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 [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté

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Telenwë Neraën
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MessageSujet: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 11:22


[MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté 548803mmorableguerreeraison

D'autres Rps liés à l'intrigue:








An VIII du XI° Cycle, kÿrianos de la septième ennéade de Verimios,
Bataille d'Eraïson.


Alors qu'il approchait avec son armée de celle d'Ardamir, Neraën - qui avait beau essayer de se fermer complètement à la magie, d'autant plus que des mages étaient non loin de lui - était de plus en plus mal à l'aise. Déjà qu'il avait un peu de mal à encaisser la dernière bataille à cause de cette première fois qu'il ressentait la mort d'une personne liée magiquement à lui, en plus il ressentait que quelque chose n'allait pas. Il n'aurait su dire quoi, mais plus il avançait plus cela le déstabilisait. A commencer par l'impression de malgré le fait de se fermer - enfin ceci était relatif avec lui - au flux qu'il avait l'impression que sa relation-même avec la magie changeait. Qu'il se créait un "vide". Un vide anormal qui n'était pas dû à lui. Cela venait de l'extérieur, certainement quelque chose situé quelque part dans la cité. Et donc qui pouvait être potentiellement dangereux.

Lorsque les armées d'Ardamir et d'Eteniril se rejoignirent enfin, Neraën alla voir la dame-protectrice d'Ardamir.

"Halyalindë !

Il attendit qu'elle se tourne vers lui pour continuer, cette fois-ci en parlant normalement.

-Content que vous ayez pu passer. J'espère que vous n'avez pas trop subi de pertes. Nous concernant nous avons essuyé quelques attaques de morts-vivants. Ils semblaient nous attendre et avoir en conséquence préparé un comité d'accueil digne de ce nom. Enfin... Il va falloir que je vérifie quelque chose, je dois donc me séparer de mon armée. Le capitaine Menendas la prend en main. Fais bien attention à toi."

Puis sans lui laisser le temps de répondre, il se détourna, le visage bien plus ferme qu'à l'accoutumée. Menendas avait insisté pout que Neraën ne fasse pas preuve de folie en partant seul, aussi avait-il fini par accepter que cinq guerriers ainsi qu'un l'accompagnent. C'était peu, mais le pauvre capitaine avait compris qu'il n'arriverait pas à faire mieux avec une telle tête de mûle. Et puis l'armée adverse serait concentrée sur les déplacements des armées, pas d'un simple groupe.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 16:31



Le vacarme le plus ignoble ne t'empêcherait pas d'entendre prononcer son nom. Pour te retrouver capable d'aider le monde plutôt que ton monde, tu t'étais éloigné d'elle. le destin aura décidé de la remettre sur ton chemin. Maintenant tu ne pouvais plus te résigner à partir, tu te devais de la rejoindre. Elle, ton commandant, et le peu de troupes qu'il a dépêché pour vérifier. Pour vérifier quoi ? C'était évident pourtant.

Tu es encore grand ouvert aux flux, assez pour entendre les échos qu'ils jettent contre chaque objet et contre chaque être capable ou non de les mobiliser. Assez pour entendre crépiter l'énergie au contact des mains des mages, la sentir vibrer dans leurs cœurs alors qu'elle les traverse et suivre les tintements lorsqu'ils sont redirigés par les sorts. Ton oreille s'est affinée au point d'être capable d'entendre l'ether proche naître et mourir et autour du protecteur d'Eteniril, il ne fait que mourir. La mélodie du guerrier à l'épée double a tout de celle d'un mage. Les fluctuations de l'énergie autour de lui viennent confirmer une ouverture au moins partielle, mais alors que certains peinent à rentrer en communication avec l'essence, les dissonances créées autour de lui suggéraient que lui se débattait pour s'isoler. S'isoler de quoi ? Du manque peut-être.

Lui fuit, et toi au fur et à mesure que tu te rapproches, tu perds pied. Les sons se font plus flous au fur et à mesure que tu avances vers eux. Ce n'est rien, un tempo plus lent d'une infime fraction de seconde, un accord parmi les millions qui change de sonorité... c'était naturel. Tous les lieux n'étaient pas concentrés de la même manière en ether. Certains endroits étaient le théâtre d'une magie plus puissante que d'autres, les voyages te l'avaient bien appris... mais il fallait souvent de longues ennéades de marche avant de pouvoir déceler le moindre changement. Que l'atmosphère change à l'intérieur même d'Eraïson était bien trop curieux pour ne pas qu'une force soit à l'oeuvre. Les pièges magiques des Drows étaient redoutables, et mobilisaient de grandes quantités de magie. Grandes... mais pas au point de défaire l'équilibre d'une cité entière. À moins que celui-ci n'ait été d'une ampleur sans précédent. Et dans ce cas, vos vies à tous étaient en jeu.

Trop occupé à mobiliser les flux pour les soumettre à ta volonté, trop ivre de magie et bercé par la houle, tu as presque oublié à quel point il était important d'écouter les vagues. Tu as laissé celui qui s'est bouché les oreilles entendre avant toi. Mais maintenant que tu retrouvais l'ouïe, tu ne pouvais que voir à quel point il se trompait. Tu t'es jeté à leur suite, pour les barrer quand tu savais qu'ils faisaient fausse route. Pour trouver le cœur il faut se diriger là où le sang subit les plus forts courants. Le Protecteur d'Eteniril ne faisait que traquer la sensation d'inconfort, suivre ce qui le désarçonnait, mais ce qui le désarçonnait lui, c'était le manque. Halyalindë, lui, et leur escorte s'approchent du manque plutôt que du trop. Et c'est à travers des mots d'une douceur toute relative que tu es venu rediriger celui sous les ordres duquel tu es censé opérer.

- Espèce d’idiot ! Lorsque l’on recherche la source d’une anomalie magique, c'est non seulement une aberration que de rejeter les flux, mais c'est le comble de la stupidité que de se diriger vers le déficit ! La source d'une anomalie est toujours là où il y a excès. La magie peut être rassemblée, mais jamais chassée. Du moins pas par un mage.

Tu prends les avants, à la recherche des fluctuations dans la magie des lieux, à l’écoute du moindre tintement. Tu oublies la Symphonie pour un temps, ton métronome interne cherche à suivre vers où est-ce que cette insidieuse brise porte les flux.

- Si vous tenez réellement à trouver l'origine de l'altération, suivez-moi plutôt que lui.

Aussi sensible que tu sois aux variations des flux, aussi confiant aurais-tu voulu paraître devant eux, tu sais très bien que traquer d'aussi infimes variations se prouverait un travail de Titan. Même pour toi. Qu'est-ce que tu aimerais qu'Anorn ait été là pour te prêter main forte... ou que le commandant d'Eteniril daigne véritablement s'ouvrir.

- À moins qu'il n'accepte de s'ouvrir aux flux pour m'aider à trouver ce que l'on cherche.

Pourquoi... pourquoi de tels efforts déployés pour refuser quelque chose d'aussi beau que la magie ? Cela te serait plus facile à comprendre si tu savais ce que vit Neraën, mais justement, tu n'en sais rien, et ce n'est pas en de telles conditions que tu le demanderas.
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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 14:48


Il ne s'était pas spécialement attendu à ce que la protectrice d'Ardamir le rejoigne. En fait, il ne lui avait même pas demandé son avis : quelque chose de sérieux et d'incompréhensible l'orientait vers une certaine direction et il partait à la recherche de cette perturbation, laissant le capitaine etenirilien prendre sa relève. Il ne pensait que prévenir la protectrice principale de cet assaut mais sans demander ce qu'il cherchait ni pourquoi elle s'était mise en tête de le suivre. Soit. Il ne l'avait pas attendue pour autant. Ce qui le fit stopper sa marche fut, en réalité, l'intervention impromptue d'un mage elfe qui vint se placer directement face au seigneur-protecteur, le regardant droit dans les yeux. Jusque là, rien d'anormal : l'elfe avait peut-être quelque chose d'important à dire avant qu'il ne parte. Mais lorsqu'il prit la parole, le principal intéressé n'en crut pas ses oreilles.

"Espèce d’idiot ! Lorsque l’on recherche la source d’une anomalie magique, c'est non seulement une aberration que de rejeter les flux, mais c'est le comble de la stupidité que de se diriger vers le déficit ! La source d'une anomalie est toujours là où il y a excès. La magie peut être rassemblée, mais jamais chassée.

Neraën ne réagit pas, ceux qui avaient été dépêchés pour le protéger non plus. Enfin si l'on regardait attentivement, certains tiquaient quelque peu quant à la forme qu'avait employée le mage pour s'adresser à un seigneur-protecteur - le leur qui plus est. Et certains se doutaient que si l'impudent continuait sur sa lancée, qu'il ait raison ou non, cela risquerait de mal finir pour lui.

- Si vous tenez réellement à trouver l'origine de l'altération, suivez-moi plutôt que lui.

Il avait affaire à des soldats, du moins concernant les elfes d'Eteniril. Ceux qui se trouvaient aux alentours du petit groupe, s'ils faisaient attention, pouvaient remarquer que le visage habituellement fermé de leur protecteur se refermait de plus en plus, au point que l'on pouvait se demander s'il ressentait une quelconque émotion face à cette situation. Quant au sujet de l'altération, la grande majorité des âmes ici présentent ne devaient même pas savoir ce que ça pouvait bien être.

- À moins qu'il n'accepte de s'ouvrir aux flux pour m'aider à trouver ce que l'on cherche.

Sa première prise de parole était déjà de trop d'un point de vue "respect". Mais là que ce mage ose ainsi parler à Neraën de magie et d'ouverture au flux et qu'en plus il se permette de le contredire abruptement devant ses elfes, là c'était trop. Le Neraën qui déjà était sur les nerfs à cause de la Symphonie blessée ainsi que de l'horreur créée par les Drows ne laissa pas une seconde de plus à cet idiot pour ne serait-ce qu'ouvrir la bouche. Sans faire le moindre bruit le seigneur-protecteur fit un pas en avant tout en faisant danser à vive allure son épée double. D'une précision acquise au fil des siècles il frappa l'insolent juste sous l'arrière du genou avec le plat de la lame, assez fort pour qu'il tombe à cause du déséquilibre occasionné. Il plia ses bras de sorte à ce que l'arme ne soit pas coincée par l'individu et ramena immédiatement la même lame sur le cou de l'elfe, cette fois-ci le tranchant de l'arme à même contre la peau. Tout autour les Elfes qui avaient pu voir cette scène se turent, certains s'arrêtant même dans leurs gestes.

- Parle-moi encore une seule fois ainsi, mage, et sois assuré que tu ne ressortiras pas vivant de cette cité.

Neraën venait de prononcer ces mots avec un calme effrayant, aussi effrayant qu'il pouvait être glacial. Ceux d'Ardamir pouvaient être outrés par les paroles qui venaient d'être prononcées, mais il n'en fut aucunement le cas de ceux d'Eteniril : leur seigneur-protecteur venait de montrer son autorité - et à juste titre - et il avait ajouté à cela une mise en garde qui assurément serait respectée par lui-même. C'était tout ce qu'il leur fallait.

Ironiquement, alors que le mage avait proposé de s'ouvrir au flux, il avait créé un tel énervement chez son interlocuteur que celui-ci avait réussi un instant à complètement se fermer à cedit flux. Aussi son esprit ne fut, pour une fois depuis des décennies voire des siècles, aucunement impacté par les dires, pensées et émotions d'autrui. Il était lui, tout simplement. Un seigneur-protecteur et commandant. Reposant son épée double à son côté, une lame touchant le sol alors que l'autre semblait vouloir atteindre le ciel, son regard perçant se plongea dans celui de son interlocuteur.

- Idiot toi-même. Tu penses réagir à une faute mais tu ne fais que crier sans savoir. La magie se rassemble au lieu de disparaître, effectivement. Mais la Symphonie elle est omniprésente. Alors la rechercher là où elle a toujours été et est encore est un raisonnement qui n'a ni queue ni tête.

Sur ce il se tourna vers Halyalindë, qui avait largement eu le temps de le rattraper.

- Je ne te demande aucunement de me suivre, tu le sais très bien. Mais si tu tiens à suivre quelqu'un dans cette recherche "d'anomalie", tu as désormais le choix."

Il fit signe à ses soldats qui le suivirent et reprit sa marche. Déjà, le calme revenait en lui et son esprit se rouvrait à la magie, à la Symphonie. Il savait très bien qu'il devrait abaisser le mur qu'il avait érigé vis-à-vis d'elle pour pouvoir trouver d'où venait cette absence. Mais déjà qu'il la ressentait alors qu'il essayait de se fermer à elle, il se doutait de vraiment réussir à aller jusqu'au bout en brisant les barrières.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 17:38

Une grande place. D'autres couleurs. D'autres uniformes. Ils avaient atteint le point de rendez-vous. Très vite, tous les ennemis furent refoulés de l'endroit. Les deux armées se regroupaient, sécurisant les quartiers déjà acquis. Quelques instants de repos. Halya bouillait intérieurement. Incapable d'attendre, elle avait à peine repris son souffle, vérifier l'état de ses troupes et donner quelques ordres qu'elle s'élançait de nouveau vers l'avant-garde.

Un appel lui fit faire volte face. Toujours basse sur ses appuis, la majeure partie du visage recouverte de sang, les cheveux collés par la sueur autant que par des fluides macabres, elle posa son regard farouche sur un visage ami. Elle pencha légèrement la tête, concentrer pour ne pas simplement lui tourner le dos et retourner vers ses hommes et les lignes ennemis. Elle ne put pas écouter précisément chacun de ses mots mais le sens principal, lui, elle le saisit tout à fait.

Il y avait quelque chose d'anormal.

Et les imprévus étaient la pire chose qui puisse arriver à une armée.

Sans crier gare, elle saisit brutalement un soldat par l'épaule.

« Dites à la Commandante Feran que je suis avec le Protecteur Neraën. »

Un signe de sa part et les cinq guerriers qui ne l'avaient pas lâchée se retrouvèrent près d'elle. Randil gronda, en faisant s'éloigner deux qui s'étaient aventurés trop près de lui et se pourlécha ses babines sanglantes. Avant de courir à la suite de Neraën, Halya pris le guerrier Baar'Ane par le col, sentant immédiatement la pointe d'un couteau se ficher entre deux plaques de son armures non loin de son nombril. Incapable d'en faire le moindre cas dans l'état dans lequel elle se trouvait, elle souffla à son oreille :

« tente encore une fois de m'attaquer pendant cette bataille et c'est ta tête qui roulera au sol comme celle de ton chef. Oublie volontairement de me défendre et ce sera pareil. Je me moque d'avoir une preuve. Je le saurais. »


Le regard du guerrier ne cilla pas mais il blêmit. Elle n'en avait pas finit avec lui… Une bourrade pour le faire reculer. Le métal et le silex crissèrent l'un sur l'autre. Elle ne prit même pas le temps de vérifier l'état de son armure. Elle lui tourna le dos sans un regard et rattrapa Neraën à petites foulées.

L'épée du Protecteur fit un large geste. Le sang d'Halya ne fit qu'un tour, redoublant sa course, il se tournait vers elle lorsqu'elle lui décocha un coup de pied à l'arrière du genou pour le faire ployer, prête à parer le retour de lame réflexe que ne manquerait pas de fuser de la part d'un combattant entraîné.

« Vous n'aurez pas une seconde occasion de menacer l'un des nôtres. »

Bondissant presque en arrière pour ne pas entrer plus avant dans le conflit, elle se tourna vers Estiam. Chercher qui avait raison et qui avait tord était la pire chose à faire. Sa voix était basse, tranchante, sans une hésitation.

« Ardar, Talin, Ealistera. Suivez cet homme et protégez le. Estiam. Si tu penses que quelque chose ne va pas, fait ce qu'il faut. Réquisitionne quelques soldats si tu en as besoin. Attention aux pièges magiques. Talin pourra t'aider. Hiel, Cabrodïr, avec moi. »


La Symphonie étouffée par les murs de la Cité lui parvenait déformée. Les Chants d'Anaëh lui manquaient. Le troisième groupe était entré. Bien. L'esprit clair, le sang au bord de l'ébullition, Halya emboîta le pas de l'autre Protecteur. Une étrange sensation lui collait à la peau. Ce n'était pas la Symphonie, au contraire, les murmures qui lui parvenaient étaient bien moins prenant que d'ordinaire, la laissant encore plus solitaire… et à cran. Tout cela ne lui disait rien qui vaille. C'était comme de la glu qui lui collait à la peau, extrêmement désagréable mais pas gênante le moins du monde.

Arrivée de nouveau au niveau de Neraën, elle lança sans ralentir.

« Je me fiche de qui a raison. Je veux juste que tout le monde reste en vie. Et quand un aussi mauvais pressentiment me colle à la peau, tout le monde reste rarement en vie. »

Au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la périphérie de la ville, Halya eut plus d'une fois l'occasion de laisser de nouveau libre cours à ses pulsions et Randil de se remplir un peu la panse. Malgré les débuts difficiles, les premières échauffourées remirent un peu les choses à plat entre les deux Protecteurs. Mais surtout : la Symphonie se faisait de nouveau plus nette. Plus a son aise à chaque pas, la guerrière s'arrêta soudain, dressée de toute sa hauteur comme un chien de chasse.

« Ce ne sont pas les combats… Anaëh a peur… Mais pas des combats. »
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 21:12



Sans grand étonnement, le protecteur se révèle être un sanguin, et tu l’as cueilli à vif. À l’énervement de la bataille, tu ajoutais une attaque à l’égo souvent démesuré de ceux qui ont été élevés aux rangs de leaders politiques et de chefs guerriers. Le Seigneur se doit devant ses hommes de prouver sa force et son autorité, qu’il soit celui qui les dirige vers la victoire ou les emmène vers leur perte. Peut-être aura-t-il fait démonstration satisfaisante aux yeux de ses hommes, mais lorsque le plat de la lame de sa double épée est venu te cueillir la jambe, lorsqu’il t’a forcé à plier le genou, tu n’y as vu que deux choses : orgueil et lâcheté. Le regard glacé du commandant te laisse de marbre, et même au sol, la menace te fait sourire. Réalisait-il,  caché derrière son haut rang, que s’il venait à réellement menacer ta vie alors il perdrait la sienne ? Etait-il seulement capable de comprendre que sa supériorité hiérarchique ne le protégerait pas, qu’il te serait bien plus facile de faire de lui un tas de cendre fumante que pour lui de même espérer t’approcher ? Probablement pas. Il est encore jeune mage, perdu entre les influences de la Symphonie et de l’Ether. S’il s’est autant emporté, c’est en partie parce qu’il n’est pas encore capable de comprendre ce que toi tu as pu déceler sans même qu’il n’ouvre la bouche.

Halyalindë avait le choix. Lui ou toi. Qui suivre. À qui donner raison. Mais parce que la jeune Protectrice commence à être habituée à ce genre de dilemme, c’est avec brio qu’elle se tire d’une situation épineuse. Neraën est à son tour mis à terre, face à toi, forcé de supporter le sourire provocateur de celui qui se sait dans la vérité. La chaleur vibrante de tes iris ambrés ne mourrait pas face à ses pupilles gelées. Tu lui souffle un murmure sans prétention mais cinglant de vérité.

- J’ai plus d’années de magie derrière moi que tu n’as d’années de vie. Je n’ai pas besoin que tu m’expliques pour savoir. Moi, mage, je vois ces choses-là. Tentes de me tuer si cela t’amuse, et laisses-toi aveugler par la Symphonie lorsque tu es en quête de magie ; et alors si par miracle je n’ai pas déjà fait de toi un tas de cendre, et que c’est sous ta guidance que doivent avancer les nôtres, personne ne ressortira vivant de cette cité.

Tu te relèves, rapidement suivi du commandant, accorde un regard plein de douceur à Olorïel, en signe de remerciements et accueille comme il se doit les limiers qu’elle t’aura prêté. Les limiers sont ce que les cités offrent de mieux comment combattants de guérilla, avec eux tu pourras laisser libre cours avec tes instincts de chasseur. Tu marques la tempe d’Halyalindë d’une nouvelle bise avant de t’éloigner vers ce que tu penses être le plus grand danger planant sur Eraïson… un baiser à l’amer goût d’adieux.

- Les limiers à eux seuls me seront d’une aide précieuse. Ne meurs pas Olorïel. Je t’aime.

Les perturbations redoublent d’intensité, la magie s’affole, fluctue sans raisons. L’ether abandonne certains quartiers de la ville pour en gonfler d’autres, et toi tu le poursuis, drapé des ombres que jettent les ruines de la cité. Ardar vous devance, devinant au moindre de tes regards la direction que tu t’apprêtes à emprunter. Talin chevauche tes pas, autant à l’affut des pièges que tu l’es des flux. Ealistera ferme la marche, tel l’œil dans votre dos. Mortel quatuor, agissant depuis les ombres, libérés de la pression de la légion cadavérique retenue par le gros des armées, ce sont les Sombres eux-mêmes que vous avez affronté. Les quelques mages restés surveiller leurs immondices, les patrouilles surveillant ces lieux loin des grands combats… heureux s’estiment les Noirelfes qui ont pu vous voir avant de perdre la vie. Honorés soient ceux qui ont pu croiser le fer avec Ardar et ceux qui ont forcé Ealistera à rengainer son arc. Ici la magie est forte… très forte… et tu n’en es que plus dangereux, pour toi comme pour tes adversaires.

- Ici. La source est ici.
- Il n’y a pas l’ombre d’un piège ici. Juste un vieil entrepôt.
- Il y a des souterrains reliés à cet entrepôt, peut-être est-ce de là que vient l’anomalie.
- Même si le piège avait été sous terre, pour peu qu’il n’ait pas été trop profond, j’aurais sûrement pu en identifier la signature.
- Alors il y a quelqu’un, et si cette perturbation est l’œuvre d’une personne, cela voudrait dire qu’elle est loin d’être inoffensive. Je ne suis pas sûr d’être capable de rivaliser à moi seul.

Tu es un sorcier talentueux. Tu as de longs siècles de pratique avec toi. Ton art est puissant, rapide et précis. Tu es à une plume d’effleurer les prouesses des meilleurs, mais la dernière plume peut-être celle qui empêche l’oisillon de prendre son envol. Contrairement à d’autres, lorsque tu vois tes pas te mener vers l’échec, tu es capable de le reconnaître, et tu n’hésites pas à appeler à l’aide ceux qui sont capables de t’aider.

- Ealistera, va chercher Halyalindë et le protecteur d’Eteniril. Ardar, Talin et moi allons descendre dans le souterrain pour éclaircir la situation.

Ouvert aux flux, tu te refuses à les influencer. Vous vous frayez à travers les décombres d’une démarche féline, anxieux à l’idée de ce que vous trouveriez dans le ventre de la cité. Qui ou Quoi ? Lui. Ton cœur bat à en rompre la maille de ton armure, les légendes les plus cauchemardesques ne sauraient trouver leur place au panthéon face spectacle qui se joue devant vos yeux. Le sombre fou aspire la magie à travers les ténèbres, et condense l’éther lui-même dans un artefact que tu ne saurais identifier depuis les escaliers où vous êtes restés dissimulés. La peur au ventre, vous n’osez pas tenter de distinguer plus que le dos du Thaumaturge infernal. Vous attendez… vous ne pouvez qu’attendre… mais parce que l’autre a refusé de te suivre, l’attente pourrait se prouver bien trop longue.

* * * *

- Protectrice ! Le sorcier a trouvé l’origine de la perturbation, mais il m’a envoyé vous demander à l’aide.

Ealistera est dans un bien piteux état. Le carquois vide, une main retenant un bras pendant, griffé de blessures. La traversée en solitaire lui aura coûté cher.


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Haldren
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 11:19



[HRP : ce post faisant suite à mon dernier au sein de la trame principale, il en reprend la majeure partie]

Les caves sous l’ancien entrepôt n’étaient plus éclairées par des torches, celles qu’Haldren avait amenées avec lui se trouvant depuis longtemps entièrement consumées. Mais il n’en était plus nul besoin désormais, car les lieux rougeoyaient comme si un dieu dément venait de les tirer tout droit des enfers. Les voutes massives et les débris de barriques entassées dans les coins semblaient prendre vie à la lueur écarlate émanant de la gemme que l’archimage gorgeait d’énergie. Il devenait presque difficile de deviner qu’il s’agissait à l’origine d’un rubis, tant ce joyau brillait comme un petit soleil crépusculaire. Un œil de feu entouré de plusieurs vortex magiques pour assister le dément dans son rituel, un cercle de pouvoir apte à déchirer la trame même de la réalité et permettre d’enclencher l’un des pires cataclysmes de l’histoire de Miradelphia.

Depuis des heures, Haldren guidait les flux d’énergie vers le rubis, le gavant telle une oie de carnaval. Les sortilèges magiques qui se déchainaient durant la bataille et les forces vitales issues des âmes des morts lui permettaient d’accélérer la cadence, et il phagocytait avec ardeur tout flux passant à sa portée. Un façonneur censé vous expliquerait que les gemmes ont une capacité limité d’absorption, et que la dépasser vous placera face à un grave danger d’instabilité. Si une gemme peut mathématiquement contenir une quantité d’énergie infinie, elle atteint assez vite le stade où le moindre effleurement relâchera d’un coup tout ce qu’elle a accumulé. Le façonneur qui s’y risquerait ne survit généralement pas à l’expérience, pas plus que sa maison ou la cité dans laquelle il réside.

Le drow savait cela, et il était pleinement conscient que le rubis se trouvait largement au-delà de toutes les marges de sécurité recommandées dans les grimoires. Mais au contraire d’un façonneur, il ne cherchait nullement à enchâsser un sortilège dans sa gemme, ne l’utilisant que comme un réservoir pour son rituel. La création d’un Nœud impliquait en effet d’amasser dans un espace réduit bien plus d’énergie qu’un mage ne pourra jamais en manipuler. Pour éviter de se faire désintégrer par les forces occultes qu’il maniait, Haldren devait donc prendre le risque de réaliser son rituel en tenant dans ses mains une mini-bombe prête à exploser à la moindre erreur de sa part.

Autour du rubis, à l’intérieur des cercles tracés au sol, l’air paraissait anormalement épais, presque tangible. La zone devenait opaque, empêchant de voir ce qui s’y déroulait lorsqu’on ne la regardait qu’avec ses yeux. Un mage, lui, repérait immédiatement la fracture qui se créait lentement, telle une blessure s’ouvrant sous l’assaut du scalpel. La trame même de l’univers se trouvant entre de telles concentrations de magie ne résistait plus que fort difficilement, et Haldren attendait avec avidité le moment où les lois physiques céderaient enfin le pas à celles du chaos. Par moment, une bouffée d’énergie s’échappait du Nœud en formation et filait dans une direction aléatoire.

Bien que particulièrement concentré sur le rituel, Haldren ressentit une présence non loin de lui. Une présence ? Ou peut être plusieurs ? Les échos chaotiques émanant du Nœud brouillant sa perception, il ne put identifier qu’une seule présence de manière certaine, preuve que l’intrus se trouvait être un maître dans l’art des arcanes car de simples soldats n’auraient même pas éveillé l’attention de l’archimage. Probablement un elfe, les drows ayant battu en repli vers les positions fortifiées dès le début de l’assaut afin de laisser les hordes de mort-vivants envahir les rues. Plongeant sa main dans le Nœud, Haldren se connecta à cette source d’énergie, frémissant de plaisir lorsqu’il la sentit l’emplir et le revigorer. Elfe ou drow, personne ne pourrait l’arrêter désormais ! Sans se retourner, il indiqua alors à l’intrus que la surprise ne lui appartenait plus.


Bienvenue, maître-mage. Bienvenue dans l’avenir.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 15:24

Tu as osé espérer que les forces en présences aient été suffisantes à te dissimuler. Tu pensais pouvoir rester dans l’ombre de la déformation le temps qu’arrivent des renforts. Cela n’aura finalement été qu’un coup d’épée dans l’eau. L’air est incroyablement lourd, l’atmosphère est électrique, preuve d’à quel point l’univers la tension pouvait être forte en ce point précis de l’Univers. Le sous-sol est gorgé de magie à en exploser, et le rituel démoniaque perpétré par le mage sombre continue de siphonner l’ether de plus belle. Les flux incapables de proprement se mouvoir te pourfendent de part en part. Incapable de leur refuser le passage, tu te sens à la fois possédé d’une incroyable puissance et flanqué d’une mortelle faiblesse. Vous êtes au bord du nœud, et les fils sont entre vos mains. Les portes de votre dimension tremblent de douleur, et dans leurs spasmes vomissent des vagues de la magie dont elles ont été gavées. Tu as peur, d’autant plus peur que le Drow t’appelle dans ta propre langue. Il n’a su déceler que toi.

Si tu dois perdre la vie maintenant, tu la perdras seul. Tu implores Ardar et Talin de regagner la surface pour retrouver leur collègue. Ils hésitent, te protéger est leur mission, et ils s’en sont déjà imprégnés ; il t’aura fallu user de mensonge, leur servir des promesses qu’ils savaient vaines pour réussir à les persuader de te laisser. Qu’ils rejoignent ceux qui leur offrent la meilleure chance de rester en vie.

C’est ton unique personne qui quitte votre cache, lentement, les mains tremblantes mais la tête aussi haute que peuvent la porter les Sylvains. Tu t’approches, dans le dos du thaumaturge Puysard, et tu es tenté d’essayer d’en finir d’un geste. La situation aux yeux des crédules paraîtrait si simple. Il était la source de l’anomalie. Il t’offrait son dos sur un plateau de diamant. Un simple trait de givre au travers de sa poitrine et il s’effondrerait, emportant avec lui toute la mascarade qu’il aura su monter. Profiter de l’égo surdimensionné de l’antagoniste pour le faire disparaître, et avec lui toute la noirceur qu’il a versé dans le monde… on ne voit cela que dans les contes pour enfants. Passer à l’offensive maintenant, c’était s’exposer au risque de rencontrer un bouclier de magie, et d’essuyer la contrattaque ; c’était risquer l’étincelle qui mettrait le feu à l’huile versée par son rituel sur tout Eraïson. Avant d’agir, tu devais observer, écouter, apprendre et comprendre.

Tu t’avances vers un Puysard qui ne semble pas directement avoir à ton encontre de pulsions belliqueuses. Tu avances, les mains trop froides pour être moites, jusqu’à pouvoir clairement poser les yeux sur la fracture, à quelques mètres à peine du monde de chaos. Effrayant oui, mais ce serait mentir que de dire que le spectacle n’avait pas quelque chose de fascinant. Jamais auparavant tu n’avais pu observer de telles expériences… et jamais tu n’aurais été à l’origine d’une telle chose. Les plus odieux des personnages ont cela de beau qu’ils vous offrent de connaître les ignominies auxquels vous avez jusque-là échappé. À la fois écœuré et médusé, c’est en Oliyan que tu engageras le conciliabule avec celui qui t’a pourtant prouvé connaître ton langage.

- C’est donc à ça que ressemble un jeune Nœud ?

Après tout, aucun survivant de Nœud magique n’était resté assez sain d’esprit pour en décrire avec précision les mécanismes. Les racontars ne parlaient jamais que de l’avant et de l’après. Jamais ils n’abordaient le pendant.

- Mais pourquoi ? Ne tenez-vous donc pas à votre propre vie ?
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 17:33


Magnifique, n’est-ce pas ?

Haldren partageait la légitime fascination de l’elfe pour le Nœud en formation. Au cœur du cercle de rituel, là où les lignes de forces se révélaient les plus condensées et déchiraient la structure de l’espace, le spectacle ne pouvait qu’émerveiller un pratiquant des arcanes. A travers le chaos qui se déchaînait, les deux mages apercevaient la sublime beauté de la trame de l’univers, une création qui se révélait peut être antérieure aux Dieux eux-mêmes. L’archimage eut un ricanement sardonique lorsque l’intrus lui demanda si cette vision valait la peine de mourir. Comment pouvait-il donc poser une telle question ?

Je suis déjà mort, elfe. Ou tout du moins cela s’y apparentait. Kyrïa m’a banni de ce monde, et mon âme a erré au-delà de notre réalité durant des années. Ou des siècles, peut-être ? En ces lieux, le temps ne signifie plus rien et chaque seconde y parait telle une éternité de souffrance.

Face aux académies de mages qui affirmaient doctement l’impossibilité d’existence matérielle des Ombres, Haldren affichait un dédain méprisant sans cependant pouvoir se cacher qu’il constituait une anomalie aux règles du Grand Art. Au fond de lui-même, l’archimage se savait différent de ses confrères, marqué à tout jamais par les effets de la malédiction divine. Parfois, lors des longues soirées d’hiver où la monotonie et la dépression constituaient ses seules compagnes, le drow se posait une question lancinante : « suis-je encore vraiment de ce monde ? ». L’alcool l’aidait à chasser ces sombres pensées, les noyant dans des vapeurs éthyliques.

Mais ce jour-là, à Eraïson, il n’était nul besoin d’alcool, l’excitation seule suffisait à tenir ses doutes en respect. L’archimage gardait le dos tourné à son adversaire, son attention restant avant tout orientée sur le bon déroulement du rituel, tout du moins tant qu’une attaque ne surviendrait pas. Plongeant dans le Nœud même pour en tirer son énergie, Haldren ne craignait guère une attaque surprise, conscient que ses défenses seraient très malaisées à percer. De toute façon, que pouvait faire l’elfe, seul et sans l’aide de ses confrères ?

Pendant ce temps, le rituel approchait dangereusement de son paroxysme. Telle une sangsue, le Nœud aspirait toute l’énergie qu’il pouvait emmagasiner sans même désormais l’aide du drow, se concentrant tout particulièrement sur des proies de choix : mages et blessés. Les premiers car leur aura magique les désignait comme des cibles aussi appétissantes qu’une biquette pour un nain en rut, les seconds car leur force vitale s’échappait déjà en partie de leurs corps affaiblis. Haldren comme Estiam devaient faire un effort de concentration pour empêcher de se faire absorber par la création impie issue de l’esprit dément du drow.

Tous n’avaient pas cette force mentale.

Au dessus d’eux, dans la rue, un mage se prit soudainement la tête à deux mains, poussant un effroyable hurlement d’horreur qui fit frémir ses compagnons. Les soldats cherchèrent en vain un adversaire alors que l’elfe se tordait dans les derniers soubresauts de l’agonie. Plus loin, un guérisseur essayait désespérément de comprendre pourquoi ses soins ne suffisaient pas à maintenir vivants ceux qu’on lui apportait, et il s’arrachait les cheveux de détresse en voyant s’éteindre des blessés qui ne semblaient pourtant pas dans un état critique. Les drows aussi se trouvaient atteints par les effets du drain de vie, et les deux quartiers généraux se virent rapidement informés qu’il se passait des choses aussi incompréhensibles que malsaines dans le quartier nord-est de la cité.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeLun 15 Fév 2016 - 10:30

Il ne l'avait pas ressentie venir. Chose étrange puisque jusque là, quoi qu'il fasse, de quelque manière qu'il se forme à la magie il ne pouvait que ressentir l'approche d'une personne qui lui était liée. Là non. Etait-ce dû à la colère ? Peut-être. Certainement. Quoi qu'il en soit il faillit tomber à terre lorsque Halyalindë lui donna un coup de pied dans le genou. Il faillit uniquement parce que son arme lui permettait rapidement de prendre appui. Sa colère était trop dirigée vers un abruti pour qu'il pense ne serait-ce qu'à en vouloir réellement à celle qui venait d'intervenir. Son coeur était pour l'instant recouvert d'une pellicule de glace...

Le mage lui, eut malin plaisir à voir cette scène. A croire qu'une lame posée sur son cou ne lui avait pas suffi. A croire qu'il considérait que le protecteur ne mettrait pas en actes ses dires ou encore que parce qu'il était mage, qu'il serait impossible à Neraën de ne serait-ce que l'approcher. Alors qu'il venait de mettre en avant devant tous le fait que l'ancien aigle n'était pas étranger à la magie et donc qu'il était mage. Ah ces mages...Trop rares étaient ceux qui n'étaient pas dotés d'un égo surdimensionné parce qu'ils avaient eu la soi-disant chance d'avoir une affinité avec le flux dès leur enfance. Et lorsqu'une réaction n'allait pas dans leur sens, soit l'objet d'incompréhension devenait un objet de curiosité plus ou moins magique, soit ils refermaient leur esprit en affirmant qu'ils avaient forcément raison. C'était le cas de celui qui lui faisait face... de celui qui eut sans être au courant des effets qu'avait la magie sur Neraën des paroles qui le blessèrent profondément. Pas par égo, loin de là ; parce que cela faisait remonter en lui le souvenir d'un véritable cauchemar qu'il n'arrivait pas encore à comprendre. Cela fit remonter en lui la peur de l'une des significations possibles, peur que ne put voir le mage élémentaire.

Ensuite se posa la question de qui suivre, entre Neraën et Estiam. Mais également s'il fallait suivre quelqu'un. Halyalindë choisit les deux. Elle partit donc avec deux de ses elfes avec le protecteur et envoya trois autres avec le mage. Il attendit qu'elle finisse de donner ses instructions pour reprendre la route, se dirigeant vers cette "anomalie" qu'il ressentait depuis qu'il s'était rapproché du point de rendez-vous.

Encore une fois, il lui fallait s'ouvrir... ouvrir son esprit à la magie, que ce soit au flux, à la Symphonie, ou à toute autre chose pouvant être rangée dans la cathégorie magique. Instinctivement, il revint au point habituel, lorsqu'il se fermait à la magie. S'ouvrir fut un véritable effort pour lui, un combat intérieur entre la nécessité de trouver ce qu'il cherchait et des souvenirs qui avaient de quoi lui faire poser nombre de questions sur ce qu'il était en train d'entreprendre. Faisait-il fausse route ? N'allait-il pas tous les mener à leur mort alors qu'il ne désirait que les protéger ? Faisait-il le bon choix ? Des questions qui ne pouvaient que se poser... et pourtant c'était à ce moment précis qu'il fallait garder de son assurance et avancer. Avancer et ne pas reculer. Chose parfois compliquée, même pour lui.

Lorsqu'il réussit enfin à assez se détendre pour pouvoir s'ouvrir à la magie extérieure, il lui fut plus facile de se diriger vers le vide. Il y avait plus d'un quartier à traverser, se confrontant régulièrement à des immondices cadavériques et malheureusement trop peu à de véritables drows. Plus ils approchaient, plus Neraën se sentait déstabilisé, avait du mal. A certains moments il avait même l'impression de ne pas arriver à respirer correctement ou que le sol était aussi instable que le plancher d'un navire au beau milieu de l'eau. Habitué qu'il était à cacher aux yeux du monde son malêtre, notamment en gardant un visage fermé ainsi qu'un comportement froid et distant, ceux qui n'étaient pas trop habitués à le voir - c'est-à-dire tous ceux qui étaient autour de lui - ne se rendirent pas trop compte que s'approcher de ce qu'ils ne ressentaient pas avait un prix pour le protecteur. Lors de la dernière escarmouche il eut du mal mais le moment où le faux-semblant se brisa fut lorsqu'ils arrivèrent au niveau d'une petit place, simple carrefour entre cinq rues : Neraën appuya son dos contre un mur de bâtisse et arrêta d'avancer, demandant même d'attendre un peu. Le temps qu'il retrouve des repères là où il n'y en avait que trop peu. Il n'y avait strictement rien d'anormal sur cette place, pas même l'ombre d'un squelette. Etrange... il avait la sensation d'être vraiment proche de leur problème. Après quelques minutes il but une grande gorgée d'eau et fit signe qu'il était prêt à continuer.

"Ne ressentez-vous rien d'anormal ?"

Cette question était bête. Mais peut-être qu'elle leur ouvrirait l'esprit sur le fait qu'il ne ressentait plus du tout ce qu'il interprétait comme étant la Symphonie et que même le chant qui aurait dû venir de l'extérieur était inexistant. Comme si une bulle entourait cette place et empêchait quoi que ce soit d'immatériel de pénétrer. C'était déstabilisant... et pourtant cela faisait du bien. Calme. De plus aucun zombi ne se trouvait ici ou dans une maison donnant sur la place, ce qui renforçait cette impression. Neraën marcha, regardant tout autour de lui, ne comprenant pas tout à fait pourquoi tout cela l'amenait à cette place. C'est alors qu'il se sentit tomber, ses jambes ne pouvant soudainement plus le porter. Il se sentit aspiré vers le sol et sa chute lui sembla durer une éternité, comme s'il sombrait dans un gouffre béant qui l'appelait. Puis ce fut comme s'il fermait les yeux : tout devint noir.

La lumière revint, de même qu'il aurait pu rouvrir les yeux, et vit deux êtres de lumière penchés sur lui : l'un de ses guerriers et le mage qui les avait jusqu'alors accompagnés. Ce dernier lui parla, Neraën hocha la tête pour lui faire comprendre qu'il allait bien. Enfin il avait l'impression que sa tête lui tournait, ce qui était fort désagréable, et il se demandait encore pourquoi il était si soudainement tombé. Encore une chance, ceux qui visiblement l'avaient déplacé avaient eu l'ingénieuse idée de ne pas le laisser là où il était tombé. Sans le savoir, c'était certainement ce geste qui avait sauvé l'elfe. L'elfe aux cheveux blancs regarda un instant sur le côté et aperçut Halyalindë en conversation avec une archère qui était mal en point mais loin d'être à l'agonie. Neraën but de longues gorgées d'eau et se releva, faisant attention à se refermer au maximum à la magie. Il lui avait suffit d'un peu de recul pour comprendre : il s'était trouvé juste au-dessus de ce qu'il recherchait. Désormais il ne leur suffisait plus qu'à trouver l'entrée pour aller au sous-sol. Alors qu'il rejoignait les deux femmes, il vit l'archère se sentir mal puis tomber. Il ne sut pourquoi mais il comprit à cet instant qu'elle était morte. Sans qu'il n'y ait de raison particulière. Etat de fait que la dame-protectrice d'Ardamir put constater sans rien pouvoir faire.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 2:00

Pourquoi suivre l'un des deux mages qui prétendaient qu'une anomalie existait peut-être quelque part que rester auprès de ses soldats ? Halya n'y avait pas réfléchit un instant. De toute façon, où qu'ils aillent dans cette Cité, leur présence ne serait pas inutile alors elle avait fait comme toujours, elle avait suivit son instinct. Elle n'aurait de toute façon pas pu faire autrement pour l'heure.

Lorsqu'ils s'étaient arrêté pour laisser Nera reprendre son souffle, la première chose qu'elle avait repérer avant même de tenter de sécuriser les voies d'accès était le calme environnement. Pas de souffle, pas de pas, pas de voix. Randil humait l'air, agité avant d'aller s'asseoir en bordure de la place. Elle s'était arrêtée à quelques pas des autres, tendue à l'extrême. Mais rien… Si ce n'était que la Symphonie était encore plus étouffée qu'ailleurs… et… déformée. Les sons parvenaient comme si elle était sous l'eau. La sensation de glu contre sa peau en était venu à un tout autre niveau. Une pression constante sur chaque centimètre carré de sa personne. Une pression intangible et inconfortable.

Avec son Limier et son Noss préféré, elle inspecta chaque maison autour de la place, mais son mauvais pressentiment ne faisait que redoubler depuis qu'ils s'étaient arrêté. Une vague de sueur froide la fit frisonner.

« Protecteur ! »


En quelques secondes elle était de nouveau à côté de son confrère. Neraën était au sol. L'un de ses homme commençait à l'osculter. Elle avisa du coin de l’œil Randil. Au bord de la place, le poil gonflé, les babines retroussées. Il n'avait pas bougé.

Halya n'attendit pas une seconde, elle ne prit même pas la peine de demander ce qui s'était passé. Pas d'ennemis en vue, l'air inquiet des soldats, ils n'en avaient pas la moindre idée. Elle rengaina ses armes et attrapa le protecteur inconscient sous les épaules.

« Soulevez ses jambes. » jeta-t-elle simplement

Parfaitement disciplinés ou instantanément dissuadés par l'attitude de la guerrière ? En tout cas pas une protestation, pas une question ne fusa. Neraën fut rapidement déplacé jusqu'à la rue d'où ils venaient, quelques pas plus loin que la position du loup géant. Dans sa lancée, elle prit rapidement son pouls. Erratique mais puissant. Son teint était à peine plus coloré que ses cheveux blancs. Pas de marque de piqûre. Pas de nouvelles blessure apparente. Ses mains tremblaient légèrement, comme après un pique émotionnel ou un effort intense. Peur ? Stress ? Fatigue ? Même inconscient, il était encore à bout de souffle. Fatigue et peur. Il était presque en état de choc. Rien de rapide à faire

« Il faut le réveiller rapidement.

-Il n'est pas en état de…
-Je sais. Mais il n'aura pas plus de quelques instants pour revenir à…
-Protectrice !

La voix d'Ealistera fit faire volte face à la guerrière. De l'autre côté de la Place une petite silhouette meurtrie s'appuyait sur le coin d'un atelier de verrier. Halya se releva en parlant à voix basse au mage de combat qui les accompagnait.

-Veillez sur lui. Je règle ça et on le réveille. Il ne faut pas rester ici. Cet endroit est plus dangereux que tous les carrefours où nous avons rencontré des zombies. Trouvez quelque chose qui ait une très forte odeur… ou un sceau d'eau glacé si vous préféré la tradition militaire. Si l'un d'entre vous a ou trouve de quoi manger, ça pourra pas lui faire de mal au réveil. Il aura pas faim mais ça l'aidera à tenir. »

Elle pris une seconde pour poser sa tête contre celle d'un Randil aussi agressif qu'inquiet et murmurer un remerciement avant de s'élancer de nouveau sur la place en serrant les dents pour aller à la rencontre de l'archère qui faisait déjà une petite partie du chemin. La Symphonie, toujours aussi faible et lointaine était de plus en plus craintive. Quelque chose allait leur tomber sur le coin du nez… c'était une certitude… mais la question qui comptait vraiment était : quoi ?

Elle n'eut pas besoin de demander ce qui s'était passé à Ealistera. Si elle n'était pas au côté d'Estiam, cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose : il avait trouvé quelque chose… Par contre qu'elle soit seule était aberrant. Les Limiers savaient que se déplacer à deux était un gage de survie… Soit le pire était à craindre, soit certaines personnes allaient avoir le droit à un sacré savon.

-Le sorcier a trouvé l’origine de la perturbation, mais il m’a envoyé vous demander à l’aide. Je ne pensait pas vous trouver si vite… Si… Si vos hommes n'avaient pas hurler je… serais probablement… passé à côté.
-Il est proche ?
-Une entrée dans le sous-bassement d'une maison à la porte bleue à... quelques pas d'ici… Une cave a vin.

Elle fit un geste vague en inspirant, toujours plus à bout de souffle. Halya fronça un sourcil et la prit par le bras pour la ramener rapidement de leur côté.

-ça va aller. Ça a pas l'air d'être la grande forme.
-Oh… ça va… Quelques zombies… c'est… tout…
-Ça a quand même pas l'air d'être la grande forme.
-Rien de mortel… Talin est pire que moi… vous le connaissez.

Ils étaient tous fatigué, mais ça… Ce n'était pas naturel. En un instant, elle sentit la main de la jeune femme trembler sur son propre bras. Neraën se redressa légèrement. Ealistera s'effondra. Retournant la prise qu'elle avait sur son poignet, Halya la hissa sur une épaule et ressorti de la place à petites foulées. Le loup blanc et Hiel virent à sa rencontre. La Limier fut allongé sur le sol. Rapidement auscultée…

Un soldat d'Eteniril voulut venir aider, mais une masse d'un mètre quatre-vingt de crocs et de griffe lui barra formellement la route, plus menaçant que jamais, empêchant quiconque d'approcher de sa mère et de la défunte. La protectrice n'y prêta pas la moindre attention, se concentrant sur la femme inconsciente… mais elle n'eut pas besoin d'aller bien au-delà du pouls. La mâchoire serrée, elle ferma les yeux à demi ouvert de la femme eux cheveux blonds et échangea un regard avec Hiel. Il se releva et se détourna d'un bond, poings serrés. Halya avisa un ruban tressé accroché au corps de l'arc dont ne se séparait jamais la forestière. Avec un sourire amère, elle le dénoua et le rangea dans sa sacoche de ceinture avant de ramener les bras de la jeune femme sur sa poitrine et de poser un baiser sur son front. Pas très conventionnel, mais la protectrice n'en avait même pas conscience.

Après avoir  ramassé l'arc et le carquois encore fourni de six flèches, Halya se releva, cherchant d'une main le contacte de Randil qui le lui offrit avec joie. Son masque n'avait par contre pas bougé. Faisant autant face aux hommes qui les accompagnaient qu'à Neraën en personne, elle expliqua rapidement.

-Morte des suite d'une jambe cassée. Il n'y a plus rien à faire. C'est l'anomalie que nous cherchions. L'entrée est dans une maison à la porte bleue dans la rue juste en face. Si je ne me trombe pas trop sur notre position, il devrait y avoir un groupe de soldats d'Ardamir et de Meca dans cette direction. Vu les résultats de cette… chose… j'aurai tendance à dire que c'est une sacrée saloperie, mais je suis preneuse de toute explication qui nous éviterait de mourir en approchant. Entrez pas dans la théorie, ça ne servira à rien. Juste des idées pratiques. Estiam est déjà dans les sous-terrains alors ça peut partir en vrille d'un instant à l'autre. Vous avez trente secondes pour vous concerter. Et Neraën, si nous n'avons aucune idée de ce qui se passe ou de comment le contrer, étant donné la façon dont cette magie t'as affecté, il vaut mieux que tu restes ici.

A quelques mètre à peine de là, dans le fameux sous-sol, ils ne pouvaient pas se douter que les derniers mots d'Ealistera étaient dangereusement vrais. Par contre, Estiam eut tout le loisir de s'en apercevoir lorsque le corps sans vie de Talin s'effondra en bas des escaliers.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 12:20



Les aveux silencieux sont les plus douloureux. Ce sont ceux contre lesquels on essaie soi-même vainement de lutter, lorsque nos instincts rentrent en conflit avec notre raison. Baigner dans une atmosphère à ce point imbibée de magie, récompensé des victoires de chaque seconde dans la bataille contre l’anéantissement par les gerbes d’éther pulsant de ce que tu verrais probablement de plus proche de l’essence même du monde durant ton entière éternité… la sensation était grisante. Voilà offerte à tes yeux une vision qu’une infime minorité d’êtres, probablement comptée sur les doigts d’une main ont jamais connu. Magnifique n’est qu’un euphémisme ; de la même manière que l’est Insensé. Vous êtes des éternels et non pas des immortels. Les enfants des Dieux et pas leurs frères. Le rituel dans lequel s’est lancé le Sombre dépasse de loin les barrières de la simple curiosité. Il n’y a là que le délire psychotique d’un mégalomane cherchant désespérément à égaler ses Créateurs… mais là où les derniers ont su façonner, le premier ne trouvera que la destruction, semant mort et désolation dans son sillage. Prends garde à toi Estiam car le mage qui te fait face est aussi puissant qu’hors de raison.

- Pourtant j’appartiens au monde des vivants, et c’est bel et bien moi qui vous fais face. Vous avez défié la Prime Déesse un fois, et plutôt que de vous détruire, elle n’a fait que vous punir. Quand vous l’avez menacée, Kÿria vous a offert une chance de vous racheter. N’est-ce pas une raison suffisante pour stopper cette expérience infernale et finalement enfin vivre ?

Vivre comme il lui a été donné de le faire. Vivre parmi ses congénères mortels. Vivre en tant qu’être d’os, de chair et de sang. Vivre en tant que mage. Retrouver sa place au milieu du cycle de l’éther. N’est-ce pas déjà beaucoup que d’être capable de plier l’une des énergies les plus pures de ce monde pour en modifier la réalité ? N’est-ce pas bien assez que d’avoir été offert une sensibilité à ces énergies. Pourquoi tenter de se les accaparer, lorsqu’elles vous sont offertes. Pourquoi vouloir tout, lorsque peu est déjà trop ? Simplement parce que les besoins de grandeurs de tous ne sont pas toujours réalistes. Vous mages avez tous à votre manière soif de pouvoir, mais chez certains cette soif devient une maladie, et la maladie a vite fait de devenir folie. Tenter de raisonner un fou, voilà qui est soit bien culotté soit tristement naïf. Si la déraison est une faiblesse, le Puysard y est fortement ancré. Tu n’as finalement à toi seul absolument aucun moyen de le dissuader… par la force ou par la foi tu te retrouverais rapidement submergé. En n’engageant que les mots au moins ta vie à toi tu semblais pouvoir sauver… pour l’instant.

Nouveau pulse de puissance, nouvel avertissement. Le phénomène continue de prendre en force. Déjà la fracture n’a plus besoin de celui qui l’a ouverte. Déjà elle aspire par elle-même les forces de ceux qui ne sont plus capables de les retenir. L’éther dans lequel tu baignes est tâché, infâme. Les flux qui te traversent sont nés des forces volées aux combattants d’en haut. Tu ne le sais pas, mais ce sont les morts de dizaines d’elfes qui te plongent dans ce bien-être coupable… ce sont les morts d’elfes qui te donneront peut-être une chance de préserver ceux qui restent.

Un corps sans vie roule au bas de l’escalier. Talin est mort. Victime de quelques coupures et de bénignes ecchymoses, et depuis son cadavre tu entends vibrer le fil d’éther, aspiré par la faille gloutonne. L’œil vitreux du limier plonge dans le tien, se fait douloureusement accusateur. Depuis l’autre monde, il te couvre de honte. Depuis longtemps tu aurais dû agir, et tu n’as rien fait d’autre que de te cacher derrière des mots que tu savais inutiles. Des sacrifices. Parfois il est nécessaire de faire des sacrifices, mais voilà les sacrifices ont déjà été faits. Il est temps pour toi maintenant, quitte à les rejoindre auprès de Tari, de ne pas rendre leurs sacrifices inutiles.

- ( Protèges-moi Kÿria, accompagnes-moi Elenmàr. )

Une courte prière faite en toi-même. Répétée comme un mantra alors que tu prends tes distances. Ici la magie est forte. Ici plutôt que partout ailleurs il te sera aisé de la mobiliser. C’est ici l’endroit où la gravité a le plus tiré sur le monde qui te sépare de ton adversaire. C’est ici que vos différences auront le plus été gommées. Tes mains s’ouvrent, ton corps se met en mouvement, et c’est avec une détermination sans pareille que tu te jettes vers la mort. Tes compagnes féeriques naissent du vide à tes côtés, la main de pierre gelée s’écrase sur les défenses du sombre, qui tremblent sous l’impact. Tu y crois jusqu’au plus profond de ton âme, tu es capable de les traverser. Il ne tient plus qu’à toi de jouer de ta grande agilité pour les briser avant d’être touché… ou avant d’être consumé par tes propres sortilèges.
 
Aucune crainte dans le regard du Drow qui pour la première fois commence à peine à se retourner. Peut-être… peut-être seulement, te prouveras-tu être un adversaire intéressant.

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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 14:53


Le rire sardonique du drow éclata de nouveau sous les voutes de pierre en réponse à la naïve proposition d’arrêter le rituel. Se racheter ? Obtenir le pardon des Dieux ? Foutaises ! Les dernières parcelles de lucidité qui subsistait dans le cerveau dément de l’archimage furent balayées par une nouvelle vague d’énergie en provenance du Nœud. Comme bien d’autres avant lui, Haldren cédait à la douce ivresse du pouvoir, à cette drogue corruptrice qui vous promet d’accomplir tous vos désirs si vous vous abandonnez à ses effets. En cet instant où enfin il touchait au but, moins que jamais il ne pouvait imaginer revenir en arrière. Que lui importait les morts causées par le Nœud, ces âmes arrachées à leurs enveloppes de chair pour gorger sa création ? Que lui importait de faire mourir elfes ou drows, si cela lui permettait de réaliser son rêve ?

L’elfe dut comprendre que toute tentative de raisonner son adversaire demeurerait vouée à l’échec, car Haldren le sentit absorber un des courants chaotiques qui traversait la pièce puis le modeler sous une forme plus offensive. À peine une seconde plus tard, le sortilège de glace vint se fracasser sur l’armure magique du drow avec la puissance d’un ouragan, au point l’espace d’un instant de le faire tressaillir. Si un doute existait encore quand à la compétence de l’elfe, voilà qui le levait sans ambiguïté. Au fond de lui-même, l’archimage s’en trouvait soulagé, tant il aurait trouvé dégradant de laisser admirer son œuvre à un vulgaire apprenti de bas-étages. Lentement, ses mains s’écartèrent et le rubis resta à flotter dans l’air au milieu du maelstrom, tandis qu’Haldren se retournait pour enfin fixer Estiam du regard.


Tu ne manques pas de courage, elfe.

Combien de ses anciens confrères du C’nros auraient-ils osés s’attaquer ainsi à lui ? Bien peu, et cet elfe méritait un réel respect pour cela. Certes, son funeste destin se trouvait déjà écrit, mais l’affronter sans défaillir dénotait un rare courage. Haldren inclina poliment la tête en direction d’Estiam de manière à lui rendre hommage. Puis, d’une voix calme, comme s’il énonçait une simple évidence, il prononça ces paroles :

Meurs, maintenant.

Tendant les mains, l’archimage déchaina un flux d’énergie pure en direction d’Estiam. Connecté grâce au Noeud à la structure même de la magie, le drow ne ressentait plus le besoin d’utiliser des sortilèges élaborés pour parvenir à ses fins et en revenait à des méthodes aussi basiques que brutales. Sentant d’autres présences à proximité de l’entrepôt, il ne cherchait plus désormais qu’à se débarrasser rapidement de l’intrus, l’efficacité prônant sur une quelconque notion d’élégance. La dernière étape du rituel nécessiterait une concentration absolue de sa part qui ne lui laissait guère d’opportunité pour les demi-mesures. De la paume de ses mains sortait un jet de magie qui brillait tel le soleil au zénith, sa luminosité forçant le drow à plisser les yeux pour ne pas être aveuglé. Le sol se tordit aux points d’impact, et le mur du fond fondit littéralement sur plusieurs mètres d’épaisseur.

Fouillant la pièce du regard, Haldren chercha son adversaire. Avait-il été vaporisé à l’impact ?
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Lœthwil
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 16:36



Qu’on t’abandonne ici et ton destin aura déjà été tracé ; raturé étant même un mot plus approprié. La consistance des défenses de ton adversaire n’est qu’un aperçu de ses capacités. La confiance aveugle qu’il a en lui-même et loin d’être déplacée. Tu ne peux pas le vaincre. Pas seul. Et pourtant tu l’affrontes. Dans une ultime provocation, celui qui tient les clefs de ton futur t’octroie son respect, fusse cela suffisant à tes yeux pour mourir en paix. Qu’il se détrompe cependant, cet hommage ne fera jamais que t’exhorter à livrer bataille.

Meurs. C’est un ordre. Un ultime commandement auquel il te croit incapable de te soustraire, car soutenu de la foudre divine. L’Archimage, s’il convient encore d’utiliser vos dénominations pour qualifier un personnage de cet acabit, puise directement l’énergie à sa source et la redirige sans la transformer. Tu ne perds pas une miette du mouvement de ton adversaire, tu portes ton attention sur la provenance du moindre crépitement, et tu t’abaisses sur tes appuis. Anticiper est ta seule chance. Le rayon de magie pure consume l’air, la roche puis la terre. Le plafond, abandonné par une partie du mur porteur commence à s’effriter,  et à l’occasion un bloc s’effondre, menaçant d’en emporter d’autres avec lui pour tenter de vous ensevelir vivants. Telle est la puissance de la force de la nature à laquelle tu as affaire. Un salvateur écart t’auras de justesse tiré de la trajectoire du souffle. Quelques pas de plus t’auront autorisé à prendre couvert parmi les décombres.

Il te cherche maintenant, incertain de son succès. Il ne sait pas ce qu’il est advenu de toi, et tu le vois très bien. Bien aise de chercher à remplacer le soleil, l’archimage est aveuglé par sa propre lumière. Voilà une chose, s’il doit y en avoir une seule, qui joue en ta faveur. Les deux fées elles, plutôt que de te suivre, sont à nouveau allées chercher le dos de ton adversaire, et manœuvrées depuis ton précaire abri, ont lancé la riposte. La langue de flammes et le trait de glace se sont tristement heurtés au bouclier de leur cible, n’y griffant qu’une infime faiblesse, découlant plus de la surprise du Noirelfe que de leur puissance brute, et lissée plus rapidement encore qu’elle sera née. Les deux êtres élémentaires s’évaporent sous le regard d’un adversaire que tu ne saurais pas réellement replacer entre la satisfaction et l’agacement.

La terre qui te surplombe crache un nouveau bloc qui te force à quitter ton abri, et la course reprend de plus belle. Si le feu et l’eau sont inutiles, et s’il prend tant de plaisir à dévorer la terre, tu n’as d’autre solution que de l’emmener à l’indigestion. Tes mouvements erratiques sont ponctués de lyriques arabesques, te servant tant à te soustraire à l’agression qu’à y répondre toi-même. Le sol sous ton adversaire perd en consistance, et de sa nouvelle nature ductile naissent des paumes de glaise et de granite, ralentissant ou déviant de leur mieux la progression de l’ennemi. Des dessins que tu traces dans la panique sont forgés d’un alliage merveilleux deux soldats, les lames prêtes à accueillir la fureur des éléments, et à plonger à travers la carapace du monstre.

Balayés une fois, balayés deux fois, ils reviennent inlassablement à la charge, car le cœur de leur chef d’orchestre bat encore la mesure, et ses mains dirigent toujours la mélodie. Tu te laisses aller à l’ivresse du duel, ton corps entier n’est plus maintenu en mouvement que par les quantités astronomiques de magie et d’adrénaline qui le traversent. Là où ton adversaire dans son laxisme peine à garder le nuisible que tu es dans sa ligne de mire sans quitter des yeux ton armée de synthèse, c’est sans faillir que tu te consumes par toi-même. Lui est capable de gérer une telle quantité d’énergie sans ciller, toi tu ne fais qu’ignorer la douleur qui te prend aux tripes, et appuyer sur tes genoux tremblants pour te projeter dans de nouvelles vrilles. Conjurer les flammes et l’onde et de nouvelles petites créatures ailées pour soutenir les quatre bras armés ; faire la foudre, le gel et l’incandescence traverser des lames qui ne trouvent jamais le contact de la chair.

Tu creuses, tu creuses tes entrailles et tes spriggans disparaissent, l’air s’assèche brutalement et la poussière se fait cristal. Tu sculptes, tu sculptes à toute vitesse une fée plus grande que les autres, une fée plus belle que les autres. Une fée gorgée d’autant de magie que ton corps te le permet. Les flammes dansent dans son regard, l’eau brûle en son sein. Rendue plus vive encore par les miroirs de cristal, la grande fée est aussi étincelante qu’une étoile, brillante des milles couleurs de la roue du paon. Et ses doigts mimant les tiens s’ourlent délicatement, touchent le vide d’un air sentencieux, et c’est une sphère à la brillance d’or qui s’avance vers ton adversaire.

Il sourit, l’animal, parce qu’il sait. Il sait que ce n’est pas assez pour le vaincre, mais il sait que dès lors que ce sortilège sera brisé, alors il ne restera qu’à t’achever.

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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMer 17 Fév 2016 - 10:58

D'une main, le protecteur fit doucement signe au soldat de reculer. Inutile de chercher à aider ; c'était déjà trop tard pour celle qui n'avait pourtant pas de blessure mortelle. Alors que le loup défendait quiconque de s'approcher de celle qu'il suivait, Neraën, le visage toujours aussi pâle, s'agenouilla auprès de l'animal sans montrer la moindre crainte. Alors qu'il cherchait dans le peu de souvenirs qu'il gardait de sa chute inopinée, ses yeux passaient de l'elfe endeuillée au grand animal. Il n'essaya aucunement de le toucher, sachant très bien qu'il ne servait à rien de brutaliser l'un des habitants de la Prime Forêt. Au moins lui montrait-il que sans avoir peur, il respectait son désir de protéger l'elfe.

Dans sa tête, tout n'était que néant... ou presque. Il se revoyait en train de marchersur la place, regardant autour de lui à la recherche de quelque chose de visible lié à ce vide qu'il ressentait. Puis il avait posé le pied là où il ne fallait pas. Il avait alors été totalement déséquilibré, comme si un gouffre sans fond s'était soudainement ouvert sous ses pieds. Aspiré... aspiré vers le sol. Puis plus rien jusqu'à ce qu'il soit réveillé. Réveillé auprès de deux êtres de lumière, deux elfes qui n'avaient pas créé de lien magique avec lui jusque là. Deux dont il n'avait pu empêcher une lecture partielle de leur vie se faire lorsqu'il posa pour la première fois les yeux sur eux. En somme, il en connaissait déjà trop sur eux, à son goût. Dans le fond, Halyalindë pouvait être chanceuse qu'il n'ait pas lu dans sa vie ou ne serait-ce que dans son esprit, que ses propres pensées ne se soient jamais tournées vers elle. Mais avec le combat à venir, il craignait que cela devienne différent.

La protectrice d'Ardamir se releva. Il la laissa parler, vérifiant en même temps qu'il s'était correctement fermé à la magie. Déjà, il supportait d'être auprès de l'anomalie - enfin si l'on pouvait appeler cela ainsi... - même s'il ressentait encore un cruel vide et il arrivait à faire en sorte de ne pas lire dans l'esprit de sa comparse. Il ne tiendrait pas forcément longtemps ainsi, surtout s'ils venaient à se rapprocher encore plus de leur cible, mais c'était déjà une bonne chose. Lorsqu'elle eut terminé, conseillant à son comparse d'arrêter sa traque là à cause de l'impact que cette magie avait eue sur lui, il laissa un temps de battement peser sur la patrouille qu'ils formaient. Il était dans ses pensées, encore. Des pensées douloureuses ou, plus exactement, des souvenirs. Il tourna la tête vers les siens. Aldartha... Tinrael... eux tous... Il ne pouvait que se demander s'il faisait le bon choix ou s'il n'allait pas les mener à la mort, les tuer lui-même. Comme dans ce cauchemar où son "reflet" était à la fois lui et pas lui. C'est ainsi que cela finira... Il ferma les yeux, s'en remettant entièrement à la Mère, et se releva. Enfin seulement il prit la parole, de manière très posée.

"Au contraire, Halyalindë. Si je suis le seul à vraiment ressentir la magie qui se trouve sous cette place, alors si cette magie doit avoir une faiblesse je serai le plus à même de la ressentir. Je viens, que cela te plaise ou non. Je devrais suffisamment me fermer à la magie pour tenir le coup.

Il s'approcha du gros de la patrouille et conseilla à tous.

- Avant de partir, pensez tous à quelque chose qui serait capable de vous donner envie de vivre, de rester attaché à votre corps, quoi qu'il se passe. Je ne sais pas ce qu'il y a en-dessous, mais peut-être que cela vous aidera à ne pas sombrer. Le destin n'est parfois qu'une question de volonté.

Sombrer et non pas mourir. Un mot qui faisait référence à ce que l'ancien aigle avait lui-même vécu aux premières ennéades de sa sensibilité à la magie. Comprenant qu'il se perdait autant en elle qu'en la douleur, Celebrand lui avait donné ce conseil uniquement lié à la volonté. Et même si ce n'était que psychologique, cela lui avait permis de survivre. Rien de moins anormal lorsque l'on se trouve dans le domaine de l'esprit.

- Maintenant j'aimerais te parler rapidement Halyalindë.

Il la prit un peu à l'écart, assez pour que les autres ne puissent pas l'entendre. Puis il continua à voix basse.

- Premièrement, si j'ai bien suivi ce qu'il s'est passé, son âme est partie alors que son corps pouvait encore la supporter, ce qui est juste illogique. Aussi suis bien le conseil que je viens de vous donner. Crois-moi, ce mode de pensée associé à une volonté de fer - et cela je sais que tu l'as - peut faire la différence entre la vie et la mort. Ensuite... bois une gorgée de cela, ça ne te fera pas de mal. Il prit une petite flasque accrochée à sa ceinture et la donna à la guerrière. De la Tehlwelas, une boisson qui te permettra d'avoir plus d'énergie pour les prochaines heures. Lorsque tu commenceras à fatiguer surtout repose-toi, n'en reprends pas. Et une seule gorgée suffit, cul-sec de préférence.

Il laissa la pauvre elfe boire de cet élixir puis faire une horrible grimace. Déjà elle faisait mieux que lui, il se souvenait avoir recraché sa toute première gorgée tellement il avait trouvé cette boisson infâme... surtout que les soldats plus vieux s'étaient amusés à lui faire croire que ce n'était pas mauvais voire même bon. En fait, pour qui n'avait pas encore bu de cela, c'en était presque devenu un bizuthage en Eteniril. Mais cette boisson était tellement efficace qu'avec ses problèmes de magie Neraën devait régulièrement y avoir recours. Il prit à son tour la petite gourde et but lui-même deux bonnes gorgées afin de palier son état déjà moins correct que celui de sa comparse. Puis il referma la flasque presque vide et la remit à sa ceinture. Dans seulement quelques secondes ils en ressentiraient déjà les effets.

- Maintenant nous pouvons y aller."

Les ennemis ayant déjà été terrassés par feu l'archère, ils purent trouver rapidement l'endroit indiqué à la dame-protectrice d'Ardamir. Sur les quatre qui lui restaient de ceux qui avaient été dépêchés pour le suivre, Neraën en prit la moitié : ceux qui n'avaient créé aucun lien avec lui. Pourquoi ? Parce qu'il désirait ne pas ressentir la mort d'une personne comme cela avait pu être lors de la première attaque de morts-vivants. Et également parce que s'ils étaient attaqués par l'extérieur et que l'un d'eux mourrait, il le ressentirait instantanément... une alarme comme une autre, même s'il détestait utiliser une vie de la sorte. De toute façon, il n'avait pas le choix.

A l'intérieur, un escalier. Au pied de cet escalier, un elfe étendu dans le sous-sol, mort sans pour autant porter de graves blessures. Au fond de ce même sous-sol, des lumières fort peu naturelles. La première chose que fit Neraën fut de se mettre à couvert, se fermer au maximum à la magie et d'essayer de jeter un oeil discret à ce qu'il se passait dans la salle : une intense lumière rouge, un sombre, une sorte de grande fée constituée d'eau et de feu... il se doutait qu'il devait s'agir de la magie du mage qui avait aidé à ouvrir la brèche et qui s'était même permis de le provoquer. Il ferma les yeux. Déjà il sentait quelque chose d'insidieux l'appeler...
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMer 17 Fév 2016 - 13:07

Dans le léger flottement qui suivit sa déclaration, Halya pesa rapidement le pour et le contre. Son regard passa successivement sur les deux guerriers si différents qui la suivaient. Le chasseur Noss était, comme toujours, impassible. Il regardait les rues et les gens comme s'il notait en permanence une foule de détails des plus importants. Sûrement pour pouvoir s'en servir plus  tard dans ses propres entreprises. Mais en entendant les faits, même lui avait légèrement tressaillis. Ses réflexes hors-norme ne lui permettraient pas de s'en sortir cette fois.

Quant à Hiel, il était bien plus atteint par la mort de sa sœur d'arme qu'il n'aurait pu l'admettre. Jeune, n'ayant participé à aucune bataille réelle, il avait beau être doué dans le maniement des armes et avoir a cœur de protéger les autres, son altruisme était aussi sa plus grande faiblesse… Et il venait d'apprendre une leçon que tous les combattants doivent affronter un jour ou l'autre.

Elle acquiesça lorsque Neraën lui assura qu'il viendrait qu'elle le veuille ou non… Elle avait bien penser une seconde à l’assommer, mais il avait raison, il était peut-être une chance à ne pas négligé. S'il était près a mettre sa vie en péril, c'était tout à son honneur.

Avant qu'il ne l’entraîne à l'écart, elle souffla a ses deux hommes

« Concertez vous. Vous nous suivez ou vous retournez vers le gros de la troupe pour les prévenir ? »

S'ils devaient avoir la volonté de vivre, rien était plus fort qu'une décision prise uniquement par soi. L'ordre d'un supérieur ne suffirait pas.

Les paroles de Neraën lui confirmèrent qu'elle ne pouvait pas se permettre de trainer ces deux là dans une entreprise aussi périlleuse s'ils n'étaient vraiment déterminés. Elle n'aurait pas le temps de garder tout le temps un œil sur eux.

Par contre, la boisson, elle ne s'y attendait pas trop…

Elle loucha sur le goulot de la bouteille avec une grimace de dégoût. Ça ne lui disait trop rien… La légère odeur qui s'en échappait la prenait à la gorge. Mais puisque c'était le conseil de Neraën…
Elle s'obligea a ne pas respirer et a en prendre une gorgée. Ça aurait put être le meilleur hydromel au monde, il ne serait que moyennement passé… Mais alors là… Exécrable n'était pas un mot suffisamment fort pour décrire le goût horrible de cette mixture. Des herbes urticantes macérées dans une eau croupie par quelques carcasses ? Nan, même pas…

Elle déglutit difficilement. Pour la première fois de sa vie, l'idée de se passer la langue au savon ne lui semblait pas être une si mauvais idée que ça…

-Rappelle moi de ne pas accepter si tu me proposes un verre pour fêter notre victoire. Lui lança-t-elle en secouant vigoureusement la tête.

Au final, Hiel insista pour venir… Et Cabrodïr ne dit pas grand-chose, se contentant d’acquiescer. Impossible de savoir s'il voyait là une occasion d'affronter un ennemi à sa hauteur ou s'il voulait voir de ses yeux son serment envers la Protectrice devenir caduc…

Les indications d'Ealistera étaient claires. L'entré fut trouvé sans problème… et entre la magie en action et les talents de l'archère qui venait juste de passer, pas un homme ni un zombie ne tenta de leur barrer la route. L'un des deux hommes d'Eteniril failli tourner de l'oeil… Mais son camarade le retint et il finit par se redresser tant bien que mal.

Halya, de son côté faisait vraiment la différence entre avant et après la boisson ignoble de son confrère. Elle était plus attentive, plus réactive… Et sentait tout de même quelque chose la tarauder de l'intérieur. Une sensation tellement intime et douce qu'elle attirait l'attention petit à petit, comme un vieil ami que l'on aperçoit du coin de l'oeil. Elle posa son regard sur Randil, sur ses hommes, tenta de poser la main sur la broche qu'elle attachait toujours à l'intérieur de sa ceinture d'arme… et sourit en ne la trouvant pas. Elle avait trop de raison de revenir pour se laisser aller.

Dans les sous-sols, comme d'habitude, Randil était encore plus à fleur de peau que dehors. Sa masse digne de celle d'un destrier était gênée dans les escaliers et les couloirs étroits malgré son agilité, aussi passèrent-ils en dernier.

Lorsqu'enfin, ils arrivèrent en vue de l'épicentre de la magie immonde qui avait déjà coûté la vie à deux d'entre eux, Les hommes se mirent rapidement à couvert près de la sortie. Halya, elle, resta un moment un instant de plus dans les escaliers avec Randil. Un pan de plafond s'était déjà à moitié effondré, laissant voir la lumière du jour. A terre, Talin était étendu de ton son long, le bras dans un angle étrange, son visage dirigé vers le centre de la salle.

De toute façon, il n'y avait pas trente-six façon de procéder à un tel niveau de magie… Vu les dégâts dans le sol, les murs et le plafonds, aucun doute : il était puissant. Une chance sur deux qu'il sache déjà précisément combien ils étaient. De plus, ils étaient dans une sorte de lieu d'invocation, de rituel… enfin le repère où se mage s'amusait à faire ses affaires macabres.

Alors au lieu de se cacher, elle descendit les dernières marches et avança pas volontaires vers l'immense fée et le sombre qui s'affrontaient. Au lieu de la discrétion, elle tablait sur la réactivité et la déconcentration. Les mages avaient tous besoin de concentration et de temps pour incanter. C'était toujours ce sur quoi elle s'était reposé pour les terrasser. Son attention entièrement tendue vers le mage sombre, la pièce disparue peu à peu. La localisation des différents membres de leur troupe n'existait plus qu'en lisière de sa conscience. Estiam était là, à quelques pas, tenant bon sous l'assaut. Le tiraillement qui pesait sur son esprit était plus fort que jamais.

Prête à bondir au moindre frémissement musculaire du mage, elle ne cherchait pas particulièrement à être hors de son champ de vision obliquant pour le contourner d'un côté alors que Randil s'éloignait de l'autre, là où Estiam se cachait, leur balai éloignant du même coup l'attention des cachettes plutôt rudimentaires des autres guerriers. Ils changeaient aléatoirement de rythme, utilisaient les ombres pour flouter l'estimation des distances, toujours focalisés sur le mage ennemis.

Que le mage ne leur prête pas suffisamment attention et ils pourrait tenter quelque chose. Qu'il leur accorde trop d'attention et elle ne doutait pas qu'Estiam le lui ferait regretter. Elle avait vu de quoi il était capable avec ses dragon. Quant aux autres, ils utiliseraient eux aussi la moindre faille pour frapper.

Hermétique à la beauté des créations magique qui avaient lieu sous ses yeux, elle nota sans trop s'y attarder, le joyaux étincelant qui flottait dans l'air.  Au moindre mouvement, ils étaient prêts à bondir.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 13:55


L’archimage avait été désagréablement surpris par les invocations de fées, ne s’attendant pas à une telle stratégie de la part de son adversaire. Les petites créatures de feu ou d’eau apparaissaient, projetaient leurs attaques contre lui, puis se fondaient dans le décor. Elles agissaient comme des taons face à un taureau, le piquant et l’aiguillonnant jusqu’à ce qu’il devienne fou de rage. Et si son bouclier magique encaissait sans grande difficulté les assauts, le drow commençait à sentir la moutarde lui monter au nez. Cette forme de combat harassant lui déplaisait, et ses propres sortilèges frappaient plus souvent le vide que les fées.

Les piliers et les murs, à l’inverse, encaissaient les décharges d’énergie qui zébraient la pièce. Une salve évitée de justesse par une fée incandescente frappa le plafond, le faisant exploser et créant une ouverture à même la rue. Bien que solide, l’entrepôt n’avait pas été conçu pour résister à un Nœud en formation et de lourds morceaux de pierre tombaient sur le sol dallé, rendant les lieux encore plus dangereux.

L’elfe profita d’un instant d’inattention du drow pour invoquer une fée plus puissante que ses congénères, engageant ses dernières forces dans la bataille. La créature se jeta sur Haldren, le repoussant en arrière dangereusement prêt du rubis palpitant. Perdant le peu de patience qui lui restait, l’archimage puisa sans retenue dans le Nœud et projeta l’énergie tout autour de lui à la manière d’un ballon qui enfle, sans se soucier des dommages collatéraux. Le combat ne l’amusait plus, et puisque cet elfe voulait jouer au plus malin, il allait apprendre que la prudence constitue parfois le meilleur bouclier. La fée se prit le gros des dégâts, perdit son lien avec ce monde et se dissipa comme avec regret.

Apercevant Estiam au sol, épuisé par les efforts consentis pour lancer la meute de fées, Haldren le saisit dans une poigne télékinésique et le souleva dans les airs. D’un geste dédaigneux, il le projeta violemment contre un pilier encore intact, arrachant des éclats de mortiers et de pierre. Autour du rubis, l’air devint temporairement moins trouble, le Nœud faiblissant au fur et à mesure que son invocateur puisait en lui pour assouvir sa soif de destruction. Plus Haldren l’utilisait, plus les lois de la physique reprenaient le dessus sur celles du chaos… mais cela ne constituait-il pas juste une victoire temporaire pour Estiam ? Il restait tant d’âmes et de forces vitales à absorber dans la cité que cette tactique ne pouvait se montrer pérenne, car dès que le Nœud ne serait plus mis à contribution, sa croissance reprendrait de plus belle.

Alors qu’il s’apprêtait à achever Estiam, le drow aperçut dans l’ombre d’autres mouvements, signe que l’intrus n’était désormais plus seul. Reculant à l’intérieur du cercle de rituel, Haldren décida de changer de méthodes et de s’inspirer lui aussi des techniques de guérilla.


Tout cela est inutile, vous ne pouvez me vaincre. Tenez, affrontez plutôt ceux que vous aimiez.

Autour de lui apparurent alors des dizaines d’êtres d’ombres, créatures invoquées pour protéger le dessein du Maître. Pariant sur le nombre plus que sur la qualité, l’archimage savait que ses minions ne résisteraient pas aussi bien aux épées ou aux sorts que ceux invoqués à Diantra lors de son duel face à Nakor, mais cela lui importait peu car il suffisait qu’un seul d’entre eux perce les défenses des elfes pour les blesser gravement. Par cruauté autant que pour déstabiliser mentalement ses adversaires, le drow relia ses créatures au Nœud, afin de leur donner l’apparence physique des elfes dont les âmes venaient d’être absorbées. Visages, armes et armures se modelèrent sur les invocations qui devinrent des doubles maudits des morts.

Et tandis que la horde se ruait à l’assaut des Protecteurs, Haldren reprit ses incantations pour renforcer le Nœud en formation.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 16:13


Poing et genou au sol, tu n’es plus que spectateur des actions de ta propre création. Dans la lumière du paon sont rangés tes derniers espoirs. Dans l’étoile que la fée crée du bout des doigts est placé tout le reste de ta lumière. Ton corps brûle d’un feu glacé, mais si la sphère d’or pouvait se faire soleil sur le chemin d’autres guerriers, alors tu en serais pleinement satisfait. Tu n’es plus seul. Au prix de la vie de ses frères limiers, Ardar a trouvé renfort. Neraën observe ce que les yeux ne peuvent pas voir ; Halyalindë en sa qualité de chef de meute, tire Randil dans la bataille… vous avez encore une chance. Haldren se bat contre ta vermine, perd lentement de son sang-froid, laisse un instant vaciller sa concentration. C’est tout ce dont tu as besoin. L’étoile s’écrase contre les défenses de l’archimage, et y brûle en une infinité de couleurs. Le choc ne sera jamais qu’assez violent pour le déstabiliser, mais voilà qui aura suffi à te faire sourire. Tu as brisé son bouclier. Et tant qu’il reste à l’offensive, sans prendre le temps de le reconstituer, il n’est plus qu’un Noirelfe de chair et de sang. Un Puysard comme tous les autres. Ton bras libre fouette l’air dans un geste désespéré, et tes soldats glissent toutes lames en avant vers lui. Prêts à pourfendre celui qui mériterait d’être appelé l’un des monstres de ce monde. Aurais-tu réellement triomphé ?

Une larme de sang roule sur le bord de tes lèvres. Une grande part de la magie emplissant les lieux a été dissipée. Les flux ont été si violemment redirigés que ton cœur en a manqué un battement. Le métal si près du but a été pulvérisé par la salve de magie pure, et la Reine des Fées sans ordre de son maître immobile, n’a pas su se soustraire à la décharge. La glace s’est brisée, l’eau s’est envolée et les flammes ont été étouffées. Comme une vieille étoile, le paon s’est effondré, abandonnant les lieux aux ténèbres.

Le Drow a marqué son territoire, créé de la distance, et loin des crocs et des lames qu’il s’est hautainement permit d’ignorer, il te retire d’un geste toute la considération qu’il t’a auparavant offerte. Tu es soulevé comme une poupée désarticulée, en proie à une douleur sans pareille. Ta chair te semble prise d’un incendie, alors que tes veines sont gelées. Ton corps lorsqu’il rencontre la pierre te donne l’impression d’avoir été réduit en miettes. Et tu pries Kÿria une dernière fois, demande pardon à Elenmar, implore Tari de ne pas déjà te prendre, tu vas jusqu’à chercher pour ceux qui reprennent ton combat le soutien de Calimenthar… mais ce n’est au final que l’orgueil du Drow qui justifie que tes poumons s’emplissent une fois encore d’air. Enfin il pose ses pupilles sur tes alliés, et parce que tu ne vaux maintenant plus rien il t’épargne, le temps de disposer d’eux.

Tu rampes loin des combats puisque tu n’y es plus à ta place, tu cherches Neraën car peut-être lui comprendra-t-il… s’il accepte seulement de t’écouter. Tu pestes la première fois que tes jambes t’abandonnent. Tu pestes une seconde fois lorsque l’armée des ombres déferle sur votre monde. Tu râles pour toi seul, conscient de la fenêtre qu’il ouvrait à peine te trouvais-tu hors-jeu. Il puise pour lui-même, il puise pour ses soldats, il affaiblit sa création pour mieux savourer sa reconstruction. Le rituel en est revenu à ses balbutiements, au stade où il peut être brisé sans emporter vos vies avec lui. L’Archimage est le gardien, mais c’est la gemme votre plus grande ennemie. La pierre de sang est à ce rituel impie ce que le focaliseur est au mage. Elle accueille les flux et permet à son possesseur de les rediriger sans s’autodétruire… mais elle est bien faiblarde à présent.

Honneur et rivalité mis de côté, tu adresses un regard larmoyant de colère au Protecteur d’Eteniril. Tes lèvres se séparent, et ta bouche s’ouvre sur des perles de sang comme une nouvelle blessure. Chaque syllabe est une incroyable souffrance. Tu ne peux qu’espérer ne pas les offrir à une oreille sourde.

« Le focali…seur. »

Tu te laisses choir dans les escaliers, le dos voûté, la tête entre les genoux, mais les yeux décidés à ne pas se fermer. Le temps de la magie est peut-être passé, mais celui de la lame ne fait que commencer.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 23:00

Penser à quelque chose capable de donner envie de vivre, de rester attaché au corps, quoi qu'il se passe. Un souvenir pourvu de sentiments, qui fasse référence à des valeurs qui feraient en sorte que l'âme ne pourrait pas se laisser absorber par l'inconnu. Neraën se forçait à resté concentré ; être si près de la source de déstabilisation n'était pas pour l'aider. Alors, toujours caché aux yeux du drow, il ferma ses paupières et essaya de se concentrer sur un événement particulier de sa vie, une sensation qui l'aiderait à rester en lui-même. Il n'aimait pas ce genre de situation, la déstabilisation, toute cette magie... cela ne lui rappelait que des souvenirs si douloureux qu'il avait du mal à se concentrer sur ce sur quoi il devait se concentrer : l'Aube. Chose étonnante, c'était à une sensation de magie qu'il avait décidé de se lier, ce moment où peu confiant en sa capacité à maîtriser la magie lorsqu'il entrerait en contact avec l'orbe cachée d'Eteniril et craintif de ne pas arriver à dire les bons mots et ainsi de fausser le choix de l'artefact, il s'était avancé vers elle et avait fini par se décider à poser la main dessus. S'était alors ensuivie une sensation toute aussi douce que particulière, lui faisant penser à quelque chose de très ancien. Puis il avait prononcé les mots. Et la pierre s'était fissurée afin de laisser se graver son nom, à la grande joie de ceux de son peuple. Cela lui rappelait son devoir, le fait qu'il ne devait pas reculer mais au contraire avancer, que cette confiance placée en lui était bien plus importante que sa propre vie. Sa propre vie...

La sensation d'appel de l'âme se fit moins oppressante ; et cela ne venait pas de lui. Il rouvrit les yeux et regarda autour de lui. Où était passée la protectrice d'Ardamir ? En faisant bien attention il la retrouva au niveau de la salle où s'étaient combattus les deux mages. La folle... ou bien pensait-elle vraiment... mais montrer ainsi sa présence... que Kÿria les protège ! Il pouvait voir les autres guerriers être prêts à entrer en action afin de protéger celle qui semblait s'être mise au-devant du danger afin d'éviter que l'un des leurs ne tombe lui aussi. Idée fort honorable. Mais à quel prix ?

La réaction du sombre ne se fit pas attendre. Enervé d'être interrompu, il en oublia son ennemi principal pour se concentrer sur le reste des elfes présents. Neraën n'ayant pas bougé d'un pouce, il se douta qu'il ne devait pas faire partie de ces êtres que l'étranger visait, à moins que celui-ci ne puisse le ressentir malgré la magie qui était auprès de lui. Tout cela est inutile, vous ne pouvez me vaincre. Tenez, affrontez plutôt ceux que vous aimiez. L'elfe eut des frissons dans le dos. Il détestait au plus haut point la nécromancie. Mais ce ne furent pas des morts-vivants comme en haut qu'il vit. De l'ombre jaillissait de la salle pour prendre forme elfique puis prendre l'apparence d'enfants de la Mère. Derrière, le sombre ne s'occupait déjà plus de ses ennemis pour retourner à ses propres affaires. Il lui affrait là l'occasion rêvée... ils leur la offraient tous, entre le mage inconscient et Halyalindë qui se mettait assez en avant pour faire passer les inactifs à l'oubli. Le protecteur fit attention au positionnement des différents combattants et à l'état du sous-sol : les deux mages avaient fait des dégâts considérables au point que des pants de mur étaient tombés, lorsque ce n'était pas ce qui leur servait de plafond, ce qui avait créé des passages exploitables pour quelqu'un d'assez agile n'ayant pas peur qu'une pierre lui tombe sur la tête.

La sensation commençait à revenir... la bulle d'air que lui avait offerte l'affaiblissement du rituel perdait déjà en oxygène. C'était donc que le drow lui redonnait la force nécessaire. Alors il lui fallait agir maintenant, avant qu'il ne puisse terminer. Avant de ne plus pouvoir rien faire. Et pour terminer une bonne fois pour toute cette mascarade il existait deux solutions, dont l'une était plus dangereuse mais sûre que l'autre. L'épéiste fit alors signe aux siens encore en arrière d'aider à combattre les ombres, afin d'éviter d'avoir des blessés graves qui deviendraient trop rapidement des corps sans âme. Et également pour encore mieux profiter de l'effet de surprise. Personne ne devait montrer de la crainte à son sujet et il lui faudrait être rapide et efficace. C'était là qu'il se considérait heureux d'avoir pu bénéficier des entraînements des Aigles, même si cela faisait longtemps qu'il ne faisait plus partie de cette unité d'élite. Alors il se leva et se dirigea discrètement vers le bout de la salle qui était de son côté, dont un pan de mur était tombé. Il aperçut alors le fameux mage qui se traînait malgré sa faiblesse hors de cet endroit. Leurs regards se croisèrent, le blessé remua les lèvres afin de formuler des mots. Des mots qu'il ne fut pas en mesure d'entendre mais qui pourtant furent clairs à son esprit : le focaliseur. Quelle que soit la raison pour laquelle il comprit ce qui n'était que silence à ses oreilles. Alors il rafermit sa poigne sur la poignée de son arme, fit attention à ce qu'aucune ombre ne se soit approchée de lui, vit que le mage était toujours affairé à son affaire... alors il fonça.

Tout se passa très rapidement. Rapidité, silence, combat intérieur contre un déséquilibre qui le reprenait et qui faillit le faire chanceler, effet surprise. D'un saut il arriva derrière l'ennemi et chercha à défaire le joyau du mage. Tant que le sombre ne réalise et puisse agir, l'arme frappait déjà l'objet qui vint se briser sur le sol.

Une intense lumière. L'impression d'être arraché à soi-même. La douleur. Et quelque chose qui le repoussa loin... très loin.



L'épée double devint d'un rouge éclatant avant d'éclater en mille morceaux, blessant les deux êtres qui se trouvaient près d'elle au même titre que le rituel désormais brisé risquait de faire de même. Neraën fut projeté avec force en arrière, heurtant de plein fouet l'un des murs, puis s'écroula inconscient à terre. Ses mains étaient ensanglantées et il ne semblait devoir la vie qu'à la chance et à son armure qui avait en majeure partie arrêté les éclats. De la douleur... c'était ce qui devait vriller le corps à ce moment précis, surtout aux endroits où il ne se trouvait pas de métal. Et pourtant, lorsque des elfes purent s'approcher de son corps, ils constatèrent que le protecteur respirait doucement, tranquillement. Comme s'il était juste en train de dormir d'un sommeil paisible... un sommeil qu'il n'avait pas dû réussir à trouver depuis plus de trois cents ans.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 21:14

Sa décision avait été la bonne. Estiam retomba sur le sol hors de l'emprise du mage sombre. Sa décision avait été tout sauf judicieuse : des formes sombres se tendaient vers eux pour leur barrer la route. Mais cela importait peu au final : Estiam était en vie.

Mais la pression sur sa peau se fit plus forte. Les ombres au milieu desquelles elle évoluaient prenaient doucement forme. Cet appel aux limites de sa conscience avait quelque chose d'étrangement familier… De presque réconfortant… L'appel de la tombe. Elle prenait enfin conscience qu'elle n'avait rien senti de tel depuis des décennies, et ça ne fit que renforcer sa volonté.

Les visages se dessinèrent soudain. Talin. Juste devant elle. A un souffle. Et un des hommes d'Eteniril qu'ils avaient laissés à la surface.

Sans hésiter une seconde, elle abattit sa lame sur son propre Limier. Elle s'enfonça dans la créature comme dans un nuage de fumée. Son visage ne vibra même pas. Ce n'était pas de la rage, ni même du dégoût qu'elle éprouvait. Seulement de la frustration et une avidité toujours plus grande. Celle du chasseur qui ne trouve que de la brume à se mettre sous la dent. Ce n'était pas un souvenir ou une personne qui la maintenait alerte à cet instant. C'était juste l'instant lui-même. Rien d'autre n'existait.

Mais lorsque l'ombre frappa à son tour, Halya sentit distinctement la morsure d'une lame sur sa propre joue.

Les soldats de Neraën se mettaient en mouvement tout comme ses propres gardes en périphérique de sa vision. Estiam s'éloignait mine de rien alors que le drow se retournait vers son étrange joyau. Neraën lui-même failli lui échapper.

Elle se mit en mouvement. Les vivants criaient pour se donner le courage nécessaire pour frapper leurs camarades. Elle entendit distinctement la voix éraillée de Hiel qui tentait de garder le contrôle. Elle-même ne dérogea pas a son habitude. Elle observa et utilisa le champ de bataille pour remplir au mieux ses objectifs. Les ombres n'avaient pas l'esprit d'analyse ni le style précis des personnes dont elles prenaient l'allure. Dès lors, influencer leur réactions ou leurs déplacements était assez simple.

Pas une fois elle ne tenta d'abattre ces formes d'outre tombe. Pas une fois elle ne tenta réellement d'atteindre le drow qui continuait son œuvre. Les soldats s'approchaient, se répartissaient dans la salle au gré des mouvements de masse. Randil faisait des ravages, désorganisant les ombres, les empêchaient d'atteindre les escalier et le mage qui avait du affronté seul leur ennemi, les dissipant peu à peu, prouvant s'il en était besoin que ces créatures finissaient par disparaître.  

Halya restait le plus au centre possible, bougeant parmi les ombres au risque de se blesser, faisant jouer ses lames assez près du mage pour qu'il garde un œil sur elle pour être sûr qu'elle ne tente pas de l'atteindre. Elle récolta plusieurs entailles mais l'excitant que lui avait donner son confrère maintenait son cœur à vive allure.

Elle s'avança une fois de plus, appuyant la pression qu'elle mettait au mage drow de façon plus marquée. Elle perçu un frémissement de sa proie, une ouverture. Elle lança son bras. Une lame ricocha sur les écailles de son armure, lui coupant le souffle. Elle sauta en arrière, parant et contre-attaquant sans arrêt, avisa Hiel aux prises avec Ealistera, dévia le coup qui allait s'abattre sur la gorge du vivant, poignarda l'archère dans le dos, l'ouvrit jusqu'à la nuque, un mouvement à la périphérie de sa vision, elle amorça un coups retourné. Une douleur aiguë lui vrilla la poitrine. Une masse de granite venait de la percuter. Elle se plia en deux, évitant sans en avoir conscience un second coup. Un goût de sang lui emplit la bouche. Un carcan l’empêchait de respirer. Sa vue se troubla, les sons lui parvenaient distordus. Une désagréable sensation d'impuissance, comme lorsque l'inconscience menaçait de prendre le dessus. Elle para lentement un coup sans que ses quintes de toux ne s'arrêtent, colorant le sol de gouttelettes rouges. Le temps semblaient s'étirer. Elle lutta.

Pas le temps d'avoir peur. Elle reconnu une silhouette amie dissimulée au-delà des combats. Elle s'accrocha à quelques images. Le souvenir d'un regard serein dont les iris asymétriques la troublaient tant. La sensation d'une simple étreinte. Le bruissement d'une promesse. Elle se regroupa sur ses appuis pour bondir vers le centre du maelstrom. Le profil immobile esquissa un geste. Elle croisa un regard rouge. Derrière lui une paire d'yeux bleus glacés. Un sourire glissa sur les lèvres blafardes de la guerrière.

Elle s'effondra à un pas du drow.

Son corps n'avait pas touché terre qu'une lumière blanche effaçait la scène. Quant à l'explosion, il n'y avait plus personne pour se préoccuper de ses effets.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMar 23 Fév 2016 - 22:12



Dans une lutte acharnée tu abandonnes lentement ce monde. Appelé vers le vide où la magie abonde. Tes sens perdent de leur tranchant, tes yeux mêmes ouverts ne voient que de la brume. Il fait froid, horriblement froid, et malgré le blizzard tes chairs te brûlent. Le chaos te veut, toi mage, toi blessé. Proie de choix pour les démons que l’archimage a réveillé. Tu as vécu une longue et heureuse vie. Si tu la quittais maintenant tu la quitterais épanoui. Mais il est des choses encore qu’il te reste à voir. Il est des choses encore qu’il te reste à vivre. Tu n’as pas encore tout vu, tu n’as pas encore tout connu. Il est des expériences encore que tu veux traverser, il est des moments encore que tu veux partager. Ta vie a été longue, mais tu n’en as placé que les bases. Tu aspires à plus, les pièces du puzzle de ton monde ne font que commencer à s’emboiter. Qu’il serait bête de jeter la pièce centrale, lorsqu’enfin parmi les millions tu as trouvé ses quatre voisines. Qu’il est bête de jeter au feu une collection dont tu as enfin trouvé la pièce maîtresse.

Le goût exécrable du fer oxydé prend d’assaut tes papilles, la glue immonde de sang coagulé prend au piège ta langue dans une gangue d’acier. Il fait froid, il fait sombre, et les cris te déchirent les oreilles. Ton corps brûle, ton corps convulse, parce qu’une magie incontrôlée te traverse toujours. Tes yeux ne te communiquent que ténèbres, ton ouïe ne te grogne plus que chaos, ton odorat te souffle la senteur de la mort, et ta peau ne sait plus si elle brûle ou se gèle. C’est ce goût exécrable, l’amère saveur de la défaite, que tu rumines pour rester en vie. C’est la fort saveur du métal rouillé qui porte l’air dans ton sang qui te rappelle que tu es en vie. Lorsque l’hémoglobine n’aura plus de goût, lorsque l’air se sera envolé, alors là oui, tu avoueras ta mort. Tu es plus fort que ce foutu rituel. Si tu y as résisté si longtemps, ce n’était pas pour t’y abandonner au dernier moment. Ce ne sont pas quelques blessures qui vont te vaincre. Quelques os brisés ne suffiront pas à t’ébranler. La sorcellerie du Puysard a beaucoup perdu en force ; toi aussi ; mais si au commencement tu étais au-dessus, alors à la fin tu seras au-dessus.

Tu ne fais que perdre de l’énergie quand lui en reçoit chaque instant. Ton corps lui-même semble pressé de se lever et de se laisser traîner jusqu’à la faille. Ton esprit accroché aux lambeaux de raison qu’il te reste dans ce monde sans Nord ni Sud tente d’emporter sa chérie demeure avec lui. Abandonner la pièce maîtresse n’est pas une option, le reste du puzzle n’était que menue monnaie. Tenter de réfléchir devient absolument futile, te convaincre ne fonctionne plus, alors pourquoi pas te persuader ? S’il ne sert plus à rien d’écouter la logique du survivant, il est encore un espoir dans la barrière des sentiments. Des attaches dans les amitiés, des liens forts que tu as durement créé. La confiance de tes apparentés, à qui tu as promis que l’obstacle ne serait qu’un de plus à surmonter. Des râles, des rires, des pleurs. Des voix. Des voix s’éloignant vers les abysses… et menant l’orchestre ta mélodie favorite. La seule qui tout du long de ta chute t’aura accompagné. La seule qui jusque dans les ténèbres pour toi a plongé. La seule qui même dans l’horreur et les cauchemars n’a jamais arrêté de sonné. Elle est le seul arpège que jusque dans la folie éthérée tu as su emporter.

Voilà ce qu'est réellement la passion éternelle.

C’est avec la mélodie encore aux lèvres que tu t’es réveillé. La révélation t’aura presque fait oublier à quel point ton corps est ankylosé. Tu as profité de l’engourdissement pour te lever. Devant ton corps aveugle, le dernier coup a été joué. La partie est terminée… et quel qu’en ait été le prix, vous avez gagné.
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 27 Fév 2016 - 17:13


Amusé, Haldren jetait de temps à autre un regard à la mêlée confuse dans laquelle elfes et ombres s’affrontaient. Certes, ses minions ne valaient pas leurs adversaires en matière d’escrime mais leur nombre seul suffisaient à les rendre redoutables, sans même compter qu’ils ne se fatiguaient pas comme des êtres de chair et de sang. Les gestes de bravoure ne servaient décidément à rien, seul comptait le talent dans l’art des arcanes. Ce jour glorieux allait de nouveau démontrer la supériorité incontestable des mages sur la masse grouillante et stupide des guerriers. L’ordre des choses se trouvait respecté, le sortilège dominait l’épée et l’esprit s’imposait au muscle. Témoignez ! Témoignez de la domination des sorciers !

Le rituel atteignait son point critique, le Nœud absorbant tout flux d’énergie qui passait à sa portée. En surface, elfes et drows tombaient autant sous les coups qu’ils se portaient que sous l’effet du drain de vie imposé par l’archimage à ce quartier d’Eraïson. Combien devraient mourir ainsi pour qu’enfin les lois du chaos s’imposent à tous ? Peu importait à Haldren qui savait bien qu’on ne prépare pas une omelette sans casser des œufs. Pleinement conscient qu’il œuvrait à un véritable génocide, le drow continuait son œuvre sans remord ni hésitation, indifférent aux cruelles conséquences de ses actes. Du coin de l’œil il vit une elfe s’approcher dangereusement de lui mais fort heureusement sans réussir à l’atteindre.


Vous seriez fier de moi, père, murmura-t-il dans un élan de nostalgie envers son géniteur qui avait autrefois déclenché une sanglante guerre civile au Puy dans l’espoir de détrôner le roi de l’Elda. De tout temps les Baenfere avaient fait passer le clan avant toute chose, et Haldren se sentait pleinement approuvé par les mânes des siens. Quel plus bel exemple de la grandeur des Prima Sanguis que de causer des milliers de morts pour acquérir un pouvoir auquel nul autre mage n’osait rêver ?

Cet instant d’inattention fut-il celui de trop ? Un elfe qu’Haldren n’avait jusque là pas repéré jaillit soudainement de la masse des ombres, son épée brandit et frappa…

…non pas le mage lui-même, ce qui aurait été une action vouée à un échec cuisant…

…mais le rubis qui scintillait férocement au centre du cercle de rituel.


ESPECE DE CON ! rugit Haldren alors que la magie échappait à son contrôle.

La lame d’acier vint se fracasser sur la gemme, l’entaillant à peine tant cette dernière se trouvait gorgée d’énergie. Mais cette entaille tout juste visible agissait comme un grain de sable dans un mécanisme d’horlogerie bien réglé. Les pouvoirs que l’archimage maniait le dépassaient tellement qu’il ne pouvait se permettre le moindre écart dans ses paramètres, la moindre erreur dans ses calculs. Par son coup d’épée désespéré, Neraën déplaça très légèrement la masse des énergies en dehors de sa position de stabilité où la maintenait péniblement Haldren. Telle une boule jetée dans une descente et qui accélère, les équilibres du rituel se rompirent l’un après l’autre, en dépit des efforts du drow pour les rétablir.

Arriva ce qu’il devait arriver : le Nœud en formation perdit sa cohérence structurelle, relâchant ce qu’il avait volé.

L’énergie ainsi libérée jaillit vers les cieux, vaporisant ce qu’il restait du plafond. Le cercle de rituel tout entier se trouva englobée dans la base de ce faisceau qui brillait comme dix soleils. Une vague d’énergie envoya valdinguer les combattants comme des fétus de paille, les projetant contre les parois de l’entrepôt. Les invocations furent balayées en un instant par la puissance libérée, se dissipant sans laisser de traces.

A travers toute la cité et au-delà, les combattants cessèrent un instant leurs affrontements pour regarder avec stupeur ce faisceau de lumière qui transperçait le ciel. Puis vint le souffle de l’explosion qui jeta elfes et drows au sol, ébranla les bâtiments et déracina les arbres les moins solides. Beaucoup de ceux qui n’avaient pas eu la présence d’esprit de se mettre à l’abri furent tués ou gravement blessés. Les plus chanceux qui se trouvaient dans les bâtiments suffisamment éloignés du quartier nord-est s’en sortirent avec un simple étourdissement et des vertiges nauséeux, leur oreille interne momentanément déstabilisée.

Faiblissant, le faisceau d’énergie diminua de taille puis disparut, laissant derrière lui mort et dévastation. Pendant quelques minutes Eraïson resta silencieuse, chacun attendant avec angoisse une nouvelle explosion. Puis, voyant que rien ne venait, les guerriers des deux camps se ruèrent de nouveau les uns sur les autres. Si Uriz regardait la scène, il devait rire de voir ces petites créatures continuer de s’étriper avec une sauvagerie sans cesse renouvelée alors qu’elles venaient d’échapper à une catastrophe bien pire.

Pendant ce temps, dans la cave du rituel, Haldren gisait au sol contre un mur. Son corps tout entier n’était que douleur, au point qu’il n’osait imaginer les blessures internes et externes dont il souffrait. Lui et Neraën se trouvaient à moins d’un mètre du rubis lorsque l’elfe avait porté le coup fatal. Un gémissement s'échappant de ses lèvres ensanglantées, l’archimage arriva péniblement à se redresser un peu, prenant appui contre une colonne effondrée. Si un seul des elfes se trouvait encore en état de se battre, le drow se savait perdu.
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Halyalindë
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 27 Fév 2016 - 20:43

Le pouvoir de la Magie est infini.

On dit que les dieux en sont la source et l'effet.

Ce jour, Eraison passa à un souffle de savoir à quel point le pouvoir brute pouvait être dévastateur. A l'intérieur de la cave, seuls ceux qui avaient l'habitude de manier cette force incroyablement depuis des siècles pouvaient espérer voir leur esprit réchapper à un tel cataclysme… Mais il y avait fort à parier que cela ne se ferait pas sans dommage, même pour eux.

Les corps des soldats qui avaient pourtant tous survécus à l'attaque des ombres, étaient étalés sur le sol sans rime ni raison. Parfois balancés contre les parois, parfois aspirés vers le centre. Pas un bruit n'était audible. La masse de Randil est à demie avachie sur l'escalier, protégeant de la vague magique, sans peut-être l'avoir totalement voulu, un mage à la peau halée. Les armures n'avaient pas été plus utiles qu'une simple fourrure. Hiel était inconscient, tout comme le guerrier Noss qui avait évité à Halya de prendre un coup fatale. Mais contrairement à ce dernier, le limier respirait encore faiblement.

Halya, elle, toujours à l'endroit exacte où elle était tombée, à l'intérieur de ce qui avait été un cercle d'incantation. Son armure n'avait pas une marque de plus. Pas une égratignure supplémentaire… Pas un battement de coeur de plus qu'au moment où elle avait heurté le sol.

A l'extérieur, Ardar, partit chercher des renforts à la mort de Talin, vit la colonne de lumière crever le sol et les toits. Il n'eut pas le temps d'avoir peur que la vague le transi jusqu'aux os comme si la mort elle-même tentait de s'infiltrer au plus profond de lui. Ses jambes cédèrent alors qu'une sueur glacée lui empoissa le dos. Il se releva tout aussi vite pour courir à toute jambe.

Plus loin encore, alors que les troupes conjointes d'Ardamir et Eteniril marchaient peu à peu vers le Palais, Feran stoppa son destrier. Une étrange colonne de lumière apparue au loin. Un mage hurla. L'onde de choc fit vibrer le sol et les murs. Elle eut à peine le temps de donner un ordre que plusieurs bâtiment s'effondraient de nouveau, soulevant un épais nuage de poussière de roche. Des sorts fusèrent, enflèrent, gonflèrent, éclatèrent. Le feu, l'air, la roche, la glace, les végétaux, des monstres prirent vie, échappant à tout contrôle avant de s'éteindre à nouveau.

« Bon sang… » jura Feran entre ses dents « LEITAN UNE EQUIPE VERS CETTE CHOSE ! »
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeSam 27 Fév 2016 - 21:12



La lumière cherche désespérément le ciel, détruisant tout et tous ceux qui osent lui barrer le chemin. Ce qu’il reste des galeries de l’entrepôt tremble de terreur, et les pierres anciennement tombées du ciel s’envolent à nouveau. Soufflées par le vent de la détonation, les débris filent en tous sens, et t’arrachent ce qui sera sûrement ton dernier sortilège avant bien longtemps. Sous ton ultime commande s’élève une chancelante carapace minérale, rapidement brisée par les projectiles, mais économisant autant de fractures à ta carcasse essoufflée. Loin des combats, loin de l’épicentre, tu es de ceux qui n’ont pas connu l’entière violence du choc. Le sang au palais, le squelette semblant en poussière, les articulations lancinantes, les chairs lentement rongées par les séquelles de tes propres sortilèges…  Tu n’es pas beau à voir, mais porté par les dernières forces rassemblées pendant l’affrontement auquel tu n’as pas participé, tu es au moins capable de traîner ta propre masse.

Voguant au gré d’une confiance déraisonnée, il t’est entièrement naturel d’espérer les retrouver en vie malgré la violence de l’explosion. Si tu as survécu, alors il n’y avait pas moyen qu’eux ne s’en soient pas sortis. Si tu as survécu, le corps toujours animé du Puysard avait dû échouer quelque part, mais quelle importance ? Il est la dernière de tes préoccupations. Il ne peut pas s’en être tiré entièrement indemne, il n’est à l’heure actuelle plus une menace. Mettre un terme à sa vie serait probablement la meilleure solution, mais quand le pragmatisme s’est envolé, il est bien difficile de penser aux milliers de vie qu’il mettra en danger par le futur, quand il y en a ne serait-ce qu’une en danger dans le présent. Tu te traînes avec une insolente lenteur à travers les gravats, à la recherche de ceux qui t’ont accompagné jusque dans la gueule du loup.

Une larme de sang perle au coin de ton œil rougi par la colère. La mort. La mort partout. La mort te devient insoutenable. La notion de sacrifice ne t’est pas inconnue. Tu as déjà vu Tari prendre des âmes, mais il n’y a ici aucun sacrifice qui en ait valu le coup. Juste des victimes. Les victimes du jeu odieux dans lequel s’est lancé ce putain de Puysard. Les corps inertes des guerriers, gisant dans la noirceur de leur sang, écrasés par les pans effondrés de l’entrepôt, les os éclatés contre les murs comme de vulgaires vases d’argiles… ils te donnent envie de vomir. La peine te prend aux tripes et t’enserre la gorge avec de plus en plus de force au fur et à mesure que tu t’approches de la source de l’enfer. C’est là qu’a été délivré le dernier coup. C’est là qu’était Halyalindë. C’est là qu’était olorïel.

La vue de la silhouette étendue sur la pierre te secoue de convulsions. Presque pris d’épilepsie, tes membres tremblent, brisent le silence de leurs cliquetis osseux, et c’est au trot que tu boîtes jusqu’à elle. Tu souris comme un dément, tu veux la croire vivante, tu veux la croire indestructible, tu veux la voir sourire, et se réjouir de l’éclatante victoire que vous vous étiez promis hier encore, mais tes rêves finiraient aussi broyés que ton corps, et aussi anéantis que ton esprit. Tes doigts prennent son cou, tu enserres ses poignets, tu cherches son souffle au ventre comme au nez.

Rien.

C’est une fille éteinte que tu sers dans tes bras. C’est le premier pas d’un deuil qui s’annonce difficile que tu fais dans le cri rauque à en déchirer les cordes vocales qui te donnent habituellement une voix si légère.

Elle ne peut pas être morte en vain. Tu te dois de donner à sa disparition une raison d’être. Tu dois mettre fin aux jours du Puysard s’il est en vie. Tu reposes le cadavre de celle que ton cœur a adopté au sol, lui posant au front ton éternel bise, et tu te traînes à nouveau à travers les éboulis. Des jurons incompréhensibles raidissent tes lippes, l’œuvre destructrice de la magie dans ton corps s’accélère. Autour de toi la Symphonie de l’Anaëh s’est tue. Les échos de l’éther ne tintent plus de la même manière. Sylve et énergies chantent à nouveau à l’unisson, mais ce n’est plus là qu’innommable cacophonie sans queue ni tête. Ils te reviennent ces cantiques chaotiques, elles s’immiscent à nouveau en toi, ces discordances habituellement douloureuses. Les rythmes de l’Aduram prennent d’assaut ta mémoire, et te perdent dans la même fascination inavouée qu’autrefois. Tu cherches l’empreinte de celui qu’accusent les arbres vengeurs, tu te soulèves de toute ta hauteur malgré les fractures. La véritable colère vous fait tout oublier, à commencer par vous-même. Seule subsiste la raison de son irritation dans l’esprit de celui qui pleure des larmes de feu. Et cette raison d’être, elle se tenait droit devant toi. À la merci du néant doré qu’est ton regard.

La magie est finie, pour lui comme pour toi. Mais à toi au moins, il te reste encore quelques os assez robustes pour continuer d’avancer. Tu as par contre perdu le moindre espoir de manœuvre, et il est en plein milieu de ta route. Dans un silence de mort, tu abats tes phalanges sur son visage. Tu creuses un peu plus les failles de tes tibias chaque fois que ta jambe vient cueillir son corps. Mais qui s’en soucie ? Lorsque l’archimage ne peut plus faire appel à sa magie, lorsque les lames ce sont brisées, c’est au muscle seul de parler. Et que la honte soit sur lui… ou sur toi… mais dans le bras de fer entre vous deux sorcier, c’est l’elfe qui sortirait vainqueur face au sombre.

Si seulement tu savais de quoi il en retourne, alors probablement maintenant serais-tu en mesure de mieux comprendre les raisons de la rage noire d'Halandarin.


Dernière édition par Estiam Faerin le Ven 4 Mar 2016 - 11:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeMer 2 Mar 2016 - 10:49


Un rêve brisé…

Haldren bouillonnait de colère et de déception. Si près, il venait de passer si près du but ! Sans le coup d’épée de ce maudit elfe qui avait prématurément mis fin au rituel, le Nœud aurait pu être achevé et cette source infinie d’énergie lui aurait été offerte. Tous ses espoirs gisaient désormais dans les décombres et l’archimage ne pouvait que regarder Estiam s’avancer vers lui avec une lueur meurtrière dans le regard. L’elfe n’était guère en meilleur état que lui, et un simple sortilège d’attaque aurait pu l’achever… mais la magie les fuyait, refusant de se laisser obéir par des corps à ce point affaiblis.

Les phalanges d’Estiam vinrent se fracasser sur la pommette du drow.


Ouille !

Puis un coup de pied ! Puis un uppercut !

Aïe ! Mes dents !

C'était l’énergie de la folie, de la colère et du désespoir qui animait l’elfe, mais cela lui suffisait amplement pour flanquer une rossée dans les règles de l’art à notre malheureux héros. Résistes, Haldren, prouve que tu existes !

Vlan, une gifle, maintenant !


Gonzesse, cracha le drow en méprisant cette attaque indigne.

Le crochet du droit en pleine mâchoire vint rééquilibrer la virilité de l’attaque d’Estiam.


Ouch !

Tâtonnant dans sa botte, l’archimage sentit le pommeau du poignard qu’il gardait toujours là par sécurité. Trop affaibli pour répliquer avec ses poings ou sa magie, il ne lui restait plus que la triche pour s'en sortir vivant. Estiam espérait un duel dans la plus pure tradition du baron Pierre de Coubertin ? Dommage pour lui, Haldren faisait l’école buissonnière le jour où furent édictées les nobles règles de la lutte et l’interdiction des coups bas. Au Puy d’Elda, la seule règle ayant droit de citer était la suivante : « seule compte la victoire ».

Dégainant son poignard, le drow le planta dans le ventre de son adversaire. Le manque de force qui engourdissait son bras ne lui permis pas de l’enfoncer jusqu’à la garde comme il l’aurait souhaité afin de toucher un organe vital, mais Estiam tomba en arrière avec un cri de douleur. Au prix d’un effort de volonté, Haldren se redressa et jeta un regard plein de haine au blessé qui gisait au sol. Il savait que la plaie ne serait pas mortelle et que son adversaire y survivrait, mais il n’avait à son grand regret ni le temps ni l’énergie de l’achever.


Nous nous retrouverons, elfe, promit-il.

S’étant un peu écarté, Haldren sortit une gemme de sa poche. Activant la magie qu’elle contenait, il fit apparaître un portail de téléportation qui devait l’amener loin de cet endroit décidément trop mal famé. Le cercle d’ombres prit naissance devant lui, sans hésitation le drow le traversa, comptant sur un repos réparateur qui lui serait nécessaire avant de venir prendre sa revanche sur ses ennemis.


HRP : fin de l’event en ce qui me concerne. Merci à tous pour ce rp, j’ai adoré !
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté   [MdO-10ans]Le destin n'est que question de volonté I_icon_minitimeVen 4 Mar 2016 - 1:03

Au galop, préférant semer les cadavre ambulants sur leur chemin que de les affronter, l'équipe envoyée par Feran avançait rapidement, accompagnée de quatre mages pour identifier et neutralisé la menace potentielle tout sauf naturelle que représentait cette colonne de lumière. Il ne leur fallu pas plus de quelques minutes pour arrivé là ou les deux hommes de Neraën étaient restés. Ils avaient réussi à échappé à l'effondrement de plusieurs bâtiments de la place mais s'étaient retrouvé du mauvais côté et l'un d'eux avait une jambe fracturée. Pas une trace du Limier qui était parti chercher des renforts, une attention louable mais qui visiblement n'avait pas été payante.

Leitan à la tête de l'équipe qui comptait une dizaine de cavalier, ils avaient toujours plus de cadavres. Drows comme elfe. Tout juste posés là, comme endormi. Un spectacle étrangement propre et paisible pour ceux habitués à la violences des morts guerrières. Le sang et les tripes étaient bien souvent absent.

Les mages les abreuvaient de détails ésotérique que le lieutenant était bien incapable de comprendre, mais trouver l'épicentre ne fut pas bien compliqué… Cachée derrière les bâtiments effondrés autour de la place qui ne laissaient plus qu'un maigre accès escarpé, la place avait changée de visage. Le sol pavé avait été… vaporisé. Une poussière opaque flottait dans l'air comme la plus épaisse des brumes. Et en dessous, des silhouettes étendues dans ce qui avait dû être une cave.

La femme aux traits burinés qui avait trouvé son chemin parmi les gravats en informa les autres avant d'inspecter plus attentivement la fausse en attendant que tous réussissent à passer. Pour descendre, le seul accès avait l'air d'être un pan de route effondré qui formait une pente tout sauf praticable mais…

un râle retenti en bas. Puis un hurlement à vous glacer les sangs. Un hurlement de loup. Grave. Puissant. Peut-être même assez pour que le gros des troupes l'ait entendu malgré les combats... Leitan sentit les poils de sa nuque se hérissés.

Il n'en fallut pas plus pour qu'un ordre claque. Il n'y avait pas de temps à perdre.

En bon meneur d'homme, le lieutenant fut le premier à amorcer la descente… et à rester pétrifié devant le spectacle. Son esprit tournait à toute vitesse. Des corps, éparpillés, parfois désarticulés dans des positions grotesques. Le protecteur… visiblement mort… Un homme se débattait faiblement contre un couteau fiché dans ses tripes. Conscient ou non, ça le militaire n'en aurait pas mis sa main au feu.

L'énorme loup blanc qu'il avait déjà croisé plus d'une fois dans sa cité natale était à croupetons près d'un autre corps, peut-être en train de finir son dernier repas.

« Les guérisseurs en premier ! » Cria-t-il par dessus son épaule, relayé par les quelques hommes qui s'étaient déjà engagés.

Rengainant son épée, il s'accrocha aux grava pour faire les derniers mètres. Sa lourde armure de cavalier sonna comme une volée de cloche lorsqu'il sauta la dernière marche pour atterrir enfin sur le sol. Il voulait se précipité sur le protecteur d'Eteniril mais le bruit sembla déranger l'animal prostré. Le loup géant venait de faire volte face. Le Cavalier s'immobilisa, portant d'instinct la main à son arme. Le mouvement de la bête venait de révéler ses babines, son cou et son ventre couverts d'un sang grumeleux. De nouvelles balafres ornait sa tête plus grosse que le torse du militaire du côté ou un œil laiteux prouvait déjà sa participation à de nombreux combats. Les crocs de la créature se découvrirent alors qu'un grondement de basse s'échappait de sa gorge. Les murs et l'armure du cavalier en vibraient en écho.

Trois nouveaux elfes mirent pied à terre. La bête ne bougea pas. Leitan fit signe à ses hommes de se dépêcher de vérifier l'état de ceux qui se trouvaient de ce côté de la salle : l'homme poignardé et le Protecteur… Puis il compris enfin qui était la forme sur laquelle il s'était recroquevillé… la Dame Protectrice d'Ardamir.

Il fit un pas vers la bête… Qui ne prévint pas deux fois.

Ce prédateur plus grand qu'un cheval sauta sans une hésitation sur l'elfe. Leitan eut à peine de le temps de faire un pas en arrière pour dégainer que la bête s'écrasait à l'endroit exacte duquel il venait de s'écraser… Pour donner un coup de patte arrière avec une agilité insoupçonnée pour sa taille. La force du coup, malgré sa fatigue, propulsa le lieutenant de plusieurs pas. Le coup d'épée qu'il réussit à porter à la créature avant de se retrouver les quatre fers en l'air ne tira qu'un grognement supplémentaire et sembla l'enrager d'autant. L'un des homme qui auscultait les survivants tenta de se porter à sa hauteur pour l'aider… Mais n'eut pas autant de chance.

La mâchoire du monstre se referma sur le haut du torse du cavalier. L'acier hurla sous la pression alors que l'homme qu'il était sensé protégé n'en avait même pas eu le temps. Une nouvelle giclée de sang frais maculait le pelage de la créature. Derrière lui, deux nouveau arrivant venaient de descendre les derniers mètres. L'un des deux mage baissa doucement le regard vers son ventre avant de hurler. Un œil laiteux le regardait alors que des crocs longs comme des doigts  perçaient ses chaires. Son corps fut balancé à travers la salle. Son cris s'éteignit dans un bruit écœurant.

Déjà le monstre se retournait vers le deuxième arrivant. Mais le lieutenant réussit à lui porter un coup au jarret. Il volta de nouveau. Une tonne de muscle, de fourrure et de croc s’abattit sur le cavalier… Et cette fois il n'eut pas le temps de reculé. Il s'effondra avec un cri de rage étouffé. Une patte sur son torse l'empêchait de bouger. L'odeur de la bête l'assaillit. Du sang dégoulinait de sa toison. Leitan frappa encor, les dents serrées pour ne pas céder complètement à la peur. L'épaule de la créature en fit les frais. En réponse, des crocs se plantèrent dans sa cuisse, juste sur les points faibles de son armure. Il avait enlevé les renforts qu'il portait en selle pour pouvoir descendre… Cet animal ne pouvait quand même pas l'avoir compris…  Il hurla lorsque son fémur se brisa comme une brindille sous la pression des mâchoires. Ses cordes vocales déraillèrent lorsque l'animal se mis à tirer sans bouger sa patte de place, comme s'il voulait… le démembrer… La panique brûlait les nerfs du militaire presque autant que la douleur.

Puis un glapissement. La torsion cessa. Le loup s'effondra sur place sans lâcher prise. Dans le silence, il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que les soldats présents reviennent de leur surprise et se ruent en avant.

Une voix autoritaire leur interdit de dégager leur lieutenant de la prise de loup ou même d'approcher de la créature.

« J'ai bloqué l’afflux de son sang, ses muscles et ralenti son métabolisme. Cet animal mettra des heures avant de ne pouvoir bouger ne serait-ce qu'une paupière. » ajouta encore la femme aux traits burinés qui aurait du mourir en même temps que son confrère mage sans l'intervention du cavalier.

Pourtant, elle couru d'abord d'un corps à l'autre sans sourcillé avant de s'intéresser à son sauveur. Elle jura plusieurs fois comme un charretier, appela parfois un des soldat pour qu'ils s'occupent d'une victime encore plus ou moins vivante. Lorsqu'elle se pencha sur la Dame Protectrice, quelqu'un lui fit remarqué qui elle avait sous les yeux et elle leva un sourcil mais se mis au travail immédiatement, non sans avoir jeté un franc :

« Elle est morte. »

Mais bon… la magie de la Vie avait ça d'impressionnant que parfois elle faisait des miracle. Alors la magotte fit exactement ce qu'elle avait fait pour les autres présumés morts. Elle utilisa sa magie pour donner une impulsion au coeur, faire circuler le sans et accélérer une grosse fois le métabolisme tout entier avant de se relever pour se diriger vers le lieutenant à peine conscient.

« J'ai une bonne et deux mauvaises nouvelle, vous voulez laquelle d'abord ? » demanda-t-elle en s'essuyant les mains sur son pantalon.

« Les mauvaise...
siffla la gorge meurtrie du militaire.
-Votre jambe est pas sauvable. L'os est littéralement en miette, les muscles ressemblent à de la bouilli et le temps d'arriver au camp ce qu'il y a sous le garrot ne sera plus que tissu mort. Ce serait une perte d'énergie de tenter de réparer quelques unes des lésions. Vous allez être unijambiste.
-Et bah on vous y allez pas par quatre chemins…
-Je suis pas là pour ça. Au moins vous respirez encore, contrairement à vos deux copains. Par contre  votre Protectrice est plus ou moins vivante, tout comme celui d'Eteniril. Faut les ramener rapido au camps ou ils risquent de ne pas voir le couché du soleil.
-Et c'était quoi l'autre mauvaise ?
-Le premier qui tente de s'en prendre à cette bête, je me sers de ses tripes comme terreau.
-Mais…
-Ce n'est pas négociable. »

Épuisé, ne tenant encore éveillé que grâce à l'adrénaline, le lieutenant soupira.

-Très bien… Ecoutez la prêtresse vous-autres. On ne touche pas à ce monstre et on prépare les blessés pour le transport. Envoyez quelqu'un prévenir le Commandant Feran.

Sous l’œil de la matrone, tout s'organisa rapidement, y compris pour le transport du lieutenant et des morts aux-quels ils se devaient d'offrir une sépulture décente. Aucun couteau ne s'approcha de l'animal inconscient près duquel elle resta jusqu'à ce que le dernier blessé ait été sorti de ce trou.

-Désolée mon grand mais tu es bien trop gros et trop enragé pour que nous te transportions. Il va falloir que tu retrouves seul ton chemin.

La main qu'elle avait posé sur le museau de la bête glissa jusqu'au milieu de son front. Les plaies de ses flancs et de ses jarrets se refermèrent peu à peu. Ce n'était qu'un traitement de premier secours, mais on pouvait être sûr que l'animal ne mourrait pas des suites de ses blessures.

Puis elle s'extirpa à son tour du sous-terrain avec l'aide d'un cavalier… Le rapatriement des blessés n'allait pas être de tout repos.

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