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 Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé

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Artiön Laergûl
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Artiön Laergûl


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Âge :  719 ans
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MessageSujet: Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé   Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé I_icon_minitimeLun 23 Jan 2017 - 18:15

Identité
Nom/Prénom : Artiön Laergûl
Âge/Date de naissance : 719 ans -  Calimehtarus de la 6e ennéade de Bàrkios ; 302e année du 10e cycle
Sexe : Masculin
Race : Elfe Taledhel
Faction : Cités d'Anaëh
Alignement : Loyal bon
Liens notables :  Fils de Camaenor Hrònmectar, ex-Mainyth de Daranovar
Fils de Gelluives Laergûl, feu mage du Peninor Angol
Epoux de Kaëlistravaë Yasaïrava, ancienne Conseillère d'Ardamir
Ami d'enfance de Maltlin Helchemyn, actuel Mainyth de Daranovar
Ami d'Aegden Orian, Mainyth de l'Armée Royale


Particularité :
Tu as connu une adolescence rocailleuse, ayant commencé ta puberté très tôt pour la finir très tard. C'est ce qui ta valu ta très grande taille, et ta silhouette très distincte, même parmi les géants de Daranovar.

Tu es passé par deux cérémonies du Choix. Lors de la première tu as pris le nom Sinyàra - nouvelle aube - vierge du sang de tes géniteurs, afin d'aider tes parents à commencer d'avance le deuil d'un enfant qui pourrait mourir à la guerre. Tu as plus tard cependant choisi de reprendre le nom de feu ta mère, car désireux de renouer avec une part de ta famille que tu avais senti s'échapper.

Tes yeux ne portent plus leur couleur de naissance, mais celle qui leur fut offerte par l'épreuve du Labyrinthe, imposée par le clan Lirfelû, dont ta lignée descend.

La nature t'a fait grand, mais le destin t'as fait plus grand encore. Au moment où le poids du Trône te semblait devenu trop lourd à porter, et alors que tu avais peur de te laisser écraser, la larme d'un dragon te fut offerte. Ainsi ton corps et ton cœur se trouvèrent renforcés, et une nouvelle bouffée d'espoir te fut insufflée.



Métier : Seigneur-Protecteur d'Alëandir
Classe d'arme : Magie ( Vie ) / Corps-à-Corps


Possessions & Equipements :
À la guerre tu es le Chevalier blanc à l'armure scintillante, protégé par une carapace presque aussi immaculée que l'ivoire. Du heame aux chausses, les plus solides des tes protections sont forgées d'un alliage de l'or blanc le plus pur et de pierre de lune et richement décorées de frasques du jumeau ambré de leur métal père. C'est une savante alternance de maillage et de plaques qui articule la cuirasse, te laissant la liberté, à défaut de complexes acrobaties, de courir, rouler, avancer et te retourner avec la plus complète des aisances ; pièce d'artisanat trouvant sa cerise dans un petit bouclier d'une coudée de long sur un pied de large, orné des mêmes couleurs. Parce qu'il s'agissait-là de l'ouvrage d'un Maître des forge aspirant au titre de Tamin Dolan, l'esthétique de l'oeuvre ne fut nullement négligée, et des quelques pans de tissus liés aux écailles il fit une véritable cape ; ainsi elle claque au milieu du champ de bataille comme une seconde bannière, restaurant l'espoir dans le coeur de tes frères d'armes.
 
À la ville tu es le citoyen coquet, toujours vêtu et paré avec le goût qui est le tien. Amateur de coupes asymétriques et de complexes motifs mettant ton corps en valeur ; somptueuses robes aux soyeux tissus, élégantes tuniques cintrées de corsets de cuir, pantalons cousus ou tannés selon ton bon vouloir et relevées des métaux et cristaux des bijoux appropriés flattent la prestance que tu es convaincu posséder et t'aident un instant à oublier que tu es avant tout un guerrier.

Aux batailles comme derrière les murs de ta forteresse, ton arme voyage entre ton dos et ta main. Le sceptre d'akhar de huit pieds et demi de haut, dont les veines de pierre de Yutar galvanisent ton Art te fut offert par ton meilleur ami au jour de ton mariage. Et parce qu'il te représentait toi si bien, parce qu'il marquant une étape si importante de ta vie, rapidement, il remplaça celui dont tu avais au départ hérité de tes ancêtres. Ton premier focaliseur fut rendu au manoir Laergûl, et peut-être un jour, l'un de tes descendants en héritera-t-il à son tour.

Et celle-ci car elle est peut-être la plus fugace est potentiellement la plus précieuse : enchaînée à ton focaliseur est une écaille du Dräke d'Or t'ayant offert sa larme. Un objet mystérieux, dont l'empreinte tempère ta magie à toi et toi seul en d'étranges façons. Pourquoi ? Comment ? Et pour combien de temps ? Tu n'en as aucune idée, mais c'est sachant le doré - d'une certaine manière - veillant sur toi que tu cherches à le découvrir.


Apparence :
  • Taille : 2m54
  • Couleur des yeux : Fuschia cerclés d'or
  • Couleur des cheveux : Blonds platine

    Gigantesque sculpture de marbre jauni aux larges épaules, au buste court et aux longues jambes, ta silhouette dans son olympienne musculature s'écarte de ceux des elfes pour défier, rivaliser, voire éclipser celle tenue en idéal par tes cousins Eldéens.
    Les rochers que sont tes épaules roulent au-dessus de bras dont la longueur rend plus impressionnants encore les reliefs ; les stries de tes avant-bras nerveux s'accrochent à d'immenses paumes calleuses ; à l’ombre d'une poitrine à l'opulence indécente tes flancs se resserrent sur ton tronc, te faisant la taille d’autant plus marquée que là où meurent tes lombaires naît un rondelet fessier ; mais ce sont les deux piliers que sont tes jambes, la clef de voûte de ton style de combat, le meilleur témoin de la puissance de ton corps.

    Aux yeux des tiens tu ne devrais pas être beau. Pire, tu devrais être effrayant. Mais tu es sauvé par ton visage. Ton visage anguleux aux pommettes hautes, à la mâchoire forte et au nez droit. Ton visage aux épais sourcils encadrant des yeux fins, légèrement bridés. Ton visage encadré d'un longue chevelure bouclée, blonde comme les blés secs au matin. Ton visage, dont les lèvres pleines - aussi sévère soit-il - sourient souvent. Ton avenance se lit sur ton visage. Ta fierté se lit sur ton visage. Ainsi c'est grâce à ton visage, que ce corps démesuré devient celui d'un doux géant à la confiance inébranlable, et participe à faire ton charme.

    Si ton corps est celui d'un combattant, il ne porte que peu les marques de la guerre. Les seuls traces que tu as choisi de ne pas utiliser la magie pour effacer sont tes vergetures, témoignage de tes efforts, et trois cicatrices, toutes trois de main d'elfe. Les deux traces de griffures marquant ton pectoral droit et ton omoplate droite sont le souvenir des monstres que peuvent devenir vos patients au sein des mouroirs en temps de guerre. L'estafilade barrant tes abdominaux aura quant à elle été gagnée lors d'un duel livré pour ton honneur chez les Ornedhels. Tu y auras d'ailleurs gagné de voir ta vie par eux dessinée de couleurs métalliques contre ta peau. Pour plus tard être complétée par la tête de Dräke tatouée d'Or dans ton dos, hommage à ta rencontre sur l'Île du Sanctuaire


    Pour référence:


Personnalité :
Une crue franchise et une provocante élégance sont à la fois les premiers reproches et compliments qui te sont faits. Tu attires plus l'attention que ne le voudraient les convenances, tu en dis plus que ne l'accepterait la bienséance, mais si tu n'es pas toujours dans le juste, tu es au moins dans l'honnêteté. Parfois condescendant mais jamais insultant, souvent en désaccord mais toujours à la recherche du consensus, tu es un tacticien des mots comme tu l'es des armes.
C'est cette honnêteté et cette franchise qui t'ont préservé à travers les années. C'est finalement le fait d'avoir connu et côtoyé guerriers et milices depuis le plus jeune âge qui t'a sauvegardé des douleurs qu'entraînent les fins de batailles. Parce que tu ne rêves pas de victoire absolue, parce que tu n'as jamais considéré qu'il puisse y avoir conflit sans sacrifices, tu sais faire ton deuil comme seuls ceux de Daranovar en sont capables. La tristesse est une pierre d'achoppement sur laquelle tu ne peux te permettre de trébucher. Pas quand tu as tant sur les épaules. Ainsi beaucoup sont partagés entre l'effroi et l'admiration lorsque tu joins les rangs des planificateurs. Tu es de ceux qui se déplacent, eux-même et leurs troupes, comme ils déplaceraient de simples pions. Que l'on te dise qu'il s'agit là d'un macabre cynisme ou d'un flagrant manque d'empathie et l'on aurait tort au plus haut point. Si tu es aussi objectif quant à ta manière de planifier les affrontements, c'est justement car tu considères le sentimentalisme comme une source d'erreurs. Déshumaniser ceux que l'on aime pour faire au plus efficace est finalement la meilleure manière de sauver le plus grand nombre.
Il est des instants tout de même où aucune joute n'est jouée. Quand les débats ne font plus rage et que les armes sont baissées, à ces moments-là tu apprécies la compagnie de ceux qui savent faire un trait d'esprit sans être pompeux. Tu aimes que l'on te fasse rire autant que tu aimes être enseigné, et par dessus tout, tu aimes ceux qui n'ont pas peur de se lier. Avec le temps, les rencontres et de nouvelles responsabilités  la personne que tu es hors du champs de bataille s'est bonifiée. Tactile et affectueux, la tendresse que tu t'es toujours plu à offrir aux tiens est allée grandissante, et tu t'es confortablement assis dans ton rôle de Protecteur à bien des égards. Pour ceux qui le veulent bien tu es comme un frère, et pour ceux qui l'acceptent tu es à l'occasion comme un second père.


Capacités magiques :
Pulsation. Battement de coeur du monde. La magie est l'énergie primordiale de votre univers, intimement liée à l'essence vitale de chaque être.
Pulsation. Double circulation entre le minéral et le vivant. La magie est le sang des veines de l'être-monde, soufflé dans le corps de chacun de ses habitants pour leur offrir le mouvement.
Arythmie. Corruption de la régularité du mouvement de l'éther. Le métronome universel dirige le temps des vivants, ce sont ses fréquences qui décident de sa direction. Vers la vie ou vers la mort, vers la victoire ou vers la défaite, elles donnent force comme elles imposent faiblesses, les aiguilles de l'horloge des Déesses soeurs. Systole imposée. L'influence des mages. Tu brandis ton sceptre comme une troisième aiguille au pendule, tu l'envoies tourner à l'unisson ou à contre-temps, tu joues comme il te chante avec l'écoulement des sabliers pour soumettre les corps.
Ta magie tu l'utilises avec une force peu commune, rassembles et déploies des quantités d'éther que les mages ayant suivi l'enseignement traditionnel trouveraient indécentes. Tu es un mage de guerre, plus intéressé par la puissance brute de tes sortilèges que par leur rentabilité, au point que même l'oeil non-averti soit à même d'observer où sont tes stratégies de compensation. La pulsation que tu insuffles n'est jamais exactement la même que celle que tu as créé. Volontairement, lorsque la situation l'exige tu laisses échapper une part des forces que tu as rassemblé. Parfois autour de toi la réalité semble se tordre ; mais ce n'est là que la maigre influence des arcanes regagnant leurs canaux.

Exciter les nerfs, c’est ta grande spécialité. Transformer tout ce réseau de gaines de véritables paratonnerres, plus sensibles que de nature à la foudre qui les parcourt. Autoriser l’esprit à penser plus vite, et le corps à agir plus vite est ce que tu fais de mieux. Mais comme toute médecine ce présent n’est pas sans contrecoup. Là où la foudre passe les tissus s’abîment, et pour compenser cela tu as dû apprendre à les réparer en même temps que tu les échauffes… seulement réparer tu n’es pas forcé de le faire. Et c’est peut-être là à la fois ton arme la plus sinistre et la plus potente. Parce qu’un nerf trop excité c’est une douleur atroce, c’est le contrôle perdu sur les pans de l’être qu’il dirige et c’est potentiellement une mort affreuse.

Restaurer l’os, les chairs et les lymphes, parfois jusqu’au point de les magnifier, de leur insuffler plus de vitalité que la nature n’a voulu qu’ils ne possèdent, c’est ton second amour, mais c’est ta première mission. Qu’est-ce qu’un esprit vif après tout sans un corps qui en soit digne ? Parce que c’est pour le combat d’abord que ta pratique a été forgée, tu as appris à refermer de lourdes plaies, et à les refermer vite. Reconstituer le flanc d’un guerrier, tout juste fendu par la lame ne t’est pas pratique étrangère, seulement tu en as conscience, et tes hommes en ont conscience, c’est une pratique dangereuse. Ce que tu es capable de stabiliser avec le confort du temps et du calme au sein d’un dispensaire, tu es obligé d’en forcer le rétablissement sur le théâtre de guerre, et ainsi si tu permets à tes alliés de continuer à se battre, tu prolonges leur combat jusqu’après la bataille armée, jusqu’au moment où leur corps aura été stabilisé… ou se sera retourné contre lui-même.
Les processus inverses, si la théorie t’en est limpide, en pratique ne sont pas ton domaine de prédilection. Affaiblir l’os, les chairs et les lymphes, tu en es capable, tu l’as déjà fait, mais beaucoup trop rarement de manière spectaculaire. La vue d’un être vivant s’affaissant ainsi sur lui-même – fusse-t-il ton ennemi juré – t’est désagréable. Alors ce que tu fais de ce côté est rarement visible. Si tu fragilises des os, si tu rends faibles des muscles, ou si tu fais d’une muqueuse une bile, c’est généralement pour qu’une lame… ou le pied de ton sceptre, ait le dernier mot.

Et si c’est finalement la part de ton Art dont tu fais le moins usage, l’armée t’a forcé un savoir toxicologique à en faire pâlir d’envie les alchimistes. Certes il est peu de poisons capables de venir à bout d’un elfe, et il en est encore moins qui puissent venir à bout d’un Drow ; mais connaître l’effet des premiers sur le corps pour les dissiper quand en vient l’occasion, et savoir le fonctionnement des seconds pour le reproduire quand en vient la nécessité est une compétence tristement précieuse.

Ainsi tu as été enseigné une magie aussi merveilleuse que dangereuse.
Tu t’es enseigné et tu continues de t’enseigner théories et stratégies pour tant que faire se peut en affiner l’usage.
Tu as enseigné à d’autres, mais à trop peu marchant dans tes pas.

Alors ton aiguille continue de tourner, au rythme du tintement des lames.






HRP:


Dernière édition par Artiön Laergûl le Ven 3 Mai 2024 - 16:14, édité 22 fois
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MessageSujet: Re: Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé   Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé I_icon_minitimeMar 24 Jan 2017 - 22:36


Histoire

Grand paradoxe de la société Taledhelle, l'importance que certains d'entre tes confrères, et en particulier ceux qui le portent, accordent à leur nom. Aucun sang n'est plus précieux qu'un autre, aucun elfe n'est de plus de valeur qu'un autre, et pourtant certains noms ont traversé l'histoire en portant avec eux le poids de gloires passées. Naître Hrònmectar voulait dire qu'à ton tour tu devrais déployer tes épaules et endosser le poids de la réputation précédant ton patronyme. Naître Hrònmectar du Lanthaloran voulait dire que la guerre était dans ton sang. Et déjà petit poupon, comme un sordide et belliqueux messie, tu sentis ton coeur battre et ton sang vibrer à l'odeur d'une guerre promise.
Naître Hrònmectar sous une royauté nouvelle, sous une royauté encore fébrile, portant encore les stigmates de l'assassinat de son prédécesseur, c'était naître sous un avertissement des cieux, attentivement relayé par tes parents. C'est un univers de danger que celui dans lequel tu vis. C'est un univers dans lequel des forts sont nécessaires pour combattre les forts. C'est un univers dans lequel les forts mettent en danger leur vie, pour que celle des plus fragiles ne se transforme pas en survie.
Dès le berceau il te fut inculquée la fierté de ton lignage. Les convictions de tes parents te touchère dès ton plus jeune âge. Avant même que tu ne puisses objectivement comprendre leur langage, avant même que tu ne réussises à associer mots et idées, tu acceptas inconsciement l'idée de te faire digne héritier de cette lignée de forts. Avant même que tu ne sois capable de prononcer la même syllabe, tu fus pris d'admiration pour ces hommes et ces femmes défendant la création de la Mère. Au grand bonheur de tes parents, ton premier mot ne désigna ni l'un ni l'autre, mais turmas, le bouclier.


~~~~~~~~~~


L'étranger, fort d'un jugement très certainement hâtif aura cru à la volonté de la famille de conserver sa progéniture dans cet environnement fermé si longtemps qu'il lui soit donné de le faire. Le passant pensera sûrement à un fort désir de manipulation de la psychée de l'enfant, à l'enfermement pur et simple dans le cocon d'orgueil familial. Et pourtant...
Les premières classes furent la parfaite occasion de régulièrement côtoyer elfes de ton âge ; l'acquisition d'un enseignement, bien sûr, mais surtout et par dessus-tout une étape importante de ton développement personnel. Tu t'insérais enfin en tant que personne à part entière dans ta société. Tu trouvais ta propre place parmi tes semblables. Tu constituais pour toi-même et par toi-même ce qui seraient tes aspirations. Ce serait un doux mensonge que de cacher l'appréhension de tes parents. Ces quelques décennies pourraient bien les éloigner de leur progéniture. Tu pourrais te prouver t'épanouir dans des valeurs qui ne sont pas celles que leur ont inculqué leurs parents. Tu pourrais te prouver un être de douceur plus que tu n'es un être de fermeté ; et alors, ils s'en verraient bien attristés. C'est toujours chose difficile que de prendre la décision de briser les traditions, mais que ne ferait pas un parent pour le bonheur de son enfant ? Cela, les Hrònmectar ne pourront jamais vous le dire, car le souffle d'Elenwë d'eux ne t'a finalement jamais éloigné.


~~~~~~~~~~~~


- S'il vous plaît, donnez-moi une chance d'intégrer les classes des mages.

La surprise fut complète. Ni les précepteurs, ni ta propre famille n'avaient réalisés ce que la magie représentait à tes yeux. Après tout, tu ne fus pas le plus brillant dans le domaine parmi tes camarades. Tu semblais trouver plus de facilité dans tout ce qui avait attache au physique, à ses mécaniques et à leur optimisation. Tu semblais trop ancré dans le concret pour t'ouvrir au monde de l'éther. On t'imaginait guérisseur, nutritionniste ou soldat, et voilà que tu choisissait une tout autre voie.
D'apparence loin d'être un haut potentiel, mais conduit par une détermination à toute épreuve, voilà que tu devenais pour l'enseignant une énigme vivante. Devait-il te décourager d'entreprendre un voyage dont l'arrivée pourrait te voir déçu, ou t'exhorter à suivre tes ambitions à travers les difficultés ? Pour des créatures aussi sensibles que les elfes adolescents, arpenter l'Académie d'Alëandir, se retrouver vilain petit canard parmi des élèves bien plus sensibles, devoir travailler plus dur que quiconque pour un résultat à peine égal... ç'aurait pu être une expérience bien plus néfaste que les apparences ne le laissent croire. Il fallait trouver un compromis. Il te fallait un mentor, un professeur particulier patient qui pourrait entièrement se dédier à toi.

- Il appartenait à ta trisaïeule autrefois, elle était...

... Un Guide du culte de Kÿria. Portant à bout de bras ton lourd héritage, l'enfant que tu étais courait vers les portes du temple, priant la Mère en chemin qu'elle ouvre le coeur de son clergé. Vers les soigneurs en office tu t'es tourné, à la recherche de celui qui accepterait de partager avec toi son savoir, sa pratique, sa magie. Ancré dans le concret, et sous l'oeil attentif d'un guide personnel, tu as choisi ta voie bien plus vite que tu ne l'aurais fait à Alëandir. Ancré dans le concret, au prix d'un travail acharné sur ta propre personne tu as fini par comprendre ce que ton mentor avait déjà décelé et que ceux d'Alëandir n'avaient pas su saisir. Elle a toujours été là ta sensibilité, seulement ton tempérament t'avait conduit à très tôt décider quelle voie tu aurais arpenté. Tu semblais trouver plus de facilité dans tout ce qui avait attache au physique, à ses mécaniques et à leur optimisation ; car il t'était bien simple d'utiliser la science pour expliquer ce que ta prescience t'avais déjà dévoilé.


~~~~~~~~~~~



Pendant cinq décennies ton précepteur. Pendant cinq décennies ton confident. Pendant cinq décennies ton conseiller. Aujourd'hui ton Guide. Aujourd'hui il est temps pour toi de choisir. Sous l'oeil bienveillant de tes convives, jeune adulte de Lanthaloran, il te convenait de choisir de quel parent tu ferait vivre le nom.

- Quel est ton nom, fils de la mère ?
- Artiön, Mon Père. Artiön Sinyàra.

Clameur de stupeur prend tes propres parents, et c'est une triste étreinte qui vient ensuite t'accueillir. Triste mais fière. Ton père sait pourquoi tu as choisi de t'appeler l'aube d'un jour nouveau et ta mère depuis lontemps avait deviné qu'en mots tu la quitterais. Un jour ils seront faibles et tu seras fort. Un jour, parce qu'ils t'ont donné leurs forces ce sera à toi d'aller affronter les forts. Ce jour-là peut-être tu trouveras ta fin. Pour eux, et pour d'autres tu pourrais gagner les abysses avant l'heure, alors aujourd'hui était l'occasion de commencer le deuil en douceur. Aujourd'hui qu'il t'était donné de défaire un noeud plutôt que d'en arracher les fils, tu les préparais à l'idée d'une potentielle disparition. Si tu devais mourir pour eux, alors il était hors de question qu'ils te rejoignent dans les bras de Tari, ou ton sacrifice aurait été vain.



~~~~~~~~~~~~~~



Cinq décennies qui si elles avaient été passées à Alëandir t'auraient très certainement arraché au merveilleux cauchemar sur lequel tes yeux s'ouvraient maintenant. Cinq décennies passées à s'imprégner des rudiments de la magie et la suivante te forcerait déjà à les mettre en pratique. Te voici dans la décennie faisant la renommée des Cités jumelles de Lanthaloran et Daranovar.
Soumission totale à une rigueur extrême. Reconstruction du corps et de l'esprit. Physique et mental sont poussé à bout chaque jour que dure le service militaire des terres des Garnat. Là où les mages d'Alëandir jouissent de leur indépendance, peu concernés par les choses de la guerre, ceux ayant choisi de faire leurs lettres au sein des terres ancestrales de Daranovar représentent aux yeux des armées un considérable potentiel militaire. Ces dix années à vivre au rythme des soldats et à développer dans leur esprit ne serait-ce que l'idée d'un usage guerrier de leur art est l'une, entre autres, des grandes raisons de la puissance des armées du Protectorat. Une vocation ne peut naître tant que l'option n'a pas été présentée à celui qui l'a. Si les mages du Chapitre Blanc se voilent la face et font mine de l'ignorer, ceux du Peninor Angol se souviennent encore comme c'est la magie qui a repoussé les nains, comme c'est la magie qui a repoussé les hommes, et comme c'est la magie qui fera les victoires futures de leur peuple.
Soumission totale à une rigueur extrême. Reconstruction du corps et de l'esprit, et par la même occasion communion de plus en plus profonde entre chaque parcelle de ton être. Ce sont ces dix années finalement plus que les cinquantes précédentes qui déterminèrent de ta manière de jouer de l'éther. Oui tu étais un guérisseur, oui tu refermais les blessures, mais tu étais aussi un fort. Un guerrier. Ces dix années t'auront suffit à prendre goût à l'intransigeance du milieu militaire, et t'auront conforté dans ce que tu as depuis longtemps conjecturé être ta voie. Tu serais un mage de guerre, et plutôt que de réparer les corps brisés après les batailles, tu les garderais du mal depuis le coeur des affrontements.



~~~~~~~~~~



Heureusement même pour celui qui se veut homme d'arme, il n'est pas de place pour l'ennui en Anaëh. L'apprentissage ne se termine que lorsque perfection est atteinte, mais pour le mage comme pour le combattant, perfection n'est jamais qu'un doux rêve. Ces temps de paix relative, tu les as passé entre le perfectionnement de ton art, de ton arme et de ta personne. Tu as voyagé durant ces quelques siècles, pour t'enquérire des savoirs que seule garde Alëandir. Tu as voyagé, pour prêter main forte aux garnisons à l'Orée du Zagazorn. Tu as voyagé, pour tisser des liens avec le reste de ton peuple, mais nulle autre forteresse de pierre ou de bois ne sut te charmer au point de t'écarter de ton foyer Lanthaloran.

Malheureusement pour celui qui se veut homme d'arme, il est des temps où il lui est demandé de donner sens à son appellation.

Daranovar en bon soldat joint une part de ses troupes à celles de Mera dans ce qui fut la première d'une longue liste de funestes batailles. Il se révélait enfin, le sombre ennemi dont les légendes étaient soufflées aux temps de ta naissance. Ils marchaient à nouveau sur les terres du roi qu'ils ont assassiné, les Drows. Uraal fut ta première véritable bataille, et en tant que telle, elle t'aura à jamais marqué d'obscurs souvenances.
Les troupes auxilliaires étaient à ta charge en ce temps-là. Des vies d'elfes s'étaient trouvées pendues à tes doigts et à tes lèvres en ce temps-là. Tu partais en guerre encore empreint d'une inavouée innocence, et il avait suffi d'un coup de lame. La mort d'un seul soldat avait suffi à faire de toi le monstre de joueur d'échec que tu es aujourd'hui. La mort d'un seul soldat avait rendu à ta situation sa réalité, et à tes enseignements une toute autre signification.
Pour aller contre la mort tu as laissé exploser ta magie. Jonglant d'un soldat à l'autre, tu t'es appliqué à pairer tes troupes avec le reste du bataillon, cherchant à composer les combinaisons les plus meurtrières que ta logique puisse constituer. Ils étaient des pions, mais grâce à ta magie, tu pouvais en faire des reines. Les mages de Vie d'Alëandir trouveraient probablement abject de jouer avec la constitution des soldats, de faire le temps d'une passe d'épée ou d'un échange de coups d'eux des surhommes, de leur assurer la victoire par le don d'une force brute n'étant pas la leur, mais c'est pourtant ce que tu as fait des heures et même des jours durant.
Ton arme n'a que trop rarement directement été en contact avec l'ennemi, tu ne t'es que trop peu retrouvé forcé d'éteindre par toi-même la fureur d'un Noirelfe ou de mettre fin à leur pulsation vitale. Tu as joué les marionnetistes bienfaiteurs, guérissant maladroitement les affronts subis par tes voisins pour qu'ils puissent faire un pas de plus, étourdissant un Peau de Suie pour que le coup fatal puisse lui être porté, ou soufflant force extraordinaire dans un corps épuisé. Durant la bataille d'Uraal, tu t'es érigé en bannière, insufflant force et courage à qui a croisé ta route. La bataille d'Uraal, du mieux que tu le puisses, tu l'as orchestrée pour que la mort de ton père soit proprement vengée.
Ce n'est qu'une fois la victoire en main que le fanion pourrait enfin tomber.



~~~~~~~~~~~~~



Alëandir ? Etais-ce Alëandir ? Mais et la pierre ? Et la roche ? D'où venait ce dédale de branchages ? D'Ardamir. C'est en Ardamir, au sein d'une part des blessés de Mera et du Lanthaloran que tu te retrouvais. Mage de Vie, incapable d'opérer tes propres blessures, te voilà livré aux mains expertes de l'un de tes semblables. De l'une de tes semblables. C'était la toute première fois. C'était la toute première fois que ta pulsation fut touchée d'une autre main que la tienne. C'était la toute première fois que tu partageas un contact aussi... intime.
Les réceptacles de ta magie ressentaient-ils ces mêmes choses ? La faiblesse du corps entraîne-t-elle toujours faiblesse de l'âme ? Tous les mourants se perdent-ils ainsi en sentiments sans raison ? C'est ce que tu as pensé durant quelques temps. Quand tes plaies se sont refermées tes yeux se sont ouverts et quand tes yeux se sont ouverts l'amour fou s'est fâné. Il était beau pourtant ce sentiment, tu en voulais de ces sensations, alors tu t'y es accroché. Tu les as cherché. Tu es resté en Ardamir jusqu'à les retrouver, jusqu'à les partager, et jusqu'à connaître ta guérisseuse. Tu serais resté plus longtemps encore si ton foyer ne t'avait pas rappeler, mais nul doute que des ennéades durant les faucons voleraient.


~~~~~~~~~~~~~~


Les terres de Dyarque étaient en effervescence. L'Anaëh était en guerre, contre un ennemi qui vous ressemble. Un ennemi inconnu, et pourtant tellement familier. Tu te souviens encore très bien des incessants pourparlers au sein du conseil, tu te souviens très bien des campagnes menées par les armées à travers montagnes et forêts à la recherche de noires abominations rôdant encore dans l'Anaëh, mais tu te souviens encore mieux de l'horreur ayant traversé les visages de tes frères d'armes lorsqu'Alëandir choisit d'accueillir la basse engeance que vous avez sacrifié des vies à chasser de votre forêt en ses hautes positions.
La mort attend celui qui fait confiance aux Drows, disaient les uns. Laissons au renégat le temps de prouver sa valeur, disaient les autres, et parce que consensus ne fut jamais fait, les milices Lanthlorannes se retrouvèrent presque deux siècles entièrement sourdes à l'autorité du Roi. Tu te rappelles avoir été au coeur des débats, tu te rappelles avoir préconisé la méfiance, tu te rappeles avoir plus d'une fois suggéré à Dyarque d'éveiller par missive les suspicions chez son Haut-Collègue, mais tu l'imagines, les textes se seraient probablement perdu parmi ses répliquats d'Alëandir. Si le peuple de la terre des Erudits ne savait pas pousser son régent à prendre garde, bien peu de cas serait fait des réflexions d'une terre souvent vue comme de muscle et de sueur.
Tu te rappelles avoir au cours des débats attiré l'attention d'un elfe, tu te rappelles avoir vu cet elfe converser avec tes frères d'armes par la suite, mais jamais tu n'eus l'occasion de lui toucher le moindre mot. Ou du moins pas avant que la situation ne devienne critique.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


C'est en un bien triste jour que les fonds de l'intrigue te furent dévoilés. En l'an 965, alors qu'un roi tombait, tu t'élevais. Ils se rappelaient de toi comme de leur bannière, ils se rappelaient de toi comme de la voix qui faisait écho aux leurs. Les armées de Daranovar se retrouvaient dans ton verbe, et quel jour plus propice pour te choisir comme leur commandant que celui où votre prédiction s'est avérée vraie ? C'est ce jour aussi que tu reçus ton armure, présent que tu eus du mal à accepter, à cause que tu le pensais totalement désintéressé.
Armure scintillante pour éclairer un sombre temps. Sous tes ordres, avec la bénédiction de Dyarque commençait le temps des petites campagnes. Dans le cas où les Terres Royales, portant encore les écorchures des batailles jumelles d'Uraal et d'Alëandir choisissaient de ne jamais que se terrer dans leurs forteresses, alors Daranovar, en digne bras armé des Cités d'Anaëh, s'appliquerait à balayer les moindres tâches de suie à sa portée.
Sur trois décennies les heurts furent bien moins importants que tu ne l'avais anticipé. Les Drows semblaient s'être comme retirés, et pourtant leur odeur emplissait toujours l'air. Tu connais l'histoire, tu connais la guerre, tu sais que la guerre ne se termine jamais après une seule bataille. Si les sombres s'étaient éclipsés, c'était forcément pour préparer un nouvel assaut. Bien sûr l'assaut vint, mais il vint plus traître et plus meurtrier que tu n'aurais jamais pu l'imaginer. L'Uraal dont vous aviez si longuement guetté les berges, voilà qu'ils avaient versé la mort dans ses eaux et empoisonné lac et forêt.
Un an, une année entière à contempler les dégâts d'eaux mortelles louvoyant à travers la litière. Deux saisons de recherches durant lesquelles une auréole macabre glissait autour du bassin, rongeant dans les arbres d'Ardamir et d'Alëandir. Les autres peuples se plairaient à renverser vos propres propos contre vous, et à vous rappeler comme une année n'est qu'une goutte d'eau dans votre longue vie, mais celle-ci fut une goutte d'eau croupie. Si courte ait-elle pu objectivement être, elle fut de trop. Se retrouver en crise sous la régence d'un bâtard n'était en rien ce dont avait besoin l'Anaëh. Peut-être finalement les Sombres avaient-ils fait une bonne action en éliminant l'usurpateur, car Rima Macil fut à tes yeux bien plus digne du pouvoir... pour le temps que cela dura. Mais encore une fois, le remplacement fut acté pour le mieux. Dyarque de Lanthaloran avait ton entière confiance, et c'est avec une fierté non dissimulée que tu voyais l'ancien dirigeant de tes terres prendre place à son tour sur le Trône Blanc.


~~~~~~~~~~


 L'heure était venue pour toi d'à ton tour connaître un événement que la longévité de ton peuple offrait à la majorité d'observer au moins une fois. Cette nuit devait être la nuit du Voile, et en romantique que tu es, soulagé par la nouvelle régence en place, c'est en Ardamir que tu avais choisi de la passer. C'est prenant pour prétexte de ne pas laisser celle qui s'en effraie en proie aux ténèbres que tu t'étais creusé une place auprès d'elle, pour ce que tu pensais n'être que quelques heures de longue nuit de plus.
Mais un jour de ténèbres et devint deux, et deux devinrent une ennéade, et Ardamir tremblait. Ardamir tremblait toute entière, mue par les arbres dans lesquelles elle était construite. Ce que tu ne lui avoueras jamais, c'est que c'est parce que tu avais aussi peur qu'elle que tu l'as autant serrée contre toi, mais ce qu'elle craignait pouvoir venir des Ornedhels, toi qui a trop connu la pierre, c'est de la végétation elle-même que tu l'attendais.
Vivre le long Voile dans la Cité du grand chêne t'as plus que réappris la puissance de l'Oeuvre ; le long Voile t'as rendu quelque chose. Avant le voile, tu étais sourd, maintenant, tu n'es plus que malentendant. La forêt ne te parle pas comme elle le fait avec ceux que la Symphonie touche profondément, mais lorsque son chant est puissant, tu le ressens. À Ardamir aux suites du Voile tu as ressenti une étrange satisfaction, un sentiment qui ne venait pas de toi, et cela t'a effrayé. Le langage des arbres t'inquiète pout l'instant plus qu'il ne te réconforte, et devant l'emprise que tu le sens avoir sur toi, c'est l'envie de t'y soustraire plus que celle de t'y abandonner qui s'affirma.


~~~~~~~~~~


Regagner tes contrées pour le nouveau millénaire sonnait à tes longues oreilles comme une libération, tu t'enjaillais déjà à l'idée de revoir famille, amis et reste de tes troupes, pour échanger avec eux les récits de ce mois de ténèbres. Seulement le récit qu'ils auraient à t'offrir était bien plus dramatique que ce que tu avais pu imaginer. Vivre la croissance de l'Anaëh en Ardamir avait été effrayant, mais au moins dans la Cité sans barrières tout n'était que végétation. Lanthaloran et ses murs de pierre serpentés par les lianes et les racines n'avait pas supporté la démonstration de force de l'Oeuvre de la même manière.
Dans les ruines de la cité, il n'y avait que les Noss pour t'accueillir, et pas de la plus chaleureuse des manières. Les premiers regards en chien de faïence te suffirent à comprendre qu'il te fallait renvoyer ton Faïra au galop. Il fallait que tu t'en ailles, que tu regagnes les murs de la forteresse jumelle, pourvu qu'elle ait tenu face à la fureur de la forêt.  Ton coeur battait la chamade, à la fois porté par l'anxiété et une étrange excitation. L'Oeuvre, tu luttes contre les sentiments de l'oeuvre, tu luttes pour ignorer les interjections des Ornedhels dont tu croises la route comme si leurs regards étaient la source d'une quelconque malédiction. Tu rentres dans ce qui ressemble le plus à un chez toi.
Un chez toi défiguré dont le régent a beaucoup trop changé au cours des dernières années, un chez toi pour lequel vous devriez probablement lutter pendant des années. Ce que tu as reçu sous l'ombre du Voile, d'autres l'ont mieux connu que toi. La forêt a troublé les esprit des elfes, et voilà que nombre d'entre eux se sont retournés contre les pierres de leur propre foyer d'origine. C'est non seulement pour se protéger d'une forêt revigorée et d'autant plus dangereuse que vous deviez rétablir la muraille, mais aussi pour tenir en recul ces nouveaux Ornedhels de plus en plus hargneux, aux idées s'opposant de plus en plus profondément avec vos idéaux. Vous vouliez continuer d'avancer. Vous vouliez que votre civilisation continue de florir et vous pouviez le faire sans que la forêt n'ait à en souffrir. Vous aviez toujours vécu dans le respect de la forêt pourtant, vous vous étiez toujours érigés comme son bras armé, comme ses protecteurs, mais en ces temps d'après la nuit d'un mois, certains semblaient l'avoir oublié.


~~~~~~~~~~


 Daranovar se stabilise lentement mais sûrement. Citadins comme elfes des bois se lassent des heurts aux alentours de la forteresse et les pierres une à une durant les instants où la vigilence des sentinelles forestières s'éteint s'empilent. À vrai dire, si la cité se rebâtit, c'est bien souvent aux dépens de la Prime Forêt. Tu le sais car en tant que chef des armées tu fais partie des elfes tenant à poser pied sur les zones de conflit. L'étau se referme sur la forêt. Entre les sombres menaçant de verser une seconde vague de ténèbres et les humains mécontants de l'extension de vos terres, d'anciennes plaies se taillent dans les troncs des géants de bois. Heureusement la fragilité des seconds en avait fait des cibles faciles à chasser... mais les Noirelfes.

 Les Noirelfes vous ont flanqué un mois de deuil. Les Noirelfes ont brûlé vos terres sous vos yeux. Mais les noirelfes sont repartis vaincus, s'il on peut appeler cela une victoire. Ils reviendront, tu le sais. Ils reviendront plus forts, plus hargneux, armés de stratégies plus destructrices encore, mais le temps qu'ils prendront pour se reconstruire, vous le prendrez pour vous fortifier.

Vous fortifier... C'est ce qu'il vous faudrait faire. Mais au vu des temps actuels tu le sens, les prochains siècles couleront que vous colmaterez encore et encore les mêmes brêches.



~~~~~~~~~~


 Lentement mais sûrement, tu vois Daranovar retrouver un semblant d’équilibre. Voir ta Cité en effervescence te pousse à toi aussi participer à la conservation de son histoire, et par la même occasion, de la tienne. Voir ta Cité se métamorphoser te force à reconnaître l’immobilisme dans lequel tu t’étais toi aussi si longtemps inscrit. Alors suivant l’exemple de tes compatriotes, tu as fait un pas en avant là où personne d’autre ne le pouvait de la même manière que toi. Tu es parti à la recherche des secrets que ta mère avait laissé derrière elle.

Des souvenirs ravivés, des sentiments attisés, cette période de la vie, tu l’as vécue motivé par et à la poursuite de l’amour des tiens. Cette période de ta vie a été un rappel du feu qui brûlait en tes entrailles autrefois, avant le Voile, avant l’Uraal, avant que les ordres, les larmes, le sang et le fer ne transforment ta vie en une rigide routine. Tu es né de nouveau aux yeux des tiens et ta fougue les a ému. Ta passion les a ému. La force que tu affichais les a ému, au point que contre toute attente, et contre les convenances, ils t’aient choisi toi, un chef des armées plutôt qu’un protecteur, pour te faire Roi

Nouvellement Roi. Nouvellement époux, nouvellement submergé par un monde où ta Cité Natale n’était pas la seule en proie à ses propres mutations. La forêt gratte des murs que vous n’êtes plus assez nombreux pour entretenir, la vermine déferle du Nord pour s’abattre sur vos montagnes, la menace sombre menace de poindre par le Sud, et les Protecteurs indécis se disputent la bonne marche à suivre. Tu réalises maintenant le poids de ton nouveau rôle. Tu commences à chanceler. Renvoyé à l’adolescent maigrelet que tu avais été, tu cherches ce que tu avais en ce temps-là. L’occasion de grandir. L’occasion de devenir plus fort. Et cela, ta magie te le permet. Parce que tu ne voyais pas d’autre solution, tu t’es grandi. Et à bout de bras, tu as soulevé le monde.

Tu as accompagné les tiens dans leurs migrations loin des Cités qui s’effritaient.
Tu es parti jusque sur leurs terres chercher une solution à la menace Sombre grandissante.
Tu as servi de rampart aux ignorants, lorsque vos mages durent affronter une menace d'un autre monde

Et surtout, tu es devenu père.


~~~~~~~~~~


Tu es Roi. Tes pairs te reconnaissent comme leur Roi. Tu te reconnais – enfin – toi-même comme pleinement digne de cette charge. Revenu au sein des Cités fort du contact avec tes ancêtres, tu es devenu inarrêtable. Ton règne est jeune, mais les effets en sont déjà perceptibles. L’Anaëh n’a pas encore pleinement embrassé le changement, mais vous êtes en bonne voie. Tu es fier. De ton peuple et de toi-même. Tu es fier au point de prendre de nouveaux risques, ceux que Dyarque avant toi avait pris, et ceux que Daenor attendait désespérément qu’un Souverain prenne. Tu as pris le risque d’étendre à nouveau votre influence par-delà vos frontières.

À travers tes échanges avec le petit peuple du Nord, tu poses les fondations d’une véritable amitié avec leur dirigeant. Tandis que tes quelques maigres échanges avec les territoires au Sud de la forêt vous aura évité, à vous et au reste du monde, une véritable catastrophe. Votre aide, maigre en forces mais riche de sagesse fut instrumentale lors de l'affrontement entre Elda et Naélis.

C’est fort de cette victoire que tu rentras parmi les tiens. C’est soulagé d’avoir si peu perdu et tant gagné que tu retrouvas ta famille. Seulement la nature n’aime pas la complaisance. Quand ta fierté fut au plus haut La Forêt frappa. Pour être certaine que tu ne te penses pas intouchable, Anaëh manqua de prendre ta vie.


~~~~~~~~~~


La Mère récompense ceux d’entre ses enfants qui luttent même à travers la mort. Ce qu’un Wyrm t’a pris, car tu as refusé d’abandonner,car tu n’as pas sombré, un Wyrm t’a rendu. Une simple larme versée vaut mille discours. Béni par un être encourageant ton idéalisme, tu rentras assez fort pour donner vie à tes rêves.

Alors aujourd’hui face à un Royaume dont les boyaux se font aussi redoutables que les frontières, tu gardes la tête haute. Face à un monde d’inconnus maintenant à portée de main, tu gardes la tête haute. Face à un nouvel âge des héros, tu gardes la tête haute.

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Dernière édition par Artiön Laergûl le Mar 4 Juil 2023 - 21:44, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé   Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé I_icon_minitimeMar 31 Jan 2017 - 19:05

Ohh ! Encore une très belle fiche que voici ! Tu viens grossir le rangs des elfes ! Go !
Tu connais le chemin, je t'épargnes les liens habituels.

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MessageSujet: Re: Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé   Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé I_icon_minitimeMar 4 Juil 2023 - 4:57

Fiche déplacée en présentoir pour mise à jour.

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MessageSujet: Re: Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé   Artiön - { Seigneur-Protecteur d'Alëandir } - Terminé I_icon_minitimeLun 10 Juil 2023 - 21:40

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