Karfias, second mois d'été
Le tournoi de SerramireLe début de l'an IX est marqué par l'ouverture d'un grand tournoi à Serramire, célébrant la victoire d'Amblère
(voir récapitulatif An VIII). Les nobles, principalement du nord mais également d'autres régions du royaume,
sont nombreux à venir assister aux
joutes qui opposent la fine fleur de la chevalerie péninsulaire. La finale opposant Roderik de Wenden, comte d'Arétria, à Tancrède de Léjante, chevalier serramirois, est entachée par la rouerie du comte qui, mené au score, use d'un coup bas pour désarçonner son adversaire. Les deux finalistes sont honorés ensemble à la table du marquis lors du
banquet.
Succession au duché de Soltariel (1ère partie)A Soltariel, la mort du duc Maciste, l'exil de son épouse Kahina et la disparition de leur fils Athanase ont laissé le pouvoir ducal vacant. Trois familles se battent désormais pour le duché : les Soltarii-Berontii, ancienne famille ducale déchue, les Maldi, famille de Maciste - dont la représentante, Victoria, est déjà parvenue à revendiquer Sybrondil - et les Valancourt, une autre branche de Soltariel.
Tibéria, des Soltarii-Berontii, reçoit un soutien de taille en la personne d'Arichis d'Anoszia, comte-régent d'Ydril qui réclame et obtient sa main en échange. La voie vers le trône ducal leur semble déjà ouverte, quand ils rencontrent l'
opposition d'un parti de nobles local, les
Vrais Soltaris. Ces hommes s'opposent aux différents prétendants, tant la maison Di Maldi qui fut récemment au pouvoir - Maciste était à leurs yeux un étranger - qu'au couple formé par Tibéria et Arichis, car ils ne veulent pas d'un ydriain pour duc.
Victoria Di Maldi
entame des négociations avec celui qu'elle croit être leur chef, un certain seigneur de Pasi ; un mariage est d'abord envisagé, mais l'
idée est abandonnée, bien que Victoria propose aux Vrais Soltaris son appui le moment venu - sans pour autant gagner leur confiance.
Les menées de Godfroy de Saint-Aimé (1ère partie)Un rêve de roi(Ces premiers événements se déroulent à la fin de l'An VIII, mais sont résumés ici pour faciliter la compréhension de ce qui va suivre)A la fin de l'année précédente, le nouveau marquis Godfroy de Saint-Aimé, parent de feu Arsinoé d'Olyssea, avait revendiqué l'héritage de cette dernière en affirmant que l'enfant-roi Bohémond (qui aurait dû hériter le marquisat de sa mère) était mort.
A l'occasion du
mariage du comte d'Arétria, Godfroy a révélé à ses principaux vassaux ses projets à venir : il souhaite rétablir l'ordre en péninsule, qui depuis un an est fortement divisée ; pour réunifier le royaume, il entend se faire proclamer roi. Le comte d'Arétria et le baron d'Olyssea ont aussitôt désapprouvé cette idée : bien que Bohémond soit censé être mort, l'enfant-roi avait deux demi-soeurs légitimes, Alcyne et Astrée, toujours en vie. Celles-ci ont néanmoins le défaut d'être les filles de Blanche d'Ancenis, désormais l'épouse de Nimmio de Velteroc, l'homme qui veut mettre fin à la dynastie des Fiiram ; Godfroy refuse donc dans un premier temps de les prendre en compte, craignant de voir le royaume tomber sous la régence de ses ennemis.
Peu avant la nouvelle année, il avait également
rencontré Oschide d'Anoszia, le duc de Langehack. Rappelons que Langehack est alors isolée depuis l'année précédente : lorsque Nimmio de Velteroc a marché sur Diantra contre la couronne, le duc de Langehack s'est d'abord rangé dans son camp ; Merval, terre du Chancelier Cléophas, et Scylla, terre appartenant à Bohémond, avaient dès lors dénoncé Oschide et rejeté son droit de suzeraineté sur elles. Oschide s'était vengé en envahissant l'île de Nelen ; puis, se voyant confier les clés de Diantra par un Nimmio trop confiant, Oschide avait tourné le dos à ce dernier et refusé d'intégrer la Ligue fondée par ceux qui rejettent la vieille dynastie Fiiram.
(Voir le résumé de l'An VIII pour plus de détails).Oschide se retrouvait dès lors seul, avec au sud le duché de Soltariel et la cour de l'enfant-roi en exil, avec qui il était en guerre ouverte ; au nord de ses terres, il était menacé par la Ligue. Néanmoins, il détenait encore les clés de Diantra.
C'est en ce sens que Godfroy de Saint-Aimé l'enjoint de prendre fait et cause pour lui, et de le reconnaître roi ; Godfroy avait tout intérêt à se voir ouvrir les portes de Diantra, cité symbolique qui l'aiderait à revendiquer le trône. En échange de quoi il s'engageait à rendre à Oschide sa suzeraineté perdue sur Merval et Scylla. Oschide accepta le marché.
La reine Alcyne ?Au début du mois de Karfias de la nouvelle année, pourtant, Godfroy devait changer d'avis. Des crieurs publics partent du pays berthildois afin de répandre dans tout le royaume un
premier message, suivi d'un
second, par-lesquels Godfroy affirme désormais défendre les droits d'Alcyne sur le trône - renonçant donc à l'idée de briguer la couronne pour lui-même. Il y dénonce également le « mensonge du sud » selon-lequel Bohémond aurait survécu et se trouverait en sécurité à Soltariel ; pour lui, Bohémond est mort et la couronne revient donc à sa demi-sœur Alcyne, la fille de Blanche d'Ancenis.
Il
annonce sa nouvelle ligne à ses grands vassaux sur le chemin du tournoi de Serramire, et les informe qu'il a l'intention de négocier avec Blanche d'Ancenis.
A la frontière olysseano-hautvaloise, Godfroy
rencontre Blanche d'Ancenis : il lui propose un mariage entre Alcyne, la fille de Blanche et prétendante au trône, et son propre fils Louis ; en échange de quoi il promet de ne pas châtier les seigneurs de la Ligue pour les exactions commises sur les terres royales.
Après quoi il
part pour Diantra avertir Oschide qu'il a changé d'avis depuis leur précédente rencontre, et renégocier leur alliance. Les deux hommes s'entendent, mais Oschide fait face à la pression de son père Arichis d'Anoszia. Ce dernier, le fort ambitieux comte-régent d'Ydril, tente de devenir duc de Soltariel par son mariage avec Tibéria, et manoeuvre pour gagner de l'influence à la cour du jeune enfant-roi Bohémond en exil - que Godfroy de Saint-Aimé refuse de reconnaître, car cela contredirait ses propres droits sur le marquisat de Sainte-Berthilde. Arichis a d'ailleurs envoyé quelques troupes en garnison à Diantra qui, sous le prétexte d'aider Oschide à défendre la capitale, visent en fait à le surveiller, voire à s'emparer de la ville pour lui forcer la main. Le Langecin, en effet, a toujours le derrière entre deux chaises : doit-il reconnaître Bohémond, soutenu par le père d'Oschide, ou se ranger avec Godfroy derrière l'étendard d'Alcyne ?
Godfroy et Oschide conviennent ensemble d'un plan secret : ils feront semblant d'entrer en conflit, afin qu'Oschide puisse gagner la confiance de son père Arichis ; en faisant croire qu'il se rallie au parti de Bohémond, Oschide espère ainsi obtenir le commandement des troupes du sud, et les utiliser à son avantage pour laisser Godfroy anéantir leurs ennemis.
La vraie fausse guerreDe retour sur ses terres,
Godfroy convoque le ban et l'arrière-ban pour mener cette guerre contre son "faux" ennemi, le Langecin ; en réalité, c'est le sud qui est visé.
Les choses tournent de façon inattendue lorsque la fille d'Arichis et soeur d'Oschide, Azénor d'Anoszia, inquiète à l'idée de la guerre qui se profile à l'horizon, souhaite rencontrer Judith, l'épouse de Godfroy, croyant pouvoir la pousser à raisonner ce dernier.
Godfroy en profite pour capturer Azénor. Il cherche à la contraindre à renier son père et à épouser Louis, son fils - qu'il destinait pourtant à la "reine" Alcyne ; de cette façon, il pourra faire pression sur les Anoszia pour obtenir la paix.
Puis, à l'occasion d'une soi-disant entrevue en terrain neutre,
Godfroy fait capturer Oschide qu'il embastille à Cantharel ; la capture, en réalité, n'est qu'un jeu visant à duper l'entourage d'Oschide, pour mieux agir dans l'intérêt de leur alliance secrète - et préserver la réputation du duc auprès de ses propres vassaux, qui n'approuveraient pas de le voir agir contre son propre père. La duchesse de Langehack elle-même n'est pas dans la confidence, si bien qu'elle donne l'ordre à la flotte langecine d'organiser le
blocus de Sharas en représailles.
Malheureusement, la supercherie tourne court lorsque le duc, moralement affaibli par son isolement volontaire, est subitement endeuillé par une triste nouvelle : son épouse vient de donner naissance à des jumeaux mort-nés. Prenant conscience qu'il a abandonné les siens à la poursuite d'une chimère, rongé par ses mauvais choix,
il se donne la mort en se jetant du haut d'une tour.
Ainsi Godfroy de Saint-Aimé se trouve avec la mort d'un duc sur les bras, alors-même qu'Oschide et lui avaient partie liée ; mais cela, nul ne peut plus le prouver.
Des
funérailles sont organisées en grande pompe dans le Langecin.
Succession au duché de Soltariel (2ème partie)La chute du DragonRien ne va plus à Soltariel : Arichis d'Anoszia, duc en devenir grâce à son mariage avec Tibéria, fait front à l'opposition des Vrais Soltaris, sans que ceux-ci ne semblent représenter pour l'heure une menace qu'il ne puisse combattre. En réalité, le comte-régent d'Ydril est accaparé par un tout autre projet : celui de profiter de sa mainmise sur Soltariel pour placer l'enfant-roi Bohémond sous sa seule tutelle, et écarter l'encombrant Chancelier Cléophas d'Angleroy. Prétextant du désordre installé par les Vrais Soltaris, et qui menaceraient la sécurité du roi, Arichis
réussit dans un premier temps à mettre la main sur Bohémond, qu'il entoure de nourrices ysaroises et ydriaines et place sous bonne garde dans son propre donjon ; mais il s'attire les foudres des gens de Scylla, dont une délégation s'empresse de le désavouer, refusant de voir l'enfant-roi placé sous la seule tutelle d'un homme que personne n'a nommé. Arichis prend prétexte d'une prétendue tentative d'assassinat du roi orchestrée par Cléophas ; mais ce dernier, loin de se défiler, ne tente pas même de prendre la fuite. Il rappelle sa condition de Chancelier, et de Régent - tel qu'il est reconnu dans le sud - et dénonce les manœuvres d'Arichis.
Discrédité, Arichis tente de prendre la fuite ; il est intercepté en chemin par les Vrais Soltaris qui le ramènent à Soltariel afin qu'il y soit jugé. Privé de tous ses titres, banni du royaume, il voit s'effondrer un à un ses rêves de grandeur.
Une nouvelle capitale ?Devenu méfiant à l'idée de laisser Bohémond s'exposer aux intrigues d'autres vipères, Cléophas d'Angleroy prend la décision de déplacer le roi ; il songe à l'envoyer à Scylla, fief dont Bohémond hérita de son père Aetius, où il devrait demeurer à l'abri des menaces qui pèsent contre lui. Cléophas quitte Soltariel avec l'enfant-roi ; il commence par
regagner Merval.
Favriüs, premier mois d'automne
Les menées de Godfroy de Saint-Aimé (2nde partie)Noces effroyablesLa mort du duc Oschide est dans un premier temps tenue secrète ; néanmoins, Godfroy commet l'erreur de mettre la sœur d'Oschide dans la confidence, elle qui doit en ce début de mois épouser son fils Louis. La cérémonie, à laquelle assistent nombre de grands seigneurs des marches du nord, est marquée par
la mort subite de la mariée au moment de l'échange des voeux ; Godfroy a tôt fait de trouver un coupable, la suivante d'Azénor, qu'il donne en pâture à ses chiens ; d'autres pensent que la jeune fille n'a pas supporté la tragique disparition de son frère.
L'impasse diplomatiquePrivé de toute possibilité d'alliance avec Langehack, voyant tous ses plans échouer pour réunifier la péninsule tout en briguant une place dans un conseil de régence à son avantage, Godfroy de Saint-Aimé cherche à rebondir. Après avoir
envoyé un ambassadeur négocier en Soltariel, Godfroy reçoit le Chancelier Cléophas à Sainte-Berthilde. Il annonce publiquement qu'il
acceptera une alliance avec le sud s'il est confirmé marquis de Sainte-Berthilde, mais ne veut toujours pas reconnaître la thèse selon-laquelle Bohémond serait en vie. Cléophas déclare qu'aucune alliance ni même aucune négociation ne pourra voir le jour tant que Bohémond ne serait pas reconnu ; et Godfroy s'isole dans une impasse.
Cette tentative de se rapprocher du sud surprend certains vassaux, à l'image de Roderik de Wenden et Thibaud de Kelbourg ; après avoir été persuadés pendant un an de ce que Bohémond était mort (d'où la légitimité de Godfroy comme marquis), persuadés également que le sud revendiquait la régence du royaume en brandissant la marionnette d'un faux roi, ceux-là s'étonnent de ce que Godfroy ait, une nouvelle fois, modifié ses plans ; les multiples revirements de Godfroy, qui tenta successivement de revendiquer le trône pour lui-même, puis pour Alcyne, avant d'envisager Bohémond, érodent sérieusement leur confiance ; néanmoins la noblesse du Berthildois continue de soutenir son marquis, satisfaite de voir le marquisat jouer un rôle sur l'échiquier péninsulaire.
Un vent de séditionAprès la tentative manquée de rapprochement avec le sud, le marquisat de Sainte-Berthilde reste le cul entre deux chaises. Godfroy, affaibli momentanément par une vilaine fièvre, est contraint de garder le lit et le marquisat se fige dans l'attentisme, alors même qu'en Olyssea (pays vassal de Sainte-Berthilde) la flotte langecine poursuit le blocus de Sharas en représailles de la mort du duc Oschide. Ni le marquis Godfroy, ni le baron Sigvald d'Olyssea ne semblent prendre le problème au sérieux. De son côté, le comte d'Arétria Roderik de Wenden est en proie au doute : sa confiance envers Godfroy de Saint-Aimé n'a jamais été aussi faible, et il commence sérieusement à le soupçonner d'avoir menti sur la mort du roi Bohémond pour être en mesure d'usurper le marquisat. Il décide d'en avoir le coeur net et se rend secrètement à Merval pour y
rencontrer le Chancelier Cléophas d'Angleroy, l'homme qui protège le prétendu enfant-roi. Convaincu par le Chancelier, Roderik de Wenden regagne le nord dans l'intention de chasser les Saint-Aimé pour rendre à Bohémond son héritage volé.
En marge du
mariage des Clairssac, le comte d'Arétria
tente de s'assurer le soutien du marquis de Serramire, Aymeric de Brochant, au cas où il tenterait de renverser Godfroy de Saint-Aimé pour rendre les clés du marquisat au roi Bohémond. Mais Aymeric de Brochant désapprouve Roderik : tirant prétexte d'une vieille histoire, il argue que, si Bohémond est bien le roi légitime de la péninsule, il n'est pas légitime pour le marquisat de Sainte-Berthilde, car sa mère Arsinoé (par-laquelle il tient ses droits sur Sainte-Berthilde) se l'était accaparé au détriment des Saint-Aimé, à qui on l'avait autrefois promis.
Bien qu'abattu par cet échec, ne pouvant compter sur un soutien de poids, le comte se trouve finalement
un allié inattendu : Thibaud de Kelbourg, seigneur de l'Argonnois dans le pays de Sainte-Berthilde, dont la famille rumine une haine ancestrale contre les Saint-Aimé. Les deux hommes décident d'oeuvrer ensemble à la chute de Godfroy de Saint-Aimé, mais leur tempérament fort différent maintient entre eux une certaine méfiance ; si bien qu'ils agissent finalement sans se concerter. Car s'ils ont le même ennemi, leurs intentions cachées ne sont pas les mêmes : Thibaud de Kelbourg ne veut que chasser un marquis qu'il hait par-dessus tout ; Roderik, bien que sincère dans sa volonté de rendre au roi ce qui lui appartient, y voit aussi le parfait prétexte pour humilier la noblesse berthildoise, contre qui il rumine des espoirs de vengeance depuis la
guerre de l'Atral et la défaite arétane en l'An 6.
Succession au duché de Soltariel (3ème partie)Suite à la chute d'Arichis, Tibéria est dans une position précaire : elle tente toujours de revendiquer le duché, mais a perdu son principal appui, avec-lequel elle est, d'ailleurs, toujours mariée. Elle
entame des négociations avec les Vrais Soltaris ; le seigneur de Pasi, qui se faisait jusqu'alors passer pour le chef élu de cette union, se révèle finalement n'être qu'un homme de paille, et Franco di Cellini, véritable meneur, offre à Tibéria une solution : elle divorcera d'Arichis et l'épousera, lui, afin que le duché de Soltariel revienne enfin à un « Vrai Soltari. »
Tibéria contacte alors la Haute-prêtresse de Néera, Irys d'Arosque, en vue d'
obtenir le divorce.
De son côté, la baronne de Sybrondil, Victoria di Maldi, dont le frère fut duc de Soltariel avant que le duché ne revienne entre les mains de la famille ducale historique, ne cache pas sa rancune pour Tibéria. Entre divers projets plus ou moins secrets, elle se rend auprès du Chancelier Cléophas d'Angleroy afin de demander rien de moins que
le droit pour Sybrondil de ne rendre hommage qu'au roi, et non plus au duché de Soltariel. Cléophas, avec une habileté toute diplomatique, lui fait comprendre que la chose est impossible : le royaume doit pouvoir compter sur Soltariel. Afin de calmer les rancoeurs de la noblesse sybronde, il propose néanmoins d'élever la baronnie en comté.
Complots et gâteaux - MissèdeMissède, l'unique vassal de jure qui suivit Langehack dans sa rébellion contre le trône, attend la guérison ou la mort de son baron Théobald
- que le duc Oschide avait élevé comte, bien que cela ne soit point reconnu hors des frontières langecines. Pendant que le maître du pays aux tartes est alité, la noblesse, elle, bouge, et un Conseil Exceptionnel a été réuni pour s'occuper des affaires courantes.
La situation devient tendue alors qu'une sombre affaire oppose deux familles pouvant prétendre à la succession de Théobald si celui-ci venait à mourir.
Un seigneur missédois, Charles d'Ethin, en accuse un autre, Arnaud de Laval, pour le meurtre de son petit-fils et héritier Hector. Mais Arnaud de Laval est introuvable, et son fils Gaël est placé sous bonne garde. Quelque temps plus tard, c'est Charles d'Ethin lui-même qui est retrouvé assassiné. Le nouveau seigneur, Ernest (le frère d'Hector, gouverneur d'Isgaard), regagne le pays sans tarder. Bien que les juges n'aient pas encore statué sur la culpabilité d'Arnaud de Laval, la famille d'Ernest et ses vassaux, se fiant aux rumeurs, le pressent de lever le ban pour marcher contre les probables responsables. Mais Ernest
refuse que la mort de son frère et de son grand-père ne serve de prétexte à une guerre ; il pense que les vrais commanditaires des assassinats ne sont pas ceux que l'on croit, et que le véritable mobile de ces meurtres était justement de provoquer la guerre.
Bàrkios, second mois d'automne
Rendre sa gloire à SoltarielA Soltariel, la nouvelle duchesse Tibéria tente de faire oublier son éphémère alliance avec Arichis d'Anoszia, noble déchu et exilé du royaume pour avoir tenté de capturer le roi Bohémond. Elle compose toujours avec les Vrais Soltaris, et prépare son mariage avec leur meneur, Franco di Celini, pour raffermir sa prise sur le duché. Mais elle doit encore garder auprès d'elle ses grands vassaux...
En début de mois,
Tibéria réunit les petits et grands vassaux afin de leur présenter l'homme qu'elle doit épouser et qui, bientôt, deviendra leur duc : Franco di Celini. L'absence de la baronne de Sybrondil est remarquée, en dépit d'un bref mot d'excuse de la part de celle-ci.
Dans la même ennéade,
Tibéria se rend à Merval pour rencontrer le Chancelier Cléophas d'Angleroy. Celui-ci annonce son intention - ou, disons, l'intention du roi - de reconstruire une flotte royale digne de ce nom, et confie cette mission au duché de Soltariel. La régence du comté de Scylla (propriété du roi Bohémond) est confiée à l'ancien amiral de la flotte, c'est désormais à Franco di Celini que revient la charge d'amiral ; en échange de quoi le duché doit entretenir Port-Royal et remettre en ordre la flotte en utilisant à cet effet les biens confisqués à la maison Anoszia. Mais Cléophas donne pour cela un délai extrêmement court : à peine plus d'un mois !
Une autre mission est confiée, cette fois-ci à Tibéria elle-même : discuter avec la duchesse de Langehack, Méliane de Lancrais, qui s'est repliée dans l'aigreur et le chagrin et refuse de revenir dans le giron du royaume, condamnant par cette occasion tout son duché. Cléophas attend de Tibéria qu'elle réussisse à convaincre Méliane de revenir à la raison.
Du Berthildois et de ses intriguesDu côté de l'Atral, Thibaud de Kelbourg et Roderik de Wenden oeuvrent chacun de leur côté en vue de destituer Godfroy de Saint-Aimé, le marquis de Sainte-Berthilde qu'ils accusent d'usurpation. Mais le manque de confiance entre les deux hommes, et l'absence de concertation, va grandement compliquer les projets de leur éphémère alliance.
Sans en aviser son allié, Thibaud de Kelbourg organise
l'empoisonnement de Godfroy de Saint-Aimé, qui trépasse alors même qu'il commençait à se remettre de sa maladie - tout le monde se figure que sa mort est la suite d'une rechute, bien qu'il paraisse étonnant qu'un tel colosse à la santé de fer put mourir aussi soudainement. La noblesse du marquisat rapplique aussitôt au château de Cantharel, alors même que Roderik de Wenden, ignorant ce qui se tramait, progressait discrètement avec une bande armée dans cette même direction, dans l'intention de s'emparer de la forteresse grâce à l'effet de surprise. Il doit rapidement renoncer à ce projet en constatant que tous les regards sont maintenant braqués vers Cantharel : pour la surprise, on repassera.
Dans les jours qui suivent, le fils de Godfroy, Louis de Saint-Aimé, se présente aux vassaux en vue de succéder à son père. Là, Thibaud de Kelbourg s'y oppose publiquement, faisant valoir que le roi Bohémond est en vie et que Louis, tout comme son père Godfroy, n'est qu'un usurpateur ; Roderik de Wenden le soutient aussitôt, et les deux hommes s'attirent les foudres des proches partisans des Saint-Aimé, tandis qu'une poignée de grands seigneurs demeurent indécis. Louis se déclare prêt à reconnaître le roi Bohémond si celui-ci lui cède le marquisat en retour, mais cela ne suffit pas à taire les mécontents.
Louis a néanmoins l'avantage : il a autour de lui des partisans fidèles, alors que
ses adversaires prennent peu à peu conscience de leurs différences. Le parti des séditieux, centré autour de Thibaud de Kelbourg et de Roderik de Wenden, s'affaiblit ; décidé à les affaiblir davantage, Charles d'Hardancour, le grand-père maternel de Louis de Saint-Aimé,
négocie avec Thibaud de Kelbourg, espérant le faire rentrer dans le rang.
Pour résoudre enfin la question, un
Concile est organisé à Sainte-Berthilde, devant réunir les vassaux du marquisat et un légat royal représentant la couronne ; la rencontre est marquée par la venue surprise du Chancelier Cléophas d'Angleroy, accompagné du roi Bohémond en personne. Cléophas propose alors à Louis la régence du marquisat au nom de Bohémond, et la promesse de lui octroyer plus tard le marquisat lorsqu'il aura fait ses preuves en menant l'ost au combat contre la Ligue, afin de rendre au roi les domaines royaux qu'occupent Nimmio de Velteroc et Niklaus d'Altenberg. Tout le monde s'attend alors à voir Louis accepter ; mais celui-ci refuse de gagner son titre par le sang. Les débats deviennent houleux et, finalement, la mère de Louis fait un malaise, ce qui interrompt momentanément le Concile.
[Intrigue toujours en cours]
Un suzerain peut en cacher un autre : péripéties des Clairssac, entre Serramire et OdélianRappel : à la fin de l'An 8, les différends qui opposaient Jérôme de Clairssac à Serramire et Odélian furent réglés de la façon suivante : Jérôme, en tant que baron d'Etherna, demeurait sous la suzeraineté du marquis Gaston d'Odélian ; en tant que régent de la baronnie d'Oësgard (soumise, elle, à la suzeraineté du marquis de Serramire), il avait prêté hommage-lige au marquis Aymeric.
Conscient de la rivalité latente qui subsistait entre ses deux suzerains, craignant de se trouver entre l'arbre et l'écorce et de voir sa famille souffrir d'un nouveau conflit, Jérôme prit la décision soudaine de renoncer à Etherna. Il
abdique de la baronnie d'Etherna et, n'ayant pas encore d'enfant (il vient à peine d'épouser Aline de Montvélin), désigne son frère cadet Guillaume, son héritier logique, pour lui succéder en tant que baron. Il espère ainsi que Guillaume n'aura pas à souffrir de ce conflit de double-suzeraineté, car ce dernier, n'étant pas régent d'Oësgardie, ne prêtera serment qu'à Gaston d'Odélian et à nul autre. Certains vassaux s'inquiètent, néanmoins, de ce que cette décision n'arrange pas totalement la situation : Guillaume vient en effet d'épouser Maélyne de Lourmel, de la noblesse de Serramire ! La chose est d'autant plus dérangeante que le mariage conclu était matrilinéaire. Devant les vassaux réfractaires, Guillaume
promet de modifier les termes de leur mariage pour en supprimer le caractère matrilinéaire si le marquis d'Odélian ratifie la succession ethernane.
Guillaume partira l'ennéade suivante pour Odélian afin d'y rencontrer le marquis Gaston.
De son côté, Gaston d'Odélian a déjà appris la nouvelle : il voit en l'épouse serramiroise de son nouveau vassal
le parfait moyen de placer ses pions à la cour de son rival Aymeric. Mais avant cela, il compte bien montrer à Guillaume de Clairssac que la succession d'Etherna ne pourra se faire sans son accord ; le marquis d'Odélian tient à affirmer son autorité.
[Intrigue toujours en cours]
Croquer la pâtisserie missédoiseEn Missède,
le Conseil Exceptionnel de la baronnie (ou comté selon le point de vue) se réunit, en présence d'Ernest d'Ethin et d'Arnaud de Laval qui semblent avoir mis leur différend de côté. Le Conseil s'inquiète de la non-réaction de la duchesse de Langehack, suzeraine de Missède, qui s'isole dans son chagrin depuis la mort d'Oschide et continue de faire la sourde oreille à la couronne. La noblesse missédoise se méfie de la duchesse Méliane, qui a « bien trop d'émotion pour bien peu de raison ».
Le Conseil met également hors de cause Arnaud de Laval pour le meurtre du grand-père et du frère d'Ernest d'Ethin, entérinant la réconciliation des deux familles.
Le lendemain, Ernest d'Ethin et Arnaud de Laval discutent seul à seul ; Ernest d'Ethin
annonce à Arnaud de Laval que le mariage de sa fille Cécilie avec le baron de Nelen, Enrico di Montecale, peut être annulé ; si Arnaud de Laval appuie une telle demande, Ernest d'Ethin promet d'épouser Cécilie. Ainsi, leurs deux familles s'uniraient et hériteraient ensemble de Missède si Théobald, le baron (ou comte) venait à succomber à sa maladie.
[Intrigue toujours en cours]
Le choix d'AymericDevant son état-major réuni, le marquis de Serramire, Aymeric de Brochant,
déclare son intention de partir en guerre au printemps prochain contre les Ligards, afin de châtier tous ceux qui ont pris les armes contre le roi et occupé illégitimement ses domaines. Il invitera ses voisins, les marquis de Sainte-Berthilde et d'Odélian, pour l'accompagner dans cette entreprise... l'alliance du Nord qui vainquit les drows va-t-elle se reformer une fois de plus ?