Urgoll'Ven, Haut-Prêtre de Zhak'Bar / TERMINEE

Possessions & Equipements :

Vêtements_ Il est loin, le temps où le sombre s'habillait afin de servir au mieux les dieux obscurs; encore plus loin celui où il se vêtait afin de glorifier sa propre personne; il y a encore peu, sa peau n'arborait que des guêtres informes, il se rappelle encore leur odeur. Un peu de temps s'est écoulé, où il s'est rappelé l'intérêt de ces choses-la. A présent, il arbore le nécessaire afin de vivre parmi les bandits et les bètes, acquis au fil de la lame et des services, plus ou moins brutaux. Veste usée aux multiples poches, bourses cachées dans ses vêtements, pantalon, bottes...

Armes_ La vie de bandit lui a rendu le nécessaire : diverses petites lames, visibles comme glissées dans ses vêtements, ainsi qu'un grand couteau.

Jouets_ Des choses dont il se serait passé, mais que les mains d'un enfant serraient fort. Des figurines : l'une d'un grand drow sculpté dans du granit gris avec des yeux de rubis, droit et féroce, aux dents de nacre; une autre d'une drow d'obsidienne, superbe et droite, altière avec des yeux d'émeraude et des cheveux de soie araignée; ainsi que la figurine d'un chien-ours, d'un dragon et d'une chimère.

Focalisateur_ Il fit usage comme focalisateur, pendant ses premiers siècles, d’une babiole que lui imposa son père d’adoption. Cependant, une fois devenu Prêtre de Zhak’Bar, il ramena au Temple un Phish Oura qui combattit glorieusement une autre des créatures offertes en sacrifice au Prime Dragon. Honorant le combat, le Prêtre récupéra sur la carcasse son cristal crânien, qu’il utilise encore aujourd’hui comme focalisateur, gardant ainsi en mémoire la ténacité du félin.


PNJs importants :

Usst

Véritable nom : Velkyn'Ven
Âge/Date de naissance : 4 ans, né en 15:XI
Race : Drow

Ce n'est qu'un enfant... Né de l'union de deux triumvirat drow, Viconia X'Ianxin et Urgoll'Ven, caché par sa mère loin des dangers du Puy d'Elda, à présent vulgaire marmaille emportée par une main massive et brutale, qui ne le lâche pas, après l'avoir arraché à celle qui le choyait. Tout juste un enfant, aux yeux rouges, aux cheveux noirs, marchant à peu près, ne parlant pas, pleurant beaucoup dans ce monde incompréhensible et brutal.

Crédit avatar.


Apparence :

• Taille : Deux mètres et treize centimètres.
  
• Couleur des yeux : L'entièreté du globe oculaire est rouge sanguin.
  

Grand et robuste_Ses collègues et rivaux trouvèrent toujours cocasse de voir ce drow, d’origine pauvre mais les dominant d’une bonne tête, leur voler au ras des cheveux sous l’effet de ses sorts à la distance parfois mal évaluée dans le feu des combats. L’entraînement physique strict accompagnant la pratique de la magie renforça sa stature déjà conséquente, et ses activités de plus en plus physiques, alors qu’il se rapprochait du culte de Zhak’Bar, en firent définitivement un être plus rude que gracieux. S’il peut se trouver une certaine beauté dans la puissance qu’il déploie pour maîtriser ses bêtes, elle s’est bien éloignée de celle, plus féline, qui se voit souvent chez ses semblables.

Pâle et âgé_Le passage des siècles ne se voit pas chez les drows, pourtant Urgoll’Ven semble être la pour démentir ce fait. Autrefois aussi sombre de peau et clair de chevelure que tout drow qui se respecte, la mage fut durablement marqué par ses diverses expéditions dans les espaces sauvages du Puy et des Terres Stériles. Sa peau a ainsi pâli, ses veines se firent saillantes, le blanc éclatant de sa crinière se ternie, ses yeux devinrent intégralement rouges… Ces dégradations évoquant la maladie et la faiblesse sont pourtant on ne peut plus démenties par une vitalité tenace, et les nombreuses cicatrices, marques de griffures comme de morsures ou encore de perforation, parcourant son corps, marques de nombreuses blessures auxquelles il survécut.

Marqué_ Ce fut d’abord la magie qui laissa une marque indélébile sur son corps. Jeune et manipulé par un mage misérable, il manqua mourir des coups de ce dernier. Sentant Teweion se pencher sur lui, il utilisa une quantité conséquente de magie de manière incontrôlée, brûlant gravement son dos, l’arrière de sa nuque et de ses épaules, ainsi que le haut de ses fesses, et pulvérisa son attaquant. Dans un autre registre, des siècles plus tard, alors que son esprit s’épanouissait dans la servitude de Zhak’Bar, les pairs d’Urgoll’Ven remarquèrent un détail étrange à chacun de ses sourires déments : sa dentition semblait gagner en longueur, devenir plus pointue, carnassière. Le drow ne l’expliqua jamais autrement que comme étant la bénédiction du Dieu Bestial. Bien plus tard, vint un temps obscur où son esprit s'égara, et où son corps en paya le prix : de nouvelles blessures cicatrisèrent, et lui laissèrent parmi toutes ces marques, celles de fer qu'il porta aux poignets.


Personnalité :

Renfermé_ Il est de ces figures passant difficilement inaperçue, et dont le silence est d'autant plus pesant. S'ouvrir ne fut jamais dans sa nature - quoi de plus naturel, pour un ancien eldéen - et sa fuite ne le changea pas sur ce point. Pire, davantage d'idées tournoient et s'entrechoquent en son esprit, sans pour autant qu'il ne les laisse s'enfuir. Transparaissant dans ses yeux, ses gestes, sans que des mots clairs ne franchissent la barrière de ses crocs.

Lunatique_ Bien souvent d'une humeur orageuse, parfois éclairée par de fausse joie... Le sombre n'est pas aisé à côtoyer, pour qui craint ses gestes brusques, car sa figure fermée peut s'éclairer en un instant d'un sourire terrifiant, qu'une joie inconnue aura fait naître. Certains des bandits l'entourant le compare à un ciel d'orage, qui connaîtrait parfois quelques éclaircies... Qui ne durent jamais longtemps.

Contrôlant_ Dans ses gestes comme ses attitudes à l'égard des êtres qu'il garde sous sa coupe. Le corps du grand drow peut se montrer brutal et lourd, comme faire montre d'une rare délicatesse quand cela le sert... Quand il en voit l'intérêt. Quant aux jeunes êtres qui le suivent, s'ils ne sont pas choyés, ils sentent par contre toujours un regard peser sur eux, et des mains prêtent à saisir et agir, ou des mots à donner la direction, sans permettre un refus.

Energique_Quand le sombre ne semble pas s'abrutir dans la violence ou l'alcool, le sombre pulse d'énergie, telle une bête en cage depuis bien des années, capables de paraître morte, et de bondir l'instant d'après. Malgré l'usure de son corps comme de son esprit, le sombre est toujours capable d'y mettre les moyens quand son intention est décidée.

Vide_ Au gré des jours, il est de ces moments où l'ancien eldéen semble se retirer en lui-même. Plus un son ne franchit ses lèvres, son regard porte au loin, et le seul soupir que l'on peut lui entendre semble résonner comme dans un grand corps creux. Ses traits se tirent alors, et l'on peut lire dans sa figure l'écho d'une douleur lancinante et profonde.


Capacités magiques :

Ce fut un mage bien vite oublié qui mit la main sur Urgoll’Ven et lui ouvrit sur la réalité de ses perceptions. Questionné par le mage, il découvrit que ce qu’il percevait comme une légère brume, se transformant en à l’approche d’un mage en pleine incantation, n’était autre que la magie. Plus tard, il se plut à la comparer à l’haleine de Valas que le souffle de du Prime Dragon embraserait.

Cette découverte l’amena à passer plus d’un siècle au sein de la Chambre Arcanique, étudiant les arts élémentalistes du feu et de l’air. Ses capacités se révélant non négligeable, il rejouignit le C’nros pour mettre à profit sa puissance sur le champ de bataille pendant plus d’un siècle, s'intéressant alors à la magie de la terre, fort utile pour nuire au terrain sur lequel se déplaçaient les troupes ennemies. Depuis son quatrième siècle de vie, il a préféré mettre sa magie élémentaire au service de Zhak’Bar et consacre depuis une partie de son temps à mettre au point de nouveaux sorts, toujours plus destructeurs, tout en s'intéressant à la magie de l'eau, utile notamment contre certains créatures.

Ces siècles passés à élargir son répertoire, couplés à son caractère imprévisible l’ont amené à passer maître dans l’art de l’improvisation dans le feu de l’action tandis que son entraînement martial a fusionné depuis longtemps avec sa pratique de la magie, lui permettant lorsque son dos le torturait le plus de fondre la douleur dans la tension due à l’effort, prenant au fil des siècles la forme d’une danse de guerre requérant agilité, endurance et souplesse.

Ainsi, sa concentration est optimale quand il est en mouvement, enchaînant pirouettes sur torsions de son corps entier, ses chorégraphie concentrant sur la durée la magie dans ses membres jusqu’à au déclenchement de son sort. Cela lui donne la force de pouvoir passer d’incantation à attaque corporelle avec fluidité mais ruine tout espoir de discrétion.

Histoire

Dates importantes:

1. Enfance
   
2. Adolescence
   
3. Combattre au sein du C'nros
   
4. Servir Zhak'bar
   
5. Affaires de famille
   
6. Devenir Haut-Prêtre
   
7. Être choisi par le Feu d'Uriz
   
8. La déchéance
   
9. Une vie de bandit

Enfance

Nombreux sont les rejetons tout bonnement ignorés et oubliés par leurs géniteurs. Elevés par les prêtresses de Natha, passant la majeur partie de leur enfance livrés à eux-même, entre luttes, rapines et courses effrénées dans le Labyrinthe. L’existence stérile de l’un d’entre eux prit cependant un tournant imprévu au détour d’une ruelle, quand une poigne le retint dans sa course et qu’un coup l’envoya dans les limbes de l’inconscience. Au réveil, il se retrouva parmi d’autres rats miteux à être confronté, les uns après les autres, à un mage. Terrifié, le gamin se vit poser des questions sur ses perceptions, alors que son aîné enchaînait sort sur sort. Il dût bien répondre car les autres disparurent là où il demeura dans la maison de son ravisseur, qui lui dit qu’il serait son fils et qu’il deviendrait mage. Entre le néant ayant jusque-là remplit ses jours et cette perspective… Le choix fut vite fait.

L’enfant répondant au nom d’Urgoll’Ven fut ainsi ramené dans le giron de la “bonne” éducation drow avec un “père” pour le financer et surtout le pousser sans ménagement à exceller. Il gagna ainsi un nom et un toit, aussi miséreux soit-il, le mage ayant décidé de le prendre sous son aile étant de piètre envergure, en échange d’un tortionnaire. En effet, le jeune comprit vite que son aîné comptait sur sa sensibilité et ses exploits futurs pour apporter un peu de renommée dans sa maison, ne lésinant pas sur les punitions corporelles quand Urgoll’ ne montrait pas assez d’ardeur à l’entraînement. Ce dernier développa donc vite la volonté de s’en sortir par lui-même, subissant ses classes et formation courantes telle une bête de bât. Sans surprise, ses affinités l’amenèrent à rejoindre le Sui’aerl Cuass’ili. Se concentrant ainsi sur le développement de sa magie élémentaire, il dénigra Valas au moment de son Clor d’Beannaighil, lui préférant Zhak’Bar.

Adolescense

A l’inverse de ses semblables du même âge, Urgoll’Ven s’averra être particulièrement renfermé et assidu, affichant une impassibilité monolithique face aux railleries comme au mépris de ceux qui ne voyaient que ses origines inexistantes ou le haïssaient pour ses progrès non négligeables. Le feu fut son premier élément, suivi de l’air… Attisant la colère de son “mentor”. Ce dernier passait de l’intérêt pour la puissance de son “protégé” à un mépris sans borne quant à son manque d’ambition apparent. Cette impatience connut son paroxysme quand les coups ne s’arrêtèrent plus une fois l’épiderme du dos suffisamment lacéré. Pourtant habitué aux coups de ceintures, Urgoll’ sentit un torrent d’émotions briser sa carapace alors que la douleur et la fureur de son “père” atteignaient des sommets. Le jeune drow connut la honte de la supplique, qui ne fit que faire redoubler les coups. En désespoir de cause, réfléchissant à peine à ce qu’il faisait, il recourut à la magie. Mais il en attira trop, trop vite, dans un corps épuisée et tourmenté. Son agonie prit fin dans une explosion de flammes incontrôlées.

Quand il se réveilla, ce fut pour découvrir son dos en lambeau sous le coup de la magie et qu’il était parricide - même si l’absence général d’estime pour son “père” ou d’une quelconque famille méritant d’être évoquée prévint tout risque de représailles -. Entretenu par la ventes des maigres biens du mage disparu, Urgoll’Ven demeura alité pendant des mois, tiraillé par un feu magique éteint qui pourtant continuait de lui dévorer les chairs. Dès que possible il se replongea dans ses études… Et fut confronté à une stagnation insupportable. La douleur gênait grandement sa concentration, en plus de l’empêcher de dormir tout en le maintenant dans un constant état de tension et d’irritabilité. Les années commencèrent à passer sans que son état n’évolue. Il se mit à sacrifier tout ce qui lui passait sous la main et qu’il pouvait se permettre : des bêtes miteuses de la rues, des esclaves à peine capable de tenir debout, de la magie… Kiel demeura sourde à ses suppliques, de même que Valas. Peut-être le temps finit-il par faire son office mais, alors qu’il se tournait vers Zhak’Bar, ses souffrances devinrent supportables. Urgoll’ ne tarda pas à redoubler d’ardeur dans ses études des magies élémentaires.

Combattre au sein du C'nros

Les efforts du “rat” du Labyrinthe payèrent : alors qu’il approchait de la moitié de son deuxième siècle, le C’nros lui fit une proposition qu’il s’empressa d’accepter. Avoir passé deux siècle et demi à étudier la magie élémentaire, en courbant le dos face à ses supérieurs, à supporter ses pairs aigris et envieux, à gérer son dos en feu, lui avait donné son content de savoir théorique et de frustration. La mise en pratique sur le champ de bataille lui tendait les bras. Ainsi rejoignit-il le Ve Ost à l’aube de son troisième siècle.

Après la brûlure de la magie, Urgoll’Ven connut un renouveau dans le feu de la bataille. Donner pleinement corps à la magie à travers des sorts cataclysmiques lancés pour anéantir leurs hérétiques ennemis fut on ne peut plus vivifiants, lui faisant bien vite oublier l’acide des nécromants et mages de l’esprit. Leurs petites remarques, leurs manipulations lui semblèrent bien creuses en comparaison de la gloire apportée par la mort de leurs innombrables adversaires, contre lesquels il s'évertua a déployer le feu, l'air... Et la terre. Leur Vengeance était leur horizon, la destruction des fourbes sa raison de vivre. C’est ce en quoi il crut de toute sa Flamme… Jusqu’à ce qu’il ne puisse plus détourner les yeux de la bêtise de ses semblables. Un Veldruk des forces mobiles eut à redire quand à l’efficacité des mages de guerre, dont les sorts avaient fait de trop nombreuses victimes dans ses rangs. Comment osait-il remettre en question la puissance conférée par Valas et Zhak’Bar ?! Au cours de la bataille suivante, ce même imbécile connut un sort funeste, Urgoll’ lui faisait payer son arrogance d’une gerbe de flammes bien placée dans la mêlée. Malheureusement le stupide trépassé s'averra être un Prima Sanguis et Urgoll’Ven vit les remontrances et les châtiments s’accumuler brusquement à son encontre, leur altercation n’étant pas passé inaperçue et les suspicions à son égard n’étant pas inexistantes. S’il y fit face dans un premier temps, au nom de l’avènement de la domination drow, une décennie de ce traitement l’usèrent jusqu’au coeur. Rendu amer, il tourna alors son esprit vers le culte de Zhak’Bar. Ainsi quitta-t-il le C’nros pour se dévouer à la prêtrise, à l’aube de son quatrième siècle.

Servir Zhak'bar

Etrange sensation que de se retrouver novice parmi des enfants, mais ainsi en fut-il pour Urgoll’Ven, novice comme tout nouvel arrivant, réduit à nettoyer le Temple de Zhak’Bar, assister les Prêtres dans leurs sacrifices et veiller au bon entretien des bêtes capturées pour servir le Prime Dragon. Aussi humble soit-il, le drow trouva une certaine sérénité en se dévouant à ses tâches ingrates et dans l’apprentissage des rituels et cérémonies rythmant la vie religieuse. Il fut fasciné par la puissance des créatures qui étaient amenées et détenues au Temple, ainsi que par la domination qu'exerçaient les adeptes sur elles. Ses capacités physiques et magiques, forgées par deux siècles d’études magique et un siècle au sein du C’nros étant ce qu’elles étaient, il ne tarda pas à être ordonné Prêtre. C’est à ce moment qu’il considère que sa vraie vie commença.

Son enthousiasme ne connut plus de limite, ni dans l’enseignement de la magie élémentaire ainsi que l'apprentissage de l'élément de l'eau, ni dans la lutte contre des bêtes s’accrochant à leur liberté, ni dans le déferlement de puissance qu’il déchaînait sur les ennemis des drows, quand il accompagnait les osts en tant que prêtre de Zhak’Bar. Son énergie en agaça plus d’un, qui en vinrent à le considérer comme envahissant et suspect. Ils furent donc soulagés quand il disparut subitement de la cité… Leur soulagement dura deux bonnes années. Puis Urgoll’ reparut, le corps portant trace de nouvelles blessures, ses lames plantées dans un Gorlock ivre de douleur et de terreur qu’il manoeuvrait via ses armes et des sorts d’eau. De ce qu’il raconta, le Prêtre avait entrepris un pèlerinage pour aller chercher sur leur territoire des créatures dignes d’être livrée à la fureur du Prime Dragon. Ainsi en fut-il. Et ainsi s’accrue la foi d’Urgoll’. Entre deux campagnes militaires ses pèlerinages se firent plus nombreux, ses proies plus dangereuses et précieuses… Ses pairs constatèrent un vieillissement accéléré du physique du drow qui avait atteint la moitié de son cinquième siècle. Autant son corps portait des traces toujours plus visibles, autant une lueur de fanatisme et de folie lui emplissait toujours plus les yeux. L’énergie qu’il déployait attira les bonnes grâces du Haut-Prêtre qui en fit un Grand-Prêtre.

La réaction première d’Urgoll’Ven fut une grande joie, avant de réaliser le cadeau empoisonné qui lui avait été fait. Les envieux et ses ennemis se firent plus nombreux, de même que les charges et responsabilités qui lui incombaient. Un Grand-Prêtre, en plus des tâches des simples Prêtres, devaient veiller à ce que ses subalternes aient bien fait les leurs. Et le constat d’Urgoll’ fut que ces derniers manquaient cruellement d’esprit d’initiative. Ainsi, il délaissa un temps ses quêtes du sacrifice parfait pour mieux secouer ses pairs à grand renfort d’exemple, d’ordres, de châtiments et de sermons. Si les plus anciens virent d’un mauvais oeil ce remue-ménage dans leurs affaires bien établies, les plus jeunes connurent un regain de foi pour la plupart. Jusqu’à ce que l’Urgoll’Ven disparaisse à nouveau.

Affaires de famille

Jusqu’alors, il ne s’était jamais occupé de ses rejetons, ses origines rustres prédisposant ces derniers à être sacrifiés. Les ébats du drows servaient le plus souvent de soupape à son énergie débordante. Sans grand succès, mais ce n’était pas faute d’y mettre de la bonne volonté. Cependant, le fait de prendre l’importance au sein du culte changea la donne… Mais pas les habitudes d’Urgoll’.

Ainsi, certaines de ses compagnes d’ébats l’agacèrent avec des histoires de marmots à bénir de son expérience. Excédé, il finit par en ramasser un sans prévenir et l’emmena dans l’un de ses pélerinages, laissant ses affaires en plan. Quand il en revint quelques années plus tard et que des comptes lui furent demandés vis-à-vis du jeune, en plus de l’ordalie qui l’opposa à un imbécile s’étant permis de s’attribuer sa place, c’est avec une grande joie et en riant de bon coeur qu’il narra avec moult détails comment son enfant était mort pour la gloire de Zhak’Bar, offrant sa vie pour occuper suffisamment un jeune fern, le temps que son aîné maîtrise ce dernier. L’animal qui désormais l’accompagnait avait même été renommé d’après le sacrifié.

Le fern mourut abruptement. Nul ne fut clairement suspecté. Cependant, la mère du rejeton “sacrifié” disparut peu de temps plus tard. Un novice, venu très tôt s’occuper des créatures maintenues au Temple, croisa un matin le Grand-Prêtre Urgoll’Ven observant les bêtes se repaître de morceaux de chair sanguinolents. Si le jeune drow fut incapable de dire de quoi il s’agissait à l’origine, il crut reconnaître les membres d’un humanoïde. Devant sa curiosité, Urgoll’Ven lui sourit. “Qui nuie aux Créatures de Zhak’Bar lui sera servie en pâture… Que penses-tu de ça ?”  Nerveux, l’esprit plein de questions qu’il préféra s’abtenir de poser, le jeune drow ne put que balbutier son appréciation. Il sursauta quand son aîné éclata brusquement de rire, lui “tapotant” l’épaule dans sa bonne humeur, manquant le faire tomber dans la fosse.

Devenir Haut-Prêtre

Urgoll’Ven passa la fin de son septième siècle à prendre de plus en plus l'ascendant sur ses pairs au sein du culte, ce qui l’amena à considérer d’investir dans un certain nombre d’esclave pour lui servir de goûteurs. Cette précaution s’avéra salvatrice. Sentant son supérieur perdre patience devant le nombres croissant de fidèles que son enthousiasme attirait, Urgoll’ prit une décision. Disparaissant à nouveau dans la nature, il revint plusieurs années plus tard avec de nouvelles cicatrices… Ainsi qu’avec un entrelas de bracelets où étaients enfilés d’innombrables dents de Kerkand. Son physique toujours plus atypique à chaque retour avait fait naître le surnom de “Grand Goblin” parmi ses détracteurs, et celui-ci ne fit pas exception à la règle, alors qu’il exposait ses dents à la longueur anormale dans un sourire carnassier et moqueur. Ce dernier s’élargit, lui conférant un faciès dément, alors qu’il faisait face au Haut-Prêtre et le provoquait dans une ordalie, l’accusant de s’être ramolli, de ne plus être digne de la fureur du Prime Dragon. Les menaces fusèrent et le laissèrent indifférent, l’affaire se réglant ainsi sous le regard des servants de Meingal. Urgoll’ ne fit pas durer le suspense : laissant présager une attaque magique puissante, il se rua au corps à corps, prenant le mage sur la défensive par surprise . Le Haut-Prêtre était plus jeune mais n’eut pas des réflexes suffisants. Urgoll’Venp lui écrasa la trachée avec la même facilité que l’on tord le cou d’une volaille puis lui brisa les poignées, pour plus de précaution. Il le regarda mourir de suffocation avec un sourire satisfait. Personne n’y trouva à redire quand il fut sacré Haut-Prêtre de Zhak’Bar, au crépuscule de son huitième siècle.

Dans son fanatisme, l’une de ses premières actions fut de lancer sur les routes ses prêtres, à la recherche du moindre indice pouvant le mener sur la trace d’un un glorieux sacrifice pour Zhak’Bar : une chimère.

Les années s’écoulèrent sans qu’une trace sérieuse ne soit trouvée… Et le Voile survint, soufflant la Flamme de drows millénaires et soumettant le peuple élu à l’épreuve du fer, opposé à ses propres ancêtres. Urgoll’Ven défendit cependant ses suivants d’aller au devant de ce défi : il s’agissait-là des affaires de Teiweon. Et grand bien lui fit, quand il apprit que Zhak’Bar avait décidé de relâcher sur Miradelphia la plus grande de ses épreuves : les dragons. Le Prime Dragon enseignait deux voies : la destruction ou la domination. Sitôt qu’il eut ouï le retour des monstres volants, Urgoll’Ven se mit à réfléchir aux deux, ne manquant pas d’aller dépoussiérer les antiques archives drows à leur sujet. Le Haut-Prêtre de Zhak’Bar sentait qu’il y avait-là une occasion à ne pas manquer...

Ce qui suit a été RP

Être choisi par le Feu d'Uriz

Une autre occasion, imprévue, se présenta à lui. Le silence du triumvirat en place fit naître le chaos au sein du Puy, des voix s'élevant, des rebelles se croyant suffisamment dignes pour s'en prendre à la Chambre Magmatique. Grand mal leur en prit, et le sang coula à flot. Quand Urgoll'Ven et ses suivant vinrent se joindre à la mêlée, il n'y avait plus que des lâches à poursuivre et des corps à brûler... Ainsi que d'étrange Masques d'Argent à rencontrer, menés par une dénommée "Shaar", qui se révèlerait être ni plus ni moins que le nouveau Feu d'Uriz, révélée par l'intervention de celui-ci lors d'une ordalie, afin qu'elle obtienne le titre de Haute-Prêtresse d'Uriz. Attirée par ce flamboiement, le Gobelin alla à sa suite déloger le dernier membre du triumvirat, dans les tréfonds de l'Etat-Major. En effet, le sombre n'était plus digne de son rang : manipulé par d'autres, il n'était plus qu'une aberration magique, qui fut vaincu par le Feu d'Uriz, et ceux qui l'avaient suivi. A peine conscient suite au combat, Urgoll'Ven se découvrira membre du nouveau Triumvirat à son réveil. Ainsi en décida le Feu d'Uriz... Et le servant de Zhak'Bar ne demandait qu'à servir.

Les années qui suivirent furent dédiées à ce rôle. Œuvrant toujours au sein du temple du Prime Dragon, servant de contact avec le C'nros du fait de son passé, Urgoll'Ven et le reste du triumvirat préparait le renouveau du Puy, après des années de décadences. La reprise de Sol'Dorn s'annonçait... Cette époque fut perturbée par sa relation houleuse et brutale avec sa jeune et agaçante consoeur, Viconia X'Ianxin, ainsi que les allégations dérangeantes d'une famille de Prima sur le déclin, à la recherche d'un peu de gloire. Le Feu d'Uriz s'en mêla, et le sombre y trouva son compte... Jusqu'à ce qu'un abus de familiarité ne le pousse à se révéler, et à révéler sa faiblesse. A être jugé.
Il n'était bon qu'à servir.

La déchéance

Une grande occasion se présentera afin de faire sortir le Triumvirat du Puy : les jeux de Thaar. Conviés par les Princes Marchands, les dirigeants drow ne manquèrent pas de se faire voir... Et le Grand Gobelin d'aller goûter au sang de l'arène, coude à coude avec des hérétiques, ou en les livrant à la merci des éléments. Cependant, la gloire de la victoire lui échappa : un humain le fit chuter, et la chair de son dos fut de nouveau confrontée à la morsure dévorante du feu. Celle de son propre feu.

Atteint dans sa chair, mais plus encore dans son âme, l'esprit peu à peu happé par des doutes, le sombre tarda à se remettre de ses blessures. Peu importaient les visites et les mots qui lui étaient adressés. Seul un étrange cadeau y parvint, le confrontant à une créature comme il n'en avait jamais vu. Peut-être y avait-il la le signe de la faveur du Prime Dragon... ? Il n'en était rien, car la chose se révéla être un parasite, qu'il lui fallut ramener au Puy.

Là, dans le secret de ses appartements, l'importance de la créature ne fit que croître, même une tentative folle ne parvint à le défaire de cette chose. Et la X'Ianxin de lui annoncer qu'elle avait enfin obtenu ce qu'elle désirait : un rejeton allait naître. C'en fut trop. Alors, à l'aube du départ pour le siège de Sol'dorn, le sombre revint à l'une de ses anciennes habitude : aller combattre des bêtes dans les immensités arides, à la gloire de Zhak'bar... Il le crut aussi, mais ne revint jamais. La X'ianxin donna naissance à un fils, et le triumvir Urgoll'Ven fut déclaré mort en l'an 16:XI. Mort ou lâche méritant la mort... Quelle différence ?

Dans le désert, puis les marais, le drow s'égara, laissant derrière lui une société sans pitié, la petite créature évoquant un dragon volant à sa suite. Un parasite, à protéger... Jusqu'à ce qu'il lui soit enlevé. Guidé par une seule volonté, ce seul besoin, le sombre méconnaissable tenta de rattraper les ravisseurs : sans succès. Fuyant les êtres conscients, quand il ne les attaquait pas brutalement pour disparaître ensuite dans la nature, le sombre traversa l'Ithri'vaan, suivant une piste qu'il était le seul à percevoir. Mais l'une de ses proies le fit tomber : capturé, enfermé, le drow fou prit part à un jeu pervers afin de retrouver sa liberté, et retrouver sa créature. Ses blessures, quelles qu'elles soient, n'avaient aucune importance tant qu'il pouvait encore se lever pour avancer.

Capturé, il le fut encore. Par des êtres aux desseins étranges, par une drow qu'il avait connu. Peur, rage, inconscience... Sa créature fut à sa portée, il crut même pouvoir la retrouver !... Mais il se savait piégé. Il la repoussa, se retrouvant seul à nouveau, pris au piège, et trainé comme sujet d'expérimentation. La sorcière le marqua, et il fut relâché, méconnaissant leurs projets, ne voulant que retrouver, libéré, l'animal en fuite.

Et sur sa route, il croisa une drow. Une drow dont il avait embrassé la chair, qu'il avait dévoré, malmené... Elle fut là, et osa lui parler. Le laisser approcher. Toucher. Il ne put tolérer ses mensonges. Pourtant, il ne trouva aucune libération à l'avoir fait taire.

Ce qui suit n'a pas été RP

Une vie de bandit

Livrée à elle-même, la créature s'était enfuie vers l'Aduram... Le sombre la suivit, bien entendu, y combattant les créatures vivant là. Ses éclats magiques attirèrent l'attention de la faune bipède ayant parvenu à survivre en ces lieux corrompus. Le sombre y vit là une occasion : quand bien même il ne vivait plus que pour retrouver sa créature, sa dernière capture lui avait rappelé l'importance d'être davantage qu'une carcasse mouvante afin de poursuivre sa traque. Seul, cela n'était pas simple...

Non sans déplaisir, il se détourna un temps de sa poursuite, pour s'intéresser aux renégats. Des coups furent échangés, mais il fut possible de parler et de proposer un marché. Quand bien même ses victimes lui valurent des ennemis, sa puissance indéniable en intéressa plus d'un dans le repères de bandits qu'est la Dross. De triumvir à bête, le sombre se fit bandit, et au cœur du bois aux fous, commença une nouvelle vie, faisant étrangement écho à une ancienne : aux services de "puissants", disparaissant souvent en Aduram, à la recherche de sa créature. Mais sa piste se troublait... Malgré les ennéades, les mois, entre recherche et querelles avec les bandits, il ne parvint pas à la retrouver, s'embourbant petit à petit dans les marais.

Un nouveau choc vint ébranler l'âme : apprendre la mort du Feu d'Uriz. Puis, peu de temps après, la débâcle des drows à Naélis. Comme si les dieux eux-même se détournaient de la cause de l'Elda, une nouvelle fois... Secoué d'émotions violents, il se mit à s'imbiber d'alcool et de violence. La Dross se prêtait à ce mode de vie. Y récoltant d'autres blessures au corps, apprenant les mots nécessaires pour menacer et obéir, le géant sombre s'oubliait dans cette vie d'excès, dénigrant la précédente, incapable d'avancer vers une nouvelle, coincé. Il percevait sa créature, sans parvenir à la trouver, et chaque retour bredouille dans la ville signifiait un énième cycle de combats et de jouissances futiles. Rien qui ne le combla vraiment. Il vivait à nouveau, pour mieux se sentir périr, sans dieux à révérer, rien qu'un creux dans l'âme qui se creusait davantage.

Dans le chaos de la Dross, des murmures de l'Aduram et de ses chasses infructueuses, il eut un sursaut quand il reconnut un visage. Le sombre avait changé, mentalement, physiquement, mais ses souvenirs demeuraient, gravés, et revoir une servante de celle qu'il avait tué l'attira tel un insecte par un feu puant, avide d'une violence justifiée contre une drow... Mais la lutte âpre prit un abject tournant, car il découvrit ce qu'elle gardait : un enfant. Le sien.