Karfias, second mois d'été
Le tournoi de SerramireLe début de l'an IX est marqué par l'ouverture d'un grand tournoi à Serramire, célébrant la victoire d'Amblère
(voir récapitulatif An VIII). Les nobles, principalement du nord mais également d'autres régions du royaume,
sont nombreux à venir assister aux
joutes qui opposent la fine fleur de la chevalerie péninsulaire. La finale opposant Roderik de Wenden, comte d'Arétria, à Tancrède de Léjante, chevalier serramirois, est entachée par la rouerie du comte qui, mené au score, use d'un coup bas pour désarçonner son adversaire. Les deux finalistes sont honorés ensemble à la table du marquis lors du
banquet.
Succession au duché de Soltariel (1ère partie)A Soltariel, la mort du duc Maciste, l'exil de son épouse Kahina et la disparition de leur fils Athanase ont laissé le pouvoir ducal vacant. Trois familles se battent désormais pour le duché : les Soltarii-Berontii, ancienne famille ducale déchue, les Maldi, famille de Maciste - dont la représentante, Victoria, est déjà parvenue à revendiquer Sybrondil - et les Valancourt, une autre branche de Soltariel.
Tibéria, des Soltarii-Berontii, reçoit un soutien de taille en la personne d'Arichis d'Anoszia, comte-régent d'Ydril qui réclame et obtient sa main en échange. La voie vers le trône ducal leur semble déjà ouverte, quand ils rencontrent l'
opposition d'un parti de nobles local, les
Vrais Soltaris. Ces hommes s'opposent aux différents prétendants, tant la maison Di Maldi qui fut récemment au pouvoir - Maciste était à leurs yeux un étranger - qu'au couple formé par Tibéria et Arichis, car ils ne veulent pas d'un ydriain pour duc.
Victoria Di Maldi
entame des négociations avec celui qu'elle croit être leur chef, un certain seigneur de Pasi ; un mariage est d'abord envisagé, mais l'
idée est abandonnée, bien que Victoria propose aux Vrais Soltaris son appui le moment venu - sans pour autant gagner leur confiance.
Les menées de Godfroy de Saint-Aimé (1ère partie)Un rêve de roi(Ces premiers événements se déroulent à la fin de l'An VIII, mais sont résumés ici pour faciliter la compréhension de ce qui va suivre)A la fin de l'année précédente, le nouveau marquis Godfroy de Saint-Aimé, parent de feu Arsinoé d'Olyssea, avait revendiqué l'héritage de cette dernière en affirmant que l'enfant-roi Bohémond (qui aurait dû hériter le marquisat de sa mère) était mort.
A l'occasion du
mariage du comte d'Arétria, Godfroy a révélé à ses principaux vassaux ses projets à venir : il souhaite rétablir l'ordre en péninsule, qui depuis un an est fortement divisée ; pour réunifier le royaume, il entend se faire proclamer roi. Le comte d'Arétria et le baron d'Olyssea ont aussitôt désapprouvé cette idée : bien que Bohémond soit censé être mort, l'enfant-roi avait deux demi-soeurs légitimes, Alcyne et Astrée, toujours en vie. Celles-ci ont néanmoins le défaut d'être les filles de Blanche d'Ancenis, désormais l'épouse de Nimmio de Velteroc, l'homme qui veut mettre fin à la dynastie des Fiiram ; Godfroy refuse donc dans un premier temps de les prendre en compte, craignant de voir le royaume tomber sous la régence de ses ennemis.
Peu avant la nouvelle année, il avait également
rencontré Oschide d'Anoszia, le duc de Langehack. Rappelons que Langehack est alors isolée depuis l'année précédente : lorsque Nimmio de Velteroc a marché sur Diantra contre la couronne, le duc de Langehack s'est d'abord rangé dans son camp ; Merval, terre du Chancelier Cléophas, et Scylla, terre appartenant à Bohémond, avaient dès lors dénoncé Oschide et rejeté son droit de suzeraineté sur elles. Oschide s'était vengé en envahissant l'île de Nelen ; puis, se voyant confier les clés de Diantra par un Nimmio trop confiant, Oschide avait tourné le dos à ce dernier et refusé d'intégrer la Ligue fondée par ceux qui rejettent la vieille dynastie Fiiram.
(Voir le résumé de l'An VIII pour plus de détails).Oschide se retrouvait dès lors seul, avec au sud le duché de Soltariel et la cour de l'enfant-roi en exil, avec qui il était en guerre ouverte ; au nord de ses terres, il était menacé par la Ligue. Néanmoins, il détenait encore les clés de Diantra.
C'est en ce sens que Godfroy de Saint-Aimé l'enjoint de prendre fait et cause pour lui, et de le reconnaître roi ; Godfroy avait tout intérêt à se voir ouvrir les portes de Diantra, cité symbolique qui l'aiderait à revendiquer le trône. En échange de quoi il s'engageait à rendre à Oschide sa suzeraineté perdue sur Merval et Scylla. Oschide accepta le marché.
La reine Alcyne ?Au début du mois de Karfias de la nouvelle année, pourtant, Godfroy devait changer d'avis. Des crieurs publics partent du pays berthildois afin de répandre dans tout le royaume un
premier message, suivi d'un
second, par-lesquels Godfroy affirme désormais défendre les droits d'Alcyne sur le trône - renonçant donc à l'idée de briguer la couronne pour lui-même. Il y dénonce également le « mensonge du sud » selon-lequel Bohémond aurait survécu et se trouverait en sécurité à Soltariel ; pour lui, Bohémond est mort et la couronne revient donc à sa demi-sœur Alcyne, la fille de Blanche d'Ancenis.
Il
annonce sa nouvelle ligne à ses grands vassaux sur le chemin du tournoi de Serramire, et les informe qu'il a l'intention de négocier avec Blanche d'Ancenis.
A la frontière olysseano-hautvaloise, Godfroy
rencontre Blanche d'Ancenis : il lui propose un mariage entre Alcyne, la fille de Blanche et prétendante au trône, et son propre fils Louis ; en échange de quoi il promet de ne pas châtier les seigneurs de la Ligue pour les exactions commises sur les terres royales.
Après quoi il
part pour Diantra avertir Oschide qu'il a changé d'avis depuis leur précédente rencontre, et renégocier leur alliance. Les deux hommes s'entendent, mais Oschide fait face à la pression de son père Arichis d'Anoszia. Ce dernier, le fort ambitieux comte-régent d'Ydril, tente de devenir duc de Soltariel par son mariage avec Tibéria, et manoeuvre pour gagner de l'influence à la cour du jeune enfant-roi Bohémond en exil - que Godfroy de Saint-Aimé refuse de reconnaître, car cela contredirait ses propres droits sur le marquisat de Sainte-Berthilde. Arichis a d'ailleurs envoyé quelques troupes en garnison à Diantra qui, sous le prétexte d'aider Oschide à défendre la capitale, visent en fait à le surveiller, voire à s'emparer de la ville pour lui forcer la main. Le Langecin, en effet, a toujours le derrière entre deux chaises : doit-il reconnaître Bohémond, soutenu par le père d'Oschide, ou se ranger avec Godfroy derrière l'étendard d'Alcyne ?
Godfroy et Oschide conviennent ensemble d'un plan secret : ils feront semblant d'entrer en conflit, afin qu'Oschide puisse gagner la confiance de son père Arichis ; en faisant croire qu'il se rallie au parti de Bohémond, Oschide espère ainsi obtenir le commandement des troupes du sud, et les utiliser à son avantage pour laisser Godfroy anéantir leurs ennemis.
La vraie fausse guerreDe retour sur ses terres,
Godfroy convoque le ban et l'arrière-ban pour mener cette guerre contre son "faux" ennemi, le Langecin ; en réalité, c'est le sud qui est visé.
Les choses tournent de façon inattendue lorsque la fille d'Arichis et soeur d'Oschide, Azénor d'Anoszia, inquiète à l'idée de la guerre qui se profile à l'horizon, souhaite rencontrer Judith, l'épouse de Godfroy, croyant pouvoir la pousser à raisonner ce dernier.
Godfroy en profite pour capturer Azénor. Il cherche à la contraindre à renier son père et à épouser Louis, son fils - qu'il destinait pourtant à la "reine" Alcyne ; de cette façon, il pourra faire pression sur les Anoszia pour obtenir la paix.
Puis, à l'occasion d'une soi-disant entrevue en terrain neutre,
Godfroy fait capturer Oschide qu'il embastille à Cantharel ; la capture, en réalité, n'est qu'un jeu visant à duper l'entourage d'Oschide, pour mieux agir dans l'intérêt de leur alliance secrète - et préserver la réputation du duc auprès de ses propres vassaux, qui n'approuveraient pas de le voir agir contre son propre père. La duchesse de Langehack elle-même n'est pas dans la confidence, si bien qu'elle donne l'ordre à la flotte langecine d'organiser le
blocus de Sharas en représailles.
Malheureusement, la supercherie tourne court lorsque le duc, moralement affaibli par son isolement volontaire, est subitement endeuillé par une triste nouvelle : son épouse vient de donner naissance à des jumeaux mort-nés. Prenant conscience qu'il a abandonné les siens à la poursuite d'une chimère, rongé par ses mauvais choix,
il se donne la mort en se jetant du haut d'une tour.
Ainsi Godfroy de Saint-Aimé se trouve avec la mort d'un duc sur les bras, alors-même qu'Oschide et lui avaient partie liée ; mais cela, nul ne peut plus le prouver.
Des
funérailles sont organisées en grande pompe dans le Langecin.
Succession au duché de Soltariel (2ème partie)La chute du DragonRien ne va plus à Soltariel : Arichis d'Anoszia, duc en devenir grâce à son mariage avec Tibéria, fait front à l'opposition des Vrais Soltaris, sans que ceux-ci ne semblent représenter pour l'heure une menace qu'il ne puisse combattre. En réalité, le comte-régent d'Ydril est accaparé par un tout autre projet : celui de profiter de sa mainmise sur Soltariel pour placer l'enfant-roi Bohémond sous sa seule tutelle, et écarter l'encombrant Chancelier Cléophas d'Angleroy. Prétextant du désordre installé par les Vrais Soltaris, et qui menaceraient la sécurité du roi, Arichis
réussit dans un premier temps à mettre la main sur Bohémond, qu'il entoure de nourrices ysaroises et ydriaines et place sous bonne garde dans son propre donjon ; mais il s'attire les foudres des gens de Scylla, dont une délégation s'empresse de le désavouer, refusant de voir l'enfant-roi placé sous la seule tutelle d'un homme que personne n'a nommé. Arichis prend prétexte d'une prétendue tentative d'assassinat du roi orchestrée par Cléophas ; mais ce dernier, loin de se défiler, ne tente pas même de prendre la fuite. Il rappelle sa condition de Chancelier, et de Régent - tel qu'il est reconnu dans le sud - et dénonce les manœuvres d'Arichis.
Discrédité, Arichis tente de prendre la fuite ; il est intercepté en chemin par les Vrais Soltaris qui le ramènent à Soltariel afin qu'il y soit jugé. Privé de tous ses titres, banni du royaume, il voit s'effondrer un à un ses rêves de grandeur.
Une nouvelle capitale ?Devenu méfiant à l'idée de laisser Bohémond s'exposer aux intrigues d'autres vipères, Cléophas d'Angleroy prend la décision de déplacer le roi ; il songe à l'envoyer à Scylla, fief dont Bohémond hérita de son père Aetius, où il devrait demeurer à l'abri des menaces qui pèsent contre lui. Cléophas quitte Soltariel avec l'enfant-roi ; il commence par
regagner Merval.
Favriüs, premier mois d'automne
Les menées de Godfroy de Saint-Aimé (2nde partie)Noces effroyablesLa mort du duc Oschide est dans un premier temps tenue secrète ; néanmoins, Godfroy commet l'erreur de mettre la sœur d'Oschide dans la confidence, elle qui doit en ce début de mois épouser son fils Louis. La cérémonie, à laquelle assistent nombre de grands seigneurs des marches du nord, est marquée par
la mort subite de la mariée au moment de l'échange des voeux ; Godfroy a tôt fait de trouver un coupable, la suivante d'Azénor, qu'il donne en pâture à ses chiens ; d'autres pensent que la jeune fille n'a pas supporté la tragique disparition de son frère.
L'impasse diplomatiquePrivé de toute possibilité d'alliance avec Langehack, voyant tous ses plans échouer pour réunifier la péninsule tout en briguant une place dans un conseil de régence à son avantage, Godfroy de Saint-Aimé cherche à rebondir. Après avoir
envoyé un ambassadeur négocier en Soltariel, Godfroy reçoit le Chancelier Cléophas à Sainte-Berthilde. Il annonce publiquement qu'il
acceptera une alliance avec le sud s'il est confirmé marquis de Sainte-Berthilde, mais ne veut toujours pas reconnaître la thèse selon-laquelle Bohémond serait en vie. Cléophas déclare qu'aucune alliance ni même aucune négociation ne pourra voir le jour tant que Bohémond ne serait pas reconnu ; et Godfroy s'isole dans une impasse.
Cette tentative de se rapprocher du sud surprend certains vassaux, à l'image de Roderik de Wenden et Thibaud de Kelbourg ; après avoir été persuadés pendant un an de ce que le sud revendiquait la régence du royaume en brandissant la marionnette d'un faux roi, ceux-là s'étonnent de ce que Godfroy ait, une nouvelle fois, modifié ses plans ; les multiples revirements de Godfroy, qui tenta successivement de revendiquer le trône pour lui-même, puis pour Alcyne, avant d'envisager Bohémond, érodent sérieusement leur confiance ; néanmoins la noblesse du Berthildois continue de soutenir son marquis, satisfaite de voir le marquisat jouer un rôle sur l'échiquier péninsulaire.
Succession au duché de Soltariel (3ème partie)Suite à la chute d'Arichis, Tibéria est dans une position précaire : elle tente toujours de revendiquer le duché, mais a perdu son principal appui, avec-lequel elle est, d'ailleurs, toujours mariée. Elle
entame des négociations avec les Vrais Soltaris ; le seigneur de Pasi, qui se faisait jusqu'alors passer pour le chef élu de cette union, se révèle finalement n'être qu'un homme de paille, et Franco di Cellini, véritable meneur, offre à Tibéria une solution : elle divorcera d'Arichis et l'épousera, lui, afin que le duché de Soltariel revienne enfin à un « Vrai Soltari. »
Tibéria contacte alors la Haute-prêtresse de Néera, Irys d'Arosque, en vue d'
obtenir le divorce.