[Chez Eänwen] Tout ce qui brille n'est pas d'or

En voyant le visage de la jeune aubergiste se décomposé peu à peu, Aliénor lui sourit avec compassion et posa une main amicale sur son épaule. Bon... elle en faisait un peu des caisses pour un simple orteil foulé cette rouquine, elle ne devait pas avoir l'habitude de se blesser. Mais au moins, ils auraient droit à un service impeccable... Et autre point positif, ils auraient un témoin de moralité quand les choses tourneraient en eau de boudin et qu'elle aurait enfin le plaisir de faire ravaler sa superbe aux deux Zurthans et au sous-homme qui leur servait de serpillère. Tout à son affaire, elle n'avait pas particulièrement réagit à l'agitation montante de l'auberge avant qu'on ne vienne les interrompre directement.

- J'y vais. " lança-t-elle en se levant sans laisser le choix à l'aubergiste. " Je suis sûre qu'il n'y a pas mort d'homme. Il faut vous ménager et je n'aimerai pas vous voir au milieux de la cour s'il s'agit encore un problème avec les hommes d'arme de Dame Elia. " Et sans attendre de voir s'ils s'apprêtaient tout de même à la suivre ni écouter les avis des uns et des autres, elle quitta la pièce d'un pas décidé pour retourner devant l'auberge.

Halewyn finit de bander le pied d'Eänwen de façon appropriée avant de se reculer. La tête penchée, les bras croisé, il écoute les deux jeunes femmes discuter, avant qu'un gus du dehors ne vienne les avertir qu'il y a du grabuge et qu'il faut y voir. Silencieux et sombre, le mercenaire se lève en même temps que sa compagne avant de lui emboîter le pas à la sortie de la chambre.

Il marque une infime seconde de pause, avant de partir dans la direction opposée à celle qu'Elianor prend. Prenant plutôt la direction de la cuisine, vide à ce moment. La porte grande ouverte, non refermée dans la précipitation. Calmement, il s'arrête et regarde le comptoir, optant pour les petits couteaux à éplucher les légumes. D'un geste leste, il joue une fraction de seconde avec, pour tester l'équilibre. Une fois cela fait, il avise un grand couteau pour couper de la viande. Le fil, parfaitement affûté lui fait de l'oeil. Aussi l'empoigne t'il sans attendre, satisfait par le poid de l'ustensile, avec les trois petits couteaux à éplucher, en cas de besoin, ils feront une bonne diversion.

Ensuite sort-il par la porte de la cuisine pour prendre la direction opposée à celle des employés qu'il voit entassés sur le coin de la demeure. Silencieusement, Halewyn fait le tour de la piaule et d'arriver sur le coin derrière le groupe de gardes-du corp d'Elia, restant calme, entendant Aliénor et Eänwen parler à cette petite princesse des chiottes, Joshua et sa garde, qui lui tourne le dos. Profitant de leur attention détournée par les deux femmes et du relief du terrain, mettant à profit tout ce qui peut lui servir pour se cacher, le mercenaire va silencieusement se planquer de l'autre côté du carosse, près des chevaux, hors de vue de tout le monde, autant d'Elia que des employés d'auberge…

Il n'y a qu'Aliénor qui peut entend le tambour puissant de son être… Fort, régulier, lent, violent, implacable… Prêt…

La Bête, dans sa tête, est silencieuse, immobile, attentive… Et se pourlèche les babines.

L'aubergiste avait attendu patiemment que le bandage soit fini elle n'avait pas pris la peine de se rechausser et avait suivi la voyageuse qui l'avait attendu en l'entendant la suivre. Quand elles furent sur la pas de la porte, elles s'arrêtèrent face une étrange scène le vétéran était ligoté tout le monde autour semblait s'agiter et la jeune noble était entrain de parler à l'homme ligoté.

*ça sent pas bon pas bon du tout*

Pour le bien être de son auberge Eänwen Riba se devait de prendre les chose en main. Encore affaiblie de son coup de chaud elle se dirigea vers ses employer,pendant qu'Aliénor restait du côté des gardes proches du carrosse, et leur dit d'un air sévère :

"Vous là vous retournez tous à votre poste et vous faites ce que vous avez à faire ou je déduis le temps à faire les commères de vos payes. C'est compris ?!"

Les hommes repartirent en marmonnant à leurs postes. Le temps que ceci soit réglé Elia Courevent était pensive en pleine réflexion sur le devenir de l'homme de main supposa Eänwen. L'aubergiste cogitait à toute vitesse malgré la migraine due à l'insolation et la douleur due à sa foulure. Elle rejoignit la voyageuse qui questionnait déjà les gardes près de leur chef ligoté. Elle avait déjà demandé à Baal si l'état du vétéran était le fait de leur Dame et continuait son interrogatoire directement envers la jeune noble.

"Mais pourquoi ? Et pourquoi partez-vous si soudainement ?

"Je ne comprend pas vraiment pourquoi tout ceci prends de telles proportions... "

avait dit l'aubergiste en soupirant.

"Je suis aussi perdue que vous... "

ajouta la voyageuse, visiblement mal à l'aise.
Sans attendre de réponse d'Elia l'aubergiste repris à son intention :

"Madame Elia, je ne connais pas les eus et coutumes des nobles mais un malentendu ne vaut la mort d'aucun homme. Personne n'est blessé... enfin je veux dire de la main de quelqu'un d'autre. Ne croyez vous pas qu'il serait temps de reprendre raison ? Je veux dire que c'est beaucoup d'agitation pour peu de choses. Je ne connais pas dame Alienor et son compagnon mais ils ont été d'une grande aide pour moi et mon commerce et je doute qu'ils risqueraient de me nuire en provoquant une esclandre. Quand à vous il me semblait avoir tissé un lien avec vous et vos hommes hier soirs vous voir ainsi plier bagages m'attriste et me rend nerveuse. Que va t on dire de mon auberge ?! C'est triste à dire mais mon sort et celui de mon établissement et dans vos mains. Ne partez pas, pas dans ses conditions et pas pour si peu. Je vous en prie"

Silencieuse, Aliénor ne desserra pas les lèvres. Elle regardait Elia avec une attention vaguement curieuse.

La rouquine avait encore de la fièvre et la vision trouble on pouvait voir son visage rougie et de grosse gouttes de transpiration couler le long de son visage. Son habit de pêche était maintenant trop lourd et chaud en prévision du soleil qui attendrait son zenith dans quelques heures à peine. Les enjeux étaient trop grands pour que l'aubergiste rentre se reposer alors que la vie d'un homme était en jeu et sa réputation d'auberge accueillante aussi. Il était hors de question que cet établissement qu'elle avait remanié corps et âmes devienne un peloton d’exécution.

Elia fixait toujours l’attention de Mascide en question. Elle tentait vaguement de garder son calme, en raison de la panique interne qu’elle tentait de maitriser. Puis, une nouvelle fois, la menace de Halewyn pesait sur elle. Puis, Mascide avait mis la vie de la femme en jeu et celui de son ami. Et, s’il avait tiré une flèche en croyant que la fille était louche. Il aurait pu tuer l’un des deux. La vie de la femme était importante à ses yeux. Et si, il avait réellement touché Joshua. Là, sur le coup, elle aurait tué l’homme…Elle était impulsive…C’était son grand défaut.

La peur que lui procurait Halewyn planait dans son choix de décision. Si, elle le tua là sur le coup, elle pourrait préserver ces hommes…Mais, elle pensa peut-être naïvement que ce mercenaire en question sera en mesure de ne pas commettre un massacre. Elia avait déjà coulé le sang, préférant le plus possible d’éviter de refaire la même chose. L’aubergiste tentait de la raisonner avec supplice. De là, une autre équation était en jeux pour l’auberge de la Dame. La jeune femme ne voulait pas ruiner les affaires. Elle ne méritait pas ça. Son regard se posa faiblement sur le visage angoissé de la jeune aubergiste. Puis, son attention se porta de nouveau sur l’homme qui la fixe avec un regard rempli de colère. Doit-elle le libérer ? Non…
Elle recula d’un pas, suivit d’un deuxième pas. Elle saisit le couteau de son ceinturon de sa robe. Elle le lui tendit l’arme en question. Ainsi, elle jugea une dernière fois si c’était le moment de l’abattre ou pas. Il prit la dague en question, se demandant ce qu’elle voulait bien lui demander.

« Ne croyez pas que j’allais le tuer » disait-elle sur un ton neutre. Le guerrier mage profita de renter la dague en question à l'intérieur de la ceinture. « Mais, ne comptez pas sur moi qui ne mérite pas une sanction. Il a manqué à son devoir, en prenant du zèle qui ne devait pas avec cette dame. Il aurait pu tuer deux personnes dont Joshua. Il a dégainé sa lame menaçant cette demoiselle et ordonner l’archer d’encocher une flèche. C’est une faute grave à mes yeux » Elle soupira, regardant un moment Eanwen dans les yeux « Il aurait pu envoyer un soldat pour me chercher. Tout en gardant sa méfiance, il aurait pu surveiller simplement en attendant la nouvelle du garde en question. Le souci serait vite réglé. Il connait mes habitudes. Baal a agi avec tact et logique. Heureusement qu’il a réussi à tempérer. »

Elle regarda un moment Mascide. Partir…La pour le coup, elle n’avait plus envie de rester. L’homme en question avait réussie à gâcher son repos. Puis, rester dans un stress constant à cause de lui, Elia avait vraiment autre chose à faire. Par les dieux, elle aimait rester dans son palais ou dans l’atelier de son maitre. Elle était dans son coin, tranquille en train de peindre ou aider. Avoir Joshua tout simplement était plus facile à gérer que d’avoir une garde.

Elle fit signe à sa garde de faire rentrer le chef en question dans la carriole. Il va se calmer à l’intérieur. Et ça lui fera du bien pensa-t-elle.

« Tu seras sanctionner sur ta paye qui servira de dédommagement pour Dame Aliénor, avec une mise à pied avec une rétrogradation. Ton cheval sera la leur dès à présent. Je doute même que tu conserves ta place. Pour le coup, tu as intérêt de me convaincre de te garder. »

De réponse, elle n'en obtint pas plus qu'un regard. La jeune fille était si prise dans ses tourments internes qu'elle ne se retourna qu'à l'approche de l'aubergiste, ignorant superbement les questions de la guérisseuse et l'amenant à lâcher prise. La jeune voyageuses à la courte crinière d'un brun délavé tourna donc les talons avec un soupire, voyant bien qu'aucune des deux femmes n'avait besoin d'elle finalement. Il valait mieux laisser la gérante et la noble régler leur comptes après tout. Elle aurait un lit. Un bain chaud. Voilà tout ce qui comptait. Alors elle ramassa l'arc et le carquois posés contre le linteau de la porte d'entrée pour les ramenés à l'intérieur, bifurquant sur la droite pour les mettre à l'abri de la chaleur dans le coin de la grande salle.

A l'extérieur, Elia continuait son monologue. Près d'elle, Baal regardait fixement son ancien supérieur, visiblement concentré pour réagir au moindre geste. Figé dans sa concentration, le couteau en main en attendant la sentence de sa cheffe. Ses pupilles dilatées dévisageaient même son frère d'arme, le blanc de son œil veiné de rouge. Les secondes s'égrainaient. Dix. Trente. Elia parlait toujours, expliquant avec grandiloquence à l'aubergiste qu'elle ne laisserait pas les actes du vétéran impunis. Baal baissa les yeux sur le couteau. Il était si concentré qu'il ne remarqua visiblement pas le geste de sa protégée. L'archer qui avait porter le matériel de soin quelques minutes plus tôt jeta un regard surpris à Baal. Ça ne devait pas être facile de devoir faire face à son frère de clan de la sorte... Franchement, il aurait pas voulu se retrouver dans sa position. Alors si ça pouvait lui rendre les choses un peu plus facile... Le jeune homme releva Mascide d'un coup sec alors qu'Elia plongeait ses yeux dans ceux du prisonnier pour lui annoncer la sentence.

- Tu seras sanctionner sur ta paye qui servira de dédommagement pour Dame Aliénor, avec une mise à pied avec une rétrogradation. Ton cheval sera la leur dès à présent. Je doute même que tu conserves ta place. Pour le coup, tu as intérêt de me convaincre de te gar...

Un mouvement vif... Et un hurlement de rage dément. D'un seul coup, Baal pulsa d'une magie que les pratiquants alentours pouvaient identifiés comme puissante. Le bijou à son poignet émit une brève lueur. Il lançait un sort ?! Son regard fou était vrillé sur son frère d'arme ligoté. Le couteau qu'il portait encore à la main suivit une courbe parfaite. Tétanisée par la surprise, le jeune archer ne bougea pas. Mascide tenta d'esquiver la lame, mais ses entraves et la poigne du jeune garde ne lui permirent pas un mouvement assez ample. La lame du poignard vin se loger sous la mâchoire du guerrier, tranchant net la carotide et déchirant la trachée en ressortant d'un mouvement retors. Mascide s'effondra, le haut du corps reposant dans le carrosse, masquant le macabre spectacle de son cou ravagé derrière la portière tandis que ses pieds pendaient toujours à l'extérieur.

D'un mouvement ample, le guerrier mystique glissa pour porter un second coup à l'homme d'arme le plus proche... Mais s'immobilisa aussi soudainement qu'il s'était mis à bouger. Sa main trembla en l'air un instant, lâchant son couteau. Puis il s'affaissa doucement, comme une poupée de chiffon. Immobile. Les yeux clos.

ça n'avait durer qu'une poignée de seconde. Le cri avait été si fort, si brusque, que l'homme avait à peine touché terre quand Anselin et Aliénor apparurent de nouveau à la porte d'entrée. Leurs visages étaient marqués de la même stupeur.

Eänwen s'apprêtait à répondre à la jeune noble quand un des gardes, Baal, se mit en mouvement. Un mouvement si rapide si inattendu que la rouquine en sursauta.

Du sang. Du sang avait jaillit. S'en était trop beaucoup trop pour ses pauvres épaules. Un mort, un mort devant son auberge. Elle devint pâle aussi pâle que son coup de soleil le permettait. Il lui semblait que son coeur pulsait dans sa gorge. Que tous ses organes se serraient comme s'ils voulaient disparaître. La tête lui tournait encore et encore. le thé et la brioche et tout un tas d'autre chose gastrique finirent par jaillir de sa bouche. Elle vomissait tout ce qu'elle avait ne savait pas ou le contenu de son estomac avait atérit elle se concentré seulement sur la douleur qu'elle ressentait.

Elle ne connaissait pas cet homme elle n'avait échangé que quelques mots et boutades avec lui la veille. Mais la violence et l'injuste de sa mort avaient fini d'achever la pauvre pêcheuse/aubergiste. Anselin qui avait assister à toute la scène tremblait d'effroi. Il était rare que des scène de telle violence se produisent par ici. Il y avait peu de bandits et de voyou ils restaient plus aux abords de la grande route entre Thaar et Naelis. Mis à part le corps malade de son père elle n'avait vu aucun mort. Jamais. Le sang tout ce sang et cette odeur âcre qui avait empli ses narines. Elle tomba à genoux pleurant devant tant de violence. Elle se releva à grande peine et sans dire un mot se dirigea vers l'auberge. Les larmes coulaient encore sur ses joues. Elle s'adressa d'une voix tremblante en regardant dans le vide à son garçon de chambre.

"Anselin il va nous falloir de l'eau, beaucoup d'eau et peut être pas que de l'eau du puits prenez donc l'eau de vie de prune qui se trouve dans le grenier. et servez un verre à tout le monde sur la grande table."

l'état de choc la fit s'asseoir sur le premier siège à porté de fesse.

Elia écarquilla les yeux de surprise en voyant le massacre dans le carrosse. Le sang abondait dans la gorge de Mascide en question. Tout d’un coup, son visage se figea de stupeur, d’effroi par la violence du coup. Elle avait juste demandé de l’embarquer dans la voiture…Tout d’un coup, Elia ne comprenait pas le tempérament si calme de l’homme de s’exploser dans un déchainement de violence. La vision de l’homme a la gorge tranchée rentra profondément dans ses rétines Il tenta de tuer le garde…Peut être, il tentait de la tuer aussi. Elle lui avait accordé une confiance sans faille. Elle le voyait en train de la trahir devant ses propres yeux. A-t-elle point dans ses yeux, la jeune femme n’avait plus confiance à ses hommes ! A sa propre garde ! Et elle…car, indirectement, elle avait pensé à le tuer…Était-ce le choix d’un Dieu en question…ou une malédiction qui s’abattit sur elle ? C’était un sort divin, ce n’était pas possible ou un dieu qui avait exhaussé son vœu.

L’artiste tomba sur les fesses, le regard de la jeune femme sur l’assassin qui vint s’écrouler au sol tout en lâchant la dague par la même occasion. Elia le saisie fortement avec sa poigne, prête à agir par instinct. Les garde tentèrent de se rapprocher d’elle mais le regard de la jeune femme remplie de tétanie, de méfiance l’empêcha d’agir davantage. Elia fixa un long moment l’assassin assommée.

Tout d’un coup, des flots de souvenir vinrent rappeler les horreurs qu’elle avait dû faire pour se protéger. Une nouvelle fois, la vie lui rappela que le monde peut être aussi très dangereux et bien plus proche qu’elle n’aurait cru. Pire encore, le danger était à quelque centimètre d’elle. Elle se sentit faillible, vulnérable avec son couteau.

Joshua, connaissant parfaitement sa meilleure amie, se mit à quelque mettre d’elle, tentant de la rassurer.

« Elia…. » disait-il limite à vois basse.
« Prenez cet homme…je ne veux pas le voir. » regardant Joshua droit dans les yeux. Le premier garde prit l’initiative de prendre la corde du cadavre. Pendant ce temps l’autre garde tentait de ressentir les poux de Baal. Il était encore vivant, son corps était très froid, étrangement froid.

« Il est vivant, mais terriblement froid. »

« Ne perds pas de temps, Elle ne veut plus le voir. Eloignez vite à sa vue…Elle risque de faire quelque chose si on le met à la vue. » disait-il regardant la dague ensanglantée sur la main de la jeune femme.

Pendant ce temps, Joshua s’approcha lentement d’Elia. La jeune femme le regarda avec panique, remplie de détresse et d’incompréhension. La jeune femme était au sommet de sa crise de panique. Connaissant les faillibilités de sa maitresse, il tenta de la rassurer, tenter de canaliser ses craintes. Il s’approcha une main lentement vers son épaule. Elia intercepta sa main vers son poignet, refusant d’être touchée. Elle n’arrivait plus du tout à réfléchir…Non, pour le coup, son esprit se voila peu à peu.

« Je….je ne comprends pas….je n’ai pas donné l’ordre….Pourquoi ? Pourquoi il a fait ça…. »

Hésitante, elle tentait de reculer de nouveau, de fuir…..comme à la Dross. Elle fit des petits gestes pour partir.

Au cri de Baal réponds le hennissement des chevaux . L’homme, qui se curait les ongles avec un couteau à éplucher, range l’ustensile avant de passer à la tête des canassons pour prendre les rênes des animaux apeurés et les calmer dans de bas murmures de sa voix grave. L’œil borgne analyse la scène alors . Les deux archers, Eänwen et Elia en détresse, le désarroi sur le visage d’Alienor et de l’autre gus qui la jouxte…. Chaos… l’odeur du sang lui parvient aux narines.

-toi, viens prendre ma place, dit il d’un ton ne supportant aucune objection. Sans attendre, il laisse la place au garde qui lâche avec un soulagement certain la corde du pas regretté du tout Mascide.

Son pied botté de cuir souple se meut avec aisance sur le sol brûlant. Avec un calme désarmant au milieu de ce drame, Halewyn va voir le corp froid de Baal. Ses longs doigts fins l’examine et le palpent en même temps qu’il le désarme rapidement sous l’œil anxieux de tout le monde.

-embarque moi ça dans le carosse avec l’autre.

Il tourne la tête vers Joshua et Elia. La prunelle de miel luit de façon inquiétante. Il ne se relève pas, plutôt se tourne vers le duo. D’une main leste il prend le poignet tenant la courte lame. Une pression précise sur le poignet il la désarme sans peine. Elle, elle n’a jamais tué.

L’autre main va empoigner avec rudesse les cheveux d’Elia. L’œil pâle du borgne la toise avec irritation.

-Toi tu te calme ou je t’en colle une que tu te remettra pas.Tes en charge agit comme tel. Toi , le gamin, ramène moi ça en dedans. Aliénor va s’occuper de tout le monde..

Ou tous vous bouffer si elle a envie, j'en ai rien à foutre. Halewyn ajoute d’un ton sombre, grondant

- je m’occupe des vidanges

Joshua vit l’homme agripper les cheveux d’un Elia complètement sous l’état de choc. Non, pour lui, c’était un acte gratuit. Il sentit le regard apeuré de son amie, la voyant rarement ainsi…Le jeune homme était toujours là pour soutenir Elia dans ses crises d’angoisse ou ses peurs les plus profondes. Aujourd’hui, la femme était complètement effondrée, il se devait de la protéger d’une manière ou d’une autre.

De là, il s’interposa pour minimiser la violence de l’homme sur Elia.

« S’il vous plait, elle n’a pas besoin de plus de violence… »

Le mercenaire en profita pour lui foutre un gros baffle, à la limite d’un coup de poing. Il s’en fichait, l’intérêt principal était de soutenir sa meilleure amie. De là, il vit Dame Aliénor qui semblait préoccupée de la jeune Artiste. A deux, ils tentèrent de lever la jeune femme qui avait tout juste bonnement envie de fuir. Ses pieds se crispèrent, portant son regard vers la plage…. Elle avait envie de fuir, s’éloigner du mercenaire. Joshua maintint l’artiste, tentant de calmer ses profondes angoisses. Ils s’avancèrent lentement vers l’auberge.

Une fois à l’intérieur, Elia réussissait tant bien que mal à se calmer. Joshua regarda Elia avec compassion…Hier, la jeune fille était rayonnante, taquine et aider à s’échanger avec l’aubergiste. Aujourd’hui, il aperçut deux femmes aux bords de l’effondrement : l’aubergiste qui se sentait vider et son amie dans une détresse. Quant à lui, il était aussi sousle choc, arrivant avec peine de garder le contrôle de lui-même. Heureusement, son entrainement avec Sauveur lui avait permit de garder son calme, rester maitre de soi…

L’aubergiste avait craqué.

Anselin tremblait de tous ses membres.

Elia en eu les jambes coupées.

Et elle, sous son masque de stupeur et d’inquiétude pétrifiée. Elle dont les derniers tatouages disparaissaient, déjà à l’abri des regards sous sa pudique robe noire. Elle qui avait assister à la scène de l’intérieur avant de se précipiter, éperdue, pour assister à son tragique dénouement. Elle était parcourue d’une satisfaction fébrile. Un discret frisson lui remontait le long de l’échine en voyant l’Ombre orchestrer la suite des retombé de son propre domination. Des années de mensonge à la cour des plus grands lui permettaient encore de garder dévot visage et pieuses actions pour enrober de sucre Arcam lui-même. Elle aurait voulu partager d’un regard l’excitation qui affluait dans ses veines, lui faisait battre le cœur et lui chauffait les reins, mais son Chasseur ne la regardait pas. Frustration… et reconnaissance. Elle préférait autant que Dante s’éloigne vite, sans quoi l’aiguillon de ses yeux l’aurait poussée plus loin encore et elle aurait pu dire adieux à son très cher lit ainsi qu’à leur fuite anonyme.

Pauvres, pauvres larves qui se prenaient pour des loups en agitant un bout de métal scintillant. Ces héros de l’ordre si pressés de défourailler pour se sentir supérieur et se repaitre de leur bon droit.

Pauvres, pauvres moutons qui les craignaient, les suivaient et les pleuraient, gobant leurs vices à pleine bouche en redemandant toujours plus de leur joug morbide.

Ce que ses sensations réveillaient en elle était clair. Elle en avait assez de fuir, et la confrontation nécessaire avec son Chasseur approchait à grands pas… Mais en attendant, elle avait à faire.

Aliénor vint soutenir Elia, l’aidant à se remettre sur pied.

« Venez… » souffla-t-elle en la guidant par le bras, son regard vague trouvant avec peine Joshua, le front barré d’un trait soucieux. Elle murmurait pour se raccrocher à un semblant de raison, comme si le comportement d’Halewyn était la seule chose étrange qui venait de se produire. « Il est bourru, mais il ne pense pas à mal… »

Une fois à l’intérieur, elle laissa Joshua accompagner sa Dame vers une chaise et referma précautionneusement la porte. Mains sur la poignée, tête contre le battant, elle prit quelques secondes pour respirer à fond. Elle devait laisser place à Aliénor. Totalement. Ravaler les regards et les murmures qui flottaient encore aux limites de sa conscience. Voilà… Elle soupira.

En se retourna, elle avisa la scène difficile. Eänwen assise, les yeux dans le vague. Elia prostrée. Joshua écroulé près d’elle, les coudes sur la table et les mains autour du crâne. Anselin, le jeune garçon d’étage, tremblait toujours un peu en essayant de remplir de petits verres à liqueur d’une bouteille épaisse et assez poussiéreuse. Les tremblement étaient trop grands pour qu’il parvienne à viser vraiment juste et ils tentait avec la plus grande abnégation de remplir les tous petits verres. Aliénor, ayant pitié du gamin qui devait n’avoir pas plus de quinze ans, s’approcha de lui pour lui poser une mains sur l’épaule.

« Je peux le f…
— Ewah ! »

Le garçon articula vaguement, empêchant la voyageuse de lui proposer sereinement son aide. Tendu, le contacte l’avait surpris au-delà des mots… Mais c’était surtout le contenu de la bouteille qui fit bondir Aliénor en arrière. D’un grand geste de bras, Anselin propulsa une bonne moitié de la bouteille en une arabesque élégante qui s’étala de tout son long jusqu’à l’autre bout de la grande table. Le flux était passé près de tous les verres entassés sans en remplir un seul. Et le garçon restait là, la bouteille à la main, les yeux arrondis face à la toile abstraite que produisait la liqueur sur le plan de bois brute.

Il était… ahurit.

Assis sur les marche basse de l’escalier, le jeune archer qui avait failli se faire troué la peau par Baal quelques instants plus tôt tenta maladroitement d’étouffer un éclat de rire… Puis deux. Il plaqua la main sur sa bouche, mais rien n’y fit. « Pardonnez-moi… » Il regardait le garçon debout, la manche trempée, une mèche dressée miraculeusement en épis par le jet de liqueur. Il était là, sans savoir quoi faire de ses dix doigts et le rire de l’archer devenait de plus en plus incontrôlé. « Y avait Baal… et puis lui, il est là… il... Ewah !» tenta-t-il d’expliquer en reproduisant vaguement l’onomatopée avec un vague geste du bras, emportant quelques gloussements d’Aselin avec son imitation. « Pardon… C’est nerveux ! » tenta-t-il encore.

Malgré elle, Aliénor sentit un gloussement commencer à gagner ses lèvres devant l’absurdité de la scène.

Si il la regarde, il n'y aura plus personne de vivant… Si il la regarde, le festin sera sonné. Il connait les humeurs, il connait sa Dame… Et s'ils se regardent en cet instant précis, ils festoyeront, il y aura, peut-être, un rescapé ou deux, qui relayera la légende, qui alimentera les rumeurs de La Maitresse des Lamentation et de son Ombre. Ils ont un but commun, l'heure de la curée n'a pas encore sonnée.

Le mignon commence alors à vouloir y mettre son grain de sel. Non mais ta gueule...

S’il vous plait, elle n’a pas besoin de plus de violence…

Ne relâchant pas la crinière de la petite garce au sol, un violent revers ceuille Joshua à la tempe. Sa patience, il n'en a plus du tout. Qu'il en rajoute juste une et il lui défonce la gueule…

Aliénor s'approche alors d'eux de son pas reconnaissable entre milles. Par réflexe, Halewyn ferme les yeux, relève la tête et hume son odeur. S'ils se regardent… Il n'y aura ni bain, ni lit ce soir. Deux choses qu'elle a réclamée. La Bête, en lui, réclame autre chose… Du sang… Si sa compagne a réussit à avoir une proie, ses mâchoires se referment sur du vide. Ses mains lâchent la protégée de Mara et se portent à sa ceinture pour se refermer sur du vide pendant qu'elle relève Elia avec l'aide de Joshua…

Il ne faut pas perdre de vue le but… Il ne bouge pas tout de suite, reste accroupi tandis que tout ce beau monde le laisse dehors seul avec les deux Zurthans et l'archer qui tient les rênes du carosse.

Pendant un moment, le borgne reste là, yeux fermés, nez en l'air, immobile… L'oreille tendue…

Puis, reprenant soudainement vie, il se met au boulot. Passant une main entre deux couches de son plastron, les doigts sensibles passent sur de léger renflements. Les cannelés, les lisses... tirent et s'emparent d'une fléchette à l'empennage d'un vert sombre qu'il cache entre ses doigts.

Réexaminant le Zurthan sous l'oeil inquiet de l'archer, le mercenaire lui laisse comme cadeau une fléchette paralysante, soigneusement dissimulée sous le col. Prenant le corp mou et froid à bras le corp, il le traine et lui fait rejoindre celui de Mascide. Ca prend quelques minutes par contre. L'homme prend alors une pause et regarde le ciel sans nuage, évalue la chaleur de plomb. Non, il fait trop chaud, il fera bientôt trop chaud pour quoi que ce soit. D'ailleurs les mouches commencent déjà à bourdonner autour du cadavre frais. La porte du véhicule claque sèchement, tel un coup de tonnerre, dans la cours désormais déserte.

C'est alors qu'Elle lui fait de l'oeil. Fine, sombre… Halewyn arrête son mouvement et se penche, prend la lame dans son fourreau de cuir sombre dans sa main experte. Extirpant la lame, il l'admire d'un œil expert, caressant amoureusement sa courbe du regard. Elle est belle, elle est fine… elle est vicieuse cette dague Zurthane. D'un coup latéral sur le carrosse, il teste l'acier qui tient bien le coup, tranchant un bout de bois d'un coup net et s'en sortant sans ébréchure.

Se défaisant de sa cape et de son plastron, Le Vaani s'allège alors, prenant sa cagoule pour se faire un turban. Etonnamment, il garde sa grande chemise et ses bracelets de force. Il roule son morceau d'armure et la Vicieuse dans sa cape soigneusement avant de rejoindre l'archer, ses trucs sous le bras. Du coin de l'oeil, il voit avec satisfaction la bourrique prendre de l'eau, déchargée de ses poisson par des employés qui en profitent pour yeuter de travers. Leur matos sont sur son dos. Il lui donne ses affaires.

Donne ca à Aliénor. Dis lui que la bourrique est arrivée finalement.

Sans rien ajouter de plus, Halewyn saute à la place du cocher et, d'un claquement de rênes, fait partir l'équipage d'Elia en quatrième vitesse... Direction, la côte. S'éloigner, parce que dans leur état actuels, s'ils se regardent... il n'y aura plus grand monde de vivant pour l'heure du souper.

Vicieuse:

Eänwen avait sursauté lors du cris de son garçon de chambre. Elle regarda la scène sans réagir dans un premier temps puis se mit à rire également avec les autres. L'absurdité de la scène était risible. Elle riait de plus en plus fort comme si chaque éclat de rire exprimait le fait qu'elle était en vie.

Elle se leva caressant au passage le dos de Joshua furtivement comme pour lui signaler qu'elle était là et que ça irait. Elle faisait le tour caressant de la même manière tendre et rassurante l'épaule de la jeune noble en état de choc pour se rapprocher d'Ancelin toujours en riant. Elle le pris dans ses bras le serrant fort. Elle ne montrait pas souvent l'affection qu'elle avait pour l'adolescent. Elle lui déposa un baiser sur le front essuyant une larme sur sa joue. Le garçon qui n'avait pas cessé de rire lui avait rendu son étreinte il était évident qu'il comprenait le message de sa patronne. Elle n'était que bienveillance.

Le commis de cuisine vint assister à la scène d'hilarité dans la pièce commune. Il eu un moment d'incompréhension avant de se diriger vers la rouquine qui riait encore tenant toujours Anselin dans ses bras.

"Madame Riba, Brindille est rentrée, le poisson n'a pas tourné on le prépare.... Madame qu'est ce qu'il se passe"

Elle l'avait écouté sans réussir à se calmer elle lui caressa la joue comme on le fait à un enfant qui a dit une une naïveté.

"Il ne se passe rien mon petit Frameric. Pour ce midi vous préparerai le thon avec ce qu'il plaira au chef le reste vous le mettez au séchoir."

Il avait hoché de la tête signe qu'il avait compris ce qu'on lui demandait mais n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait réellement. D'ailleurs est ce que quelqu'un dans la pièce comprenait réellement ce qu'il se passait ?
Elle lâcha le petit brun lui indiquant de s'asseoir et de poser la bouteille. Elle reprit les choses en mains servant un verre de liqueur à toutes les personne présentes ainsi qu'un verre d'eau. Son hilarité se calmant au fur et à mesure. Une fois le sérieux revenu elle se dirigea ers Elia posant un genoux à terre. pour pouvoir attraper ses mains délicatement. Elle lui parlait calmement avec une grande douceur.

"Madame Elia, vous pouvez rester ici le temps qu'il vous faudra. Nous pourrons envoyer une missive à votre mère la princesse marchande si vous le souhaitez. Je suis à votre service. Tout se passera bien. "

Le moment de fou rire gagna aussi l’aubergiste et c’est avec un certain plaisir qu’Aliénor vit la tension retomber et chacun le déjeuner se mettre en route. Un vrai déjeuner cuisiné… Et du thon. Bon sang elle en avait l’eau à la bouche.

Les yeux encore larmoyants, elle déposa enfin les affaires d’Halewyn près du carquois et de l’arc suspendu à une chaise dans un coin de la pièce et revint pour avaler cul sec le verre d’eau puis le verre de liqueur, ce qui l’obligea à reprendre une respiration plus calme. Elle tamponna ses yeux humides du revers de ses manches et, pendant que le cuisinier refermait la porte des cuisines pour s’occuper du déjeuner, elle resservit un verre de liqueur à Anselin. « Je ne voulais pas vous surprendre. Je suis vraiment navrée. » lui glissa-t-elle avec un sourire qui illuminait ses yeux bleus d’une lueur remarquablement compatissante. Sa main se posa doucement sur son épaule en un geste rassurant puis elle se tourna du côté de Joshua qui avait encore l’air troublé.

Ses pupilles mirent quelques instants à faire réellement la mise au point pour voir les traits de ce visage Vaani encore préoccupé. Il avait l’air d’encaisser difficilement… d’autant plus alors que l’état de sa compagne semblait le toucher sincèrement.

« Joshua, c’est ça ? » sourit-elle doucement. Devant le regard étonné du jeune homme, elle fit un pas vers lui en posant son propre verre sur la table. « J’ai entendu Dame Elia vous appeler ainsi. » Il se détendit imperceptiblement et la jeune voyageuse lança un regard hésitant dans la direction de l’archer qui lui avait apporté la cape et le message de son compagnon. Le regard qu’elle posait sur lui était sans équivoque. Après ce que Mascide avait fait et ce que Baal avait fait, elle ne devait pas être très rassurer de se retrouver avec ces hommes dans son dos. Jusque là, Joshua était le seul à avoir tenté de s’opposer à toute forme de violence pour la protéger… Et maintenant qu’elle avait vu de quoi étaient capable ses supérieurs, elle mesurait le courage qu’il lui avait fallu. Ce ne pouvait être que pour ça qu’elle s’adressa précisément au jeune homme et à personne d’autre. Pour quoi d’autre sinon ? « Pardonnez-moi, mais est-ce que vous pourriez venir m’aider un instant ? On m’a dit que l’ânesse de Dame Riba était revenue et elle porte encore mon paquetage ainsi que celui d’Halewyn.

— Je… » Il lança un regard à Eänwen qui réconfortait doucement Elia. Lui-même se sentait totalement inutile… C’était affreux. « Oui. Bien sûr. » acquiesça-t-il finalement en se levant pour suivre la voyageuse à l’extérieur.

Trouver brindille fut d’une facilité déconcertante. Les poissons avaient été tout de suite récupérer et la bête buvait goulument à abreuvoir, encore toute harnachée dans le chaos qui s’était abattu sur la petite auberge. La voyageuse d’une petite vingtaine d’année se glissa jusqu’à sa grosse tête pour flatter son encolure, le jeune Vaani sur les talons. Sa grande main d’apprenti épéiste se posa sur les sangles qui avaient été rapidement ajoutés à l’équipement de la bête pour stabiliser les sacs qu’on lui avait rajouté sur le dos en plus des paniers.

« Vous pouvez vous poser quelques instants vous savez ?

— Hein ?

— Vous savez… J’ai menti… » Avoua-t-elle. « Je peux me débrouiller pour débrider et porter tout ça. Mais je me suis dit que vous aviez besoin de prendre un peu l’air. » Elle sourit de nouveau, posée. Elle semblait de nouveau maîtresse d’elle, comme lorsqu’elle avait pris en charge l’aubergiste avec Halewyn un peu plus tôt. Remarque, si elle était guérisseuse, ce n’était pas si étrange. Il fallait avoir un certain tempérament pour exercer ce métier. Après un bref instant de surprise, le jeune homme secoua toute fois la tête. « Merci, mais je préfère faire quelque chose. Être utile. » Il commença à défaire l’équipement, cherchant les courroies adéquates pour ne pas tout faire tomber par erreur. « Et puis ce sera plus facile à deux. » ajouta-t-il.

Elle se passa une main dans les cheveux pour remettre ses mèches folles derrière son oreille et acquiesça, se mettant également au travail… Mais sa voix s’éleva de nouveau après quelques secondes de silence.

« Je suis désolée… » Sa main se posa sur la courte crinière de l’animal visiblement tiraillé entre l’agacement que produisait la proximité de deux étrangers et la joie d’être débarrassée de son fardeau. Aliénor chercha le regard du jeune Vaani, moins assurée cette fois. « Je ne voulais pas que ça tourne ainsi. Si j’avais su… Je n’aurais pas fait d’histoire.

— Vous inquiétez pas. C’est pas…

— Si. J’y tiens. Vous avez essayé de me prévenir. Et vous auriez pu vous faire tué à cause de moi. Je vous remercie. »

Ne sachant trop quoi dire, il se passa une main sur la nuque. Le regard de la jeune femme vacilla un instant puis elle lui offrit un sourire reconnaissant malgré tout ce qui s’était passé devant l’auberge. Sourire qu’il lui rendit avant qu’ils ne se remettent tout deux à la tâche, le plus lentement possible. La chaleur était lourde, mais le fait même d’être à l’extérieur faisait du bien. Aussi paradoxal que cela semble, le fait de voir l’espace devant l’auberge aussi vide et normal qu’avant la tempête avait quelque chose d’apaisant.

A force de prendre leur temps, il fallut un peu plus de vingt minutes pour que Brindille soit étrillée, bouchonnée et débarrassée de tout son bardât excepté le licol qu’Aliénor attacha sur la barre à l’entrée de l’écurie afin que la bête puisse profiter de l’ombre et de l’eau, ne sachant pas quelles étaient les habitudes de la maison. Puis, Cécilie souleva son sac, Joshua se chargeant des affaires du borgne, pour rentrer dans l’auberge et poser le tout sur et autour de la chaise sur laquelle s’accumulaient déjà les premières touches de leur présence.

« Merci. »

Les deux jeunes gens s’approchèrent de nouveau de la grande table. Une odeur de poisson grillé et d’aromates commençait à envahir la pièce. Laissant Joshua à ses occupation, Aliénor avait en tête de poser une question des plus simples à son hôtesse du jour.

« Pardon. J’ai quelques scrupules à demander ça maintenant, mais est-ce que vous pourriez me montrer ma chambre pour que je puisse au moins y monter nos affaires avant le déjeuner ? » Bien qu’ils n’aient pas beaucoup d’affaire, ils en avait tout de même suffisamment pour que les stocker dans un coin de la grande salle fasse désordre.

___

<< L'Ombre d'un au revoir

Chérie >>

Eänwen laissa Elia dans son état de choc, non sans un regard tendre. Sa tête la brûlait encore mais elle sourit à la voyageuse en lui indiquant de la suivre. Elle chancelait légèrement en montant les marches et la jeune femme se porta à son niveau. Arrivées dans le couloir elle lui indiqua la disposition des chambres. Les chambres étaient aux nombre de 6 3 d'un côté et 3 de l'autre. Elle lui montre la salle d'eau collective.

"Si vous souhaitez plus d'intimité bien que je pense que personne ne vienne t vous déranger aujourd'hui... je veux bien vous faire profiter de mes appartements..."

La voix de l'aubergiste était douce.

"Inutile. Vous avez besoin de vous reposer, vous aussi. "

Elle lui rendit son sourire en s'essuyant une grosse goutte de sueur sur le front puis l'emmena à la chambre en face de celle d'Elia.

"Je pense que vous serez très bien dans cette chambre. Les draps n'ont pas été utilisé et je les ai changé hier."

"Parfait. "

*en réalité, elle aurait préféré la chambre d'angle, mais avec ce qui s'était passé et ce qui risquait encore de se passer, celle-ci irait tout aussi bien. *

"Vous avez des questions? "

Elle avait la vision un peu trouble et les membres encore faibles mais elle tenait bon. L'incident survenu un peu plus tôt était complètement effacé. Elle était dans une grande phase de déni. Il était compliqué pour elle de faire face à autant de violence.

"Je pourrai avoir de l'eau chaude pour un bain cet après-midi ?"

"Bien entendu, quand vous voudrez prendre le bain vus demanderez à Anselin il sera ravi de vous préparer le bain"

Elle perdit légèrement l’équilibre se rattrapant d'une main sur un mur. De l'autre elle s'essuya le front. La voyageuse glissa son bras sous l'épaule de l'aubergiste.

"Je vous en ai encore trop demander. Redescendons. Je ne voudrais pas que vous vous sentiez à nouveau mal."

"Ne vous en faite pas tout ira bien, reposez vous installez vous nous nous retrouverons pour le déjeuner"

Elle n'avait absolument pas bouger et essayait de faire un sourire à sa nouvelle cliente. Aliénor lui rendit un regard inquiet.

"Vous êtes sûre ?"

Elle hocha la tête avec un léger sourire. La jeune femme la laissa pour aller chercher ses affaires et celles de son compagnon. Eänwen en profita pour faire quelques exercices de respiration afin de faire descendre la température de son corps. Quand celle ci atteint une température suffisante pour ne plus transpirer à grosse gouttes elle descendit dans la grande salle commune et indiqua à qui voulait bien l'entendre qu'elle serait dans ses appartements jusqu'au repas. Sans attendre de réponse elle partit s'allonger sur son lit ne fermant pas la porte à clef et la laissant même légèrement entrouverte au cas où on ait besoin d'elle. Anselin ou Frameric viendrait la chercher pour le service de la mi journée.

L’entourage autour d’elle tentait de la réconforter. Pour le coup, elle se sentait un brin rassuré et réconforter. Joshua la mettait à coté de la fenêtre car il savait qu’Elia aimait regarder la nature. La nature avait toujours tendance à l’apaiser. Puis, Joshua s’occupait d’elle, suivit d’Ewen avant qu’elle fasse son travail.

La jeune femme était bien désemparée par la situation et dans l’incompréhension. Il n’y avait aucune logique dans cette histoire. Baal et elle avaient trouvés une solution les plus sain de punir Mascide. Mais, en aucun moment, elle ne s’était préparée avoir le même homme de tuer Mascide et faire un attentat contre elle. Son regard se porta sur le ciel, les arbres mais son esprit était ailleurs en train de réfléchir à la raison. Plus que de l’incompréhension, ses convictions et ses valeurs.

Lorsque la belle aubergiste fut accaparée par Aliénor, Joshua restait auprès d’elle lui apportant de l’eau. D’un trait, elle vida son verre, lui adressant un sourire timide. Le jeune homme tentait d’être là par différent moyen. Mais, la seule solution qui lui venait à l’esprit était de prendre son amie dans ses bras. Les mots pouvaient l’aider. Mais, aujourd’hui, la jeune femme avait besoin de sentir des gestes tendres, de se sentir soutenue par les actes. Ce n’était pas la première qu’il avait agis ainsi. Ça ne sera pas la dernière fois. Au fond de lui, dans cette situation troublée, il trouva de la satisfaction de servir son amie et maitresse. Chaque fois qu’il posa son regard sur le visage de la jeune femme, il ne regrettait pas d’être son loyal serviteur. Un peu perdu par la situation, il ne pouvait pas nier l’amitié sincère de son amie envers lui. Elle était prête à sanctionner pour lui…Il savait qu’elle ne supportait pas qu’on le touche. Il tenait dans ses bras, une femme si mince et pourtant, elle tentait d’être sa protectrice. Elle n’avait pas la carrure, la musculature d’un homme mais elle tentait par tous les moyens de le protéger. De ce fait, Joshua ne pouvait que lui rendre l’appareil et de lui donner un certain amour.

Elia le fixa un moment, posant délicatement sa main sur son torse. Elle le remercia par ce geste. Puis, par le regard, la jeune femme lui faisait comprendre qu’elle avait besoin de s’isoler. L’artiste laissa seule son meilleur ami. La jeune femme s’approcha de l’escalier, montant à l’étage jusqu’à se diriger dans la chambre. Sa seule envie était de s’isoler, de voir personne.

» [Chez Eänwen] Quand on te dis que ca va aller... |Aliénor, Eanwën & Elia
» [Chez Eänwen] Sur le chemin de la maison... | Eänwen & quelques Hadjaoui
» (chez Eänwen) Je suis en vacannnnces!!! (Eanwen-Cecilie)
» [Chez Eänwen] Le reflet dans l'onde | Eänwen
» [Chez Eänwen] Qui va à la chasse... (libre)

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée