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 [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.

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Arichis d'Anoszia
Jindanor Numanor
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Maélyne de Lourmel
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Maélyne de Lourmel
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Maélyne de Lourmel


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MessageSujet: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeJeu 14 Avr 2016 - 12:34








Ce RP est un RP Public. Toute personne souhaitant y participer est la bienvenue.
Je vous demande de ne pas jouer les différents PNJ's que j'introduirais.
Si vous souhaitez avancer l'action d'une quelconque manière, merci de m'en parler au préalable via MP ou Skype.

Bon jeu

______________________________________

lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. 517256thenala2
Thenala d'Outremont



3ème journée de la 9ème ennéade de Vérimois, An 8 du 11ème cycle.

« Tes notes de musique m’ont affreusement manquées, Thenala. » Assise dans les jardins, Maélyne regardait l’horizon alors qu’elle écoutait les notes mélodieuses que lui offrait sa cousine, Thenala d’Outremont. La rouquine ne cessa pas tout de suite de jouer, préférant finir son aire. Lorsque ceci fut fait, la jeune femme plongea ses yeux verts dans ceux de la Dame de Lourmel.

« Je suis heureuse de te retrouver Maélyne. Je me suis peut-être attirée les foudres de Dame Mahaut en quittant sa cour mais… J’avais l’impression que tu avais besoin de ma présence. » Maélyne n’écouta pas, son esprit était à nouveau partit ailleurs.

« Maélyne… Dis-moi, qu’as-tu donc ? Le château entier semble s’inquiéter. Tu restes là, assise, toute la journée, tu ne souhaites même pas te sustenter. » La Dame ne réagissait toujours pas alors que la rouquine souffla d’exaspération.

« Si Cécilie n’était pas là pour se dévouer corps et âme pour toi, Lourmel serait sans doute déjà proie à un débordement quelconque… » Cherchait-elle à la culpabiliser ?

« Tu ne prends même plus de temps pour Aline… Elle reste sans cesse avec sa tutrice et… »

« Ça suffit Thenala ! » Interrompit-elle en haussant la voix ce qui eut pour effet de surprendre la musicienne. « Je t’ai demandée de me jouer quelques notes… Pas de me faire la morale. » Enchaîna-t-elle, toujours énervée. La musique reprit après un bref moment de silence sans que plus aucun mot ne soit prononcé le restant de la journée.

______________________________________

Le soleil s’était couché et le ciel était d’une noirceur incomparable, un orage approchait et celui-ci s’annonçait être violent. Maélyne pouvait entendre la foudre se rapprocher de plus en plus. Le château était en alerte et des hommes partaient à cheval aider un ou deux villages en proie aux flammes.  

Pendant ce temps, La Dame trempait dans son bain, une coupe de vin à la main. Ce n’était pas dans ses habitudes de rester là, à ne rien faire, elle qui aurait habituellement prit part à l’aide qui se mettait en place.


Déposant sa coupe sur la petite table qui se trouvait à côté de la baignoire, elle plongea sa tête sous l’eau. La jeune femme y resta un moment, les yeux ouvert, scrutant le jeu de lumière qui s’offrait à elle grâce aux nombreuses bougies qui éclairaient la pièce. Elle vida son esprit, chassant toutes ses craintes, ses angoisses, ses souvenirs. La jeune femme se surprit même souhaiter tout oublier. Tout effacer. Oublier jusqu’à son propre nom, ses origines, sa famille ou même sa sœur. Tout ce qui lui causait du tort, elle voulait tout oublier.

Remontant à la surface, elle prit une grosse bouffée d’air. Malheureusement, son souhait ne s’était pas exhaussé, et ses souvenirs douloureux refirent surface. La Dame se leva, puis quitta son bain, se réservant une coupe pleine de vin.


Elle regagna sa chambre alors que l’eau de son bain ruisselait encore sur son corps, resté nu. Les volets de sa fenêtre avaient été fermés à cause de l’orage qui se rapprochait toujours de plus en plus. Sa coupe de vin vidé tomba au sol, elle maudissait de ne pas avoir emporté la cruche. Maélyne enfila finalement un vêtement en lin, celui-ci colla à sa peau, toujours mouillée. Elle prit la peine d’ouvrir les volets pour scruter l’horizon, pour affronter du regard cet orage qui semblait causer tant de torts. Pour regarder ces éclairs s'abattre sur terre.

Son lit lui faisait de l’œil et la Dame ne résista pas longtemps. Tombant comme une masse, le vin l’aida à s’endormir et à garder un profond sommeil malgré les volets ouverts qui se fracassaient contre les murs extérieurs à cause des fortes rafales de vent.


______________________________________

4ème jour de la 9ème ennéade de Vérimios, An 8 du 11ème cycle.


Le lendemain matin, le château se remettait d’une folle nuit. Des arbres étaient tombés, déracinés par la force du vent, du matériel était renversé, le toit avait même été partiellement endommagé. Et alors que la foule de serviteurs grouillait dans le château pour tout nettoyer, la Dame de Lourmel ne s’était toujours pas montrée.

« Avez-vous vu la Dame de Lourmel ? » Demanda Thenala à chaque personne qu’elle croisait dans le château. Personne ne sut lui répondre, de la simple bonne au conseiller. La rouquine pressa le pas, montant les escaliers vers l’aile Est, là où se trouvait la chambre de Maélyne. Elle toqua, trois fois mais ne reçut aucune réponse. « Maélyne ? Es-tu là ? » Demanda-t-elle en toquant une nouvelle fois. Toujours aucune réponse.

La porte s’ouvrit, Thenala entra doucement. Il n’y avait personne dans la chambre. La pièce semblait avoir elle aussi subit les dégâts de l’orage. Le lit était complètement défait, des meubles étaient renversés et une foule d’objets de décoration se trouvait au sol. La musicienne regarda à terre, écartant une bougie à l’aide de son pied, elle cria à la vue de la traînée de sang qu'elle aperçut.

Dans une prise de panique, elle fouilla la chambre mais elle ne trouva aucune trace de Maélyne.
« GARDES ! GARDES ! » Cria-t-elle ensuite quittant la pièce en courant. « La Dame de Lourmel a disparue ! La Dame de Lourmel à disparue ! »


Dernière édition par Maélyne de Lourmel le Ven 3 Juin 2016 - 12:34, édité 8 fois
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeVen 15 Avr 2016 - 10:48

La vie s'était accélérée…

La veille, elle avait cru que l'arrivée de son frère allait bouleversé ses habitude. Puis que sa nouvelle allait bouleversée sa vie… et l'Univers entier semblait s'être mis de la partie. Elle s'était plongée dans le travail jusqu'à l'heure du soupé qu'elle avait passé exclusivement avec Gaël, Maélyne étant encore une fois trop occupée pour manger C'était sûrement la première fois que Cécilie lui était reconnaissante de son absence à un repas. Tenir son masque était suffisamment difficile sans que l'une des rare personne a la connaître assez pour voir au travers l'observe pendant une heure pendant qu'elle se forçait à ingurgiter une demie poire du bout des lèvres.

Moins d'une heure après la fin du repas, après à peine quelques chanson et une partie d'échec, elle était retournée se perdre dans le travail, rattrapant définitivement le retard qu'elle avait accumulé pendant sa perte de conscience. Tout était bon pour éviter à la fois son frère et Jindanor. C'était Rose qui l'avait finalement obligé à aller se coucher, refusant de lui servir de secrétaire plus loin dans la nuit… Et le ciel en avait profité pour leur tomber sur la tête.

Cécilie avait à peine posé la tête sur son oreiller lorsque les bourrasques s'était faites assez fortes pour lui rappeler les nuits de tempêtes sur l'Olienne. Elle était rester un moment à écouter, incapable de dormir autant à cause de son esprit vagabond que du tonnerre. Il était plus que proche : juste au dessus de la ville, elle aurait pu le jurer. Doucement, elle se leva et glissa entre les meubles dont elle connaissait parfaitement l'agencement jusqu'à la fenêtre. Les volets vibraient sans s'ouvrir, humides et froids. Elle ne mis pas longtemps a trouver le loquet. A peine plus à le faire sauter.

Une bourrasque ouvrit le battant avec violence et lui fouetta le visage. Tous les sons, toutes les odeurs se firent plus forts. Un orage d'été comme il y en avait peu. L'eau explosait au sol au moins de l'assourdir. Le tonnerre coupait ses pensées. Alors elle restait là, agréablement perdue dans la tourmente... Jusqu'au moment ou quelques cris s'étaient fait entendre par dessus le tumulte. Un cheval henni. Puis un deuxième.

Elle fronça les sourcils… Quelque chose n'allait pas. D'un pas assuré, elle se glissa de nouveau jusqu'à son lit, ramassa sa canne, la sur-robe que Rose laissait toujours traîner sur le dessus de l'énorme coffre qui en bordait le pied tâtonna quelques instants à la recherches de pantoufles qu'elle ne trouva pas et décida finalement de faire le cours chemin qui la séparait de la chambre adjacente à la sienne, aménagée pour sa suivante au cas ou elle aurait besoin d'elle à toute heure du jour ou de la nuit. Elle se glissa à l'intérieur et du montrer autant de patience que d'insistance pour réveiller la dormeuse… qui finit par sursauter en se rendant compte de la personne qui était venue la tirer du lit.

-Cécilie ? Que ce passe-t-il ?!
-J'ai entendu quelque chose d'étrange dans la cour. Des gens s'agitent.
-Rien d'anormal avec ce vent…
-Non. Il y a quelque chose qui ne va pas. Je t'en prie. Allons voir. Si je me trompe je te promets de te laisser choisir l'intégralité de mes horaires de travail pendant trois jours.

En quelques minutes les deux femmes, Rose revenait, son manteau trempé et la respiration légèrement accélérée.

-J'ai réussi à trouver un garde. Le vent décornerait des bœufs ! il m'a dit que l'écurie avait été touchée. Trois hommes sont partis rattraper les chevaux. Les gardes remparts sont inquiets. La rivière monte vite et ils ont vu tomber la foudre sur la ville… et sur une tour de la grande-porte.
-Et Maélyne ?
-Elle dort semble-t-il.
-Très bien. Elle n'a pas l'air bien ces temps si... Si elle peut récupérer un peu…

Cécilie, restée dans la chambre de sa sœur de lait en attendant son retour, se leva de nouveau en s'appuyant contre le mur.

-Et nous devrions faire comme elle.
-Désolée Rose… Mais je te promet que tu pourras dormir tout ton saoul dès que cet ouragan sera passé. Je vais avoir besoin d'un peu d'aide. Nous ne réveillerons Maélyne qu'en cas d'extrême urgence.

Le reste de la nuit se passa à la fois lentement et extrêmement rapidement. En réalité, peu de personnes avaient réussies à trouver le sommeil. Après avoir chercher à en savoir plus sur l'état des choses, Cécilie avait organisé quelques menus détails : toutes les chambres sous les combles avaient été vidées de leurs occupants pour éviter les accidents. Lorsqu'un arbre était venu emboutir le mur de la réserve, on avait aussi commencer à transférer une bonne partie des vivres.

Le Capitaine avait été enjoint de rassembler le maximum de ses hommes pour allé voir ce qui se passait en ville, aidé les habitants à se mettre en sûreté… ou aider à former une digue. A cause de l'insistance de la jeune femme, il avait finit par céder malgré ses réticences à dégarnir le château. Gaël, réveillé comme les autres, avait absolument tenu à se joindre à eux. D'après les hommes qui s'étaient aventuré sur les murs, la rivière enflait toujours à vue d’œil et si la pluie continuait, il ne faudrait pas plus de quelques heures pour qu'elle sorte de son lit.

Le reste ne fut pas beaucoup plus utile. La jeune musicienne resta avec les gens du palais, essayant de faire en sorte que les esprits ne s'échauffent pas trop et que l'atmosphère reste la plus légère possible. Peu avant l'aube, elle était passé voir Aline. La petite était parfaitement réveillée auprès de sa gouvernante mais ne semblait pas plus traumatisée que cela. Elle sursautait parfois lorsque l'éclair tonnait mais semblait plus fascinée, voir amusée par toute l'agitation qu'effrayée… Et ce n'était certainement pas Cécilie qui allait changer cela. Elle s'amusa avec la petite de l'aventure qu'ils étaient en train de vivre et s'échappa de nouveau lorsque l'aube pointa timidement le bout de son nez, et que l'enfant piqua bien trop du nez pour que le bruit la maintienne réveillée.

Avec le matin, le bilan se fit plus net et le vent tomba peu à peu. Ne resta bientôt plus d'une bruine fine. Cette pluie ressemblant presque plus à du brouillard qui vous glace jusqu'aux os avant même que vous ne vous soyez rendu compte de son existence.

Aussitôt, et malgré le manque de soleil parfaitement camouflé par d'épais nuages, les serviteurs commencèrent à déblayer et nettoyer le château. Après un rapide passage par sa chambre avec Rose pour se vêtir plus convenablement, Cécilie, éreinté, retourna prendre des nouvelles des dégâts. La première vérification fut pour l'abri du Kerkand. Fort heureusement, il était toujours prisonnier de la pierre. Trois arbres déracinés. Un qui avait même été jeté sur une bonne distance jusqu'au fameux mur de la réserve. Elle nota mentalement qu'il faudrait le faire examiné par un architecte. Beaucoup de désordre, l'écurie notamment avait été bien malmenée et deux chevaux s'étaient bel et bien enfuis. Le toit de l'aile Ouest avait été partiellement endommagé, laissant même une chambrette à découvert. Mais à part quelques égratignures et une jambe cassée après coup pour avoir couru dans les jardins détrempés, il n'y avait aucune perte a déplorée… En tout cas de ceux qui étaient restés au château. Gaël et les gardes n'étaient par contre toujours pas revenus.

Cécilie se levait enfin pour allé prendre un encas lorsqu'un hurlement retenti quelque part dans les étages. Une vois que la musicienne reconnue pour l'avoir écouter chanter ces derniers jours, bien qu'elle n'ait pas encore eu le temps de réellement discuter avec sa propriétaire.

« La Dame de Lourmel a disparue ! La Dame de Lourmel à disparue ! »

Le sang de Cécilie ne fit qu'un tour, comme celui de Rose qui attrapa sa main pour accourir dans la direction des cris… Tout comme une poignée de garde et une horde de serviteurs au bruits de pas qui se lancèrent vers le même but.

Le Capitaine des gardes arriva le premier. Laissant un homme auprès de la demoiselle, il se rua vers les appartements de la Maîtresse des lieux avec le reste du contingent. Cécilie essayait de mettre de l'ordre dans ses idées abruties de sommeil. Des murmures terrifiés parcouraient la foule.

« Thenala, je vous en prie calmez-vous. Que s'est-il passé ?
-Maélyne ! Elle a disparu vous dis-je !

Une pierre s'écrasa dans sa poitrine, manquant de la faire suffoquer. Rose se permit de se porter au niveau de la jeune femme pour entourer un instant ses épaules en signe de soutien. Après une seconde d’inaction totale, Cécilie se retourna plus ou moins vers l'attroupement.

« Continuer votre travail. Le château a besoin d'être convenablement remis sur pied. Dites à Hèlene que je compte sur elle pour s'assurer que tout les détails que vous découvrirez soient recensés. Ne venez me trouver que lorsque les gardes seront revenu de la ville ou que quelqu'un aura trouvé la moindre trace de la Dame de Lourmel. Je suis sûre que cette affaire sera très vite mise au clair. »

S'il y avait une personne capable de faire vraiment régner l'ordre dans la cohorte de gens, c'était bien la chef des cuisine. Cécilie avait toute confiance en elle. Elle était aussi revêche que bienveillante.

« Allons Thenala, nous devrions parler de cela plus calmement. Rose, tu pourrais…
-Bien sûr. »

Rose les guida toutes deux dans un petit salon, l'homme laissé par le Capitaine Lourmelois les suivant comme leur ombre. Malgré leur agitations, les jeunes femmes réussirent finalement a se parler à peu près calmement. Thenala expliqua avec la plus grande précision ce qu'elle avait vu. Rose fut envoyée répéter tout cela au Capitaine qui se fit s'empressa de lancer de lancer ses hommes non seulement au travers de chaque couloir, chaque pièce, chaque placard, chaque passage dérobé du château, mais également en direction de Lourmel et de ses alentours.

Un vent de peur soufflait dans le château. La mystérieuse maladie de l'Intendante. Le désespoir qui se lisait jour après jour dans les actes de la Dame des lieux. L'orage. Et maintenant ça ? Les Prières croisaient les chuchotement craintifs ou goguenards dans les couloirs. Les rumeurs combattaient la réalité.

Au bout d'une heure, Gaël et trois autres gardes se présentèrent à la grande porte, expliquant avec beaucoup de détail comment la rivière avait partiellement débordée et fragilisée plusieurs bâtiments. Comment les gardes avaient réussit à organiser des équipes d'habitants pour creuser des dérivations à la crue soudaine et aidé les habitants à se mettre à labrit dans le temple de de Néera. Comment la foudre était tombée par trois fois sur la ville, l'un des coup s'écrasant sur les ornements de la place principale, brisant la roche et noircissant le bois. Le vent avait soufflé plus d'un toit et de nombreux blessés étaient à déplorés mais le nombre de disparu se comptait sur les doigts d'une mains, un vrai miracle.

Hélas, ils apportaient aussi une nouvelle plus sombre : Maélyne était toujours introuvable.

En quelques heures des battues furent organisées pour retrouvées la Dame de Lourmel. Cécilie tournait dans le château comme un lion en cage. Impossible de mettre un pied dehors, le terrain était bien trop inégal. Elle gardait son masque de sérénité et d'assurance pour rassuré son monde, passant une grande partie de la journée à combattre les rumeur et à redonner l'espoir de tous ceux qu'elle croisait. Plusieurs artisans de la villes furent contactés et organisés pour que les réparations soient faites au plus vite.

Mais ce qui pesa le plus à Cécilie, fut d'entendre Aline arriver vers elle, coursée par ce qui devait être sa gouvernante. Le nœud qui l'empêchait de respirer redoubla.

« Tati Céciiiii !! Ils disent que Maman est partie ! Je veux la voir ! Ou elle est ?! »

la petite se cramponna à la robe de Cécilie avant même que celle-ci puisse se baisser pour la recevoir dans ses bras. Il fallu le concours de la gouvernante pour la décrocher et que la musicienne puisse enfin la prendre dans ses bras pour la porter, guidée par Rose, dans un petit salon un peu moins exposé aux yeux et aux oreilles des adultes qui étaient déjà assez sur les dents.

La Demoiselle de Beaurivages du mettre toute sa volonté et tout son art du contrôle en jeu pour ne pas craquer en entendant sa nièce pleurer d'angoisse. Son cœur était lourd, mais elle expliqua et réexpliqua à Aline qu'elle ne pouvait pas voir sa mère tout de suite mais qu'ils la retrouveraient très vite. Tout en sachant qu'elle ne pourrait pas forcément tenir cette promesse, elle promis autant de fois que la petite l'exigea.

Énervée, angoissée, exténuée, la fillette finie par s'endormir dans les bras de la jeune femme après un moment infiniment long, le visage trempé de larme. Cécilie caressait ses cheveux doux comme de la soie. Rose s'était éclipsée depuis un moment déjà, appelée par un garde qui voulait qu'elle aide à fouiller les appartement de la Dame des lieux. Les mots de  Thenala tournaient toujours dans la tête de la musicienne. Du sang… La chambre retournée. Saccagée.

Un instant, Cécilie serra un peu plus fort la petite fille effondrée contre sa poitrine en serrant les paupière pour ne pas pleurer à son tour puis retrouva son air parfaitement calme et serein. Où pouvait bien être Maélyne maintenant ? Comment ? Pourquoi ? Même son mentor s'était joint aux battues, dès fois que son Art lui permette de repérer une trace qui échappe aux yeux de tous. Elle se sentait faible… démunie… impuissante… plus encore que la veille. Son monde tout entier s'écroulait... Jusqu'aus personnes qu'elle chérissait le plus...

Dieux… Elle aurait tout donné pour que Jindanor soit près d'elle a ce moment précis.


Dernière édition par Cécilie de Laval le Ven 15 Avr 2016 - 22:05, édité 1 fois
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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeVen 15 Avr 2016 - 13:13

Ambiance ::





Une journée des plus ensoleillées... Et maintenant une foutue tempêtes... Jindanor était avec Anthoine, dans la cours du Castel lorsque les premières averses s'étaient misent à dégringoler du ciel, les noyant de la tête au pieds en à peine quelques secondes... Hors de leurs armures, prenant un peu de bon temps, ils n'avaient pas vu arriver ces immenses nuages aussi sombres que la nuit, ceux-ci recouvrant Lourmel et ses environs en à peine quelques minutes, noyant la cité dans une pénombre importante... La nuit ne devait pas tarder, et cela n'allait qu'en s'empirant. L'orage lui même était encore assez loin alors que Jindanor et Anthoine rejoignaient la caserne, d'un pas pressant, détrempé de la tête aux pieds ils ne purent s'empêcher une franche rigolade... Il n'était qu'à ses débuts ce bougre de temps, mais les deux camarades avaient été surpris et éffarouchès comme deux vierges foutues dans un bordel...

-Par les cinq... Il pleut comme vache qui pisse... Se laissa dire Anthoine, s'essorant en pliant ses vêtements dans tout les sens, abandonnant son haut de toile de lin pour le laisser reposer près du feu de la caserne, la plupart des hommes avaient été pris au dépourvu, et traîner sous cette pluie battante était certainement la pire des sensations, mais Jindanor lui... Lui, il aimait ces orages, cette sensation de vie, le danger... Que voulez-vous, nous sommes tous un peu timbrés... Certains plus que d'autres.

-Comme vache qui pisse ? Encore une de tes expressions qui sortent du trou du cul de c'monde... Sortit nonchalamment Jindanor, l'orage écrasant les tuiles d'une tannée de flotte. Bordel... C'est ce que j'appelle de l'Orage... Ca présage rien d'bon.

-Tu m'étonnes...

Il ne fallut que quelques minutes, une demi-heure tout au plus pour que les premiers problèmes surviennent.. Les éclairs tranchaient le ciel avec la violence de milles lames, déchirant la toile sombre sur laquelle ils se dépeignaient d'un flash immense... Leur grondement sourd survenant pas même quelques secondes après, secouant les coeurs de leur violence inouïe... La croyance nouvelle de Jindanor l'aurait amener à penser que cet orage était l'expression d'un désaccord divin, mais là... Là c'était une véritable guerre qui se déroulait dans ces cieux.. Guerres propageant ses ravages à même la terre de mortelles, celle-ci frappée par la foudre, qui fendit plusieurs habitations, propageant des flammes véloces et affamées..
Jindanor se trouvait sur l'un des remparts, revêtant principalement son armure de cuir, ainsi que sa cape en peau d'Ours, celle-ci l'aidant à se protéger de la pluie battante... Il observait tout cela, effrayait mais aussi fasciné par la puissance de ce monde qu'ils habitaient... Cet Orage n'avait rien de normal.. Il venait de loin, il n'était pas apparu sans raison, il se traînait certainement des terres d'Anaëh, se gorgeant de son humidité pour se reverser ailleurs... Le Nord connaissait des pluies pareilles, venant parfois des mers éloignées, portaient par la chaleur du sud , amenée par les courants froids du nord, cette terre n'avait rien d'infertile, nourrie par ses bois, nourrie par ces pluies battantes... Mais rarement d'une telle violence, cet Orage là... il avait tout d'un déluge.

-JINDANOR, ANTHOINE ! Hurla une voix en bas du rempart, se hissant déjà le long des escaliers, nids des fleuves nouveaux nés s'écoulant à même l'enceinte du Castel. On a besoin d'hommes ! La Dame de Laval exige qu'on s'occupe des villes en besoin, il nous faut de bons gaillards, la rivière menace de débordée et les faubourgs en portée de celle-ci risquent de se retrouver noyer, il faut un maximum de gars pour construire une digue...ET VITE !

Jindanor et Anthoine ne se firent pas prier, fonçant à la caserne s'emparer de pelles, dont ils auraient très certainement besoin, filant rejoindre les hommes qui se rassemblaient déjà dans la cours sous la pluie battante... Les chevaux étaient particulièrement excité et énervé par le temps.
Le grondement d'un éclair vint faire trembler Jindanor comme une plume, le son en lui même venant de secouer tout le groupe d'hommes... Le capitaine devant eux hurlait ses directives, Anthoine, récemment promu Lieutenant, se tenait à ses côtés, comme Jindanor le faisait, observant les hommes dans leurs armures semi complète, ayant évité de se vêtir de métal et revêtant plutôt leurs apparats de cuir, certains tremblant devant le déluge, et d'autre soufflant pour éloigner les goutte d'eau de leur moustache, celle-ci les chatouillant sans distinction.. Le temps était presque gelé, la pluie battante n'aidait pas à se sentir au sec, et le vent , le vent véritable monstre, et rouleau compresseur soufflait avec la violence de milles cavaliers, repoussant presque l'Ours qu'était Jindanor. Le vent les giflait avec force, propulsant les gouttes dans leur visage, noyant leurs vêtements de la tête aux pieds...

Lorsque les ordres furent bien expliqués, les hommes se mirent à détaler vers les villages, s'emparant de chevaux pour les quelques hommes dépêchés aux villages les plus éloignés, chevauchant sur les bête les plus fiables de l'écurie, véritables étalons sans peurs.. Jindanor et Anthoine furent dépêchés, comme une grande partie des hommes dans la direction des digues nécessaires a la réduction des dégâts que la rivière pourrait causer.
Cette rivière parlons-en... Produisant un bruit du tonnerre, arrachant déjà des mottes de terre... Les arbres ayant poussé en bordure menaçaient déjà de suivre son courant violent, celui-ci n'était autre qu'un véritable rouleau compresseur, et si cette pluie venait bien du Nord ouest, les monts n'attendaient plus qu'une chose, déversait le tout de leurs contenant s'étant écrasé sur leurs flancs... La rivière déborderait, c'était certains, tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était évacuer les zones à risque, et créer une digue.

Jindanor découvrit une tête blonde, gaillard au corps de liman d'sol, aux côtés des hommes se trouvant près de la digue, celui-ci beuglait des ordres a Anthoine alors que celui-ci donnait de la main à la patte, comme la plupart des hommes présents, les autres étant les femmes et les enfants, vieillards et autres personnes à se sortir de leurs maisons pour se rendre au temple, seule zone particulièrement surélevée de la ville, et déjà bloquée à ses entrées par des ensembles de sac de sable et de terre, sac de toile de jute utilisé normalement au transport de patate ou autre bazar, ceux-ci avaient aujourd'hui trouvé une utilité toute particulière en ce jour de déluge.

-Il faut qu'on fasse s'écrouler cette maison ! Les fondations sont déjà rongés par la flotte, la digue que nous sommes entrain de faire ne tiendra pas le coup si l'on a pas suffisamment de poids derrière pour la soutenir ! Cette demeure est déjà fragilisée, il suffit de quelques coups bien placés et ses gravats s'étaleront suffisamment sur ce pan de la digue, et renforçeront celle-ci ! Hurlait la tête blonde, nul autre que Gaël de Laval, personnage que Jindanor se rappelait déjà avoir croisé dans le Castel...

Le fil de fer ambulant n'avait pas totalement tord, mais celui-ci ne donnait pas pour autant son aide, ne trouvant autre moyen que de beugler des ordres, semblant même s'exiter comme un pou devant la totale indifférence d'Anthoine, qui tourna la tête vers Jindanor.

-Si on fait tomber cette baraque, cela créera une digue devant la rue, il suffira de renforcer celle-ci avec la terre que l'on ait entrain d’excaver... Si l'on fait ça sur quelques autre rues de ces faubourgs.... Ca s'passera bien, son idée est pas mauvaise ! Cependant,on pourra pas entièrement protégé les faubourgs, la rivière nous réserve encore bien des surprises, ces nuages viennent du nord ouest, l'eau ne va pas tarder à dévaler l'Oësgard pour nous arriver en pleine poire...

-Et tu proposes quoi alors ?!

-... Faisons ce qu'il dit, et prions les dieux pour que ça passe !

Ils regardèrent le blondinet, Jindanor arrêtant de pelleter pour lui coller la pelle dans les basques.

-Occupez-vous de creuser à ma place, et arrêtez de beugler vos ordres. J'vais m'occuper de cette baraque moisie.

-J-... Comment osez-vous...

-La ferme, et faîtes ce que j'vous dis ! Hurla-t'il d'une voix rauque et autoritaire.

Alors que le blondinet fulminait pour en pelletant devant l'insistance de Jindanor, celui-ci avait pris deux trois hommes avec lui, s'emparant de masses ils avaient débuté la destruction du mur porteur interne, utilisant leurs masses pour briser le mur pointant vers la rue, ils parvinrent à faire s'écraser lademeure en travers de la rue, obstruant tout passage, et pouvant servir de base à une digue efficace, l'ordre fut alors donné de faire la même chose avec chaque demeure des plus en mauvais état et dont l'eau du fleuve pouvait atteindre la rue, vidant son contenu et le réfugiant dans les entrepots de la cité, ils firent ensuite s'écrouler les maisons aux emplacements indiqués par le blondinet rageur de devoir se salir les mains aux côtés des cul-terreux, Cependant, c'était tout à son honneur que la digue ainsi produite fasse son office... La terre recouvra vite les décombres et permis d'imperméabiliser ceux-ci, formant des digues de bien un mètre trente de haut, permettant d'éviter toutes destructions plus avancées... Une dizaine de maisons furent tombées sur ce faubourgs, contre bien des centaines si la fureur de la rivière les avaient atteintes...

Cependant, comme l'avait souligné Jindanor, l'eau des monts descendaient maintenant, formant un véritable ras de marrée dans le lit de cette rivière déjà trop pleine, le grondement de l'eau fit pâlir l'Orage, volant la vedette à celui-ci tant sa force fit se chier dessus les plus braves, plongeant derrière la digue pour s'y protéger...Un pont de bois fut emportés à quelques dizaines de mètres, les arbres en bordures furents arrachés, le pont en pierre tint le coups malgrés une partie de son sommet arraché par un arbre scié en deux sous la force de l'eau, commençant à s'égratigner sous la déferlante qui vint s'écraser sur les digues, seuls quelques vagues passèrent, gardant le restant en dehors des faubourgs.. lls avaient les pieds dans l'eau de toute manière, et leur état détrempé n'aida pas à se sentir bien mieux...

Jindanor et Anthoine félicitèrent le blondinet d'une grande tappe dans le dos, manquant de lui démettre une épaule, cependant, quelques chose attira leurs regards, à lui, comme aux deux vétérans..

Une jeune femme, à peine plus de 16 ans, se trouvait emportée dans le courant, hurlant à l'aide depuis certainement bien des lustres, balottées par les flots, c'était un véritable miracle qu'elle soit encore en vie..

Jindanor serra les dents, doutant fortement de la possibilité de la sauver, mais lorsque le jeune blondinet sauta à l'eau, son sang ne fit qu'un tour... Le courant était trop fort, bien trop fort bordel...

Il fulmina en retirant sa cape courant le long des digues pour suivre cette déferlante, le jeune blond parvint à rejoindre la demoiselle, aprés moultes péripéties, et un crawl parfaitement réalisé, il parvint même à rejoindre la bordure, cependant, alors que Jindanor aidait la demoiselle à sortir de là, s'apprêtant à aider le mioche en lui beuglant qu'il était complêtement tarré, un tronc d'arbre, déraciné en aval fondit sur eux, le gamin plongea littéralement, s'évitant de se faire fracasser par celui-ci, Jindanor voltigea en arrière, s'écroulant sur le dos dans de l'eau lui arrivant autrefois au genoux, à moitié noyé lors d'un instant, il se redressa, moitié sonné, observant aux alentours auprès du blondin, celui-ci ne refaisant pas surface depuis qu'il s'était levé...

Il fallut près d'une dizaine de seconde pour que Jindanor ne le repaire, accroché à une branche , tentant tant bien que mal de rester la tête hors de l'eau.. La côte de Jindanor le lançait comme jamais, lui déchirait le flanc presque, mais s'il laissait ce blondin crever dans cette rivière, alors qu'il semblait si proche de Cécilie.. Elle le tuerait, très certainement, elle le tuerait... IL serra les dents et plongea, sans plus réfléchir malgré la volonté d'ANthoine d'abandonner, celui-ci fulminant l'air désespéré et effaré par son camarade...

-FOUTUE JOURNEE DE MERDE, hurla Jindanor avant de plonger dans l'eau qui lui glaça les os, le faisant trembler de la tête au pieds, il nagea avec rapidité vers sa cible, plongeant aprés l'avoir perdu de vue pour essayer de le récupérer sous l'eau, alors que sur la berge, la demoiselle sauvée il y a peu était prise en charge par les hommes, et qu'Anthoine se rongeait les sang devant cette scène...

Il ne les vit par remonter... C'était trop long... Trop trop trop trop long bordel... Bien trop long... Il ne vit que Jindanor remonter, le temps d'un instant, reprenant une bouffée d'air, avant qu'il ne replonge, évitant une branche et ne ressorte enfin, le blondinet sous son bras droit, nageant d'un bras vers la berge qu'il parvint à atteindre après près de trois cents mètres de combats...

Anthoine fut son sauveur, bien plus que Jindanor ne le fut pour ce jeune homme.. Lui permettant de remonter sur la berge ... Jindanor lui, peinait réellement à remonter sur la berge, sa côte le lançait, sa douleur ne l'aidait pas à vouloir remonter, et alors que son meilleur ami tentait de le sortir de là, ... L'eau emporta Jindanor, celui-ci ne pouvant lutter, exténué, fatigué.

Gaël ne connaissait pas qui il était... Seul Anthoine avait vu la scène... Et alors que le blond se vidait de l'eau qu'il avait dans ses poumons, Anthoine fulminait contre lui même de ne pas avoir pu sortir son ami de là... Il ne le revit pas faire surface... ... Il ne le revit pas....

Faire surface....


Anthoine fut pris de panique, mais ne pouvant pas se décider à plonger... Sortis le blond de cette merde... Le balança derrière les digues... Et fulmina comme jamais, hurlant de rage et de désespoir face à ce qui venait de se produire.

Jindanor avait disparu...

Et à l'aube... Il apprendrait que la Dame de Lourmel avait elle aussi.. Disparue.


Apprendre tout ça à la Dame de Laval... Allait être la partie la plus... Dure à vivre.
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Piccolo l'Albano

Le petit comptoir était une bien modeste chambre au rez-de-chaussée d'une masure non loin de la place principale de la ville. Penché sur son cahier des charges, Piccolo l'Albano lisait les quelques lignes de son registre lorsqu'il entendit des soldats battre le pavé. Se levant pour ouvrir la fenêtre, il tendit l'oreille pour tenter de surprendre une conversation. C'est juste quelques mots qui lui parvinrent, apparemment leur Dame avait disparu.

" Oh oh oh." S'exclama le marchand que la nouvelle excité plus que de raisons. Piccolo était un petit commerçant des Trois-Saisons qui supervisait, et encore ce mot était bien trop pour cette charge, les affaires de la compagnie dans cette région de la péninsule.

Il attrapa son chapeau plumé posé sur une chaise et siffla son chien pour qu'il rejoigne. Songeant sans doute qu'il y avait une récompense à la clé pour quiconque retrouvant la disparue. Le clébard était un bâtard pointer au pelage blanc tacheté de noir qu'il avait acheté à Chiard lorsqu'il était missionné là-bas, le vieil animal n'avait pas forcément un bon odorat mais savait débusquer les cadavres. Il fit craquer ses gros doigts et claqua la porte, s'en allant à l'aventure pensa-t-il.


" Eh ho l'ami." Il interpela un soldat à sa sortie. " L'avait pas retrouvé la mère Lourmel ?"
" Nenni l'marchand, on la cherche et recherche. "
" Z'avez vu l'bordel d'la soeur Kina ? "
" La Dame n'est pas de ce genre là."

Ernesto n'y croyait pas trop. De là où il venait, un village à la frontière ysaraine lorsque les femmes disparaissaient, c'était au bordel du coin. Alors avec cette idée en tête, il suivit son chien jusqu'au bordel. C'est qu'il était un fréquent client et le clébard avait bonne mémoire. Mais celui-ci s'emballa à l'approche et couru vers une ruelle adjacente. "L'avait bien dit" pensa fort le marchand qui se frotta les mains en clopinant derrière le cabot. Quelques secondes plus tard, entre deux masures, Piccolo retrouva son chien entrain de ronger un fémur d'un corps sans vie. Une femme, brune et plate.

"Venez voir ! Venez voir ! Z'l'ai retrouvé la Mère Lourmel ! Eh ho les gens ! Z'l'ai retrouvé !"      
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Iselda

« L'es pas loin dix heures ma ptiote, t'vas pas gagner ta croûte en pieutant toute la sainte journée ! ».
La grosse dame avait une rauque et aussi grasse que son corps. Allongée dans les draps odorants, Iselda n'ouvrait même pas l'oeil, un sourire narquois sur son visage d'ange. Elle n'avait pas à se lever si tôt pour se payer son pain, elle le savait, la matrone le savait et tout le royaume aussi. Certainement agacée tant pas sa nuit courte que par le flegme de la belle blonde, la dodue ouvrit sans ménagement les deux vitres de la chambrée. L'air frais du matin vint caresser le corps laiteux et nu de la jeune endormie. Elle frissonna tandis que ses narines furent chatouillées par la douce odeur de la pierre humide. Avait-il donc plût toute la nuit ? Elle s'étira bruyamment en baillant. Pas très gracieux de la pat d'une si belle femme mais qu'en avait-elle a faire ?
Elle fixa ses pupilles émeraudes sur la matrone à la mine sévère. Elle n'était pas d'humeur taquine ce matin, et cela ne faisait qu'amuser plus encore la jeune Iselda. Sa crinière blonde était emmêlée et son corps sentait encore la sueur de la veille et de la nuit. Un bon bain lui serait indispensable avant de descendre dans le grand salon.
« Tu pues d'avantage qu'un nain en voyage Iselda. T'es p't'être pas mauvaise dans ton travail mais va falloir m'enl'ver cette odeur d'là avant que je décide de t'envoyer dans une autre maison ! ».
La mine austère lui indiqua qu'elle ne menaçait pas à la légère. La petite fronça les sourcils. Elle devait certainement avoir ses saignées pour être d'une humeur aussi exécrable. Elle quitta la douceur de son lit, ses pieds rencontrant avec un frisson désagréable le sol froid de la pièce, en proie au tumulte de la brise qui soufflait encore. « C'est bon ! Tu n'as qu'à faire appeler Méline pour changer les draps et laver le sol. Et enlève donc cette mine si grave de ton visage Kina, tu vas te faire des rides ! ». Elle éclata d'un rire cristalin. Des rides, elle en avait presque autant que de la graisse la matrone et ce n'était pas peu dire !
Les seins durcit par la fraîcheur ambiante, Iselda sortit de la pièce quelques instants plus tard pour se rendre à la salle d'eau. Quelle chance d'avoir une maison si bien équipée. La belle blonde n'avait pas toujours connu de telles conditions pour pratiquer son art, et il faut dire qu'elle était plutôt ravie, alors qu'elle approchait lentement des vingt ans, d'avoir trouvé une pareille perle. Lourmel n'était certes pas Serramire mais la jeune arrivait à gagner sa pitance avec facilité et s'offrait même un petit salaire rondelet. Elle avait la chance d'avoir une chambre et de beaux habits. Et à y regarder, elle méritait son succès. Grande et élancée, sa chevelure dorée atteignait presque ses reins. Ses yeux étaient éclatants, malicieux et plaisant à voir. Ses seins et ses fesses avaient une bonne taille, de ceux qui plaisent aux hommes. Le bain la réchauffa un peu, se lavant du foutre et de la sueur de la veille.
En descendant, elle sentait bon le frais – un douce odeur de fleur, un parfum qu'un de ses client lui avait un jour offert – et était vêtue de beaux atours. Prête à séduire, la crinière lâchée dans son dos, elle avait le pas guilleret. Elle salua avec un grand sourire ses consœurs. L'établissement n'ouvrait ses portes qu'à onze heure mais tout le monde était déjà sur le pied de guerre. Kira triturait ses petits doigts boudinés dans un coin, ruminant elle ne savait trop quoi. Quelle femme inquiète ! Que voulait-elle qu'il se passe aujourd'hui ? Elle s'approcha avec douceur et s'assit près d'elle, son merveilleux sourire toujours accroché aux lèvres.
« Tu sais, je ne riais qu'à moitié pour les rides. Si tu continues, tu vas finir par même perdre l'appétit ! ».
Elle retint son petit rire. S'il y avait une chose que la tenancière aimait plus encore que l'argent, c'était la nourriture. C'était de notoriété publique et pourtant, elle eut un regard sévère. « N'oublies pas où est ta place Iselda ! Ce n'est pas une journée pour ta bonne humeur ».
« Par Néera Kira, vas-tu me dire ce qui te tracasse autant ? »
« On dit partout dans la ville que la Dame s'est volatilisé »
Des petits yeux intéressés se tournèrent vers les deux femmes. S'il y avait bien une qualité essentielle pour les prostituées, c'était de savoir se nourrir de ces petites rumeurs qui circulaient tout les jours. Utilisées à bon escient, elles étaient fortes intéréssantes.
« Elle a peut-être suivit un homme qui sait ! Vlà bien longtemps qu'elle était seule la Lourmel ! »
« Une pute qui croit à l'amour, je n'ai jamais rien vu d'aussi incongru ! »
L'hilarité générale fut tôt interrompue par des aboiements tout proche. Quelques personnes semblaient crier au dehors du bordel. Iselda se pencha à la fenêtre d'habitude calfeutrée du grand salon. Un petit homme rondouillard semblait beugler on-ne-sait-trop quoi. Il était seul pour le moment, mais à hurler comme un goret qu'on égorge il finirait bientôt par attiser les curiosités. La rue était plutôt vide pour ce début de journée, et ce malgré la taille relative de la cité. Avec l'accord de sa matrone, Iselda se saisit de son chaperon d'un pourpre lumineux. Une distinction nécessaire pour le commun. On ne fréquentait pas les filles de son genre. La jeune blonde avait déjà vu une femme changer de rue avec ses enfants plutôt que de la croiser. Elle s'en moquait. Elle assumait pleinement ses choix et si elle n'était pas dans les convenances habituelles, elle s'y habituait.
L'homme était fort bien mit, son chapeau à plume lui donnait un air grotesque qu'on ne voyait que peu ici bas. L'accent et la teinte de peau lui indiqua bien vite la provenance de ce dernier. Un sudiste, de Soltariel ou d'Ydril. Elle en avait baisé quelques uns, des hommes forts démonstratifs mais qui au lit, se trouvait bien vite débordé. Du clinquant.
Arrivant à sa hauteur, elle découvrit la triste scène. Sainte Néera ! Que c'était horrible ! Et les allégations du bonhomme n'allait pas en la rassurant. Elle n'avait jamais vu la Dame, mais l'âge semblait plutôt correspondre. Quelques vers courrait sur sa chaire putréfiée tandis que de grosses mouches volaient ça et là autour du cabot qui mordillait sans soucis la jambe de la morte. Par le saint con, elle priait que ce ne soit pas la Lourmel !
« VIIIIIIIIIIIIIIITE UN MEDECIIIIIIIIIN »
Voilà tout ce qu'elle fut capable de dire après un hoquet de dégoût.
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Arnoul de Stern
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Ruthger d'Estenhausen


A mesure que Ruthger se rapprochait de Lourmel, accompagné de son écuyer, il était de plus en plus perplexe. Ses sourcils se fronçaient, et son regard perçait le ciel pour retomber sur la bourgade serramiroise, qui semblait avoir pris très cher hier soir. Etrange. La tempête n’avait pourtant pas frappé la ferme de ce paysan, chez qui ils avaient logé, sur le bord de la route. Et pourtant, les Cinq savaient que cette porcherie aurait eu grand-besoin d’une belle ouverture dans le toit pour aérer l’endroit, et plus encore, de l’eau pour laver cette bande de traînes-savates aux guenilles sentant la bouse, et le ranci. La fillette était bien mignonne. Mais par Néera, qu’est-ce qu’elle sentait ! Sûrement était-ce là une nouvelle tactique mise au point par les paysans, pour conserver la virginité de leurs filles avant leur mariage. Moins bêtes qu’ils en avaient l’air, ces bouseux. Le progrès était en marche.

Son fidèle escuyer, Gontran Lafuite, marchait à pas vif à côté de son cheval, se coltinant tout le barda sur le dos, suant à grosses gouttes dans ses guêtres. Son surnom, Bottier, lui venait d’une anecdote peu fine, qu’il serait outrageux de décrire ici. Peut-être en d’autres lieux, d’autres temps. Toujours est-il que le fameux Gontran, épuisé, dit à son maître :

« Messire d’Estenhausen ! On est bientôt arrivé ? »

Ruthger acquiesça.

« Lourmel est là. La tempête a estourbi les toits, et les parapets font grise mine. M’est avis que les auberges sont en piètre état aussi. Nous logerons au castel. Dame Maélyne a sûrement ouï dire de mes exploits ! »


Et pour cause ! Second fils d’un châtelain serramirois, il avait combattu avec vaillance les terribles pillards Wandrais. Récemment, il avait affronté les hordes noirelfiques à Nebelheim et à Amblère, où il avait ébloui les foules de son tour de main dévastateur. Un véritable héros, que ne saurait manquer de récompenser son père. Peut-être en lui promettant mariage, ou en lui achetant meilleur cheval ? Le canasson qu’il avait avec lui, Radis, n’était autre que la monture du jardinier de son château. C’était tout ce qu’il avait pu réquisitionner, pour se rendre jusqu’à Oësgard. Et par les dieux, le chemin depuis Estenhausen jusqu’aux confins du trou du cul du Nord avait été extrêmement long. Surtout pour le pauvre Gontran, en fait, dont la mule avait expiré son dernier souffle deux jours après Nebelheim.

Ils arrivèrent dans la bourgade, s’apprêtant à être accueillis comme les fiers chevaliers qu’ils étaient. Surtout Ruthger. Pourtant, ils ne trouvèrent que des roturiers hagards, pleurnichant sur leur belle toiture mise à bas, ou sur l’état lamentable de leurs caves et de leurs maisons en général. La tempête avait visiblement opéré une crue. Heureusement que Ruthger souhaitait loger au château. L’odeur des charniers d’Amblère était encore fraîche dans sa tête, et il avait besoin d’air frais. Avec sa monture et son écuyer, le chevalier remonta vers la place forte. A mesure qu’il s’en approchait, pourtant, une clameur se répandait. De pauvres hères criaient dans les rues, et des gardes sortaient par quatre du château, cherchant visiblement quelque chose. Gontran s’arrêta.

« J’ai peur, monseigneur ! »

Ruthger gloussa.

« Que nenni, Bottier. Tu ne dois point avoir peur ! Allez, arrête de finasser, et remesses-toi en route, bourriquet ! »

Le chevalier continua d’avancer, toujours en direction du château. Las de ne pas savoir, il apostropha un garde, du haut de sa monture.

« Toi, là. Je suis Ruthger d’Estenhausen, fils de Brecca d’Estenhausen. Que cherchez-vous avec si grande insistance ? »

Le garde se racla la gorge.

« La Dame de Lourmel a disparu, et on la r’cherche ! »

Ruthger en fut étonné.

« Disparu, tu dis ? Fichtre ! Diantre ! Moi qui comptais loger au castel. Point d’indice quant à la belle ? »

L’homme d’arme se gratta la tempe, soulevant son casque-pot.

« Pas vraiment… Vous comptez nous aider, messire ? »


Le jeune chevalier sourit.

« Allons, l’ami ! Je suis Ruthger d’Estenhausen ! Mon devoir est de retrouver les demoiselles en détresse ! »

Gontran grommela dans sa barbe, et se murmura à lui-même.

« Surtout pour pouvoir pioncer dans l’château, hein… »
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 0:35

Enfin un instant de répit…

Cécilie s'assit précautionneusement dans le grand escalier. Une énorme soupire de contentement la secoua.Voilà. S’asseoir juste un petit moment au lieu de courir d'un bout à l'autre du château, tantôt au bras de Rose, tantôt au gré des cliquetis de sa canne. Heureusement qu'elle connaissait bien le château a force de s'y déplacer. Le nombre de marches et la longueur de la plupart des couloirs ne lui étaient pas étranger et s'y déplacer rapidement n'était pas si difficile au final. Elle ne pouvait peut-être pas mettre la main à la patte mais elle avait besoin d'être à la foire et au moulin, orchestrant aussi efficacement que possible les recherche, la remise en état du château et les problèmes quotidiens qui s'ajoutaient à tout ça. Hélas, après une nuit blanche et les émotions fortes de la veille et du matin, la fatigue rongeait ses nerfs.

Il n'était même pas encore midi et elle avait pourtant l'impression que son dernier réveil datait d'un autre temps. A cette époque ou le monde tournait toujours droit et ou son avenir lui appartenait. Mais le rêve devait bien s'arrêter et pour le coup, le réveil s'était fait brutal. Néera la guide… où pouvait bien être Maélyne… ? Elle ne pouvait pas être partie sans rien dire… Elle ne pouvait pas être partie sans la prévenir, elle. Et ce sang… Un sourire amère tordit ses lèvres… et une voix prononça son nom au détour d'un couloir tout proche. Aussitôt elle s'efforça de recomposer son masque et se releva en prenant appui sur la rambarde.

« On me cherche ? »

Elle avait parlé fort et clair pour prévenir l'arrivant. Un homme à n'en pas douté étant donné la lourdeur de son pas. Aussitôt, l'inconnu se tourna dans sa direction. Il avançait vite. Les affaires reprenaient…

« Damoiselle… Vous… avez l'air épuisée ? »

Il avait hésiter un instant, comme s'il avait finalement reprit une autre phrase. En tout cas, reconnaître le nouveau venu eu au moins le bon goût de faire sourire la jeune femme.

« Anthoine. Vous vouliez me voir ? Vous étiez avec les volontaires qui sont parti aider les habitants de Lourmel cette nuit n'est-ce pas.
-Oui. Ça a été… saleté de rivière. Hmm... Sir de Laval est déjà revenu?
-Oui. Il m'a dit que vous aviez admirablement gérer la crue.

Elle ne précisa pas les fleurs qu'ils s'était lancé, sachant que son frère avait tendance à ne pas rater une occasion de faire savoir qu'il était doué… Le problème, même s'il manquait totalement d'humilité, c'était qu'il ne le faisait pas sans fondement.

-Je vois.
-Quelque chose vous tracasse, je suis peut-être aveugle, mais pas idiote. Puis-je faire quelque chose pour vous ?

L'homme se gratta pensivement la tête en grognant comme s'il voulait prendre la parole avant de se raviser. Cela ne disait rien qui vaille. Elle n'avait que rarement côtoyer le jeune militaire hors de leurs périodes de voyages mais ce genre de réaction gênée était rarement bon signe.

-Quelque chose s'est produit cette nuit ?
-Oui... Pendant la crue... Nous avons fait une digue... Mais... Enfin... Jindanor a disparu. Il...
-QUOI ?!
-Oui. Il a été emporté par le courant. On le cherche encore.
-Comment ?
-… Il a été emporté par le courant…
-Non. Comment est-ce arrivé ?! On m'a dit que vos digues avaient tenues. Comment s'est-il retrouvé dans l'eau.

Quelque chose n'allait pas… et elle s'y accrochait comme si trouver l'incohérence rendrait invalide le fait qu'Anthoine venait de lui rapporter… Mais ce qu'elle pointait du doigts semblait le faire encore plus hésiter.

-Une.. jeune femme a été emportée. L'eau était trop monté. Le.. Le courant était trop fort, on ne pouvait pas lui porter secours. Mais votre frère a sauter à l'eau pour la sauver. Il l'a ramenée au bord. .. Mais un arbre l'a heurté. Jindanor est allé le chercher. Il l'a sorti de là. Mais le courant était trop fort… Même pour un gars comme lui. J'étais sur le bord. J'aurai été emporté… Le courant était bien trop fort.


Il répéta encore une fois la dernière phrase comme s'il hésitait entre le besoin de se convaincre qu'il n'y était pour rien et celui de se convaincre que cela n'avait pas put arrivé. Lorsqu'il releva les yeux sur la jeune femme, il s'attendait a voir sa peau livide malgré son air serein, comme ce jour à Karras… mais il fut presque distrait un instant de ces souvenirs qui l'assaillaient par le visage qu'il découvrit.

« Conduisez moi aux jardins. »

La voix de la musicienne était glaciale, presque sifflante. Une moue mauvaise marquait son visage tendu. Elle était… furieuse… Il ne l'avait jamais vu dans un tel état… Mais voir ce petit bout de femme habituellement si contrôlé totalement hors d'elle avait quelque chose de presque effrayant.

« Mais le terrain…
-C'est un ordre.

Il ne chercha pas a discuter et posa la main fébrile de la demoiselle sur son bras pour prendre la direction de l'extérieur. A part pour signalé quelques défauts du terrain, il ne desserra pas plus les dents que la jeune femme.

« GAËL ! »

Ils venaient de tourner à l'angle d'un bâtiment. Le jeune blondinet était en train d'aider les hommes du château à tirer l'arbre qui avait roulé jusqu'au mur des cuisines. Comment avait-elle su qu'il était là ? Anthoine sursauta… et il ne fut pas le seul. L'un des hommes en lâcha sa corde et le végétal retomba au sol dans un grondement. Pas de casse… Mais il s'en était falu de peu.

-Qu'est-ce que tu fais là Cécilie ? Tu devrait rester à l'intérieur tu le…
-ASSEZ !

Elle se dégagea du bras d'Anthoine avec agacement, les poings serrés.

-J'ai apprit qu'un Chevalier était porté disparut et qu'il l'avait été en essayant de te sauver la vie. Quand comptais-tu m'en faire part ?
-Ecoute. Tu as suffisamment à gérer sans avoir à compter précisément…
-Compter quoi ?! Le nombre de personnes qui ont utiliser leur cerveau ? Personne ici n'est quantité négligeable et que tu ait même omis de dire qu'une personne avait été emportée par ta stupidité est la preuve que tu n'a aucun respect pour eux. Dorénavant tu viendras me prévenir de chacune de tes initiatives et tu informeras le Maréchal de chacune de tes brillantes idées stratégiques. Ce sera a lui de de les appliquer ou non. Je…
-Je ne… !

"JE N'AIVAIS PAS FINI !

Ne tente même pas de te justifier. Ce comportement est indigne de toi. Tout le monde ici peut en être témoins. Si tu prends une seule fois à la légère la vie de quelqu'un en t'attribuant un mérite sans tâche, je te renvoie à Beaurivages avec perte et fracas ! Dussé-je en être bannie par père. Ramenez moi à mon bureau."


Anthoine mis une bonne seconde avant de comprendre que c'était à lui qu'on s'adressait. La voix de Cécilie l'avait littéralement clouée sur place...
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Roland de Dorour
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 9:12

Et pendant que le monde s’agite…

Tout commença sous un pont de pierre, où nul troll n’avait élu domicile, tout au moins dans les décennies précédentes, où la Lance de Dorour avait trouvé refuge quand la pluie s’était abattue de la plus violente des manières, le contraignant à renoncer à poursuivre son épreuve de patience contre les poissons qui s’épanouissaient dans la rivière. Bon, la vérité était que la pêche n’était qu’un prétexte pour se détendre, penser à autre chose, et si la crue était déjà entamée à cet instant, il était loin d’imaginer la gravité des événements en cours.
Tandis qu’il prenait le temps pour sécher un peu, il ne put s’empêcher d’observer le ciel et la façon dont les choses promettaient de dégénérer. A la moindre légère accalmie, il allait devoir se tirer, d’autant qu’il constatait que le niveau de l’eau montait déjà, et cet abri temporaire deviendrait bien vite un piège mortel si les choses se prolongeaient trop longtemps.

Et c’est ce qu’il fit… Si on peut appeler la pluie battante sous laquelle il sortit une accalmie, mais il valait mieux être trempé que condamné à la noyade, n’est-ce pas ? Sauf qu’une bien mauvaise surprise l’attendait, prévisible en vérité. Des digues improvisées par des maisons effondrées… Et lui se trouvait du mauvais côté… Ça ne sentait pas bon, et les choses allaient encore s’aggraver lorsqu'un véritable raz de marée s’engouffra dans le lit de la rivière.
Il s’accrocha à ce qui lui paraissait le mieux ancré et pouvant faire office de bouclier contre tout ce que l’eau avait emporté dans son sillage, là, à portée de main, mais tout ceci s’avérait mauvais. Il s’agrippa de toutes ses forces pour encaisser le premier choc, et son bouclier de fortune tint bon, un temps tout du moins, avant de céder, emportant le chevalier avec lui.

Dès lors, les choses devinrent floues, il était secoué, souvent la tête sous l’eau, parfois un instant salvateur, il crevait la surface des eaux et reprenait une bouffée d’air avant de s’enfoncer de nouveau. Il fallait qu’il reste conscient. A l’occasion d’un instant à l’air libre, il remarqua une jeune fille elle-même emportée, à la dérive, pas très loin de lui… La raison aurait exigé qu’il se ménage et se préserve, mais la raison n’était pas toujours ce qui le définissait, et puis, le brave dirait « abnégation »,  on pourrait aussi considérer que le bougre avait la fibre héroïque, et qu’il y avait là une jeune fille en détresse, même si lui-même était dans la mouise. Qu’importe ce qu’on veut croire sur ses motivations réelles, dans tous les cas, il alla la rejoindre, et dès lors s’évertua à la garder en vie.

Un temps passa, la fatigue le gagna, et il y eut un blanc, puis l’obscurité.

Quand il rouvrit les yeux, c’est pour accueillir de la pluie s’écrasant sur son visage, il semblait sur la rive, en sécurité à priori. En était-il arrivé là par lui-même ou bien avait-il échoué au gré de sa dérive, il n’aurait pas su le dire, pas plus qu’il n’aurait su dire combien de temps s’était écoulé. La jeune fille était encore inconsciente non loin de là, sa poitrine se soulevant lentement… Il reposa sa tête, aussi soulagé qu’égaré ou qu’épuisé.

Alors qu’il soufflait, là, il n’imaginait pas quel autre drame semblait se jouer à Lourmel.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 13:21

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Berthold --- Yorik --- Arold


« VIIIIIIIIIIIIIIITE UN MEDECIIIIIIIIIN »

Malgré le brouhaha qui régnait dans la ville, l’appel fut entendu par deux gardes qui passaient non loin de la petite ruelle. Ceux-ci bifurquèrent immédiatement pour venir à l’encontre de la jolie putain qui de sa belle voix émettait la requête.

« Qui a-t-il donc Mam’selle ? » demanda l’un des deux soldats, nommé Albert.
« Ah ! Je vois ! M’fin là... J’m’excuse Mam’selle mais l’Médecin il va plus savoir faire grand’chose...» Continua-t-il en se rendant compte du corps qui gisait sur le sol et dont un chien semblait s’en régaler. L’autre garde s’approcha pour regarder la bonne femme morte.
« C’la Dame Lourmel tu crois, Théodrick ? »
« Ce n’est pas la Dame. »
« J’sais pas, j’l’ai jamais vue. »
« Ben je te dis que ce n’est pas elle. »
« Mais comment t’sais qu’c’est pas elle ? »
« Je te dis que ce n’est pas la Dame, je sais à quoi elle ressemble. »
« Ah ! Ben dis-moi alors, Parc’que moi j’sais pas quelle tête elle a ! »
« Ben elle ressemble pas à ça en tout cas. »
« T’peux pas être plus précis ? »
« Je ne l’ai qu’entrevue, je ne l’ai pas vue en face de moi ! » Théodrick semblait agacé par Albert.
« Ben comment tu peux être certain q’c’est pas elle alors ? Puis qui t’dit qu’la bonne femme que t’as entrevue c’la Dame Lourmel ? »
« Je suis certain que c’était elle. Puis arrête de poser des questions, je te dis que cette morte n’est pas la Dame ! »
« Mais... »
« Non mais regarde ! Elle est à moitié décomposée ! Ça doit faire des jours qu’elle est là ! Hors la Dame a disparue cette nuit. » Les deux gardes parlèrent sans même prêter attention à la blondasse ni même au gros lard à chapeau.
« Mouais... d’Plus, qui nous dit qu’elle s’est pas volatilisée tout’seule la Dame Lourmel hein ? s’sa s’trouve, elle est juste partie en vac’. »
« Arrête de dire des conneries. » Répliqua Théodrick alors qu’il avait commencé à examiner le cadavre à la recherche du moins indice.
« On’a aucune preuve qu’elle s’soit faite enlevée ! »
« Ce n’est pas le genre de la Dame de partir sans prévenir. »
« Qu’est qu’t’en sait ? T’la connais pas. »
« Et comment serait-elle partie sans que les gardes qui tiennent la porte s’en soient rendue compte ? Tu as une idée lumineuse qui pourrait nous mener sur une piste plutôt que de dire des imbécilités ? »
« Ben y’a la faille là... t’sais, celle près d’la tour Est là... Elle aurait pu passer par là... »
« Impossible. »
« Mais si, y’a moyen qu’une personne passe. »
« Je te dis que c’est impossible. »
« Ben pourquoi ? »
« Je connais cette faille... et la largeur ne... »
« Quoi ? Elle a d’grosses fesses la Dame Lourmel ? » Rétorqua Albert avant de s’esclaffer de rire.

Exaspérée, Théodrick ne répondit plus rien. Il porta au contraire son attention sur les deux jeunes gens qui étaient restés plantés là à rien dire.


« Retenez donc ce chien. Nous allons nous occuper du cadavre. Ce n’est pas la Dame, inutile donc d’ébruiter l’affaire. » Il se rapprocha plus prêt du marchand.
« Si vous avez la moindre autre information, parlez. Une récompense sera sans doute à la clef pour celui qui saura nous aider à retrouver la Dame. »

______________________________________


Pendant ce temps, près du château...

« Allons, l’ami ! Je suis Ruthger d’Estenhausen ! Mon devoir est de retrouver les demoiselles en détresse ! »

« La Dame vous sera sans doute reconnaissante Messire ! Attendez-moi quelques instants, je vais aller chercher l’chef. »

Le garde -oui, encore un- partit sur le champ, laissant le chevalier et sa mule plantée là. Il n’avait pas pensé à l’inviter à l’intérieur de l’enceinte du château mais de toute façon la porte était grande ouverte, invitant carrément quiconque à rentrer. Mais le blondinet  - était-il vraiment blond ?- n’a pas dû attendre longtemps que Yorik pointa le bout de son nez. Le chef de la garde semblait anxieux et très pressé.

« Bon, faisons vite, une réunion m’attend. L’gaillard ici présent m’a certifié que vous souhaitiez apporter votre aide chevalier, cela tombe bien nous manquons d’hommes ! Certains de nos meilleurs éléments se sont faits emportés par la crue. C’est à se demander s’ils n’ont pas pris cela pour une attraction touristique ! Fin bref... j’aurais besoin d’aide quant à la recherche d’éventuelles indices. L’gaillard va vous conduire à la chambre d’la Dame. Elle a déjà été fouillée mais sait on jamais, on a pu rater quelque chose. Ouvrez l’œil et si vous trouvez quoi que ce soit de suspect, vous me trouverez dans la salle d’réunion. » Il partit aussitôt laissant soin au garde de montrer le chemin au chevalier. La chambre se trouvait dans l’aile Est et semblait être un vrai champ de bataille.

______________________________________

En milieu de matinée, une réunion d’urgence du conseil de Lourmel avait été demandée. Les membres se rassemblaient dans une salle spécialement dédiée aux diverses réunions. Une grande table trônait au milieu de celle-ci. Plusieurs chaises, dont celles destinées aux vassaux étaient vide mais la majorité était présente. On pouvait notamment trouver le conseiller politique Berthold de Brecht, le conseiller militaire Arold de Westenwald, les divers autres conseillers de Maélyne. Thenala d’Outremont était également présente. Yorik le chef de la garde venait d’arriver suivi de près par l’intendante de Lourmel, la cousine de Maélyne, Cécilie de Laval. Ils prirent tous place et chacun se regardaient –du moins ceux qui le pouvaient- d’un air inquiet et interrogateur.

« L’heure est grave Messieurs... et Mesdames. » Commença Berthold
« Nous n’avons toujours aucune piste concernant la disparition de Maélyne. Et les dégâts causés par la tempête sont assez conséquents. Fort heureusement la plupart des digues construites durant la nuit tiennent bon, mais jusqu’à quand ?... Le ciel n’est plus aussi menaçant mais nous risquons une nouvelle averse d’ici peu. » Il fit une légère pause alors que des murmures commencèrent à s’élever dans la salle.
« Je vous en prie. » Dit-il en élevant un peu la voix pour attirer l’attention de l’assemblée.
« Nous ne désespéreront pas et les recherches continueront jusqu’à ce que nous retrouvions Maélyne... Mais... Nous devons nous préparer au pire. » Il reprit une bouffée d’air avant de continuer.
« Non seulement, de nouvelles pluies nous menacent mais nous devons faire face à l’éventualité où Maélyne... Je... » Il s’arrêta de nouveau, lui-même n’osa pas prononcer la fin de sa phrase.
« Nous devons faire face à l’éventualité que la Dame ne soit pas retrouvée ou que celle-ci ai périt d’une quelconque manière que ce soit. » Reprit Arold sans aucune émotion dans la voix. Les autres membres attablés furent assez choqués par ces paroles.
« Messieurs, Mesdames, ne réagissez donc pas ainsi, vous savez que j’ai raison. Et puis, comme l’a dit Berthold, nous ne désespéreront pas et nous continueront les recherches. Mais ne nous leurrons pas et ne nous laissons pas guider par un quelconque espoir. Lourmel est déjà proie à une semi-panique à cause de l’orage. Le peuple se retrouve à la rue ou alors dans des maisons à moitié inondées. »
« Oui Arold, nous le savons. » Reprit Berthold d’une voix plus douce. « Nous devons mettre Aline en sécurité, elle est l’héritière de Lourmel et... »
Il ne put pas finir sa phrase que Thenala s’était brusquement levée.
« Pourquoi réfléchissez-vous déjà à cette éventualité ? Vous n’avez encore rien fait pour retrouver Maélyne que vous pensez déjà à la remplacer ! »
« Ma Dame, avec tout le respect que je vous dois... »
« Vous ne me respectez pas justement ! Nous parlons de ma cousine, de ma famille ! Et vous souhaitez que je reste là à vous écouter la considérer comme déjà morte ? Non ! Le peuple est peut-être en proie à une panique mais ils peuvent toutefois nous être utile... »
« Mais comment ma Dame ? La plupart sont occupés à sauver ce qui leurs reste comme maison. »
Il n’avait pas tort et Thenala le savait. Agacée de ne penser qu’à Maélyne, elle jeta un regard à Cécilie, espérant un soutient quelconque de sa part. « Proposons une récompense... de l’or ! Un titre ! Des terres s’il le faut ! Je souhaite qu’on retrouve Maélyne ! »
De nouveaux murmurent firent leurs apparition.
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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 18:19

lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. Pec10
Raymond D'Öberpierre



Öberpierre, petit village en aval de la Diespe, ce petit village de pécheur est principalement régit par ce bon vieux Raymond, ancêtre du village qui du haut de ses 53 années a au fur et a mesure appuyé ses conseils sur celle-ci, ainsi le maire s’appuie bien plus sur ses conseils que sur quoi que ce soit d'autre...

Le Vieux Raymond c'est aussi un papy aimant, le gaillard fatigué qui pourtant continue de rire avec les gosses et de les amuser, le vieux Raymond c'est l'ami de tous, le vieillard qui malgré ses 53 années vous propose son aide, et apprends aux gamins comment tenir leurs cannes à pèches, ou comment pagayer efficacement dans leurs barques...
L'Orage de la nuit passée avait fortement levée la rivière aux ras des rives, et emportée une bonne partie des barques qui n'avaient pas eu le temps d'être rattachées... Quelques arbres emportée en amont avaient même arrachée une partie du quai... Mais la surprise la moins agréable fut de découvrir dans les filets que non-content d'avoir étaient déchirés, et de n'apporter qu'une partie de la récolte attendue en cette saison de ponte, les salmonelles remontant l'amont de la rivière pour pondre non loin des sommets, là où les fonds sont bas... Cependant ils découvrirent tous avec stupéfaction qu'en plus de ces petits malheurs ...


-Vieux Raymond !!! VIEUX RAYMOND !! hurla le jeune Tymo, le fils du forgeron du village, son visage rondouillard étant pâle comme un mort, et ses yeux écarquillé d'une peur bien présente..
- Qu'est-ce que tu as Tymo... ? Tu n'vois pas qu'on est occupé ? lui répondit le vieux Raymond, s'attardant à soulever un pilier de bois pour la reconstruction du quai, tandis que le père Forgeron frapper de sa masse lourde pour l'enfoncer dans la vase et la terre de la rivière... Leurs pieds dans l'eau jusqu'aux genoux.
-Mais... Vieux Raymond... Reprit le gamin, un peu indécis, mais toujours aussi tremblant.
-Tymo, bon sang, laisse-nous ! reprit le vieillard en se retournant exaspéré vers le môme, avant de voir son visage blanc comme le cul de sa mère.
-MAIS IL Y A UN OURS ! Hurla le môme devant le vieillard.

Le vieux se figea de tout mouvement, comme tout les hommes du village aprés s'être redressés d'un coup, surpris par les mots.

-Comment ça un Ours ? commença la voix inquiète du vieillard..
-Un ours est couché sur la rive, il bouge pas mais....
-Allez cherche les lances, et les fourches.... ALLEZ ! reprit le vieux, sans attendre, agitant les bras dans l'urgence.

Les animaux sauvages n'étaient pas réellement une affaire courantes, cependant après une crue pareil, il n'était pas impossible qu'une bête des monts aient été apportés dans la nuit jusqu'ici... Le vieux avait le palpitant qui s'excitait, s'emparant de la lance dans sa demeure, il sortit, rejoignant les autres hommes sur la place, du haut de ses 53 ans, il n'avait jamais rechigné à donner de sa personne, aussi aiderait-il aujourd'hui tout autant... Le Jeune Tymo était aux côtés de son père, il devait leurs montrer où se trouvait la bête... Aussi commencèrent-ils a s'avancer  aux suites de Tymo, le jeune homme étant tout tremblant.

-Où-ça Tymo... ? demanda le vieux en posant sa main sur l'épaule du gamin, se voulant rassurant.
-Il... Il était derrière la p'tite Coline M'sieur Raymond... lui répondit le jeune homme, du haut de ses sept ans, il était bien courageux.
-Bouges-pas d'là gamin.. On va aller voir avec ton père et les autres... D'accord ? Lui dit le vieillard en lui désignant les poulaillers.
-D... D'accord... Le gamin ne demanda plus, restant là bien sagement..

Ils avancèrent à pas de loups sur la terre encore meuble de la pluie qui l'avait engorgée.. Arrivant en haut de la colline, ils purent bien aisément distinguer la forme musculeuse et de grande taille qui baignait à moitié sur la berge... Nul doute, les poils et la peau laissaient penser à cette bête... Les hommes avancèrent toujours avec autant de prudence, commençant à encercler la bête avec les lances pointaient vers l'animal immobile..

Le vieux Raymond se disait que cette journée ne pouvait pas être pire... Déjà leurs récolte était grandement abimée, et leurs matériel l'était tout autant... ET maintenant un Ours avait été apporté près du village...

-Ne faîtes pas un bruit... Tolrad, prends ma lance... Je vais voir si l'animal est... Encore en vie... Tenez-vous prêts... S'il est blessé il sera d'autant plus dangereux... Murmura-t'il, en tendant sa lance au dis personnage qui ne se fit pas prier pour prendre la lance de sa main gauche.

Le vieux Raymond, le dos courbé par l'age s'approcha d'un pas très léger... Observant de plus en plus un doute concernant l'animal... Il était grand, certes avoisinant les deux mètres, et la peau était certes celle d'un ours mais... Sa position... Les... Des bras ? Il y avait un cadavre humain en dessous où... Non...

Alors qu'il se trouvait juste à ses côtés... Il reprit la parole, bien plus blanc qu'il ne l'aurait cru.

-... C'est un homme. Dit-il... Presque d'autant plus effrayé et surpris... Retournant l'homme sur son dos.. La peau d'ours n'était qu'une cape qui semblait s'être déposée sur lui.. C'était presque incongru..

-... Un homme ? Bordel... Il est vivant Papy ? Lui demanda son propre petit fils, Jérôme
-... J'crois ouais... Sa poitrine se soulève. Dit-il en prenant calmement présence de son état physique, posant son oreille au dessus des lèvres du corps... Un souffle, léger, mais présent... Allez m'chercher Myrdna... Qu'elle prépare les soins. Ce gars à survécu à la crue... J'me demande bien d'où y vient.. Continua-t'il en observant son armure de cuir.

-Par les dieux... D'où viens-tu... ? lui demanda-t'il sans vraiment attendre de réponse, l'homme barbu étant toujours inconscient sur le dos, son bras passant au dessus de son torse.. Il était égratigné de toute part, mais c'était un miracle qu'il soit encore en un seul morceau..

Le vieillard et les hommes s'aidèrent pour amener l'homme vers la maison de l'herboriste du village, Myrdna, une femme âgé de la quarantaine, aux rides bien présentes et au visage labouré par la tâche et la fatigue, elle se tenait cependant toujours bien droite et restait une mère qui ne chômait pas, mère d'une dizaine des jeunes hommes et femmes parcourant le village, elle ne pouvait que rendre son mari heureux.

Alors qu'ils le déposaient sur la table de cette grange aménageait pour servir d'herboristerie improvisé à la vieille Myrdna, le vieux lui demanda quelque chose avant de sortir.

-Myrdna... Tiens moi au courant de son étât de santé... Quand il se réveil je veux lui parler.
-Ne t'inquiète pas Raymond... Je te tiendrais au courant. Lui répondit-elle en agitant une main vers lui, commençant déjà à préparer quelques soupes et autres préparations dont elle avait le secret.
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 12:43

Yorik était venue la chercher pour la réunion qui avait été décidée dans l'urgence. Depuis le matin, chacun s'activait un peu dans son propre sans, mettant ses capacités à profit, informant dans la précipitation ceux qu'ils croisaient sans vraiment prendre le temps de se consulter. Le temps était venu de se poser et de se mettre d'accord… Et évidemment, cela prométait d'être la partie la plus difficile de la gestion de cette crise. Mais bon, Cécilie n'était plus à une mauvaise nouvelle près. L'univers était comme… lointain… ou alors c'était elle qui était totalement anesthésiée. Non c'était stupide de penser cela, elle se sentait dans son état normal.

Le capitaine de la garde eut l'obligeance de l'aider à trouver un siège et poussa la galanterie jusqu'à repousser doucement sa chaise au moment ou elle s'asseyait. Elle déduit des murmures qui agitaient l'assemblée, des cliquetis d'équipements et du parfum délicat de sa voisine, qu'elle était à la droite de Thenala et vaguement en face d'Arold, le stratège de sa cousine. Une atmosphère d'inquiétude tendait les cordes vocales et les dos de chacun des participants à ce conseil informel. Atmosphère de laquelle Cécilie essayait de se détacher le plus possible… avec moins de difficulté qu'elle ne le craignait (mais elle était dans un état parfaitement normal, c'est une évidence). Son visage serein resta impeccablement en place lorsque Berthold pris la parole pour ouvrir leur petite séance. Il n'avait visiblement pas l'habitude de prendre en considération la présence de femme mais eut au moins la courtoisie de faire comme si tout était normal de ce côté-ci.

Comme elle le prévoyait, les esprits s'échauffèrent rapidement… Mais elle ne tenta pas d'intervenir tout de suite, tentant plutôt de noter quelles étaient les priorités de chacun dans cette affaire. Mettre Aline en lieu sûr ? Maélyne morte ? Une vague de panique à endiguée ? Voila des faits et des remarques qui ressemblaient bien à la gestion pragmatique d'hommes de guerres Nordiens. L'éclat de Thenala coupa cependant cours aux estimations. Le regard qu'elle finit par poser sur Cécilie fut des plus inutiles mais l'intendante aida Arold a faire taire la nouvelle vague de murmure. « Puis-je ? » Demanda-t-elle avant que les deux plus proches conseillers de Maélyne ne reprennent la parole.

Si Arold hocha silencieusement la tête, Berthold eut la présence d'esprit d'accepter à voix haute après quelques secondes durant lesquelles Cécilie n'avait pas desserré les dents.

« Il me semble qu'il est un peu tôt pour parler de façon si dramatique. Une semi-panique sévit en effet mais nous ne devons pas y céder nous-même. Maélyne a disparue depuis à peine quelques heures, une visite au temple aurait été plus longue que ça, nous sommes encore en pleine battue et rien ne nous laisse présager qu'elle soit morte. Si elle a été enlevée, ses bourreaux ont besoin d'elle en vie, sinon ils ne seraient pas encombrés. La chose qui pourrait nous faire le plus craindre pour la vie de Maélyne pour l'heure est la crue. Plusieurs personnes ont été emportées. Des hommes encombrés par un otage auraient très bien put y finir. Sur ce point. Avant de tirer des conclusions hâtives, nous devrions envoyer des messager prévenir chaque hameaux qui se trouve sur les berges en aval, offrant au besoin une petite récompense pour chaque corps ou personne vivante sortie de l'eau.
-Nous n'avons pas assez d'hommes pour les perdre à chercher à l'aveuglette. Coupa Berthold.
-Dans ce cas demandons aux vassaux de Lourmel.
-Vous suggérez que nous nous retrouvions débiteurs de nos propres vassaux pour retrouver la Dame ? Et si c'était justement un parjure qui avait fomenter cet enlèvement ?
-Nous ne savons toujours pas s'il s'agit d'un enlèvement. Mais si vous avez peur, prévenons au moins Forgestrange. Forgestrange n'ayant sûrement pas été touché de la même façon que nous, ils pourrons nous aider à couvrir l'aval de la rivière et les terres alentours. D'ici la nuit, nous auront sans doute plus d'information. Et si nous n'en avons pas, il sera toujours toujours temps de réévaluer les risques.
-Vous voulez que nous nous reposions sur Forgestrange et que nous concentrions nos force à courir après la Dame alors que Lourmel est dans la boue ?!
-Je…
-Sauf votre respect, vous êtes une étrangère ici. Lourmel peut se sortir d'affaire sans suivre les idées risquées d'une suderonne. Dont en plus le frère est arrivé la veille de la disparition de notre Dame…
-Je ne tolérerai pas deux fois que mon honneur ou celui de mon frère soit mis en doute par des allégations aussi abjectes ! Ce n'est pas parce que je ne m'effondre pas maintenant que Maélyne ne compte pas a mes yeux. Dois-je rappeler que Maélyne est également ma cousine et la sienne ? Que nous avons grandit ensemble, que ma mère l'a éduquée comme sa propre fille pendant près de six ans et que sans elle je serai toujours sur les routes a essayer de trouver un château qui se préoccupe plus des arts que de la guerre ? Je ne me fais aucune illusion sur le fait que quelque soit la tournure des événements, je ne resterais pas a ma place ici si Maélyne ne revient pas. Si vous ne croyez pas en mon attachement envers Lourmel, ou même envers Maélyne, croyez au moins au fait que la position que j'occupe ici est plus que ce que je n'aurait put souhaiter étant donner mon état. Cela vous va-t-il ou préférez vous que je quitte la table dès a présent ? »

Le silence lui répondit d'abord. Le fait qu'aucun de ceux qui l'entouraient ne s'excuse pour les propos d'Arold ni ne reprenne ses idées suffit à Cécilie pour comprendre qu'elle avait fait mouche… mais qu'elle restait une étrangère. Ce fut Berthold qui brisa le givre qui semblait avoir totalement tétaniser les participants.

« Je reconnais que nous ne pouvons pas nous permettre de dégarnir la ville de ses protecteurs. La panique pourrait dégénéré en émeute ou en mouvement de foule. Il va falloir accepter de demander de l'aide à ceux qui peuvent fournir des hommes si nous voulons accélérer les recherches.

-Mais si la Dame a définitivement disparue ? Nous ne pouvons pas nous permettre de repousser cette éventualité. »

Les murmures s'élevèrent à nouveau mais on les laissa s'amplifier cette fois, permettant aux un et aux autres de partager leur avis jusqu'à ce que le chaos ne permette plus de partager que du bruit. Arold frappa alors plusieurs fois sur la table pour ramener le calme. Thelana fulminait. Son pied tapant à toute vitesse contre le plancher.

« Il nous faut un régent. Il nous faut une tête pour éviter de perdre notre temps en débats stériles.
Laissa tombé Yorik en bon militaire.
-Il est bien trop tôt pour cela ! »

Cécilie reste un instant interdite… tout comme Arold et Berthold avec qui elle avait parlé en cœur. Bon… ils étaient au moins d'accord sur ce point. Elle se racla discrètement la gorge avant de reprendre.

« Maélyne avait pleinement confiance en vous pour la représenter auprès des autres seigneurs, Arold, et si nous sommes d'accord pour faire appel aux Vassaux de Lourmel…
-Je m'y rendrai peut-être en personne. Acheva le diplomate visiblement toujours aussi suspicieux. Mais… Il fit un arrêt et son regard passa sur l'ensemble des personnes présentes. Avez vous des nouvelles de Roland de Dorour ?

On se regarde, on s'interroge… mais non.

-Lui aussi est porté disparu ?


On se regard, on se pousse du coude, les sourcils se froncent… mais il semblerait qu'il n'y ait pas d'autres explications satisfaisante. Évidemment, l'idée se répand plus vite qu'elle ne devrait dans ces esprit herchant n'importe quelle explication plausible à la disparition de leur Dame : Et s'ils étaient ensemble. Roland avait la confiance de Maélyne et celle des gardes. Il alait et venait comme bon lui semblait… Mais non, c'était un homme d'honneur, jamais il n'aurait pu faire une chose pareille… A moins que tout cela soit une mise en scène ? Et si la Dame était partie de son plein gré ? Non ! C'était révoltant de penser une chose pareille ! … n'est-ce pas ?

Comme si cette éventualité était trop indigeste, on en resta à dire qu'il fallait le retrouver rapidement. Puis un silence gênant s'empara de nouveau de la tablée. Un conseiller se racla la gorge pour reprendre de suite.

-Il faudra quand même sécuriser la ville et ses alentours pour trouver tout ce que nous pourrons par nos propres moyens.
-Cela nous pourrons nous en charger sans peine… Je veux dire Yorik et moi, précisa le Berthold à voix haute.
-Et pour la reconstruction ? Demanda un autre conseiller, Nous manquerons autant de bras pour la battue que pour les travaux nécessaires à solidifier la digue et assécher les rues pour éviter d'avoir une épidémie sur les bras en plus du reste.
-J'ai ici une liste de toutes les dégradations qui ont été recensées ce matin, ici et dans Lourmel. Dit Cécilie en poussant au centre de la table le parchemin qu'elle avait apporté, minutieusement calligraphié par Rose. Le château n'ayant subit aucun dégât structurel important, je pense que la majeure partie des gens devraient aider en ville. Nous pourrons aussi accueillir, une partie des familles que le temple ne pourra pas abriter. Au moins dans les communs ou dans n'importe quel endroit qui leur permette d'avoir les pieds au sec et de l'eau propre. Vous l'avez vous-même souligner, une épidémie serait le pire fléau que nous pourrions ajouté à la liste. Dépêchons quelques messagers dans les villages alentours pour les faire participer à la battue, une récompense suffira a les motiver malgré les récoltes. Les habitants pourront se concentrer sur le rétablissement de la ville, qui sera par la même occasion parcourue de long en large à longueur de temps.

De nouveaux murmures s'élevèrent à l'idée que des gens de peu grouilleraient dans l'enceinte du château, mais les maladies étant vraiment à éviter autant que la panique ou la révolte, ils se calmèrent à peu près d'eux mêmes.

-Et pour Aline ?
-Elle ne sera nulle part plus en sécurité qu'au château pour l'instant. Je lui assignerai un garde personnel.
-Je suis d'accord. Tenter de la faire voyager, quelque soit la raison, serait la pire des solution. La petite est déjà assez inquiète comme cela.

Le plus gros était décidé. De nombreux détails restèrent à décidé mais lorsque le raclement des sièges signa la fin de la réunion, tous avaient une idée assez exacte de qu'il restait à faire, ce qu'ils avaient à faire et ce de quoi les autres étaient chargés. Berthold s'était montré d'une aide particulièrement indispensable pour effectuer le partage des tâches de façon la plus efficace possible. Ainsi, Arold s'occupait des vassaux, Berthold et Yorik des battus et du service d'ordre et Cécilie restait chargée de l'intendance, orchestrant les reconstructions, les besoins de ravitaillement et veillant au bien-être relatif des habitants. Elle avait gagné l'insigne autorisation d'aller jusqu'au temples de Néera et Tyra avec deux gardes pour se mettre d'accord en personne avec eux et utiliser leurs ressources au mieux. Les conseilles avaient été répartis selon leurs compétences et tout ce beau monde s'était remis à la tâche.

En sortant de la salle, une main fine se referma sur son bras, la faisait sursauté. Elle retint son cri de terreur juste à temps.

« Merci d'avoir pris la défense de Maélyne. Rien qu'à l'idée qu'elle ne revienne pas… »

La main de Cécilie recouvrit celle de Thelana.

« Nous la retrouverons. Elle n'est pas morte. Ça ne fait pas l'ombre d'un doute. »
Elle allait repartir mais se ravisa… et avant même qu'elle eut ouvert la bouche, une grosse voix se mis de la partie :
« Tout a fait mes Demoiselles. Je vais passer sur chaque arpent de terrain, et de remuer chaque foutu caillou que la Wiespe a charrier pour retrouver notre Dame. Je vous en fait le serment. Si elle est quelque part sur les terres de Lourmel, nous la retrouverons. »

Le remerciement de Thelana se noya dans un flot de larme de soulagement qui fini sur l'épaule de Cécilie. Berthold s'en retrouva… un peu bête. Heureusement les sourires humides des musiciennes le confortèrent dans l'idée que ces larmes n'avaient rien de grave. Après tout, elles avaient beau être mêlées à ça, elle restaient des femmes, il était normal qu'elles réagissent de façon étrange et impulsives…

Il s'inclina face à elles… avant de se rappeler au dernier moment qu'il fallait aussi saluer à voix haute pour prévenir une certaine presonne, et rejoignit Yorik, laissant les deux jeune femme se remettre lentement en route. Lorsque Thelana réussit de nouveau à ravaler ses larmes au milieu d'une discussion qui se voulait un peu plus légère, elle demanda soudain :

« Vous aviez l'air de vouloir me dire quelque chose tout à l'heure…
-A vrai dire, j'aurai un service à vous demander.
-Le quel ?
-Je risque d'être assez prise aujourd'hui, pourriez-vous rendre visite à Aline et essayer d'égayer un peu sa journée lorsqu'elle se réveillera ? J'ai réussi à l'endormir ce matin mais je préférerais qu'elle ne passe pas la journée seule avec sa gouvernante avec ce qui est en train de se passer.
-Bien sûre. C'est le moins que je puisse faire. »

Elle n'avait pas fait deux pas, de nouveau suivit par Anthoine qui semblait avoir décider de devenir sa nouvelle ombre quoi qu'elle en pense, qu'un jeune garçon l'interpela en déboulant d'un couloir.

« Il y a un étranger qui fouille la chambre de la Dame ! Il dit qu'il a le droit. »

Cécilie fronça les sourcils et se précipita à la suite du garçonnet malgré les protestations d'Anthoine. La sortie à cheval jusqu'aux temples attendrait encore un peu. Décidément, le manque de communication allait vraiment être le pire de leur adversaire… après le vent, la pluie, la paranoïa, les maladie, la panique et la fatigue. Tout n'allait pas si mal en fait… Mis à part la disparition des deux personnes qu'elle aimait le plus au monde, bien sûr.
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Jena Kastelord
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La route vers Oësgard était longue mais personne ne se plaignait du voyage. Nous avions quitté Sainte Berthilde sitôt le Conclave terminé. Une mission m’avait été confiée par l’assemblée et je souhaitais m’en acquitter rapidement. Du moins dès que possible. Nous avions donc pris la route pour les terres du Nord. J’avais demandé au membre de notre petit groupe de taire ma présence, je voulais voyager sans me faire remarquer pour rejoindre au plus tôt notre destination. Mais la météo n’était pas de la partie et alors que les éléments se déchaînaient, nous fûmes contraints de faire halte dans l’auberge d’un petit village.
Nous faisions route vers Serramire la Ville, où nous devions séjourner quelques jours dans le grand temple, mais il aurait été imprudent de rester sur les routes par un temps pareil. Liliana fut la plus terrifiée par l’orage qui frappait contre les murs de la bâtisse. Elle se serrait contre moi, silencieuse alors que nous nous trouvions dans une modeste chambre. Dastan était descendu avec son père et moi, je berçais Elyan doucement, espérant que mon fils puisse dormir malgré la colère du ciel.

Si mes enfants finirent par trouver le sommeil, se fut loin d’être mon cas. J’avais été assaillie toute la nuit par de nombreuses images, j’avais entendu des cris, des pleurs et par instant j’avais même eu la sensation terrifiante de me noyer.
Au petit matin, les dégâts étaient impressionnants. Mon époux s’était joint aux villageois pour dégager les routes, transporter les blessés et chercher les disparus. L’auberge, qui miraculeusement n’avait eu à essuyer aucun dégât – grâce à ma présence selon Frère Ulrich – s’était transformée en dispensaire.  Les Prêtres qui m’avaient accompagné depuis Sainte Berthilde soignés les blessés et je me joignais à eux. La peur et la souffrance étaient partout, la panique aussi. Certains paysans n’avaient plus de toit au-dessus de leur ferme, d’autres avaient perdu la moitié de leur bétail. Une jeune fille avait été amenée les jambes en sang après qu’un arbre se soit effondré sur elle. Depuis elle ne sentait plus rien. Ulrich était venu me chercher et après plusieurs longues minutes de prière et de soin, mes mains diffusant une apaisante lumière blanche, la jeune fille put bouger ses orteils.


« - Vous aurez mal les premiers jours, il vous faudra boire une tisane à base d’écorce de saule. Mais vous pourrez bientôt marcher à nouveau. »

La joie de la jeune fille était le meilleur des remerciements, elle me serra longuement les mains et avant que je m’éloigne pour soigner d’autres blessés, elle me demanda d’une voix timide si elle pouvait espérer que la Gardienne de Néera prie pour elle. Un fin sourire étira mes lèvres alors que je posais ma main sur sa joue.

« - La Déesse veille sur toi. Je prie pour qu’elle soulage tes maux et que tu puisses marcher très vite. »

Dès cet instant la rumeur de ma présence se répandit dans tout le village. Il n’en fallut pas plus pour que bientôt de nombreux villageois se présentent à l’auberge dans l’espoir de recevoir une bénédiction et je les rencontrais tous malgré ma fatigue. Ils avaient tous eu peur durant cette nuit agitée et je fis en sorte de les apaiser grâce à la magie de la Damedieu.
En début d’après-midi un cavalier se présenta au village, il avait les traits tirés et l’angoisse se lisait sur son visage.


« Oyez braves Gens. La Dame de Lourmel a disparue. Je sais que vous avez tous subis des pertes et des dégâts durant cet orage, mais j’ai besoin de votre aide pour la retrouver. Joignez-vous à moi !»

L’homme fit le tour du village pour porter son message et bientôt un petit groupe s’était amassé autour de lui, prêt à l’assister dans les recherches.
Je quittais l’auberge pour le rejoindre au centre de la place encore trempée. Il tourna son regard sur moi et je braquais les miens sur lui. Je sentis sa surprise au moment où il constatait que mes yeux étaient voilés de noir. Il ne fit aucun commentaire mais il ne semblait pas très à l’aise.


« - Je prie Néera pour qu’elle guide tes pas vers la Dame, Cavalier. J’espère de tout cœur que tu la retrouveras saine et sauve. »

Les villageois me remercièrent pour cette bénédiction et le cavalier hocha la tête avant de partir avec sa nouvelle escorte. Une femme se tenait près de moi et je lui demandais à combien de distance nous étions de Lourmel et lorsqu’elle me répondit qu’il n’y avait pas plus d’une demie journée de route, je fis demander à ce que l’on selle les chevaux et qu’on attèle le carrosse. Je voulais me rendre à Lourmel le plus rapidement possible, peut-être que je pourrais me rendre utile une fois là-bas. Je connaissais Maélyne de Lourmel pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises, notamment lorsque j’étais encore baronne d’Alonna.

Je demandais à un prêtre de rester dans le village pour veiller à la santé de tous et moins d’une heure après l’arrivée du cavalier nous étions tous en route vers Lourmel.


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Arnoul de Stern
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Ruthger d'Estenhausen


Le chevalier serramirois pénétra dans la chambre de la Dame de Lourmel, accompagné de son fidèle Gontran, et d’un garde, qui embrassa la pièce d’un geste du bras.

« La chambre de Dame Maélyne, messire. »

Après que le garde se soit retiré, Ruthger s’avança, et étudia la chambrée d’un œil à la fois étonné et acerbe. En vérité, il ne s’attendait pas à tomber sur un foutoir pareil en venant ici. Une tempête n’aurait pu faire autant de dégâts, de cela, il en était à peu près sûr. A Estenhausen, le château était parfois pris dans les tempêtes venant de l’Eris. Et là, même avec les pires vents du monde, aucun meuble ne pouvait se retrouver ainsi renversé. Car le sol, plus clair aux endroits où d’habitude les meubles se tenaient debout, était révélateur d’un facteur important aux yeux de Ruthger ; c’était par la force des bras que tout avait été ainsi déplacé. Néanmoins, un petit bémol. Pour soulever ces grands meubles, la Dame de Lourmel aurait forcément dû ressembler davantage à un buffle qu’à une femme. Ce qui, d’après les portraits qu’il avait vu dans le château, n’était visiblement pas le cas.

Il y avait donc un homme, derrière tout cela.

Plus intriguant encore, en inspectant l’intérieur de la chambre, le chevalier d’Estenhausen remarqua que le lit avait été défait de façon assez chaotique. Si Maélyne avait souhaité se lever, elle n’aurait eu qu’à soulever la couverture pour que celle-ci se retrouve sur le côté, en diagonale, ou autre. Mais ici, c’était brouillon. La couette zigzaguait, le meuble avait bougé de sa place d’origine, et deux lattes de bois étaient cassées. Suspicieux, Ruthger étudia la scène en silence, pendant que Gontran farfouillait partout, essayant de se rendre utile, même sans savoir ce qu’il cherchait.

« C’est curieux. »

L’écuyer se retourna.

« Quoi donc, messire ? »

« Tout ici m’amène à une conclusion bien ombreuse. Je ne puis me dire que tant de détails fussent oubliés par la soldatesque, en fouillant cette chambrée les premiers. »

Un jeune garçon pénétra la pièce. Il fit de grands yeux en voyant les deux hommes.

« C’est la chambre de Dame Maélyne ! »

Ruthger soupira.

« Oui, petiot. Va-t’en prestement ! Je suis dans mon plein droit, autorisé par le chef de la garde… hum… Yorek ! »

Le garnement réfléchit un instant, puis tourna les talons pour se mettre à courir dans l’autre sens, hurlant un nom que les deux hommes ne comprirent pas.

Gontran haussa les épaules, et commença à regarder sur le lit. Ruthger, lui, soupira. Il connaissait déjà la réponse de cette intriguant mystère. C’était clair, et concis. Il devrait peut-être remercier le vieil Albérick, pour ses cours de logique. Le jeune chevalier, fiévreux adolescent, n’avait eu que mépris pour ce genre de savoir. Et maintenant, il réalisait son erreur. Pour résoudre une scène de crime, mieux valait s’en tenir au fait. Et tous les faits découlaient de l’étude logique de l’endroit où ledit crime avait été perpétré. Fier de lui, Ruthger s’appuya contre une commode, se regardant dans le miroir de bronze devant lui.

Il sourit, regardant ses dents blanches, passant ses doigts dessus, et claquant une fois de la mâchoire. Il lorgna sur l’un des tiroirs, contenant des vêtements. Intrigué, il l’ouvrit. Quelle ne fut pas sa surprise en tombant nez à nez avec de magnifiques… sous-vêtements ! Son premier réflexe fut de refermer le tiroir à la vitesse de l’éclair. Alarmé, Gontran sortit sa tête de sous le lit.

« Un problème, monseigneur ? »

Ruthger tourna la tête, et sourit.

« Que nenni ! Continue de fouiller ! »

Le chevalier regarda à nouveau le tiroir. La tentation était grande, en réalité. Les dessous d’une si noble dame ! Comment donc y résister. Après quelques petites hésitations d’ordre moral, il ouvrit délicatement le tiroir, pour regarder encore une fois les atours charmeurs de la Dame de Lourmel. Après avoir réprimé un ricanement, il prit en main une sorte de culotte. Il passa un doigt sur l’étoffe, propre et douce. Complètement accaparé par sa dernière découverte, il ne faisait plus vraiment attention à grand-chose d’autre.

« Hey, ça s’porte, ça ? »

Ruthger sursauta, la main sur son épée. Gontran recula d’un pas, les yeux grands ouverts. Le chevalier soupira.

« Par les Cinq, Gontran, cesse donc ! Tu m’as fait trouiller ! »


L’escuyer s’excusa, puis montra une bague, qu’il avait trouvée sous le lit. Ruthger s’en saisit.

« Qu’est-ce, mon corniaud ? »


« Une bague. J’l’ai trouvée sous l’lit. »

Le chevalier regarda les motifs, et parut intrigué.

« Point le genre de bijouterie qui siérait à bonne damoiselle… »

Gontran lorgna sur la culotte.

« Pas comme… ça, messire, hein ? »


Ruthger gloussa.

« Héhé, mon corniaud… C’est douce étoffe… Et parfumée, que voilà une surprise ! Sens. »

Les deux hommes se mirent à humer l’air. En effet, c’était bien du parfum. Ils ricanèrent. Lorsque soudain, de derrière eux.

« Hum hum… »

Ils se retournèrent vivement, cachant la culotte. Leurs yeux se posèrent sur une petite damoiselle rousse, le gamin de tout à l’heure, et un grand type qui les regardait avec des yeux intrigués. Ruthger d’Estenhausen sourit à son tour, laissant retomber la culotte derrière son dos dans le tiroir, reculant d’un pas pour le refermer.

« Ha ! Salutations, gentes gens. Ruthger d’Estenhausen, chevalier et, en ce moment, modeste enquêteur au service de Lourmel. Vous, hum, désirez ? »
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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 19:18




Il tombait, dans le vide, sans arrêt, cela faisait maintenant plusieurs heures qu'il tombait ainsi, il avait finis par arrêter d'hurler, par arrête de se débattre, déployant ses bras et jambes de façon à rester allongé sur l'air... Le souffle glacial du vent lui fouettait le visage, mais il se sentait léger, bien plus léger que jamais... L'Odeur de l'herbe détrempée, de la terre gorgée d'eau, de l'argile et de la pierre noyait dans l'eau... Toutes ces odeurs... L'odeur même du poisson sortis de l'eau depuis quelques heures, l'odeur du sang frais...

Il ne savait pas réellement où il se trouvait... Tout ce qu'il savait c'est qu'il tombait, qu'il flottait... Il se rappelait vaguement de ce qui s'était passé... La crue.... La rivière... Ce foutue blondinet de merde... Il serra les dents et voulut attraper l'image de celui-ci flottant devant lui, trop tard... Il avait disparu, encore... Il fulminait et se mit à grogner comme une bête blessée... Se tenant l'épaule suite à ce mouvement brusque, elle le faisait souffrir... Elle avait dû être démise...

-Alors c'est ça le paradis... ? Je peux encore me briser les os et hurler de douleur ?!...

Il se croyait bel et bien mort, pour de bon après cette nuit et cette violente crue... Tout ça... Il laissait derrière lui... Cécilie... Anthoine... Rose... Il serra d'autant plus les dents, fulminant contre lui même, tentant de frapper quoi qui passerait à sa porter, d'une force inexistante...
Et il perçut tout à coups... Le sol... Qui se rapprochait... Bien trop vite...Trop..TROP TROP VITE !

-BORDEL DE MER-... Il se redressa violemment de sur la table, s’attrapant d'une main pour vérifier qu'il était bien entier, prenant une bouffée d'air à lui éclater les poumons et à en faire sauter ses côtes... Ainsi assis sur la table il put observer l'Herboristerie.... Elle était vide...

La demeure présentait bon nombres d'étagères remplies de bocal en terre cuite fermés de gros bouchons de lièges... Les murs présentaient les stigmates du temps, rongés par les vents, la glaise qui le composait mélangée au foin rendait cependant celle-ci particulièrement bien isolée... Il faisait chaud, mais la fenêtre à sa droite lui cinglait un vent venant du nord, froid et sinuant... Il grogna en posant ses pieds au sol vérifiant rapidement qu'il n'avait rien de cassé à ces niveaux il s'appuya dessus avec une légère difficulté, ayant l'impression d'avoir dormis pendant des jours, ses poumons le gênant, comme si quelque chose l'empêchait de respirer correctement...

-Bordel... J'suis où encore moi ?

Bonne question Jindanor... Et comme pour lui répondre, une vieille dame s'insinua dans la maison par la porte à la droite, faisant sursauter Jindanor qui attrapa la première chose à portée... Dommage pour lui, l'honneur n'était pas au rendez-vous, puisqu'il ne put attraper qu'un cucurbitacée particulièrement dodus..

-Vous êtes chez moi.. Jeune homme. Dit-elle en le regardant affichant un grand sourire en voyant l'arme de fortune dont il s'était emparé. Hé bien dîtes-moi... Je suis effrayée.

Jindanor observa le dit objet avant de le reposer à sa place en soupirant, passant sa main libre dans sa nuque... Pour avoir honte , il avait honte, son esprit était encore embrouillé et il ne savait pourquoi, il s'était attendu à tomber nez à nez avec.... Des pillards...Ou.... Et pourquoi devrait-il se justifier hein ?

-... Désolé... Ma dame... Je... Qu'est-ce que je fais ici... ?

-Ha, enfin un peu de pôlitesse, dîtes-moi, vous menacez toujours les femmes avec des courges ? Cela doit-être une habitude bien bizarre... Elle ria sans se retenir.. Vous avez été amené par la rivière, comment vous vous êtes retrouvé dedans je n'en sais rien... Le vieux Raymond vous y a trouvé, et vous a ramené ici pour que je prennes soin de vous... Je suis Myrdna... Et vous ?

-Euhm... E..Excusez-moi... Je suis Jindanor Numanor, Chevalier de la Dame de Laval... Je... Il posa sa main contre son front en soupirant... Il faut que je rentre, et vite...

-Hép hép hép...Attendez voulez-vous ? Le Vieux Raymond voulait vous parler.. Certainement pour vous demander la même chose, mais bon... Et vous n'avez pas complêtement récupéré... Cela fais seulement quelques heures que vous êtes ici... Le soleil n'a même pas encore atteint son zénith.

-... Quel jours sommes-nous ?

-Le lendemain de l'Orage..Je ne sais pas réellement quel jour de quelle année, mais je sais que vous n'êtes là que depuis quelques heures, et que l'Orage qui a frappé la contrée est très certainement la raison de votre présence ici.

-... Où sont mes affaires... ?

-Vos pièces d'armures ? Je les ai déposées sous la table... Avec vos bottes.

-... Merci... Je suppose...

-... Vous supposez bien.. Vous aviez de l'eau jusqu'au ras du nez lorsque l'on vous a déposé sur cette table.

-... Merc-... Il se mit à tousser extrêmement fort, crachant l'équivalent de quelques grammes de terres, et même une feuille de chêne en miette... Tout cela était resté dans ses poumons, gênant sa respiration depuis quelques temps, et maintenant que la conscience était revenue, son corps voulait faire sortir toutes ces saloperies....

La vielle ne sembla même pas surprise, elle fouilla simplement et calmement dans ses fioles sur l'une des étagères, s'emparant d'une de celles-ci, elle vint la lui tendre une fois qu'il avait terminé de s'égosiller, laissant sortir presque un tas de terre et d'autres objets étrangers à son corps... Accroupis sur ses genoux Jindanor eu l'impression de cracher ses poumons, de vomir ses tripes... Mais une fois la sensation passée, il sentit l'air lui bruler les poumons, et c'était l'une des meilleurs sensations au monde...

-Buvez-ça... Ca fera passer la douleur, et vous aidera à évacuer ce qu'il pourrait rester...

-... Merci... Dit Jindanor tout en s'emparant de la petite bouteille... Reprenant doucement sa respiration avant de vider le contenue de la fiole sans poser trop de questions... Si ils avaient voulus le tuer, ils l'auraient fais sur la rive où ils l'avaient trouvés... Une fois la substance dégoûtante avalé, Jindanor se redressa difficilement, essuyant sa bouche... Cette crue avait eu un bon effet tout de même... Il était particulièrement propre... Bien que de la terre se soient incrustée dans ses chausses, ainsi que dans ses vêtements...

-...Je hais ce blond...

-...Comment ?

-... Le blond qui a fait que je suis arrivé ici.

-.... Il vous a poussé ou.... ?

-Non... J'ai sauté à l'eau pour le sauver aprés qu'il n'ait tenté de sauver une jeune femme de la rivière en pleine crue... Ce p'tit con est certainement en vie à l'heure qu'il est.

-... Alors moi qui croyez qu'un règlement de compte vous avait amené ici... Vous me voyez rassurée, dit-elle en riant à gorge déployée... Vous feriez bien de vous vêtir de votre matériel.. Je venais vous voir car un groupe d'hommes en armure sont venus voir si qui que ce soit avait été trouvé... Raymond n'a pas voulu vous protéger et à précisé que vous aviez été trouvé dans la matinée.

-... Ce doit être les hommes de Lourmel... Merci ils ont remarqué ma disparition... J'espère que les dégats ne sont pas si important que je ne le pense...

-... Je vais les prévenir que vous êtes réveillé... Rhabillez-vous en attendant, et reprenez votre matériel...

-Oui oui... Dit-il en soupirant, commençant à remettre tout ce qui lui appartenait sur lui, débarrassant certaines parties de son armure de la terre et des autres saloperies s'y étant accrochées pendant qu'il dérivait...

Une fois à peu prés présentable il se décida à sortir de la demeure, revêtit de la tête aux pieds...Le village était cosis, quelques dizaines d'habitations, des femmes et des enfants en assez grand nombres, et surtout des familles heureuses et souriante, malgrés les petits malheur du quotidien... Les filets avaient été déchiré, du moins il le pensait, puisqu'ils étaient en pleine reconfection entre les mains expertes d'un groupe de femmes parlant entre elles du gaillard immense sortant de la hutte de l'herboriste... Il avait dû se plier en quatre pour sortir sans trop de problèmes, aussi se sentit-il particulièrement grand lorsqu'il fut abordé par Tymo, le jeune homme qui l'avait trouvé...

-Alors z'êtes pas un ours.... ?

-...Hein ? Que dis-tu petit ?

-... Ben j'ai cru z'êtiez un ours... Vous aviez une peau sur l'dos... Elle est là bas, elle sèche. Dit-il en montrant la peau trônant sur le bord d'une maison, faîtes de briques en grande partie.

-Qu'est ce que... ?

-C'est la forge de mon père... V'nez, on vous rendra votre peau, et puis l'vieux Raymond est avec lui, ils discutent.

-... D'accord... J'te suis. Dit-il en regardant le gamin, son regard fatigué le suivit calmement, alors que ses jambes tout autant fatiguée s'efforcée de soutenir son poids et de le faire suivre tant bien que mal le gamin énergique.

-Papa ! Papa ! Il est réveillé ! cria le gamin, agitant la main droite vers son père par la fenêtre, alors que Jindanor avait l'impression de la dépasser d'un bon mètre.. Une jeune femme vint placer son visage vers la dîte fenêtre, observant le gamin, avant de remonter la tête vers le géant.

-...Par les dieux mais...Il est immense !

-... T'as vu ? J't'avais pas mentis ! Il est immense !!

-.... C'est....

Elle se précipita vers la porte à gauche de la fenêtre, l'ouvrant à la volée, et manquant d'assommer le petit Tymo, observant le gaillard, du haut de son mètre 70, la jeune femme le regardait avec intéressement...

-Woawh.. Hé bien...

-Dis ! Fais attention la prochaîne fois avec la porte ! Tu as faillis m'assommer Marianne !

-Oh, arrête de pleurnicher Tymo... Va chercher Papa, il est à l'intérieur, avec Raymond.

-...Mais et..

-Vas-y j'te dis ! Grommela-t'elle en agitant le bras droit, avant de se tourner vers le charmant gaillard d'une taille à pas piquer des hannetons comme dirait le vieux Raymond.. On m'avait dis que vous étiez grand mais là...

-... Jindanor Numanor.. Enchanté...

-Oh...Euh oui, enchantée... Suis-je bête, je ne me présentes même pas... Marianne... Marianne d'Öberpierre... Le vieux Raymond est mon grand père, et mon père Druand est le forgeron du village... Le p'tit Tymo est celui qui vous a trouvé, et c'est aussi mon p'tit frère.

-... Enchantée Marianne...On m'a dit que ton Grand père voulait me parler... Où sont les gardes dont m'a parlé Myrdna ?

-...Oh, cette vieille chouette... Elle soupira en observant le bonhomme.. Ils doivent être à la Taverne.

-La taverne ? Vous avez une Taverne ?

-Oui... On leur a dit d'attendre là bas le temps que tu te réveilles, mais visiblement tu es plus solide que prévue...

-... Vous me tutoyez en plus maintenant ? Il soupira un peu exaspéré... Ne sachant pas sur quel pieds danser avec cette jeune femme... Elle devait avoir quelques 17, ou 18 ans.. Tout au plus. Bref... Ce n'est pas grave... Pourrais-tu allez chercher ces hommes... ? Je dois vite rentrer au Castel de Lourmel...

-Vous...Vous venez du Castel ? Demanda-t'elle, soudain blanche comme un cul. Vous êtes noble ?

-... Chevalier de la Dame de Laval. Plus précisément. Dit-il en souriant, sentant toute suite que ce titre était pas si mal en faîtes...

-....Oh par la Dame-dieu... Elle se colora de rouge aux joues avant de filer vers la demeure semblant servir de Taverne... Sous le regard un peu circonspect de Jindanor... Qui haussa les épaules.

Il patienta quelques minutes, avant de faire face au vieillard qui ne devait être autre que le vieux Raymond..

-Alors.... Bon sang, tu es plus grand quand tu es debout... Dis moi, jeune chêne, d'où viens-tu et qui es tu ?

-Vous devez être le "Vieux Raymond"... Je suis Jindanor Numanor, Chevalier de la Dame de Laval... Je viens de Lourmel, une mésaventure m'a balancé dans cette rivière lors de l'Orage, le raz de marée m'a emporté.

-... Hé bien... Des gardes sont venus... Vous chercher Sir.. Pendant votre coma. Ils attendent depuis près d'une heure... Ils semblaient à cran... Où est Marianne ?

-... Elle est partie les prévenir de mon réveil... Je crois.

..Oh... Tant mieux alors... Je ne veux pas de problème avec la garde... De ce que j'ai compris, la Dame de Lourmel aurait disparue..

-...La..La Dame de Lourmel à disparue ?

-Oui.. J-... Le vieux n'eut même pas le temps de finir sa phrase que Jindanor se ruait déjà vers la taverne, comme rattrapé par ses devoirs, il manqua de percuter la jeune Marianne qui revenait de la taverne accompagnée des gardes...

Alors que les hommes virent le géant courir en leurs direction, ils crurent en premier lieux qu'il voulait s'échapper, fuir la garde, et que firent-ils...Héhé.... J'vous le donne en milles, ils dégainèrent, faisant principalement reculer Jindanor qui manqua de tomber sur le cul.

-HALTE ! Pourquoi tentes-tu de fuire ?!

-Euh c'est pas ce que vous croyez...

-Pas ce qu'on croit ?! Tu essayes de fuir car tu sais quelque chose n'est-ce pas ?! Hein ?!

-Euh...Non, du tout, attendez les gars, on se détends...

-Se détendre ?! ALORS QUE NOTRE DAME A DISPARUE ?!

-Hey, j'suis au courant de rien... Baissez vos armes je veux aider... Je dois rentrer au Castel, je suis Jindanor Numanor, Chevalier de la Dame de Laval, et invité de la Dame de Lourmel... Je souhaite juste l'aider...

Jindanor était le plus pâle d'entre eux, et aussi le plus fatigué.. En temps normal il n'aurait pas réfléchit dix minutes pour les désarmer les uns après les autres, mais dans ces circonstances cela ne serait qu'aggraver son cas... L'un des hommes regarda les autres avant de regarder le géant qui semblait... Pacifiste, aussi incroyable que cela puisse paraître.

-.... Gioni, passes-lui les fers... J'aimerais pas qu'il nous fasse faux bon... Ca vous dérange pas, Mon sir ?

-... Si on doit en passer par là pour que nous rentrions le plus rapidement possible et puissions aider à la recherche de la Dame, alors allez-y... Mais bougez-vous l'cul.


Il se regardèrent, semblant pas réellement savoir qui servirait de cobaye pour lui passer les fers... Enfin l'un d'entre eux fut désigné, et le gaillard de vingt ans, fin comme un phasme, vint lui passer les fers... Sans que Jindanor ne riposte... Celui-ci semblant cependant Anxieux...

Qu'est-ce que j'vous ai fais pour qu'on m'traîte ainsi.... Hein ? demanda-t'il en observant le ciel, dans  un silence pourtant total... Il regarda ensuite les hommes..

-... Allons, dépêchons, nous n'avons pas que ça a faire, Une dame à besoin de nous.

-... Décidémment j'sais pas si les fers sont nécessaires...

-On sait jamais..Allez, en route...

Et alors qu'ils reprenaient la route, Jindanor était traîné derrière avec quelques autres hommes, les fers aux poignets... Il ne reconnut pas réellement qui que ce soit, cependant quiconque ayant eu le "malheur" d'être découvert par ces gardes semblaient avoir été mis aux fers... A croire qu'ils étaient vachement à cran les gaillards...

Il leur fallut près d'une heure pour atteindre Lourmel, la fatigue assommant presque le Chevalier qui sentait ses fers s'alourdir de plus en plus avec le temps qui passait.. Lorsqu'ils virent les faubourgs, et la ville se dessiner, Jindanor fut quelque peu soulagés, avant de...Comprendre qu'il allait défiler les fers aux poings... Il ne manquerait plus que le peuple pensent qu'ils soient coupables..

Hier était une journée de merde... Aujourd'hui promettait d'en être une tout aussi sympathique...

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Roland de Dorour
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeJeu 21 Avr 2016 - 15:36

Il rouvrit les yeux, jetant un œil à la jeune fille, puis à la rivière encore agitée par les eaux qui s’étaient précipitées dans son lit. Il devait probablement à la chance d’en être sorti en un seul morceau, au vu de tout ce qui avait pu être arraché à la terre, et elle semblait avoir profité elle aussi de cette dernière, pour ce qu’il pouvait en juger de là où il était.
Finalement, elle sortit de sa torpeur, se redressant dans une plainte qui aurait pu être autrement plus marquée, et cela fit sourire le seigneur de Dorour qui se releva pour s’approcher d’elle.

« Ça va aller, rien de casser ? »

« Euh… Je crois. » Dit-elle en tâtonnant çà et là, pour inspecter ses membres, et à part quelques plaies, et des douleurs passagères, il ne lui semblait pas souffrir d’un grand mal. « Je… Je vous remercie. » Sans oser regarder le chevalier, rougissant mais sincèrement reconnaissante, ce qui fit le sourire.

« C’est inutile, souviens-toi simplement de te tenir loin d’une rivière en crue. » La « leçon » valait autant pour lui, évidemment, et tenait lieu de boutade qui fit sourire timidement la jeune fille qui se détendit. « Bon, ne restons pas là, rentrons, sinon, on va s’inquiéter de notre disparition. » Ce à quoi elle acquiesça, se relevant difficilement, avec son aide, et manquer de chuter les premiers pas, avant de retrouver un équilibre moins précaire.
Il fallut près d’une heure, en ne se pressant évidemment pas, pour revenir à Lourmel, et de là, plutôt que de se mêler à l’activité des faubourgs, il invita la jeune fille à le suivre jusqu’au château, ce à quoi elle ne sut refuser, et les gardes qui l’aperçurent furent tout autant surprit que soulagé… Il semblait que sa disparition ne soit pas passée inaperçue. Mais quelque chose sembla les chagriner.

« Dame Maélyne n’est pas avec vous, Messire Roland ? »

Maélyne ? Pourquoi serait-elle avec lui ? Il fit non de la tête avant de demander pourquoi… Ce à quoi on lui dit qu’elle avait disparu, et qu’il était fort probable que la Dame Cécilia ait envie de le voir, de façon assez pressante. Le véritable repos allait attendre, semblait-il.
Une fois à l’intérieur, il choppa à la volée un serviteur un peu trop pressé à son goût, mais il allait se montrer des plus fermes.

« Conduisez cette demoiselle aux cuisines, qu’elle y mange à sa faim, et quand elle aura fini, préparez lui un bain chaud et des vêtements neufs, d’accord ? » La concernée était surprise par tant d’attention, et le ton n’offrait place ni à un refus, ni même à un « mais je », non, non, la petite avait bien besoin de tout ceci et il en prenait la responsabilité, et il lui offrit un sourire pour la rassurer. « Et qu’on me prépare aussi un bain, et faites prévenir Dame Cécilie que je la retrouverais une fois remis et changé. » Les explications de son absence, et de l’état dans lequel il était attendrait, il voulait souffler, s’immerger dans une eau propre, chaude et paisible avant d’affronter les troubles qui semblaient avoir envahi le château.
« Reposes toi, quand j’en aurais fini ici, nous descendrons en ville pour te ramener à ta famille. »

Il aurait pu la laisser seule, mais il aimait finir ce qu’il commençait, et il lui fallait imaginer le pire, et ne pas la laisser seule face à cette découverte. Bref, en attendant, il se rendit dans ses appartements au château où il attendit qu’on le prévienne que son bain chaud était prêt, et il s’y précipita sans s’attarder davantage.
Il prit son temps, pour se détendre, pour se décrasser, pour se reposer, il doutait trouver le temps tout de suite une fois sortie et confronter à la panique dont il avait effleuré l’étendue, s’y tenant loin, tant qu’il n’avait pas pris son bain. Ceci fait, il s’habilla, attrapant à nouveau une servante en passant.

« Dame Cécilie ? » la demoiselle semblait presser, mais elle lui répondit tout de même « Elle se dirigeait vers la chambre de ma Dame. » Parce qu’il n’avait pas commencé par là quand ils ont constaté sa disparition ? On part pêcher, on s’en va nager en se laissant dériver un moment, et quand on revient, c’est le bordel, génial !
Il la laissa retourner à ses occupations et se dirigea lui-même vers les appartements de Maélyne où s’attroupait un monde fou, enfin, relativement.

« On m’explique ce qu’il se passe ici ? »
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeJeu 21 Avr 2016 - 20:01

Au bout du couloir, tirée par la main du mioche qui avait accouru pour la chercher, Cécilie avait froncé les sourcils. Les deux hommes qui marchaient dans la chambre de sa cousine semblaient bien s'amuser… Mais lorsqu'elle arriva devant eux, ce fut Anthoine qui tomba des nues. Ses sourcils se froncèrent l'un après l'autre. Il faillit lancer un commentaire, loucha sur la Demoiselle qu'il suivait, tordit le nez, hésita, tourna sept fois sa langue dans sa bouche… et sept de plus pour être bien sûr. La Demoiselle se racla la gorge. Il cru bon d'ajouter :

« Qui êtes vous et que faites-vous le nez dans la l-lingerie de la Dame de Lourmel ? »


Il avait beau s'y être psychologiquement préparé, il butta sur le mot fatidique. Mot qui transforma la mine agacée de la demoiselle de Laval en surprise puis en une colère froide… encore contenue heureusement… Il n'avait vraiment pas envie que ce qui s'était passé dans la cour recommence ici… avec un étranger de surcroît. Au lieu de rester sagement derrière elle, il se porta à sa hauteur, main au pommeau. Si le pervers tentait quoi que ce soit, mieux valait avoir le champ libre.

Alors que le chevalier répondait, Cécilie s'abaissa un instant à la hauteur du gamin pour lui souffler avec la plus grande douceur :

« File chercher Yorik, tu veux ? »

Il acquiesça en balançant fortement la tête de bas en haut avant de se carapater à toutes jambes dans le couloir, laissant à la musicienne tout le loisir de croiser les bras.

« Bien. A nous a présent. J'ose croire que vous n'êtes pas ici pour fouiller dans les effets intimes d'une Dame. Expliquez-vous je vous prie. »




Gontran était complètement tétanisé, et ce en grande partie à cause de la façon dont le grand échalas avait tourné sa phrase. Fouiller dans la lingerie d’une Dame ? Il ne se souvenait que trop bien de la fois où Robert, son cousin, avait osé voler les dessous de la demoiselle d’un chevalier. Le pauvre avait fini pendu par les couilles, au centre du village. L’escuyer ne voulait vraiment pas que cela se produise avec lui ! Il y tenait à ses bijoux de familles ! Si peu aient-ils servi... De l’autre côté, Ruthger se confondait en un sourire aimable, alors qu’il cherchait une porte de sortie. Il finit par avoir une idée, et secoua la tête.

« Allons, que nenni. Comme je vous l’ai dit, je suis le chevalier Ruther d’Estenhausen, de retour d’Oësgard. Et, voyez-vous, alors que je me rendais à mon castel serramirois, à l’autre bout de notre beau marquisat, j’ai pris le temps de m’arrester à Lourmel, croyant pouvoir y loger sans peine. Hélas, trois fois hélas, la Dame Maélyne semblait disparue. Aussi, n’oyant que mon courage, je me suis dévoué corps et âme à l’enqueste en vue de retrouver ladite Damoiselle. »

Il sourit.

« Et l’enqueste peut parfois conduire dans certains tiroirs… Enfin, vous comprenez, n’est-ce pas ? »


Il regarda le grand type. Il n’avait pas l’air très dégourdi, mais il avait une épée. Peut-être un homme d’armes, sûrement pas un chevalier. Quant à la rousse devant lui, au joli minois, elle semblait avoir un souci de cataracte. Il ne voyait aucune focalisation au niveau de son regard. Après une brève accalmie dans le discours, il se racla la gorge.

« Et vous-même, qui prétendez-vous être ? »






"Non, je ne comprend pas" laissa-t-elle tomber d'une voix glaciale " Et je vous demanderai de quitter ces lieux séance tenante en laissant derrière vous tout ce que vous pouvez bien pu avoir l'idée de prendre."

Les bras toujours croisés, raide comme un piquet, le regard braqué devant elle a défaut de pouvoir le braquer sur l'intrus, elle espérait que Yorik arriverait assez vite pour intercepté l'inconnu s'il sortait rapidement ou assez vite pour la défendre dans le cas contraire. Pas qu'elle n'avait pas confiance en Anthoine, mais à un contre deux, rien était joué d'avance et il était hors de question de perdre quelqu'un aujourd'hui.

La question du chevalier ne fit que la tendre plus encore. Elle manquait certes à toutes les règles de bienséance de l'admonester ainsi sans se présenter elle-même... mais il n'était pas en droit de poser la moindre question de ce genre étant donner la position dans laquelle il avait été surprise... Cécilie serra les dents pour ne pas exploser.

"Je prétends être l'Intendante de Lourmel et la cousine de la femme que vous prétendez chercher et...!"

Son ton montait rapidement mais elle s'interrompit en soufflant. Des pas lourds accouraient dans leur direction.

"Yorik?
-On m’explique ce qu’il se passe ici ? »

Non... Ce n'était pas Yorik...

"Sir Roland. Il semblerait que Yorik ai donné à cet homme l'accès à la chambre de Maélyne... et je le retrouve entrain de fouiller de façon un peu trop prononcée dans ses... effets personnels... Je lui demandais de quitter le lieux en attendant l'arrivé du Capitaine. Il ne devrait plus tarder."
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Roland de Dorour
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeJeu 21 Avr 2016 - 21:55

Les orages semblaient avoir un curieux effet sur les gens, dirons-nous.
La Lance de Dorour ne comprenait pas tout à fait l’enjeu de ce qui se produisait sous ses yeux… Un château devenu un moulin dans lequel des étrangers pouvaient fureter et pénétrer les appartements de la Dame sans être retenue d’aucune façon… Et ces étrangers en manque se précipitant sur les sous-vêtements de la Dame en question comme des chiens affamés sur des os. En somme, peu de chose qui ait du sens, et il se demandait comment on en arrivait à ce genre de situation alors que la Dame était portée disparue.

« Je vais essayer de faire comme si tout ceci avait le moindre sens… » Mais c’était délicat, l’absurdité de la chose ayant, dans un tel contexte, atteint un niveau assez élevé. « J’ignore ce que vous croyez faire ici, sire Ruthger, mais faites ce que vous dis la dame, il serait dommage, après vos exploits de Nebelheim et Amblière que votre père apprenne comment son fils s’est déshonoré à Lourmel… » Peste soit l’attention qu’il avait de connaître ses « confrères », d’autant que celui-ci avait combattu à ses côtés, si l’on peut dire, quelques ennéades plus tôt en Oësgard. Dans les faits, il doutait, ou ignorait quels « exploits » l’homme en question avait pu accomplir, mais il y avait forcément des faits, réels ou fictifs, dont il se vanterait, mais c’était une éventuelle corde sensible à manipuler.

« Cécilie, non pas que vos histoires de culottes dérobées soient sans intérêt… mais… Puis-je savoir ce qu’il se passe, exactement ? Les gardes m’ont dit que Maélyne avait disparu. »

Il n’était pas méchant, un brin pressant, une note d’inquiétude discernable dans son attitude. En elle-même, ça n’était pas la disparition qui l’inquiétait le plus, c’était le contexte dans lequel elle semblait s’être produite. Il était possible que la tempête l’ait surprise, d’une façon ou d’une autre, et qu’il lui soit arrivé des problèmes.
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Arnoul de Stern
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeVen 22 Avr 2016 - 10:57


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Ruthger d'Estenhausen


Les choses prenaient un tournant que n’aimait pas du tout Ruthger. La ribaude lui reprochait bien des choses. Et dire qu’il ne venait ici que pour donner un coup de main, tout bénévole qu’il était ! Et voilà qu’on le rabrouait sur sa manière de mener l’enquête ? Et si un indice important s’était caché dans le tiroir de la Dame de Lourmel ? Bon, ce n’était pas le cas, mais imaginons ! Aurait-il dû passer à côté par peur de froisser une demoiselle avec des soucis de vue ? Il se raidit tout de même lorsqu’il apprit qu’il s’agissait de l’Intendante. Une intendante aveugle, voyez-vous cela ? Il était loin de se douter que ce genre de personne pouvait se trouver une autre occupation que celle d’aumônière ou de charlatan divinatoire.

« Quitter ces lieux ? Quelle grossièreté, moi qui me suis admirablement proposé pour mener l’enqueste ! J’ai même obtenu des résultats plutôt probants ! »

Il se tourna vers le nouvel arrivant. Il eut peu de peine à reconnaître la Lance de Dorour. En Oësgard, ce chevalier s’était comporté en véritable héros, et Ruthger ne cachait pas son admiration pour ce noble représentant de la caste chevaleresque. Une sorte de modèle, d’exemple. Et pourtant, ses paroles étaient plus froides que les Wandres. Il ne lui en tint pas rigueur, il n’avait même pas eu le temps de s’expliquer correctement sur ses agissements. Gontran, lui, se sentait bien mieux en voyant qu’il passait complètement inaperçu des personnes dans la salle. Après tout, qui ferait attention à un mince écuyer dans son genre ?

Ruthger leva le doigt.

« Sire Roland, nul n’est question de dérober des culottes ! Je fouillais ce tiroir à la recherche d’austres indices. J’en ai déjà trouvé d’austres. Et j’en viens à la conclusion que la Dame Maélyne a été honteusement raptée ! »

Il se dirigea vers les meubles retournés.

« Seul un homme avec une grande force aurait pu causer tant de dégâts à l’intérieur de la chambrée. Regardez-moi ça… »

Il pointa le lit du doigt.

« Voyez les traces de lutte, sur le baldaquin ? Si la Dame avait quitté sa couette d’elle-même, il n’y aurait point tous ces plis et ces traces brouillonnes. Le lit lui-même est en diagonale, messire. »

Il sortit une bague de sa poche, la montrant à tous.

« Et sous ce lit, j’ai également trouvé cette chevalière. M’est avis que ce n’est point bijou de noble dame, et qu’elle ne peut donc appartenir qu’à notre rapteur. Je suis sidéré que tant de détails soient passés sous les yeux de vos pandores, Lourmelois… »

Enfin, avec une intendante aveugle, Ruthger se doutait que le travail de recherche ne pouvait qu’être à moitié fait. Il donna la bague au seigneur de Dorour, croisant ensuite les bras. Gontran avait voulu faire remarquer que c’était lui qui avait trouvé ladite bague, mais à quoi bon… Il se renfrogna, et laissa tomber.

« J’ose espérer que cet avancement soit gage de ma bonne foi, messire. J’ai promis assistance, et ce n’est pas en étant éconduit de la sorte pendant l’enqueste que je compte manquer à ma parole. »

Il regarda l’Intendante, son garde du corps, puis enfant le chevalier Roland.

« Congnoissez-vous le propriétaire de ce bijou, sire Roland ? »
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 18:21

Cécilie se renfrogna devant l'attitude presque nonchalante de Rolan mais ne pipa pas un mot de plus. Elle était très loin de son élément de prédilection et ces histoires d'enquêtes aussi bien que le flagrant délit qui n'avait rien de flagrant pour elle lui rappelaient qu'elle n'était que d'une bien piètre aide hors de ses attributions habituelles…

Elle expliqua en quelques mots l'organisation des recherches au seigneur de Dorour et l'enjoignit à en parler plus avant avec Berthold qui devait être bien plus au fait de ce qui se passait sur le terrain. A part cela, elle écouta. Résistant à l'envie de demander à pouvoir tenir la chevalière. C'était là une conversation d'homme dans laquelle elle se sentait presque autant bafouée par le peu de cas qu'ils semblaient faire de la bienséance qu'inutile.
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 15:23

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Iselda


Quelle drôle de journée. Tirée du lit bien avant l'heure par sa matrone inquiète, elle se trouvait à présent au beau milieu de la rue, observant les deux soldats se chahuter au milieu de la foule s’amassait. Bien sûr qu'elle était morte, les petites bêtes grouillantes en témoignaient et pourtant, elle avait un bref instant espérée que cela ne sois pas le cas. Qui aurait pu présager tout cela ? Iselda devait bien être la seule à ne pas saisir toute l'ampleur de la situation – plutôt ironique pour une prostituée. Elle jeta un coup d’œil au marchand solidement enfoncé dans ses habits chatoyants qui avaient plus l'allure d'une créature de cirque que d'un noble commerçant. Il fallait dire qu'ici bas, les marchands du sud étaient plutôt une denrée rare et pour cause ! Leurs bourses pleines étaient le théâtre de toute les convoitises dans sa profession.
« La cité peut être fière de compter de braves hommes comme vous, messieurs ! Quelle histoire, la pauvre petite a bien failli avoir un enterrement de noble lignée ! ».
Elle s'esclaffa sous le regard incrédule des trois hommes. Si elle n'était pas née de sang bleu, elle pouvait au moins se vanter d'avoir su apprendre à satisfaire les corniauds comme la noblesse. Un savoir rude à ingérer mais qui faisait d'elle l'une des femmes les plus courtisées de la région. Qui n'aurait pas voulu passer une nuit avec la belle fleur Lourmelloise ? On disait même que certaines femmes se déplaçaient au bordel pour s'offrir une heure de son temps. Avec la grâce d'un félin, elle s'approcha des deux hommes d'armes qui plus tôt se chamaillaient comme deux enfants. La vie lui avait offert la beauté, elle ne manquait pas de le faire savoir.
« Il me plairait de vous revoir bientôt, vous qui avait si brillamment résolu une sordide intrigue ».
Elle leur accorda un dernier regard mielleux avant de s'en retourner vers le marchand. Si la belle aimait son métier, ce n'était pas faute de rêver d'aventure. Qui n'aurait envie de retrouver une pauvre dame en détresse ? Ah, quel infamie d'être née femme ! Elle aurait fait un fort bon chevalier, elle en était certaine. Elle jugea un instant le riche emplumé. Elle arriverait peut-être à lui vendre ses services et il entretiendrait sûrement le mythe qui se créait peu à peu dans le monde de la nuit. Rien ne valait plus qu'une bonne réputation dans ce milieu. Sa main délicate se posa sur le bras du dodu gaillard, minaudant comme une jeune pucelle près de son bel amant.
« Messire, et si nous prenions congés de ces vaillants soldats ? Nous ne manquerons pas de les avertir si nous trouvons quelconque indice près des berges englouties ».
Du sourire à son corps frôlant celui du marchand, tout était un spectacle rudement bien joué. Il fallait avouer qu'Iselda avait un certain talent pour la comédie, surtout lorsqu'elle pouvait en tirer quelques pièces. La main pressante sur le gros bras velu, elle espérait que le bonhomme aurait plus d'esprit que les nigauds rutilent avec leurs lances et leurs épées. Et si l'aventure se muait aussi en or ?
« A combien s'élève donc la récompense ? »
La curiosité était trop grande et elle aurait parié que les marauds n'y comprendrait rien. Ils étaient bien plus occupés à regarder les formes de son corps à présent que le cadavre qui pourrissait à leurs pieds. La pauvre n'était pas morte ne bon jour. Elle aurait peut-être droit à une fosse mais aucune personne censée n'irait enquêté plus en amont et elle servirait de repas sans que jamais on ne sache ce qui avait eu raison d'elle.
« Cent cinquante pièces d'or ma'mzelle ».
« C'est qu'y sont généreux au castel ! »
Elle garda contenance et son sourire tandis qu'elle tira un peu plus sur le bras de l'homme. « Venez mon bon messire, les pauvres habitants ont besoin de votre expertise ». Un dernier au revoir de la main aux gardes acheva la conversation.

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Roland de Dorour
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin.   lorsque - [MdO-10ans][MdO2017] [Lourmel] Lorsque deux soeurs se retrouvent enfin. I_icon_minitimeSam 30 Avr 2016 - 6:14

Que faisait-il dans cette galère ? Il regrettait déjà son bain, même si la disparition de Maélyne l’inquiétait, il y avait là beaucoup trop d’agitation pour qu’il puisse se concentrer, et pourtant, il allait en falloir pour éviter de froisser l’un ou l’autre des protagonistes de cette curieuse scène.
Il examina la chambre en détails, pour la première fois, un œil à ce que lui montrait le fils de seigneur, un autre à d’éventuels détails qui échapperaient à un étranger se concentrant sur le grossier… et les sous-vêtements. Il examina un instant la chevalière qui avait été trouvé, la reconnaissant sans difficulté, songeur. Un tel saccage était, physiquement, à la portée du propriétaire, assurément, mais quant à savoir si il en était la cause réelle, ou si il avait voulu empêcher un agresseur d’agir, les deux hypothèses ne lui plaisaient pas.

« Comprenez que vous trouver là peut susciter quelques soupçons quant à vos intentions, sire Ruthger. Il semblerait que vous vous soyez invité sans vous présenter à l’intendante du château, et on vous retrouve dans les appartements de notre dame, fouillant dans ses tiroirs tandis que la dame en question est portée disparue. »

Roland n’émettait aucune accusation, il essayait simplement de faire comprendre, même si il se doutait bien qu’il en était parfaitement conscient, la situation et les doutes qu’on pouvait avoir quant à la présence et aux intentions du noble.

« Aussi, et même si je n’ose pas vous imaginer dans un tel rôle, notre dame a disparu, vous comprendrez donc qu’en pareille situation nous ne puissions accepter que des étrangers au château puisse aller et venir à leur guise, fouillant à loisir, quand bien même ils auraient de louables intentions. »


La situation était exposée, maintenant, il fallait calmer les deux, car il avait bien remarqué que Cécilie n’appréciait guère d’être ainsi tenue à l’écart dès lors que le Ruthger l’avait considéré comme interlocuteur privilégié dans cette affaire.

« Je sais à qui appartient cette chevalière, en effet, » Mais il n’avait pas l’intention de trop en dire à un étranger un peu trop… intrusif, pour l’heure. « et j’apprécie votre initiative autant que la sincérité de votre démarche, sire Ruthger. Dame Cécilie et moi allons creuser cette piste, et quand nous aurons du nouveau, je vous donne ma parole que vous en serez informé. En attendant, je vous demande d’éviter de poursuivre de votre côté, comprenez le, et si l’ennui vous ronge, allez dans le faubourg, la tempête y a fait des dégâts. »

Il était possible qu’il s’en offusque, faisant mine de ne pas comprendre qu’une telle affaire ait besoin d’être avant tout gérer en interne, mais il tiendrait parole, de cela, le Ruthger pouvait être certain.
Il le salua, et Yorik arrivant finalement, il demanda à ce dernier de reconduire leurs invités dans des parties moins… privées, du château, lui assurant que les choses étaient réglées, pour l’heure tout du moins.

Une fois les trois hommes partis, il en revint à Cécilie, lui prenant la main avant d’y déposer la chevalière.

« C’est celle de Godfroy, il faut le retrouver, ou tout au moins des personnes qui l’auront vu. »
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Maélyne de Lourmel
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Spoiler:


Juste après la réunion...

A peine la réunion eut été terminé qu’Arold se mit en selle. Il n’avait plus l’habitude de chevaucher mais l’urgence était de mise. Il mettrait toutefois plusieurs heures avant d’arriver à sa destination qui n’était autre que Forgestrange où il devait quérir de l’aide auprès d’Ardur, le nouveau seigneur depuis la mort de Céodred.

Le conseiller militaire venait de partir, accompagné de quelques hommes, le minimum vu l’effectif nécessaire à Lourmel.

On put alors apercevoir deux autres hommes quitter le château. Yorik et Berthold se dirigeait vers la ville lorsqu’un enfant vint les interpeller. Un peu essoufflé celui-ci s’adressa au chef de la garde, la Dame de Laval demandait sa présence dans la chambre de Maélyne. Celui-ci fit alors demi-tour et retourna au château.


« Yorik. Attendez. » demanda Berthold. « Allez-y. Je vous rejoindrais, je dois aller chercher mon équipement. » Yorik hocha la tête, soudain, un cri leurs glaça le sang. On vit un homme courir, apeuré, fuyant. Berthold lui barra la route et essaya de le résonner.

« Que se passe-t-il ? »

« Il… Go… Godfroy… Il… n’est pas là. La bête a faim… elle n’a rien eu… Go… Godfroy n’est pas là. »

Pour ceux qui ne connaisse pas notre cher Godfroy, ce n’est pas un célèbre marquis qui se dit Roi, non non ! C’est LE garde du château, même un certain ours pourrait passer pour une peluche à côté de lui. Un de ses rôles était de s’occuper de la bête et il semblerait que celui-ci soit introuvable. Où pouvait-il bien être ? Avait-il été appelé pour aider à la construction des digues ? Après tout, vu sa carrure, cela ne serait guère étonnant. Mais où était-il à présent ? Il n’était pas revenu à la caserne, avait-il été emporté par la crue lui aussi ? Personne n’aurait pu répondre à cette question. Pourtant, sa chevalière venait d’être retrouvée sous le lit de Maélyne même si, actuellement, il n’y avait que deux personnes au courant. Berthold feint d’être étonné puis répondu calmement :

« Calmez-vous ! Tuez donc quelques poulets, déplumez-les et lancez les lui, cela devra le calmer sans que vous ayez à trop vous approcher. »

Un autre cri retentit, celui-ci venait du Kerkand. L’animal avait faim et si elle n’avait pas très vite de quoi se mettre sous la dent, les soldats devront faire face à une bête très en colère. Le jeune garde partit en courant, après avoir activement hoché la tête. Berthold fixa à nouveau son attention sur Yorik qui se remit en route après avoir assisté à ce petit échange.

L’homme quitta la cour du château, se dirigeant vers la ville haute. Il était certes noble, mais ne possédait pas de terres. Toutefois il acquerra une bâtisse à Lourmel. Une maison plutôt enviable, joliment bâtie. Elle était grande et contenait plusieurs chambres. Il avait même pour habitude de loger des personnalités lorsque le château était au complet, prouvant ainsi le confort qu’on pouvait y trouver. Plusieurs serviteurs le servaient, habituellement, mais depuis cette nuit, ils avaient tous été conviés à aller aider au château. La maison était donc complètement vide.

Berthold était bien évidemment pressé mais lui aussi n’avait pas dormit de la nuit, lui aussi avait accumulé une certaine fatigue. Une pause serait donc bien méritée. Une petite pause toutefois vu qu’il attendait le retour de Yorik pour ensuite mener une longue enquête en plus de sécuriser la ville.
Il se trouva dans ses cuisines, se servant un gros verre d’eau qu’il englouti à la vitesse d’un assoiffé qui avait traversé tout un désert. Et alors qu’il posa sa coupe sur la table, il entendit un bruit, un bruit sourd qui ressemblait à un impact. Berthold se figea, littéralement. Il ne bougeait plus du tout, se concentrant pour écouter le moindre son. Mais ses oreilles n’entendirent plus rien. Il se resservit alors de l’eau puis entendit à nouveau le fameux son. Il reposa doucement sa coupe, ne faisant plus aucun bruit puis se mit à se déplacer, silencieusement. Ne devait-il normalement pas être le seul dans cette maison ?

Il entendit un nouveau coup, puis un autre ce qui arriva à la guider jusqu’à une porte, qui menait à ses caves. Il l’ouvrit et s’engouffra dans les escaliers avec une certaine allure. L’escalier prit fin et les pieds du nobliau se retrouvèrent dans l’eau. Ses caves avaient été partiellement inondées à cause de l’orage.
« Je vais devoir régler ça. » Se dit-il à lui-même avant de presser le pas vers une autre porte.

Les coups se faisaient de plus en plus fréquents. La pièce dans laquelle il s’apprêtait à rentrer était plutôt petite par rapport aux autres. Les pierres étaient froides et suintaient comme jamais. Elle était également inondée d’une bonne quinzaine de centimètres. Il n’y avait aucune fenêtre, juste une petite ouverture pour établir un courant d’air, aucun meuble, rien, vraiment rien ? La pièce était vide. Tout du moins, elle le devrait.

Il entra et vit une chaise trôner en son centre. Une chaise qui bougeait vu que son occupante essayait tant bien que mal de se défaire de ses liens qui la clouaient à ce bois froid et humide.

Maélyne…

On entendit également des ronflements. Berthold s’approcha et mit une claque à Godfroy qui s’était endormi.


« Espèce d’idiot. Je t’avais demandé de la surveiller. Pas de t’endormir à la moindre occasion. »

Le géant se réveilla tant bien que mal.

« Monte. Profites-en pour boire et manger un bout de pain. »

Godfroy se leva et c’est là que la notion de géant prenait tout son sens.

« Par contre… essaie de te faire discret… autant de possible du moins. »

Il ne reçut qu’un grognement en retour.

L’homme s’approcha de la chaise, qui avait arrêté de bouger puis agrippa les cheveux sales d’une main ferme pour redresser le visage. La Dame était dans un piteux état. Recouverte de ce qu’on pourrait identifier comme de la boue, l’eau de l’orage n’avait pas épargné sa chemise de nuit ni le reste de son corps. Elle était attachée avec de la corde, qui à force, faisait saigner ses poignets. La jeune femme était également bâillonnée pour étouffer au maximum ses moindres cris. Pourtant, elle avait encore assez d’énergie pour remuer dans tous les coins.


« Allons Maélyne calmes-toi. »

Rien que de voir son visage, d’entendre cette voix qui se voulait rassurante, Maélyne redoubla d’énergie. Elle finit par en manquer rapidement et se figea en reprenant bruyamment son souffle.

« Voilà qui est mieux. »

Berthold se mit en face d’elle, affichant un sourire à pleines dents.

« Je viens justement du château, tu sais qu’ils sont très inquiets ? Ta cousine semble si… livide. Blanche comme neige, ça lui va à ravir ! Aussi pâle qu’une morte, ce qu’elle devrait être d’ailleurs... » Il émit un rire. « Sincèrement. Une… aveugle ? Mais quelle pitié a  donc traversé l’esprit de ses parents pour l’avoir laissé en vie ! »

Maélyne ne pouvait répondre mais son regard disait tout. La colère pouvait se lire aisément dans ses yeux. Si elle n’était pas attachée, elle lui aurait sans doute bondit dessus. Mais la réalité était tout autre. C’était elle qui était sur cette chaise, attachée, en face de son ravisseur qui avait un sourire jusqu’aux oreilles.

« M’enfin… c’est pas le plus important. Parlons d’Aline… »

Maélyne changea radicalement d’expression, la colère se changea en peur. Elle n’osa imaginer ce qu’il a bien pu lui faire.

« Ne t’en fait donc pas. Ta chère fille va très bien. Elle était au château… sous bonne garde. »

Son sourire avait redoublé ce qui eut pour effet de redonner un regain d’énergie à Maélyne qui essaya une nouvelle fois de s’extirper de ces liens, criant plusieurs phrases incompréhensible au vu du bandeau qu’elle avait en bouche.

« Tu dois sans doute te demander pourquoi j’ai commis un tel acte n’est-ce pas ? »

Continua-t-il ne prêtant aucune attention aux différentes manœuvres de la jeune femme, affichant toujours cet air joyeux. « J’ai tant fait pour toi Maélyne… J’ai tant fait pour Lourmel. Je servais déjà ta mère, j’ai servi Lyanna et… Ô dieux, qu’on se sentait bien entre ses jambes. » Il ricana alors que Maélyne arrêta à nouveau ses débats pour reprendre son souffle.

« J’ai toujours su obtenir ce que je voulais auprès d’elles. Un siège au conseil, une rente acceptable, une maison et avant que t’as catin de sœur ne périsse d’une mort mille fois méritée, elle était sur le point de me confier des terres. » Il s’énerva, se redressant subitement, commença à s’emballer, faisait les cents pas. Dents serré, mains près du visage, il essaye de retenir une énième crise mais n’y parvint pas.

« Mais pourquoi ne la tues-tu pas… »
« Je ne peux pas… tu sais que je ne peux pas… »
« Elle sait qui nous sommes maintenant, on ne peut plus rien faire. »
« Non, non, j’ai encore un moyen. »


La jeune femme assista à la scène, ses yeux miroitaient et la peur s’empara d’elle. Voir l’homme qu’elle a toujours côtoyé adopter un tel comportement ne pouvait que lui glacer le sang. Il était malade, aussi bien au sens figuré qu’au sens propre.

Il s’était retourné, parlant toujours à lui-même en chuchotant, son monologue dura encore un moment. Maélyne ne comprit plus un seul mot et se concentra pour déchiffrer ce qu’il était en train de dire. Soudain, elle sursauta. Il avait subitement tourné la tête, la regardant avec un sourire à pleines dents. L’homme finit par se rapprocher à nouveau pour reprendre sa conversation avec elle. « Et après… Voilà que tu arrives, toi, la douce Maélyne, la fragile Maélyne, la petite poupée préférée de sa mère, la pupille, te voilà, toi, Dame de Lourmel. Même si j’étais déçu d’être arrivé si près du but, je me suis dit : ce n’est pas grave Berthold ! Recommence à zéro et tu y arrivas. »

« Nous y arriveront » reprit l’autre. Son visage s’assombrit ensuite et il se rapprocha encore plus de la Dame. « Mais voilà qu’après, tu joues de ta sorcellerie. Ta… fragilité… ta… Naïveté… Ton regard… Tu étais si différente de Lyanna. Pourtant tu as le même visage, le même corps… » Sa main glissa le long de sa cuisse, remontant dangereusement. Maélyne exprima du dégoût et détourna la tête.

« J’avais qu’une envie … »
« Nous avions envie de te conquérir, mais... »


Il se recula brusquement, passant ses mains dans ses cheveux pour s’agripper la tête.

« Tu n’as fait que me rejeter… Refusant toutes mes demandes, refusant mes présents… Pourtant tu n’as jamais pensé à me renvoyer, à céder ma place au conseil non… Tu me gardais auprès de toi, me torturant d’être si proche mais de ne pouvoir t’avoir. » La Dame avait toujours la tête tournée. Face à cet indifférence, Berthold s’énerva de plus belle. « Regarde ! Voilà comment tu es ! Indifférente face au malheur des autres ! Indifférente face à ce que je ressens pour toi ! »
« Que nous ressentons pour toi ! »
 

Le terme exact aurait été obsession mais malheureusement la Lourmelloise ne pouvait répliquer.

« Alors quand j’ai appris… quand j’ai su… »

« Quand nous avons su.. » Il respirait lentement mais intensément pour récupérer son calme. S’approchant de nouveau, à quelques centimètres du visage de Maélyne, il continua. « J’ai croisé deux de tes servantes… Ou plutôt, je les ai surprises en train de chuchoter gaiement entre elles. Tu sais… Kamalia et Florence, ces deux femmes qui s’occupent de nettoyer les chambres de l’aile Est et de faire la lessive. » Il finit une pause. « Ta lessive. » Il en refit une.

« Elles ont révélés une chose intéressante… Oh mais ne leurs en veut pas, elles ne savaient pas que j’écoutais. »
« que nous écoutions. »
Berthold plongea son regard dans celui de Maélyne plus intensément encore.

« Tu n’as pas eu tes saignées, n’est-ce pas ? »

La Dame ne réagissait plus, figée par ce qu’il venait de dire.

« Ooooh.. je vois que tu t’en étais toi-même pas rendue compte. Eh bien félicitation Ma Dame. »

Maélyne n’y croyait pas. Elle essaya de se souvenir de la dernière fois et c’est là que la pièce tomba. Tout concordait. Le mariage de Roderik, son voyage à Etherna et ses fiançailles avec Guillaume lui ont certainement prit trop l’esprit pour qu’elle ne s’en rende compte, mais il disait vrai, elle portait sans doute l’enfant du bouclier de l’est.

« D’ailleurs, qui dois-je d’ailleurs aller féliciter pour avoir engrossé hors mariage la belle que vous êtes ? »
« Ce n’est pas nous en tout cas. »


Aucune réaction de Maélyne. Un sourire malicieux s’afficha sur le visage de Berthold.

« Je crois qu’un certain Arétan sera heureux de l’apprendre. Je devrais sans doute lui écrire une missive pour le lui annoncer vu que vous êtes… un peu indisposée. » Il ria de bonne voix puis se rapprocha à nouveau au plus près de Maélyne.

« Mais non, nous ne feront point cela. Voilà ce qu’on te propose. » Il fit une pause. « Accepte de me prendre pour époux. Je reconnaîtrais ton enfant, malgré le bâtard qu’il est. »

D’un geste vif, Maélyne avait reculé la tête pour la plonger ensuite en avant. Son front heurta le nez de Berthold qui dans un cri se recula, surpris de la manœuvre de la jeune femme. Un filet de sang commença à couler abandonnement d’une de ses narines, elle ne l’avait pas manquée.

« Espèce de… » Il ne termina pas sa phrase, frappant d’une lourde claque l’une des joues de la Dame. Une autre suivit, puis une troisième lorsque Godefroy, avec quatre pains, trois fromage, six saucissons et un petit tonneau de bière revint dans la pièce. Il s’installa sur son petit tabouret et resta dans son coin, dévorant à grande bouchée toute cette nourriture, n’intervenant même pas.

Après plusieurs coups, il s’arrêta enfin. Maélyne était à moitié sonnée mais toujours consciente. L’homme se frotta ses mains, essayant de faire disparaître la douleur qu’il ressentait puis essuya son nez cassé.

« Si tu crois que je n’ai rien pour te convaincre…» Commença-t-il avant de se rapprocher à nouveau, emprisonnant son cou dans l’une de ses mains, empêchant ainsi la belle de bouger.

Sa bouche vint frôler son oreille puis il chuchota plusieurs phrases. Au plus il parlait, au plus la jeune femme se débattait. Lorsqu’il eut finit, elle pleurait, elle avait littéralement fondue en larmes faces aux révélations qu’il venait de lui faire.


« Alors Maélyne, le choix t’appartiens maintenant, trahie-moi, dénonce-moi et je mettrais tout cela à l’œuvre. Oublie pas...»
« Nous ne sommes pas seuls. »


Il ria joyeusement.

« Je reviendrais te voir Maélyne. En attendant, j’ai des recherches à mener…  Il semblerait que la Dame de Lourmel ai disparue... je suis certain qu’elle est simplement partie pour Arétria. »

Se retournant il vit l’Géant avec sa réserve de boustifaille.

« Nourri la aussi en t’assurant qu’elle ne crie pas. »

Il s’arrêta avant de quitter la pièce, faisant trois pas en arrière.

« Si elle crie, saigne-là…. Mais pas trop, tout de même. »

De retour au rez-de-chaussée, il se changea complètement et s’équipa correctement. A peine était-il sortit de chez lui que Yorik arriva. Ils partirent directement en direction de la ville basse.

Dans la cave, Godfroy s’était approché. Plaçant le tabouret devant la dame, il installa le plateau sur leurs genoux respectifs.  Il attrapa ensuite une de ses dagues et la garda en main.

« Ne parlez pas. » dit-il alors que le bandeau qui entravait la bouche de Maélyne venait d’être enlevé. Elle le regarda, plongeant son regard dans le sien, n’affichant aucun sourire.

D’une de ses paluches, il coupa un morceau de pain puis l’enfonça à l’aide de ses doigts dans la bouche de la Dame. Le Morceau était trop gros, elle arriva à peine à le mâcher. Sa tête se tourna précipitamment et elle recracha le tout avant d’à nouveau fixer son regard sur Godfroy.

« Pourquoi ? » Lui demanda-t-elle simplement, sans élever la voix.
« Ne parlez pas. » Dit-il, soulevant sa dague en signe de menace.
« Pourquoi ? » Répéta-t-elle. Il lui enfonça un autre bout de pain dans la bouche qu’elle recracha de sitôt.
« Pourquoi me fais-tu cela, Godfroy ? »
« Ne parlez pas ! » Commença-t-il à s’énerver avant de se calmer rapidement. Le regard fuyant il continua. « Mangez... s’il-vous-plaît... mangez... » Il lui proposa un troisième bout de pain, plus petit qu’elle finit par accepter et avaler. Il lui en donna d’autres, accompagné de saucisson ou de fromage, proposant aussi un peu d’eau. « Acceptez ce qu’il vous a demandé... Il... Il est méchant... »

Maélyne ne répondit pas, elle se contenta juste de le regarder. « Il faut accepter. » Répéta-t-il.

« Laisse-moi partir. » Finit-elle par dire calmement. « Laisse-moi partir et je te protégerais de lui, je te le promets. »  Godfroy remua vivement la tête, affichant sa négativité face à la demande. « Je t’en prie Godfroy... Aline est au château et... je porte un autre enfant... S’il-te-plaît laisse-moi partir. »

Paniqué, Godfroy arrêta de la nourrir pour remettre le bâillon en place. « Berthold très méchant... Berthold très méchant... Acceptez ce qu’il demande...» Il repartit dans son coin, répétant sans cesse cette même phrase. De quoi avait-il peur ? Même un kerkand n’arrivait pas à l’intimider pourtant il craignait cet homme. Maélyne se posait beaucoup de questions et se demandait, au vu de ses menaces prononcés au creux de son oreille, si elle ne devait pas accepter sa requête.

En milieu d’après-midi...

« Messire... » Commença Arold.
« Nous venons quérir votre aide, la Dame de Lourmel a mystérieusement disparue et la ville a subie d’énormes dégâts suite à l’orage de cette nuit. » Continua-t-il.

Arold était finalement arrivé plus vite que prévu à Forgestrange où il demanda une audience urgente auprès d’Ardur, le seigneur des lieux. Celui-ci accepta directement et se retrouva dorénavant face à lui.

« La Dame à disparue ? Comment cela ? »

« Nous la cherchons depuis ce matin, il semblerait qu’elle ait disparue durant la nuit, nous ne connaissons pas encore les circonstances de sa disparition. Mais nous avons besoin d’aide. Accepteriez-vous de nous fournir une poignée d’hommes ? Qu’importe le nombre, un seul nous sera déjà bien utile. »

Ardur resta assez songeur, tout cela l’inquiétait plus qu’autre chose.

« Je vais vous fournir une aide, Messire. Mais j’accompagnerais moi-même mes hommes. Je devais de toute façon m’entretenir avec Maélyne. Allons donc chercher ma chère cousine, elle ne doit pas être bien loin. » Il ria légèrement avant de se lever et de beugler quelques ordres.

Moins d’une heure après, Arold accompagné des quelques gardes qui l’avaient accompagné, repartit en compagnie d’Ardur et d’une trentaine d’hommes.

En début de soirée...

La salle de Réunion était une nouvelle fois pleine. Les discussions portaient sur Maélyne mais pas que. L’état de la ville semblait s’être améliorée, finalement, il n’avait pas plu une seconde fois.

« Messire Roland ! » Cria Ardur qui venait d’entrer. « Que se passe-t-il donc ?! Où est Maélyne ? L’a-t-on retrouvée ? » Il posait énormément de questions sans se préoccuper des autres personnes présentes dans la pièce.

Arold était sur ses pas, lui aussi souhaitait avoir un rapport des derniers évènements, lui qui s’était absenté plusieurs heures.

Puis c’était au tour de Yorik et de Berthold d’arriver, d’un pas pressé.


« Nous avons une piste. » Cria Berthold, attirant ainsi l’attention de toute l’assemblée.
« Nous pensons que Godfroy est impliqué d’une quelconque manière que ce soit. Plusieurs témoignages nous l’ont confirmé. Je pencherais à dire que la Dame a été enlevée. »
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Cécilie de Missède
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Quelqu'un lui aurait dit, elle n'aurait pas voulu le croire, mais l'après-midi passa encore plus vite que la matinée. La trouvaille de Roland lui fit froid dans le dos. Si Godfroy était impliqué, il y avait de grande chances de d'autres membres de la garde, et peut-être du château soient impliqués… Elle fit part de ses craintes au Chevalier et lui certifia qu'elle n'en parlerait pas d'elle-même. Elle préférait se fier au jugement de cet homme en qui Maélyne avait une confiance totale pour démasquer les potentielles menaces parmi les hommes d'arme… Mais cela ne l'empêcha pas de demander à Rose de trouver Jindanor, simplement pour lui dire de ce méfier.

Les problèmes d'intendances se multipliaient. Rien de très anormal. Mais a la surprise totale de la jeune Intendante, elle avait enfin eut le temps de faire le déplacement jusqu'au temple de Néera.

Si Rose avait gardé la tête baissée sur tout le chemin, Cécilie n'avait pas put faire autrement que d'entendre et de sentir ce qui se passait autour d'elle. L'odeur si particulière de l'eau, de la poussière et des déchets. Le bourdonnement sourd des habitants agités. Les ordres lancés par de mâles voix qui tentaient d'organiser les choses. Les deux femmes juchées sur le même hongre ne pipaient mots. Le Capitaine rivegeois tenait l'animal par la bride, le conduisant au travers de certaines rues boueuses. Comme d'habitude, il avait tenu à suivre la Demoiselle de Laval comme son ombre.

Le bruit des sabots sur un parvis de pierres inégales. Ils étaient arrivés à destination. Galamment, le Capitaine aida Rose puis la demoiselle à descendre, gardant l'animal en bride pendant qu'elles pénétrait dans le sanctuaire.

A l'intérieur, la Grande salle ronde était inhabituellement bruyante. Des murmures et quelques pleurs rebondissaient sur les parois, profitants de l’acoustique si particulière pour s'entremêler indistinctement. Rose n'arrivait pas à poser les yeux sur ces gens dont la plupart avaient tout perdu la veille. Elles avançaient à la recherchent d'une toge bien précise… Mais une voix chaude les interpella. En quelques pas une petite femme replète portant la tenue des serviteurs de Néera était à leur hauteur.

-Demoiselle de Laval. Rose. J'ai entendu dire que la château n'avait pas été épargné et la Dame... La voix de la vieille prêtresse s'éteignit soudainement. Je suis heureuse de voir que vous allez bien et je prie pour que cela se termine au mieux.
-Merci Patrice.
-Cela compte beaucoup pour nous.
-Il n'est rien arrivé au grand gaillard j'espère ?
-non. Il fait parti des battues...

Voir un pli d'inquiétude si profond sur le front de la prêtresse n'était pas si inhabituel. Elle était aussi douce, bienveillante qu'angoissée pour les enfants dont elle avait la charge… et en sa qualité de responsable des orphelins elle avait tout les jours de quoi se faire des cheveux blancs. Mais elle avait dans la voix une compassion sincère teinté de fatalité et Rose aurait put témoigner du fait qu'elle avait les yeux aussi cernés que ceux de Cécilie.

-Les enfants vont bien ?
-Ils étaient tous en sécurité hier soir. Même Jeny est venue nous donner de ses nouvelle. Elle, son petit et la dentellière vont bien… Mais avec tout ce qui se passe, vous ne devez pas être ici juste pour demander des nouvelles n'est-ce pas ?
-Savoir dans quel état ils se trouvent aurait été une raison suffisante, mais non en effet. Je suis là pour rencontrer la personne en charge du temple en ma qualité d'Intendante.
-Il y a un problème ?
-Nous voudrions simplement aider tout ces gens au mieux et éviter que tout cela ne dégénère en épidémie en attendant que l'eau ne soit chassée des rues. Ce n'est qu'un entretient informel pour gérer les choses au mieux.

La matrone retrouva son sourire… avec quelque chose de plus.

-Vous êtes réellement une femme de bien. Néera me pardonne mais j'espère que vous resterez longtemps parmi nous… Même si la Dame venait à être perdue je…
-Suffit ! Je vous en prie. C'est une femme d'exception et sa famille prie pour son retour.
-Bien sûr…

Un léger silence flotta un instant alors que la prêtresse scrutait le visage de la jeune femme de son œil bienveillant.

-Si vous voulez bien m'attendre, je vais chercher Gisbert, cela ira plus vite que de partir toute trois en vadrouille pour le trouver.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux jeune femmes se trouvèrent de nouveau seule à l'entrée d'une salle de soin de laquelle s'échappait quelques gémissements. Certainement des habitants qui avaient été pris dans les destructions qui avaient précédées la crue. Une voix particulièrement aigrelette lui heurta l'oreille.

-Il y a des enfants… ? Glissa-t-elle a l'oreille de Rose.

La suivante hocha la tête. Sous la demande, elle consentit à accompagner son amie jusqu'au chevet du garçonnet le plus proche. Elle regarda Cécilie s'asseoir à même le sol pour échanger quelques mots avec le bambin. Sa jambe avait été coincé sous un mur et mettrait longtemps à guérir… si elle finissait un jour par guérir grâce aux bons soins des prêtres. Pour passer le temps la demoiselle lui fredonnait une contine. Rose secoua faiblement la tête. Elle n'avait décidément aucun sens des réalités… Au moins cela semblait apaiser un peu le gamin et…

-Mes Demoiselles, vous avez demander à me voir ?

Elles sursautèrent. Un grand homme aux courts cheveux poivre et sel ne tarda pas a apparaître sur le seuil de la salle. Aussi grand et sec de Patrice était petite et dodue, il paraissait encore plus épuisé que sa consœur et son œil sévère devait faire peur à plus d'un enfant.

Après les avoirs entraînées un peu à part, il attaqua dans le vif du sujet. L'entretien ne dura pas très longtemps. Les points de désaccords étaient peu nombreux et se réglèrent vite, chacun mettant autant de bonne volonté que possible au vu de tout ce qu'il restait à faire. Et il fut temps de rentrer.

L'après-midi touchait à sa fin et les Conseillers voulaient de nouveau faire le point… et contre toute ses habitudes, Cécilie était en retard. On venait de lui apprendre que la Gardienne de Néera était à Lourmel et elle ne pouvait faire autrement que d'aller l'accueillir en personne, priant secrètement pour que cette Sainte femme leur soit d'un quelconque secours.
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Jena Kastelord
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La route jusqu’à Lourmel avait été longue et compliquée. La tempête avait laissé de nombreuses traces et plus d’une fois il avait fallu patienter le temps de dégager la route pour le passage du carrosse. Je prenais mon mal en patience, priant Néera pour que la Dame de Lourmel ait été retrouvée saine et sauve. Je l’avais côtoyé à plusieurs reprises, avant que je devienne Gardienne de la Déesse, et j’avais toujours eu de bonnes relations avec elle. La savoir en danger, ou pire, me peinait.
Lorsqu’enfin nous franchîmes les portes de la citadelle, je poussais un soupir de soulagement. Les cahots du voyage avaient été loin d’être agréables et mes enfants avaient eu du mal à contenir leur agacement. J’aurais mille fois préféré être en selle mais je n’avais pas eu le cœur à laisser mes trois enfants. Liliana m’avait posé de nombreuses questions sur Lourmel et Dastan s’était surtout intéressée à l’une de ses habitantes : la jeune Aline.

A peine avais-je mis les pieds dans la Cour du castel que je ressentis toute l’effervescence et l’agitation qui régnait dans les lieux. Habituellement je n’aurais pas dû éprouver une telle sensation, ce n’était qu’au contact d’une personne que je pouvais percevoir ce genre d’émotion, mais ici, c’était comme si Lourmel était enveloppé dans un épais nuage. Je ressentais la peur, l’angoisse et même la panique qui émanait des gens, je pouvais également percevoir de la colère et surtout une infinie tristesse. Mais par endroit une petite flamme brillait. Nombreux étaient ceux que l’espoir habitait encore et cette pensée me réchauffa le cœur. S’ils ne doutaient pas … alors moi non plus je ne devais pas douter qu’une issue heureuse soit encore possible.

Ulrich se chargea des présentations, comme à son habitude, et je le laissais faire. J’étais fatiguée par ce voyage et trop occupée à essayer de gérer toutes ces émotions qui m’assaillaient sans discontinuer.
Lorsque l’homme s’inclina respectueusement devant moi en me saluant, je lui adressais un sourire mais ne tendit pas la main pour le toucher… j’avais déjà fort à faire, je n’avais pas envie d’avoir l’esprit encore plus embrumé.


« - Je sais que notre venue n’était pas prévu et croyez bien que je refuse de m’imposer. Nous faisions route vers l’Oësgard et nous avons appris la … disparition de Dame Maélyne… »

L’homme se mit alors à raconter les quelques détails qu’il avait appris, que la Dame était absente depuis le matin, que sa chambre avait été retrouvé en grand désordre et que l’on y aurait même trouvé du sang. Tout en parlant il nous conduisit dans les couloirs du château. Je laissais mes enfants aux soins d’Hanegard et ce fut seulement accompagné de Frère Ulrich que je fus introduite dans une pièce. Ce devait être un salon, peut-être celui où la Dame recevait ses invités. Je profitais du temps où l’on nous laissa seul pour retirer ma cape de voyage. Ulrich vint se saisir de mon vêtement et de mon bâton dans le plus grand silence. Je fis quelques pas dans la pièce et je profitais du silence pour faire une nouvelle fois le vide dans mon esprit. Je n’avais pas besoin d’être envahi par les émotions et les sentiments de tout Lourmel.

« - Frère Ulrich, vous possédez le Don de Guérison, vous devriez aller voir si votre aide ne serait pas la bienvenue au château et au village. Prenez avec vous Sœur Constance, elle est novice mais elle saura vous être utile. »

A ma grande surprise, le prêtre acquiesça et me fit savoir qu’il attendrait l’arrivée de la personne que l’on avait envoyée cherché avant de prendre congés. Je lui adressais un sourire reconnaissant avant de me tourner vers l’endroit où se trouvait la fenêtre.
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Cécilie de Missède
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Sa canne produisait un son sec en rebondissant a intervalle régulier contre le mur de pierre. Après tant de temps passé dans ces couloirs, Cécilie arrivait a se déplacer à bonne vitesse et c'est sans demandé l'aide de son Capitaine, bien qu'il la suive comme son ombre, qu'elle arriva à bon port flanquée d'une jeune servante qui aurait put être jolie si son visage n'avait pas été déformé par les cicatrices de la petite vérole. Frappant deux coup sur le bâtant pour prévenir de son arrivé, elle ouvrit la porte et entra d'un pas dans le salon, sourire aux lèvres, les yeux humblement baissés comme a son habitude, pour ne pas indisposer ses interlocuteurs.

« Je vous souhaite la bienvenue, Dame Kastelord. Je me nomme Cécilie de Laval, Intendante de Lourmel. J'espère que vous comprendrez l'état dans lequel nous nous trouvons et que ni vous, ni votre suite, ne nous tiendrez rigueur de ce piètre accueil. Cependant vous êtes la bienvenue et notre hospitalité vous est toute acquise aussi longtemps que vous le désirerez. Une chambre a déjà été préparée. Adélaïde vous y guidera dès que vous le désirerez. » Indiqua-t-elle en faisant un léger geste du dernier côté où elle avait entendu remuer la servante. « Si je peux vous être d'une aide quelconque n'hésitez pas a faire appel a moi. »

Elle n'aurait pas fait révérence plus respectueuse devant une tête couronnée. Chacun de ses gestes étaient mesurés et ample, autant pour ne pas heurter quelque chose par inadvertance que par marque de déférence envers les personnes présentes. Son accent de Missède l'avait sans aucun doute trahie, d'autant plus qu'elle ne s'habillait pas à la mode du Nord, mais au vu de la situation, la curiosité que pouvait habituellement susciter une dame de sa nature et de ses origine en tant que conseillère de Maélyne n'était pas vraiment un problème principal.

« Cependant… Veuillez excusez mes manières cavalières mais un conseil se déroule en ce moment même au sujet de la disparition de notre Dame. Je sais que le voyage a du être long mais j'aimerai vous parler un instant en privé. »

Elle attendit que tous aient quitté la pièce pour embrayer.

« Vous êtes une sainte femme et je suis certaine que vous comprendrez mon empressement. Nous avons des raisons de croire que plusieurs personne vivant dans l'enceinte même du château sont mêlées à la disparition de la Dame de Lourmel. Nous avons même la preuve de l'implication d'un garde… Un homme simple qui ne peut avoir agit seul. Les recherches vont bon train et beaucoup seraient sans doute contre l'idée de vous faire part aussi ouvertement de notre détresse mais il s'agit de ma cousine et je prie Néera chaque seconde qui passe pour que nous la retrouvions saine et sauve. J'en arrive même a craindre pour la vie de sa fille. Pardonnez mon audace, ma Dame, votre voyage a du être épuisant, mais si votre intervention peut ne serait-ce que nous donner une chance de retrouver Maélyne, je vous demande humblement de nous aider. »


La fin de sa tirade fut marquée par une nouvelle révérence, position dans laquelle elle resta jusqu'à ce qu'on l'invite a se relever. Elle avait entendu quelques rumeurs sur cette femme de foi, mais en tant que prêtresse et vaisseau de la DameDieu, elle lui vouait un respect qu'elle ne voulait pas voir mis en défaut. Elle avait parlé aussi distinctement que possible mais son débit était rapide, peut-être trop pour que la nouvelle venue intègre toute son histoire, mais le principal était dit.

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