. Le faire aurait été particulièrement stupide. Malheureusement, le petit éclat de Léonie avait attiré l’attention de deux personnes. Dans sa tête, il préparait en vitesse une excuse toute faite. Après tout, l’humain pouvait très bien confondre assassin et mercenaire, les deux étant payés pour tuer.

Actions:

- Je ne parie jamais à la légère. " murmura-t-elle à l'intention du doeben qui lui faisait face dans le petit cercles qu'elle avait rejoint pour discuter. Son seul regard aurait suffit à faire tomber la bure d'un Néerite repentant, mais son sourire était plus provoquant encore.

Quelques rires étouffés fusèrent. Une attention magnétique. Des dents apparurent sur toutes les frimousses. Intrigués, amusés, sous le charme. Il fallait dire qu'elle s'était rapidement éloignée des gens trop sérieux qui cherchaient à discuté affaire. Une marchande d'eau, deux arrivistes à l'esprit fort pointu et un contrebandier qui se faisait appelé négociant. Voilà la fine équipe avec laquelle elle avait épluché les sujets les plus divers et échanger plus de danses qu'elle n'aurait dû. Le vin avait coulé à flot et elle flirtait délicatement avec les limites qu'elle connaissait aussi bien chez elle que chez les autres.

Assis dans l'une des alcôves de la grande salle, ils avaient laissés les rideaux tiré, émettant de temps à autre un commentaire sur les convives bigarrés qu'ils voyaient passer. Glissée derrière elle, la marchande d'eau lui massait les épaules tandis que l'un des arrivistes offrait le même traitement au contrebandier en face de la Princesse.

- Fait attention Sanesh, tu vas y perdre ta chemise.
- J'y compte bien. renchérit le drow aux yeux abâtardis de bleu, soutenant les iris mouchetées de son adversaire du soir.

Krish allait conclure le pari lorsqu'une haute silhouette s'arrêta devant leur nid de vipère. Il se frappa le torse avec respect, se démarquant immédiatement comme un Eldéen par chacun de ses gestes. Elle se redressa en écoutant son ton martial. Son visage sérieux et concentré ne mentait pas plus que le rythme de sa respiration.

- Si c'est urgent alors... Je reviens. " laissa-t-elle seulement tomber à l'attention de ses comparses d'une nuit, en suivant le geste du dénommé Rith'ten. Son sourire amusé n'avait pas disparu, loin de là. Ses pieds nus glissaient sur le sol poli et lustré sans un son. Sans demander son avis au jeune homme, sa démarche chaloupée accompagna sa robe blanche jusqu'à l'extérieur de l'atrium dans lequel se déroulait principalement la fête. Loin des musiciens et de la foule. Dehors.

Au premier souffle nocturne sur sa peau, elle frissonna. Au premier croisement paisible, elle inspecta les alentours, tendit l'oreille pour s'assurer que personne ne se cachait à proximité, et se tourna enfin plus attentivement sur l'homme qui était venu la chercher. Il la dépassait de presque vingt centimètres et resté taillé comme un drow pur souche malgré son allure plus déliée que la normale. Il lui disait quelque chose, mais impossible de retrouver quoi pour le moment. Elle se contenta donc de lui faire face avec son improbable capacité à regarder les gens de haut quelque soit leur taille, tout en leur offrant une connivence immédiate. " Alors ? Qu'y a-t-il de si urgent ? "

Actions de Ryth:

Krish écouta chaque mot. D'abord avec sérieux devant l'inquiétude du militaire. Puis avec un sourire carnacier de plus en plus prononcé au fur et mesure que les détails s'amoncelaient. Alors ce Dante savait non seulement qui elle était et comment se déroulait le culte de Zhak'Bar, mais en plus, il parlait drow... Plus les cicatrices et autres brûlures que cachaient sa chemise et son fond de teint.

Il n'y avait plus qu'à jeter une pièce en l'air. Un zélote transfuge de sa race, prêt à mettre le Premier Feu à l'épreuve, ou une victime en quête de vengeance ? Dans les deux cas, l'homme devenait de plus en plus intéressant.

Tandis qu'elle scrutait les yeux du messager, son esprit était toutefois tendu vers l'étrange humain... Et une pensée pour Tyra fit tanguer son sourire d'une lueur malsaine. La marque qu'elle avait sentie sous son bras à travers son vêtement... La vieille naine avait dit avoir vu cette marque sur la poitrine peau d'une vision de Tyra, mais peut-être que son envoyé n'était pas une femme. Peut-être qu'il portait seulement les marques de son infortune, comme elle même avait vu son corps modifié par le Père des Batailles.

A l'évocation mentale de cette drôle d'inscription, Krish sentit son sang bouillir. Enfin... Après ces années d'attente patiente, un ennemi à sa hauteur allait enfin se montrer ? Ô si c'était bien ça... Uriz soit loué.  

Le Brasier en elle ne se ravivait cependant pas. Il brûlait gaiment dans ses entrailles, la nimbant de sa chaleur sans l’oppresser plus que nécessaire. Qu'elle soit sur la piste ou non, le temps n'était pas venu.

Ses yeux tombèrent sur la dague de cérémonie médiocre que l'homme portait. Tesso... Voilà qui pouvait jeter un doute sur ses mots, mais quel intérêt y aurait-il eu ? Elle laissa le bout d'une de ses griffes d'or en suivre le fil jusqu'à la poignée, sur laquelle sa main se referma dans un cliquetis métallique. Elle la soupesa d'un œil inquisiteur, tout en réfléchissant à ce que l'homme venait de lui dire. Bon... Ce n'était pas un travail si grossier.

- Quel est ta fonction et pourquoi te trouves-tu si loin du Puy ? " demanda-t-elle sans le regarder.

Une fois qu'elle eu la réponse, la dague fit un salto entre ses doigts. La Forgelâme rattrapa l'objet par la lame pour la rendre à son propriétaire.

- Tu as bien fait de la garder, mais range là avant que les gardes te mette dehors. Ton aide est appréciée. Et ce que tu me rapporte est.. intéressant. " le sourire carnassier revint à la charge. " Mais je ne pense pas avoir besoin de protection ce soir. Par contre, dit-moi, c'est bien toi qui a eu un accrochage avec l'autre cul-serré aux oreilles pointues et son serviteur tout à l'heure ? "