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 Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI

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MessageSujet: Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI   Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI I_icon_minitimeLun 31 Déc 2018 - 18:37

Ellipse de l'an 11:XI à 16:XI
Sommaire :
  1. Le royaume de Diantra
  2. Le Zagazorn
  3. Les cités et les Noss d’Anaëh
  4. Le Puy d'Elda
  5. Les principautés de Thaar
  6. Sol’Dorn et les seigneuries morcelées


Le royaume de Diantra
Où il est question des atermoiements des seigneurs péninsulaires
entre l’An 12:XI et l’An 16:XI

En l’An 11:XI, la Péninsule sort d’une décennie éprouvante. Plusieurs guerres d’importances se sont succédé aux quatre coins du Royaume, mais cette période sombre semble toucher à sa fin avec l’avènement d’un conseil royal fort, soutenu par les grands pairs du royaume. Les victoires successives d’Aymeric de Brochant lui ont permis d’asseoir son assise sur la régence et il entend bien installer de manière pérenne le jeune Bohémont sur le trône de Diantra… mais pas n’importe comment non plus.

Le procès de la duchesse de Soltariel, pour tout controversé qu’il est, marque un point final aux tumultes initiés par la révolte de Nimmio de Velteroc et les odieux Champs Pourpres. Pour éviter qu’un scénario pareil se reproduise, Aymeric de Brochant et ses alliers entendent réparer les erreurs commises par leurs prédécesseurs ces onze dernières années, à commencer par le grand jeu de quilles qui a bouleversé dans les séculaires liens vassaliques péninsulaires. En Farvius de l’An 11:XI, un édit royal signe ainsi la fin du Marquisat d’Odélian et le retour de ses territoires dans leur vassalité originelle et Odélian est forcé de prêter hommage au duc de Serramire, quand Etherna redevient une terre de juré berthildoise. Aymeric de Brochant met dans un même temps un coup d’arrêt aux atermoiements du duc d’Erac en obtenant qu’il épouse sa sœur, Neyrelles de Brochant ; les jeunes baronnes de Hautval et Ancenis prêtent à leur tour hommage dans la foulée à leur suzerain légitime.

Les plus optimistes se mettent à envisager une période de paix et de prospérité, mais plusieurs événements viennent, sinon doucher leurs espoirs, au moins les avertir que cela ne se fera pas sans effort. L’An 12:XI restera ainsi tristement célèbre dans le Berthildois pour ce qu’on surnomme vite « la Faille » : en fait un puissant tremblement de terre dont les répliques se font sentir jusque dans les fiefs du duc d’Erac. Cet événement géologique relativement rare en Péninsule frappe par sa violence et les dégâts résultants sont très importants. Peut-être désireux d’apaiser ses relations toujours houleuses avec son puissant voisin, Renaud d’Erac lui propose son aide, dans un élan de solidarité qui tranche avec les déclarations guerrières des années passées. Au Sud, la noblesse cherche à panser ses plaies d’un tout autre type de séisme, politique celui-ci. La duchesse ayant été déchue à la suite de son procès, c’est un conseil de vassaux qui gouvernent aux destinées de la terre qui, un temps, s’est rêvée en le nouveau cœur du royaume. À Ydril, c’est un Nordien qui gouverne au nom de la Couronne. Sous le couvert de la paix du roi, scrupuleusement observée par les osts, les couteaux restent donc tirés dans cette terre célèbre pour la réputation de ses complots. C’est l’occasion, pour le duché de Soltariel, de solder les vieilles rancœurs et de redessiner les rapports de force. La situation dégénère quand le seigneur di Camarata, un ancien soutien de Franco di Celini qui voit ses ambitions d’accéder un jour au trône de Soltariel s’amenuiser à mesure que ses alliés lui tournent le dos, lève ses osts dans l’espoir d’arracher par le fracas des armes ce qu’il ne peut obtenir par le jeu des alliances. À la fin de l’An 12:XI, Felipé Cortès di Alcacio devient finalement duc grâce au concours du comté de Sybrondil ; en reconnaissance de son aide, il organise le mariage de Victoria di Maldi avec son fils, perpétuant ainsi l’alliance entre les deux terres alliées. Reconnu par la couronne, les grands pairs du royaume et ses vassaux, le nouveau pouvoir ducal doit tout de même composer avec plusieurs mouvements contestataires. Les Vrais-Soltarii dans le domaine ducal continuent de représenter un réel contre-pouvoir, malgré la déroute de di Camarata. Dans le comté d’Ydril, la grogne contre le régent oësgardien nourrit la piraterie qui sévit à Éris. À Sybrondil, il s’élève déjà des voix pour dénoncer la saisine par l’héritier du duc du comté, par le mariage habilement obtenu par son père.

Sur les conseils notamment de l’amiral royal Francesco di Castigliani, la Couronne  décide de faire de Nelen un pivot central de sa politique étrangère. C’est que la Péninsule, même si elle a tendance à l’oublier, possède des voisins turbulents et dangereux. L’ingérence du petit Royaume de Naelis dans le conflit Ydriliote aura au moins eu comme vertu de le leur rappeler. Le conseil royal sur proposition de son amiral investit de manière importante dans la flotte royale et dans la consolidation de la présence péninsulaire dans l’archipel de Nelen dès l’An 12:XI, mais ces importants chantiers s’arrêtent subitement en Karfias de l’An 13:XI, quand les dragons blanc et bleu prennent possession de l’archipel. L’apparition, Favrius de l’An 12:XI, d’un dragon vert dans les Wandres a déjà secoué la Péninsule, qui voit un bien dangereux voisin s’installer aux portes de ses Marches. Cependant, les Wandres sont un terrain sauvage et isolé, quand la mer Olienne est capitale pour la stratégie du royaume vis-à-vis des Principautés de Thaar. Le conseil royal prend donc cette affaire très au sérieux, mais des dissensions importantes le secouent et le paralysent pendant plusieurs ennéades. Il est de nombreuses voix pour faire fi de la réputation destructrice des dragons — ou pour juger que le jeu en vaut les sacrifices. Aymeric de Brochant et ses partisans, eux, sont beaucoup plus pragmatiques et préfèrent chercher d’autres solutions que la lutte armée pour résoudre cette crise. Cette affaire ternit la réputation du conseil, qui avait jusqu’à présent réussi à faire montre de son unité et efficacité. Des rumeurs courent dans tout le royaume qu’Aymeric est sur le point de céder aux va-t-en-guerre et les autoriser à tenter leur entreprise, tout en se gardant bien de joindre à leurs osts la moindre de ses forces. La levée des osts ne vient cependant jamais ; on attribue en hautes sphères ce fait à la venue d’une délégation de Thaar qui sut trouver les mots — et les arrangements ? — pour dissuader le conseil royal de se lancer dans une croisade improbable.

Les Ans 12:XI et 13:XI voient aussi, au sud, une recrudescence d’activités liées aux sectes dites « draconiques », qui accordent aux dragons un statut divin. Dans plusieurs cités de la côte de sel, des prédicateurs font leur apparition pour prêcher leur bonne parole. Leurs discours sont souvent confus et contradictoires, car les préceptes de l’ancien empire Nisétien sont depuis longtemps perdus dans cette région du monde. La baronnie de Merval s’illustre tristement dans cette affaire, en soutenant et finançant un peu trop ostensiblement ces mouvements hérétiques. L’épisode met en lumière le peu de cas que fait la haute noblesse Mervaloise de son rattachement aux domaines royaux et provoque entre le fief de feu Cléophas d’Angleroy et le conseil royal un conflit ouvert. Leur discorde dure jusqu’au début de l’An 14:XI, où la couronne par le truchement de Lohie de Brandevin apporte des preuves de la duplicité de la baronnie dans la tragédie que toucha la famille Wenden et lève les osts pour « que justice soit faite », de manière coordonnée avec le marquisat de Langehack. Les Langecins voient dans cette crise un bon moyen de remettre un pied dans ce qui était jusqu’à l’An 8:XI une terre de jure du marquis. Cependant, le marquisat est divisé et se cherche notamment un suzerain depuis que Linaëlle de Lancrais a confirmé sa volonté d’abdiquer. Gaël de Laval est le premier à entrer dans les terres Mervalloises à la tête de l’ost de Missède ; sa fougue lui permet d’engranger un premier succès militaire, mais il doit néanmoins se résoudre à attendre ses alliés pour s’attaquer à Merval-la-Cité. Le duc d’Erac, soutien déclaré de Griffon de Langehack au trône du Langecin, participe à l’effort de guerre en envoyant quelques troupes, quand le duché de Soltariel soutient l’effort de guerre en entamant le blocus maritime de Merval. Isolée sur la scène péninsulaire, la baronnie de Merval cherche un temps à résister, mais rend bien vite les armes. Parachevant son entreprise entamée deux ans plus tôt, le régent obtient du conseil royal que Merval prête hommage à son suzerain légitime. Cet épisode ne règle cependant pas les questions liées à la succession de Linaëlle de Lancrais, qui resteront sans réponse jusqu’au début de l’An 16:XI. La marquise finit par abdiquer et la couronne assure la paix du roi grâce à un médiateur qui de facto assure la régence.

Outre cet épisode — qui permet au conseil royal d’effacer les séquelles de sa division dans l’affaire de la perte de Nelen et de réaffirmer sa position de force —, l’An 14:XI est marqué par l’apparition des hordes de gobelins dans les chaînes de montagnes péninsulaires. Cette situation inédite impacte directement les vassaux des ducs d’Erac et de Serramire. Le conseil royal préfère cette fois desserrer les cordons de sa bourse plutôt que de tirer l’épée de son fourreau et propose un soutien logistique et financier à Erac. Les lourdes sanctions financières qui étranglent les anciennes terres félonnes sont aussi levées à cette occasion, notamment grâce au volontarisme du duc d’Erac qui plaide en faveur de ses vassaux concernés. Le duché de Serramire fait quant à lui une nouvelle fois la démonstration de sa capacité à mettre de côté ses différents internes quand son intégrité est menacée par un ennemi extérieur. Aymeric de Brochant peut aussi récolter les bénéfices politiques de son volontarisme politique pour aider au redressement de la baronnie d’Oësgard. Leurs efforts permettent de contenir les forces vertes, mais pas de les disperser durablement. Contrairement aux nains au Nord, les péninsulaires n’ont pas l’habitude de combattre cet ennemi-là et les armées ne sont par exemple pas très à l’aise en terrain montagneux. Conscient de ce désavantage, plusieurs seigneurs péninsulaires, comme Louis de Saint-Aimé et Renaud d’Erac, cherchent à reprendre contact avec le Zagazorn.

L’An 15:XI succède bien vite à l’An 14:XI et est marqué par un certain nombre de péripéties. La plus funeste est sans doute la croisade félonne de seigneurs des marches qui, faisant fi des interdictions de leurs suzerains respectifs, s’unissent pour marcher contre le dragon vert. Leurs motivations sont diverses, mais leur entreprise est un cuisant échec. Ils pénètrent les Wandres, perdent de nombreux hommes en se battant contre les barbares wandrais et sont finalement décimés quand ils atteignent le territoire de leur véritable cible. Les quelques seigneurs de guerre qui parviennent à retourner en Péninsule font des récits horribles de leurs défaites, avant d’être sommairement condamnés — à mort, dans la plupart des cas — pour leur trahison. C’est que leur malheureuse expédition n’est pas sans conséquence pour les Marches du royaume. Alors que les clans wandrais avaient réussi jusqu’alors à cohabiter avec le dragon vert et sa progéniture, ce dernier désormais beaucoup plus agressif et provoque d’importants mouvements migratoires des forêts Wandraises vers Sainte-Berthilde et Serramire. Cette situation particulière, qui menaçait directement son fief, pousse Aymeric à regagner un temps ses terres.

Loin des turpitudes du Nord, l’An 15:XI marque aussi les débuts d’importants travaux dans la cathédrale de Sainte-Deina. Officiellement, il s’agit de restaurer la cathédrale pour lui redonner son lustre d’antan ; c’est que, même relativement épargnée par les destructions successives de la ville, la vénérable bâtisse garde tout de même des séquelles de ces tristes événements. Officieusement, les mages assez talentueux peuvent se rendre compte qu’il se trame quelque chose d’étrange sous la cathédrale et c’est sans doute cela qui a motivé le temple à se lancer dans des travaux sans cesse repoussés jusqu’alors. La découverte, au milieu de l’An 15:XI, de ce qui est bien vite surnommé Le Noirpuits de Diantra, est gardée secrète et les seules rumeurs qui s’échappent de la capitale au début de l’An 17:XI n’apprennent pas grand-chose à ceux qui leur prêtent une oreille attentive.

Le début de l’An 17:XI consolide au final cinq années de volontariats de part et d’autre de l’échiquier politique pour assurer un peu de stabilité à la Péninsule, après plus de dix années de guerres successives. La Couronne a retrouvé une vraie crédibilité et jouit d’une réelle marge de manœuvre pour arbitrer les conflits entre ses grands vassaux, qui quant à eux ont profité du concours du régent pour opposer à un roi fort des pairs du royaume qui sont puissants en leurs terres et en bonne entente avec leurs vassaux. Les sujets de préoccupations sont par ailleurs nombreux par delà les frontières de la seule Péninsule.
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MessageSujet: Re: Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI   Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI I_icon_minitimeLun 31 Déc 2018 - 18:54


Le Zagazorn
Où il est question des grands chantiers des dawis
entre l’An 12:XI et l’An 16:XI

En l’An 12:XI, le Zagazorn se remet péniblement des épreuves imposées par Mogar lors du Voile. L’Althinkalan, le sacre d’un Grand-Roi, puis la reconquête d’Almis la rebelle et le réaménagement progressif de Kirgan — la cité des Grands-Rois — ont permis de pacifier temporairement le royaume, mais des menaces pèsent toujours sur les terres du Nord.

La plus importante de ces menaces reste le dragon noir. La créature a d’abord été aperçue durant le siège d’Almis en Barkios de l’An 9:XI et sa tanière fait depuis l’objet de nombreuses recherches. Ce sont finalement des prisonniers gobelins qui, en l’An 11:XI, avouent sous la torture l’emplacement de la tanière, ainsi que les chemins de montagne qu’il faut emprunter dans le Septentrion pour s’y rendre. En l’An 13:XI, après plus d’un an de préparatifs et de planifications, une expédition solidement équipée est dépêchée depuis Kirgan. Elle atteint le nid présumé du dragon en Verimios pour n’y trouver qu’un nid vide et des cadavres méconnaissables dans les cachots souterrains. Quelques ennéades plus tard, des rapports en provenance d’Almis indiquent que des créatures ressemblant à de jeunes drakes — en fait, la progéniture du dragon noir, ainsi qu’il est rapidement établi — rôdent autour de la cité et certains guetteurs affirment avoir vu le dragon noir lui-même dans la région, à quelques distances au nord-est de la cité. Le dragon — surnommé le Grand-Ver par les dawi — avait-il déserté son ancien nid suite à l’approche des nains ou pour toute autre raison ? La réponse demeure un mystère, mais importe peu au fond aux dawis du Zagazorn qui voient en lui et sa progéniture une menace pour Almis. Ordre est donc donné de les tuer s’ils approchent de la cité, en utilisant les nouvelles balistes fabriquées à Thanor et étudiées spécialement pour le tir sur des cibles situées en altitude.

À partir de Favrius de l’An 14:XI, les éclaireurs dawis signalent que les mouvements des clans gobelins s’intensifient à un rythme anormal, mais ce qui apparaît d’abord comme une menace imminente aux généraux d’Hardrek Poing-de-Fer se révèle rapidement être une véritable aubaine pour le peuple du Grand-Roi. Il est rapidement établi que les peaux-vertes quittent leurs refuges souterrains pour prendre la route du Sud ou pour s’attrouper dans les zones de pâturage et non pas pour mener de nouveaux assauts contre les cités naines. Les dawis ne peuvent qu’émettre des hypothèses pour expliquer ce mouvement migratoire inespéré : les plus probantes incluent des famines, des guerres internes ou un nouveau caprice des dieux. Ce second mystère ne parvient pas à juguler l’euphorie des cités naines, qui voient les galeries souterraines du Zagazorn libérées de cette infestation comme jamais de mémoire de dawis encore en vie. Il apparaît clairement que les gobelins cherchent à rallier et à s’établir en Basse-Virnée ou dans les plaines du Brissalion. L’armée ne reste bien évidemment pas inactive et assaille des meutes de gobelins sans leur laisser le moindre répit. L’An 14:XI est rapidement surnommé « l’année des oreilles de gobs » en référence aux colliers que se confectionnent les soldats du Grand-Roi pour compter leurs victimes. L’un des pires massacres se déroule au pied de l’Hunzrung Langk, qui barre la route du Sud et où le bûcher des cadavres brûle durant une ennéade entière. Ce sanglant épisode permet notablement à Thorgrel Poing-de-Fer de faire connaître largement son statut Gormisson d’Ikthor. L’An 15:XI marque la fin de ce mouvement migratoire sans précédent ; la population des gobelins dans les hautes montagnes du Zagazorn est historiquement basse et les nombreux combats qui ont précédé l’implantation des clans des peaux-vertes dans la Basse-Virmée ont considérablement réduit la menace qu’ils peuvent constituer ces indésirables. Toutefois, des groupes isolés de peaux-vertes continuent de hanter les montagnes du Septentrion et le Nivor, prêts à fondre sur un fortin mal défendu ou une ferme isolée.

En l’An 15:XI, les entrailles du Zagazorn sont donc en grande partie libérées du fléau gobelin, ce qui permet aux les dawis de les réinvestir. Hardrek Poing-de-Fer mène une politique de grands travaux aux quatre coins du Royaume, avec comme objectif affiché d’effacer la décennie éprouvante qu’a dû affronter le Zagazorn. Le projet phare de cette politique est le réaménagement des Grandes Voies — d’imposants tunnels souterrains comme seuls les nains peuvent en creuser — entre les cités de Kirgan, Almis et Thanor. Les Grandes Voies avaient originellement été érigées par les nains plusieurs cycles auparavant, mais la présence des gobelins les avait rendues inutilisables depuis plusieurs générations. Leurs sécurisations et réaménagements sont complétés par d’importants travaux pour relier Thanor à Lante, ainsi qu’il avait été acté pendant le conseil de Thanor en Karfias de l’An 10:XI. Grâce aux travaux préparatoires du dawi Morek, ces derniers avancent à un rythme impressionnant et il est estimé qu’ils aboutiront d’ici au début de l’An 19:XI.

En Karfias de l’An 15:XI apparaît un autre phénomène aussi surprenant qu’inquiétant. Lors des grands travaux ordonnés par Hardrek à Almis, les ouvriers nains trouvent dans d’antiques tunnels situés sous le Temple de Mogar — toujours scellé — une anomalie magique dont la nature exacte échappe même aux meilleurs runistes dawis. Elle se présente sous la forme d’une marre figée, impossible à vider ou à déplacer. Sur ordre du roi, des runistes encerclent la marre d’un bouclier magique pour empêcher quiconque d’y pénétrer… ou d’en sortir. L’ensemble de la zone est méticuleusement minée et sapée afin de pouvoir s’effondrer en cas d’alerte. Hardrek ne cache pas son envie de mettre ce plan d’urgence à exécution sans plus tarder, car il aurait le bénéfice de détruire le temple de Mogar. Dans les dernières ennéades de l’An 16:XI, le contenu de la marre reprit une contenance liquide, ce qui attise la curiosité des runistes chargés de l’étudier.

Peu avant cela, dans les premières ennéades de Favrius de l’An 16:XI, les Thanes de tout le Zagazorn sont convoqués à Kirgan pour écouter le Grand-Roi, qui leur fait une annonce d’importance. Les frontières du Zagazorn seront sous peu rouvertes aux longues-jambes ! Depuis son avènement, Hardrek Poing-de-Fer a en effet imposé une autarcie quasi totale au royaume, à l’exception des enclaves commerciales de Lante et de Thanor où se pressent des marchands venus d’aussi loin que la Péninsule ou l’Ithri'Vaan. Conscient malgré tout que son royaume ne peut éternellement se couper du reste du monde, le roi assouplit cette politique d’autarcie par un décret qui autorise les Thanes à nommer « Ongrumthrong » (littéralement « l’allié du clan » dans l’ancienne langue du Zagazorn) des étrangers non-dawis qui seront autorisés à voyager librement dans les terres de Lörn, les plaines du Brissalion et la Basse Virnée. Le Kirgion restera quant à lui fermé à l’exception des Ongrumthrong du clan du Grand-Roi. Quant aux autres régions plus au Nord, elles demeureront rigoureusement interdites d’accès. Revers de la hache toutefois et volonté du roi pour limiter le nombre d’entrants, le Thane se trouveront légalement responsable de l’ensemble des actions des Ongrumthrong durant leurs séjours.

Au sortir de l’An 16:XI, l’horizon du Zagazorn est donc porteur de bien des promesses, à peine obscurcies par l’ombre menaçante d’un dragon noir par trop discret ces dernières années. Le pouvoir du Grand-Roi Hardrek Poing-de-Fer est reconnu de Lante à Thanor, de Kirgan à Almis. Les dawis réinvestissent leurs cités séculaires et se lancent dans des grands travaux comme eux seuls savent en conduire. Le prestige et l’influence des cultes des demi-dieux nains, enfin, jouissent d’un important essor, car il faut bien combler le vide laissé par l’imposante figure tutélaire de Mogar.
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MessageSujet: Re: Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI   Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI I_icon_minitimeLun 31 Déc 2018 - 19:12


Les cités et les Noss d’Anaëh
Où il est question des profonds changements agitant les anëdhels
entre l’An 12:XI et l’An 16:XI

La première décennie du XIe cycle a profondément marqué les Anëdhels. Les agressions répétées des armées eldéennes dans l’Annon — dont la perte et la reprise d’Eraïson sont les événements les plus funestes — ont marqué au fer blanc l’inconscient collectif des fils de Kÿria. D’importantes dissenssion politiques, notamment autour de la controversée Halyalindë Yasairava pendant l’An 9:XI, ont poussé Ardamir et ses alliés à couper les ponts avec le Haut-Conseil et le Trône Blanc. Plus insidieusement peut-être, le Voile a bouleversé en profondeur les modes de vie, peut-être plus encore que dans le Zagazorn où les nains recommencent à investir leurs cités. En Anaëh, la Symphonie des Arbres se fait encore l’écho du passage de Kÿria une décennie plus tôt. Nombreux sont les taledhels qui ont spontanément quitté leurs foyers dans l’espoir de renouer avec le mode de vie ancestral de leurs ancêtres pour rejoindre une Noss. Ce mouvement de fond a profondément modifié les rapports de force entre les taledhels et ornedhels. Ainsi, le dépeuplement de certaines cités met en péril leur sécurité. Quant aux Noss, elles ne savent pas toujours comment accueillir ces « pèlerins » pleins de bonnes volontés, mais rarement taillés pour la vie à laquelle ils aspirent pourtant.

La destruction de Yutar en l’An 10:XI marque néanmoins un sursaut collectif d’importance et met en déroute les forces puysards qui se voient forcées de relâcher la pression sur l’Annon. L’élection d’Artiön Laergûl, son mariage avec l’ardamirie Kaëlistravaë Yasairava et la réhabilitation de Halyalindë l’année suivante permettent aux Cités de renouer le dialogue à Alëandir, malgré les méfiances des uns et des autres.

Dans la foulée de l’élection d’un nouveau Roi, le Haut Conseil acte l’avènement d’une nouvelle ère pour les taledhels, avec l’abandon de près de trois cités sur quatre et les migrations des populations concernées entre les Ans 15:XI et 17:XI. Malereg, Tethien, Daranovar, Ardamir, Eteniril, la Quatrième Saison, Holimion, Enolir et bien entendu Alëandir subissent d’importants travaux dès la décision du Haut Conseil connue, afin de pouvoir accueillir leurs nouveaux habitants. Afin d’éviter d’augmenter les tensions avec les Noss voisines, les taledhels favorisent au maximum le transfert de matières premières des villes sacrifiées vers les cités à agrandir. Eldarinwa, Eldorien, Linaëh, Wyslena et Actellys sont quant à elles transformées en citadelles militaires dont le but est de garantir la sécurité de l’Anaëh, tant contre les menaces extérieures que pour pallier à l’infestation de gobelins débutée en l’An 14:XI. En sus de ces places fortes, Daranovar, Ardamir et Alëandir s’accordent sur la construction d’un nouveau fort dans l’Annon pour assurer leur présence dans la région et en assurer la sécurité. Des divergences existent néanmoins entre Daranovar et Ardamir pour savoir si ce nouveau fort doit servir à verrouiller ou à ouvrir l’Annon. Cela n’empêche pas les travaux d’aller bon train et au début de l’An 17:XI, deux murs d’enceinte sont finalisés et les fondations nécessaires à la vie (égouts, sources, puits) sont terminées grâce au concours de mages élémentaires. L’enclave extérieure est destinée à accueillir des visiteurs tandis que toutes les infrastructures stratégiques sont en bonne voie de construction dans l’enclave intérieure.

L’Annon n’est pas la seule région qui obsède les elfes ; l’Aduram aussi accapare leur attention. Depuis le IIIe cycle, la forêt maudite est comme une plaie béante dans la mémoire commune des anëdhels et leur rappelle en permanence les heures les plus sombres de leur longue Histoire. À partir de l’An 12:XI, des rumeurs agitent les cités elfiques : l’Aduram se « calmerait ». La Dissonance, cette Symphonie des Arbres malade qui torture ceux qui peuvent l’entendre et met mal à l’aise même ceux qui en sont incapables, se retirerait toujours plus profondément dans le cœur de la forêt maudite. Certains parlent de l’action d’un petit groupe d’individus, mais beaucoup s’accordent pour dire que pareil revirement ne peut être le fait d’une poignée de Souffles, même éternels. Après la destruction de Yutar, l’apaisement d’Aduram réchauffe un peu plus le cœur des anëdhels, qui louent Kÿria et son incarnation dans l’Estel pendant le Voile. Des expéditions timides dans l’ancien territoire perdu se montent jusqu’en l’An 17:XI, ce qui leur permet de localiser la Dross et le territoire de Porte-la-Peste.

En Verimios de l’An 16:XI, un secret séculaire de l’Académie des Mages d’Alëandir se rappelle à eux. Contrairement aux nains d’Almis, aux néerites de Diantra et aux clergés de Teiweon de Sol’Dorn, Le Chapitre Blanc — c’est-à-dire le conseil de mages dirigeant l’Académie — est depuis très longtemps au fait de la marre noire asséchée sur laquelle leur vénérable institution a été bâtie. La nature exacte de « l’artefact », comme il est souvent désigné, n’est cependant pas plus connue qu’ailleurs. Quand il se réactive en redevenant liquide, le Chapitre Blanc prend la décision de mettre dans le secret le Trône Blanc.

Dans ces tumultes territorial, sociétal et sécuritaire, le retour des dragons passe globalement inaperçu ; ni le dragon vert dans les Wandres proches ni les dragons d’or, de bronze ou d’argent de l’Île du Sanctuaire ne parviennent à attirer durablement leur attention ; il n’y a bien que le clergé de Tari d’Holimion pour chercher à percer le mystère entourant leur retour, mais leur démarche est seulement intellectuelle.
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MessageSujet: Re: Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI   Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI I_icon_minitimeLun 31 Déc 2018 - 19:22


Le Puy d'Elda
Où il est question du sursaut de l'espoir des daedhels
entre l’An 12:XI et l’An 16:XI

En l’An 11:XI, le Puy d’Elda sort de cinq années difficiles, qui ont été lourdes de conséquences tant pour la démographie que pour les marges de manœuvre de ses armées jadis favorisées par ses nombreuses plateformes. La chute du IVe ost, la perte de Yutar et la rupture de Sol’Dorn ont isolé comme jamais la nation noirelfique. Cette situation délétère paralyse les hautes sphères du Puy dès l’An 8:XI et ce jusqu’à la fin de l’An 11:XI, qui voit l’émergence d’un pouvoir fort sous la forme d’un nouveau Triumvirat très tourné vers la religion et composé de Krish Al’Serat, Urgoll’Ven et Vlos'Veldruk Do'Ilisharr. Parvenus au pouvoir grâce à une idée commune de ce que doit devenir le Puy pour servir les visées de l'Eda Vengeur et au soutient de la Doth’Ka, ils s’assurent leur pérennité politique en parvenant à rallier à eux les Obok Sengers encore en vie, supprimant par la même occasion la position de Karlik Glenn.

Dans les premiers mois de l’An 12:XI, le nouveau gouvernement eldéen et ses alliés remettent l’Eda Vengeur — cette guerre totale menant à la victoire d'Uriz face à Kerhel — et sa réalisation au cœur de la vie citoyenne du Puy. Cette prise de position est facilitée par la reconnaissance officielle par le clergé d’Uriz d’un nouveau Feu de leur déité, en la personne de Krish Al’Serat. Le Triumvirat positionne la moindre de ses initiatives sous ce prisme fanatique, comme le démontre l’utilisation systématique d’ordalies pour mettre en scène la persécution de ses opposants. Les rares survivants de ces combats très souvent joués d’avance sont systématiquement pris en charge par les clergés qui mettent en scène leur rédemption et leur allégeance retrouvée aux divinités sombres.

Cette purge des contestataires anime la vie puysarde pendant plusieurs ennéades et permet d’asseoir fermement le nouveau pouvoir, mais elle augmente aussi les vacances d’un grand nombre de postes importants et accentue encore un peu plus les conséquences démographiques des campagnes militaires précédentes. En réaction, le Triumvirat publie un décret inédit dans l’Histoire puysarde qui polarise encore un peu plus les positions de chacun. Les esclaves éternels porteurs de sang drow, asservis avant leur majorité et âgés de moins de cent cinquante ans sont jugés moins responsables de leur déshonorant sort que les manquements de leurs parents et affranchis afin de pouvoir faire leurs preuves. Les clergés de Natha et Meingal parcourent le Puy de fond en comble afin de faire respecter la décision du Triumvirat ; le premier pour décider quels esclaves sont éligibles et le second pour tenir le registre de chaque propriétaire lésé en vue de potentielles compensations. Cette nouvelle génération d’affranchis est entièrement prise en charge par les cultes et tous vivent avec l’Épée de Damoclès d’être asservis à nouveau s’ils ne démontrent pas suffisamment leur valeur.

Succédant à un An 12:XI d’une violence rare, même selon les standards eldéens, l’An 13:XI marque le lancement par le Triumvirat de la Dernière Guerre, censée réaliser l’Eda Vengeur et marquer la victoire d’Uriz sur Kerhel. Tous les pans de la société sont invités à placer son succès sur leurs intérêts personnels ; Krish Al’Serat profite de ce contexte pour glorifier l’artisanat de guerre et le soutien des forces arrières dans l’imaginaire collectif — aidée en cela par sa propre condition de forgeron — et fonder un conseil d'intendance dont la vocation est de conseiller le Triumvirat et ainsi de pouvoir orienter les production en fonctions des besoins de l'armée à l'échelle d'Elda toute entière.

L’activisme du Triumvirat et de leurs alliés ecclésiastiques ne se limite bien entendu pas à l’antique cité puysarde. En parallèle de leurs réformes eldéennes, il envoie des troupes pendant l’An 12:XI à l’embouchure du Brâa pour investir à nouveau les ruines d’Esion. Le but affiché des eldéens est d’établir Eison comme la porte d’entrée sur leur territoire tant aux marchands de tous bords qui sont intéressés par l’opportunité de commercer avec eux qu’au conseil marchand de Thaar avec qui ils manquent cruellement de canaux diplomatiques officiels. C’est que le quartier Doeb, niché dans le flanc du volcan et à l’entrée de la cité noirelfique, n’a jamais vraiment intéressé les thaaris à cause de sa difficulté d’accès. Les autorités puysardes veulent d’ailleurs à inaugurer ce qu’ils ambitionnent de devenir une véritable route commerciale en cherchant à se procurer un nombre important d’esclaves, notamment contre un volume important de livres eldéens qui a toutes les chances d’intéresser la grande bibliothèque de Thaar.

Au début de l’An 13:XI, les élites eldéennes peuvent enfin se concentrer pleinement sur la rébellion toujours plus ostensible de Sol’Dorn. Les initiatives diplomatiques du conseil théocratique, qui dirige la ville depuis la chute du IV, à l’égard de ses voisins occidentaux a clairement établis ses volontés indépendantistes, mais sa marge de manœuvre dans la région est grandement limitée par sa volonté d'écraser les seigneurs de guerre doebens au lieu de les rassembler sous son égide.

Plutôt que de s’inviter frontalement dans ce conflit larvé, le Triumvirat décide de recourir au récent ordre des Repentis pour influer sur les luttes intestines que se livrent les despotes, dans l’espoir de faire émerger une coalition favorable à son retour dans la région. Cette stratégie se voit couronner de succès après presque deux ans de manipulations en sous-main ; il faut en effet attendre l’An 16:XI pour que les osts drows marchent enfin sur l’avant-poste félon et établissent le « Drôle de Siège » autour de Sol’Dorn. Avec le concours des despotes drows coalisés, ils filtrent complètement ce qui entre et sort de leur ancien avant-poste pour ne laisser au conseil théocratique dornien — avec qui ils négocient activement par ailleurs — que le strict minimum pour éviter une émeute. Dans le même temps, des émissaires sont dépêchés à Thaar pour tenter d’apaiser les craintes potentielles du conseil marchand de voir leurs anciens maîtres de la région à nouveau sur le pied de guerre. La volonté du Triumvirat est de capitaliser sur la réputation de Krish Al'Serat sur la région pour les convaincre que les principautés n’ont rien à craindre de leurs osts.

L’impressionnant revirement du Puy, qui voit ses dirigeants parvenir à raviver la ferveur populaire pour la réalisation de l’Eda Vengeur, tient pour beaucoup à l’adresse politique du Triumvirat, mais ce dernier peut aussi compter sur un certain nombre de facteurs tiers qui légitiment naturellement son discours. Ainsi, l’apparition des gobelins dans les tunnels du Vatna dans le courant de l’An 14:XI est naturellement exhibée comme une nouvelle épreuve Leetha à destination des fils d’Uriz. Les peaux-vertes, loin de menacer le Puy, ajoutent donc à la narration des élites eldéennes. Leur population est étroitement régulée par l’armée, qui se sert d’eux comme cible d’entraînements notamment pour la nouvelle génération des affranchis.

En l’An 16:XI, pendant le Drôle de Siège, l’apparition d’un dragon rouge dans les ruines de Nisétis apporte enfin la preuve de ce qui, pour l’Elda, n’était pour l’heure que des rumeurs sans fondement. Le clergé de Zhak’Bar voit en l’apparition d’une créature de leur déité un nouveau défi à relever et une croisade improbable et hétéroclite s’organise spontanément pour tenter de le tuer. Son échec cuisant radicalise une frange minoritaire, main néanmoins non négligeable, de puysards qui voient dans cette déconvenue une preuve que leur stratégie à Sol’Dorn n’est pas assez violente. À la suite de cet épisode, le Puy augmente sa présence militaire autour de la vallée de Nisetis, pour prévenir toute incursion impromptue de leur dérangeant voisin et prévenir ses déplacements potentiels. Certains membres du culte de Tesso, eux, voient dans ces monstruosités destructrices une aubaine à exploiter et entreprennent d'opposer leurs propres rumeurs à la propagande du Conseil de Thaar, ouvertement favorable à la cohabitation avec les dragons.
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MessageSujet: Re: Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI   Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI I_icon_minitimeMar 1 Jan 2019 - 1:30


Les principautés de Thaar
Où il est question des entreprises du conseil marchand
entre l’An 12:XI et l’An 16:XI

En l’An 11:XI, les Principautés de Thaar sortent consolidées d’une décennie qui a mis à genoux la plupart de ses voisins : le Royaume de Diantra à l’ouest panse ses plaies après plusieurs guerres féodales ; Sol’Dorn peine à maintenir l’unité des seigneuries morcelées qui l’entourent ; l’Elfie se cherche en réponse aux violents assauts du Puy, qui pour sa part paie lourd le tribut de ses politiques agressives. Le conseil marchand de Thaar, au contraire, peut s’enorgueillir d’avoir mis au pas de duché des Septmonts devenu Principauté des Septmonts et de commencer à ramasser les fruits de sa politique d’influence économique à Naelis.

En l’An 12:XI, le conseil marchand cherche à consolider son pouvoir dans toutes les Principautés. Pour se faire, il s’assure que ses sièges vacants sont confiés à des esprits compatibles avec ses velléités unionistes. Ni Geresh, ni les Septmonts ne récupèrent pourtant une place au Conseil, actant définitivement le fait que ces dernières ne marchent plus systématiquement de pair avec la direction d’une Principauté affiliée. Certaines personnes nostalgiques de cet héritage de la domination drow s’agacent de ces ingérences, mais le fait qu’elle s’accompagne d’une possibilité d’entrer au Conseil pour les marchands ne disposant pas de titres laisse les princes les plus virulents coupés de leurs principaux soutiens financiers. Le retour annoncé du Puy d’Elda dans la région va constituer un premier test pour ce nouveau conseil, qui va obtenir des daedhels qu’ils limitent leur présence militaire au strict minimum pour assurer la protection d’Esion. Rendus circonspects par le flou entourant les intentions des anciens maîtres de l’Ithri’Vaan, les marchands des principautés vont s’implanter dans l’avant-poste drow avec timidité. Quand Krish Al’Serat, maîtresse de la Compagnie d’Argent, annonce à la fin de l’année qu’elle est devenue une membre du Triumvirat eldéen, le conseil marchand découvre ses propres dissensions et peine à décider clairement d’une marche à suivre. Al’Serat affirme que le Puy n’a pas pour projet de rétablir sa domination sur Thaar et les principautés. Le rapport de force reste cependant clairement en faveur du conseil pendant toute cette période et quand débute l’an 13:XI, son pouvoir et son influence se sont considérablement accrus. Cela se traduit par des symboles forts, notamment la reprise en main et le renforcement par le conseil du guet de Thaar. La responsabilité de la protection et du maintien de l’ordre de la capitale commerciale du monde connu était jusqu’alors de la responsabilité des riches marchands, bourgeois et connétables, qui payaient un lourd impôt visant à financer le guet. Ce dernier était aussi chargé de le récolter, ce qui avait favorisé avec le temps son éclatement en plusieurs noyaux indépendants — à la solde de tel ou tel généreux donateur, ou agissant en tyran mafieux dans les zones les plus pauvres — dans les différents quartiers de la ville. En s’arrogeant le privilège de percevoir l’infamant impôt et en y mettant aussi de sa poche, le conseil réussit à réformer profondément cette institution jusqu’alors gangrenée par la corruption. Il s’agit de l’exemple le plus emblématique des différents privilèges que s’arroge le conseil marchand, ce qui officialise sa pratique du pouvoir en lui dégageant officiellement d’importantes marges de manœuvre politiques.

Au-delà de cette mutation politique, les Ans 12:XI et 13:XI virent aussi la recrudescence d’activités liées aux sectes draconiques. Les rumeurs de l’apparition de dragons dans les lointaines Wandres, puis dans le tout proche archipel de Nelen agitèrent plus que de raison cette mouvance religieuse dormante des principautés. On vit des prédicateurs pulluler aux quatre coins de la région, alpaguer des passants pour leur parler de l’apocalypse à venir. Le retour des dragons, disaient-ils, annonçait la venue prochaine des Titans, les avatars destructeurs de mondes de l’Unique. Heureusement pour le conseil, des siècles de clandestinité avaient profondément divisé les différentes sectes présentes sur son territoire. Si certaines prônaient la fin des temps, d’autres — plus rares — considéraient les dragons comme un nouvel espoir ou un signe divin de la réapparition de l’Empire Nisetien. Le Conseil sut tirer avantage de cette faiblesse pour juguler la prolifération tant des idées que du nombre de convaincus… Mais tout de même, leurs discours alarmistes savent trouver leur chemin dans les consciences et l’adage d’hier — « Deux ennéades à Thaar suffisent pour se faire l’ami d’un cultiste » — n’a jamais été aussi vrai dès la fin de l’an 13:XI.

Outre ces turpitudes internes, le conseil de Thaar doit gérer à partir de l’An 13:XI les velléités de ses voisins. Quand la Péninsule manifeste son envie de s’attaquer aux dragons nouvellement apparus dans la mer Olienne, le conseil adopte une attitude résolument en faveur d’une cohabitation pacifique avec ces derniers, basée sur le principe de la reconnaissance par les royaumes de leurs territoires. Quand les rumeurs des atermoiements du conseil royal de la Péninsule quant à la démarche à adopter avec la perte annoncée de Nelen leur parvinrent, ils envoyèrent une délégation à Diantra pour défendre leurs vues. Les négociations aboutirent et aucune armée péninsulaire ne se lança à l’assaut de l’archipel. La débâcle de la croisade félonne dans l’An 15:XI, qui entraîna indirectement la mort d’Aymeric de Brochant quelques mois plus tard, marqua la « victoire » définitive de cette politique en démontrant l’écart flagrant de puissance qui existait entre une armée et un dragon dans son territoire naturel. Entre l’An 13:XI et l’An 15:XI, le conseil marchand ne reste pas inactif diplomatiquement et garde un œil attentif sur les turpitudes des despotes daedhels qui, dans les seigneuries morcelées à l’est, s’agitent plus que de raison. Toujours hantés par les questions soulevées par le réinvestissement d’Esion, les princes marchands décident d’influencer les guerres de territoire qui bordent leur frontière orientale en faisant éliminer les seigneurs de guerre jugés « incompatibles » avec les mœurs thaarii.

Les appétences nouvelles du conseil pour sa protection physique ne sauraient cependant effacer des siècles d’influence culturelle et économique ; sous l’impulsion de princes marchands sans cité, comme Milynéa Lythandas ou Krish Al'Serat, restée au conseil malgré son statut à Elda, Thaar investit lourdement dans l’épanouissement de son art et sa culture. La dame Lythandas crée ainsi une guilde dont la charge est le rassemblement et la conservation de tous les chants, balades et autres compositions des principautés et au delà. Elle encourage des travaux dans la grande bibliothèque de Thaar entre l’An 13:XI et l’An 16:XI. La vénérable institution adopte parallèlement une politique massive de rachat de livres rares d’une part, l’obligation d’envoyer une copie de chaque livre édité en territoire Vaani d’autre part. Le conseil promolugue quant à lui une loi controversée d’interdiction d’exportation de ces mêmes livres rares en dehors des principautés. Son but est de garder sur le territoire le savoir et la connaissance, pour favoriser la venue de savants et intellectuels du monde entier.

En l’An 14:XI, les relations entre le Puy et les principautés se sont lentement stabilisées depuis le retour des eldéens à Esion et l’entrée de Krish Al’Serat dans le Triumvirat. Pour marquer « une nouvelle ère de coopération », un grand tournoi de gladiateurs est conjointement organisé à Thaar par les deux puissances. Il s’agit très certainement de l’une des plus grandes fêtes populaires jamais vues sur Miradelphia et elle agite les rues de la plus grande ville du monde pendant de nombreuses ennéades. En marge de ces réjouissances et même si la méfiance est toujours de mise du côté de la principauté, les affaires d’importance entre des dignitaires eldéens et des princes marchands commencent à se multiplier. En particulier, Elda fournit un nombre important de livres rares à la bibliothèque de Thaar et rachète en masse des esclaves daedhels, notablement à Maralina Irohivrah. En l’An 15:XI, un prévaut du conseil marchand visite le Puy d’Elda. Le doeben — une exigence d’Al’Serat, qui ne voulait pas risquer que l’envoyé thaari soit ignoré des Eldéens simplement parce qu’il n’était pas un drow — présente notamment les intérêts du conseil au reste du Triumvirat. Le début de l’An 16:XI vient cependant marquer un coup d’arrêt au réchauffement des liens diplomatiques entre Thaar et Elda, avec la venue — annoncée quelques ennéades plus tôt — de plusieurs osts noirelfiques jusqu’aux portes de Sol’Dorn. Krish Al’Serat profite une nouvelle fois de sa position au conseil marchand pour se faire le relais des positions du Triumvirat. Le Puy d’Elda réitère ses promesses de ne pas s’attaquer aux principautés et propose un certain nombre de compromis. Krish Al’Serat renonce par exemple à s’impliquer dans l’entretien du guet de la ville. Cela n’empêche pas la tenue d’importantes et longues négociations qui remettent à la lumière les dissensions internes des thaarii sur la conduite à tenir face à leur voisin de l’est. Certains, comme Milynéa Lythandas, prônent des positions fortes pour assurer la neutralité des principautés dans les conflits impliquant Elda. Ces propositions reviennent cependant à réglementer le commerce de guerre et ne trouvent pas un écho fort dans les rangs du conseil, ce qui pousse la Lythandas à retirer sa proposition. Faute de véritable consensus en son sein, les princes marchands se concentreront plutôt sur la limitation du pouvoir de Krish Al’Serat, dont ils se méfient de plus en plus, que sur de véritables réponses concernant le Puy dans son ensemble.

Au sortir de l’An 16:XI, le conseil marchand jouit donc d’une importante renommée et d’un véritable pouvoir d’influence sur toutes les principautés. La nomination en son sein de membres « unionistes » ouvre un boulevard de possibilités à Thaar et les cités sous son influence. Ces succès ne font pas oublier aux plus prudents que les liens diplomatiques de Thaar avec ses voisins restent fragiles, comme le démontre l’énergie qu’a mis le petit royaume de Naélis à couper les liens qui l’unissaient aux principautés entre les Ans 13:XI et 16:XI. Les manigances du Puy, de plus en plus entreprenant dans la région,  restent cependant la principale préoccupation du conseil, qui a certes réussi à négocier avec son ancien maître, mais a manqué d’unité pour mener une politique vraiment proactive pour limiter son influence dans la région.
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MessageSujet: Re: Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI   Ellipse de l’an 11:XI à l’an 16:XI I_icon_minitimeMar 1 Jan 2019 - 1:43


Sol’Dorn et les seigneuries morcelées
Où il est question des turpitudes des Doebens
entre l’An 12:XI et l’An 16:XI

En l’An 11:XI, Sol’Dorn est une hydre dont les têtes ne se parlent plus. Après l’effondrement du IVe, la ville jadis soumise à l’Obok Senger est désormais dirigée par un conseil théocratique rassemblant les grands prêtres de l’Eda Vengeur. Sous l’égide de May’Inil, ce conseil a adopté une attitude résolument tournée vers l’ouest, allant jusqu’à dénoncer publiquement à Soltariel les agissements du Puy d’Elda. La Seconde Doth'Ka — un groupe de drows se réclamant sans justification du nom du prestigieux ordre d’espion et d’assassins du Puy — est, au contraire, une force profondément ancrée dans ses traditions eldéennes — bien que soutenant pour l’instant l’indépendance — avec laquelle il faut compter. Gardienne du fort du IVe ost, initiatrice de la destruction du quartier ouvert aux autres races par simple haine des non-drows, la Seconde Doth'Ka joue profile bas et amasse des richesses tout en disposant discrètement ses pions. Les seigneurs de guerre daedhels, eux, ont su monter les camps fortifiés et envahir les rares fortins de la plaine de Valmar ; découvrant les joies du pouvoir personnel, après des siècles d’obéissance aveugle, ils dessinent jour après jour les contours d’une société féodale archaïque où les plus faibles malgré leur soif de liberté reversent une part de leurs ressources aux plus forts en échange de leur protection ou risquent de tomber sous les coups des plus envieux.

Cette situation complexe, rendue encore plus précaire par la pression de la Seconde Doth'ka qui taxe et réglemente lourdement la circulation des marchandises des Seigneuries morcelées au sein de la cité depuis l’an 9:XI, se poursuit jusqu’au début de l’An 14:XI. Les conflits entre despotes sont fréquents, nombreux et parfois catastrophiques de conséquences ; avec notamment de nombreux territoires ravagés par des coalitions de despotes dans le simple but de détruire une production pourtant difficile en des terres si arides.

En plus de ces alentours peu propices aux échanges et à la prospérité, le conseil théocratique est aussi paralysé par ses dissensions internes. Le conflit larvé entre May’Inil Baenrahel, grande prêtresse d’Isten et ostensiblement proche des bardes-prêtres d’Arcamenel, et Ssasha Myrrervs, grande prêtresse de Teiweon traditionaliste à l’aura et l’influence à la hauteur de ses mille huit cents ans, paralyse complètement la ville ; de ce point de vue, la perception particulière des éternels joue contre eux. Ils sont habitués à laisser pourrir un conflit pendant plusieurs années avant de le régler, quand le reste du monde et notamment leur puissant voisin les principautés de Thaar sont beaucoup plus réactives maintenant qu’on leur a lâché la bride.

En l’An 14:XI, Ssasha lance d’importants chantiers dans le Temple de Teiweon et en restreint fortement l’accès. Officiellement, il s’agit de conduire de grands chantiers pour faire de la maison de la déesse un bâtiment à la hauteur de l’importance de cette dernière ; officieusement, les rares mages autorisés à s’approcher assez du Temple sentent clairement une étrange résonance magique sous les fondations de l’imposante pyramide. Ces travaux au début de l’An 15:XI à la découverte d’un large puits noir, dont le clergé tait d’abord l’existence. La grande prêtresse voit dans cette étrange anomalie magique un miracle de sa déesse et espère même secrètement pouvoir l’utiliser pour communiquer avec elle ; elle n’écarte pas la possibilité de s’y baigner, d’ailleurs, avec l’ambition de devenir un avatar de sa déesse.

En l’An 15:XI, le Puy d’Elda se rappelle au bon souvenir de Sol’Dorn en ralliant, un à un, les despotes des seigneuries morcelées à sa cause en jouant sur l’état de précarité dans lequel Sol'Dorn les laisse et une amnistie partielle pour leur désertion. Les manigances eldéennes utilisent l’ordre des Repentis, majoritairement constitué d’anciens despotes, pour communiquer avec les seigneurs de guerres présents et sont assez subtiles pour que leurs desseins n’apparaissent clairement que très tardivement. N’ayant pas effectué d’alliance avec la Seconde Doth'ka, au courant de la tentative du Puy et tentant de la contrecarrer de l’intérieure, le conseil de Sol’Dorn voit ainsi d’un plutôt bon œil l’accalmie des guerres intestines coûteuses en ressources et l’émergence d’une unique faction jugée plus aisée à rallier à leur cause. Ils ne comprennent que trop tard qu’en fait de futur allié, les despotes coalisés sont en fait guidés et soutenus par le Puy. Le début de l’An 16:XI marque la défaite de la Seconde Doth'ka face à des factions devenues trop grandes pour être contrôlées. Ses agents se font traqués et après quelques batailles, il ne reste plus de l’organisation qu’une poignée d’irréductibles retranchés dans l’ancienne forteresse du IVe Ost. Cependant, si les despotes ont accepté de se rallier à la bannière d’Elda, ils gardent leurs domaines, esclaves et possessions. Dans la foulée, Elda commence « le Drôle de Siège » comme il est vite surnommé. Les armées despotiques et une part des Osts puysards s’implantent tout autour de l’avant-poste et commence à en filtrer les entrées et les sorties, sans jamais tenter d’y entrer. Ils s’assurent qu’assez de nourritures et de matières premières puissent pénétrer la ville, afin d’éviter de trop graves troubles, mais serrent tout de même fortement la ceinture du conseil de Sol’Dorn. Dans le même temps, les têtes pensantes multiplient d’un côté les communications avec Thaar pour parler de l’avenir commercial de Sol'Dorn afin d’éviter une coalition due à la panique, et de l’autre les tentatives de conciliation avec les Dorniens pour tourner définitivement la page de cette étrange décennie.

Dans le même temps, dans le courant de l’An 16:XI, les rumeurs de l’apparition d’un dragon rouge et de sa progéniture à Nisétis agitent les fidèles de l’Eda Vengeur et particulièrement les dévots de Zhak’Bar. En réaction, une croisade aux participants hétéroclites s’organise spontanément pour aller à la rencontre des créatures du Dieu des Cataclysmes. Rares furent ceux qui échappèrent à la fureur du dragon quand cette horde improbable pénétra dans son territoire. Cet événement choqua les daedhels les plus zélotes, qui interprètent avec le concours des grands-prêtres le retour des dragons comme une nouvelle épreuve de Zhak'Bar pour les ses fidèles de la perte de l’Ithri'Vaan et du front elfe. Certains des plus violents sont convaincus que la guerre non sanglante qui s’est jouée à Sol'Dorn est également à ajouter à la liste des fautes du peuple eldéen et une faction fanatique poussant aux combats les plus sanglants commence à se faire entendre dans les plus hauts rangs malgré la satisfaction générale d’avoir repris Sol'Dorn sans aucune perte.

C’est que, à la fin de l’An 16:XI, les esprits échaudés des dignitaires eldéens sont déjà tournés vers d’autres territoires ; ils n’ont aucune envie de gaspiller leurs forces et leurs ressources.
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