Toujours plus vieux, l'an 998, marqué par le début de la terrible et célèbre Guerre Civile.* * *
Résumé des évènements récents Péninsulaires, an 998
Karfias, second mois d'été
La Corporation s'étendDans la foulée d'autres guildes, à qui le Roy Trystan avait accordé des libertés au sein du Royaume durant l'an passé, c'est une nouvelle hanse qui se forma au début de l'année 998. Fondée par Aldénor de Faeorn, un elfe installé en Péninsule et épris de négoce, la
Corporation Marchande fut proclamée en place publique de Diantra.
Si les précédentes guildes avaient avant tout traité avec le Roy, la Corporation entreprit de s'associer avec les différents seigneurs de la Péninsule. Ainsi,
après un bref entretien à Diantra, Aldénor de Faeorn
démarchait la duchesse Eisidinir de Langehack, ainsi que
le comte d'Arétria, Gilrad d'Islaïl.
Ces menées, cependant, n'étaient pas du goût de tous, et bientôt, des doutes quant à cette hanse apparurent. Le baron Semoras
s'ouvrit de ses inquiétudes à son suzerain, quant à l'idée que des roturiers s'emparassent du commerce en Péninsule. Le Roy lui-même
en vint à questionner le bien fondé de l'entreprise d'Aldénor, qui, avec les années, ne réussit jamais à accomplir ses objectifs.
Favrius, premier mois d'automne
Une royale naissanceAvec l'automne, c'est l'heureuse nouvelle de la naissance d'un héritier au Royaume qui fut annoncée. Ou plutôt, une héritière :
le premier enfant du couple royal fut en effet une fille, la Princesse Lyhann. Deux ans après la mort des filles du Roy Ultuant aux mains des puysards, la maison Phyram reprit ainsi des couleurs.
Ce soir, c'est le soir!Dans un autre domaine, c'était également une blessure que le Roy désirait guérir. Un an plus tôt, Trystan I
er avait en effet subi une cuisante défaite en mer, face aux pires de la Marine Marchande, alors que ses vaisseaux revenaient de Nelen dont ils avaient chassé les Silencieux. Depuis l'incident, la flotte royale, décimée, avait peiné à retrouver son prestige. Sa Cécité avait voulu y remédier en nommant un nouvel amiral, Gilrald d'Islaïl, le comte d'Arétria.
Après d'importants travaux,
celui-ci inaugura les nouveaux vaisseaux du Roy, dont son fleuron, la Pourfendeuse des Vents. C'était sans compter sur l'astuce d'un de ses capitaines, Lysandre Delacouture, qui, une fois la flotte en mer, se fit pirate,
mena une mutinerie et s'empara de l'amiral, avant de mettre le cap sur l'île Meca.
Ce triste épisode ne devait cependant pas durer : Lysandre
entreprit de rançonner le comte d'Arétria, qui dans un premier temps ne sembla pas trouver grâce aux yeux du Roy.
Les premières demandes restèrent en effet lettre morte. C'est finalement de son comté
que vint la rançon de l'amiral, qui put enfin regagner le continent, son honneur et sa fortune bien entachés.
Bisbilles avec l'Armée des Divins (1ère partie)Les déboires de Monsieur d'Actellys en PéninsuleAprès la Corporation Marchande, c'était au tour d'une autre guilde d'essuyer des reproches de la part de la noblesse péninsulaire. En effet, jouissant de la bénédiction de Sa Cécité, le nouveau maître de l'Armée des Divins, le semi-elfe Aranel d'Actellys, décida de pousser son avantage (il avait même été fait Intendant de Diantra), cette fois-ci un peu trop loin. Imposant aux seigneurs locaux la présence de ses troupes sur leurs terres, il se heurta ainsi à la grogne nobiliaire.
Le premier à protester fut le baron Aemon d'Ancenis,
qui promulgua bien vite un édit interdisant à l'Armée des Divins tout passage sur ses terres, menant à l'altercation avec les envoyés de cette guilde. Bien que
Sa Cécité tenta de mettre un terme à l'algarade, l'incident se propagea aux terres voisines : peu de temps après, c'était au baron d'Olysséa, Semoras,
de promulguer des édits similaires.
L'incident prit cependant des proportions plus importantes encore quand Monsieur d'Actellys
tenta de convaincre le baron d'Oesgard, Baudoin Heinster, d'accepter ses hommes. En effet, par un cousinage lointain, le maître de l'Armée des Divins se trouvait être parent du Duc de Serramire, lui-même membre de la guilde. Le refus adressé par Oesgard
se transforma dès lors en une lutte de pouvoir entre le suzerain et le vassal, dont l'issue,
malgré un tentative d'apaisement de la part d'Aranel, semblait se diriger vers le conflit armé.
Barkios, deuxième mois d'automne
Mariage scylléenUne accalmie devait cependant s'opérer, quand au milieu de l'année, on célébra le mariage d'Hannibal de Roch, avec la dame de Scylla, June des Isle. Ancien homme de guerre réputé, reconverti courtisan, Hannibal de Roch jouissait des faveurs du Roy, qui l'avait établi à la tête du Librium, l'infanterie royale. Le mariage, asseyant la renommée de l'homme, qui trouvait là un bon parti,
fut l'occasion d'une copieuse sauterie, à laquelle toute la Péninsule était conviée.
Si la cérémonie fut rondement menée, les célébrations, quant à elles, devaient se voir rattrapées par les troubles politiques du royaumes. En effet, un placement de table hasardeux mit face à face les barons Aemon et Baudoin,
arrivés peu de temps avant, avec Aranel d'Actelys. Il ne fallut longtemps pour que l'esclandre n'éclate : peu après, Aemon d'Ancenis
défiait en duel à mort le maître de l'Armée des Divins.
Si le combat n'eut jamais lieu, il acheva de montrer l'inimitié qui régnait au sein de la Péninsule. Les intérêts de la noblesse locale, heurtés par ceux de la guilde indépendante, avaient mis chacun à couteaux tirés.
Bisbilles avec l'Armée des Divins (2nde partie)Merwyn montre les dentsPeu de temps après le mariage, c'est ainsi que Merwyn, le duc de Serramire, mit ses menaces à exécution, désireux de contraindre, par la force s'il le fallait, son baron à son autorité. Tandis qu'il rassemblait ses vassaux et ses alliés, Baudoin, quant à lui,
se préparait à recevoir par les armes tout ce qui viendrait de Serramire, allant même à jouer de provocation.
Sur une suggestion de son capitaine, Hérménégildoricius de Tourmalin, il
envoya celui-ci parader non loin de la frontière.
Le Duc, cependant,
après avoir consulté les siens, décida de refréner son ardeur, optant pour un simple blocus contre l'Oesgardie. On redoutait alors qu'une guerre fratricide n'ouvre la porte à l'envahisseur Puysard, de sinistre mémoire depuis la bataille d'Alonna, survenue l'an passé. Cependant, la guerre semblait bel et bien en marche : bientôt,
des bandes de mercenaires et de pillards affluèrent dans le Nord, comme les corbeaux se rassemblent à l'aube des batailles.
Le feu aux poudr(é)es langecinesUn évènement, d'apparence anodin, devait jouer un rôle important dans ces conflits à venir. Depuis la mort du Duc de Langehack, Arathor de Sephren, nombre de seigneurs avaient nourri des vues sur son héritière, la jeune Ashénie. Le garde du corps de cette dernière, soucieux,
sollicita ainsi le Roy, à la fin de l'automne, pour qu'il prenne la jeune demoiselle sous son aile. La mère de celle-ci avait trépassé il y a peu, son frère Aaran était porté disparu, tandis que leur oncle, Kazil, demeurait dans les marches du Royaume.
Pour Trystan, qui se trouvait être cousin par leurs mères de la jeune Ashénie, l'affaire fut vite réglée :
après avoir envoyé son maître espion, Arthur de Melasinir, auprès de la duchesse et de sa fille, il
décida d'accueillir cette dernière à la cour à Diantra. Cette décision, si elle put lui apparaître triviale, eut cependant un rôle décisif dans la suite des évènements.
Verimios, premier mois d'hiver
La Guerre Civile (1ère partie)La révolte des quatre baronsOn redoutait en effet qu'une guerre n'éclate dans le Nord, cependant, au début de l'hiver, le baron Baudoin surprit le reste de la Péninsule,
quand il prit les armes non contre son duc, mais contre le Roy lui-même. Embarquant ses hommes sur les fleuves d'Oesgard, il gagna la baronnie d'Ancenis, où
l'attendaient les troupes d'Aemon le Borgne. La minutie des actions trahissait un plan savamment organisé : rejoint peu après par les troupes d'Olysséa et
de Hautval, les quatre barons rebelles marchèrent sur Diantra, où
fleurissaient de curieux pamphlets à l'encontre de Sa Cécité.
La surprise étreint le royaume : obnubilés par les bisbilles entre la noblesse et l'armée des Divins, nombre en avaient sous estimé la rancœur que nourrissaient les barons à l'encontre du Roy. Quand ce dernier invita l'héritière de Langehack à rester à sa cour, il avait, sans le savoir, mis la rébellion en branle, tant il est vrai que celle-ci lui supputait de vouloir ajouter le duché à la liste de ses déjà nombreuses possessions.
Un Royaume dans la tourmenteLa rébellion plongea la Péninsule dans le chaos. Dans les baronnies rebelles, vidées de la plupart de leurs troupes, les troubles ne tardèrent pas à apparaître. L'Oesgardie
fut en proie à la jacquerie, tandis que dans le pays du Ner,
les pogroms fleurirent, faute d'autorité.
Malgré l'hiver, les armées rebelles, rassemblées en Ancenis gagnèrent bien vite les domaines royaux qu'elles pillèrent copieusement, avant de mettre le siège devant Diantra même. Devant l'avancée des séditieux, Sa Cécité avait pris la fuite, se rendant dans ses domaines d'Erac, et la défense de la cité
fut alors confiée au seigneur Hannibal de Roch, tandis que dans tout le Royaume,
on appelait les seigneurs locaux à prendre les armes pour défendre le Roy.
Au Nord, la réponse ne tarda pas, tant il est vrai que le Duc de Serramire et son allié, le marquis de Sainte-Berthilde, envisageaient déjà la guerre. Les deux hommes
entreprirent de rassembler leurs troupes, résolus de châtier l'Oesgardie, tandis que le comte d'Odelian, en secret,
assurait au baron Baudoin de son soutien. L'Armée des Divins, qui pourtant était dévouée au combat contre les puysards et les serviteurs du chaos, entra elle aussi en guerre, et
prit la route d'Osto-Tel vers DiantraRésistance eraçonneEn Erac, où le Roy s'était réfugié, la résistance s'organisait, cependant. Celle-ci prit pour tête Kazil de Sephren, l'oncle de la jeune Ashénie, qui, apprenant la rébellion, regagna Erac où il reçut la charge de sénéchal du Royaume. Il entreprit dès lors de rassembler les forces loyalistes dans le but de mater l'insurrection.
Contactant le comte d'Odelian, Gaucelm Berdevin, il convint ce dernier de se rentre en Erac,
afin d'organiser une contre attaque. Les troubles semblaient cependant s'empirer, et l'on se mit à soupçonner la probité du comte lui-même, ainsi que de la baronnie d'Etherna.
Après une entrevue, il fut décidé d'accompagner le comte Gaucelm de représentants de la couronne, officiellement pour assurer aux étherniens sa loyauté, officieusement, pour le surveiller.
Si Gaucelm le Gras suscitait bon nombre de doutes, le Royaume pouvait cependant compter sur d'autres hommes bien loyaux. En Hautval, un petit seigneur local, Eskevar d'Helderion,
avait profité de l'absence du baron Audoin, parti assiéger Diantra, pour reprendra le fief des mains des rebelles. Le duc de Serramire, quoique désireux de mater la rébellion en Oesgardie même,
assura également son soutien au Roy et
lui envoya par la suite des renforts en hommesAlors que l'année touchait à sa fin, les armées royalistes continuaient de s'assembler en Erac, dont elles
partiraient quelques énéades après, pour sauver Diantra. Cependant, peu soupçonnaient le triste destin à laquelle la cité des rois était promise...
(Rédigé par Aymeric de Brochant)