[MdO2017] La Lice - Chevaliers.

Jindanor avançait sur la lice, au dos de son incroyable monture, il se savait en assez grand désavantage par rapport à son adversaire, il était outsider, et surtout, il n'avait que très rarement mené de telles joutes. La seule véritable fois fut à dos de cheval, une fourche de ferme, dans le torse d'un bandit de grands chemins. Alors autant vous dire qu'il ne partait pas bien en chausse. Anxieux au possible, tout ce qu'il souhaitait était de ne pas se faire désarçonner au premier tour.
Sa lance était bien prise en main, tendue vers son adversaire, son écu bien haut s'apprétait à recevoir le choc, comme tout le reste de son corps, tendu comme un arc.

Et il poussa un "Hue" sonore, qui résonna dans son heaume et fit tiquer les oreilles de sa monture, qui s'élança alors au galops.. Son corps balançait plus que d'habitude, il n'avait eu que peu d'entrainement avant cette joute finale, et se retrouver dans cette armure pour la vingtième fois sur le dos de Georges n'en était pas moins acrobatique. Poussé par son propre poids, il n'espérait qu'une chose, ne pas se faire empaler, ces saloperies de risques persistaient pourtant bien.

Il n'en restait pas moins prêts pour son premier tours, et avec le heaume sur le crâne, il n'esquissait aucune peur, d'extérieur.

Deandrel se tordait de toutes les façons possibles pour tenter de voir la lice. A peine les joutes avaient-elles débute qu'une horde de paysans s'agglutina contre les barrières, forçant le petit à reculer s'il ne voulait pas mourir étouffé, le nez écrasé contre les aisselles musquées d'un artisan, sa dernière vision du monde s'arrêtant à ce morceau de tissu d'où sortait une gerbe de poils hirsutes et brillants de sueur. De minutes en minutes il entendait les hourras de la foule,le choc des lances contre les écus déchirant le silence électrique qui s'installait entre chaque charge. Heureusement pour lui, Vespéris s'apprêtait patiemment sur sa monture, ses pupilles rivées vers ses adversaires en mouvement, sur les autres champions préparant leurs écus, sur les nobles trop occupes à se dévisager l'un l'autre pour prêter attention à la joute ; ne perdant rien de sa superbe quand bien même il restait là, à ne rien faire. Deandrel trouvait son délice à regarder cet homme exister. Il aurait voulu respirer comme lui, bomber son torse comme lui, mordre sa lèvre comme lui, sourire comme lui, parler avec le même charisme que lui, cligner des yeux comme lui, incliner discrètement sa tête pour espionner une conversation comme lui...pour l'instant Deandrel se contenterait de ses rêves et de la vision encore chaude de la Dame rousse, elle aussi perdue dans la masse compacte des plébéiens inéduqués, ce qui ne semblait pas lui déplaire.

Le héraut appela Vespéris et un autre chevalier dont Deandrel ne retint pas le nom. Le petit se redressa, sortit de sa torpeur et s'agita en toutes directions pour essayer de trouver un point de mire, donnant du coude à tous les malotrus puant l'alcool qui s'enjaillaient à coups d'insultes et de blagues graveleuses. Il tomba finalement sur un tonneau de grain, qu'il roula vers la barrière, assez près pour qu'il puisse encore sentir l'odeur des chevaux et du fer des armures chauffé par le soleil. Juché sur son promontoire de fortune, Deandrel découvrit avec joie qu'il avait une vue dégagée sur la lice et qu'il n'avait rien raté...Pile en face de lui, Vespéris soupesait sa lance. Deandrel se demandait comment un homme pouvait trouver en lui assez de force et d'habileté pour chevaucher et manier un engin pareil, sans compter l’écu que Vespéris ajustait, aux couleurs de sa maison : de gueules à quatre couronnes de lauriers d'or, posées 3 et 1. Quand le chevalier suderon prit enfin place, sa lance pointée vers le ciel comme un obélisque, Deandrel l'entendit crier :

"Numanor ! Si tu me touches le cimier, je paierai ma tournée ! "

Il ferma la visière de son heaume, abaissa sa lance qu'il coinça sous son bras. Sa monture solidement harnachée hennissait, excitée par les cris de la foule. Deandrel admirait le flegme de son mentor. Si ç’avait été lui sur la selle, voilà bien longtemps qu’il se serait décomposé, écrasé par l’assistance, le poids de l’armure, de la lance, l’inconfort de l’écu, l’inquiétude du destrier et la palpable tension qui empesait l’air. Sans trop le vouloir, il vit le pied du Consolateur s'agiter dans l'étrier, et sans qu'il le veuille non plus, le sien aussi, il se mit à l’agiter...

HRP

Jindanor : Frappe au casque ==> ANNULE
Vespéris : Frappe à l’écu ==> 2 points

Jet de dés de chute réussi par Jindanor : 9

Cumul des points
Jindanor : 0 point
Vespéris : 2 points

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Le jeune Jindanor tenta directement un coup au casque alors que Vespéris fut plus prudent et tenta un coup à l’écu. Ce premier fut contré par le second. L’arbitre consulta ses assistants même si le résultat n’était pas à débattre.

« Sire Vespéris marque deux points ! Sire Numanor, ne marque aucun point ! Préparez-vous pour le deuxième coup ! »

La foule applaudissait puis réclama la deuxième tour, ce que l’arbitre leurs offrit assez rapidement.

Coups à l'écu, il fallait le prévoir, enfin, du moins, c'est ce que tout autre personne aurait prévue.. Sa lance aura ripée sur le heaume de son adversaire aprés le coups, ne comptant pas comme un véritable choc, il n'aura reçu aucun points, fulminant, mais tenant toujours bien sur sa selle, le géant fit faire demi-tour à son étalon.

L'homme aura tenu bon, malgré toutes les attentes.


-Jolie coups... Voyons-voir si je peux vous envoyer à terre! Elança-t'il avant de charger, lance pointée vers son adversaire. Bien déterminé à le toucher cette fois.

L'étalon vint racler le sol de ses sabots imposants, et propulser son corps ainsi que son meneur, le long de la barrière érigé entre lui et sa cible. LE choc promettait d'être violent.

Joie des coeurs ! Deandrel jubila quand il vit la lance de son héros s'écraser contre l'écu du Numanor ! Vespéris gardait un calme froid tranchant avec la liesse de la foule. Un écuyer vint lui changer sa lance et ce dernier, sous les vivats admiratifs de son demi-elfe et de la Dame rousse, décidément intéressée par la joute, s'élança à vive allure, lance à l'avant, visière abaissée, arrachant quelques hennissement à sa monture excitée par le triomphe.

Sans un mot, sans un bruit, Vespéris marqua ses premiers points. Il comptait réitérer l'exploit.

Spoiler:

HRP

Jindanor : Frappe à l’écu ==> ANNULE
Vespéris : Lance croisée ==> 0 point

Cumul des points

Jindanor : 0 point
Vespéris : 2 points

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L’ours parla mais semblait beugler sur son adversaire. Le suderon resta calme et attendit impatiemment la prochaine manche. L’arbitre attendit que la foule se calme un peu, laissant également un temps de reprit aux chevaux.

« Sire Vespéris et Sire Numanor ne marquent aucun point ! Préparez-vous pour le troisième et dernier coup ! »

La foule ne savait pas qui choisir, l’étranger venant du sud ou l’geux autodidacte, on pouvait donc entendre les deux noms être prononcés.

Jindanor, agaçé par son adversaire, qui semblait s'en sortir comme un chef de son côté, connaissant chaque méthode pour l'envoyer chier, serrait les dents au bouts de sa piste... Il patienta un instant, pensif, reposant son bras un instant tenant cette lourde lance...

-Ce salop va finir par me désarçonner. Murmura-t'il dans son heaume à son intention. Il souffla doucement, roulant de sa tête dans ce heaume, les yeux fermés un instant, avant de s'élancer à toute vitesse de nouveau, serein, la victoire n'était plus à portée de main à moins qu'il ne parvienne à faire valser son adversaire de sa selle, et pour le coups, il s'attendait bien plus à voler de la sienne. Son étalon fonçait à pleine vitesse, les lourds claquement de ses sabots secouant la terre proche,  les dents serrés, les jambes accrochées aux flancs de son cheval, Jindanor levait haut son bouclier, sa lance partant pour aller toucher son adversaire à nouveau.

HRP

Jindanor : Frappe au cimier ==> 1 point
Vespéris : frappe au casque ==> 3 points

Jet de dés de chute réussi par Jindanor : 11
Jet de dés de chute échoué par Vespéris : 3

Cumul des points
Jindanor : 11 point
Vespéris : 5 points

Vainqueur

Jindanor Numanor

On vous laisse RP la victoire/défaite avant de lancer la joute numéro 4

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Lorsque les chevaux s'élancèrent cette fois, le rythme en était plus lourd. Pointées haut, les lances se croisèrent de peu. Celle du suderon s'écrasa avec force sur le casque du nordien, déséquilibrant à peine sa lourde carcasse alors qu'elle se brisait  en ripant violemment sur le bord du heaume. La réplique fut tout aussi cinglante. L'arme du chevalier Numanor frappa avec exactitude le cimier de son adversaire déjà malmené par la force de son propre coup.

Contre toute attente, Vesperis tomba.

Un silence surpris s'empara de la foule. Une seule voix se leva.

« Sire Vespéris marque trois points et accumule cinq points ! Pour avoir désarçonné son adversaire, Sire Numanor, marque onze points ! Le vainqueur est Sire Numanor !!  »

Le nom du vainqueur résonna dans l'air, repris par les spectateurs. Le chevalier-gueux semblait avoir conquis le cœur de la populace alors que les nobles de sang restaient plus mitigés. La victoire n'avait pas été aisée, mais ce sire inconnu avait au moins fait preuve d'une ténacité qui l'honorait.

Le choc, avait été si violent, que Jindanor ne compris réellement ce qui s'était passé, les flancs de sa bête enserrée par ses cuisses, poing serrés sur sa lance, il avait sentis celle de son adversaire venir s'écraser dans son heaume, sa nuque lui fit mal, les flancs saillis de sa bête furent pincé par la plaque de son armure, la bête hennit sous la douleur des pincements, il sentir sa lance faire mouche, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il avait fait mouche après ce coups violents, a quelques millièmes de secondes près.  Son corps, malmené par la violence du coups, avait légèrement pivoté sur le côté, il tenait sur son cheval, sonné, sa lance trônait encore dans sa main.

Georges emmena son cavalier sur quelques mètres, avant de s'arrêter, renâclant et hennissant sans vraiment de but. Pour faire entendre son mécontentement sans-doute ?

C'était après que son crâne eut été quitté par ce sifflement sourd, et la douleur importante, que Jindanor se redressa sur George, sa main droite s'appuya sur l'encolure de la bête, alors que la droite vint l'extirper de son heaume, non sans difficulté, celui-ci bosselé par le choc.

Il posa son regard sur les alentours, encore légèrement à l'ouest. On scandait son nom, et ça.. Il ne s'y attendait pas du tout. Son regard tomba sur Vespéris, au sol.

Il y était parvenu ?

La fierté s'empara du Géant, qui leva haut sa lance, pour une première joute, ce fut particulièrement violent, mais tout autant grisant. Il ne patienta pas, glissant du flanc de sa bête, pour venir s'enquérir de l'état de son adversaire du moment. Il avait chuté, et cela pouvait être cause de bien des malheurs à cheval, avec une armure de plate, aussi fut-il soulagé en le voyant bouger non sans mal, par plus de principe, il s'approcha et vint lui proposer sa main gauche, sa lance, il l'avait déposé au sol. C'n'était qu'un bouts d'bois, la vie d'un homme même son adversaire, était plus précieuse.

- Fichtre-dieux... Cette joute en a valu des centaines ! C'estt un honneur que d'avoir été votre adversaire.

Non content de l'emporter, le chevalier-gueux avait de suite démonté pour offrir son aide à son adversaire plutôt que de profiter des viva. L'arbitre eu un maigre sourire avant de se tourner vers les assistants qui grouillaient toujours autour de lui. Le niveau purement technique de perdant menait de loin celui du vainqueur mais visiblement, ceux qui se plaçaient sous la protection de Néera avaient plus que la technique de leur côté. Les chevaliers se séparèrent aussi rapidement que le permirent les contusion du désarçonné. Sans attendre plus longtemps, on ratissa les morceaux de lance les plus volumineux et l'arbitre appela les concurrents suivants.

« Que la joute suivante prenne place ! Sire Francesco d'Anoszia et Sire Enguerrand Östmar de Kahark doivent se présenter ! »

La foule hurla le nom de leur champion. Ici, à Serramire, le suderon semblait bien loin de chez lui.

Les deux homme se mirent en place, prêt à jouter. Östmar jaugea son adversaire sans un mot avant de refermer son heaume, prêt à l'affronter.  

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HRP

La joute numéro 4 est lancée.
Nous vous invitons à laisser les concurrents concernés ainsi qu'entité poster sans les interrompre.
Les joueurs peuvent envoyer leurs coups à entité

Francesco d'Anoszia entra en lice sous la clameur de la foule. Clameur qui n'était pas pour lui, bien évidemmet, mais pour l'homme qu'il s'apprêtait à affronter. Représentant de la famille Anoszia et du sud tout entier, la pression sur ses épaules ne semblait pourtant pas le priver d'une relative bonne humeur. Sourire au coin des lèvres, il abaissa sa visère et se prépara à éperonner les flancs de son destrier. La dame Angelina le regarderait jouter. Rien que pour elle, il ne devait point faillir à la tâche. Un dernier regard dans sa direction, puis son coeur se mit à battre au début de la course.

-huu dada bourricaud !

Lance baissée, il visa son adversaire d'Ostmär et de Kahark, avec la ferme intention de l'emporter.

HRP

Enguerrand : Frappe à l’écu ==> 2 points
Francesco : Frappe au cimier ==> 1 point

Jet de dés de chute réussi par Enguerrand : 7
Jet de dés de chute échoué par Francesco : 2

Cumul des points
Enguerrand : 12 points
Francesco : 1 point1

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Un silence régna tout d’abord lorsque le choc eut lieu. Qui aurait cru que cette manche se finirait aussi vite ? Dès le premier tour, s’en était finit. Le chevalier du nord n’avait fait qu’une bouché du suderon. La foule se mit à rire dans un premier temps. Rire de l’Anoszia. Puis, ils se mirent à applaudir le vainqueur et les paris ne firent que se multiplier. Il serait l’homme à battre selon certains.

« Sire Enguerrand Östmar de Kahark  marque 12 points pour avoir fait chuter son adversaire, le sieur Sire Francesco d'Anoszia ! Le vainqueur est donc Sire Enguerrand Östmar de Kahark !!»

Enguerrand se rendit auprès de son adversaire après avoir emballé quelque peu la foule. Une fois à terre, il remercie l’Anoszia pour cette courte joute puis s’en alla fièrement.

Il s'en alla comme il était venu, mais cette fois-ci sous les railleries de la plèbe. Se retrouver à terre, au premier choc avait eu bien de quoi le ridiculiser aux yeux de tous. Paraître ainsi le mit dans une colère noire et le mit de bien mauvaise humeur. Bon perdant pourtant, il reconnut la prouesse du seigneur Enguerrand et le félicita pour son joli coup.

En se relevant non sans mal à cause de son armure trop lourde pour un seul homme, il retourna à sa tente en tentant d'ignorer les moqueries des uns et des autres. Il but une longue gorgée de vin rapportée du sud et posa son cul sur la paillasse.

-BASTARDO !

Les deux concurrents étaient à peine sortit de la lice qu’il se mit doucement à pleuvoir. De petits gouttes fines venant d’un nuage noircit qui passait au-dessus de la foule et des gradins. On vit quelques nobliaux se lever et s’en aller, ils devaient sans doute ne point aimer être mouillé. La foule quant à elle se mit à crier, de nouveaux paris étaient lancés vu qu’il fallait prendre en compte l’état du terrain qui se faisait doucement de plus en plus boueux.

« A présent, faisons place à la cinquième joute ! Sire Tancrède de Léjante et Sire Hudgar le Pieux, sont appelés sur le terrain ! »

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HRP

La joute numéro 5 est lancée.
Nous vous invitons à laisser les concurrents concernés ainsi qu'entité poster sans les interrompre.
Les joueurs peuvent envoyer leurs coups à entité

Hudgar le Pieux

Hudgar fit doucement s’avancer son hongre sur la lice, les sabots de la bête s’enfonçant dans la boue du terrain, qui commençait à être envahi d’une fine bruine. Le rouquin leva sa tête vers le ciel pluvieux, et chercha quelques gouttes pour rafraîchir son visage, casque encore à la main. Il murmura une prière à la Damedieu, puis abaissa son regard vers son adversaire. Tancrède de Léjante prenait lui aussi place devant lui. Après un bref signe de tête, qu’il ne remarqua sûrement pas, Hudgar enfila rapidement son heaume, relevant un instant la visière pour chercher à nouveau les faveurs de Néera avec de saintes paroles. Une fois fait, il rabaissa son masque de mort, et présenta ses mains à son écuyer. La première fut garnie d’une grande lance verte, la seconde, d’un bouclier portant ses couleurs. Paré, fier et hardi, il se mit en position, hurla un cri de guerre, et sous les vivats de la foule, s’élança dans la joute avec détermination.

Son cheval pie galopait dans la boue, alors que le cavalier ajustait son coup, ses yeux bruns se focalisant sur la Lance de Léjante.

« Il était grand temps, tudieu! »

« Pietonne prestemment Mouston, Le Pieux m’attends et je ne saurai le faire attendre d’avantage, mordioux! »

Tantôt bruine, maintenant pluie assurée, l’eau qui tomba du ciel rendit le sable battu par les sabots en ruines boueuses. Tancrède fit son entrée en trottant paisiblement, le heaume coincé sous son aisselle, saluant la foule en liesse. Son harnois bondissait à l’unisson avec son percheron, tandis qu’à ses côtés, son nabot de petit écuyer cherchait à convoyer au même rythme que son maître, brandissant haut et fort les armoiries de Léjante peintes sur un immense drapeau. Le petit peuple aimait ce genre de divertissement à outrance et cela était peu dire, puisque la pluie n’affecta pas une miette de leur enthousiasme. Le Hardi s’octroya un instant à lui-même, inspirant profondément et visualisant son premier coup.

Son cheval hennissait et soufflait à grands souffles, piochant le sol déjà fort boueux de ses immenses sabots. Il exécuta quelques tours sur lui-même, laissant bien voir comme il était excité à l’idée de foncer, tête basse, vers son ennemi. Tancrède immobilisa sa monture en tiraillant légèrement sur les rênes, au même instant qu’il sonda les places de la Haute, à la recherche d’une femme toute particulière. En vain, il retourna vers le Pieux qu’il salua sommairement en acquiesçant du chef. Sa main se tendit vers Mouston et se fit nouée à sa lance, tandis que son autre bras fut muni d’une targe.

« Je veux odir tous tes encouragements par-dessus les criements de la foule, Mouston ! »

Son regard se fit plus intense et sérieux que jamais. Sa respiration se coupa nette et lorsqu’il serra les dents, il poignarda les flancs de sa monture à l’aide de ses éperons. Il s’élança enfin vers le Pieux!

« OR I ALLONS, SANGDIEUX ! »

HRP

Tancrède : Frappe à l’écu ==> 2 points
Hudgar : Frappe au casque interceptée par la frappe à l'écu ==> ANNULE

Jet de dés de chute réussi par Hudgar : 5 (palier 5)

Cumul des points
Tancrède : 2 points
Hudgar : 0 point

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Le Pieux chevalier avait de l'expérience et le coup qu'il tenta en était une preuve parmi tant d'autres, mais son adversaire n'en était pas moins aguerri. Alors que sa lance se levait pour atteindre le casque de celui qui représentait Alonna, ce dernier réagit avec la vitesse d'un vétéran. Le trou béant dans la garde de son adversaire n'était pas passé inaperçu. Aussitôt, l'arme du Sire de Léjante s'engouffra en direction de l'écu de son ennemi.

Que ce fut la Damedieu, l'instinct ou l'expérience, la pointe de la lance du Sire Hudgar se rabaissa juste avant l'impact, manquant sa cible de peu pour se préparer au choc. Le coup fut rude. Une exclamation s'éleva du publique alors que le hongre pie ralentissait au bout de la lice. Son cavalier était à demi couché en arrière, cramponné d'un main pommeau de sa selle dans une posture plus que précaire.

Tous retinrent leur souffle pendant un instant.

Et Hudgar le Pieux réussit à se remettre d’aplomb.

« Sire Tancrède de Léjante marque deux points! Sire Hudgar le Pieux ne marque aucun point! Préparez-vous pour le second coup!»

L'arbitre s'était laissé allé à une ombre de sourire. La passe avait été belle et le publique en redemandait à raison.

Naros fila à vive allure, tandis que le bout de sa lance qui pointait haut le ciel, s’affaissa pour viser son ennemi. Pendant l’ombre d’un instant, alors que son heaume lui obstruait pratiquement la totalité de sa visibilité, à quelques enjambées d’un impact certain, son souffle se coupa net. Ses dents se resserraient et son menton se redressait, question de se garder des éclats de bois d’une lance fracturée. À ce moment précis, il n’entendit plus même la foule en délire, plus même son propre souffle, pas même les battements de son cœur,  seul sa propre lance voler en éclat contre le Pieux.

Il tira violemment les rênes de sa monture pour la faire stopper immédiatement. Il redressa le menton et, sous un sourire voilé de métal, il constata que sa lance n’était plus et qu’elle avait cabossée le harnois du Pieux. Il secoua les épaules, question de reprendre ses esprits, puis franchissait de nouveau au trot le manège afin de se préparer à un nouvel affront. Il toisa au passage son adversaire qu'il salua respectueusement en un hochement concis de la tête. Rendu au niveau de son écuyer il lui beugla quelques mots :

« Fripouille! Fais-moi préparer mon autre lance, celle-ci est aussi émoussée que ton braquemart! »

La victoire n’était pas assurée et il le savait. Une seule erreur et il se retrouverait sitôt cul contre terre. Mouston noua une autre lance à son avant-bras puis se préparait à faire détaler l'animal de son maître au triple galop en claquant sauvagement sa croupe. Le Hardi se permit tout de même, une énième fois, un regard vers la foulée de la haute. En quête d'un regard féminin, il soupira silencieusement lorsqu'il échoua puis retournait à sa proie première : le Pieux!

« Prends garde mon ami! Car tu t’apprêtes à te faire désarçonner par le Hardi! »

Hudgar le Pieux

Par Néera, quelle maîtrise !

Hudgar sentit la lance se fracasser avec force contre son écu, éclatant en mille morceaux, alors que la puissance du choc l’avait fait basculer vers l’arrière. En cavalier aguerri qu’il était, il s’était cramponné pour rester sur le dos de son hongre hennissant, se servant de ses cuisses et s’accrochant au pommeau de la selle. Arrivé à l’autre bout de la joute, il se réajusta sur la selle, prenant deux secondes pour souffler un coup. La foule était en délire, face à cette magnifique passe. Le Pieux devait bien l’avouer, le sir de Léjante méritait son sobriquet. Il était pourtant si jeune… Hudgar soupira, et s’arma à nouveau, son écuyer lui apportant une nouvelle lance.

Il se tourna, et empêcha son cheval de se cabrer, avant de foncer à nouveau à pleine vitesse vers son adversaire.

« JUSTE ET FORT ! »

Dans les gradins, les partisans des Stern reprirent le cri de guerre en se levant, accompagnés même du vieil Arnoul, qui voulait sûrement prouver qu’il n’était pas un si vieux débris.

HRP

Tancrède : Frappe au cimier ==> 1 point
Hudgar : Lance croisée (inefficace contre la frappe au cimier) ==> 0 point

Jet de dés de chute réussi par Hudgar : 4 (palier 4)

Cumul des points
Tancrède : 3 points
Hudgar : 0 point

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Cette fois, les deux chevaliers s'élancèrent avec autant de fougue l'un que l'autre. La provocation verbale du plus jeune fut suivit d'une attaque qui ne dépareilla pas. Lance haute, droit vers le casque, le mouvement amorcé par son ennemis pour dévier le coup, bien que fulgurant et techniquement impressionnant, fut tout a fait inutile. Ce n'était pas la visière, mais bien le cimier de ce dernier que le jeune Hardi tentait d'atteindre.

Et ce fut bien ce qu'il parvint à toucher.

Emporté par l'élan qui aurait dû dévier la frappe au casque qu'il s'attendait à recevoir, Hudgar le Pieux vacilla dangereusement.

« Sire Tancrède de Léjante marque un point! Sire Hudgar le Pieux ne marque aucun point! Préparez-vous pour le dernier coup!»

Pour la seconde fois, le jeune Hardi avait réussit à dominer par la technique un adversaire plus qu'honorable. Après deux passes, son harnois ne portait pas la moindre trace de choc. Pour la seconde fois, le Pieux manquait d'être désarçonné et se remettait en selle sans coup férir. L'adresse et la valeurs des deux hommes était comparable et c'était même l'expérience du Sire Hudgar et sa capacité d'anticipation qui semblait jouer contre lui. Du côté de la populace, il était difficile de discerner un nom plutôt qu'un autre. Du côté de la noblesse, les amateurs étaient en halène.

Hudgar le Pieux

Ha bah celle-là, il l’avait pas vu venir !

Tancrède l’avait bien leurré sur son coup. Par prudence, le chevalier arétan avait voulu dévier un coup qui aurait pu lui fracasser la tête. Mais son jeune adversaire n’avait fait que toucher son cimier, comme s’il souhaitait le narguer en lui rappelant son avance. Emporté par son geste, et surpris par celui du Serramirois, il avait encore une fois failli tomber de cheval. Néanmoins,  son équilibre l’avait sauvegardé. Fier fils de la Malelande, il était presque né sur un cheval ! Il sentait pourtant que cette joute le malmenait plus que de raison. Il se faisait peut-être un peu vieux pour ces épeuves… Mais par les Cinq, il irait jusqu’au bout ! Avec Néera comme bouclier !

A nouveau près de son écuyer, qui lui donna une nouvelle lance, il leva un cran sa visière, et posa un instant son regard vers Azénor, puis vers ses compagnons sternois. Arnoul lui hurla dès lors, tentant de couvrir le vacarme de la foule :

« Allons, Hudgar ! Montrez-nous où se terre le Bélier de Lün ! »

Se remémorant cette petite joute régionale à laquelle il avait participé il y a quelques années, il acquiesça vivement, avant de rabattre sa visière, et se présenter à nouveau en lice. Hudgar riva ses yeux sur son adversaire. Son hongre était nerveux, et il lui flatta l’encolure. Lorsque la Lance de Léjante s’élança à nouveau, Hudgar le suivit, aux abois. Alors qu’il galopait, entre deux respirations laborieuses, il murmurait une mince prière à la Damedieu…

HRP

Tancrède : Lance croisée ==> 0 point
Hudgar : Frappe a l'écu interceptée par la lance croisée ==> ANNULE


Cumul des points
Tancrède : 3 points
Hudgar : 0 point

Vainqueur
Tancrède de Léjante
On vous laisse RP la victoire/défaite avant de lancer la joute numéro 6

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Pour la dernière fois, les destriers s'élancèrent. Et la suite prouva que le Hardi n'en était pas moins réfléchi. Plutôt qu'un coup d'éclat, il para la frappe ajustée de son adversaire pour être sûr de ne pas être lancé à bas.

Sous la pluie battante, les deux homme arrivèrent au bout de la lice. L'eau ruisselait sur leurs heaume respectifs.

« Aucun point n'est marqué! Sire Tancrède de Léjante accumule trois points! Sire Hudgar le Pieux n'accumule aucun point! Le vainqueur est le Sire de Léjante!»

Le dernier mouvement, plus stratégique que grandiloquent, semblait avoir fait un peu retomber le délire de la foule... a moins que ce ne soit la pluie qui érodait leur cris et bravo. Malgré la défaite, le nom du Pieu Chevalier pouvait encore être entendu. Mais celui du jeune Hardi était sur toutes les lèvres de la tribune. Les encouragements et félicitations pleuvaient au même rythme que la pluie. Certains discutaient si âprement de la joute qui venait de se dérouler qu'ils en oubliaient de se manifester leur contentement.