Nombre de messages : 1 Âge : 36 Date d'inscription : 20/03/2020
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 17 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Alcyne de Brochant [Terminé] Mer 2 Sep 2020 - 16:41
Possessions & Equipements :
Suite à la défaite de sa mère à l'issue de la guerre du Médian, Alcyne a hérité de la baronnie de Hautval. Toutefois cette dernière se trouve encore pour encore quelques ennéades, sous la régence d'Adèle d'Ancenis. La jeune Alcyne n'héritera de ses terres que lorsqu'elle soufflera sa seizième bougie.
Enfin, de par son récent mariage avec le Arnaud de Brochant, duc de Serramire, elle devient également Duchesse de Serramire.
Ainsi, outre ses vêtements, elle possède les effets de sa mère qu'elle n'a pas souhaité emporter avec elle, comme si l'exil mettait fin à son existence. Ce faisant, dans sa chambre se trouve la lyre de sa mère qu'elle ne touche jamais car elle ne sait pas en jouer mais elle trouve sa présence rassurante, comme si sa mère était un peu encore là. Elle porte également la bague de famille aux armoiries de Hautval qui ne la quitte jamais. Elle a fait cadeau de la fine chaîne en or mettant en valeur une petite clé qui ne quittait jamais sa mère à sa soeur Astrée afin qu'elle dispose également d'un souvenir de leur mère qu'elle puisse contempler quand bon lui semble.
Elle dispose aussi de cadeaux qui lui ont été faits par la couronne ou les membres de la cour lorsqu'elle vivait auprès du Roi. Il s'agit essentiellement de parures, de joyaux de la couronne ou d'objets précieux avec une valeur vénale ou historique particulière.
Tout comme sa mère le lui a appris, elle dispose de fines lames cachées à certains endroits stratégiques de ses tenues. Juste au cas où...
Apparence :
Taille : 1m70
Couleur des yeux : bleus hérités d'Aetius d'Ivrey
Fine et délicate, c'est en ces termes que l'on décrit le plus souvent la jeune Alcyne. Si chacun lui reconnaît sa beauté, elle arbore certains traits hérités de son père comme ses cheveux bruns ou encore les yeux bleus de là maison d’Ivrey, de sorte que l'on ne peut pas décemment critiquer son lignage.
Sportive, elle aime beaucoup passer du temps à l'extérieur et appréciait beaucoup les enseignements de sa mère qui mettait un point d'honneur à ce que son enfant maîtrise dès le plus jeune âge l'art de se défendre. Tout comme elle, elle a apprit à manier l'épée et la dague mais du fait de sa jeunesse, elle a le bénéfice de la rapidité que sa mère avait commencé à perdre, de sorte qu'avant l'exil dernière, elle commençait à réussi quelques fois à prendre le dessus sur sa mère. Après son exil, Alcyne a voulu continuer mais Adèle ne trouvait pas cela convenable pour une jeune femme de son rang de sorte que ses entraînements étaient secrets et faisaient l'objet d'excuses comme de longues balades aux abords du château par exemple.
Son port altier trahit facilement sa haute naissance de même que son maintien, dû à une longue pratique de la danse qu'elle se doit de maîtriser pour les besoins de son rôle futur d'épouse auquel sa régente la prépare ardument. Au contraire de sa mère qui la préparait à devenir baronne de Hautval et plus encore si le destin en avait voulu ainsi.
Toutefois, ce joli minois est bien triste depuis la défaite de sa mère lors de la guerre du Médian. Elle n'avait pas été trop affectée par la mort soudaine de son père, emporté par le cataclysme qui emporta la tour de l'Arcanum quand elle n'avait que quatre ans, de sorte que cet annonce et l'enterrement de son père ne sont que de brumeux souvenirs dans sa mémoire. En outre, ce dernier ne s'était plus préoccupé de ses filles depuis son mariage avec Arsinoé d'Olyssea et surtout la naissance de leur fils Bohémond Ier. Elle n'ignorait pas que ce dernier avait été extrêmement déçu qu'Alcyne puis sa soeur, appartiennent au beau sexe, ce qui a précipité la fin de leur mariage. En revanche, elle avait été très affectée par l'exil de sa mère dont elle n'avait plus aucune nouvelle de sorte qu'on ne savait même pas si elle était encore en vie ou non. Ainsi, la tristesse se lisait souvent sur son visage surtout dans les moments où cette dernière lui manque particulièrement mais sa soeur a toujours su remettre un joli sourire sur son visage.
Sourire radieux d'ailleurs qui ne manque pas d'illuminer le visage de ce bel ange charismatique qui ignore tout encore de sa beauté et des effets qu'une telle chose peut provoquer. Elle irradie et s'offusque toujours qu'on la regarde mais comment ignorer une si belle fleur ? Si sa mère était réputée pour sa beauté, sa fille n'a rien à lui envier, bien au contraire. Ses yeux bleus scintillent de vie et pourraient noyer quiconque oserait un peu trop s'y plonger. Elle est l'innocence même de la jeunesse, une jeunesse que l'on s'apprête à faire entrer dans le grand bain en priant qu'elle y était prête, une jeunesse qui n'est pas encore fanée par les vicissitudes de la vie d'une noble femme. Une jeunesse qui pour le moment, n'est pas prête de se flétrir.
Personnalité :
Alcyne est une jeune femme qui se veut discrète mais qui pour je ne sais quelle raison, attire toujours à elle les regards. Innocente car on l'a toujours beaucoup protégée, elle entre dans le monde de la noblesse péninsulaire sans trop savoir à quoi s'attendre. On lui parle toujours de nombreux dangers que même sa mère n'a pas su éviter, sans trop savoir de quoi il s'agit concrètement.
Très pragmatique, elle est d'une perspicacité à toute épreuve. Elle fait preuve d'intelligence mais aime beaucoup comprendre les choses et poser beaucoup de questions avant de prendre une quelconque décision ou émettre un avis. De sorte, elle peut ainsi paraître un peu sotte à celui qui ne comprend pas la subtilité de son esprit qui en vérité cherche à connaître les éléments qu'on porte à son attention dans le détail. Elle en joue également parfois pour tromper les gens sur son intelligence et pouvoir les prendre plus facilement à leur piège en les mettant face à leurs contradictions.
Elle dispose toutefois d'un caractère facile et se montre d'agréable compagnie. Toujours prête à aider ceux qu'elle affectionne mais ne se montre pas dupe pour autant. Elle a un talent particulier pour analyser les personnalités et ne se montre pas très influençable. Ceux qui ont essayé de se jouer d'elle l'ont bien souvent appris à ses dépends.
Bientôt en âge de diriger la baronnie dont elle hérite, la jeune femme se sent pour le moins stressée et souhaite avant tout, faire oublier les erreurs commises par sa mère et redorer le blason familial. Elle espère pouvoir y arriver.
Alcyne est une personne extrêmement attentionnée qui a un sens aigu de la famille, si elle a l'occasion d'en faire très largement profiter sa sœur, elle a pu également témoigner cette qualité à son demi-frère, Bohémond, ce qui a beaucoup aidé à créer de l'amitié entre les deux jeunes gens. Elle souhaite avant tout qu'il sache qu'il n'est pas seul et qu'il peut compter sur ses sœurs. Le demi de la génétique n'ayant à ses yeux aucun intérêt.
Plutôt enjouée, elle est habitée par la tristesse des enfants qui ont perdu leurs parents trop tôt. Elle ne peut se défaire de ce fardeau mais espère qu'avec le temps, cela passera. Elle n'a pas l'âme rebelle, bien au contraire, elle a vu les ravages que cela pouvait faire et s'astreint à se montrer obéissante et docile. Néanmoins, cela ne l'empêche pas d'avoir ses propres opinions mais elle a tendance à les garder pour elle... pour le moment.
Elle n'ignore pas qu'elle génère beaucoup d'attentes et qu'on ne la considère grandement que comme un pion que l'on mène à sa guise dans un échiquier aux règles qui lui sont inconnues. Habituée à ce qu'on ne la prenne pas au sérieux ou qu'on la pense incapable notamment du fait de son sexe, elle attend le jour où elle pourra montrer à tous de quel bois elle est vraiment faite.
Elle a parfaitement conscience que les évènements récents ont bien trop fait connaître son nom à son goût mais remercie les Cinq que l'on ne lui reproche pas les ambitions maternelles de la placer sur le trône. Toutefois être l'objet d'une guerre n'est pas une position enviable et, lucide, elle a bien conscience qu'il lui faudra jauger ses interlocuteurs selon qu'ils fassent parti de ses partisans ou que ce ne soient que des courtisans qui souhaitent se rapprocher d'elle maintenant que sa position est établie.
Capacités magiques :
Elle a hérité des capacités magiques de sa mère :
Don
Nom : Contrôle des Vents - Héritier du Ciel Portée : Zone contrôle des vents [45m] - Limitation la zone du vide [5m] (+ coût d'énergie élevé)Coût en énergie : Inné. Néanmoins varie en fonction du type d'action, varie de faible à fatiguant [Ex: Respiration aquatique, etc] Détails et Fonctionnement : Cette capacité passive permet de contrôler le vent et de l’air dans une zone d’effet (à déterminer le périmètre selon les Administrateurs). L’héritier du Ciel peut modifier la vitesse du vent, mais aussi la direction dans laquelle il souffle dans un laps de temps déterminé. La durée s’allonge en fonction du niveau du Mage ou sorcier. L’héritier du Ciel peut imposer une zone de « calme », c’est-à-dire ou le vent est absent. Il peut aussi contrôler l'air dans une zone déterminée faire en sorte que ce dernier soi absent, réduit, ou non et réguler sa propre gestion de l'air ( respiration aquatique, etc ).Direction du vent. L’héritier du Ciel a le choix entre l’une des quatre options suivantes : • Une brise partant d’un centre déterminé de l’effet et soufflant dans toutes les directions avec une force égale. • Une brise provenant de toutes les directions et soufflant vers l’Héritier du Ciel, puis vers le haut au contact de la zone de calme. • Des vents tourbillonnants, tournant autour du centre dans le sens des aiguilles d’une montre ou le sens contraire. • Une rafale de vent soufflant dans une direction donnée et balayant la zone.
Sorts
Nom : Mur de Vent Portée : Champs de vue - Max distance 30m. Coût en énergie : De moindre à éprouvant suivant sa largeur et l'intensité de ce dernier. Durée : Jusqu'à l'épuisement du Mage. Si le Mur prend des dommages, accélération du coût en énergie. Détails et Fonctionnement : Un rideau de vent vertical et invisible se forme au terme de cette incantation. Il est épais de 60 centimètres et sa violence considérable lui permet d’emporter tout oiseau plus petit qu’un aigle ou d’arracher papiers et autres objets similaires si leur possesseur est surpris (ce dernier peut toutefois les garder en main). Les créatures volantes de petite taille sont incapables de franchir cette barrière (Exemple exception : Dragon – Wyverne, etc.). Objets non tenus et vêtements s’envolent au contact d’un mur de vent. Flèches et carreaux sont déviés et manquent automatiquement leur cible. Le gaz ne peut pas franchir le mur, pas plus que la plupart des souffles gazeux ou les créatures en état gazeux. Le mur doit être vertical mais, cette restriction exceptée, le mage ou sorcier peut lui donner la forme de son choix. Il est possible de le créer cylindrique ou carré pour délimiter une zone bien précise. La largeur de ce sort dépend là encore du niveau du lanceur de sort et de son envie Inconvénients et contreparties :/
Nom : Lévitation Portée : 45 m. Coût en énergie : De moindre à éprouvant suivant la hauteur d'élévation ou de la descente ainsi que sa durée. Détails et Fonctionnement : Ce sort permet de se déplacer de bas en haut ou de faire bouger de la même façon une créature consentante ou un objet. Le mage dirige mentalement les déplacements du sujet. Il est donc aisé de pouvoir éviter quelques pièces ou de pouvoir marcher sur l’eau par exemple. Cependant, ce sort ne permet pas de voler dans les airs. L’effet visuel est assez amusant, car quelques veloutes blanchâtres semblent entourer l’objet ou la personne. Inconvénients et contreparties : Si la concentration est relâchée, c'est la chute !
Nom : Brise de murmures Portée : Varie selon la puissance de l'Aéromancien. En général : une dizaine de kilomètre. Coût en énergie : Moindre mais concentration assidue exigée. Détails et Fonctionnement :Ce sort permet d’envoyer un message ou un son en le faisant transporter par le vent jusqu’au lieu souhaité. La brise des murmures se rend à une destination connue du personnage et comprise dans les limites de portée, à condition de pouvoir y accéder (il lui est par exemple impossible de passer au travers des murs). Aussi léger et intangible qu’une brise, il délivre son message dès que sa destination est atteinte, même si personne n’est là pour l’entendre. Sa tâche accomplie, il se dissipe. Le personnage peut préparer un message de 30 mots maximum, à moins qu’il ne préfère que la brise ne “ communique ” avec le destinataire par le biais d’une légère ondulation dans l’air ambiant. La vitesse du vent peut, au choix, varier de 1,5 km/h à 9 km/h. Quand le sort atteint son objectif, il tourbillonne sur place jusqu’à ce que son message soit délivré. La brise des murmures ne peut prononcer d’incantation magique ou de mots de commande, ou encore activer d’effets magiques. Inconvénients et contreparties :- Peut être délivrer au mauvais destinataire ou simplement ne pas être entendu.
Nom : Bourrasque Portée : +/- de 45 à 50 m de portée Coût en énergie : Fort en coût d'énergie Détails et Fonctionnement : Ce sort génère une violente rafale de vent (75 km/h environ) émanant de la main tendue du mage et qui affecte toutes les créatures situées sur son chemin.Une créature terrestre de taille humaine est renversée et repoussée. Les créatures volantes sont repoussées. Quelle que soit sa taille, toutes créatures présentent dans la zone d’effet d’une bourrasque a des difficultés pour entendre.La force de la bourrasque est telle qu’elle éteint instantanément torches, bougies et autres flammes non protégées. Même celles qui sont protégées (comme c’est le cas pour les lanternes) se mettent à danser follement et ont 50 % de chances d’être soufflées.Bourrasque peut produire les mêmes effets qu’un coup de vent soudain : soulever le sable ou la poussière, propager un incendie, faire tomber ou arracher un auvent, retourner une barque, ou pousser gaz ou brume jusqu’en limite de portée, ou désarçonner un cavalier. Force du vent. Le personnage peut augmenter ou diminuer la force du vent. Le mage ou sorcier possède une limite de cette force du vent en fonction de son niveau. • Un vent important (30 km/h): Poussières s'envolent, les petites branches se plient, la cime des arbres s'agite. Peut aider à la navigation face à une mer sans vent. [Novice]• S’il est violent (50 km/h), la marche contre le vent devient difficile. Les arbres se balancent, pas vraiment de dégats encore. [Apprenti] • 80 km/h : Endommages légèrement les bâtiments. Marcher contre le vent est impossible. [Arcaniste] • 100km/h [Tempête] : Dégâts conséquents au bâtiments, les toits sont susceptibles de s'envoler. Certains arbres sont déracinés. [Maître] • 120km/h Ouragan : Dégats très importants de l'ordre de la catastrophe naturelle, détruit tous les bâtiments non fortifiés et déracine même les plus gros arbres. [Archimage] Inconvénients et contreparties :/
Si elle a hérité de ces dons et capacités, pour le moment elle ne les maîtrise pas. Sa mère l'entrainait à contrôler son don et ses sorts mais son entraînement a cessé après son départ et Alcyne craint trop de provoquer des dégâts qu'elle ne saurait réparer en ne maîtrisant pas ses sorts. Ainsi, elle s'abstient pour le moment de les utiliser.
Histoire
Kÿrianos Favrius an 18 du XIème cycle
"Dans quelques heures toute cette mascarade sera terminée ! Un peu de courage, ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Le soleil va continuer de se lever et de se coucher après cela alors pas besoin d'en faire toute une histoire..." se disait-elle en faisant les cent pas dans ce qui allait être désormais sa chambre.
Cette journée que beaucoup de femmes redoutaient avaient été à la hauteur de ses attentes : rien ne lui avait appartenu, rien n'avait été son choix et elle s'était simplement contentée de faire ce qu'on lui demandait et d'être là où on lui disait de se trouver en faisant montre de son plus beau sourire, même si en elle-même, elle bouillonnait. Toutefois le jour allait venir où enfin elle pourrait prendre ses propres décisions et où on cesserait de la balloter à droite à gauche comme un pion que l'on avançait. Qui donc se préoccupait de son bien être, de ses sentiments, de ses états d'âme ? Cela n'existait pas.
En ce jour du début de l'automne, Alcyne n'était plus seulement la fille de quelqu'un ou la sœur d'un autre mais l'épouse d'un homme et pas des moindres, le duc de Serramire en la personne d'Arnaud de Brochant. Ce dernier s'il s'était montré respectueux et correct avec elle depuis qu'elle avait fait sa connaissance à Diantra, se pavanait, sa jeune épouse à son bras, comme s'il exhibait un trophée. Que la Dame dieu lui pardonne mais que cette attitude lui avait donné envie de vomir ! Le fils n'avait d'yeux que d'arriver à la hauteur à laquelle s'était hissé le père et pour cela, il était prêt à tout.
Car oui, si la belle enfant de Hautval en était arrivé là, c'était à cause d'une bien longue histoire pour une si courte vie déjà. Alcyne vit le jour en Favrius an 3 du Cycle XI, soit un peu plus d'un an après le mariageen secondes noces, de ses parents Blanche d'Ancelnis, baronne de Hautval et Aetius d'Ivrey, Comte de Scylla. Malheureusement, sa naissance engendra une forte déception pour son père qui souhaitait un héritier. Il n'engendrera toutefois que deux filles, ce qui précipita la mésentente du couple. La dernière grossesse de son épouse n'ayant pas résulté par la naissance d'un hérité viable, Aetius mit fin à ses épousailles en l'an 6, pour s'unir la même année, à Arsinoë d'Olyssea, Marquise de Sainte-Berthilde, qui lui apportera finalement l'héritier tant espéré en la personne de Bohémond.
De par son lignage, Alcyne est donc la petite-fille d'Aemon d'Ancenis dit le Borgne, l'un des quatre barons rebelles de la terrible guerre civile qui avait presque renversé le roi Trystan. Les gens évoquaient rarement à haute voix cette parentèle, la légende noire du Borgne étant demeurée vivace. Mais la maison d'Ancenis avait su rester influente, si bien que la descendance du Borgne était aujourd'hui bien installée dans le Médian avec son autre petite-fille Bathilde, baronne d'Ancenis et Alcyne, baronne de Hautval et plus que tout, son petit-fils Bohémond Ier, Roi de Diantra.
Malheureusement, les affres du pouvoir font que depuis la séparation de ses parents, elle n'a plus eu de contact avec son père Aetius, devenu régent de son neveu et sénéchal du royaume par un froid hiver de l'an 6 du cycle XI. Sans doute était-il trop accaparé à la fois par les affaires du royaume ainsi que par son jeune fils pour s'occuper de ses filles. Toujours est-il que sa mère a été pendant toute son enfance, le centre de son univers.
Ce bonheur éphémère ne dura en effet qu'un temps car, en Favrius de l'an 7, alors qu'Alcyne soufflait sa quatrième bougie, l'explosion de la tour de l'Arcanum à Diantra décima pratiquement toute la famille royale et emporta au passage, son père. Alcyne se rendit, comme toute la noblesse péninsulaire, aux funérailles de son père mais les choses se gâtèrent dès lorsque qu'Arsinoé en profita pour faire couronner son fils Bohémond en vue de s'accaparer le régence. Cela déclencha les foudres entre autre, de Blanche d'Ancelnis qui n'hésita pas à défendre les intérêts de ses filles et de prime abord, son aînée. Toutefois, elle ne fut pas seule à exprimer son mécontentement, le duc Asdrubal de Soltariel, l'archonte Altiom d'Ydril et le comte Nimmio de Velteroc joignirent leurs protestations à celles de Blanche et refusèrent de reconnaître le nouveau Roi. Le duc et l'archonte sont arrêtés peu après la cérémonie, tandis que Nimmio de Velteroc et Blanche d'Ancenis échappent de peu aux partisans d'Arsinoé, grâce à l'intervention de l'archimage Nakor. Au printemps de l'an 8 la disparition d'Arsinoé plonge le royaume dans le chaos du fait de l'avenir incertain de Bohémond qui refait finalement surface sous la protection de Cléophas à Soltariel. Toutefois son identité reste incertaine. Ce dernier profite de l'instabilité du royaume pour parti, envahi par les drows et divisé entre les partisans d'Alcyne (la ligue) et ceux de Bohémond, pour s'auto-proclamer régent du royaume. Il transfert la cour de Soltariel devenue insécure pour la transférer à Merval. Tout bascule alors en l'an 9 par la mort de Godfroy de Saint-Aimé, son fils Louis désavoue alors son père et prête allégeance à Bohémond. Aymeric de Brochant se laisse convaincre par le poste de sénéchal du royaume que lui offre Cléophas pour le rallier à sa cause. D'autres se joignent à leur cause, allant même jusqu'à remettre en cause le lignage même d'Alcyne et sa légitimité en tant que fille d'Aetius.
C'est en l'an 10 que le destin d'Alcyne et du royaume se lient irrémédiablement. Tout ce que l'enfant à jusque là connu, s'effondre. Si elle était pour le moment, plutôt restée en dehors du contexte qui enflammait le royaume, la guerre du Médian aura raison du bonheur enfantin relatif qu'elle vivait encore auprès de sa mère. Les troupes de sa mère et de ses alliés sont écrasées par les forces loyalistes. Ainsi, Hautval redevient vassale directe du Roi, Blanche d'Ancenis est contrainte d'abdiquer en faveur d'Alcyne (dès lors placée sous la régence d'Adèle d'Ancenis) et exilée afin de la punir de sa félonie.
Ces décisions ont un impact considérable sur Alcyne et sa sœur car après avoir déjà perdu leur père (bien que ça n'ait pas eu un si gros impacte que ça dans leur vie vu leur jeune âge), elles durent cette fois dire adieu à leur mère alors même que celle-ci est encore en vie. Sentant le vent venir, Blanche craignit pour sa vie et décida de fuir. Sous le conseil du régent du Roi, elle laissa ses filles à Hautval, bientôt prise par les forces loyalistes. Elle dû ainsi se séparer des ses jeunes enfants, restées sous la garde de proches et loyaux serviteurs.
Comment demander à une enfant de 9 ans de comprendre ceci ? Les pleurs d'Alcyne n'y pouvaient rien changer et elle ne comprenait pas pourquoi, on lui ôtait sa mère ainsi de cette manière. Enfant baignée par l'amour maternel, elle n'était plus qu'une orpheline. Mais plus que le malheur qui s'abattait sur elle, Alcyne était plus inquiète encore pour sa sœur Astrée dont elle devenait alors responsable, n'étant plus que sa seule famille. On dût la retenir pour qu'elle ne reste pas aux côtés de sa mère alors que celle-ci embarquait pour je ne sais où. Le cœur déchiré de tristesse, elle promit à sa mère de prendre soin d'Astrée et de ne laisser quiconque la faire douter de qui elle était.
Alcyne n'eut toutefois pas le temps de sécher ses larmes que les forces loyalistes prenaient Hautval. On ne laissa pas le temps aux soldats de souffler que déjà, on emmenait les deux soeurs en "sécurité" à Chrystabel. Elle regarda ainsi Hautval s'éloigner de la voiture où on l'avait placée sous bonne garde, ne pouvant emporter avec elle que très peu de choses qui se constituaient essentiellement des souvenirs de sa mère qu'on n'avait pu lui arracher des mains. On l'envoya ainsi à Chrystabel où elle retrouva beaucoup d'autres jeunes enfants de haute naissance, pour la plupart, des héritiers des alliés de sa mère. Elle y retrouva Bathilde d'Ancenis, seul visage qui lui était à peu près familier et qui avait à peu près son âge. Toutes trois ne se quittèrent plus. Il n'était pas là question pour elles de bénéficier du moindre confort, elles étaient gardées là comme des otages du duc de Serramire. Toutefois si elles avaient pu éviter de pourrir dans des geôles, elles devaient se contenter d'un vieux moulin qui n'avait sans doute pas été habité depuis moultes années.
Les forces loyalistes ayant gagné la guerre du Médian, Alcyne n'était plus reconnue comme étant la fille légitime de son père et donc ne pouvait prétendre au trône. Cette absurdité de l'histoire, Alcyne ne manquerait pas de la corriger dès que l'occasion se présenterait à elle.
Ce ne fut qu'après que le Concile ait officiellement élu Aymeric de Brochant en tant que régent du Roi que ce dernier les libéra. Toutefois il n'était pas encore question de retourner chez elles, dans ce château de Hautval qui les a vu naître mais on les envoya à Diantra pour former la cour du jeune Roi Bohémond. Leur vie fut à nouveau bouleversée passant d'un confort rudimentaire à la vie de palais. Elle reçut une solide éducation, le régent y veilla car il fallait la préparer au rôle qui allait être le sien, à la fois d'épouse (car on comptait bien la marier vite que ce soit pour le bien du royaume ou pour servir les intérêts du régent, allez savoir) mais surtout en tant que seigneur car elle hériterait de Hautval dès qu'elle aurait l'âge de se passer de la régence. Sans doute la couronne voulait-elle s'assurer que la baronnie rentrerait dans le rang et ne viendrait plus perturber le faible équilibre qui régnait désormais dans le royaume. Sa sœur Astrée en revanche, bénéficia de plus de libertés et allait jouer plus souvent qu'elle. Après le moulin de Chrystabel, Alcyne devait reconnaître que leur quotidien était bien plus agréable. Toutefois, comme toujours, elle n'était qu'un pion dans l'échiquier de quelqu'un d'autre et elle se demandait bien où tout ça allait la mener ?
Durant cette période qu'elle passa dans les ruines de Diantra, elle côtoya les puissants de ce monde. À commencer par son demi-frère Bohémond. Elle aurait bien voulu le haïr pour tout ce qu'il leur avait fait subir et pour l'exil de sa mère mais en rencontrant cet enfant, de 4-5 ans son cadet, elle comprit que là n'était pas la solution. Après tout qu'y pouvait-il ? Réalisait-il seulement un peu tout ce qui l'entourait ? Pourquoi on l'affublait ainsi d'une couronne sur sa petite tête d'enfant ? Elle aurait pu gager que non. Tout comme elle, il était là où on lui disait d'aller, faisait ce qu'on lui disait de faire, signait ce qu'on lui disait de signer, sans y comprendre grand chose à tout ce qui se jouait autour de lui. Dès lors elle ne put que ressentir de la compassion et au fur et à mesure qu'ils passaient du temps ensemble, ils réalisaient qu'ils se comprenaient et se lièrent alors d'une amitié fraternelle indéfectible, alors même que cette fraternité n'était plus reconnue officiellement.
Rapidement, on la rappela également à son devoir. Le duc et la duchesse d'Erac dont Hautval, tout comme Ancenis, étaient redevenues vassales, ne se firent pas prier pour prendre contact avec elle. La duchesse tout d'abord qui, tout comme Alcyne, Astrée et Bathilde, fut envoyée pour garnir la cour du Roi, en profita pour tenter de se lier d'amitié avec celles que l'on surnomma rapidement les "petites baronnes". Le duc ensuite de façon épistolaire.Si Alcyne jouait le jeu et se montrait amicale, elle ne voyait pas d'un bon œil ces vautours s'affairer autour d'elle. Elle n'ignorait pas combien Erac voulait retrouver sa puissance d'antan mais elle ne souhaitait pas que le duc s'imagine pouvoir diriger Hautval à sa guise et espérer qu'elle se contente d'obéir aux ordres. Elle veillerait en premier lieux, aux intérêts de sa baronnie et n'accepterait aucune ingérence de quelque part que ce soit. Malgré ces désirs, son destin ne lui appartenait pas encore et chacun y allait de ses prétentions à la marier avec quelqu'un dans le but de servir ses propres intérêts.
Le plus hardis d'entre eux étant sans doute Arnaud de Brochant. Dès lors qu'il succéda à feu son père en tant que duc de Serramire, il annonça ses prétentions à épouser Alcyne comme volonté de respecter les dernières volontés de son père. Toutefois, non contant de se contenter de cela, il requit dans ce but le soutien du nouveau régent en la personne de Louis de Saint-Aimé qui le lui accorda du bout des lèvres. Il mit d'ailleurs sa tante dans la confidence afin que cette dernière profite de son séjour dans la cour pour tenter de s'attirer les bonnes grâces d'Alcyne.
Sans doute a-t-il usé avec intelligence de l'influence que lui a laissé son père mais toujours est-il qu'on annonça à Alcyne qu'elle était très officiellement fiancée à Arnaud de Brochant. Il appartient aux rumeurs de l'ombre de savoir comment le jeune serraminois était arrivé à ses fins mais toujours est-il que le palais s'affairait à préparer des noces royales au duché de Serramire, comme le voulait l'usage. Cela faisait bien longtemps maintenant que Serramire n'avait pas célébré de noces. Bien sûr, on ne s'embarrassa pas à expliquer à l'intéressée qui avait pris la décision d'offrir sa main à un jeune homme de bientôt 24 ans ni pourquoi... Enfin... pourquoi... Alcyne se doutait bien que ce n'était pas pour son joli petit minois que le duc de Serramire s'intéressait autant à l'idée de l'épouser et qu'il n'était pas tombé follement amoureux d'elle rien qu'en regardant son portrait. Elle avait bien conscience que bien autre chose motivait les prétentions du jeune serraminois et rien d'autre. Toutefois, cette entreprise servant son désir de liberté, Alcyne n'y opposa pas de résistance. Après tout, n'était-ce pas ainsi que sa mère avait gagné également sa liberté ?
Toujours est-il qu'une fois de plus, on ne demandait pas à Alcyne son avis mais pis encore cette fois, ce nouveau changement allait entraîné inévitablement sa séparation avec Astrée, ce qui la rendait pour le moins nerveuse. Elle espérait que sa jeune sœur, maintenant entrée dans l'adolescence, allait savoir se débrouiller par elle-même et comprendrait que cette séparation n'était pas son choix. Bien sûr, elle imaginait que tant que sa sécurité serait assurée et qu'un chaperon serait présent, elle serait bien évidemment autorisée à lui rendre visite à Serramire jusqu'à ce qu'Astrée elle-même soit mariée. Ce n'est qu'à ce prix que chacune pourra enfin disposer d'un temps soit peu de contrôle sur une existence jusque là menée par d'autres.
Elle passa ainsi le plus de temps qu'elle le pouvait en compagnie de sa sœur ainsi que de Bathilde à les supplier de s'entraider, de se soutenir, de veiller l'une sur l'autre. Si la date de son mariage avait été fixée, elle ne savait pas quand elle pourrait revenir à la cour ni si on l'y autoriserait. L'avenir était pour le moins empli de brouillard et elle avançait en tâtonnant. Elle s'imaginait bien qu'elle ne pourrait véritablement quitter Serramire même ne serait-ce que pour un temps, tant qu'elle n'avait pas fait son devoir d'épouse en produisant un héritier. L'idée même lui faisait horreur.
Là encore, de toute la préparation de ce mariage, elle n'eut pas grandement son mot à dire. À peine avait-elle pu faire quelques remarques et suggestions concernant sa robe de mariée. Là avait été toute la latitude qu'elle avait pu avoir. Il fallait respecter à la fois les traditions de la maison d'Ivrey,ainsi que les us et coutumes serraminoises. C'était sans compter sur les désirs de la couronne qui souhaitait profiter de cette occasion. Un vrai casse-tête en somme. Chaque détail avait été étudié avec la plus grande attention de sorte que le message voulait être clair : il s'agissait de donner l'image d'un royaume enfin en paix et réconcilié avec un pouvoir royal fort, tourné autour de la personne de Bohémond et dans lequel s'inscrivait Serramire avec la bénédiction du Roi. Rien que cela et plus encore avec un peu de chance, on l'espérait vivement.
Le plus gros problème de ce mariage fut la tiare d'Arsinoë. On voulait lui imposer de porter l'imposant bijoux afin de marquer la réconciliation entre la descendance de Blanche d'Ancenis et celle d'Arsinoë d'Olyssea. La peste soient ces boni-mensonges ! Si elle n'avait pas placé sa haine envers Bohémond parce qu'il n'avait rien à voir avec tout ceci, il en était tout autre envers sa belle-mère à cause de qui on l'avait arraché si brutalement à la chaleur de l'amour maternel. Elle avait eu beau refuser, se mettre même en colère au risque qu'on la juge comme étant capricieuse, elle avait tout fait pour ne pas en venir à porter cette horreur ! Le bijou était peut-être précieux, il n'en évoquait que trop de laideur ! C'en fut à tel point que le Roi en personne dû intervenir. S'étonnant du refus qu'on lui rapportait de la part de la jeune femme, qui s'était pourtant montrée si gentille et agréable, Bohémond s'étonnait de telles simagrées pour si peu à ses yeux. Ce n'est qu'en lui expliquant les tenants et les aboutissants de la chose qu'Alcyne parvint à convaincre le jeune Roi et à le ranger de son côté. Enfin une victoire si petite soit-elle !
il comprit alors que cette apparente paix qui régnait pour le moment dans le royaume, ne tenait qu'à un fil et il suffisait que quiconque souffle sur les quelques braises qui semblaient s'éteindre pour qu'un feu ardent reprenne. Cette prise de conscience lui fit peur mais il comprit qu'au-delà d'une simple histoire de bijoux, il s'agissait plutôt d'enfin prendre en considération celle qu'il considérait désormais comme son amie. Mécontent de cette difficulté, Bohémond demanda conseil et proposa une solution qui fit la joie de tous. Plutôt que d'exiger encore un tel effort de la part d'Alcyne (qui prenait ça véritablement pour une humiliation plus qu'un effort), on dépêcha un écuyer pour aller chercher la tiare que Blanche d'Ancenis portait en tant que baronne de Hautval. Il fut ainsi décidé de fondre les deux tiares pour n'en faire plus qu'une seule, marquant ainsi plus hardiment encore le lien indéfectible entre les deux branches de la fratrie. Cette dernière fut sertie saphirs et de diamants (les pierres précieuses préférées d'Alcyne) et offerte par le Roi en cadeau pour le 15ème anniversaire de la future mariée.
le cadeau:
Touchée par ce geste, elle accepta de porter cette tiare qui revêtait désormais à ses yeux sa première victoire. On pouvait bien ensuite y apporter le message que l'on souhaitait y mettre, elle s'en fichait totalement.
Quelques jours précédant la cérémonie, Alcyne partit pour sa nouvelle maison : le duché de Serramire. Elle put être accompagnée de Bathilde et d'Astrée pour l'occasion mais elles étaient rudement surveillées par des chaperons qui auraient fait fuir plus d'un bougre. Toutefois peu lui importaient les restrictions de liberté qu'elle devait encore subir, bientôt ce ne serait plus qu'un mauvais souvenir et elle aura au moins le bénéfice d'être enfin maîtresse en sa maison. Elle n'aurait plus qu'à composer avec seulement Arnaud de Brochant mais elle saurait sans doute obtenir quelques avancées, tout du moins, l'espérait-elle.
Elle fut accueillie par l'ensemble de la fratrie de Brochant avec en son centre le duc en personne. Ce dernier voulait se montrer accueillant pour la jeune femme. Toutefois elle n'était pas bien dupe, il n'avait de considération pour elle que par ce qu'elle représentait : une pondeuse à héritiers. Tout du moins, c'est ainsi qu'elle le voyait. L'important pour l'un comme pour l'autre, était de sécuriser leur position alors à quoi bon ?
Serramire accueilli les personnages les plus importants pour ce que l'on appelait déjà le mariage de l'année du fait de l'importance du duché serraminois dans le royaume. Forcément, l'évènement attira des curieux de toutes sortes et chacun voulait avoir son siège au temple. Les plus importants d'entre eux restant Bohémond et le régent qui apparut la mine renfrognée. Il dût visiblement se résigner à accepter ce mariage mais il apparaissait clairement que ce n'était pas de bon gré. Plus tard, Alcyne apprit que chacun allait de son dessein pour obtenir sa main : Erac voulait conserver la main-mise sur les baronnies de son duché, Serramire voulait asseoir sa position jadis acquise et Sainte-Berthilde escomptait sans succès visiblement, détacher l'emprise de Serramire sur la couronne. Toutefois elle ne comprenait pas trop le lien entre tout ceci et elle-même surtout depuis qu'on lui a ôté la légitimité de sa naissance. Enfin, même si ce n'était pas pour ses beaux yeux visiblement que l'on se battait, certains ont plus de chance que d'autres dirait-on. Il fallait dire que devenir duchesse était un bien moindre mal, elle aurait pu tomber sur bien pire. Elle n'avait donc pas vraiment de raison de s'en plaindre.
L'humain est toutefois ingrat et tout comme l'homme veut toujours plus de pouvoir, de richesses ou de terres, Alcyne veut toujours plus de liberté. Il était évident que la gagnant petit à petit, elle n'allait pas vouloir s'arrêter là. Qui sait ce que l'avenir lui réserve ?
Les quelques jours à Serramire qui la séparaient de son mariage avaient été essentiellement consacré à apprendre à connaître son fiancé de près de 10 ans son aîné ainsi que sa famille et ses proches. Elle tentait de comprendre ce qui était attendu d'elle (hormis de fournir des héritiers, elle avait déjà largement compris et assimilé ce point) et quelle était sa place. Avec ses futures belles-sœurs elle avait le bénéfice de pouvoir partager l'expérience de la cour. La découverte de points communs étaient plus difficiles avec ses frères. Toutefois globalement, elle avait bien compris qu'elle serait acceptée tant qu'elle ne marchait pas sur les plates bandes des uns et des autres. Un rôle de composition en somme.
Pour l'heure, elle était en robe blanche, brodée d'or, de pierres précieuses, de perles et d'argent, juchée sur une jument aux couleurs de la couronne et à la robe à la blancheur immaculée. On avait voulu mettre les petits plats dans les grands pour ce mariage, sans doute non seulement pour montrer toute la puissance de Serramire mais également l'importance en elle-même d'Alcyne, héritière de la baronnie d'Hautval. Cette dernière, plus belle que jamais, était entourée de toute une procession qui avait pour dessein de parcourir la ville ducale jusqu'au temple où elle y ferait vœux de mariage. La foule était dense et montait en liesse à son passage. La ville avait été décorée pour l'occasion et chacun saluait cet évènement avec gaieté. Sans doute les marchands, les artistes et les voleurs profitaient de l'instant pour faire quelques bonnes affaires. Des fleurs blanches et des roses étaient jetées à son passage pour saluer la future mariée. Chacun lui souhaitaient vœux de bonheur et de fécondité. Arrivée en bas du temple, on l'aida à descendre de sa monture et des enfants d'honneurs (fils ou filles de personnages importants du royaume) s'affairaient à positionner correctement la traîne de sa robe, son manteau et enfin son voile comme il le fallait. Une fois fait, elle grimpa les quelques marches qui menaient au temple pour être accueillie par le duc d'Erac, le seigneur de ses terres. Sans doute représentait-il maintenant son chef de famille puisqu'on refusait de reconnaître son père comme étant le sien. Subjugué par la beauté de la mariée, il lui donna son bras pour la mener à l'autel où elle retrouverait son époux.
Si sa robe était légère malgré l'importance de sa traîne, le manteau de Hautval, faite des couleurs de sa baronnie, était d'une lourdeur pas possible de sorte que rien qu'en le posant sur ses épaules elle avait l'impression qu'à tout moment, elle allait tomber son son poids. Elle n'en laissait rien paraître et se traîna lentement jusqu'à l'autel, affichant le sourire radieux que tout à chacun souhaitait voir apparaître sur son visage. Les regards étaient rivés vers elle. Arrivés à l'autel, il confia la main de la belle enfant au duc de Serramire qui allait devenir, en sortant de cet endroit, son époux.
La cérémonie fut des plus habituelles, après les paroles d'usage, les prestations de serment entre les époux et l'échange des vœux de chacun, on lui ôta finalement son manteau pour y déposer celui de sa nouvelle maison aux couleurs et aux armoiries de Serramire. Ce n'est que lorsque ce dernier fut entièrement lacé par un Arnaud visiblement ému, que les applaudissements s'élevèrent dans le temple. On félicitait les jeunes mariés de leur engagement et leur promettait d'engendrer une belle descendance.
Elle entra orpheline et baronne, elle sortait du temple toujours baronne et orpheline mais cette fois, duchesse également. Les festivités bâtaient leur plein et la soirée fut pleine de bons vœux à accueillir, de noms à retenir, de visage à graver dans sa mémoire. Durant le dîner Alcyne but avec parcimonie, ne souhaitant pas perdre le contrôle de ses sens et surtout de ses moyens en un tel moment, devant tant de gens importants. Elle voulait aussi garder les idées claires pour la suite car la journée avait beau être quelque chose mais elle n'était rien si le reste ne suivait pas.
C'est ainsi, que faisant les cent pas dans sa chambre qui avait été spécialement aménagée pour elle, préparée comme le veut la tradition, elle attendait que son mari la rejoigne pour s'atteler à la tâche et faire pleinement d'elle son épouse.
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Elenwënas Karfïas an 18 du XIe Cycle
Voici désormais 3 mois qu'Alcyne était épouse et duchesse de Serramire. Elle apprivoisait doucement son époux, sa famille, ses amis et le rôle qui était le sien ainsi que son nouvel environnement. Chacun faisait son possible pour que tout se passe au mieux. Elle commençait à beaucoup apprécier sa vie à Serramire si ce n'était l'absence de sa sœur Astrée et de Bathilde, restées à Diantra près du Roi.
Elle se sentait appréciée et on voyait bien qu'elle bénéficiait de l'attrait de la nouveauté. Toutefois que l'on ne s'y méprenne pas, elle avait quitté une cage dorée pour une autre et même si elle bénéficiait de plus de liberté, elle ne constituait aux yeux de son époux qu'un trophée et un ventre à ensemencer (ce qu'il ne se gênait pas pour faire chaque soir), rien de plus.
On avait beau dire mais dans la vie des nobles chose s'il y a bien un désagrément à tant de privilèges, c'est bien celui-ci : on ne fait pas ce que l'on veut et on ne choisit pas forcément ce que l'on se doit de faire, le devoir s'en charge pour nous. Pour Alcyne, ce n'était pas vraiment déroger à ses habitudes depuis l'exil de sa mère. Blanche... Elle ne sait d'ailleurs pas si elle est toujours en vie... Pense-t-elle seulement à ses filles de là où elle se trouve ? Prépare-t-elle son retour ? Ces pensées la traversent parfois. Que penserait-elle de sa fille en la voyant ? Serait-elle fière d'elle ? Elle qui était une femme forte avait usé de ses mariages à ses fins, Alcyne n'en faisait-elle pas autant après tout ? Certes même si elle faisait le jeu du duc de Serramire, ne faisait-il pas aussi le sien ?
D'ici quelques ennéades elle fêterait son 16ème anniversaire. Cet évènement avait son importance car désormais, elle se passerait de la régence et dirigerait Hautval elle-même. Si Arnaud avait tout fait pour obtenir ce mariage, il avait toutefois dû faire la concession d'accepter que Hautval revienne à son épouse et non à lui de sorte qu'ainsi, la baronnie ne serait pas englobée dans le duché serraminois mais resterait eracienne. Ceci avait permis d'apaiser un tant soit peu les craintes d'Erac et de faciliter ce mariage. Elle se doutait que cette concession n'avait pas dû être facile et qu'il la fasse montrait bien qu'il y avait anguille sous roche. Sans doute Alcyne serait tenue au courant des desseins du Brochant que lorsqu'il aurait pleinement confiance en son épouse ?
Ainsi, la vie d'Alcyne allait changer mais contre toute attente, elle allait changer un peu plus que ce à quoi Alcyne s'attendait à vrai dire car la nouvelle qu'on lui avait apporté aujourd'hui, elle ne s'y était pas vraiment préparée. Voici des jours que la belle enfant ne parvenait pas à garder son petit déjeuner et pour cause ! Le médecin n'avait mis longtemps avant de poser son diagnostic tant les symptômes étaient évidents : la jeune duchesse était enceinte. Il n'y avait plus qu'à espérer que tout se passe bien et qu'elle enfante d'un jeune héritier.
Arnaud était parti pour la chasse depuis 2 jours avec ses hommes, il est certain qu'on lui apprendrait la nouvelle dès son arrivée et qu'il viendrait immédiatement s'enquérir de sa personne. Pas pour elle mais pour le futur pion qui était dans son ventre qu'elle caressait depuis qu'on lui avait fait cette annonce. Un de plus dans l'échiquier serraminois.
HRP:
Aegden Orian
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 410 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Alcyne de Brochant [Terminé] Jeu 24 Sep 2020 - 20:47